Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 novembre 1931 26 novembre 1931
Description : 1931/11/26 (A32,N159). 1931/11/26 (A32,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804290
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. No 159.
LB NUMBAO ; 10 CENTIMES
JEUDI SOIR, 2G NOVEMBRE 1031.
JOHRRILJJUOTIDIER
Rédaction & Administration :
M, m H MHt-TtoMr
PARIS (lW)
TtLftPM. 1 LOUVME le-"
- RICHKLIBU17-M
Les Annales Coloniales
Ut annonces et réclame# sont reçues M DIRICTEUR FONDATEUR. Marce. RUEDEL Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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Chez les Betsileo de Madagascar
) (
Il y a soixante ans, le 5 octobre 1871, le
P. Finaz, jésuite de la province de Toulouse,
qui, quinze années plus tôt, s'était accoutré en
marchand pour forcer les portes de Tananarive,
pénétrait dans la capitale méridionale de Ma-
dagascar, dans la bourgade de Fianarantsoa :
un autre Père et un Frère, puis des Sœurs de
Saint-Joseph de Cluny, l'y rejoignaient. Le
P. de Batz créait en 1876 un nouveau poste à
Ambositra : la mission des Betsileo était fon-
dée. Elle parut s'écrouler en 1663, au mo-
ment de la première guerre de Madagascar : il
y avait là, à cette date, douze Pères, quatre
Frères coadjuteurs, quatre Soeurs, qui durent
s'éloigner. et deux de ces émigrants succombè-
rent aux fatigues de l'exode. Mais l'exode
n' avait qu' un temps : six mois après le traité
de décembre 1865, qui assurait dans Madagas-
car la prépondérance française, la mission se
rétablissait.
Bien précaire, hélas, demeurait sa sécurité :
des indigènes qui avaient blessé et bâtonné le
P. Fabre, étaient relâchés. On tint bon néan-
moins ; on fit venir à Fianarantsoa, en décem-
bre 1887, trois Frères des Ecoles chrétiennes ;
on entreprit, en 1892, la construction d'une ié-
proserie. Et dans cette vaste mission du Betsi-
leo. qui s'étend entre le vingtième et le vingt-
deuxième degré de latitude Sud, il existait en
1694, au moment où allait éclater la seconde
guerre franco-malgache, cent cinquante-cinq
postes de mission, treize Jésuites, six Frères
coadjuteurs, quatre Frères des Ecoles Chré-
tiennes. quatre Soeurs de Saint-Joseph, plus
de six mille élèves dans les écoles ; et sur
l'étroit terrain, encombré de tombeaux, que le
P. Finaz avait acquis en 1871, une cathédrale
s'élevait. C'était l'indice, imposant et somp-
tueux, qu'en face des influences du protestan-
tisme anglais, qui longtemps à la cour de Ma-
dagascar avaient contrebalancé la nôtre, 4a
France religieuse commençait de s'installer.
Derechef, à la fin de 1894, cette France dut
s'éloigner : la parole était aux armes. Et lors-
que nos armées eurent été victorieuses, un sur-
croît de prestige celui que les populations
indigènes attachent naturellement à la religion
du vainqueur favorisa la réinstallation des
Jésuites sur les hauts plateaux du Betsileo.
Il apparut bientôt que la besogne civilisatrice
requérait tant de bras, et tant de coeurs, qu'une
seule province de la Société de Jésus ne suffi-
sait pas à fournir les concours nécessaires ; dès
1901, des Pères d'une autre province, celle de
Champagne, étaient appelés ; en 1906, c'est à
ceux-ci, désonnai s, qu était confiée la mission
du Betlileo. qui devenait, détonnais, un vica-
riat apostolique autonome.
Depuis vingt-cinq ans que ce vicariat existe.
sous la direction de Mgr Givelet. que! est le
bilan de son activité M ? t Gliive l et, quel est le
bilan de son activité ? Le livre que vient de
publier le P. Léon Derville sous le titre :
Madagascar. Betsileo : ils ne sont que qua-
rante, nous donne la réponse.
Là, où il y avait, en 1690, cinq mille neuf
cents catholiques, ils sont aujourd'hui cent
soixante-six mille : noyau très dense, très ro-
buste, de profondes amitiés françaises. Il n' y
a pas moins de sept cent quarante postes, dans
lesquels notre spiritualité s offre à ces popula-
tions : six cent quatre-vingt-quatorze ont un
lieu de culte. La mission possède un collège,
deux écoles de frères, six écoles de soeurs,
deux écoles normales de cathéchistes, soixante-
dix-neuf écoles indigènes, quatre-vingt-trois
garderies. Ses élèves sont au nombre de plus
de quinze mille.
Il y eut un temps où les Betsileo passaient
pour des populations craintives, et que la peur
rendait dissimulées : ils sentaient, à proximité,
le périlleux voisinage des Bares, qui de temps
à autre surgissaient, ravageant tout, incendiant
tout, faisant des razzias d'êtres humains et des
razzias de bétail. Les vieillards se rappellent
encore l'époque où il fallait se fortifier derrière
les fossés et les haies épineuses, et où, même
à ce prix, on n'obtenait qu' une demi-sécurité.
Mais aujourd'hui, les Betsileo sont en paix, et
leur reconnaissance à l' endroit de la France
s'étend aux missionnaires de France. Ils leur
savent gré d'avoir précédé, là-bas, celle qui
leur a apporté la paix, la possibilité de travail-
ler dans le calme et de recueillir en sûreté les
fruits de leur labeur, celle qui a fait planer sur
leur besogne d'éleveurs, sur leur besogne de
cultivateurs, une protection décisive.
Ce sont des pages singulièrement attachantes
que celles où le P. Derville publie son carnet
de missionnaire. Tel district mesure cent kilo-
mètres de long sur soixante-dix de large. Sui-
vant les cas et suivant les heures on le parcourt
à pied, à cheval, en filanzane, en pousse-pous-
se, en pirogue, en bicyclette, en auto, en moto.
Un jour, on assiste à la construction d'une égli-
se par la main-d'œuvre volontaire d'une popu-
lation fervente, comme il advint en notre
moyen âge, pour certaines de nos cathédrales ;
--- un autre jour, il - faut courir de poste en poste,
à travers les paysages les plus vanés : monta-
gnes dénudées, crevasses béantes, éboulis de
rochent riantes rizières au fond des vallées pro-
fondes ; cultures de manguiers et de bananiers,
gués où veillent les caïmans voraces ; et puis,
à un certain moment, rengager, en pirogue,
sur les lagunes, au'ombrage la végétation la
plus opulente, et la plus variée. Ainsi chemi-
ne-t-on, ainsi navigue-t-on; pour aller visiter
quelques malades, ou quelque école, ou quel-
que garderie, ou pour aller chercher quelques
lépreux qu'on recueillera.
Car depuis 1866, la mission du Betsileo
s ( occupe des lépreux ; en 1902, un Jésuite po-
lonais, le P. Beyzim. s'y installait. la charité
po lonaise apportait l'or, et les Sœurs de Saint-
Joseph de Cluny apportaient les dévouements.
Et bientôt anivait le P. Dupuy, qui, durant
I expédition de 1695-1696, avait été Itauma-
W de la célèbre colonne « Marche ou cft.
Wei » ; il nom là, en octobre 1912. parmi 1.
léprm de Marana. « chevalier de la Léfion
d'honneur et chevalier de la lèpre ». Mais les
m issionnaires se dévouent aussi à la léproserie
gouvernementale, celle l'Iléna, où l'on admet
des ménages de lépreux.
Mais pourquoi 1 âme indigène, à son tour,
ne serait-elle pas capable de devenir ouvrière
de bienfaisance ? C'est pour lui en ménager les
moyens qu'on a créé, à Fianarantsoa, les Petits
Frères de Saint-Joseph, qui auront un rote hos-
pitalier, Ainsi s'accomplit, rapidement, parmi
ces populations, l' ascension d'une élite : l'or-
dination de prêtres indigènes, aussi, est l'un des
épisodes d'une telle ascension.
Ce fut une lourde déception pour Saint-Vin-
cent de Paul quand au dix-septième siècle il
sentit ses Lazaristes piétiner dans Madagascar.
Les temps sont changés, et le P. Derville a le
droit de dire qu'en cinquante ans, avec de
modestes ressources, on a « réalisé cette ga-
geure, de civiliser, de moraliser, d'affiner
même jusqu'à la délicatesse le peuple Betsi-
leo. »
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
imée.
Notre action au Maroc
•+«
Progression sensible au sud de l'Atlas
La progression de nos troupes et de nos par-
tisans au sud de l'Atlas. entre Ouarzazat et le
Tafilalet, s'accentue. Nous nous organisons à
Foum-el-Kous, à 15 kilomètres d'Imiter. L'oc-
cupation de Timghir. qui est le centre vital du
Todgha, a déterminé la soumission de tous les
ksours environnants de Ferkla.
