Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 novembre 1931 07 novembre 1931
Description : 1931/11/07 (A32,N151). 1931/11/07 (A32,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380421p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
THENTE-DEUXIEME ANNEE. - N° 151. LE NUMERO i 30 CENTIMES SAMEDI SOIR, 7 NOVBlnHE 1331.
JOURNIL OUOTIDIE.
Rédaction & Administration :
14, m II Mllt-TUI*
PARIS (1")
TtLÉPH. 1 LOUV- 1t-S7
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tous les bureaux de poste.
La justice au service de l'injustice
) ..e (
J'ai déjà eu l'occasion de signaler ici le
scandale que constitue l'organisation de la
justice au Cambodge.
Des faits récents que l'on me communi-
que m'obligent à insister sur ce pénible
sujet.
On sait que les codes cambodgiens ont
bien été promulgués par- ordonnances roya-
les et rendus exécutoires par arrêtés du gou-
verneur général ou du résident supérieur,
mais qu'ils n'ont jamais été publiés dans
leur texte intégral.
Pourquoi ? parce que leurs auteurs ont
redouté, me dit-on, le contrôle de l'opinion
publique sur cette singulière législation.
Le Code pénal cambodgien, par exem-
ple, ne craint pas de faire revivre, sous
une forme à peine atténuée, la célèbre loi
du sacrilège, jadis dénoncée par Benjamin
Constant et Roger Collard.
L'article 211 de ce code, en effet, prévoit
que « l'offense envers un religieux prati-
quant un culte reconnu par le Gouvernement
cambodgien, dans l'exercice ou à l'occasion
de l'exercice de sa profession, commise par
l'un des procédés énumérés dans l'article
205, est punie d'un emprisonnement de
1 mois à 1 an et d'une amende de 10 pias-
tres à 100 piastres. »
Et l'article 205 punit l'offense commISe
par écrit, dessin, image, photographie ou
spectacle par la parole ou par le son, par
attitude (!), geste ou menace.
Et le Code cambodgien ne s'arrête pa8
là. Au sacrilège religieux il ajoute le crime
administratif.
Il édicte (article 304) que « toute criti-
que injurieuse des actes de l'administration
française ou cambodgienne, pratiquée pu-
bliquement par l'un des moyens énoncés en
l'article 299, est punie d'un emprisonnement
de 3 mois à 3 ans et d'une amende de 10
piastres à 100 piastres.
Si la critique, sans être tnjurieusc, est
conçue dans un esprit de malveillance ou
d'hostilité. les coupables sont punis d'un
emprisonnement de un mois à un an et d'une
amende de 10 piastres à 100 piastres. »
Et ce singulier texte juridique se termine
par cette phrase monumentale :
a La tentative du délit est punie comm,
le délit lui-même. »
Oh ! l'on ne badine pas, au Cambodge,
avec MM. les missionnaires ou MM. les
administrateurs.
aia-à-' côM des textes, il y a la manière
de .s'en wvir.
Les juridictions indigènes sont soumises,
en vertu d'un arrêté du Résident supérieur
du 19 septembre 1922, approuvé par le
Gouverneur général le 3 octobre suivant, à
un contrôle qui s'exerce par les Résidentoi
sur les justices de paix et les tribunaux de
première instance, par le délégué au minis-
tère de la Justice sur le tribunal de Pnom-
Penh et la Cour d'Appel, par un conseiller
juriste sur la Cour criminelle et la juridic-
tion d'annulation.
Ce dernier, en particulier, a des pouvoirs,
en fait, souverains. Il examine les dossiers
des affaires qui sont l'objet d'un pourvoi
en annulation ou en révision, réunit les
documents juridiques qui doivent éclairer
( !) les juges et rédige des conclusions écri-
tes. Il participe, avec voix consultative (!!),
aux délibérations de la juridiction d'annula-
tion et, d'accord avec le président, il veille
à la stricte application de la loi. En ma-
tière pénale, il assure la régularité des dé-
bats devant le tribunal (!!!). Après chaque
session, il adresse au Résident supérieur un
rapport lui rendant compte de la façon dont
a fonctionné la juridiction criminelle.
De la combinaison de ces textes législa-
tifs non publiés, mais rigoureusement appli-
qués et de ce contrôle à l'arbitraire souve-
rain, il résulte, pour les malheureux cam-
bodgiens, Jji plus incroyable parodie de jus-
tice.
Citons, au hasard, quelques faits récents.
Un mékum (maire) est en prison parce
qu'on l'a obligé à acheter l'automobile du
gendre du Résident, chef de province qui
voulait s'en défaire. On lui avait promis
des délais de paiement, mais quand il est
venu remettre l'argent des impôts on a
d'abord prélevé le prix de la voiture et on
l'a renvoyé parfaire la somme. Comme il
n'a pas pu le faire on l'a mis en prison.
Ailleurs, c'est un chef des Annamites qui
se permet de puiser dans la caisse et qui
donne pour excuse que le résident, chef de
province, lui a donné l'ordre d'incendier
une pagode caodaïste.
Ailleurs, encore, c'est un secrétaire du
gouverneur qui est détenu dans la prison
cambodgienne et, pour le contraindre à des
dénonciations, privé d'eau jusqu'à être
obligé de boire sa propre urine.
Quand mettra-t-on fin à ce régime ?
La Ligue des Droits de l'Homme avait
jadis protesté contre certains textes du Code
nlnnl - cambodgien.
r-_uno __n_- - -D----
Mais c'est l'application de ces textes,
c'est l'esprit même de toute cette législation
qui mérite de soulever la protestation indi-
gnée de l'opinion publique.
Il ne faut pas que le voile juridique du
protectorat couvre toutes les fantaisies de
l'arbitraire.
Etimnnm Antonelii,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
F Algérie.
l ,¡.
LI'
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
14«
Journée d'automne
Dans le soir hâtif, chargé de brumes, de
mortelles fratcheurs, une sourde mélancolie
traîne au long des allées encore grouillantes de
visiteurs.
Un pâle automne saigne sur les bois envi-
ronnants et les pavillons, malgré les danses et
les jazz, ont cette mine sans joie des condam-
nés à mort.
Le pourvoi en grâce sera-t-il rejeté ?
Quand reviendra le temps des cerises, en
1932, ce qui fut l'Exposition Coloniale, ne se-
ra-t-il plus qu'un vaste chantier de démoli-
tions ?
Que restera-t-il, à travers l'épaisseur des
mois de tant de visions « exotiques M ?. Un
souvenir transmis a moins de fragilité qu'une
vie. Quelle légende fleurira sur la défunte Cité
des Informations ? Vincennes restera-t-elle la
forêt du rêve et de l'enchaatezqent, gardant la
tumeur « des pays de la terre », comme la mer
le bruit au fond d'un coquillage >
Ou bien, tant de beaux espoirs se volatise-
tont-ils en fumée de plâtre. couleur d'or fon-
du ?
Ainsi, ce monde bâti doit périr par la hache,
à l'exception d' Anglcor, merveille attestant,
ce soir encore, à la face du ciel mauve, la
splendeur de 1 art Khmer.
Quel sera donc le sort du palais aux cinq dô-
mes de cette attraction-reine de l'Exposition ?
« Il fallait un clou à la foule, un monument
qui fut à 1931, ce que la Tour Eiffel fut à
c ais à 1900 ».
1889 et le Grand. Palais à 1900 ».
Notons les regrets des parisiens consternés :
« Pour une fois que le clou est réussi, le des-
tin veut qu'il soit éphémère et que le gigan-
tesque effort ne représente que du chanvre et du
plâtre bardés de ciment, destinés à périr sous
a torche d'un opérateur de cinéma I »
« Tandis que résonnent
« Les sanglots longs
« Des violons
« De l'automne »
Concert qui s' accorde chaque année sous le
ciel frileux de l'Occident : du pavillon de la
Guadeloupe arrive le nostalgique chant du dé-
part :
<( Adieu foulard, adieu madras
« Adieu grains d'or, adieu collier chou.
',.
« Le beau Navire.
« Il va bientôt appareiller. »
MfIric L" tMtWMtt
One soirée malgache
aux cc thalDps-Elysées tt
L.« dern i ères .8. de l' E xposition Co.
