Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 05 novembre 1931 05 novembre 1931
Description : 1931/11/05 (A32,N150). 1931/11/05 (A32,N150).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804208
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TREfNTE-DEUXtEME ANNEE. - NO 160. la MUMlftu a JWvGINTJIMBtj JEUDI SOIR, 5 NOVEMBRE 1991*
0
jOUftMl JjOTlOltft
Atààclion & Administration :
M IN 11 MllWMMr
PAlUS 0")
tÉliM. t LOUVM 19-37
- RICHKLICU 87."
0
Les Annales Cctoniates
Les annonceS et réclames sont reçu" au
bureau du tournât.
DII'.CT&UR.FoNDATeUR t. Mareel RUEDEL
Tous les articles publiés dans noire tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AN¡(AI.&S COLONIALES.
ABONNEMENTS
êbec la Revue mensuelle:
ub au 6 Mol. SIUU
- - -
France et
Colonie! 180 o 100 » 50 »
ttrlnger. 240 > 126. 70 »
On s'abonne sana trais dans
tous les bureaux de poste.
Exililtotioi in sjis-sol en H. 0. F.
, )-4+ < –-–
Avant notre installation en A.O.F. les in-
digènes exploitaient surtout l'or, le sel et le
* fer ; la production de l'or est actuellement
réduite car les gîtes ont un faible rendement ;
cette du fer a diminué car les procédés d'ex-
traction et d'exploitation sont restés rudimen-
taires et les produits obtenus encore médiocres
ne supportent pas la concurrence des objets
importés ; celle du sel dont le commerce a été
florissant pendant des siècles a diminué égale-
ment.
Les indigènes ont aussi utilisé quelques pro-
duits du sous-sol, mais 6qr place et pour des
usages domestiques : argile pour la construction
des cases, la fabrication des poteries, la déco-
ration intérieure des habitatioM ; roches surtout
pour la. confection des meules, oxydes de fer
comme pigment de cosmétique mais toutes ces
utilisations sont d'importance nulle au point
de vue économique.
Nombreuses cependant sont les ressources
minérales de l' A. O. F.
Les premiers Européens qui fréquentèrent
l'Afrique Occidentale ne paraissent pas*avoir
fait gran d cas de ces ressources.
Au début du xxo siècle il y eut bien une
véritable fièvre de l'or et en Côte d'Ivoire, en
Guinée, on fit de nombreuses prospections,
mais l'extrême dissémination du métal précieux
en a diminué le nombre ; il ne reste plus ac-
tuellement pour la totalité de l'A.O.F. que
deux endroits où l'on recherche l'or.
Plus tard, un gros mouvement s'est mani-
festé en Guinée, pour l'exploitation des gîtes
de fer, d'alumine, mais jusqu'à présent du
.- - -..
moins, I extraction n est pas commencee. hJle
nécessiterait un équipement particulier, tant des
chutes que des voies de communication ou des
ports et cela est encore loin d'être réalisé.
J'à présent l'insuffisance de moyens de
transports n'a pas permis de s'occuper de l'ex-
ploitation des gîtes où le minerai de valeur
moyenne présenterait un intérêt s'il était moins
éloigné de la côte,
Eh dehors des produits miniers proprement
dits, ceux de « carrière » ont été exploités pour
des usages locaux. La plus grosse activité a
porté sur les calcaires en vue de la fabrication
de la chaux. L' entreprise de ce genre la plus
importante est sans doute celle de Rufisque.
Si actuellement, l'exploitation des produits
min6raux en général est téduite en A. O. F.
un renouveau d'activité se manifeste ce-
pendant au Sénégal, en * Guinée, au Soudan
pour l of, en Côte d'Ivoire pour le manganèse
1 et le diamant, en Haute-Volta pour le cuivre
,t- l'ofrr - ̃ -
Cette activité s explique par Je fait que les
prospections antérieures n'ont peut être pas tou-
jours été menées avec toutes les méthodes dé-
siiables et surtout par, les découvertes fort in-
téressantes faites par les Anglais dans leurs
colonies enclavées dans les nôtres, où ils ont
trouvé du platine, du manganèse, du diamant,
de 1 étain et du charbon.
Parallèlement aux efforts des particuliers,
les Pouvoirs Publics sont intervenus pour le
développement de l'industrie minière. - Dès
1904, un programme a été établi et assez fidè-
lement suivi malgré des à-coups inévitables.
Une reconnaissance d'ensemble du sous-sol
a été faite de manière à établir une carte de
« reconnaissance » pouvant servir de base à
toute opération se rapportant au sous-sol de la
colonie (mines, carrières, hydrologie, travaux
publics, étude du sol).
Au cours de cette première étape, il s'agis-
sait de rechercher les gîtes de substances miné-
rales utiles et étudier leurs conditions de gise-
ment.
Une étude géologique de détail des diffé-
rentes régions a permis, grâce aux connais-
sances acquises, de développer, dans une cer-
taine mesure les recherches d orebe pratique.
Le personnel destiné à ces recherches ayant
été des plus réduits pendant une vingtaine
d'années, il est évident que l'inventaire des
ressources du sous-sol de l' A.O.F. est encore
bien incomplet, cependant il n' y a jamais eu
d'arrêt a bsolu dans l'effort entrepris et le tra-
vail des équipes se poursuit progressivement en
commençant par les zones les plus accessibles,
ou du moins par Jes zones d'où les produits mi-
niers, s'il y en a, pourront être le plus faci-
lement évacués.
Quel concours l'Administration peut-elle
apporter aux part iculiers, en ce qui concerne
la prospection minière? L'accord sur ce point
parait être fait aujourd'hui.
Les conditions du milieu, différentes en
Afrique de ce qu'elles sont en Europe, parce
que le climat y est plus pénible les moyens de
travail plus faibles, en particulier la main-
d' œuvre moins abondante, les connaissances
acquises moins étendues, obligent en quelque
sorte les pouvoirs publics à favoriser plus qu en
France les industries naissantes.
En faisant lever à ses frais la carte géolo-
gique, en signalant les substances minérales
découvertes par ses géologues, en indiquant
dans les publications largement répandues les
conditions de gisement de ces subtances le
Gouvernement général fournit déjà une grosse
contribution.
C'est à l'industrie privée à utiliser les ren-
seignements scientifiques et techniques qui
lui sont fournis, d'abord pour étendre la dé-
couverte ensuite pour aborder la prospection
dtaillée, rechercher et aménager les gites.
L'industrie privée jouit d'ailleurs à ce point
de vue d'une très grande indépendance pour
développer son activité.
Depuis 1927, des droits de durée exception-
nels sont accordés sur des surfaces considéra-
bles lorsque les industries privées présentent
des garanties de moralité, de technique, de
matériel et qu'elles s'engagent à investir de
gros capitaux à la découverte des sites mi-
néraux.
Souhaitons que nombreuses soient ce,. indus-
tries privées et qu'elles poursqivent, avec
toute la continuité voulue la recherche des ilttes
et leur exploitation.
Camille Briquet,
Député de l'Hure. Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
A l'Académie de Médecine
*4*
Distributions de prix et subventions
Voici la première listo des prix et subven-
tions attribués en 1931 î
Minéralogie et géologie. Prix Delesse
(t.400 fr.), à M. Léon Carcz; prix Victor-
Raulin ("5°O fr.), à M. Eugène Raguin ;
prix Joseph-Labbé (1.000 fr.), à M. Lucien
Thicbaut,
Botanique. Prix Dcsmazièrcs (1.600 fr.),
à feu Gaston Ollivier; prix Montagne (t. 500
francs), à M. l'abbé P. Fréiny; prix Jean-
Thore (1.000 fr.), à M, Jean Ucflandrc; prix
de la Fons-Melicocq (1.000 fr.), à M. Jean
des Cilleulsj prix de Coincy (1.000 fr.), à M.
Adolphe Prunet; prix Jean-de-Rufz-de-Lavi-
so» .( 1,000 fr.), à M. Emile Michcl-Duratld.
Anatomie et zoologie. Prix Cuvier (1.500
francs), à M. François Lesbre; fondation Sa-
vigny (1.500 fr.), à M. Robert Dollfus.
Prix généraux. Prix fondé par l'Etat :
Grand-Prix des sciences physiques (3.000 fr),
à M. Paul Fallot; prix Lallemand (t.800 fr.)
à M. Albert Chauchard et Mme Berthc
Chauchard; prix Maujean (2.000 fr.), à M.
Gustave Bouffard; prix Petit-d'Ormoy :
sciences mathématiques (10.000 fr.), à M.