D'autre part, les troupes et les partisans du
Général Giraud, abandonnant notre base du
Zil, ont occupé sans coup férir 50 kilomètres
de front entre Tadiroust et Touroug.
En présence de notre avance, les ksours de
la vallée de l'oued Ghéris, qui étaient depuis
longtemps travaillés par notre action politique,
ont aussitôt fait leur soumission. Près de 7.000
familles sont ainsi rentrées dans le g i ron du
mioliTm
-•–D *
C' est un succès considérable, aui fait le plus
srand honneur au résident général, au comman-
dant et aux troupes, et qui n' est que le prélude
de la liaison définitive entre Ouarzazat et f le
Tafilalet. De Tahiroust à Foum-el-Kous, c'est
à peine si nous avons à franchir une distance de
70 kilomètres.
Quand ce dernier tronçon aura été occupé,
nous pourrons aller en pays soumis de Colomb-
Béchar à Agadir.
Soumissions nombreuses
Le général Huré, commandant supérieur du
corps d'occupation du Maroc, a inspecté, hier,
les troupes du général Giraud qui viennent
d'opérer dans la région de Ghéris, puis, fran-
chissant en avion la zone dissidente de cin-
quante kilomêtrês qui sépare les dernières avan-
ces ce celles-ci de la région de Todrha où
opéra le général Catroux. il a visité les forces
de ce dernier,
Deux groupements organisent les pays occu-
pés ; ils ouvrent des pistes et établissent des
postes de surveillance, tandis que grâce à l'ac-
tif travail politique qui précéda l'avance des
troupes, les tribus multiplient leur soumission.
Tandis que les populations des ksours et des
palmeraies occupés demeurèrent sur place, té-
moignant leur satisfaction d'être ainsi protégées
contre les rôdeurs du désert, plus de dix mille
cinq cents familles de la contrée appartenant
surtout à la confédération des Ait-Hoghard sont
venues aujourd'hui se présenter aux généraux
Cartroux et Giraud, les assurant de leur rallie-
ment définitif à l'autorité du sultan.
Dans tout le Todrha, l'avance de nos trou-
pes a produit la plus favorable impression et,
d'autre part, l'occupation du Haut-Gheris a
permis d'étendre notre zone d'influence au
nord de la fameuse palmeraie du Tafilalet qui
avait été largement débordée au sud, au prin-
temps dernier, par l'occupation de Taouz.
Les résultats importants ainsi acquis sont ap-
pelés à avoir de grandes répercussions non seule-
lés à avoir de grandes répercussions non seule-
ment dans la région montagneuse encore dissi-
dente des Ait-Shekman du Haut-Atlas, mena-
cée d encerclement, mais aussi au sud, dans le
Djebel Sarro, refuge des tribus turbulentes des
Ait Ata.
Le général Huré est rentré à Rabat dans >1 a
matinée.
-––
Tu te rends compte.
ON VOLE DES LIONS.. EN MARBRE
Le bois est livré aux déménageurs, les meu-
bles s'entassent dans les camions, les pavillons
se vident avant d'être livrés aux pioches des
démolissetm.
Il faut montrer patte blanche pour procéder
à ces travaux qui sonnent le glas de toute cette
activité si récente encore.
Hélas, il existe de faux déménageurs 1 L'au-
tre jour, deux particuliers sont venus avec une
camionnette et se sont arrêtés devant le pavillon
de la Métropole dont l'entrée était gardée par
deux lions en marbre.
Sans se presser, ils ont enlevé les deux lions,
les ont transportés sur la camionnettep puis ils
sont partis avec tIsirtOOlture. sans laisset
d'adresse.
C'étaient deux vulgaires filous.
On ne les a pas revus, ni les lions.
L'alerte est donnée, on veille jalousement
sur le temple d*Angf(pr 1
J. P.
Le discours
de M. Paul Reynaud
@*à
WAK
MSSBI
VANT de quitter VIn-
dochine pour ren-
trer en France par
la voie des airs,
M. Paul Reynaud
a prononcé un im-
1 portant discours
qui cOlltient, avec
le résumé de ses constatations, les grandes
lignes d'un programme de réformes. Après
avoir étudié, personnellement, pendant
trente et un jours, la situation de nos colo-
nies d'Extrême-Orient, au cours d'une CII-
quête faite sur place, en s'eiitouraiti de tous
les renscignemnts utiles, puisés aux souras
les plus diverses le ministre il jugé que
l'heure était venue, pour lui, de patler et
de faire connaître ses conclusions.
Ses premières paroles ont été pour glori-
fier l'œuvre de la France dont l'effort colo-
nisateur, poursuivi dans le Wc/C temps en
InJochine, au Maroc, en Afrique, à Mada-
gascar, est une cause d'émerveillement pour
tous ceux qui peuvent en observer les résul-
tats.
« J'ai vu, a dit M. Paul Reynaud, les di-
gues du Tonkin, et j'ai appris que la France
a élevé quatre fois plus de digues en qua-
rante ans que n'en avaient élevées en quatre-
vingts ans les dynasties dont ce travail fut
Ici gloire. J'avais vu de mes yeux, les digues
du Mississipi. Une statistique m'a révélé que
Veffort français au Tonkin est. plus grand
que l'ef fort américain en Louisiane. »
Ces bienfaits de la colonisation française,
auxquels s'ajoute celui de la paix que notre
pays a apportée à des peuples autrefois di-
visés et vivant sous de perpétuelles menaces
extérieures, n'ont pas empêché que, derrière
la crise de l'argent, existe également une
crise des âmes, née du mariage de deux civi-
lisations lointaines. Cette crise, M. Paul
Reynaud s'est attaché à en découvrir les cau-
ses et Il a exprimé sa conviction que le ma-
riage de lorietit et de l'Occident n'est nul-
lement impossible, quoi qu'on ait pu dire de
Vimpénétrabilité de VAsie. Dans l'ordre po-
litique et dans Tordre social, il a énumert
les mesures qui lui paraissaient de nature à
donner satisfaction à certaines revendica-
tions légitimes des populations, sans cesser
de combattre, pour l'arrêter, la propagande
néfaste qui a, un moment, profondément
troublé le pays.
M. Paul Revnaud a -- iort justement noté
que la plus grande difficulté rencontrée pour
réaliser l'adaptation des masses, vient de
l'absence complète de ce que nous appelons
en Europe les classes moyennes. « Ici, a-t-il
dit, derrière le mince rideau d'intellectuels
dont je faisais tout à l' heure l'éloge, dans
la zone où, en Europe, il y a une classe
moyenne, il y a le vide. Hormis les proprié.
taires que notre politique d'extensio" des
rizières a créés en Cochinc/line, hormis quel-
ques entrepreneurs pour nos travaux publics
et quelques rares commerçants, il n'y a pas
de classes moyennes. Ni commerçants, ni in-
dustriels, ni armateurs, ni avocats, ni notai-
res, rien ce ce qui est l'armature politique
des pays de l'ouest de l'Europe. i
Cette observation ne s'applique pas seule-
ment il nos colonies d'Extrême-Orient ; la
même absence de classes moyennes s'observe
malheureusement dans toutes les nouvelles
colonies, où a derrière le mince rideau des
intellectuels D on ne trouve qu'un prolétariat
trop peu cultivé et par-là même sans défense
contre certaines idées subversives.
la première tâche de notre colonisation
doit donc être de créer, le plus tôt possible,
ces classes moyennes coloniales, par le déve-
loppement de V enseignement, et. des institu-
tions de crédit.
M. Paul Reynaud a été bien inspiré de
prévoir dans son programme, pour VIndo-
chine, en même temps que l'octroi de crédits
à moyen et à long terme par un crédit fon-
cier à créer par une loi, l'institution d'une
caisse de colonisation qui achètera de grands
domaines à l'effet de les morceler et d'y
établir des indigènes. L'accès du prolétariat
agricole à la petite propriété est, en effet,
une des meilleures garanties de stabilité, po-
litique et sociale, dans nos colonies.
Dans quelques jours, le ministre des Co-
lonies sera de retour à Paris. Il faut espérer
qu'il saura convaincre le Gouvernement et
le Parlement de l'urgence des réformes qu'il
leur proposera.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice.
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
.1.
A l'Institut Catholique de Paris
–-–
Le prix Augustin Sicard
L'Institut Catholique de Paris a décerné,
hier, à M. Paul Lesourd, le prix Augustin-
Sicard, de 3.000 francs, pour son récent ou-
vrage : L'Œuvre civilisatrice et scientifique
des missionnaires catholiques dans les colonies
françaises. - - -
M. le chanoine Sicard, fondateur de ce prix,
est le défunt curé de Saint-Pierre de Chaillot,
qui avait ét-5 un brillant Iève de la vieille Eco-
le des Carmes et avait fondé un prix annuel de
3.000 francs pour qu'il fût décerné par l'Insti-
tut catholique à un ouvrage d'histoire morale.
