Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1931 31 octobre 1931
Description : 1931/10/31 (A32,N148). 1931/10/31 (A32,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804186
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME NNEE. No "148. "B NUMERO : 80 CENTIMES SAMIiDI SOIR, 31 OCTOBRE 1931.
JOURNAL JIUQTIDIÊN
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A 14, 1.. tu.. m..I.DI.
PARIS a**)
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RICHaLlau 87-84
- 9
Les Annales Coloniales
Les atinonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEUR-FONDATEUR T Marcel RUDeL
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élre reproduits qu'en cttant les ANNALES COLONIALES
IBONNERIENTS
avec la Revue mensuelle :
Unau 6 Moii 8 Mol.
France et
Colonies 180 IJ 100 1 50 o
Etranger. 240 » 12b b 70 1
On s'aboulie sans frais daM
tous les bureaux de poste.
Favorisons les produits
de nos colonies ,
.--. Ai
Notre balance commerciale depuis déjà
quelques années est déficitaire et cette année
elle l'est encore davantage.
Notre budget se soldera aussi par un
excédent de dépenses lmpressionnant.
Nos entreprises agricoles, commercia-
les, industrielles, grandes et petites, sont
dans une situation financière inquiétante.
Néanmoins la France regorge d'ar-
gent
Pourquoi notre balance des comptes nous
est-elle, en déiinitive. favorable ? Il est dif..
ficile de répondre à cette question d'une
façon précise.
--- Nos revenus à l'étranger, rapatriés en
France, et les dépenses en France des tou-
ristes étrangers comblent probablement le
déficit de la balance de notre commerce ex
térieur. Malgré les dépenses hors de Franco
de nos nationaux et les dettes extérieure
publiques et privées de notre pays, notre
balance des comptes doit être sensiblement
en équilibre. -. -
Comment se faitril, dans ces conditions.
que la Banque de lAtance reçoive fréquem.
ment des chargements d'or et que nos ban.
ques aient des disponibilité considérables?
L'explication est simple.
Beaucoup de capitalistes du monde
entier n'ont plus confiance en leur pays pout
garantir la sécurité de leurs capitaux.
L'Allemagne, l'Angleterre et l'Espa-
gne en sont des exemples frappants.
- Pat contre ils ont confiance en la
France.
C'est le seul fait qui explique l'existence
dans les caisses de nos établissements d.
crédit de disponibilités importantes.
Nous nous félicitons d'inspirer con.
fiance au monde entier.
Nous déplorons que de grands pays
aient perdu la confiance du monde et de
leurs nationaux.
Néanmoins, il y a tout lieu de croire quo
Cette situation ne s'éternisera pas.
Chez nous des événements peuvent sur.
----- venir (lui ébranleront notre crédit.
- Chez les autres, il est possible et sou.
haitable qu'ils assainissent leur finances.
Aussi nous ne devons pas nous leurrer.
En l'espace de quelques semaines no-
tre position pourrait être aussi inquiétante
que celle de quelques grandes nations d'Eu-
, tope. éis' --il est d&.wac«e.,
$)ans è4s'.conditions tt est de
devoir d'assurer l'existence de notre na-
tion sur .des assises de plus en plus solides.
- Malgré l'aide financière et morale que
nous avons apportée à l'Angleterre, elle nous
menace, dans le but il est vrai de redresser
ses finances, d'interdire l'importation des ar-
ticles de luxe et d'élever ses tarifs douaniers.
L'Angleterre est le plus gros client de la-
France.
La réalisation de ces projets porterait un
coup terrible à notre économie nationale.
Sans détourner la l'rance de ses rela-
tions avec tous les pays du monde, nous rap-
pelons que son devoir et son intérêt seraient
de tournter un peu plus ses yeux vers ses
colonies.
Ce qu'il nous faut, ce sont des dé-
bouchés pour notre production. Nous pou-
vons compter sur nos colonies, mais pas trop
sur les "pays étrangers.
Ce .qu'il nous faut.aussi, ce sont des ma-
tières premières et des denrées alimentaires.
Au lieu d'en acheter une grande partie à
l'étranger, produisons, dans nos Franteb
d'outre-mer, ceux des produits qui peuvent
aisément -- avec un peu de protection
être vendus sur le marché international le
même prix que les produits similaires étran-
gers. Ainsi nous aurons augmenté le pouvoir
d'achat de nos colonies et, par contre-coup,
le bien-être de leurs habitants.
Les relations économiques entre les
pays, nous commençons à le voir, vont de-
venir de plus en plus difficiles. Nos ex-
portations vers l'étranger diminueront.
Pour l'instant nous avons des disponibi-
lités financières assez larges. Dans nos colo-
nies nous possédons de formidables richesses
latentes. Il faut que notre argent fasse sortit
du sol ces ressources. L'accroissement de la
production coloniale sera pour nos colonies
et pour la France génératrice de progrès.
Elle élèvera le niveau de vie des populations
de « La plus Grande France ». Elle nous
permettra d'avoir une balance commerciale
et des comptes favorables et une monnaie
solide.
Dans cette voie, il a déjà été fait quelque
chose, Urâce à 1 emprunt colonial, nos.co-
lonies vont avoir un outillage.
Il convient maintenant d'établir un plan
quinquennal des produits coloniaux dont la
production doit être conseillée et encouragée
autrement que par des paroles.
Favoriser la production coloniale c'est
prendre une police d'assurance contre le
chômage et là crise économique.
.-..;. d;:"", - Léon ÂI'GIaÎ.IHirI"
Dltpu"
Ancien Soun-Uncrttaire d'Etat
des Colonies.
A l'Académie Française
T.
L'épopée coloniale
de nos missionnaires
L. Académie jeudi a agréé l'hommage de
L'muvre civilisatrice et scientifique des mission-
naires catholiques dans les colonies françaises.
par M. Paul Lesourd. avec avant-propos de
Mgr Chaptal et préface de M. Gabriel Hano-
taux, qui a dit que le livre de M. Paul L.e-
sotgd évoque une histoire testée dans l'ombre
parnumilité, une épopée admirable dont i-os
missionnaires sont les ouvriers, ajoutant que
l'Exposition coloniale donne à cette étude une
actualité magnifique.
A r Acaclémie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Récompenses et médailles
Dans sa réunion d'hier, la commission de la
médaille Paul Blanche t a décidé de décerner
deux médailles : l'une à M. Davin, directeur du
service topographique à Tunis, pour ses études
relatives à la topographie antique à Tunis ; l'au-
tre, conjointement à Mme Jeanne et à M. Pros-
per Alquier, pour leurs fouilles et leurs explo-
rations archéologiques dans le département de
Constantine.
M. l'abbé Chabot, que le gouverneur géné-
ral de FAtgéne vient de charger de la publica-
tion d'un Recueil général des inscriptions Hby-
ques, a communiqué et expliqué le texte de
l'une d'elles, récemment découverte à Tebes-
sa par M. Alexis Truillot.
La séance s'est terminée par l'explication de
quelques étymologies anciennes chinoises faite
par M. Pefliot. 11 a démontré notamment que
notre mot talisman a toujours désigné un iman
musulman. Ce terme est une altération turque
du persan dûnichmand (savant), désignation des
prêtres musulmans au moyen âge, bien connue
en particulier par des textes mongols et chinois.
CINiMA COLONIAL
Le visage de l'Afrique
Tout incident troublant la monotonie des
jours est une occasion pour les peuplades
africaines de danses et de réjouissances.
Dans le film remarquable du baron Gour*
JltIUd, Le vrai visage de l'Afrique} t'hell les
buveurs de sangj distribué par E.-L. MAs-
soulard, on assiste à de curieuses cérémo-
nies qui accompagnent les pliasses au lion
et à l 'IphRnt. Les photographies de ce
film sont uniques et représentent mm WJOT-
- mentation de premier ordre.
L'antenne coloniale
-60
L'activité de « Radio-Alger »
Radio-Alger a repris, tous les vendredis,
ses quarts d'heure « A travers les provinces
lrançaises n. Le premier quart d'heure est
réservé, cette semaine, à la région du Lan-
guedoc.
