Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 novembre 1931 17 novembre 1931
Description : 1931/11/17 (A32,N155). 1931/11/17 (A32,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380425b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - N° 155.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOI H. I? NOVEMBRE H»31.
JOURIIAI OOOTIOIE.
Médaction & Administration :
14, rn m Min-Tfeaiar
PARIS a-)
TlllPH. 1 LOUVRC It-SJ
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Les Annales Coloniales
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Le conflit sino-japonais
) -.- (
Le conflit oui s'est élevé entre la Chine et
le Japon en Mandchourie, et qui a déjà donné
lieu, à un échange de coups de canon, intéres-
se plus spécialement la France, en raison de
la proximité de ses possessions indochinoises.
L'Assemblée de Genève de la Société des
Nations s'est emparée comme il convenait du
dUférend entre le Japon et la Chine. Elle a été
Incapable de le régler, bien que Chine et Ja-
pon fassent partie de la Société des Nations.
Çette simple constatation démontre que tant
que la Société des Nations n'aura pas trouvé le
moyen officiel avec sanctions - d assurei
la sécurité mutuelle des Nations adhérentes,
l'organisation de la paix n' aura pas été ac-
quise et les efforts verbaux de la Société des
Nations resteront stériles pour la paix du mon-
ade.
A la Société des Nations, il semble qu on
s'est mal rendu compte de la situation récipro-
que de la Chine et du Japon. La Chine est, en
pleine guerre civile depuis dix ans, dévastée et
plongée dans une misère prof onde par des ban-
des de mercenaires et de brigands, dirigées ici,
par des généraux chinois, ailleurs, par les com-
munistes, qui pillent à qui mieux mieux le mal-
heureux paysan chinois. En Chine, où est le
Gouvernement ? A Pékin ? A Nankin ? Chez
les Bolcheviks de Canton ? Il n' y a pas de
gouvernement chinois. La Chine est le chaos et
P anarchie.
Le Japon, au contraire, représente en
Extrême-Orient la civilisation, 1 ordre et le
progrès. Lui demander d' abandonner la Mand-
chourie est une faute grave. Est-ce pour qu ette
Clevienne la proie du désordre chinois ou celle
s Bolcheviks russes ? Les Nippons se sou-
viennent de Port-Arthur et peut-être que de ce
côté la politique des Bolcheviks de Moscou
p' est pas très éloignée de celle des tsars blancs.
Le Japon a investi de gros capitaux en
Mandchourie pour organiser la production, le
commerce et les moyens de transports et assu-
rer la sécurité de la population. Il ne peut éva-
cuer la Mandchourie sans garantie. Ça serait
la livrer à l'anarchie chinoise, à la jacquerie
communiste ou aux agents de Moscou. Des
hordes de rouges circulent le long du Yangtzé
fet du Heuve Jaune. La Chine est donc en
RUE OUDINOT
»♦»
La reconstruction de l'école coloniale
Dans le programme des travaux d'outil-
lage national tel qu'il a été arrêté par la
gouvernement, sous réserve de la consécra-
tion du Parlement, un crédit de 40 millions
inscrit sur l'initiative du ministre des Colo-
nies en vue de faire face aux dépenses de
transfert et d'agrandissement de 'l'Ecole co-
loniale a été inscrit.
Au cours d'une conférence dans le cabinet
'de M. Maginot, ministre des Colonies par
intérim, les conditions de ce transfert qui
pourrait s'effectuer soit sur un terrain de la
Cité universitaire, soit sur un terrain de
iVinccnnes, propriété de la Ville de Paris,
ont été examinées. Le ministre a, pour l'ins-
tant, réservé sa décision.
-060.
À la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
181
Désignation de Rapporteurs
Aujourd'hui, à 17 h. 30, s'est réunie la
commission de 'l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
A l'ordre du jour :
Désignation d'un rapporteur pour le pro-
jet de loi n° 5574 autorisant le Gouverneur
général de l'Algérie à contracter un em-
prunt de 30 millions pour le règlement des
dommages causés par les inondations de dé-
cembre 1930 et janvier 1931.
Désignation de rapporteurs pour avis :
in Du projet de loi n° 5053 portant appro-
bation de l'arrangement colonial franco-lusi-
tanien intervenu le 20 novembre 1930 à Lis-
bonne par échange de 'lettres ;
20 Du projet de loi n° 5193 tendant à ra-
tifier le décret du 18 mai 1931 portant régle-
mentation du service des douanes à la Nou-
velle-Calédonie et dépendances.
AU SENAT
Les emprunts coloniaux
Le Sénat aura à se prononcer prochaine-
.- ment sur le dernier projet de la série des
emprunts coloniaux aux termes duquel la
Côte des Somalis, les établissements de
'l'Océanie et le territoire sous mandat du
Cameroun seraient autorisés à demander à
l'épargne publique une somme de 209 mil-
lions.
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
- "1
Réunion publique
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres tiendra sa réunion publique annuelle
le 20 novembre, sous la présidence de M.
Aimé Puech.
Voici le programme de cette séance :
1 ° Discours du président.
20 Une visite aux ruines de Leptis Magna,
Mo Trifolitaine} par M. Alfred Merlin,
membre de l'Académie;
3° Notice sur la vie et les travaux de M.
iThéodore Reinachi par M. René Cagnat, se-
crétaire perpétuel.
1
Dépêches de l'Indochine
-------
exportations de rit
Les exportations de ris et dérivés de
Saigon pendant la première décade de nn-
vembre ont atteint 23.968 tonnes,
Commerce extérieur de l'Algérie
pendant le premier semestre del931
8'
Un premier examen des résultats du com-
merce extérieur de l'Algérie pendant la premiè-
re moi té de 1931 pourrait faire croire à une si-
tuation déficitaire des transactions : un chiffre
d'affaires de 4.626 millions, soit 536 millions
ou 10 de moins que dans la période corres-
pondante de 1930, un déficit de la balance
commerciale de 986 millions (21,3 du to-
tal) contre 978 millions (18,7 %), en 1930 ;
ces chiffres semblent indiquer que la colonie est
manifestement atteinte par la crise mondiale.
Mais il est illusoire de comparer deux pério-
des qui ne sont pas comparables. Le premier
semestre de 1930, en effet, présentait un aspect
exceptionnel, dû à un accroissement considéra-
ble des achats en vue des fêtes du Centenaire,
en même temps qu'à une augmentation des ex-
portations, du fait d' un surplus de récoltes des
vins et des céréales. Il serait plus concluant de
faire une comparaison avec 1929, dont le trafic
fut actif et normal : on ne trouverait plus alors
qu une diminution de 192 millions à peine, soit
moins de 4 Tout ce que l'on pourrait dire,
c 'est qu'au lieu de s'accroître comme dans les
années précédentes, le commerce extérieur de
r Algérie est resté stationnaire.
Il y a lieu de noter qu une amélioration sen-
sible s'est produite dans le 2° trimestre par rap-
port au trimestre précédent ; les ventes à l'étran-
ger et aux colonies se sont. en effet, accrues
de 23 %, alors que l'augmentation des achats
n'a été que de 18 ; reprise des exportations
de tabacs (9,7 millions dans le premier tri-
mestre, 27,7 dans le second), de liège (3,7 et
9,2 millions), de minerai de fer (16 et 18,3
millions), etc.
M. Mllleranfl en Algérie
M. Alexandre Millerand, sénateur, s'est
embarqué pour Alger, samedi, à bord du
G ouverneur-G ènèral-Chanzy.
.1.
Départs de sous-marins
pour Biierte
«♦»
Les sous-marins Argonaute et Dons ont
quitté Toulon pour Bizerte où ils se ravitaille-
ront ; ils continueront ensuite leur randonnée
sur les côtes de Grèce et en mer Noire.
A l'Académie des Beaux-Arts
L'Académie des Beaux-Arts a reçu onze
lettres de candidature au fauteuil de l'archi-
tecte Deglane, envoyées par MM. Bigot,
Chaussemiche, Guilbert, Htflot, Lefèvre,
Lemaresquicr, Letrosne, Patouillard, Prost,
Tronchet, Umbdenstock. Election à quin-
zaine.
M. Widor a annoncé que M. Dammane
vient de consacrer une médaille à feu De-
glane.
