Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-12-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1931 01 décembre 1931
Description : 1931/12/01 (A32,N161). 1931/12/01 (A32,N161).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804312
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTË-DEUXIUME ANNEE. N° 161. La NUMMO ; 80 CENTIMES M\l!!»| Oll:. i" blHiMmiK lî» SI.
JOURNAL JNjOTIOIEN
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PARIS (181)
TtLÉPH. 1 LOUVME tW M
- RICHELIEU 87."
Les Annales Coloniales
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Pathologie et thérapeutique exotique
¡:a.e.. (
Il y a un siècle, nos connaissances sur
l'étiologie des maladies exotiques étaient
des plus vagues et le médecin pouvait dif-
ficilement se reconnaître dans l'obscurité
des lièvres dites climatiques des pays
chauds.
C'était l'époque où le professeur de
l'Ecole de Médecim navale de Brest, le
docteur Mathé, pouvait dire aux jeunes
médecins partant pour les colonies : < Là-
bas, sur les rives empestées de l'Atlantique,
vous rencontrerez le redoutable sphinx de la
malaria, pernicieux Protée, le fantôme déli-
rant du typhus, le spectre livide et glacé
du choléra, le masaue iaune du vomito
negro; défiez-vous, de la terre et des eal
s'exhale un souffle empoisonné. »
Aujourd'hui, aux jeunes médecins qui s'en
vont dans les colonies d'outre-mer, on dit:
« Partez sans crainte, mais continuez à corn.
battre les anophèles, redoutables propaga-
teurs de l'hématozoaire du paludisme, lut-
tez sans merci contre les stegomya qui por-
tent le virus amaril, détruisez les poux res-
ponsables de la transmission du virus dit
typhus exanthématique et du spirochèt?
d'Obermeier, exterminez les puces qui hé-
bergent et véhiculent le bacille de la peste,
méfiez-vous de la mouche tsé-tsé qui 'ou:;
inocule par sa piqûre le trypanosome df ':1
maladie du sommeil. 8
On sait maintenant que l'hématocaire de
Laveran, cause du paludisme, est transmis
par l'anophèle. Le moustique vecteur n'est
pas spontanément infecté. Il doit prendre
les germes en piquant un paludéen. Dans
son estomac se produit la fécondation de,
éléments sexués du Darasite.
Autrefois, très répandu en France, pé-
cialement dans les contrées marécageuses,
plus répandu encore en Algérie lorsque nes
troupes en firent la conquête, le paludisme
en a disparu de partout de 1880 à 1890,
par suite de l'éducation de la population qui
va au-devant du remède au lieu de le fuir
Le développement du bien-être et de l'hy-
giène a assuré la stabulation des animaux
de ferme qui attirent les anophèles et les
écarte de l'homme. Bien que ces moustiques
puissent permettre le développement du pa-
rasite, seules, pratiquement, les espèces fra-
giles l'hébergent parce qu'elles cherchent
un abri dans les maisons, au contact de
leurs habitants. Le paludisme est pour cptt.
raison une maladie domiciliaire. On a
observé que les insectes hibernants, d'autre
part, piquent pendant l'hiver et transmet-
tent ainsi une infection qui n'appara'tra
qu'au printemps.
De toutes les méthodes employées pour la
prophylaxie, la meilleure, la plus sûre, est
celle qui consiste à soigner les malades parce
qu'elle enseigne aux populations que le pa-
ludisme est curable.
La quinine, si précieuse, n'est cependant
pas un remède parfait. Elle permet les réci-
dives. Aussi a-t-on cherché depuis quelque
temps un remède plus efficace encore que
la quinine. Deux remèdes sont déjà l'objet
d'enquêtes expérimentales, la plamoquinine
et le 710 Fourneau qui se sont montrés
actifs, mais ne paraissent pas encore avoir
résolu le problème d'une cure définitive à
l'abri de toute récidive.
Si, enfin, l'hématozoaire de Laveran est
responsable du plus grand nombre des fiè-
vres des pays chauds, il n'est pas le seut
agent à les provoquer. A côté de lui, il
existe d'autres parasites, notamment les spi-
rochètes des fièvres récurrentes transmises
par les poux et les tiques. On se rappelle
l'épidémie meurtrière de fièvre récurrente à
poux, qui sévit en Afrique équatoriale, ét
a causé des milliers de décès il y a quelques
années.
Nos médecins coloniaux qui, aujourd'hui,
reçoivent avant de partir une éducation mé-
dicale spéciale, ont un rôle de premier
plan à accomplir aux colonies. C'est la rai-
son pour lequelle ils doivent être bien choi-
sis, bien payés et considérés, dans notre
empire d'outre-mer, non pas comme des
fonctionnaires de seconde zone, mais comme
des agents auxquels les gouverneurs doivent
donner une autorité personnelle et une indé-
pendance relative dans l'exercice de leurs
fonctions.
Ch. Detnerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires Etrangères.
Genève et l'esclavage
Au cours de sa 128 session, l'assemblée de
la Société des Nations a déposé une résolu-
tion priant le Conseil de nommer pour un
an un comité restreint d'experts chargé
d'examiner la documentation sur l'esclavage
fournie ou transmise par les gouvernements
depuis la signature de la convention de
1926.
Faisant suite à cette résolution de l'as-
semblée, le Conseil a, de son côté, décidé de
procéder au cours de sa session de janvier
1033 à la constitution du comité dont s'agit.
-- Il a prié son rapporteur, le représentant de
la Grande-Bretagne, de lui soumettre toutes
suggestions utiles à cet effet.
Le comité devra examiner les documents
qui lui seront soumis et à leur lumière pré-
senter un rapport sur la question de savoir
dans quelle mesure la convention de 1926 a
pu être exécutée ainsi que sur 'les obstacles
qui pourraient s'opposer à la réalisation de
nouveaux progrès dans ce sens. Le comité
devra dire enfin s'il est désirable d'apporter
des modifications aux rouages dont dispose
actuellement la Société des Nations.
-affl
La conférence de l'opium
est terminée
11
La conférence qui avait été réunie par la
Société des nations à Bangkok (Siam) pour
l'examen de la question de l'opiwn à fumer en
Extrême-Orient, est terminée ainsi que nous
l'avons déjà annoncé.
Cette conférence avait été convoquée par dé-
cision du conseil de la Société des nations, en
vertu de l' article 12 de l'accord intervenu à la
première conférence de Genève en 1925 (spé-
cialement consacrée a la question de I opium à
fumer en Extrême-Orient).
A la conférence de Bangkok ont pris part
les délégations des pays suivants : Empire bri-
tannique, France, Inde, Japon, Pays-Bas, Por-
tugal, Siam. Les Etats-Unis d'Amérique
avaient envoyé un observateur.
La conférence avait pour base de ses travaux
le rapport de la commission d'enquête sur le
contrôle de l'ppuim à fumer en Extrême-Orient.
Départ du Dr Archambeand
Notre ami, M. le Docteur Augustin Ar-
< hambeaud, ancien député de la Réunion,
maire de Saint-Pierre et vice président du
Conseil général, s'embarque 'le 4 de ce mois
pour son petit pays natal où l'attendent de
nombreux amis.
Pendant sa présence en France, le doc-
teur Archambeaud s'est utilement occupé du
port de Saint-Pierre auprès dit département
des colonies.
Nous lui souhaitons un bon voyage.
CDftMA COLONIAL
.tl
« Le Viking »
Le I iking, documentaire sur la pêche à
Terre-Neuve, passera bientôt sur l'écran;
nous verrons, au cours d'une action drama-
tique, cent cinquante chasseurs de phoques
accomplir les plus invraisemblables proues-
ses.
A Marseille, on se dispute 1
M. Paul Reynaud
.t.
C'est jeudi à 13 heures, nue M. Paul
Reynaud est attendu à Marseille où deux
groupements coloniaux se disputent l'hon-
neur de l'avoir pour hôte.