Les dernières branches de l'Exposition Co-
loniale s'effeuillent : une là une, les troupes
indigènes qui en avaient été le principal attrait
rejoignent leurs lointaines et chaudes patries.
Hier, c'étaient les danseuses cambodgiennes :
demain, ce seront 1malgaches : voici 1 hiver.
Avant le départ de ses M'pilalaos M. Léon
Cayla, gouverneur général de Madagascar, a
tenu à offrir à l'élite de la Société parisienne,
une dernière soirée malgache. Il a convié, hier,
au théâtre des Champs-Elysées, tout ce que
le monde colonial. littéraire ou artistique
compte de personnalités. M. Lebrun, président
du Sénat, était là ; M. Pietri, ministre du Bud-
get, également. On remarquait la présence de
M. François Marsal, de l'amiral La Caze,
de nombreux parlementaires, de hauts fonc-
tionnaires. Secondés avec beaucoup de zèle et
de tact par M. Gaston Pelletier, commissaire
de Madagascar à l'Exposition Coloniale, M.
et Mme Léon Cayla recevaient avec leur ama-
bilité et leur simplicité ordinaires.
La première partie de cette soirée était
consacrée à la présentation d'un long documen-
taire tourné par le service cinématographique
de Madagascar. Peut-être le bilan n'atteignait-
il pas à la qualité remarquable des « visions de
la Grande lie » présentées l'an dernier dans
cette même salle ; peut-être la partie adminis- 1
trative et officielle tenait-elle une place un peu
trop grande sur la pellicule 1 L'ensemble était
cependant excellent et très suggestif. On ap-
précia les vues de Tananarive, le rappel du
raid audacieux de Goulette, la résurrection de
Tamatave, la construction du F. C. E., le
plus gros succès en tout cas fut réservé aux
danses bares, notamment à cette extraordinaire
danse sur un poteau qui donne une idée de
l'agilité et de l'adresse des exécutants malga-
ches.
Excellemment dirigé par M. Pierre Mon-
teux, l'orchestre symphonique de Paris a ac-
compagné ces tableaux d'une adaptation musi-
ca l e très heureuse. On applaudit très vivement
I admirable ouverture de Bcnoenuio Cellini et
les œuvres les plus caractéristiques de Rimsky.
Korsakoff et de Borodine.
La seconde partie, occupée par les danses
et les chants malgaches, n'obtint pas un moins
vif succès. Aussi à l'aise sur la grande scène
des Chanms-Elysées que sur celle de leur
théâtre de Vincennes, les artistes malgaches
furent chaleureusement applaudis. Les vieux
coloniaux revirent avec émotion les danses lo-
calesi danse des vieillards, et entendirent avec
joie les airs populaires locaux.
C'est une claire et belle vision de la Grande
lie, qu'emportetont les deux mille invités de
M. Uoa cayla.
XXX.
les traitais
réduits en france
a Il ttlltellelt de défaveur
es
N trafic intense et
c 0 n t i n u, qui
s'effectue sur-
tout par le port
d e Marseille,
existe entre la
Frallet: métropo-
litaine et les
trois pays du
Nord - Africain.
Laissant de côté les marchandises qui cons-
tituent la plus grosse part de ce mouvement,
nous sommes obligés de signaler, en le re-
grettallt, qu'en ce qui concerne les voyageurs
et les bagages, les Français ne trouvent pas
dans le grand port méditerranéen les facili-
tés accordées aux étrangers, notamment aux
Anglais et aux Hollandais qui viennent, s'y
embarquer à destination de l'Egypte, des
Indes ou des grandes îles néerlandaises de
la Malaisie.
Ceux-ci bénéficient au moins une fois par
semaine de trains qui les amènent, les pre-
miers de Dunkerque, les seconds de leur
pays même, jusqu'au quai d'embarquement
à quelques mètres du paquebot sur lequel ils
doivent, prendre passage.
Les familles françaises qui vont ou re-
tournent en Algérie, en Tunisie, au Maroc
ne connaissent point ces commodités. Elles
doivent toujours descendre à la gare loin-
taine être rançonnées par les cochers Oh,
ces cochers ou ces chauffeurs de Marseillet
par les portefaix de la gare et enfin par
les portefaix du port.
Il y a pourtant dans les trois pays les
plus intéressés, des corps élus chargés de dé-
fendre les intérêts de leurs ressortissants.
Ne serait-il point de leur devoir de saisir les
résidents ou gouverneurs de leurs doléances
à ce sujet
Certes, en ce qui concerne les Anglais et
les HoUandais, on a mis, à Marseille, la
plus mauvaise volonté à leur donner satis-
faction. Il a fallu qu'ils menacent de diriger
leurs trains sur Gênes dont ils feraient leur
port, pour venir à bout des résistances. Il
est difficile aux Français de l'Afrique du
Nord de recourir à ces moyens de ter sua-
tion; mais il ne devrait pas en êtrc 'besoin.
La justice de leur cause devrait suffire. A
Marseille on les traite un peu trop en serfs
taillables à merci.
Du reste, lorsqu'ils auraient procédé à
leur installation à bord, la plupart des voya-
geurs ne manqueraient pas d'aller passer en
ville les heures dont ils disposeraient encore,
et, dans l'ensemble, le commerce marseil-
lais n'y perdrait rien.
Pour le moment, il est pénible de voir que
dans un port français les étrangers obtien-
nent des privilèges qui restent interdits à
nos nationaux.
En toutes choses, cependant, notre A/ri-
que du Nord paie à Marseille un tribut si
considérable et contribue si largement à sa
fortulle, qu'elle devrait être l'objet de sa
part de quelque considération et de quelques
complaisances.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Lucien Saint
a quitté Madrid
»♦»
M. Lucien Saint, résident général de Fran-
ce au Maroc, est parti de Madrid jeudi pour
continuer son voyage vers Rabat. L'échange de
vues cordial et intime entre le représentant de
la France au Maroc et les membres du cabinet
espagnol a produit à Madrid une impression
heureuse dont les relations de politique géné-
rale entre les deux pays ne sauraient que bé-
néficier.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Découverte de sites archéologiques
La fin de la séance d'hier a été consacrée
à l'exposé du R.P. Poidebard sur les résul-
tats de sa mission aérienne effectuée en Sy-
rie au cours de l'été. Entre Bostra et le Ti-
gre, ce savant a repéré, de son avion, un
très grand nombre de routes romaines, des
postes fortifiés et des points d'eau, presque
postes fortifiés et des ar les moyens habi-
invisibles sur le sol. Par les moyens habi-
tuels, une quinzaine d'années eussent été
nécessaires pour identifier tous ces sites ar-
chéologiques.
Mort du trésorier-payeur
de l'A. O. F.
»♦»
Le Gouverneur général de l'A. O. F.
vient de câbler au ministre des Colonies la
nouvelle de la mort survenue le 31 octobre,
à Dakar, de M. Paul Gervais, trésorier-
payeur de l'Afrique Occidentale française,
frère de M. Maurice Gervais, préfet hono-
raire. Il était Agé de 59 ans.
Un nouveau paquebot
pour les Antilles
60
Le paquebot Colombie a levé l'ancre jeudi
à il h. 30, à destination des Antilles.
Ses principales caractéristiques sont : lon-
gueur, 146 mètres ; largeur, 21 mètres ; dé-
placement, 14.000 tonnes ; puissance, 9.000
chevaux, lui permettant d'atteindre 17
noeuds. v • 4
Un centre touristique
de premier ordre
LE VOLCAN
DE L'ILE DE LA REUNION
Il y a trois mois, au congrès médical de
l'Exposition coloniale, le délégué de tHe de
la Réunion, le docteur Archambaud faisait
un communiqué intéressant, demandant le
classement de ce pays à stations climatique,
hydrominérale et touristique, par excellence,
sous l'empire de la loi de septembre 1919.
Après avoir décrit les sources minérales :
sulfureuses de Mafatt, ferrugineuses de Cilaos,
et de Dolozie, si fréquentées des colons des
pays voisins, il évoquait le souvenir du Volcan
de l île, sans cesse en éruption, déversant à
la mer un fleuve de feu lors des éruptions
mémorables, mais espacées, se produisant
tous les 25 ans environ.
