Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-12-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 décembre 1931 12 décembre 1931
Description : 1931/12/12 (A32,N166). 1931/12/12 (A32,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804364
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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LE RÉGIME DOUANIER DE L'INDOCHINE
) - (
Son influence sur le commerce
extérieur de l'Indochine
( *
Dans l'esprit du législateur de la loi du
13 avril 1928, l'Indochine devait constituer
pour la production métropolitaine un dé-
bouché important. L'examen des statistiques
des importations en Indochine révèle déjà
que ce but a été atteint, malgré la courte
durée d'application du nouveau régime
douanier, malgré les stocks considérables
qui avaient été entreposés en 1928 en pré-
vision de la nouvelle législation douanière,
et malgré la crise économique aiguë qui di-
minue le pouvoir d'achat de l'Union Indo-
chinoise.
Les chiffres des statistiques commerciales,
surtout en Indochine où la fraude existe à
un degré très élevé, ne peuvent pas être
une indication précise, néanmoins il est per-
mis de penser qu'ils fournissent des rensei-
gnements approximatifs.
- Les envois de la Métropole et des Colo-
nies françaises, accusent au cours des années
1929 et 1930, un tonnage qui n'avait jamais
été atteint pendant les périodes précédentes,
sauf en 1926-1927 où la baisse du franc a
provoqué un mouvement d'affaires franco-
indochinois qui n'était pas normal.
En 1929, sur un volume d'importations
totales en Indochine de 590.000 tonnes en
chiffres ronds, la France participe pour
187.000 tonnes, soit 31 Cette part. en
1930, s'abaisse à 160.000 tonnes pour un
total de 521.000 tonnes. Dans cette dimi-
nution, il faut voir les premiers effets de la
crise économique, les répercussions de la
baisse de la piastre, les résultats du déficit
(les ventes à l'extérieur, en un mot la dimi-
nution du pouvoir d'achat de la colonie.
Si l'on compare non plus seulement le
poids des marchandises importées, mais leur
valeur, on constate d'une façon plus écla-
tante encore que le nouveau statut douanier
a largement favorisé les importations métro-
politaines.
Ces importations consistent principale-
ment en produits manufacturés, qui, pour
la plupart, sont des articles qui, sous un
petit poids ou volume, représentent une
grande valeur. Ce critérium offre d'ailleurs
Une baw,.îif. cr»Tnrar«'^ ,plus..lOlide.
A ce point de vue encore, les statitiquef,
douanières de l'Indochine font ressortir que
la part de la France et des Colonies fran-
çaises qui était, avant la guerre, de 45
de la valeur des importations totales, puis
s'était élevé à 50 environ, de 1925 à 1927
au moment de la chute de notre monnaie, a
atteint, en 1929, 49 et, en 1930, plus
de 56
Si l'on tient compte que la proportion
enregistrée en 1929 a été sensiblement faus-
sée par les importations massives effectuées
au profit des pays étrangers en prévision
des modifications tarifaires projetées, on
remarque que le nouveau statut douanier
indochinois a assuré la prépondérance de
la Métropole dans le commerce d'importa-
tion de l'Indochine.
Par contre, l'influence du nouveau régime
douanier sur les exportations de l'Indochine
sur la Métropole et les Colonies n'a pas
produit les heureux effets escomptés par le
Parlement.
Les expéditions de l'Indochine sur la
France et les Colonies accusent, en 1928, le
chiffre de 490.000 tonnes sur 3.433-000
tonnes d'exportations totales.
Ces quantités ont encore subi une dimi-
nution en 1929 : 427.000 tonnes sur 3 mil-
lions 287.000, soit à peine 13 des expor-
tations totales. En 1930, le pourcentage
s'est élevé, mais cet accroissement est appa-
rent, il tient en fait à une diminution sen-
sible des exportations sur l'étranger.
Il se dégage de l'étude des statistiques
commerciales de l'Indochine de ces trois
dernières années, que le commerce métropo-
litain a profité plus que le commerce indo-
chinois des dispositions protectionnistes d,
notre nouveau régime douanier colonial.
Si les importations métropolitaines en
Indochine sont en voie de progression, il
n'en est pas de même des importations étran-
gères. Le recul de ces dernières correspond
à peu près exactement à l'accroissement des
--- premières.
Le nouveau régime douanier ne saurait
d'ailleurs suffire à expliquer cette situation
de fait. Il ne faut pas oublier, en effet, que
par suite de la dépréciation de la piastre.
de la diminution de la valeur des exporta-
tions indochinoises, et de la dépression éco-
nomique le pouvoir d'achat de l'Indochine
a diminué dans des proportions imposantes.
La meilleure preuve que le nouveau statut
douanier n'est pas la seule cause du déve-
loppement de nos importations en Indo-
chine, c'est que l'Angleterre, la Suisse, la
Belgique, l'Italie ont vu le chiffre de leurs
importations en Indochine s'accroître dans
des proportions notables. Pour l'Allemagne
même, cette augmentation est particulière-
ment sensible, elle est due, il est vrai, pour
une large part, à de fortes livraisons au
titre des prestations en nature.
Par contre, les importations en prove-
nance des pays extra-européens, qui consti-
tue de beaucoup la partie la plus importante
du commerce indochinois d'importation avec
l'étranger, ont diminué d'une manière cons-
tante depuis la fin de 1928. Cette moins-
value, sensible pour les Etats-Unis, affecte
plus particulièrement les pays voisins de
l'Indochine, comme la Chine, Hong-Kong,
Singapore, le Japon, le Siam. Seules, les
Iiules Néerlandaises, par suite de l'importa-
tion de plus en plus considérable des huiles
minérales, enregistrent une plus-value dans
ses exportations à destination de l'Indo-
chine.
Dans notre prochain articlc" nous étu-
dierons d'une façon détaillée, les échanges
commerciaux de l'Union Indochinoise avec
ses proches voisins.
Léon Archimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire delat
des Colmies.
RUE OIJPINOT
Visite de S. M. Bao Dai
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a reçu ce matin, à son cabinet, Hao-Dai. em-
pereur d'Annam.
Au Conseil des Ministres
M. Paul Reynaud complète l'exposé
de son voyage
l.cs ministres se sont réunis jeudi matin en
conseil à l'Elysée, sous la présidence de
M. Paul Doumer.
M. l'aul Reynaud a continué son exposé
sur son récent voyage en Indochine et en
H xt r è mc-Orient.
--- I. ----
DÉPART
M. Léon Cayla rejoint son poste
M. Léon Cayla, gouverneur général de Ma-
dagascar, s'embarquera le 8 janvier, à bord du
Jean-Laborde, pour rejoindre son poste, après
avoir mis au point avec M. Paul Reynaud
les questions qu'il a soumises au Département
au cours de son séjour à Pari..
-– -00
RETOUR
8,68
Le Gouverneur des Somalls rentre
en France
M. Chapon-Baitsac, gouverneur de la Côte
française des Somalis, s'embarquera à Djibouti.
le 29 décembre, rentrant en congé.
On sait que son intérim sera exercé par M.
l'administrateur en chef Antonin, en dernier
lieu secrétaire général du Sénégal.
Retours d'Indochine
Jeudi matin sont arrivés à .Marseille, ve-
nant d'Indochine. Mme et Mlle Paul Rey-
naud, ainsi que M. (iaston Joseph, chef du
cabinet du ministre des Colonies et son se-
crétaire particulier M. Signoret.
Tous ont rejoint Paris hier par le rapide de
10 h. 45..
Tu te rends compte.
ORIGINES AFRICAINES
DE LA FEMME GEANTE
Tous les savants archéologues et paléogra-
phes qui ont fouillé sur terre et sous terre
pour y découvrir l'énigme pingoume de la civi-
lisation terrienne, professent la doctrine de la
communauté des traditions et de l'unité de
l'esprit humain.
