Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-12-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 décembre 1931 03 décembre 1931
Description : 1931/12/03 (A32,N162). 1931/12/03 (A32,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380432g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. » N° IM.
OS NUMERO m CENTIMES
- JEUDI SOIR, 3 DECEMBRE 1001..
JOURNAUQUOTIDIEN
Rédaction & Administration t
14, mi ii Miit-îij Mr
PARIS a-)
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- RICHELIEU 67-U
Les Annales Coloniales
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Les banques et lès crédits africains 1
) ..e
Le sort de la Banque Française dei" Afri-
que vient de se liquider définitivement.
Une première tentative de renflouement avait
eu lieu, à partir de septembre 1930.
La caisse de réserve des colonies avait,
alors, avancé 25 millions à la Banque. Mais,
malgré les opérations de sauvetage engagées,
sous les auspices du Ministère des Colories,
par la Banque Bauer et Marchai et l'Union
Commerciale et Industrielle de Paris, la Ban-
que Française de l'Afrique devait cesser ses
paiements et fermer ses guichets, à la fin du
mois de juillet dernier.
Par accord du 16 octobre, les gouvernements
généraux de l'A. O. F. et de l'A. E. F.,
ainsi que les territoires sous mandat du Togo et
du Cameroun, ayant renoncé à se prévaloir de
leur qualité de créanciers de premier rang, une
liquidation amiable a été envisagée.
Le passif qui était de 147 millions à la fer-
meture des guichets, a été réduit. paraît-il, à
109 millions.
Si l'on en croit les on-dit, la Banque de
l'Afrique Occidentale prendrait à sa charge 75
millions d'effets impayés escomptés par elle,
plus 30 millions qu'elle avancerait aux caisses
de réserve des colonies pour le remboursement
des dépôts en Afrique, et ces 105 millions lui
seraient remboursés par les colonies au moyen
d'un prélèvement sur le bénéfice des billets
perdus ou volés qui - devait - revenir à l'Etat à
1 expiration du privilège d émission.
Mais voici qu'au moment même où cette
opération se liquidait avec la Banque Française
de PAfrique, une nouvelle déconfiture bancaire
venait frapper notre crédit colonial africain.
La Banque Commerciale Africaine suspendait
à son tour ses opérations et fermait ses gui-
chets.le 19 octobre.
Là encore, une opération de renflouement
est entreprise sous les auspices du Ministre des
Colonies, aidé du Ministre des Finances.
Une première tentative est faite pour grouper
des concours privés de banques françaises et
belles. La tentative échoue.
Cependant l'opinion publique s'affole dans
nos colonies. Les Gouverneurs généraux en-
voient des télégrammes pressants demandant
que la Banque de l Afrique Uccidentale élar-
gisse les conditions de son escompte », allé-
guant qu'aucune banque de dépôt ne subsiste
en Afrique depuis la déconfiture de la B. F. A.
et la fermeture des guichets de la B.C.A. et
que toute activité agricole industrielle ou com-
merciale risque de se trouver entièrement para-
lysée,
- ©m-dertarrtde alors Banque de VAfrique
Occidentale d'assurer le réescompte de 30 mil-
.lions d'efteta, dont 15 millions setaient garan-
tis par les colonies ," 5 millions par des hypothè-
ques sur les immeubles de la B. C. A. et 10
millions par des remises de titres, 9 millions
d'argent frais devant être apportés par le grou-
pe des administrateurs..
La Banque de l'Afrique Occidenlale ne croit
pas pouvoir accepter ces conditions et l'on en-
visage plutôt, dans son entourage, la constitu-
tion d'une nouvelle banque. -
Alors, finalement, on s' arrête à une nouvelle
combinaison où, en réalité, ce sont les colonies
qui garantissent, pour la totalité, l'avance de 34
millions d'escompte que doit faire la B. A. O.
à la B. C. A.
Ainsi les colonies françaises d'Afrique au-
ront assumé la charge d'une perte qui peut se
chiffrer à 165 millions de francs, dans cette
crise de crédit colonial africain.
C'est un lourd sacrifice. En échange, qu'ont
exigé les colonies ?
Peut-être pensera-t-on qu'elles auraient pu
demander que fût institué sur l'activité bancaire
des établissements de crédit africains un contrô-
le sérieux, dans l'intérêt des déposants et dans
l'intérêt des colonies, puisque celles-ci sont ap-
pelées à couvrir, au cas de défaillance, les en-
gagements des banques à l'égard de leurs dé-
posants.
Peut-être pensera-t-on que le gouvernement a
pris toutes garanties pour empêcher que les ban-
ques africaines renflouées n'utilisent, à nouveau
leurs dépôts à de problématiques opérations de
spéculation sur les pétroles roumains.
Peut-être le pensera-t-on, mai s on se trompe-
ra.
En échange du lourd sacrifice fait par les co-
I oui es, on s est contenté de leur faire attribuer
1.000 parts de fondateur de la nouvelle ban-
que commerciale africaine, qui seront rémuné-
rées sur le quart du superbénéfice rendu dispo-
nible après attribution d'un dividende statutaire
de e aux actions privilégiées et de faire
transformer les 25 millions d'avances faites à la
Banque Française de l'Afrique en 25 millions
de parts de fondateur qui n'ont, en fait, aucune
valeur.
Je dis que c'est là une véritable et sinis-
tre plaisanterie.
il n'est pas admissible que des banquiers spé-
culateurs puissent disposer ainsi des épargnes des
déposants, du crédit commercial de nos colo-
nies en toute Urt t que IB puissance publi-
que n ait qu à assister, en spectatrice indulgente
et indifférente, à leurs malsaines opérations jus-
qu'au jour, où elle doit verser 164 millions
pour payer les fautes de ces spéculateurs.
̃ Il faut que la leçon actuelle serve. La dé-
confiture des banques coloniales africaines ne
doit pas être payée seulement de la ruine de
quetquea act ionnaires trop confiants et du sacri-
ce des colonies, il MtofftPifle soit payée do
l'institution d'un contrôle effectif, sérieux, or-
ganisé par les colonies sur leurs institutions ban-
caires. Le Parlement doit t'exiger.
Etienne Antonelti,
Député de ta llaute-Savoio,
Rapporteur du budget de
l'Algérie,
Dans les Commissions
A LA COMMISSION
DU SUFFRAGE UNIVERSEL
Le tableau des circonscriptions électorales
et la représentation coloniale
La Commission du suffrage universel de la
Chambre a décidé de procéder mardi pro-
chain, en séance plénière, à l'examen du ta-
bleau des circonscriptions. A cette occa-
sion sera évoquée la question de l'élargisse-
, ment de 'la représentation coloniale par l'at-
tribution de sièges législatifs à Madagascar
et à la Nouvelle-Calédonie.
Signalons que le-dernier recensement de la
population des Antilles et de La Réunion
permettrait d'attribuet un sibse supplémen-
taire à chacune de nos vieilles colonies déjà
représentées au parlement.
A LA COMMISSION
DE L'ALGERIE, DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
- Réunion
Aujourd'hui 3 décembre, à 15 heures, local
du cinquième bureauj ordre du jour :
1° Nomination d'un rapporteur pour avis
pour le projet de loi no 5519 tendant à mo-
difier le taux de la taxe d'importation,
20 Examen de la situation qui pourrait
être créée par les - - accords économiques
franco-japonais actuellement en préparation ;
3° Discussion du rapport de M, Alcide
Deltnont sur le projet de loi modifiant l'ar-
ticle 88 de la 'loi du 5 avril 1884 sur l'organi-
sation municipale à' la Guadeloupe et dé-
pendances, à la Martinique et à La Réunion ;
4° Communication de M. Roux-F reissineng
sur sa proposition de loi relative au - statut
des eaux souterraines en Algérie;
50 Désignation d'un rapporteur pour avis
du projet de loi n° 5586 ayant pour objet le
classement des routes nationales en Algérie.
A LA QOklttllslON
DES AFFAIRÉS ETRANGERES
Élection de M. de Castellane
La Commission des Affaires étrangères de
la Chambre s'est réunie hier, à t6 h. 30
pour désigner le successeur de M. Paul-
Boncour à la présidence.