PHILATÉLIE
Des timbres rares à l'Hôtel des Ventes
Un exemplaire du 25 c. noir sur rouge des
colonies françaises, 1878-80, portant l'oblité-
ration Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 19 no-
vembre 1879, sur lettre entière a été vendu
t.330 francs samedi.
<
pleine déliquescence et on ne comprend pas
l'action des Puissances européennes et l'Amé-
rique en faveur de la Chine. Que les augures
de Genève descendent des nuages, ils verront
que le Japon est pour le moment le gendarme
nécessaire en Mandchourie.
On avait fondé beaucoup d'espoir sur la
Jeune Chine. Mais qu'on regarde les résultats
obtenus depuis que le régime du Kano Miny
Tang s'est proposé de rénover la Chine pa-
triarcale pour en faire une démocratie. Il est
étranger que la France, l'Angleterre, les Etats.
Unis et le Chef de la catholicité lui-même
aient eu la résignation de s'incliner devant les
tyrans de Nankin.
- La Mandchourie est une pays riche. Sol et
sous-sol sont enviables. Le Japon a une hypo-
thèque sur le pays. On peut être sûr qu'il ne la
lâchera pas. C est la raison pour laquelle il
n'a pas déféré, aux - vœqx pacifiques exprimés
par le Conseil de la Société des Nations.
En ce qui concerne la France, étant don-
né la position qu'elle occupe en Indochine,
il serait imprudent pour ses intérêts de mé-
contenter le Japon en lui opposant une politique
en Mandchourie qui ne serait au fond favora-
ble ni aux grandes Puissances ni même à la
Chine elle-même, dans l'impossibilité au mi-
lieu de l' anarchie qui l'étouffe d'apporter une
digue aux envahisseurs rouges de Moscou.
La France a une politique nationale à dé-
fendre en Extrême-Orient. La litige entre Chi-
nois et Japonais ne doit pas la laisser indiffé-
rente. Sa position ne lui permet pas de com-
mettre d'erreur.
Que la France prenne toutes les initiatives
de réorganisation politique et économique de
l'Europe, c'est fort bien. Mais France
d'abord ! N'oublions pas, d'ailleurs, qu'à Ge-
nève, à la moindre épreuve, les Etats menacés
d'un conflit armé ou d'une crise économique se
sont montres d'un nationalisme plus grand que
jamais.
Parlons européen, si vous voulez, mais par-
lons d'abord français.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des A flaires Etrangere..
Le dernier jour
d'une condamnée
»♦»
àim__r
é!.. - --*-
- - .-- - 7.
EXPOSITION COLO-
NIALE n'aura pas
eu la satisfaction
d'un bel enterre-
ment. Sa fin a été
filtre.
Non pas que le
public l'ait. bou-
dée. Il y avait foule, dimanche, mais une
foule morne, celle qui va visiter les cime-
tières, le 2 novembre, et parle bas instincti-
vement.
Comment aurait-elle pu être joyeuse et
alerte dans un décor de tristesse ? Une
brume éfaisse et grise emleloppait un en-
semble qui ne pouvait avoir quelque charme
que sous l'irradiation solaire. Les arbres
dépouillés semblaient avoir perdu à jamais
la verdure que le printemps leur rendra. Les
plates-bandes, naguère fleuries, étaient rava-
gées. Les fleurs étiolées avaient l'aspect poi-
gnant de jeunes filles minées par la phtisie.
Beaucoup de pavillons étaient fermés. Les
derniers ouverts avaient l'air de se survivre
à eux-mêmes. -
Pas un souffle d air n'animait le drapeau
de la Tour de bronze qui pendait lamenta-
blement. Il tilt dû flotter courageusement
puisqu'on devait l'amener à la tombée du
soir.
Cette cérémonie elle-même, malgré l'ap-
parat militaire dont elle était cnlourh, fut
sans chaleur. Les spectateurs n'éprouvèrent
même pas cet émoi dont on ne peut se dé-
fendre lorsque, dans un port, on voit amener
le pavillon du plus modeste destroyer.
La salve de 21 coups de canoll dont elle
fut accompagnée évoquait celles dont on
salue le convoi funèbre d'un personnage qttt
s'achemine vers le Panthéon ou les Inva-
lides. Le soir, pour la première fois, les
illuminations parurent ternes : le h roui liant
les voilait de son crêpe.
Minuit sonna, l'heure des deuils : l'Expo.
sition Coloniale était défunte. Du reste, elle
mourait par morceaux depuis deux semaines.
Les < uniingenis exotiques ne pouvant se
faire à notre hiver, partaient par équifes :
les danseuses laotiennes et cambodgiennes
d'abord ; puis les Afalgacltes, les Tonkinois,
les Sénégalais. Dimanche, les Africains du
Nord célébraient l'imminent départ.
Et maintenant, les coloniaux se deman- I
dent ce qui restera de cette grande mani/el-
tation dans l'esprit de notre peuple mobile.
Si ceux qui animèrent cette œuvre estiment
leur besogne achevée et n'ont pas de sut-
cesseurs, le germe semé risque fort d'avorter
sous les poussières que le vent de l'actualité
entassera sur son souvenir.
Edouard Néron,
Sénateur de la liaute-loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
Contre la crise financière
en A. 0. F.
»♦.
Les pourparlers engagés depuis quelques
semaines au ministère des Colonies en vue
de venir en aide à un des établissements
financiers de la Côte Occidentale d'Afrique
ont abouti. Toutes les dispositions sont pri-
ses en vue de constituer un fonds de secours
d'une quarantaine de millions qui permettra
de répondre aux exigibilités de la clientèle
de cet établissement.
1
Le prochain congrès international
d'oléiculture à Avignon
i
Au sujet du Congrès International d'Oléi-
culture à Avignon, M. Louis Dop, délégué
de la France, a fait la déclaration suivante :
« L'oléiculture souffre actuellement, dans
tous les pays, d'une crise qui dure déjà de-
puis longtemps et pour y remédier, il
convient de s'appliquer à trouver des
moyens nouveaux. C'est dans cette intention
que je présenterai, au Congrès d'Avignon, le
projet de la Fédération Internationale des
Sociétés d'Oléiculture.
« La Fédération servirait à répandre, par-
mi les producteurs et les commerçants
d'oléiculture, tous les renseignements d'or-
dre concernant la production et les échanges
internationaux.
« Grâce à cette documentation, qui serait
fournie par la Fédération et qui engloberait,
à la fois fIa production et la consommation
oléicole, il serait possible de donner au com-
merce oléicole, une organisation plus ra-
tionnelle et s'adaptant parfaitement aux né-
cessités du moment et aux besoins de tous.
« La solution du problème oléicole dé-
pend, à mon avis, de cette organisation. »
Cette question intéresse au premier chef
notre Afrique du Nord.
Le différend est réglé 1
au sujet de l'lie Clipperton
.*e -
La sentence arbitrage du gouvernement
italien relative au différend franco-mexicain
concernant l'île Clipperton, située dans le
Pacifique, a été rendue publique. Cette dé-
cision donne définitivement satisfaction à la
France.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A l'Exposition Coloniale.
L'Aviation coloniale.
A l'Union coloniale.
Répertoire de r « Officiel ».
SOUVENIRS POSTHUMES
>4<
Nous avons vu ramener le drapeau qui
surmontait la Tour de Bronze, le monument
de nos gloires coloniales.
Ce dimanche à 16 heures, l'Exposition Co-
loniale avait vécu.
Du reste, dès 15 heures, elle était noyée
par le flot d'une foule sans cesse grossissante
et 'les pavillons submergés par ce raz de
marée humain n'étaient plus abordables.
Quant au vacarme, ce fut un cocktail-fizz
étourdissant, brassé et rebrassé aux quatre
coins de Vincennes : jugez plutôt du mé-
lange :
Les clairons sonnent ; les musiques aigre-
lettes des noirs tintinnabulent ; roulements de
tambour ; les spectateurs grouillent avec des
éclatements de bousculade ; les musiques mi-
litaires et le pas des 'légions rythment les
vociférations des marchands dans le temple.
« Les tapis pour rien, jé né vends pas les
coussins, je lé donne. »
fi Vingt sous les cacahuètes!. »
Les feutres mous et les mouchoirs de soie
se remplissent.
