Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 octobre 1931 17 octobre 1931
Description : 1931/10/17 (A32,N142). 1931/10/17 (A32,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380412q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. No 142.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 17 OCTOBRE 1091.
JOURNAL OUOTIOIE.
-
Rédaction & Administration :
14, lai Il
PARIS a*i
TÉLÉPH. : LOUVRE 19-37
RICHELIEU 87-54
Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 180 1) 100 » 50 1)
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tous les bureaux de poste.
L'assistance médicale indigène en A.O.F.
** ̃%
Depuis 1921, conformément aux instruc-
tions ministérielles et à celles du Gouver-
nement général de l'A.O.F., grâce au dé-
vouement du personnel dans l'application de
la médecine préventive et de l'hygiène,
l'Assistance médicale indigène s'est déve-
loppée.
Elle permet, non seulement de soigner les
malades, mais encore, en assurant la pro-
tection de l'enfance et l'hygiène des travail-
leurs, d'améliorer et de développer les races
indigènes.
C'est une œuvre admirable qui pourra, en
moins de vingt ans, doubler le chiffre de la
population et assurer définitivement l'avenir
du pays.
L'Assistance médicale vise, en effet, di-
rectement les causes essentielles qui empê-
chent l'accroissement de la race. Bien que
les naissances soient partout nombreuses, la
proportion des décès est considérable ; chez
les enfants, la moralité est due à l'absence
d'hygiène, chez les adultes, à la fréquence
et à la violence des ma lad es épidémiques.
Les Services de l'Assistance médicale doi-
vent donc être très fortement organisés pour
lutter contre la mortalité infantile par l'édu-
cation des mères et par la pénétration pro-
gressive des notions de puériculture dans les
milieux familiaux, pour lutter contre la mor-
talité des adultes, par le dépistage des mala-
dies sociales et l'application des méthodes
de préservation par la recherche de foyers
d'épidémie et par la réalisation immédiate
des mesures propres à les enrayer.
En principe, les circonscriptions sanitaires
correspondent aux circonscriptions adminis-
tratives et ont à leur tête un médecin euro-
péen.
Chaque chef-lieu de colonie a son hôpital.
Celui-ci doit posséder, en plus d'un quartier
général d'assistance avec maternité, salles
gratuites et salles payantes, un laboratoire
de chimie et de bactériologie, un magasin
d'approvisionnement sanitaire pour le ravi-
taillement de tous les postes d'assistance et
une section de prophylaxie toujours prête à
être mobilisée avec des movens suffisamment
complets pour lutter contre les foyers endé-
miques susceptibles de faire leur apparition.
Dans toute agglomération importantc se
trouve un dispensaire-maternité pourvu d'un
médecin européen ou d'un médecin indigène.
Le mobilier y est des plus simples et
conforme aux habitudes des populations.
De nombreux postes médicaux permanents
ont été créés avec des salles de pansement et
des magasins, mais il faudrait y ajouter
des salles de visite où les médecins puissent
donner des consultations aux jours de
grands marchés dans des centres qui réu-
nissent à cette occasion un nombre important
d'indigènes.
Un service mobile effectue des tournées
régulières auprès des populations pour entrer
directement en contact avec elles, les conseil-
ler, soigner les malades, contrôler l'état des
nourrissons, pratiquer les vaccinations, re-
chercher les causes de décès, etc.
Ces tournées rentrent dans les attributions
normales de l'Assistance; elles doivent occu-
per un bon tiers de son temps. Des moyens
de transport sont mis à la disposition du
personnel de « déplacement ». automobiles,
chevaux, bicyclettes. Les bienfaits de l'As-
sistance ne doivent pas être limités aux ag-
glomérations urbaines et le dispensaire ne
doit pas être le centre unique de l'activité
médicale.
Les médecins européens à la tête de l'As-
sistance médicale ont sous leur contrôle des
médecins, sages-femmes, infirmières, infir-
mières-visiteuses, gardes et agents divers, in-
digènes, chargés de l'exécution proprement
dite du programme d'éducation d'hygiène,
de dép: stage et de défense sanitaire.
Dans les conditions présentes des moyens
matériels, de personnel et d'évolution des
régions, un effectif de 150 médecins peut
provisoirement suffire pour l'ensemble de
l'A.O.F. français, mais il faut prévoir une
augmentation progressive de ce nombre, de
façon à arriver, dans un délai de 5 ans au
plus, à en avoir 250.
Le personnel sanitaire indigène, par ses
affinités de race et de langue, par la
connaissance des habitudes, des traditions et
des préjugés, représente, s'il est bien guidé
par les médecins européens, le moyen d'édu-
cation et de pénétration le plus sûr
En fait. une surveillance minutieuse des
médecins européens, leur vigilance de tous
les instants, l'exemple constant de leur acti-
vée et de leur dévouement entraînent le per-
sonnel indigène dont les efforts sont iden-
tiques.
Les grands services nue rendent les infir-
miers indigènes sélectionnés, collaborateurs
subalternes du docteur rameau dans sa lutte
contre la maladie du sommeil, sont la preuve
des résultats que l'on peut obtenir en gl-néra-
lisant la méthode.
T1 est évident, avec la complexité des me-
sures nécessaires, que si le service de santé
a, dans la préparation et l'exécution des dé-
positions d'hvgiène et d'assistance médicale,
un rôle essentiel à remplir, les autres services
doivent également, intervenir : services de
l'Enseignement, (lç l'Agriculture, des Tra-
vaux publics, de l'Armée.
De son côté, l'initiative privée, commer-
çants, colons, est susceptible d'exercer une
influence sur les indigènes et d'apporter ainsi
un concours matériel à l'oeuvre entreprise.
11 appartient à l'Administration de coor-
donner et de soutenir les efforts do tous en
vue de donner aux indigènes la résistance
physique indispensable et de développer les
qualités de la race.
Les lieutenants-gouverneurs et leurs admi-
nistrateurs dans leurs circonscriptions res-
pectives ont une action' personnelle qui doit
se faire sentir partout. Une véritable foi
doit Jes animer, eux et tous ceux qui ap-
portent leur collaboration à une œuvre si
considérable dont dépendent la vie et l'ens<>r
de nos pays d'A.O.F.
Camille Briquet,
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
DÉPAKT
M. Antonetti rejoint son poste
Ainsi que nous l'avons annoncé, ultérieu-
rement, c'est hier que M. Antonetti, gouver-
neur général de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise, a quitté Paris par le rapide de 17 heu-
res, à destination de Bordeaux. De nombreu-
ses personnalités du monde colonial et poli-
tique, des amis, étaient venus le saluer et
lui offrir leurs vœux.
M. Ponsot rejoint son poste
M. Ponsot, haut commissaire de la Répu-
blique française en Syrie et Mme Ponsot, qui
devaient utiliser primitivement le Cllampo-
lion des Messageries Maritimes, départ
de Marseille le 13 octobre, prendront passa-
ge le 27 octobre sur le Mariette-Pacha de la
même société.
Avec eux s'embarqueront : M. Tetreau,
secrétaire général du haut commissariat,
ministre plénipotentiaire, et Mme Tetreau;
M. Solomiac, gouverneur des Cdlonies, dé-
légué du haut commissariat à Damas, les
capitaines Lauras et l'étrier, et, vraisembla-
blement MM. Neyrac et Meyrat.
A l'Hôtel des Ventes
Vente de livres anciens
Dans l'une des ventes de livres faites à
l'hôtel de la rue Drouot, hier, une édition de
El fiafi ona el Kijar ou le Désert, de Sliman
ben Ibrahim, avec les illustrations de Dinet,
ouvrage relié dans le genre des Corans par des
artistes algériens a atteint le prix de 1.900
francs.
