Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-12-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 décembre 1931 05 décembre 1931
Description : 1931/12/05 (A32,N163). 1931/12/05 (A32,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
^MNTB-DËUXJEMIB ANNfilSi «– N* MBi • - Ci NUMSftO 1 10 CENTIMES SAMEDI SOiR, 5 DECEMBRE 1931.
jQURNfMUOTIQIEII
Rédaction & Administration i
- M, KM fil MHt-TMMr
PARIS (181)
TÉLtl^H. 1 LOUVRB lt-37
RICHELIEU 87-84
Les Annales Coloniales
- ik i. -
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Le régime douanier de l'Indochine
: q
Les répercussions économiques de la loi du 13 avril 1931
Dans notre premier article sur le régime
douanier de l'Indochine, nous avons rappelé
que les buts de la loi du 13 avril 1928
étaient notamment : le développement éco.
nomique de la colonie et l'intensification des
relations commerciales entre la France et
l'Indochine. ,.
Aujourd'hui nous allons examiner si ces
objectifs ont été atteints.
Sur ces deux points très précis, il est
difficile de fournir des réponses catégori-
ques.
D'abord en raison du court espace sur
lequel l'expérience - s'est exercée. L'année
1929 n'a été en effet qu'une période transi-
toire, -un stade d'aménagement. Le nouveau
tarif indochinois n'a été effectivement appli-
qué dans l'ensemble du territoire, qu'au
début de 1929, arrêté du 25 décembre 1928,
pour la partie où il y. a concordance entre
les tarifs métropolitains et les tarifs locaux
et au mois d'août 1929 pour la partie pour
laquelle des dérogations de tarifs ont été
obtenues.
D'autre part, en prévision des modifica.
tions tarifaires entre le vote de l'a loi et
l'application du nouveau tarif, des stocks
importants de marchandises ont été consti-
tués dans les entrepôts de la colonie.
Ce facteur donne au mouvement commer-
cial enregistré par les statistiques douaniè-
res, une physionomie anormale et peu
conforme à une vue exacte de la situation
commerciale de l'Union Indochinoise.
L'année 1930 ne nous permet pas davan-
tage de nous faire une opinion exacte des
répercussions du nouveau statut douanier.
Normalement, l'année 1930, aurait dû
par une comparaison rationnelle avec les
chiffres obtenus les années précédentes nous
fournir des renseignements positifs. M'ais à
cette époque l'Indochine commence à ressen-
tir les atteintes de la violente crise économi-
que universelle, et dont les effets ajoutés
aux difficultés politiques, économiques et
financières, auxquelles se trouvaient en
proie les pays voisins, se sont traduits par
un marasme général qui malheureusement
se prolonge encore en ce moment. Il con-
vient de noter cependant que la dépression
économique, après avoir atteint un degré
.d'âcultè particulièrement élevé pendant les
premiers mois de l'annéfe 1931, est actuel1-
fcmertt^bifls vidiemé:' *. '-. ",
Dans ces conditions émettre un avis défi-
nitif sur les résultats du nouveau tarif
douanier indochinois serait faire œuvre uni.
quement d'imagination.
Pour apprécier sainement la réforme, il
faut que l'expérience soit poursuivie encore
quelque temps et surtout que le marché
soit assaini et que les conditions économi-
ques redeviennent normales.
D'ailleurs l'influence du régime doua.
nier sur l'évolution économique d'un pays
neuf ne doit pas être surestimée. Dans le
développement de la richesse générale il
n'est qu'un facteurf au milieu d'un grand
nombre d'autres qui jouent un rôle très sou-
vent plus important.
Le - développement de l'Indochine sous
l'empire de la loi douanière du 11 janvier
1892, tant décriée dans tous les milieux
coloniaux en est un exemple frappant.
.Pendant l'application du régime doua-
nier institué en Indochine par cet acte lé-
gislatif, notre France d'Asie, a connu suc-'
cessivement l'aisance, la gêne, puis une ère
de très grande prospérité.
Des récoltes abondantes, des ventes faci-
les et rémunératrices, ont amené, après la
guerre, l'Indochine a un degré de prospé-
rité étonnant, malgré les entraves du régime
douanier de 1802.
On ne sauraft trop le redire, en réalité,
l'élément qui domine essentiellement l'éco-
nomie indocrunoise est le problème du riz.
Une bonne récolte de riz vendue à un
prix intéressant entraîne le développement
des échanges intérieurs et extérieurs, l'ac-
croissement de la production locale, la di-
minution des charges fiscales individuelles,
le perfectionnement de l'outillage public, la
prospérité générale et l'amélioration du
bien-être de toute la population de l'Indo-
chine.
Une fois de plus, nous le constatons, en
matière économique, il y a une solidarité
effective entre les différentes branches de
l'activité humaine.
Que le riz se vende mal ou que la récolte
soit mauvaise, ce qui en fin de compte re-
vient au même, c'est la gêne, le marasme,
la misère même.
La mévente de ce produit pendant le
début de l'année 1931 est à la base de la
dure crise économique Qui s'est abattue sur
l'Indochine.
Dans un prochain article nous examine-
rons les résultats de l'application de l'a nou-
velle réforme douanière dans l'ordre des
relations commerciales de l'Indochine avec
la France et avec ^étranger.
Léon Aralaimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
des Colonies.
Dépêches de l'Indochine
«».
Les danseuses cambodgiennes
de l'Exposition coloniale sont à Saigon
Le corps du ballet des danseuses cam-
bodgiennes et la troupe théâtrale annamite,
qui ont donné des représentations à VEx-
position coloniale de Vincennes, sont arri-
vés jeudi à Saïgon.
, :
Le ministre des P.T.T.
et les concours des P.T.T.
d'Indochine
- «4«
, Stages mesures contre la fraude
Les concours des P.T.T. pour les grades
de rédacteur et de contrôleur, notamment sont
toujours simultanément ouverts à Paris et aux
chefs-lieux des départements et dans nos prin-
cipaux centres coloniaux. Aussi des fraudeurs
avaient trouvé le moyen dé prendre note, des
l'ouverture des concours à Saigon, des questions
posées, et de les faire parvenir en temps utile à
Paris. Grâce aux différences de longitude et
d'heure qui existent entre l'Indochine et la
France : lorsque les candidats de Saigon
voyaient, à 8 heures, déchirer J'enveloppe of-
ficielle contenant les textes dun concours, il
faliait nuit à Paris où les horloges, en retard
de sept heures, marquaient seulement I heure
du matin.
- Le fraudeur aux aguets ciblait les textes à
Paris, suivant un code convenu à un compère
qui les recevait et c'était suffisant trois
ou quatre heures avant 1 Quvertur, du concours
de la métropole >
Tous les ans ceci se passait ittsi.
M. Guemier a donc lait publier dans le
Bulletin officiel des pwfu, télégraphes et Idl-
phones les instructions suivantes pout les
concours de P.T.T. passés en Indochine,
Pour le concoure de rédacteur :
h En Indochine, énonce un arrêté de M.
Gqerider, le concours est remplace par un exa-
men ouvert à la même date que le Concours subi
en France, Les sujets d'épreuves sont diffé-
rents de ceux uwpusés à ce concours, mais
présentent des difficultés de même ordre. »
Et pour l'allllen fgxkude de contrôleur:
« En IndGetdne. les sujets d'épreuves sorti
différents de mu proposés en France, uwn ils
prftsemen des dmuultés de infime ordre. »
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
La taxe à l'importation
La Comtrïîssion de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie jeudi après-
midi sous la présidence de M. Taittinger.
Elle a "nommé rapporteurs pour avis :
t" Du projet de loi relatif au classement
des roufes nationales en Algérie : M. Cuttoti.
2° Du projet de loi tendant à modifier la
taxe à l'importation : M. Roux-t'reissineng.
