Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 novembre 1931 21 novembre 1931
Description : 1931/11/21 (A32,N157). 1931/11/21 (A32,N157).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804275
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 157. SB NUMERO î ID CBNTIMBS SAMEDI SOIR, 21 NOVEMBRE 1931.
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Indochine et Japon
) a-*Bo (
Voilà qu'on reparle des rapports écono-
miques de l'Indochine et du Japon.
Une excellente brochure documentaire du
« Comité de l'Indochine. nous rappelle
l'historique de cette si délicate question qui,
depuis vingt ans, préoccupe tous ceux qui
ont le souci de l'avenir de notre grande
colonie asiatique.
C'est en 1911, à propos de la révision de
notre tarif douanier général que se pose,
pour la première fois, la question.
Une convention de commerce et de navi-
gation avait été signée, à Paris, le 19 août
1911, entre le Japon et la France. Le Japon
y obtenait l'octroi de notre tarif minimum.
Mais l'Indochine était tenue hors de la
convention.
En même temps, la Commission inter-
ministérielle chargée de 1 étude du régime
douanier colonial faisait une enquête sur l'a
question de l'autonomie douanière de l'Indo-
chine. La Chambre de Commerce de Saigon,
consultée, déclara, à l'unanimité, s'opposer
à l'application à la colonie de la convention
de 1914. Et, devant cette attitude, tous les
projets d'autonomie douanière comme d'ap-
plication de la convention de ion furent
abandonnés. La première attaque était re-
poussée.
Une seconde, beaucoup plus dangereuse,
fut lancée pendant la guerre, dès 1915.
La guerre marine, puis sous-marine, mena-
çant sérieusement les communications de
l'Indochine, le Gouvernement Général fut
amené à demander aux Chambres de Com-
merce de la Colonie s'il ne conviendrait pas
d admettre au tarif minimum, pendant la
durée de la guerre, certaines denrées ali-
mentaires d'origine étrangère, en fait de
provenance japonaise et chinoise. Sur leur
avis favorable, un arrêté du Gouverneur
Général fut pris.
Le Gouvernement japonais en profita pour
réclamer l'application de la convention de
1911 à l'Indochine.
Mais la Chambre de Commerce de Saïgon
protesta contre toute extension de l'arrêté
du Gouverneur Générai et le Comité de
l'Indochine déclencha un fort mouvement de
protestation dans tous les milieux intéressés.
La menace fut, une fois encore, détournée.
Pas pour longtemps. En septembre iqt6,
une commission interministérielle était cons-
tituée pour étudier à nouveau la question.
Cette commission n'aboutit qu'à des propo-
sitions dilatoires.
- En 1921, le Gouvernement japonais s'ef-
torce ne soulever a nouveau la question a
l'occasion de la Conférence internationale de
Washington. Nouvelles protestations des in-
téressés, nouvelles déclarations rassurantes
du Gouvernement français qui déclare que la
question ne sera pas posée à Washington.
En 1924, le bruit court à nouveau, en
Extrême-Orient, d'une reprise des conver-
sations franco-japonaises.
Le 20 avril 1924, en effet, une mission
qui avait à sa tête M. Merlin, Gouverneur
Général, se rendait au Japon.
A nouveau, sur la protestation des inté-
ressés, M. Herriot, ministre des Affaires
étrangères, est amené à déclarer à un mem-
bre de la Chambre des députés : « Aucun
engagement n'a été pris par le Gouverne-
ment de la République en ce qui concerne le
régime des produits japonais en Indochine,
et vous pouvez être assuré qu'avant (l'abor-
der avec le Gouvernement japonais la négo-
ciation dont il s'agit, le Gouvernement fran-
çais concertera son attitude, d'accord avec
les groupements français intéressés. ».
Mais, dès 1925, de nouvelles conversations
sont engagées. Une mission japonaise vient
en Indochine. De longues négociations entre
intéressés furent engagées à ce moment. Le
courant d'intransigeance qui s'était mani-
festé jusqu'alors semblait s'être modifié. On
espérait ainsi obtenir l'appui du Japon
contre la Chine qui menaçait d'abaisser ses
tarifs douaniers et d'enlever ainsi toute ga-
rantie positive des emprunts consacrés par
elle et gagés sur le produit des douanes.
Finalement, en janvier 1926, les repré-
sentants du Japon demandent la suspension
des négociations.
En 1929, nouvelle tentative : le Gouver-
nement japonais demande un arrangement
provisoire, à l'occasion de la Conférence in-
ternationale du désarmement naval. La pro-
position fut écartée, au moins provisoire-
ment.
Enfin, en juin 1931, le Gouvernement
japonais manifestait le désir de reprendre
les pourparlers, menaçant, en cas de refus,
de faire jouer contre les produits indo-
chinois et notamment les houilles, l'article
de la loi douanière japonaise qui permet
l'application de droits exceptionnels aux
produits d'un pays traitant moins bien les
marchandises japonaises que celles en pro-
venance d'autres pays.
L'affaire en est là. Si j'ai voulu rappeler
les diverses phases de ces longues négocia-
tions, sans cesse reprises et abandonnées,
c'est pour essayer d'en faire mieux appa-
rattre le véritable caractère.
Elles nous mettent en présence d'un
problème d'économie internationale parti-
culièrement complexe où plusieurs intérêts
violemment contradictoires se heurtent sans
parvenir à trouver leur juste équilibre : l'in-
térêt du commerce et de l'industrie métro-
politains français qui font avec F Indochine
un imposant chiffre d'affaires;
L'intérêt des capitalistes français qui ont
importé de très importants capitaux en
Indochine et créé de puissantes entreprises
pour les besoins économiques internes de
l'Indochine,
L'intérêt du commerce d'exportation de
l'Indochine qui a déjà de puissantes atta-
ches avec le Japon et le reste des Etats du
Pacifique;
Enfin l'intérêt du Japon, qui considère
l'Indochine comme placée, géographique-
ment, dans sa zone normale d'influence et
qui réclame sa légitime place.
Comment résoudre le problème ?
Pendant longtemps, la France, sous la
pression des intérêts trançais coalisés, a
pratiqué la politique des « portes fermées P.
L'Indochine ignorait le Pacifique.
- Cette politique n'est plus possible.
L Indochine, économiquement grandie,
sinon déjà majeure, ne peut plus ignorer ses
voisins sans risquer de ruiner ses industries.
Faut-il alors ouvrir les portes, livrer
l'Indochine au Pacifique et. immédiatement.
au Japon ?
Ni la France, qui a des droits acquis, ni
l'Indochine elle-même n'y ont intérêt.
La sagesse commande de pratiquer une
politique d'émancipation progressive.
Politique délicate, de longue haleine, où
les dirigeants doivent, certes, être prudents,
mais où aussi ils doivent savoir vaincre les
résistances des intérêts trop égoïstes. Il
vaut mieux ouvrir prudemment les portes
que de les laisser enfoncer.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
lAlgérlr
Dépêches de l'Indochine
---.- -
Exécution en Indochine
de l'assassin de M. Legrand
Hier matin, le nommé Uni, qui a assas-
siné l'inspecteur Lcyratut en février der-
nier a été exécuté dans la cour de ta pri-
son centrale.
Le commerce Indochinois
Le Journal Officiel d'Indochine publie le
relevé du mouvement commercial en Indo-
chine pendant I.('s 3 premiers trimestres de
ItfcW, df 19; 10 et de 11X11 ce qui permet
d'apprécier le ralentissement dû à la crise.
Les importations en tontws métriques
pour 1U5J1) ont été de iôl.^M), pour KKK) de
:Œ;,").OtO, poxir 1991 de ÎJHi.OôO. En milliers
de francs, /*>»/• 1^0 : 2.00T>.!W>, pour MKM) :
l.r»78..fô8, pour 19:'1 : 1.010.5)30.
Les exportations en tonnes métriques ont
été pour 1U2'.) de 2.W1.021, pour -19; 10 de
2.i:U).:n2, pour UH de 1.9U).20:,. En mil- .,
liers de francs pour 1929 de 1 .Wt.887 : pour «'
IW0 ilè I. (>12.258 cl pour 19KI de 9H.SW.