Il Dix francs la poupée-fétiche, dix sous
pour finir. »
Le « vrai parfum du harem » tombe à qua-
rante sous le grand modèle.
On s'arrache les lions du désert soie et
coton.
Au Pavillon de la Guadeloupe, toutes « les
tètes attachées » se sont donné rendez-vous.
C'est un miroitement de madras rouge et
jaune ; les nœuds des totolles ont de singu-
lières audaces en vendant les sucres à cocos
et les patates confites.
Une jeune matador s'imaginant être dé-
barquée dans l'Ile d'Emeraude, chante dou.
cement :
« Moin Ka monté Galisbé. »
Envoi
Tandis que le vent de novembre pareil au
bruit de l'océan, s'emplissait, ce soir-la, des
adieux des pays inconnus, c'est à vous que
je pensais, petits Français, qui tenez déjà
entre vos mains 'le sort des efforts de ceux
qui ont fait la France d'aujourd'hui. Il est
probable que nous.. nous mourons en ache-
vant la tâche commencée. Trente ans!!.
J'annir n'est plus que la réalisation pour-
suivie des devoirs acceptés. Vos ainés sont
presque sous notre zénith, ils ne pourront
pas refuser notre héritage.
C'est donc surtout à vous, écoliers des
grandes et des petites classes, énigme de de-
main, que s'adressait le message porté par
les alizés jusque sous les toits symboliques
de Vincennes.
Je souhaite ardemment, que se métamor-
phosent, dans vos imaginations, jusqu'à la
féérie, les visions de 'l'Exposition Coloniale.
Alors sûrement, à l'âge d'homme, vous
réaliserez ce rêve de l'enfance et de l'adoles-
cence.
Sur les Marches d'Angkor-Vat
Un pétit collégien au bras de sa mère :
- Maman, alors on ne le verra plus,
plus, plus jamais ce beau palais?
- Non, mon chéri, c'est fini pour tou-
jours. L'Exposition ferme, Angkor sera dé-
moli.
- Hé bien, moi, quand je serai grand,
j'irai là-bas, loin dans notre Asie, voir ce-
lui qui est pour du vrai.
Voilil un témoignage enfantin qui est déjà
une fameuse récompense pour le maréchal
Lynutey.
M. t.. S.
-– 4.
A la Société des Nations
La frontière entre l'Irak et la Syrie
Le secrétariat général de la Société des
Nations a publié dimanche matin les lettres
des gouvernements français et britannique
demandant l'inscription à l'ordre du jour de
la session du Conseil d'hier de la question de
la délimitation de la frontière entre l'Irak et
'la Syrie.
La communication du gouvernement bri-
tannique est une simple lettre d'envoi qui
accompagne une note identique à celle du
gouvernement français.
M. Briand dans cette note rappelle que,
dès décembre 1920, les deux gouvernements
intéressés, désireux de régler complètement
les problèmes soulevés par l'attribution à la
Grande-Bretagne des mandats sur la Pales-
tine et la Mésopotamie et par l'attribution
à 'la France du mandat sur la Syrie et le
Liban, ont recherché une solution pratique.
Une convention franco-britannique fut signée
le 23 décembre 1920. Sur cette base, il fut
tenté de délimiter les frontières sur le ter-
rain. On se heurta à de grandes difficultés
pour établir un projet qui tint compte des
conditions locales. La frontière qui reste à
délimiter comprend deux sections : a) la
frontière entre la Syrie, le Djebel-Druze et
la Transjordanie; b) la frontière entre la
Syrie et l'Irak. Les deux gouvernements,
surtout en ce qui concerne la Syrie et l'Irak,
se - trouvèrent encore placés devant des diffi-
cultés analogues.
Les deux gouvernements suggèrent que la
Ulche du Conseil soit faci'litée par la dési-
gnation d'une commission qui recueillerait
sur le terrain telles informations et ferait
telles recommandations qui seraient suscep-
tibles d'aider le Conseil dans l'élaboration
de sa décision.
C'est en raison de l'urgence du règlement
dont il s'agit que les deux gouvernements
demandent au secrétariat de Ta Société des
Nations d'inscrire leur proposition à l'ordre
du jour du Conseil qui doit se réunir à
Paris.
Le problème délicat de la délimitation de
la frontière entre la Syrie et l'Irak est en
relation avec le vœu exprimé depuis plu-
sieurs années par le gouvernement britanni-
que de voir prendre fin son mandat sur
l'Irak, afin de faciliter l'entrée du royaume
arabe dans 'la Société des Nations. Consultée
par le Conseil à ce sujet, la commission per-
manente des mandats en a longuement déli-
béré ; el'le a formulé les garanties que la
commissior estime indispensables à la ces-
sion du mandat britannique sur l'Irak et elle
a notamment rédigé un traité de protection
des minorités que le gouvernement irakien
devrait accepter. Le Conseil de 'la Société
des Nations est seul compétent pour décider
de la cessation d'un mandat.
Construction de gares
et du chemin de fer
F. C. E.
'.1
A MADAGASCAR
On établit les projets de construction des
nouvelles gares de 1 amatave, de Fianarant-
soa et des stations intermédiaires du futur
chemin de fer F.C.E.
Le Service de l'Architecture, des parcs et
jardins vient de terminer l'étude des projets
de construction des nouvelles gares de Ta-
matave sur le T.C.E. et de Fianarantsoa et
des stations intermédiaires de la future voie
ferrée du Betsi'leo.
Tous ces projets ont été conçus suivant la
technique moderne adoptée pour ce genre
de construction et en tenant compte des
conditions locales. C'est ainsi qu'il sera fait
un large emploi des matériaux du pays et
que, notamment pour Tamatave, on a prévu
une construction parfaitement adaptée au
climat et susceptible de résister aux pertur-
bations atmosphériques violentes toujours à
craindre sur la côte Est.
La nouvelle gare de Tamatave dite « des
Manguiers » s'élèvera sur la place formée
par l'avenue Poincaré et le boulevard Auga-
gneur, au centre des quartiers neufs. Les
remblais de cette importante voie sont au-
jourd'hui terminés et rien ne s'oppose plus à
la mise en chantier du nouveau bâtiment
dont l'importance répond largement à l'ac-
croissement du trafic qu'entraînent les nou-
veaux aménagements qui ont guidé la re-
construction de la ville.
Il comprend un vaste hall de plus de 200
mètres carrés desservant les divers guichets,
une bibliothèque avec recette auxiliaire pos-
tale, une buvette, un office de renseigne-
ments et de tourisme et 'les consignes à l'ar-
rivée et au départ. Les locaux de services,
largement compris, prévoient des bureaux
pour les chef et sous-chef de gare, le télégra-
phe, le secrétariat, la comptabilité, le com-
missariat spécial et l'inspection de la voie.
Les accès, tant sur la ville que sur les quais,
sont nombreux et abrités par de larges mar-
quises en béton armé translucide. Enfin,
deux logements confortables et salubres si-
tués au premier étage, complètent cet en-
semble.
La ligne de chemins de fer de Fianarant-
soa à la Côte Est, actuellement construite
par la Compagnie Française de Travamc Pu-
blics de Madagascar sous l'active impulsion
des services techniques de la Colonie,
comprendra, outre les deux gares terminus
de Fianarantsoa et de Manakara, une dizaine
de stations intermédiaires. Parmi ces der-
nières, deux ou trois seront confiées suivant
l'importance de leur trafic, à des chefs de
gare européens. Les endroits choisis ne sont
pas encore arrêtés ùéfinitivement, il est pro-
bable que le choix se portera sur 'les localités
suivantes : Sahambavy, Tolongoina et Saha-
sinalc.
L'étude de la gare de Fianarantsoa est
terminée et sa construction sera entreprise
très prochainement. Le vaste hall avec char-
pente ogivale en béton armé comporte les
mêmes aménagements pour le service et les
voyageurs que ceux de la gare de Tamatave.
Les accès nombreux, sont abrités du côté de
la voie par une large marquise en béton
armé translucide et du côté de la ville par
des auvents en tuiles plates écailles s'har-
monisant avec la couverture. Les locaux
pour la grande vitesse et le service automo-
bile de la ligne d'Ambalavao et de Yolapa-
rara-Mananjary flanquent de chaque côté le
bâtiment des voyageurs. La façade princi-
pale servira de fond à une large avenue, se
détachant de la route de Tananarive, un peu
au nord des allées Lyautey.