Des rapports extrêmement curieux existent
dans le domaine du folklore entre les contes
du monde entier.
On a trouvé environ cinq cents variantes de
Cendrillon, dont une fasi, brune et voilée, qui
répond au..nom de « - Aicha Rmada ».
Mais, t universalité du follt-Iore ne remonte
pas seulement au « Trésor volé » attribué à
Hércdoté, et dont la variante fleurit sous les
jasmins des jardins clos de Fez.
De nos jours, les histoires de juifs, de mar.
seillais et autres « sectes » courent les tables
d'hôtes du monde entier.
Voici une « Méprise » qui sur les bords de la
Seine est située place des A bbusea, mais dont
l'authenticité d'origine m'a été affirmée par un
Père Missionnaire arrivant J'A. O. F.
Je souligne, que ma version scientifique et
historique s'appuie sur des sources d aulant
plus autorisées que l'histoire Sainte n'est pas
une matière enseignée aux enfants de la Butte.
Donc, par une matinée brdlante, une coura-
geuse directrice d'école professionnelle indigè-
ne inculquait à ses élèves très appliqués des ru-
diments J'ancien testament.
« Nestor, lisez donc la Création de l'hom-
me. »
Le jeune écolier noir se leva et commença :
« Et le Seigneur créa Eve avec une côte
d'Adam. Elle était une créature qui ratem-
blait à l' homme mais de forme plus graci le, et
mince, goudronnée au dedans et au dehon, et
de dix mètres de hauteur environ. »
La maîtresse faillit en perdre sa cornette.
Le jeune lecteur avait tout simplement sauté
deux pages et abordait la description de « lAr-
che de rioé ».
Dinalt.
dépêches de l'Indochine
Exportations du ris
Les exportations de riz et dérivés dtP Saï-
tjon pendant la première décade de décem-
bre ont atteint 18.718 tonnes.
Indopacifi.
Summum Jus.
ON excellent collègue
et ami Nouclle n'y
va Pas par quatre
chemins. Il signifie
aux citoyens fran-
çais de fa Nouvel-
le-Calédonie et de
Madagascar qu'ils
ne pourront pré-
tendre à /'exerci-
ce de leurs droits
civiques que lorsque l'. élite » malgache
ou canaque aura été mise en possession de
ces mêmes droits, qu'elle dura été admise à
jouir des droits électoraux.
Il s'agit, on l'aperçoit tout de suite, de
deux problèmes entièrement différents, que
de très bons esprits, cependant, cOllfolldent,
que certains même s'appliquent à confon-
dre.
D'un côté, il y a la vocation de Français,
pourvus de tous les droits du citoyen fran-
çais. à user de ces droits, dans le cadre de
l'unité nationale. « tout de même qu'origi-
naires et regnicoles D pour parler comme les
anciennes chartes de l'émigration ;
d'ardu part, il y a la pétition de « Sll-
jets français l, qui se sont rapprochés de
nous, qui. par le langage, Ici mentalité. les
habitudes sociales, se sont « assimilés e à
nous, à obtenir l'accès de la cite française.
Aucune question dr principe qui puisse
se poser dans le premier cas : un simple
problème d'arithmétique parlementaire, à
savoir si le nombre des citoyens français de
la Nouvelle-Calédonie et de J/adagmeor,
l'importance nationale des intérêts qu'ils re-
l'résaltelll. justifient que ces deux colonies
de peuplement soient ajoutées à la liste des
circonscri ptions électorales à fixer par la loi.
Touf autre est le problème de la « repré-
sentation indigène » qui. pour être, Ii nof
ymx. entièrement juste dans son principe,
soulève, quant à son application, des diffi-
cultés qu'une longue et minutieuse élabora-
lion d'un texte organique pourra seule ré-
soudre : qui sera électeur ? quelle sera la
compétence des élus indigènes 1 etc
Notre ami Nouclle en conviendra, if POI-
se : il ne serait pas équitable, sous le pré-
texte que la justice intégrale Il'a pas encore
été réalisée, de priver plus longtemps de
leurs droits des Français qui se sont expa-
triés. il l'appel des chefs tir la lia/ion, pour
élargir les limites de la Patrie. Summum
jus, suuiiita injuria.
Auguste Brunet,
Député de la Hi'ntiion.
Ancien wns-icrrclairr II' ":101
tics i ntonira.
La prochaine loi électorale
et la question des nouvelles
"circlcriptioDs" coloniales
- i
Dans sa séance fort agitée de jeudi
soir, la Chambre a décidé, sur la proposition
de M. Georges Mandel, président de la Com-
mission du Suffrage universel, de fixer à mer-
credi prochain, au cours d'une séance de nuit
qui lui serait spécialement réservée, la discus
sion des propositions de la commission relatives
à la future loi électorale, proposition compor-
tant le « statu quo » en ce qui concerne le ta-
bleau des circonscriptions électorales et la sup-
pression du second tour si le candidat réunit
40 des suffrages exprimés.
Dans quelles conditions la Commission a-t-
elle été amenée à se prononcer pour le « statu
quo » ? Il convient de l'indiquer puisque aus-
si bien la question intéressait de nouvelles
« circonscriptions » coloniales. Le Temps don-
ne à cet égard les précisions suivantes :
« Au cours de conversations dont il ne faut
pas faire mystère, il était apparu que, tout en
réclamant des sièges nouveaux ou des décou-
pages différents. les membres de u l'opposi-
sition », à la commission du suffrage universel.
s'appretaient à voter contre toute augmenta-
tion du nombre total des députés, actuellement
fixé à 612. -- » ---
« En présence de cette contradiction, M.
Georges Mandel qui présidait l'après-midi la
séance de la commission du suffrage universel
et qui assistait à la réunion antérieure de la
sous-commission, a invité les membres de la
majorité à voter, eux aussi, pour le maintien
de l'effectif présent de la Chambre. »
Toutefois le rapporteur général, M. Baréty,
a été invité à souligner dans son rapport le ca-
ractère de justice de la revendication des co-
lonies non encore représentées au Parlement.
-000-
La réorganisation administrative
de Madagascar
----
La réorganisation administrative de la
Grande lie préparée par M. le gouverneur gé-
néral Cayla et comportant la création de qua-
tre grandes régions (Ouest et Nord, Est, Sud,
provinces du centre) , à la tête desquelles l'e-
raient placés des lieutenants-gouverneurs, est
actuellement soumise à l'examen personnel du
Ministre, après avoir reçu l'adhésion des ser-
vices.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au conseil général do la Martinique.
Au Sénat.
Une protestation pour les oontinyonle-
nients d'importations.
La station océanographique
de Salammbô
8
A t'endroit où se dressait, du temps de Car-
thage punique, le palais des Suffètes de la
Mer, s'élèvent aujourd'hui, les blanches cons-
tructions de la Station océanographique de Sa-
lanunbô. Ainsi se renouent par-dessus les siè-
cles morts, les traditions fort anciennes ; mais
les préoccupations des hôtes du nouveau palais
sont, heureusement, d'un autre ordre que celles
de leurs farouches devanciers.
En prenant l'initiative, il y a sept ans, de
créer la station de Salammbô, la Direction des
Travaux Publics ce la Régence, obéissait à un
triple but: perfectionner l'industrie de la pêche,
exploiter rationnellemenl les fonds côtiers, et fa-
voriser 1 étude scientifique de la mer qui baigne
le littoral tunisien.