- M. de Castellane, républicain de gauche,
vice-président, a été élu au premier tour de
scrutin par 18 voix contre to à M. Pauli
Bastid. radical-socialiste. MM. Guemut et
Franklin-Bouillon, qui n'avaient pas fait
acte de candidature, ont obtenu respective-
ment 5 et 2 voix.
Dans le haut commandement
̃fi
Au Maroc
Le général Gendre a été nommé comman-
dant de la région de Taza en remplacement
du général Marquis.
, Le général1 Marquis est nommé au com-
maiidBUibiit de la région de Fei, en rempla*
cbniféflt du général Duclos, décédé,
Le coltjnel Dubuisson a été nommé. cam-
nrandant adjoint, de la région de Meknès,
La question des rhums 1
̃ ̃ «4» ̃ ̃
Le contingentement des rhums
et la suspension d'entrée
des « surtaxés »
En vue d'assainir le marché des rhums, le
Ministère des Colonies met en ce moment au
point un projet de loi portant suspension d'en-
trée,des « surtaxés ». «
Toutefois, cette prohibition, même temporai-
re, risquant de jeter de graves perturbations
dans la production coloniale, le gouvernement
a décidé de demander aux Chambres une aug-
mentation du contingentement de manière « à
compenser, en partie », la perte brutale que
subiront certains industriels qui, n'ayant pas de
contingent ou ayant un contingent insuffisant,
produisent actuellement des rhums soumis à la
surtaxe.
Hier, à la Commission des BoisSQns. M.
Candace, député de là Guadeloupe, a défendu
un voeu relatif à l'élévation immédiate de la
surtaxe en vue de (a rendre prohibitive.
Sur la proposition dè MM. Brunet (Réunion)
et Graëve (Guadeloupe), la Commission s'est
prononcée pour là réalisation concomitante des
deux mesures envisagées : sust)ension de l'en-
trée des surtaxés, relèvement du plafond du
contingent.
Le « groupe des rhums coloniaux »
Lé « Groupe des rhums coloniaux », qui
réunit producteurs, importateurs et inteimédiai-
res intéressés dans le commerce de ce grand
produit colonial, tiendra séance, vendredi ma-
tin, pour l'examen des répercussions des nou-
veaux coefficients de la taxe à r importation sur
la consommation du rhum.
(Nous avons déjà indiqué que les produits
coloniaux, suivant les déclarations de MM.
Malvy et Lamoureux, président et rapporteur
général de la Commission des Finances, étaient
soustraits à ces majorations.)
Ajoutons que dans sa réunion de vendredi, le
« groupe des rhums coloniaux » procédera à la
désignation d'un président en remplacement de
M. Auguste Brunet, député de la Réunion,
démissionnaire, et que son choix se portera sans
doute sur M. Henri Labroue, député de la Gi-
ronde et membre de la Commission des Bois-
sons, On sait la part prise par Bordeaux dans
le commerce des rhums coloniaux.
Nos artistes parisiens
en Afrique dia Nord
Mme Marie Valsamaki partira en jan-
vier pour le Maroc où elle fera une tournée
avec La Biftm.
Revendications tunisiennes
0
LUSIEURS notables tu-
nisiens se trou-
voient, à Paris ces
jours derniers, en-
voyés en déléga-
iiott par les deux
Chambres indigè-
nes de Tunis,
Commerce, et
Agriculture, pour
porter à gui de
droit les doléan-
ces des ressor-
ti s s an tfi de
ces deux Compagtties
Ces missionnaires ont accompli leur man-
dat en conscience, visitant. M. le Résident
général Manceron, plusieurs directeurs des
services du Protectorat qui se trouvent à
Paris pour Vétablissement du budget tuni-
sien et, enfin, diverses personnalités dans les
ministères compétents.
Les délégués du Commerce signalaient
surtout la malheureuse situation des. arti-
sans du tissage.
Il y a quelques années encore, on fabri-
quait, à Tunis, des tissus de soie qui avaient
grande vogue en Algérie, au Maroc, en Tri-
politaine, en Egypte et particulièrement en
Syrie,
Plusieurs souks de Tunis ne comprenaient
que des ateliers où les tisseurs, d'une main
expertej faisaient courir la jtaveUe chargée
de soies multicolores et obtenaient des tissus
d'une admirable ftnesse.
La machine s'est mise, à Lyon et à l'unis
même, à fabriquer des soieries à peu près
semblables et. à bien meilleur marc/té. Peu d
peu ,les métiers se sont arrêtés dans les souks
de Tunis où on ne rencontre plus que de
tares représentants de cette industrie mort-
bonde.
Hélas, c'est le) un épisode de Plus de la
lutte inégale de l'honinie contre la machine,
lutte qui se termine partout et toujours par
la victoire de la mécanique.
Les délégués tunisiens. demandaient protec-
tion pour les artisans éprouvés. On ne voit
pas trop par quelles mesures on fourrait
instituer en pareil cas une protection effi-
cace.
T'out ait plus, pour ne pas laisser complè
tement disparaître une des plus jolies indus.
tries tunisiennes, pourrait-on aider par des
subventions quelques-uns des meilleurs arti-
sans qui survivent encore, mais ce ne peut
être là qu'un palliatif provisoire. ',
Ibis délégués agricoles dénonçaient à Vat
tention du gouvernement. les ravages que
l'usure exerce sur la population musulmane
en Tunisie, notamment sur les petits agriettl-
teurs.
Le remède proposé, c'est encore de Vargent
fourni par l'Etat pour organiser un Crédit
agricole au bénéfice des petits propriétaires
indigènes que les grandes banques ne trou-
vent pas dignes de leurs guichets.
Il y a du vrai dans cette revendication.
Ellcore faudra-t-il, si l'on crée cette institu-
tion, l'entourer de quelques précautions pour
éviter qu'elle ne souffre de mésaventures
semblables à celle dont une organisation ana-
logue destinée à un autre milieu a donné le
triste exemplet
Du reste, il faut le reconnaître, l'usure a
pris en. Tunisie des proportions telles que la
haute administratiolt et. la justice nous pa-
raissent avoir Vobligation d'intervenir,
Enfin, les deux délégations étaient
d'accord pour réclamer ce qu'elles appelaient
a Vassainissement, du régime foncier ».
C'est là une question assez compliquée
pour des lecteurs français. Résumons-la. Il
y a, en Tunisie, des terres collectives qui
s'étendent surtout dans le Sud, des terres
à peine broussailleuses dont l'administration
des Forêts s'est emparée et enfin des terra
liabous, à propos desquelles, à part quelques
privilégiés, profitant des abus dont l'es régi-
mes respectifs de ces diverses espèces de
terres seraient l'occasion, toute la population
rurale demande un statut régulier.
Là aussi, les protestations ne sont pas
sans fondement. Toutefois, pour le statut en
question, il faudra tenir compte de certaines
cOllsidératiolts, pour éviter de corriger les
abus signalés par d'autres abus.
Il sera plus que difficile à des bureaux de
Paris d'instituer ce régime et si son établis-
sement doit être confié à quelque bureau de
Tunis, le choix de ce bureau ne doit pas
être fait à la légère. Si le Tribunal mixte
n'était pas déjà débordé par une besogne à
laquelle il s'avère insuffisant, c'est peut-
être lui qu'il conviendrait de charger de ce
travail beaucouf plutôt que la Direction de
VAgriculture trop intéressée elle-même dans
le débat.
Les délégués tunisiens sont repartis sans
emporter de résultats bien formels; mais ils
ont soulevé des problèmes d'un réel intérêt
et qui tltériteltt. d'être étudiés.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Lotre,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
MLPaul Reyroud est attendu cejour
à Marseille
C'est aujourd'hui que M. Paul-Reynaud,
achevant son périple, retrouvera 'la terre de
France. L'aéroport de Marignane, à Mar-
seille, est pavoisé pour recevoir le ministre,
qui a télégraphié de Beyrouth son iîttention
d'accepter la cordiale et déférente invitation
à déjeuner de M. Saroul et du Syndicat de
la Pressé C oltmirzle Marseillaise,
Ajoutons que c'est à bord de l'avion per-
sonnel du ministre de l'Air que M. Paul-
Reynsud re j oindra Le Bourget où il est at-
tendu vendredi à 15 h. 30.