Le Syndicat de la presse coloniale mar.
seillaise, que préside notre confrère Gustave
Saroul, a organisé un déjeuner auquel ont
été conviés préfet, général commandant le
1 50 corps, maire de Marseille, chef du ser-
vice colonial, etc. La ligne nationale d'ex-
portât ion française, que dirige M. Maurice
Huet a, de son côté, préparé pour le même
jour et 'la même heure, une réception, sui-
vie d'un déjeuner, qui doit réunir autour du
ministre les autorités civiles et militaires
des Bouches-du-Rhône.
- - - -
A laquelle (les deux manifestations M.
Paul-Reynaud donnera-t-il la préférence ?
C'est la question que se posent anxieuse-
ment les bons marseillais. En attendant,
les « autorités » qui ont reçu la double in-
vitation, ne savent comment y répondre.
-–
Des députés
pour la Nouvelle-Calédonie
et Madagascar
La Commission du suffrage universel de la
Chambre a, comme l'on sait, chargé une sous-
commission, présidée par M. Jean Peyra, d'éta-
blir le tableau des circonscriptions qui doit être
incorporé à la loi électorale, après avoir en-
tendu tous les intéressés.
Cette sous-commission s'est réunie, le 26,
à 15 heures 45, pour entendre M. Auguste
Brunet au sujet de l'élargissement de la re-
présentation coloniale pour l'attribution d'un
siège législatif à la Nouvelle-Calédonie et
d'une représentation aux citoyens français de
Madagascar.
M. Henri Lorin, député de la Gironde, est
chargé de rapporter cette question devant la
Commission plénière.
La sous-commission a également entendu M.
Gratien Candace au sujet d'une modification à
apporter à la division actuelle de la Guadelou-
pe des circonscriptions.
-0610
Nouvelles parlementaires
84.6
Un projet de toi déposé sur le bureau de
la Chambre Institue une taxe frappant à des
taux différents les objets ou produits impor.
tés en France, bruts, semi-ouvrés, ou finis.
Dans une démarche commune auprès de
M. Malvy, président de 'la Commission des
Finances et de M. Lucien Lamoureux, rap-
porteur général, MM. Candace, Auguste
Brunet et Graëve ont fait préciser que le re-
lèvement envisagé de la taxe à l'importation
ne concernait pas les produits coloniaux,
déjà soumis à des droits de sortie destinés à
alimenter les budgets locaux placés par la
loi du 13 avril 1900 sous le régime de l'au-
tonomie.
D'autre part, la Commission des douanes
a fait sien le point de vue des représentants
des colonies et elle a décidé de soutenir un
amendement ainsi conçu :
« Seront toutefois exonérés des majora-
tions prévues par le présent article les im-
portations en provenance de l'Algérie, des
colonies, pays de protectorat et sous man-
dat.
AU TOGO
»♦«
L'aménagement de Lomé
̃ ̃ Ml »
E dernier magazine
du T 0 g o-Came-
roun nous apprend
comment l'aspect
de la planète se
transforme.
D' i c i quelques
années, par la seu-
le application des
nouveaux a r rêtès,
il ne subsistera
pas grand'chose de la primitive ville de
Lomé.
Du reste, il y a là tout un programme
psychologique car, en changeant Vambiance
des lieux, par le jeu certain d'un mimétisme
humain, la mentalité indigène se mettra
forcément à l'unisson de l'urbanisme mo-
derne, si réfractaire soit-clle, de prime
abord, aux méthodes modernes.
Et peut-être est-ce là un assez. lent mais
Plus infaillible moyen de civilisation.
Au lieu d'agir directement, rapidement,
sur la manière d'être de peuplades attar-
dées, ce qui est toujours dangereux, car il
manque l étape d1 acclimatation, nous lais-
sons les esprits réagir dans le nouveau mi-
lieu créé.
A ce point de vue les exécuteurs des Tra-
vaux Publics, dans toutes les branches, sont
les actifs explorateurs de la mentalité indi-
gène. Avec lenteur, avec constance, ils défri-
chent, non sans peine, ces frémissantes fo-
rêts vierges.
C'est ainsi que, par arrêté 'du 16 mat
1931, les constructions de Tomé, de toute
nature, devront être édifiées en matériaux
durables, briques cuites, pierres, chaux,
ciment, fer. Les tôles ne seront admises que
pour les toitures. Les anciens bâtiments
construits en « matériaux de fortune i, de-
vront être démolis dans un délai qui, dans
aucun cas, ne saurait excéder dix années.
La démolition des bâtiments indésirables,
pour raison d'hygiène ou d'urbanisme,
pourra être prescrite à tout moment avec ou
sans indemnité, par arrêté du commissaire
de la République, sur la proposition du
commandant de cercle. Puis, tout un pro-
gramme est prévu pour les constructions h
élever sur Vavenue des Allies et la place
des Fêtes.
Les clôtures de façade sur la voie publi-
que seront rigoureusement alignées sur la
ligne des bornes. Elles pourront être en ma-
çonnerie, fer forgé, bois découpé, fonte, ou
à défaut par des haies -,ives, uniformément
taillées à 1 m. 50 de hauteur et faites de
plantes serrées, hibiscus, bougainvilliers,
cratons. -
Enfiii, les matertaux incombustibles sont
seuls admis pour la couverture des immeu-
bles de toute nature.
Aucun permis de construire non conforme
aux précédentes dispositions ne sera plus
accordé. Et les infractions seront réprimées
par des peines de simple police ou les Jallc.
tions de Vindigénat, etc.
Evidemment, j'entends déjà les regrets
des soi-disant amateurs de couleur locale.!.
A ceux-là je répondrai en citant l'exem-
ple de nos vieilles Antilles, dont l'exotisme
caraïbe fut plusieurs fois dévasté, non par
de prudents arrêtés d'urbanisme, mais par
des incendies effroyables, qui coûtèrent la
vie à de nombreux habitants et qui furent
provoqués par l'existence dans les villes de
nombreuses cases trop bons combustibles.
Sans compter les meurtrières épidémies ql/t
dépeuplent les agglomérations non réglemcn-
tées.
Enfin, n oublions pas les enthousiasmes
descriptifs des littérateurs - explorateurs
pour ces colonies anglaises découpées en sa-
vants parterres et sur quoi régnent des chefs
d'hygiène inexorables. Nous ne pouvons
qu'applaudir de toutes nos forces humaines
aux heureuses transformations en voie de
réalisation au Togo.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Yice-Prtsîdenl de la Commission
des Douanes.
-–– 44*.
Les obsèques de M. Guist'hau
Les obsèques de M. Gabriel Guist'hau ont
été célébrées à Nantes hier à 14 h. 30.
Issu d'une famille de marins d'origine ven-
déenne, qui avait quitté la métropole pour
l'île Bourbon au dix-huiticme siècle, M.
Guist'hau était né à Saint-Pierre de la Réu-
nion en 1863. Orphelin très jeune, il vint en
France à Nantes seul, sans aucune fortune,
pour étudier 'le Droit. C'est dans cette ville
qu'il se lia d'une amitié sur laquelle ne pas-
sa jamais le moindre nuage, avec M. Aris-
tide Briand lui-même jeune avocat a Saint-
Nazaire.
Elu maire de Nantes en 1908, représentant
de la Loire-Inférieure à la Chambre pendant
quatorze ans, M. Guist'hau fut appelé en
1919, à la présidence de la Commission des
Colonies.
D'innombrables couronnes avaient été en-
voyées de Paris ; on remarquait celle de
M. Briand et celle de la colonie de La Réu-
nion.
Le président de la République s'était fait
représenter par le Préfet de la Loire-Infé-
rieure.
Suivant la volonté du défunt, aucun dis-
cours n'a été prononcé.
LInE EN SECONDE PAC,F :
A la Chambre.
Le retour d'Indochine de \1. Paul lVy-
nnud.
L'Aviat'on coloniale.
A l'Académie des Sciences
Attribution de prix
L'Académie a décerné les prix et subven-
tiom que voici : 15.000 francs au service de
météorologie coloniale ; 5.000 fr. à la Faune
des colonies françaises.
A l'Académie des Beaux-Arts
6-
Election
L'élection du successeur de Deglane, dans
la section d'architecture, a eu lieu samedi,.
à l'Académie des Beaux-Arts, avec une fa-
cilité que l'on n'attendait point vu le nom-
bre des candidats.
