Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 octobre 1931 10 octobre 1931
Description : 1931/10/10 (A32,N139). 1931/10/10 (A32,N139).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804097
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
fTEENTE-DEUXFEME ÀNNBE. - » 189.' LE NUMERO : 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 10 OCTOBRE 1991.
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Les Annales Coloniales
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On jeabonne uns finis dans
Iras les kiarvx de poste.
Faut-il rouvrir en 1932
l'Exposition Coloniale ?
a
Depuis quelque temps, on parle de la
ïéouvertùre au printemps prochain de l'Ex-
position Coloniale. Les. Annales Coloniales,
ilans un récent article, ne se sont pas mon-
trées Hostiles à ce projet.
Il semble que, de jour en jour, les parti-
ons. de la réouverture gagnent du terrain,
Ug c Comité des Exposants. », qui a à sa
tête M. Auguste Sabatier, député de Paris,
s'est constitué et, après plusieurs réunions
préparatoires, a tenu aujourd'hui au a Bun-
galow d'Angkor > une assemblée plénière
où furent examinées le.s données principales
du prQblème.
De nombreux parlementaires, sénateurs et
députés, excusés ou présents à la réunion,
sont favorables au projet. Le Conseil muni-
cipal de Paris, dans son ensemble, y parait
également acquis. Il semble que le Gou-
vernement ne manifeste contre lui aucune
hostilité.
Les raisons de réouverture ont une valeur
très réelle. Je les résume par. cette proposi-
tion :
« L'Exposition, qui a pleinement réussi,
mais qui n'a pas donné, par suite de diffé-
rentes circonstances, son rendement possible
et qui ne fermerait pas si nous n'étions à
l'approche de l'hiver, doit rouvrir au beau
temps »
Les adversaires du projet, disent que pen-
dant la mauvaise saison les divers bâtiments
vont se détériorer, Des sommes importantes
seront nécessaires pour la réfection des di-
vers édifices ; il faudra faire appel à de nou-
velles subventions que le.s Pouvoirs publics
ne voudront. pas accorder, Les exposants
eux-mêmes, en grande partie, n'accepteraient
pas de revenir.
L'an prochain, les visiteurs ne viendront
pas nombreux comme cette année; l'entre-
prise serait vouée à un échec financier; elle
serait déplorable au point de vue. de l'opi-
nion, en France et à l'étranger; restons sur
Je succès obtenu cette année.
De pls, des engagements ont été pris
pour céder à des entreprises particulières
rtains des monuments qui ornent actuelle-
ment le parc' de Vincennes.
Certes les diverses, bâtisses dont se com-
pose l'Eposition souffriront de l'hiver
î»m bit es t 1eJ entreprenes se
ê)B" 'tM urê
pour un ptix assez minime, puisqu'il repré-
sente, d'après les renseignements fournis, à
peine le dixième du prix de construction: et,
en effet, toutes les conattufetions, établies
souvent avec des matériaux légers, pour une
.durée limitée, sont plus solides qu'on ne le
croit généralement.
Ce n'est pas trop s'avancer que de consi-
dérer qu'une somme de 80 millions au
maximum serait suffisante pour permettre
une remise à neuf de l'Exposition tout
entière. partage pas, de façon cotnpléte,
Je ne partage pas, de façon complète,
l'optimisme de mon collègue Sabatier qui
diti: « Les entrées à l'Exposition cçloniale
ont rapporté 400 millions cette année, elle
en rapportera autant l'année prochaine. Le
bénéfice net serait (déduction faite des frais
de réfection) de plusieurs centaines de mil-
lions.
Admettons que le chiffre des recettes. soit
exact pour 1931. Sera-t-il le même en 1932?
En toute sincérité, je ne crois pas que le
nombre de visiteurs en 1932 sera aussi
grand qu'il l'a été au cours de la saison
qui vient de s'écouler.
Je veux bien admettre que le mauvais
temps persistant a retenu nos populations
rurales à leurs champs, qu'un nombre im-
portant d'habitants de nos provinces, pour
des raisons diverses, n'a pas pu venir à
Paris, que la plupart d'entre eux regret-
tent les circonstances qui les ont empêchés
de voir la plus grandiose des expositions
que notre pays ait jamais mise sur pied,
mais certains d'entre eux, cependant,
auront, l'année prochaine, d'autres empê-
chements, et ce n'est pas la totalité des
absents de 1931 que l'on retrouverait en
1932.