Gaston Julia; prix Jean-Reynaud (10.000 fr.),
à feu Paul Appell; prix Lonchampt (4,000
rancs), à M. Eugène Derrien; prix Henry-
Wilde (4.000 fr.), à M. Edmond Rothé ;
prix Gustave-Roux (1.000 fr.), à M. Henri
Béaitie; prix Thorlet (1.600 fr.), à M. Adol-
phe Richard.,
Fondations spéciales. Fondation Lan-
nelongue (2.000 fr.), £ Mmes Cuscô et Rück.
Prix Hélène-Helbronner-Fould (2.000 fr.),
à Mme Marc Bel.
La biologie des moustiques
M. Legendrc, continuant son étude des
moustiques communs (Culex pipiens) qui
pondent et passent leur vie larvaire dans les
fosses d'âtsancc à chasse d'eau, montre que
les eaUx souterraines constituent de puis.
sants foyers d'infection que l'urbanisme mo.
derne multiplie chaque année sans s'en dou-
ter. L'auteur expose par quelles voies les
œufs arrivent dans les fosses, par. quelles
voies les essaims de moustiques sortent après
éclosion et quel est le remède que l'on peut
opposer à cet état de choses.
Le virus de la malaria
et la syphilis nerveuse
MM, Claude et Costes estiment que la
pyrétotWrapie par le virus récurrent ne
donne que des résultats peu favorables dans
la paralysie générale et le parkiirsonisme. Ils
tOntifniont à préférer le virus de la malaria.
Curiosité humaine
»+•
Je ne sais, si selon la présentation du
« Discours de la Méthode », le bon sens est
naturellement égal entre tous les hommes.
Ce dont on peut être certain, c'est que la
curiosité est un don universel qui pour ne
pas émaner du Saint-Esprit n'en est pas
moins fort précieux.
La chronique nous rapporte que bébé-
Denis-Papin démontait ses pantins en son,
afin de savoir comment ça tenait, jusqu'au
jour où le désir de savoir le poussa à cher-
cher l'essence du dieu malin qui soulevait
le couvercle de la marmite familiale.
Voici un petit tableau sur la' curiosité-
exposition qui pourra, peut-être, intéresser
les amateurs de la psychologie des foules :
Chiffres comparatifs des visiteurs
des Expositions de :
1900 1931
Jusqu'à fin juin 20.726.961 7.580.291
De fin juin à
fin septembre, 17.051.806 14.470.816
Puis jusqu'à la
fermeture :.. 13.493.772 5.000.000 (prév.)
50.860.893 30.000.000
Notons que le premier beau dimanche de
novembre Vinccnnes a vu 368.000 visiteurs.
Si après s'être donné rendez-vous en Océa-
nie, rencontrés aux Indes françaises à deux
pas de la Martinique, monsieur et madame
Je-Vois-Tout, ignorent encore la géogra-
phie, c'est à désespérer de l'aptitude des hu-
mains à connaître la planète,
M..L. S.
Courrier d'Afrique
>4<
M. Maurice Martin du Gard, va publier la
relation de son voyage en Afrique : Dakar,
Saint-Louis, Kayes, Bamako, sous le titre :
Courrier d'Afrique, Cet ouvrage est une sorte
de guide pour ces régions éloignées.
1"
Dépêches de l'Indochine
I
MM. Allègre et Noguès à Baïgon
L'avion de la compagyiie Air-Union,
Iran-spurlani JlfjVfc Allègre et Noguès, par-
Us an devant de M, Paul Retinaud, minis-
tre des Colonies, qui doit emprunter la li-
gne régulière pour rentrer en France, est
arrivé à Saïgon a près un excellent voyage.
Exportations de ris
Les exportations etc riz et dérivés pen
liant la 3° décade d.'orfohrr ont aflrlni
31. tM trtnncs.
L'organisation des transports
des bananes de la Giadelsupe
ne peut plu être différé
<4<
, >
ANS lin précédent arti-
cle j'ai ètablif
d'après les chiffres
officiels les plus ré-
cents que les quan-
tités de bananes, ex-
portables de la Gua-
deloupe vers la Mé-
tropole sont actuel-
lement de 40.000 régimes Par mois et peuvent
être portées, immédiatemcnt, à 58.000 régi-
mes, en deux ans à 116.500 régimes et, très
rapidement à 400.000 rlgimes. De telles
quantités el .elllcver, chaque mois, représen-
tent incontestablement un fret intéressant
four les Compagnies françaises de naviga-
tion qui, faute d'avoir VOltlll, jusqu'ici le
comprendre, laissent au pavillon étranger
toute liberté de prendre dans la colonie une
place qui leur reviendrait tout naturellement.
Ce n'est pas la première fois que j'attire,
sur celle situation, l'attention du GouvcrllC-
ment et des Compagnies intéressées elles-
mêmes. Mais celles-ci se sont constamment
retranchées derrière l'impossibilité d'orga-
niser les transports de fruits, en raison de
l'incertitude qui régnait, disaiellt-cllfs, sur
les possibilités de rendement de la produc-
tion.
Il semble bien que les Compagnies lie se
soient jamais sérieusement renseignées sur le
développement des cultures, car, à chacun
des stades de la progression du rendement
des bananeraies, les moyens de transports
maritimes mis à la disposition des planteurs
ont été, constamment, insuf fisants et, à-
l'heure acttlclle, les exportateurs de bananes
peuvent à peine cllarger, sur navires fran-
çais, le tiers du tonnage dont ils disposent.
Aujourd'hui, nous nous trouvons, Cil ce
qui concerne la production actuelle et les
prévisions pour l'avenir, devant des affirma-
tions officielles, aisément contrôlables et que
ni le Gouvernement, ni les Compagnies ne
peuvent ignorer ou contester. Allons-nous CIl-
fin aboutir à l'établissement d'un programme
de transports qui. donne satisfaction aux lé-
gitimes revendications des planteurs en libé-
rant le pavillon national d'une concurrence
regrettable ?
Je suis déjà intervenu auprés du ministre
de la Marine marchande pour lui signaler
à lIOUVCQt, l'urgence d'une solution, le Illt
propose de porter la question devant le Sénat
lorsque viendront, bientôt, en discussion Irs
accords financiers projetés entre l'Etat ef. la
Compagnie Générale Transatlantique, et la
revision de certaines COIlVtlltiOlls.
Il ne me paraît pas possible que l'aide fi-
nancière de l'Etat puisse être consentie à la
Compagnie subvelltioulléc, sans que celle-ci
soit mise dans L'obligation, en contre-partie,
l d'assurer un service essentiel pour l'avcnir
de la Guadeloupe.
L'organisation de ce service devrait être
faite, graducllemcltt., dès maintenant de telle
façon qu'elle pttissc être facilement dévelop-
pée, par la suite, an fur et el mesure de l'aug-
mentation de la production. Déjà la Compa-
gnie subventionnée a, Pli service, sur la ligne
des Antilles, en plus de deux paquebots men-
suels, plusieurs grands vapeurs de charge.
L'expérience ayant prouvé que les bananes
de la Guadeloupe pclevelll - être facilement
transportées eU vrac, dans des cales raf raî-
chies et ventilées, tout le problème reviellt, à
l'heure actuelle, à aménager sur fous. les Utl-
vires, cargos et paquebots, touchant à la
Guadeloupe, des espaces rafraîchis et venti-
lés permettant ail total le chargement, de
40.000 régimes mcnsuels. Ceci, en attendant
que la Compagnie puisse aménager spéciale-
ment un certain nombre de petits cargos ra-
pides de quelques milliers de tonnes, qui, à
leur voyage d'aller, transporteraient le fret
actuellement confié aux vapeurs de charge et
prendraient des bananes, au retour, en vrac
dans les cales spéciales, en caisses, sur le
pont, puisque certailll exportateurs restent
fidèles au conditionnement en caisses.
Tôt ou tard, ce programme sera réalisé, si-
non par navires français, avec le secours de
l'armement étranger. Il est donc grand temps
d'aviser et de secouer l'hltttie des Compa
gnies françaises.
Quant à moi, me basant uniquement, pour
le moment, sur l'article 8 du cahier des char-
ges joint à la convention actuellement en vi-
gueur sur la ligne des Antilles et. qui oblige
la Compagnie « à munir les navires à cons-
[ritire, des installations de ventilation l'ccon-
nues nécessaires pour le transport des den-
rées périssables et, notamment des bananes »
j'ai demandé au ministre de la Marine Mar-
chande de bien vouloir me faire connaître les
mesures qui ont été prises par la Compagnie
pour se conformer à ces stipulations du ca-
hier des charges, sur les nouveaux navires,
prévus pour la ligne des Antilles, dont l'un,
le Colombie vient d'entrer récemment en ser-
vice.
Henry Bêrenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de te Commission des
Allalr,. Blraftgéro.
L'Empereur d'Annam décore
,..