Les leaders du Tour de France, Charles
Pélissier, Di Pacco et l'Autrichien Max Bul-
la venus courir en Afrique, ont, devant le
microphone de RadIO-Alger. remercié les Al-
gériens de l'enthousiaste accueil qu ils lcui
ont réservé.
La direction de Radio-Alger a engagé des
pourparlers avec l'International lsroadcas-
ting Company pour retransmettra le concert
donné à bord de YEmpress of liritain, pa-
quebot do 60.000 tonnes, lorsqu'il passera,
le vendredi 11 décembre, à 400 milles du
port d'Alger.
Un cycle de conférences faites par Mme
Bugeja, femme de lettres, lauréate du Grand
,,Ug,a j a, fe
Concours littéraire du Centenaire de l'Al.
gérie, commencera à Radio-Alger sur l'évo-
lution de la femme musulmane en Algérie.
Les sans-filistes de France et d'Afrique du
Nord demandent si Radio-Alger ne pourrait
pas échanger sa longueur d'onde de 363 m.
avec une autre qui serait moins « interfé-
rée », du moins plus éloignée de celle d'une
station aussi puissante que Muhlacker.
Cela semble d'autant plus facile que Ra-
dio-Alger ne fait pas partie du plan de Pra-
gue, en sa qualité de station extra européen-
ne.
A « Radio-Maroc m
Les nouveaux pylônes de 55 m. de la sta-
tion de Radio-Maroc à Rabat, sont achevés.
On va procéder au montage du nouvel émet-
leur qui sera inauguré fin novembre.
Les nageurs canaques à la fête
de la piscine Ltdrt-Rellia
1 -
La fête de natation du S.C.U.F., organi-
sée demain en soirée, à l'occasion de 1 inau-
guration sportive de la nouvelle piscine mu-
nicipale Ledru-Rollin (pont d Ausicriitz),
portera à son programme une attraction de
tout premier ordre.
• Pour la première fois à Paris les nageurs
de nos possessions d'Océanic feront appré-
cier leurs belles qualités.
-
Le S.C.U.F. s'est aussi assuré le concours
d'une équipe de nageurs canaques. Ces indi-
gènes prendront part à plusieurs épreuves et
rencontreront en water-polo "mu équipe de
nageurs du S.C.U F.
C'est là une occasion exceptionnelle pour
se rendre compte de la valeur sportive des
nageur^ de Tahiti, qui jouissent d'une gran-
de réputation.
Les agents techniques
d'hygiène et de médecine
sociale
-.maqvm
E Journal Officiel du
8 octobre a publié
un décret portant
création d'un per-
s 0 miel d'agents
techniques d'hygiè-
ne et de médecine
sociale dans les Co-
lonies de la Marti-
nique, de la Gua-
loupe et de la Réu-
liioll. Ce personnel, placé sous la haute au-
torité du chef de la Colonie et sous les tlr-
dres techniques du chef du service de santé,
est chargé, aux termes du décret « de veil-
ler à l'exécution des mesures générales de
médecine sociale, d* hygiène j salubrité et -as-
sainissement intéressant la protection de la
santé publique. »
La création de ce nouveau cadre de fonc-
tionnaires peut être d'une importance consi-
dérable pour l'avenir des œuvres d'assis-
tance et d'hygiène sociale dont j'ai si souvent
souligné l'intérêt dans les Annales Colonia-
les, en ce qui concerne particulièrement la
Guadeloupe. J'ai ell, notamment, l'occasion
d'y signaler, d'après un rapport établi peu
après le cyclone, par le chef du Service de
Santé de la Colonie, combien l organisation
des soins médicaux et d'cusistatlce était pré-
caire, du fait de l'insuffisance des forma-
tions sanitaires et du nombre des médecins,
et de limpossibilité d'y suppléer avec des
infirmiers en nombre @ trop réduit et dont la
plupart n'avaient qu'une formation profes-
sionnelle rudimentaire.
Aujourd'hui, les hôpitaux, ambulances,
dispensaires sont en cours de construction,
suivant le ptogranime établi après le cyclo-
ne. le me suis efforcé d'en faciliter l'édi-
fication par l'octroi de subventions du Pari
Mutuel qui m'ont toujours accordées dans
la plus large mesure, La création du cadre
des agents techniques d'hygiène et de mé-
decine sociale va fournir au Service de San-
té des collaborateurs tout désignés, non seu-
lement pour surveiller Véquipement en maté-
riel des formations sanitaires et d'assistance
socialej mais encore, si on sait bien les choi-
sir, pour contribuer à la fonnatton profes-
sionnelle du personnel infirmier et à l'orga-
nisation des œuvres d'hygiène et de puéri-
culture.
Il faut donc souhaiter que la formation
de ces cadres tpiciauxf confiée aux Gou-
verneurs, soit Vobjet de tous leurs soins et
que les conditions imposées aux candidats,
dans les concours prévus, assurcnt, dès le
début, un recrutement de choix.
le décret prévoit, d'ailleurs, très judicieu-
sement, que les agents techniques d hygiène,
au cours de leurs congés en France, pour-
ront être autorisés à suivre des cours dans
les instituts d'hygiène et de médecine colo-
niales, et à accomplir des stages d'enseigne-
ment pratique dans les services d'hygiène,
d'assistance médicale et sociale, dans les
établissement scientifiques et dons les for-
mations sanitaires de la Métropole.
Ainsi se trouve comblée une première et
grave lacune de Vorganisation de l'hygiène
et de l'assistance sociales en Guadeloupe, à
l'heure même où l'on s' y préoccupe de l'as-
sainissement indispensable et du développe-
ment de la puériculture qui doit, enfin, faire
disparaître, dans l'avenir, l'épouvantable
mortalité constatée, ces dernières années,
parmi les ellfants en bas âge.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de ta < nmmisslon des
Allaites Etrangères.
A propos d'une menace 1
de fièvre jaune au Sénégal
de fièvre jaune au Sénëgat
Que ces mots n'épouvantent pas cette foit,
nos lecteurs.
Les journaux officiels arrivés dernièrement de
l'Afrique Occidentale mentionnent en même
temps qu'un certain nombre de localités ont
été placées sous le régime de la surveillance
sanitaire et que pour d'autres localités cette sur-
veillance a été levée.
Quoi qu'il en soit et étant donné que la fièvre
jaune constitue l'une des plus redoutables endé-
mies épidémies de notre grande colonie,
dès la première alerte les autorités locales ont
pris toutes les mesures et précautions nécessaires
en pareil cas.
Les brigades sanitaires ont redoublé de zèle
pour que la propreté la plus absolue soit assu..
rée partout. Les commerçants ont été invités à
fermer leurs boutiques à partir de' 18 heures.
f Que cela ait créé quelques mécontentements,
c est fort possible,.
Mais quel mécontentement bien plus grand
se serait manifesté, si une épidémie ayant sévi,
l'Administration s'était abstenue d'agir préven-
tivement ?
Le départ des grands chefs
de l'A. 0, F.
Les grands chefs oui furent chargés de la
surveillance de toute la section A. O. F., à
l Exposition coloniale sont partis, hier soir,
gar la gare de Paris-Orsay, à destination de
Bordeaux où ils embarquèrent demain sur le pa-
que. Fvmzndt.
L'Institut Pasteur en A.O.F.
, »+«
L'Exposition Coloniale a suscité une série
de très intéressants congrès, et de tous les
vœux exprimés au cours des séances tenues à
la Cité des Informations, on peut espérer obte-
nir des bienfaisantes réa l isations.
Dans tous les cas, nous voilà renseignés
sut quelques-unes des initiatives du plus haut
intérêt social, que la France a fait naître dans
ses colonies. J'ai sous les yeux, une très petite
brochure, qui expose une grande œuvre !
L'institut Pasteur en A.O.F.
C'est en « 1896 » qu'E. Marchoux, alors
jeune médecin et Pastorien de la grande épo-
que vint créer le premier laboratoire de mi-
crobiologie à Saint-Louis du Sénégal.
Pendant une séjour de trois années de 1896
à vl 899, le docteur Marchoux se consacra tout
particulièrement à l'étude de l'hématozoaire du
paludisme.