On me répondra que de nombreux visi-
teurs de 1931, enchantés de ce qu'ils ont
vu, conscients de n'avoir visité qu'une par-
tie des merveilles qu'on mettait à leur dis-
position, sont tout prêts à revenir. C'est
exact, mais, à mon avis, dans l'ensemble,
le total dés entrées serait nettement infé-
rieur l'an prochain. Qu'importe, après tout,
s'il couvre largement les dépenses nouvelles
et si de nouvelles subventions ne sont pas
nécessaires.
Il semble d'ailleurs que les exposants
eux-mêrhes soient persuadés que la foule se
pressera encore nombreuse après une réou-
verture, puisque la plupart d'entre eux,
présents à .la réunion, ont manifesté leur
approbation pour le projet, puisque beau-
coup de ceux qui n'y étaient pas ont déclaré
par écrit être prêts à revenir faire une nou-
velle saison.
On peut donc, sans crainte de se tromper,
considérer qu'au point de vue financier, le
projet est viable. Sans escompter le bénéfice
annoncé par le Député de Paris, on peut
dire qu'on n'aboutirait pas à un déficit, ce
qui est le principal.
La dernière objection des adversaires de
Il réouverture est évidemment plus graye.
S'il est exact que des engagements aient été
pris pour céder à des entreprises Cu
lièreg certains^palais, si des contrats gRf été
passés et qu'aucune clause de rédition
n'ait été envisagée, on se trouve en pré-
sence d'une réelle difficulté. Elle n'est pas
insurmontable cependant, car un arrange-
ment est toujours possible, avec ou sans
indemnité.
-Ce serait une dépense nouvelle qui s'ajou-
terait aux frais d entretien et de restaura-
tion. Elle ne compromettrait pas l'équili-
bre financier..
Dans toute la Presse, qu'il s'agisse des
journaux de Paris, grands quotidiens ou
organes spéciaux qui s'occupent de ques-
tions coloniales, grands journaux de pro-
vince, tels que la Petite Gironde, la Dépe-
che de TOtllouse, V Ouest-Eclair, le Jour-
nal de Rouen, ainsi que la Revue d'Alsace-
Lorraine et tant d'autres, il semble qu'il y
ait unanimité complète en faveur du projet,
si Y Intransigeant n'était en partie hostile
au projet
Dans ces conditions, il apparait que les
promoteurs de ce projet ont les plus gran-
des chances de triompher.
En examinant la question de plus haut,
en laissant de côté le point de vue commer-
cial, je dis qu'il y a un intérêt moral cer-
tain à réouvrir l'an prochain les portes de
l'Exposition.
Les étrangers venus nombreux viendront
encore. Ils se rendront compte de notre
vitalité, de la persévérance et de la somme
d'efforts que nous avons fournies, et le bon
renom de notre pays y gagnera.
Notre jeunesse, qui ignorait presque tout
de nos colonies, a pu, en partie seulement,
se rendre compte de leur beauté, de leur
diversité, de 1 infinie variété des ressources
et richesses qu'elles possèdent.
Il faut lui permettre en totalité de venir
puiser à l'Exposition Coloniale des ensei.
gnements vivants qui leur donneront le désir
de connaître ces pays lointains où un Fran.
çais, tout en rendant service à son pays,
peut, avec de l'initiative, de l'activité,
acquérir une situation de choix et assurer
son avenir,,
-- CamilU Briquet,
Député de l'Eure. Secrétaire de la Com-
mission d« VAlgérie, des Colonie», et
des Protectorats.
.,' '-
le des Inscriptions
et Belles-Lettres
«♦«
Fouilles en Syrie
M. Schaeffer, directeur des fouilles de Ras-
Shamra, conservateur du Musée préhistorique
et gallo-romain de Strasbourg, a entretenu
l'Académie du résultat de la troisième campa-
gne de fouilles qu'il' a dirigée, aidé de M.
Georges Chenet, du Comité des travaux histo-
riques, sur le site merveilleux de Ras-Shamra,
en Syrie.