- La station, dirigée par des spécialistes et mu-
nie d'un outillage moderne, a largement ré-
pondu aux préoccupations de l'Administration
du Protectorat puisque, pratiquement, on a la
certitude, aujourd'hui, de pouvoir ménager les
réserves en poissons des côtes et des lacs tuni-
siens, tout en assurant l' approvisionnement ré-
gulier de la population du pays.
lui ce qui concerne les recherches scientifi-
ques, les travaux de M. H. Heldt, directeur
de la station, de Mme Heldt et de leurs colla-
rateurs font autorité en la matière. En outre,
la station possède des laboratoires très bien
aménagés, une documentation bibliographique
de premier ordre, le matériel nécessaire aux
recherches en mer ; elle offre ainsi aux natu-
ralistes, physiciens, chimistes et océanographes,
des facilités de travail incomparables.
Mais là ne se limite pas l' effort des anima-
teurs de la station. La vulgarisation des con-
naissances océanographiques et de la vie de la
la mer a été rendue effective grâce à un musée
moderne et bien vivant, où tout est « tunisien Il,
et grâce à un aquarium qui est un modèle du
genre. Le public a vivement apprécié cet effort
de vulgarisation puisque près de 30.000 per-
sonnes viennent chaque année visiter les établis-
sements (e Sal ammbô.
Le budget des dépenses de la station, per-
sonnel et fonctionnement compris, s' élève à
700.000 francs, couvert par les recettes pro-
venant d'une partie de la vente du poisson pê-
ché dans le lac de Tunis. Ce budget n' est pas
excessif si on compare les dépenses aux résul-
tats acquis à ce jour.
La station de Salammbô représente, au point
de vue pratique et dans l'ordre scientifique, une
résiliation qui fait honneur à ln Tunisie, et
dont celle-ci est appelée à tirer parti pour son
enseignement scientifique. Cette station ainsi
que l'Institut Pasteur de Tunis, dont la répu-
tation est mondiale, peuvent former les bases
d'une future Faculté des Sciences. Celle-ci est
encore du domaine de l' avenir, mais il n' est
pas défendu d'y penser dès à présent.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand. Conseil de la Tunisie.
«Obi-
M. Lucien Saint
reçoit M. Lopez Ferrer
Ainsi que nous l'avons relaté c'est dans la
matinée de mercredi que M. Lopez Ferrer,
haut commissaire de la zone espagnole, a
visité, en compagnie de M. Lucien Saint, la
ville nouvelle de Fès.
Ils ont été reçus à la Chambre de com-
merce, puis ont visité la Maternité Andrée-
Saint et l'hôpital Cocard.
A midi trente, un déjeuner officiel a eu lieu
à la résidence du llou-Jeloud.
Dans t après-midi, s'est déroulée une visite
de la ville indigène, puis les deux résidents
se sont rendus aux Merinides admirer le pa-
norama de Fès.
Un dîner a été offert à la Résidence géné-
rale aux notabilités de la ville, à 20 heures
Tournées de conférences
en Afrique du Nord
M. Marc Chadourne, prix Femina-Vie Heu-
reuse, l'auteur de la Cécile de la folie et de
Chine, vient de partir pour une tournée de
conférences en Afrique du Nord.
Il compte séjourner quelque temps en Tu-
nisie et y achever un roman qui n'est pas
sans rapport avec le voyage qu'il fit en Russie
cet été.
L'exercice de la pharmacie
à la Guadeloupe
1
Un décret en date du 25 novembre 1931
vient de réglementer l'exercice de la phar-
macie à la Guadeloupe.
Aux termes de ce texte, nul ne peut exer-
cer la profession de pharmacien, ouvrir une
pharmacie, préparer vendre ou débiter au-
cun médicament à la Guadeloupe s'il n'est
âgé de 25 ans accomplis et muni d'un di-
plôme de pharmacien délivre par le Gou-
vernement français à la suite d'examens su-
bis devant les Facultés ou Ecoles do 'i'Ktat.
Le diplôme de pharmacien local OM et de-.
meure aboli. Toutefois, les pharmaciens mu-
nis d'un diplôme local actuellement établis à
la Guadeloupe continueront à exercer dans
les mêmes conditions que ks pharmaciens
universitaires jusqu'à leur disparition.
Ainsi disparaissent de vieilles tolérances
qui ne se comprenaient guère plus à notre
époque où tout se spécialise et où ce qui se
1 apporte à la santé publique doit être l'objet
d une vigilance toute particulière. Le phar-
macien accompagne et souvent même pré-
cède le médecin, comme cela se passe pour
les analyses indispensables à la plupart des
diagnostic*.
Une visite rue Oudinot
) +01 e
Au Service de Santé des Colonies
Lorsque par la force des visiteurs assis en
carrés d' oignons dans les salons d'attente olli-
ciels, on laisse macérer ma consoeur Odette
Pannetier sur une banquette de velours rouge,
le lendemain elle n'est pas souriante et elle
écrit un article sensationnel en se plaignant
d'avoir été traitée comme un parapluie oublié
dans un vestiaire.
Pour moi, c'est fort différent, j'aime faire de
longues stations propices aux méditations et ri-
ches en enseignement.
Dans la pénombre des couloirs monastiques,
dans cette partie du ministère des Colonies af-
fectée au Service de Santé, aussi immobile
qu'un « sujet de pendule », j'enregistre des
yeux et des oreilles et c'est, je le constate
avec plaisir, pour ma plus grande édification.
Tous ces bureaux, sont autant de tranchées
en pleine action où, à coup de rapports, de
dossiers, de rectangles de papiers hachés de
lettres et de chiffres, on dresse les plans de
bataille contre le microbe, contre le parasite,
contre les bacilles multiformes. Ces infiniments
petits sont parmi les plus acharnés ennemis de
l'homme et dans notre empire colonial ils peu-
vent être cause d'effroyables ravages.
Heureusement, une visite au Service de
Santé, enseigne qu'en dépit du morcellement
géographique, il y a une forte cohésion dans
1 assistance médicale coloniale et la discipline
des vastes programmes d'ensemble qui permet
dans cet empire de 10.311.638 kilomètres car-
rés de lutter efficacement.
J. en suis là de mes réflexions solitaires,
quand « la dame du parloir » qui est aussi
aimable que patiente, m'introduit à mon tour
dans l'une des petites cellules meublées de ta-
bles à tapis vert.
Le Voyage en Indochine
Me voici vis-à-vis d'une haute compétence.
Je m'empresse de consigner les déclarations
fort intéressantes de ce médecin colonial dont
1. expérience a étudié les déchéances physiolo-
giques de l'humanité sous toutes les latitudes.
Il s'agit, docteur, du voyage que le
médecin inspecteur général Lasnet vient d'ac-
complir en Indochine. Quel a été le but de
cette tournée sanitaire ?
D'abord, mademoiselle, il y a long-
temps que ce lointain déplacement devait avoir
lieu, il a été retardé par l'Exposition Colo-
niale.
Le voyage de l'inlassable Inspecteur géné-
ral avait pour but l'étude et la mise en appli-
cation des mesures rendues nécessaires par la
séparation du Service de Santé Militaire et
des Services d'Assistance et d'Hygiène. Le
décret qui a consacré cette séparation est de
juillet dernier et l'entrée en vigueur avait été
fixée au 10r novembre.
Le docteur Lasnet a tenu à se trouver sur
place pour la mise au point et la solution des
problèmes qu'allait poser le fonctionnement du
nouveau service. »
Fonds d'emprunts
D autre part, sa venue était attendue pour la
fixation définitive ciu programme détaillé pour
l'emploi des 120 millions de fonds d emprunt
destinés à la protection sanitaire de l'Indo-
chine. Ce travail a été mené à bonne fin le
9 novembre.