A la suite de son séjour récent dans les
Pyrénées-Orientales, l'empereur d'Annam a
décerné les décorations suivantes dans l'or-
dre du Dragon de FAnnam : commandeur,
M, Leroy, préfet; officiers, M. Mouillot,
sous-préfet, et M. Lhoste, commissaire spé-
cial; chevaliers, M. Bailly, secrétaire géné-
ral de la PréfrrTurc, or M. RrlledoUi, rhr.f
de cabinet.
M. Lucien Saint à Madrid
M. Lucien Saint, .désident général de France
au Maroc, a, mardi matin, rendu visite à M.
Azana, président du Conseil. M. Saint est ve-
nu apporter au gouvernement espagnol les mar-
ques de sympathie dont M. Briand l'avait char-
gé au nom du gouvernement français. L' entre-
tien a été empreint de la plus grande cordialité.
Il a marqué à nouveau l'esprit d'amitié et de
collaboration qui anime la France et l'Espagne
dans leur mission au Maroc. La tranquillité qui
règne actuellement dans les deux zones est
absolue.
"D autre part, aucune négociation entre les
deux pays n'est en cours en ce moment, étant
donné qu'un accord économique concernant le
Maroc a été ratifié, il y a quelques semaines
par l'Espagne et qu'il a été accepté en prin-
tipe par le gouvernement français.
M. Saint a assisté à un déjeuner donné en
son honneur à l'ambassade de France.
L'après-midi, M. Saint a eu un entretien très
cordial avec M. Lerroux, ministre des Affaires
étrangères et a fait une visite à M. Beistero,
président des Cortès constituantes. Il a assisté
ensuite à une séance de l'assemblée.
Après quoi, le Résident général a reçu les
représentants de la presse française à Madrid
dans les salons de l'ambassade de France.
Aujourd'hui, M. Saint a assisté à un grand
banquet, qui était donné en son honneur par le
Ministre des Affaires étrangères. L' après-
midi, il traita quelques questions précises avec
les services compétents du Ministère des Af-
faires étrangères. Il s'agit de quelques règle-
ments de comptes, d'une affaire de construction
de téléphone et, enfin, d'une question relative
à la zone internationale de Tanger.
M. Manceron à Paris
-..
M. Manceron, résident général de France en
Tunisie, profitant de son séjour à Paris, a eu,
hier, des entrevues avec plusieurs personnalités.
il a rendu visite au maréchal Lyautey. Il a
été ensuite reçu par M. Pierre Laval, président
du Conseil, par M. Charles Dumont, ministre
de la Marine, par M. Champetier de Ribes,
ministre des Pensions, et par M. Landry, mi-
nistre du Travail.
M. Manceron sera reçu aujourd'hui :à l'Ely-
sée par M. Doumer et rendra visite à M. Mori-
nau d sous-secrétaire d'Etat à l'éducation phy-
sique.
N;<̃ Carde renie h Alger
me corde renire à Alier
; r.. , ---
M. Carde, gouverneur général de l'Algérie,
a quitté Marseille, mardi là midi, sur le paque-
bot Gouoemeur-Général-Chanz\)t de la Compa-
gnie Transatlantique, courrier d'Alger, accom-
pagné de MM. Annet, son chef de cabinet, le
colonel de Saint-Maurice, chef de son cabinet
militaire. Roh, chargé des relations avec la
presse et le capitaine Gardel.
Il a été salué par MM. Guerrin, secrétaire
général de la Préfecture ; F. Henri, attaché au
cabinet du Préfet ; Saunière, directeur du ser-
vice colonial ; l'intendant général Lallier du
Coud
ray.
Durant son séjour à Paris, qui a duré un
mois, M. le gouverneur général Carde a confé-
ré avec le Président du Conseil, le Ministre de
l'Intérieur et le Ministre des Finances. Leurs
entretiens ont porté sur tous les problèmes fian-
ciers intéressant l'Algérie, notamment sur la
question des chemins de fer.
M. Carde a été également reçu par le Pré-
sident de la République.
Arrivé à Alger, hier, M. Carde a été reçu
par M. Peyrouton, secrétaire général du gou-
vernement général de l'Algérie ; le général
commandant les troupes et de nombreuses per-
sonnalités françaises et algériennes.
r .,.
Constantine a abrité
les débuts de Reyer
Ernest Reyer de son vrai nom. Ernest Rey,
auteur de Sigurd et de Salammbd, à l'âge de
seize ans, composa, if y a près d'un siècle, à
l' occasion du passage du duc d' Aumale et de
ses frères à Constantine, une messe dont la mu-
sique fut très appréciée et eut à cette époque
une certaine célébrité. Reyer était à Constanti-
ne, petit secrétaire de son oncle, Louis Far-
renc, trésorier-payeur royal.
Les princes, rentrés à Paris, en parlèrent à
la cour, et Louis-Philippe la fit reprendre aux
Tuileries.
Cette messe a marqué le début de la célé-
brité du grand compositeur français.
–, : «t»
Au Conseil Général
de la Réunion
046
A l'ouverture de sa dernière session, le
Conseil général de La Réunion a procédé au
renouvellement de son bureau.
M. Léonus Hénrd, sénateur de la Colonie,
président sortant, a été réélu par 19 voix
sur 29.
M. Bénard qui est en ce moment dans le
pays, mais qui doit rentrer en France le
mois prochain, a vivement remercié ses col-
lèglies pour la nouvelle marque d'estime à
lui donnée, mais a déclaré que, dans un but
d'intérêt 'général, il ne croyait pas pouvoir
à nouveau assumer la charge dont il se trou-
vait investi.
A la suite de la démission ainsi donnée
et maintenue, le Conseil a élu comme prési-
dent M. Adrien Lagourgue, gros proprié-
taire de la partie sous-Ic-vent et conseiller
général de Saint-Leu.
MM. Archambaud et Léon Cliitel ont été
élus vice-présidents.
La crise de l'artisanat
indigène
--..--
Des etrorts méritoires ont été laits par
l'administration, afin de mettre les artibans
indigènes et les petites industries locales en
mesure de résister aux diocs multipliés du
machinisme européen et de la. fabrication en
série. Jusqu'à présent on peut dire que les
artisans ont vécu tant bien que mal ; et l'on
pensait qu'ils pourraient progressivement
adapter leur outillage et leurs procédés ar-
chaïques aux nouvelles techniques industriel-
les et commerciales. L industrie des tapis,
notamment, a bénéficié d'un eirort de réno-
vation sérieux qui a porté ses fruits, n'en dé-
plaise à certains collaborateurs du Temps.
Mais la crise économique mondiale est
brusquement survenue avec son cortège de
maux inattendus. Voici donc les artisans in-
digènes de l'Afrique du Nord en général et
de la Tunisie en particulier, dans une situa-
tion extrêmement difficile, au bord de la rui-
ne et de la disparition. La méveute et le chô-
mage sévissent avec une gravité telle que
l'autorité a du organiser des œuvres de se-
cours pour permettre aux familles à bout du
ressources de subsister.
Qu'on bc représente les conséquences mo-
rales d'une pareille situation chez des gens
habitués à gagner convenablement leur Aie
et qui constituent, par l'ancienneté des
usages et des formes coqJorativcs, une sorte
d'élite dans la cité. Métiers et professions se
transmettent de père en fils, et souvent tout
un quartier, tout Un groupe racique ont les
mêmes occupations, les mêmes habitudes de
vie et de pensée. On peut redouter les consé-
quences d'une cassure dans des milieux si
homoirènes et si vivants. Reietés dans le sa-
lariat journalier, dans l'incertitude du lende-
main, les artisans auraient quelque raison de
maudire la colonisation et de condamner en
bloc, sans discerncmcnt, tout ce qu'elle peut
apporter de bien-être et de liberté.
11 faut donc se hâter de protéger les inté-
ressés et leur donner les moyens de 11e pas
être emportés définitivement par une crise
économique qui est mondiale, certes, mais
dont la colonisation les a rendus solidaires.
Le premier soin est de leur éviter une fis-
calité qui pourrait être, dans les circons-
tances actuelles, excessive et paralysante, et
de ne pas les brimer par une réglementation
corporative trop étitc.
Il convient d'étendre avec discernement
et un certain libéralisme les bienfaits du cré-
dit à long et moyen terme. Le taux de l'es-
compte actuellement pratiqué par les ban-
(llIeS locales est excessif.
Il faut apprendre aux artisans et aux pe-
tits fabricants indigènes les avantages de la
coopération et de la solidarité organisée, ce
qui leur permettrait d'améliorer leur outil-
lage, de régulariser leurs prix de vente et
aLîâeoulement de leur production. Ces orga-
nismes mutuels de dépense économique les
mettraient en état de résister mieux aux fac-
teurs de dissociation qui les menacent. Il
n'est pas inutile^ enfin, de songer à réserver
le marché intérieur, en ce qui concerne la
consommation indigène, à la production lo-
cale : chéchias, foutahs, soieries, etc.