Henri Cochet au Maroc
.60
Henri Cochet, notre meilleur tennisman,
va partir au Maroc et en Egypte, après avoir
joué à Berlin. Il se pourrait que Merlin
l'accompagnât et fasse équipe de double avec
lui.
A la Commission
des Finances de la Chambre
L'outillage national
On sait que le Gouvernement avait prévu
dans son dernier projet d'outillage national
une somme de 40 millions pour la recons-
truction de l'Ecole coloniale.
La Commission des Finances a rejeté cette
proposition. M. Lamoureux, rapporteur gé-
néral, justifie ainsi cette décision :
Le Gouvernement demandait un crédit de
40 millions destiné à la reconstruction de
l Ecole coloniale à Paris.
Ces travaux avaient pour objet de trallS-
porter l'Ecole coloniale existant actuelle-
ment avenue de l'Observatoire, soit sur un
terrain situé près dit M usÙ permanent des
Colonies, soit rue de la Tombe-lssoire.
Le principal intérêt de la construction
consistait dans L'installatioll d'un internat
pour les élèves de l'Ecole coloniale. Il a
apparu à votre Commission que le projet du
Gouvernement n'était pas suffisamment étu-
die pour qu'oll puisse en envisager dès
maintenant la réalisation. Votre Commis.
sion a jugé notamment que la création d'un
internat fie paraissait pas désirable.
Au surplus, une améliortttion de l'instal-
lation et des salles des cours de l'Ecole co-
loniale pourrait être réalisée au moyen d'un
crédit de moindre importance.
C'est pour ces divers motifs que votre
C om misslOlI vous propose de disjoindre le
crédit demandé par le Gouvernement.
L'affaire de l'Aéropostale
M. Renaudel a adressé hier à M. Denais,
président de la sous-commission des services
contractuels de la commission des finances,
une lettre l'invitant à demander que le dos-
sier -de l'Aéropostale soit complété par les
rapports de la commission envoyée en Amé-
rique du Sud pour faire une enquête sur les
comptes de cette Compagnie et de ses filia.
les. et par le nouveau rapport établi pour
le Conseil d'Etat par M. Richard pour la
commission de vérification des comptes dc;,
Compagnies de navigation aérienne.
-60-
AU SEMAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
La convention du Tanger-Fez
M. Henry Bérenger a fait adopter hier par
la Commission sénatoriale des finances trois
projets, parmi lesquels le projet approuvant
des avenants à la convention et au cahier des
charges relatifs à la concession du chemin de
fer de Tanger à Fez.
044b-- -
A la Présidence du Conseil
Visite
l'une délégation des cheminots algériens
M. Pierre Laval, président du Conseil, a
reçu ce matin MM. Thomson et Roux-Frcissi-
neng accompagnés d'une délégation des che-
minots du réseau algérien de l'Etat. Cette
délégation est venue entretenir le président
du Conseil de la question de la fusion des
chemins de fer en Algérie.
ge--
A l'Hôtel de Ville
Un groupe colonial ?
M. Robert Bos, conseiller municipal du Val
de Grâce, envisage au sein du Conseil munici-
pal la création d'un groupe colonial. M. Adol-
phe Chérioux serait président de ce groupe.
A la direction
des chemins de fer algériens
M. Carde, gouverneur génevaî de l'Algérie,
a, par décret, nommé au poste de directeur
des chemins de fer algériens de l'Etat, M.
Corne, sous-directeur de ce réseau, en rempla-
cement de M. Rouzeaud, admis à faire valoir
ses drohs à. la tetraite et nommé directeur
honoraiie.
A la Cité Universitaire
Une chambre de l'Algérie
Le département d'A'lger va avoir sa cham-
bre à la Cité universitaire de Paris. La déci-
sion en a été prise par le Conseil général au
cours de sa récente session. Cela porte à 40
le nombre des départements qui se sont, à
ce jour, associés à l'œuvre de la Cité uni-
versitaire.
La Chambre de Commerce
de Majunga
et le contingentement des rhums
La Chambre de commerce de Nossi-Bé a
émis récemment un vœu relatif à la réparti-
tion du contingent des rhums attribué à Ma-
dagascar entre les différentes usines. Le
mode de répartition attribue la totalité du
contingent aux seules entreprises sucrières
en - voie de création. -
La Chambre de Nossi-Bé estime injustifiée
et dangereuse cette mesure et demande que
la répartition du contingent soit faite par
année et au prorota des productions en su-
cre pour le rhum.
Examinant cette question, M. Hyver,
membre de la Chambre de commerce de Ma-
junga, a jugé insuffisantes les conc l usions
ci-dessus en raison des possibilités de pro-
duction des sucreries de Madagascar qui
sont très grandes. Dans ces conditions le
contingentement réparti entre chacune des
usines intéressées constituerait une simple
aumône.
Aussi a-t-il proposé à 'la Chambre le vœu
suivant qui est adopté à l'unanimité :
« Vœu que le contingent total de la pro-
duction attribué à l'ensemble des Colonies
soit réparti au prorata de la production de
sucre de chacune d'elles. »
Paris - Madagascar - Paris
Moench et Burtin sont rentrés
hier matin au Bourget
L'aéroport vivait dans la fièvre et dans l'ani-
mation, les gens se pressaient et scrutaient le
ciel très dépouillé Il h. 15 Il h. 25
le monoplan « l'Alsa H, apparut, il encercla le
Bourget d'un vol rapide et vint se poser à I I
heures 30 sur le sol herbeux de l'aéroport, au
milieu des acclamations. Moench d'abord,
Burtin ensuite apparurent gerbes, félicitations,
embrassades, accolades les attendaient.
Les - voilà triomphants.
Paris, comme les Annales Coloniales 1 ont
annoncé, le 30 octobre d'Istres, ils s'envolèrent
à bord de l'avion avec lequel ils avaient ac-
compli le voyage par escales Paris- 1 okio-
Paris, ils ont parcouru les 25.000 km. du
raid en 26 jours d'absence, dont 17 jours, 14
heures, 15 minutes de raid proprement dit.
Sans mécanicien, les deux aviateurs atterris-
saient à Tananarive, le 5 novemb, e avec leur
courrier, ils quittaient la grande Ile le 14 sui-
vant pour nous revenir, contrariés par le mau-
vais temps, ils ont mis 11 jours, 4 heures, 30
minutes pour rentrer alors qu'ils avaient effec-
tué l'allcr en 6 jours. 4 heures, 45 minutes.
Nous les attendions lundi. Mais la brume
les - retenait sur la côte - oranaise.
Leur perfomance n'en est pas moins splendi.
de. Ils nous ont relié à Tananarive en 6 jours,
alors que le bateau régulier met 25 jours pour
aller et le même temps pour revenir.
17 jours au lieu de 50 pour cette liaison,
c'est le titre de gloire de Moench et Burtin qui
avec leur modestie si connue n'ont fait que de
brèves déclarations.
A l'aller, ils ont été gêiiés pendant l'étape
Gao-Fort-Lamy par un vent violent. L'atterris-
sage à Fort-Lamy au milieu de la nuit et d'obs-
tacles ignorés fut pénible.
Au retour, des tornades, des nuages de sa-
ble ont différé de 2 à 3 jours l'arrivée au
Bourget.
Au cours de leur voyage, les communications
télégraphiques ont été défectueuses. -..
[Nos deux as ont été reçus par m. Sully,
représentant le Ministre des Colonies, le com-
mandant Gigodo^ représentant le Ministre de
l'Air, autour d'eux, nous avons remarqué le
commandant Dagnaux, créateur de la ligne
France-Madagascar, Henry Farman, Marsot,
le compagnon de Bailly et Reginensi.
La réception terminée, les toasts portés,
Moench et Burtin s'en furent vers Paris, por-
teurs du courrier qui fut écrit à Tananarive, à
12.000 km. de la capitale, il y a 10 jours à
peine.
Désormais. l'avion s'avère indispensable pour
les liaisons postales aériennes de demain, entre
la France et ses colonies.
.----.-.---.----
A TRAVERS LE SAHARA
La piste terrestre et la route aérienne
du Sahara seront balisées
Nos lecteurs se souviennent que, le 14 no.
vcmbre, deux missions se sont rencontrées à
Cao (Soudan français) sur les bords du Ni-
ger, au seuil du Sahara. L'une, dirigée par
le colonel Vuillemin, auquel est adjoint le
lieutenant E-tienne, a été envoyée par 'le
ministère de l'Air ; l'autre a été organisée
par le Couverncur général de l'Afrique Occi-
dentale française.
Lors de - son voyage aérien en Afrique
(avril 1931), M. J.-L. Dumesnil, ministre de
l'Air, avait décidé de faire procéder, dès
octobre, au balisage du Sahara entre Reggan
et Gao. D'autre part, la Conférence Nord-
Africaine de juin 1931 avait émis également
- le vœu que soient équipés le plus tôt possi-
ble, de bout en bout, certains itinéraires sa-
hariens et, entre autres, celui de Reggan à
Gao.