Le commerce extérieur de la France
avec ses colonies
et pays de protectorats
Dix premiers mois de 1931
Le tableau suivant donne la valeur comparée
des marchandises en provenance des colonies
et pays de protectorat, importées en France
pendant les dix premiers mois de 1931 et
de 1930 :
Importations (en milliers de frallcs) :
1931 1930
Afrique Occidentale
française. 402.576 646.904
Algérie -. 2.934.555 2.638.732
Indochine. 344.873 450.243
Madagascar et dé..
pendances 191.154 197.553
Maroc. 315.806 266.489
Tunisie 517.966 544.137
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 578.175 651.498
Totaux des colonies
françaises et pays
---- de protectorat 5.285.105 5.395.556
Par rapport aux importations des dix premiers
mois de 1930, celles de janvier à octobre 1931
inclusivement ont diminué de 110.451 fr.
Voici maintenant comment se comparent les
exportations françaises à destination, ainsi que
des colonies et pays de protectorat pendant les
dix premiers mois de 1931 et 1930 :
Exportations (en milliers de francs) :
1931 1930
Afrique Occidentale
française 242.062 450.794
Algérie 3.298.570 3.697.809
Indochine 467.284 762.553
Madagascar et dé-
dances 217.323 201.042
Maroc 732.537 910.629
Tunisie 651.998 774.117
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 354.579 461.071
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 5.964.353 7.258.015
Par rapport aux exportations des dix premiers
mois de 1930, celles de janvier à octobre 1931
inclusivement ont diminué do 1.563.662 francs,
rAy --.»– ̃ ̃ * 11 y ̃ I
fÀcadétnie de Médecine
,.. -
Les vaccinations et revaccinations
aux colonies
M. Lucien, Camus, au nom de la commission
permanente de vaccine, a présenté à l'Acadé-
mie le rapport général annuel sur les vaccina.
tions et revaccinations pratiquées en France et
aux colonies pendant l'année 1930.
Le relevé des opérations pratiquées montre
que les « primo-vaccinations » sont en diminu-
tion dans 80 des départements ; il y a eu au
total 48.700 primorvaccinations en moins qu'en
1929.
Les revaccinations ont été plus nombreuses
en 1930 qu'en 1929. dans 58 départements.
On a relevé au total une augmentation de
33.721 revaccinations qui sont principalement
des « primo-revaccinations ».
Le vaccin a donné, en 1930, de meilleurs
résultats qu'en 1929 dans les départements où
il avait été reconnu précédemment insuffisant.
Quelques plaintes ont encore été faites qui im-
posent un contrôle plus complet s'étendant à
l'ensemble de la production vaccinale.
a) Aux colonies. Les vaccinations pa-
raissent avoir été intensifiées dans toutes les ré-
gions. On a enregistré environ 8.700.000 vac-
cinations pour une population de 43.700.000
habitants.
b) Dans les pays de protectorat. Au Ma-
roc et en Tunisie on a vacciné respectivement
.586.000 et 759.000 personnes.
Contre le tétanos
M. Marchoux présente un travail de M. L.
Couvy, médecin colonial des troupes coloniales,
sur le traitement du tétanos par l'association
urotropine et sérum antitoxique. Grâce à ce
traitement, l'auteur a obtenu vingt-six guérisons
sur trente et un cas de tétanos, dont deux de
tétanos ombilical. ..,
-
UNE TRADITION
Il
Dans la notice nécrologique consacrée à Ga-
briel Guist'hau, qui fut, dans plusieurs gouver-
nements successifs, le collaborateur d'Aristide
.,. , t
ortand et se vit contier par ce dernier le mi-
nistère de l'Instruction Publique, celui du Com-
merce et celui de la Marine, certains de nos
confrères soulignant que Guist'hau était né à la
Réunion, ont rappelé les vieilles relations du
Port de Nantes et de t'lte de Bourbon et,
d'unè façon plus générale, les liens qui ont de
tout temps existé entre la Marine et les Colo-
nies.
11 est assez remarquable à cet égard que le
portefeuille de la Marine ait été détenu, depuis
la fondation de la République, par trois colo-
niaux, fils de la Réunion : de Mahy, Guist'hau
et l'amiral Lacaze.
L'antenne coloniale
Au Poste de Paris P.T.T.
Mardi soir, M. Georges peeters a, dans une
interview avec Moench et Burtin. les héros
du raid France-Madagascaï et retour, fait
entendre à tous les sans-filistes qui ont écou-
té la lecture du radio-louml des P. T. T.,
les impressions des deux aviateurs sur leur
voyage. T
A Madagascar
»♦»
Situation des recouvrements des hnpôts
et des recettes douanières
au 31 août 1931
Le recouvrement des impôts sur rôles au
31 août 1931 a atteint 80.202.161 fr. 83.
Pendant la période correspondante de
l'exercice 1930 il s'était élevé à 86 millions
358.805 fr. 30.
La moins-value pour les huit premiers
mois de l'exercice est donc de 6 millions
156.643 fr. 47.
Les recettes douanières perçues au 31
août 1931 s'élèvent à 32.99g. 122 fr. 28, som-
me inférieure de 1.044.495 fr. 97 aux réali-
sations effectuées pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1930.
«
Tananarive
se modernise
On va entreprendre très prochainement la
construction de bâtiments administratifs où
seront centralisés tous les services du Gou-
vernement Général.
Le Service de 'l'Architecture, des parcs et
jardins vient de terminer la mise au point
des plans des bâtiments administratifs qui
s'élèveront dans le centre des affaires, aux
environs immédiats de la Résidence géné-
rale.
On doit à la vérité de dire qu'à l'heure
actuelle, les différents services administratifs
sont encore installés dans des locaux insuffi-
sants sinon insalubres et dispersés dans la
Capitale très étendue.
Il est important de remédier SJLIIIS retard
à un état de choses qui ne répondait plus au
développement chaque jour croissant de la
colonie et aux exigences de la vie moderne.
Aussi, dès les premières ébauches du pro-
gramme d'emprunt, maintenant réalisé, la
centralisation des services du Gouvernement
Général fut-elle envisagée.
Les projet? arrêtés définitivement pat
M. le Gouverneur général Cayla, avant son
départ en missions dans la Métropole, ont
été poussés très activement et sont aujour-
d'hui terminés; les plans d'exécution de la
première tranche sont en cours d'établisse-
ment ; certains travaux préparatoires à la
deuxième tranche sont commencés et les pre..
micrs bâtiments eux-mêmes le seront, sauf
imprévu, dès le début de 1932..
L'ensemble du programme de reconstruc-
tion des services administratifs comprend,
en effet, trois partie? distinctes :
Io Un groupe situé à l'ouest-sud-ouest do
l'avenue de France^
20 Un groupe, situé à Test-sud-est de la
môme avenue; -
jO Enfin les bâtiments de' la Direction des
Cabinets civil et militaire du Gouverneur
Général et les annexes de la Résidence au
nord-nord-est de la place de France.
Les bâtiments de la première partie abrite,
ront : le Secrétariat général qui s'élèvera à
l'angle de la rue .Le-Myre-de-Vilers et de
l'avenue Grandidier; 'la Direction de l'En-
seignement, le Service de l'Agriculture, le
Service des Parcs et Jardins, qui seront si-
tués avenue Grandidier ; la Bibliothèque du
Gouvernement général; la Direction des Fi-
nances et les Services des Contributions di-
rectes et indirectes Ci ut borderont l'avenue
de France ; le Service des Archives du Guu,
reniement général organisé dans des sous-
sols vastes, parfaitement éclairés et ventilés
où le classement pourra être méthodique-
ment et pratiquement poursuivi ; enfin,
'l'Académie malgache et le Service des Ex-
positions qui borderont la rue Lc-Myre-de.
Vilers avec accès par la grande cour d'hon-
neur.
La grande salle des séances de l'Académie
malgache, les salles de commissions et bu-
reaux annexes, seront mis à la disposition
des Délégations Economiques et Financières
pour leur session plénière annuelle
Dans les bâtiments de 'la. seconde partie
sont compris : le Trésor, la Recette princi-
pale des Postes avec services télégraphique,
téléphonique, des colis postaux et l'Audito-
rium de « Radio-Tananarive » et la Direc-
tion - des - Postes.