Tout cela ne peut se faire sans l'interven-
tion directe et permanente de l'Administra-
tion, car on n'a pas appris (au contraire!) h
l'indigène à se passer de la tutelle de l'Etal.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
Radio- Tarive" 1
Le premier concert de musique classique:
donné le 12 septembre dernier, dans le studio
du poste de « Radio-Tananarive », avec le
concours de plusieurs artistes de la Société
Philharmonique et de quelques musiciens de la
musique du Gouvernement général, a obtenu
le plus vif succès tant par la qualité du pro-
gramme que par la pureté de la réception.
Un se souvient que la station de radiodiflu-
sion de Tananarive a commencé ses premiers
essais, le 29 avril 1931 ; mais ses émissions ne
comportaient jusqu'à présent, indépendamment
des renseignements divers, que des concerts de
musique enregistrée. Aujourd'hui, le studio,
définitivement amégé après une mise au point
technique minutieuse, est en mesure de radio-
diffuser dans d'excellentes conditions, des
concerts exécutés par les orchestres privés de la
Capitale.
Aussi, devant les brillants résultats obtenus,
l'auditorium se propose de donner chaque mois
plusieurs concerts de musique de chambre.
Point n'est besoin d' insister sur l'importan-
ce des services qu'est appelée là rendre la ra-
diodiffusion dans nos colonies. La population
de Madagascar sait gré à M. le gouverneur
général Cayla d'avoir permis, en dotant la
Grande lie de ce merveilleux instrument de
progande, de faire entendre la voix de la
France, dans l'Océan Indien.
-–
Le commerce du raphia
à Madagascar
L'Admiiiistration supérieure de la région de
L'Administration supérieure de la région de
Majunga a saisi la Chambre de Commerce
d'une demande collective sollicitant que l'in-
terdiction de la coupe de raphia soit décidée
dès à présent, pour prendre effet au rr no-
vembre, et ce, afin de sauvegarder les cours
d'un désastre et éviter que les prix n'accen-
tuent la baisse qu'ils ont subie depuis quelques
semaines.
Il a semblé à l'Administtation que pareille
mesure nécessitait au préalable une consultation
de l'Assemblée intéressée.
Après échange de vues, l'accord unanime a
été obtenu sur la proposition suivante :
Interdiction de la coupe du raphia du l'1' no-
vembre au 31 mars - 1932 :
Interdiction de la circulation du raphia à
dos d indigènes,. à partir du 10 ncwembte
1932 y
Déclaration obligatoire cfes stocks à dater
du 15 novembre et ensui te circulation accom-
pagnée obligatoirement d'un laissez-passer
pour les stocks déclarés.
Nos Colonies et l'Automobile
.--
Voici les dernières statistiques des automo-
biles circulant aux Colonies :
Eu Algérie, 83.271 voitures, 7.589 motocy-
clettes ou sidecars et 3.319 autobus ou auto-
cars y SOUt en circulation en 1930. 28 cars
lout, en sept jours, régulièrement le trajet
Alger-Niamey, soit 3.000 km. Le réseau rou-
tier qui n'existait pour ainsi dire pas, il y a
trente ans, comporte aujourd'hui 0.612'km.
et 30.000 km. de voies et pistes utilisables
par l'automobile
En Tunisie, l'effectif automobile, de 19,3
voilures en 1922, est passé à 1O.331 véhicules
en 1930. Un compte maintenant 5.500' km.
de routes et 5.000 km. de pistes utilisables.
Au Maroc, sont en circulation, en 1930,
20.02-( voitures, 17.887 camions, camionnet-
tes et autobus, 3.318 motos, 220 cars assu-
rent, par des routes dues au grand colonisa-
teur M. le maréchal Lyauley, les liaisons
entre les centres essentiels. Le réseau rou-
tier comprend 3.332 km., dont 1.000 gou-
dronnés ou asphaltés et 1.700 km. de routes
secondaires.
En Afrique Occidentale française ou
compte, en 1930, 3.201 voitures, 4.994 ca-
mions et camionnettes, 419 motos. Il y a îi
Dakar 20 tracteurs, 8 cars: en Guinée, Da-
homey et Côte d'Ivoire, 42 tracteurs, dont
6 à gazogènc j au Soudan, io camions à gazo-
gène. L'Afrique Occidentale française dib-
pose aujourd'hui de 20. 500 km. de roules et
36.000 km. de pistes utilisables. Tout ce ré-
seau est Fœuvre de quelques années, œuvre
imposée par l'automobile
En Afrique Equatoriale française, il y a
en 1930 1.000 voilures et 11 tracteurs. Au
loyell-Congo il y a 12.! camions et 26 ca-
mionnettes. Le réseau routier, incomplet et
en voie de développement, est de (j.UUJ km.
activement exploilés.
Au Togo, les chiffres sont, en ujjo, de O2O
véhicules, dont 150 voilures de tuurismc. Au
Cameroun, le chitlie dr> véhicules automobi-
les s'élève à 1.210 véhicule? Le réseau rou
tier est de. 3.500 km. au Togu, de 5.845 km.
au Cameroun.
A Madagascar, la statistique donne en
1930 : voitures, 2.718; camions, 1.277; mo-
los, 3.115; routes, 2.855 km. terminés, 2.875
en réalisation.
Indochine : voilures, 22. jOU; autobus, au-
tocars, camions, près de 4.oou. Le réseau
routier comprend 30.S10 km.
Dans le Levant : en 1914, 100 voilures.
En 1030, plus de 12.000. De 1920 à 1930, le
réseau routier est passé de (>50 km. à 4.808.
En 1030, 1 5.000 touristes et - cj.000 estivants
ont circulé à travers le Lrvant.
A la Guyane, aux Antilles, eu Nouvelle-
Calédonie, à la Martinique, à La Réuniun,
à la Guadcloupl, l'automobile a également
pris un important essor.
En Guyane, 112 véhicules, 15 nioto> ; eu
Nouvelle-Calédonie, 787 véhicules et 254
motos : à la Martinique, 2.384 véhicules : à
La Réunion, 1.017 véhicules.
*4*
A Madagascar
Aux délégations financières
de 1931
-.+e----
Les membres des Délégations Economiques
et Financières se sont réunis, à Tananarive, le
21 septembre 1931, à 10 heures, en séance
plénière d'ouverture de session. M. Louis Rou-
vin, gouverneur général p. i. assisté de M.
le gouverneur Lamy, seecrétaire général p. i. et
accompagné de M. le général de brigade
Magnabal, commandant supérieur des Troupes
du Groupe de l'Afrique Orientale française,
de M. le gouverneur Montagne, licutcnant-
gouverneur de l'archipel des Comores, ainsi
que des chefs de son cabinet civil et militaire
des Directeurs et Chefs de services de la Colo-
nie, entra alors dans la salle où se trouvaient
réunis les Délégués et prononça un discours qui
fut très applaudi. Il déclara ensuite ouverte la
session ordinaire des Délégations Economiques
et Financières de 1931 et pria M. Briant,
doyen d'âge de vouloir bien accepter la prési-
dence provisoire de l' assemblée en vue de pro-
céder à l'élection et à la formation du bureau.
Ont été élus : président : M. Nativel ; vice-
président : M. Noinard ; Secrétaires : MM.
Choix, Mannès.
Les chemins de fer
de Madagascar
»-♦«
On expérimente le frein continu
sur le T. C. E.
Le service des chemins de fer de la Colo-
nie poursuit actuellement la mise au point
d'améliorations qui sont de nature à augmenter
à la fois la sécurité des voyageurs et le rende-
ment du trafic.
A cet effet, des expériences de frein continu
viennent d'être tentées avec succès sur le Tana-
narive-Côte-Est, au profil très dur. C'est ainsi
qu'une rame munie de frein continu à vide a
été essayée, le 3 août dernier, entre Tanana-
rive et Carion. Bien que quatre voitures sur
sept a ient été pourvues du dispositif de freina-
ge, le mécanicien a toujours été maître de sa
vitesse et a pu même arrêter son convoi dans
une descente de 25
Une rame composée d'un fourgon et de 6
wagons freinés est prête et sera mis en service
sous peu sur la ligne de Tananarive à Tama-
tave. Si, comme on peut l'espérer. les résultats
sont satisfaisants, le service des chemins de fer
commandera le matériel nécessaire à l'équipe-
ment de quatre rames de véhicules. Deux de
ces rames circuleront sur le T. C. E., une au-
tre sur la ligne d'Antsirabe, la quatrième res-
tant en réserve.
Signalons, d'autre part, que l'éclairage élec-
trique des voitures de voyageurs sera améliore
par l'emploi d'une turbo-dynamo placée sur la
locomotive. Ce nouveau système, qui sera gé-
néralisé très prochainement, donnera entière sa-
tisfaction aux usagers tout en réalisant une éco-
nomie sensible.
