Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 octobre 1931 27 octobre 1931
Description : 1931/10/27 (A32,N146). 1931/10/27 (A32,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380416c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNtm. o Ut>. LE NUMERO : 30 CENTIMES MARDI SOIn, 27 OCTOBRE 1981.
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le paludisme en Tunisie
Le paludisme a toujours fait des victimes en
Tunisie. On comptait que l'extension des tra-
vaux de culture en détruirait les germes. Non
leulement, il n'en est rien ; mais ses ravages
ont affirmé, durant ces dernières années une
telle recrudescence que le corps médical a vi-
vement donné l'alarme et que l'administration
du Protectorat, sous la pression des assemblées
officielles, a dû se préoccuper d'instituer une
lutte méthodique et active contre les fièvres
paludéennes.
Il n'est plus question aujourd'hui d'attri-
buer la malaria à des miasmes surgissant du
sol et notamment des terres longtemps laissées
en friche et travaillées, retournées pour la m i-
se en culture ou pour l'édification < de maisons.
On sait maintenant que le germe du paludis-
me est inoculé par un moustique désigné sous
le nom d'anophèle et qui se reproduit dans les
eaux dormantes. 0'0
Que cet infiniment petit ne vous apparaisse
point comme un ennemi méprisable ; il a. de
terribles états de services : par deux fois, il a
obligé à la retraite les armées carthaginoises
qui faisaient le siège de Syracuse ; il a presque
complètement détruit, en Hongrie, l'armée des
Croisés qui voulait arriver à Constantinople en
traversant l'Europe ; il a forcé le Prince Eu-
gène à renoncer au siège de Belgrade qu'il
voulait enlever aux Turcs.
Naguère, le paludisme infestait certaines ré-
gions de France. Il en a à peu près disparu.
On a beaucoup disserté sur les motifs de cette
régression, sans arriver à des conclusions bien
probantes.
En Algérie, il a sérieusement éprouvé les
premiers colons. La plaine de Boufarik qui est
aujourd'hui si fertile et si riche a vu succom-
ber à la malaria plusieurs générations.
En T unisie, avant le Protectorat, les Ara-
bes avaient presque abandonné certains terri-
toires où la maladie palustre les décimait.
Les premiers colons français installés dans
la Régence ont aussi payé leur tribut au fléau.
La fièvre palustre ne se présente pas tou-
jours sous le même aspect. Parfois, elle sem-
ble avoir un caractère bénin, n'occasionnant
que de légers accès de fièvre accompagnée de
froid, accès d'ailleurs intermittents et dont on
se préoccupe peu. Mais, le malad e finit par
être atteint d'anémie et incapable d un travail
suivi. Une sénilité précoce et presque incura-
ble se déclare dans beaucoup de ces cas.
Parfois aussi, elle précipite son action no-
cive et amène une mort rapide si une médica-
tion efficace n'intervient pas assez tôt.
Or répétons-le, loin d'être en décroissance
en Tunisie, le paludisme s'y étend de toute
évidence. Il a gagné des contrées qui en pa-
raissaient indemnes, et - s 'est affirmé plus in-
tense que jamais dans celles où il sévissait déjà.
Cette extension s'explique d'ailleurs par
l'installation de colons et d'ouvriers agricoles
dans des régions que les indigènes fuyaient na-
guère en raison de leur Insalubnté, par 1 ex-
ploitation des forêts et des mines.
Il est donc indispensable d'organiser la lut-
te contre le paludisme, et cette lutte se résu-
- en un principe unique : suppression ou
transformation de toutes les eaux dormantes
dont l'anophèle a besoin pour l'éclosion de ses
œufs.
La uinine rend, certes, de grands services
contre le paludisme. Il convient toutefois de
ne pas oublier qu'elle ne préserve que les per-
sonnes encore indemnes, et que quiniser les im-
paludés, n'a guère que l'avantage de les ren-
dre beaucoup moins dangereux pour leur en-
tourage. Mais, les gennes continuent à subsis-
ter dans les organes internes des intoxiqués où
ils opèrent des ravages qui se manifestent sou-
dain par de graves maladies
La quinine est donc loin de constituer la pa-
nacée universelle contre le paludisme. De plus,
pour en distribuer des doses protectrices à tou-
tes les populations menacées, il faudrait dépen-
ser des sommes extrêmement élevées.
Ce qu'il faut, c'est supprimer les causes ori-
5inaires du mal en se souvenant de la formule
des frères Sergent, de l'Institut Pasteur d'Al-
ger :
« Eau qui dort Eau de mort »
Le corps médical de Tunisie, en signalant
Je nombre croissant des décès dus aux fièvres
pa lustres, a réclamé les mesures d' assainisse-
ment qui peuvent seules améliorer la situation
Lors de la dernière session du Grand Conseil.
M. Prat, membre de cette assemblée, rappor-
teur du budget de la direction générale de
rtntérieur, s'exprimait en ces termes : -
« Indépendamment de la lutte contre les
maladies épidémiques que ce service (celui de
l'Hygiène publique) soutient avec le concours
kles médecins de colonisation, il devient indis-
pensable de lui donner les moyens d'intensifier
la lutte contre le paludisme qui, comme vous le
jfcavez, a sévi très violemment cet été et a pro-
voqué une mortalité inquiétante. »
Les crédits proposés furent adoptés A l'una-
nimité et l'administration eut ainsi les moyr
sinon de commencer, du moins d'amplifier les
mesures par lesquelles elle s'efforce de corn-
battre la malaria, mesures qui consistent surtout
en travaux d'assainissement.
Le même rapporteur disait, à ce propos :
« M. le Directeur général de l'Intérieur nous
ji fait part de son intention, bien arrêtée, de ne
plus faire de travaux fragmentaires, mais de
n'acrer toutes les sommes nécessaires à l'as-
sainissement complet et définitif de deux ou
trois points judicieusement choisis. »
D'autre part, M. le docteur Georges Vil.
lain, médecin-inspecteur d'hygiène, dans une
conférence sur « la lutte contre le paludisme »,
faite devant la Société des Agriculteurs de Tu-
nisie, définissait ainsi l'assainissement réclamé
par toutes les compétences :
« L'ensemble des moyens qui visent à cor-
riger l'insalubrité d'un pays résultant de son
régime des eaux, en cherch ant, grftce à des Ira-
vaux appropriés, à rendre ces eaux inhOipitaliè-
res aux larves d'anophèles. »
Quant aux modalités de cet assainiuement,
elles sont diverses. Les unes relèvent par. leur
importance des pouvoirs publics. Elles consis-
tent à drainer ou à combler les terres maréca-
geuses pour supprimer les nids où se reprodui-
sent les insectes contaminateurs. Ces travaux
demandent de l' argent, du temps, des hommes
mais outre le bénéfice sanitaire, ils assurent le
gain définitif des terres récupérées pour la cul-
ture.
D'autres travaux de moins grande envergure
dépendent surtout des particuliers. Ceux-ci de-
vraient les effectuer avec empressement dans
leur propre intérêt ; mais il conviendrait de les
imposer à ceux qui n'en comprendraient point
la nécessité.
> Ce sont : le comblement des marigots de peu
d'étendue, l'alternance des eaux d'irrigation,
le desherbement des oueds, la plantation de
certaines essences dont la plus reconunandable,
de ce point de vue, est l'eucalyptus. Sait-on
que cet arbre soutire du sol, par hectare et par
jour, 35 mètres cubes d'eau?
Pour compléter la destruction des larves
d'anophèles, il faut employer certains produits
toxiques dans les eaux que l' on ne peut pas
supprimer. Par exemple, recouvrir la surface
de ces eaux d'une mince couche de pétrole
brut, de mazout, d'huile de parrafine. On peut
encore pulvériser de pétrole les gîtes aquati-
ques ou y jeter de la terre imbibée de ma-
zout ou bien encore de « vert de Paris » mé-
langé à de la poussière de route.
Enfin, on peut conseiller de peupler les piè-
ces d eau que I on voudrait conserver de cer-
tains poissons qui s'avèrent grands consomma-
teurs de larves d'anophèles. Le poisson rouge
ordinaire est du nombre : mais le << ?•"->' u-
sia », petit poisson originaire des Etats-Unis,
est encore un agent plus actit. Il a ait ses
preuves en Espagne, en Dalmatie, en Corse.
Le service d'hygiène de Tunisie a, depuis un
an, aménagé à La Manouba, un bassin pour
l'élevage de ce poisson qui parait s'acclimater
à morveille.