Enfin les travaux de la troisième partie
comprennent : la reconstruction des Cabi-
nets civil et militaire, la construction de la
salle des fêtes et des réceptions.
,La plus stricte économie a été a priori po-
sée comme ligne de conduite, tant dans la
construction même que surtout dans l'exploi-
tation future des services qui y trouveront
abri, ceci bien entendu, sans nuire, si peu
soit-il aux exigences de l'exploitation.
Dans ce but, le Service de l'Architecture
et des Parcs et Jardins a fait appel aux mé-
thodes et conceptions industrielles ; une
standardisation absolue des éléments, consti-
tutifs, même les plus insignifiants, a été im-
posée; les matériaux seront en outre em-
ployés. avec 'leur rendement maximum.
Comme application nouvelle à Tanana-
rive, il y a lieu de signaler : les dalles-pa-
rasols en béton armé au ras des linteaux sur
tout le pourtour des bâtiments et a tous les
étages, la construction en retrait aux étapes,
afin d'assurer un maximum d'insolation aux
rues et avenues, l'ossature, les planchers et
escaliers exclusivement en béton armé, écar-
tant ainsi tout danger en cas d incendie ; les
cloisons creuses en mortier armé apposé par
projection pneumatique ; les fenêtres à guil-
lotine, équilibrées sans contre-poids, assu-
rant une parfaite ventilation et ce, sans en-
combrement dans 'les pièces, ni risque de bris
de vitre en cas de coup de vent.
Enfin, les façades seront traitées avec un
large emploi des matériaux locaux, afin de
rester autant que possible dans l'ambiance,
l'effet décoratif étant assuré par une recher-
che de lignes simples et un très large ap-
pel aux éléments colorés vivants, plantes et
fleurs, répartis harmonieusement au long des
façades.
LTRE EN SECONDE PAGE :
Au Grand Palais, par Dinah,
Dépêche de l'Indochine.
Au Sénat, par M.-L. Sfcftl'd,
L'avinlion coloniale.
A Tananarive
*+« -
Concours-Exposition
des Sociétés d'Aviculture et d'Horticulture
de Madagascar (du 8 au 11 octobre 1931)
Le Concours-Exposition, organisé par les
Sociétés d'Aviculture et d'Horticulture de
Madagascar a été inauguré par M. le Go.u-
verneur général par intérim Rouvin le 11 oc-
tobre dernier, au grand pavillon de la Foire
de Tananarive, à Analake'Iy et a obtenu un
très vif succès.
Par la variété et l'excellence de leurs pré-
sentations, les nombreux exposants malga-
ches ont montré leur goût pour l'aviculture
et les progrès de la « science avicole » dans
les milieux indigènes, notamment en Emyr-
ne, où le cultivateur a vite compris l'inté-
rêt qu'il peut trouver dans l'élevage ration-
nel des animaux de basse-cour. Q-
Le programme du concours d'aviculture
compurtait plusieurs sections ; une était ré-
servée aux races de toutes especes avec, pour
les poules, deux subdivisions : la première
constituée par les races françaises et étran-
gères, la seconde composée des races métis-
ses, ce qui permettait de mettre ainsi en re-
lief les efforts d'importation accomplis et
'les résultats déjà très sérieux obtenus
comparativement à la production indigène
qui formait une section spéciale.
On a beaucoup admiré les races de Dresse,
Gâtinaiscs, Bourbonnaises, Leghorn Wyan-
dotte, Orpington, Sussex, Australorp, kliode
Island, des canards d'Aylesbury, kouen ou
Pékin, des pigeons - Mondains, Carneaux,
des oies de loulouse, des lapins bleus de
Vienne, blancs du Bouscat, Chinchilla, An-
gora et de magnifiques dindons.
A l'exposition figuraient également les
utilisations industrieles de l'élevage avicole
et une soction du. matériel d'aviculture :
modèle de cages, grillages, couveuses et éle-
veuses. La partie artistique elle-même était
représentée par des peintures et dessins trai-
tant des sujets d'aviculture et des photogra-
phies.
Un stand installé par le Laboratoire du
service vétérinaire de la Colonie réunissait
une documentation abondante sur la parasi-
to'iogie animale, les méthodes de sélection,
d'alimentation, d'élevage des jeunes sujets,
la vaccination contre le choléra aviaire, etc.
Des médailles d'argent et de bronze et des
diplômes avaient été gracieusement offerts
oar la Société Centrale d'Aviculture - de
France et divers groupements de la Métro-
4"- .- -.--- 0---1"-------- -- ..- -.-----
pole. Près de 6.000 francs de prix furent dis-
tribués aux nombreux lauréats.
L'Exposition d'Horticulture n'était pas
moins brillante. Les apports en légumes
étaient paiticutièrement importante et les
lots exposés pouvaient avantageusement sou-
tenir la comparaison avec les produits det.
halles et marchés de Franc& ; haricoti
Verts, ptfits pois, salsifis, cbuux-fk-.urs,
choux pommés, carottes, navets, poireaux,
céleris, salades diverses, betteraves, auber-
gines, tomates, radis, ctr, ]):•& pornm,'.:! do
terre de adétr; cuHiuii '.,' v:i:;ucnt remai-
quables étaient préicntéet" ; ar un colon eu-
ropéen des environs de la capitale qui en
fait une culture étendue. Des endives bien à
point, des scolymes, des fraises en abondan-
ce, des courges énormes montraient combien
le centre de la Grande Ile peut fournir de
ressources alimentaires yariées.
Les fleurs occupaient deux grandes tentes.
Dans ce concert floral, les notes dominan-
tes étaient les oeillets doubles aux nuances
multiples et les roses. Des amaryllys aux
teintas vives égayaient l'ensemble. Quelques
orchidées seulement, en raison de leur flo-
raison tardive. Plusieurs indigènes avaient
1 présenté des cinéraires fort bien venus, mal-
gré 'la difficulté de protéger ces plantes des
insectes. A signaler aussi de nombreuses
plantes à feuillage ornemental : palmiers,
fougères graciles, bégonias rex, etc. La flore
autochtone du Sud, si curieuse (kalauchoii,
Aloès, Cereus), réunie par un amateur,
figurait en bonne place.
On a surtout remarque le sens artistique
inné de l'indigène dans la présentation des
lots ; un horticulteur avait même installé
une rocaille très ingénieusement garnie.
En résumé, les cultivateurs indigènes ont
paru posséder de plus en plus la technique
de leur métier et apporter un goût passionné
pour les fleurs. Ces résultats font honneur
aux enseignements et encouragements sans
cesse prodigués par 'les services techniques et
les - sociétés privées de la Colonie. ,..
Ajoutons qu'un corso neun, qui se ue-
roula avenue Fallières, au milieu d'une af-
fluence considérable de la population mal-
gache et un grand ba'l d'enfants travestis en
fleurs, fruits ou légumes, donné sous la pré-
sidence de Mme Rouvin, clôturèrent cette
belle manifestation dont l'importance au
double point de vue éducatif et économique
méritait d'être soulignée,.
AU CERCLE D'IENA
A bord de l'avion Il paris
«Autour de l'Aîrlaue»
» 6.
par M.-L. S.
La salle est plongée dans des ténèbres aussi
épaisses que celles qui emplissent une forêt pro-
fonde par nuit sans lune.
La lanterne voilée de l'opérateur et quelques
clartés fuligineuses, émanées de l'écran loin-
tain, ne facilitent guère mes manoeuvres d'abor-
dage entre tant de chaises-récifs.
Mon métier étant de voir et d'entendre,
coûte que coûte et en dépit des obstacles hu-
mains accumulés, je dois accomplir un long et
dangereux pérIple. Après avoir calculé le nom-
I bre de pieds et de parapluies-embûches à évi-
ter, je démarre pour ne m' arrêter qu'au bas de
la table du conférencier.
Mon effort est du reste très largement récom-
pensé, car M. Ph. d'Estailleur-Chanteraine,
chef de la Mission Aérienne Internationale
Africaine, relate avec beaucoup de talent son
raid de liaison et d'étude autour de 1 Afrique.
Le vaillant équipage du « Paris » se
composait de M. d'Estailleur-Chanteraine, du
pilote Giraud, du mécanicien Mistrot.
Le but du voyage était le tour de l'Afrique,,
OS NUMERO m CENTIMES
- JEUDI SOIR, 3 DECEMBRE 1001..