Un débat s'est d'ailleurs engagé sur le
dernier sujet. Les Annales Colontales ont déjà
indiqué aue la Commission des douanes avait
voté à 1 unanimité un amendement tendant
à maintenir pour les produits coloniaux l'an-
cien taux uniforme de 2
A la Commission des Colonies, un large
échange de vues a eu lieu, auquel ont pris
part notamment MM. Cuttoli, Ricci, Rou..
Preissineng, Sur la proposition de M. Tait-
tinger, la Commission a adopté à l'unanimité
la notion suivante ;
La Commission de VAlgéries des Colonies
et des Protectorats,
Considérant la crise que traversent les co-
lonies du fait de. la dépression économique !
mondiale,
Considérant tes difficultés que rencontrent
en conséquencef les industries françaises, mé-
tropolitaines et colonialest pour écouler leurs
productions, notamment dans les colonies
françaises,
Considérant que la Plupart des pays ren-
forcent leur défense douanièret
tCstime qu'il serait particulièrement inop-
portun et dangereux, fans les circonstances
actuelles, de favoriser la concurrence étran-
gère au détriment de, notre industrie natlo*
nale,
Demande au t Gouvernement de ne passer
aucune convention avec une puissance Itran-
gre et de ne prendre aucune mesure ayant
pour effet de diminuer, en quelque mesure
que ce soit, la protection douanière dont
fouissent, à Vheuré présente, dans nos Cc-
lotîtes' el Pays de Protectorats, les produits
fabriqués par la France et par les colonies.
En fin de séance la Commission a entendu
des explications complémentaires dç M.
RouxFreissineng sur le statut des eaux sou-
terraines en Algérie et sur le projet qu'il a
I lui-même dépose à ce sujet.
lqoçb
Dans les Trésoreries coloniales
̃̃*♦«
La suite du mouvement des trésoriers-payeurs
intéressant 1 Afrique Occidentale. est..
soirement suspendue. Il s'agit a attribuer le
poste de Saint-Louis du Sénégal et jusqu'ici
l'accord n'a pu être réalisé entre le Ministère
des Finances et le Ministère des Colonies sur
le choix du successeur de M. PoeMM.
Représentation coloniale
Il
A mise ai valeur des co-
lonies ne consiste pas
avant tout, comme on
pourrait le croire, à
développer leur outil-
l a g e économique', à
accroître les facultés
de production et. de
coltsommatiole des po-
pulations indigènes.
Non. cette mise en
valeur est essentiellement conditionnée par la
nécessité première d'accorder à tous nos ter-
ritoires d'outre-mer une représentation au
Parlement. C'est, tout au moins ce qu'esti-
ment certains excellents esprits.
La Réunion, les Alltilles, la Guyane, le
Sénégal, l'Inde et la Cocltimltillc produisent
du député voire même parfois du sénateur.
Ce sont des terres heureuses/ Pourquoi donc
cette félicité tte s'éteitdrait- elle pas à Mada-
gascar et à la Nouvelle-Calédonie ?
La commission du suffrage universel doit
tout d'abord en décider ; Chambre et Sénat
statueront ensuite, s'il y a lieu, c'est-à-dire
si préalablement le projet gouveftlemental
déclarant immuable le nombre total de défu-
tés à élire n'a pas été adopté. Cette dernière
hypothèse n'est pas exclue.
Pour notre part, nous nous déclarons
assez peu favorables à toute nouvelle exten-
Si011 de la représentation coloniale, pour trois
raisons essentielles ;
La première IIOtis est fournie par les
invraisemblables histoires auxquelles domleltt
lieu les consultations électorales dans certai-
nes colonies comme la Martinique, la Guyane
et l'Inde. Quelques gouverneurs, assez peu
nombreux il est vrai, ont tout de même une.
idée trop approximative de la sincérité du
vote, pour que nous soyons fortement tentés
d'étendre le champ de leurs. exploits éven-
tuels.
La deuxième nous est donnée par l'éloi-
gnement systématique des urnes de l'élément
indigène. Nous ne pouvons admettre, en
effet, qu'on ne fuisse sélectionner à Mada-
gascar une élite indigène capable de former
un corps électoral consciencieux et éclairé.
Celle élite n'eristerait- elle pas, alors que
1 50.000 élèves suivent dans la Grande lie les
cours de nos écoles frimaires ou secondaires,
officielles ou libres t Si elle existe, pourquoi
lui refuser le droit de vote que l'on accorde
pourtant aux Lebous du Sénégal et aux Hin-
dous de Pondiehéryt
Enfin, comme dernière raison, nous indu
que/ans qu'il nous af farcit injuste de ne- -pu-
accorder à d'atdtès colonies encore dépour-
vues de représentation pafîementaire ce que
l'on se propose de donner à Madagascar et
à la Nouvelle-Calédonie.
En résumé, nous dirons que le problème
de la représentation coloniale mériterait une
étude et une solution d'ensemble; nous ajou-
terons que cette étude devrait s'étendre au
Conseil supérieur des. Colonies,
Georges Nouelle,
député de Saône-et-Loire,
Vice-vrésident de la Commission des Colonies,
vice*présidcnt de la Commission des Mines.
Pour l'élargissement
de la représentation coloniale
.1.
Un vœu
du Conseil Général de la Nouvelle-Calédonie
Dans sa séance du 9 septembre 1931, le
Conseil général de la Nouvelle-Calédonie a
adopté le vœu suivant :
Le Conseil général,
Considérant que la Nouvelle-Calédonie
(avec les Nouvelles-Hébrides) est la colonie
la plus lointaine et la plus isolée de l'immense
domaine colonial de la France ;
Considérant les sacrifices faits pendant la
guerre par la Nouvelle-Calédonie en envoyant
dans la Métropole près de 2.500 de ses en-
fants, dont 509 sont tombés ;
Considérant que la Nouvelle-Calédonie
compte près de 400 électeurs à la Chambre
de Commerce, plus de 1.000 électeurs à la
Chambre d'Agriculture et plus de 4.000 élec-
teurs politiques de souche européenne ou in-
digènes « assimilés »;
Emet le vœu,
Que la Nouvelle-Calédonie (avec les colons
français des Nouvelles-Hébrides) soit repré-
sentée au Parlement dans le plus bref délai.
.1.
Avance à la colonie
de la Guyane
.-
A la suite d'un accord homologué par les
ministres des Colonies et des Finances, la
Banque de la Guyane est autorisée à avancer
à la colonie une somme de 1.500.000 francs
qui sera remboursée sur les fonds à provenir
de la première tranche de l'emprunt de 2t
millions dont le Parlement a voté le projet.
Sur l'avance sans intérôt consentie par la
Banque, 1.400.000 francs sont destinés à l'éta-
blissement de routes et 150.000 francs aux
études du port.,
1»
Un siège législatif est vacant
k la Martinicile
i»
On annonce que M. L.-O. Frossard, député
de la Martinique, renonçant à son mandat, colo-
nial, serait candidat du parti socialiste, aux pro-
chaines élections législatives, dans la circons-
crtytion de Lure (Haute*SaÔne),
Au Ministère des Colonies
ou
M. Paul Reynaud a repris, dès ce matin,
la direction de ses services et ses réceptions,
rue Oudinot.
Mouvement dans l'administration centrale
iLe départ de M. Perréard, sous-directeur
à l'Adtmntstration centrale, qui vient d'être
nommé administrateur de la Banque de
l'Afrique Occidentale, en remplacement de
M. le Gouverneur Richard, décédé, va être le
point de départ d'un mouvement important.
M. Heidt, chef de bureau, serait nommé
sous-directeur et remplacé par M. Pourrière,
détaché "au Service colonial de Marseille.
D'autre avancements sont annoncés .comme
suite des précédents.