Djibouti-Pondichéry
Au cours du voyage d'aller, ont été inspec-
tés les services sanitaires des ports de Djibouti
et de Pondichéry. Dans ce dernier port, l'iiis-
pecteur général Lasnet a tout particulièrement
porté son attention sur le fonctionnement de
I Ecole de Médecine dont la réorganisation
amorcée à la suite de sa précédente inspection
en 1929, est en cours d'exécution.
L'aviation sanitaire
Tandis que mon savant interlocuteur attaque
cette question qui met un bourdonnement d'in-
secte et une teinte d' azur dans l'ambiance de
l'étroit bureau, je me remémore ma dernière
entrevue avec le Docteur Lasnet. Je l' entends
encore, préciser avec tant de ferme netteté
les immenses services que l'aviation sanitaire
est appelée à rendre dans nos colonies !
Ce moyen de transport permet seul d'affer-
mir la victoire quotidienne des médecins, non
seulement sur l'épidémie, la routine, la sor-
cellerie, mais encore sur l'espace et le temps,
ces deux grands adversaires de la pénétration
civilisatrice.
Durant son périple en Indochine, le docteur
Lasnet s. est couramment servi de la route des
airs.
L'avion lui a permis, dans le Haut-Tonkin
notamment, d'inspecter en deux jours ce qu'il
n'aurait pu faire en moins de 15 jours par la
voie de terre.
Beau symbole, en vérité, que le médecin
tombant du ciel près des indigènes malades ou
blessés !.
Après la rue Oudinot, l'Algérie
Elle est plutôt mélancolique cette fin de vi-
site, car nous nous entretenons de la « guil-
lotine », cette inexorable limite d'âge qui
atteindra en avril prochain le médecin inspec-
teur Lasnet et l'enlèvera en pleine activité à
une œuvre à laquelle il avait su donner une
impulsion si vigoureuse.
Le docteur Lasnet qui s' est embarqué à
Saïgon le 5 décembre sur le paquebot l'A m-
boise arrivera en France vers le 4 janvier. 11
reprendra pour peu de temps la direction de ses
services rue Oudinot. pui«, ncrop»-? !o
propositions qui lui ont été faites par le Gou-
verneur général de l'Algérie, le docteur Las-
net ira prendre la direction des Services Sa-
nitaires et d'Hygiène de celte importante ré-
gion.
Pour la « n.ième » fois la porte du petit
bureau s'est ouverte, signal d'alarme qui indi-
que que le nombre des visiteurs grossit dans le
salon d'attente. Juste le temps de rassembler
mes notes et je me sauve, accompagnée par
le sourire indulgent du médecin-tour-du-monde.
M.-L. S.
La case aux livres
ÉCRIVAINS COLONIAUX. ET D'AILLEURS
par Marie-Louise Siearcl
HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES
ET DE L'EXPANSION DE LA FKANCE
DANS LE MONDE
Voici ic uuisième volume de ce vaste mo-
nument historique dont la publication se
poursuit sous la direction de M. Gabriel
itanoiaux de l'Academie Française et de M.
Altred Martineau, professeur au Collège de
France.
Ce tome 111 comprend l'histoire du Maroc
et de la 1 unisie par Georges Hardy, direc-
teur de l'Ecole Coloniale ; l'histoire de la
Syric par Robert de Caix et l exposé de
1 œuvre scientifique française en Syrie et en
l'erse par M. Uchéram, conservateur de la
Bibliotnèque de l'institut.
Nous avons ainsi, basé sur une documen-
tation de premier ordre, le total des expé-
riences coloniales françaises dans le bassin
méditerranéen, en tant qu'elles entourent et
outicnnent l'étahlisscment central algérien.
Au seuil de cette histoire d'inliucnce d'un
grand peuple, dans laquelle nous suivons,
depuis les premiers pas, l'œuvre grandissan-
le de la diplomatie, de l'art militaire fran-
çais dans leur rapport avec le monde entiet,
je me remémore, un propos de Pierre - Louys
rapporté dernierenu-nt par li-mile Henriot.
1/auteur «tes Chansons de Bilitis contie :
H J'ai d'abord aimé la poésie, puis, je n'ai
plus pu lire que des romans ; maintenant
Je ne supporte plus que les mémoires. »
Quels mémoires sont plus captivants que
ceux des peuples qui ont décidé, le temps
miuVaant avec eux, de l'organisation de la
planète.
Quand on vit aU milicu des tivrcs" dans
ce colombariuni des bibliothèques i), 011 ap-
prend, en effet, a ne. plus rechercher qu'une
littérature ayant conservé a les secrets hu-
mains des existences abolies. »
A rc point de vue. des monument- liisio
riques comme celui-ci, où nous pouvons re-
,i,"I'(' toutes les phases des rencontres de la
l- rance avec les diverses parties du monde,
;.l:' 1 ivre- devraient susciter une sorte d'en-
thousiasme parmi le grand public.
Notre protectorat marocain n'a. pas surgi
du néant comme le carrosse do Cendrillon,
et les liens qui l'unissent à la France ont
des racine* souterraines qui, depuis Charles
Martel à Poitiers, en 732, s'cnfoncent dans
les profondeurs de notre nation.
Qui sont ces populations marocaine- dont
nous ne traduisons que les grands bUrlHJus:.
bien que le Maroc lie son séparé de l'Europe
que par un simple clûioit, large d'une dou-
zaine de kilomètres, nul 11 a jamais réussi à
l'annexer ,les giandes nappes d'invasion se
sont brisées contre le rempart des monta-
gnes ou se sont réduites, par !;.I. trouée de
iaza a des innitrations. Le peuple qui, ne
dans un carreiour, est parvenu a sauvegar-
der jusqu'au vingtième siècle son înciépen
dance totale et îueme a se piéservei d'innuen-
ces protondes, c'est, avant tout, un peuple de
paysans.
Tous ceux qui 11e gardent pas présents
à l'esprit les caractères du pays et dus habi-
tants ne comprendront jamais grand'chose
aux rapports du Maroc el de 1 Eutopc.
« 11 y a, c'est manifeste, et de l'aveu
même des visiteurs étrangers les plus quali
liés, une Il réussite marocaine » qui s'expii
que d'ailleurs par des 1.tisons diverses. »
Ainsi s'expiime M. Ceorges Hardy qui
poursuit en éclairant vigoureusement la psy-
chologie de notre succès.
1" Le protectorat de la r rance au Maroc
apparaît comme le dernier-nc, il 11 a pas
servi de champ d'essais, il a bi'néiicié, lui,
de l'expéiience et du personnel antérieurs.
z" Quel <(ue soit l'artisan, et tùt-co un
Lyautey, il est difficile de réaliser un cher-
d cruvre avec une matière médiocre. Or, le
Maroc était une matière de choix par i:\
naturelle générosité de son sol et la qualité
rie son peuplement, il se prêtait mieux que
tout autre pays à un effort intense et nuancé
d' organisation.
U a eu tout de suite à sa tète un chef,
un vrai, un sous le harnais
et maitu: de son métier.
4" Entin. et ici la i hant e est quasi mira
1 uleuse, ce chef est demeuré en place, près
de quatorze ans, ce qui constitue un t as à
jitu près unique de stabilité dans notre hi-
toire tolonialc. Si bien, que les pians uni été
réalisés ,par ce'lui-la même qui h - avait du s-
sés et quo nul obstacle n'a lési-té à cette
action suivie.