JOURNAUQUOTIDIEN
Rédaction & Administration t
14, mi ii Miit-îij Mr
PARIS a-)
TiutPH. 8 LOUVRS 19-97
- RICHELIEU 67-U
Les Annales Coloniales
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DIRECTEUR-FONDATEUR I Marcel RUEDEL
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être reproduits qu'en citant les ANNALES COLOlfIALU.
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colonies 180 » 100 » 60 »
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Les banques et lès crédits africains 1
) ..e
Le sort de la Banque Française dei" Afri-
que vient de se liquider définitivement.
Une première tentative de renflouement avait
eu lieu, à partir de septembre 1930.
La caisse de réserve des colonies avait,
alors, avancé 25 millions à la Banque. Mais,
malgré les opérations de sauvetage engagées,
sous les auspices du Ministère des Colories,
par la Banque Bauer et Marchai et l'Union
Commerciale et Industrielle de Paris, la Ban-
que Française de l'Afrique devait cesser ses
paiements et fermer ses guichets, à la fin du
mois de juillet dernier.
Par accord du 16 octobre, les gouvernements
généraux de l'A. O. F. et de l'A. E. F.,
ainsi que les territoires sous mandat du Togo et
du Cameroun, ayant renoncé à se prévaloir de
leur qualité de créanciers de premier rang, une
liquidation amiable a été envisagée.
Le passif qui était de 147 millions à la fer-
meture des guichets, a été réduit. paraît-il, à
109 millions.
Si l'on en croit les on-dit, la Banque de
l'Afrique Occidentale prendrait à sa charge 75
millions d'effets impayés escomptés par elle,
plus 30 millions qu'elle avancerait aux caisses
de réserve des colonies pour le remboursement
des dépôts en Afrique, et ces 105 millions lui
seraient remboursés par les colonies au moyen
d'un prélèvement sur le bénéfice des billets
perdus ou volés qui - devait - revenir à l'Etat à
1 expiration du privilège d émission.
Mais voici qu'au moment même où cette
opération se liquidait avec la Banque Française
de PAfrique, une nouvelle déconfiture bancaire
venait frapper notre crédit colonial africain.
La Banque Commerciale Africaine suspendait
à son tour ses opérations et fermait ses gui-
chets.le 19 octobre.
Là encore, une opération de renflouement
est entreprise sous les auspices du Ministre des
Colonies, aidé du Ministre des Finances.
Une première tentative est faite pour grouper
des concours privés de banques françaises et
belles. La tentative échoue.
Cependant l'opinion publique s'affole dans
nos colonies. Les Gouverneurs généraux en-
voient des télégrammes pressants demandant
que la Banque de l Afrique Uccidentale élar-
gisse les conditions de son escompte », allé-
guant qu'aucune banque de dépôt ne subsiste
en Afrique depuis la déconfiture de la B. F. A.
et la fermeture des guichets de la B.C.A. et
que toute activité agricole industrielle ou com-
merciale risque de se trouver entièrement para-
lysée,
- ©m-dertarrtde alors Banque de VAfrique
Occidentale d'assurer le réescompte de 30 mil-
.lions d'efteta, dont 15 millions setaient garan-
tis par les colonies ," 5 millions par des hypothè-
ques sur les immeubles de la B. C. A. et 10
millions par des remises de titres, 9 millions
d'argent frais devant être apportés par le grou-
pe des administrateurs..
La Banque de l'Afrique Occidenlale ne croit
pas pouvoir accepter ces conditions et l'on en-
visage plutôt, dans son entourage, la constitu-
tion d'une nouvelle banque. -
Alors, finalement, on s' arrête à une nouvelle
combinaison où, en réalité, ce sont les colonies
qui garantissent, pour la totalité, l'avance de 34
millions d'escompte que doit faire la B. A. O.
à la B. C. A.
Ainsi les colonies françaises d'Afrique au-
ront assumé la charge d'une perte qui peut se
chiffrer à 165 millions de francs, dans cette
crise de crédit colonial africain.
C'est un lourd sacrifice. En échange, qu'ont
exigé les colonies ?
Peut-être pensera-t-on qu'elles auraient pu
demander que fût institué sur l'activité bancaire
des établissements de crédit africains un contrô-
le sérieux, dans l'intérêt des déposants et dans
l'intérêt des colonies, puisque celles-ci sont ap-
pelées à couvrir, au cas de défaillance, les en-
gagements des banques à l'égard de leurs dé-
posants.
Peut-être pensera-t-on que le gouvernement a
pris toutes garanties pour empêcher que les ban-
ques africaines renflouées n'utilisent, à nouveau
leurs dépôts à de problématiques opérations de
spéculation sur les pétroles roumains.
Peut-être le pensera-t-on, mai s on se trompe-
ra.
En échange du lourd sacrifice fait par les co-
I oui es, on s est contenté de leur faire attribuer
1.000 parts de fondateur de la nouvelle ban-
que commerciale africaine, qui seront rémuné-
rées sur le quart du superbénéfice rendu dispo-
nible après attribution d'un dividende statutaire
de e aux actions privilégiées et de faire
transformer les 25 millions d'avances faites à la
Banque Française de l'Afrique en 25 millions
de parts de fondateur qui n'ont, en fait, aucune
valeur.
Je dis que c'est là une véritable et sinis-
tre plaisanterie.
il n'est pas admissible que des banquiers spé-
culateurs puissent disposer ainsi des épargnes des
déposants, du crédit commercial de nos colo-
nies en toute Urt t que IB puissance publi-
que n ait qu à assister, en spectatrice indulgente
et indifférente, à leurs malsaines opérations jus-
qu'au jour, où elle doit verser 164 millions
pour payer les fautes de ces spéculateurs.
̃ Il faut que la leçon actuelle serve. La dé-
confiture des banques coloniales africaines ne
doit pas être payée seulement de la ruine de
quetquea act ionnaires trop confiants et du sacri-
ce des colonies, il MtofftPifle soit payée do
l'institution d'un contrôle effectif, sérieux, or-
ganisé par les colonies sur leurs institutions ban-
caires. Le Parlement doit t'exiger.
Etienne Antonelti,
Député de ta llaute-Savoio,
Rapporteur du budget de
l'Algérie,
Dans les Commissions
A LA COMMISSION
DU SUFFRAGE UNIVERSEL
Le tableau des circonscriptions électorales
et la représentation coloniale
La Commission du suffrage universel de la
Chambre a décidé de procéder mardi pro-
chain, en séance plénière, à l'examen du ta-
bleau des circonscriptions. A cette occa-
sion sera évoquée la question de l'élargisse-
, ment de 'la représentation coloniale par l'at-
tribution de sièges législatifs à Madagascar
et à la Nouvelle-Calédonie.
Signalons que le-dernier recensement de la
population des Antilles et de La Réunion
permettrait d'attribuet un sibse supplémen-
taire à chacune de nos vieilles colonies déjà
représentées au parlement.
A LA COMMISSION
DE L'ALGERIE, DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
- Réunion
Aujourd'hui 3 décembre, à 15 heures, local
du cinquième bureauj ordre du jour :
1° Nomination d'un rapporteur pour avis
pour le projet de loi no 5519 tendant à mo-
difier le taux de la taxe d'importation,
20 Examen de la situation qui pourrait
être créée par les - - accords économiques
franco-japonais actuellement en préparation ;
3° Discussion du rapport de M, Alcide
Deltnont sur le projet de loi modifiant l'ar-
ticle 88 de la 'loi du 5 avril 1884 sur l'organi-
sation municipale à' la Guadeloupe et dé-
pendances, à la Martinique et à La Réunion ;
4° Communication de M. Roux-F reissineng
sur sa proposition de loi relative au - statut
des eaux souterraines en Algérie;
50 Désignation d'un rapporteur pour avis
du projet de loi n° 5586 ayant pour objet le
classement des routes nationales en Algérie.
A LA QOklttllslON
DES AFFAIRÉS ETRANGERES
Élection de M. de Castellane
La Commission des Affaires étrangères de
la Chambre s'est réunie hier, à t6 h. 30
pour désigner le successeur de M. Paul-
Boncour à la présidence.