Le travail consiste à installer sur 1.300
kilomètres de parcours, un signal métallique,
placé tous les 10 kilomètres.
Le tronçon algérien de la piste Taman-
rasset-Bourem est déjà balisé, mais il y a
lieu d'étudier son prolongement en territoire
soudanais et de déplacer le poste de ressaut
pour le réédilier en un point d'eau.
Le type de la ua'lise adoptée est celui
qu'a préconisé le commandant Gama, chef de
l'aéronautique en A.O.F.
11 n'est pas douteux que les efforts des
missions actuellement à la tâche ne soient
couronnés de succès. Tout en améliorant le
tracé de la pi-te terrestre Rcg-gan-Gao, elles
fixeront également la route aérienne entre ces
deux centres. Ainsi l'automobiliste et l'avia-
teur seront mis à même de vaincre le Sa-
hara dans de nouvelles conditions de sécu-
rité.
-060. --------
Paris-Beyrouth en automobile
Quatre élèves de l'Ecole coloniale MM.
Audric, Bernard, Eudier, Rigal, ont réalise
la liaison automobile Paris-Beyrouh.
Partis de Paris le 15 juillet, sur une vieille
Ford, avec des moyens financiers très réduits,
ils traversèrent l'Italie, du Nord, la Yougo-
slavie, la Bulgarie, et arrivèrent à Stamboul
au début d'août. Après un séjour de dix
jours à Constantinople, les jeunes coloniaux
s'attaquèrent l 1 Asie Mineure, qui n'avait
jamais encore été traversée par une automo-
bile. Des difficultés sans nombre tiacas-
series de la policc local" manque total de
routes carrossables, pénurie des ravitaille
ment- les y retinrent prè* d'un mois.
Dans les premiers jours de septembre, ils
purent atteindre Alep et, ayant visité; la Sy-
rie en un mois, les quatre voyageurs s'em-
barquèrent le 3 octobre à Beyrouth pour
Marseille, leur auto complètement hors
d'usage et leur budget grevé de dettes.
Outre un pittoresque, journal de. route, ils
1 apportent de leur randonnée une intéres-
sante collection do photographies qui sera
exposée à l'Ecole coloniale, les dimanche r"
13 et 20 décembre.
Encouragés par ce bel exploit sportif, les
élèves do l'Ecole coloniale ne renoncent pas
à l'idée de boucler le tour automobile de la
Méditerranée en une (1 croisière musul-
mane »,
Dépêches de l'Indochine
AU GRAND CONSEIL DES INTERETS
ECONOMIQUES ET FINANCIERS
DE L'INDOCHINE
Le discours de M. Pierre Pasquier
Ouvrant hier matin la session de t'annea
l'J.H, du Grand Conseil des Intérêts Lcuno-
iniques et Financiers de llllttlJcltl/w, ll;
Gouverneur général l'asijuicr a fJrUlwllcc
un très important discours où il a exa-
miné complètement ta situation partlcu-
lil're de. t'lnducltille dans La crise mon-
diale.
Il a rappelé d'aburd que celle, crise avait
été déterminée par une anijinrnlalion ex-
cessive de la production apidébordant largement la consommation, par
le manque d'élasticité des /I/'IJ.: de revient
et de vente dû aux initiatives gouverne-
mentales syndicales ou privées, tendant au
maintien arbitraire des cours et des salai-
res, par l'abus des crédits. Il a signalé
également l'influence gaarait eue la pro-
duction insuffisante de l'or, mise en relief
par la délégation de l'or à la Commission
financière de la Société des Salions, en
1U.J0. Il a tracé ensuite un lableau de lIt
crise : chômage dans de nombreux l>uys,
ralentissement du commerce extérieur, a<+-
fieds budgétaires, effondrement des éta
blisscmcnls de crédit et chute des mon-
naies.
Il a terminé an soulignant lIt nécessite
de s'adapter à la situahon nouvelle résul-
tant de l'implacable et dure réalite.
L\ ckisk. SI n LK m:
Il était impossibh: nue i I ndochinc éehnp-
pdl à la crise, mais la prospérité écoim-
miijiif de l'indoeliine se défend pur le
produit du riz. Le Gouverneur général ro p
pehint les fluctuations de ce. marché, de-
puis le début du siècle d e.rumina ni su si-
tnution momliale a conslah̃ qu'il /S.'-''
en réalité, l'hcureu.r privilège de la shih'-
lilé et de l'équilibre, appréciables par com-
paraison avec les autres marchés des pro-
duits agricoles. La crise de la rizicuti m >'
iudoeli inoise est principalement une crise
de spéculation manquee, mettant en fil
clieuse posture les gros et moi/ens produc-
teurs ayant spéculé sur a continuât ion exportations et le maintien indê-fini
hauts prix. Il faut craindre <{d'une honne.
part îles capitaux engagés inconsidérément-
ne soit perdue. Toutefois, il convient d'ai-
der les rizieulfeurs malheureux., car s'il,'
ont poursuivi uniquement leur intérêt pitr-
: il'lIlil'l', pli (tfnéralc aurait pro-
filé de leurs efforts s'ils avaient réussi.
Examinant les mesures demandées pur
les rizicullvurs, le Gouverneur général re-
jetant les suggestions anti-économiques,
rappelle les dis positions iléjà prises pour
leur venir en aide, notamment le récent dé-
cret sur les droits de sortie du riz et du
paddy. Mais le véritable but à atteindre
est l'organisation plus satisfaisante dit
crédit et de la structure sociale de la Cn-
cliinchine. Les crédits ne doivent pas con-
solider les spéculateurs imprudents, ni IU-
voriser les préteurs usuriers, ni aboutir à
des substitutions de créanciers, ni servir
d'instrument. d'°I'I'I'I'ssioll contre les petijs
riziculteurs. A cet effet, le, ministre des Co-
lonies a décidé 'h' déposer un projet de loi
qui mettra à la dis position d'un établisse-
ment de crédit foncier indnehinois des ca-
pitaux importants à un tunr abordable,
tout en en assurant le. C<')''r'vernement. En attcndant, le Gouverneur
général vient d'Instituer un service de
prêts fonciers à long terme qui après étude,
des arrangements possibles entre les
créanciers et après examen par un comité
consultai if, proposera au Gouverneur gé-
néral des mesures en faveur des débiteurs
menacés d'expropriation cl présentant des
garanties suffisantes.
En oue de la modijication de I. organisa-
tion sociale. le ministre des Colonies^ a ac-
cepté le principe de la création, en Cochin-
chine, d'un office de colonisai ion rurale,
qui aura pour mission de multiplier !•̃
nombre des petits propriétai. es pur le ln.
tissement des terres vacantes ou des c/o-
maincs existants en intervenant, s'il il a
lieu, dans les procédures des ventes sur
saisies immobilières et évitant ainsi la
prédation excessive de la propriété fon-
cière.
Enfin, un office autonome du riz, déve-
loppera et améliorera la. culture du j'ij.
Il convie en outre la riziculteurs à s'as-
socier à celle action par leur effort pro-
pre pour l'amélioration des prix de re-
rient.
Ayant paralysé la crise de l'heveaeul-
turè, plus grave gue celle du riz et les n e-
sures prises pour ta secourir '/IIi, pou.r
être efficaces, demandent en outre un tf-
fort d'assainissement des entreprises, le
Gouverneur général a rappelé les disposi-
tions en faveur des planteurs de café et île
sisal.
Pour l'industrie on constate que si les
entreprises indochinoises de charbonnages
et sup-
portent la crise sans trop de mal, les HI i.
nes métalliques souffrent plus gravement.
La chute du j>rix des métaux ajoutant ses
effets à la fièvre minière gui a ravage
iéjiargne.
Au fioint de vue commercial, le fîo'Mvi'-
neur Général a condamné l'absentéismechefs d'entreprises et la spéculation sur les
stocks qui a entraîné la ruine de maisons
de commerce.
Behusk ?.
Examinant enfin boites les données îles
statistiques d'expurtat ion, les indicesprix, les recettes des chemins de fer. te
mouvement tk lu navigation maritime..
fluviale, le coût des frêls, l'importance de<
émissifois fimineièrt'S, les mutations imno ̃
hilières. les inscriptions hypidhéeaires c
constaté la baisse du marche des saht'i <'>.
le Gouverneur Général a enivinexposé sur la situation économique :
.1 l :ett( orise est-elle PI',\; de prendre
̃ fin ? A'ii'iin simi'i certain ne permet de
« l'affirmer, mnis la véribible question est
(< la suivante : sommes-nous prMa une
d reprise ? Personne i<"i n'a jamais douté
Il de l'avenir de ee pays qui saura bien
.< passer tout, seul le mauvais pas de la
̃ crise universel!,», mais qui peu' toujours
« eomptor, V> ^va^;«> du Ministre des O1
«« i>ulies en .->sl Mite preuve, sur bi :',::.
oitude très en éveil do !;i mère-patrie, f. 1.