A Minet-eUBeida, au bord de l'ancien port
où accostaient, 2.000 ans avant Jésus-Christ,
les bateaux chargés de çuivre chypriote, la mis-
sion a mis à jour des sanctuaires et diverses
constructions destinés au culte des morts et en-
tourés de plus de 400 dépôts votifs composés
d'armes et d'outils de bronze, de bijoux et de
nombreux vases, parmi lesquels d'élégants rhy-
tons ornés de têtes de taureaux en ronde bosse
importés des îles de Chypre, de Crète et de
Rhodes.
Un de ces dépôts particulièrement riche
contenait près de 1.000 vases parmi lesquels
plus de 200 intacts, de formes diverses et très
élégants, ainsi qu'un nécessaire de 22 flacons
en albâtre d'origine égyptienné et plusieurs
boîtes à fard en ivoire affectant la forme de
canards remarquablement exécutés. Le même
dépôt a restitué de nombreux colliers très riches
avec perles de cornaline.
Sur le tell de Ras Shamrala, la mission a
découvert les vestiges d'un cimetière. Les
nombreuses tombes semblent remonter au dix-
huitième siécle avant Jésus-Christ, Ras Shamra
possédait à cette époque une importante biblio-
thèque ; la mission a retrouvé une partie de ces
précieux documents conservés, il y a près de
3.500 ans dans cette bibliothèque et qui sont
écrits en cunéiforme sur des tablettes en terre
cuite. Outre ces textes, la mission a aussi dé-
couvert divers dépôts et cachettes d'armes et
d'outils en bronze ainsi qu'un trésor de bijoux
en argent et or pesant près de deux kilos.
Vacances
., La compagnie a proclamé la vacance des
sièges de M. Stirop, associé étranger, et de M.
Durrbach, académicien libre. Les élections au-
ront lieu le 4 décembre. Ce jour-là, on élira
également plusieurs correspondants.
L'influence française
au Liban
M. Eddé a quitté Paris
M. Emile Eddé, député de Beyrouth, an-
cien président du Conseil des ministres de
la République libanaise, a quitté hier Paris
pour Beyrouth après un long séjour en
France. Au cours de ce séjour, M, Eddé, qui
a toujours milité pour la cause française dans
les. territoires sous mandat, s'est entretenu
des affaire du Liban avec différentes person-
nalités politiques et a été reçu au ministère
des Affaires étrangères par M. Philippe Ber-
thelot.
CYCLES
1.' *
ETTONS-NOUS en face
du fait accompli,
CI le temfs des
jeune- est passé »,
du reste celui des
spéculations philo-
sophiques, sociales,
financières, n'est
plus de mise.
Nous revenons aux
tem p s bibliques
d'avant-euerre. et
l'homme ^affaires tout comme le savetier
sera obligé le gagner son pain à la sueur
de son front.-
On appelle ce rude retour vers la réalité
terrestre : la crise.
Au sujet de « la crise 9, nous trouvonsf
sous la signature de M. Léon Truitard, le
distingué directeur de l'Agence économique
des Territoires, africains sous mandat, des
réflexions qui ne manquent pas de bon sens :
c- A bien considérer les faits, on devrait
s'étonner que la crise de 1930 ait surpris et
désemparé tant de monde aux territoires.
Une crise économique ne devrait plus être
un phénomène exceptionnel. Consultez les
économistes: dans le cours si vivant de
Charles Gide, vous lirez essentiellement. ceci.*
a Nous disonst crise, parce que c'est le mot
« qui, jusgu. en ces derniers temps, était Seul
« employé. Mais aujourd'hui, on dit cycle w.
Le mot crise comporte une signification pa-
thologique. Le mot cycle n'implique aucune
idée de désordre de perturbation, mais au
contraire de rythme, qui est la loi de ce
monde, celle de la régularité dans l'alter-
nance. Slanley Jevons avait remarqué que,
dans le cours du dix-neuvième siècle, les
crises s'étaient, succédé à des intervalles pres-
que réguliers de dix ans.
a Pour le Togo, nous voyons gu'il n'a pas
échappé au marasme général qut sévit depuis
février 1921. » En 1931, nouvelle pé-
riode de lourdeur. Ainsi, la loi dit cycle tend
à s'imposer.