- .'8
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Leltres
l'
Découvertes d'inscriptions araméennes
à Alep
M. René Dussaud a communiqué à l'Aca-
démie le travail que le Père Ronzcvalle, pro-
fesseur à l'Université catholique de Bey-
routh, vient de consacrer à de nouvelles et
importantes inscriptions araméennes de la
région d'Alep (Syrie) Les textes remontent
au milieu du Villo siècle avant notre ère
et consistent essentiellement en un traité
entre deux rois locaux, dont l'un, Matael,
roi d'Arpad, était connu par les trois campa-
gnes successives (742-740) que le roi d'Assy-
rie Tégeatphalasar 111 entreprit vers le dé-
but de son règne pour réduire Arpad et son
roi. Le traité est accompagné d'un holocaus-
te et d'un serment imprécatoire devant les
divinités qu'on énumère. M. Dussaud dis-
cute plusieurs passages dont il donne une
interprétation nouvelle.
Mgr de Guébriant
en Extrême-Orient
l' 8
S. Exc. Mgr de Guébriant, supérieur gé-
néral des Missions étrangères de Paris, s'est
embarqué ces jours-ci à Marseille pour l'Ex-
trême-Orient. Réélu l'année dernière supé-
rieur général de l'importante Société des
Missions étrangères de Paris, Mgr de Gué-
briant, décida aussitôt d'entreprendre cette
année la visite des trente-sept vicariats que
son Institut missionnaire possède aux Indes,
en Birmanie, en Indochine, en Corée et au
Japon. Etant donné l'état actuel d'une gran-
de partie de ces régions ce voyage à une
importance considérable.
-000.
Souvenir d'une princesse de Siam
à Mary Pickford
.81
La mère de la reine de Siam ayant offert
une bague à Mary Pickford, lors de son séjour
à Hollywood, en témoignage de son admira-
tion, Mary en a été toute confuse de recon-
naissance. Pour bien montrer sa gratitude Ma-
ry a, paratt-il, dit à la princesse siamoise que
lorsqu'elle mourrait elle léguerait cette bague
à l'Université de Californie. La bague est
d'ailleurs très ancienne et a appartenu depuis
des siècles à une des familles les plus noble du
Siam.
- 8.8
AU SIAM
Conférence des gouverneurs de province
La conférence annuelle des Gouverneurs
de province, sous la présidence de lit reine
Nakonsvarga et du ministre de l'Intérieur,
commencera le 26 courant.
Les cendres du prince Chandaburi
à Bangkok
Les cendres du prince Chandaburi, dé-
cédé à Paris, arriveront à Bang/wli S(l-
medf.
Ce qu'il ne faut pas
négliger
ÉOGRAPHIE' Hé oui,
celle science élé-
mentaire que no-
tre petite cttfauce
a balbutiée dans
d'émouvants atlas
vert pâle ou rose
tendre, et dont
les administrations coloniales font trop peu
de cas.
La mise en valeur de la France exté-
rieure étant considérablement facilitée par
la connaissance topographique exacte de son
lariloiu, il est compréhensible que le
Congres des Recherches scientifiques colo-
niales s'intéresse très particulièrement à
cette questiOtI.
Or, « le service géographique offtctel est
encore inexistant, cn dehors de l'Afriquc du
Nord. Les travaux géodésiques, topographi-
ques, cartographiques qui sont exécutés en
Algérie, en Tunisie, au Maroc, présentent
des garanties spéciales, étant confiés au Ser-
vice géographique de l'Armée, qui les di-
rige naturellement en vue de l'obtention de
caries régulières à diverses échelles. »
Ainsi s'exprime le général Perricr dans
son excellent exposé, il cOIle/ul, pour cc qui
concerne V Indochine, Madagascar, l'A.
O. F. : « Dans ces eolollifs, il faut le
reconnaître, on n'est arrivé d'ailleurs à
Vorganisation d'un service à peu près régu-
lier qu'après de longues années de tâton-
nements sans esprit de suite et sans mé-
thode. 011 est frappé des dépenses énormes
d'énergie et d'argent faites pendant ces
années pour des résultats médiocres on
nuls. »
Les constatations sont encore monts satis-
faisantes pour les autres points de notre em-
pire colonial, et cela pour deux raisons :
IOLe personnel ne comprend en principe
que des officiers coloniaux ayant fait titi
stage de longue durée au Service géographi-
que; mais, en fait, la pénurie de ce person-
nel spécialisé oblige trop souvent à recruter
sur place des officiers autodidactes offrant,
moins de garanties.
20 Au ministère des Colonies, au lieu
d'un service de CClltralisatiolr, il n'y a rien
qu'un petit bureau cartographique, sans
aucune action sur les services coloniaux et
les travaux sur le terrain.
Nous comprenons et partageons les vœux
émis par VAcadémie des Sciences qui se
préoccupe vivement de cette situation fré-
eaire.
Allons donc au plus urgent qui est la
création, rue Oudinot, d'un service central
de géographie.
N'y a-t-il pas eu déjà, autrefois, une ten-
tative de ce genreî M. Emile Chautemps,
député de Palis, ministre des Colonies, fut
le créateur d'un Service géographique rue
Oudillot, au moment même ou il fondait à
la Vacuité des lettres de Paris une chaire
de Géographie coloniale, disparue à la mort
de son premier titulaire, AI. Marcel Dubois.
Ce service, si j'ai bonne mémoire, fut confié
à un des élèves préférés de M. Marcel Du-
bois, le sympathique M. Camille Guy, qui
l'aballdolllla au bout, de quelques années
pour devenir Gouverneur des Colonies et
mourir, il y a deux ans, Commissaire de
l'il. O. F. à l'Exposition Coloniale.
Faisons revivre le passé, il y avait là un
heureux précédent.
Edouard Néron,
Sénateur de la Ilautc-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
«a$*-
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
Radio-Alger dont on ne peut que louer les
efforts faits pour le plaisir de ses auditeurs
donnera lundi, 19 octobre, à 20 h. 15, To-
paze; mardi, 20 octobre, à 21 h., gala
oriental; mercredi, 21 octobre, à 20 h. 45,
concert classique; jeudi, 22 octobre, à 21
heures, Le Respect de l'Amour. comédie ;
vendredi, 23 octobre, à 20 heures, concert
consacré à l'Ecolle moderne française.
Radio-Alger a décidé d'apporter aussi à
son originale et désopillante chronique heb.
domadaire en sabir des modifications qui en
feront un sketch, auquel participeront un
Espagnol, un Napolitain et un cireur indi-
gène. Ces trois « types » particuliers à
l'Afrique du Nord seront représentés par
l'ineffable comique Jeannot.
En novembre, grâce au concours de Mme
Martine, chef de la rubrique féminine de la
Dépêche Algérienne, Radio-Alger organise
quatre conférences sur « la mode depuis 'ia
Restauration jusqu'à nos jours ».
Recettes des chemins de fer
algériens
Les recettes des Chemins de fer Algériens
P.-L.-M. sont, pour la 390 semaine de 1931,
do 2.862.000 francs contre 3.143.000 francs
pour la 390 semaine de 1930; le déficit pour
l'année courante qui est alors de 281.000
francs atteint le chiffre de 17 millions
825.000 francs si l'on compare les recettes à
partir du 1er janvier.
Le nombre des wagons chargés pour la 40°
semaine de 1931 (du premier au 7 octobre)
s'est élevé à 434.703 contre 475.319 pour la
40° semaine de 1930 ; le déficit pour l'année
courante est de 8,54 %, Il convient de re-
marquer toutefois que la 40' semaine de 1930
était en augmentation de 2,09 sur la cor-
respondante de 1929 pour le nombre des wa-
gons chargés.
La grande Mosquée
de Tunis
Avant la guerre, aucun musulman n'eut osé
critiquer publiquement l'enseignement donné
par la Grande Mosquée, qui est un enseigne-
ment fondé sur le Coran et présentant un carac-
tère sacré. Aujourd'hui, c'est tout le système
des études qui est mis en cause par la presse
indigène, et est l'objet d'une polémique assez
violente de forme. Il y a les partisans des ré-
formes radicales et ceux qui veulent ne rien
changer à la situation actuelle. De part et d'au-
tre, les arguments ne manquent pas et se mê-
lent à des propos acerbes, qui font contraste
avec l'habituelle sérénité de la société musul-
mane tunisienne.
Cette controverse passionnée témoigne de
l' évolution des esprits, à laquelle l'influence
de la culture française n'est pas étrangère.