- M. de Castellane, républicain de gauche,
vice-président, a été élu au premier tour de
scrutin par 18 voix contre to à M. Pauli
Bastid. radical-socialiste. MM. Guemut et
Franklin-Bouillon, qui n'avaient pas fait
acte de candidature, ont obtenu respective-
ment 5 et 2 voix.
Dans le haut commandement
̃fi
Au Maroc
Le général Gendre a été nommé comman-
dant de la région de Taza en remplacement
du général Marquis.
, Le général1 Marquis est nommé au com-
maiidBUibiit de la région de Fei, en rempla*
cbniféflt du général Duclos, décédé,
Le coltjnel Dubuisson a été nommé. cam-
nrandant adjoint, de la région de Meknès,
La question des rhums 1
̃ ̃ «4» ̃ ̃
Le contingentement des rhums
et la suspension d'entrée
des « surtaxés »
En vue d'assainir le marché des rhums, le
Ministère des Colonies met en ce moment au
point un projet de loi portant suspension d'en-
trée,des « surtaxés ». «
Toutefois, cette prohibition, même temporai-
re, risquant de jeter de graves perturbations
dans la production coloniale, le gouvernement
a décidé de demander aux Chambres une aug-
mentation du contingentement de manière « à
compenser, en partie », la perte brutale que
subiront certains industriels qui, n'ayant pas de
contingent ou ayant un contingent insuffisant,
produisent actuellement des rhums soumis à la
surtaxe.
Hier, à la Commission des BoisSQns. M.
Candace, député de là Guadeloupe, a défendu
un voeu relatif à l'élévation immédiate de la
surtaxe en vue de (a rendre prohibitive.
Sur la proposition dè MM. Brunet (Réunion)
et Graëve (Guadeloupe), la Commission s'est
prononcée pour là réalisation concomitante des
deux mesures envisagées : sust)ension de l'en-
trée des surtaxés, relèvement du plafond du
contingent.
Le « groupe des rhums coloniaux »
Lé « Groupe des rhums coloniaux », qui
réunit producteurs, importateurs et inteimédiai-
res intéressés dans le commerce de ce grand
produit colonial, tiendra séance, vendredi ma-
tin, pour l'examen des répercussions des nou-
veaux coefficients de la taxe à r importation sur
la consommation du rhum.
(Nous avons déjà indiqué que les produits
coloniaux, suivant les déclarations de MM.
Malvy et Lamoureux, président et rapporteur
général de la Commission des Finances, étaient
soustraits à ces majorations.)
Ajoutons que dans sa réunion de vendredi, le
« groupe des rhums coloniaux » procédera à la
désignation d'un président en remplacement de
M. Auguste Brunet, député de la Réunion,
démissionnaire, et que son choix se portera sans
doute sur M. Henri Labroue, député de la Gi-
ronde et membre de la Commission des Bois-
sons, On sait la part prise par Bordeaux dans
le commerce des rhums coloniaux.
Nos artistes parisiens
en Afrique dia Nord
Mme Marie Valsamaki partira en jan-
vier pour le Maroc où elle fera une tournée
avec La Biftm.
Revendications tunisiennes
0
LUSIEURS notables tu-
nisiens se trou-
voient, à Paris ces
jours derniers, en-
voyés en déléga-
iiott par les deux
Chambres indigè-
nes de Tunis,
Commerce, et
Agriculture, pour
porter à gui de
droit les doléan-
ces des ressor-
ti s s an tfi de
ces deux Compagtties
Ces missionnaires ont accompli leur man-
dat en conscience, visitant. M. le Résident
général Manceron, plusieurs directeurs des
services du Protectorat qui se trouvent à
Paris pour Vétablissement du budget tuni-
sien et, enfin, diverses personnalités dans les
ministères compétents.
Les délégués du Commerce signalaient
surtout la malheureuse situation des. arti-
sans du tissage.
Il y a quelques années encore, on fabri-
quait, à Tunis, des tissus de soie qui avaient
grande vogue en Algérie, au Maroc, en Tri-
politaine, en Egypte et particulièrement en
Syrie,
Plusieurs souks de Tunis ne comprenaient
que des ateliers où les tisseurs, d'une main
expertej faisaient courir la jtaveUe chargée
de soies multicolores et obtenaient des tissus
d'une admirable ftnesse.
La machine s'est mise, à Lyon et à l'unis
même, à fabriquer des soieries à peu près
semblables et. à bien meilleur marc/té. Peu d
peu ,les métiers se sont arrêtés dans les souks
de Tunis où on ne rencontre plus que de
tares représentants de cette industrie mort-
bonde.
Hélas, c'est le) un épisode de Plus de la
lutte inégale de l'honinie contre la machine,
lutte qui se termine partout et toujours par
la victoire de la mécanique.
Les délégués tunisiens. demandaient protec-
tion pour les artisans éprouvés. On ne voit
pas trop par quelles mesures on fourrait
instituer en pareil cas une protection effi-
cace.
T'out ait plus, pour ne pas laisser complè
tement disparaître une des plus jolies indus.
tries tunisiennes, pourrait-on aider par des
subventions quelques-uns des meilleurs arti-
sans qui survivent encore, mais ce ne peut
être là qu'un palliatif provisoire. ',
Ibis délégués agricoles dénonçaient à Vat
tention du gouvernement. les ravages que
l'usure exerce sur la population musulmane
en Tunisie, notamment sur les petits agriettl-
teurs.
Le remède proposé, c'est encore de Vargent
fourni par l'Etat pour organiser un Crédit
agricole au bénéfice des petits propriétaires
indigènes que les grandes banques ne trou-
vent pas dignes de leurs guichets.
Il y a du vrai dans cette revendication.
Ellcore faudra-t-il, si l'on crée cette institu-
tion, l'entourer de quelques précautions pour
éviter qu'elle ne souffre de mésaventures
semblables à celle dont une organisation ana-
logue destinée à un autre milieu a donné le
triste exemplet
Du reste, il faut le reconnaître, l'usure a
pris en. Tunisie des proportions telles que la
haute administratiolt et. la justice nous pa-
raissent avoir Vobligation d'intervenir,
Enfin, les deux délégations étaient
d'accord pour réclamer ce qu'elles appelaient
a Vassainissement, du régime foncier ».
C'est là une question assez compliquée
pour des lecteurs français. Résumons-la. Il
y a, en Tunisie, des terres collectives qui
s'étendent surtout dans le Sud, des terres
à peine broussailleuses dont l'administration
des Forêts s'est emparée et enfin des terra
liabous, à propos desquelles, à part quelques
privilégiés, profitant des abus dont l'es régi-
mes respectifs de ces diverses espèces de
terres seraient l'occasion, toute la population
rurale demande un statut régulier.
Là aussi, les protestations ne sont pas
sans fondement. Toutefois, pour le statut en
question, il faudra tenir compte de certaines
cOllsidératiolts, pour éviter de corriger les
abus signalés par d'autres abus.
Il sera plus que difficile à des bureaux de
Paris d'instituer ce régime et si son établis-
sement doit être confié à quelque bureau de
Tunis, le choix de ce bureau ne doit pas
être fait à la légère. Si le Tribunal mixte
n'était pas déjà débordé par une besogne à
laquelle il s'avère insuffisant, c'est peut-
être lui qu'il conviendrait de charger de ce
travail beaucouf plutôt que la Direction de
VAgriculture trop intéressée elle-même dans
le débat.
Les délégués tunisiens sont repartis sans
emporter de résultats bien formels; mais ils
ont soulevé des problèmes d'un réel intérêt
et qui tltériteltt. d'être étudiés.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Lotre,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
MLPaul Reyroud est attendu cejour
à Marseille
C'est aujourd'hui que M. Paul-Reynaud,
achevant son périple, retrouvera 'la terre de
France. L'aéroport de Marignane, à Mar-
seille, est pavoisé pour recevoir le ministre,
qui a télégraphié de Beyrouth son iîttention
d'accepter la cordiale et déférente invitation
à déjeuner de M. Saroul et du Syndicat de
la Pressé C oltmirzle Marseillaise,
Ajoutons que c'est à bord de l'avion per-
sonnel du ministre de l'Air que M. Paul-
Reynsud re j oindra Le Bourget où il est at-
tendu vendredi à 15 h. 30.