Quant au plan des stations intermédiaires,
il a été ingénieusement conçu de manière à
permettre dès l'ouverture de la ligne une
exploitation normale avec tous les organes
nécessaires et l'extension ultérieure de la
gare sans aucune démolition ni travaux inu-
tiles, au fur et à mesure du développement
du trafic.
Il comprend principalement un porche
d'entrée, une grande salle compartimentée
par une banque à bagages et des cloisons
vitrées ou grillagées pour les divers services
(voyageurs, messageries, grande vitesse). Le
bureau du chef de station de forme octogo-
nale est dispos de teille façon qu'il lui est
facile d'assurer l'exploitation avec un per-
sonnel minime et la surveillance des diffé-
rents compartiments. Le quai est abrité par
une large marquise en béton armé. A l'éta-
ge, un appartement confortable est prévu
pour le chef de gare, la salle à manger avec
vue sur toutes les voies. Enfin, flanquant le
tout, une tour carrée permet, tout en silhouet-
tant de manière origma/le la gare, la distri-
bution sous pression de 10 m3 d'eau. Elle
est utilisée également pour supporter l'hor-
loge traditionnelle.
4<»
Bruxelles-Congo belge
en automobile
̃
Le projet de création d'une grande épreu-
ve automobile que nous avons annoncé la
semaine dernière et qui relierait la Belgique
au Congo belge est organisé par l'actif pré-
sident de la Commission Sportive du Royal
Automobi'le Club de Belgique, M. Langlois.
M. Langlois a l'intention de porter ses
efforts sur les compétitions coloniales en
complet accord avec l'Automobile Club de
France.
Le projet de cette grande randonnée
comporte un rallye libre de concentration
jusqu'en Algérie. L'épreuve commencerait
réellement à l'entrée du Sahara, dont la
piste serait, partiel'lement du moins, balisée.
Le point terminus de l'épreuve serait Stan-
leyville.
On réunira des prix suffisamment impor-
tants pour inciter les marques et les pilotes
à tenter un aussi gros effort. D'autre part,
l'élaboration d'un règlement est aisée mais
le travail d'organisation matérielle sera fort
long et particulièrement difficile. ri nécessi-
tera au moins deux années de labeur et de
mise au point, ce qui reportera à 1934 ou,
mieux encore, à 1935 la réalisation de ce
projet.
L'aviation à Madagascar
1..
L'escadrille militaire de Madagascar a
accompli pendant le mois de septembre une
série d'importantes missions comportant 90
heures de vol et 3.200 km. de parcours.
Citons parmi les plus importantes celles
effectuées d'une part par deux avions partis
'le 28 septembre du centre d'Ivato vers Tu-
léar pour faire le lever photographique de
la région que doit parcourir le futur chemin
de fer de la Sakoa, et, d'autre part, par une
fraction de l'escadrille qui, à la demande du
Service Géographique et de la Direction des
Travaux Publics, a exécuté la couverture
photographique d'une superficie de 30.000
hectares aux environs de Tananarive.
Au cours de ces différentes missions l'es-
cadrille n'a eu à enregistrer que deux inci-
dents d'atterrissage peu graves à Ivato et à
Ambalavao.
Signalons, par ailleurs, l'heureuse initia-
tive de l'Aéro-Club de Madagascar qui n'a
pas hésité à faire venir à ses frais de la Mé-
tropole un avion de tourisme dans le but
d'amener la création d'une école de pilotes
civils dans la Grande Ile.
L'avion, un Pote/; ^6, vient d'arriver à
Tananarive et ce fut 1 occasion, le 2 octobre
dernier, au camp d'aviation d'Ivato, d'une
intéressante réunion qui groupa, en présence
de M. le Gouverneur (tnéral p. i. Rouvin
et du général Magnabal, commandant supé-
rieur, 'les membres de l'A.C.M. les nombreux
pilotes de réserve et tous ceux qui s'intéres-
sent au développement 'te! aviation mal-
gache.
Les baptêmes de l'air et les séances d'pn-
trainement ont déjà commencé.
dooo-
Retour de M. Auguste Brunei
Par le Bernardin de Saint-Pierre, est arrivé
M. Auguste Brunet, député de la Réunion, an-
cien sous-secrétaire d ËLtat des Colonies, ren-
trant après un séjour de deux mois passé dans
le pays qu'il représente au Parlement.
L'accueil qu'il a reçu de ses électeurs a été
tout particulièrement chaleureux, car notre pe-
tite colonie de l'Océan Indien, si profondément
française, est fière de compter avec M. Au-
guste Brunet un ministre de plus dans la Ion.
gue liste de ses fils qui ont été les bons servi-
teurs de la Grande Patrie.
Quelques jours avant l' arrivée de M. Bru-
net à la Réunion, était intervenu l' arbitrage, en
Conseil privé, du Gouvernement local, en exé-
cution de la loi du 31 décembre 1922, fixant la
rémunération de la tonne de canne à sucre à
payer aux planteurs compte tenu du bénéfice
que le contingentement des rhwns assure à
l'usinier. Cet arbitrage qui répond pleinement
aux revendications des planteurs des deux ar-
rondissements, a été grandement facilité par les
décisions de M. Léonus Bénard, sénateur de
la Réunion, d'accorder aux fournisseurs des
usines du Gol et de Pierrefonds, 70 kilos de
sucre et 4 litres de rhum contingenté.
Au cours des réunions des syndicats agrico-
les à Saint-Pierre et des associations de plan-
teurs à Saint-André; les Maires et les Prési-
dents de ces groupements ont exprimé la grati-
tude des planteurs au rapporteur de la loi du
31 décembre 1927. c'est-à-dire \t. Auguste
Brunet, lui-même.
Au Conseil d État
Requête d'un commissaire de Police d Alyer
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Fanjeau, commissaire de police à Alger
avait présentée, aux lins d'annulation d'une
décision du ministre des Finances refusant
de valider, en vue de la retraite, les servi-
ces accomplis par le requérant en qualité
d'employé de 'l'Enregistrement et de commis
de perception.
Attendu que \I. u anjeau nomme en 1913,
dans les services de la police algérienne, ne
faisait pas partie, au iar janvier 19--, du
personnel titulaire des bureaux de 'l'Enregis-
trement et des Perceptions et qu'il n'occu-
pait pas, a la même date, un emploi de
l'Etat régi par la 'loi du 9 juin 1853.
.Dans ces conditions, il ne saurait se
prévaloir des dispositions de l'art. 113 de la
loi du 30 juin 1923. -- --
.Considérant que M. b anjeau qui relève
de la caisse des retraites de l'Algérie, n'oc-
cupe pas un emploi conduisant à une pen-
sion de l'Etat., dans ces conditions il ne
peut se réclamer des dispositions de 'la loi
du 14 avril 1924, autorisant la validation des
services accomplis en qualité d'auxiliaires
ou d'aides par les fonctionnaires et employés
de l'Afrique du Nord et des colonies, à la
condition que ces agents occupent un emploi
conduisant à pension de l'Etat.
Rejet de la requête d'un professeur de la
Faculté des Sciences à Alger
Le rT mai 1929. le ministre de la Guerre
prenait une décision déniant à M. Carrus,
professeur à la Faculté des Sciences à Alger,
le droit de cumuler son traitement et sa
solde d'officier en réserve spéciale.
M. Carrus avait déposé cette décision mi-
nistérielle devant le Conseil d'Etat, aux fins
de son annulation.
M. Carrus, faisant valoir, notamment, que
l'officier en réserve spéciale, encore assujetti
à des obligations militaires périodiques et
fréquentes, accomplit, en cette qualité, une
véritable fonction et peut, dès lors, cumuler
la solde y afférente avec le traitement de
professeur titulaires de chaires dans les Fa-
cuités.
Le Conseil d'Etat, appelé à statuer sur
cette affaire, a rejeté la requête de M. Car-
rus, attendu que.
De quelque manière que l'on doive envisa
ger leur situation au point de vue des servi
ces militaires, par eux accomplis, le cumul
de la solde des officiers en réserve spéciale,
avec les traitements afférents aux fonctions
dont ils peuvent être titulaires, n'est autorisé
que dans les limites fixées pour les titulaires
de pensions militaires.