M. Léon Truitard a mille fois raison
mand il conseille, à l'avenir, de neutraliser
le cycle par des moyens d'économie et de
prévoyance.
Si le cycle économique est aussi certain
« que la pluie atmosphérique J, nous pou-
vons, avec la même foi, croire Hans le retour
'du beau temps. Le cyéle devrait aller en
décroissant et nous lasser en paix jusqu'en
1941* En tout cas, cette théorie du cyclet
plus apaisante *qtte la psychologie catostro*
phique de la crtse, permet, aux hommes de
mieux garder leur sang-froid et en même
temfs de restaurer la confiance dont la dis-
parition finira par acculer le monde entier
à une grave déroute économique,
Ch* Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la commission
Sénatoriale des A flaires Etrangères.
-–
M. Steeg échappe
à un accident d'auto
1.1 -
Une automobile, conduite par M. Théodo-
re Steeg, ancien président du Conseil, séna-
teur de la Seine ancien gouverneur général
de l'Algérie, ancien résident général de
France au Maroc qui se rendait à Libourne,
son pays natal, a capoté sur la route natio-
nale de Bordeaux, au virage de Ste-Cathe-
rine de Fierbois. aux environs de Tours. La
voiture est allée sel jeter dans un pré, où elle
s'est immobilisée.
M. Steeg, n'a pas été blessé ; seul son
chauffeur portait une légère blessure au nez.
Le sénateur de la Seine, heureusement sain
et sauf, a poursuivi son voyage par le train.
Tu te rends compte.
A LA MANIERE D'ESOPE.
Etes-vous amateur de sauterelles, non 'des
petites sauterelles de nos campagnes, mais des
grosses sauterelles d'Orient et d'Afrique ? Si
oui, 'la liste suivante des recettes pour les acco-
moaer vous sera précieuse.
Mets délicieux, parait-il, auquel tout voya-
geur et touriste en Afrique du 'Nord doit goû-
ter.
Chaque pays a son secret, mais en tout lieu,
vous devez choisir des sauterelles grasses et
dont la panse est pleine d'œufs.
En Palestine, on fait frire les sauterelles dans'
de d'huile de sésame ; on assaisonne beaucoup,
on ajoute quelques gouttes de vinaigre, et voi-
là l'aliment préféré des paysans de Judée.
Les habitants de l'Arabie Pétrée commen-
cent, eux, par faire sécher les sauterelles et à les
moudre pour en obtenir une sortè de farine, qui
sert à préparer des bouillies, sauces, potages
succulents..
En Abyssinie, on les torréfie sur un feu
clair. Les Bédouins les font griller, parfois ils
les écrasent et les mélangent avec du fromage
de lait 'de chamelle, ou encore avec des dalles.
Au Maroc, il y q bien des manières de les
préparer. Les fins' gourmets et les gourmands
aitnent 'les sauterelles bouillies et assaisonnées
de sel, poivre, vinaigre ou Jus de citron ; on les
apprécie aussi en salade. grillées ou poivrées.
Verra-t-on un jour dans nos restaurants pa-
risiens, sur les plateaux complets de hors-d'œu-
vre la saulerelles frites, ou gflllées voisiner avec
le bouquet et les crevettes grises 'de nos côtes
françaises. grises d e no i câies
F* y.
Au Muséum
«»«
CONGRES DES RECHERCHES
SCIENTIFIQUES COLONIALES
Séance inaugurale hier matin à 10 heures
Le voisinage de la Galerie de Paléontolo-
gie, rappelle éloquemment, qu'il y a cent
mille ans environ, l'homme était jeté nu sur
la planète, n'ayant comme moyens de défen-
se et pour tout instrument de production et
de travail que ses dents, ses ongles, se&
poings.
Déjà, à l'aube du quaternaire le sol regor-
geait de richesses. Vêtu de peaux de bêtes,
l'homme des cavernes ne s'en souciait pas.
De cette galerie peuplée des monstres-an-
cêtres à l'amphithéâtre d'Anatomie compa-
rée où se tient le Congrès, des Recherches
scientifiques coloniales., on mesure le mira-
cle de l'évolution humaine et l'œuvre de mi-
se en valeur de toute la terre que l'homme
implacablement, poursuit, sans relâche,
dans tous les siècles des siècles.