C'est son mémoire sur le paludisme au Sé-
négal, qui servit de guide aux jeunes méde-
cins qui devaient ensuite, dans les trente pre-
mières années du XXe siècle s'attacher au sa-
lut des races indigènes décimées par de terri-
bles endémies.
Epoque d'héroïques tâtonnements et d'ad-
mirables découvertes, dont l'humanité igno-
rante de ses bienfaiteurs ne soupçonne pas la
grandeur l
De 1905 à 1910 la direction de ce labo-
ratoire fut confiée au docteur Thiroux qui créa
à Sor au voisinage de Saint-Louis, le premier
village pour les sommeilletix. Lui, s'était
adonné surtout à l'étude des trypanosomiases
et. notamment à celle de la maladie du som-
meil dont la découverte du parasite dans le
sang par Forbe et Dutton (1902) et dans le
liquide céphalo-rachidien par Castellini et'
Br'impt (1903) était toute récente.
Ainsi, l'Institut Pasteur de Saint-Louis,
sous différentes directions, continuait à rendre
lés plus précieux services.
En 1912, fut opéré le transfert du Labora-
toire de Bactériologie de Saint-Louis à Dakar.
sur l'emplacement qu'il occupe encore actuel-
tetnent. -
- - - -
Le docteur Lafont oui en était alors le cii-
recteur s'occupa de la bactériologie de la
peste qui se manifestait pour la première fois
au Sénégal. 11 organisa, la fabrication du vac-
cin antipesteux, un service antirabique et un
service de consultations pour les sommeitteux,
Depuis, l'admirable croisade se poursuit à
Dakar. aujourd'hui sous le commandement du
docteur C. Mathis.
Le crédit de 2.500.000 prélevé sur rEm-
prunt colonial qui a été octroyé à l'Institut
Pasteur de Dakar, permettra de poursuivre
us d'ampleur les recherches sur les
enaemOT épidémies oui - détruisent la race
noire et entravent 1 essor économique :dd
l'A.O.F.
nSPARTS
«♦ 1
M. Lucien Saint rejoint son poste
M. Lucien Saint, Résident général de
France au .Maroc, partira dimanche soir, à
19 h. 23, par la gare d'Orsay, pour rejoindre
son poste, via Madri,1
M. Garde.
M. Canif, gouverneur général de l'Algé-
rie quittera .tds pour Marseille et Alger,
vendredi 30 octobre courant, à 19 h. 30, pai
la gare de Lyon
-- - --
M. Brévié.
C'est le 31 octobre, dans l'après-midi, que
M. Jules Hrévié, Gouverneur général de
l'Afrique Occidentale française, s'embarquera
à Bordeaux, sur le Foucauld pour rejoindre
Dakar. Il est accompagné de Mme Brévié et
de MM. Rinckenbach, directeur du cabinet;
Gallard, directeur-adjoint des Finances;
Mondon, directeur des Affaires Economiques
et du colonel Vallée, chef du cabinet mili-
taire.
Le Gouverneur Général préparera, des son
arrivée, la session du Conseil de Gouverne-
ment qui se réunira dans les premiers jours
de décembre. Au cours de « la mission qu'il
vient d'accomplir en France, M. Jules Bré-
"ié a étudié de concert avec les ministres
les importantes questions économiques qui
se posent en A.O. F. : grands travaux de
ports et de chemins de fer et organisation
de la production. Bien que les données de
ces différents problèmes soient compliquées
par la crise mondiale qui en aggrave les
difficultés au moment même où elle rend
plus que jamais nécessaire la liaison Métro-
pole-A.O.F., on peut affirmer que la grande
oeuvre entreprise là-bas sera défendue et
poursuivie. Le crédit agricole, base de lf.
production est réorganisé.
M. Launay, inspecteur général des Tra-
vaux publics, qui a mis au point le pro-
gramme des grands travaux, s'eivbarauera le
4 novembre sur le Djeitnè, à Marseille.
<««•* :
Dépêches de l'Indochine
< <
Deuils dhns la famille du roi
de Luang-Prabang (Laos)
Le 28 oflobre, une pirogue tOl/alc, re-
venant, sur le Mékong, de Ban-Phakhom
(Luang-Prahang), avec des membres de ta
famille royale et deux servantes, a heuvié
un rocher et a coulé. Onze personnes de la
famille roifale et deux servantes ont été
nouées. Aucun corps n'a été retrouvé,
En apprenant t'accident, M. Paul licy-
naud a adressé au roi du LUClng-Prabang
un télégramme de condoléances.
Les danseuses cambodgiennes
dans Paris
Les danseuses cambodgiennes ont assisté,
hier soir, ainsi que toute la troupe du théâtre
annamite, au spectacle du Cirque d Hiver où
M. Gaston Devrez les avait invitées.
Le Sénégal en 1931
La culture du manioc
La culture du manioc est assez épuisante
pour la terre sur laquelle on la pratique. Il
faut reconstituer celle-ci au moyen d'engrais
appropriés. A la Réunion où cette culture est
très développée, on arrive à de bons résultats
avec 400 kilos de sulfate de chaux (soluble
15 %) 300 kilos de sulfate de soude, et 100
kilos de chlorure de potassium par hectare.
La plante se multiplie par boutures. On ob-
tient celles-ci en prélevant sur les branches
bien aoutées de petits tronçons de 10 à 15 cen-
timètres de longueur, qui s'enracinent et pren-
nent facilement, et très rapidement.
Le terrain consacré à une plantation de ma-
nioc demande à être très bien préparé. Tout
d'abord un labour profond d'au moins 0,40
centimètres s'impose. Il faut ensuite herser le
champ et tracer des sillons de 15 à 20 centi-
mètres de profondeur, distants de 0, 75 à
1 m. 50 selon la nature du sol. Plus celui-ci
est fertile plus les sillons doivent être écartés
les uns des autres. Dans ces sillons, on plante
à des intervalles qui varient de 75 centimètres
pour les terres pauvres à 1 m. 50 pour cellec
très riches, les boutures dont le tiers en hau-
teur doit dépasser le sol. Puis on recouvre de
terre.
La plantation demande à être désherbée
avec soin une ou deux fois. Quand les plants
sont âgés de trois mois environ, on supprime
sur chaque pied les moins belles tiges, et vers
le cinquième mois, on bute les pieds forte-
ment. Toutes ces indications expliquent le pro-
cessus des opérations successives à effectuer.
Naturellement, selon le climat, la nature du
sol, et les conditions de développement des
plants, les dates de ces divers travaux peuvent
varier;
Les plantations se font aux époques où la
plante n' aura pas à souffrir de la sécheresse
trop prolongée, qui arrêterait ta végétation, ou
de l'excès d'humidité qui empêcherait la for-
mat ion des tubercules ou les ferait pourrir. Au
Sénégal, on s'accorde à dire qu'il faut planter
au commencement de la saison des pluies. Re-
marquons en passant un point qui est de gros-
se influence sur le développement a une
exploitation, et sur le choix qu'il faut faire
d'un terrain pour y créer une plantation de
manioc. Si on peut irfiguer, on peut planter
tout l'année. On voit l'importance de cette re-
marque.
L époque de la récolte varie selon les va-
riétés cultivées. Au Sénégal, on estime qu'il
faut deux ans, à trente mois, c'est-à-dire au
moins deux et si possible trois hivernages pour
obtenir un bon rendement ; mais il est des va-
riétés qui donnent au bout de quinze mois une
récolte intéressante. Comme les tubercules se
conservent mal, on ne les arrache qu'au fur et
à mesure des besoins de la consommation et
cela, soit qu'ils soient employés comme légu-
mes frais, soit qu'ils subissent une préparation
industrielle et soient ensuite conservés.
Quant au rendement il atteint au bout de
deux ou trois ans dans certains pays jusqu'à
42.000 kilos pour un hectare planté de 6 à
7.000 sujets, chacun de ceux-ci donnant 5 à
7 kilogrammes de tubercules par pied. Dans
d'autres contrées, comme à Madagascar par
exemple, le rendement tombe à 15.000 kilos.