Dans ces conditions, les règles sur le
cumul de plusieurs traitements invoquées
dans les conclusions principales, leu: sont
applicables.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOI H. I? NOVEMBRE H»31.
JOURIIAI OOOTIOIE.
Médaction & Administration :
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PARIS a-)
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Les Annales Coloniales
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Le conflit sino-japonais
) -.- (
Le conflit oui s'est élevé entre la Chine et
le Japon en Mandchourie, et qui a déjà donné
lieu, à un échange de coups de canon, intéres-
se plus spécialement la France, en raison de
la proximité de ses possessions indochinoises.
L'Assemblée de Genève de la Société des
Nations s'est emparée comme il convenait du
dUférend entre le Japon et la Chine. Elle a été
Incapable de le régler, bien que Chine et Ja-
pon fassent partie de la Société des Nations.
Çette simple constatation démontre que tant
que la Société des Nations n'aura pas trouvé le
moyen officiel avec sanctions - d assurei
la sécurité mutuelle des Nations adhérentes,
l'organisation de la paix n' aura pas été ac-
quise et les efforts verbaux de la Société des
Nations resteront stériles pour la paix du mon-
ade.
A la Société des Nations, il semble qu on
s'est mal rendu compte de la situation récipro-
que de la Chine et du Japon. La Chine est, en
pleine guerre civile depuis dix ans, dévastée et
plongée dans une misère prof onde par des ban-
des de mercenaires et de brigands, dirigées ici,
par des généraux chinois, ailleurs, par les com-
munistes, qui pillent à qui mieux mieux le mal-
heureux paysan chinois. En Chine, où est le
Gouvernement ? A Pékin ? A Nankin ? Chez
les Bolcheviks de Canton ? Il n' y a pas de
gouvernement chinois. La Chine est le chaos et
P anarchie.
Le Japon, au contraire, représente en
Extrême-Orient la civilisation, 1 ordre et le
progrès. Lui demander d' abandonner la Mand-
chourie est une faute grave. Est-ce pour qu ette
Clevienne la proie du désordre chinois ou celle
s Bolcheviks russes ? Les Nippons se sou-
viennent de Port-Arthur et peut-être que de ce
côté la politique des Bolcheviks de Moscou
p' est pas très éloignée de celle des tsars blancs.
Le Japon a investi de gros capitaux en
Mandchourie pour organiser la production, le
commerce et les moyens de transports et assu-
rer la sécurité de la population. Il ne peut éva-
cuer la Mandchourie sans garantie. Ça serait
la livrer à l'anarchie chinoise, à la jacquerie
communiste ou aux agents de Moscou. Des
hordes de rouges circulent le long du Yangtzé
fet du Heuve Jaune. La Chine est donc en
RUE OUDINOT
»♦»
La reconstruction de l'école coloniale
Dans le programme des travaux d'outil-
lage national tel qu'il a été arrêté par la
gouvernement, sous réserve de la consécra-
tion du Parlement, un crédit de 40 millions
inscrit sur l'initiative du ministre des Colo-
nies en vue de faire face aux dépenses de
transfert et d'agrandissement de 'l'Ecole co-
loniale a été inscrit.
Au cours d'une conférence dans le cabinet
'de M. Maginot, ministre des Colonies par
intérim, les conditions de ce transfert qui
pourrait s'effectuer soit sur un terrain de la
Cité universitaire, soit sur un terrain de
iVinccnnes, propriété de la Ville de Paris,
ont été examinées. Le ministre a, pour l'ins-
tant, réservé sa décision.
-060.
À la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
181
Désignation de Rapporteurs
Aujourd'hui, à 17 h. 30, s'est réunie la
commission de 'l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
A l'ordre du jour :
Désignation d'un rapporteur pour le pro-
jet de loi n° 5574 autorisant le Gouverneur
général de l'Algérie à contracter un em-
prunt de 30 millions pour le règlement des
dommages causés par les inondations de dé-
cembre 1930 et janvier 1931.
Désignation de rapporteurs pour avis :
in Du projet de loi n° 5053 portant appro-
bation de l'arrangement colonial franco-lusi-
tanien intervenu le 20 novembre 1930 à Lis-
bonne par échange de 'lettres ;
20 Du projet de loi n° 5193 tendant à ra-
tifier le décret du 18 mai 1931 portant régle-
mentation du service des douanes à la Nou-
velle-Calédonie et dépendances.
AU SENAT
Les emprunts coloniaux
Le Sénat aura à se prononcer prochaine-
.- ment sur le dernier projet de la série des
emprunts coloniaux aux termes duquel la
Côte des Somalis, les établissements de
'l'Océanie et le territoire sous mandat du
Cameroun seraient autorisés à demander à
l'épargne publique une somme de 209 mil-
lions.
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
- "1
Réunion publique
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres tiendra sa réunion publique annuelle
le 20 novembre, sous la présidence de M.
Aimé Puech.
Voici le programme de cette séance :
1 ° Discours du président.
20 Une visite aux ruines de Leptis Magna,
Mo Trifolitaine} par M. Alfred Merlin,
membre de l'Académie;
3° Notice sur la vie et les travaux de M.
iThéodore Reinachi par M. René Cagnat, se-
crétaire perpétuel.
1
Dépêches de l'Indochine
-------
exportations de rit
Les exportations de ris et dérivés de
Saigon pendant la première décade de nn-
vembre ont atteint 23.968 tonnes,
Commerce extérieur de l'Algérie
pendant le premier semestre del931
8'
Un premier examen des résultats du com-
merce extérieur de l'Algérie pendant la premiè-
re moi té de 1931 pourrait faire croire à une si-
tuation déficitaire des transactions : un chiffre
d'affaires de 4.626 millions, soit 536 millions
ou 10 de moins que dans la période corres-
pondante de 1930, un déficit de la balance
commerciale de 986 millions (21,3 du to-
tal) contre 978 millions (18,7 %), en 1930 ;
ces chiffres semblent indiquer que la colonie est
manifestement atteinte par la crise mondiale.
Mais il est illusoire de comparer deux pério-
des qui ne sont pas comparables. Le premier
semestre de 1930, en effet, présentait un aspect
exceptionnel, dû à un accroissement considéra-
ble des achats en vue des fêtes du Centenaire,
en même temps qu'à une augmentation des ex-
portations, du fait d' un surplus de récoltes des
vins et des céréales. Il serait plus concluant de
faire une comparaison avec 1929, dont le trafic
fut actif et normal : on ne trouverait plus alors
qu une diminution de 192 millions à peine, soit
moins de 4 Tout ce que l'on pourrait dire,
c 'est qu'au lieu de s'accroître comme dans les
années précédentes, le commerce extérieur de
r Algérie est resté stationnaire.
Il y a lieu de noter qu une amélioration sen-
sible s'est produite dans le 2° trimestre par rap-
port au trimestre précédent ; les ventes à l'étran-
ger et aux colonies se sont. en effet, accrues
de 23 %, alors que l'augmentation des achats
n'a été que de 18 ; reprise des exportations
de tabacs (9,7 millions dans le premier tri-
mestre, 27,7 dans le second), de liège (3,7 et
9,2 millions), de minerai de fer (16 et 18,3
millions), etc.
M. Mllleranfl en Algérie
M. Alexandre Millerand, sénateur, s'est
embarqué pour Alger, samedi, à bord du
G ouverneur-G ènèral-Chanzy.
.1.
Départs de sous-marins
pour Biierte
«♦»
Les sous-marins Argonaute et Dons ont
quitté Toulon pour Bizerte où ils se ravitaille-
ront ; ils continueront ensuite leur randonnée
sur les côtes de Grèce et en mer Noire.
A l'Académie des Beaux-Arts
L'Académie des Beaux-Arts a reçu onze
lettres de candidature au fauteuil de l'archi-
tecte Deglane, envoyées par MM. Bigot,
Chaussemiche, Guilbert, Htflot, Lefèvre,
Lemaresquicr, Letrosne, Patouillard, Prost,
Tronchet, Umbdenstock. Election à quin-
zaine.
M. Widor a annoncé que M. Dammane
vient de consacrer une médaille à feu De-
glane.
PHILATÉLIE
Des timbres rares à l'Hôtel des Ventes
Un exemplaire du 25 c. noir sur rouge des
colonies françaises, 1878-80, portant l'oblité-
ration Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 19 no-
vembre 1879, sur lettre entière a été vendu
t.330 francs samedi.