Tous les colons, tous les propriétaires de vil-
las qui ont des bassins de jardins, devraient y
introduire quelques-uns de ces gentils pension-
naires. - ---------------
Les moyens de combat sont multiples, car
il en est encore d'autres que ceux que nous
avons énumérés.
L'important, c'est que, aussi bien du côté de
l'administration que de la part des particuliers,
l'effort soit méthodique et constant. A ce prix,
on peut espérer diminuer considérablement, si-
non supprimer la contribution tristement élevée
que la Tunisie paie au paludisme meurtrier.
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
Le jeune tunisien Perez
champion de boxe
•+«
Au Palais des Sports, le Français tunisien
Young Perez, en moins de deux rounds, a
détrôné, hier soir, l'Américain Frankie Gena-
ro et remporté d'une manière décisive, le
championnat du monde de boxe des poids
mouches, parmi les plus vives acclamations.
Young Perez a été promené en triomphe sur
le ring, puis dans la salle aux acclamations
répétées de l'assistance délirante.
Les auditeurs de l'Ecole Supérieure des
P. T. T. et des principaux relais d'Etat ainsi
que de la station coloniale ont pu entendre le
radioreportage diffusé de ce match de boxe.
M. Carde chez M. Flandin
Le budget de l'Algérie
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, a été reçu par M. Flandin, ministre des Fi-
nances, avec lequel il a examiné les différentes
questions budgétaires intéressant la colonie.
Notre action au Maroc
Aux confins algéro-marocains
Sorti de la Hammada, un djich Aït-Atta
parvenait, le 15 octobre, à razzier les campe-
ments de tribus soumises au Sud des confins
algéro-marocains. Aussitôt pris en chasse par
la compagnie saharienne de la Saoura, il fut
rejoint et accroché le 21 courant, à soo kilo-
mètres à vol d oiseau au sud de Taouz.
Après un engagement sévère, la nuit per-
mit aux dissidents de refluer en désordre vers
le territoire insoumis, où nos méharistes les
poursuivent.
De notre côté il y a eu un officier légère-
ment blessé, deux soldats indigènes tués et
six blessés.
I.
Le général Niessel
dans le cadre de réserve
181
Atteint par la limitè d'Age, le général Nies-
sel, membre du Conseil supérieur de la
Guerre, quitte le poste qu'il occupait depuis
plus de quatre ans.
Il a pris part au Maroc, à de nombreux
combats en qualité de colonel, pendant la
guerre, il commandait le 4* zouaves et fut
grièvement blessé.
11 fut promu en 1970 grand officier de la
Légion d'honneur et nommé au commande-
ment du 19e corps à Alger. 11 reçut, en 1920,
la direction de l'inspection générale de la
préparation militaire supérieure.
Une question brûlante
» 68
73 -LaY
ANS un récent arti-
cle, j'ai ici-même
parlé d'une fa-
çon un peu plai-
sante du problè-
me qui se pose à
propos des an-
ciennes colonies
alleman d e s e t
d'un article du
duc de AI ecklemburg
Mais la question mérite qu'on y revienne
en raison même des difficultés qu'elle fait
naître. La politique de Vautruche est le
plus déplorable des politiques: il vaut mieux
étudier à temps les questions, les voir sous
toutes leurs faces et se rendre compte des
difficultés pour les aplanir. D'autant plus
que le problème colonial allemand n'est pas
de ceux que le temps à lui seul puisse résou-
dre.
Il est donc très intéressant de connaître
l'opinion d'un homme comme M. le duc de
M ecklemburg, « spécialiste D en la matière,
puisqu'il a rempli les fonctions de gouvcr-
neur et d'administrateur du Togo et de
l'Afrique Orientale allemande.
Le duc de M ecklemburg, dans un article
donné « à l'Européen n, pose d'abord net-
tement le principe : un pays qui, comme
l'Allemagne, compte, confinés dans les limi-
tes de son territoire, 20 millions d'hommes
de plus que son sol ne peut en nourrir, ne
peut pas se passer de colonie, mente lorsque
ses nationaux peuvent aller établir des comp-
toirs dans les colonies des autres nations
européennes, surtout à une époque où les
Etats-Unis, le Canada et l'tlustralie ont
fermé leur porte aux émigrants arangtrJ.
1 Immédiatement, le duc de M ecklemburg
entre dans le vif du sujet : VAngleterre
sait administrer et gouverner ses colonies ;
mais en ce qui COlleeTlIe: les relations avec
les indigènes et Vexploitation agricole, il
n'en est pas de même : l'Allemagne a certai-
nement un plus grand nombre de fermiers
expérimentés que l'A ngleterre.
La première mesure équitable serait donc
qu'on donne à l'Allemagne un mandat dans
l'Est Africain.
Solution élégante pour tous : pour l'Alle-
magne, pour les indigènes, pour l'Angle
terre et pour l'Europe entière, qui a inté-
rêt à voir sortir VAllemagne de la crise dont
le monde entier souffre.
Je ne fais, dans un esprit de documen-
tation et de clarté, qu'exposer la thèse de.
celui qui sera peut-être bientôt président dm
Reich.
Je pense cependant qu'il est de notre de-
voir, à nous, Français, de l'examiner ,it;j.i
avec toute l'attention qu'elle mérite, avec le
désir de nous faire une opinion.
Michel Geistdoerfer,
lirftuie Ut:» (
Secrétaire de lu 1 innmmsion
de III Manne Marchande
Motions à l'adresse de M. Laval
Télégramme du Conseil général d'Alger
Au cours de la séance d'ouverture de la
session d'octobre, après la réélection à la pré-
sidence de M. Duroux, sénateur, le conseil gé-
néral d'Alger a \oté à l'unanimité l'adresse sui-
vante à M. Pierre Laval, transmise aussitôt au
Président du Conseil, à bord de l' Ile-de-
France :
« Le conseil général d Alger, préoccupé par
la crise économique grave que traverse le
monde et qui met en jeu la solidarité interna-
tionale, adresse à l'unanimité à M. Pierre La-
val, président du Conseil, ses vœux de suc-
cès pour la mission qu'il va accomplir en
Amérique. »
Télégramme du Gouverneur
de Saint-Pierre et Miquelon
M. Pierre Laval a reçu le radiotélégramme
suivant du Gouverneur de Saint-Pierre et Mi-
quelon :
« Au moment où vous passez dans nos para-
ges je me fais un devoir de vous adresser les
hommages respectueux de la population si pa-
triote de l'archipel de Saint-Pierre et Mique-
lon et des vœux ardents pour le succès de la
haute mission que vous allez accomplir pour
accroître encore le prestige et la grandeur de
ia mère-patrie, vers laquelle nos pensées sont
toujours tendues, dans un sentiment de pro-
fond attachement. »
M. Laval a répondu :
« Votre télégramme m'apportant les hom-
mages et les voeux de l'archipel français de
Saint-Pierre et Miquelon m'a profondément
touché. Je trouve dans votre pensée patriotique
un précieux réconfort pour accomplir ma mis-
sion. »
Au comité de défense
contre la tuberculose
*4*
La Tunisie reçoit la coupe
de l'Afrique du Nord
Dans l'après-midi de dimanche au cours
d'une séance solennelle à laquelle assistait
M. Bonzon, délégué à la résidence et le di-
recteur du protocole, représentant le Bey, le
médecin général Arnaud, directeur général,
et M. Viborel, directeur de la propagande
du Comité national de défense contre la Tu-
berculose, ont remis à la Tunisie la coupe
d'honneur de l'Afrique du Nord, qui lui a
été décernée à .la suite de la première cam-
pagne du timbre antituberculeux organisée
en 1930 par le jeune office d'hygiène sociale
et de médecine préventive qui fonctionne à
la direction générale de l'Intérieur.
Le docteur Jamot et la maladie
dn sommeil au Cameroun
La conférence donnée samedi dernier par lt
Dr Jamot, dans la grande salle des Fêtes
de la Cité des Informations, débuta par des
considérations sur les caractères de la mala-
die du sommeil, et sa propagation surtout
avec la venue des européens, qui, en déve-
loppant notamment le partage, ont élargi la
contagion.
i.cs lecteurs des Annales Colomilles, sont,
d'alllcurs, déjà au courant de ces question*.
Voici maintenant des détails statistiques
dont l'intérêt n'échappera pas. Dans une tri-
bu le Dr Jamot a relevé 58 de malades.
Dans l'Uganda la maladie a fait de 1900 à
1910, 200.000 victimes sur une population de
300.000 habitants.