Au deuxième tour de scrutin, M. Paul Bi-
got a été élu par 19 suffrages sur 35.
De Vincennes à Cannes
l' »
Le Pavillon du Laos change de climat
Le Pavillon du Laos vient d'être acquis
par le baron de Beaulieu de Grouard qui a
l'intention de le réédifier à Cannes et de
'l'habiter. -
M. Lucien Saint à Tadla
< a <
Le résident général, accompagné du géné-
ral Noguès, s'est rendu à Tadla, où il sé-
journera 48 heures, pour étudier sur place
diverses questions économiques et militaires.
-
L'antenne coloniale
La musique adoucira-t-elle les mœurs
entre locataires et propriétaires
On annonce prochainement la construction,
a Casablanca, d'un building de vingt étages
qui coûteiait environ 70 millions de francs
et dans lequel la T.S. F. pourrait être" dis-
tribuée » à tous les locataires.
Notre action au Maroc
Nos positions s'organisent
Sur 'la vaste étendue du terrain conquis
par leur brillante avance des 18 et 19 no-
vembre, dans les vallées du Ghcris, du To-
dra et jusqu'à la lisière du Ferkla, nos trou-
pes, en train de s'organiser, construisent des
petits postes, des pistes et des routes autocy-
clables, dont le réseau rendra effectif et re-
lativement aisé l'exercice de notre surveil-
lance.
De part et d'autre du djebel Akka, les
ksours qui n'avaient pas fait leur soumission
affirment leurs bonnes intentions et accueil-
lent avec sympathie notre entrée en posses-
s ion.
Le port d'Agadir
A la Commission de conciliation
La commission de conciliation, créée à la
suite de l' ouverture du port d'Agadir, par M.
Lucien Saint, dans le but de liquider la situa-
tion immobilière très compliquée dans cette
ville, vient d'obtenir de tous les intéressés,
l'acceptation d'une procédure d'arbitrage et a
décidé de commencer à convoquer ces derniers
pour la conciliation avant le 20 décembre.
-
Nomination de trésorier-payeur
général de l'A. 0. F.
-160
M. Poesson, trésorier-payeur du Sénégal et
de la Mauritanie est nommé trésorier-payeur
général de l'A. O. F., à Dakar, en remplace-
ment de M. Gervais, décédé.
La suite du mouvement paraîtra ultérieure-
ment.
Epilogue judiciaire de l'accident
mortel de M. Terrasson de Fougères
Le 28 avril dernier, M. Terrasson de Fou-
gères, gouverneur du Soudan, qui se rendait en
automobile à Paris, entra en collision, près de
la gare de Fleuryville, avec un camion qui
s'engageait sur la route nationale. Grièvement
blessé, M. Terrasson de Fougères succombait
quelques jours plus tard à 1 hôpital de Mâcon.
Sa veuve réclamait 900.000 francs de dom-
mages-intérêts.
Sur cette demande, le tribunal jugeant qu 'il
y avait eu faute partagée dans la proportion du
tiers pour le conducteur du camion, M. Terras-
son de Fougères roulant à trop vive allure aux
abords d'un croisement, a condamné le conduc-
teur du camion, M. Charvet, à 15 jours de
prison avec sursis. Il devra en ctutre verser
320.000 francs de domages-intérêts à Mme
Terrasson de Fougères.
- .1..--
Le marché polonais
et les colonies
-.-
Au moment où, par suite du mouvement gé-
néral qui tend à élever les droits de douane et
à fermer ainsi maints débouchés, nos exporta-
teurs coloniaux se demandent où exporter leurs
produits, le marché polonais offre un intérêt
très réel. D'une étude des statistiques du mi-
nistère du commerce de Varsovie, il ressort
que. par exemple, en 1930. il est entré en
Pologne 135 milliers d.; quintaux de dattes ve.
nant de notre Afrique du Nord contre 300 mil-
liers de quintaux de provenance italienne.
Jubilé d'un prêtre indigène
au Tonkin
«♦»
Le doyen des prêtres indigènes de Hanoi, le
R. P. Paul Diên, a jeté le 50 anniversaire
de son ordination sacerdotale. Les cérémonies
étaient présidées par S. Exc. Mgr Gendreau,
vicaire apostolique, à Cong-Xa, la paroisse
dont le P. Diên est curé depuis plus de 40 ans.
Cinq missionnaires, 26 prêtres indigènes, une
quarantaine de catéchistes et plusieurs milliers
de fidèles avaient tenu à venir témoigner au vé-
nérable jubilaire F affection que sa bonté, son
zèle et sa grande piété lui ont bien méritée.
Au cours de sa longue carrière sacerdotale,
le P. Diên a formé de nombreux catéchistes, et
il est tier, (et il a raison), d'avoir préparé sept
prêtres indigènes. Il a 87 ans. mais il exerce
encore toutes les fonctions du Saint-Ministère.
Il ne craint pas de monter à cheval pour aller
visiter les malades. Le jour de ses noces d'or,
il a chanté la Messe et donné d'une voix bien
timbrée, encore que très émue, la bénédiction
papale, dont le Saint-Père avait bien voulu lui
accorder le privilège. Le P. Diên a reçu du
Souverain Pontife sa photographie, avec un au-
tographe, et il y Voit le plus beau des présents
qui lui ont été faits pour son jubilé
Agence Fides.
Un congrès eucharistique
au Tonkin
1
Le premier Congrès Eucharistique du Ton-
kin eut lieu à Phat-Diem, le 29 avril 1928. Le
deuxième s'est tenu le mois dernier à Hanoi, et
comporta toutes les cérémonies, réunions,
conférences, et instructions d'usage en pareille
circonstance. Il se clôtura par une procession
solennelle dans les rues de la capitale tonki-
noise, de la cathédrale à la nouvelle église des
Martyrs, soit un parcours de deux kilomètres.
Cette grande manifestation religieuse est appe-
lée à augmenter chez les catholiques le culte,
déjà si en honneur parmi eux de la Sainte Eu-
charistie. Elle ne tmanqua pas non plus de pro-
duire une profonde impression sur la popula-
tion païenne, beaucoup plus indifférente qu' hos-
tile et qui s'intéresse beaucoup chaque armée
aux processions de la Fête-Dieu.
Agence Fides.
-000.
La production du thé indochinois
et sa consommation en France
1.1
Notre commerce gênerai, qui. pour le thé
comporte une bonne partie de travait, mar-
que depuis la guerre une progression dans
nos importations de thé comme l'indiquent
les chiffres ci-dessous.
Vbici l'origine de nos importations
Indes anglaises 37 ?o
Indochine -1 ",:
Chine .,.,.,.,. I ";,
Chine -i
Autres pays .,.,.,. -1 "o
Ainsi, nous demandons seulement à notre
belle colonie d'Extrême-Orient le cinquième
de notre consommation, soit en chiffres
ronds 300 tonnes.
Si l'on examine de plus près 'la double
question de la production et du commerce
du thé de l'Indochine française, on cons-
tate que Cfne-ci exporte environ qoo tonnes
dont 750 à destination de la France et de
ses colonies, qu'elle importe environ 1.500
tonnes de thé en provenance de Hong-Kong.
pour sa propre consommation.
Si l'on additionne les besoins de la Fiance
et de ses colonies (1.800 tonnes), ceux de
notre Afrique du Nord en développement
constant (3.500 tonnes), et ceux de l'Indo-
chine elle-même (2.000 tonnes 1, on arrive à
un total de 7.300 tonnes. C'est le chiffre que
raisonnablement cette colonie devrait pro-
duire.
el. -
Tu te rends compte.
VOLEURS DE SAC ET DE CORDE
Voici une importante nouvelle, que je n'em-
presse de faire connaître aux milliers de petits
et gros porteurs ruinés de valeurs coloniales mi-
nières et caoutchoutières de Donogoo, et qui
ont vu fondre leur précieux saint-frusquin dans
les Affaires de M. Octave Homberg-Robert
Macaire et Cie.