Sages mesures et bons résultats
Le printemps dernier, en raison de la
crise frappant les riziculteurs, le gouver-
ne ment d>e la Cochinchine avait consenti à
ceux-ci des prêts pour la campagne pré-
sente qui devaient leur permettre de met-
tre en culture des surfaces qui, sans celte
intervcntion, auraient été abandonnées,
faute île ressources.
Cette mesure (t réussi, puisque deux mil-
lions d'hectares ont été cultivés cette an-
née, soit les neuf-dixiùmes de l'an dernier,
aussi l'administration la complète a/ljour-
d'hui par des prêts sur la moisson, rem-
boursables en juillet 19 £ Ï2. Ce s crédits évi-
teront que la récolte qui don m- les meil-
leurs espoirs île rendement risque d'être en
partie perdue faute de fonds pour payer
la niain-d'wuvre nécessaire.
Les crédits ont été répartis entre les di-
verses provinces de la Cochinchine et re-
présentent en totalité une somme de trois
cent cinquante mille francs.
Le docteur Joyeux quitte Hanoï
Le docteur Joyeux, médecin directeur du
bureau d'hygiène municipal est chargé de
mission dans les régions inondées de la
Chine et partira prochainement après s'être
mis à la disposition du Comité spécial d'or-
ganisation de l'hygiène de la Sociale des
Nations à Nanllin.
Le départ d'une mission sanitaire
pour les Antilles
Le paquebot Flandre a quitté Saint-Nazaire,
le jeudi, à 10 heures, pour les Antilles, ayant
à son bord une importante mission scientifique
organisée sur l'initiative de M. Candace, dé-
puté de la Guadeloupe, du Conseil général
de cette colonie et aivec l'appui du Ministère
des Colonies.
Cette mission est présidée par le docteur
Evain, sénateur des Cotes-du-Nord, président
de la commission consultative des maladies vé-
nériennes au Ministère des Colonies, et du doc-
teur Marcel Léger, ancien directeur de l'Insti-
tut Pasteur de Dakar, auditeur du Conseil su-
périeur d'hygiène publique en France.
La mission a pour but d'étudier les princi-
pales maladies sociales, leurs causes et les
moyens de les combattre.
Par ce même paquebot, partent également
cent cinquante et un professeurs, médecins,
fonctionnaires et chefs de service de différentes
administrations de la Guadeloupe.
Après un voyage en A. 0. L
- .L -
M. Maurice Petsche, sous-secrétaire d'Etat
aux Beaux-Arts, a inauguré, jeudi, en l'hô.
tel Jean Charpentier l'exposition du grand
animalier Jouve. L'artiste a rapporté des œu-
vres magistrales de son récent voyage au
Niger, Dahomey, Soudan et Sénégal.
La pénétration saharienne
par l'automobile et l'avion
N!
e- 1
'w
OTRE distingué colla-
borateur, M. le sé-
n a t e u r Edouard
Néron, écrivait, il
y a quelques jours,
dans les Annales
Coloniales au cours
d un article très remarque sur Un Service
automobile Tunis-Lac Tchad :
* I(/ plupart de ceux qui apportent à
l'examen du projet (du Transsaharien) une
appréciation indépendante, estiment que de-
puis qu'il a été présenté à Vopinion, il s'est
produit dans l'automobilisme et dans l'avia-
tion des progrès de la plus haute impor-
tance qui permettent de s'en remettre à ces
deux modes de locomotion, d'assurer les re-
lations commerciales et les voyages entre
notre pays et les diverses régions de L'Afri-
que dont le Transsaharien ne pourrait jamais
desservir qu'une partie. 1
A cette doctrine de raison, les faits s'em-
pressent de venir ajouter leur autorité maté-
rielle :
En effet, en ce moment même, une petite
expédition mi-aérienne, mi-automobile, par-
tie d'Alger, sous les ordres du colonel Vuil-
lemin, est en train de s'enfoncer dans le
Sahara.
Prochainement, une patrouille aérienne va
se diriger vers In-Salah et Hoggar. Elle
sera sous les ordres du lieutenant-colonel
Pierre Weiss.
D'autres liaisons sont projetées, au cours
de cet hiver, entre les bases d'Algérie et les
plus lointaines oasis sahariennes.
De son côti, l'aviation tunisienne va entre-
prendre des raids jusqu'aux confins de
l'hinterîand de la Régence, vers les au-delà
de Fort-Saint et de Fort-Flatters.
Enfin, du 8 janvier au 25 mars 1932, se
déroulera sur un vaste parcours un circuit
touristique, organisé Par c les Amis du
Sahara » sous le patronage du Gouverne-
ment général de l'Algérie, et avec le con-
cours des Automobile s-Club s de V Afrique
du Nord.
Cette manifestation portera le nom de
« Un mois au Sahara et au Hoggar ».
D'Alger, Or an, Constantine et Tunis
auront lieu des départs séparés et libres
dont la concentration se fera à Laghouat où
se formera la caravane.
Le convoi se mettra en route sur Ghar-
daia, où, après un parcours de 195 kilomè-
tres, il fera étape.
Après un arrêt permettant quelques pro-
menades dans le Mzab, les voyageurs se di-
rigeront sur El-Galéa, În-Salah et enfin Ta-
manrasset où ils parviendront en sept éta-
pes, ayant franchi un trajet de 1.629 kilo-
mètres.
Le retour s'accomplira par quatre itiné-
raires sur les points de départ que nous
avons indiqués.
On dira peut-être que aller à Tamanrasset
ce n'est pas traverser complètement le
Sahara. Nous répondrons que le trajet d'Al-
ger, ou plutôt de Laghouat à Tamanrasset
est. plus difficile peut-être que la traversée
directe du Nord au Sud.
Pour parvenir au plateau granitique sur
lequel s'clève la petite cité, à une altitude de
1.420 mètres, il faut franchir des régions
accidentées, de sauvages solitudes, de vastes
plaines sablonneuses, une partie du Tidi-
kelt que parcourent les Touareg.
Tamanrasset, du reste, c'est le centre
administratif de ce Hoggar dontla sinistre
réputation s'atténue tous les jours et qui ne
sera plus bientôt qu'un pays à excursions.
En 1922, la mission Haardt et Audouin-
Dubreuil, à laquelle on n'a jamais contesté
lia gloire d'avoir traversé le Sahara, est ren-
trée de Tombouctou par Tamanrasset, ln-
Salah, Ouargla, c est-a-dire par la route que 1
va parcourir Vexpédition dont nous venons
de parler et qui aurait donc pu, elle-même,
pousser jusqu'à Tombouctou, c'est-à-dire.
effectuer la traversée complète. Simple
affaire de temps.
Elle n'en apporte pas moins une preuve
de plus que l'automobile peut aller partout
dans le Sahara, comme les avions du colo-
nel Vuillemin, du lieutenant-colonel Pierre
Weiss et du groupe tunisien démontrent que
la voie des airs s'ouvre au-dessus de l'im-
mense Sahara où il n'est que de vou-
loir pour organiser des terrains d'atterris-
sage et descentes de ravitaillement.
L'automobile, l'avion, voila les vrais
T rattssahariens.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de In Commission
des Doua..
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
•+•
Hier après-midi, à 'l'Institut, a ou lieu, en
présence d'une nombreuse assistance, la
séance "nnuellt" de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres AT. Aimé Pucch prési-
dait la cérémonie.
M. Alfred Merlin qui fut directeur des
Antiquités en Tunisie, a lu sa documentation
sur les ruines imposantes de Leptis Magna,
en Tripolitaine, l'une des grandes capitales
de l'Afrique du Nord, celle-ci sortie tout en-
tière du caprice d'un empereur, où les Ro-
mains avaient prodigué 'leur génie de grands
bâtisseurs.
Notre action au Maroc
Au Todrha
Poursuivant sa progression vers le Todrha,
progression amorcée le 14 novembre, le
groupe mobile de la région de Marrakech a
atteint, le 18, sans incident, Tinghir, centre
vital du Todrha, tenu jusqu'ici par un cali-
fat de Glaouas.
Les habitants des ksours environnants et
même deux ksours qui, plus à 'l'est, avoisi-
nent le Ferkla ont fait leur soumission. Nos
forces régulières ont complété le 19 'l'occu-
pation de toute la région du Todrha. qui
rentre ainsi définitivement dans l'obédience
du maghzen.