<
pleine déliquescence et on ne comprend pas
l'action des Puissances européennes et l'Amé-
rique en faveur de la Chine. Que les augures
de Genève descendent des nuages, ils verront
que le Japon est pour le moment le gendarme
nécessaire en Mandchourie.
On avait fondé beaucoup d'espoir sur la
Jeune Chine. Mais qu'on regarde les résultats
obtenus depuis que le régime du Kano Miny
Tang s'est proposé de rénover la Chine pa-
triarcale pour en faire une démocratie. Il est
étranger que la France, l'Angleterre, les Etats.
Unis et le Chef de la catholicité lui-même
aient eu la résignation de s'incliner devant les
tyrans de Nankin.
- La Mandchourie est une pays riche. Sol et
sous-sol sont enviables. Le Japon a une hypo-
thèque sur le pays. On peut être sûr qu'il ne la
lâchera pas. C est la raison pour laquelle il
n'a pas déféré, aux - vœqx pacifiques exprimés
par le Conseil de la Société des Nations.
En ce qui concerne la France, étant don-
né la position qu'elle occupe en Indochine,
il serait imprudent pour ses intérêts de mé-
contenter le Japon en lui opposant une politique
en Mandchourie qui ne serait au fond favora-
ble ni aux grandes Puissances ni même à la
Chine elle-même, dans l'impossibilité au mi-
lieu de l' anarchie qui l'étouffe d'apporter une
digue aux envahisseurs rouges de Moscou.
La France a une politique nationale à dé-
fendre en Extrême-Orient. La litige entre Chi-
nois et Japonais ne doit pas la laisser indiffé-
rente. Sa position ne lui permet pas de com-
mettre d'erreur.
Que la France prenne toutes les initiatives
de réorganisation politique et économique de
l'Europe, c'est fort bien. Mais France
d'abord ! N'oublions pas, d'ailleurs, qu'à Ge-
nève, à la moindre épreuve, les Etats menacés
d'un conflit armé ou d'une crise économique se
sont montres d'un nationalisme plus grand que
jamais.
Parlons européen, si vous voulez, mais par-
lons d'abord français.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des A flaires Etrangere..
Le dernier jour
d'une condamnée
»♦»
àim__r
é!.. - --*-
- - .-- - 7.
EXPOSITION COLO-
NIALE n'aura pas
eu la satisfaction
d'un bel enterre-
ment. Sa fin a été
filtre.
Non pas que le
public l'ait. bou-
dée. Il y avait foule, dimanche, mais une
foule morne, celle qui va visiter les cime-
tières, le 2 novembre, et parle bas instincti-
vement.
Comment aurait-elle pu être joyeuse et
alerte dans un décor de tristesse ? Une
brume éfaisse et grise emleloppait un en-
semble qui ne pouvait avoir quelque charme
que sous l'irradiation solaire. Les arbres
dépouillés semblaient avoir perdu à jamais
la verdure que le printemps leur rendra. Les
plates-bandes, naguère fleuries, étaient rava-
gées. Les fleurs étiolées avaient l'aspect poi-
gnant de jeunes filles minées par la phtisie.
Beaucoup de pavillons étaient fermés. Les
derniers ouverts avaient l'air de se survivre
à eux-mêmes. -
Pas un souffle d air n'animait le drapeau
de la Tour de bronze qui pendait lamenta-
blement. Il tilt dû flotter courageusement
puisqu'on devait l'amener à la tombée du
soir.
Cette cérémonie elle-même, malgré l'ap-
parat militaire dont elle était cnlourh, fut
sans chaleur. Les spectateurs n'éprouvèrent
même pas cet émoi dont on ne peut se dé-
fendre lorsque, dans un port, on voit amener
le pavillon du plus modeste destroyer.
La salve de 21 coups de canoll dont elle
fut accompagnée évoquait celles dont on
salue le convoi funèbre d'un personnage qttt
s'achemine vers le Panthéon ou les Inva-
lides. Le soir, pour la première fois, les
illuminations parurent ternes : le h roui liant
les voilait de son crêpe.
Minuit sonna, l'heure des deuils : l'Expo.
sition Coloniale était défunte. Du reste, elle
mourait par morceaux depuis deux semaines.
Les < uniingenis exotiques ne pouvant se
faire à notre hiver, partaient par équifes :
les danseuses laotiennes et cambodgiennes
d'abord ; puis les Afalgacltes, les Tonkinois,
les Sénégalais. Dimanche, les Africains du
Nord célébraient l'imminent départ.
Et maintenant, les coloniaux se deman- I
dent ce qui restera de cette grande mani/el-
tation dans l'esprit de notre peuple mobile.
Si ceux qui animèrent cette œuvre estiment
leur besogne achevée et n'ont pas de sut-
cesseurs, le germe semé risque fort d'avorter
sous les poussières que le vent de l'actualité
entassera sur son souvenir.
Edouard Néron,
Sénateur de la liaute-loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
Contre la crise financière
en A. 0. F.
»♦.
Les pourparlers engagés depuis quelques
semaines au ministère des Colonies en vue
de venir en aide à un des établissements
financiers de la Côte Occidentale d'Afrique
ont abouti. Toutes les dispositions sont pri-
ses en vue de constituer un fonds de secours
d'une quarantaine de millions qui permettra
de répondre aux exigibilités de la clientèle
de cet établissement.
1
Le prochain congrès international
d'oléiculture à Avignon
i
Au sujet du Congrès International d'Oléi-
culture à Avignon, M. Louis Dop, délégué
de la France, a fait la déclaration suivante :
« L'oléiculture souffre actuellement, dans
tous les pays, d'une crise qui dure déjà de-
puis longtemps et pour y remédier, il
convient de s'appliquer à trouver des
moyens nouveaux. C'est dans cette intention
que je présenterai, au Congrès d'Avignon, le
projet de la Fédération Internationale des
Sociétés d'Oléiculture.
« La Fédération servirait à répandre, par-
mi les producteurs et les commerçants
d'oléiculture, tous les renseignements d'or-
dre concernant la production et les échanges
internationaux.
« Grâce à cette documentation, qui serait
fournie par la Fédération et qui engloberait,
à la fois fIa production et la consommation
oléicole, il serait possible de donner au com-
merce oléicole, une organisation plus ra-
tionnelle et s'adaptant parfaitement aux né-
cessités du moment et aux besoins de tous.
« La solution du problème oléicole dé-
pend, à mon avis, de cette organisation. »
Cette question intéresse au premier chef
notre Afrique du Nord.
Le différend est réglé 1
au sujet de l'lie Clipperton
.*e -
La sentence arbitrage du gouvernement
italien relative au différend franco-mexicain
concernant l'île Clipperton, située dans le
Pacifique, a été rendue publique. Cette dé-
cision donne définitivement satisfaction à la
France.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A l'Exposition Coloniale.
L'Aviation coloniale.
A l'Union coloniale.
Répertoire de r « Officiel ».
SOUVENIRS POSTHUMES
>4<
Nous avons vu ramener le drapeau qui
surmontait la Tour de Bronze, le monument
de nos gloires coloniales.
Ce dimanche à 16 heures, l'Exposition Co-
loniale avait vécu.
Du reste, dès 15 heures, elle était noyée
par le flot d'une foule sans cesse grossissante
et 'les pavillons submergés par ce raz de
marée humain n'étaient plus abordables.
Quant au vacarme, ce fut un cocktail-fizz
étourdissant, brassé et rebrassé aux quatre
coins de Vincennes : jugez plutôt du mé-
lange :
Les clairons sonnent ; les musiques aigre-
lettes des noirs tintinnabulent ; roulements de
tambour ; les spectateurs grouillent avec des
éclatements de bousculade ; les musiques mi-
litaires et le pas des 'légions rythment les
vociférations des marchands dans le temple.
« Les tapis pour rien, jé né vends pas les
coussins, je lé donne. »
fi Vingt sous les cacahuètes!. »
Les feutres mous et les mouchoirs de soie
se remplissent.
Il Dix francs la poupée-fétiche, dix sous
pour finir. »
Le « vrai parfum du harem » tombe à qua-
rante sous le grand modèle.
On s'arrache les lions du désert soie et
coton.