Dans l'encadrement des grands panneaux
évoquant la vie des peuples pasteurs d'avant
le déluge une pléïade d'éminentes person-
nalités scientifiques s'occupe activement de
faire profiter de leurs lumières, de leurs ex-
périences, les portions de planète moins fa-
vorisées.
Le but de ce Congrès est de faire ressortir
comment, à l'heure actuelle, s'effectuent les
recherches scientifiques dans les diverses
branches de nos connaissances pour l'ensem-
ble de la France Extérieure.
Dans la période difficile que nous traver-
sons, la mise en valeur des colonies dépend
plus que jamais de l'acquisition de connais-
sances positives et de l'emploi de méthodes
scientifiques.
Pour la première fois, les diverses bran-
ches des recherches scientifiques concernant
les colonies, sont, quant à leur organisation,
l'objet d'un examen d'ensemble.
Ce Congrès est présidé par M. A. Lacroix,
secrétaire perpétuel de l'Académie des
Sciences. Parmi les personnalités présentes
qui prirent la parole au cours de cette pre-
mière journée, citons :
MM. F. Blondel, Ingénieur en chef des
Mines, secrétaire général du Comité d'Etu-
des Minières pour la France d'Outre-Mer ;
Arambourg, professeur de géologie à l'Ins-
titut Agronomique ; Henry Hubert, Inspec-
teur général du Service Météorologique Co-
lonial; Winogradsky, membre de l'Institut ;
docteur Mathis, directeur de l'Institut Pas-
teur de Dakar ; Auguste Chevalier, profes-
seur au Muséum d'histoire naturelle et dont
les interventions sont très appréciées ; le gé-
néral Pcrrier membre de l'Institut.
Les questions géologiques, minières, géo-
graphiques, toutes d'ordre colonial, s'éclai-
rèrent du fait dé ces intéressants rapports,
d'une- lumière qui dévoila bien des lacunes,
bien des carences. Certes, il ne faut pas ou-
bliet l'œuvre accomplie 1 Quand même, il
reste beaucoup, énormément à faire pour que
l'organisation scientifique coloniale soit à la
mesure de notre empire, dont le sol est in-
contestablement plus riche que celui de la
métropole situé en zone tempérée.
La bibliothèque du ministère des Colonies -
« Est inexistante » déclare le docteur Ma- 1
this. On n'y trouve aucun document scienti- t
fique intéressant ; de plus, il suffit de confier)
un rapport, une publication aux archives de )
la rue Oudinot pour être certain de ne ja-
mais les retrouver.
Un vœu s'exprime dans l'assemblée pour ,'
l'organisation au ministère des Colonies
d'une bibliothèque scientifique et d'un ser-
vice centralisant enfin tant et tant de rap- ;
ports perdus.
A quoi servent les souscriptions
scientifiques
Sur ce point des plus importants, des plus j
délicats. c'est toujours difficile de retrou-
ver l'itinéraire suivi par l'argent.
Le Congrès vivement intéressé, est rensei-
gné par V. Du Vivier de Strcel. Le mana-
ger de la Cité des Informations de Vincen-
nes nous conte une petite histoire touchante :
« En 1930, une somme de douze mille francs
était inscrite au budget des Colonies, affec-
tée aux recherches scientifiques. La somme
fut partagée entre deux jeunes femmes éga-
lement méritantes, également ignorantes des
sciences naturelles, physiques, chimiques,
etc. L'une était sculpteur et obtint une
bourse de voyage via La Réunion ; l'autre
était peintre et, lestée de six mille francs, elle
partit pour la Guadeloupe conquérir Marie-
Galante, et l'Ile d'Emeraude, du bout de son
pinceau. »
Comment s'étonner après de si fantaisistes
rétributions du budget des grandes décou-
vertes, que les Missions permanentes finis-
sent par se métamorphoser en échantillons
sans valeur.
Dinah.
44*
M. Pierre Laval reçoit
M. Carde
Le Président du Conseil a reçu hier matin
M. Jules Carde, gouverneur général de l'Al-
gérie, venu l'entretenir de la situation géné-
rale de la colonie.