0
jOUftMl JjOTlOltft
Atààclion & Administration :
M IN 11 MllWMMr
PAlUS 0")
tÉliM. t LOUVM 19-37
- RICHKLICU 87."
0
Les Annales Cctoniates
Les annonceS et réclames sont reçu" au
bureau du tournât.
DII'.CT&UR.FoNDATeUR t. Mareel RUEDEL
Tous les articles publiés dans noire tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AN¡(AI.&S COLONIALES.
ABONNEMENTS
êbec la Revue mensuelle:
ub au 6 Mol. SIUU
- - -
France et
Colonie! 180 o 100 » 50 »
ttrlnger. 240 > 126. 70 »
On s'abonne sana trais dans
tous les bureaux de poste.
Exililtotioi in sjis-sol en H. 0. F.
, )-4+ < –-–
Avant notre installation en A.O.F. les in-
digènes exploitaient surtout l'or, le sel et le
* fer ; la production de l'or est actuellement
réduite car les gîtes ont un faible rendement ;
cette du fer a diminué car les procédés d'ex-
traction et d'exploitation sont restés rudimen-
taires et les produits obtenus encore médiocres
ne supportent pas la concurrence des objets
importés ; celle du sel dont le commerce a été
florissant pendant des siècles a diminué égale-
ment.
Les indigènes ont aussi utilisé quelques pro-
duits du sous-sol, mais 6qr place et pour des
usages domestiques : argile pour la construction
des cases, la fabrication des poteries, la déco-
ration intérieure des habitatioM ; roches surtout
pour la. confection des meules, oxydes de fer
comme pigment de cosmétique mais toutes ces
utilisations sont d'importance nulle au point
de vue économique.
Nombreuses cependant sont les ressources
minérales de l' A. O. F.
Les premiers Européens qui fréquentèrent
l'Afrique Occidentale ne paraissent pas*avoir
fait gran d cas de ces ressources.
Au début du xxo siècle il y eut bien une
véritable fièvre de l'or et en Côte d'Ivoire, en
Guinée, on fit de nombreuses prospections,
mais l'extrême dissémination du métal précieux
en a diminué le nombre ; il ne reste plus ac-
tuellement pour la totalité de l'A.O.F. que
deux endroits où l'on recherche l'or.
Plus tard, un gros mouvement s'est mani-
festé en Guinée, pour l'exploitation des gîtes
de fer, d'alumine, mais jusqu'à présent du
.- - -..
moins, I extraction n est pas commencee. hJle
nécessiterait un équipement particulier, tant des
chutes que des voies de communication ou des
ports et cela est encore loin d'être réalisé.
J'à présent l'insuffisance de moyens de
transports n'a pas permis de s'occuper de l'ex-
ploitation des gîtes où le minerai de valeur
moyenne présenterait un intérêt s'il était moins
éloigné de la côte,
Eh dehors des produits miniers proprement
dits, ceux de « carrière » ont été exploités pour
des usages locaux. La plus grosse activité a
porté sur les calcaires en vue de la fabrication
de la chaux. L' entreprise de ce genre la plus
importante est sans doute celle de Rufisque.
Si actuellement, l'exploitation des produits
min6raux en général est téduite en A. O. F.
un renouveau d'activité se manifeste ce-
pendant au Sénégal, en * Guinée, au Soudan
pour l of, en Côte d'Ivoire pour le manganèse
1 et le diamant, en Haute-Volta pour le cuivre
,t- l'ofrr - ̃ -
Cette activité s explique par Je fait que les
prospections antérieures n'ont peut être pas tou-
jours été menées avec toutes les méthodes dé-
siiables et surtout par, les découvertes fort in-
téressantes faites par les Anglais dans leurs
colonies enclavées dans les nôtres, où ils ont
trouvé du platine, du manganèse, du diamant,
de 1 étain et du charbon.
Parallèlement aux efforts des particuliers,
les Pouvoirs Publics sont intervenus pour le
développement de l'industrie minière. - Dès
1904, un programme a été établi et assez fidè-
lement suivi malgré des à-coups inévitables.
Une reconnaissance d'ensemble du sous-sol
a été faite de manière à établir une carte de
« reconnaissance » pouvant servir de base à
toute opération se rapportant au sous-sol de la
colonie (mines, carrières, hydrologie, travaux
publics, étude du sol).
Au cours de cette première étape, il s'agis-
sait de rechercher les gîtes de substances miné-
rales utiles et étudier leurs conditions de gise-
ment.
Une étude géologique de détail des diffé-
rentes régions a permis, grâce aux connais-
sances acquises, de développer, dans une cer-
taine mesure les recherches d orebe pratique.
Le personnel destiné à ces recherches ayant
été des plus réduits pendant une vingtaine
d'années, il est évident que l'inventaire des
ressources du sous-sol de l' A.O.F. est encore
bien incomplet, cependant il n' y a jamais eu
d'arrêt a bsolu dans l'effort entrepris et le tra-
vail des équipes se poursuit progressivement en
commençant par les zones les plus accessibles,
ou du moins par Jes zones d'où les produits mi-
niers, s'il y en a, pourront être le plus faci-
lement évacués.
Quel concours l'Administration peut-elle
apporter aux part iculiers, en ce qui concerne
la prospection minière? L'accord sur ce point
parait être fait aujourd'hui.
Les conditions du milieu, différentes en
Afrique de ce qu'elles sont en Europe, parce
que le climat y est plus pénible les moyens de
travail plus faibles, en particulier la main-
d' œuvre moins abondante, les connaissances
acquises moins étendues, obligent en quelque
sorte les pouvoirs publics à favoriser plus qu en
France les industries naissantes.
En faisant lever à ses frais la carte géolo-
gique, en signalant les substances minérales
découvertes par ses géologues, en indiquant
dans les publications largement répandues les
conditions de gisement de ces subtances le
Gouvernement général fournit déjà une grosse
contribution.
C'est à l'industrie privée à utiliser les ren-
seignements scientifiques et techniques qui
lui sont fournis, d'abord pour étendre la dé-
couverte ensuite pour aborder la prospection
dtaillée, rechercher et aménager les gites.
L'industrie privée jouit d'ailleurs à ce point
de vue d'une très grande indépendance pour
développer son activité.
Depuis 1927, des droits de durée exception-
nels sont accordés sur des surfaces considéra-
bles lorsque les industries privées présentent
des garanties de moralité, de technique, de
matériel et qu'elles s'engagent à investir de
gros capitaux à la découverte des sites mi-
néraux.
Souhaitons que nombreuses soient ce,. indus-
tries privées et qu'elles poursqivent, avec
toute la continuité voulue la recherche des ilttes
et leur exploitation.
Camille Briquet,
Député de l'Hure. Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
A l'Académie de Médecine
*4*
Distributions de prix et subventions
Voici la première listo des prix et subven-
tions attribués en 1931 î
Minéralogie et géologie. Prix Delesse
(t.400 fr.), à M. Léon Carcz; prix Victor-
Raulin ("5°O fr.), à M. Eugène Raguin ;
prix Joseph-Labbé (1.000 fr.), à M. Lucien
Thicbaut,
Botanique. Prix Dcsmazièrcs (1.600 fr.),
à feu Gaston Ollivier; prix Montagne (t. 500
francs), à M. l'abbé P. Fréiny; prix Jean-
Thore (1.000 fr.), à M, Jean Ucflandrc; prix
de la Fons-Melicocq (1.000 fr.), à M. Jean
des Cilleulsj prix de Coincy (1.000 fr.), à M.
Adolphe Prunet; prix Jean-de-Rufz-de-Lavi-
so» .( 1,000 fr.), à M. Emile Michcl-Duratld.
Anatomie et zoologie. Prix Cuvier (1.500
francs), à M. François Lesbre; fondation Sa-
vigny (1.500 fr.), à M. Robert Dollfus.
Prix généraux. Prix fondé par l'Etat :
Grand-Prix des sciences physiques (3.000 fr),
à M. Paul Fallot; prix Lallemand (t.800 fr.)
à M. Albert Chauchard et Mme Berthc
Chauchard; prix Maujean (2.000 fr.), à M.
Gustave Bouffard; prix Petit-d'Ormoy :
sciences mathématiques (10.000 fr.), à M.
Gaston Julia; prix Jean-Reynaud (10.000 fr.),
à feu Paul Appell; prix Lonchampt (4,000
rancs), à M. Eugène Derrien; prix Henry-
Wilde (4.000 fr.), à M. Edmond Rothé ;
prix Gustave-Roux (1.000 fr.), à M. Henri
Béaitie; prix Thorlet (1.600 fr.), à M. Adol-
phe Richard.,
Fondations spéciales. Fondation Lan-
nelongue (2.000 fr.), £ Mmes Cuscô et Rück.