Ainsi, cr troisième tome, consacré au Ma-
roc et à la Tunisie, a la Syrie, poursuivant
l'œuvre commencée, s'appuie sui les origi-
ne?. suit les progrès et le. développement des
efforts et des idéaux à travers les siècles
et, quand il aborde la création de INeuvre
coloniale moderne, il en a détetminé le sems
JOIRRALJDUOTIDIEI
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PARIS O-)
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LE RÉGIME DOUANIER DE L'INDOCHINE
) - (
Son influence sur le commerce
extérieur de l'Indochine
( *
Dans l'esprit du législateur de la loi du
13 avril 1928, l'Indochine devait constituer
pour la production métropolitaine un dé-
bouché important. L'examen des statistiques
des importations en Indochine révèle déjà
que ce but a été atteint, malgré la courte
durée d'application du nouveau régime
douanier, malgré les stocks considérables
qui avaient été entreposés en 1928 en pré-
vision de la nouvelle législation douanière,
et malgré la crise économique aiguë qui di-
minue le pouvoir d'achat de l'Union Indo-
chinoise.
Les chiffres des statistiques commerciales,
surtout en Indochine où la fraude existe à
un degré très élevé, ne peuvent pas être
une indication précise, néanmoins il est per-
mis de penser qu'ils fournissent des rensei-
gnements approximatifs.
- Les envois de la Métropole et des Colo-
nies françaises, accusent au cours des années
1929 et 1930, un tonnage qui n'avait jamais
été atteint pendant les périodes précédentes,
sauf en 1926-1927 où la baisse du franc a
provoqué un mouvement d'affaires franco-
indochinois qui n'était pas normal.
En 1929, sur un volume d'importations
totales en Indochine de 590.000 tonnes en
chiffres ronds, la France participe pour
187.000 tonnes, soit 31 Cette part. en
1930, s'abaisse à 160.000 tonnes pour un
total de 521.000 tonnes. Dans cette dimi-
nution, il faut voir les premiers effets de la
crise économique, les répercussions de la
baisse de la piastre, les résultats du déficit
(les ventes à l'extérieur, en un mot la dimi-
nution du pouvoir d'achat de la colonie.
Si l'on compare non plus seulement le
poids des marchandises importées, mais leur
valeur, on constate d'une façon plus écla-
tante encore que le nouveau statut douanier
a largement favorisé les importations métro-
politaines.
Ces importations consistent principale-
ment en produits manufacturés, qui, pour
la plupart, sont des articles qui, sous un
petit poids ou volume, représentent une
grande valeur. Ce critérium offre d'ailleurs
Une baw,.îif. cr»Tnrar«'^ ,plus..lOlide.
A ce point de vue encore, les statitiquef,
douanières de l'Indochine font ressortir que
la part de la France et des Colonies fran-
çaises qui était, avant la guerre, de 45
de la valeur des importations totales, puis
s'était élevé à 50 environ, de 1925 à 1927
au moment de la chute de notre monnaie, a
atteint, en 1929, 49 et, en 1930, plus
de 56
Si l'on tient compte que la proportion
enregistrée en 1929 a été sensiblement faus-
sée par les importations massives effectuées
au profit des pays étrangers en prévision
des modifications tarifaires projetées, on
remarque que le nouveau statut douanier
indochinois a assuré la prépondérance de
la Métropole dans le commerce d'importa-
tion de l'Indochine.
Par contre, l'influence du nouveau régime
douanier sur les exportations de l'Indochine
sur la Métropole et les Colonies n'a pas
produit les heureux effets escomptés par le
Parlement.
Les expéditions de l'Indochine sur la
France et les Colonies accusent, en 1928, le
chiffre de 490.000 tonnes sur 3.433-000
tonnes d'exportations totales.
Ces quantités ont encore subi une dimi-
nution en 1929 : 427.000 tonnes sur 3 mil-
lions 287.000, soit à peine 13 des expor-
tations totales. En 1930, le pourcentage
s'est élevé, mais cet accroissement est appa-
rent, il tient en fait à une diminution sen-
sible des exportations sur l'étranger.
Il se dégage de l'étude des statistiques
commerciales de l'Indochine de ces trois
dernières années, que le commerce métropo-
litain a profité plus que le commerce indo-
chinois des dispositions protectionnistes d,
notre nouveau régime douanier colonial.
Si les importations métropolitaines en
Indochine sont en voie de progression, il
n'en est pas de même des importations étran-
gères. Le recul de ces dernières correspond
à peu près exactement à l'accroissement des
--- premières.
Le nouveau régime douanier ne saurait
d'ailleurs suffire à expliquer cette situation
de fait. Il ne faut pas oublier, en effet, que
par suite de la dépréciation de la piastre.
de la diminution de la valeur des exporta-
tions indochinoises, et de la dépression éco-
nomique le pouvoir d'achat de l'Indochine
a diminué dans des proportions imposantes.
La meilleure preuve que le nouveau statut
douanier n'est pas la seule cause du déve-
loppement de nos importations en Indo-
chine, c'est que l'Angleterre, la Suisse, la
Belgique, l'Italie ont vu le chiffre de leurs
importations en Indochine s'accroître dans
des proportions notables. Pour l'Allemagne
même, cette augmentation est particulière-
ment sensible, elle est due, il est vrai, pour
une large part, à de fortes livraisons au
titre des prestations en nature.
Par contre, les importations en prove-
nance des pays extra-européens, qui consti-
tue de beaucoup la partie la plus importante
du commerce indochinois d'importation avec
l'étranger, ont diminué d'une manière cons-
tante depuis la fin de 1928. Cette moins-
value, sensible pour les Etats-Unis, affecte
plus particulièrement les pays voisins de
l'Indochine, comme la Chine, Hong-Kong,
Singapore, le Japon, le Siam. Seules, les
Iiules Néerlandaises, par suite de l'importa-
tion de plus en plus considérable des huiles
minérales, enregistrent une plus-value dans
ses exportations à destination de l'Indo-
chine.
Dans notre prochain articlc" nous étu-
dierons d'une façon détaillée, les échanges
commerciaux de l'Union Indochinoise avec
ses proches voisins.
Léon Archimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire delat
des Colmies.
RUE OIJPINOT
Visite de S. M. Bao Dai
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a reçu ce matin, à son cabinet, Hao-Dai. em-
pereur d'Annam.
Au Conseil des Ministres
M. Paul Reynaud complète l'exposé
de son voyage
l.cs ministres se sont réunis jeudi matin en
conseil à l'Elysée, sous la présidence de
M. Paul Doumer.
M. l'aul Reynaud a continué son exposé
sur son récent voyage en Indochine et en
H xt r è mc-Orient.
--- I. ----
DÉPART
M. Léon Cayla rejoint son poste
M. Léon Cayla, gouverneur général de Ma-
dagascar, s'embarquera le 8 janvier, à bord du
Jean-Laborde, pour rejoindre son poste, après
avoir mis au point avec M. Paul Reynaud
les questions qu'il a soumises au Département
au cours de son séjour à Pari..
-– -00
RETOUR
8,68
Le Gouverneur des Somalls rentre
en France
M. Chapon-Baitsac, gouverneur de la Côte
française des Somalis, s'embarquera à Djibouti.
le 29 décembre, rentrant en congé.
On sait que son intérim sera exercé par M.
l'administrateur en chef Antonin, en dernier
lieu secrétaire général du Sénégal.
Retours d'Indochine
Jeudi matin sont arrivés à .Marseille, ve-
nant d'Indochine. Mme et Mlle Paul Rey-
naud, ainsi que M. (iaston Joseph, chef du
cabinet du ministre des Colonies et son se-
crétaire particulier M. Signoret.
Tous ont rejoint Paris hier par le rapide de
10 h. 45..
Tu te rends compte.
ORIGINES AFRICAINES
DE LA FEMME GEANTE
Tous les savants archéologues et paléogra-
phes qui ont fouillé sur terre et sous terre
pour y découvrir l'énigme pingoume de la civi-
lisation terrienne, professent la doctrine de la
communauté des traditions et de l'unité de
l'esprit humain.
