Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1932 05 janvier 1932
Description : 1932/01/05 (A33,N1). 1932/01/05 (A33,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380437j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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Colonies 1801) 100 J 50 »
franger.. 240 > tU D 70 »
On s'abonne sans frais duu
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J'-y/
le régime douanier de l'Indochine
> mim <
- Les conséquences de la suppression
- du di lu-etrif chinois
i , ..a -(
L'augmentation du iaril douanier à l'im-
portation en-Indochine des produite asiati-
ques. & eu notamment les conséquences sui-
vantes s l'organisation Qt le développement
de la fraude douanière^ le renchérissement
du prix de la vify là diminution des expor-
tations indoqhinoises à destination des pays
- de lsSXtrême-Orient et Un accroissement.
nmmmê des recettes douanières.
Les conséquences du nouveau tarif. spé-
cial) ajoutées aux effets de là crise écono-
mique très vive qui sévit sur les marchés
d'Elt¡'Rme.Orieqt se sont fait sentir quel-
ques temps après J'application du nouveau
régime douanier.
Pour atténuer l'acuité du marasme des
affaires et pour tourner provisoirement les,
rigueurs dû taxif douanier, le commerce
chinois fit appel à tout 'le crédit qu'il pou-
vait disposer pour accumuler en 1928 et au
début de ipiç en Indochine des stocks con-
sidérables d$marchandises.
La baisse rapide de l'argent en 1930,
obiligea Les banques à restreindre leur cré-
dit
Les commerçants et les sociétés commer-
ciales qui ne pouvaient se maintenir que
par les crédits consentis. pu les banques, et
ils étaient nombreux; durent faire faillite.
Les spéculateurs furent ruinés*
Des ventes massives s'ensuivirent sur les
marchés de Hongkong et de Canton, ame-
nant un fléchissement anormal des cours.
De son côté le Japon, déjà en difficulté
sut son propre tnatché. Voyait se fermer
ses débouchés aux Indes et aux Philippines
par suite des mesures restrictives prises par
les gouvernements de ces pays.
Lst baisse des cours était telle que sur
ttiarcHës de Hongkong et de Singapore,
, {ftAir - beaucoup d'articles, leur prix au dé-
étàit inférieur au prix de gros pratiqué
les Années précédentes.
-? £ éttê «ifolttïbii se compliquait par les dif-
proitiques et êco!1iques de la
';¡ h, ne 'VfiKfc'Anglaise et-par les dif-
/j&tyurlïés' tkùwiiquea de là , ..Malaisie» du
et. des Indes
;:>,9r4tt}i;!t\ltt.", :. 4.
:':..:'.,:lVJ,I&.4pfrlJ,J}l-,,t, tjq ,(jVÍnL Pas tarder
A t'esf)cnt)tr Jeu ftetq..* la cnsc cconotnique.
1 La .Wvf;uU; du riz devait fatalement entraî-
ner' Une diminution des pouvoirs d'achat de
la population.
Les commerçants chinois les plus dure-
ment atteints par 'la stagnation des affai-
res, voulurent parer à cet inconvénient en
cherchant du côté de l'a contrebande un
abaissement des prix de vente.
Les hauts tarifs favorisent la fra. Je, qui
'organise1 devient de plus en plus impor-
tante et dont les effets se font durement
sentir sur le commerce honnête.
Le renforcement de la surveiltianco des
frontières a bien déjà été effectué et des
résultats efficaces ont été obtenus. Mais il
sera impossible de supprimer d'une façon
complète les importations frauduleuses tant
que le sévère régime douanier en vigueur
dans la colonie sera appliqué. La marge de
bénéfices laissée aux fraudeurs leur permet
de s'organiser puissamment et de suppor-
ter, en cas d'échec, les lourdes amendes
fiscales. De plus, le pouvoir d'achat de la
masse indigène, est en partie annihilé par
les prix qu'atteignent, à l'abri des tarifs
douaniers, de nombreux objets de consom-
mation courante. Enfin les frontières ma-
ritimes et terrestres de l'Indochine sont trop
étendues, (7.000 kilomètres, environ, dont
3.000 d'accès facile) et bien disposées pour
la pénétration à l'intérieur du pays. Iil est
impossible d'assurer une surveillance stricte
et complète sur une frontière aussi longue
et difficile à surveiller. Les frais de sur-
veillance, excéderaient les ressources de l'In-
dochine et ne réserveraient pas à la colo-
nie une contre-partie intéressante.
L'augmentation des prix de vente des
produits d'importation en général et par-
ticulièrement des articles chinois de consom-
mation courante dans l'a population indigène
et asiatique a entraîné le renchérissement
du prix de la vie.
Même introduits en contrebande, les pro-
duits destinés à la consommation 'locale,
dans la majorité des cas supportent des
çharges lourdes, plus lourdes que lorsqu'ils
étaient régulièrement dédouanés aux droits
de l'ancien tarif.
Voilà encore une conséquence de l exagé-
ration du tarif douanier indochinois.
La diminution des exportations de l'In-
dochine en est une autre.
Les exportations de riz indochinois sur
la Chine baissent depuis deux ans. Cette
situation est due à 1 état politique troublé
de la Chine, à l'affaissement de la valeur
d'échange de sa monnaie, à la concurrence
intense du blé dévalorisé par la mévente
mondiale, aux quantités massives de riz je-
tées sur le marché par le Japon, auparavant
importateur, et la Birmanie, qui est déjà
favorisée par la qualité de son produit ; elle
est due aussi à la diminution des importa-
tions chinoises en Indochine.
La Chine, ruinée par ses révolutions
continuelles et par la dévalorisait de sa
monnaie, ne pouvait importer des produits
étrangers qu'en vendant ses marchandises à
ces pays.
fl y a lieu de noter aussi que les corn-
URji^auls chinois, sauf de très rares excep-
tions, ont l'habitude de régler complètement
les transactions qu'ils effectuent de pays. à
pays, au moyen d'échanges en nature sans
mouvement de capitaux.
Enfin le tarif douanier est tellement élevé
que malgré la diminution des importations,
les recettes douanier depuis 1928 ont suivi
une courbe ascendante. Il est à redouter que
cet accroissement ne soit que momentané.
Lé fléchissement des exportations Indochi-
noises doit amener un ralentissement sen-
siblement correspondant des importations
en Indochine. De plus, le taux élevé du
tarif douanier en vigueur ne peut qu'en-
traîner, en raison de la situation actuelle
de l'Indochine un resserrement des recettes
douanières et un développement de la con-
trebande.
Léon Archimbaud,
Député de la DrÓmè,
Ancien sous-Secrétaire d'Etal aux
Colonies.
- ) - c
Le docteur Lasnet
rentre en France
Les services médicaux et l'emploi
des crédits sanitaires
La médecin-Inspecteur docteur Lasnet,
inspecteur général du service de santé des
colonies, vient de rentrer par te paquebot
Ainbolsc d'une mission d'inspection en ln-
dochine; ayant pour objet d'étudier le fonc-
tionnement des services de l'assistance mé-
dicale et le programme d'emploi des crédits
sanitaires provenant des. fonds des em-
prunts votés au début dé l'année dernière.
M. Lasnet a (ait les déclarations suivan-
tes :
Le ministre des colonies, M .Pul Rey-
aiaud, pendant son récent voyage en Ex-
tfôme-Oriant, s'est vivement préoccupé dp
ces questions. Je lui ai feit part de mes
projeta à HanoI et il a immédiatement pré-
paré et signé des instructions 1
1° Pouir développer l'assistance médicale
et l'hygiène dans la campagne, de façon à
attoirRire la masse des populations ;
20 pour organiser des groupes sanitai-
res dans tous les territoires qui n'ont pas
(I aerv-lçe *flxo c-f. pSrtiviîll^M-cij.^nt IiiLs 1?g
nrovincee _- aui ont -- été - troublées par des
mouvements" révolutionnaires. .-
Ces mesures doivent, sans retard, entrer
en exécution. Il n'est pas. douteux qu'elles
auront une influence très heureuse sur la
protection sanitaire des populations,
l'apaisement des esprits et le développe-
ment des races.
Après la conléteice de l'opium
Retour
A bord de t'Amboise se trouvait égale-
ment le consul Bougeois membre de la
S.D.N., délégué à la récente conférence de
l'opium, à Bangkok.
Pépêches de l'Indochine
En mémoire de M. Pouyanne
Hier matin a eu lieu à la cathédrale un
service solennel à la mémoire de l'inspec-
teur général 1. P. Pouyanne.