Au Pavillon de la Guadeloupe, toutes « les
tètes attachées » se sont donné rendez-vous.
C'est un miroitement de madras rouge et
jaune ; les nœuds des totolles ont de singu-
lières audaces en vendant les sucres à cocos
et les patates confites.
Une jeune matador s'imaginant être dé-
barquée dans l'Ile d'Emeraude, chante dou.
cement :
« Moin Ka monté Galisbé. »
Envoi
Tandis que le vent de novembre pareil au
bruit de l'océan, s'emplissait, ce soir-la, des
adieux des pays inconnus, c'est à vous que
je pensais, petits Français, qui tenez déjà
entre vos mains 'le sort des efforts de ceux
qui ont fait la France d'aujourd'hui. Il est
probable que nous.. nous mourons en ache-
vant la tâche commencée. Trente ans!!.
J'annir n'est plus que la réalisation pour-
suivie des devoirs acceptés. Vos ainés sont
presque sous notre zénith, ils ne pourront
pas refuser notre héritage.
C'est donc surtout à vous, écoliers des
grandes et des petites classes, énigme de de-
main, que s'adressait le message porté par
les alizés jusque sous les toits symboliques
de Vincennes.
Je souhaite ardemment, que se métamor-
phosent, dans vos imaginations, jusqu'à la
féérie, les visions de 'l'Exposition Coloniale.
Alors sûrement, à l'âge d'homme, vous
réaliserez ce rêve de l'enfance et de l'adoles-
cence.
Sur les Marches d'Angkor-Vat
Un pétit collégien au bras de sa mère :
- Maman, alors on ne le verra plus,
plus, plus jamais ce beau palais?
- Non, mon chéri, c'est fini pour tou-
jours. L'Exposition ferme, Angkor sera dé-
moli.
- Hé bien, moi, quand je serai grand,
j'irai là-bas, loin dans notre Asie, voir ce-
lui qui est pour du vrai.
Voilil un témoignage enfantin qui est déjà
une fameuse récompense pour le maréchal
Lynutey.
M. t.. S.
-– 4.
A la Société des Nations
La frontière entre l'Irak et la Syrie
Le secrétariat général de la Société des
Nations a publié dimanche matin les lettres
des gouvernements français et britannique
demandant l'inscription à l'ordre du jour de
la session du Conseil d'hier de la question de
la délimitation de la frontière entre l'Irak et
'la Syrie.
La communication du gouvernement bri-
tannique est une simple lettre d'envoi qui
accompagne une note identique à celle du
gouvernement français.
M. Briand dans cette note rappelle que,
dès décembre 1920, les deux gouvernements
intéressés, désireux de régler complètement
les problèmes soulevés par l'attribution à la
Grande-Bretagne des mandats sur la Pales-
tine et la Mésopotamie et par l'attribution
à 'la France du mandat sur la Syrie et le
Liban, ont recherché une solution pratique.
Une convention franco-britannique fut signée
le 23 décembre 1920. Sur cette base, il fut
tenté de délimiter les frontières sur le ter-
rain. On se heurta à de grandes difficultés
pour établir un projet qui tint compte des
conditions locales. La frontière qui reste à
délimiter comprend deux sections : a) la
frontière entre la Syrie, le Djebel-Druze et
la Transjordanie; b) la frontière entre la
Syrie et l'Irak. Les deux gouvernements,
surtout en ce qui concerne la Syrie et l'Irak,
se - trouvèrent encore placés devant des diffi-
cultés analogues.
Les deux gouvernements suggèrent que la
Ulche du Conseil soit faci'litée par la dési-
gnation d'une commission qui recueillerait
sur le terrain telles informations et ferait
telles recommandations qui seraient suscep-
tibles d'aider le Conseil dans l'élaboration
de sa décision.
C'est en raison de l'urgence du règlement
dont il s'agit que les deux gouvernements
demandent au secrétariat de Ta Société des
Nations d'inscrire leur proposition à l'ordre
du jour du Conseil qui doit se réunir à
Paris.
Le problème délicat de la délimitation de
la frontière entre la Syrie et l'Irak est en
relation avec le vœu exprimé depuis plu-
sieurs années par le gouvernement britanni-
que de voir prendre fin son mandat sur
l'Irak, afin de faciliter l'entrée du royaume
arabe dans 'la Société des Nations. Consultée
par le Conseil à ce sujet, la commission per-
manente des mandats en a longuement déli-
béré ; el'le a formulé les garanties que la
commissior estime indispensables à la ces-
sion du mandat britannique sur l'Irak et elle
a notamment rédigé un traité de protection
des minorités que le gouvernement irakien
devrait accepter. Le Conseil de 'la Société
des Nations est seul compétent pour décider
de la cessation d'un mandat.
Construction de gares
et du chemin de fer
F. C. E.
'.1
A MADAGASCAR
On établit les projets de construction des
nouvelles gares de 1 amatave, de Fianarant-
soa et des stations intermédiaires du futur
chemin de fer F.C.E.
Le Service de l'Architecture, des parcs et
jardins vient de terminer l'étude des projets
de construction des nouvelles gares de Ta-
matave sur le T.C.E. et de Fianarantsoa et
des stations intermédiaires de la future voie
ferrée du Betsi'leo.
Tous ces projets ont été conçus suivant la
technique moderne adoptée pour ce genre
de construction et en tenant compte des
conditions locales. C'est ainsi qu'il sera fait
un large emploi des matériaux du pays et
que, notamment pour Tamatave, on a prévu
une construction parfaitement adaptée au
climat et susceptible de résister aux pertur-
bations atmosphériques violentes toujours à
craindre sur la côte Est.
La nouvelle gare de Tamatave dite « des
Manguiers » s'élèvera sur la place formée
par l'avenue Poincaré et le boulevard Auga-
gneur, au centre des quartiers neufs. Les
remblais de cette importante voie sont au-
jourd'hui terminés et rien ne s'oppose plus à
la mise en chantier du nouveau bâtiment
dont l'importance répond largement à l'ac-
croissement du trafic qu'entraînent les nou-
veaux aménagements qui ont guidé la re-
construction de la ville.
Il comprend un vaste hall de plus de 200
mètres carrés desservant les divers guichets,
une bibliothèque avec recette auxiliaire pos-
tale, une buvette, un office de renseigne-
ments et de tourisme et 'les consignes à l'ar-
rivée et au départ. Les locaux de services,
largement compris, prévoient des bureaux
pour les chef et sous-chef de gare, le télégra-
phe, le secrétariat, la comptabilité, le com-
missariat spécial et l'inspection de la voie.
Les accès, tant sur la ville que sur les quais,
sont nombreux et abrités par de larges mar-
quises en béton armé translucide. Enfin,
deux logements confortables et salubres si-
tués au premier étage, complètent cet en-
semble.
La ligne de chemins de fer de Fianarant-
soa à la Côte Est, actuellement construite
par la Compagnie Française de Travamc Pu-
blics de Madagascar sous l'active impulsion
des services techniques de la Colonie,
comprendra, outre les deux gares terminus
de Fianarantsoa et de Manakara, une dizaine
de stations intermédiaires. Parmi ces der-
nières, deux ou trois seront confiées suivant
l'importance de leur trafic, à des chefs de
gare européens. Les endroits choisis ne sont
pas encore arrêtés ùéfinitivement, il est pro-
bable que le choix se portera sur 'les localités
suivantes : Sahambavy, Tolongoina et Saha-
sinalc.
L'étude de la gare de Fianarantsoa est
terminée et sa construction sera entreprise
très prochainement. Le vaste hall avec char-
pente ogivale en béton armé comporte les
mêmes aménagements pour le service et les
voyageurs que ceux de la gare de Tamatave.
Les accès nombreux, sont abrités du côté de
la voie par une large marquise en béton
armé translucide et du côté de la ville par
des auvents en tuiles plates écailles s'har-
monisant avec la couverture. Les locaux
pour la grande vitesse et le service automo-
bile de la ligne d'Ambalavao et de Yolapa-
rara-Mananjary flanquent de chaque côté le
bâtiment des voyageurs. La façade princi-
pale servira de fond à une large avenue, se
détachant de la route de Tananarive, un peu
au nord des allées Lyautey.