En ce qui concerne la thérapeutique di-
vers produits ont été cssayé. qui tous ont
donné des ésultats. Peut les malades du
premier degré ; ce sont : l'aroxyl, l'éméti-
que, le 60G, le Bayer 205 très actif, mais
provoquant des accidents. Pour les malades
du 2° degré l'emploi de la Triparsamide est
surtout opérant et assure la guérison d'envt-
ron des 2 3 des malades. On doit la connais-
sance de ces résultats à la suite des tra-
vaux d'une mission que Rockfeller organisa
et rétribua.
Voici actuellernent des précisions indiscu-
tables. En différents points du Cameroun la
mortalité est passé de 50 à 70 pour cent
à 2 et 18 pour cent ; à Kyos de 52 à 3 1/2
pour cent, et même à d'autres endroits
lados qui était de 42 n'est plus que 1/2 %,
ou encore de 35 ::. à 16 1.2 La consé-
quence de cet état de choses est que sur l'en-
semble du territoire la vie et l'espoir renais-
sent, la natalité est en excédent sur la mor-
talité, et qu'on rentre en définitive dans la
période de la victoire décisive.
Quels moyens supplémentaires peut-on en-
visager ? Le docteur Jamot indique les sui-
vants, qui, pris isolement ne sont évidem-
ment pas suffisants, mais qui tous réalisés
donneront le maximum de résultat. io ré-
duire dans la plus grande, proportion le iloiii-
UI e des maladl's, cause de contagion *; 2° de
truire la mouche tsé-tsé, ou tout au moins,
essayer de la détruire, ce qui sera évidem-
ment une besogne à peu près impossible, vu
l'étendue du pays.
Mais surtout grâce à la création d'équipes
de recherches et d'équipes de traitement.
Choses que le docteur Jamot a déjà magnifi-
quement réalisées, dépister le mal et le
combattre. Après quoi la maladie du sommeil
ue sera plus qu'une de ces endémies commt
il en existe d'autres dans nos colonies, et
qui ne menacent pas dans leurs sources les
populations indigènes qui les subissent.
C'est, est-il besoin de le dire, devant une
assistance considérable de médecins, de co-
loniaux et de personnalités attirées par une
légitime curicslié, que le docteur lamot a
fa)t sa conférence qui situe la maladie du
sommeil dans son cadre, précise d'une fa-
çon parfaite ce qui a été fait et indique l'en-
1 semble des mesures à prendre pour que l'un
des fléaux qui a ravagé et ravage encore
l'Afrique disparaisse à peu près complète-
ment.
un film documentaire d'un intérêt hors de
pair, a illustré d'une façon minutieusement
précise la documentation du conférencier. Ce
tllm est celui-là même que rapporta du
Cameroun le grand cinéaste Chaumel, que la
presse, en son temps, loua avec enthousiasme
et que son auteur a entièrement consacré
à l'exposition de l'œuvre humanitaire ac-
complie par la France, dans la lutte contre
la trypanosomiase au Cameroun.
Parce qu'il y mit tout son cœur, le doc-
teur Jamot a réalisé la grande œuvre de ré-
surrection d'une race au Cameroun.
C'est en apportant toute sa sensibilité
dans son art, que M. Chaumel si intelligem-
ment aidé par sa femme a éveillé dans l'âme
d'une assistance considérable une émotion
faite d'angoisse et de pitié.
A la Société des Nations
A la Commission des territoires
sous mandat
La commission permanente et consultative
des mandats a dû remettre sa séance d'ouver-
ture à cet après-midi, le train de Paris, qui
amène un certain nombre de ses membres,
étant arrivé à Genève avec un retard de plu-
sieurs heures.
Crédits supplémentaires
pour l'A. E. F.
Les crédits supplémentaires suivants sont
ouverts au titre du budget spécial annexe sur
fonds d'emprunt exercice 1931 :
Superstructure, côté Pointe-Noire, 1 mil-
lion 400.000 - ;
Etablissement d'un port en eau profonde
à Pointe-Noire : Port de batclage, 5.000.000.
voie du Kouilou, 4.000.000.
Mesures et travaux sanitaires : Lutte
contre la maladie du sommeil, 4.000.000 ;
hôpitaux, maternités et adduction d'eau,
3.000.000.
Constitution d'une caisse de soutien pour
venir en aide à la production indigène locale,
8.350.000.
Total: 25.750.000.
Le budget général de l'A.E.F., exercice
1931, est modifié ainsi qu'il suit :
Recettes extraordinaires. Participation
de la Métropole à la lutte contre la mala-
die du sommeil : la provision est ramenée
à 1 million de francs.
Dépenses extraordinaires. - Participation
de la Métropole à la lutte contre la maladie
du sommeil. Le crédit est réduit corrélati-
vement à 1.468.221 fr. Sq et arrêté définiti-
vement en recettes et en dépenses à la somme
de 70.160.000 francs.
DÉPART
Le gouverneur général de l'Afrique Occi-
dentale française, M. Drévié, venu en Fran-
ce pour l'inauguration des pavillons de sa
colonie à l'Exposition de Vincennes, quittera
Paris demain matin pour rejoindre son poste
à Dakar.
Conseil de Cabinet
Le programme de l'outillage national
Voici le détail des décisions prises ven-
dredi au Conseil des Ministres dont nous
avons déjà entretenu nos lecteurs.
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
sont réunis en Conseil de cabinet, au minis-
tère de l'Intérieur, sous la présidence de M.
Léon Bérétrd, garde des Sceaux, président du
Conseil par intérim. Ont examiné les propo-
sitions des différents départements ministé-
riel concernant une nouveUc tranche du
programme d'équipement national qui sera
soumise aux Chambres dès la rentrée parle-
mentaire.
Cette tranche de travaux, dont le montant
sera égal à 3 milliards, a été établie en te-
nant compte d'une part de la possibilité de
leur mise à exécution prochaine, d'autre part,
de leur répercussion efficace sur le marché
du travail.
Sur les 3 milliards de travaux que compor-
te la nouvelle tranche du programme Laval,
les routes entreraient pour 500 millions, les
stations thermales pour 50 millions, les grou-
pes scolaires pour )00 millions, l'aviation ci-
vile pour 1 50 millions, les écoles aux colo-
nies pour JO millions et les terrains de jeu
pour 15 millions.
Les crédits prévus pour les travaux inté-
rieurs et l'agriculture dépasseraient 500 mil-
lions.
Pour la reconstruction de l'Ecole
Coloniale
,
Le ministère des Colonies communique la
note suivante :
A la suite du communiqué du Conseil de
cabinet de vendredi, certains journaux, parlant
de la répartition des crédits entre les diftérents
ministères, ont indiqué que 40 millions avaient
été affectés à la construction d'écoles coloniales.
C'est exclusivement à la reconstruction de
l'Ecole coloniale, dont le projet est à l'étude
depuis longtemps, que doivent être affectés
les 40 millions demandés au Conseil par
M. Maginot, ministre des Colonies par inté-
ram.
L'école colonial t a besoin d'être agrandie
et reconstruite alors qu'elle fut édifiée pour
une promotion de quinze élèves par an, elle
en compte maintenant 95. Alors qu'avant la
guerre les fonctionnaires des services civils
passaient directement dans le cadre des admi-
nistrateurs coloniaux, ils doivent, à présent,
faire un stage obligatoire à l'Ecole coloniale.
De plus, le recrutement direct au - moyen
des cours préparatoires à l' Ecole oloniale-,
institués dans les lycées et collèges, est deve-
nu beaucoup plus important.
La plupart des élèves sont boursiers, mais
leur bourse mensuelle de 500 francs ne leur
permet pas de vivre et l'intention est de créer
près de l'école un groupe de chambres à leur
usage.
Le congrès des intérêts miniers
nord-africains
Le Congrès des intérêts miniers nord-afri-
cains s'est tenu à Alger, les 21 et 22 octo-
bre.
Un très grand nombre de congressistes, des
représentants du gouverneur général de l'Al-
gérie, des résidents généraux en Tunisie et au
Maroc, un grand nombre de hauts fonction-
naires du service des mines, des chemins de
ter, M. Gallé, président des délégations finan-
cières, M. Mercier, délégué financier, etc., y
assistaient.