L'absoute a été donnée par Mg. Gen-
dreau, vicaire apostolique d'Hanoï.
Le Gouverneur général, tout le personnel
français et annamite des travaux publics
et de très nombreuses personnalités de
t'administration, du commerce et de l'in-
dustrie assistaient à la cérémonie.
Exportations de riz de Haiphong
Les exportations de riz de llaiphong, at-
teignent au mois de décembre 15.08tt.749
kUos, savoir ;
1Hz blanc :
Sur France Kil. 200.000
Sur Etranger 11.697.214
1Hz cargo :
Sur Étranger 3.116.270
Brisures :
Sur Etranger. 70.265
Départ du « Chantilly »
Le ChuntiJMy est parti le premier januier,
avec 000 tonnes 621 kilos de riz pour Mar-
sciUe.
i -.
les travaux du Congo océan
1'"
On pose le rail lourd entre Brazzaville
et Mindouli
Nous avons précédemment indiqué l'état
d'avancement des travaux de construction du
chemin de fer Congo-Océan dans le secteur
de la division côtière, c'est-à-dire dans le
massif du Mayumbc, entre les kilomètres loq
et 128.
Aujourd'hui, nous pouvons indiquer, en ce
qui concerne les chantiers de la division de
Brazzaville, que d'importants ouvrages d'art
ont - été construits, notamment - onze grands
viaducs dans la région de Kitnbédl
La plateforme est actuellement équipée en
voie provisoire de o m. 60 jusqu'au kilomè-
tre t8t à partir de Brazzaville, c'est-à-dire à
plus de cinquante kilomètres à l'ouest do
Mindouli.
La pose de la voie définitive de t m. 067
commencée au départ de la gare de Brazza-
ville, continue à une cadence accélérée à
raison de 1.500 mètres par jour. On prévoit
l'arrivée du rail lourd à Mindouli, au kilomè-
tre 126, pour le début du mois de janvier pro-
chain.
A ce moment, près de la moitié de la Ion.
gueur totale du Ctmgo-Océan sera complète-
ment achevée, -.1..)
Nouvel An
,u
,1, Lq >
s sont moins les ho-
roscopes favora-
bles du Taureau,
des Balances, des
Gémeaux, ou le si-
gne de Vénus en
corne, d1 abondance
fui doivent orien.
ter notre confiance
en une résurrection économique coloniale,
que l'apparition constante sur le zodiaque
parlementaire des ilttérêts. de la Frallce.
d'Outre-M e'
Au moment périlleux, où les marchés
étrangerst hérissés de tarifs douaniers bar-
belés, se ferment à nos produits coloniaux
(aux prises par ailleursj avec de lourdes dif-
ficultés d'exploitation), il faut que nos Co-
lonies soient assurées que lè Gouvernement,
sans désemparer, poursuivra l'examen des
mesures de. protection, qui seules peuvent
les aider à supporter le marasme mondial.
Le Sénat, depuis la rentrée du 12 novem-
bre dernier, a donné de réconfortants té-
moignages de cette politique de sauvegarde,
qui du reste., par un bienfaisant équilibre,
donnera aux populations indigènes et. aux
colons y le pouvoir d'achat capable d'en
faire les clients appréciables des industries
de la Métropole..
La France et son empire colonial doivent
travailler dans une collaboration étroite l'un
pour l'autre. 11. serait incompréhensible
que, de Givet à Bayonne, du Finistère à
Vextrémité de la Provence, l'activité exté-
rieure de nos départements se poursuive en
dehors d'un domaine vaste comme l'Europe,
dans lequel le Pays, surtout depuis un de-
mi-siècle, a prodigué des trésors dihé-
rotsme et d'efforts, un capital de sang et
d'or français.
La vie, qui est la plus féconde des le-
çons, enseigne, à travers l'histoire écono-
ntique, que l'action mène le monde, que le
bonheur des peuples ne se souhaite pas, qu'il
se mérite. Il est donc inutile de nous cou-
vrir de vœux de prospérité et de réciter à
toutes les heures dit jour. en nous exhor-
tant à la dépense, le chapelet optimiste de
feu le pro fesseur CQur. t( Çà va de mieux
en mieux e, Ces rcmèdls dé grand fêticheur
n'ont fas 3e qualités eutativts. Nous avons
un meilleur régime, à suitee.
l'undis qufi tes fàtats et les particuliers
pratiquent In rvitgivu du cadenas ut du cof -
fre-fort, l'heure est .vçtiuè, 10^2 la caril-
lonne à tous nos clochers, de former un
bloc économique accordé dans Vensemble
ail bicII-êtrc de la Plus Grande France et
suffisamment harmonieux pour répondre
aux vibrations du monde ellfler.
A quoi serviraient même les 6 milliards
des emprunts coloniaux, si cet argent, si les
travaux de mise en valeur, étaient voués à
l'incertitude du lendemain ? En face de tel-
les consid érations, le plan de protection co-
loniale étudié rue Oudinot, alors que M.
François Vieiri était ministre des Colonies,
tient la première place dans nos préoccupa-
tions de nouvel an. Taxes douanières pré-
ièrcntiellcs. svsièmes de primes assises sur
des ressources chargées d'affectation spé-
ciale, dégrèvements d'impôts français ou
locaux, établissements de fonds communs
ou de caisses de prêts à long et à moyen
terme, réduction des frais de transports,
aide aux producteurs indigènes, diminution,
limitation, orientation de certaines cultures,
etc. C'est ce jeu de moyens qui doit être
agencé au mieux des intérêts métropolitains-
coloniaux.
Au temps où les Druides célébraient en-
core le premier jour de L'ait en coupant le
gui avec une faucille d'or, le géographe grec
Strabon constatait que la variété des res-
sources de la Gaule lui sculptait un relief
d'indépendance. admirablement propor-
tionné.
A l'heure actuelle, la Métropole réduite
à ses seules forces ne peut pas faire face
aux exigences de la vie moderne. Mais à ce
tournant de notre histoire, la France Colo-
niale est prête à rajeunir le vieux visage
gauloist
Marcel Ruedel.
- + <
RUE OUDINOT
MM
La surtaxe des rhums coloniaux
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
recevra mercredi matin, les Sénateurs et Dé-
putés des vieilles colonies, pour s'entretenir
avec eux de la question de l'assainissement du
marché des rhums coloniaux et du relèvement
éventuel de la surtaxe sur les rhums « hors
contingent ».
+ <
La promotion de laLégion d'Honneur
au titre de l'Exposition Coloniale
est à l'étude
«♦»
Le Gouvernement étudie en ce moment le
projet de loi portant attribution, à titre ex-
ceptionnel, d'un certain nombre de distinc-
tions dans la Légion d'honneur à l'occasion
de la dernière Exposition Coloniale.
Etant donné le nombre élevé des partici-
pants à la grande manifestation de Vinccn-
nes, 480 croix de chevaliers et 120 cravates
de commandeurs et officiers seraient attri-
buées.
Quant aux distinctions d'un ordre plus
élevé : plaques de grand-officier, et, éven-
tuellement, cordon, grand-croix, le nombre
en serait fixé par le Conseil des ministres.
Vœux littéraires
m
En ces premiers soirs de l'année 1932 ; j'ai
pris connaissance d'une petite brochure signée
« Pierre Hubac » et dont le titre accroche
singulièrement l'attention :
« Avenir et Mission de la Nouvelle Uttéra-
ture Coloniale ». M. Pierre Hubac, l'auteur
des « Masques d'Argiles », d' « Une femme.
et la Peur » etc. qui, dans son accueillante
maison tunisienne, se consacre activement aux
Lettres de l'Afrique du Nord, était bien qua-
lifié pour exposer une telle cause.
Trop nombreux sont encore ceux qui ne pren-
nent pas au sérieux cette branche de l'activité
humaine ; pourtant, elle a orienté plus d'une
fois les grands remous sociaux.
'Ainsi, il faut bien constater que la littéra-
ture coloniale (aussi. bien les auteurs que les
trois millions environ de lecteurs) exposée en-
core aux courants d' air des hémisphères et épar
pillée 1 au petit bonheur des latitudes,, n'a pas,
dans l'évolution de la France d'Outre-mer, la
place qu'elle doit occuper.
il est entendu, que je ne veux pas parler ici
des livres de voyage, spécialité métropolitaine
que les éditeurs parisiens lancent à grand ren-
fort de pancartes touristiques empruntées au
vaste monde.