Prix Hélène-Helbronner-Fould (2.000 fr.),
à Mme Marc Bel.
La biologie des moustiques
M. Legendrc, continuant son étude des
moustiques communs (Culex pipiens) qui
pondent et passent leur vie larvaire dans les
fosses d'âtsancc à chasse d'eau, montre que
les eaUx souterraines constituent de puis.
sants foyers d'infection que l'urbanisme mo.
derne multiplie chaque année sans s'en dou-
ter. L'auteur expose par quelles voies les
œufs arrivent dans les fosses, par. quelles
voies les essaims de moustiques sortent après
éclosion et quel est le remède que l'on peut
opposer à cet état de choses.
Le virus de la malaria
et la syphilis nerveuse
MM, Claude et Costes estiment que la
pyrétotWrapie par le virus récurrent ne
donne que des résultats peu favorables dans
la paralysie générale et le parkiirsonisme. Ils
tOntifniont à préférer le virus de la malaria.
Curiosité humaine
»+•
Je ne sais, si selon la présentation du
« Discours de la Méthode », le bon sens est
naturellement égal entre tous les hommes.
Ce dont on peut être certain, c'est que la
curiosité est un don universel qui pour ne
pas émaner du Saint-Esprit n'en est pas
moins fort précieux.
La chronique nous rapporte que bébé-
Denis-Papin démontait ses pantins en son,
afin de savoir comment ça tenait, jusqu'au
jour où le désir de savoir le poussa à cher-
cher l'essence du dieu malin qui soulevait
le couvercle de la marmite familiale.
Voici un petit tableau sur la' curiosité-
exposition qui pourra, peut-être, intéresser
les amateurs de la psychologie des foules :
Chiffres comparatifs des visiteurs
des Expositions de :
1900 1931
Jusqu'à fin juin 20.726.961 7.580.291
De fin juin à
fin septembre, 17.051.806 14.470.816
Puis jusqu'à la
fermeture :.. 13.493.772 5.000.000 (prév.)
50.860.893 30.000.000
Notons que le premier beau dimanche de
novembre Vinccnnes a vu 368.000 visiteurs.
Si après s'être donné rendez-vous en Océa-
nie, rencontrés aux Indes françaises à deux
pas de la Martinique, monsieur et madame
Je-Vois-Tout, ignorent encore la géogra-
phie, c'est à désespérer de l'aptitude des hu-
mains à connaître la planète,
M..L. S.
Courrier d'Afrique
>4<
M. Maurice Martin du Gard, va publier la
relation de son voyage en Afrique : Dakar,
Saint-Louis, Kayes, Bamako, sous le titre :
Courrier d'Afrique, Cet ouvrage est une sorte
de guide pour ces régions éloignées.
1"
Dépêches de l'Indochine
I
MM. Allègre et Noguès à Baïgon
L'avion de la compagyiie Air-Union,
Iran-spurlani JlfjVfc Allègre et Noguès, par-
Us an devant de M, Paul Retinaud, minis-
tre des Colonies, qui doit emprunter la li-
gne régulière pour rentrer en France, est
arrivé à Saïgon a près un excellent voyage.
Exportations de ris
Les exportations etc riz et dérivés pen
liant la 3° décade d.'orfohrr ont aflrlni
31. tM trtnncs.
L'organisation des transports
des bananes de la Giadelsupe
ne peut plu être différé
<4<
, >
ANS lin précédent arti-
cle j'ai ètablif
d'après les chiffres
officiels les plus ré-
cents que les quan-
tités de bananes, ex-
portables de la Gua-
deloupe vers la Mé-
tropole sont actuel-
lement de 40.000 régimes Par mois et peuvent
être portées, immédiatemcnt, à 58.000 régi-
mes, en deux ans à 116.500 régimes et, très
rapidement à 400.000 rlgimes. De telles
quantités el .elllcver, chaque mois, représen-
tent incontestablement un fret intéressant
four les Compagnies françaises de naviga-
tion qui, faute d'avoir VOltlll, jusqu'ici le
comprendre, laissent au pavillon étranger
toute liberté de prendre dans la colonie une
place qui leur reviendrait tout naturellement.
Ce n'est pas la première fois que j'attire,
sur celle situation, l'attention du GouvcrllC-
ment et des Compagnies intéressées elles-
mêmes. Mais celles-ci se sont constamment
retranchées derrière l'impossibilité d'orga-
niser les transports de fruits, en raison de
l'incertitude qui régnait, disaiellt-cllfs, sur
les possibilités de rendement de la produc-
tion.
Il semble bien que les Compagnies lie se
soient jamais sérieusement renseignées sur le
développement des cultures, car, à chacun
des stades de la progression du rendement
des bananeraies, les moyens de transports
maritimes mis à la disposition des planteurs
ont été, constamment, insuf fisants et, à-
l'heure acttlclle, les exportateurs de bananes
peuvent à peine cllarger, sur navires fran-
çais, le tiers du tonnage dont ils disposent.
Aujourd'hui, nous nous trouvons, Cil ce
qui concerne la production actuelle et les
prévisions pour l'avenir, devant des affirma-
tions officielles, aisément contrôlables et que
ni le Gouvernement, ni les Compagnies ne
peuvent ignorer ou contester. Allons-nous CIl-
fin aboutir à l'établissement d'un programme
de transports qui. donne satisfaction aux lé-
gitimes revendications des planteurs en libé-
rant le pavillon national d'une concurrence
regrettable ?
Je suis déjà intervenu auprés du ministre
de la Marine marchande pour lui signaler
à lIOUVCQt, l'urgence d'une solution, le Illt
propose de porter la question devant le Sénat
lorsque viendront, bientôt, en discussion Irs
accords financiers projetés entre l'Etat ef. la
Compagnie Générale Transatlantique, et la
revision de certaines COIlVtlltiOlls.
Il ne me paraît pas possible que l'aide fi-
nancière de l'Etat puisse être consentie à la
Compagnie subvelltioulléc, sans que celle-ci
soit mise dans L'obligation, en contre-partie,
l d'assurer un service essentiel pour l'avcnir
de la Guadeloupe.
L'organisation de ce service devrait être
faite, graducllemcltt., dès maintenant de telle
façon qu'elle pttissc être facilement dévelop-
pée, par la suite, an fur et el mesure de l'aug-
mentation de la production. Déjà la Compa-
gnie subventionnée a, Pli service, sur la ligne
des Antilles, en plus de deux paquebots men-
suels, plusieurs grands vapeurs de charge.
L'expérience ayant prouvé que les bananes
de la Guadeloupe pclevelll - être facilement
transportées eU vrac, dans des cales raf raî-
chies et ventilées, tout le problème reviellt, à
l'heure actuelle, à aménager sur fous. les Utl-
vires, cargos et paquebots, touchant à la
Guadeloupe, des espaces rafraîchis et venti-
lés permettant ail total le chargement, de
40.000 régimes mcnsuels. Ceci, en attendant
que la Compagnie puisse aménager spéciale-
ment un certain nombre de petits cargos ra-
pides de quelques milliers de tonnes, qui, à
leur voyage d'aller, transporteraient le fret
actuellement confié aux vapeurs de charge et
prendraient des bananes, au retour, en vrac
dans les cales spéciales, en caisses, sur le
pont, puisque certailll exportateurs restent
fidèles au conditionnement en caisses.
Tôt ou tard, ce programme sera réalisé, si-
non par navires français, avec le secours de
l'armement étranger. Il est donc grand temps
d'aviser et de secouer l'hltttie des Compa
gnies françaises.
Quant à moi, me basant uniquement, pour
le moment, sur l'article 8 du cahier des char-
ges joint à la convention actuellement en vi-
gueur sur la ligne des Antilles et. qui oblige
la Compagnie « à munir les navires à cons-
[ritire, des installations de ventilation l'ccon-
nues nécessaires pour le transport des den-
rées périssables et, notamment des bananes »
j'ai demandé au ministre de la Marine Mar-
chande de bien vouloir me faire connaître les
mesures qui ont été prises par la Compagnie
pour se conformer à ces stipulations du ca-
hier des charges, sur les nouveaux navires,
prévus pour la ligne des Antilles, dont l'un,
le Colombie vient d'entrer récemment en ser-
vice.
Henry Bêrenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de te Commission des
Allalr,. Blraftgéro.
L'Empereur d'Annam décore
,..
A la suite de son séjour récent dans les
Pyrénées-Orientales, l'empereur d'Annam a
décerné les décorations suivantes dans l'or-
dre du Dragon de FAnnam : commandeur,
M, Leroy, préfet; officiers, M. Mouillot,
sous-préfet, et M. Lhoste, commissaire spé-
cial; chevaliers, M. Bailly, secrétaire géné-
ral de la PréfrrTurc, or M. RrlledoUi, rhr.f
de cabinet.