Nous sera-t-il pennis de dire notre mot dans
cette question, en toute objectivité ? Essayons
de voir clair avant de formuler notre opinion.
La Grande Mosquée de Tunis, dite de
l'Olivier, fut fondée en l'an 141 de l'hégire
par Abdallah Ibn El Habhab et devint avec
le temps et les événements l'unique centre in-
tellectuel de la Régence. Actuellement, les
cours sont suivis par près de trois mille étu-
diants venus de tous les points de la Tunisie.
La religion coranique est à la base des études
et par conséquent la langue arabe. Accessoire-
ment, on y donne des notions de calcul, d'his-
toire, de géographie, dont le niveau ne dépasse
pas le cours élémentaire du certificat d'études
primaires. Les études, dont la durée est géné-
ralement de sept ans, conduisent à l' obtention
de deux titres ou diplômes : mantaouâa en
tejouid (psalmodie du Coran) et. mautaouâa
en sciences religieuses (ouloum), lesquels per-
mettent l'accès à certaines fonctions publiques.
Que demandent les « réformateurs » par la
voix de leurs journaux : la Nardah, E-Sawahb
Ez-Zamanc, Lissau Ech. Chaâb ? Avant tout
l'introduction des sciences exactes (mathémati-
que, physique, etc) dans le programme des étu-
des, l'enseignement obligatoire d'une langue
étrangère qui serait le français, le remplace-
ment d'une pédagogie surannée par des mé-
thodes modernes et vivantes ; enfin une organi-
sation administrative exempte de routine et de
laisser-al ler.
A quoi les porte-paroles du Cheikh-ul-
Islam répondent avec conviction : « La Grande
Mosquée est une faculté de théologie, elle en-
seigne les sciences religieuses comme le font
les facultés de théologie d'Europe ; elle ne
peut sans renier ses traditions et sa raison
d'être, enseigner les sciences et la philosophie
profanes. Que ne demandez-vous la réorgani-
sation d'établissement comme la Khal dounia
pour l' enseignement que vous désirez ? »
Cette thèse a sa valeur si l'on estime que la
Grande Mosquée a pour mission essentielle de
maintenir la culture rel igieuse dans la société
islamique, où théoriquement il n'y a pas de
place pour les choses laïques. L'Islam, com-
me l'a fort bien démontré le professeur E.-F.
Gautier, dans son livre récent sur les Mœurs et
Coutumes des Musulmans, est centré sur la re-
ligion et n'admet pas la séparation du spirituel
et du temporel comme le fait l'Occident.
Mais voilà : en réalité, la société musulmane
est pénétrée de partout par la vie moderne et
ses nécessités immédiates. Elle doit marcher
avec son temps et suivre le. progrès des idées.
Les sciences religieuses ne suffisent plus aux
besoins pratiques des hommes comme à leurs
aspirations intellectuelles. La mosquée El
Ahzar, d'Egypte, était aussi une faculté de
théologie, qui a dû se transformer en une sorte
d'université occidentale. La poussée des évé-
nements est plus forte que les traditions les
mieux établies et les plus respectables. Ce sera
notre conclusion, en attendant que nous puis-
sions dégager l'aspect psychologique du conflit
que nous venons de relater sommairement.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
..a -
M. Manceron rentre à Paris
les --
M. François Manceron, Résident général
de France en Tunisie, rentre à Paris ce
soir, complètement rétabli. ,
M. François Pietri
a reçu M. Carde
M. le Gouverneur général Carde a été
reçu hier par M. Pietri, ministre du Bud-
get, avec lequel il s'est entretenu des prin-
cipales questions financières intéressant la
colonie.
Inauguration de l'exposition
du peintre Dinet
-0 «
Hier matin, M. Carde a visité à l'Exposi-
tion Coloniale le Pavi'llon de l'Afrique Occi-
dentale française où il a été reçu par M.
Brevié ; il s'est ensuite rendu au Palais des
Beaux-Arts où il a accueilli avec M. le ma-
réchal Lyautey, M. le gouverneur général
OUivicr et M. Henry Bérenger, président
de la Commission des Beaux-Arts, M. Paul
Doumer, président de la République, à qui
il a fait les honneurs de l'Exposition rétros-
pective du peintre Dinet. M. Carde a terminé
sa matinée à l'Exposition par une visite au
Musée Permanent des Colonies, sous la
conduite de M. Beaurcgard, commissaire gé-
néral de la Section de Synthèse.
le Sénégal en 1931
La question des transports
Les frais de transport, pour le Sénégal,
comme pour toutes les possessions d'outre-mer,
se scindent en deux parties. Ceux effectués
dans la colonie même, et ceux de la colonie en
Europe, mettons en France, puisque l'idéal se-
rait d'envoyer dans la mère-patrie la totalité
des récoltes, les 400 à 450.000 tonnes du Sé-
négal étant loin de suffire à tous les besoins de
l'industrie française.
1 our le fret de la colonie en France, il est
peu probable que l'on obtienne de grosses ré-
ductions : beaucoup de motils s' y opposent. Il
y a tout d'abbrd le tonnage relativement faible
des navires employés, faible tonnage qui aug-
mente les frais. En effet, sur le chiffre global
ci-dessus rappelé, près de 200.000 tonnes
viennent de Kaolack. Or, ce port est difficile
d'accès et ne permet son accostage qu'à des na-
vires n'ayant pas 100 mètres de long. Son ou-
tillage est de plus assez rudimentaire. Ces pe-
tits bateaux mettent plus de temps pour pren-
dre leur cargaison que ne le font aux Indes,
par exemple, des unités de 12 à 15.000 tonne.
Il y a de ce chef une infériorité qui se traduit
par un prix de revient plus élevé. Il y a aussi
notre législation sur le travail maritime, la loi
de huit heures, celle sur les inscrits, bien d'au
très impedimenta encore. Bref, il ne faut guère
compter dans l'état actuel des choses pouvoir
obtenir une sensible réduction de ce fret. Il n'
aurait que la concurrence entre les lignes de
navigation françaises et étrangères qui serait de
quelque efficacité.
Restent les transports dans l'intérieur de la
Colonie. A cet égard l'idéal serait de faire
comprendre à toutes les parties intéressées, au
premier rang desquelles il faut mettre la colo.
nie elle-même, qu'il serait de bonne politique
de s'inspirer de l'exemple fameux que donné
rent les possessions britanniques de l'Afrique
du Sud lorsque l' on mit en exploitation leurs
mines de charbon. On le connaît cet exemple
il est souvent cité : rappelons toutefois en deu:\
mots ce qui fut fait alors et produisit un excel.
lent résultat. -
Lorsque l'on commença 1 exploitation de
ces mines, les compagnies de chemin de fer
consentirent à transporter le charbon à un tari I
de perte pour ell; 0,01 centime la tonne
kilométrique. A ce tarif, elles perdirent beau-
coup-d argent ; mais le commerce du charbon,
fut créé, les propriétaires de ces charbonnages
et les colonies elles-mêmes gagnèrent des som-
mes considérables. Et dans chaque bilan de
fin d'année, les dirigeants de ces possessions
britanniques se faisaient un point d'honneur de
mettre en valeur, d'une part, le chiffre du défi-
cit des compagnies de chemin de fer, et en face
les bénéfices réalisés par les compagnies char-
bonnières et la colonie.
Pour le Sénégal et les autres colonies du
groupe, l'an dernier, pour pallier à la crise, les
chemins de fer consentirent une réduction de
c'est exact : mais ils n'osèrent pas aller
tarifs, 'à la diminution des trois quarts alors de.
jusqu
mandée et qui seule aurait été efficace, de
sorte que leur bonne volonté n'a pas produit
le résultat espéré. Pour obtenir d'elles un nou-
vel abaissement important, il faudrait que l'Etat
renonçât aux redevances qui lui sont annuelle-
ment versées par le Dakar-Saint-Louis. Ce ne
serait pas un très gros sacrifice, et cela aiderait
à obtenir des conditions meilleures.