Dans la région des confins algéro-maro-
cains, un groupe mobile, partant de notre
base du Ziz, s'est porté le 18 novembre, en
plusieurs groupements, sur le Gheris qu'il a
occupé sur un front de près de 50 km.
Du Tadiroust à Touroug, tous les ksours
de la vallée ont fait leur soumission 'le 19
novembre : au total 6.500 familles ont fait
leur soumission les 18 et 19 au Todrha et au
Gheris.
La progression n'a été marquée au Tadi-
roust que par une légère réaction : lés forces
supplétives, qui précédaient les forces régu-
lières ont eu un engagement avec des grou-
pes de dissidents, venus du revers sud du
Grand Atlas. Ceux-ci ont été mis en fuite
avec des pertes sévères. On signale comme
pertes, de notre côté, au cours de cet enga-
gement, deux officiers français et huit parti-
sans ou goumiers tués et six partisans ou
goumiers blessés.
Un obus éclate et tue le colonel Lenoir
La colonne du général Giraud est arrivée
jeudi à Ouinioualioum, à 50 km. au sud-
ouest de Ksaressouk. A 14 heures, la situa-
tion était la suivante : le groupe parti de
Mzizel a atteint et même dépassé Agoudim,
sans un coup de feu.
Le groupe B est parti de Ksaressouk et a
atteint la palmeraie de Tadiroust, à environ
75 km. de ;Ksaressouk. Le groupe C est parti
de Ksaressouk et a avancé d'environ 75 km.
en 30 heures et a occupé la palmeraie du
Ghéris. Le groupe D est parti de Gueffifet et
a occapé Touroug. Le groupe Q manoeu-
vrant avec le groupe C a encerclé la palme-
raie du Gheris.
Des Djemaa, dans la région de Gheris-
Touroug-Tadiroust ont tait leur soumission.
Après que l'objectif eut été atteint un acci-
dent s'est produit. L'éclatement prématuré
d'un obus a causé 'la mort du colonel Lenoir.
--- .t. -–
Le Cils du pacha
de Marrakech reçu
au Baccalauréat
Le Pacha de Marrakech, El Glaoui, vient
d'être avisé que son fils aîné, El Mehdi
Glaoui avait subi brillamment à Paris les
examens de la première partie du baccalau-
réat. Depuis plusieurs années, élève de Jan-
son de Sailly, El Mehdi Glaoui se destine
il l'école Polytechnique.
A l'Académie Française
l' 1
Présentation d'ouvrage
Le Directeur offre à la Compagnie de la
part de l'auteur le beau livre de notre émi-
nent collaborateur Henry Bordeaux : Un
printem ps au Maroc.
L'antenne coloniale 1
•+ 1
A Radio-Alger
Conférences
C'est la semaine prochaine, ainsi que nous
l'avons déjà annoncé, que Mme Martine, chef
de rubrique féminine et conférencière, en-
treprendra une série de causeries agrémentées
de musique sur c( l'histoire de la danse ».
Musique
.Le Quatuor Zimmer composé de MM. Al-
bert Zimmer, Frédéric Chigo, Edouard Piel
et Emile Doehaert, prêtera son concours le
26 novembre.
Le 27 novembre, festival de musique belge
avec des œuvres de C. Franck, Lekeu, Jon-
gen, José Weber, Hœrée, Poot, Huybrechts,
etc. Des festivals de musiques tchécoslova-
que, italienne, allemande et russe sont éga-
lement prévus pour les prochaines émis-
sions.
Tous les dimanches, une demi-heure d or-
chestre est réservée aux maîtres classiques :
l'émission du mercredi est consacrée à un
concert symphonique et le vendredi à un
compositeur ou à une école, avec présenta-
tion et commentaires éducatifs.
Aux émissions du mercredi diffusion deb
neuf symphonies de Beethoven.
A Tunis-Kasbah
M..1. de Courteville, directeur de la So-
ciété des Agriculteurs de Tunisie, nous in-
forme que la station de Tunis-Kasbah a sus-
pendu ses émissions pour un temps indéter-
miné.
-
Au Conseil d'ttat
«+•
Rejet de la requête d'un commissaire de
police à Longa (Sénégal)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Vidal, commissaire de police à Longa
(Sénégal), avait présentée aux fins d'annula-
tion d'un arrêté du Gouverneur général de
l'A.O,J.', en date du 6 octobre 1928. réorga-
nisant le cadre supérieur de la police.
.Attendu qu'en déterminant à nouveau les
avantages de solde et de passage attribués
aux commissaires et inspecteurs de police, le
Gouverneur général de l' A.O. F. n'a fait
qu'user des pouvoirs qui lui appartenaient,
en vertu du décret du 14 octobre J(J°.f'"
.Le droit aux avantages résultant pour
M. Vidal, de la réglementation antérieure
était subordonné au maintien de cette ré-
glementation.
Il résulte, d'ailleurs, de l'instruction
que l'arrêté attaqué n'a pas été pris dans un
but autre que l'intérêt général du bon fonc-
tionnement du service-
A la recherche
de l'heureux Guadeloupéen
'6 1
Minuit : Place Pigalle
Il est midi très exactement mais je suis
dans <1 feu » Montmartre, qui ne conserve
un peu de gloire que par la force des souve-
nirs littéraires.
11 était bien inuti'ie du reste d'accomplir
le voyage Nord-Sud pour trouver le plus
gros gagnant parisien de la grande loterie
irlandaise : M. Emmanuel de Grâce, un
beau noir antillais.
Une jeune blonde me renseigne aimable-
ment :
- Je l'ai vu sortir de chez lui Vous parlez
s'il est heureux! 65.000 bal'ies et si son che-
val arrive, les millions en veux-tu? en
voilà LOo Croyez-vous que c'est pas drôle, lui
qui est musicien de jazz, il a tiré le cheval
CI ut majeur ». Pensez c'qui va en recevoir
des lettres, et de la visite. tout autant
qu'une grande vedette de cinéma.
Savez-vous, mademoiselle, dans quel
bar on peut 'le rencontrer ?
Pas dans le quartier, plutôt du côté
de Montparnasse. Il est trombone dans un
orchestre célèbre de là-bas
Dans la jungle
Il n'y a pas de Croix du Sud qui tienne,
il vaut miex chercher un grain d' or de
collier chou dans la savane, qu'un trom-
lione noir dans la jungle de Montparnasse.
Cette fois, c'est une enfant colorée, dix-
huit printemps, célèbre dans la Coupole-du-
Dôme-en-Rotonde qui me renseigne d'abon-
dance, sur l'heureux gagnant :
ai je le connais M. de Grâce, Emma-
nuel. je comprends, mais pour le trouver
a l'apéntif du soir!. hé t toi le marchand
de nougat, tu as vu de Grace quelque part
par là? Non., merci tout de même. Ne le
cherchez pas, allez ; il peut être sur le toit
vitré, dans le sous-sol, dans le fond de la
salle, ou encore, attablé sur le trottoir,
mais, dans une pareille exposition de g.,
difficile de le reconnaître. Tencz, voilà des
renseignements : offrez-moi un porto, on boit
à sa santé.
Emmanuel de Grâce est né dans une Ile.
celle du Bois de Boulogne en plus grand.
Je souris : «< la Guadeloupe ? »
Juste le nom de son village. Bien sûr
qu'il a été baptisé et puis tout de suite, dès
le sein de sa mère, il s'est mis à faire de
la musique. Sa carrière d'artiste a commencé
par les grands airs d'opéras, il était trom-
bone deuxième dans une société fi'l. » « phi-
larmonique de la Guadeloupe. »
Vous y êtes. Maintenant il exécute dans
un jazz d'ici.
A la grande loterie irlandaise, il a pris
un billet à part entière, 65 francs, ça lui a
fait gagner 65.000 francs !
J'ajoute : Et le droit au cheval « ut ma-
jeur u qui prendra part à l'épreuve de Man-
chester et si sa chance joue juste, il peut
gagner de 1 à 3 millions.
Vous pensez si c'.est un type qui mérite
de la considération ! Alors, maintenant de
Grace va pouvoir monter un grand jazz à
lui, dont il sera le chef.
Et soudain agressive, la brune enfant de-
mande :
Pourquoi qu'ce type vous intéresse
comme ça ?