Au Sénégal on estime le rendement moyen de
20.000 kilos à 24.000 pour des plantations
dont la récolte se fait entre 24 et 30 mois
d'existence, comme nous l'avons déjà dit, et
pour celles faites à 15 mois de plantation de
10 à 12.000 kilos.
Telles sont les principales caractéristiques de
la culture du manioc.
Louis Le Barbier.
.1'"
Dans la Marine
Le contre-torpilleur « Cassard »
Le Cassard, contre-torpilleur qui doit être
lancé à Nantes et à Saint-Nazaire les 8 el 9
novembre, porte le nom d'un grand corsaire
qui vécut au temps de Duguay-Trouin. Cassard
eut un rôle particulièrement actif pendant la
guerre de succession d'Espagne où il ravagea
les îles du Cap-Vert et les Antilles anglaises,
infligeant de fortes rançons.
C'est déjà en mémoire de ce fameux corsaire
que le nom de Cassard avait été donné en
1875 à un croiseur de 4.000 tonnes, filant 17
nœuds, et qui acheva sa carrière pendant la
guerre, dans la division stationnée sur les côtes
du Maroc.
Le croiseur « Jean-de-Vienne »
Le ministre de la Marine a décidé de don-
ner le nom dé Jean-de- Vienne à l'un des croi-
seurs du programme de 1931. Ce nom est ce-
lui d'un amiral qui mérite d'être rangé parmi
les plus pures gloires de la France lors de la
guerre de Cent ans.
Jean de Vienne se signala encore au siège
d Africa (Mahédia) en 1 unisic, puis en di.
verses autres occasions, et alla se faire tuer
héroïquement, en 1396, en combattant contre
les Turcs.
Un vieux missionnaire
meut aux Mes Tonga
,Le H. P. Jouny, de la Société c!r Maiie
Ment de mourir à l'ftgr: de 85 ans. Il avait
passé 9 ans dans l'île Wallis entièrement ca-
tholique ; puis plus de 40 am à évangéli-
ser les deux petites îles solitaires de Nina-
Foon et de Nina-Topu'.apu, l'une et l'autre
protestantes. Aujourd'hui, il y a 300 catho-
liques sur 1.300 habitants à Nina-Foon, et
200 sur 700 à Nina-Toputapu. Le P. Jouny
était originaire du diocèse de Saint-Brieuc.
Agence FUs.
Notre action au Maroc
La pénétration pacifique se poursuit
Voici d'autres précisions complétant les
renseignements donnés jeudi sur notre si-
tuation au Maroc :
La soudure de nos théâtres d'opérations
de l'ouest et de l'est du Grand-Atlas serait
très prochaine.
Notre zone d'influence de Marrakech tra-
verse, très largement, la montagne jusqu'à
Bou-Malem et Imiter d'où nous ne sommes,
à vol d'oiseau, pas à plus de 100 km. du
poste de Tarda, importante' sentinelle en
flanc-garde de notre route du Ziz ; le pays
qui sépare ces points extrêmes de notre pé-
nétration par l'ouest et par l'est, c'est le
Ferkla, riche vallée qui se soude elle-même
aux osis du Tafilalet, soudure qui va s'éta-
blir très prochainement sans coup férir.
Des reconnaissances du pays par avion ont
lieu actuellement et nos éléments légers
d'automobiles blindées ont même parcouru
en toute sécurité la coulée* du Ferkla. Des
bases importantes viennent d'être créées à
Tarda M'Zizal et Erfoud, tandis que, de
l'autre côté, des concentrations similaires se
nréparcnt au Tadla et dans la région de
Marrakech.
Le début du mois prochain amènera la
reddition des derniers dissidents du Grand-
Atlas et des avancées du Djebel-Sarro. Les
irréductibles montagnards n'auront plus que
la ressource de se réfugier dans les hautes
vallées pour y former quelques taches de
résistance qui s'éteindront petit à petit.
Quant aux nomades de la nlaine, ils seront
reléeués vers les sables sahariens dont nos
nostes du sud contrôlent déjà les points
d'eau.
Cette phase de l'épopée marocaine se ter-
minera nar la reddition d'importants terri-
toires rt de nouvelles tribus qui passeront
sous l'égide du Sultan et de la France.
..0-
Le musée des Beaux Arts
à Alger
Par un décret du président de la République
ou 27 octobre, la personnalité civile a été ac-
cordée au Musée National des Beaux-Arts
d'Alger.
Pour l'éducation physique
en Algérie
M. Cuulon, inspecteur général d'éduca-
tion physique, avait etc chargé par M. Mo-
rinaud, sous-secrétaire d'Etat, de faire une
inspection d'éducation physique dès la ren-
trée des classes et la réouverture de la sai-
son sportive dans les deux départements
d'Alger et de Constantinc.
M. Coulon vient de s'acquitter du cette
mission à Alger, Blida, Tisi-Ouzou, Cons-
tantine, Sétit, Bône et Philippeville. Il vient
d'adresser son rapport au sous-secrétaire
d'Etat 11 en résulte que, d'une manière gé-
nérale, la situation au point do vue de
l'éducation physique et des sports est très
satisfaisante en Algérie.
Il est à noter que le Conseil général de
Constantine donne 20 pour toutes les
constructions de terrains de jeux. Cet exem-
ple est à suivre par tous les Conseils géné-
raux de France. Le budget de l'Algérie,
d'autre part, subventionne largement les ter.
rains de jeux.
Une visite de M. le député
Roux-Freissineng à Taouz
Kf.
On se souvient qu'à la fin de février der-
nier une colonne commandée par le Géné-
ral Giraud, occupa Taouz, sur l'oued Ziz,
aux confins algéro-marocains et à 60 kilo-
mètres au sud du Tafilalet.
Taouz constitue ua point d'eau important
et un centre de ravitaillement pour les no-
mades et les dissidents qui y trouvent un en-
trepôt bien placé.
C'est clans la région avoisinante qu'opère
le fameux bandit Bel iKacem N'gadi qui
terrorise les populations des Ksours de la
grande palmeraie.
Voulant se rendre compte par lui-même
de l'importance de la nouvelle position, M.
le député Roux-Freissineng s'y rendit en
avion ; voyage d'une heure dont il rapporta
de très utiles renseignements.
A son retour il :fit les déclarations suivan-
tes :
Quoi qu'il en soit nous voilà à Taous de.
puis huit mois, l'occupation de Taons a été
d'un grand intérêt pour lam pacification des
confins algàro-viarocains. File s'est faite
sans tirer un coup de fusil. Il est vrai que
le général Giraud disposait pour soit
avance} de forces imposantes. Le succès (te
Vopération a même été si facile que je ne
puis m'empêcher d'émettre le regret qu'à cet
instants on n'ait pas poussé Vinitiative jus-
qu'à remonter de Taous vers le :Vord.Ou.est
de façon à déborder le Tafilalet et à l'en-
cercler définitivement. “Vous n'eussions pas
rencontré la moindre résistance et la ques-
tion du Tafilalet serait enfin résolue3 tota-
lement résolue.
« D'ailleurs, les ksoiti-ioits., à cc moment,
étaient convaincus que nous allions venir
enfin les délivrer de Bel Kacem N'gadi et
celui-ci, on l'a su depuis, avait déjà « fait
ses malles »., si j'ose dire) pour déguerpir
sans résister) en compagnie des chenapans
qui constituent ses bandes. On s'est arrêté à
Taouz.
Il faut damner III noblesse, i abnéga-
tion, l'énergie des braves g<>ts qui acceptent
de vivre en des points aussi éloignés de tout
centre er.'ilisé, car Pexistence n'est pas gü¡"
ià-bas.' l'en sons à eux souvent et payons-leur
le tribut de reconnaissance qui leur revient.
.vOltS ne devons rien négliger, rien ména-
ger pour améliorer les conditions matériel-
les de leur séjour.
« C'est ainsi) par exemPle} que je voudrais
voir résolue pour eux, sans plus tarder} la
question du ravitaillement en eau potable.