Des rapports extrêmement curieux existent
dans le domaine du folklore entre les contes
du monde entier.
On a trouvé environ cinq cents variantes de
Cendrillon, dont une fasi, brune et voilée, qui
répond au..nom de « - Aicha Rmada ».
Mais, t universalité du follt-Iore ne remonte
pas seulement au « Trésor volé » attribué à
Hércdoté, et dont la variante fleurit sous les
jasmins des jardins clos de Fez.
De nos jours, les histoires de juifs, de mar.
seillais et autres « sectes » courent les tables
d'hôtes du monde entier.
Voici une « Méprise » qui sur les bords de la
Seine est située place des A bbusea, mais dont
l'authenticité d'origine m'a été affirmée par un
Père Missionnaire arrivant J'A. O. F.
Je souligne, que ma version scientifique et
historique s'appuie sur des sources d aulant
plus autorisées que l'histoire Sainte n'est pas
une matière enseignée aux enfants de la Butte.
Donc, par une matinée brdlante, une coura-
geuse directrice d'école professionnelle indigè-
ne inculquait à ses élèves très appliqués des ru-
diments J'ancien testament.
« Nestor, lisez donc la Création de l'hom-
me. »
Le jeune écolier noir se leva et commença :
« Et le Seigneur créa Eve avec une côte
d'Adam. Elle était une créature qui ratem-
blait à l' homme mais de forme plus graci le, et
mince, goudronnée au dedans et au dehon, et
de dix mètres de hauteur environ. »
La maîtresse faillit en perdre sa cornette.
Le jeune lecteur avait tout simplement sauté
deux pages et abordait la description de « lAr-
che de rioé ».
Dinalt.
dépêches de l'Indochine
Exportations du ris
Les exportations de riz et dérivés dtP Saï-
tjon pendant la première décade de décem-
bre ont atteint 18.718 tonnes.
Indopacifi.
Summum Jus.
ON excellent collègue
et ami Nouclle n'y
va Pas par quatre
chemins. Il signifie
aux citoyens fran-
çais de fa Nouvel-
le-Calédonie et de
Madagascar qu'ils
ne pourront pré-
tendre à /'exerci-
ce de leurs droits
civiques que lorsque l'. élite » malgache
ou canaque aura été mise en possession de
ces mêmes droits, qu'elle dura été admise à
jouir des droits électoraux.
Il s'agit, on l'aperçoit tout de suite, de
deux problèmes entièrement différents, que
de très bons esprits, cependant, cOllfolldent,
que certains même s'appliquent à confon-
dre.
D'un côté, il y a la vocation de Français,
pourvus de tous les droits du citoyen fran-
çais. à user de ces droits, dans le cadre de
l'unité nationale. « tout de même qu'origi-
naires et regnicoles D pour parler comme les
anciennes chartes de l'émigration ;
d'ardu part, il y a la pétition de « Sll-
jets français l, qui se sont rapprochés de
nous, qui. par le langage, Ici mentalité. les
habitudes sociales, se sont « assimilés e à
nous, à obtenir l'accès de la cite française.
Aucune question dr principe qui puisse
se poser dans le premier cas : un simple
problème d'arithmétique parlementaire, à
savoir si le nombre des citoyens français de
la Nouvelle-Calédonie et de J/adagmeor,
l'importance nationale des intérêts qu'ils re-
l'résaltelll. justifient que ces deux colonies
de peuplement soient ajoutées à la liste des
circonscri ptions électorales à fixer par la loi.
Touf autre est le problème de la « repré-
sentation indigène » qui. pour être, Ii nof
ymx. entièrement juste dans son principe,
soulève, quant à son application, des diffi-
cultés qu'une longue et minutieuse élabora-
lion d'un texte organique pourra seule ré-
soudre : qui sera électeur ? quelle sera la
compétence des élus indigènes 1 etc
Notre ami Nouclle en conviendra, if POI-
se : il ne serait pas équitable, sous le pré-
texte que la justice intégrale Il'a pas encore
été réalisée, de priver plus longtemps de
leurs droits des Français qui se sont expa-
triés. il l'appel des chefs tir la lia/ion, pour
élargir les limites de la Patrie. Summum
jus, suuiiita injuria.
Auguste Brunet,
Député de la Hi'ntiion.
Ancien wns-icrrclairr II' ":101
tics i ntonira.
La prochaine loi électorale
et la question des nouvelles
"circlcriptioDs" coloniales
- i
Dans sa séance fort agitée de jeudi
soir, la Chambre a décidé, sur la proposition
de M. Georges Mandel, président de la Com-
mission du Suffrage universel, de fixer à mer-
credi prochain, au cours d'une séance de nuit
qui lui serait spécialement réservée, la discus
sion des propositions de la commission relatives
à la future loi électorale, proposition compor-
tant le « statu quo » en ce qui concerne le ta-
bleau des circonscriptions électorales et la sup-
pression du second tour si le candidat réunit
40 des suffrages exprimés.
Dans quelles conditions la Commission a-t-
elle été amenée à se prononcer pour le « statu
quo » ? Il convient de l'indiquer puisque aus-
si bien la question intéressait de nouvelles
« circonscriptions » coloniales. Le Temps don-
ne à cet égard les précisions suivantes :
« Au cours de conversations dont il ne faut
pas faire mystère, il était apparu que, tout en
réclamant des sièges nouveaux ou des décou-
pages différents. les membres de u l'opposi-
sition », à la commission du suffrage universel.
s'appretaient à voter contre toute augmenta-
tion du nombre total des députés, actuellement
fixé à 612. -- » ---
« En présence de cette contradiction, M.
Georges Mandel qui présidait l'après-midi la
séance de la commission du suffrage universel
et qui assistait à la réunion antérieure de la
sous-commission, a invité les membres de la
majorité à voter, eux aussi, pour le maintien
de l'effectif présent de la Chambre. »
Toutefois le rapporteur général, M. Baréty,
a été invité à souligner dans son rapport le ca-
ractère de justice de la revendication des co-
lonies non encore représentées au Parlement.
-000-
La réorganisation administrative
de Madagascar
----
La réorganisation administrative de la
Grande lie préparée par M. le gouverneur gé-
néral Cayla et comportant la création de qua-
tre grandes régions (Ouest et Nord, Est, Sud,
provinces du centre) , à la tête desquelles l'e-
raient placés des lieutenants-gouverneurs, est
actuellement soumise à l'examen personnel du
Ministre, après avoir reçu l'adhésion des ser-
vices.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au conseil général do la Martinique.
Au Sénat.
Une protestation pour les oontinyonle-
nients d'importations.
La station océanographique
de Salammbô
8
A t'endroit où se dressait, du temps de Car-
thage punique, le palais des Suffètes de la
Mer, s'élèvent aujourd'hui, les blanches cons-
tructions de la Station océanographique de Sa-
lanunbô. Ainsi se renouent par-dessus les siè-
cles morts, les traditions fort anciennes ; mais
les préoccupations des hôtes du nouveau palais
sont, heureusement, d'un autre ordre que celles
de leurs farouches devanciers.
En prenant l'initiative, il y a sept ans, de
créer la station de Salammbô, la Direction des
Travaux Publics ce la Régence, obéissait à un
triple but: perfectionner l'industrie de la pêche,
exploiter rationnellemenl les fonds côtiers, et fa-
voriser 1 étude scientifique de la mer qui baigne
le littoral tunisien.