D où il s ensuit que pour rénover le com-
merce de l'arachide, il faut tout à la fois bou-
leverser complètement le régime de la culture,
créer des coopératives pour labourer, mettre des
engrais, en un mot, préparer le sol, et faire
avec le noir des contrats de travail. Ce qui se-
rait véritablement la politique d'association et
de coopération dont on parle toujours et que
l'on n'applique jamais. Et peser sur les pou-
voirs publics afin d'obtenir de nouvelles réduc-
tions des frais de transport. Dans ces condi-
tions le commerce de l'arachide pourrait pren-
dre un nouvel essor.
Mais ce n est pas tout. Il faut afin d'éviter
le retour d'une crise comme celle de ces der-
nières années, que le Sénégal cesse d'être la
colonie d'une seule culture. On peut y arriver,
et nous verrons comment dans un prochain ar-
ticle. Louis Le Barbier.
La Guillotine
aux Nouvelles-Hébrides
Une exécution de six indochinois condam-
nés à mort a eu lieu à Port-Vila le 28 juillet
dernier à six heures du matin.
L'échafaud fut dressé devant l'hôpital sur
le terrain de la milice. Les condamnés furent
enfermés dans l'amphithéâtre qui servit de
prison.
Le 28 juillet vers 5 heures du matin le ma-
gistrat, le greffier, l'avocat, un prêtre et
même un journaliste pénétrèrent dans la pri-
son. Le magistrat annonça aux condamés que
leur pourvoi avait été rejeté.
Ils apprirent la funeste nouvelle avec cou-
rage. L'un d'eux aurait même déclaré,
d'après le Bulletin du Commcrcc, notre
confrère de Nouméa : « Nous bien contents
qu'on nous coupe la tete ».
Ils ont accepté la cigarette, le petit verre
de rhum et se sont préparés dans la mort
avec le prëtrc, Ils ont communié et récité les
prières.
Ils sont sortis de la prison un par un, le
torse nu, les bras liés derrière le dos, les
pieds entravés et la guillotine a fonctionné
avec rapidité et sÙrtté, Le couperet s'est
abaissé six fois. Le corps était aussitôt placé
dans une bière et chargé sur une automo-
bile.
Le dernier indochinois remercia d'avoir
bien voulu le faire passer à la fin et dit que
là-haut, au ciel il penserait beaucoup à ses
gardiens.
Un service d'ordre impeccable fut assuré
par une quinzaine de miliciens et deux gen-
darmes. ,
Beaucoup de monde a assisté à cette exécu-
tion, la première aux Nouvelles-Hébrides.
Elle a vivement impressionné l'élémcnt an-
namite de Varrhipel.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
Par MARIE-LOUISE SICARD.
CONGRES DE L'URBANISME
COLONIAL
La séance de clôture vient d'avoir lieu à la
Section métropolitaine, et des rapports fort in-
téressants ont été faits sur l' organisation admi-
nistrative et la législation urbaine et rurale aux
colonies.
Ainsi, de la première à la dernière confé-
rence, sous le mot « d urbanisme », les or-
ganisateurs ont su grouper des intérêts de pre-
mière importance pour les vivants. Il faut les
téliciter, car, la tâche était d'une écrasante en-
vergure !
Questions artistiques, juridiques ; études sur
les conditions de vie matériel les, sociales, éco-
nomiques. De plus une vision rapide, mais très
nette, à travers l'histoire de l'habitation humai-
ne, a permis aux congressistes de confronter les
« ville-colonies » des Grecs et des Romains en
Afrique du Nord, avec Héliopolis-moderne,
par exemple, cité satellite de la ville du Caire
et dont la première pierre a été posée en 1906.
Les ruines de l'Afrique du Nord sont élo-
quentes et permettent de reconstituer les élé-
ments d'une civilisation plus raffinée qu'on ne
le croit généralement. 11 faut bien admettre,
que les questions d'hygiène et d'installation
sanitaire, emportées dans la tourmente barbare
et somnolente au moyen âge, semblaient tou-
tes naturelles aux Romains.
M. Maurice Pillet, comme M. A. Ballu,
architecte en chef des Monuments historiques
de l'Algérie, nous ont fait faire de passion-
nants voyages dans les siècles des siècles, jus-
qu'aux cités antiques de l'Irak, Babylone, Ni-
nive, Suse, etc. et tant de beaux noms écra-
sés à chaque virage dangereux de la civilisa-
tion.
Faisons le point
Ce congrès, réuni à l'occasion de l' Expo-
sition Coloniale, fera faire, certainement, de
salutaires progrès à l'urbanisme, cette science
toute nouvelle, qui en dépit de belles réussites
en est encore, dans bien des colonies aux in-
certitudes, aux tâtonnements.
Certes, le Maroc est aujourd'hui considéré
comme une leçon magistrate, écoutée, respec-
tée de toutes les nations ; certes, l'Indochine,
Madagascar, les Indes Néerlandaises, le
Congo Belge, ont eux aussi, non seulement
abordé ces problèmes, mais obtenu des réali-
sations remarquables.
Ainsi, le grand bienfait de cette conterence
internationale est de permettre de Il faire le
point » en groupant les manifestations isolées,
les expérience particulières, jetées sous toutes
les latitudes.
Voici donc confrontés, les abris des hom-
mes sous le sjgne du soleil : les fastueuses
capitales du Brésil, de l'Argentine, du Mexi-
que, la « case de l'Oncle Tom » aux vieilles
colonies ; Héliopolis-moderne, Marrakech, les
agglomérations des Oasis du Sud-Algérien-,
etc.
Qu'il s'agisse de l' urbanisme à la Martini-
que, en Tunisie, à Madagascar, à Tahiti, une
considération de la plus haute importance do-
mine tout le problème : la salubrité.
Pour s'en convaincre, il n' y a qu'à relire
les pages sinistres se rapportant sous tous les
climats, aux épidémies dévastatrices, à ce Mas-
que de la Mort rouge évoqué par Edgar
Poe et qui rôde dans les cités-taudis.
Dans cet ordre d'idée, aucun effort ne doit
être négligé ; l'œuvre d'aissainissement des
lieux anciens, la construction de villes neuves,
décongestionnant les agglomérations indigènes,
doivent être poursuivies sans relâche, dans tout
notre Empire Colonial.
La Maison de l'Avenir
Dans un rapport des plus suggestifs, le colo-
nel lck, spécialisé dans « la maison colo-
niale » expose les sérieux agréments du home
métallique, qui seul répond à ces exigences :
« faire des immeubles légers, à bon marché et
élevés dans le minimum de temps ».
Ainsi, de t'usine ou du grand magasin-
d'exposition on livrera la villa toute faite, sur
le chantier, il ne restera à opérer que le mon-
tage et l'ajustage.
Dans les huit jours le travail peut être ter-
miné et clés en mains les locataires aménage-
ront.
Le colonel Ick a raison mille fois, d'ap-
puyer sur cette proposition : l'habitation saine
est une cause de vie ou de mort pour la coloni-
sation.
Contre la chaleur, dont l'acier est bon
conducteur, tout un système de calorigène est
envisagé, ainsi que des vérandas profondes
complètement ouvertes avec des écrans porta-
tifs ou closes seulement par des treillages mé-
talliques.
Quelques maisons en acier et tôles peintes
en blanc donnent déjà entière satisfaction, sur
la Côte d'Ivoire, à Tunis, à Bizerte, à Pana-
ma.
Vœu suprême
Et pour finir, entre tant de vœux, émis sur
l'hygiène et l'assai nissemeii t, cSlhétique, la
ventilation dans la construction, l' organisation
administrative, la législation urbaine et rurale,
l' exécution matérielle des plans de MIICS colo-
niales, etc., retenons le haut souci artistique
qui a guidé Lyautey, le marocain, dès la pre-
mière heure, en séparant la ville nouvelle de la
ville indigène. Au moins, comme à Marra-
kech, à t cz. d'admirables vestiges du passé
sont conservés précieusement.
Au congrès, certains délégués lui ont attri-
bué l'intention de vouloir parquer les indigènes
en dehors des agglomérations nouvelles. Er-
reur profonde, contre laquelle le Maréchal a
protesté énergiquement.