LB NUMBAO ; 10 CENTIMES
JEUDI SOIR, 2G NOVEMBRE 1031.
JOHRRILJJUOTIDIER
Rédaction & Administration :
M, m H MHt-TtoMr
PARIS (lW)
TtLftPM. 1 LOUVME le-"
- RICHKLIBU17-M
Les Annales Coloniales
Ut annonces et réclame# sont reçues M DIRICTEUR FONDATEUR. Marce. RUEDEL Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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Chez les Betsileo de Madagascar
) (
Il y a soixante ans, le 5 octobre 1871, le
P. Finaz, jésuite de la province de Toulouse,
qui, quinze années plus tôt, s'était accoutré en
marchand pour forcer les portes de Tananarive,
pénétrait dans la capitale méridionale de Ma-
dagascar, dans la bourgade de Fianarantsoa :
un autre Père et un Frère, puis des Sœurs de
Saint-Joseph de Cluny, l'y rejoignaient. Le
P. de Batz créait en 1876 un nouveau poste à
Ambositra : la mission des Betsileo était fon-
dée. Elle parut s'écrouler en 1663, au mo-
ment de la première guerre de Madagascar : il
y avait là, à cette date, douze Pères, quatre
Frères coadjuteurs, quatre Soeurs, qui durent
s'éloigner. et deux de ces émigrants succombè-
rent aux fatigues de l'exode. Mais l'exode
n' avait qu' un temps : six mois après le traité
de décembre 1865, qui assurait dans Madagas-
car la prépondérance française, la mission se
rétablissait.
Bien précaire, hélas, demeurait sa sécurité :
des indigènes qui avaient blessé et bâtonné le
P. Fabre, étaient relâchés. On tint bon néan-
moins ; on fit venir à Fianarantsoa, en décem-
bre 1887, trois Frères des Ecoles chrétiennes ;
on entreprit, en 1892, la construction d'une ié-
proserie. Et dans cette vaste mission du Betsi-
leo. qui s'étend entre le vingtième et le vingt-
deuxième degré de latitude Sud, il existait en
1694, au moment où allait éclater la seconde
guerre franco-malgache, cent cinquante-cinq
postes de mission, treize Jésuites, six Frères
coadjuteurs, quatre Frères des Ecoles Chré-
tiennes. quatre Soeurs de Saint-Joseph, plus
de six mille élèves dans les écoles ; et sur
l'étroit terrain, encombré de tombeaux, que le
P. Finaz avait acquis en 1871, une cathédrale
s'élevait. C'était l'indice, imposant et somp-
tueux, qu'en face des influences du protestan-
tisme anglais, qui longtemps à la cour de Ma-
dagascar avaient contrebalancé la nôtre, 4a
France religieuse commençait de s'installer.
Derechef, à la fin de 1894, cette France dut
s'éloigner : la parole était aux armes. Et lors-
que nos armées eurent été victorieuses, un sur-
croît de prestige celui que les populations
indigènes attachent naturellement à la religion
du vainqueur favorisa la réinstallation des
Jésuites sur les hauts plateaux du Betsileo.
Il apparut bientôt que la besogne civilisatrice
requérait tant de bras, et tant de coeurs, qu'une
seule province de la Société de Jésus ne suffi-
sait pas à fournir les concours nécessaires ; dès
1901, des Pères d'une autre province, celle de
Champagne, étaient appelés ; en 1906, c'est à
ceux-ci, désonnai s, qu était confiée la mission
du Betlileo. qui devenait, détonnais, un vica-
riat apostolique autonome.
Depuis vingt-cinq ans que ce vicariat existe.
sous la direction de Mgr Givelet. que! est le
bilan de son activité M ? t Gliive l et, quel est le
bilan de son activité ? Le livre que vient de
publier le P. Léon Derville sous le titre :
Madagascar. Betsileo : ils ne sont que qua-
rante, nous donne la réponse.
Là, où il y avait, en 1690, cinq mille neuf
cents catholiques, ils sont aujourd'hui cent
soixante-six mille : noyau très dense, très ro-
buste, de profondes amitiés françaises. Il n' y
a pas moins de sept cent quarante postes, dans
lesquels notre spiritualité s offre à ces popula-
tions : six cent quatre-vingt-quatorze ont un
lieu de culte. La mission possède un collège,
deux écoles de frères, six écoles de soeurs,
deux écoles normales de cathéchistes, soixante-
dix-neuf écoles indigènes, quatre-vingt-trois
garderies. Ses élèves sont au nombre de plus
de quinze mille.
Il y eut un temps où les Betsileo passaient
pour des populations craintives, et que la peur
rendait dissimulées : ils sentaient, à proximité,
le périlleux voisinage des Bares, qui de temps
à autre surgissaient, ravageant tout, incendiant
tout, faisant des razzias d'êtres humains et des
razzias de bétail. Les vieillards se rappellent
encore l'époque où il fallait se fortifier derrière
les fossés et les haies épineuses, et où, même
à ce prix, on n'obtenait qu' une demi-sécurité.
Mais aujourd'hui, les Betsileo sont en paix, et
leur reconnaissance à l' endroit de la France
s'étend aux missionnaires de France. Ils leur
savent gré d'avoir précédé, là-bas, celle qui
leur a apporté la paix, la possibilité de travail-
ler dans le calme et de recueillir en sûreté les
fruits de leur labeur, celle qui a fait planer sur
leur besogne d'éleveurs, sur leur besogne de
cultivateurs, une protection décisive.
Ce sont des pages singulièrement attachantes
que celles où le P. Derville publie son carnet
de missionnaire. Tel district mesure cent kilo-
mètres de long sur soixante-dix de large. Sui-
vant les cas et suivant les heures on le parcourt
à pied, à cheval, en filanzane, en pousse-pous-
se, en pirogue, en bicyclette, en auto, en moto.
Un jour, on assiste à la construction d'une égli-
se par la main-d'œuvre volontaire d'une popu-
lation fervente, comme il advint en notre
moyen âge, pour certaines de nos cathédrales ;
--- un autre jour, il - faut courir de poste en poste,
à travers les paysages les plus vanés : monta-
gnes dénudées, crevasses béantes, éboulis de
rochent riantes rizières au fond des vallées pro-
fondes ; cultures de manguiers et de bananiers,
gués où veillent les caïmans voraces ; et puis,
à un certain moment, rengager, en pirogue,
sur les lagunes, au'ombrage la végétation la
plus opulente, et la plus variée. Ainsi chemi-
ne-t-on, ainsi navigue-t-on; pour aller visiter
quelques malades, ou quelque école, ou quel-
que garderie, ou pour aller chercher quelques
lépreux qu'on recueillera.
Car depuis 1866, la mission du Betsileo
s ( occupe des lépreux ; en 1902, un Jésuite po-
lonais, le P. Beyzim. s'y installait. la charité
po lonaise apportait l'or, et les Sœurs de Saint-
Joseph de Cluny apportaient les dévouements.
Et bientôt anivait le P. Dupuy, qui, durant
I expédition de 1695-1696, avait été Itauma-
W de la célèbre colonne « Marche ou cft.
Wei » ; il nom là, en octobre 1912. parmi 1.
léprm de Marana. « chevalier de la Léfion
d'honneur et chevalier de la lèpre ». Mais les
m issionnaires se dévouent aussi à la léproserie
gouvernementale, celle l'Iléna, où l'on admet
des ménages de lépreux.
Mais pourquoi 1 âme indigène, à son tour,
ne serait-elle pas capable de devenir ouvrière
de bienfaisance ? C'est pour lui en ménager les
moyens qu'on a créé, à Fianarantsoa, les Petits
Frères de Saint-Joseph, qui auront un rote hos-
pitalier, Ainsi s'accomplit, rapidement, parmi
ces populations, l' ascension d'une élite : l'or-
dination de prêtres indigènes, aussi, est l'un des
épisodes d'une telle ascension.
Ce fut une lourde déception pour Saint-Vin-
cent de Paul quand au dix-septième siècle il
sentit ses Lazaristes piétiner dans Madagascar.
Les temps sont changés, et le P. Derville a le
droit de dire qu'en cinquante ans, avec de
modestes ressources, on a « réalisé cette ga-
geure, de civiliser, de moraliser, d'affiner
même jusqu'à la délicatesse le peuple Betsi-
leo. »
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
imée.
Notre action au Maroc
•+«
Progression sensible au sud de l'Atlas
La progression de nos troupes et de nos par-
tisans au sud de l'Atlas. entre Ouarzazat et le
Tafilalet, s'accentue. Nous nous organisons à
Foum-el-Kous, à 15 kilomètres d'Imiter. L'oc-
cupation de Timghir. qui est le centre vital du
Todgha, a déterminé la soumission de tous les
ksours environnants de Ferkla.