Vers la même époque, un cablogramme du
Gouverneur de l'île à M. Lacroix, secrétaire
perpétuel de l'Académie des Sciences, an-
nonçait qu'une éruption volcanique formida-
ble, précédée d'une pluie de cendres noires
sur l'île, avait eu lieu. Les laves descen-
daient d'une hauteur de 2.000 mètres, vers
la mer, sur une largeur de 1 km., divisée en
trois bras ; chaque couche de feu avait 8 à
10 mètres de hauteur 1
.£vidernment toute communication fut inter-
rompue dans le sud de l'lie, pendant les trois
mois que cette coulée dura.
Toute la population de l'île, au lieu de
s'en effrayer, habituée, qu' elle était à cet
extraordinaire phénomène, se rendit de nuit
et de jour à proximité de la mer de feu, en
auto, charrettes, pour contempler ce specta-
cle unique au monde de la lave fumante re-
foulant au loin la mer déchaînée qui se
défendait.
Les bateaux en cours de route, qui se
trouvaient à proximité de l'île, a en appro-
chèrent pour faire profiter leurs marins et leurs
voyageurs du coup d'œil, qu'ils n'avaient ja-
mais vu.
Et dans le port Saint-Pierre, voisin proche
du volcan, le bateau à vapeur malgache le
Betsibaka, prit le large avec de nombreux
visiteurs et touristes pour se rendre sur les
lieux.
Ce volcan, presque toujours en activité qui
domine l'ile de la Réunion, n'est pas un
danger pour elle, comme le Mont-Pelé vol-
can éteint, le fut pour Saint-Pierre, la Marti-
nique. On le croit du moins.
Mais les phénomènes géologiques et atmos-
phériques qui ont précédé et accompagné
ccite éruption extraordinaire, donnent lieu à
toutes sortes d'hypothèses, et à certaines
craintes.
Une chaleur extraordinaire régna, là-bas,
pendant l'hiver, d'habitude, si agréable dans
la colonie. Une sécheresse, anormale, après
le cyclone de février dernier, fit un tort con-
sidérable aux plantations de l'ile. *
'1 - Les sources qui alimentent les campagnes de
Saint-Pierre, jamais tarissables, se séchèrent,
et privèrent d'eau la population, au point que
I on ne sait, dans un pays aussi éloigné de
la métropole à quelle baguette magique
s'adresser pour retrouver dans le sel l'eau qui
a fui de la surface de la terre.
Les Annales Coloniales qui s'intéressent
tant à notre colonie française, donnent l'idée
que sur les 20 millions de la métropole,
concédés à cette colonie après le cyclone.
on prélève une sonune pour permettre à une
mission scientifique d'être envoyée là-bas au
secours de nos compatriotes désemparés et
plus tôt pour étudier le phénomène qui y vient
d'éclater et dont les conséquences sont vrai-
ment dignes d'intérêt.
Docteur Archambeaud,
Ancien Uôimlô,
Vicc-PvèaidenH du C. (!.,
Alaire de Saiibt-Ilierre
.1.
aNËMA COLONIAL
l'
L'Afrique indomptée
L'Afrique indomptée est presque un docu-
mentaire. Il s'agit de la mission américaine
de Hubbart, accompagné de sa femme et de
ses deux enfants, en Rhodésie et en Afrique
portugaise. Des girafes, des lions, des hyè-
nes, des crocodiles. On assiste à des captu-
res et à des combats. Il y a des notes tou-
chantes et comiques : une cigogne, par exem-
ple, qui ne quitte pas un bébé.
On prend un hibou, une gazelle qui devien-
nent des familiers. On échange des couver-
tures de laine contre de l'ivoire. Des nègres
sont férus de ces couvertures, alors qu'ils
n'en ont aucunement besoin.
Sergent X.
Sidi-bel Abbès, Colomb-Béchar, étapes du
voyage de Mosjoukine et de Suzy Vernon
dans Sergent X.
On verra donc dans ce film, de Sibi-bel-
Abbès, les remparts éblouisants. Il fait en-
core plus chaud qu'au studio ; l'opérateur
travaille torse nu, pieds nus dans des babou-
ches ; petite culotte mauresque. Tête rasée,
yeux bridés, par la grande lumière, il a l'al-
lure d'un Mongol. Képi d'azur sur ses yeux
(lincelants, burnou pourpre frémissant au
vent du désert. Mosioukine se prépare à l'at-
taque du fort. -
Une foule énorme d'indigènes les suit ;
grandes fantasias. Depuis les Bédouins no-
mades grimpés sur leurs petits coursiers ner-
veux jusqu'au pacifique marchand de dattes.
Strijewsky les refoule, surmonte le tumulte
à grands coups de sifflet.. Volkoff parle
toutes les langues, y compris l'arabe ; un 1
Italien à la peau foncée contient la figura-
tion : « Attention là-bas I Chargez! Seule-
ment au signal ! »
Cris sauvages. Déjà, plusieurs silhouettes
dégringolent des terrasses.
Le peintre Lochakoff, barbiche, chapeau à
larges bords, suit l'expédition, « croque »
sans relâche cavaliers et mosquées, c'est lui
qui a dessiné les décors pour les « inté-
rieurs n de ce Sergent X.
La rentrée des Chambres
-08
La rentrée des Chambres est fixée au 12
novembre.
Délibérations
Ou discutera tout d'abord à la Chambre de
l'outillage national ; la Commission des
finances ciiteildra t'landiii, mi-
nistre des Finances et François Pietri, mi-
nistre du Budget, sur le projet de loi
autorisant « la réalisation immédiate de cer-
tains travaux tendant au perteciionnemeui
de l'outillage national ».
-- Ce projet, qui ne comporte que quatre ar-
ticles et - un - tableau annexe - contenant la
liste des engagements de crédit autorisés, a
été distribué aix députés.
Les engagements de dépenses autorisés par
le projet sont, pour le ministère des Colo-
nies : 40 millions pour la reconstruction de
l'Ecole coloniale; pour la Marine marchande:
35 millions pour un navire-école ; pour l'in-
térieur : 40 millions pour l'outillage des ser-
vices administratif de plusieurs ministères..
Il restera encore à délibérer sur l'emprunt
chéritien pour la construction du réseau
ferré marocain ; divers emprunts coloniaux,
plusieurs moditications au tarif douanier,
etc., etc.
Interpellations
Les demandes d interpcllationb sont au
nombre de 55. Parmi ces interpellations, on
compte celle de notre éuiinent collaborateur
M. Léon Archimbaud sur la politique colo-
niale.
A la Société des Nations
Le mandat français sur le Cameroun
La Commission des mandats de la So-
ciété des Nations a examiné jeudi, en pré-
sence de MM. Maurice Besson, chef du pre-
mier bureau du Département politique du
ministère français des Colonies, et de M.
Marchand, commissaire de la République
française au Cameroun, le rapport de la
France sur le Cameroun placé sous son
mandat.
La Commission s'est préoccupée de la mise
en application du principe de l'égalité des
traitements, en ce qui concerne notamment
les tarifs des envois postaux, la délivrance
des visas consulaires et l'obligation d'un
cautionnement pour les étrangers pénétrant
dans le territoire. Elle s'est occupée de la
situation commerciale du Cameroun en ce
qui concerne plus particulièrement le cacao
et le caoutchouc. Elle a demandé des rensei-
gnements complémentaires sur le système ju-
diciaire et sur l'administration en général.
En ce qui concerne les conditions du tra-
vail M. Marchand, commissaire de la Ré-
publique française, a expliqué que toute
personne réquisitionnée ou recrutée pour la
construction des routes ou du chemin de fer
recevait un salaire dont le tarif était suffi-
samment élevé pour attirer une main-d'œu-
vre volontaire. 11 a ajouté que l'administra-
tion s'etïorçait toujours de prendre les dis-
positions nécessaires pour que les travail-
leurs ne fussent pas transportés sur des chan-
tiers situés trop loin de leurs foyers. Il a
expliqué que le « portage » était en décrois-
sance et qu'il disparaîtra complètement
après l'achèvement de certaines routes.
Le représentant de la France a fourni
quelques renseignements sur l'enseignement,
les méthodes d'instruction et les subventions
accordées par le gouvernement à cet effet.