M. Lucien Saint à Madrid
M. Lucien Saint, .désident général de France
au Maroc, a, mardi matin, rendu visite à M.
Azana, président du Conseil. M. Saint est ve-
nu apporter au gouvernement espagnol les mar-
ques de sympathie dont M. Briand l'avait char-
gé au nom du gouvernement français. L' entre-
tien a été empreint de la plus grande cordialité.
Il a marqué à nouveau l'esprit d'amitié et de
collaboration qui anime la France et l'Espagne
dans leur mission au Maroc. La tranquillité qui
règne actuellement dans les deux zones est
absolue.
"D autre part, aucune négociation entre les
deux pays n'est en cours en ce moment, étant
donné qu'un accord économique concernant le
Maroc a été ratifié, il y a quelques semaines
par l'Espagne et qu'il a été accepté en prin-
tipe par le gouvernement français.
M. Saint a assisté à un déjeuner donné en
son honneur à l'ambassade de France.
L'après-midi, M. Saint a eu un entretien très
cordial avec M. Lerroux, ministre des Affaires
étrangères et a fait une visite à M. Beistero,
président des Cortès constituantes. Il a assisté
ensuite à une séance de l'assemblée.
Après quoi, le Résident général a reçu les
représentants de la presse française à Madrid
dans les salons de l'ambassade de France.
Aujourd'hui, M. Saint a assisté à un grand
banquet, qui était donné en son honneur par le
Ministre des Affaires étrangères. L' après-
midi, il traita quelques questions précises avec
les services compétents du Ministère des Af-
faires étrangères. Il s'agit de quelques règle-
ments de comptes, d'une affaire de construction
de téléphone et, enfin, d'une question relative
à la zone internationale de Tanger.
M. Manceron à Paris
-..
M. Manceron, résident général de France en
Tunisie, profitant de son séjour à Paris, a eu,
hier, des entrevues avec plusieurs personnalités.
il a rendu visite au maréchal Lyautey. Il a
été ensuite reçu par M. Pierre Laval, président
du Conseil, par M. Charles Dumont, ministre
de la Marine, par M. Champetier de Ribes,
ministre des Pensions, et par M. Landry, mi-
nistre du Travail.
M. Manceron sera reçu aujourd'hui :à l'Ely-
sée par M. Doumer et rendra visite à M. Mori-
nau d sous-secrétaire d'Etat à l'éducation phy-
sique.
N;<̃ Carde renie h Alger
me corde renire à Alier
; r.. , ---
M. Carde, gouverneur général de l'Algérie,
a quitté Marseille, mardi là midi, sur le paque-
bot Gouoemeur-Général-Chanz\)t de la Compa-
gnie Transatlantique, courrier d'Alger, accom-
pagné de MM. Annet, son chef de cabinet, le
colonel de Saint-Maurice, chef de son cabinet
militaire. Roh, chargé des relations avec la
presse et le capitaine Gardel.
Il a été salué par MM. Guerrin, secrétaire
général de la Préfecture ; F. Henri, attaché au
cabinet du Préfet ; Saunière, directeur du ser-
vice colonial ; l'intendant général Lallier du
Coud
ray.
Durant son séjour à Paris, qui a duré un
mois, M. le gouverneur général Carde a confé-
ré avec le Président du Conseil, le Ministre de
l'Intérieur et le Ministre des Finances. Leurs
entretiens ont porté sur tous les problèmes fian-
ciers intéressant l'Algérie, notamment sur la
question des chemins de fer.
M. Carde a été également reçu par le Pré-
sident de la République.
Arrivé à Alger, hier, M. Carde a été reçu
par M. Peyrouton, secrétaire général du gou-
vernement général de l'Algérie ; le général
commandant les troupes et de nombreuses per-
sonnalités françaises et algériennes.
r .,.
Constantine a abrité
les débuts de Reyer
Ernest Reyer de son vrai nom. Ernest Rey,
auteur de Sigurd et de Salammbd, à l'âge de
seize ans, composa, if y a près d'un siècle, à
l' occasion du passage du duc d' Aumale et de
ses frères à Constantine, une messe dont la mu-
sique fut très appréciée et eut à cette époque
une certaine célébrité. Reyer était à Constanti-
ne, petit secrétaire de son oncle, Louis Far-
renc, trésorier-payeur royal.
Les princes, rentrés à Paris, en parlèrent à
la cour, et Louis-Philippe la fit reprendre aux
Tuileries.
Cette messe a marqué le début de la célé-
brité du grand compositeur français.
–, : «t»
Au Conseil Général
de la Réunion
046
A l'ouverture de sa dernière session, le
Conseil général de La Réunion a procédé au
renouvellement de son bureau.
M. Léonus Hénrd, sénateur de la Colonie,
président sortant, a été réélu par 19 voix
sur 29.
M. Bénard qui est en ce moment dans le
pays, mais qui doit rentrer en France le
mois prochain, a vivement remercié ses col-
lèglies pour la nouvelle marque d'estime à
lui donnée, mais a déclaré que, dans un but
d'intérêt 'général, il ne croyait pas pouvoir
à nouveau assumer la charge dont il se trou-
vait investi.
A la suite de la démission ainsi donnée
et maintenue, le Conseil a élu comme prési-
dent M. Adrien Lagourgue, gros proprié-
taire de la partie sous-Ic-vent et conseiller
général de Saint-Leu.
MM. Archambaud et Léon Cliitel ont été
élus vice-présidents.
La crise de l'artisanat
indigène
--..--
Des etrorts méritoires ont été laits par
l'administration, afin de mettre les artibans
indigènes et les petites industries locales en
mesure de résister aux diocs multipliés du
machinisme européen et de la. fabrication en
série. Jusqu'à présent on peut dire que les
artisans ont vécu tant bien que mal ; et l'on
pensait qu'ils pourraient progressivement
adapter leur outillage et leurs procédés ar-
chaïques aux nouvelles techniques industriel-
les et commerciales. L industrie des tapis,
notamment, a bénéficié d'un eirort de réno-
vation sérieux qui a porté ses fruits, n'en dé-
plaise à certains collaborateurs du Temps.
Mais la crise économique mondiale est
brusquement survenue avec son cortège de
maux inattendus. Voici donc les artisans in-
digènes de l'Afrique du Nord en général et
de la Tunisie en particulier, dans une situa-
tion extrêmement difficile, au bord de la rui-
ne et de la disparition. La méveute et le chô-
mage sévissent avec une gravité telle que
l'autorité a du organiser des œuvres de se-
cours pour permettre aux familles à bout du
ressources de subsister.
Qu'on bc représente les conséquences mo-
rales d'une pareille situation chez des gens
habitués à gagner convenablement leur Aie
et qui constituent, par l'ancienneté des
usages et des formes coqJorativcs, une sorte
d'élite dans la cité. Métiers et professions se
transmettent de père en fils, et souvent tout
un quartier, tout Un groupe racique ont les
mêmes occupations, les mêmes habitudes de
vie et de pensée. On peut redouter les consé-
quences d'une cassure dans des milieux si
homoirènes et si vivants. Reietés dans le sa-
lariat journalier, dans l'incertitude du lende-
main, les artisans auraient quelque raison de
maudire la colonisation et de condamner en
bloc, sans discerncmcnt, tout ce qu'elle peut
apporter de bien-être et de liberté.
11 faut donc se hâter de protéger les inté-
ressés et leur donner les moyens de 11e pas
être emportés définitivement par une crise
économique qui est mondiale, certes, mais
dont la colonisation les a rendus solidaires.
Le premier soin est de leur éviter une fis-
calité qui pourrait être, dans les circons-
tances actuelles, excessive et paralysante, et
de ne pas les brimer par une réglementation
corporative trop étitc.
Il convient d'étendre avec discernement
et un certain libéralisme les bienfaits du cré-
dit à long et moyen terme. Le taux de l'es-
compte actuellement pratiqué par les ban-
(llIeS locales est excessif.
Il faut apprendre aux artisans et aux pe-
tits fabricants indigènes les avantages de la
coopération et de la solidarité organisée, ce
qui leur permettrait d'améliorer leur outil-
lage, de régulariser leurs prix de vente et
aLîâeoulement de leur production. Ces orga-
nismes mutuels de dépense économique les
mettraient en état de résister mieux aux fac-
teurs de dissociation qui les menacent. Il
n'est pas inutile^ enfin, de songer à réserver
le marché intérieur, en ce qui concerne la
consommation indigène, à la production lo-
cale : chéchias, foutahs, soieries, etc.