« Bien au contraire », a poursuivi Lyautey
« nous avons estimé qu'il fallait faire non pas
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 17 OCTOBRE 1091.
JOURNAL OUOTIOIE.
-
Rédaction & Administration :
14, lai Il
PARIS a*i
TÉLÉPH. : LOUVRE 19-37
RICHELIEU 87-54
Les Annales Coloniales
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être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Un an G Moi* 3 Mois
France et
Colonies 180 1) 100 » 50 1)
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On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'assistance médicale indigène en A.O.F.
** ̃%
Depuis 1921, conformément aux instruc-
tions ministérielles et à celles du Gouver-
nement général de l'A.O.F., grâce au dé-
vouement du personnel dans l'application de
la médecine préventive et de l'hygiène,
l'Assistance médicale indigène s'est déve-
loppée.
Elle permet, non seulement de soigner les
malades, mais encore, en assurant la pro-
tection de l'enfance et l'hygiène des travail-
leurs, d'améliorer et de développer les races
indigènes.
C'est une œuvre admirable qui pourra, en
moins de vingt ans, doubler le chiffre de la
population et assurer définitivement l'avenir
du pays.
L'Assistance médicale vise, en effet, di-
rectement les causes essentielles qui empê-
chent l'accroissement de la race. Bien que
les naissances soient partout nombreuses, la
proportion des décès est considérable ; chez
les enfants, la moralité est due à l'absence
d'hygiène, chez les adultes, à la fréquence
et à la violence des ma lad es épidémiques.
Les Services de l'Assistance médicale doi-
vent donc être très fortement organisés pour
lutter contre la mortalité infantile par l'édu-
cation des mères et par la pénétration pro-
gressive des notions de puériculture dans les
milieux familiaux, pour lutter contre la mor-
talité des adultes, par le dépistage des mala-
dies sociales et l'application des méthodes
de préservation par la recherche de foyers
d'épidémie et par la réalisation immédiate
des mesures propres à les enrayer.
En principe, les circonscriptions sanitaires
correspondent aux circonscriptions adminis-
tratives et ont à leur tête un médecin euro-
péen.
Chaque chef-lieu de colonie a son hôpital.
Celui-ci doit posséder, en plus d'un quartier
général d'assistance avec maternité, salles
gratuites et salles payantes, un laboratoire
de chimie et de bactériologie, un magasin
d'approvisionnement sanitaire pour le ravi-
taillement de tous les postes d'assistance et
une section de prophylaxie toujours prête à
être mobilisée avec des movens suffisamment
complets pour lutter contre les foyers endé-
miques susceptibles de faire leur apparition.
Dans toute agglomération importantc se
trouve un dispensaire-maternité pourvu d'un
médecin européen ou d'un médecin indigène.
Le mobilier y est des plus simples et
conforme aux habitudes des populations.
De nombreux postes médicaux permanents
ont été créés avec des salles de pansement et
des magasins, mais il faudrait y ajouter
des salles de visite où les médecins puissent
donner des consultations aux jours de
grands marchés dans des centres qui réu-
nissent à cette occasion un nombre important
d'indigènes.
Un service mobile effectue des tournées
régulières auprès des populations pour entrer
directement en contact avec elles, les conseil-
ler, soigner les malades, contrôler l'état des
nourrissons, pratiquer les vaccinations, re-
chercher les causes de décès, etc.
Ces tournées rentrent dans les attributions
normales de l'Assistance; elles doivent occu-
per un bon tiers de son temps. Des moyens
de transport sont mis à la disposition du
personnel de « déplacement ». automobiles,
chevaux, bicyclettes. Les bienfaits de l'As-
sistance ne doivent pas être limités aux ag-
glomérations urbaines et le dispensaire ne
doit pas être le centre unique de l'activité
médicale.
Les médecins européens à la tête de l'As-
sistance médicale ont sous leur contrôle des
médecins, sages-femmes, infirmières, infir-
mières-visiteuses, gardes et agents divers, in-
digènes, chargés de l'exécution proprement
dite du programme d'éducation d'hygiène,
de dép: stage et de défense sanitaire.
Dans les conditions présentes des moyens
matériels, de personnel et d'évolution des
régions, un effectif de 150 médecins peut
provisoirement suffire pour l'ensemble de
l'A.O.F. français, mais il faut prévoir une
augmentation progressive de ce nombre, de
façon à arriver, dans un délai de 5 ans au
plus, à en avoir 250.
Le personnel sanitaire indigène, par ses
affinités de race et de langue, par la
connaissance des habitudes, des traditions et
des préjugés, représente, s'il est bien guidé
par les médecins européens, le moyen d'édu-
cation et de pénétration le plus sûr
En fait. une surveillance minutieuse des
médecins européens, leur vigilance de tous
les instants, l'exemple constant de leur acti-
vée et de leur dévouement entraînent le per-
sonnel indigène dont les efforts sont iden-
tiques.
Les grands services nue rendent les infir-
miers indigènes sélectionnés, collaborateurs
subalternes du docteur rameau dans sa lutte
contre la maladie du sommeil, sont la preuve
des résultats que l'on peut obtenir en gl-néra-
lisant la méthode.
T1 est évident, avec la complexité des me-
sures nécessaires, que si le service de santé
a, dans la préparation et l'exécution des dé-
positions d'hvgiène et d'assistance médicale,
un rôle essentiel à remplir, les autres services
doivent également, intervenir : services de
l'Enseignement, (lç l'Agriculture, des Tra-
vaux publics, de l'Armée.
De son côté, l'initiative privée, commer-
çants, colons, est susceptible d'exercer une
influence sur les indigènes et d'apporter ainsi
un concours matériel à l'oeuvre entreprise.
11 appartient à l'Administration de coor-
donner et de soutenir les efforts do tous en
vue de donner aux indigènes la résistance
physique indispensable et de développer les
qualités de la race.
Les lieutenants-gouverneurs et leurs admi-
nistrateurs dans leurs circonscriptions res-
pectives ont une action' personnelle qui doit
se faire sentir partout. Une véritable foi
doit Jes animer, eux et tous ceux qui ap-
portent leur collaboration à une œuvre si
considérable dont dépendent la vie et l'ens<>r
de nos pays d'A.O.F.
Camille Briquet,
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
DÉPAKT
M. Antonetti rejoint son poste
Ainsi que nous l'avons annoncé, ultérieu-
rement, c'est hier que M. Antonetti, gouver-
neur général de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise, a quitté Paris par le rapide de 17 heu-
res, à destination de Bordeaux. De nombreu-
ses personnalités du monde colonial et poli-
tique, des amis, étaient venus le saluer et
lui offrir leurs vœux.
M. Ponsot rejoint son poste
M. Ponsot, haut commissaire de la Répu-
blique française en Syrie et Mme Ponsot, qui
devaient utiliser primitivement le Cllampo-
lion des Messageries Maritimes, départ
de Marseille le 13 octobre, prendront passa-
ge le 27 octobre sur le Mariette-Pacha de la
même société.
Avec eux s'embarqueront : M. Tetreau,
secrétaire général du haut commissariat,
ministre plénipotentiaire, et Mme Tetreau;
M. Solomiac, gouverneur des Cdlonies, dé-
légué du haut commissariat à Damas, les
capitaines Lauras et l'étrier, et, vraisembla-
blement MM. Neyrac et Meyrat.
A l'Hôtel des Ventes
Vente de livres anciens
Dans l'une des ventes de livres faites à
l'hôtel de la rue Drouot, hier, une édition de
El fiafi ona el Kijar ou le Désert, de Sliman
ben Ibrahim, avec les illustrations de Dinet,
ouvrage relié dans le genre des Corans par des
artistes algériens a atteint le prix de 1.900
francs.