La Commission des mandats il demandé,
enfin, quelques éclaircissements au sujet du
trafic des stupéfiants, des conditions, sallitai..
res et des services médicaux, ainsi que de la
situation démographique du pays.
-- _- - -------- -
La lutte contre la fièvre jaune
868
En A. O. F.
La lièvre jaune a fait sa réapparition, l'été
dernier, au Sénégal, au Soudan, en Haute-
Volta et en Côte d'Ivoire. Les cas ont été
heureusement isolés, sauf à Si Kasso où il y
a eu 7 morts européens et à Grand-Bassam où
les décès furent assez importants, particulière-
ment les blancs.
Une mission de l'institut Pasteur, demandée
par le Ministère des Colonies, est partie de
France, le 3 octobre dernier. Son chef le doc-
teur Stefanopoulo, arrivé à Dakar, le 11 octo-
bre, et à Bamako, capitale du Soudan, le 22
octobre, se met en route, le 25 octobre, pour
Ouagadougou, capitale de la Haute-Volta,
où la fièvre jaune vient d'être signalée.
Le docteur Stefanopoulo annonce que le
but de sa mission, qui va durer six mois, est de
procéder à une enquête épidémiologique dans
toute l'A. O.
Il s'efforcera de délimiter les zones d' endé-
micité de la fièvre jaune chez les noirs. Ces
cas entretiennent la maladie qui devient épidé-
mique et frappe mortellement les blancs.
j --
On aurait trouvé la formule
de la quinine synthétique
»♦«
Après de nombreuses années de recherches,
le professeur Rabe, de l'Institut de chimie de
Hambourg, a trouvé la formule de la quinine
synthétique. Il est parvenu à obtenir de l'hy-
droquinine, dont les propriétés physiologiques
seraient les mêmes que celles de la quinine.
Elles n'en différeraient que par une adjonction
de deux atomes d'hydrogène, ce qui lui assure-
rait du reste une plus grande stabilité, on at-
tribue en Allemagne, une grande importance
scientifique et pratique aux résultats obtenus
par le professeur Rabe, qui rendront possible
la fabrication de toute une série d'alcaloïdes à
base de quinine que l'on a pas trouvés dans la
nature.
Mais les frais de la production industrielle
de la quinine synthétique seraient actuellement
extrêmement é levés.
Ouverture de la session
des délégations économiques
et financières de Madagascar
»♦«
En ouvrant le 21 septembre dernier la ses-
sion des Délégations économiques et finan-
cières de Madagascar, M. Louis Rauvin,
procureur général, remplissant les fonctions
intérimaires de Gouverneur Général de la
Grande lie, a prononcé un discours dont
nous commentons et donnons ci-après ies
principaux passages.
- M. Rauvin explique ù' abord la situation
du projet de budget de 1932 telle que nous
l'avons déjà exposée dernièrement et définit
les raisons pour lesquelles ce budget pré-
sente sur celui de 1931 une diminution de
32.499.070 francs.
Il ajoute en ce qui concerne le budget en
cours :
Au 31 juillet, la moins-'a!"e des recou-
vrements -pour Vensemble des recettes est,
par comparaison avec 1930 à la même date
de 7. 500.oexj francs et nous e devons pas
nous dissimuler qu'en fin d'exercice nous
nous trouverons appelés a faire un large ap-
pel à la caisse de ré serre. Celle-ci présente
heureusement des disponibilités qui nous
permettront de faire face au déficit proba-
ble.
C'est à raison de cette situation que j'ai
été amené à donner des instructions formelles
à tous les chefs de service et à tous les chefs
de région pour leur prescrire d'ajourner sine
die toute dépense ne présentant pas un ca-
ractère de nécessité immédiate et absolue.
Après ce rapppel aux difficultés du passe,
M. Rauvin ajoute :
Lei raisons d'espérer dans une situation
meilleure prochaine sont de divers ordres.
Les grands travaux en cours d'exécution
ou d'étude en employant une Ptiaiei-d'oete-
vre nombreuse accroitront par les salaires dis-
tribués notamment par l'emploi de sec-
tions de travailleurs libres le bien-être
cet les possibilités de consommation de la
fo/mlation. A mesure de leur achèvement,
ils faciliteront le transport, entre l'intérieur
et les ports de la Coloniedes denrées d'ex-
portation et d'importation; ils en assure-
ront dans les ports la manutention à moin-
dres frais. Lei travaux du chemin de fer de
Fianarantsoa à la côte aboutissant au pvrl
da IIfaltakara se poursuivent avec activité Il
la route de l ananarive à Majunga, notre
grand port de la côte Ouest, est ete voie
d'achèvement ; la construction d'une voie
ferrée de o m. 60 de Morondava à Mahabo
est prévue et soumise à l'approbation du
Département.
Les travaux de construction dit port de
Tamatave se poursuivent 1- ils comporteront
Vétablissement de quais en eau profonde pour
l'accostage des paquebots ; il en sera de
même des ports de Majllllga et de Diégo-
Suarez. Les études des ports de Tuléar et
de Fort-Dauphin sont poussées avec activité.
De même se poursuit l'étude du Chemin
1le fer de Tuléar aux gisements carbUtai/J.
res de la Sakoa. Des crédits relativement
importants sont affectés à l'amélioratioll des
ports des Comores.
Il est donc permis de déclarer que, non
pas seulement d'année en année mais même
de mois en mois, les frais d'acheminement,
de débarquement ou d'embarquement des
produits divers iront en diminuant et
qu'ainsi nos exportateurs seront mieux ar-
més pour lutter sur le marché avec leurs
concurrents.
D'autres questions sont d'ailleurs à l'étu-
de : une modification sur les droits d'entrée
des tabacs étrangers, le développement des
différentes cultures, la propagande agricole
du riz, l'amélioration du cheptel f:ovin et
porcin ; l'extension des 1 dations avec l'Afri-
que du Sud.
Entin, M. Rauvin n'a pas manqué de
mettre en relief la situation politique calme
dont jouit la -:olonie, ainsi que les efforts
sans cesse plus grands appliqués aux œuvres
.;oci;¡ll.'s dont tous les piemieis bénéficient
les indigènes.
L'abaissement du prix de revient
des denrées coloniales
par P.-C. GEORGES FRANCIS.
»♦«
On ne peut plus écrire la moindre lettre,
le moindre billet, même d'amour, à plus
forte raison les moindres articles, sans que
de lui-même le mot crise ne se présente.
Autant ne pas essayer de se soustraire à
cette obsession, m de vouloir passer pour
l'homme que les contagions du moment n'at-
teignent pas.
Nous avons sous les yeux les journaux ar-
rivés récemment des quatre points du monde
où nous avons des colonies, et en dépit des
mesures de fortune il est vrai-prises pour
parer à l'infortune de nos colons, c'est en-
core et toujours à de la détresse qu'on se
heurte.
Le mal est évidemment profond.
S'il en était autrement, voici bien long-
temps que nous en auraient sortis les expert
qui tiennent parlotte au coin des rues, qui
remplissent les salles des congrès, ou qui à
Genève plus sérieux que des augures, an-
noncent toujours pour le lendemain, la réa-
lisation d'un front économique européen
qu'ils savent d'ailleurs parfaitement impos-
sible.
Parmi tant de remèdes préconisés, il en est
un dont nous voudrions éprouver les vertus,
en le considérant sous l'angle de l'économie
coloniale : l'abaissement du prix de revient
des denrées.
Le prix d'une denrée, quelles qu'en soient
la provenance ou :;}. destination se compose
de trois éléments la rémunération du pi in-
ductcur, celle des transporteurs, et celle des
courtiers cliver- par l'entremise desquels la
marchandise entre dans la consomtn.t.-n
Le îôle des < oui tiers est peut ''i:- ^elui
qui grève le plus lourdement le piedwit, soit
que les agents sont trop nombreux, soit,
quand il s'agit de < artels < tru-ts. que la
puissance financière de l'organisme fausse
complètement la loi d.s l'otire et de la de-
mande. Dans ce sen". un exemple caractère
tique est celui du trust Unilevcr dont tout 1.
monde parle en ou en entretenant affirme-t-on des ruurs sur
les matières grasses et les graines oléaii-
JOURNIL OUOTIDIE.