D'Aiala à Magie Noire, de Loti à Vasco,
du Maroc des frères Tharaud au Vol de Nuit
de Saint-Exupéry, sans parler des noms célè-
bres de caravanes avec ou sans chameaux que
je laisse dans l'ombre chaude du succès, toute
cette littérature très admirable du reste, est
arrivée.
Elle a ses éditeurs, son public, sa presse,
sa publicité. Elle n'a pas besoin de mes vœux.
Pour une littérature coloniale
M. Pierre Hubac note avec juste raison que
le grand corps des France lointaines n'a pas
encore pris conscience de sa réalité.
Il résulte de cette constatation que la litté-
rature coloniale, synthèse et symbole de l'em-
pire, expression multiple mais unanime de nos
possessions, « qui doit cimenter la solidarité
des races colonisatrices et réconcilier les élé-
ments affrontés » : dont la haute mission doit
être de conquérir le public indigènel néo-colo-
niai, créole : cette littérature faute 4 unité d'ac-
tion ne se connaît pas encore.
Or, « elle manque gravement à ces races
liduvelJes d'indigènes, 4e colons. vivantes, pas-
sionnées, que Paùs et nos écoles éduquent. 1)
Soft champ est immense, vierge et fécond :
Tout le champ de la. vi e des hommes, de la
misère, de la lutte, le champ infini dp r i.r.
Seulement, l'esprit nouveau au lieu d être
;, cwîimc une feuille morte aux quatre (vents,
Wfvra -'. i( révéier » uue otfottc solidarité des
bords de la Méditerranée jusqu'en Extrême-
Asie, de l'Océan au Pacifique entre toutes les
n France ».
Editeurs coloniaux ?
Il est évident que le premier public à conqué-
rir à cette littérature nouvelle c'est le public des
éditeurs, et, ce sera à Paris que la littérature
coloniale devra livrer sa première bataille.
Il faudra, en effet, s'adresser aux éditeurs
parisiens, u maîtres » des lettres françaises,
« leur suggérer un programme colonial, une at -.
titude coloniale, une publicité coloniale ».
Toute une organisation planétaire métropo-
litaine, sera indispensable, pour ilancer les ou-
vrages susceptibles de plaire au public disper-
sé mais si attentif, si avide de lectures, de no-
tre empire d'outre-mer.
C'est en faveur du développement de cette
nouvelle force que je forme des vœux pour
I 1932.
La littérature qui est à la base de l' avène-
ment des religions et des révolutions, de l'évo-
lution des sciences et des moeurs, peut accom-
plir ce nouvel exploit humain :
« Dans la solidarité des mondes coloniaux,
par les élites de la plume, créer l'accord des
Races et des Dieux. »
Marie-Louise Sicard.
+- <
Mort du professeur Gsell
-
M. Stéphane Gsell, professeur au Collège
de France, qui avait consacré à notre Afrique
1 du Nord de nombreux et importants ouvrages
d'histoire et d'archéologie, vient de mourir à
l'âge de 67 ans.
Né en 1864 à Paris, M. Gsell, lorsqu'il
sortit de l'Ecole normale supérieure, devint
élève de l' Ecole française d'archéologie de
Rome. Après des fouilles dans la nécropole de
Vulcie (Italie), il fit paraître, en 1893, un Es-
sai sur le règne de l'empereur Domitien. La
plupart des ouvrages qu'il publia par la suite
furent consacrés à l'Afrique du Nord, car, l'an-
née même où il fit paraître son premier livre,
M. Stéphane Gsell entreprit en Algérie une
série d'explorations, de fouilles et d'études
qu'il allait continuer durant plusieurs années.
On lui doit, notamment, les Monuments anti-
ques de l'Algérie (1901) ; un Atlas arcltéolo-
gique de l'Algérie (1901-1911) ; une Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, dont la publi-
cation, commencée en 1913, n'est pas achevée,
et une série d'ouvrages sur les Inscriptions la-
tines de VAlsérie.
L'Académie des inscriptions et belles-lettres,
dont il était membre correspondant, l'a élu
membre titulaire, en 1923, en l'appelant au
fauteuil de Delachenal.
–> -. .-_-----_.,
La tempête en Méditerranée
»»» i.
La tempête a régné sur la Méditerranée, le
2 janvier. Les paquebots venant d'Alger et
d'Oran sont arrivés à Port-Vendres avec une
demi-journée de retard. Le départ de Perpi-
gnan pour Alger, de vendredi avait été suppri-
mé. La neige est tombée sur les Pyrénées, no-
tamment dans la région du Col de Puymaurens
et Andorre.
Notre action au Maroc
«♦» -
Organisation des territoires occupés
Les dernières opérations dans les régions
d'Ouarzazat et du Tedra, en liaison avec cel.
les du Gliéris, sont actuellement arrêtées, les
unités ayant atteint tous leurs objectifs dans
des conditions excellentes et avec des pertes
extrêmement minimes. Actuellement, les
troupes organisent les immenses territoires
nouvellement soumis et procèdent à des
constructions de postes et de pistes.
Le groupement du colonel Burnel dout le
centre était à Agoudiou, a été dissous et est
entré à ÏMzizet depuis plusieurs jours. Le
groupement du Tadhigoust est en train de
construire un poste sur une colline dominant
la palmeraie de Lalla-Oulla et un blockhaus
sur le Timetrout qui va du nord de Ksar-cl-
Souk jusqu'au Tadhigoust. Ce blockhaus oc-
cupe une situation stratégique excellente et
tiendra sous le feu de ses canons tout le pays
environnant. Un terrain d atterrissage* est
aménagé et des pistes autocyclables en voie
d'achèvement. -
L'impression sur les indigènes est très
bonne et nos services de renseignements
font connaître que la palmeraie se repeuple
peu à peu et que les fellahs recommencent à
ensemencer leurs champs.
Enfin, le groupement du Ghéris ne reste
pas inactif et installe un bureau des affaires
indigènes dans la palmeraie Goulmina ré-
cemment occupée qui sera protégé par le
blockhaus de l'Anghenbo qui la domine.
Dans cette région également l'habitant a re-
pris sa vie normale et regagne les villages
et ksours qui peuplent la palmeraie.
Dans l'état actuel des choses, les avant-
postes des groupes mobiles des deux théâ-
tres d'opérations (groupe de Marrakech.
commandé par le général Gatroux, et groupe
du Zuz, sous les ordres du général Giraud),
ne sont plus éloignés que d'une trentaine de
kilomètres dans une région relativement ac-
cessible et sans obstacles importants. Il est
à prévoir que cette liaison se fera prochai-
nement afin d'assurer à une immense région
une sécurité indispensable et faire rentrer
plusieurs milliers de familles dans l'obéis-
sance du maghzcn.
) .+
Le général Naulin
grand-croix de la Légion d'Honneur
Au dernier Conseil dd ministres qui s'est
tenu h l'Elysée il a été décidé, sur la pro-
position dtr îi'inisuo de la Chérir, «l'élever h:
géréial Niiutiii, membre du Cumfil supé-
rieur do la gueiir,, à ia dignité de. grand-
croix de la Lésion. d'banaf"Jl". Le général
Naulin, inspecteur fr-.'nérnl dea lampes do
l'Afrique du Nord, fomptf 43 ans rte bor-
vke, 1 c campagnes, i blesMiîe'j v\. ,1 ,;Ítatillt,\!.
Il ; est diilingi).. Vn Sytie, au Maroc et,
'tV:f,U+ clWitri-j .«u Conseil '1f\1",,;,.j,'uJ' d<: la
guéri u, il commandait lt; Il;'' ccrpa d'armée
là Alger.
La mission Sixte de Bourbon
a quitté Tunis
«»*
Ainsi que nous l'avions déjà annoncé c'est
dimanche que le prince Sixte de Bourbon et
ses compagnons ont quitté Tunis à dix heures
du matin pour le Sud Tunisien.
b+«> <
Hommage au docteur Charles Nicolle
Le Conseil municipal de Rouen a décidé
de donner à une rue, le nom du docteur
Charles Nicolle (Rouennais, prix Osiris et
prix Nobel, directeur de l'Institut Pasteur
de Tunis).
1 > + - <
L'Exposition de 1932
de l'Afrique Française à Tunis
»«.̃
En 11)31, par suite de l'Exposition Colo-
niale, l'exposition artistique de l'Afrilluc
française qui, en principe, est annuelle, n'a
pas eu lieu.