Tout cela ne peut se faire sans l'interven-
tion directe et permanente de l'Administra-
tion, car on n'a pas appris (au contraire!) h
l'indigène à se passer de la tutelle de l'Etal.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
Radio- Tarive" 1
Le premier concert de musique classique:
donné le 12 septembre dernier, dans le studio
du poste de « Radio-Tananarive », avec le
concours de plusieurs artistes de la Société
Philharmonique et de quelques musiciens de la
musique du Gouvernement général, a obtenu
le plus vif succès tant par la qualité du pro-
gramme que par la pureté de la réception.
Un se souvient que la station de radiodiflu-
sion de Tananarive a commencé ses premiers
essais, le 29 avril 1931 ; mais ses émissions ne
comportaient jusqu'à présent, indépendamment
des renseignements divers, que des concerts de
musique enregistrée. Aujourd'hui, le studio,
définitivement amégé après une mise au point
technique minutieuse, est en mesure de radio-
diffuser dans d'excellentes conditions, des
concerts exécutés par les orchestres privés de la
Capitale.
Aussi, devant les brillants résultats obtenus,
l'auditorium se propose de donner chaque mois
plusieurs concerts de musique de chambre.
Point n'est besoin d' insister sur l'importan-
ce des services qu'est appelée là rendre la ra-
diodiffusion dans nos colonies. La population
de Madagascar sait gré à M. le gouverneur
général Cayla d'avoir permis, en dotant la
Grande lie de ce merveilleux instrument de
progande, de faire entendre la voix de la
France, dans l'Océan Indien.
-–
Le commerce du raphia
à Madagascar
L'Admiiiistration supérieure de la région de
L'Administration supérieure de la région de
Majunga a saisi la Chambre de Commerce
d'une demande collective sollicitant que l'in-
terdiction de la coupe de raphia soit décidée
dès à présent, pour prendre effet au rr no-
vembre, et ce, afin de sauvegarder les cours
d'un désastre et éviter que les prix n'accen-
tuent la baisse qu'ils ont subie depuis quelques
semaines.
Il a semblé à l'Administtation que pareille
mesure nécessitait au préalable une consultation
de l'Assemblée intéressée.
Après échange de vues, l'accord unanime a
été obtenu sur la proposition suivante :
Interdiction de la coupe du raphia du l'1' no-
vembre au 31 mars - 1932 :
Interdiction de la circulation du raphia à
dos d indigènes,. à partir du 10 ncwembte
1932 y
Déclaration obligatoire cfes stocks à dater
du 15 novembre et ensui te circulation accom-
pagnée obligatoirement d'un laissez-passer
pour les stocks déclarés.
Nos Colonies et l'Automobile
.--
Voici les dernières statistiques des automo-
biles circulant aux Colonies :
Eu Algérie, 83.271 voitures, 7.589 motocy-
clettes ou sidecars et 3.319 autobus ou auto-
cars y SOUt en circulation en 1930. 28 cars
lout, en sept jours, régulièrement le trajet
Alger-Niamey, soit 3.000 km. Le réseau rou-
tier qui n'existait pour ainsi dire pas, il y a
trente ans, comporte aujourd'hui 0.612'km.
et 30.000 km. de voies et pistes utilisables
par l'automobile
En Tunisie, l'effectif automobile, de 19,3
voilures en 1922, est passé à 1O.331 véhicules
en 1930. Un compte maintenant 5.500' km.
de routes et 5.000 km. de pistes utilisables.
Au Maroc, sont en circulation, en 1930,
20.02-( voitures, 17.887 camions, camionnet-
tes et autobus, 3.318 motos, 220 cars assu-
rent, par des routes dues au grand colonisa-
teur M. le maréchal Lyauley, les liaisons
entre les centres essentiels. Le réseau rou-
tier comprend 3.332 km., dont 1.000 gou-
dronnés ou asphaltés et 1.700 km. de routes
secondaires.
En Afrique Occidentale française ou
compte, en 1930, 3.201 voitures, 4.994 ca-
mions et camionnettes, 419 motos. Il y a îi
Dakar 20 tracteurs, 8 cars: en Guinée, Da-
homey et Côte d'Ivoire, 42 tracteurs, dont
6 à gazogènc j au Soudan, io camions à gazo-
gène. L'Afrique Occidentale française dib-
pose aujourd'hui de 20. 500 km. de roules et
36.000 km. de pistes utilisables. Tout ce ré-
seau est Fœuvre de quelques années, œuvre
imposée par l'automobile
En Afrique Equatoriale française, il y a
en 1930 1.000 voilures et 11 tracteurs. Au
loyell-Congo il y a 12.! camions et 26 ca-
mionnettes. Le réseau routier, incomplet et
en voie de développement, est de (j.UUJ km.
activement exploilés.
Au Togo, les chiffres sont, en ujjo, de O2O
véhicules, dont 150 voilures de tuurismc. Au
Cameroun, le chitlie dr> véhicules automobi-
les s'élève à 1.210 véhicule? Le réseau rou
tier est de. 3.500 km. au Togu, de 5.845 km.
au Cameroun.
A Madagascar, la statistique donne en
1930 : voitures, 2.718; camions, 1.277; mo-
los, 3.115; routes, 2.855 km. terminés, 2.875
en réalisation.
Indochine : voilures, 22. jOU; autobus, au-
tocars, camions, près de 4.oou. Le réseau
routier comprend 30.S10 km.
Dans le Levant : en 1914, 100 voilures.
En 1030, plus de 12.000. De 1920 à 1930, le
réseau routier est passé de (>50 km. à 4.808.
En 1030, 1 5.000 touristes et - cj.000 estivants
ont circulé à travers le Lrvant.
A la Guyane, aux Antilles, eu Nouvelle-
Calédonie, à la Martinique, à La Réuniun,
à la Guadcloupl, l'automobile a également
pris un important essor.
En Guyane, 112 véhicules, 15 nioto> ; eu
Nouvelle-Calédonie, 787 véhicules et 254
motos : à la Martinique, 2.384 véhicules : à
La Réunion, 1.017 véhicules.
*4*
A Madagascar
Aux délégations financières
de 1931
-.+e----
Les membres des Délégations Economiques
et Financières se sont réunis, à Tananarive, le
21 septembre 1931, à 10 heures, en séance
plénière d'ouverture de session. M. Louis Rou-
vin, gouverneur général p. i. assisté de M.
le gouverneur Lamy, seecrétaire général p. i. et
accompagné de M. le général de brigade
Magnabal, commandant supérieur des Troupes
du Groupe de l'Afrique Orientale française,
de M. le gouverneur Montagne, licutcnant-
gouverneur de l'archipel des Comores, ainsi
que des chefs de son cabinet civil et militaire
des Directeurs et Chefs de services de la Colo-
nie, entra alors dans la salle où se trouvaient
réunis les Délégués et prononça un discours qui
fut très applaudi. Il déclara ensuite ouverte la
session ordinaire des Délégations Economiques
et Financières de 1931 et pria M. Briant,
doyen d'âge de vouloir bien accepter la prési-
dence provisoire de l' assemblée en vue de pro-
céder à l'élection et à la formation du bureau.
Ont été élus : président : M. Nativel ; vice-
président : M. Noinard ; Secrétaires : MM.
Choix, Mannès.
Les chemins de fer
de Madagascar
»-♦«
On expérimente le frein continu
sur le T. C. E.
Le service des chemins de fer de la Colo-
nie poursuit actuellement la mise au point
d'améliorations qui sont de nature à augmenter
à la fois la sécurité des voyageurs et le rende-
ment du trafic.
A cet effet, des expériences de frein continu
viennent d'être tentées avec succès sur le Tana-
narive-Côte-Est, au profil très dur. C'est ainsi
qu'une rame munie de frein continu à vide a
été essayée, le 3 août dernier, entre Tanana-
rive et Carion. Bien que quatre voitures sur
sept a ient été pourvues du dispositif de freina-
ge, le mécanicien a toujours été maître de sa
vitesse et a pu même arrêter son convoi dans
une descente de 25
Une rame composée d'un fourgon et de 6
wagons freinés est prête et sera mis en service
sous peu sur la ligne de Tananarive à Tama-
tave. Si, comme on peut l'espérer. les résultats
sont satisfaisants, le service des chemins de fer
commandera le matériel nécessaire à l'équipe-
ment de quatre rames de véhicules. Deux de
ces rames circuleront sur le T. C. E., une au-
tre sur la ligne d'Antsirabe, la quatrième res-
tant en réserve.
Signalons, d'autre part, que l'éclairage élec-
trique des voitures de voyageurs sera améliore
par l'emploi d'une turbo-dynamo placée sur la
locomotive. Ce nouveau système, qui sera gé-
néralisé très prochainement, donnera entière sa-
tisfaction aux usagers tout en réalisant une éco-
nomie sensible.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.15%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.15%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63804208/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63804208/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63804208/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63804208
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63804208
Facebook
Twitter