Quant au plan des stations intermédiaires,
il a été ingénieusement conçu de manière à
permettre dès l'ouverture de la ligne une
exploitation normale avec tous les organes
nécessaires et l'extension ultérieure de la
gare sans aucune démolition ni travaux inu-
tiles, au fur et à mesure du développement
du trafic.
Il comprend principalement un porche
d'entrée, une grande salle compartimentée
par une banque à bagages et des cloisons
vitrées ou grillagées pour les divers services
(voyageurs, messageries, grande vitesse). Le
bureau du chef de station de forme octogo-
nale est dispos de teille façon qu'il lui est
facile d'assurer l'exploitation avec un per-
sonnel minime et la surveillance des diffé-
rents compartiments. Le quai est abrité par
une large marquise en béton armé. A l'éta-
ge, un appartement confortable est prévu
pour le chef de gare, la salle à manger avec
vue sur toutes les voies. Enfin, flanquant le
tout, une tour carrée permet, tout en silhouet-
tant de manière origma/le la gare, la distri-
bution sous pression de 10 m3 d'eau. Elle
est utilisée également pour supporter l'hor-
loge traditionnelle.
4<»
Bruxelles-Congo belge
en automobile
̃
Le projet de création d'une grande épreu-
ve automobile que nous avons annoncé la
semaine dernière et qui relierait la Belgique
au Congo belge est organisé par l'actif pré-
sident de la Commission Sportive du Royal
Automobi'le Club de Belgique, M. Langlois.
M. Langlois a l'intention de porter ses
efforts sur les compétitions coloniales en
complet accord avec l'Automobile Club de
France.
Le projet de cette grande randonnée
comporte un rallye libre de concentration
jusqu'en Algérie. L'épreuve commencerait
réellement à l'entrée du Sahara, dont la
piste serait, partiel'lement du moins, balisée.
Le point terminus de l'épreuve serait Stan-
leyville.
On réunira des prix suffisamment impor-
tants pour inciter les marques et les pilotes
à tenter un aussi gros effort. D'autre part,
l'élaboration d'un règlement est aisée mais
le travail d'organisation matérielle sera fort
long et particulièrement difficile. ri nécessi-
tera au moins deux années de labeur et de
mise au point, ce qui reportera à 1934 ou,
mieux encore, à 1935 la réalisation de ce
projet.
L'aviation à Madagascar
1..
L'escadrille militaire de Madagascar a
accompli pendant le mois de septembre une
série d'importantes missions comportant 90
heures de vol et 3.200 km. de parcours.
Citons parmi les plus importantes celles
effectuées d'une part par deux avions partis
'le 28 septembre du centre d'Ivato vers Tu-
léar pour faire le lever photographique de
la région que doit parcourir le futur chemin
de fer de la Sakoa, et, d'autre part, par une
fraction de l'escadrille qui, à la demande du
Service Géographique et de la Direction des
Travaux Publics, a exécuté la couverture
photographique d'une superficie de 30.000
hectares aux environs de Tananarive.
Au cours de ces différentes missions l'es-
cadrille n'a eu à enregistrer que deux inci-
dents d'atterrissage peu graves à Ivato et à
Ambalavao.
Signalons, par ailleurs, l'heureuse initia-
tive de l'Aéro-Club de Madagascar qui n'a
pas hésité à faire venir à ses frais de la Mé-
tropole un avion de tourisme dans le but
d'amener la création d'une école de pilotes
civils dans la Grande Ile.
L'avion, un Pote/; ^6, vient d'arriver à
Tananarive et ce fut 1 occasion, le 2 octobre
dernier, au camp d'aviation d'Ivato, d'une
intéressante réunion qui groupa, en présence
de M. le Gouverneur (tnéral p. i. Rouvin
et du général Magnabal, commandant supé-
rieur, 'les membres de l'A.C.M. les nombreux
pilotes de réserve et tous ceux qui s'intéres-
sent au développement 'te! aviation mal-
gache.
Les baptêmes de l'air et les séances d'pn-
trainement ont déjà commencé.
dooo-
Retour de M. Auguste Brunei
Par le Bernardin de Saint-Pierre, est arrivé
M. Auguste Brunet, député de la Réunion, an-
cien sous-secrétaire d ËLtat des Colonies, ren-
trant après un séjour de deux mois passé dans
le pays qu'il représente au Parlement.
L'accueil qu'il a reçu de ses électeurs a été
tout particulièrement chaleureux, car notre pe-
tite colonie de l'Océan Indien, si profondément
française, est fière de compter avec M. Au-
guste Brunet un ministre de plus dans la Ion.
gue liste de ses fils qui ont été les bons servi-
teurs de la Grande Patrie.
Quelques jours avant l' arrivée de M. Bru-
net à la Réunion, était intervenu l' arbitrage, en
Conseil privé, du Gouvernement local, en exé-
cution de la loi du 31 décembre 1922, fixant la
rémunération de la tonne de canne à sucre à
payer aux planteurs compte tenu du bénéfice
que le contingentement des rhwns assure à
l'usinier. Cet arbitrage qui répond pleinement
aux revendications des planteurs des deux ar-
rondissements, a été grandement facilité par les
décisions de M. Léonus Bénard, sénateur de
la Réunion, d'accorder aux fournisseurs des
usines du Gol et de Pierrefonds, 70 kilos de
sucre et 4 litres de rhum contingenté.
Au cours des réunions des syndicats agrico-
les à Saint-Pierre et des associations de plan-
teurs à Saint-André; les Maires et les Prési-
dents de ces groupements ont exprimé la grati-
tude des planteurs au rapporteur de la loi du
31 décembre 1927. c'est-à-dire \t. Auguste
Brunet, lui-même.
Au Conseil d État
Requête d'un commissaire de Police d Alyer
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Fanjeau, commissaire de police à Alger
avait présentée, aux lins d'annulation d'une
décision du ministre des Finances refusant
de valider, en vue de la retraite, les servi-
ces accomplis par le requérant en qualité
d'employé de 'l'Enregistrement et de commis
de perception.
Attendu que \I. u anjeau nomme en 1913,
dans les services de la police algérienne, ne
faisait pas partie, au iar janvier 19--, du
personnel titulaire des bureaux de 'l'Enregis-
trement et des Perceptions et qu'il n'occu-
pait pas, a la même date, un emploi de
l'Etat régi par la 'loi du 9 juin 1853.
.Dans ces conditions, il ne saurait se
prévaloir des dispositions de l'art. 113 de la
loi du 30 juin 1923. -- --
.Considérant que M. b anjeau qui relève
de la caisse des retraites de l'Algérie, n'oc-
cupe pas un emploi conduisant à une pen-
sion de l'Etat., dans ces conditions il ne
peut se réclamer des dispositions de 'la loi
du 14 avril 1924, autorisant la validation des
services accomplis en qualité d'auxiliaires
ou d'aides par les fonctionnaires et employés
de l'Afrique du Nord et des colonies, à la
condition que ces agents occupent un emploi
conduisant à pension de l'Etat.
Rejet de la requête d'un professeur de la
Faculté des Sciences à Alger
Le rT mai 1929. le ministre de la Guerre
prenait une décision déniant à M. Carrus,
professeur à la Faculté des Sciences à Alger,
le droit de cumuler son traitement et sa
solde d'officier en réserve spéciale.
M. Carrus avait déposé cette décision mi-
nistérielle devant le Conseil d'Etat, aux fins
de son annulation.
M. Carrus, faisant valoir, notamment, que
l'officier en réserve spéciale, encore assujetti
à des obligations militaires périodiques et
fréquentes, accomplit, en cette qualité, une
véritable fonction et peut, dès lors, cumuler
la solde y afférente avec le traitement de
professeur titulaires de chaires dans les Fa-
cuités.
Le Conseil d'Etat, appelé à statuer sur
cette affaire, a rejeté la requête de M. Car-
rus, attendu que.
De quelque manière que l'on doive envisa
ger leur situation au point de vue des servi
ces militaires, par eux accomplis, le cumul
de la solde des officiers en réserve spéciale,
avec les traitements afférents aux fonctions
dont ils peuvent être titulaires, n'est autorisé
que dans les limites fixées pour les titulaires
de pensions militaires.
Dans ces conditions, les règles sur le
cumul de plusieurs traitements invoquées
dans les conclusions principales, leu: sont
applicables.
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