Le commerce extérieur de la France
avec ses colonies
et pays de protectorats
Dix premiers mois de 1931
Le tableau suivant donne la valeur comparée
des marchandises en provenance des colonies
et pays de protectorat, importées en France
pendant les dix premiers mois de 1931 et
de 1930 :
Importations (en milliers de frallcs) :
1931 1930
Afrique Occidentale
française. 402.576 646.904
Algérie -. 2.934.555 2.638.732
Indochine. 344.873 450.243
Madagascar et dé..
pendances 191.154 197.553
Maroc. 315.806 266.489
Tunisie 517.966 544.137
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 578.175 651.498
Totaux des colonies
françaises et pays
---- de protectorat 5.285.105 5.395.556
Par rapport aux importations des dix premiers
mois de 1930, celles de janvier à octobre 1931
inclusivement ont diminué de 110.451 fr.
Voici maintenant comment se comparent les
exportations françaises à destination, ainsi que
des colonies et pays de protectorat pendant les
dix premiers mois de 1931 et 1930 :
Exportations (en milliers de francs) :
1931 1930
Afrique Occidentale
française 242.062 450.794
Algérie 3.298.570 3.697.809
Indochine 467.284 762.553
Madagascar et dé-
dances 217.323 201.042
Maroc 732.537 910.629
Tunisie 651.998 774.117
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 354.579 461.071
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 5.964.353 7.258.015
Par rapport aux exportations des dix premiers
mois de 1930, celles de janvier à octobre 1931
inclusivement ont diminué do 1.563.662 francs,
rAy --.»– ̃ ̃ * 11 y ̃ I
fÀcadétnie de Médecine
,.. -
Les vaccinations et revaccinations
aux colonies
M. Lucien, Camus, au nom de la commission
permanente de vaccine, a présenté à l'Acadé-
mie le rapport général annuel sur les vaccina.
tions et revaccinations pratiquées en France et
aux colonies pendant l'année 1930.
Le relevé des opérations pratiquées montre
que les « primo-vaccinations » sont en diminu-
tion dans 80 des départements ; il y a eu au
total 48.700 primorvaccinations en moins qu'en
1929.
Les revaccinations ont été plus nombreuses
en 1930 qu'en 1929. dans 58 départements.
On a relevé au total une augmentation de
33.721 revaccinations qui sont principalement
des « primo-revaccinations ».
Le vaccin a donné, en 1930, de meilleurs
résultats qu'en 1929 dans les départements où
il avait été reconnu précédemment insuffisant.
Quelques plaintes ont encore été faites qui im-
posent un contrôle plus complet s'étendant à
l'ensemble de la production vaccinale.
a) Aux colonies. Les vaccinations pa-
raissent avoir été intensifiées dans toutes les ré-
gions. On a enregistré environ 8.700.000 vac-
cinations pour une population de 43.700.000
habitants.
b) Dans les pays de protectorat. Au Ma-
roc et en Tunisie on a vacciné respectivement
.586.000 et 759.000 personnes.
Contre le tétanos
M. Marchoux présente un travail de M. L.
Couvy, médecin colonial des troupes coloniales,
sur le traitement du tétanos par l'association
urotropine et sérum antitoxique. Grâce à ce
traitement, l'auteur a obtenu vingt-six guérisons
sur trente et un cas de tétanos, dont deux de
tétanos ombilical. ..,
-
UNE TRADITION
Il
Dans la notice nécrologique consacrée à Ga-
briel Guist'hau, qui fut, dans plusieurs gouver-
nements successifs, le collaborateur d'Aristide
.,. , t
ortand et se vit contier par ce dernier le mi-
nistère de l'Instruction Publique, celui du Com-
merce et celui de la Marine, certains de nos
confrères soulignant que Guist'hau était né à la
Réunion, ont rappelé les vieilles relations du
Port de Nantes et de t'lte de Bourbon et,
d'unè façon plus générale, les liens qui ont de
tout temps existé entre la Marine et les Colo-
nies.
11 est assez remarquable à cet égard que le
portefeuille de la Marine ait été détenu, depuis
la fondation de la République, par trois colo-
niaux, fils de la Réunion : de Mahy, Guist'hau
et l'amiral Lacaze.
L'antenne coloniale
Au Poste de Paris P.T.T.
Mardi soir, M. Georges peeters a, dans une
interview avec Moench et Burtin. les héros
du raid France-Madagascaï et retour, fait
entendre à tous les sans-filistes qui ont écou-
té la lecture du radio-louml des P. T. T.,
les impressions des deux aviateurs sur leur
voyage. T
A Madagascar
»♦»
Situation des recouvrements des hnpôts
et des recettes douanières
au 31 août 1931
Le recouvrement des impôts sur rôles au
31 août 1931 a atteint 80.202.161 fr. 83.
Pendant la période correspondante de
l'exercice 1930 il s'était élevé à 86 millions
358.805 fr. 30.
La moins-value pour les huit premiers
mois de l'exercice est donc de 6 millions
156.643 fr. 47.
Les recettes douanières perçues au 31
août 1931 s'élèvent à 32.99g. 122 fr. 28, som-
me inférieure de 1.044.495 fr. 97 aux réali-
sations effectuées pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1930.
«
Tananarive
se modernise
On va entreprendre très prochainement la
construction de bâtiments administratifs où
seront centralisés tous les services du Gou-
vernement Général.
Le Service de 'l'Architecture, des parcs et
jardins vient de terminer la mise au point
des plans des bâtiments administratifs qui
s'élèveront dans le centre des affaires, aux
environs immédiats de la Résidence géné-
rale.
On doit à la vérité de dire qu'à l'heure
actuelle, les différents services administratifs
sont encore installés dans des locaux insuffi-
sants sinon insalubres et dispersés dans la
Capitale très étendue.
Il est important de remédier SJLIIIS retard
à un état de choses qui ne répondait plus au
développement chaque jour croissant de la
colonie et aux exigences de la vie moderne.
Aussi, dès les premières ébauches du pro-
gramme d'emprunt, maintenant réalisé, la
centralisation des services du Gouvernement
Général fut-elle envisagée.
Les projet? arrêtés définitivement pat
M. le Gouverneur général Cayla, avant son
départ en missions dans la Métropole, ont
été poussés très activement et sont aujour-
d'hui terminés; les plans d'exécution de la
première tranche sont en cours d'établisse-
ment ; certains travaux préparatoires à la
deuxième tranche sont commencés et les pre..
micrs bâtiments eux-mêmes le seront, sauf
imprévu, dès le début de 1932..
L'ensemble du programme de reconstruc-
tion des services administratifs comprend,
en effet, trois partie? distinctes :
Io Un groupe situé à l'ouest-sud-ouest do
l'avenue de France^
20 Un groupe, situé à Test-sud-est de la
môme avenue; -
jO Enfin les bâtiments de' la Direction des
Cabinets civil et militaire du Gouverneur
Général et les annexes de la Résidence au
nord-nord-est de la place de France.
Les bâtiments de la première partie abrite,
ront : le Secrétariat général qui s'élèvera à
l'angle de la rue .Le-Myre-de-Vilers et de
l'avenue Grandidier; 'la Direction de l'En-
seignement, le Service de l'Agriculture, le
Service des Parcs et Jardins, qui seront si-
tués avenue Grandidier ; la Bibliothèque du
Gouvernement général; la Direction des Fi-
nances et les Services des Contributions di-
rectes et indirectes Ci ut borderont l'avenue
de France ; le Service des Archives du Guu,
reniement général organisé dans des sous-
sols vastes, parfaitement éclairés et ventilés
où le classement pourra être méthodique-
ment et pratiquement poursuivi ; enfin,
'l'Académie malgache et le Service des Ex-
positions qui borderont la rue Lc-Myre-de.
Vilers avec accès par la grande cour d'hon-
neur.
La grande salle des séances de l'Académie
malgache, les salles de commissions et bu-
reaux annexes, seront mis à la disposition
des Délégations Economiques et Financières
pour leur session plénière annuelle
Dans les bâtiments de 'la. seconde partie
sont compris : le Trésor, la Recette princi-
pale des Postes avec services télégraphique,
téléphonique, des colis postaux et l'Audito-
rium de « Radio-Tananarive » et la Direc-
tion - des - Postes.