Nous ne pouvons pas accorder moins d'un
bas de colonne à cette information sensation-
nelle qui a tenu les flamboyantes manchettes
des grands journaux américains. 0 vous qui
pleurez le magot subtilisé par les Serge de Lenz
de la finance, lisez et vous serez consolés :
Lorsque la Bank of Tanipa ferma ses gui-
chets, en 1911, nombreux furent les déposants
qui crurent avoir perdu irrémédiablement leur
argent. Or, aujourd' hui, vingt ans après, M.
J.-A. Griffin, qui fut chargé de la liquidation
judicioire, est en mesure d'annoncer, dans son
rapport final, que tous les déposants ont été
remboursés de la totalité de leurs avoirs et ont
touché, en outre, un intérêt complémentaire de
8 "o.une fois toutes les dettes amorties, il res-
tait un solde de 3.095 dollars qui a été versé au
Trésor de l'Etat de Floride.
Puisse le cœur des souscripteurs désargentés
se raccrocher à ce faible espoir « vert liseré »
(c'est la Revue des mariages désespérés).
Octave Homber g-Robert-Macaiie et Cie
gorgé de Légion d'honneur, de Conseils d'Ad-
ministration, 'consacré « Grand Animateur Co-
lonial » ne peut pas faire moins que la Bank of
Tanipa.
Le tout est de savoir tenir ; avis à MM. les
porteurs de vignettes dévalorisées.
Dinah.
LE VOYAGE
DE M. PAUL REYNAUD
A TRAVERS L'ANNAM
(De notre envoyé spécial.)
Auties temps, autres lieux. Délaissant lai
Cochinchine, ses rizières et les doléances de
ses habitants, doléances -ur lesquelles j<- intï
uis suffisamment étendu, M. P. Reynaud
vient de traverser rapidement l'Annain dan1»
toute '-a longueur.
Dans toute sa longueur. Comment parler
autrement quand il s'agit de ce pays dont on
oublie trop parfois qu'il n'est constitué que
par une mince bande de terre qui s'étend sur
près d'un millier de kilomètres du Sud au
Nord entre 'la montagne et la mer.
Cette impression de pays démesurément
allongé aura vraisemblablement, en premier
lieu, frappé le ministre. Cette structuie phy-
sique explique bien des choses. A considé-
rer, en effet, l'Union indochinoise dans son
ensemble, elle démontre mieux que tous les
raisonnements combien est importante la
distance qui sépaie la COI hindtitlt' du
Tonkin et pourquoi les différences sont en
< ore si grandes entre les deux 'outrées
A t onsidércr l'Annam seul, sont mises
ipso facto en relief les difficultés qu'il y a
a gouverner et à administrer ce pays si di-
vers de Phanthièt à Thanh-hoa » t où il fau-
drait jouir d'un véritable ùou d'ubiquité
ainsi s'explique de soi-même pourquoi le
communisme a pu mordre telle ou telle ré-
gion et non pas telle autre; ainsi s'explique
également pourquoi et comment la Cour de
Il ué, isolée au milieu du pays, ne jouit pl u
que du prestige du passé, pour ne pas dire
davantage.
Ces réflexions, le ministre des Colonies
n'aura donc pu faire autrement que s'y li-
vrer, durant les longues heures qu'il a pas-
sées sur la Kouto Mandarine, tantôt en
compagnie du Gouverneur Général ou du
Résident Supérieur M. Chàtel, de M. Gaston
Joseph, ou de quelque chef de service.
Du Langbian à Vinh
Le trajet avait été- prévu cependant de la
manière la plus agréable : descendu du Pla-
teau du Langbian et après un sé jour (lt.
vingt-ejuatre heures à Dalat, M. Reynaud
avait inspecté au passage quelques planta-
tions ; c'est à Phanrang qu'i'l retrouva la
côte pour aller coucher à Nhatrang les au.
;res principales étapes turent Quinhon,
^uangghai, Tourane, Hué, Hatinh et Viah,
fusqu'au moment ou. de Thanh-Hoa, un train
spécial emporta le minivers Hanoi. Sans
doute, le minisiv- admuri-t U au pa>- i.:rt er-
tains paysages mais ce qui l'iiuéres;-a irr~
tainement le plus fut l .i-pec; général des
provinces. Je ni sais quels ordres a\ ait
donnés à ce su i-t M. Chàtel toujours est-
il que. d'une province l'autre, >t suivant,
les Résident w ur. <"Iiangea.it imi'nédi;U-.:ir:eiu
d' a'llure. Le '(^i..tng hai p'.lîlt .- r-. présenter
normalement; le Hatinl- eini» 'd,. de popu-
lation; le très actif Resuleu' ,
clans le Xghé-an mit, au contiaire, suii r-
gueil i ne rien laisser caché au ministre et
une randonnée d'une centaine de kilomètres
dans la vallée du Song-Ca, au milieu d'une
région qui tut profondément troublée, dé-
voila t'ab-'due détresse des habhants.
Le dispositif de sécurité
Le seul trait d'union entre ces différentes
provinces était constitué par la 'ligne ininter-
rompue de petits postes et de patrouilles de
tirailleur- tonkinois uu de miliciens annami-
tes que le ministre inspecta .1.1 passade. A
cet ,:gard. le -ervice de sécui.té fonctionna
parfaitement.
Kn eût il été- besoi# ? Oui. -i j»; m'en ré-
(y(. i,et i tt-, Ille i'il i
fère à de petites confidences que j'ai reçues
et dorit je ne sais pas si les journalistes mé-
tropolitain- qui accompagnaient le ministre
-ouftil'runt mot. En tout cas, dans 'le Hatinli
notamment, moins éprouvé cependant que le
Xghé-An. et peut-être d'ailleuis à i au>e de
t('ia, de- distiibutions de tract abondantes
avaient été signalées le matin même du pas-
sage du ministre, en même temps que l'a p-
parition sur l'horizon de petits drapeaux
îouges immédiatement -aisi-, an:; parler
parait-il de certaines défections imprévues.
F.st-ce à dire qu'il faille de nouveau crain-
dre quelque nouvelle et immédiate surprise
dans ce pavs ? La chose parait peu probable
pari e que. tout de même, depuis quelques
moi", h iluation morale du Hatinh s'est
-en-iblement améliorée. M n'importe que de
lester vigilants en laissant agir l'action apai-
sante du temps.
Quant au Xghé-An, je 'croi s l'avoir fait
comprendre plus haut, cest une autre his-
toire là, notre action, efficace maintenant,
doit se borner à empêcher de moutir de
laim de- populations spe« traies en proie :\
la famine e? à hâter la meilleuie mise en
valeur du pay-, afin d'empêcher l'atroce re-
tour d'une misèie telle quelle n'e-t même
plu- mauva ise, conseillère ̃ habitants
-ont san- foi. i"-
La Cour de Hue : son atmosphère
Mai- je dois m'exi user de mette* iais-é
entraîner par 111011 sujet, au point, défiant la
ihronolo^ie, de vous avoir pat lé du Nord-
Annani, avant d'avoir relaté plus longue,
ment l'atmosphère, de la Cour de HUo,
Avant, en effet, de gagner Vinh, le mi
ni-tre et -a -mte avait passé deux \,kin('\
journée- à Hué- où ils arrivèrent par un
:-pi,'ndid,' ¡)h'il euH' ha nt ur 'a l'iaine de*
Tombe a ux.
Comment 11e pas êtie piis le charnm
de lluér A ma connaissance, personne dans
lit
grande affabilité du Résident Supérieur Chà-
tel qui. à tous points i-le Nue, t décidément
a la manière »>, v tut encore pour davantage
que de. 1 iiutunif.
Je ne sais, pour ma p.ut, '.I.I endroit où
1 t fanwux 1'; entre ¡: nç,li.., et indigène*,
qui n'existe malheureusement que trop en
dépit de la rhétorique officielle, soit si peu
large et "i peu profond. C< la tient san-
doute ii cette atmosphère de v ase clos >
laquelle je faisais al'iuMoii plus haut, qui <.1-
ractén-e M bien la ville et ses environs.