Les problèmes des chemins, de fer algé-
riens, du renouvellement du privilège de la
banque, de l'élévation du plafond des em-
prunts, des sociétés indigènes de prévoyance
ont été successivement abordés au cours de
cet entretien.
Tourisme colonial
8*8
Excursion en A. O. F.
M. Edmond Chaix, président du Touring-
Club de France, annonce pour cet hiver une
« excursion » en Afrique-Occidentale françai-
se. Deux groupes, de membres. de l'Associa-
tion parcourront cette importante partie de no-
tre empire colonial.
A L'INSTITUT PASTEUR
Congrès colonial
du rat et de la peste
»+4
Toujours sous la tutélaire protection de Pas-
teur, le plus grand saint laïque selon la mysti-
que positiviste, la conférence poursuit ses tra-
vaux combien précieux.
Certes les passants qui longent la grille de ce
sanctuaire scientifique ne mesurent nullement les
salutaires efforts qui s'y poursurvent à la seule
fin de débarrasser l'humanité de l'un de ses pi-
res ennemis.
Le Rat, puisqu'il faut l' appeler par son
nom, objet de répulsion, n'est pas encore suf-
fisamment craint. L'opinion - publique - est mal
renseignée sur les méfaits de ce Héau social,
« agent redoutable de transmission des mala-
dies contagieuses », notamment de la peste et
qui d'autre part occasionne à la fortune publi-
que par ses déprédations illimitées, des pertes
se chiffrant annuellement par centaines de mil-
lions pour c haque 'grand pays 1
Voici quelques plans de bataille soumis par
de savants congressistes éminents chefs de cette
croisade.
Police des mœurs
Il ne s'agit évidemment pas de la police spé-
ciale du Quai des Orfèvres, chère à M. Chiap-
pe, ni de descentes à la Carco dans les bouges
de la zone. Pour traquer les rats, en avant la
brigade des chats.
Le docteur Loir, directeur du Bureau d'Hy-
giène du Havre, a fait à ce sujet une commu-
nication des plus intéressantes, et il cite avec
preuves à l'appui les hauts faits de chasst: ac-
complis par les étalons félins d'un harab du
Havre.
L'expérience du docteur Loir mérite d'être
prise en haute considération. Depuis trente ans
il s'occupe de la destruction des muridés.
Au : « que faire pour détruire les rats ? » le
docteur Loir répond : « je sais. »
« La pullulation des rats devient tous les
jours plus inquiétante ; pour les faire disparaî-
tre, les moyens de destruction tels que virus,
gaz, poisons, etc. sont impuissants, car les
rongeurs oublient la persécution et reviennent
infester la place, après avoir fondé ailleurs des
colonies prospères.
Il n'y a qu'un gardien vigilant : le chat.
Evidemment pas tous les chats, mais ceux
qui se révèlent bons ratiers et dont une éduca-
tion appropriée renforce les qualités sponta-
nées. »
Il faut propager dans toutes nos colonies, les
bienfaisantes initiatives de la « Société du Chat
Ratièr-»j « qui a déjà au Havreruir dépôt d'état
Ions, et plusieurs maisons où l'on êauque les
jeunes félins,
L'avis de M. Edouard Herriot
Il y a quelques semaines, le député-maire de
Lyon de passage au Havre disait au docteur
Loir :
« J'ai tout essayé pour détruire les rats, rien
ne permet d'agir efficacement, ils reviennent
toujours, mais lorsqu'il y a un déséquilibre dans
la nature, il existe un remèdp à côté. Quel est
l'antidote du rat ? »
La réponse fut catégorique « Le chat ».
« Pourquoi pas le chien ? » demande M.
Edouard Herriot.
Il paraît, qu'à de sérieux désavantages
s'ajoute la constatation que le chien infiniment
moins souple, plus vite fatigué, n'a pas t'extra-
ordinaire ténacité du chat.
A Lyon, grâce à M. Edouard Herriot, il y
aura bientôt un haras pour les chats ratiers.
Souhaitons avec ferveur, que cette police des
moeurs, si habile à ja rafle. des rongeurs, soit,
aussi rapidement que possible, organisée dans
nos colonies, et pays sous mandat, trop souvent
le théâtre des invasions meurtrières de vibrions
cholériques, des bacilles de Yersin et autres
fléaux propagés par les rats.