* ̃
SUR LA LIGNE CASA-DAKAR
Le prix Fémina
Vie Heureuse
y*
Je cherche « un homme », Antoine de Saint-
Exupéry qui vient d'obtenir par 12 voix au
second tour le prix Femina-Vie Heureuse pour
son Vol de nuit.
Le champ de mes investigations est si vas-
te que je risque fort de m'y égarer dans le sil-
lage d'ombre, dans r or du soir, car c'est en
Elein vol sur la route des airs de Casablanca à
Dakar que le succès a surpris le pilote-litté-
rateur.
Il me faut donc abandonner toutes ces ima-
ses de « plaines lumineuses » et m'engouf-
frer dans les méandres et les sombres profon-
deurs d'une grande maison d'édition parisien-
ne.
Au Maroc
Une aimable secrétaire se charge de me
renseigner : « M. de Saint-Exupéry n'habite
pas Paris, il est actuellement affecté comme
pilote à la ligne de Casa à Dakar. Nous ve-
nons de lu; envoyer télégrammes sur télégram..
mes lui demandant de venir à Paris mais, nous
sommes encore sans réponse. »
Ainsi s' inscrit « la ligne de vie » du lau-
réat dans le passé. Après avoir préparé, sans
y - entrer rEcole Centrale et l'Ecole Navale,
M. de Saint-Exupéry fait son service militaire
au Maroc dans l'aviation, puis il entre à la
Compagnie Générale Aérospotale.
Il assure le service de Toulouse à Casablan-
ca.
En 1929, il publie Courrier du Sud où il
e la vie dure et courageuse des pilotes
éj6 ligne. ,"
Après avoir réorganisé les nouvelles lignes
postales de l'Amérique du Sud, Antoine de
Saint-Exupéry écrit son Vol de nuit, qui ex-
pose la lutte de vitesse entre l'aviation et les
autres moyens de transport.
« C'est pour nous une question de vie ou
de mort, puisque nous perdons chaque nuit,
l'avance gagnée pendant le jour sur les che-
mins de fer et les navires. »
Surpassement de soi
Tant et tant de livres. et de romans ont ex-
posé déjà les faiblesses, les abandons, les dé-
chéances de l'homme. que nous avions besoin
de ce souffle purifiant venu de la région in-
corruptible, de l'éther impondérable, où ne se
trouvent ni mines', ni nappes de pétrole, ni
filons d'or. Ainsi que lé dit fort bien M. An-
dré Gide, qui a préfacé Vol de nuit, le héros
de Saint-Exupéry, l'aviateur Rivière, non dés.
hwnanisé pourtant, s'élève à une vertu surhu-
maine, et nous pouvons mesurer ce surpasse-
ment de soi qu'obtient la volonté tendue.
Livre utile à méditer pour nos générations
qui pourront s'y éclairer sur cette yérité trop
méconnue : « qUe le bonheur de l' homme
n'est pas dans la liberté, mais dans l'accepta-
un devoir ».
Du reste, voici encore une réflexion qui situe
la noble et très haute mentalité du pilote Ri-
vière :
« Nous agissons, comme si quelque chose
dépassait * en valeur, la vie humaine. mais
quoi ?. Il existe peut-être quelque chose
d'autre à sauver et de plus durable. »
Je sais, que les méditations philosophiques
ne sont plus à la mode de nos jours ; malgté
l'écervèlement, j'ose espérer que les nombreux
lecteurs qui s' attacheront à cet émouvant ré-
cit y récolteront aussi l'obscur sentiment d'un
devoir plus grand que celui d'ainier et de vi-
vre uniquement « sa vie ».
Je suis heureuse de souligner ici ce beau
succès littéraire et documentaire remporté pat
l'aviation coloniale qui trempe magnifiquement
les âmes.
Marie-Louise Sicard.
Visite du ministre de l'air
italien à Casablanca
1*1 ̃
Il se confirme que le général Balbo, minis-
tre de l'Air italien, passera prochainement à
Casablanca à bord du paquebot Hespèria, Le
général Balbo se rend à Bolona pour assister
à l'inauguration d'un monument élevé à la
mémoire des aviateurs italiens qui ont trouvé
la mort au cours du raid Sud-Océanique de
l'escadrille Balbo.
Au cours de cette escale prévue pour le
19 décembre, le ministre et sa suite rendront
visite à Rabat à M., Lucien Saint, Résident
général.
LIRE EN SECONDE PAUE :
A la Chambre.
L'Aviation coloniale.
A TUnion ovine coloniale.
Le blé à Madagascar.
A.HJ BOUMG®T
Le Ministre des Colonies rentre à Paris
̃#>»
Vendredi 15 heures, L'aéroport est mobilisé
dans l' attente ministérielle. Les piquets - d'hon-
neur, armées de Terre et de l'Air, indiquent la
» -voie » d'arrivée sur l'immense gare aérienne,
et les personnalités officielles se pressent en face
du hangar du 34e régiment d'aviation.
Citons, dans l'assistance très nombreuse :
S. M. Bao-Daï, empereur d'Annam; MM.
ministre de l'Air et Riché, sous-
Dumesni l , d'Etat de l'Aviation ; Pietri, m i nis-
secrétaire l'Aviation; Pietri, minis
tre du Budget ; Rollin, ministre du Commerce ;
Diagne, sous-secrétaire d'Etat aux Colonie ;
MM. Auguste Brunet, ancien sous-secrétaire
d'Etat aux Colonies, député de la Réunion ;
Gasparin, député de la Réunion ; Candace, dé-
puté de la Guadeloupe ; Graeve, député de la
Guadeloupe ; M. le maréchal Lyautev, le gé-
nérai Gouraud, le général Benoît, commandant
supérieur des troupes coloniales ; le général
Poli-Marchetti, MM. Emile Olivier, an-
cien gouverneur général de Madagascar, et le
gouverneur général Léon Çayla, le gouverneur
Marchand, commissaire. de la République au
Cameroun; MM. Gaston Pelletier, directeur
de l' Agence économique de Madagascar ;
Truitard, directeur de l' Agence des territoires
sous mandat; MM. Louvel, directeur du cabi-
net de M. Maginot; Tissier, directeur du cabi-
net de M. Laval; Durand, chef-adjoint du ca-
binet du Président du Sénat; MM. Vatin-Pé-
rignon, Victor Berti, etc. Tous les visages
tendus vers le ciel suivent les évolutions des
avions de chasse appartenant à l' escadrille qui
précède le Ministre des Colonies.
Une brume pluvieuse cache la route des airs..
Enfin, après trois fausses alertes, des ordres
résonnent dans le vent pourchasseur de nua-
Res :
- « Portez armes ! »
A peine le temps de reconnaître la cocarde
tricolore, que l'avion se pose, extraordinaire-
ment souple, et dans la nuée des photographes
qui s'est abattue autour du trimoteur et des
amis impatients, M. Paul Reynaud sort de la
carlingue, vêtu de ctfir fourré, coiffé du couvre-
tête fourré. Les grosses lunettes enlevées, il
semblé fort dispos.
Ainsi, parti à II heures du matin de l' aéro-
port Marignane-Marseille, sur le trimoteur du
Ministre de 1. Air piloté par l'adjudant-chef
Moron, M. Paul Reynaud arrivait à Paris, à
15 h. 40.
A quelques minutes d'intervalle, un second
trimoteur piloté par Dufour, déposait sur le
champ d'aviation M. Palewski, chef-adjoint de
Toabinet duJMinistre des Colonies, et-I. direc-
teurs de la ligne Marseille-Saïgon. Ils avaient
été précédés par M. Reste, chef de cabinet,
arrivé à bord de la limousine régulière de la
Compagnie Air-Union.
La foule, en procession, entraîne M. Paul
Reynaud vers le local où l'attend le champagne
réDarateur.