Tout le monde, i\ Hué, descend ou i mit
de-cendi e de la famnle impéi iale ; la ho-e
n'e't pa- \iaie -.ni- doute, m;-.;- Il faut G i r il
JOURNAL JNjOTIOIEN
Rédaction & Administration :
m, ln m min-TMMr
PARIS (181)
TtLÉPH. 1 LOUVME tW M
- RICHELIEU 87."
Les Annales Coloniales
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Di oelte-rrtu R. Fort cbjtlreu R : Maretl RUEDEL
Tou. les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLUNIALKS.
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Pathologie et thérapeutique exotique
¡:a.e.. (
Il y a un siècle, nos connaissances sur
l'étiologie des maladies exotiques étaient
des plus vagues et le médecin pouvait dif-
ficilement se reconnaître dans l'obscurité
des lièvres dites climatiques des pays
chauds.
C'était l'époque où le professeur de
l'Ecole de Médecim navale de Brest, le
docteur Mathé, pouvait dire aux jeunes
médecins partant pour les colonies : < Là-
bas, sur les rives empestées de l'Atlantique,
vous rencontrerez le redoutable sphinx de la
malaria, pernicieux Protée, le fantôme déli-
rant du typhus, le spectre livide et glacé
du choléra, le masaue iaune du vomito
negro; défiez-vous, de la terre et des eal
s'exhale un souffle empoisonné. »
Aujourd'hui, aux jeunes médecins qui s'en
vont dans les colonies d'outre-mer, on dit:
« Partez sans crainte, mais continuez à corn.
battre les anophèles, redoutables propaga-
teurs de l'hématozoaire du paludisme, lut-
tez sans merci contre les stegomya qui por-
tent le virus amaril, détruisez les poux res-
ponsables de la transmission du virus dit
typhus exanthématique et du spirochèt?
d'Obermeier, exterminez les puces qui hé-
bergent et véhiculent le bacille de la peste,
méfiez-vous de la mouche tsé-tsé qui 'ou:;
inocule par sa piqûre le trypanosome df ':1
maladie du sommeil. 8
On sait maintenant que l'hématocaire de
Laveran, cause du paludisme, est transmis
par l'anophèle. Le moustique vecteur n'est
pas spontanément infecté. Il doit prendre
les germes en piquant un paludéen. Dans
son estomac se produit la fécondation de,
éléments sexués du Darasite.
Autrefois, très répandu en France, pé-
cialement dans les contrées marécageuses,
plus répandu encore en Algérie lorsque nes
troupes en firent la conquête, le paludisme
en a disparu de partout de 1880 à 1890,
par suite de l'éducation de la population qui
va au-devant du remède au lieu de le fuir
Le développement du bien-être et de l'hy-
giène a assuré la stabulation des animaux
de ferme qui attirent les anophèles et les
écarte de l'homme. Bien que ces moustiques
puissent permettre le développement du pa-
rasite, seules, pratiquement, les espèces fra-
giles l'hébergent parce qu'elles cherchent
un abri dans les maisons, au contact de
leurs habitants. Le paludisme est pour cptt.
raison une maladie domiciliaire. On a
observé que les insectes hibernants, d'autre
part, piquent pendant l'hiver et transmet-
tent ainsi une infection qui n'appara'tra
qu'au printemps.
De toutes les méthodes employées pour la
prophylaxie, la meilleure, la plus sûre, est
celle qui consiste à soigner les malades parce
qu'elle enseigne aux populations que le pa-
ludisme est curable.
La quinine, si précieuse, n'est cependant
pas un remède parfait. Elle permet les réci-
dives. Aussi a-t-on cherché depuis quelque
temps un remède plus efficace encore que
la quinine. Deux remèdes sont déjà l'objet
d'enquêtes expérimentales, la plamoquinine
et le 710 Fourneau qui se sont montrés
actifs, mais ne paraissent pas encore avoir
résolu le problème d'une cure définitive à
l'abri de toute récidive.
Si, enfin, l'hématozoaire de Laveran est
responsable du plus grand nombre des fiè-
vres des pays chauds, il n'est pas le seut
agent à les provoquer. A côté de lui, il
existe d'autres parasites, notamment les spi-
rochètes des fièvres récurrentes transmises
par les poux et les tiques. On se rappelle
l'épidémie meurtrière de fièvre récurrente à
poux, qui sévit en Afrique équatoriale, ét
a causé des milliers de décès il y a quelques
années.
Nos médecins coloniaux qui, aujourd'hui,
reçoivent avant de partir une éducation mé-
dicale spéciale, ont un rôle de premier
plan à accomplir aux colonies. C'est la rai-
son pour lequelle ils doivent être bien choi-
sis, bien payés et considérés, dans notre
empire d'outre-mer, non pas comme des
fonctionnaires de seconde zone, mais comme
des agents auxquels les gouverneurs doivent
donner une autorité personnelle et une indé-
pendance relative dans l'exercice de leurs
fonctions.
Ch. Detnerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires Etrangères.
Genève et l'esclavage
Au cours de sa 128 session, l'assemblée de
la Société des Nations a déposé une résolu-
tion priant le Conseil de nommer pour un
an un comité restreint d'experts chargé
d'examiner la documentation sur l'esclavage
fournie ou transmise par les gouvernements
depuis la signature de la convention de
1926.
Faisant suite à cette résolution de l'as-
semblée, le Conseil a, de son côté, décidé de
procéder au cours de sa session de janvier
1033 à la constitution du comité dont s'agit.
-- Il a prié son rapporteur, le représentant de
la Grande-Bretagne, de lui soumettre toutes
suggestions utiles à cet effet.
Le comité devra examiner les documents
qui lui seront soumis et à leur lumière pré-
senter un rapport sur la question de savoir
dans quelle mesure la convention de 1926 a
pu être exécutée ainsi que sur 'les obstacles
qui pourraient s'opposer à la réalisation de
nouveaux progrès dans ce sens. Le comité
devra dire enfin s'il est désirable d'apporter
des modifications aux rouages dont dispose
actuellement la Société des Nations.
-affl
La conférence de l'opium
est terminée
11
La conférence qui avait été réunie par la
Société des nations à Bangkok (Siam) pour
l'examen de la question de l'opiwn à fumer en
Extrême-Orient, est terminée ainsi que nous
l'avons déjà annoncé.
Cette conférence avait été convoquée par dé-
cision du conseil de la Société des nations, en
vertu de l' article 12 de l'accord intervenu à la
première conférence de Genève en 1925 (spé-
cialement consacrée a la question de I opium à
fumer en Extrême-Orient).
A la conférence de Bangkok ont pris part
les délégations des pays suivants : Empire bri-
tannique, France, Inde, Japon, Pays-Bas, Por-
tugal, Siam. Les Etats-Unis d'Amérique
avaient envoyé un observateur.
La conférence avait pour base de ses travaux
le rapport de la commission d'enquête sur le
contrôle de l'ppuim à fumer en Extrême-Orient.
Départ du Dr Archambeand
Notre ami, M. le Docteur Augustin Ar-
< hambeaud, ancien député de la Réunion,
maire de Saint-Pierre et vice président du
Conseil général, s'embarque 'le 4 de ce mois
pour son petit pays natal où l'attendent de
nombreux amis.
Pendant sa présence en France, le doc-
teur Archambeaud s'est utilement occupé du
port de Saint-Pierre auprès dit département
des colonies.
Nous lui souhaitons un bon voyage.
CDftMA COLONIAL
.tl
« Le Viking »
Le I iking, documentaire sur la pêche à
Terre-Neuve, passera bientôt sur l'écran;
nous verrons, au cours d'une action drama-
tique, cent cinquante chasseurs de phoques
accomplir les plus invraisemblables proues-
ses.
A Marseille, on se dispute 1
M. Paul Reynaud
.t.
C'est jeudi à 13 heures, nue M. Paul
Reynaud est attendu à Marseille où deux
groupements coloniaux se disputent l'hon-
neur de l'avoir pour hôte.
Le Syndicat de la presse coloniale mar.
seillaise, que préside notre confrère Gustave
Saroul, a organisé un déjeuner auquel ont
été conviés préfet, général commandant le
1 50 corps, maire de Marseille, chef du ser-
vice colonial, etc. La ligne nationale d'ex-
portât ion française, que dirige M. Maurice
Huet a, de son côté, préparé pour le même
jour et 'la même heure, une réception, sui-
vie d'un déjeuner, qui doit réunir autour du
ministre les autorités civiles et militaires
des Bouches-du-Rhône.