- .'8
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Leltres
l'
Découvertes d'inscriptions araméennes
à Alep
M. René Dussaud a communiqué à l'Aca-
démie le travail que le Père Ronzcvalle, pro-
fesseur à l'Université catholique de Bey-
routh, vient de consacrer à de nouvelles et
importantes inscriptions araméennes de la
région d'Alep (Syrie) Les textes remontent
au milieu du Villo siècle avant notre ère
et consistent essentiellement en un traité
entre deux rois locaux, dont l'un, Matael,
roi d'Arpad, était connu par les trois campa-
gnes successives (742-740) que le roi d'Assy-
rie Tégeatphalasar 111 entreprit vers le dé-
but de son règne pour réduire Arpad et son
roi. Le traité est accompagné d'un holocaus-
te et d'un serment imprécatoire devant les
divinités qu'on énumère. M. Dussaud dis-
cute plusieurs passages dont il donne une
interprétation nouvelle.
Mgr de Guébriant
en Extrême-Orient
l' 8
S. Exc. Mgr de Guébriant, supérieur gé-
néral des Missions étrangères de Paris, s'est
embarqué ces jours-ci à Marseille pour l'Ex-
trême-Orient. Réélu l'année dernière supé-
rieur général de l'importante Société des
Missions étrangères de Paris, Mgr de Gué-
briant, décida aussitôt d'entreprendre cette
année la visite des trente-sept vicariats que
son Institut missionnaire possède aux Indes,
en Birmanie, en Indochine, en Corée et au
Japon. Etant donné l'état actuel d'une gran-
de partie de ces régions ce voyage à une
importance considérable.
-000.
Souvenir d'une princesse de Siam
à Mary Pickford
.81
La mère de la reine de Siam ayant offert
une bague à Mary Pickford, lors de son séjour
à Hollywood, en témoignage de son admira-
tion, Mary en a été toute confuse de recon-
naissance. Pour bien montrer sa gratitude Ma-
ry a, paratt-il, dit à la princesse siamoise que
lorsqu'elle mourrait elle léguerait cette bague
à l'Université de Californie. La bague est
d'ailleurs très ancienne et a appartenu depuis
des siècles à une des familles les plus noble du
Siam.
- 8.8
AU SIAM
Conférence des gouverneurs de province
La conférence annuelle des Gouverneurs
de province, sous la présidence de lit reine
Nakonsvarga et du ministre de l'Intérieur,
commencera le 26 courant.
Les cendres du prince Chandaburi
à Bangkok
Les cendres du prince Chandaburi, dé-
cédé à Paris, arriveront à Bang/wli S(l-
medf.
Ce qu'il ne faut pas
négliger
ÉOGRAPHIE' Hé oui,
celle science élé-
mentaire que no-
tre petite cttfauce
a balbutiée dans
d'émouvants atlas
vert pâle ou rose
tendre, et dont
les administrations coloniales font trop peu
de cas.
La mise en valeur de la France exté-
rieure étant considérablement facilitée par
la connaissance topographique exacte de son
lariloiu, il est compréhensible que le
Congres des Recherches scientifiques colo-
niales s'intéresse très particulièrement à
cette questiOtI.
Or, « le service géographique offtctel est
encore inexistant, cn dehors de l'Afriquc du
Nord. Les travaux géodésiques, topographi-
ques, cartographiques qui sont exécutés en
Algérie, en Tunisie, au Maroc, présentent
des garanties spéciales, étant confiés au Ser-
vice géographique de l'Armée, qui les di-
rige naturellement en vue de l'obtention de
caries régulières à diverses échelles. »
Ainsi s'exprime le général Perricr dans
son excellent exposé, il cOIle/ul, pour cc qui
concerne V Indochine, Madagascar, l'A.
O. F. : « Dans ces eolollifs, il faut le
reconnaître, on n'est arrivé d'ailleurs à
Vorganisation d'un service à peu près régu-
lier qu'après de longues années de tâton-
nements sans esprit de suite et sans mé-
thode. 011 est frappé des dépenses énormes
d'énergie et d'argent faites pendant ces
années pour des résultats médiocres on
nuls. »
Les constatations sont encore monts satis-
faisantes pour les autres points de notre em-
pire colonial, et cela pour deux raisons :
IOLe personnel ne comprend en principe
que des officiers coloniaux ayant fait titi
stage de longue durée au Service géographi-
que; mais, en fait, la pénurie de ce person-
nel spécialisé oblige trop souvent à recruter
sur place des officiers autodidactes offrant,
moins de garanties.
20 Au ministère des Colonies, au lieu
d'un service de CClltralisatiolr, il n'y a rien
qu'un petit bureau cartographique, sans
aucune action sur les services coloniaux et
les travaux sur le terrain.
Nous comprenons et partageons les vœux
émis par VAcadémie des Sciences qui se
préoccupe vivement de cette situation fré-
eaire.
Allons donc au plus urgent qui est la
création, rue Oudinot, d'un service central
de géographie.
N'y a-t-il pas eu déjà, autrefois, une ten-
tative de ce genreî M. Emile Chautemps,
député de Palis, ministre des Colonies, fut
le créateur d'un Service géographique rue
Oudillot, au moment même ou il fondait à
la Vacuité des lettres de Paris une chaire
de Géographie coloniale, disparue à la mort
de son premier titulaire, AI. Marcel Dubois.
Ce service, si j'ai bonne mémoire, fut confié
à un des élèves préférés de M. Marcel Du-
bois, le sympathique M. Camille Guy, qui
l'aballdolllla au bout, de quelques années
pour devenir Gouverneur des Colonies et
mourir, il y a deux ans, Commissaire de
l'il. O. F. à l'Exposition Coloniale.
Faisons revivre le passé, il y avait là un
heureux précédent.
Edouard Néron,
Sénateur de la Ilautc-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
«a$*-
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
Radio-Alger dont on ne peut que louer les
efforts faits pour le plaisir de ses auditeurs
donnera lundi, 19 octobre, à 20 h. 15, To-
paze; mardi, 20 octobre, à 21 h., gala
oriental; mercredi, 21 octobre, à 20 h. 45,
concert classique; jeudi, 22 octobre, à 21
heures, Le Respect de l'Amour. comédie ;
vendredi, 23 octobre, à 20 heures, concert
consacré à l'Ecolle moderne française.
Radio-Alger a décidé d'apporter aussi à
son originale et désopillante chronique heb.
domadaire en sabir des modifications qui en
feront un sketch, auquel participeront un
Espagnol, un Napolitain et un cireur indi-
gène. Ces trois « types » particuliers à
l'Afrique du Nord seront représentés par
l'ineffable comique Jeannot.
En novembre, grâce au concours de Mme
Martine, chef de la rubrique féminine de la
Dépêche Algérienne, Radio-Alger organise
quatre conférences sur « la mode depuis 'ia
Restauration jusqu'à nos jours ».
Recettes des chemins de fer
algériens
Les recettes des Chemins de fer Algériens
P.-L.-M. sont, pour la 390 semaine de 1931,
do 2.862.000 francs contre 3.143.000 francs
pour la 390 semaine de 1930; le déficit pour
l'année courante qui est alors de 281.000
francs atteint le chiffre de 17 millions
825.000 francs si l'on compare les recettes à
partir du 1er janvier.
Le nombre des wagons chargés pour la 40°
semaine de 1931 (du premier au 7 octobre)
s'est élevé à 434.703 contre 475.319 pour la
40° semaine de 1930 ; le déficit pour l'année
courante est de 8,54 %, Il convient de re-
marquer toutefois que la 40' semaine de 1930
était en augmentation de 2,09 sur la cor-
respondante de 1929 pour le nombre des wa-
gons chargés.
La grande Mosquée
de Tunis
Avant la guerre, aucun musulman n'eut osé
critiquer publiquement l'enseignement donné
par la Grande Mosquée, qui est un enseigne-
ment fondé sur le Coran et présentant un carac-
tère sacré. Aujourd'hui, c'est tout le système
des études qui est mis en cause par la presse
indigène, et est l'objet d'une polémique assez
violente de forme. Il y a les partisans des ré-
formes radicales et ceux qui veulent ne rien
changer à la situation actuelle. De part et d'au-
tre, les arguments ne manquent pas et se mê-
lent à des propos acerbes, qui font contraste
avec l'habituelle sérénité de la société musul-
mane tunisienne.
Cette controverse passionnée témoigne de
l' évolution des esprits, à laquelle l'influence
de la culture française n'est pas étrangère.