D'autre part, les troupes et les partisans du
Général Giraud, abandonnant notre base du
Zil, ont occupé sans coup férir 50 kilomètres
de front entre Tadiroust et Touroug.
En présence de notre avance, les ksours de
la vallée de l'oued Ghéris, qui étaient depuis
longtemps travaillés par notre action politique,
ont aussitôt fait leur soumission. Près de 7.000
familles sont ainsi rentrées dans le g i ron du
mioliTm
-•–D *
C' est un succès considérable, aui fait le plus
srand honneur au résident général, au comman-
dant et aux troupes, et qui n' est que le prélude
de la liaison définitive entre Ouarzazat et f le
Tafilalet. De Tahiroust à Foum-el-Kous, c'est
à peine si nous avons à franchir une distance de
70 kilomètres.
Quand ce dernier tronçon aura été occupé,
nous pourrons aller en pays soumis de Colomb-
Béchar à Agadir.
Soumissions nombreuses
Le général Huré, commandant supérieur du
corps d'occupation du Maroc, a inspecté, hier,
les troupes du général Giraud qui viennent
d'opérer dans la région de Ghéris, puis, fran-
chissant en avion la zone dissidente de cin-
quante kilomêtrês qui sépare les dernières avan-
ces ce celles-ci de la région de Todrha où
opéra le général Catroux. il a visité les forces
de ce dernier,
Deux groupements organisent les pays occu-
pés ; ils ouvrent des pistes et établissent des
postes de surveillance, tandis que grâce à l'ac-
tif travail politique qui précéda l'avance des
troupes, les tribus multiplient leur soumission.
Tandis que les populations des ksours et des
palmeraies occupés demeurèrent sur place, té-
moignant leur satisfaction d'être ainsi protégées
contre les rôdeurs du désert, plus de dix mille
cinq cents familles de la contrée appartenant
surtout à la confédération des Ait-Hoghard sont
venues aujourd'hui se présenter aux généraux
Cartroux et Giraud, les assurant de leur rallie-
ment définitif à l'autorité du sultan.
Dans tout le Todrha, l'avance de nos trou-
pes a produit la plus favorable impression et,
d'autre part, l'occupation du Haut-Gheris a
permis d'étendre notre zone d'influence au
nord de la fameuse palmeraie du Tafilalet qui
avait été largement débordée au sud, au prin-
temps dernier, par l'occupation de Taouz.
Les résultats importants ainsi acquis sont ap-
pelés à avoir de grandes répercussions non seule-
lés à avoir de grandes répercussions non seule-
ment dans la région montagneuse encore dissi-
dente des Ait-Shekman du Haut-Atlas, mena-
cée d encerclement, mais aussi au sud, dans le
Djebel Sarro, refuge des tribus turbulentes des
Ait Ata.
Le général Huré est rentré à Rabat dans >1 a
matinée.
-––
Tu te rends compte.
ON VOLE DES LIONS.. EN MARBRE
Le bois est livré aux déménageurs, les meu-
bles s'entassent dans les camions, les pavillons
se vident avant d'être livrés aux pioches des
démolissetm.
Il faut montrer patte blanche pour procéder
à ces travaux qui sonnent le glas de toute cette
activité si récente encore.
Hélas, il existe de faux déménageurs 1 L'au-
tre jour, deux particuliers sont venus avec une
camionnette et se sont arrêtés devant le pavillon
de la Métropole dont l'entrée était gardée par
deux lions en marbre.
Sans se presser, ils ont enlevé les deux lions,
les ont transportés sur la camionnettep puis ils
sont partis avec tIsirtOOlture. sans laisset
d'adresse.
C'étaient deux vulgaires filous.
On ne les a pas revus, ni les lions.
L'alerte est donnée, on veille jalousement
sur le temple d*Angf(pr 1
J. P.
Le discours
de M. Paul Reynaud
@*à
WAK
MSSBI
VANT de quitter VIn-
dochine pour ren-
trer en France par
la voie des airs,
M. Paul Reynaud
a prononcé un im-
1 portant discours
qui cOlltient, avec
le résumé de ses constatations, les grandes
lignes d'un programme de réformes. Après
avoir étudié, personnellement, pendant
trente et un jours, la situation de nos colo-
nies d'Extrême-Orient, au cours d'une CII-
quête faite sur place, en s'eiitouraiti de tous
les renscignemnts utiles, puisés aux souras
les plus diverses le ministre il jugé que
l'heure était venue, pour lui, de patler et
de faire connaître ses conclusions.
Ses premières paroles ont été pour glori-
fier l'œuvre de la France dont l'effort colo-
nisateur, poursuivi dans le Wc/C temps en
InJochine, au Maroc, en Afrique, à Mada-
gascar, est une cause d'émerveillement pour
tous ceux qui peuvent en observer les résul-
tats.
« J'ai vu, a dit M. Paul Reynaud, les di-
gues du Tonkin, et j'ai appris que la France
a élevé quatre fois plus de digues en qua-
rante ans que n'en avaient élevées en quatre-
vingts ans les dynasties dont ce travail fut
Ici gloire. J'avais vu de mes yeux, les digues
du Mississipi. Une statistique m'a révélé que
Veffort français au Tonkin est. plus grand
que l'ef fort américain en Louisiane. »
Ces bienfaits de la colonisation française,
auxquels s'ajoute celui de la paix que notre
pays a apportée à des peuples autrefois di-
visés et vivant sous de perpétuelles menaces
extérieures, n'ont pas empêché que, derrière
la crise de l'argent, existe également une
crise des âmes, née du mariage de deux civi-
lisations lointaines. Cette crise, M. Paul
Reynaud s'est attaché à en découvrir les cau-
ses et Il a exprimé sa conviction que le ma-
riage de lorietit et de l'Occident n'est nul-
lement impossible, quoi qu'on ait pu dire de
Vimpénétrabilité de VAsie. Dans l'ordre po-
litique et dans Tordre social, il a énumert
les mesures qui lui paraissaient de nature à
donner satisfaction à certaines revendica-
tions légitimes des populations, sans cesser
de combattre, pour l'arrêter, la propagande
néfaste qui a, un moment, profondément
troublé le pays.
M. Paul Revnaud a -- iort justement noté
que la plus grande difficulté rencontrée pour
réaliser l'adaptation des masses, vient de
l'absence complète de ce que nous appelons
en Europe les classes moyennes. « Ici, a-t-il
dit, derrière le mince rideau d'intellectuels
dont je faisais tout à l' heure l'éloge, dans
la zone où, en Europe, il y a une classe
moyenne, il y a le vide. Hormis les proprié.
taires que notre politique d'extensio" des
rizières a créés en Cochinc/line, hormis quel-
ques entrepreneurs pour nos travaux publics
et quelques rares commerçants, il n'y a pas
de classes moyennes. Ni commerçants, ni in-
dustriels, ni armateurs, ni avocats, ni notai-
res, rien ce ce qui est l'armature politique
des pays de l'ouest de l'Europe. i
Cette observation ne s'applique pas seule-
ment il nos colonies d'Extrême-Orient ; la
même absence de classes moyennes s'observe
malheureusement dans toutes les nouvelles
colonies, où a derrière le mince rideau des
intellectuels D on ne trouve qu'un prolétariat
trop peu cultivé et par-là même sans défense
contre certaines idées subversives.
la première tâche de notre colonisation
doit donc être de créer, le plus tôt possible,
ces classes moyennes coloniales, par le déve-
loppement de V enseignement, et. des institu-
tions de crédit.
M. Paul Reynaud a été bien inspiré de
prévoir dans son programme, pour VIndo-
chine, en même temps que l'octroi de crédits
à moyen et à long terme par un crédit fon-
cier à créer par une loi, l'institution d'une
caisse de colonisation qui achètera de grands
domaines à l'effet de les morceler et d'y
établir des indigènes. L'accès du prolétariat
agricole à la petite propriété est, en effet,
une des meilleures garanties de stabilité, po-
litique et sociale, dans nos colonies.
Dans quelques jours, le ministre des Co-
lonies sera de retour à Paris. Il faut espérer
qu'il saura convaincre le Gouvernement et
le Parlement de l'urgence des réformes qu'il
leur proposera.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice.
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
.1.
A l'Institut Catholique de Paris
–-–
Le prix Augustin Sicard
L'Institut Catholique de Paris a décerné,
hier, à M. Paul Lesourd, le prix Augustin-
Sicard, de 3.000 francs, pour son récent ou-
vrage : L'Œuvre civilisatrice et scientifique
des missionnaires catholiques dans les colonies
françaises. - - -
M. le chanoine Sicard, fondateur de ce prix,
est le défunt curé de Saint-Pierre de Chaillot,
qui avait ét-5 un brillant Iève de la vieille Eco-
le des Carmes et avait fondé un prix annuel de
3.000 francs pour qu'il fût décerné par l'Insti-
tut catholique à un ouvrage d'histoire morale.