- - - -
A laquelle (les deux manifestations M.
Paul-Reynaud donnera-t-il la préférence ?
C'est la question que se posent anxieuse-
ment les bons marseillais. En attendant,
les « autorités » qui ont reçu la double in-
vitation, ne savent comment y répondre.
-–
Des députés
pour la Nouvelle-Calédonie
et Madagascar
La Commission du suffrage universel de la
Chambre a, comme l'on sait, chargé une sous-
commission, présidée par M. Jean Peyra, d'éta-
blir le tableau des circonscriptions qui doit être
incorporé à la loi électorale, après avoir en-
tendu tous les intéressés.
Cette sous-commission s'est réunie, le 26,
à 15 heures 45, pour entendre M. Auguste
Brunet au sujet de l'élargissement de la re-
présentation coloniale pour l'attribution d'un
siège législatif à la Nouvelle-Calédonie et
d'une représentation aux citoyens français de
Madagascar.
M. Henri Lorin, député de la Gironde, est
chargé de rapporter cette question devant la
Commission plénière.
La sous-commission a également entendu M.
Gratien Candace au sujet d'une modification à
apporter à la division actuelle de la Guadelou-
pe des circonscriptions.
-0610
Nouvelles parlementaires
84.6
Un projet de toi déposé sur le bureau de
la Chambre Institue une taxe frappant à des
taux différents les objets ou produits impor.
tés en France, bruts, semi-ouvrés, ou finis.
Dans une démarche commune auprès de
M. Malvy, président de 'la Commission des
Finances et de M. Lucien Lamoureux, rap-
porteur général, MM. Candace, Auguste
Brunet et Graëve ont fait préciser que le re-
lèvement envisagé de la taxe à l'importation
ne concernait pas les produits coloniaux,
déjà soumis à des droits de sortie destinés à
alimenter les budgets locaux placés par la
loi du 13 avril 1900 sous le régime de l'au-
tonomie.
D'autre part, la Commission des douanes
a fait sien le point de vue des représentants
des colonies et elle a décidé de soutenir un
amendement ainsi conçu :
« Seront toutefois exonérés des majora-
tions prévues par le présent article les im-
portations en provenance de l'Algérie, des
colonies, pays de protectorat et sous man-
dat.
AU TOGO
»♦«
L'aménagement de Lomé
̃ ̃ Ml »
E dernier magazine
du T 0 g o-Came-
roun nous apprend
comment l'aspect
de la planète se
transforme.
D' i c i quelques
années, par la seu-
le application des
nouveaux a r rêtès,
il ne subsistera
pas grand'chose de la primitive ville de
Lomé.
Du reste, il y a là tout un programme
psychologique car, en changeant Vambiance
des lieux, par le jeu certain d'un mimétisme
humain, la mentalité indigène se mettra
forcément à l'unisson de l'urbanisme mo-
derne, si réfractaire soit-clle, de prime
abord, aux méthodes modernes.
Et peut-être est-ce là un assez. lent mais
Plus infaillible moyen de civilisation.
Au lieu d'agir directement, rapidement,
sur la manière d'être de peuplades attar-
dées, ce qui est toujours dangereux, car il
manque l étape d1 acclimatation, nous lais-
sons les esprits réagir dans le nouveau mi-
lieu créé.
A ce point de vue les exécuteurs des Tra-
vaux Publics, dans toutes les branches, sont
les actifs explorateurs de la mentalité indi-
gène. Avec lenteur, avec constance, ils défri-
chent, non sans peine, ces frémissantes fo-
rêts vierges.
C'est ainsi que, par arrêté 'du 16 mat
1931, les constructions de Tomé, de toute
nature, devront être édifiées en matériaux
durables, briques cuites, pierres, chaux,
ciment, fer. Les tôles ne seront admises que
pour les toitures. Les anciens bâtiments
construits en « matériaux de fortune i, de-
vront être démolis dans un délai qui, dans
aucun cas, ne saurait excéder dix années.
La démolition des bâtiments indésirables,
pour raison d'hygiène ou d'urbanisme,
pourra être prescrite à tout moment avec ou
sans indemnité, par arrêté du commissaire
de la République, sur la proposition du
commandant de cercle. Puis, tout un pro-
gramme est prévu pour les constructions h
élever sur Vavenue des Allies et la place
des Fêtes.
Les clôtures de façade sur la voie publi-
que seront rigoureusement alignées sur la
ligne des bornes. Elles pourront être en ma-
çonnerie, fer forgé, bois découpé, fonte, ou
à défaut par des haies -,ives, uniformément
taillées à 1 m. 50 de hauteur et faites de
plantes serrées, hibiscus, bougainvilliers,
cratons. -
Enfiii, les matertaux incombustibles sont
seuls admis pour la couverture des immeu-
bles de toute nature.
Aucun permis de construire non conforme
aux précédentes dispositions ne sera plus
accordé. Et les infractions seront réprimées
par des peines de simple police ou les Jallc.
tions de Vindigénat, etc.
Evidemment, j'entends déjà les regrets
des soi-disant amateurs de couleur locale.!.
A ceux-là je répondrai en citant l'exem-
ple de nos vieilles Antilles, dont l'exotisme
caraïbe fut plusieurs fois dévasté, non par
de prudents arrêtés d'urbanisme, mais par
des incendies effroyables, qui coûtèrent la
vie à de nombreux habitants et qui furent
provoqués par l'existence dans les villes de
nombreuses cases trop bons combustibles.
Sans compter les meurtrières épidémies ql/t
dépeuplent les agglomérations non réglemcn-
tées.
Enfin, n oublions pas les enthousiasmes
descriptifs des littérateurs - explorateurs
pour ces colonies anglaises découpées en sa-
vants parterres et sur quoi régnent des chefs
d'hygiène inexorables. Nous ne pouvons
qu'applaudir de toutes nos forces humaines
aux heureuses transformations en voie de
réalisation au Togo.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Yice-Prtsîdenl de la Commission
des Douanes.
-–– 44*.
Les obsèques de M. Guist'hau
Les obsèques de M. Gabriel Guist'hau ont
été célébrées à Nantes hier à 14 h. 30.
Issu d'une famille de marins d'origine ven-
déenne, qui avait quitté la métropole pour
l'île Bourbon au dix-huiticme siècle, M.
Guist'hau était né à Saint-Pierre de la Réu-
nion en 1863. Orphelin très jeune, il vint en
France à Nantes seul, sans aucune fortune,
pour étudier 'le Droit. C'est dans cette ville
qu'il se lia d'une amitié sur laquelle ne pas-
sa jamais le moindre nuage, avec M. Aris-
tide Briand lui-même jeune avocat a Saint-
Nazaire.
Elu maire de Nantes en 1908, représentant
de la Loire-Inférieure à la Chambre pendant
quatorze ans, M. Guist'hau fut appelé en
1919, à la présidence de la Commission des
Colonies.
D'innombrables couronnes avaient été en-
voyées de Paris ; on remarquait celle de
M. Briand et celle de la colonie de La Réu-
nion.
Le président de la République s'était fait
représenter par le Préfet de la Loire-Infé-
rieure.
Suivant la volonté du défunt, aucun dis-
cours n'a été prononcé.
LInE EN SECONDE PAC,F :
A la Chambre.
Le retour d'Indochine de \1. Paul lVy-
nnud.
L'Aviat'on coloniale.
A l'Académie des Sciences
Attribution de prix
L'Académie a décerné les prix et subven-
tiom que voici : 15.000 francs au service de
météorologie coloniale ; 5.000 fr. à la Faune
des colonies françaises.
A l'Académie des Beaux-Arts
6-
Election
L'élection du successeur de Deglane, dans
la section d'architecture, a eu lieu samedi,.
à l'Académie des Beaux-Arts, avec une fa-
cilité que l'on n'attendait point vu le nom-
bre des candidats.