« Pour se la procurerais sont obligés de su-
bir des fatigues qu'il faiit, sans plus tarder,
leur épargner. On a essayé de iorer un puits
JOURNAL JIUQTIDIÊN
Aida et ion & Administration :
A 14, 1.. tu.. m..I.DI.
PARIS a**)
tikÉPH. t LOUVRE 19-37
RICHaLlau 87-84
- 9
Les Annales Coloniales
Les atinonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEUR-FONDATEUR T Marcel RUDeL
Tous les articles publias rlavs noire iovrnal np peuvent
élre reproduits qu'en cttant les ANNALES COLONIALES
IBONNERIENTS
avec la Revue mensuelle :
Unau 6 Moii 8 Mol.
France et
Colonies 180 IJ 100 1 50 o
Etranger. 240 » 12b b 70 1
On s'aboulie sans frais daM
tous les bureaux de poste.
Favorisons les produits
de nos colonies ,
.--. Ai
Notre balance commerciale depuis déjà
quelques années est déficitaire et cette année
elle l'est encore davantage.
Notre budget se soldera aussi par un
excédent de dépenses lmpressionnant.
Nos entreprises agricoles, commercia-
les, industrielles, grandes et petites, sont
dans une situation financière inquiétante.
Néanmoins la France regorge d'ar-
gent
Pourquoi notre balance des comptes nous
est-elle, en déiinitive. favorable ? Il est dif..
ficile de répondre à cette question d'une
façon précise.
--- Nos revenus à l'étranger, rapatriés en
France, et les dépenses en France des tou-
ristes étrangers comblent probablement le
déficit de la balance de notre commerce ex
térieur. Malgré les dépenses hors de Franco
de nos nationaux et les dettes extérieure
publiques et privées de notre pays, notre
balance des comptes doit être sensiblement
en équilibre. -. -
Comment se faitril, dans ces conditions.
que la Banque de lAtance reçoive fréquem.
ment des chargements d'or et que nos ban.
ques aient des disponibilité considérables?
L'explication est simple.
Beaucoup de capitalistes du monde
entier n'ont plus confiance en leur pays pout
garantir la sécurité de leurs capitaux.
L'Allemagne, l'Angleterre et l'Espa-
gne en sont des exemples frappants.
- Pat contre ils ont confiance en la
France.
C'est le seul fait qui explique l'existence
dans les caisses de nos établissements d.
crédit de disponibilités importantes.
Nous nous félicitons d'inspirer con.
fiance au monde entier.
Nous déplorons que de grands pays
aient perdu la confiance du monde et de
leurs nationaux.
Néanmoins, il y a tout lieu de croire quo
Cette situation ne s'éternisera pas.
Chez nous des événements peuvent sur.
----- venir (lui ébranleront notre crédit.
- Chez les autres, il est possible et sou.
haitable qu'ils assainissent leur finances.
Aussi nous ne devons pas nous leurrer.
En l'espace de quelques semaines no-
tre position pourrait être aussi inquiétante
que celle de quelques grandes nations d'Eu-
, tope. éis' --il est d&.wac«e.,
$)ans è4s'.conditions tt est de
devoir d'assurer l'existence de notre na-
tion sur .des assises de plus en plus solides.
- Malgré l'aide financière et morale que
nous avons apportée à l'Angleterre, elle nous
menace, dans le but il est vrai de redresser
ses finances, d'interdire l'importation des ar-
ticles de luxe et d'élever ses tarifs douaniers.
L'Angleterre est le plus gros client de la-
France.
La réalisation de ces projets porterait un
coup terrible à notre économie nationale.
Sans détourner la l'rance de ses rela-
tions avec tous les pays du monde, nous rap-
pelons que son devoir et son intérêt seraient
de tournter un peu plus ses yeux vers ses
colonies.
Ce qu'il nous faut, ce sont des dé-
bouchés pour notre production. Nous pou-
vons compter sur nos colonies, mais pas trop
sur les "pays étrangers.
Ce .qu'il nous faut.aussi, ce sont des ma-
tières premières et des denrées alimentaires.
Au lieu d'en acheter une grande partie à
l'étranger, produisons, dans nos Franteb
d'outre-mer, ceux des produits qui peuvent
aisément -- avec un peu de protection
être vendus sur le marché international le
même prix que les produits similaires étran-
gers. Ainsi nous aurons augmenté le pouvoir
d'achat de nos colonies et, par contre-coup,
le bien-être de leurs habitants.
Les relations économiques entre les
pays, nous commençons à le voir, vont de-
venir de plus en plus difficiles. Nos ex-
portations vers l'étranger diminueront.
Pour l'instant nous avons des disponibi-
lités financières assez larges. Dans nos colo-
nies nous possédons de formidables richesses
latentes. Il faut que notre argent fasse sortit
du sol ces ressources. L'accroissement de la
production coloniale sera pour nos colonies
et pour la France génératrice de progrès.
Elle élèvera le niveau de vie des populations
de « La plus Grande France ». Elle nous
permettra d'avoir une balance commerciale
et des comptes favorables et une monnaie
solide.
Dans cette voie, il a déjà été fait quelque
chose, Urâce à 1 emprunt colonial, nos.co-
lonies vont avoir un outillage.
Il convient maintenant d'établir un plan
quinquennal des produits coloniaux dont la
production doit être conseillée et encouragée
autrement que par des paroles.
Favoriser la production coloniale c'est
prendre une police d'assurance contre le
chômage et là crise économique.
.-..;. d;:"", - Léon ÂI'GIaÎ.IHirI"
Dltpu"
Ancien Soun-Uncrttaire d'Etat
des Colonies.
A l'Académie Française
T.
L'épopée coloniale
de nos missionnaires
L. Académie jeudi a agréé l'hommage de
L'muvre civilisatrice et scientifique des mission-
naires catholiques dans les colonies françaises.
par M. Paul Lesourd. avec avant-propos de
Mgr Chaptal et préface de M. Gabriel Hano-
taux, qui a dit que le livre de M. Paul L.e-
sotgd évoque une histoire testée dans l'ombre
parnumilité, une épopée admirable dont i-os
missionnaires sont les ouvriers, ajoutant que
l'Exposition coloniale donne à cette étude une
actualité magnifique.
A r Acaclémie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Récompenses et médailles
Dans sa réunion d'hier, la commission de la
médaille Paul Blanche t a décidé de décerner
deux médailles : l'une à M. Davin, directeur du
service topographique à Tunis, pour ses études
relatives à la topographie antique à Tunis ; l'au-
tre, conjointement à Mme Jeanne et à M. Pros-
per Alquier, pour leurs fouilles et leurs explo-
rations archéologiques dans le département de
Constantine.
M. l'abbé Chabot, que le gouverneur géné-
ral de FAtgéne vient de charger de la publica-
tion d'un Recueil général des inscriptions Hby-
ques, a communiqué et expliqué le texte de
l'une d'elles, récemment découverte à Tebes-
sa par M. Alexis Truillot.
La séance s'est terminée par l'explication de
quelques étymologies anciennes chinoises faite
par M. Pefliot. 11 a démontré notamment que
notre mot talisman a toujours désigné un iman
musulman. Ce terme est une altération turque
du persan dûnichmand (savant), désignation des
prêtres musulmans au moyen âge, bien connue
en particulier par des textes mongols et chinois.
CINiMA COLONIAL
Le visage de l'Afrique
Tout incident troublant la monotonie des
jours est une occasion pour les peuplades
africaines de danses et de réjouissances.
Dans le film remarquable du baron Gour*
JltIUd, Le vrai visage de l'Afrique} t'hell les
buveurs de sangj distribué par E.-L. MAs-
soulard, on assiste à de curieuses cérémo-
nies qui accompagnent les pliasses au lion
et à l 'IphRnt. Les photographies de ce
film sont uniques et représentent mm WJOT-
- mentation de premier ordre.
L'antenne coloniale
-60
L'activité de « Radio-Alger »
Radio-Alger a repris, tous les vendredis,
ses quarts d'heure « A travers les provinces
lrançaises n. Le premier quart d'heure est
réservé, cette semaine, à la région du Lan-
guedoc.