Evidemment, nous sommes loin du point de
vue de Baudelaire. A l'image frileuse et sé-
dentaire :
« Des chats puissants et doux, orgueil de la
maison » se substitue la vision héroïque des
chats policiers armés des griffes aux dents.
M.-L. S.
EFFETS DE PRONONCIATION
Quinze heures. Un soleil de « M. le Sous-
Préfet aux champs ». Il n'en fallut pas plus
pour vider l'amphithéâtre de l'Institut Pasteur.
Chaque fois que le Président de la séance,
débordant de bonne volonté, posait la question
sacramentelle :
« Quelqu'un veut-il prendre la parole ? »
un silence d'une implacable éloquence ré-
pondait.
Aussi, un brave délégué international, tout
en lunettes d'or, la face nord-sud, car on ne
put nous dire s'il était danois ou portugais,
prit l'habitude de rester levé et de lire, en
français, les rapports de ses amis et des amis de
ses amis.
Malheureusement, nous ne fûmes que douze
à apprécier la diction pleine de fantaisie cmail-
lée de trouvai lles imprévues du lecteur infatiga-
ble.
Le « nord-sud », avait prévenu l'assistance :
« je lis sans comprendre les mots. »
Et il commença par « dévoiler » aux congres-
sistes : « ce brigand exposé. »
Le qualificatif manquait d'ailes, la fin sur-
tout fut brillante et particulièrement inattendue
dans l'enceinte trois fois sainte consacrée aux
virus, aux vaccins, aux pots au feu de bacil-
les 1.
Oh Pasteur l. Le trop consciencieux sa-
vant laissant le « b » au Kub, offrit à l'audi-
toire, charmé de cette innovation scientifique,
« des c.ouillons de cultures en pleine fermen-
tation ».
Dépêches de l'Indochine
Du Yunnan au Tonkin
La colonie japonaise de Yunnan-di'olt a
été évacuée pur Irain spécial sur le Ton-
kin. Seul, le consul japonais est demeuré
sur place.
Au grand Conseil des intérêts économiques
et financiers du Tonkin
En ouvrant la session urdinuilv du Con-
seil des Lnlérûls franrain, économiques et
financiers du Tonkin jeudi, le liësidenl Su-
périeur Tkolancc, a prononcé un discours
dans lequel il passe en revue la situation
économiquc, politique et financière du Pro-
tectorat. Parlanl de la crise actuelle du
riz, il l'appelle les cflol'ts faits fl1.QU1' mettre
le Tonkin à l'abri des inondations, déve-
lopper iiiTigalion et améliorer la qualité
de la production. Il souligne aussi la né-
cessité, pour échapper aux dangers de la
monoculture, de développer les cultures
dites secondaIres, canne a sucre, maïs,
manioc, arbres à laque et à huile, etc.
qui peuvent constituer un appoint intéres-
sant en période critique, et créer un cou-
rant d'émigration vers les terres vacantes
du nord et du norcù-ouest, susceptible de
décongestionner le delta et de fournir des
moijens d'existence aux populations des
provinces surpeuplées, il rappelle les me-
sures prises par le Gouvernement Général
et la Métropole pour l'aide aux planteurs
de café, la loi du t/rente et un mars 1931
instituant une taxe spéciale d'importation
en vue d'accorder une yrime compensant
la différence entre le prix de revient et le
cours de vente, le décret du 30 mars auto-
risant un prélèvement de 300.000 piastres
sur la caisse de réserve du budget général
pour des prêts à longue échéance.
Quoique la situation minière soit égale-
ment affectée par la crise des charbonna-
ges, grâce à la généralisation des métho-
des nouvelles, l'extraction et l'exploitation
résisteraient - le -- mieux.
Quant à la situation potitique. le Gou-
vernement est entièrement maître de l'agi-
tation qui s'était manifestée en 1930.