Le Congrès présidé par M. Tiquet, pré-
sident de la Chambre syndicale des mines
d'Algérie, a émis une série de vœux impor-
tants relatifs aux dégrèvements fiscaux et aux
diminutions de tarifs de transport que la situa-
tion actuelle rend absolument indispensables
à la reprise de l'activité minière, ainsi qu aux
concours financiers non moins indispensables à
certaines entreprises pour maintenir leur acti-
vité même réduite.
Le Congrès a émis le vœu qu'il soit immé-
diatement constitué auprès de la présidence du
Conseil une commission interministérielle char-
gée d'étudier et de réaliser dans le plus bref-
délai possible les mesures souhaitées par le
Congrès.
M. Carde, qui est à Paris, a été aussitôt in-
formé des voeux émis par le Congrès.
Du pétrole au Maroc
Nous avons annoncé dans un précédent nu-
méro des Annales Coloniales qu'un puits de
pétrole venait d'être découvert au Djebel
Tselfat.
Voici les détails sur la situation et le dé-
bit de cette source.
Le Djebel Tselfat, est à 18 kilomètres en-
viron de Petitjean et la piste qui permet d'y
accéder dérive de la route de Petitjean à Fès
(à une douzaine ci kilomètres dans la direc-
tion de Fès). On trouve, dès l' abord du puits,
une installation de raffinerie établie, il y a
cinq ou six ans, par des prospecteurs, en
somme bien avisés, mais cette installation est
des plus rudimentaires. Les ingénieurs oui sur-
veillent le puits sont très optimistes. Le fo-
rage subit, en ce moment, un temps d'arrêt
mais la profondeur atteint déjà 196 mètres et
donne 1.200 litres par jour. Des ingénieurs
spécialisés et du matériel moderne sont atten-
dus d'Amérique. Les demandes de recherche
affluent au Protectorat, lequel s'entoure de
toutes garanties et agit prudemment. Des Fas-
sis sont déjà en mesure de s'installer pour tra-
vailler au Djebel Tselfat. La joie est grande,
et on imagine aisément avec quel soul agement
on a accueilli la certitude de l'existence de la
nappe.
Un prêtre noir ordonné
à Notre-Dame
-
Ainsi que les Annales Coloniales l'avaient
annoncé ces jours-ci, c' est dimanche matin,
qu'a eu lieu à Notre-Dame, l'ordination du
Révérend Père Faye, de l'ordre du Saint-
Esprit.
Sous les hautes voûtes de Notre-Dame, à
9 heures, une foule pieuse s'était réunie. Au
premier rang, on remarquait, en costume dt
leur pays aux couleurs vives, un grand nom-
bre de noirs, venus du Dahomey et du Séné-
gal, pour assister à cette ceremome.
L'amiral Lacaze et le représentant du ma-
réchal Lyautey étaient placés près du coeur.
A 9 h. 30, quand le cardinal fit son entrée
solennelle dans l'église, suivi de prêtres et
d'enfants de choeur noirs, tout le clergé avait
déjà pris place dans le chœur. On remarquait
au premier rang : Mgr Marque, archevêque
de Colombo ; Cenez, évêque de Nicapolis,
ancien vicaire apostolique de Basutoland (Sud-
anc i en v i ca i re a V i u l sec, supérieur général des
Afrique) ; Le Hulsec, supérieur général des
Pères du Saint-Esprit ; Grimault, vicaire apos-
tolique du Sénégal ; Boucher, président des
œuvres pontificales de - la propagation de la
foi ; Genoud, évêque de la Guadeloupe ; Bau-
drillart, recteur de l'Institut catholique de Pa-
ris ; rhévenoud. des Pères Blancs, vicaire
apostolique d'Ouagadougou (Soudan français).
Sous la direction de l'abbé Merret, les
chants liturgiques furent exécutés par la maî-
trise de Notre-Dame et les Pères Blancs du
Saint-Esprit. La cérémonie de l' ordination
s'est terminée à II h. 30. - La minute la plus
émouvante fut celle où le Révérend Pèrel
Faye s'étendit au pied de l'autel, devant le
cardinal Verdier, tandis qu'étaient récitées les
prières sacrées de la consécration.
A 11. h. 30, le R. P. Faye était ordonné
prêtre.
.---- ------_-- - _---
La crise économique
de nos colonies et les missions
Dans .-ia dernièr : encyclique, ̃< Nova im-
pendet », S.S. le Pape Pie X l, profolHkment
ému de la triste situation économique de mil.
lions de ses tils dans le monde, lance un vi-
brant appel à une croisade de charité chré-
tienne De leur côté, les gouvernements, les
hommes d'Etat, et tous ceux que préoccu-
pent les problèmes économiques et sociaux
dans le monde entier, recherchent une solu-
tion au grave problème du moment. Mais les
etïorts accomplis u jusqu'ici n'ont donne qu'un
semblant de l'ésuhat, peut-être parce qu'on
n'a pas assez compris que la vraie solution
serait une solution chrétienne.
En attendant, la crise atteint et secoue jus
que dans leurs bases des Etats qui paraissent
inébranlables.
La crise actuelle est générale, mondiale,
Elle atteint aussi les régions où les mission-
naires tiavaillent à répandre l'évangile. Les
paroles de l'Encyclique, encore qu il ne soit
pas explicitement question des missions, se-
ront bien comprises des fidèles de ces pays.
Dès les derniers mois de l'année dernière
déjà, on ressentait dans plusieuis missions
catholiques les etlets île la cris'.; économique,
• lie s'est depuis terriblement aggravée, et a
porté un coup très dur aux missions. A
l'Agence Fidt's arrivent de tous les côtés des
nouvelles alarmantes qui font sentir combien
le mal s'e?t généralisé.
Le continent où la crise a atteint sa plus
grande acuité, semble bien être l' At liqu,
̃ < Le commerce est paralysé, écrivait, il y a
deux mois., le correspondant de Nigéria, les
indigènes ne se résignent pas à vendre leurs
produits aux prix dérisoires qu'on leur oiirc,
et les marchandises qui viennent d'Europe
ne trouvent pas davantage d'acheteuis. Les
conséquences de cet état de choses sont le
renvoi de personnel dans les entreprises com-
merciales, et la diminution de 15 ,, des sa-
laires.
fi Les missions de la région, et tout parti-
culièrement nos œuvres de bcntatsatue, ont
à soutînt de la crise. Les ressources dimi
nuent, mais pas le nombre des malades. Nous
n'avons plus d'argent ! c'est la réponse cou-
rante maintenant quand on demande la cha-
rité. Si cela continue, comment les mission-
naires pourront-ils alïronter les dépenses
considérables que leurs œuvres nécessitent : >
il j) ans l'ile Maurice, la situation déjà
triste après le cyclone du mois de mars, s'est
considérablement aggravée par la suite de la
paralysie de l'industrie de la canne a sucre.
« Nous allons vers la ruine et la mort, nous
écrit-on de Port-Victoria, la mission ne peu:
plus soutenir ses œuvres 1), Et de Dicgo-Sua-
rez (Madagascar) •< le kilogramme de café
qui se \endait auparavant 10 trams ne trou-
ve même plus d'acheteur à 3 francs. »
Pour ce qui est de l'inclocliine le
gouverneur général, M. Pasquier tout der-
nièrement, à 1 inauguration du grand conseil
des intérêts économiques et tinanl'iers, à Ha-
noï, a tiacé de la situation présente un ta-
bleau qui n'est guère brillant. Et 1rs nou-
velles qui arrivent du Siam parlent de nom-
breuses faillites de maisons de commerce, in'
digènes ou étrangères, et signalent nombre
de cas de suicides provoqués par ces difficul-
tés financières. <> Cet état de choses, ajoute
le correspondant de l'Agence Fides, place
plusieurs postes de missions dans un grand
embarras". Il est superflu de pailer de la
Chine. Chacun sait toutes ses misères : la
guerre civile, les dévastations et les pillages
des bandits, la propagande des communistes,
maîtres de certaines régions, et les récentes
inondations qui ont laisse sans foyer et sans
ressources plus de 50 millions de malheu-
reux.
La 1 rise mondiale n'a pas épargné les îles
lointaines de l'Océanie, où nos missionnaire?
.m prix d'efforts héroïques, ont su former
tant de petites chrétientés florissantes, et
fonder chapelles et écoles pour civiliser les
peuples sauvages. De Sumatra, de Java, de
Bornéo, de la Nouvelle-Guinée, des lies Sa
lomon, des Nouvelles-Hébrides, des lies
VVallis, etc. de partout, arrivent les mêmes
plaintes, partout ce sont des monceaux de
matières qui ne trouvent pas d'acheteurs,
o*-! insignihantc. Voici, nou.