Les leaders du Tour de France, Charles
Pélissier, Di Pacco et l'Autrichien Max Bul-
la venus courir en Afrique, ont, devant le
microphone de RadIO-Alger. remercié les Al-
gériens de l'enthousiaste accueil qu ils lcui
ont réservé.
La direction de Radio-Alger a engagé des
pourparlers avec l'International lsroadcas-
ting Company pour retransmettra le concert
donné à bord de YEmpress of liritain, pa-
quebot do 60.000 tonnes, lorsqu'il passera,
le vendredi 11 décembre, à 400 milles du
port d'Alger.
Un cycle de conférences faites par Mme
Bugeja, femme de lettres, lauréate du Grand
,,Ug,a j a, fe
Concours littéraire du Centenaire de l'Al.
gérie, commencera à Radio-Alger sur l'évo-
lution de la femme musulmane en Algérie.
Les sans-filistes de France et d'Afrique du
Nord demandent si Radio-Alger ne pourrait
pas échanger sa longueur d'onde de 363 m.
avec une autre qui serait moins « interfé-
rée », du moins plus éloignée de celle d'une
station aussi puissante que Muhlacker.
Cela semble d'autant plus facile que Ra-
dio-Alger ne fait pas partie du plan de Pra-
gue, en sa qualité de station extra européen-
ne.
A « Radio-Maroc m
Les nouveaux pylônes de 55 m. de la sta-
tion de Radio-Maroc à Rabat, sont achevés.
On va procéder au montage du nouvel émet-
leur qui sera inauguré fin novembre.
Les nageurs canaques à la fête
de la piscine Ltdrt-Rellia
1 -
La fête de natation du S.C.U.F., organi-
sée demain en soirée, à l'occasion de 1 inau-
guration sportive de la nouvelle piscine mu-
nicipale Ledru-Rollin (pont d Ausicriitz),
portera à son programme une attraction de
tout premier ordre.
• Pour la première fois à Paris les nageurs
de nos possessions d'Océanic feront appré-
cier leurs belles qualités.
-
Le S.C.U.F. s'est aussi assuré le concours
d'une équipe de nageurs canaques. Ces indi-
gènes prendront part à plusieurs épreuves et
rencontreront en water-polo "mu équipe de
nageurs du S.C.U F.
C'est là une occasion exceptionnelle pour
se rendre compte de la valeur sportive des
nageur^ de Tahiti, qui jouissent d'une gran-
de réputation.
Les agents techniques
d'hygiène et de médecine
sociale
-.maqvm
E Journal Officiel du
8 octobre a publié
un décret portant
création d'un per-
s 0 miel d'agents
techniques d'hygiè-
ne et de médecine
sociale dans les Co-
lonies de la Marti-
nique, de la Gua-
loupe et de la Réu-
liioll. Ce personnel, placé sous la haute au-
torité du chef de la Colonie et sous les tlr-
dres techniques du chef du service de santé,
est chargé, aux termes du décret « de veil-
ler à l'exécution des mesures générales de
médecine sociale, d* hygiène j salubrité et -as-
sainissement intéressant la protection de la
santé publique. »
La création de ce nouveau cadre de fonc-
tionnaires peut être d'une importance consi-
dérable pour l'avenir des œuvres d'assis-
tance et d'hygiène sociale dont j'ai si souvent
souligné l'intérêt dans les Annales Colonia-
les, en ce qui concerne particulièrement la
Guadeloupe. J'ai ell, notamment, l'occasion
d'y signaler, d'après un rapport établi peu
après le cyclone, par le chef du Service de
Santé de la Colonie, combien l organisation
des soins médicaux et d'cusistatlce était pré-
caire, du fait de l'insuffisance des forma-
tions sanitaires et du nombre des médecins,
et de limpossibilité d'y suppléer avec des
infirmiers en nombre @ trop réduit et dont la
plupart n'avaient qu'une formation profes-
sionnelle rudimentaire.
Aujourd'hui, les hôpitaux, ambulances,
dispensaires sont en cours de construction,
suivant le ptogranime établi après le cyclo-
ne. le me suis efforcé d'en faciliter l'édi-
fication par l'octroi de subventions du Pari
Mutuel qui m'ont toujours accordées dans
la plus large mesure, La création du cadre
des agents techniques d'hygiène et de mé-
decine sociale va fournir au Service de San-
té des collaborateurs tout désignés, non seu-
lement pour surveiller Véquipement en maté-
riel des formations sanitaires et d'assistance
socialej mais encore, si on sait bien les choi-
sir, pour contribuer à la fonnatton profes-
sionnelle du personnel infirmier et à l'orga-
nisation des œuvres d'hygiène et de puéri-
culture.
Il faut donc souhaiter que la formation
de ces cadres tpiciauxf confiée aux Gou-
verneurs, soit Vobjet de tous leurs soins et
que les conditions imposées aux candidats,
dans les concours prévus, assurcnt, dès le
début, un recrutement de choix.
le décret prévoit, d'ailleurs, très judicieu-
sement, que les agents techniques d hygiène,
au cours de leurs congés en France, pour-
ront être autorisés à suivre des cours dans
les instituts d'hygiène et de médecine colo-
niales, et à accomplir des stages d'enseigne-
ment pratique dans les services d'hygiène,
d'assistance médicale et sociale, dans les
établissement scientifiques et dons les for-
mations sanitaires de la Métropole.
Ainsi se trouve comblée une première et
grave lacune de Vorganisation de l'hygiène
et de l'assistance sociales en Guadeloupe, à
l'heure même où l'on s' y préoccupe de l'as-
sainissement indispensable et du développe-
ment de la puériculture qui doit, enfin, faire
disparaître, dans l'avenir, l'épouvantable
mortalité constatée, ces dernières années,
parmi les ellfants en bas âge.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de ta < nmmisslon des
Allaites Etrangères.
A propos d'une menace 1
de fièvre jaune au Sénégal
de fièvre jaune au Sénëgat
Que ces mots n'épouvantent pas cette foit,
nos lecteurs.
Les journaux officiels arrivés dernièrement de
l'Afrique Occidentale mentionnent en même
temps qu'un certain nombre de localités ont
été placées sous le régime de la surveillance
sanitaire et que pour d'autres localités cette sur-
veillance a été levée.
Quoi qu'il en soit et étant donné que la fièvre
jaune constitue l'une des plus redoutables endé-
mies épidémies de notre grande colonie,
dès la première alerte les autorités locales ont
pris toutes les mesures et précautions nécessaires
en pareil cas.
Les brigades sanitaires ont redoublé de zèle
pour que la propreté la plus absolue soit assu..
rée partout. Les commerçants ont été invités à
fermer leurs boutiques à partir de' 18 heures.
f Que cela ait créé quelques mécontentements,
c est fort possible,.
Mais quel mécontentement bien plus grand
se serait manifesté, si une épidémie ayant sévi,
l'Administration s'était abstenue d'agir préven-
tivement ?
Le départ des grands chefs
de l'A. 0, F.
Les grands chefs oui furent chargés de la
surveillance de toute la section A. O. F., à
l Exposition coloniale sont partis, hier soir,
gar la gare de Paris-Orsay, à destination de
Bordeaux où ils embarquèrent demain sur le pa-
que. Fvmzndt.
L'Institut Pasteur en A.O.F.
, »+«
L'Exposition Coloniale a suscité une série
de très intéressants congrès, et de tous les
vœux exprimés au cours des séances tenues à
la Cité des Informations, on peut espérer obte-
nir des bienfaisantes réa l isations.
Dans tous les cas, nous voilà renseignés
sut quelques-unes des initiatives du plus haut
intérêt social, que la France a fait naître dans
ses colonies. J'ai sous les yeux, une très petite
brochure, qui expose une grande œuvre !
L'institut Pasteur en A.O.F.
C'est en « 1896 » qu'E. Marchoux, alors
jeune médecin et Pastorien de la grande épo-
que vint créer le premier laboratoire de mi-
crobiologie à Saint-Louis du Sénégal.
Pendant une séjour de trois années de 1896
à vl 899, le docteur Marchoux se consacra tout
particulièrement à l'étude de l'hématozoaire du
paludisme.