Rédaction & Administration :
14, m II Mllt-TUI*
PARIS (1")
TtLÉPH. 1 LOUV- 1t-S7
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Les Annales Coloniales
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DIRBCTEUR-PONDATEUR : Maroel RUEDEL
Tous les arttcKt publiés dans notre fournal ne peuvent
être reproduit qu'en citant les ANNALES COLOfflUU-
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France et
Colonie! 180» 100 9 KO »
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On s'abonne sans trais daM
tous les bureaux de poste.
La justice au service de l'injustice
) ..e (
J'ai déjà eu l'occasion de signaler ici le
scandale que constitue l'organisation de la
justice au Cambodge.
Des faits récents que l'on me communi-
que m'obligent à insister sur ce pénible
sujet.
On sait que les codes cambodgiens ont
bien été promulgués par- ordonnances roya-
les et rendus exécutoires par arrêtés du gou-
verneur général ou du résident supérieur,
mais qu'ils n'ont jamais été publiés dans
leur texte intégral.
Pourquoi ? parce que leurs auteurs ont
redouté, me dit-on, le contrôle de l'opinion
publique sur cette singulière législation.
Le Code pénal cambodgien, par exem-
ple, ne craint pas de faire revivre, sous
une forme à peine atténuée, la célèbre loi
du sacrilège, jadis dénoncée par Benjamin
Constant et Roger Collard.
L'article 211 de ce code, en effet, prévoit
que « l'offense envers un religieux prati-
quant un culte reconnu par le Gouvernement
cambodgien, dans l'exercice ou à l'occasion
de l'exercice de sa profession, commise par
l'un des procédés énumérés dans l'article
205, est punie d'un emprisonnement de
1 mois à 1 an et d'une amende de 10 pias-
tres à 100 piastres. »
Et l'article 205 punit l'offense commISe
par écrit, dessin, image, photographie ou
spectacle par la parole ou par le son, par
attitude (!), geste ou menace.
Et le Code cambodgien ne s'arrête pa8
là. Au sacrilège religieux il ajoute le crime
administratif.
Il édicte (article 304) que « toute criti-
que injurieuse des actes de l'administration
française ou cambodgienne, pratiquée pu-
bliquement par l'un des moyens énoncés en
l'article 299, est punie d'un emprisonnement
de 3 mois à 3 ans et d'une amende de 10
piastres à 100 piastres.
Si la critique, sans être tnjurieusc, est
conçue dans un esprit de malveillance ou
d'hostilité. les coupables sont punis d'un
emprisonnement de un mois à un an et d'une
amende de 10 piastres à 100 piastres. »
Et ce singulier texte juridique se termine
par cette phrase monumentale :
a La tentative du délit est punie comm,
le délit lui-même. »
Oh ! l'on ne badine pas, au Cambodge,
avec MM. les missionnaires ou MM. les
administrateurs.
aia-à-' côM des textes, il y a la manière
de .s'en wvir.
Les juridictions indigènes sont soumises,
en vertu d'un arrêté du Résident supérieur
du 19 septembre 1922, approuvé par le
Gouverneur général le 3 octobre suivant, à
un contrôle qui s'exerce par les Résidentoi
sur les justices de paix et les tribunaux de
première instance, par le délégué au minis-
tère de la Justice sur le tribunal de Pnom-
Penh et la Cour d'Appel, par un conseiller
juriste sur la Cour criminelle et la juridic-
tion d'annulation.
Ce dernier, en particulier, a des pouvoirs,
en fait, souverains. Il examine les dossiers
des affaires qui sont l'objet d'un pourvoi
en annulation ou en révision, réunit les
documents juridiques qui doivent éclairer
( !) les juges et rédige des conclusions écri-
tes. Il participe, avec voix consultative (!!),
aux délibérations de la juridiction d'annula-
tion et, d'accord avec le président, il veille
à la stricte application de la loi. En ma-
tière pénale, il assure la régularité des dé-
bats devant le tribunal (!!!). Après chaque
session, il adresse au Résident supérieur un
rapport lui rendant compte de la façon dont
a fonctionné la juridiction criminelle.
De la combinaison de ces textes législa-
tifs non publiés, mais rigoureusement appli-
qués et de ce contrôle à l'arbitraire souve-
rain, il résulte, pour les malheureux cam-
bodgiens, Jji plus incroyable parodie de jus-
tice.
Citons, au hasard, quelques faits récents.
Un mékum (maire) est en prison parce
qu'on l'a obligé à acheter l'automobile du
gendre du Résident, chef de province qui
voulait s'en défaire. On lui avait promis
des délais de paiement, mais quand il est
venu remettre l'argent des impôts on a
d'abord prélevé le prix de la voiture et on
l'a renvoyé parfaire la somme. Comme il
n'a pas pu le faire on l'a mis en prison.
Ailleurs, c'est un chef des Annamites qui
se permet de puiser dans la caisse et qui
donne pour excuse que le résident, chef de
province, lui a donné l'ordre d'incendier
une pagode caodaïste.
Ailleurs, encore, c'est un secrétaire du
gouverneur qui est détenu dans la prison
cambodgienne et, pour le contraindre à des
dénonciations, privé d'eau jusqu'à être
obligé de boire sa propre urine.
Quand mettra-t-on fin à ce régime ?
La Ligue des Droits de l'Homme avait
jadis protesté contre certains textes du Code
nlnnl - cambodgien.
r-_uno __n_- - -D----
Mais c'est l'application de ces textes,
c'est l'esprit même de toute cette législation
qui mérite de soulever la protestation indi-
gnée de l'opinion publique.
Il ne faut pas que le voile juridique du
protectorat couvre toutes les fantaisies de
l'arbitraire.
Etimnnm Antonelii,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
F Algérie.
l ,¡.
LI'
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
14«
Journée d'automne
Dans le soir hâtif, chargé de brumes, de
mortelles fratcheurs, une sourde mélancolie
traîne au long des allées encore grouillantes de
visiteurs.
Un pâle automne saigne sur les bois envi-
ronnants et les pavillons, malgré les danses et
les jazz, ont cette mine sans joie des condam-
nés à mort.
Le pourvoi en grâce sera-t-il rejeté ?
Quand reviendra le temps des cerises, en
1932, ce qui fut l'Exposition Coloniale, ne se-
ra-t-il plus qu'un vaste chantier de démoli-
tions ?
Que restera-t-il, à travers l'épaisseur des
mois de tant de visions « exotiques M ?. Un
souvenir transmis a moins de fragilité qu'une
vie. Quelle légende fleurira sur la défunte Cité
des Informations ? Vincennes restera-t-elle la
forêt du rêve et de l'enchaatezqent, gardant la
tumeur « des pays de la terre », comme la mer
le bruit au fond d'un coquillage >
Ou bien, tant de beaux espoirs se volatise-
tont-ils en fumée de plâtre. couleur d'or fon-
du ?
Ainsi, ce monde bâti doit périr par la hache,
à l'exception d' Anglcor, merveille attestant,
ce soir encore, à la face du ciel mauve, la
splendeur de 1 art Khmer.
Quel sera donc le sort du palais aux cinq dô-
mes de cette attraction-reine de l'Exposition ?
« Il fallait un clou à la foule, un monument
qui fut à 1931, ce que la Tour Eiffel fut à
c ais à 1900 ».
1889 et le Grand. Palais à 1900 ».
Notons les regrets des parisiens consternés :
« Pour une fois que le clou est réussi, le des-
tin veut qu'il soit éphémère et que le gigan-
tesque effort ne représente que du chanvre et du
plâtre bardés de ciment, destinés à périr sous
a torche d'un opérateur de cinéma I »
« Tandis que résonnent
« Les sanglots longs
« Des violons
« De l'automne »
Concert qui s' accorde chaque année sous le
ciel frileux de l'Occident : du pavillon de la
Guadeloupe arrive le nostalgique chant du dé-
part :
<( Adieu foulard, adieu madras
« Adieu grains d'or, adieu collier chou.
',.
« Le beau Navire.
« Il va bientôt appareiller. »
MfIric L" tMtWMtt
One soirée malgache
aux cc thalDps-Elysées tt
L.« dern i ères .8. de l' E xposition Co.