JOURMl OUOnDIE.
Rédaction & Administration :
34, Ell CI milt-TUMr
PARIS 0111)
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France et
Colonies 180 » 100 > 10 »
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tous les bureaux de poste.
le paludisme en Tunisie
Le paludisme a toujours fait des victimes en
Tunisie. On comptait que l'extension des tra-
vaux de culture en détruirait les germes. Non
leulement, il n'en est rien ; mais ses ravages
ont affirmé, durant ces dernières années une
telle recrudescence que le corps médical a vi-
vement donné l'alarme et que l'administration
du Protectorat, sous la pression des assemblées
officielles, a dû se préoccuper d'instituer une
lutte méthodique et active contre les fièvres
paludéennes.
Il n'est plus question aujourd'hui d'attri-
buer la malaria à des miasmes surgissant du
sol et notamment des terres longtemps laissées
en friche et travaillées, retournées pour la m i-
se en culture ou pour l'édification < de maisons.
On sait maintenant que le germe du paludis-
me est inoculé par un moustique désigné sous
le nom d'anophèle et qui se reproduit dans les
eaux dormantes. 0'0
Que cet infiniment petit ne vous apparaisse
point comme un ennemi méprisable ; il a. de
terribles états de services : par deux fois, il a
obligé à la retraite les armées carthaginoises
qui faisaient le siège de Syracuse ; il a presque
complètement détruit, en Hongrie, l'armée des
Croisés qui voulait arriver à Constantinople en
traversant l'Europe ; il a forcé le Prince Eu-
gène à renoncer au siège de Belgrade qu'il
voulait enlever aux Turcs.
Naguère, le paludisme infestait certaines ré-
gions de France. Il en a à peu près disparu.
On a beaucoup disserté sur les motifs de cette
régression, sans arriver à des conclusions bien
probantes.
En Algérie, il a sérieusement éprouvé les
premiers colons. La plaine de Boufarik qui est
aujourd'hui si fertile et si riche a vu succom-
ber à la malaria plusieurs générations.
En T unisie, avant le Protectorat, les Ara-
bes avaient presque abandonné certains terri-
toires où la maladie palustre les décimait.
Les premiers colons français installés dans
la Régence ont aussi payé leur tribut au fléau.
La fièvre palustre ne se présente pas tou-
jours sous le même aspect. Parfois, elle sem-
ble avoir un caractère bénin, n'occasionnant
que de légers accès de fièvre accompagnée de
froid, accès d'ailleurs intermittents et dont on
se préoccupe peu. Mais, le malad e finit par
être atteint d'anémie et incapable d un travail
suivi. Une sénilité précoce et presque incura-
ble se déclare dans beaucoup de ces cas.
Parfois aussi, elle précipite son action no-
cive et amène une mort rapide si une médica-
tion efficace n'intervient pas assez tôt.
Or répétons-le, loin d'être en décroissance
en Tunisie, le paludisme s'y étend de toute
évidence. Il a gagné des contrées qui en pa-
raissaient indemnes, et - s 'est affirmé plus in-
tense que jamais dans celles où il sévissait déjà.
Cette extension s'explique d'ailleurs par
l'installation de colons et d'ouvriers agricoles
dans des régions que les indigènes fuyaient na-
guère en raison de leur Insalubnté, par 1 ex-
ploitation des forêts et des mines.
Il est donc indispensable d'organiser la lut-
te contre le paludisme, et cette lutte se résu-
- en un principe unique : suppression ou
transformation de toutes les eaux dormantes
dont l'anophèle a besoin pour l'éclosion de ses
œufs.
La uinine rend, certes, de grands services
contre le paludisme. Il convient toutefois de
ne pas oublier qu'elle ne préserve que les per-
sonnes encore indemnes, et que quiniser les im-
paludés, n'a guère que l'avantage de les ren-
dre beaucoup moins dangereux pour leur en-
tourage. Mais, les gennes continuent à subsis-
ter dans les organes internes des intoxiqués où
ils opèrent des ravages qui se manifestent sou-
dain par de graves maladies
La quinine est donc loin de constituer la pa-
nacée universelle contre le paludisme. De plus,
pour en distribuer des doses protectrices à tou-
tes les populations menacées, il faudrait dépen-
ser des sommes extrêmement élevées.
Ce qu'il faut, c'est supprimer les causes ori-
5inaires du mal en se souvenant de la formule
des frères Sergent, de l'Institut Pasteur d'Al-
ger :
« Eau qui dort Eau de mort »
Le corps médical de Tunisie, en signalant
Je nombre croissant des décès dus aux fièvres
pa lustres, a réclamé les mesures d' assainisse-
ment qui peuvent seules améliorer la situation
Lors de la dernière session du Grand Conseil.
M. Prat, membre de cette assemblée, rappor-
teur du budget de la direction générale de
rtntérieur, s'exprimait en ces termes : -
« Indépendamment de la lutte contre les
maladies épidémiques que ce service (celui de
l'Hygiène publique) soutient avec le concours
kles médecins de colonisation, il devient indis-
pensable de lui donner les moyens d'intensifier
la lutte contre le paludisme qui, comme vous le
jfcavez, a sévi très violemment cet été et a pro-
voqué une mortalité inquiétante. »
Les crédits proposés furent adoptés A l'una-
nimité et l'administration eut ainsi les moyr
sinon de commencer, du moins d'amplifier les
mesures par lesquelles elle s'efforce de corn-
battre la malaria, mesures qui consistent surtout
en travaux d'assainissement.
Le même rapporteur disait, à ce propos :
« M. le Directeur général de l'Intérieur nous
ji fait part de son intention, bien arrêtée, de ne
plus faire de travaux fragmentaires, mais de
n'acrer toutes les sommes nécessaires à l'as-
sainissement complet et définitif de deux ou
trois points judicieusement choisis. »
D'autre part, M. le docteur Georges Vil.
lain, médecin-inspecteur d'hygiène, dans une
conférence sur « la lutte contre le paludisme »,
faite devant la Société des Agriculteurs de Tu-
nisie, définissait ainsi l'assainissement réclamé
par toutes les compétences :
« L'ensemble des moyens qui visent à cor-
riger l'insalubrité d'un pays résultant de son
régime des eaux, en cherch ant, grftce à des Ira-
vaux appropriés, à rendre ces eaux inhOipitaliè-
res aux larves d'anophèles. »
Quant aux modalités de cet assainiuement,
elles sont diverses. Les unes relèvent par. leur
importance des pouvoirs publics. Elles consis-
tent à drainer ou à combler les terres maréca-
geuses pour supprimer les nids où se reprodui-
sent les insectes contaminateurs. Ces travaux
demandent de l' argent, du temps, des hommes
mais outre le bénéfice sanitaire, ils assurent le
gain définitif des terres récupérées pour la cul-
ture.
D'autres travaux de moins grande envergure
dépendent surtout des particuliers. Ceux-ci de-
vraient les effectuer avec empressement dans
leur propre intérêt ; mais il conviendrait de les
imposer à ceux qui n'en comprendraient point
la nécessité.
> Ce sont : le comblement des marigots de peu
d'étendue, l'alternance des eaux d'irrigation,
le desherbement des oueds, la plantation de
certaines essences dont la plus reconunandable,
de ce point de vue, est l'eucalyptus. Sait-on
que cet arbre soutire du sol, par hectare et par
jour, 35 mètres cubes d'eau?
Pour compléter la destruction des larves
d'anophèles, il faut employer certains produits
toxiques dans les eaux que l' on ne peut pas
supprimer. Par exemple, recouvrir la surface
de ces eaux d'une mince couche de pétrole
brut, de mazout, d'huile de parrafine. On peut
encore pulvériser de pétrole les gîtes aquati-
ques ou y jeter de la terre imbibée de ma-
zout ou bien encore de « vert de Paris » mé-
langé à de la poussière de route.
Enfin, on peut conseiller de peupler les piè-
ces d eau que I on voudrait conserver de cer-
tains poissons qui s'avèrent grands consomma-
teurs de larves d'anophèles. Le poisson rouge
ordinaire est du nombre : mais le << ?•"->' u-
sia », petit poisson originaire des Etats-Unis,
est encore un agent plus actit. Il a ait ses
preuves en Espagne, en Dalmatie, en Corse.
Le service d'hygiène de Tunisie a, depuis un
an, aménagé à La Manouba, un bassin pour
l'élevage de ce poisson qui parait s'acclimater
à morveille.