Curiosité de journaliste c'est tout.
Ah! boni. parce qu'autrement.
Dinah.
-_----._----_- - -- ---- -
Derniers jours d'une condamnée
–•+.–
Condamnée à mort I
m Voilà six mois et deux semaines que je
vis avec cette pensée, toujours seule avec
elle, toujours glacée de sa présence, toujours
courbée sous son poids. »
Ainsi, en cette triste matinée de déména-
gement, l'éphémère exposition construite
pour la curiosité d'un jour, fait sienne le
célèbre monologue du hérus hugolien.
Le froid du trépas a déjà envahi la Cité
des Informations, des teintes verdatres mar-
brent la s.l'lle abandonnée des Congrès et les
dernières dactylos claquent des dents devant
les machines inertes.
Un gardien dont l'allure gelée évoque le
capitaine Hatteras au Pôle Nord regrette le
primitif feu de bois des Peaux-Rouges.
Sur cette matinée hivernale, dans l'air
grêleux et pluvieux, parmi les brumes qui
endeuillent l'horizon, le soleil perce, froid,
pale, livide. on ne sait quelle nostalgie
d'anéantissement plane sur Vincennes.
Madagascar, les Iles, Angkor, les villages
nègres, les cases antillaises, tous les palais
abandonnés illustrent les descriptions frigo-
rifiques des savants-astronomes, astrologues
de la fin du monde.
Alors, parait-il, les pays équatoriaux re-
froidis mais encore seuls vivants feront des
expositions rétrospectives de nos civilisations
et entreprendront des expéditions arctiques
pour retrouver sous les glaces Paris, Lon-
dres, Berlin, etc. déjà endormis sous le
suaire éternel.
Marie-Louise Sicard.
----_------ - .---
A la commission
de la défense nationale
M. Pierre Lava'l, président du Conseil,
assisté de M. Gignoux, sous-secrétaire d'Etat
à la présidence du Conseil et à l'Economie
nationale, a présidé hier matin, aux Invali-
des, une séance de la commission spéciale
du Conseil supérieur de la défense nationale,
chargée, de la préparation de la conférence
de limitation des armements.
A cette réunion assistaient MM. Paul-Bon
cour, Jean Kabty, ainsi que les représentants
de tous les ministères de la défense natio-
nale : Colonies, Guerre, Marine, Air.
A l'Hôtel des Ventes
, 81
Un beau tableau, un beau prix
Jeudi après-midi, à l'hôtel Drouot, un
beau Delacroix, Exercices militaires de Ma-
rocains, qui figura au Salon de 1S47 a atteint
140.000 francs.
L" Armée du Salut
à la Guyane
Des volontaires partent pour apporter aide
matérielle et morale aux torçats
« libérés »
Uiie iiiission (oiiiposée de volontaires de
l'Armée du Salut, va partir prochainement
pour la (luyane française. L'embarquement
est prévu pour mai ou juin prochain.
Elle part dans le but de venir en aide aux
anciens loiçats qui, ayant purge leur peine,
sont dans l'obligation de rester dans la co-
lonie.
Le colonel Alfred J. Benwell, secrétaire
générai pour la France de l'Armée du Sa-
lut, a donné des précisions sur son départ :
A ous expirons embellir i existence de ces
> liber i* , eit let(r tipporta;tt tiete! aide Pno-
rille et matérielle. A ous projetons de leur
construire des huttes à Cayenne et de leur
installer des postes de l'.S.F. Ils repren-
dront ainsi contact avec un monde dont ils
ont été si longtemps retranchés.
Dans ce but, nous cherchons à nous faire
ourrir par le gouvernement français un
premier crédit de 100.000 francs. Cette som-
me ne représente qu'une fractiolt de ce qui
nous sera nécessaire pour mettre notre projet
a exécution.
A ous s timons qu'il nous faudra 500.000 fr.
pour donner a notre plalt la première im.
pulsion. L'avenir se chargera du reste.
/,'*;i juillet 19^8, ajoute le colonel lienwell,
le 1IOI/IIlre tlt-' CI'S libérés Il s'dt:,'IÚt à 2.393.
.S/ ce total, 1 manquèrent à l'appel et
la seule conclusion de ce fait est que les ab-
sents furent victimes des mallldies mortelles,
des ser pents et des animaux sauvages.
--,---------- -- ---,-----,_--------
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
-–
La première session ordinaire du Conseil gé-
néral de la Nouvelle-Calédonie a été ouverte,
le 31 août dernier, par M. le gouverneur
Guyon qui a prononcé à cette occasion un long
et substantiel discours pour exposer à l'Assem-
blée les projets qu' elle allait avoir à examiner.
Les premières paroles du Gouverneur ont
été pour exprimer le respectueux tnmma ge- le
la Nouvelle-Calédonie, des populations Iran-
çaises du Pacifique Austral, aux deux grands
hommes qui se sont succédé le 13 juin dernier,
dans la Magistrature Suprême pour présider
aux destinées de la Nation, et il est passé aus-
sitôt après aux questions dont il avait à entre-
tenir le Conseil général.
A la session précédente, ouverte le 9 avril
dernier, l'Assemblée locale avait fixé le mon-
tant de la première tranche de l'Emprunt, ar-
rêtée à trente-trois millions, et actuellement cet
Emprunt est en voie de réalisation. M. le gou-
verneur Guyon a donné aux Conseillers géné-
raux tous les renseignements utiles pour taire
ressortir les conditions avantageuses qu'il a ob-
tenues pour la réalisation de cet emprunt, dont
l' émission est faite par le Trésor Public jus-
qu'à concurrence de trente millions
(30.000.000). Les trois millions (3.000.000)
complémentaires de la tranche sont réservés,
avec le concours de la Banque d'Indochine,
aux souscripteurs de la Nouvelle-Calédonie et
des Nouvelles-Hébrides.
Après avoir exposé les résultats obtenus le
Gouverneur a dit :
Devais-je me borner à vous apporter pour
celle session les projets techniques des travaux
de la première tranche, quelques dossiers d ad-
ministration courante et vous dire : u Messieurs,
c'est la crise : replions-nous sur nous-m^mes ;
faisons le gros dos sous la bourrasque ; atten-
dons les événements ; plus de projets pour
l'avenir proche et à plus jorte raison pour le
lointain avenir. La mare stagnante a du bon.
Là, au moins, pas de risques de tempête 1 Te-
nons-nous y ! »
Il eût été naturel que je fusse poussé à
prendre pareille attitude par certains reproches
véhéments qui, depuis votre dernière session,
ont été portés contre moi.
M. Guyon a relevé ces reproches, comme ils
le méritaient. Il a confondu son accusateur,
conseiller général qui, en qualité de mandataire
de la population, l'avait déféré au Tribunal de
l'Opinion, et il a continué son discours, comme
il suit :
A la question que je me suis posée:
Conseiller et pratiquer moi-même la politique
de renoncement à l'etfort parce que l'ejjort est
plxis difficile ? Je réponds aujourd' hui, devant
vous, après mure réjlexion, certes non !
Mon devoir tel que je le conçois a primé
mon désir de quiétude et mon intérêt person-
nel.
Après avoir épuré ainsi t'amosphère par des
explications et des considérations aussi tran-
ches que loyales, M. le gouverneur Guyon re-
poussant toute tentative de passivité a déclaré
à I Assemblée qu'il lui apportait, outre les
projets techniques et outre le premier budget
d'emprunt portant sur les quatre derniers mois
de 1931. un programme nouveau pour le sou-
tien direct et le renforcement de la colonisa-
tion culturale et du peuplement français en
•» auvelle-Calédonlt.
Le Gouverneur a dit au sujet de l'idée (1-e
ce programme :
Loin de rencontrer dans la crise économiquc.
qui nous éprouve, motif de rejet ou d'ajourne-
ment, elle a sa jorcc déterminante, pour une
application aussi prompte que possible, dans
cette crise même et dans les enseignements qui
s'en dégagent.
Par conséquent, Messieurs, avant l'étude
d' un nouveau plan d'action, considérons la
crise, en soi et dans ses etfcts. Examinons l'état
des affaires prioées. la situation commerciale et
l'état de nos finances publiques. Ici, comme
dans le monde entier, toute la production est at-
teinte ; le commerce et les finances subissent le
pénible sort de la production. Il existe edrAf
JOURRAL QUOnOIE.