Nous sera-t-il pennis de dire notre mot dans
cette question, en toute objectivité ? Essayons
de voir clair avant de formuler notre opinion.
La Grande Mosquée de Tunis, dite de
l'Olivier, fut fondée en l'an 141 de l'hégire
par Abdallah Ibn El Habhab et devint avec
le temps et les événements l'unique centre in-
tellectuel de la Régence. Actuellement, les
cours sont suivis par près de trois mille étu-
diants venus de tous les points de la Tunisie.
La religion coranique est à la base des études
et par conséquent la langue arabe. Accessoire-
ment, on y donne des notions de calcul, d'his-
toire, de géographie, dont le niveau ne dépasse
pas le cours élémentaire du certificat d'études
primaires. Les études, dont la durée est géné-
ralement de sept ans, conduisent à l' obtention
de deux titres ou diplômes : mantaouâa en
tejouid (psalmodie du Coran) et. mautaouâa
en sciences religieuses (ouloum), lesquels per-
mettent l'accès à certaines fonctions publiques.
Que demandent les « réformateurs » par la
voix de leurs journaux : la Nardah, E-Sawahb
Ez-Zamanc, Lissau Ech. Chaâb ? Avant tout
l'introduction des sciences exactes (mathémati-
que, physique, etc) dans le programme des étu-
des, l'enseignement obligatoire d'une langue
étrangère qui serait le français, le remplace-
ment d'une pédagogie surannée par des mé-
thodes modernes et vivantes ; enfin une organi-
sation administrative exempte de routine et de
laisser-al ler.
A quoi les porte-paroles du Cheikh-ul-
Islam répondent avec conviction : « La Grande
Mosquée est une faculté de théologie, elle en-
seigne les sciences religieuses comme le font
les facultés de théologie d'Europe ; elle ne
peut sans renier ses traditions et sa raison
d'être, enseigner les sciences et la philosophie
profanes. Que ne demandez-vous la réorgani-
sation d'établissement comme la Khal dounia
pour l' enseignement que vous désirez ? »
Cette thèse a sa valeur si l'on estime que la
Grande Mosquée a pour mission essentielle de
maintenir la culture rel igieuse dans la société
islamique, où théoriquement il n'y a pas de
place pour les choses laïques. L'Islam, com-
me l'a fort bien démontré le professeur E.-F.
Gautier, dans son livre récent sur les Mœurs et
Coutumes des Musulmans, est centré sur la re-
ligion et n'admet pas la séparation du spirituel
et du temporel comme le fait l'Occident.
Mais voilà : en réalité, la société musulmane
est pénétrée de partout par la vie moderne et
ses nécessités immédiates. Elle doit marcher
avec son temps et suivre le. progrès des idées.
Les sciences religieuses ne suffisent plus aux
besoins pratiques des hommes comme à leurs
aspirations intellectuelles. La mosquée El
Ahzar, d'Egypte, était aussi une faculté de
théologie, qui a dû se transformer en une sorte
d'université occidentale. La poussée des évé-
nements est plus forte que les traditions les
mieux établies et les plus respectables. Ce sera
notre conclusion, en attendant que nous puis-
sions dégager l'aspect psychologique du conflit
que nous venons de relater sommairement.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
..a -
M. Manceron rentre à Paris
les --
M. François Manceron, Résident général
de France en Tunisie, rentre à Paris ce
soir, complètement rétabli. ,
M. François Pietri
a reçu M. Carde
M. le Gouverneur général Carde a été
reçu hier par M. Pietri, ministre du Bud-
get, avec lequel il s'est entretenu des prin-
cipales questions financières intéressant la
colonie.
Inauguration de l'exposition
du peintre Dinet
-0 «
Hier matin, M. Carde a visité à l'Exposi-
tion Coloniale le Pavi'llon de l'Afrique Occi-
dentale française où il a été reçu par M.
Brevié ; il s'est ensuite rendu au Palais des
Beaux-Arts où il a accueilli avec M. le ma-
réchal Lyautey, M. le gouverneur général
OUivicr et M. Henry Bérenger, président
de la Commission des Beaux-Arts, M. Paul
Doumer, président de la République, à qui
il a fait les honneurs de l'Exposition rétros-
pective du peintre Dinet. M. Carde a terminé
sa matinée à l'Exposition par une visite au
Musée Permanent des Colonies, sous la
conduite de M. Beaurcgard, commissaire gé-
néral de la Section de Synthèse.
le Sénégal en 1931
La question des transports
Les frais de transport, pour le Sénégal,
comme pour toutes les possessions d'outre-mer,
se scindent en deux parties. Ceux effectués
dans la colonie même, et ceux de la colonie en
Europe, mettons en France, puisque l'idéal se-
rait d'envoyer dans la mère-patrie la totalité
des récoltes, les 400 à 450.000 tonnes du Sé-
négal étant loin de suffire à tous les besoins de
l'industrie française.
1 our le fret de la colonie en France, il est
peu probable que l'on obtienne de grosses ré-
ductions : beaucoup de motils s' y opposent. Il
y a tout d'abbrd le tonnage relativement faible
des navires employés, faible tonnage qui aug-
mente les frais. En effet, sur le chiffre global
ci-dessus rappelé, près de 200.000 tonnes
viennent de Kaolack. Or, ce port est difficile
d'accès et ne permet son accostage qu'à des na-
vires n'ayant pas 100 mètres de long. Son ou-
tillage est de plus assez rudimentaire. Ces pe-
tits bateaux mettent plus de temps pour pren-
dre leur cargaison que ne le font aux Indes,
par exemple, des unités de 12 à 15.000 tonne.
Il y a de ce chef une infériorité qui se traduit
par un prix de revient plus élevé. Il y a aussi
notre législation sur le travail maritime, la loi
de huit heures, celle sur les inscrits, bien d'au
très impedimenta encore. Bref, il ne faut guère
compter dans l'état actuel des choses pouvoir
obtenir une sensible réduction de ce fret. Il n'
aurait que la concurrence entre les lignes de
navigation françaises et étrangères qui serait de
quelque efficacité.
Restent les transports dans l'intérieur de la
Colonie. A cet égard l'idéal serait de faire
comprendre à toutes les parties intéressées, au
premier rang desquelles il faut mettre la colo.
nie elle-même, qu'il serait de bonne politique
de s'inspirer de l'exemple fameux que donné
rent les possessions britanniques de l'Afrique
du Sud lorsque l' on mit en exploitation leurs
mines de charbon. On le connaît cet exemple
il est souvent cité : rappelons toutefois en deu:\
mots ce qui fut fait alors et produisit un excel.
lent résultat. -
Lorsque l'on commença 1 exploitation de
ces mines, les compagnies de chemin de fer
consentirent à transporter le charbon à un tari I
de perte pour ell; 0,01 centime la tonne
kilométrique. A ce tarif, elles perdirent beau-
coup-d argent ; mais le commerce du charbon,
fut créé, les propriétaires de ces charbonnages
et les colonies elles-mêmes gagnèrent des som-
mes considérables. Et dans chaque bilan de
fin d'année, les dirigeants de ces possessions
britanniques se faisaient un point d'honneur de
mettre en valeur, d'une part, le chiffre du défi-
cit des compagnies de chemin de fer, et en face
les bénéfices réalisés par les compagnies char-
bonnières et la colonie.
Pour le Sénégal et les autres colonies du
groupe, l'an dernier, pour pallier à la crise, les
chemins de fer consentirent une réduction de
c'est exact : mais ils n'osèrent pas aller
tarifs, 'à la diminution des trois quarts alors de.
jusqu
mandée et qui seule aurait été efficace, de
sorte que leur bonne volonté n'a pas produit
le résultat espéré. Pour obtenir d'elles un nou-
vel abaissement important, il faudrait que l'Etat
renonçât aux redevances qui lui sont annuelle-
ment versées par le Dakar-Saint-Louis. Ce ne
serait pas un très gros sacrifice, et cela aiderait
à obtenir des conditions meilleures.