Henri Cochet au Maroc
.60
Henri Cochet, notre meilleur tennisman,
va partir au Maroc et en Egypte, après avoir
joué à Berlin. Il se pourrait que Merlin
l'accompagnât et fasse équipe de double avec
lui.
A la Commission
des Finances de la Chambre
L'outillage national
On sait que le Gouvernement avait prévu
dans son dernier projet d'outillage national
une somme de 40 millions pour la recons-
truction de l'Ecole coloniale.
La Commission des Finances a rejeté cette
proposition. M. Lamoureux, rapporteur gé-
néral, justifie ainsi cette décision :
Le Gouvernement demandait un crédit de
40 millions destiné à la reconstruction de
l Ecole coloniale à Paris.
Ces travaux avaient pour objet de trallS-
porter l'Ecole coloniale existant actuelle-
ment avenue de l'Observatoire, soit sur un
terrain situé près dit M usÙ permanent des
Colonies, soit rue de la Tombe-lssoire.
Le principal intérêt de la construction
consistait dans L'installatioll d'un internat
pour les élèves de l'Ecole coloniale. Il a
apparu à votre Commission que le projet du
Gouvernement n'était pas suffisamment étu-
die pour qu'oll puisse en envisager dès
maintenant la réalisation. Votre Commis.
sion a jugé notamment que la création d'un
internat fie paraissait pas désirable.
Au surplus, une améliortttion de l'instal-
lation et des salles des cours de l'Ecole co-
loniale pourrait être réalisée au moyen d'un
crédit de moindre importance.
C'est pour ces divers motifs que votre
C om misslOlI vous propose de disjoindre le
crédit demandé par le Gouvernement.
L'affaire de l'Aéropostale
M. Renaudel a adressé hier à M. Denais,
président de la sous-commission des services
contractuels de la commission des finances,
une lettre l'invitant à demander que le dos-
sier -de l'Aéropostale soit complété par les
rapports de la commission envoyée en Amé-
rique du Sud pour faire une enquête sur les
comptes de cette Compagnie et de ses filia.
les. et par le nouveau rapport établi pour
le Conseil d'Etat par M. Richard pour la
commission de vérification des comptes dc;,
Compagnies de navigation aérienne.
-60-
AU SEMAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
La convention du Tanger-Fez
M. Henry Bérenger a fait adopter hier par
la Commission sénatoriale des finances trois
projets, parmi lesquels le projet approuvant
des avenants à la convention et au cahier des
charges relatifs à la concession du chemin de
fer de Tanger à Fez.
044b-- -
A la Présidence du Conseil
Visite
l'une délégation des cheminots algériens
M. Pierre Laval, président du Conseil, a
reçu ce matin MM. Thomson et Roux-Frcissi-
neng accompagnés d'une délégation des che-
minots du réseau algérien de l'Etat. Cette
délégation est venue entretenir le président
du Conseil de la question de la fusion des
chemins de fer en Algérie.
ge--
A l'Hôtel de Ville
Un groupe colonial ?
M. Robert Bos, conseiller municipal du Val
de Grâce, envisage au sein du Conseil munici-
pal la création d'un groupe colonial. M. Adol-
phe Chérioux serait président de ce groupe.
A la direction
des chemins de fer algériens
M. Carde, gouverneur génevaî de l'Algérie,
a, par décret, nommé au poste de directeur
des chemins de fer algériens de l'Etat, M.
Corne, sous-directeur de ce réseau, en rempla-
cement de M. Rouzeaud, admis à faire valoir
ses drohs à. la tetraite et nommé directeur
honoraiie.
A la Cité Universitaire
Une chambre de l'Algérie
Le département d'A'lger va avoir sa cham-
bre à la Cité universitaire de Paris. La déci-
sion en a été prise par le Conseil général au
cours de sa récente session. Cela porte à 40
le nombre des départements qui se sont, à
ce jour, associés à l'œuvre de la Cité uni-
versitaire.
La Chambre de Commerce
de Majunga
et le contingentement des rhums
La Chambre de commerce de Nossi-Bé a
émis récemment un vœu relatif à la réparti-
tion du contingent des rhums attribué à Ma-
dagascar entre les différentes usines. Le
mode de répartition attribue la totalité du
contingent aux seules entreprises sucrières
en - voie de création. -
La Chambre de Nossi-Bé estime injustifiée
et dangereuse cette mesure et demande que
la répartition du contingent soit faite par
année et au prorota des productions en su-
cre pour le rhum.
Examinant cette question, M. Hyver,
membre de la Chambre de commerce de Ma-
junga, a jugé insuffisantes les conc l usions
ci-dessus en raison des possibilités de pro-
duction des sucreries de Madagascar qui
sont très grandes. Dans ces conditions le
contingentement réparti entre chacune des
usines intéressées constituerait une simple
aumône.
Aussi a-t-il proposé à 'la Chambre le vœu
suivant qui est adopté à l'unanimité :
« Vœu que le contingent total de la pro-
duction attribué à l'ensemble des Colonies
soit réparti au prorata de la production de
sucre de chacune d'elles. »
Paris - Madagascar - Paris
Moench et Burtin sont rentrés
hier matin au Bourget
L'aéroport vivait dans la fièvre et dans l'ani-
mation, les gens se pressaient et scrutaient le
ciel très dépouillé Il h. 15 Il h. 25
le monoplan « l'Alsa H, apparut, il encercla le
Bourget d'un vol rapide et vint se poser à I I
heures 30 sur le sol herbeux de l'aéroport, au
milieu des acclamations. Moench d'abord,
Burtin ensuite apparurent gerbes, félicitations,
embrassades, accolades les attendaient.
Les - voilà triomphants.
Paris, comme les Annales Coloniales 1 ont
annoncé, le 30 octobre d'Istres, ils s'envolèrent
à bord de l'avion avec lequel ils avaient ac-
compli le voyage par escales Paris- 1 okio-
Paris, ils ont parcouru les 25.000 km. du
raid en 26 jours d'absence, dont 17 jours, 14
heures, 15 minutes de raid proprement dit.
Sans mécanicien, les deux aviateurs atterris-
saient à Tananarive, le 5 novemb, e avec leur
courrier, ils quittaient la grande Ile le 14 sui-
vant pour nous revenir, contrariés par le mau-
vais temps, ils ont mis 11 jours, 4 heures, 30
minutes pour rentrer alors qu'ils avaient effec-
tué l'allcr en 6 jours. 4 heures, 45 minutes.
Nous les attendions lundi. Mais la brume
les - retenait sur la côte - oranaise.
Leur perfomance n'en est pas moins splendi.
de. Ils nous ont relié à Tananarive en 6 jours,
alors que le bateau régulier met 25 jours pour
aller et le même temps pour revenir.
17 jours au lieu de 50 pour cette liaison,
c'est le titre de gloire de Moench et Burtin qui
avec leur modestie si connue n'ont fait que de
brèves déclarations.
A l'aller, ils ont été gêiiés pendant l'étape
Gao-Fort-Lamy par un vent violent. L'atterris-
sage à Fort-Lamy au milieu de la nuit et d'obs-
tacles ignorés fut pénible.
Au retour, des tornades, des nuages de sa-
ble ont différé de 2 à 3 jours l'arrivée au
Bourget.
Au cours de leur voyage, les communications
télégraphiques ont été défectueuses. -..
[Nos deux as ont été reçus par m. Sully,
représentant le Ministre des Colonies, le com-
mandant Gigodo^ représentant le Ministre de
l'Air, autour d'eux, nous avons remarqué le
commandant Dagnaux, créateur de la ligne
France-Madagascar, Henry Farman, Marsot,
le compagnon de Bailly et Reginensi.
La réception terminée, les toasts portés,
Moench et Burtin s'en furent vers Paris, por-
teurs du courrier qui fut écrit à Tananarive, à
12.000 km. de la capitale, il y a 10 jours à
peine.
Désormais. l'avion s'avère indispensable pour
les liaisons postales aériennes de demain, entre
la France et ses colonies.
.----.-.---.----
A TRAVERS LE SAHARA
La piste terrestre et la route aérienne
du Sahara seront balisées
Nos lecteurs se souviennent que, le 14 no.
vcmbre, deux missions se sont rencontrées à
Cao (Soudan français) sur les bords du Ni-
ger, au seuil du Sahara. L'une, dirigée par
le colonel Vuillemin, auquel est adjoint le
lieutenant E-tienne, a été envoyée par 'le
ministère de l'Air ; l'autre a été organisée
par le Couverncur général de l'Afrique Occi-
dentale française.
Lors de - son voyage aérien en Afrique
(avril 1931), M. J.-L. Dumesnil, ministre de
l'Air, avait décidé de faire procéder, dès
octobre, au balisage du Sahara entre Reggan
et Gao. D'autre part, la Conférence Nord-
Africaine de juin 1931 avait émis également
- le vœu que soient équipés le plus tôt possi-
ble, de bout en bout, certains itinéraires sa-
hariens et, entre autres, celui de Reggan à
Gao.