Aédêction & Administration :
u, m M miit-Tfeanr
PARIS a-)
TtLÉPH. t LOUVfHC 19-37
RICHELIEU 17-84
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Indochine et Japon
) a-*Bo (
Voilà qu'on reparle des rapports écono-
miques de l'Indochine et du Japon.
Une excellente brochure documentaire du
« Comité de l'Indochine. nous rappelle
l'historique de cette si délicate question qui,
depuis vingt ans, préoccupe tous ceux qui
ont le souci de l'avenir de notre grande
colonie asiatique.
C'est en 1911, à propos de la révision de
notre tarif douanier général que se pose,
pour la première fois, la question.
Une convention de commerce et de navi-
gation avait été signée, à Paris, le 19 août
1911, entre le Japon et la France. Le Japon
y obtenait l'octroi de notre tarif minimum.
Mais l'Indochine était tenue hors de la
convention.
En même temps, la Commission inter-
ministérielle chargée de 1 étude du régime
douanier colonial faisait une enquête sur l'a
question de l'autonomie douanière de l'Indo-
chine. La Chambre de Commerce de Saigon,
consultée, déclara, à l'unanimité, s'opposer
à l'application à la colonie de la convention
de 1914. Et, devant cette attitude, tous les
projets d'autonomie douanière comme d'ap-
plication de la convention de ion furent
abandonnés. La première attaque était re-
poussée.
Une seconde, beaucoup plus dangereuse,
fut lancée pendant la guerre, dès 1915.
La guerre marine, puis sous-marine, mena-
çant sérieusement les communications de
l'Indochine, le Gouvernement Général fut
amené à demander aux Chambres de Com-
merce de la Colonie s'il ne conviendrait pas
d admettre au tarif minimum, pendant la
durée de la guerre, certaines denrées ali-
mentaires d'origine étrangère, en fait de
provenance japonaise et chinoise. Sur leur
avis favorable, un arrêté du Gouverneur
Général fut pris.
Le Gouvernement japonais en profita pour
réclamer l'application de la convention de
1911 à l'Indochine.
Mais la Chambre de Commerce de Saïgon
protesta contre toute extension de l'arrêté
du Gouverneur Générai et le Comité de
l'Indochine déclencha un fort mouvement de
protestation dans tous les milieux intéressés.
La menace fut, une fois encore, détournée.
Pas pour longtemps. En septembre iqt6,
une commission interministérielle était cons-
tituée pour étudier à nouveau la question.
Cette commission n'aboutit qu'à des propo-
sitions dilatoires.
- En 1921, le Gouvernement japonais s'ef-
torce ne soulever a nouveau la question a
l'occasion de la Conférence internationale de
Washington. Nouvelles protestations des in-
téressés, nouvelles déclarations rassurantes
du Gouvernement français qui déclare que la
question ne sera pas posée à Washington.
En 1924, le bruit court à nouveau, en
Extrême-Orient, d'une reprise des conver-
sations franco-japonaises.
Le 20 avril 1924, en effet, une mission
qui avait à sa tête M. Merlin, Gouverneur
Général, se rendait au Japon.
A nouveau, sur la protestation des inté-
ressés, M. Herriot, ministre des Affaires
étrangères, est amené à déclarer à un mem-
bre de la Chambre des députés : « Aucun
engagement n'a été pris par le Gouverne-
ment de la République en ce qui concerne le
régime des produits japonais en Indochine,
et vous pouvez être assuré qu'avant (l'abor-
der avec le Gouvernement japonais la négo-
ciation dont il s'agit, le Gouvernement fran-
çais concertera son attitude, d'accord avec
les groupements français intéressés. ».
Mais, dès 1925, de nouvelles conversations
sont engagées. Une mission japonaise vient
en Indochine. De longues négociations entre
intéressés furent engagées à ce moment. Le
courant d'intransigeance qui s'était mani-
festé jusqu'alors semblait s'être modifié. On
espérait ainsi obtenir l'appui du Japon
contre la Chine qui menaçait d'abaisser ses
tarifs douaniers et d'enlever ainsi toute ga-
rantie positive des emprunts consacrés par
elle et gagés sur le produit des douanes.
Finalement, en janvier 1926, les repré-
sentants du Japon demandent la suspension
des négociations.
En 1929, nouvelle tentative : le Gouver-
nement japonais demande un arrangement
provisoire, à l'occasion de la Conférence in-
ternationale du désarmement naval. La pro-
position fut écartée, au moins provisoire-
ment.
Enfin, en juin 1931, le Gouvernement
japonais manifestait le désir de reprendre
les pourparlers, menaçant, en cas de refus,
de faire jouer contre les produits indo-
chinois et notamment les houilles, l'article
de la loi douanière japonaise qui permet
l'application de droits exceptionnels aux
produits d'un pays traitant moins bien les
marchandises japonaises que celles en pro-
venance d'autres pays.
L'affaire en est là. Si j'ai voulu rappeler
les diverses phases de ces longues négocia-
tions, sans cesse reprises et abandonnées,
c'est pour essayer d'en faire mieux appa-
rattre le véritable caractère.
Elles nous mettent en présence d'un
problème d'économie internationale parti-
culièrement complexe où plusieurs intérêts
violemment contradictoires se heurtent sans
parvenir à trouver leur juste équilibre : l'in-
térêt du commerce et de l'industrie métro-
politains français qui font avec F Indochine
un imposant chiffre d'affaires;
L'intérêt des capitalistes français qui ont
importé de très importants capitaux en
Indochine et créé de puissantes entreprises
pour les besoins économiques internes de
l'Indochine,
L'intérêt du commerce d'exportation de
l'Indochine qui a déjà de puissantes atta-
ches avec le Japon et le reste des Etats du
Pacifique;
Enfin l'intérêt du Japon, qui considère
l'Indochine comme placée, géographique-
ment, dans sa zone normale d'influence et
qui réclame sa légitime place.
Comment résoudre le problème ?
Pendant longtemps, la France, sous la
pression des intérêts trançais coalisés, a
pratiqué la politique des « portes fermées P.
L'Indochine ignorait le Pacifique.
- Cette politique n'est plus possible.
L Indochine, économiquement grandie,
sinon déjà majeure, ne peut plus ignorer ses
voisins sans risquer de ruiner ses industries.
Faut-il alors ouvrir les portes, livrer
l'Indochine au Pacifique et. immédiatement.
au Japon ?
Ni la France, qui a des droits acquis, ni
l'Indochine elle-même n'y ont intérêt.
La sagesse commande de pratiquer une
politique d'émancipation progressive.
Politique délicate, de longue haleine, où
les dirigeants doivent, certes, être prudents,
mais où aussi ils doivent savoir vaincre les
résistances des intérêts trop égoïstes. Il
vaut mieux ouvrir prudemment les portes
que de les laisser enfoncer.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
lAlgérlr
Dépêches de l'Indochine
---.- -
Exécution en Indochine
de l'assassin de M. Legrand
Hier matin, le nommé Uni, qui a assas-
siné l'inspecteur Lcyratut en février der-
nier a été exécuté dans la cour de ta pri-
son centrale.
Le commerce Indochinois
Le Journal Officiel d'Indochine publie le
relevé du mouvement commercial en Indo-
chine pendant I.('s 3 premiers trimestres de
ItfcW, df 19; 10 et de 11X11 ce qui permet
d'apprécier le ralentissement dû à la crise.
Les importations en tontws métriques
pour 1U5J1) ont été de iôl.^M), pour KKK) de
:Œ;,").OtO, poxir 1991 de ÎJHi.OôO. En milliers
de francs, /*>»/• 1^0 : 2.00T>.!W>, pour MKM) :
l.r»78..fô8, pour 19:'1 : 1.010.5)30.
Les exportations en tonnes métriques ont
été pour 1U2'.) de 2.W1.021, pour -19; 10 de
2.i:U).:n2, pour UH de 1.9U).20:,. En mil- .,
liers de francs pour 1929 de 1 .Wt.887 : pour «'
IW0 ilè I. (>12.258 cl pour 19KI de 9H.SW.