Au deuxième tour de scrutin, M. Paul Bi-
got a été élu par 19 suffrages sur 35.
De Vincennes à Cannes
l' »
Le Pavillon du Laos change de climat
Le Pavillon du Laos vient d'être acquis
par le baron de Beaulieu de Grouard qui a
l'intention de le réédifier à Cannes et de
'l'habiter. -
M. Lucien Saint à Tadla
< a <
Le résident général, accompagné du géné-
ral Noguès, s'est rendu à Tadla, où il sé-
journera 48 heures, pour étudier sur place
diverses questions économiques et militaires.
-
L'antenne coloniale
La musique adoucira-t-elle les mœurs
entre locataires et propriétaires
On annonce prochainement la construction,
a Casablanca, d'un building de vingt étages
qui coûteiait environ 70 millions de francs
et dans lequel la T.S. F. pourrait être" dis-
tribuée » à tous les locataires.
Notre action au Maroc
Nos positions s'organisent
Sur 'la vaste étendue du terrain conquis
par leur brillante avance des 18 et 19 no-
vembre, dans les vallées du Ghcris, du To-
dra et jusqu'à la lisière du Ferkla, nos trou-
pes, en train de s'organiser, construisent des
petits postes, des pistes et des routes autocy-
clables, dont le réseau rendra effectif et re-
lativement aisé l'exercice de notre surveil-
lance.
De part et d'autre du djebel Akka, les
ksours qui n'avaient pas fait leur soumission
affirment leurs bonnes intentions et accueil-
lent avec sympathie notre entrée en posses-
s ion.
Le port d'Agadir
A la Commission de conciliation
La commission de conciliation, créée à la
suite de l' ouverture du port d'Agadir, par M.
Lucien Saint, dans le but de liquider la situa-
tion immobilière très compliquée dans cette
ville, vient d'obtenir de tous les intéressés,
l'acceptation d'une procédure d'arbitrage et a
décidé de commencer à convoquer ces derniers
pour la conciliation avant le 20 décembre.
-
Nomination de trésorier-payeur
général de l'A. 0. F.
-160
M. Poesson, trésorier-payeur du Sénégal et
de la Mauritanie est nommé trésorier-payeur
général de l'A. O. F., à Dakar, en remplace-
ment de M. Gervais, décédé.
La suite du mouvement paraîtra ultérieure-
ment.
Epilogue judiciaire de l'accident
mortel de M. Terrasson de Fougères
Le 28 avril dernier, M. Terrasson de Fou-
gères, gouverneur du Soudan, qui se rendait en
automobile à Paris, entra en collision, près de
la gare de Fleuryville, avec un camion qui
s'engageait sur la route nationale. Grièvement
blessé, M. Terrasson de Fougères succombait
quelques jours plus tard à 1 hôpital de Mâcon.
Sa veuve réclamait 900.000 francs de dom-
mages-intérêts.
Sur cette demande, le tribunal jugeant qu 'il
y avait eu faute partagée dans la proportion du
tiers pour le conducteur du camion, M. Terras-
son de Fougères roulant à trop vive allure aux
abords d'un croisement, a condamné le conduc-
teur du camion, M. Charvet, à 15 jours de
prison avec sursis. Il devra en ctutre verser
320.000 francs de domages-intérêts à Mme
Terrasson de Fougères.
- .1..--
Le marché polonais
et les colonies
-.-
Au moment où, par suite du mouvement gé-
néral qui tend à élever les droits de douane et
à fermer ainsi maints débouchés, nos exporta-
teurs coloniaux se demandent où exporter leurs
produits, le marché polonais offre un intérêt
très réel. D'une étude des statistiques du mi-
nistère du commerce de Varsovie, il ressort
que. par exemple, en 1930. il est entré en
Pologne 135 milliers d.; quintaux de dattes ve.
nant de notre Afrique du Nord contre 300 mil-
liers de quintaux de provenance italienne.
Jubilé d'un prêtre indigène
au Tonkin
«♦»
Le doyen des prêtres indigènes de Hanoi, le
R. P. Paul Diên, a jeté le 50 anniversaire
de son ordination sacerdotale. Les cérémonies
étaient présidées par S. Exc. Mgr Gendreau,
vicaire apostolique, à Cong-Xa, la paroisse
dont le P. Diên est curé depuis plus de 40 ans.
Cinq missionnaires, 26 prêtres indigènes, une
quarantaine de catéchistes et plusieurs milliers
de fidèles avaient tenu à venir témoigner au vé-
nérable jubilaire F affection que sa bonté, son
zèle et sa grande piété lui ont bien méritée.
Au cours de sa longue carrière sacerdotale,
le P. Diên a formé de nombreux catéchistes, et
il est tier, (et il a raison), d'avoir préparé sept
prêtres indigènes. Il a 87 ans. mais il exerce
encore toutes les fonctions du Saint-Ministère.
Il ne craint pas de monter à cheval pour aller
visiter les malades. Le jour de ses noces d'or,
il a chanté la Messe et donné d'une voix bien
timbrée, encore que très émue, la bénédiction
papale, dont le Saint-Père avait bien voulu lui
accorder le privilège. Le P. Diên a reçu du
Souverain Pontife sa photographie, avec un au-
tographe, et il y Voit le plus beau des présents
qui lui ont été faits pour son jubilé
Agence Fides.
Un congrès eucharistique
au Tonkin
1
Le premier Congrès Eucharistique du Ton-
kin eut lieu à Phat-Diem, le 29 avril 1928. Le
deuxième s'est tenu le mois dernier à Hanoi, et
comporta toutes les cérémonies, réunions,
conférences, et instructions d'usage en pareille
circonstance. Il se clôtura par une procession
solennelle dans les rues de la capitale tonki-
noise, de la cathédrale à la nouvelle église des
Martyrs, soit un parcours de deux kilomètres.
Cette grande manifestation religieuse est appe-
lée à augmenter chez les catholiques le culte,
déjà si en honneur parmi eux de la Sainte Eu-
charistie. Elle ne tmanqua pas non plus de pro-
duire une profonde impression sur la popula-
tion païenne, beaucoup plus indifférente qu' hos-
tile et qui s'intéresse beaucoup chaque armée
aux processions de la Fête-Dieu.
Agence Fides.
-000.
La production du thé indochinois
et sa consommation en France
1.1
Notre commerce gênerai, qui. pour le thé
comporte une bonne partie de travait, mar-
que depuis la guerre une progression dans
nos importations de thé comme l'indiquent
les chiffres ci-dessous.
Vbici l'origine de nos importations
Indes anglaises 37 ?o
Indochine -1 ",:
Chine .,.,.,.,. I ";,
Chine -i
Autres pays .,.,.,. -1 "o
Ainsi, nous demandons seulement à notre
belle colonie d'Extrême-Orient le cinquième
de notre consommation, soit en chiffres
ronds 300 tonnes.
Si l'on examine de plus près 'la double
question de la production et du commerce
du thé de l'Indochine française, on cons-
tate que Cfne-ci exporte environ qoo tonnes
dont 750 à destination de la France et de
ses colonies, qu'elle importe environ 1.500
tonnes de thé en provenance de Hong-Kong.
pour sa propre consommation.
Si l'on additionne les besoins de la Fiance
et de ses colonies (1.800 tonnes), ceux de
notre Afrique du Nord en développement
constant (3.500 tonnes), et ceux de l'Indo-
chine elle-même (2.000 tonnes 1, on arrive à
un total de 7.300 tonnes. C'est le chiffre que
raisonnablement cette colonie devrait pro-
duire.
el. -
Tu te rends compte.
VOLEURS DE SAC ET DE CORDE
Voici une importante nouvelle, que je n'em-
presse de faire connaître aux milliers de petits
et gros porteurs ruinés de valeurs coloniales mi-
nières et caoutchoutières de Donogoo, et qui
ont vu fondre leur précieux saint-frusquin dans
les Affaires de M. Octave Homberg-Robert
Macaire et Cie.