C'est son mémoire sur le paludisme au Sé-
négal, qui servit de guide aux jeunes méde-
cins qui devaient ensuite, dans les trente pre-
mières années du XXe siècle s'attacher au sa-
lut des races indigènes décimées par de terri-
bles endémies.
Epoque d'héroïques tâtonnements et d'ad-
mirables découvertes, dont l'humanité igno-
rante de ses bienfaiteurs ne soupçonne pas la
grandeur l
De 1905 à 1910 la direction de ce labo-
ratoire fut confiée au docteur Thiroux qui créa
à Sor au voisinage de Saint-Louis, le premier
village pour les sommeilletix. Lui, s'était
adonné surtout à l'étude des trypanosomiases
et. notamment à celle de la maladie du som-
meil dont la découverte du parasite dans le
sang par Forbe et Dutton (1902) et dans le
liquide céphalo-rachidien par Castellini et'
Br'impt (1903) était toute récente.
Ainsi, l'Institut Pasteur de Saint-Louis,
sous différentes directions, continuait à rendre
lés plus précieux services.
En 1912, fut opéré le transfert du Labora-
toire de Bactériologie de Saint-Louis à Dakar.
sur l'emplacement qu'il occupe encore actuel-
tetnent. -
- - - -
Le docteur Lafont oui en était alors le cii-
recteur s'occupa de la bactériologie de la
peste qui se manifestait pour la première fois
au Sénégal. 11 organisa, la fabrication du vac-
cin antipesteux, un service antirabique et un
service de consultations pour les sommeitteux,
Depuis, l'admirable croisade se poursuit à
Dakar. aujourd'hui sous le commandement du
docteur C. Mathis.
Le crédit de 2.500.000 prélevé sur rEm-
prunt colonial qui a été octroyé à l'Institut
Pasteur de Dakar, permettra de poursuivre
us d'ampleur les recherches sur les
enaemOT épidémies oui - détruisent la race
noire et entravent 1 essor économique :dd
l'A.O.F.
nSPARTS
«♦ 1
M. Lucien Saint rejoint son poste
M. Lucien Saint, Résident général de
France au .Maroc, partira dimanche soir, à
19 h. 23, par la gare d'Orsay, pour rejoindre
son poste, via Madri,1
M. Garde.
M. Canif, gouverneur général de l'Algé-
rie quittera .tds pour Marseille et Alger,
vendredi 30 octobre courant, à 19 h. 30, pai
la gare de Lyon
-- - --
M. Brévié.
C'est le 31 octobre, dans l'après-midi, que
M. Jules Hrévié, Gouverneur général de
l'Afrique Occidentale française, s'embarquera
à Bordeaux, sur le Foucauld pour rejoindre
Dakar. Il est accompagné de Mme Brévié et
de MM. Rinckenbach, directeur du cabinet;
Gallard, directeur-adjoint des Finances;
Mondon, directeur des Affaires Economiques
et du colonel Vallée, chef du cabinet mili-
taire.
Le Gouverneur Général préparera, des son
arrivée, la session du Conseil de Gouverne-
ment qui se réunira dans les premiers jours
de décembre. Au cours de « la mission qu'il
vient d'accomplir en France, M. Jules Bré-
"ié a étudié de concert avec les ministres
les importantes questions économiques qui
se posent en A.O. F. : grands travaux de
ports et de chemins de fer et organisation
de la production. Bien que les données de
ces différents problèmes soient compliquées
par la crise mondiale qui en aggrave les
difficultés au moment même où elle rend
plus que jamais nécessaire la liaison Métro-
pole-A.O.F., on peut affirmer que la grande
oeuvre entreprise là-bas sera défendue et
poursuivie. Le crédit agricole, base de lf.
production est réorganisé.
M. Launay, inspecteur général des Tra-
vaux publics, qui a mis au point le pro-
gramme des grands travaux, s'eivbarauera le
4 novembre sur le Djeitnè, à Marseille.
<««•* :
Dépêches de l'Indochine
< <
Deuils dhns la famille du roi
de Luang-Prabang (Laos)
Le 28 oflobre, une pirogue tOl/alc, re-
venant, sur le Mékong, de Ban-Phakhom
(Luang-Prahang), avec des membres de ta
famille royale et deux servantes, a heuvié
un rocher et a coulé. Onze personnes de la
famille roifale et deux servantes ont été
nouées. Aucun corps n'a été retrouvé,
En apprenant t'accident, M. Paul licy-
naud a adressé au roi du LUClng-Prabang
un télégramme de condoléances.
Les danseuses cambodgiennes
dans Paris
Les danseuses cambodgiennes ont assisté,
hier soir, ainsi que toute la troupe du théâtre
annamite, au spectacle du Cirque d Hiver où
M. Gaston Devrez les avait invitées.
Le Sénégal en 1931
La culture du manioc
La culture du manioc est assez épuisante
pour la terre sur laquelle on la pratique. Il
faut reconstituer celle-ci au moyen d'engrais
appropriés. A la Réunion où cette culture est
très développée, on arrive à de bons résultats
avec 400 kilos de sulfate de chaux (soluble
15 %) 300 kilos de sulfate de soude, et 100
kilos de chlorure de potassium par hectare.
La plante se multiplie par boutures. On ob-
tient celles-ci en prélevant sur les branches
bien aoutées de petits tronçons de 10 à 15 cen-
timètres de longueur, qui s'enracinent et pren-
nent facilement, et très rapidement.
Le terrain consacré à une plantation de ma-
nioc demande à être très bien préparé. Tout
d'abord un labour profond d'au moins 0,40
centimètres s'impose. Il faut ensuite herser le
champ et tracer des sillons de 15 à 20 centi-
mètres de profondeur, distants de 0, 75 à
1 m. 50 selon la nature du sol. Plus celui-ci
est fertile plus les sillons doivent être écartés
les uns des autres. Dans ces sillons, on plante
à des intervalles qui varient de 75 centimètres
pour les terres pauvres à 1 m. 50 pour cellec
très riches, les boutures dont le tiers en hau-
teur doit dépasser le sol. Puis on recouvre de
terre.
La plantation demande à être désherbée
avec soin une ou deux fois. Quand les plants
sont âgés de trois mois environ, on supprime
sur chaque pied les moins belles tiges, et vers
le cinquième mois, on bute les pieds forte-
ment. Toutes ces indications expliquent le pro-
cessus des opérations successives à effectuer.
Naturellement, selon le climat, la nature du
sol, et les conditions de développement des
plants, les dates de ces divers travaux peuvent
varier;
Les plantations se font aux époques où la
plante n' aura pas à souffrir de la sécheresse
trop prolongée, qui arrêterait ta végétation, ou
de l'excès d'humidité qui empêcherait la for-
mat ion des tubercules ou les ferait pourrir. Au
Sénégal, on s'accorde à dire qu'il faut planter
au commencement de la saison des pluies. Re-
marquons en passant un point qui est de gros-
se influence sur le développement a une
exploitation, et sur le choix qu'il faut faire
d'un terrain pour y créer une plantation de
manioc. Si on peut irfiguer, on peut planter
tout l'année. On voit l'importance de cette re-
marque.
L époque de la récolte varie selon les va-
riétés cultivées. Au Sénégal, on estime qu'il
faut deux ans, à trente mois, c'est-à-dire au
moins deux et si possible trois hivernages pour
obtenir un bon rendement ; mais il est des va-
riétés qui donnent au bout de quinze mois une
récolte intéressante. Comme les tubercules se
conservent mal, on ne les arrache qu'au fur et
à mesure des besoins de la consommation et
cela, soit qu'ils soient employés comme légu-
mes frais, soit qu'ils subissent une préparation
industrielle et soient ensuite conservés.
Quant au rendement il atteint au bout de
deux ou trois ans dans certains pays jusqu'à
42.000 kilos pour un hectare planté de 6 à
7.000 sujets, chacun de ceux-ci donnant 5 à
7 kilogrammes de tubercules par pied. Dans
d'autres contrées, comme à Madagascar par
exemple, le rendement tombe à 15.000 kilos.