Mais les exigences du film sonore imposent
un changement de programme et la mise en
scène est tournée près du trimoteur. C'est une
vue de plein air 100 parlant.
M. J. Dumesnil
souhaite la bienvenue au Ministre des Colo-
nies, et le remercie chaleureusement du choix
qu il a fait de cette route des airs. De tels
voyages font à l'aviation nationale la plus ma-
gnifique publicité,
M. Paul Reynaud
répond d'enthousiasme qu'à son tour : il
rend hommage à ce moyen de transport non seu-
lement précieux par les services inappréciables
qu'il rend mais qui est le dernier refuge de la
poésie lyrique et conserve dans son envol,
comme le symbole d'un geste épique.
« Je n'oublierai pas, ce que mon séjour en
Indochine doit à l'aviation et plus que jamais je
m'intéresserai au développement de la naviga-
tion aérierme. »
Puis le Ministre les Colonies remercie l'Em-
pereur d'Annam, S. M. Bao-Daï, qui a tenu
à venir le recevoir au Bourget, et il peut don-
ner au jeune souverain d'excellentes et fraîches
nouvelles du pays, où il est attendu avec im-
patience.
|Lnfin, M. Paul Reynaud a le droit de se
désaltérer et de dépouiller sa lourde tenue de
voyageur aérien.
.e
Et maintenant, puisse, M. le Ministre des
Colonies, inscrire son @ odyssée en lettres d'or.
Ainsi s'ouvrirait l'ère d'une nouvelle et
combien féconde tradition pour les « France »
lointaines.
L'avion victorieux permet d'espérer une liai-
son quasi constante entre Paris et des points de
plus en plus nombreux de cet empire colonial,
qui, économiquement et démographiquement,
fait de la France « quelque chose de solide et
d'imposant ».
Souhaitons, que M. Paul Reynaud, par les
bienfaisantes conséquences locales de son sé-
jour en Indochine, démontre à l'opinion métro-
politaine et coloniale, * que les voyages des
hommes d'Etat ne sont pas tous des périples
de pêcheurs d'ombre.
M.-L. S.
VISION DU BOURGET
Au début du siècle, « Les Colonies o,
évoquaient pour beaucoup l'a séparation et
r exil. Depuis la guerre et la collaboration
de toutes les races, elles devinrent sous leurs
noms enchanteurs (t La plus grande France »
mais conservaient encore le terme inséparable
de « Pays lointains ».
Aujourd'hui 4 décembre anniversaire à
2 jours près du retour en avion de M. le
gouverneur général Pasquier l'arrivée de
M. Paul Reynaud, après un voyage d'une
admirable régularité, a supprimé « L'éloigne-
ment ».
Le ministre des Colonies, utilisant depuis
Bangkok la voie de> airs, a su rendre à l'avion
son rôle émouvant d'être pour les colonies
ce trait - d union des cœurs t\vec la France.
, -Voici, sur V-aérodromc du Boutget, avec la
foule des généraux, des partemenlaire. Je
nombreux coloniaux connaissant ces pays en-
soleillés, habitués dans leur vie iux costume-
blancs, étonnés de former une masse sombre
« en pardessus » sous cette brume d'automne
et sous ce vent qui soufflait en balayant les
nuages dans lesquels fuyaient harmonieusement
les longues lignes grises des avions.
, ,.
Sur le grand champ, maintenant désert, les
grands jouets mécaniques aux ailes immobiles
attendent d'être ramassés dans leur boîtes.
joujoux merveilleux pour tous ces pilotes qui;
chaque jour, risquent leur vie pour assurer ce
rapprochement. Si demain les courriers seront
plus rapide, si demain les colonies seront à
la porte de France, c'est grâce à leurs luttes
perpétuelles, à leur cran, à la simplicité de ces
grands français trop obscurs que nous le de-
vrons, et ce retour par la voie des airs aura
marqué une grande fête pour l' aviation, pour
tous les artisans vers lesquels toutes les pen-
sées émues des coloniaux qui partent là-bas,
s'envoleront avec reconnaissance, sachant dé-
sormais qu'ils sont tout près de France.
L*antenne coloniale
*♦«
Au poste de Paris P.T.T.
M. Mi'llot, professeur de Droit à la Fa-
culté d'Alger, fera, au poste de l'Ecole Su-
périeure des P.T.T. et à la Tour Eiffel, les
jeudi 3, mardi 8 et vendredi 11 décembre, à
17 h. 15, trois conférences sur le sujet sui-
vant : « Vers un ministère de l'Afrique du
Nord. »
Bordeaux, seul poste audible
en Atrique du Nord
La Radio Africaine indique que Bordeaux-
Lafayette iet actuellement le seul poste
français du réseau d'Etat régulièrement au-
dible en Afrique du Nord et plus particuliè.
rement au Maroc. Et il ajoute que 'les pro-
grammes établis par l'A.R.C.A., notamment
les soirées de comédie, sont très appréciés
par les sans-filistes nord-africains..
A Radio-Alger
Radio-Alger reprend, à partir de cette se-
maine, les retransmissions de musique de
danse donnée dans les grands salons du
Casino Municipal par l'orchestrc-jazz Jack-
Mill. Ces retransmissions auront lieu deux
fois par semaine, ,'le mercredi et le vendredi.
CINÉMA COLONIAL
-..-
« Baroud »
Le célèbre metteur en sccnc Rcx Ingram
est depuis huit jours déjà à Marrakech pour
tourner les extérieurs de Baroud.
Tous les extérieurs sont sonorisés sur place,
grâce au fameux camion que Markam, produc-
teur du film, a fait venir spécialement d'Amé-
rique.
-Baroud, tiré du scénario de Rex Ingram et
Bennovigny, est interprété par Rosita Garcia,
Pierre Batcheff, Roland Caillaux, Colette
Darfeuil , Caillard, Fillipi et Andrew Engel-
mann.
Ce film s'annonce comme devant être une
belle réalisation.
Au Conseil d'État
»♦«–̃–
Déplacement d'oifice de M. Mattei, tréso-
rier-payeur de l'Inde française.
Rejet de sa requête.
Au début de l'année 1926) M. Mattei, tré-
sorier-payeur de l'Inde Française, était
appelé en France pour répondre d'une accu-
sation de « chantage politique » portéo contre
lui par deux parlementaires de l'Inde fran-
çaise.
Le 17 septembre 1926, précisons ce
haut fonctionnaire demandait au ministre
des Finances de le renvoyer à son poste ou
de le faire comparaître devant une Commis-
sion d'enquête.
La réunion de celle - ci fut décidée,
eHe eut lieu le 19 juillet 1927) et Ólc
ii août, môme année, paraissait un décret,
portant déplacement d'office de M. Mattéi,
de l'Inde française à la Guyane.
Estimant que cette disposition était enta-
chée d'excès - de pouvoirs, ce fonctionnaire,
par voie de recours du Conseil d'Etat en
demandait l'annulation attendu - sou-
tenant M. Mattéi, dans sa requête - que
cette mesure disciplinaire avait été prise en
violation des garanties réglementaires dont
bénéficient les fonctionnaires de tout grade
et qui, en vertu de l'article 65 de la. loi du
22 avril 1905, sont, dans l'espèce, édictées
par la circulaire dit ministre des Colonies.
La. décision du ministère des Finances
déclarait que le déplacement avait été pro-
noncé en conformité de l'avis du Conseil
d'enquête, alors que ce conseil avait reconnu
l'inanité des griefs formulés contre le requé-
rant.
.l.'AdminbualÏul}, en outre, n'avait ja-
mais fait connaître les questions qui devaient
être posées à la Commission d'Enquête.