Les dernières branches de l'Exposition Co-
loniale s'effeuillent : une là une, les troupes
indigènes qui en avaient été le principal attrait
rejoignent leurs lointaines et chaudes patries.
Hier, c'étaient les danseuses cambodgiennes :
demain, ce seront 1malgaches : voici 1 hiver.
Avant le départ de ses M'pilalaos M. Léon
Cayla, gouverneur général de Madagascar, a
tenu à offrir à l'élite de la Société parisienne,
une dernière soirée malgache. Il a convié, hier,
au théâtre des Champs-Elysées, tout ce que
le monde colonial. littéraire ou artistique
compte de personnalités. M. Lebrun, président
du Sénat, était là ; M. Pietri, ministre du Bud-
get, également. On remarquait la présence de
M. François Marsal, de l'amiral La Caze,
de nombreux parlementaires, de hauts fonc-
tionnaires. Secondés avec beaucoup de zèle et
de tact par M. Gaston Pelletier, commissaire
de Madagascar à l'Exposition Coloniale, M.
et Mme Léon Cayla recevaient avec leur ama-
bilité et leur simplicité ordinaires.
La première partie de cette soirée était
consacrée à la présentation d'un long documen-
taire tourné par le service cinématographique
de Madagascar. Peut-être le bilan n'atteignait-
il pas à la qualité remarquable des « visions de
la Grande lie » présentées l'an dernier dans
cette même salle ; peut-être la partie adminis- 1
trative et officielle tenait-elle une place un peu
trop grande sur la pellicule 1 L'ensemble était
cependant excellent et très suggestif. On ap-
précia les vues de Tananarive, le rappel du
raid audacieux de Goulette, la résurrection de
Tamatave, la construction du F. C. E., le
plus gros succès en tout cas fut réservé aux
danses bares, notamment à cette extraordinaire
danse sur un poteau qui donne une idée de
l'agilité et de l'adresse des exécutants malga-
ches.
Excellemment dirigé par M. Pierre Mon-
teux, l'orchestre symphonique de Paris a ac-
compagné ces tableaux d'une adaptation musi-
ca l e très heureuse. On applaudit très vivement
I admirable ouverture de Bcnoenuio Cellini et
les œuvres les plus caractéristiques de Rimsky.
Korsakoff et de Borodine.
La seconde partie, occupée par les danses
et les chants malgaches, n'obtint pas un moins
vif succès. Aussi à l'aise sur la grande scène
des Chanms-Elysées que sur celle de leur
théâtre de Vincennes, les artistes malgaches
furent chaleureusement applaudis. Les vieux
coloniaux revirent avec émotion les danses lo-
calesi danse des vieillards, et entendirent avec
joie les airs populaires locaux.
C'est une claire et belle vision de la Grande
lie, qu'emportetont les deux mille invités de
M. Uoa cayla.
XXX.
les traitais
réduits en france
a Il ttlltellelt de défaveur
es
N trafic intense et
c 0 n t i n u, qui
s'effectue sur-
tout par le port
d e Marseille,
existe entre la
Frallet: métropo-
litaine et les
trois pays du
Nord - Africain.
Laissant de côté les marchandises qui cons-
tituent la plus grosse part de ce mouvement,
nous sommes obligés de signaler, en le re-
grettallt, qu'en ce qui concerne les voyageurs
et les bagages, les Français ne trouvent pas
dans le grand port méditerranéen les facili-
tés accordées aux étrangers, notamment aux
Anglais et aux Hollandais qui viennent, s'y
embarquer à destination de l'Egypte, des
Indes ou des grandes îles néerlandaises de
la Malaisie.
Ceux-ci bénéficient au moins une fois par
semaine de trains qui les amènent, les pre-
miers de Dunkerque, les seconds de leur
pays même, jusqu'au quai d'embarquement
à quelques mètres du paquebot sur lequel ils
doivent, prendre passage.
Les familles françaises qui vont ou re-
tournent en Algérie, en Tunisie, au Maroc
ne connaissent point ces commodités. Elles
doivent toujours descendre à la gare loin-
taine être rançonnées par les cochers Oh,
ces cochers ou ces chauffeurs de Marseillet
par les portefaix de la gare et enfin par
les portefaix du port.
Il y a pourtant dans les trois pays les
plus intéressés, des corps élus chargés de dé-
fendre les intérêts de leurs ressortissants.
Ne serait-il point de leur devoir de saisir les
résidents ou gouverneurs de leurs doléances
à ce sujet
Certes, en ce qui concerne les Anglais et
les HoUandais, on a mis, à Marseille, la
plus mauvaise volonté à leur donner satis-
faction. Il a fallu qu'ils menacent de diriger
leurs trains sur Gênes dont ils feraient leur
port, pour venir à bout des résistances. Il
est difficile aux Français de l'Afrique du
Nord de recourir à ces moyens de ter sua-
tion; mais il ne devrait pas en êtrc 'besoin.
La justice de leur cause devrait suffire. A
Marseille on les traite un peu trop en serfs
taillables à merci.
Du reste, lorsqu'ils auraient procédé à
leur installation à bord, la plupart des voya-
geurs ne manqueraient pas d'aller passer en
ville les heures dont ils disposeraient encore,
et, dans l'ensemble, le commerce marseil-
lais n'y perdrait rien.
Pour le moment, il est pénible de voir que
dans un port français les étrangers obtien-
nent des privilèges qui restent interdits à
nos nationaux.
En toutes choses, cependant, notre A/ri-
que du Nord paie à Marseille un tribut si
considérable et contribue si largement à sa
fortulle, qu'elle devrait être l'objet de sa
part de quelque considération et de quelques
complaisances.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Lucien Saint
a quitté Madrid
»♦»
M. Lucien Saint, résident général de Fran-
ce au Maroc, est parti de Madrid jeudi pour
continuer son voyage vers Rabat. L'échange de
vues cordial et intime entre le représentant de
la France au Maroc et les membres du cabinet
espagnol a produit à Madrid une impression
heureuse dont les relations de politique géné-
rale entre les deux pays ne sauraient que bé-
néficier.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Découverte de sites archéologiques
La fin de la séance d'hier a été consacrée
à l'exposé du R.P. Poidebard sur les résul-
tats de sa mission aérienne effectuée en Sy-
rie au cours de l'été. Entre Bostra et le Ti-
gre, ce savant a repéré, de son avion, un
très grand nombre de routes romaines, des
postes fortifiés et des points d'eau, presque
postes fortifiés et des ar les moyens habi-
invisibles sur le sol. Par les moyens habi-
tuels, une quinzaine d'années eussent été
nécessaires pour identifier tous ces sites ar-
chéologiques.
Mort du trésorier-payeur
de l'A. O. F.
»♦»
Le Gouverneur général de l'A. O. F.
vient de câbler au ministre des Colonies la
nouvelle de la mort survenue le 31 octobre,
à Dakar, de M. Paul Gervais, trésorier-
payeur de l'Afrique Occidentale française,
frère de M. Maurice Gervais, préfet hono-
raire. Il était Agé de 59 ans.
Un nouveau paquebot
pour les Antilles
60
Le paquebot Colombie a levé l'ancre jeudi
à il h. 30, à destination des Antilles.
Ses principales caractéristiques sont : lon-
gueur, 146 mètres ; largeur, 21 mètres ; dé-
placement, 14.000 tonnes ; puissance, 9.000
chevaux, lui permettant d'atteindre 17
noeuds. v • 4
Un centre touristique
de premier ordre
LE VOLCAN
DE L'ILE DE LA REUNION
Il y a trois mois, au congrès médical de
l'Exposition coloniale, le délégué de tHe de
la Réunion, le docteur Archambaud faisait
un communiqué intéressant, demandant le
classement de ce pays à stations climatique,
hydrominérale et touristique, par excellence,
sous l'empire de la loi de septembre 1919.
Après avoir décrit les sources minérales :
sulfureuses de Mafatt, ferrugineuses de Cilaos,
et de Dolozie, si fréquentées des colons des
pays voisins, il évoquait le souvenir du Volcan
de l île, sans cesse en éruption, déversant à
la mer un fleuve de feu lors des éruptions
mémorables, mais espacées, se produisant
tous les 25 ans environ.