- La station, dirigée par des spécialistes et mu-
nie d'un outillage moderne, a largement ré-
pondu aux préoccupations de l'Administration
du Protectorat puisque, pratiquement, on a la
certitude, aujourd'hui, de pouvoir ménager les
réserves en poissons des côtes et des lacs tuni-
siens, tout en assurant l' approvisionnement ré-
gulier de la population du pays.
lui ce qui concerne les recherches scientifi-
ques, les travaux de M. H. Heldt, directeur
de la station, de Mme Heldt et de leurs colla-
rateurs font autorité en la matière. En outre,
la station possède des laboratoires très bien
aménagés, une documentation bibliographique
de premier ordre, le matériel nécessaire aux
recherches en mer ; elle offre ainsi aux natu-
ralistes, physiciens, chimistes et océanographes,
des facilités de travail incomparables.
Mais là ne se limite pas l' effort des anima-
teurs de la station. La vulgarisation des con-
naissances océanographiques et de la vie de la
la mer a été rendue effective grâce à un musée
moderne et bien vivant, où tout est « tunisien Il,
et grâce à un aquarium qui est un modèle du
genre. Le public a vivement apprécié cet effort
de vulgarisation puisque près de 30.000 per-
sonnes viennent chaque année visiter les établis-
sements (e Sal ammbô.
Le budget des dépenses de la station, per-
sonnel et fonctionnement compris, s' élève à
700.000 francs, couvert par les recettes pro-
venant d'une partie de la vente du poisson pê-
ché dans le lac de Tunis. Ce budget n' est pas
excessif si on compare les dépenses aux résul-
tats acquis à ce jour.
La station de Salammbô représente, au point
de vue pratique et dans l'ordre scientifique, une
résiliation qui fait honneur à ln Tunisie, et
dont celle-ci est appelée à tirer parti pour son
enseignement scientifique. Cette station ainsi
que l'Institut Pasteur de Tunis, dont la répu-
tation est mondiale, peuvent former les bases
d'une future Faculté des Sciences. Celle-ci est
encore du domaine de l' avenir, mais il n' est
pas défendu d'y penser dès à présent.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand. Conseil de la Tunisie.
«Obi-
M. Lucien Saint
reçoit M. Lopez Ferrer
Ainsi que nous l'avons relaté c'est dans la
matinée de mercredi que M. Lopez Ferrer,
haut commissaire de la zone espagnole, a
visité, en compagnie de M. Lucien Saint, la
ville nouvelle de Fès.
Ils ont été reçus à la Chambre de com-
merce, puis ont visité la Maternité Andrée-
Saint et l'hôpital Cocard.
A midi trente, un déjeuner officiel a eu lieu
à la résidence du llou-Jeloud.
Dans t après-midi, s'est déroulée une visite
de la ville indigène, puis les deux résidents
se sont rendus aux Merinides admirer le pa-
norama de Fès.
Un dîner a été offert à la Résidence géné-
rale aux notabilités de la ville, à 20 heures
Tournées de conférences
en Afrique du Nord
M. Marc Chadourne, prix Femina-Vie Heu-
reuse, l'auteur de la Cécile de la folie et de
Chine, vient de partir pour une tournée de
conférences en Afrique du Nord.
Il compte séjourner quelque temps en Tu-
nisie et y achever un roman qui n'est pas
sans rapport avec le voyage qu'il fit en Russie
cet été.
L'exercice de la pharmacie
à la Guadeloupe
1
Un décret en date du 25 novembre 1931
vient de réglementer l'exercice de la phar-
macie à la Guadeloupe.
Aux termes de ce texte, nul ne peut exer-
cer la profession de pharmacien, ouvrir une
pharmacie, préparer vendre ou débiter au-
cun médicament à la Guadeloupe s'il n'est
âgé de 25 ans accomplis et muni d'un di-
plôme de pharmacien délivre par le Gou-
vernement français à la suite d'examens su-
bis devant les Facultés ou Ecoles do 'i'Ktat.
Le diplôme de pharmacien local OM et de-.
meure aboli. Toutefois, les pharmaciens mu-
nis d'un diplôme local actuellement établis à
la Guadeloupe continueront à exercer dans
les mêmes conditions que ks pharmaciens
universitaires jusqu'à leur disparition.
Ainsi disparaissent de vieilles tolérances
qui ne se comprenaient guère plus à notre
époque où tout se spécialise et où ce qui se
1 apporte à la santé publique doit être l'objet
d une vigilance toute particulière. Le phar-
macien accompagne et souvent même pré-
cède le médecin, comme cela se passe pour
les analyses indispensables à la plupart des
diagnostic*.
Une visite rue Oudinot
) +01 e
Au Service de Santé des Colonies
Lorsque par la force des visiteurs assis en
carrés d' oignons dans les salons d'attente olli-
ciels, on laisse macérer ma consoeur Odette
Pannetier sur une banquette de velours rouge,
le lendemain elle n'est pas souriante et elle
écrit un article sensationnel en se plaignant
d'avoir été traitée comme un parapluie oublié
dans un vestiaire.
Pour moi, c'est fort différent, j'aime faire de
longues stations propices aux méditations et ri-
ches en enseignement.
Dans la pénombre des couloirs monastiques,
dans cette partie du ministère des Colonies af-
fectée au Service de Santé, aussi immobile
qu'un « sujet de pendule », j'enregistre des
yeux et des oreilles et c'est, je le constate
avec plaisir, pour ma plus grande édification.
Tous ces bureaux, sont autant de tranchées
en pleine action où, à coup de rapports, de
dossiers, de rectangles de papiers hachés de
lettres et de chiffres, on dresse les plans de
bataille contre le microbe, contre le parasite,
contre les bacilles multiformes. Ces infiniments
petits sont parmi les plus acharnés ennemis de
l'homme et dans notre empire colonial ils peu-
vent être cause d'effroyables ravages.
Heureusement, une visite au Service de
Santé, enseigne qu'en dépit du morcellement
géographique, il y a une forte cohésion dans
1 assistance médicale coloniale et la discipline
des vastes programmes d'ensemble qui permet
dans cet empire de 10.311.638 kilomètres car-
rés de lutter efficacement.
J. en suis là de mes réflexions solitaires,
quand « la dame du parloir » qui est aussi
aimable que patiente, m'introduit à mon tour
dans l'une des petites cellules meublées de ta-
bles à tapis vert.
Le Voyage en Indochine
Me voici vis-à-vis d'une haute compétence.
Je m'empresse de consigner les déclarations
fort intéressantes de ce médecin colonial dont
1. expérience a étudié les déchéances physiolo-
giques de l'humanité sous toutes les latitudes.
Il s'agit, docteur, du voyage que le
médecin inspecteur général Lasnet vient d'ac-
complir en Indochine. Quel a été le but de
cette tournée sanitaire ?
D'abord, mademoiselle, il y a long-
temps que ce lointain déplacement devait avoir
lieu, il a été retardé par l'Exposition Colo-
niale.
Le voyage de l'inlassable Inspecteur géné-
ral avait pour but l'étude et la mise en appli-
cation des mesures rendues nécessaires par la
séparation du Service de Santé Militaire et
des Services d'Assistance et d'Hygiène. Le
décret qui a consacré cette séparation est de
juillet dernier et l'entrée en vigueur avait été
fixée au 10r novembre.
Le docteur Lasnet a tenu à se trouver sur
place pour la mise au point et la solution des
problèmes qu'allait poser le fonctionnement du
nouveau service. »
Fonds d'emprunts
D autre part, sa venue était attendue pour la
fixation définitive ciu programme détaillé pour
l'emploi des 120 millions de fonds d emprunt
destinés à la protection sanitaire de l'Indo-
chine. Ce travail a été mené à bonne fin le
9 novembre.