Appelé à juger cette affaire, dont les
Annales Coloniales ont entretenu leurs lec-
teurs à son heure, le Conseil d'Etat a rejeté
la renuête de M. Mattéi :
« Attendu que les trésoriers-payeurs colo-
niaux appartiennent i l'administration des
Finances et que le ministre des Finance
1 et que le ministre des Finances.,
jQURNfMUOTIQIEII
Rédaction & Administration i
- M, KM fil MHt-TMMr
PARIS (181)
TÉLtl^H. 1 LOUVRB lt-37
RICHELIEU 87-84
Les Annales Coloniales
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Le régime douanier de l'Indochine
: q
Les répercussions économiques de la loi du 13 avril 1931
Dans notre premier article sur le régime
douanier de l'Indochine, nous avons rappelé
que les buts de la loi du 13 avril 1928
étaient notamment : le développement éco.
nomique de la colonie et l'intensification des
relations commerciales entre la France et
l'Indochine. ,.
Aujourd'hui nous allons examiner si ces
objectifs ont été atteints.
Sur ces deux points très précis, il est
difficile de fournir des réponses catégori-
ques.
D'abord en raison du court espace sur
lequel l'expérience - s'est exercée. L'année
1929 n'a été en effet qu'une période transi-
toire, -un stade d'aménagement. Le nouveau
tarif indochinois n'a été effectivement appli-
qué dans l'ensemble du territoire, qu'au
début de 1929, arrêté du 25 décembre 1928,
pour la partie où il y. a concordance entre
les tarifs métropolitains et les tarifs locaux
et au mois d'août 1929 pour la partie pour
laquelle des dérogations de tarifs ont été
obtenues.
D'autre part, en prévision des modifica.
tions tarifaires entre le vote de l'a loi et
l'application du nouveau tarif, des stocks
importants de marchandises ont été consti-
tués dans les entrepôts de la colonie.
Ce facteur donne au mouvement commer-
cial enregistré par les statistiques douaniè-
res, une physionomie anormale et peu
conforme à une vue exacte de la situation
commerciale de l'Union Indochinoise.
L'année 1930 ne nous permet pas davan-
tage de nous faire une opinion exacte des
répercussions du nouveau statut douanier.
Normalement, l'année 1930, aurait dû
par une comparaison rationnelle avec les
chiffres obtenus les années précédentes nous
fournir des renseignements positifs. M'ais à
cette époque l'Indochine commence à ressen-
tir les atteintes de la violente crise économi-
que universelle, et dont les effets ajoutés
aux difficultés politiques, économiques et
financières, auxquelles se trouvaient en
proie les pays voisins, se sont traduits par
un marasme général qui malheureusement
se prolonge encore en ce moment. Il con-
vient de noter cependant que la dépression
économique, après avoir atteint un degré
.d'âcultè particulièrement élevé pendant les
premiers mois de l'annéfe 1931, est actuel1-
fcmertt^bifls vidiemé:' *. '-. ",
Dans ces conditions émettre un avis défi-
nitif sur les résultats du nouveau tarif
douanier indochinois serait faire œuvre uni.
quement d'imagination.
Pour apprécier sainement la réforme, il
faut que l'expérience soit poursuivie encore
quelque temps et surtout que le marché
soit assaini et que les conditions économi-
ques redeviennent normales.
D'ailleurs l'influence du régime doua.
nier sur l'évolution économique d'un pays
neuf ne doit pas être surestimée. Dans le
développement de la richesse générale il
n'est qu'un facteurf au milieu d'un grand
nombre d'autres qui jouent un rôle très sou-
vent plus important.
Le - développement de l'Indochine sous
l'empire de la loi douanière du 11 janvier
1892, tant décriée dans tous les milieux
coloniaux en est un exemple frappant.
.Pendant l'application du régime doua-
nier institué en Indochine par cet acte lé-
gislatif, notre France d'Asie, a connu suc-'
cessivement l'aisance, la gêne, puis une ère
de très grande prospérité.
Des récoltes abondantes, des ventes faci-
les et rémunératrices, ont amené, après la
guerre, l'Indochine a un degré de prospé-
rité étonnant, malgré les entraves du régime
douanier de 1802.
On ne sauraft trop le redire, en réalité,
l'élément qui domine essentiellement l'éco-
nomie indocrunoise est le problème du riz.
Une bonne récolte de riz vendue à un
prix intéressant entraîne le développement
des échanges intérieurs et extérieurs, l'ac-
croissement de la production locale, la di-
minution des charges fiscales individuelles,
le perfectionnement de l'outillage public, la
prospérité générale et l'amélioration du
bien-être de toute la population de l'Indo-
chine.
Une fois de plus, nous le constatons, en
matière économique, il y a une solidarité
effective entre les différentes branches de
l'activité humaine.
Que le riz se vende mal ou que la récolte
soit mauvaise, ce qui en fin de compte re-
vient au même, c'est la gêne, le marasme,
la misère même.
La mévente de ce produit pendant le
début de l'année 1931 est à la base de la
dure crise économique Qui s'est abattue sur
l'Indochine.
Dans un prochain article nous examine-
rons les résultats de l'application de l'a nou-
velle réforme douanière dans l'ordre des
relations commerciales de l'Indochine avec
la France et avec ^étranger.
Léon Aralaimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
des Colonies.
Dépêches de l'Indochine
«».
Les danseuses cambodgiennes
de l'Exposition coloniale sont à Saigon
Le corps du ballet des danseuses cam-
bodgiennes et la troupe théâtrale annamite,
qui ont donné des représentations à VEx-
position coloniale de Vincennes, sont arri-
vés jeudi à Saïgon.
, :
Le ministre des P.T.T.
et les concours des P.T.T.
d'Indochine
- «4«
, Stages mesures contre la fraude
Les concours des P.T.T. pour les grades
de rédacteur et de contrôleur, notamment sont
toujours simultanément ouverts à Paris et aux
chefs-lieux des départements et dans nos prin-
cipaux centres coloniaux. Aussi des fraudeurs
avaient trouvé le moyen dé prendre note, des
l'ouverture des concours à Saigon, des questions
posées, et de les faire parvenir en temps utile à
Paris. Grâce aux différences de longitude et
d'heure qui existent entre l'Indochine et la
France : lorsque les candidats de Saigon
voyaient, à 8 heures, déchirer J'enveloppe of-
ficielle contenant les textes dun concours, il
faliait nuit à Paris où les horloges, en retard
de sept heures, marquaient seulement I heure
du matin.
- Le fraudeur aux aguets ciblait les textes à
Paris, suivant un code convenu à un compère
qui les recevait et c'était suffisant trois
ou quatre heures avant 1 Quvertur, du concours
de la métropole >
Tous les ans ceci se passait ittsi.
M. Guemier a donc lait publier dans le
Bulletin officiel des pwfu, télégraphes et Idl-
phones les instructions suivantes pout les
concours de P.T.T. passés en Indochine,
Pour le concoure de rédacteur :
h En Indochine, énonce un arrêté de M.
Gqerider, le concours est remplace par un exa-
men ouvert à la même date que le Concours subi
en France, Les sujets d'épreuves sont diffé-
rents de ceux uwpusés à ce concours, mais
présentent des difficultés de même ordre. »
Et pour l'allllen fgxkude de contrôleur:
« En IndGetdne. les sujets d'épreuves sorti
différents de mu proposés en France, uwn ils
prftsemen des dmuultés de infime ordre. »
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
La taxe à l'importation
La Comtrïîssion de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie jeudi après-
midi sous la présidence de M. Taittinger.
Elle a "nommé rapporteurs pour avis :
t" Du projet de loi relatif au classement
des roufes nationales en Algérie : M. Cuttoti.
2° Du projet de loi tendant à modifier la
taxe à l'importation : M. Roux-t'reissineng.