Tous les colons, tous les propriétaires de vil-
las qui ont des bassins de jardins, devraient y
introduire quelques-uns de ces gentils pension-
naires. - ---------------
Les moyens de combat sont multiples, car
il en est encore d'autres que ceux que nous
avons énumérés.
L'important, c'est que, aussi bien du côté de
l'administration que de la part des particuliers,
l'effort soit méthodique et constant. A ce prix,
on peut espérer diminuer considérablement, si-
non supprimer la contribution tristement élevée
que la Tunisie paie au paludisme meurtrier.
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
Le jeune tunisien Perez
champion de boxe
•+«
Au Palais des Sports, le Français tunisien
Young Perez, en moins de deux rounds, a
détrôné, hier soir, l'Américain Frankie Gena-
ro et remporté d'une manière décisive, le
championnat du monde de boxe des poids
mouches, parmi les plus vives acclamations.
Young Perez a été promené en triomphe sur
le ring, puis dans la salle aux acclamations
répétées de l'assistance délirante.
Les auditeurs de l'Ecole Supérieure des
P. T. T. et des principaux relais d'Etat ainsi
que de la station coloniale ont pu entendre le
radioreportage diffusé de ce match de boxe.
M. Carde chez M. Flandin
Le budget de l'Algérie
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, a été reçu par M. Flandin, ministre des Fi-
nances, avec lequel il a examiné les différentes
questions budgétaires intéressant la colonie.
Notre action au Maroc
Aux confins algéro-marocains
Sorti de la Hammada, un djich Aït-Atta
parvenait, le 15 octobre, à razzier les campe-
ments de tribus soumises au Sud des confins
algéro-marocains. Aussitôt pris en chasse par
la compagnie saharienne de la Saoura, il fut
rejoint et accroché le 21 courant, à soo kilo-
mètres à vol d oiseau au sud de Taouz.
Après un engagement sévère, la nuit per-
mit aux dissidents de refluer en désordre vers
le territoire insoumis, où nos méharistes les
poursuivent.
De notre côté il y a eu un officier légère-
ment blessé, deux soldats indigènes tués et
six blessés.
I.
Le général Niessel
dans le cadre de réserve
181
Atteint par la limitè d'Age, le général Nies-
sel, membre du Conseil supérieur de la
Guerre, quitte le poste qu'il occupait depuis
plus de quatre ans.
Il a pris part au Maroc, à de nombreux
combats en qualité de colonel, pendant la
guerre, il commandait le 4* zouaves et fut
grièvement blessé.
11 fut promu en 1970 grand officier de la
Légion d'honneur et nommé au commande-
ment du 19e corps à Alger. 11 reçut, en 1920,
la direction de l'inspection générale de la
préparation militaire supérieure.
Une question brûlante
» 68
73 -LaY
ANS un récent arti-
cle, j'ai ici-même
parlé d'une fa-
çon un peu plai-
sante du problè-
me qui se pose à
propos des an-
ciennes colonies
alleman d e s e t
d'un article du
duc de AI ecklemburg
Mais la question mérite qu'on y revienne
en raison même des difficultés qu'elle fait
naître. La politique de Vautruche est le
plus déplorable des politiques: il vaut mieux
étudier à temps les questions, les voir sous
toutes leurs faces et se rendre compte des
difficultés pour les aplanir. D'autant plus
que le problème colonial allemand n'est pas
de ceux que le temps à lui seul puisse résou-
dre.
Il est donc très intéressant de connaître
l'opinion d'un homme comme M. le duc de
M ecklemburg, « spécialiste D en la matière,
puisqu'il a rempli les fonctions de gouvcr-
neur et d'administrateur du Togo et de
l'Afrique Orientale allemande.
Le duc de M ecklemburg, dans un article
donné « à l'Européen n, pose d'abord net-
tement le principe : un pays qui, comme
l'Allemagne, compte, confinés dans les limi-
tes de son territoire, 20 millions d'hommes
de plus que son sol ne peut en nourrir, ne
peut pas se passer de colonie, mente lorsque
ses nationaux peuvent aller établir des comp-
toirs dans les colonies des autres nations
européennes, surtout à une époque où les
Etats-Unis, le Canada et l'tlustralie ont
fermé leur porte aux émigrants arangtrJ.
1 Immédiatement, le duc de M ecklemburg
entre dans le vif du sujet : VAngleterre
sait administrer et gouverner ses colonies ;
mais en ce qui COlleeTlIe: les relations avec
les indigènes et Vexploitation agricole, il
n'en est pas de même : l'Allemagne a certai-
nement un plus grand nombre de fermiers
expérimentés que l'A ngleterre.
La première mesure équitable serait donc
qu'on donne à l'Allemagne un mandat dans
l'Est Africain.
Solution élégante pour tous : pour l'Alle-
magne, pour les indigènes, pour l'Angle
terre et pour l'Europe entière, qui a inté-
rêt à voir sortir VAllemagne de la crise dont
le monde entier souffre.
Je ne fais, dans un esprit de documen-
tation et de clarté, qu'exposer la thèse de.
celui qui sera peut-être bientôt président dm
Reich.
Je pense cependant qu'il est de notre de-
voir, à nous, Français, de l'examiner ,it;j.i
avec toute l'attention qu'elle mérite, avec le
désir de nous faire une opinion.
Michel Geistdoerfer,
lirftuie Ut:» (
Secrétaire de lu 1 innmmsion
de III Manne Marchande
Motions à l'adresse de M. Laval
Télégramme du Conseil général d'Alger
Au cours de la séance d'ouverture de la
session d'octobre, après la réélection à la pré-
sidence de M. Duroux, sénateur, le conseil gé-
néral d'Alger a \oté à l'unanimité l'adresse sui-
vante à M. Pierre Laval, transmise aussitôt au
Président du Conseil, à bord de l' Ile-de-
France :
« Le conseil général d Alger, préoccupé par
la crise économique grave que traverse le
monde et qui met en jeu la solidarité interna-
tionale, adresse à l'unanimité à M. Pierre La-
val, président du Conseil, ses vœux de suc-
cès pour la mission qu'il va accomplir en
Amérique. »
Télégramme du Gouverneur
de Saint-Pierre et Miquelon
M. Pierre Laval a reçu le radiotélégramme
suivant du Gouverneur de Saint-Pierre et Mi-
quelon :
« Au moment où vous passez dans nos para-
ges je me fais un devoir de vous adresser les
hommages respectueux de la population si pa-
triote de l'archipel de Saint-Pierre et Mique-
lon et des vœux ardents pour le succès de la
haute mission que vous allez accomplir pour
accroître encore le prestige et la grandeur de
ia mère-patrie, vers laquelle nos pensées sont
toujours tendues, dans un sentiment de pro-
fond attachement. »
M. Laval a répondu :
« Votre télégramme m'apportant les hom-
mages et les voeux de l'archipel français de
Saint-Pierre et Miquelon m'a profondément
touché. Je trouve dans votre pensée patriotique
un précieux réconfort pour accomplir ma mis-
sion. »
Au comité de défense
contre la tuberculose
*4*
La Tunisie reçoit la coupe
de l'Afrique du Nord
Dans l'après-midi de dimanche au cours
d'une séance solennelle à laquelle assistait
M. Bonzon, délégué à la résidence et le di-
recteur du protocole, représentant le Bey, le
médecin général Arnaud, directeur général,
et M. Viborel, directeur de la propagande
du Comité national de défense contre la Tu-
berculose, ont remis à la Tunisie la coupe
d'honneur de l'Afrique du Nord, qui lui a
été décernée à .la suite de la première cam-
pagne du timbre antituberculeux organisée
en 1930 par le jeune office d'hygiène sociale
et de médecine préventive qui fonctionne à
la direction générale de l'Intérieur.
Le docteur Jamot et la maladie
dn sommeil au Cameroun
La conférence donnée samedi dernier par lt
Dr Jamot, dans la grande salle des Fêtes
de la Cité des Informations, débuta par des
considérations sur les caractères de la mala-
die du sommeil, et sa propagation surtout
avec la venue des européens, qui, en déve-
loppant notamment le partage, ont élargi la
contagion.
i.cs lecteurs des Annales Colomilles, sont,
d'alllcurs, déjà au courant de ces question*.
Voici maintenant des détails statistiques
dont l'intérêt n'échappera pas. Dans une tri-
bu le Dr Jamot a relevé 58 de malades.
Dans l'Uganda la maladie a fait de 1900 à
1910, 200.000 victimes sur une population de
300.000 habitants.