D où il s ensuit que pour rénover le com-
merce de l'arachide, il faut tout à la fois bou-
leverser complètement le régime de la culture,
créer des coopératives pour labourer, mettre des
engrais, en un mot, préparer le sol, et faire
avec le noir des contrats de travail. Ce qui se-
rait véritablement la politique d'association et
de coopération dont on parle toujours et que
l'on n'applique jamais. Et peser sur les pou-
voirs publics afin d'obtenir de nouvelles réduc-
tions des frais de transport. Dans ces condi-
tions le commerce de l'arachide pourrait pren-
dre un nouvel essor.
Mais ce n est pas tout. Il faut afin d'éviter
le retour d'une crise comme celle de ces der-
nières années, que le Sénégal cesse d'être la
colonie d'une seule culture. On peut y arriver,
et nous verrons comment dans un prochain ar-
ticle. Louis Le Barbier.
La Guillotine
aux Nouvelles-Hébrides
Une exécution de six indochinois condam-
nés à mort a eu lieu à Port-Vila le 28 juillet
dernier à six heures du matin.
L'échafaud fut dressé devant l'hôpital sur
le terrain de la milice. Les condamnés furent
enfermés dans l'amphithéâtre qui servit de
prison.
Le 28 juillet vers 5 heures du matin le ma-
gistrat, le greffier, l'avocat, un prêtre et
même un journaliste pénétrèrent dans la pri-
son. Le magistrat annonça aux condamés que
leur pourvoi avait été rejeté.
Ils apprirent la funeste nouvelle avec cou-
rage. L'un d'eux aurait même déclaré,
d'après le Bulletin du Commcrcc, notre
confrère de Nouméa : « Nous bien contents
qu'on nous coupe la tete ».
Ils ont accepté la cigarette, le petit verre
de rhum et se sont préparés dans la mort
avec le prëtrc, Ils ont communié et récité les
prières.
Ils sont sortis de la prison un par un, le
torse nu, les bras liés derrière le dos, les
pieds entravés et la guillotine a fonctionné
avec rapidité et sÙrtté, Le couperet s'est
abaissé six fois. Le corps était aussitôt placé
dans une bière et chargé sur une automo-
bile.
Le dernier indochinois remercia d'avoir
bien voulu le faire passer à la fin et dit que
là-haut, au ciel il penserait beaucoup à ses
gardiens.
Un service d'ordre impeccable fut assuré
par une quinzaine de miliciens et deux gen-
darmes. ,
Beaucoup de monde a assisté à cette exécu-
tion, la première aux Nouvelles-Hébrides.
Elle a vivement impressionné l'élémcnt an-
namite de Varrhipel.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
Par MARIE-LOUISE SICARD.
CONGRES DE L'URBANISME
COLONIAL
La séance de clôture vient d'avoir lieu à la
Section métropolitaine, et des rapports fort in-
téressants ont été faits sur l' organisation admi-
nistrative et la législation urbaine et rurale aux
colonies.
Ainsi, de la première à la dernière confé-
rence, sous le mot « d urbanisme », les or-
ganisateurs ont su grouper des intérêts de pre-
mière importance pour les vivants. Il faut les
téliciter, car, la tâche était d'une écrasante en-
vergure !
Questions artistiques, juridiques ; études sur
les conditions de vie matériel les, sociales, éco-
nomiques. De plus une vision rapide, mais très
nette, à travers l'histoire de l'habitation humai-
ne, a permis aux congressistes de confronter les
« ville-colonies » des Grecs et des Romains en
Afrique du Nord, avec Héliopolis-moderne,
par exemple, cité satellite de la ville du Caire
et dont la première pierre a été posée en 1906.
Les ruines de l'Afrique du Nord sont élo-
quentes et permettent de reconstituer les élé-
ments d'une civilisation plus raffinée qu'on ne
le croit généralement. 11 faut bien admettre,
que les questions d'hygiène et d'installation
sanitaire, emportées dans la tourmente barbare
et somnolente au moyen âge, semblaient tou-
tes naturelles aux Romains.
M. Maurice Pillet, comme M. A. Ballu,
architecte en chef des Monuments historiques
de l'Algérie, nous ont fait faire de passion-
nants voyages dans les siècles des siècles, jus-
qu'aux cités antiques de l'Irak, Babylone, Ni-
nive, Suse, etc. et tant de beaux noms écra-
sés à chaque virage dangereux de la civilisa-
tion.
Faisons le point
Ce congrès, réuni à l'occasion de l' Expo-
sition Coloniale, fera faire, certainement, de
salutaires progrès à l'urbanisme, cette science
toute nouvelle, qui en dépit de belles réussites
en est encore, dans bien des colonies aux in-
certitudes, aux tâtonnements.
Certes, le Maroc est aujourd'hui considéré
comme une leçon magistrate, écoutée, respec-
tée de toutes les nations ; certes, l'Indochine,
Madagascar, les Indes Néerlandaises, le
Congo Belge, ont eux aussi, non seulement
abordé ces problèmes, mais obtenu des réali-
sations remarquables.
Ainsi, le grand bienfait de cette conterence
internationale est de permettre de Il faire le
point » en groupant les manifestations isolées,
les expérience particulières, jetées sous toutes
les latitudes.
Voici donc confrontés, les abris des hom-
mes sous le sjgne du soleil : les fastueuses
capitales du Brésil, de l'Argentine, du Mexi-
que, la « case de l'Oncle Tom » aux vieilles
colonies ; Héliopolis-moderne, Marrakech, les
agglomérations des Oasis du Sud-Algérien-,
etc.
Qu'il s'agisse de l' urbanisme à la Martini-
que, en Tunisie, à Madagascar, à Tahiti, une
considération de la plus haute importance do-
mine tout le problème : la salubrité.
Pour s'en convaincre, il n' y a qu'à relire
les pages sinistres se rapportant sous tous les
climats, aux épidémies dévastatrices, à ce Mas-
que de la Mort rouge évoqué par Edgar
Poe et qui rôde dans les cités-taudis.
Dans cet ordre d'idée, aucun effort ne doit
être négligé ; l'œuvre d'aissainissement des
lieux anciens, la construction de villes neuves,
décongestionnant les agglomérations indigènes,
doivent être poursuivies sans relâche, dans tout
notre Empire Colonial.
La Maison de l'Avenir
Dans un rapport des plus suggestifs, le colo-
nel lck, spécialisé dans « la maison colo-
niale » expose les sérieux agréments du home
métallique, qui seul répond à ces exigences :
« faire des immeubles légers, à bon marché et
élevés dans le minimum de temps ».
Ainsi, de t'usine ou du grand magasin-
d'exposition on livrera la villa toute faite, sur
le chantier, il ne restera à opérer que le mon-
tage et l'ajustage.
Dans les huit jours le travail peut être ter-
miné et clés en mains les locataires aménage-
ront.
Le colonel Ick a raison mille fois, d'ap-
puyer sur cette proposition : l'habitation saine
est une cause de vie ou de mort pour la coloni-
sation.
Contre la chaleur, dont l'acier est bon
conducteur, tout un système de calorigène est
envisagé, ainsi que des vérandas profondes
complètement ouvertes avec des écrans porta-
tifs ou closes seulement par des treillages mé-
talliques.
Quelques maisons en acier et tôles peintes
en blanc donnent déjà entière satisfaction, sur
la Côte d'Ivoire, à Tunis, à Bizerte, à Pana-
ma.
Vœu suprême
Et pour finir, entre tant de vœux, émis sur
l'hygiène et l'assai nissemeii t, cSlhétique, la
ventilation dans la construction, l' organisation
administrative, la législation urbaine et rurale,
l' exécution matérielle des plans de MIICS colo-
niales, etc., retenons le haut souci artistique
qui a guidé Lyautey, le marocain, dès la pre-
mière heure, en séparant la ville nouvelle de la
ville indigène. Au moins, comme à Marra-
kech, à t cz. d'admirables vestiges du passé
sont conservés précieusement.
Au congrès, certains délégués lui ont attri-
bué l'intention de vouloir parquer les indigènes
en dehors des agglomérations nouvelles. Er-
reur profonde, contre laquelle le Maréchal a
protesté énergiquement.
« Bien au contraire », a poursuivi Lyautey
« nous avons estimé qu'il fallait faire non pas
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