Un débat s'est d'ailleurs engagé sur le
dernier sujet. Les Annales Colontales ont déjà
indiqué aue la Commission des douanes avait
voté à 1 unanimité un amendement tendant
à maintenir pour les produits coloniaux l'an-
cien taux uniforme de 2
A la Commission des Colonies, un large
échange de vues a eu lieu, auquel ont pris
part notamment MM. Cuttoli, Ricci, Rou..
Preissineng, Sur la proposition de M. Tait-
tinger, la Commission a adopté à l'unanimité
la notion suivante ;
La Commission de VAlgéries des Colonies
et des Protectorats,
Considérant la crise que traversent les co-
lonies du fait de. la dépression économique !
mondiale,
Considérant tes difficultés que rencontrent
en conséquencef les industries françaises, mé-
tropolitaines et colonialest pour écouler leurs
productions, notamment dans les colonies
françaises,
Considérant que la Plupart des pays ren-
forcent leur défense douanièret
tCstime qu'il serait particulièrement inop-
portun et dangereux, fans les circonstances
actuelles, de favoriser la concurrence étran-
gère au détriment de, notre industrie natlo*
nale,
Demande au t Gouvernement de ne passer
aucune convention avec une puissance Itran-
gre et de ne prendre aucune mesure ayant
pour effet de diminuer, en quelque mesure
que ce soit, la protection douanière dont
fouissent, à Vheuré présente, dans nos Cc-
lotîtes' el Pays de Protectorats, les produits
fabriqués par la France et par les colonies.
En fin de séance la Commission a entendu
des explications complémentaires dç M.
RouxFreissineng sur le statut des eaux sou-
terraines en Algérie et sur le projet qu'il a
I lui-même dépose à ce sujet.
lqoçb
Dans les Trésoreries coloniales
̃̃*♦«
La suite du mouvement des trésoriers-payeurs
intéressant 1 Afrique Occidentale. est..
soirement suspendue. Il s'agit a attribuer le
poste de Saint-Louis du Sénégal et jusqu'ici
l'accord n'a pu être réalisé entre le Ministère
des Finances et le Ministère des Colonies sur
le choix du successeur de M. PoeMM.
Représentation coloniale
Il
A mise ai valeur des co-
lonies ne consiste pas
avant tout, comme on
pourrait le croire, à
développer leur outil-
l a g e économique', à
accroître les facultés
de production et. de
coltsommatiole des po-
pulations indigènes.
Non. cette mise en
valeur est essentiellement conditionnée par la
nécessité première d'accorder à tous nos ter-
ritoires d'outre-mer une représentation au
Parlement. C'est, tout au moins ce qu'esti-
ment certains excellents esprits.
La Réunion, les Alltilles, la Guyane, le
Sénégal, l'Inde et la Cocltimltillc produisent
du député voire même parfois du sénateur.
Ce sont des terres heureuses/ Pourquoi donc
cette félicité tte s'éteitdrait- elle pas à Mada-
gascar et à la Nouvelle-Calédonie ?
La commission du suffrage universel doit
tout d'abord en décider ; Chambre et Sénat
statueront ensuite, s'il y a lieu, c'est-à-dire
si préalablement le projet gouveftlemental
déclarant immuable le nombre total de défu-
tés à élire n'a pas été adopté. Cette dernière
hypothèse n'est pas exclue.
Pour notre part, nous nous déclarons
assez peu favorables à toute nouvelle exten-
Si011 de la représentation coloniale, pour trois
raisons essentielles ;
La première IIOtis est fournie par les
invraisemblables histoires auxquelles domleltt
lieu les consultations électorales dans certai-
nes colonies comme la Martinique, la Guyane
et l'Inde. Quelques gouverneurs, assez peu
nombreux il est vrai, ont tout de même une.
idée trop approximative de la sincérité du
vote, pour que nous soyons fortement tentés
d'étendre le champ de leurs. exploits éven-
tuels.
La deuxième nous est donnée par l'éloi-
gnement systématique des urnes de l'élément
indigène. Nous ne pouvons admettre, en
effet, qu'on ne fuisse sélectionner à Mada-
gascar une élite indigène capable de former
un corps électoral consciencieux et éclairé.
Celle élite n'eristerait- elle pas, alors que
1 50.000 élèves suivent dans la Grande lie les
cours de nos écoles frimaires ou secondaires,
officielles ou libres t Si elle existe, pourquoi
lui refuser le droit de vote que l'on accorde
pourtant aux Lebous du Sénégal et aux Hin-
dous de Pondiehéryt
Enfin, comme dernière raison, nous indu
que/ans qu'il nous af farcit injuste de ne- -pu-
accorder à d'atdtès colonies encore dépour-
vues de représentation pafîementaire ce que
l'on se propose de donner à Madagascar et
à la Nouvelle-Calédonie.
En résumé, nous dirons que le problème
de la représentation coloniale mériterait une
étude et une solution d'ensemble; nous ajou-
terons que cette étude devrait s'étendre au
Conseil supérieur des. Colonies,
Georges Nouelle,
député de Saône-et-Loire,
Vice-vrésident de la Commission des Colonies,
vice*présidcnt de la Commission des Mines.
Pour l'élargissement
de la représentation coloniale
.1.
Un vœu
du Conseil Général de la Nouvelle-Calédonie
Dans sa séance du 9 septembre 1931, le
Conseil général de la Nouvelle-Calédonie a
adopté le vœu suivant :
Le Conseil général,
Considérant que la Nouvelle-Calédonie
(avec les Nouvelles-Hébrides) est la colonie
la plus lointaine et la plus isolée de l'immense
domaine colonial de la France ;
Considérant les sacrifices faits pendant la
guerre par la Nouvelle-Calédonie en envoyant
dans la Métropole près de 2.500 de ses en-
fants, dont 509 sont tombés ;
Considérant que la Nouvelle-Calédonie
compte près de 400 électeurs à la Chambre
de Commerce, plus de 1.000 électeurs à la
Chambre d'Agriculture et plus de 4.000 élec-
teurs politiques de souche européenne ou in-
digènes « assimilés »;
Emet le vœu,
Que la Nouvelle-Calédonie (avec les colons
français des Nouvelles-Hébrides) soit repré-
sentée au Parlement dans le plus bref délai.
.1.
Avance à la colonie
de la Guyane
.-
A la suite d'un accord homologué par les
ministres des Colonies et des Finances, la
Banque de la Guyane est autorisée à avancer
à la colonie une somme de 1.500.000 francs
qui sera remboursée sur les fonds à provenir
de la première tranche de l'emprunt de 2t
millions dont le Parlement a voté le projet.
Sur l'avance sans intérôt consentie par la
Banque, 1.400.000 francs sont destinés à l'éta-
blissement de routes et 150.000 francs aux
études du port.,
1»
Un siège législatif est vacant
k la Martinicile
i»
On annonce que M. L.-O. Frossard, député
de la Martinique, renonçant à son mandat, colo-
nial, serait candidat du parti socialiste, aux pro-
chaines élections législatives, dans la circons-
crtytion de Lure (Haute*SaÔne),
Au Ministère des Colonies
ou
M. Paul Reynaud a repris, dès ce matin,
la direction de ses services et ses réceptions,
rue Oudinot.
Mouvement dans l'administration centrale
iLe départ de M. Perréard, sous-directeur
à l'Adtmntstration centrale, qui vient d'être
nommé administrateur de la Banque de
l'Afrique Occidentale, en remplacement de
M. le Gouverneur Richard, décédé, va être le
point de départ d'un mouvement important.
M. Heidt, chef de bureau, serait nommé
sous-directeur et remplacé par M. Pourrière,
détaché "au Service colonial de Marseille.
D'autre avancements sont annoncés .comme
suite des précédents.
* ̃
SUR LA LIGNE CASA-DAKAR
Le prix Fémina
Vie Heureuse
y*
Je cherche « un homme », Antoine de Saint-
Exupéry qui vient d'obtenir par 12 voix au
second tour le prix Femina-Vie Heureuse pour
son Vol de nuit.