Vers la même époque, un cablogramme du
Gouverneur de l'île à M. Lacroix, secrétaire
perpétuel de l'Académie des Sciences, an-
nonçait qu'une éruption volcanique formida-
ble, précédée d'une pluie de cendres noires
sur l'île, avait eu lieu. Les laves descen-
daient d'une hauteur de 2.000 mètres, vers
la mer, sur une largeur de 1 km., divisée en
trois bras ; chaque couche de feu avait 8 à
10 mètres de hauteur 1
.£vidernment toute communication fut inter-
rompue dans le sud de l'lie, pendant les trois
mois que cette coulée dura.
Toute la population de l'île, au lieu de
s'en effrayer, habituée, qu' elle était à cet
extraordinaire phénomène, se rendit de nuit
et de jour à proximité de la mer de feu, en
auto, charrettes, pour contempler ce specta-
cle unique au monde de la lave fumante re-
foulant au loin la mer déchaînée qui se
défendait.
Les bateaux en cours de route, qui se
trouvaient à proximité de l'île, a en appro-
chèrent pour faire profiter leurs marins et leurs
voyageurs du coup d'œil, qu'ils n'avaient ja-
mais vu.
Et dans le port Saint-Pierre, voisin proche
du volcan, le bateau à vapeur malgache le
Betsibaka, prit le large avec de nombreux
visiteurs et touristes pour se rendre sur les
lieux.
Ce volcan, presque toujours en activité qui
domine l'ile de la Réunion, n'est pas un
danger pour elle, comme le Mont-Pelé vol-
can éteint, le fut pour Saint-Pierre, la Marti-
nique. On le croit du moins.
Mais les phénomènes géologiques et atmos-
phériques qui ont précédé et accompagné
ccite éruption extraordinaire, donnent lieu à
toutes sortes d'hypothèses, et à certaines
craintes.
Une chaleur extraordinaire régna, là-bas,
pendant l'hiver, d'habitude, si agréable dans
la colonie. Une sécheresse, anormale, après
le cyclone de février dernier, fit un tort con-
sidérable aux plantations de l'ile. *
'1 - Les sources qui alimentent les campagnes de
Saint-Pierre, jamais tarissables, se séchèrent,
et privèrent d'eau la population, au point que
I on ne sait, dans un pays aussi éloigné de
la métropole à quelle baguette magique
s'adresser pour retrouver dans le sel l'eau qui
a fui de la surface de la terre.
Les Annales Coloniales qui s'intéressent
tant à notre colonie française, donnent l'idée
que sur les 20 millions de la métropole,
concédés à cette colonie après le cyclone.
on prélève une sonune pour permettre à une
mission scientifique d'être envoyée là-bas au
secours de nos compatriotes désemparés et
plus tôt pour étudier le phénomène qui y vient
d'éclater et dont les conséquences sont vrai-
ment dignes d'intérêt.
Docteur Archambeaud,
Ancien Uôimlô,
Vicc-PvèaidenH du C. (!.,
Alaire de Saiibt-Ilierre
.1.
aNËMA COLONIAL
l'
L'Afrique indomptée
L'Afrique indomptée est presque un docu-
mentaire. Il s'agit de la mission américaine
de Hubbart, accompagné de sa femme et de
ses deux enfants, en Rhodésie et en Afrique
portugaise. Des girafes, des lions, des hyè-
nes, des crocodiles. On assiste à des captu-
res et à des combats. Il y a des notes tou-
chantes et comiques : une cigogne, par exem-
ple, qui ne quitte pas un bébé.
On prend un hibou, une gazelle qui devien-
nent des familiers. On échange des couver-
tures de laine contre de l'ivoire. Des nègres
sont férus de ces couvertures, alors qu'ils
n'en ont aucunement besoin.
Sergent X.
Sidi-bel Abbès, Colomb-Béchar, étapes du
voyage de Mosjoukine et de Suzy Vernon
dans Sergent X.
On verra donc dans ce film, de Sibi-bel-
Abbès, les remparts éblouisants. Il fait en-
core plus chaud qu'au studio ; l'opérateur
travaille torse nu, pieds nus dans des babou-
ches ; petite culotte mauresque. Tête rasée,
yeux bridés, par la grande lumière, il a l'al-
lure d'un Mongol. Képi d'azur sur ses yeux
(lincelants, burnou pourpre frémissant au
vent du désert. Mosioukine se prépare à l'at-
taque du fort. -
Une foule énorme d'indigènes les suit ;
grandes fantasias. Depuis les Bédouins no-
mades grimpés sur leurs petits coursiers ner-
veux jusqu'au pacifique marchand de dattes.
Strijewsky les refoule, surmonte le tumulte
à grands coups de sifflet.. Volkoff parle
toutes les langues, y compris l'arabe ; un 1
Italien à la peau foncée contient la figura-
tion : « Attention là-bas I Chargez! Seule-
ment au signal ! »
Cris sauvages. Déjà, plusieurs silhouettes
dégringolent des terrasses.
Le peintre Lochakoff, barbiche, chapeau à
larges bords, suit l'expédition, « croque »
sans relâche cavaliers et mosquées, c'est lui
qui a dessiné les décors pour les « inté-
rieurs n de ce Sergent X.
La rentrée des Chambres
-08
La rentrée des Chambres est fixée au 12
novembre.
Délibérations
Ou discutera tout d'abord à la Chambre de
l'outillage national ; la Commission des
finances ciiteildra t'landiii, mi-
nistre des Finances et François Pietri, mi-
nistre du Budget, sur le projet de loi
autorisant « la réalisation immédiate de cer-
tains travaux tendant au perteciionnemeui
de l'outillage national ».
-- Ce projet, qui ne comporte que quatre ar-
ticles et - un - tableau annexe - contenant la
liste des engagements de crédit autorisés, a
été distribué aix députés.
Les engagements de dépenses autorisés par
le projet sont, pour le ministère des Colo-
nies : 40 millions pour la reconstruction de
l'Ecole coloniale; pour la Marine marchande:
35 millions pour un navire-école ; pour l'in-
térieur : 40 millions pour l'outillage des ser-
vices administratif de plusieurs ministères..
Il restera encore à délibérer sur l'emprunt
chéritien pour la construction du réseau
ferré marocain ; divers emprunts coloniaux,
plusieurs moditications au tarif douanier,
etc., etc.
Interpellations
Les demandes d interpcllationb sont au
nombre de 55. Parmi ces interpellations, on
compte celle de notre éuiinent collaborateur
M. Léon Archimbaud sur la politique colo-
niale.
A la Société des Nations
Le mandat français sur le Cameroun
La Commission des mandats de la So-
ciété des Nations a examiné jeudi, en pré-
sence de MM. Maurice Besson, chef du pre-
mier bureau du Département politique du
ministère français des Colonies, et de M.
Marchand, commissaire de la République
française au Cameroun, le rapport de la
France sur le Cameroun placé sous son
mandat.
La Commission s'est préoccupée de la mise
en application du principe de l'égalité des
traitements, en ce qui concerne notamment
les tarifs des envois postaux, la délivrance
des visas consulaires et l'obligation d'un
cautionnement pour les étrangers pénétrant
dans le territoire. Elle s'est occupée de la
situation commerciale du Cameroun en ce
qui concerne plus particulièrement le cacao
et le caoutchouc. Elle a demandé des rensei-
gnements complémentaires sur le système ju-
diciaire et sur l'administration en général.
En ce qui concerne les conditions du tra-
vail M. Marchand, commissaire de la Ré-
publique française, a expliqué que toute
personne réquisitionnée ou recrutée pour la
construction des routes ou du chemin de fer
recevait un salaire dont le tarif était suffi-
samment élevé pour attirer une main-d'œu-
vre volontaire. 11 a ajouté que l'administra-
tion s'etïorçait toujours de prendre les dis-
positions nécessaires pour que les travail-
leurs ne fussent pas transportés sur des chan-
tiers situés trop loin de leurs foyers. Il a
expliqué que le « portage » était en décrois-
sance et qu'il disparaîtra complètement
après l'achèvement de certaines routes.