En 1932, elle sera organisée à Tunis;
elle ouvrira ses portes le 19 mars et fermera
le 17 avril.
Seuls seront admis à y prendre part les
altistes nés en Algérie, en Tunisie, au Ma-
roc, en Afrique Occidentale française ou y
résidant depuis plus d'un an.
Les artistes trouveront le règlement de
l'Exposition à la direction des beaux-arts.
) .- <
CINÉMA COLONIAL
«♦»
« Le Chant du Hoggar »
Le Sahara, exploré par de nombreuses mis-
sions, survolé régulièrement, par des avions,
n'a plus beaucoup le mystère dos ( terres in-
connues ». Toutefois, une de ses régions, le
Hoggar ou Pays de la Soif, demeure le coin
mystérieux redouté de ceux qui traversent le
grand déscit. Un metteur en scènc, M. Pierre
lchac, n'a pas craint de se risquer dans cette
contrée inhospitalière et en a rapporté un
lilm curieux, documentaire, romancé, qui
nous montre les Touareg dans le cadre de
leur vie, Belles photos, personnages forte-
ment typés, intrigue curieuse et attachante,
donnent au film h- ('/¡fwt du lIoggar un ac-
cent très particulier.
<( L'Atlantide »
M. C. \V. l'abst a passé quelques lieuioh
à Paris, se rendant en Afrique du Noid pour
choisir les extérieurs de Y Atlantide. La dis-
tribution du lilm sera arrêtée à son retour.
On ne sait quels seront les artistes désignés,
sauf M. Pierre Planchai, qui sera le lieute-
nant de Saint-Avit. l'eut-ètie le rôle du < api-
taino Mnrhange sera-t-il confié, comme dans
la premièic version de M. Jacques Feyder, à
M. Jean Aligelo, mais ce n'est qu'un bruit!
Pour Antinéa, on avait pensé à miss (ireta
Garbo ou à Mme Marlène Dietrirb, mais l"
serait désormais Mme Brigitte lfelm
grandissime, qui aurait les plus grande^
chanccs. Elle interpréterait les trois verrions,
allemande, anglaise et française. Souhaitons,
si la chose se réalise, que Mme Brigitte
llelm ait dans cette dernière version une
élocution moins lente que dans son dernier
film Gloria.
Les réceptions du jour de l'An
en Afrique du Nord
-
Au Maroc
A l'occasion du Ier janvier, le résident gé-
néral, M. Lucien Saint, a reçu tous les repré-
sentants des colonies européennes et indigènes,
du corps diplomatique, le représentant du sul-
tan et les notabilités indigènes, dans fes salons
de la résidence générale.
Répondant aux vœux qui lui ont été trans-
mis, M. Lucien Saint a indiqué les résultats
heureux acquis grâce à la collaboration des
gouvernements chérifien et français et a souligné
les nouveaux gains enregistrés par les efforts
conjugués dans le territoire d'Oued el Abid et
au delà du Grand-Atlas.
Le grand vizir, prononçant urv discours au
nom du sultan et de la population indigène, a
évoqué le voyage que fit le sultan à r Exposi-
.tion olaDialep
Il dit la forte impression qu'en ont rapportée
tous les Marocains qui la visitèrent.
Cette Exposition coloniale, a-t-il déclaré,
dont le succès a été sans précédent au cours des
siècles, est une des œuvres jécondes dites au
génie du maréchal Lyautey, ami des musul-
mans en général et des Marocains en particulier.
Puis le grand vizir a assuré M. Lucien Saint
de la collaboration loyale et intime du sultan
dans toyt ce qui a trait à l'intérêt public et aux
œuvres importantes.
Le sultan du Maroc a adressé le télégramme
suivant au président de la République :
Au seuil de la nouoelle année, nous prions
Votre. Excellence d'agréer les Oœux qu'avec
notre maghzen et notre peuple nous formons
pour la prospérité et la grandeur de la France.
A ces Vœux, nous joignons nos souhaits les
plus amicaux pour le bonheur et la santé de
Voire Excellence et ceux de Mme Paul Dou-
mer.
Nous ne douions pas que l'année qui com-
mence ne réalise, sous l égide de la glorieuse
nation protectrice un nouvel acheminement
vers l'achèvement de la pacification de notre
empire et de la prospérité de nos sujets, buts
Vers lesquels tendront nos e jforts communs.
A Casablanca, la réception habituelle du
lor janvier, a eu lieu à Ja région civile, où le
contrôleur, M. Orthlieb, a reçu l" ;r«rp« di-
plomatique, ainsi que la coloni < tru'.içaisç.
A Tunis
Le bey de Tunis u chargé M. Manchon de
tle.Cttre à M. Paul Doumec et au gouverne-
ment de la République -.cs vœux et ses ftlicitR-
tions pour la France Dtotectrk ,:.
-._- - -. ----- v. - ---":.. '----", '--
M. Carde en inspection
08
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont ail,
noncé dans leur numéro de mardi dernier
M. Carde est parti dimanche pour son ins-
pection dans le Sud algéricn, direction de
Bou-Saàda.
Il est accompagné de M. Annet, chef de
son cabinet civil ; du général Mcynicr, direc-
teur des territoires du Sud ; du lieutendnt-
colonel Maurice Saint, chef du cabinet mili-
taire, et du capitaine Gardel, attaché au
cabinet militaire.
Le Gouverneur a été alué, à son départ,
par MM. Pcyrouton, secrétaire général du
gouvernement, et Atger, préfet d'Alger. Ce
dernier l'accompagnera jusqu'à Tablat.
Le voyage d'éludrs du Gouverneur dUrCl'ii
un mois environ.
1 ) - -+
Le général Balbo à Alger
«♦ «
Le paquebot Espyria, avant à son bord le
général Balbo, mimstie de l'Air italien, a
franchi la passe d'Alger, dimanche vein
16 h. }o. Une demi-heure plus tard, les per-
sonnalités de la colonie montèrent à bord
pour le saluer. Parmi celles-ci, un notait le
représentant du secrétaire général du gouver-
nement général, M. Atger, préfet d'Alger ;
le général Georges, l'amiral Peytes de Mont-
cabricr et M. Brunei, maire d'Alger. A
17 heures, le ministre de l'Air italien, après
avoir rendu ces visites, a été reçu par le
consul général d'Italie et par l'Aéro-Club
d'Algérie. Puis, à 21 heures, M. Pcyroutoll,
secrétaire général du gouvernement général,
a présidé un banquet officiel, au Casino mu-
nicipal, auquel assistaient les principales no-
tabilités de la colonie.
> .0 + 1»- <
Au conseil supérieur
du Gouvernement de l'Algérie
'b 1
LE DISCOURS DE M. CARDE
En ouvrant, le 28 décembre, la session 01-
dinaire du Conseil supérieur du gouverne-
ment, M. Carde, Gouverneur général de
l'Algérie, a prononcé un discours, dont voici
quelques passages
Remaniements administrais
Au cours de ces dentier*• m-':.-.lration algciienne a fait t'ohi. ̃ j • juclques
rrtnaniements que l'e.<\or (• ;'-cj croissant
,l,' notre colonie 1'1 ;l,:',;: indispensables.
L'opportunité est appt": Il premier lieu .i.'
croitper sous une lutoritc responsable
divers services m; trop éparfit!es de
l'administration c-u-ilc, en principah-
nient d'accroît • e 'air > end entent et d'ahon
tir o une c i"i,tiion plia serrée de leur."
trl'ai décidé de confier à nu a'c en -
(ol'r^'i >. 1/. le conseiller de ^onet mcntcui
/'(.̃- • », / e d'armer
,,",,' hon de deux tontines ad mini atif < !,,:
rien ifiti? séparés, tendent, en détiniti: e t
un h ut commun, et (/It'i/ r ,li'll;! par suite
tout intérêt à associer d'une façon plus in
lime : le service central de VAs\i tance lm
blique et le service central de l'hygiène pu
blique et de la médecin•: pi é ecntivc, Le
améliorations constatées à ce jour ne peuvrn
que m'iiiiiter à persévf)er dans cette voie e
<7 prévoir toutes les mesures qui {J'lrais",."
de nature <> assurer une unité constante dtin
< TRfîN'fB-TROlBIBMB AIOI- - N* 1.
as mnmo ï m owmiffi MARDI SOIR, fi JANVIER 1932.