Sages mesures et bons résultats
Le printemps dernier, en raison de la
crise frappant les riziculteurs, le gouver-
ne ment d>e la Cochinchine avait consenti à
ceux-ci des prêts pour la campagne pré-
sente qui devaient leur permettre de met-
tre en culture des surfaces qui, sans celte
intervcntion, auraient été abandonnées,
faute île ressources.
Cette mesure (t réussi, puisque deux mil-
lions d'hectares ont été cultivés cette an-
née, soit les neuf-dixiùmes de l'an dernier,
aussi l'administration la complète a/ljour-
d'hui par des prêts sur la moisson, rem-
boursables en juillet 19 £ Ï2. Ce s crédits évi-
teront que la récolte qui don m- les meil-
leurs espoirs île rendement risque d'être en
partie perdue faute de fonds pour payer
la niain-d'wuvre nécessaire.
Les crédits ont été répartis entre les di-
verses provinces de la Cochinchine et re-
présentent en totalité une somme de trois
cent cinquante mille francs.
Le docteur Joyeux quitte Hanoï
Le docteur Joyeux, médecin directeur du
bureau d'hygiène municipal est chargé de
mission dans les régions inondées de la
Chine et partira prochainement après s'être
mis à la disposition du Comité spécial d'or-
ganisation de l'hygiène de la Sociale des
Nations à Nanllin.
Le départ d'une mission sanitaire
pour les Antilles
Le paquebot Flandre a quitté Saint-Nazaire,
le jeudi, à 10 heures, pour les Antilles, ayant
à son bord une importante mission scientifique
organisée sur l'initiative de M. Candace, dé-
puté de la Guadeloupe, du Conseil général
de cette colonie et aivec l'appui du Ministère
des Colonies.
Cette mission est présidée par le docteur
Evain, sénateur des Cotes-du-Nord, président
de la commission consultative des maladies vé-
nériennes au Ministère des Colonies, et du doc-
teur Marcel Léger, ancien directeur de l'Insti-
tut Pasteur de Dakar, auditeur du Conseil su-
périeur d'hygiène publique en France.
La mission a pour but d'étudier les princi-
pales maladies sociales, leurs causes et les
moyens de les combattre.
Par ce même paquebot, partent également
cent cinquante et un professeurs, médecins,
fonctionnaires et chefs de service de différentes
administrations de la Guadeloupe.
Après un voyage en A. 0. L
- .L -
M. Maurice Petsche, sous-secrétaire d'Etat
aux Beaux-Arts, a inauguré, jeudi, en l'hô.
tel Jean Charpentier l'exposition du grand
animalier Jouve. L'artiste a rapporté des œu-
vres magistrales de son récent voyage au
Niger, Dahomey, Soudan et Sénégal.
La pénétration saharienne
par l'automobile et l'avion
N!
e- 1
'w
OTRE distingué colla-
borateur, M. le sé-
n a t e u r Edouard
Néron, écrivait, il
y a quelques jours,
dans les Annales
Coloniales au cours
d un article très remarque sur Un Service
automobile Tunis-Lac Tchad :
* I(/ plupart de ceux qui apportent à
l'examen du projet (du Transsaharien) une
appréciation indépendante, estiment que de-
puis qu'il a été présenté à Vopinion, il s'est
produit dans l'automobilisme et dans l'avia-
tion des progrès de la plus haute impor-
tance qui permettent de s'en remettre à ces
deux modes de locomotion, d'assurer les re-
lations commerciales et les voyages entre
notre pays et les diverses régions de L'Afri-
que dont le Transsaharien ne pourrait jamais
desservir qu'une partie. 1
A cette doctrine de raison, les faits s'em-
pressent de venir ajouter leur autorité maté-
rielle :
En effet, en ce moment même, une petite
expédition mi-aérienne, mi-automobile, par-
tie d'Alger, sous les ordres du colonel Vuil-
lemin, est en train de s'enfoncer dans le
Sahara.
Prochainement, une patrouille aérienne va
se diriger vers In-Salah et Hoggar. Elle
sera sous les ordres du lieutenant-colonel
Pierre Weiss.
D'autres liaisons sont projetées, au cours
de cet hiver, entre les bases d'Algérie et les
plus lointaines oasis sahariennes.
De son côti, l'aviation tunisienne va entre-
prendre des raids jusqu'aux confins de
l'hinterîand de la Régence, vers les au-delà
de Fort-Saint et de Fort-Flatters.
Enfin, du 8 janvier au 25 mars 1932, se
déroulera sur un vaste parcours un circuit
touristique, organisé Par c les Amis du
Sahara » sous le patronage du Gouverne-
ment général de l'Algérie, et avec le con-
cours des Automobile s-Club s de V Afrique
du Nord.
Cette manifestation portera le nom de
« Un mois au Sahara et au Hoggar ».
D'Alger, Or an, Constantine et Tunis
auront lieu des départs séparés et libres
dont la concentration se fera à Laghouat où
se formera la caravane.
Le convoi se mettra en route sur Ghar-
daia, où, après un parcours de 195 kilomè-
tres, il fera étape.
Après un arrêt permettant quelques pro-
menades dans le Mzab, les voyageurs se di-
rigeront sur El-Galéa, În-Salah et enfin Ta-
manrasset où ils parviendront en sept éta-
pes, ayant franchi un trajet de 1.629 kilo-
mètres.
Le retour s'accomplira par quatre itiné-
raires sur les points de départ que nous
avons indiqués.
On dira peut-être que aller à Tamanrasset
ce n'est pas traverser complètement le
Sahara. Nous répondrons que le trajet d'Al-
ger, ou plutôt de Laghouat à Tamanrasset
est. plus difficile peut-être que la traversée
directe du Nord au Sud.
Pour parvenir au plateau granitique sur
lequel s'clève la petite cité, à une altitude de
1.420 mètres, il faut franchir des régions
accidentées, de sauvages solitudes, de vastes
plaines sablonneuses, une partie du Tidi-
kelt que parcourent les Touareg.
Tamanrasset, du reste, c'est le centre
administratif de ce Hoggar dontla sinistre
réputation s'atténue tous les jours et qui ne
sera plus bientôt qu'un pays à excursions.
En 1922, la mission Haardt et Audouin-
Dubreuil, à laquelle on n'a jamais contesté
lia gloire d'avoir traversé le Sahara, est ren-
trée de Tombouctou par Tamanrasset, ln-
Salah, Ouargla, c est-a-dire par la route que 1
va parcourir Vexpédition dont nous venons
de parler et qui aurait donc pu, elle-même,
pousser jusqu'à Tombouctou, c'est-à-dire.
effectuer la traversée complète. Simple
affaire de temps.
Elle n'en apporte pas moins une preuve
de plus que l'automobile peut aller partout
dans le Sahara, comme les avions du colo-
nel Vuillemin, du lieutenant-colonel Pierre
Weiss et du groupe tunisien démontrent que
la voie des airs s'ouvre au-dessus de l'im-
mense Sahara où il n'est que de vou-
loir pour organiser des terrains d'atterris-
sage et descentes de ravitaillement.
L'automobile, l'avion, voila les vrais
T rattssahariens.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de In Commission
des Doua..
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
•+•
Hier après-midi, à 'l'Institut, a ou lieu, en
présence d'une nombreuse assistance, la
séance "nnuellt" de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres AT. Aimé Pucch prési-
dait la cérémonie.
M. Alfred Merlin qui fut directeur des
Antiquités en Tunisie, a lu sa documentation
sur les ruines imposantes de Leptis Magna,
en Tripolitaine, l'une des grandes capitales
de l'Afrique du Nord, celle-ci sortie tout en-
tière du caprice d'un empereur, où les Ro-
mains avaient prodigué 'leur génie de grands
bâtisseurs.
Notre action au Maroc
Au Todrha
Poursuivant sa progression vers le Todrha,
progression amorcée le 14 novembre, le
groupe mobile de la région de Marrakech a
atteint, le 18, sans incident, Tinghir, centre
vital du Todrha, tenu jusqu'ici par un cali-
fat de Glaouas.
Les habitants des ksours environnants et
même deux ksours qui, plus à 'l'est, avoisi-
nent le Ferkla ont fait leur soumission. Nos
forces régulières ont complété le 19 'l'occu-
pation de toute la région du Todrha. qui
rentre ainsi définitivement dans l'obédience
du maghzen.