Le champ de mes investigations est si vas-
te que je risque fort de m'y égarer dans le sil-
lage d'ombre, dans r or du soir, car c'est en
Elein vol sur la route des airs de Casablanca à
Dakar que le succès a surpris le pilote-litté-
rateur.
Il me faut donc abandonner toutes ces ima-
ses de « plaines lumineuses » et m'engouf-
frer dans les méandres et les sombres profon-
deurs d'une grande maison d'édition parisien-
ne.
Au Maroc
Une aimable secrétaire se charge de me
renseigner : « M. de Saint-Exupéry n'habite
pas Paris, il est actuellement affecté comme
pilote à la ligne de Casa à Dakar. Nous ve-
nons de lu; envoyer télégrammes sur télégram..
mes lui demandant de venir à Paris mais, nous
sommes encore sans réponse. »
Ainsi s' inscrit « la ligne de vie » du lau-
réat dans le passé. Après avoir préparé, sans
y - entrer rEcole Centrale et l'Ecole Navale,
M. de Saint-Exupéry fait son service militaire
au Maroc dans l'aviation, puis il entre à la
Compagnie Générale Aérospotale.
Il assure le service de Toulouse à Casablan-
ca.
En 1929, il publie Courrier du Sud où il
e la vie dure et courageuse des pilotes
éj6 ligne. ,"
Après avoir réorganisé les nouvelles lignes
postales de l'Amérique du Sud, Antoine de
Saint-Exupéry écrit son Vol de nuit, qui ex-
pose la lutte de vitesse entre l'aviation et les
autres moyens de transport.
« C'est pour nous une question de vie ou
de mort, puisque nous perdons chaque nuit,
l'avance gagnée pendant le jour sur les che-
mins de fer et les navires. »
Surpassement de soi
Tant et tant de livres. et de romans ont ex-
posé déjà les faiblesses, les abandons, les dé-
chéances de l'homme. que nous avions besoin
de ce souffle purifiant venu de la région in-
corruptible, de l'éther impondérable, où ne se
trouvent ni mines', ni nappes de pétrole, ni
filons d'or. Ainsi que lé dit fort bien M. An-
dré Gide, qui a préfacé Vol de nuit, le héros
de Saint-Exupéry, l'aviateur Rivière, non dés.
hwnanisé pourtant, s'élève à une vertu surhu-
maine, et nous pouvons mesurer ce surpasse-
ment de soi qu'obtient la volonté tendue.
Livre utile à méditer pour nos générations
qui pourront s'y éclairer sur cette yérité trop
méconnue : « qUe le bonheur de l' homme
n'est pas dans la liberté, mais dans l'accepta-
un devoir ».
Du reste, voici encore une réflexion qui situe
la noble et très haute mentalité du pilote Ri-
vière :
« Nous agissons, comme si quelque chose
dépassait * en valeur, la vie humaine. mais
quoi ?. Il existe peut-être quelque chose
d'autre à sauver et de plus durable. »
Je sais, que les méditations philosophiques
ne sont plus à la mode de nos jours ; malgté
l'écervèlement, j'ose espérer que les nombreux
lecteurs qui s' attacheront à cet émouvant ré-
cit y récolteront aussi l'obscur sentiment d'un
devoir plus grand que celui d'ainier et de vi-
vre uniquement « sa vie ».
Je suis heureuse de souligner ici ce beau
succès littéraire et documentaire remporté pat
l'aviation coloniale qui trempe magnifiquement
les âmes.
Marie-Louise Sicard.
Visite du ministre de l'air
italien à Casablanca
1*1 ̃
Il se confirme que le général Balbo, minis-
tre de l'Air italien, passera prochainement à
Casablanca à bord du paquebot Hespèria, Le
général Balbo se rend à Bolona pour assister
à l'inauguration d'un monument élevé à la
mémoire des aviateurs italiens qui ont trouvé
la mort au cours du raid Sud-Océanique de
l'escadrille Balbo.
Au cours de cette escale prévue pour le
19 décembre, le ministre et sa suite rendront
visite à Rabat à M., Lucien Saint, Résident
général.
LIRE EN SECONDE PAUE :
A la Chambre.
L'Aviation coloniale.
A TUnion ovine coloniale.
Le blé à Madagascar.
A.HJ BOUMG®T
Le Ministre des Colonies rentre à Paris
̃#>»
Vendredi 15 heures, L'aéroport est mobilisé
dans l' attente ministérielle. Les piquets - d'hon-
neur, armées de Terre et de l'Air, indiquent la
» -voie » d'arrivée sur l'immense gare aérienne,
et les personnalités officielles se pressent en face
du hangar du 34e régiment d'aviation.
Citons, dans l'assistance très nombreuse :
S. M. Bao-Daï, empereur d'Annam; MM.
ministre de l'Air et Riché, sous-
Dumesni l , d'Etat de l'Aviation ; Pietri, m i nis-
secrétaire l'Aviation; Pietri, minis
tre du Budget ; Rollin, ministre du Commerce ;
Diagne, sous-secrétaire d'Etat aux Colonie ;
MM. Auguste Brunet, ancien sous-secrétaire
d'Etat aux Colonies, député de la Réunion ;
Gasparin, député de la Réunion ; Candace, dé-
puté de la Guadeloupe ; Graeve, député de la
Guadeloupe ; M. le maréchal Lyautev, le gé-
nérai Gouraud, le général Benoît, commandant
supérieur des troupes coloniales ; le général
Poli-Marchetti, MM. Emile Olivier, an-
cien gouverneur général de Madagascar, et le
gouverneur général Léon Çayla, le gouverneur
Marchand, commissaire. de la République au
Cameroun; MM. Gaston Pelletier, directeur
de l' Agence économique de Madagascar ;
Truitard, directeur de l' Agence des territoires
sous mandat; MM. Louvel, directeur du cabi-
net de M. Maginot; Tissier, directeur du cabi-
net de M. Laval; Durand, chef-adjoint du ca-
binet du Président du Sénat; MM. Vatin-Pé-
rignon, Victor Berti, etc. Tous les visages
tendus vers le ciel suivent les évolutions des
avions de chasse appartenant à l' escadrille qui
précède le Ministre des Colonies.
Une brume pluvieuse cache la route des airs..
Enfin, après trois fausses alertes, des ordres
résonnent dans le vent pourchasseur de nua-
Res :
- « Portez armes ! »
A peine le temps de reconnaître la cocarde
tricolore, que l'avion se pose, extraordinaire-
ment souple, et dans la nuée des photographes
qui s'est abattue autour du trimoteur et des
amis impatients, M. Paul Reynaud sort de la
carlingue, vêtu de ctfir fourré, coiffé du couvre-
tête fourré. Les grosses lunettes enlevées, il
semblé fort dispos.
Ainsi, parti à II heures du matin de l' aéro-
port Marignane-Marseille, sur le trimoteur du
Ministre de 1. Air piloté par l'adjudant-chef
Moron, M. Paul Reynaud arrivait à Paris, à
15 h. 40.
A quelques minutes d'intervalle, un second
trimoteur piloté par Dufour, déposait sur le
champ d'aviation M. Palewski, chef-adjoint de
Toabinet duJMinistre des Colonies, et-I. direc-
teurs de la ligne Marseille-Saïgon. Ils avaient
été précédés par M. Reste, chef de cabinet,
arrivé à bord de la limousine régulière de la
Compagnie Air-Union.
La foule, en procession, entraîne M. Paul
Reynaud vers le local où l'attend le champagne
réDarateur.
Mais les exigences du film sonore imposent
un changement de programme et la mise en
scène est tournée près du trimoteur. C'est une
vue de plein air 100 parlant.