JdUliMkjQOtlDlit
1 -
ftéiecUo* & Administration :
"Ç'
.:,¡ 1 - c"-ftI!I
PAR13 <&*> .-<.f,t.'
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TÉUm. 1 ÇSilVRC ,.,, -
- , ItI.Ñ8LI.U 87.U
-. 1i.- il
~i ql_ l « 0
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franger.. 240 > tU D 70 »
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J'-y/
le régime douanier de l'Indochine
> mim <
- Les conséquences de la suppression
- du di lu-etrif chinois
i , ..a -(
L'augmentation du iaril douanier à l'im-
portation en-Indochine des produite asiati-
ques. & eu notamment les conséquences sui-
vantes s l'organisation Qt le développement
de la fraude douanière^ le renchérissement
du prix de la vify là diminution des expor-
tations indoqhinoises à destination des pays
- de lsSXtrême-Orient et Un accroissement.
nmmmê des recettes douanières.
Les conséquences du nouveau tarif. spé-
cial) ajoutées aux effets de là crise écono-
mique très vive qui sévit sur les marchés
d'Elt¡'Rme.Orieqt se sont fait sentir quel-
ques temps après J'application du nouveau
régime douanier.
Pour atténuer l'acuité du marasme des
affaires et pour tourner provisoirement les,
rigueurs dû taxif douanier, le commerce
chinois fit appel à tout 'le crédit qu'il pou-
vait disposer pour accumuler en 1928 et au
début de ipiç en Indochine des stocks con-
sidérables d$marchandises.
La baisse rapide de l'argent en 1930,
obiligea Les banques à restreindre leur cré-
dit
Les commerçants et les sociétés commer-
ciales qui ne pouvaient se maintenir que
par les crédits consentis. pu les banques, et
ils étaient nombreux; durent faire faillite.
Les spéculateurs furent ruinés*
Des ventes massives s'ensuivirent sur les
marchés de Hongkong et de Canton, ame-
nant un fléchissement anormal des cours.
De son côté le Japon, déjà en difficulté
sut son propre tnatché. Voyait se fermer
ses débouchés aux Indes et aux Philippines
par suite des mesures restrictives prises par
les gouvernements de ces pays.
Lst baisse des cours était telle que sur
ttiarcHës de Hongkong et de Singapore,
, {ftAir - beaucoup d'articles, leur prix au dé-
étàit inférieur au prix de gros pratiqué
les Années précédentes.
-? £ éttê «ifolttïbii se compliquait par les dif-
proitiques et êco!1iques de la
';¡ h, ne 'VfiKfc'Anglaise et-par les dif-
/j&tyurlïés' tkùwiiquea de là , ..Malaisie» du
et. des Indes
;:>,9r4tt}i;!t\ltt.", :. 4.
:':..:'.,:lVJ,I&.4pfrlJ,J}l-,,t, tjq ,(jVÍnL Pas tarder
A t'esf)cnt)tr Jeu ftetq..* la cnsc cconotnique.
1 La .Wvf;uU; du riz devait fatalement entraî-
ner' Une diminution des pouvoirs d'achat de
la population.
Les commerçants chinois les plus dure-
ment atteints par 'la stagnation des affai-
res, voulurent parer à cet inconvénient en
cherchant du côté de l'a contrebande un
abaissement des prix de vente.
Les hauts tarifs favorisent la fra. Je, qui
'organise1 devient de plus en plus impor-
tante et dont les effets se font durement
sentir sur le commerce honnête.
Le renforcement de la surveiltianco des
frontières a bien déjà été effectué et des
résultats efficaces ont été obtenus. Mais il
sera impossible de supprimer d'une façon
complète les importations frauduleuses tant
que le sévère régime douanier en vigueur
dans la colonie sera appliqué. La marge de
bénéfices laissée aux fraudeurs leur permet
de s'organiser puissamment et de suppor-
ter, en cas d'échec, les lourdes amendes
fiscales. De plus, le pouvoir d'achat de la
masse indigène, est en partie annihilé par
les prix qu'atteignent, à l'abri des tarifs
douaniers, de nombreux objets de consom-
mation courante. Enfin les frontières ma-
ritimes et terrestres de l'Indochine sont trop
étendues, (7.000 kilomètres, environ, dont
3.000 d'accès facile) et bien disposées pour
la pénétration à l'intérieur du pays. Iil est
impossible d'assurer une surveillance stricte
et complète sur une frontière aussi longue
et difficile à surveiller. Les frais de sur-
veillance, excéderaient les ressources de l'In-
dochine et ne réserveraient pas à la colo-
nie une contre-partie intéressante.
L'augmentation des prix de vente des
produits d'importation en général et par-
ticulièrement des articles chinois de consom-
mation courante dans l'a population indigène
et asiatique a entraîné le renchérissement
du prix de la vie.
Même introduits en contrebande, les pro-
duits destinés à la consommation 'locale,
dans la majorité des cas supportent des
çharges lourdes, plus lourdes que lorsqu'ils
étaient régulièrement dédouanés aux droits
de l'ancien tarif.
Voilà encore une conséquence de l exagé-
ration du tarif douanier indochinois.
La diminution des exportations de l'In-
dochine en est une autre.
Les exportations de riz indochinois sur
la Chine baissent depuis deux ans. Cette
situation est due à 1 état politique troublé
de la Chine, à l'affaissement de la valeur
d'échange de sa monnaie, à la concurrence
intense du blé dévalorisé par la mévente
mondiale, aux quantités massives de riz je-
tées sur le marché par le Japon, auparavant
importateur, et la Birmanie, qui est déjà
favorisée par la qualité de son produit ; elle
est due aussi à la diminution des importa-
tions chinoises en Indochine.
La Chine, ruinée par ses révolutions
continuelles et par la dévalorisait de sa
monnaie, ne pouvait importer des produits
étrangers qu'en vendant ses marchandises à
ces pays.
fl y a lieu de noter aussi que les corn-
URji^auls chinois, sauf de très rares excep-
tions, ont l'habitude de régler complètement
les transactions qu'ils effectuent de pays. à
pays, au moyen d'échanges en nature sans
mouvement de capitaux.
Enfin le tarif douanier est tellement élevé
que malgré la diminution des importations,
les recettes douanier depuis 1928 ont suivi
une courbe ascendante. Il est à redouter que
cet accroissement ne soit que momentané.
Lé fléchissement des exportations Indochi-
noises doit amener un ralentissement sen-
siblement correspondant des importations
en Indochine. De plus, le taux élevé du
tarif douanier en vigueur ne peut qu'en-
traîner, en raison de la situation actuelle
de l'Indochine un resserrement des recettes
douanières et un développement de la con-
trebande.
Léon Archimbaud,
Député de la DrÓmè,
Ancien sous-Secrétaire d'Etal aux
Colonies.
- ) - c
Le docteur Lasnet
rentre en France
Les services médicaux et l'emploi
des crédits sanitaires
La médecin-Inspecteur docteur Lasnet,
inspecteur général du service de santé des
colonies, vient de rentrer par te paquebot
Ainbolsc d'une mission d'inspection en ln-
dochine; ayant pour objet d'étudier le fonc-
tionnement des services de l'assistance mé-
dicale et le programme d'emploi des crédits
sanitaires provenant des. fonds des em-
prunts votés au début dé l'année dernière.
M. Lasnet a (ait les déclarations suivan-
tes :
Le ministre des colonies, M .Pul Rey-
aiaud, pendant son récent voyage en Ex-
tfôme-Oriant, s'est vivement préoccupé dp
ces questions. Je lui ai feit part de mes
projeta à HanoI et il a immédiatement pré-
paré et signé des instructions 1
1° Pouir développer l'assistance médicale
et l'hygiène dans la campagne, de façon à
attoirRire la masse des populations ;
20 pour organiser des groupes sanitai-
res dans tous les territoires qui n'ont pas
(I aerv-lçe *flxo c-f. pSrtiviîll^M-cij.^nt IiiLs 1?g
nrovincee _- aui ont -- été - troublées par des
mouvements" révolutionnaires. .-
Ces mesures doivent, sans retard, entrer
en exécution. Il n'est pas. douteux qu'elles
auront une influence très heureuse sur la
protection sanitaire des populations,
l'apaisement des esprits et le développe-
ment des races.
Après la conléteice de l'opium
Retour
A bord de t'Amboise se trouvait égale-
ment le consul Bougeois membre de la
S.D.N., délégué à la récente conférence de
l'opium, à Bangkok.