Dans la région des confins algéro-maro-
cains, un groupe mobile, partant de notre
base du Ziz, s'est porté le 18 novembre, en
plusieurs groupements, sur le Gheris qu'il a
occupé sur un front de près de 50 km.
Du Tadiroust à Touroug, tous les ksours
de la vallée ont fait leur soumission 'le 19
novembre : au total 6.500 familles ont fait
leur soumission les 18 et 19 au Todrha et au
Gheris.
La progression n'a été marquée au Tadi-
roust que par une légère réaction : lés forces
supplétives, qui précédaient les forces régu-
lières ont eu un engagement avec des grou-
pes de dissidents, venus du revers sud du
Grand Atlas. Ceux-ci ont été mis en fuite
avec des pertes sévères. On signale comme
pertes, de notre côté, au cours de cet enga-
gement, deux officiers français et huit parti-
sans ou goumiers tués et six partisans ou
goumiers blessés.
Un obus éclate et tue le colonel Lenoir
La colonne du général Giraud est arrivée
jeudi à Ouinioualioum, à 50 km. au sud-
ouest de Ksaressouk. A 14 heures, la situa-
tion était la suivante : le groupe parti de
Mzizel a atteint et même dépassé Agoudim,
sans un coup de feu.
Le groupe B est parti de Ksaressouk et a
atteint la palmeraie de Tadiroust, à environ
75 km. de ;Ksaressouk. Le groupe C est parti
de Ksaressouk et a avancé d'environ 75 km.
en 30 heures et a occupé la palmeraie du
Ghéris. Le groupe D est parti de Gueffifet et
a occapé Touroug. Le groupe Q manoeu-
vrant avec le groupe C a encerclé la palme-
raie du Gheris.
Des Djemaa, dans la région de Gheris-
Touroug-Tadiroust ont tait leur soumission.
Après que l'objectif eut été atteint un acci-
dent s'est produit. L'éclatement prématuré
d'un obus a causé 'la mort du colonel Lenoir.
--- .t. -–
Le Cils du pacha
de Marrakech reçu
au Baccalauréat
Le Pacha de Marrakech, El Glaoui, vient
d'être avisé que son fils aîné, El Mehdi
Glaoui avait subi brillamment à Paris les
examens de la première partie du baccalau-
réat. Depuis plusieurs années, élève de Jan-
son de Sailly, El Mehdi Glaoui se destine
il l'école Polytechnique.
A l'Académie Française
l' 1
Présentation d'ouvrage
Le Directeur offre à la Compagnie de la
part de l'auteur le beau livre de notre émi-
nent collaborateur Henry Bordeaux : Un
printem ps au Maroc.
L'antenne coloniale 1
•+ 1
A Radio-Alger
Conférences
C'est la semaine prochaine, ainsi que nous
l'avons déjà annoncé, que Mme Martine, chef
de rubrique féminine et conférencière, en-
treprendra une série de causeries agrémentées
de musique sur c( l'histoire de la danse ».
Musique
.Le Quatuor Zimmer composé de MM. Al-
bert Zimmer, Frédéric Chigo, Edouard Piel
et Emile Doehaert, prêtera son concours le
26 novembre.
Le 27 novembre, festival de musique belge
avec des œuvres de C. Franck, Lekeu, Jon-
gen, José Weber, Hœrée, Poot, Huybrechts,
etc. Des festivals de musiques tchécoslova-
que, italienne, allemande et russe sont éga-
lement prévus pour les prochaines émis-
sions.
Tous les dimanches, une demi-heure d or-
chestre est réservée aux maîtres classiques :
l'émission du mercredi est consacrée à un
concert symphonique et le vendredi à un
compositeur ou à une école, avec présenta-
tion et commentaires éducatifs.
Aux émissions du mercredi diffusion deb
neuf symphonies de Beethoven.
A Tunis-Kasbah
M..1. de Courteville, directeur de la So-
ciété des Agriculteurs de Tunisie, nous in-
forme que la station de Tunis-Kasbah a sus-
pendu ses émissions pour un temps indéter-
miné.
-
Au Conseil d'ttat
«+•
Rejet de la requête d'un commissaire de
police à Longa (Sénégal)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Vidal, commissaire de police à Longa
(Sénégal), avait présentée aux fins d'annula-
tion d'un arrêté du Gouverneur général de
l'A.O,J.', en date du 6 octobre 1928. réorga-
nisant le cadre supérieur de la police.
.Attendu qu'en déterminant à nouveau les
avantages de solde et de passage attribués
aux commissaires et inspecteurs de police, le
Gouverneur général de l' A.O. F. n'a fait
qu'user des pouvoirs qui lui appartenaient,
en vertu du décret du 14 octobre J(J°.f'"
.Le droit aux avantages résultant pour
M. Vidal, de la réglementation antérieure
était subordonné au maintien de cette ré-
glementation.
Il résulte, d'ailleurs, de l'instruction
que l'arrêté attaqué n'a pas été pris dans un
but autre que l'intérêt général du bon fonc-
tionnement du service-
A la recherche
de l'heureux Guadeloupéen
'6 1
Minuit : Place Pigalle
Il est midi très exactement mais je suis
dans <1 feu » Montmartre, qui ne conserve
un peu de gloire que par la force des souve-
nirs littéraires.
11 était bien inuti'ie du reste d'accomplir
le voyage Nord-Sud pour trouver le plus
gros gagnant parisien de la grande loterie
irlandaise : M. Emmanuel de Grâce, un
beau noir antillais.
Une jeune blonde me renseigne aimable-
ment :
- Je l'ai vu sortir de chez lui Vous parlez
s'il est heureux! 65.000 bal'ies et si son che-
val arrive, les millions en veux-tu? en
voilà LOo Croyez-vous que c'est pas drôle, lui
qui est musicien de jazz, il a tiré le cheval
CI ut majeur ». Pensez c'qui va en recevoir
des lettres, et de la visite. tout autant
qu'une grande vedette de cinéma.
Savez-vous, mademoiselle, dans quel
bar on peut 'le rencontrer ?
Pas dans le quartier, plutôt du côté
de Montparnasse. Il est trombone dans un
orchestre célèbre de là-bas
Dans la jungle
Il n'y a pas de Croix du Sud qui tienne,
il vaut miex chercher un grain d' or de
collier chou dans la savane, qu'un trom-
lione noir dans la jungle de Montparnasse.
Cette fois, c'est une enfant colorée, dix-
huit printemps, célèbre dans la Coupole-du-
Dôme-en-Rotonde qui me renseigne d'abon-
dance, sur l'heureux gagnant :
ai je le connais M. de Grâce, Emma-
nuel. je comprends, mais pour le trouver
a l'apéntif du soir!. hé t toi le marchand
de nougat, tu as vu de Grace quelque part
par là? Non., merci tout de même. Ne le
cherchez pas, allez ; il peut être sur le toit
vitré, dans le sous-sol, dans le fond de la
salle, ou encore, attablé sur le trottoir,
mais, dans une pareille exposition de g.,
difficile de le reconnaître. Tencz, voilà des
renseignements : offrez-moi un porto, on boit
à sa santé.
Emmanuel de Grâce est né dans une Ile.
celle du Bois de Boulogne en plus grand.
Je souris : «< la Guadeloupe ? »
Juste le nom de son village. Bien sûr
qu'il a été baptisé et puis tout de suite, dès
le sein de sa mère, il s'est mis à faire de
la musique. Sa carrière d'artiste a commencé
par les grands airs d'opéras, il était trom-
bone deuxième dans une société fi'l. » « phi-
larmonique de la Guadeloupe. »
Vous y êtes. Maintenant il exécute dans
un jazz d'ici.
A la grande loterie irlandaise, il a pris
un billet à part entière, 65 francs, ça lui a
fait gagner 65.000 francs !
J'ajoute : Et le droit au cheval « ut ma-
jeur u qui prendra part à l'épreuve de Man-
chester et si sa chance joue juste, il peut
gagner de 1 à 3 millions.
Vous pensez si c'.est un type qui mérite
de la considération ! Alors, maintenant de
Grace va pouvoir monter un grand jazz à
lui, dont il sera le chef.
Et soudain agressive, la brune enfant de-
mande :
Pourquoi qu'ce type vous intéresse
comme ça ?
Curiosité de journaliste c'est tout.