Enfin les travaux de la troisième partie
comprennent : la reconstruction des Cabi-
nets civil et militaire, la construction de la
salle des fêtes et des réceptions.
,La plus stricte économie a été a priori po-
sée comme ligne de conduite, tant dans la
construction même que surtout dans l'exploi-
tation future des services qui y trouveront
abri, ceci bien entendu, sans nuire, si peu
soit-il aux exigences de l'exploitation.
Dans ce but, le Service de l'Architecture
et des Parcs et Jardins a fait appel aux mé-
thodes et conceptions industrielles ; une
standardisation absolue des éléments, consti-
tutifs, même les plus insignifiants, a été im-
posée; les matériaux seront en outre em-
ployés. avec 'leur rendement maximum.
Comme application nouvelle à Tanana-
rive, il y a lieu de signaler : les dalles-pa-
rasols en béton armé au ras des linteaux sur
tout le pourtour des bâtiments et a tous les
étages, la construction en retrait aux étapes,
afin d'assurer un maximum d'insolation aux
rues et avenues, l'ossature, les planchers et
escaliers exclusivement en béton armé, écar-
tant ainsi tout danger en cas d incendie ; les
cloisons creuses en mortier armé apposé par
projection pneumatique ; les fenêtres à guil-
lotine, équilibrées sans contre-poids, assu-
rant une parfaite ventilation et ce, sans en-
combrement dans 'les pièces, ni risque de bris
de vitre en cas de coup de vent.
Enfin, les façades seront traitées avec un
large emploi des matériaux locaux, afin de
rester autant que possible dans l'ambiance,
l'effet décoratif étant assuré par une recher-
che de lignes simples et un très large ap-
pel aux éléments colorés vivants, plantes et
fleurs, répartis harmonieusement au long des
façades.
LTRE EN SECONDE PAGE :
Au Grand Palais, par Dinah,
Dépêche de l'Indochine.
Au Sénat, par M.-L. Sfcftl'd,
L'avinlion coloniale.
A Tananarive
*+« -
Concours-Exposition
des Sociétés d'Aviculture et d'Horticulture
de Madagascar (du 8 au 11 octobre 1931)
Le Concours-Exposition, organisé par les
Sociétés d'Aviculture et d'Horticulture de
Madagascar a été inauguré par M. le Go.u-
verneur général par intérim Rouvin le 11 oc-
tobre dernier, au grand pavillon de la Foire
de Tananarive, à Analake'Iy et a obtenu un
très vif succès.
Par la variété et l'excellence de leurs pré-
sentations, les nombreux exposants malga-
ches ont montré leur goût pour l'aviculture
et les progrès de la « science avicole » dans
les milieux indigènes, notamment en Emyr-
ne, où le cultivateur a vite compris l'inté-
rêt qu'il peut trouver dans l'élevage ration-
nel des animaux de basse-cour. Q-
Le programme du concours d'aviculture
compurtait plusieurs sections ; une était ré-
servée aux races de toutes especes avec, pour
les poules, deux subdivisions : la première
constituée par les races françaises et étran-
gères, la seconde composée des races métis-
ses, ce qui permettait de mettre ainsi en re-
lief les efforts d'importation accomplis et
'les résultats déjà très sérieux obtenus
comparativement à la production indigène
qui formait une section spéciale.
On a beaucoup admiré les races de Dresse,
Gâtinaiscs, Bourbonnaises, Leghorn Wyan-
dotte, Orpington, Sussex, Australorp, kliode
Island, des canards d'Aylesbury, kouen ou
Pékin, des pigeons - Mondains, Carneaux,
des oies de loulouse, des lapins bleus de
Vienne, blancs du Bouscat, Chinchilla, An-
gora et de magnifiques dindons.
A l'exposition figuraient également les
utilisations industrieles de l'élevage avicole
et une soction du. matériel d'aviculture :
modèle de cages, grillages, couveuses et éle-
veuses. La partie artistique elle-même était
représentée par des peintures et dessins trai-
tant des sujets d'aviculture et des photogra-
phies.
Un stand installé par le Laboratoire du
service vétérinaire de la Colonie réunissait
une documentation abondante sur la parasi-
to'iogie animale, les méthodes de sélection,
d'alimentation, d'élevage des jeunes sujets,
la vaccination contre le choléra aviaire, etc.
Des médailles d'argent et de bronze et des
diplômes avaient été gracieusement offerts
oar la Société Centrale d'Aviculture - de
France et divers groupements de la Métro-
4"- .- -.--- 0---1"-------- -- ..- -.-----
pole. Près de 6.000 francs de prix furent dis-
tribués aux nombreux lauréats.
L'Exposition d'Horticulture n'était pas
moins brillante. Les apports en légumes
étaient paiticutièrement importante et les
lots exposés pouvaient avantageusement sou-
tenir la comparaison avec les produits det.
halles et marchés de Franc& ; haricoti
Verts, ptfits pois, salsifis, cbuux-fk-.urs,
choux pommés, carottes, navets, poireaux,
céleris, salades diverses, betteraves, auber-
gines, tomates, radis, ctr, ]):•& pornm,'.:! do
terre de adétr; cuHiuii '.,' v:i:;ucnt remai-
quables étaient préicntéet" ; ar un colon eu-
ropéen des environs de la capitale qui en
fait une culture étendue. Des endives bien à
point, des scolymes, des fraises en abondan-
ce, des courges énormes montraient combien
le centre de la Grande Ile peut fournir de
ressources alimentaires yariées.
Les fleurs occupaient deux grandes tentes.
Dans ce concert floral, les notes dominan-
tes étaient les oeillets doubles aux nuances
multiples et les roses. Des amaryllys aux
teintas vives égayaient l'ensemble. Quelques
orchidées seulement, en raison de leur flo-
raison tardive. Plusieurs indigènes avaient
1 présenté des cinéraires fort bien venus, mal-
gré 'la difficulté de protéger ces plantes des
insectes. A signaler aussi de nombreuses
plantes à feuillage ornemental : palmiers,
fougères graciles, bégonias rex, etc. La flore
autochtone du Sud, si curieuse (kalauchoii,
Aloès, Cereus), réunie par un amateur,
figurait en bonne place.
On a surtout remarque le sens artistique
inné de l'indigène dans la présentation des
lots ; un horticulteur avait même installé
une rocaille très ingénieusement garnie.
En résumé, les cultivateurs indigènes ont
paru posséder de plus en plus la technique
de leur métier et apporter un goût passionné
pour les fleurs. Ces résultats font honneur
aux enseignements et encouragements sans
cesse prodigués par 'les services techniques et
les - sociétés privées de la Colonie. ,..
Ajoutons qu'un corso neun, qui se ue-
roula avenue Fallières, au milieu d'une af-
fluence considérable de la population mal-
gache et un grand ba'l d'enfants travestis en
fleurs, fruits ou légumes, donné sous la pré-
sidence de Mme Rouvin, clôturèrent cette
belle manifestation dont l'importance au
double point de vue éducatif et économique
méritait d'être soulignée,.
AU CERCLE D'IENA
A bord de l'avion Il paris
«Autour de l'Aîrlaue»
» 6.
par M.-L. S.
La salle est plongée dans des ténèbres aussi
épaisses que celles qui emplissent une forêt pro-
fonde par nuit sans lune.
La lanterne voilée de l'opérateur et quelques
clartés fuligineuses, émanées de l'écran loin-
tain, ne facilitent guère mes manoeuvres d'abor-
dage entre tant de chaises-récifs.
Mon métier étant de voir et d'entendre,
coûte que coûte et en dépit des obstacles hu-
mains accumulés, je dois accomplir un long et
dangereux pérIple. Après avoir calculé le nom-
I bre de pieds et de parapluies-embûches à évi-
ter, je démarre pour ne m' arrêter qu'au bas de
la table du conférencier.
Mon effort est du reste très largement récom-
pensé, car M. Ph. d'Estailleur-Chanteraine,
chef de la Mission Aérienne Internationale
Africaine, relate avec beaucoup de talent son
raid de liaison et d'étude autour de 1 Afrique.
Le vaillant équipage du « Paris » se
composait de M. d'Estailleur-Chanteraine, du
pilote Giraud, du mécanicien Mistrot.
Le but du voyage était le tour de l'Afrique,,
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