En ce qui concerne la thérapeutique di-
vers produits ont été cssayé. qui tous ont
donné des ésultats. Peut les malades du
premier degré ; ce sont : l'aroxyl, l'éméti-
que, le 60G, le Bayer 205 très actif, mais
provoquant des accidents. Pour les malades
du 2° degré l'emploi de la Triparsamide est
surtout opérant et assure la guérison d'envt-
ron des 2 3 des malades. On doit la connais-
sance de ces résultats à la suite des tra-
vaux d'une mission que Rockfeller organisa
et rétribua.
Voici actuellernent des précisions indiscu-
tables. En différents points du Cameroun la
mortalité est passé de 50 à 70 pour cent
à 2 et 18 pour cent ; à Kyos de 52 à 3 1/2
pour cent, et même à d'autres endroits
lados qui était de 42 n'est plus que 1/2 %,
ou encore de 35 ::. à 16 1.2 La consé-
quence de cet état de choses est que sur l'en-
semble du territoire la vie et l'espoir renais-
sent, la natalité est en excédent sur la mor-
talité, et qu'on rentre en définitive dans la
période de la victoire décisive.
Quels moyens supplémentaires peut-on en-
visager ? Le docteur Jamot indique les sui-
vants, qui, pris isolement ne sont évidem-
ment pas suffisants, mais qui tous réalisés
donneront le maximum de résultat. io ré-
duire dans la plus grande, proportion le iloiii-
UI e des maladl's, cause de contagion *; 2° de
truire la mouche tsé-tsé, ou tout au moins,
essayer de la détruire, ce qui sera évidem-
ment une besogne à peu près impossible, vu
l'étendue du pays.
Mais surtout grâce à la création d'équipes
de recherches et d'équipes de traitement.
Choses que le docteur Jamot a déjà magnifi-
quement réalisées, dépister le mal et le
combattre. Après quoi la maladie du sommeil
ue sera plus qu'une de ces endémies commt
il en existe d'autres dans nos colonies, et
qui ne menacent pas dans leurs sources les
populations indigènes qui les subissent.
C'est, est-il besoin de le dire, devant une
assistance considérable de médecins, de co-
loniaux et de personnalités attirées par une
légitime curicslié, que le docteur lamot a
fa)t sa conférence qui situe la maladie du
sommeil dans son cadre, précise d'une fa-
çon parfaite ce qui a été fait et indique l'en-
1 semble des mesures à prendre pour que l'un
des fléaux qui a ravagé et ravage encore
l'Afrique disparaisse à peu près complète-
ment.
un film documentaire d'un intérêt hors de
pair, a illustré d'une façon minutieusement
précise la documentation du conférencier. Ce
tllm est celui-là même que rapporta du
Cameroun le grand cinéaste Chaumel, que la
presse, en son temps, loua avec enthousiasme
et que son auteur a entièrement consacré
à l'exposition de l'œuvre humanitaire ac-
complie par la France, dans la lutte contre
la trypanosomiase au Cameroun.
Parce qu'il y mit tout son cœur, le doc-
teur Jamot a réalisé la grande œuvre de ré-
surrection d'une race au Cameroun.
C'est en apportant toute sa sensibilité
dans son art, que M. Chaumel si intelligem-
ment aidé par sa femme a éveillé dans l'âme
d'une assistance considérable une émotion
faite d'angoisse et de pitié.
A la Société des Nations
A la Commission des territoires
sous mandat
La commission permanente et consultative
des mandats a dû remettre sa séance d'ouver-
ture à cet après-midi, le train de Paris, qui
amène un certain nombre de ses membres,
étant arrivé à Genève avec un retard de plu-
sieurs heures.
Crédits supplémentaires
pour l'A. E. F.
Les crédits supplémentaires suivants sont
ouverts au titre du budget spécial annexe sur
fonds d'emprunt exercice 1931 :
Superstructure, côté Pointe-Noire, 1 mil-
lion 400.000 - ;
Etablissement d'un port en eau profonde
à Pointe-Noire : Port de batclage, 5.000.000.
voie du Kouilou, 4.000.000.
Mesures et travaux sanitaires : Lutte
contre la maladie du sommeil, 4.000.000 ;
hôpitaux, maternités et adduction d'eau,
3.000.000.
Constitution d'une caisse de soutien pour
venir en aide à la production indigène locale,
8.350.000.
Total: 25.750.000.
Le budget général de l'A.E.F., exercice
1931, est modifié ainsi qu'il suit :
Recettes extraordinaires. Participation
de la Métropole à la lutte contre la mala-
die du sommeil : la provision est ramenée
à 1 million de francs.
Dépenses extraordinaires. - Participation
de la Métropole à la lutte contre la maladie
du sommeil. Le crédit est réduit corrélati-
vement à 1.468.221 fr. Sq et arrêté définiti-
vement en recettes et en dépenses à la somme
de 70.160.000 francs.
DÉPART
Le gouverneur général de l'Afrique Occi-
dentale française, M. Drévié, venu en Fran-
ce pour l'inauguration des pavillons de sa
colonie à l'Exposition de Vincennes, quittera
Paris demain matin pour rejoindre son poste
à Dakar.
Conseil de Cabinet
Le programme de l'outillage national
Voici le détail des décisions prises ven-
dredi au Conseil des Ministres dont nous
avons déjà entretenu nos lecteurs.
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se
sont réunis en Conseil de cabinet, au minis-
tère de l'Intérieur, sous la présidence de M.
Léon Bérétrd, garde des Sceaux, président du
Conseil par intérim. Ont examiné les propo-
sitions des différents départements ministé-
riel concernant une nouveUc tranche du
programme d'équipement national qui sera
soumise aux Chambres dès la rentrée parle-
mentaire.
Cette tranche de travaux, dont le montant
sera égal à 3 milliards, a été établie en te-
nant compte d'une part de la possibilité de
leur mise à exécution prochaine, d'autre part,
de leur répercussion efficace sur le marché
du travail.
Sur les 3 milliards de travaux que compor-
te la nouvelle tranche du programme Laval,
les routes entreraient pour 500 millions, les
stations thermales pour 50 millions, les grou-
pes scolaires pour )00 millions, l'aviation ci-
vile pour 1 50 millions, les écoles aux colo-
nies pour JO millions et les terrains de jeu
pour 15 millions.
Les crédits prévus pour les travaux inté-
rieurs et l'agriculture dépasseraient 500 mil-
lions.
Pour la reconstruction de l'Ecole
Coloniale
,
Le ministère des Colonies communique la
note suivante :
A la suite du communiqué du Conseil de
cabinet de vendredi, certains journaux, parlant
de la répartition des crédits entre les diftérents
ministères, ont indiqué que 40 millions avaient
été affectés à la construction d'écoles coloniales.
C'est exclusivement à la reconstruction de
l'Ecole coloniale, dont le projet est à l'étude
depuis longtemps, que doivent être affectés
les 40 millions demandés au Conseil par
M. Maginot, ministre des Colonies par inté-
ram.
L'école colonial t a besoin d'être agrandie
et reconstruite alors qu'elle fut édifiée pour
une promotion de quinze élèves par an, elle
en compte maintenant 95. Alors qu'avant la
guerre les fonctionnaires des services civils
passaient directement dans le cadre des admi-
nistrateurs coloniaux, ils doivent, à présent,
faire un stage obligatoire à l'Ecole coloniale.
De plus, le recrutement direct au - moyen
des cours préparatoires à l' Ecole oloniale-,
institués dans les lycées et collèges, est deve-
nu beaucoup plus important.
La plupart des élèves sont boursiers, mais
leur bourse mensuelle de 500 francs ne leur
permet pas de vivre et l'intention est de créer
près de l'école un groupe de chambres à leur
usage.
Le congrès des intérêts miniers
nord-africains
Le Congrès des intérêts miniers nord-afri-
cains s'est tenu à Alger, les 21 et 22 octo-
bre.
Un très grand nombre de congressistes, des
représentants du gouverneur général de l'Al-
gérie, des résidents généraux en Tunisie et au
Maroc, un grand nombre de hauts fonction-
naires du service des mines, des chemins de
ter, M. Gallé, président des délégations finan-
cières, M. Mercier, délégué financier, etc., y
assistaient.