M. J. Dumesnil
souhaite la bienvenue au Ministre des Colo-
nies, et le remercie chaleureusement du choix
qu il a fait de cette route des airs. De tels
voyages font à l'aviation nationale la plus ma-
gnifique publicité,
M. Paul Reynaud
répond d'enthousiasme qu'à son tour : il
rend hommage à ce moyen de transport non seu-
lement précieux par les services inappréciables
qu'il rend mais qui est le dernier refuge de la
poésie lyrique et conserve dans son envol,
comme le symbole d'un geste épique.
« Je n'oublierai pas, ce que mon séjour en
Indochine doit à l'aviation et plus que jamais je
m'intéresserai au développement de la naviga-
tion aérierme. »
Puis le Ministre les Colonies remercie l'Em-
pereur d'Annam, S. M. Bao-Daï, qui a tenu
à venir le recevoir au Bourget, et il peut don-
ner au jeune souverain d'excellentes et fraîches
nouvelles du pays, où il est attendu avec im-
patience.
|Lnfin, M. Paul Reynaud a le droit de se
désaltérer et de dépouiller sa lourde tenue de
voyageur aérien.
.e
Et maintenant, puisse, M. le Ministre des
Colonies, inscrire son @ odyssée en lettres d'or.
Ainsi s'ouvrirait l'ère d'une nouvelle et
combien féconde tradition pour les « France »
lointaines.
L'avion victorieux permet d'espérer une liai-
son quasi constante entre Paris et des points de
plus en plus nombreux de cet empire colonial,
qui, économiquement et démographiquement,
fait de la France « quelque chose de solide et
d'imposant ».
Souhaitons, que M. Paul Reynaud, par les
bienfaisantes conséquences locales de son sé-
jour en Indochine, démontre à l'opinion métro-
politaine et coloniale, * que les voyages des
hommes d'Etat ne sont pas tous des périples
de pêcheurs d'ombre.
M.-L. S.
VISION DU BOURGET
Au début du siècle, « Les Colonies o,
évoquaient pour beaucoup l'a séparation et
r exil. Depuis la guerre et la collaboration
de toutes les races, elles devinrent sous leurs
noms enchanteurs (t La plus grande France »
mais conservaient encore le terme inséparable
de « Pays lointains ».
Aujourd'hui 4 décembre anniversaire à
2 jours près du retour en avion de M. le
gouverneur général Pasquier l'arrivée de
M. Paul Reynaud, après un voyage d'une
admirable régularité, a supprimé « L'éloigne-
ment ».
Le ministre des Colonies, utilisant depuis
Bangkok la voie de> airs, a su rendre à l'avion
son rôle émouvant d'être pour les colonies
ce trait - d union des cœurs t\vec la France.
, -Voici, sur V-aérodromc du Boutget, avec la
foule des généraux, des partemenlaire. Je
nombreux coloniaux connaissant ces pays en-
soleillés, habitués dans leur vie iux costume-
blancs, étonnés de former une masse sombre
« en pardessus » sous cette brume d'automne
et sous ce vent qui soufflait en balayant les
nuages dans lesquels fuyaient harmonieusement
les longues lignes grises des avions.
, ,.
Sur le grand champ, maintenant désert, les
grands jouets mécaniques aux ailes immobiles
attendent d'être ramassés dans leur boîtes.
joujoux merveilleux pour tous ces pilotes qui;
chaque jour, risquent leur vie pour assurer ce
rapprochement. Si demain les courriers seront
plus rapide, si demain les colonies seront à
la porte de France, c'est grâce à leurs luttes
perpétuelles, à leur cran, à la simplicité de ces
grands français trop obscurs que nous le de-
vrons, et ce retour par la voie des airs aura
marqué une grande fête pour l' aviation, pour
tous les artisans vers lesquels toutes les pen-
sées émues des coloniaux qui partent là-bas,
s'envoleront avec reconnaissance, sachant dé-
sormais qu'ils sont tout près de France.
L*antenne coloniale
*♦«
Au poste de Paris P.T.T.
M. Mi'llot, professeur de Droit à la Fa-
culté d'Alger, fera, au poste de l'Ecole Su-
périeure des P.T.T. et à la Tour Eiffel, les
jeudi 3, mardi 8 et vendredi 11 décembre, à
17 h. 15, trois conférences sur le sujet sui-
vant : « Vers un ministère de l'Afrique du
Nord. »
Bordeaux, seul poste audible
en Atrique du Nord
La Radio Africaine indique que Bordeaux-
Lafayette iet actuellement le seul poste
français du réseau d'Etat régulièrement au-
dible en Afrique du Nord et plus particuliè.
rement au Maroc. Et il ajoute que 'les pro-
grammes établis par l'A.R.C.A., notamment
les soirées de comédie, sont très appréciés
par les sans-filistes nord-africains..
A Radio-Alger
Radio-Alger reprend, à partir de cette se-
maine, les retransmissions de musique de
danse donnée dans les grands salons du
Casino Municipal par l'orchestrc-jazz Jack-
Mill. Ces retransmissions auront lieu deux
fois par semaine, ,'le mercredi et le vendredi.
CINÉMA COLONIAL
-..-
« Baroud »
Le célèbre metteur en sccnc Rcx Ingram
est depuis huit jours déjà à Marrakech pour
tourner les extérieurs de Baroud.
Tous les extérieurs sont sonorisés sur place,
grâce au fameux camion que Markam, produc-
teur du film, a fait venir spécialement d'Amé-
rique.
-Baroud, tiré du scénario de Rex Ingram et
Bennovigny, est interprété par Rosita Garcia,
Pierre Batcheff, Roland Caillaux, Colette
Darfeuil , Caillard, Fillipi et Andrew Engel-
mann.
Ce film s'annonce comme devant être une
belle réalisation.
Au Conseil d'État
»♦«–̃–
Déplacement d'oifice de M. Mattei, tréso-
rier-payeur de l'Inde française.
Rejet de sa requête.
Au début de l'année 1926) M. Mattei, tré-
sorier-payeur de l'Inde Française, était
appelé en France pour répondre d'une accu-
sation de « chantage politique » portéo contre
lui par deux parlementaires de l'Inde fran-
çaise.
Le 17 septembre 1926, précisons ce
haut fonctionnaire demandait au ministre
des Finances de le renvoyer à son poste ou
de le faire comparaître devant une Commis-
sion d'enquête.
La réunion de celle - ci fut décidée,
eHe eut lieu le 19 juillet 1927) et Ólc
ii août, môme année, paraissait un décret,
portant déplacement d'office de M. Mattéi,
de l'Inde française à la Guyane.
Estimant que cette disposition était enta-
chée d'excès - de pouvoirs, ce fonctionnaire,
par voie de recours du Conseil d'Etat en
demandait l'annulation attendu - sou-
tenant M. Mattéi, dans sa requête - que
cette mesure disciplinaire avait été prise en
violation des garanties réglementaires dont
bénéficient les fonctionnaires de tout grade
et qui, en vertu de l'article 65 de la. loi du
22 avril 1905, sont, dans l'espèce, édictées
par la circulaire dit ministre des Colonies.
La. décision du ministère des Finances
déclarait que le déplacement avait été pro-
noncé en conformité de l'avis du Conseil
d'enquête, alors que ce conseil avait reconnu
l'inanité des griefs formulés contre le requé-
rant.
.l.'AdminbualÏul}, en outre, n'avait ja-
mais fait connaître les questions qui devaient
être posées à la Commission d'Enquête.
Appelé à juger cette affaire, dont les
Annales Coloniales ont entretenu leurs lec-
teurs à son heure, le Conseil d'Etat a rejeté
la renuête de M. Mattéi :
« Attendu que les trésoriers-payeurs colo-
niaux appartiennent i l'administration des
Finances et que le ministre des Finance
1 et que le ministre des Finances.,
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