Nous ne pouvons pas accorder moins d'un
bas de colonne à cette information sensation-
nelle qui a tenu les flamboyantes manchettes
des grands journaux américains. 0 vous qui
pleurez le magot subtilisé par les Serge de Lenz
de la finance, lisez et vous serez consolés :
Lorsque la Bank of Tanipa ferma ses gui-
chets, en 1911, nombreux furent les déposants
qui crurent avoir perdu irrémédiablement leur
argent. Or, aujourd' hui, vingt ans après, M.
J.-A. Griffin, qui fut chargé de la liquidation
judicioire, est en mesure d'annoncer, dans son
rapport final, que tous les déposants ont été
remboursés de la totalité de leurs avoirs et ont
touché, en outre, un intérêt complémentaire de
8 "o.une fois toutes les dettes amorties, il res-
tait un solde de 3.095 dollars qui a été versé au
Trésor de l'Etat de Floride.
Puisse le cœur des souscripteurs désargentés
se raccrocher à ce faible espoir « vert liseré »
(c'est la Revue des mariages désespérés).
Octave Homber g-Robert-Macaiie et Cie
gorgé de Légion d'honneur, de Conseils d'Ad-
ministration, 'consacré « Grand Animateur Co-
lonial » ne peut pas faire moins que la Bank of
Tanipa.
Le tout est de savoir tenir ; avis à MM. les
porteurs de vignettes dévalorisées.
Dinah.
LE VOYAGE
DE M. PAUL REYNAUD
A TRAVERS L'ANNAM
(De notre envoyé spécial.)
Auties temps, autres lieux. Délaissant lai
Cochinchine, ses rizières et les doléances de
ses habitants, doléances -ur lesquelles j<- intï
uis suffisamment étendu, M. P. Reynaud
vient de traverser rapidement l'Annain dan1»
toute '-a longueur.
Dans toute sa longueur. Comment parler
autrement quand il s'agit de ce pays dont on
oublie trop parfois qu'il n'est constitué que
par une mince bande de terre qui s'étend sur
près d'un millier de kilomètres du Sud au
Nord entre 'la montagne et la mer.
Cette impression de pays démesurément
allongé aura vraisemblablement, en premier
lieu, frappé le ministre. Cette structuie phy-
sique explique bien des choses. A considé-
rer, en effet, l'Union indochinoise dans son
ensemble, elle démontre mieux que tous les
raisonnements combien est importante la
distance qui sépaie la COI hindtitlt' du
Tonkin et pourquoi les différences sont en
< ore si grandes entre les deux 'outrées
A t onsidércr l'Annam seul, sont mises
ipso facto en relief les difficultés qu'il y a
a gouverner et à administrer ce pays si di-
vers de Phanthièt à Thanh-hoa » t où il fau-
drait jouir d'un véritable ùou d'ubiquité
ainsi s'explique de soi-même pourquoi le
communisme a pu mordre telle ou telle ré-
gion et non pas telle autre; ainsi s'explique
également pourquoi et comment la Cour de
Il ué, isolée au milieu du pays, ne jouit pl u
que du prestige du passé, pour ne pas dire
davantage.
Ces réflexions, le ministre des Colonies
n'aura donc pu faire autrement que s'y li-
vrer, durant les longues heures qu'il a pas-
sées sur la Kouto Mandarine, tantôt en
compagnie du Gouverneur Général ou du
Résident Supérieur M. Chàtel, de M. Gaston
Joseph, ou de quelque chef de service.
Du Langbian à Vinh
Le trajet avait été- prévu cependant de la
manière la plus agréable : descendu du Pla-
teau du Langbian et après un sé jour (lt.
vingt-ejuatre heures à Dalat, M. Reynaud
avait inspecté au passage quelques planta-
tions ; c'est à Phanrang qu'i'l retrouva la
côte pour aller coucher à Nhatrang les au.
;res principales étapes turent Quinhon,
^uangghai, Tourane, Hué, Hatinh et Viah,
fusqu'au moment ou. de Thanh-Hoa, un train
spécial emporta le minivers Hanoi. Sans
doute, le minisiv- admuri-t U au pa>- i.:rt er-
tains paysages mais ce qui l'iiuéres;-a irr~
tainement le plus fut l .i-pec; général des
provinces. Je ni sais quels ordres a\ ait
donnés à ce su i-t M. Chàtel toujours est-
il que. d'une province l'autre, >t suivant,
les Résident w ur. <"Iiangea.it imi'nédi;U-.:ir:eiu
d' a'llure. Le '(^i..tng hai p'.lîlt .- r-. présenter
normalement; le Hatinl- eini» 'd,. de popu-
lation; le très actif Resuleu' ,
clans le Xghé-an mit, au contiaire, suii r-
gueil i ne rien laisser caché au ministre et
une randonnée d'une centaine de kilomètres
dans la vallée du Song-Ca, au milieu d'une
région qui tut profondément troublée, dé-
voila t'ab-'due détresse des habhants.
Le dispositif de sécurité
Le seul trait d'union entre ces différentes
provinces était constitué par la 'ligne ininter-
rompue de petits postes et de patrouilles de
tirailleur- tonkinois uu de miliciens annami-
tes que le ministre inspecta .1.1 passade. A
cet ,:gard. le -ervice de sécui.té fonctionna
parfaitement.
Kn eût il été- besoi# ? Oui. -i j»; m'en ré-
(y(. i,et i tt-, Ille i'il i
fère à de petites confidences que j'ai reçues
et dorit je ne sais pas si les journalistes mé-
tropolitain- qui accompagnaient le ministre
-ouftil'runt mot. En tout cas, dans 'le Hatinli
notamment, moins éprouvé cependant que le
Xghé-An. et peut-être d'ailleuis à i au>e de
t('ia, de- distiibutions de tract abondantes
avaient été signalées le matin même du pas-
sage du ministre, en même temps que l'a p-
parition sur l'horizon de petits drapeaux
îouges immédiatement -aisi-, an:; parler
parait-il de certaines défections imprévues.
F.st-ce à dire qu'il faille de nouveau crain-
dre quelque nouvelle et immédiate surprise
dans ce pavs ? La chose parait peu probable
pari e que. tout de même, depuis quelques
moi", h iluation morale du Hatinh s'est
-en-iblement améliorée. M n'importe que de
lester vigilants en laissant agir l'action apai-
sante du temps.
Quant au Xghé-An, je 'croi s l'avoir fait
comprendre plus haut, cest une autre his-
toire là, notre action, efficace maintenant,
doit se borner à empêcher de moutir de
laim de- populations spe« traies en proie :\
la famine e? à hâter la meilleuie mise en
valeur du pay-, afin d'empêcher l'atroce re-
tour d'une misèie telle quelle n'e-t même
plu- mauva ise, conseillère ̃ habitants
-ont san- foi. i"-
La Cour de Hue : son atmosphère
Mai- je dois m'exi user de mette* iais-é
entraîner par 111011 sujet, au point, défiant la
ihronolo^ie, de vous avoir pat lé du Nord-
Annani, avant d'avoir relaté plus longue,
ment l'atmosphère, de la Cour de HUo,
Avant, en effet, de gagner Vinh, le mi
ni-tre et -a -mte avait passé deux \,kin('\
journée- à Hué- où ils arrivèrent par un
:-pi,'ndid,' ¡)h'il euH' ha nt ur 'a l'iaine de*
Tombe a ux.
Comment 11e pas êtie piis le charnm
de lluér A ma connaissance, personne dans
lit
grande affabilité du Résident Supérieur Chà-
tel qui. à tous points i-le Nue, t décidément
a la manière »>, v tut encore pour davantage
que de. 1 iiutunif.
Je ne sais, pour ma p.ut, '.I.I endroit où
1 t fanwux 1'; entre ¡: nç,li.., et indigène*,
qui n'existe malheureusement que trop en
dépit de la rhétorique officielle, soit si peu
large et "i peu profond. C< la tient san-
doute ii cette atmosphère de v ase clos >
laquelle je faisais al'iuMoii plus haut, qui <.1-
ractén-e M bien la ville et ses environs.
Tout le monde, i\ Hué, descend ou i mit
de-cendi e de la famnle impéi iale ; la ho-e
n'e't pa- \iaie -.ni- doute, m;-.;- Il faut G i r il
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