Au Sénégal on estime le rendement moyen de
20.000 kilos à 24.000 pour des plantations
dont la récolte se fait entre 24 et 30 mois
d'existence, comme nous l'avons déjà dit, et
pour celles faites à 15 mois de plantation de
10 à 12.000 kilos.
Telles sont les principales caractéristiques de
la culture du manioc.
Louis Le Barbier.
.1'"
Dans la Marine
Le contre-torpilleur « Cassard »
Le Cassard, contre-torpilleur qui doit être
lancé à Nantes et à Saint-Nazaire les 8 el 9
novembre, porte le nom d'un grand corsaire
qui vécut au temps de Duguay-Trouin. Cassard
eut un rôle particulièrement actif pendant la
guerre de succession d'Espagne où il ravagea
les îles du Cap-Vert et les Antilles anglaises,
infligeant de fortes rançons.
C'est déjà en mémoire de ce fameux corsaire
que le nom de Cassard avait été donné en
1875 à un croiseur de 4.000 tonnes, filant 17
nœuds, et qui acheva sa carrière pendant la
guerre, dans la division stationnée sur les côtes
du Maroc.
Le croiseur « Jean-de-Vienne »
Le ministre de la Marine a décidé de don-
ner le nom dé Jean-de- Vienne à l'un des croi-
seurs du programme de 1931. Ce nom est ce-
lui d'un amiral qui mérite d'être rangé parmi
les plus pures gloires de la France lors de la
guerre de Cent ans.
Jean de Vienne se signala encore au siège
d Africa (Mahédia) en 1 unisic, puis en di.
verses autres occasions, et alla se faire tuer
héroïquement, en 1396, en combattant contre
les Turcs.
Un vieux missionnaire
meut aux Mes Tonga
,Le H. P. Jouny, de la Société c!r Maiie
Ment de mourir à l'ftgr: de 85 ans. Il avait
passé 9 ans dans l'île Wallis entièrement ca-
tholique ; puis plus de 40 am à évangéli-
ser les deux petites îles solitaires de Nina-
Foon et de Nina-Topu'.apu, l'une et l'autre
protestantes. Aujourd'hui, il y a 300 catho-
liques sur 1.300 habitants à Nina-Foon, et
200 sur 700 à Nina-Toputapu. Le P. Jouny
était originaire du diocèse de Saint-Brieuc.
Agence FUs.
Notre action au Maroc
La pénétration pacifique se poursuit
Voici d'autres précisions complétant les
renseignements donnés jeudi sur notre si-
tuation au Maroc :
La soudure de nos théâtres d'opérations
de l'ouest et de l'est du Grand-Atlas serait
très prochaine.
Notre zone d'influence de Marrakech tra-
verse, très largement, la montagne jusqu'à
Bou-Malem et Imiter d'où nous ne sommes,
à vol d'oiseau, pas à plus de 100 km. du
poste de Tarda, importante' sentinelle en
flanc-garde de notre route du Ziz ; le pays
qui sépare ces points extrêmes de notre pé-
nétration par l'ouest et par l'est, c'est le
Ferkla, riche vallée qui se soude elle-même
aux osis du Tafilalet, soudure qui va s'éta-
blir très prochainement sans coup férir.
Des reconnaissances du pays par avion ont
lieu actuellement et nos éléments légers
d'automobiles blindées ont même parcouru
en toute sécurité la coulée* du Ferkla. Des
bases importantes viennent d'être créées à
Tarda M'Zizal et Erfoud, tandis que, de
l'autre côté, des concentrations similaires se
nréparcnt au Tadla et dans la région de
Marrakech.
Le début du mois prochain amènera la
reddition des derniers dissidents du Grand-
Atlas et des avancées du Djebel-Sarro. Les
irréductibles montagnards n'auront plus que
la ressource de se réfugier dans les hautes
vallées pour y former quelques taches de
résistance qui s'éteindront petit à petit.
Quant aux nomades de la nlaine, ils seront
reléeués vers les sables sahariens dont nos
nostes du sud contrôlent déjà les points
d'eau.
Cette phase de l'épopée marocaine se ter-
minera nar la reddition d'importants terri-
toires rt de nouvelles tribus qui passeront
sous l'égide du Sultan et de la France.
..0-
Le musée des Beaux Arts
à Alger
Par un décret du président de la République
ou 27 octobre, la personnalité civile a été ac-
cordée au Musée National des Beaux-Arts
d'Alger.
Pour l'éducation physique
en Algérie
M. Cuulon, inspecteur général d'éduca-
tion physique, avait etc chargé par M. Mo-
rinaud, sous-secrétaire d'Etat, de faire une
inspection d'éducation physique dès la ren-
trée des classes et la réouverture de la sai-
son sportive dans les deux départements
d'Alger et de Constantinc.
M. Coulon vient de s'acquitter du cette
mission à Alger, Blida, Tisi-Ouzou, Cons-
tantine, Sétit, Bône et Philippeville. Il vient
d'adresser son rapport au sous-secrétaire
d'Etat 11 en résulte que, d'une manière gé-
nérale, la situation au point do vue de
l'éducation physique et des sports est très
satisfaisante en Algérie.
Il est à noter que le Conseil général de
Constantine donne 20 pour toutes les
constructions de terrains de jeux. Cet exem-
ple est à suivre par tous les Conseils géné-
raux de France. Le budget de l'Algérie,
d'autre part, subventionne largement les ter.
rains de jeux.
Une visite de M. le député
Roux-Freissineng à Taouz
Kf.
On se souvient qu'à la fin de février der-
nier une colonne commandée par le Géné-
ral Giraud, occupa Taouz, sur l'oued Ziz,
aux confins algéro-marocains et à 60 kilo-
mètres au sud du Tafilalet.
Taouz constitue ua point d'eau important
et un centre de ravitaillement pour les no-
mades et les dissidents qui y trouvent un en-
trepôt bien placé.
C'est clans la région avoisinante qu'opère
le fameux bandit Bel iKacem N'gadi qui
terrorise les populations des Ksours de la
grande palmeraie.
Voulant se rendre compte par lui-même
de l'importance de la nouvelle position, M.
le député Roux-Freissineng s'y rendit en
avion ; voyage d'une heure dont il rapporta
de très utiles renseignements.
A son retour il :fit les déclarations suivan-
tes :
Quoi qu'il en soit nous voilà à Taous de.
puis huit mois, l'occupation de Taons a été
d'un grand intérêt pour lam pacification des
confins algàro-viarocains. File s'est faite
sans tirer un coup de fusil. Il est vrai que
le général Giraud disposait pour soit
avance} de forces imposantes. Le succès (te
Vopération a même été si facile que je ne
puis m'empêcher d'émettre le regret qu'à cet
instants on n'ait pas poussé Vinitiative jus-
qu'à remonter de Taous vers le :Vord.Ou.est
de façon à déborder le Tafilalet et à l'en-
cercler définitivement. “Vous n'eussions pas
rencontré la moindre résistance et la ques-
tion du Tafilalet serait enfin résolue3 tota-
lement résolue.
« D'ailleurs, les ksoiti-ioits., à cc moment,
étaient convaincus que nous allions venir
enfin les délivrer de Bel Kacem N'gadi et
celui-ci, on l'a su depuis, avait déjà « fait
ses malles »., si j'ose dire) pour déguerpir
sans résister) en compagnie des chenapans
qui constituent ses bandes. On s'est arrêté à
Taouz.
Il faut damner III noblesse, i abnéga-
tion, l'énergie des braves g<>ts qui acceptent
de vivre en des points aussi éloignés de tout
centre er.'ilisé, car Pexistence n'est pas gü¡"
ià-bas.' l'en sons à eux souvent et payons-leur
le tribut de reconnaissance qui leur revient.
.vOltS ne devons rien négliger, rien ména-
ger pour améliorer les conditions matériel-
les de leur séjour.
« C'est ainsi) par exemPle} que je voudrais
voir résolue pour eux, sans plus tarder} la
question du ravitaillement en eau potable.
« Pour se la procurerais sont obligés de su-
bir des fatigues qu'il faiit, sans plus tarder,
leur épargner. On a essayé de iorer un puits
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