Pépêches de l'Indochine
En mémoire de M. Pouyanne
Hier matin a eu lieu à la cathédrale un
service solennel à la mémoire de l'inspec-
teur général 1. P. Pouyanne.
L'absoute a été donnée par Mg. Gen-
dreau, vicaire apostolique d'Hanoï.
Le Gouverneur général, tout le personnel
français et annamite des travaux publics
et de très nombreuses personnalités de
t'administration, du commerce et de l'in-
dustrie assistaient à la cérémonie.
Exportations de riz de Haiphong
Les exportations de riz de llaiphong, at-
teignent au mois de décembre 15.08tt.749
kUos, savoir ;
1Hz blanc :
Sur France Kil. 200.000
Sur Etranger 11.697.214
1Hz cargo :
Sur Étranger 3.116.270
Brisures :
Sur Etranger. 70.265
Départ du « Chantilly »
Le ChuntiJMy est parti le premier januier,
avec 000 tonnes 621 kilos de riz pour Mar-
sciUe.
i -.
les travaux du Congo océan
1'"
On pose le rail lourd entre Brazzaville
et Mindouli
Nous avons précédemment indiqué l'état
d'avancement des travaux de construction du
chemin de fer Congo-Océan dans le secteur
de la division côtière, c'est-à-dire dans le
massif du Mayumbc, entre les kilomètres loq
et 128.
Aujourd'hui, nous pouvons indiquer, en ce
qui concerne les chantiers de la division de
Brazzaville, que d'importants ouvrages d'art
ont - été construits, notamment - onze grands
viaducs dans la région de Kitnbédl
La plateforme est actuellement équipée en
voie provisoire de o m. 60 jusqu'au kilomè-
tre t8t à partir de Brazzaville, c'est-à-dire à
plus de cinquante kilomètres à l'ouest do
Mindouli.
La pose de la voie définitive de t m. 067
commencée au départ de la gare de Brazza-
ville, continue à une cadence accélérée à
raison de 1.500 mètres par jour. On prévoit
l'arrivée du rail lourd à Mindouli, au kilomè-
tre 126, pour le début du mois de janvier pro-
chain.
A ce moment, près de la moitié de la Ion.
gueur totale du Ctmgo-Océan sera complète-
ment achevée, -.1..)
Nouvel An
,u
,1, Lq >
s sont moins les ho-
roscopes favora-
bles du Taureau,
des Balances, des
Gémeaux, ou le si-
gne de Vénus en
corne, d1 abondance
fui doivent orien.
ter notre confiance
en une résurrection économique coloniale,
que l'apparition constante sur le zodiaque
parlementaire des ilttérêts. de la Frallce.
d'Outre-M e'
Au moment périlleux, où les marchés
étrangerst hérissés de tarifs douaniers bar-
belés, se ferment à nos produits coloniaux
(aux prises par ailleursj avec de lourdes dif-
ficultés d'exploitation), il faut que nos Co-
lonies soient assurées que lè Gouvernement,
sans désemparer, poursuivra l'examen des
mesures de. protection, qui seules peuvent
les aider à supporter le marasme mondial.
Le Sénat, depuis la rentrée du 12 novem-
bre dernier, a donné de réconfortants té-
moignages de cette politique de sauvegarde,
qui du reste., par un bienfaisant équilibre,
donnera aux populations indigènes et. aux
colons y le pouvoir d'achat capable d'en
faire les clients appréciables des industries
de la Métropole..
La France et son empire colonial doivent
travailler dans une collaboration étroite l'un
pour l'autre. 11. serait incompréhensible
que, de Givet à Bayonne, du Finistère à
Vextrémité de la Provence, l'activité exté-
rieure de nos départements se poursuive en
dehors d'un domaine vaste comme l'Europe,
dans lequel le Pays, surtout depuis un de-
mi-siècle, a prodigué des trésors dihé-
rotsme et d'efforts, un capital de sang et
d'or français.
La vie, qui est la plus féconde des le-
çons, enseigne, à travers l'histoire écono-
ntique, que l'action mène le monde, que le
bonheur des peuples ne se souhaite pas, qu'il
se mérite. Il est donc inutile de nous cou-
vrir de vœux de prospérité et de réciter à
toutes les heures dit jour. en nous exhor-
tant à la dépense, le chapelet optimiste de
feu le pro fesseur CQur. t( Çà va de mieux
en mieux e, Ces rcmèdls dé grand fêticheur
n'ont fas 3e qualités eutativts. Nous avons
un meilleur régime, à suitee.
l'undis qufi tes fàtats et les particuliers
pratiquent In rvitgivu du cadenas ut du cof -
fre-fort, l'heure est .vçtiuè, 10^2 la caril-
lonne à tous nos clochers, de former un
bloc économique accordé dans Vensemble
ail bicII-êtrc de la Plus Grande France et
suffisamment harmonieux pour répondre
aux vibrations du monde ellfler.
A quoi serviraient même les 6 milliards
des emprunts coloniaux, si cet argent, si les
travaux de mise en valeur, étaient voués à
l'incertitude du lendemain ? En face de tel-
les consid érations, le plan de protection co-
loniale étudié rue Oudinot, alors que M.
François Vieiri était ministre des Colonies,
tient la première place dans nos préoccupa-
tions de nouvel an. Taxes douanières pré-
ièrcntiellcs. svsièmes de primes assises sur
des ressources chargées d'affectation spé-
ciale, dégrèvements d'impôts français ou
locaux, établissements de fonds communs
ou de caisses de prêts à long et à moyen
terme, réduction des frais de transports,
aide aux producteurs indigènes, diminution,
limitation, orientation de certaines cultures,
etc. C'est ce jeu de moyens qui doit être
agencé au mieux des intérêts métropolitains-
coloniaux.
Au temps où les Druides célébraient en-
core le premier jour de L'ait en coupant le
gui avec une faucille d'or, le géographe grec
Strabon constatait que la variété des res-
sources de la Gaule lui sculptait un relief
d'indépendance. admirablement propor-
tionné.
A l'heure actuelle, la Métropole réduite
à ses seules forces ne peut pas faire face
aux exigences de la vie moderne. Mais à ce
tournant de notre histoire, la France Colo-
niale est prête à rajeunir le vieux visage
gauloist
Marcel Ruedel.
- + <
RUE OUDINOT
MM
La surtaxe des rhums coloniaux
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
recevra mercredi matin, les Sénateurs et Dé-
putés des vieilles colonies, pour s'entretenir
avec eux de la question de l'assainissement du
marché des rhums coloniaux et du relèvement
éventuel de la surtaxe sur les rhums « hors
contingent ».
+ <
La promotion de laLégion d'Honneur
au titre de l'Exposition Coloniale
est à l'étude
«♦»
Le Gouvernement étudie en ce moment le
projet de loi portant attribution, à titre ex-
ceptionnel, d'un certain nombre de distinc-
tions dans la Légion d'honneur à l'occasion
de la dernière Exposition Coloniale.
Etant donné le nombre élevé des partici-
pants à la grande manifestation de Vinccn-
nes, 480 croix de chevaliers et 120 cravates
de commandeurs et officiers seraient attri-
buées.
Quant aux distinctions d'un ordre plus
élevé : plaques de grand-officier, et, éven-
tuellement, cordon, grand-croix, le nombre
en serait fixé par le Conseil des ministres.
Vœux littéraires
m
En ces premiers soirs de l'année 1932 ; j'ai
pris connaissance d'une petite brochure signée
« Pierre Hubac » et dont le titre accroche
singulièrement l'attention :
« Avenir et Mission de la Nouvelle Uttéra-
ture Coloniale ». M. Pierre Hubac, l'auteur
des « Masques d'Argiles », d' « Une femme.
et la Peur » etc. qui, dans son accueillante
maison tunisienne, se consacre activement aux
Lettres de l'Afrique du Nord, était bien qua-
lifié pour exposer une telle cause.
Trop nombreux sont encore ceux qui ne pren-
nent pas au sérieux cette branche de l'activité
humaine ; pourtant, elle a orienté plus d'une
fois les grands remous sociaux.