Le Congrès présidé par M. Tiquet, pré-
sident de la Chambre syndicale des mines
d'Algérie, a émis une série de vœux impor-
tants relatifs aux dégrèvements fiscaux et aux
diminutions de tarifs de transport que la situa-
tion actuelle rend absolument indispensables
à la reprise de l'activité minière, ainsi qu aux
concours financiers non moins indispensables à
certaines entreprises pour maintenir leur acti-
vité même réduite.
Le Congrès a émis le vœu qu'il soit immé-
diatement constitué auprès de la présidence du
Conseil une commission interministérielle char-
gée d'étudier et de réaliser dans le plus bref-
délai possible les mesures souhaitées par le
Congrès.
M. Carde, qui est à Paris, a été aussitôt in-
formé des voeux émis par le Congrès.
Du pétrole au Maroc
Nous avons annoncé dans un précédent nu-
méro des Annales Coloniales qu'un puits de
pétrole venait d'être découvert au Djebel
Tselfat.
Voici les détails sur la situation et le dé-
bit de cette source.
Le Djebel Tselfat, est à 18 kilomètres en-
viron de Petitjean et la piste qui permet d'y
accéder dérive de la route de Petitjean à Fès
(à une douzaine ci kilomètres dans la direc-
tion de Fès). On trouve, dès l' abord du puits,
une installation de raffinerie établie, il y a
cinq ou six ans, par des prospecteurs, en
somme bien avisés, mais cette installation est
des plus rudimentaires. Les ingénieurs oui sur-
veillent le puits sont très optimistes. Le fo-
rage subit, en ce moment, un temps d'arrêt
mais la profondeur atteint déjà 196 mètres et
donne 1.200 litres par jour. Des ingénieurs
spécialisés et du matériel moderne sont atten-
dus d'Amérique. Les demandes de recherche
affluent au Protectorat, lequel s'entoure de
toutes garanties et agit prudemment. Des Fas-
sis sont déjà en mesure de s'installer pour tra-
vailler au Djebel Tselfat. La joie est grande,
et on imagine aisément avec quel soul agement
on a accueilli la certitude de l'existence de la
nappe.
Un prêtre noir ordonné
à Notre-Dame
-
Ainsi que les Annales Coloniales l'avaient
annoncé ces jours-ci, c' est dimanche matin,
qu'a eu lieu à Notre-Dame, l'ordination du
Révérend Père Faye, de l'ordre du Saint-
Esprit.
Sous les hautes voûtes de Notre-Dame, à
9 heures, une foule pieuse s'était réunie. Au
premier rang, on remarquait, en costume dt
leur pays aux couleurs vives, un grand nom-
bre de noirs, venus du Dahomey et du Séné-
gal, pour assister à cette ceremome.
L'amiral Lacaze et le représentant du ma-
réchal Lyautey étaient placés près du coeur.
A 9 h. 30, quand le cardinal fit son entrée
solennelle dans l'église, suivi de prêtres et
d'enfants de choeur noirs, tout le clergé avait
déjà pris place dans le chœur. On remarquait
au premier rang : Mgr Marque, archevêque
de Colombo ; Cenez, évêque de Nicapolis,
ancien vicaire apostolique de Basutoland (Sud-
anc i en v i ca i re a V i u l sec, supérieur général des
Afrique) ; Le Hulsec, supérieur général des
Pères du Saint-Esprit ; Grimault, vicaire apos-
tolique du Sénégal ; Boucher, président des
œuvres pontificales de - la propagation de la
foi ; Genoud, évêque de la Guadeloupe ; Bau-
drillart, recteur de l'Institut catholique de Pa-
ris ; rhévenoud. des Pères Blancs, vicaire
apostolique d'Ouagadougou (Soudan français).
Sous la direction de l'abbé Merret, les
chants liturgiques furent exécutés par la maî-
trise de Notre-Dame et les Pères Blancs du
Saint-Esprit. La cérémonie de l' ordination
s'est terminée à II h. 30. - La minute la plus
émouvante fut celle où le Révérend Pèrel
Faye s'étendit au pied de l'autel, devant le
cardinal Verdier, tandis qu'étaient récitées les
prières sacrées de la consécration.
A 11. h. 30, le R. P. Faye était ordonné
prêtre.
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La crise économique
de nos colonies et les missions
Dans .-ia dernièr : encyclique, ̃< Nova im-
pendet », S.S. le Pape Pie X l, profolHkment
ému de la triste situation économique de mil.
lions de ses tils dans le monde, lance un vi-
brant appel à une croisade de charité chré-
tienne De leur côté, les gouvernements, les
hommes d'Etat, et tous ceux que préoccu-
pent les problèmes économiques et sociaux
dans le monde entier, recherchent une solu-
tion au grave problème du moment. Mais les
etïorts accomplis u jusqu'ici n'ont donne qu'un
semblant de l'ésuhat, peut-être parce qu'on
n'a pas assez compris que la vraie solution
serait une solution chrétienne.
En attendant, la crise atteint et secoue jus
que dans leurs bases des Etats qui paraissent
inébranlables.
La crise actuelle est générale, mondiale,
Elle atteint aussi les régions où les mission-
naires tiavaillent à répandre l'évangile. Les
paroles de l'Encyclique, encore qu il ne soit
pas explicitement question des missions, se-
ront bien comprises des fidèles de ces pays.
Dès les derniers mois de l'année dernière
déjà, on ressentait dans plusieuis missions
catholiques les etlets île la cris'.; économique,
• lie s'est depuis terriblement aggravée, et a
porté un coup très dur aux missions. A
l'Agence Fidt's arrivent de tous les côtés des
nouvelles alarmantes qui font sentir combien
le mal s'e?t généralisé.
Le continent où la crise a atteint sa plus
grande acuité, semble bien être l' At liqu,
̃ < Le commerce est paralysé, écrivait, il y a
deux mois., le correspondant de Nigéria, les
indigènes ne se résignent pas à vendre leurs
produits aux prix dérisoires qu'on leur oiirc,
et les marchandises qui viennent d'Europe
ne trouvent pas davantage d'acheteuis. Les
conséquences de cet état de choses sont le
renvoi de personnel dans les entreprises com-
merciales, et la diminution de 15 ,, des sa-
laires.
fi Les missions de la région, et tout parti-
culièrement nos œuvres de bcntatsatue, ont
à soutînt de la crise. Les ressources dimi
nuent, mais pas le nombre des malades. Nous
n'avons plus d'argent ! c'est la réponse cou-
rante maintenant quand on demande la cha-
rité. Si cela continue, comment les mission-
naires pourront-ils alïronter les dépenses
considérables que leurs œuvres nécessitent : >
il j) ans l'ile Maurice, la situation déjà
triste après le cyclone du mois de mars, s'est
considérablement aggravée par la suite de la
paralysie de l'industrie de la canne a sucre.
« Nous allons vers la ruine et la mort, nous
écrit-on de Port-Victoria, la mission ne peu:
plus soutenir ses œuvres 1), Et de Dicgo-Sua-
rez (Madagascar) •< le kilogramme de café
qui se \endait auparavant 10 trams ne trou-
ve même plus d'acheteur à 3 francs. »
Pour ce qui est de l'inclocliine le
gouverneur général, M. Pasquier tout der-
nièrement, à 1 inauguration du grand conseil
des intérêts économiques et tinanl'iers, à Ha-
noï, a tiacé de la situation présente un ta-
bleau qui n'est guère brillant. Et 1rs nou-
velles qui arrivent du Siam parlent de nom-
breuses faillites de maisons de commerce, in'
digènes ou étrangères, et signalent nombre
de cas de suicides provoqués par ces difficul-
tés financières. <> Cet état de choses, ajoute
le correspondant de l'Agence Fides, place
plusieurs postes de missions dans un grand
embarras". Il est superflu de pailer de la
Chine. Chacun sait toutes ses misères : la
guerre civile, les dévastations et les pillages
des bandits, la propagande des communistes,
maîtres de certaines régions, et les récentes
inondations qui ont laisse sans foyer et sans
ressources plus de 50 millions de malheu-
reux.
La 1 rise mondiale n'a pas épargné les îles
lointaines de l'Océanie, où nos missionnaire?
.m prix d'efforts héroïques, ont su former
tant de petites chrétientés florissantes, et
fonder chapelles et écoles pour civiliser les
peuples sauvages. De Sumatra, de Java, de
Bornéo, de la Nouvelle-Guinée, des lies Sa
lomon, des Nouvelles-Hébrides, des lies
VVallis, etc. de partout, arrivent les mêmes
plaintes, partout ce sont des monceaux de
matières qui ne trouvent pas d'acheteurs,
o*-! insignihantc. Voici, nou.
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