Ah! boni. parce qu'autrement.
Dinah.
-_----._----_- - -- ---- -
Derniers jours d'une condamnée
–•+.–
Condamnée à mort I
m Voilà six mois et deux semaines que je
vis avec cette pensée, toujours seule avec
elle, toujours glacée de sa présence, toujours
courbée sous son poids. »
Ainsi, en cette triste matinée de déména-
gement, l'éphémère exposition construite
pour la curiosité d'un jour, fait sienne le
célèbre monologue du hérus hugolien.
Le froid du trépas a déjà envahi la Cité
des Informations, des teintes verdatres mar-
brent la s.l'lle abandonnée des Congrès et les
dernières dactylos claquent des dents devant
les machines inertes.
Un gardien dont l'allure gelée évoque le
capitaine Hatteras au Pôle Nord regrette le
primitif feu de bois des Peaux-Rouges.
Sur cette matinée hivernale, dans l'air
grêleux et pluvieux, parmi les brumes qui
endeuillent l'horizon, le soleil perce, froid,
pale, livide. on ne sait quelle nostalgie
d'anéantissement plane sur Vincennes.
Madagascar, les Iles, Angkor, les villages
nègres, les cases antillaises, tous les palais
abandonnés illustrent les descriptions frigo-
rifiques des savants-astronomes, astrologues
de la fin du monde.
Alors, parait-il, les pays équatoriaux re-
froidis mais encore seuls vivants feront des
expositions rétrospectives de nos civilisations
et entreprendront des expéditions arctiques
pour retrouver sous les glaces Paris, Lon-
dres, Berlin, etc. déjà endormis sous le
suaire éternel.
Marie-Louise Sicard.
----_------ - .---
A la commission
de la défense nationale
M. Pierre Lava'l, président du Conseil,
assisté de M. Gignoux, sous-secrétaire d'Etat
à la présidence du Conseil et à l'Economie
nationale, a présidé hier matin, aux Invali-
des, une séance de la commission spéciale
du Conseil supérieur de la défense nationale,
chargée, de la préparation de la conférence
de limitation des armements.
A cette réunion assistaient MM. Paul-Bon
cour, Jean Kabty, ainsi que les représentants
de tous les ministères de la défense natio-
nale : Colonies, Guerre, Marine, Air.
A l'Hôtel des Ventes
, 81
Un beau tableau, un beau prix
Jeudi après-midi, à l'hôtel Drouot, un
beau Delacroix, Exercices militaires de Ma-
rocains, qui figura au Salon de 1S47 a atteint
140.000 francs.
L" Armée du Salut
à la Guyane
Des volontaires partent pour apporter aide
matérielle et morale aux torçats
« libérés »
Uiie iiiission (oiiiposée de volontaires de
l'Armée du Salut, va partir prochainement
pour la (luyane française. L'embarquement
est prévu pour mai ou juin prochain.
Elle part dans le but de venir en aide aux
anciens loiçats qui, ayant purge leur peine,
sont dans l'obligation de rester dans la co-
lonie.
Le colonel Alfred J. Benwell, secrétaire
générai pour la France de l'Armée du Sa-
lut, a donné des précisions sur son départ :
A ous expirons embellir i existence de ces
> liber i* , eit let(r tipporta;tt tiete! aide Pno-
rille et matérielle. A ous projetons de leur
construire des huttes à Cayenne et de leur
installer des postes de l'.S.F. Ils repren-
dront ainsi contact avec un monde dont ils
ont été si longtemps retranchés.
Dans ce but, nous cherchons à nous faire
ourrir par le gouvernement français un
premier crédit de 100.000 francs. Cette som-
me ne représente qu'une fractiolt de ce qui
nous sera nécessaire pour mettre notre projet
a exécution.
A ous s timons qu'il nous faudra 500.000 fr.
pour donner a notre plalt la première im.
pulsion. L'avenir se chargera du reste.
/,'*;i juillet 19^8, ajoute le colonel lienwell,
le 1IOI/IIlre tlt-' CI'S libérés Il s'dt:,'IÚt à 2.393.
.S/ ce total, 1 manquèrent à l'appel et
la seule conclusion de ce fait est que les ab-
sents furent victimes des mallldies mortelles,
des ser pents et des animaux sauvages.
--,---------- -- ---,-----,_--------
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
-–
La première session ordinaire du Conseil gé-
néral de la Nouvelle-Calédonie a été ouverte,
le 31 août dernier, par M. le gouverneur
Guyon qui a prononcé à cette occasion un long
et substantiel discours pour exposer à l'Assem-
blée les projets qu' elle allait avoir à examiner.
Les premières paroles du Gouverneur ont
été pour exprimer le respectueux tnmma ge- le
la Nouvelle-Calédonie, des populations Iran-
çaises du Pacifique Austral, aux deux grands
hommes qui se sont succédé le 13 juin dernier,
dans la Magistrature Suprême pour présider
aux destinées de la Nation, et il est passé aus-
sitôt après aux questions dont il avait à entre-
tenir le Conseil général.
A la session précédente, ouverte le 9 avril
dernier, l'Assemblée locale avait fixé le mon-
tant de la première tranche de l'Emprunt, ar-
rêtée à trente-trois millions, et actuellement cet
Emprunt est en voie de réalisation. M. le gou-
verneur Guyon a donné aux Conseillers géné-
raux tous les renseignements utiles pour taire
ressortir les conditions avantageuses qu'il a ob-
tenues pour la réalisation de cet emprunt, dont
l' émission est faite par le Trésor Public jus-
qu'à concurrence de trente millions
(30.000.000). Les trois millions (3.000.000)
complémentaires de la tranche sont réservés,
avec le concours de la Banque d'Indochine,
aux souscripteurs de la Nouvelle-Calédonie et
des Nouvelles-Hébrides.
Après avoir exposé les résultats obtenus le
Gouverneur a dit :
Devais-je me borner à vous apporter pour
celle session les projets techniques des travaux
de la première tranche, quelques dossiers d ad-
ministration courante et vous dire : u Messieurs,
c'est la crise : replions-nous sur nous-m^mes ;
faisons le gros dos sous la bourrasque ; atten-
dons les événements ; plus de projets pour
l'avenir proche et à plus jorte raison pour le
lointain avenir. La mare stagnante a du bon.
Là, au moins, pas de risques de tempête 1 Te-
nons-nous y ! »
Il eût été naturel que je fusse poussé à
prendre pareille attitude par certains reproches
véhéments qui, depuis votre dernière session,
ont été portés contre moi.
M. Guyon a relevé ces reproches, comme ils
le méritaient. Il a confondu son accusateur,
conseiller général qui, en qualité de mandataire
de la population, l'avait déféré au Tribunal de
l'Opinion, et il a continué son discours, comme
il suit :
A la question que je me suis posée:
Conseiller et pratiquer moi-même la politique
de renoncement à l'etfort parce que l'ejjort est
plxis difficile ? Je réponds aujourd' hui, devant
vous, après mure réjlexion, certes non !
Mon devoir tel que je le conçois a primé
mon désir de quiétude et mon intérêt person-
nel.
Après avoir épuré ainsi t'amosphère par des
explications et des considérations aussi tran-
ches que loyales, M. le gouverneur Guyon re-
poussant toute tentative de passivité a déclaré
à I Assemblée qu'il lui apportait, outre les
projets techniques et outre le premier budget
d'emprunt portant sur les quatre derniers mois
de 1931. un programme nouveau pour le sou-
tien direct et le renforcement de la colonisa-
tion culturale et du peuplement français en
•» auvelle-Calédonlt.
Le Gouverneur a dit au sujet de l'idée (1-e
ce programme :
Loin de rencontrer dans la crise économiquc.
qui nous éprouve, motif de rejet ou d'ajourne-
ment, elle a sa jorcc déterminante, pour une
application aussi prompte que possible, dans
cette crise même et dans les enseignements qui
s'en dégagent.
Par conséquent, Messieurs, avant l'étude
d' un nouveau plan d'action, considérons la
crise, en soi et dans ses etfcts. Examinons l'état
des affaires prioées. la situation commerciale et
l'état de nos finances publiques. Ici, comme
dans le monde entier, toute la production est at-
teinte ; le commerce et les finances subissent le
pénible sort de la production. Il existe edrAf
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