'Ainsi, il faut bien constater que la littéra-
ture coloniale (aussi. bien les auteurs que les
trois millions environ de lecteurs) exposée en-
core aux courants d' air des hémisphères et épar
pillée 1 au petit bonheur des latitudes,, n'a pas,
dans l'évolution de la France d'Outre-mer, la
place qu'elle doit occuper.
il est entendu, que je ne veux pas parler ici
des livres de voyage, spécialité métropolitaine
que les éditeurs parisiens lancent à grand ren-
fort de pancartes touristiques empruntées au
vaste monde.
D'Aiala à Magie Noire, de Loti à Vasco,
du Maroc des frères Tharaud au Vol de Nuit
de Saint-Exupéry, sans parler des noms célè-
bres de caravanes avec ou sans chameaux que
je laisse dans l'ombre chaude du succès, toute
cette littérature très admirable du reste, est
arrivée.
Elle a ses éditeurs, son public, sa presse,
sa publicité. Elle n'a pas besoin de mes vœux.
Pour une littérature coloniale
M. Pierre Hubac note avec juste raison que
le grand corps des France lointaines n'a pas
encore pris conscience de sa réalité.
Il résulte de cette constatation que la litté-
rature coloniale, synthèse et symbole de l'em-
pire, expression multiple mais unanime de nos
possessions, « qui doit cimenter la solidarité
des races colonisatrices et réconcilier les élé-
ments affrontés » : dont la haute mission doit
être de conquérir le public indigènel néo-colo-
niai, créole : cette littérature faute 4 unité d'ac-
tion ne se connaît pas encore.
Or, « elle manque gravement à ces races
liduvelJes d'indigènes, 4e colons. vivantes, pas-
sionnées, que Paùs et nos écoles éduquent. 1)
Soft champ est immense, vierge et fécond :
Tout le champ de la. vi e des hommes, de la
misère, de la lutte, le champ infini dp r i.r.
Seulement, l'esprit nouveau au lieu d être
;, cwîimc une feuille morte aux quatre (vents,
Wfvra -'. i( révéier » uue otfottc solidarité des
bords de la Méditerranée jusqu'en Extrême-
Asie, de l'Océan au Pacifique entre toutes les
n France ».
Editeurs coloniaux ?
Il est évident que le premier public à conqué-
rir à cette littérature nouvelle c'est le public des
éditeurs, et, ce sera à Paris que la littérature
coloniale devra livrer sa première bataille.
Il faudra, en effet, s'adresser aux éditeurs
parisiens, u maîtres » des lettres françaises,
« leur suggérer un programme colonial, une at -.
titude coloniale, une publicité coloniale ».
Toute une organisation planétaire métropo-
litaine, sera indispensable, pour ilancer les ou-
vrages susceptibles de plaire au public disper-
sé mais si attentif, si avide de lectures, de no-
tre empire d'outre-mer.
C'est en faveur du développement de cette
nouvelle force que je forme des vœux pour
I 1932.
La littérature qui est à la base de l' avène-
ment des religions et des révolutions, de l'évo-
lution des sciences et des moeurs, peut accom-
plir ce nouvel exploit humain :
« Dans la solidarité des mondes coloniaux,
par les élites de la plume, créer l'accord des
Races et des Dieux. »
Marie-Louise Sicard.
+- <
Mort du professeur Gsell
-
M. Stéphane Gsell, professeur au Collège
de France, qui avait consacré à notre Afrique
1 du Nord de nombreux et importants ouvrages
d'histoire et d'archéologie, vient de mourir à
l'âge de 67 ans.
Né en 1864 à Paris, M. Gsell, lorsqu'il
sortit de l'Ecole normale supérieure, devint
élève de l' Ecole française d'archéologie de
Rome. Après des fouilles dans la nécropole de
Vulcie (Italie), il fit paraître, en 1893, un Es-
sai sur le règne de l'empereur Domitien. La
plupart des ouvrages qu'il publia par la suite
furent consacrés à l'Afrique du Nord, car, l'an-
née même où il fit paraître son premier livre,
M. Stéphane Gsell entreprit en Algérie une
série d'explorations, de fouilles et d'études
qu'il allait continuer durant plusieurs années.
On lui doit, notamment, les Monuments anti-
ques de l'Algérie (1901) ; un Atlas arcltéolo-
gique de l'Algérie (1901-1911) ; une Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, dont la publi-
cation, commencée en 1913, n'est pas achevée,
et une série d'ouvrages sur les Inscriptions la-
tines de VAlsérie.
L'Académie des inscriptions et belles-lettres,
dont il était membre correspondant, l'a élu
membre titulaire, en 1923, en l'appelant au
fauteuil de Delachenal.
–> -. .-_-----_.,
La tempête en Méditerranée
»»» i.
La tempête a régné sur la Méditerranée, le
2 janvier. Les paquebots venant d'Alger et
d'Oran sont arrivés à Port-Vendres avec une
demi-journée de retard. Le départ de Perpi-
gnan pour Alger, de vendredi avait été suppri-
mé. La neige est tombée sur les Pyrénées, no-
tamment dans la région du Col de Puymaurens
et Andorre.
Notre action au Maroc
«♦» -
Organisation des territoires occupés
Les dernières opérations dans les régions
d'Ouarzazat et du Tedra, en liaison avec cel.
les du Gliéris, sont actuellement arrêtées, les
unités ayant atteint tous leurs objectifs dans
des conditions excellentes et avec des pertes
extrêmement minimes. Actuellement, les
troupes organisent les immenses territoires
nouvellement soumis et procèdent à des
constructions de postes et de pistes.
Le groupement du colonel Burnel dout le
centre était à Agoudiou, a été dissous et est
entré à ÏMzizet depuis plusieurs jours. Le
groupement du Tadhigoust est en train de
construire un poste sur une colline dominant
la palmeraie de Lalla-Oulla et un blockhaus
sur le Timetrout qui va du nord de Ksar-cl-
Souk jusqu'au Tadhigoust. Ce blockhaus oc-
cupe une situation stratégique excellente et
tiendra sous le feu de ses canons tout le pays
environnant. Un terrain d atterrissage* est
aménagé et des pistes autocyclables en voie
d'achèvement. -
L'impression sur les indigènes est très
bonne et nos services de renseignements
font connaître que la palmeraie se repeuple
peu à peu et que les fellahs recommencent à
ensemencer leurs champs.
Enfin, le groupement du Ghéris ne reste
pas inactif et installe un bureau des affaires
indigènes dans la palmeraie Goulmina ré-
cemment occupée qui sera protégé par le
blockhaus de l'Anghenbo qui la domine.
Dans cette région également l'habitant a re-
pris sa vie normale et regagne les villages
et ksours qui peuplent la palmeraie.
Dans l'état actuel des choses, les avant-
postes des groupes mobiles des deux théâ-
tres d'opérations (groupe de Marrakech.
commandé par le général Gatroux, et groupe
du Zuz, sous les ordres du général Giraud),
ne sont plus éloignés que d'une trentaine de
kilomètres dans une région relativement ac-
cessible et sans obstacles importants. Il est
à prévoir que cette liaison se fera prochai-
nement afin d'assurer à une immense région
une sécurité indispensable et faire rentrer
plusieurs milliers de familles dans l'obéis-
sance du maghzcn.
) .+
Le général Naulin
grand-croix de la Légion d'Honneur
Au dernier Conseil dd ministres qui s'est
tenu h l'Elysée il a été décidé, sur la pro-
position dtr îi'inisuo de la Chérir, «l'élever h:
géréial Niiutiii, membre du Cumfil supé-
rieur do la gueiir,, à ia dignité de. grand-
croix de la Lésion. d'banaf"Jl". Le général
Naulin, inspecteur fr-.'nérnl dea lampes do
l'Afrique du Nord, fomptf 43 ans rte bor-
vke, 1 c campagnes, i blesMiîe'j v\. ,1 ,;Ítatillt,\!.
Il ; est diilingi).. Vn Sytie, au Maroc et,
'tV:f,U+ clWitri-j .«u Conseil '1f\1",,;,.j,'uJ' d<: la
guéri u, il commandait lt; Il;'' ccrpa d'armée
là Alger.
La mission Sixte de Bourbon
a quitté Tunis
«»*
Ainsi que nous l'avions déjà annoncé c'est
dimanche que le prince Sixte de Bourbon et
ses compagnons ont quitté Tunis à dix heures
du matin pour le Sud Tunisien.
b+«> <
Hommage au docteur Charles Nicolle
Le Conseil municipal de Rouen a décidé
de donner à une rue, le nom du docteur
Charles Nicolle (Rouennais, prix Osiris et
prix Nobel, directeur de l'Institut Pasteur
de Tunis).