Djibouti-Pondichéry
Au cours du voyage d'aller, ont été inspec-
tés les services sanitaires des ports de Djibouti
et de Pondichéry. Dans ce dernier port, l'iiis-
pecteur général Lasnet a tout particulièrement
porté son attention sur le fonctionnement de
I Ecole de Médecine dont la réorganisation
amorcée à la suite de sa précédente inspection
en 1929, est en cours d'exécution.
L'aviation sanitaire
Tandis que mon savant interlocuteur attaque
cette question qui met un bourdonnement d'in-
secte et une teinte d' azur dans l'ambiance de
l'étroit bureau, je me remémore ma dernière
entrevue avec le Docteur Lasnet. Je l' entends
encore, préciser avec tant de ferme netteté
les immenses services que l'aviation sanitaire
est appelée à rendre dans nos colonies !
Ce moyen de transport permet seul d'affer-
mir la victoire quotidienne des médecins, non
seulement sur l'épidémie, la routine, la sor-
cellerie, mais encore sur l'espace et le temps,
ces deux grands adversaires de la pénétration
civilisatrice.
Durant son périple en Indochine, le docteur
Lasnet s. est couramment servi de la route des
airs.
L'avion lui a permis, dans le Haut-Tonkin
notamment, d'inspecter en deux jours ce qu'il
n'aurait pu faire en moins de 15 jours par la
voie de terre.
Beau symbole, en vérité, que le médecin
tombant du ciel près des indigènes malades ou
blessés !.
Après la rue Oudinot, l'Algérie
Elle est plutôt mélancolique cette fin de vi-
site, car nous nous entretenons de la « guil-
lotine », cette inexorable limite d'âge qui
atteindra en avril prochain le médecin inspec-
teur Lasnet et l'enlèvera en pleine activité à
une œuvre à laquelle il avait su donner une
impulsion si vigoureuse.
Le docteur Lasnet qui s' est embarqué à
Saïgon le 5 décembre sur le paquebot l'A m-
boise arrivera en France vers le 4 janvier. 11
reprendra pour peu de temps la direction de ses
services rue Oudinot. pui«, ncrop»-? !o
propositions qui lui ont été faites par le Gou-
verneur général de l'Algérie, le docteur Las-
net ira prendre la direction des Services Sa-
nitaires et d'Hygiène de celte importante ré-
gion.
Pour la « n.ième » fois la porte du petit
bureau s'est ouverte, signal d'alarme qui indi-
que que le nombre des visiteurs grossit dans le
salon d'attente. Juste le temps de rassembler
mes notes et je me sauve, accompagnée par
le sourire indulgent du médecin-tour-du-monde.
M.-L. S.
La case aux livres
ÉCRIVAINS COLONIAUX. ET D'AILLEURS
par Marie-Louise Siearcl
HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES
ET DE L'EXPANSION DE LA FKANCE
DANS LE MONDE
Voici ic uuisième volume de ce vaste mo-
nument historique dont la publication se
poursuit sous la direction de M. Gabriel
itanoiaux de l'Academie Française et de M.
Altred Martineau, professeur au Collège de
France.
Ce tome 111 comprend l'histoire du Maroc
et de la 1 unisie par Georges Hardy, direc-
teur de l'Ecole Coloniale ; l'histoire de la
Syric par Robert de Caix et l exposé de
1 œuvre scientifique française en Syrie et en
l'erse par M. Uchéram, conservateur de la
Bibliotnèque de l'institut.
Nous avons ainsi, basé sur une documen-
tation de premier ordre, le total des expé-
riences coloniales françaises dans le bassin
méditerranéen, en tant qu'elles entourent et
outicnnent l'étahlisscment central algérien.
Au seuil de cette histoire d'inliucnce d'un
grand peuple, dans laquelle nous suivons,
depuis les premiers pas, l'œuvre grandissan-
le de la diplomatie, de l'art militaire fran-
çais dans leur rapport avec le monde entiet,
je me remémore, un propos de Pierre - Louys
rapporté dernierenu-nt par li-mile Henriot.
1/auteur «tes Chansons de Bilitis contie :
H J'ai d'abord aimé la poésie, puis, je n'ai
plus pu lire que des romans ; maintenant
Je ne supporte plus que les mémoires. »
Quels mémoires sont plus captivants que
ceux des peuples qui ont décidé, le temps
miuVaant avec eux, de l'organisation de la
planète.
Quand on vit aU milicu des tivrcs" dans
ce colombariuni des bibliothèques i), 011 ap-
prend, en effet, a ne. plus rechercher qu'une
littérature ayant conservé a les secrets hu-
mains des existences abolies. »
A rc point de vue. des monument- liisio
riques comme celui-ci, où nous pouvons re-
,i,"I'(' toutes les phases des rencontres de la
l- rance avec les diverses parties du monde,
;.l:' 1 ivre- devraient susciter une sorte d'en-
thousiasme parmi le grand public.
Notre protectorat marocain n'a. pas surgi
du néant comme le carrosse do Cendrillon,
et les liens qui l'unissent à la France ont
des racine* souterraines qui, depuis Charles
Martel à Poitiers, en 732, s'cnfoncent dans
les profondeurs de notre nation.
Qui sont ces populations marocaine- dont
nous ne traduisons que les grands bUrlHJus:.
bien que le Maroc lie son séparé de l'Europe
que par un simple clûioit, large d'une dou-
zaine de kilomètres, nul 11 a jamais réussi à
l'annexer ,les giandes nappes d'invasion se
sont brisées contre le rempart des monta-
gnes ou se sont réduites, par !;.I. trouée de
iaza a des innitrations. Le peuple qui, ne
dans un carreiour, est parvenu a sauvegar-
der jusqu'au vingtième siècle son înciépen
dance totale et îueme a se piéservei d'innuen-
ces protondes, c'est, avant tout, un peuple de
paysans.
Tous ceux qui 11e gardent pas présents
à l'esprit les caractères du pays et dus habi-
tants ne comprendront jamais grand'chose
aux rapports du Maroc el de 1 Eutopc.
« 11 y a, c'est manifeste, et de l'aveu
même des visiteurs étrangers les plus quali
liés, une Il réussite marocaine » qui s'expii
que d'ailleurs par des 1.tisons diverses. »
Ainsi s'expiime M. Ceorges Hardy qui
poursuit en éclairant vigoureusement la psy-
chologie de notre succès.
1" Le protectorat de la r rance au Maroc
apparaît comme le dernier-nc, il 11 a pas
servi de champ d'essais, il a bi'néiicié, lui,
de l'expéiience et du personnel antérieurs.
z" Quel <(ue soit l'artisan, et tùt-co un
Lyautey, il est difficile de réaliser un cher-
d cruvre avec une matière médiocre. Or, le
Maroc était une matière de choix par i:\
naturelle générosité de son sol et la qualité
rie son peuplement, il se prêtait mieux que
tout autre pays à un effort intense et nuancé
d' organisation.
U a eu tout de suite à sa tète un chef,
un vrai, un sous le harnais
et maitu: de son métier.
4" Entin. et ici la i hant e est quasi mira
1 uleuse, ce chef est demeuré en place, près
de quatorze ans, ce qui constitue un t as à
jitu près unique de stabilité dans notre hi-
toire tolonialc. Si bien, que les pians uni été
réalisés ,par ce'lui-la même qui h - avait du s-
sés et quo nul obstacle n'a lési-té à cette
action suivie.
Ainsi, cr troisième tome, consacré au Ma-
roc et à la Tunisie, a la Syrie, poursuivant
l'œuvre commencée, s'appuie sui les origi-
ne?. suit les progrès et le. développement des
efforts et des idéaux à travers les siècles
et, quand il aborde la création de INeuvre
coloniale moderne, il en a détetminé le sems
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