Le représentant de la France a fourni
quelques renseignements sur l'enseignement,
les méthodes d'instruction et les subventions
accordées par le gouvernement à cet effet.
La Commission des mandats il demandé,
enfin, quelques éclaircissements au sujet du
trafic des stupéfiants, des conditions, sallitai..
res et des services médicaux, ainsi que de la
situation démographique du pays.
-- _- - -------- -
La lutte contre la fièvre jaune
868
En A. O. F.
La lièvre jaune a fait sa réapparition, l'été
dernier, au Sénégal, au Soudan, en Haute-
Volta et en Côte d'Ivoire. Les cas ont été
heureusement isolés, sauf à Si Kasso où il y
a eu 7 morts européens et à Grand-Bassam où
les décès furent assez importants, particulière-
ment les blancs.
Une mission de l'institut Pasteur, demandée
par le Ministère des Colonies, est partie de
France, le 3 octobre dernier. Son chef le doc-
teur Stefanopoulo, arrivé à Dakar, le 11 octo-
bre, et à Bamako, capitale du Soudan, le 22
octobre, se met en route, le 25 octobre, pour
Ouagadougou, capitale de la Haute-Volta,
où la fièvre jaune vient d'être signalée.
Le docteur Stefanopoulo annonce que le
but de sa mission, qui va durer six mois, est de
procéder à une enquête épidémiologique dans
toute l'A. O.
Il s'efforcera de délimiter les zones d' endé-
micité de la fièvre jaune chez les noirs. Ces
cas entretiennent la maladie qui devient épidé-
mique et frappe mortellement les blancs.
j --
On aurait trouvé la formule
de la quinine synthétique
»♦«
Après de nombreuses années de recherches,
le professeur Rabe, de l'Institut de chimie de
Hambourg, a trouvé la formule de la quinine
synthétique. Il est parvenu à obtenir de l'hy-
droquinine, dont les propriétés physiologiques
seraient les mêmes que celles de la quinine.
Elles n'en différeraient que par une adjonction
de deux atomes d'hydrogène, ce qui lui assure-
rait du reste une plus grande stabilité, on at-
tribue en Allemagne, une grande importance
scientifique et pratique aux résultats obtenus
par le professeur Rabe, qui rendront possible
la fabrication de toute une série d'alcaloïdes à
base de quinine que l'on a pas trouvés dans la
nature.
Mais les frais de la production industrielle
de la quinine synthétique seraient actuellement
extrêmement é levés.
Ouverture de la session
des délégations économiques
et financières de Madagascar
»♦«
En ouvrant le 21 septembre dernier la ses-
sion des Délégations économiques et finan-
cières de Madagascar, M. Louis Rauvin,
procureur général, remplissant les fonctions
intérimaires de Gouverneur Général de la
Grande lie, a prononcé un discours dont
nous commentons et donnons ci-après ies
principaux passages.
- M. Rauvin explique ù' abord la situation
du projet de budget de 1932 telle que nous
l'avons déjà exposée dernièrement et définit
les raisons pour lesquelles ce budget pré-
sente sur celui de 1931 une diminution de
32.499.070 francs.
Il ajoute en ce qui concerne le budget en
cours :
Au 31 juillet, la moins-'a!"e des recou-
vrements -pour Vensemble des recettes est,
par comparaison avec 1930 à la même date
de 7. 500.oexj francs et nous e devons pas
nous dissimuler qu'en fin d'exercice nous
nous trouverons appelés a faire un large ap-
pel à la caisse de ré serre. Celle-ci présente
heureusement des disponibilités qui nous
permettront de faire face au déficit proba-
ble.
C'est à raison de cette situation que j'ai
été amené à donner des instructions formelles
à tous les chefs de service et à tous les chefs
de région pour leur prescrire d'ajourner sine
die toute dépense ne présentant pas un ca-
ractère de nécessité immédiate et absolue.
Après ce rapppel aux difficultés du passe,
M. Rauvin ajoute :
Lei raisons d'espérer dans une situation
meilleure prochaine sont de divers ordres.
Les grands travaux en cours d'exécution
ou d'étude en employant une Ptiaiei-d'oete-
vre nombreuse accroitront par les salaires dis-
tribués notamment par l'emploi de sec-
tions de travailleurs libres le bien-être
cet les possibilités de consommation de la
fo/mlation. A mesure de leur achèvement,
ils faciliteront le transport, entre l'intérieur
et les ports de la Coloniedes denrées d'ex-
portation et d'importation; ils en assure-
ront dans les ports la manutention à moin-
dres frais. Lei travaux du chemin de fer de
Fianarantsoa à la côte aboutissant au pvrl
da IIfaltakara se poursuivent avec activité Il
la route de l ananarive à Majunga, notre
grand port de la côte Ouest, est ete voie
d'achèvement ; la construction d'une voie
ferrée de o m. 60 de Morondava à Mahabo
est prévue et soumise à l'approbation du
Département.
Les travaux de construction dit port de
Tamatave se poursuivent 1- ils comporteront
Vétablissement de quais en eau profonde pour
l'accostage des paquebots ; il en sera de
même des ports de Majllllga et de Diégo-
Suarez. Les études des ports de Tuléar et
de Fort-Dauphin sont poussées avec activité.
De même se poursuit l'étude du Chemin
1le fer de Tuléar aux gisements carbUtai/J.
res de la Sakoa. Des crédits relativement
importants sont affectés à l'amélioratioll des
ports des Comores.
Il est donc permis de déclarer que, non
pas seulement d'année en année mais même
de mois en mois, les frais d'acheminement,
de débarquement ou d'embarquement des
produits divers iront en diminuant et
qu'ainsi nos exportateurs seront mieux ar-
més pour lutter sur le marché avec leurs
concurrents.
D'autres questions sont d'ailleurs à l'étu-
de : une modification sur les droits d'entrée
des tabacs étrangers, le développement des
différentes cultures, la propagande agricole
du riz, l'amélioration du cheptel f:ovin et
porcin ; l'extension des 1 dations avec l'Afri-
que du Sud.
Entin, M. Rauvin n'a pas manqué de
mettre en relief la situation politique calme
dont jouit la -:olonie, ainsi que les efforts
sans cesse plus grands appliqués aux œuvres
.;oci;¡ll.'s dont tous les piemieis bénéficient
les indigènes.
L'abaissement du prix de revient
des denrées coloniales
par P.-C. GEORGES FRANCIS.
»♦«
On ne peut plus écrire la moindre lettre,
le moindre billet, même d'amour, à plus
forte raison les moindres articles, sans que
de lui-même le mot crise ne se présente.
Autant ne pas essayer de se soustraire à
cette obsession, m de vouloir passer pour
l'homme que les contagions du moment n'at-
teignent pas.
Nous avons sous les yeux les journaux ar-
rivés récemment des quatre points du monde
où nous avons des colonies, et en dépit des
mesures de fortune il est vrai-prises pour
parer à l'infortune de nos colons, c'est en-
core et toujours à de la détresse qu'on se
heurte.
Le mal est évidemment profond.
S'il en était autrement, voici bien long-
temps que nous en auraient sortis les expert
qui tiennent parlotte au coin des rues, qui
remplissent les salles des congrès, ou qui à
Genève plus sérieux que des augures, an-
noncent toujours pour le lendemain, la réa-
lisation d'un front économique européen
qu'ils savent d'ailleurs parfaitement impos-
sible.
Parmi tant de remèdes préconisés, il en est
un dont nous voudrions éprouver les vertus,
en le considérant sous l'angle de l'économie
coloniale : l'abaissement du prix de revient
des denrées.
Le prix d'une denrée, quelles qu'en soient
la provenance ou :;}. destination se compose
de trois éléments la rémunération du pi in-
ductcur, celle des transporteurs, et celle des
courtiers cliver- par l'entremise desquels la
marchandise entre dans la consomtn.t.-n
Le îôle des < oui tiers est peut ''i:- ^elui
qui grève le plus lourdement le piedwit, soit
que les agents sont trop nombreux, soit,
quand il s'agit de < artels <
puissance financière de l'organisme fausse
complètement la loi d.s l'otire et de la de-
mande. Dans ce sen". un exemple caractère
tique est celui du trust Unilevcr dont tout 1.
monde parle en
les matières grasses et les graines oléaii-
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