1 > + - <
L'Exposition de 1932
de l'Afrique Française à Tunis
»«.̃
En 11)31, par suite de l'Exposition Colo-
niale, l'exposition artistique de l'Afrilluc
française qui, en principe, est annuelle, n'a
pas eu lieu.
En 1932, elle sera organisée à Tunis;
elle ouvrira ses portes le 19 mars et fermera
le 17 avril.
Seuls seront admis à y prendre part les
altistes nés en Algérie, en Tunisie, au Ma-
roc, en Afrique Occidentale française ou y
résidant depuis plus d'un an.
Les artistes trouveront le règlement de
l'Exposition à la direction des beaux-arts.
) .- <
CINÉMA COLONIAL
«♦»
« Le Chant du Hoggar »
Le Sahara, exploré par de nombreuses mis-
sions, survolé régulièrement, par des avions,
n'a plus beaucoup le mystère dos ( terres in-
connues ». Toutefois, une de ses régions, le
Hoggar ou Pays de la Soif, demeure le coin
mystérieux redouté de ceux qui traversent le
grand déscit. Un metteur en scènc, M. Pierre
lchac, n'a pas craint de se risquer dans cette
contrée inhospitalière et en a rapporté un
lilm curieux, documentaire, romancé, qui
nous montre les Touareg dans le cadre de
leur vie, Belles photos, personnages forte-
ment typés, intrigue curieuse et attachante,
donnent au film h- ('/¡fwt du lIoggar un ac-
cent très particulier.
<( L'Atlantide »
M. C. \V. l'abst a passé quelques lieuioh
à Paris, se rendant en Afrique du Noid pour
choisir les extérieurs de Y Atlantide. La dis-
tribution du lilm sera arrêtée à son retour.
On ne sait quels seront les artistes désignés,
sauf M. Pierre Planchai, qui sera le lieute-
nant de Saint-Avit. l'eut-ètie le rôle du < api-
taino Mnrhange sera-t-il confié, comme dans
la premièic version de M. Jacques Feyder, à
M. Jean Aligelo, mais ce n'est qu'un bruit!
Pour Antinéa, on avait pensé à miss (ireta
Garbo ou à Mme Marlène Dietrirb, mais l"
serait désormais Mme Brigitte lfelm
grandissime, qui aurait les plus grande^
chanccs. Elle interpréterait les trois verrions,
allemande, anglaise et française. Souhaitons,
si la chose se réalise, que Mme Brigitte
llelm ait dans cette dernière version une
élocution moins lente que dans son dernier
film Gloria.
Les réceptions du jour de l'An
en Afrique du Nord
-
Au Maroc
A l'occasion du Ier janvier, le résident gé-
néral, M. Lucien Saint, a reçu tous les repré-
sentants des colonies européennes et indigènes,
du corps diplomatique, le représentant du sul-
tan et les notabilités indigènes, dans fes salons
de la résidence générale.
Répondant aux vœux qui lui ont été trans-
mis, M. Lucien Saint a indiqué les résultats
heureux acquis grâce à la collaboration des
gouvernements chérifien et français et a souligné
les nouveaux gains enregistrés par les efforts
conjugués dans le territoire d'Oued el Abid et
au delà du Grand-Atlas.
Le grand vizir, prononçant urv discours au
nom du sultan et de la population indigène, a
évoqué le voyage que fit le sultan à r Exposi-
.tion olaDialep
Il dit la forte impression qu'en ont rapportée
tous les Marocains qui la visitèrent.
Cette Exposition coloniale, a-t-il déclaré,
dont le succès a été sans précédent au cours des
siècles, est une des œuvres jécondes dites au
génie du maréchal Lyautey, ami des musul-
mans en général et des Marocains en particulier.
Puis le grand vizir a assuré M. Lucien Saint
de la collaboration loyale et intime du sultan
dans toyt ce qui a trait à l'intérêt public et aux
œuvres importantes.
Le sultan du Maroc a adressé le télégramme
suivant au président de la République :
Au seuil de la nouoelle année, nous prions
Votre. Excellence d'agréer les Oœux qu'avec
notre maghzen et notre peuple nous formons
pour la prospérité et la grandeur de la France.
A ces Vœux, nous joignons nos souhaits les
plus amicaux pour le bonheur et la santé de
Voire Excellence et ceux de Mme Paul Dou-
mer.
Nous ne douions pas que l'année qui com-
mence ne réalise, sous l égide de la glorieuse
nation protectrice un nouvel acheminement
vers l'achèvement de la pacification de notre
empire et de la prospérité de nos sujets, buts
Vers lesquels tendront nos e jforts communs.
A Casablanca, la réception habituelle du
lor janvier, a eu lieu à Ja région civile, où le
contrôleur, M. Orthlieb, a reçu l" ;r«rp« di-
plomatique, ainsi que la coloni < tru'.içaisç.
A Tunis
Le bey de Tunis u chargé M. Manchon de
tle.Cttre à M. Paul Doumec et au gouverne-
ment de la République -.cs vœux et ses ftlicitR-
tions pour la France Dtotectrk ,:.
-._- - -. ----- v. - ---":.. '----", '--
M. Carde en inspection
08
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont ail,
noncé dans leur numéro de mardi dernier
M. Carde est parti dimanche pour son ins-
pection dans le Sud algéricn, direction de
Bou-Saàda.
Il est accompagné de M. Annet, chef de
son cabinet civil ; du général Mcynicr, direc-
teur des territoires du Sud ; du lieutendnt-
colonel Maurice Saint, chef du cabinet mili-
taire, et du capitaine Gardel, attaché au
cabinet militaire.
Le Gouverneur a été alué, à son départ,
par MM. Pcyrouton, secrétaire général du
gouvernement, et Atger, préfet d'Alger. Ce
dernier l'accompagnera jusqu'à Tablat.
Le voyage d'éludrs du Gouverneur dUrCl'ii
un mois environ.
1 ) - -+
Le général Balbo à Alger
«♦ «
Le paquebot Espyria, avant à son bord le
général Balbo, mimstie de l'Air italien, a
franchi la passe d'Alger, dimanche vein
16 h. }o. Une demi-heure plus tard, les per-
sonnalités de la colonie montèrent à bord
pour le saluer. Parmi celles-ci, un notait le
représentant du secrétaire général du gouver-
nement général, M. Atger, préfet d'Alger ;
le général Georges, l'amiral Peytes de Mont-
cabricr et M. Brunei, maire d'Alger. A
17 heures, le ministre de l'Air italien, après
avoir rendu ces visites, a été reçu par le
consul général d'Italie et par l'Aéro-Club
d'Algérie. Puis, à 21 heures, M. Pcyroutoll,
secrétaire général du gouvernement général,
a présidé un banquet officiel, au Casino mu-
nicipal, auquel assistaient les principales no-
tabilités de la colonie.
> .0 + 1»- <
Au conseil supérieur
du Gouvernement de l'Algérie
'b 1
LE DISCOURS DE M. CARDE
En ouvrant, le 28 décembre, la session 01-
dinaire du Conseil supérieur du gouverne-
ment, M. Carde, Gouverneur général de
l'Algérie, a prononcé un discours, dont voici
quelques passages
Remaniements administrais
Au cours de ces dentier*• m-':.-.
rrtnaniements que l'e.<\or (• ;'-cj croissant
,l,' notre colonie 1'1 ;l,:',;: indispensables.
L'opportunité est appt": Il premier lieu .i.'
croitper sous une lutoritc responsable
divers services m; trop éparfit!es de
l'administration c-u-ilc, en principah-
nient d'accroît • e 'air > end entent et d'ahon
tir o une c i"i,tiion plia serrée de leur."
trl'ai décidé de confier à nu a'c en -
(ol'r^'i >. 1/. le conseiller de ^onet mcntcui
/'(.̃- • », / e d'armer
,,",,' hon de deux tontines ad mini atif < !,,:
rien ifiti? séparés, tendent, en détiniti: e t
un h ut commun, et (/It'i/ r ,li'll;! par suite
tout intérêt à associer d'une façon plus in
lime : le service central de VAs\i tance lm
blique et le service central de l'hygiène pu
blique et de la médecin•: pi é ecntivc, Le
améliorations constatées à ce jour ne peuvrn
que m'iiiiiter à persévf)er dans cette voie e
<7 prévoir toutes les mesures qui {J'lrais",."
de nature <> assurer une unité constante dtin
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