Le travail consiste à installer sur 1.300
kilomètres de parcours, un signal métallique,
placé tous les 10 kilomètres.
Le tronçon algérien de la piste Taman-
rasset-Bourem est déjà balisé, mais il y a
lieu d'étudier son prolongement en territoire
soudanais et de déplacer le poste de ressaut
pour le réédilier en un point d'eau.
Le type de la ua'lise adoptée est celui
qu'a préconisé le commandant Gama, chef de
l'aéronautique en A.O.F.
11 n'est pas douteux que les efforts des
missions actuellement à la tâche ne soient
couronnés de succès. Tout en améliorant le
tracé de la pi-te terrestre Rcg-gan-Gao, elles
fixeront également la route aérienne entre ces
deux centres. Ainsi l'automobiliste et l'avia-
teur seront mis à même de vaincre le Sa-
hara dans de nouvelles conditions de sécu-
rité.
-060. --------
Paris-Beyrouth en automobile
Quatre élèves de l'Ecole coloniale MM.
Audric, Bernard, Eudier, Rigal, ont réalise
la liaison automobile Paris-Beyrouh.
Partis de Paris le 15 juillet, sur une vieille
Ford, avec des moyens financiers très réduits,
ils traversèrent l'Italie, du Nord, la Yougo-
slavie, la Bulgarie, et arrivèrent à Stamboul
au début d'août. Après un séjour de dix
jours à Constantinople, les jeunes coloniaux
s'attaquèrent l 1 Asie Mineure, qui n'avait
jamais encore été traversée par une automo-
bile. Des difficultés sans nombre tiacas-
series de la policc local" manque total de
routes carrossables, pénurie des ravitaille
ment- les y retinrent prè* d'un mois.
Dans les premiers jours de septembre, ils
purent atteindre Alep et, ayant visité; la Sy-
rie en un mois, les quatre voyageurs s'em-
barquèrent le 3 octobre à Beyrouth pour
Marseille, leur auto complètement hors
d'usage et leur budget grevé de dettes.
Outre un pittoresque, journal de. route, ils
1 apportent de leur randonnée une intéres-
sante collection do photographies qui sera
exposée à l'Ecole coloniale, les dimanche r"
13 et 20 décembre.
Encouragés par ce bel exploit sportif, les
élèves do l'Ecole coloniale ne renoncent pas
à l'idée de boucler le tour automobile de la
Méditerranée en une (1 croisière musul-
mane »,
Dépêches de l'Indochine
AU GRAND CONSEIL DES INTERETS
ECONOMIQUES ET FINANCIERS
DE L'INDOCHINE
Le discours de M. Pierre Pasquier
Ouvrant hier matin la session de t'annea
l'J.H, du Grand Conseil des Intérêts Lcuno-
iniques et Financiers de llllttlJcltl/w, ll;
Gouverneur général l'asijuicr a fJrUlwllcc
un très important discours où il a exa-
miné complètement ta situation partlcu-
lil're de. t'lnducltille dans La crise mon-
diale.
Il a rappelé d'aburd que celle, crise avait
été déterminée par une anijinrnlalion ex-
cessive de la production api
le manque d'élasticité des /I/'IJ.: de revient
et de vente dû aux initiatives gouverne-
mentales syndicales ou privées, tendant au
maintien arbitraire des cours et des salai-
res, par l'abus des crédits. Il a signalé
également l'influence gaarait eue la pro-
duction insuffisante de l'or, mise en relief
par la délégation de l'or à la Commission
financière de la Société des Salions, en
1U.J0. Il a tracé ensuite un lableau de lIt
crise : chômage dans de nombreux l>uys,
ralentissement du commerce extérieur, a<+-
fieds budgétaires, effondrement des éta
blisscmcnls de crédit et chute des mon-
naies.
Il a terminé an soulignant lIt nécessite
de s'adapter à la situahon nouvelle résul-
tant de l'implacable et dure réalite.
L\ ckisk. SI n LK m:
Il était impossibh: nue i I ndochinc éehnp-
pdl à la crise, mais la prospérité écoim-
miijiif de l'indoeliine se défend pur le
produit du riz. Le Gouverneur général ro p
pehint les fluctuations de ce. marché, de-
puis le début du siècle d e.rumina ni su si-
tnution momliale a conslah̃ qu'il /S.'-''
en réalité, l'hcureu.r privilège de la shih'-
lilé et de l'équilibre, appréciables par com-
paraison avec les autres marchés des pro-
duits agricoles. La crise de la rizicuti m >'
iudoeli inoise est principalement une crise
de spéculation manquee, mettant en fil
clieuse posture les gros et moi/ens produc-
teurs ayant spéculé sur a continuât ion exportations et le maintien indê-fini
hauts prix. Il faut craindre <{d'une honne.
part îles capitaux engagés inconsidérément-
ne soit perdue. Toutefois, il convient d'ai-
der les rizieulfeurs malheureux., car s'il,'
ont poursuivi uniquement leur intérêt pitr-
: il'lIlil'l', pli (tfnéralc aurait pro-
filé de leurs efforts s'ils avaient réussi.
Examinant les mesures demandées pur
les rizicullvurs, le Gouverneur général re-
jetant les suggestions anti-économiques,
rappelle les dis positions iléjà prises pour
leur venir en aide, notamment le récent dé-
cret sur les droits de sortie du riz et du
paddy. Mais le véritable but à atteindre
est l'organisation plus satisfaisante dit
crédit et de la structure sociale de la Cn-
cliinchine. Les crédits ne doivent pas con-
solider les spéculateurs imprudents, ni IU-
voriser les préteurs usuriers, ni aboutir à
des substitutions de créanciers, ni servir
d'instrument. d'°I'I'I'I'ssioll contre les petijs
riziculteurs. A cet effet, le, ministre des Co-
lonies a décidé 'h' déposer un projet de loi
qui mettra à la dis position d'un établisse-
ment de crédit foncier indnehinois des ca-
pitaux importants à un tunr abordable,
tout en en assurant le. C<')''r'
général vient d'Instituer un service de
prêts fonciers à long terme qui après étude,
des arrangements possibles entre les
créanciers et après examen par un comité
consultai if, proposera au Gouverneur gé-
néral des mesures en faveur des débiteurs
menacés d'expropriation cl présentant des
garanties suffisantes.
En oue de la modijication de I. organisa-
tion sociale. le ministre des Colonies^ a ac-
cepté le principe de la création, en Cochin-
chine, d'un office de colonisai ion rurale,
qui aura pour mission de multiplier !•̃
nombre des petits propriétai. es pur le ln.
tissement des terres vacantes ou des c/o-
maincs existants en intervenant, s'il il a
lieu, dans les procédures des ventes sur
saisies immobilières et évitant ainsi la
prédation excessive de la propriété fon-
cière.
Enfin, un office autonome du riz, déve-
loppera et améliorera la. culture du j'ij.
Il convie en outre la riziculteurs à s'as-
socier à celle action par leur effort pro-
pre pour l'amélioration des prix de re-
rient.
Ayant paralysé la crise de l'heveaeul-
turè, plus grave gue celle du riz et les n e-
sures prises pour ta secourir '/IIi, pou.r
être efficaces, demandent en outre un tf-
fort d'assainissement des entreprises, le
Gouverneur général a rappelé les disposi-
tions en faveur des planteurs de café et île
sisal.
Pour l'industrie on constate que si les
entreprises indochinoises de charbonnages
et sup-
portent la crise sans trop de mal, les HI i.
nes métalliques souffrent plus gravement.
La chute du j>rix des métaux ajoutant ses
effets à la fièvre minière gui a ravage
iéjiargne.
Au fioint de vue commercial, le fîo'Mvi'-
neur Général a condamné l'absentéisme
stocks qui a entraîné la ruine de maisons
de commerce.
Behusk ?.
Examinant enfin boites les données îles
statistiques d'expurtat ion, les indices
mouvement tk lu navigation maritime..
fluviale, le coût des frêls, l'importance de<
émissifois fimineièrt'S, les mutations imno ̃
hilières. les inscriptions hypidhéeaires c
constaté la baisse du marche des saht'i <'>.
le Gouverneur Général a enivin
.1 l :ett( orise est-elle PI',\; de prendre
̃ fin ? A'ii'iin simi'i certain ne permet de
« l'affirmer, mnis la véribible question est
(< la suivante : sommes-nous prMa une
d reprise ? Personne i<"i n'a jamais douté
Il de l'avenir de ee pays qui saura bien
.< passer tout, seul le mauvais pas de la
̃ crise universel!,», mais qui peu' toujours
« eomptor, V> ^va^;«> du Ministre des O1
«« i>ulies en .->sl Mite preuve, sur bi :',::.
oitude très en éveil do !;i mère-patrie, f. 1.
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