Au point de vue budgétaire, bien que
l'exercice de 1930 se solde, contrairement
aux précédents, par un léger reliquat, le
Iiésldent supérieur estime que La situation
financière nécessitera à bref délai une
nouvelle refonte de. t'Qrg'm.iJH.ÎQn finan-
cière du protectorat. Il souligne ensuite
tes efforts faits par le Gouvernement géné-
rat pour doter le Ton/dn, sur les crédits
du budget général et sur les fonds de
'emprunt, de l'outillage économique néces-
saire à son développement : programme
d'électrilicalion du delta tonkinois, achève-
ment cles tfewaux d'irrigation et de pom-
page de la région de Sontay, canal de na-
vitfcUion de Son-Cau, assèchement de la
région de Thai Bin. continuation du ren-
forcement des digues, affectation d'une
somme supérieure à 2.000.000 de piastres
aux œuvres sociales, développement de
l'amétioration des communications télégra-
phiques, radintélAgr phique s, téléphoniques
et radtotétéphoniques. Il conclut en mon-
trant la nécessité, dans les circonstances
actuelles, sans ralentir l'effort mais en
l'intensifiant si possible davantage, de te-
nir la main avec viçfilance et sévérité à ré-
duira à l'impuissance et, si cela est né-
cessaire, à éliminer sans fausse pitié, tous
les fauteurs de désordret tous les pê-
cheurs en eau trouble, les faux apôtres
d'une mijslique fumeuse, les redoutables
parasites d'une sociélA. qu'ils rêvent de
détruire, pour la seule et unique raison
qu'ils ont été incapables de s'y faire hon-
nêtement une place.
Date de la réunion du grand Coitieil
des intérêts économiques à Saïgon
Le grand conseil des intérêts économi-
ques et financiers de l'Indochine se réunira
en séance ordinaire le 2ij novembre à Saï-
gon.
Indapacifi.
«Oie-
A la concession française
à Shanghaï
1.1
Aucun contre-coup des incidents
sino-japonais
Dans la concession française, la sécu..
rité demeure assurée par les troupes char-
gées du service d'ordre, allssi bien pour les
japonais que pour les autres étrangers.
Aucun trouble ne s'est produit.
L'Aviation Coloniale
Goulette et Salel à Rome
Les aviateurs lîoiik'l.lu el Salel, partis
de Tunis ont atterri hier, à IG heures, k
Hume.
Ils sont partis a 8 h. 3o ce matin pour
Paris.
Trafic de l'Air-Union septembre 1930
et 1931
1!J30 : 2.212 passagers : !)2.0f>o kilus de
fret ; 7.()'1 kilos de poste.
1931 : :3.1GI passagers ; 181.0?;', kilos de
fret : 5. 8D kilus dr posto.
La diminution accusée dans L' Iransporl
de la posle provient du fait, qim la COlilpa-
gnie ne transporte plus que du fret pixstal
surtaxe, au lieu qu'en 193o l'administration
des P.T.T. lui «ion 11 ait une partie do la PUR-
te ordinaire sur la ligne Marscille-Ajaoeio-
Tunis.
D'Alger à Casablanca
Une escadrille de sept avions (oliath,
venant d Al^er, est arrivée hier A Casa-
blancH, effectuant un raid d'endurance.
La canonnière "Panther"
vendue aux enchères
.-..
T.a canonnière allemande Ptlntherr deve-
nue célèbre à la suite de l'incident d'Agadir
pn 191 r, sera vendue aux enchères publiques
le mois prochain à Kiel. Depuis longtemps
ce navire n'était l)lu employé par la fnanria
que pour des sondages.
fTEENTE-DEUXFEME ÀNNBE. - » 189.' LE NUMERO : 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 10 OCTOBRE 1991.
JMÉMUJWmill
Méêction & Administration 1
IVlMfllMMÉIir
PARIS o-r
veu». e &*UVM ,.
m meMBLlKU V7-M
Les Annales Coloniales
Cm -nimgti fi ttm ffni III
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Dukbotbur.Fondatbuii 1 Mapeel RUEDEL
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Mrc nM fiftn «OmJ Im Ajoulm Gom £ ojm.
ABONNEMENTS
mm la Roput mensuelle:
Ule et 6 mois B m'oie
Franw et
Clllnl" 180. 100) 50 1
ItrUfer • • 240 » 125 > 70 »
On jeabonne uns finis dans
Iras les kiarvx de poste.
Faut-il rouvrir en 1932
l'Exposition Coloniale ?
a
Depuis quelque temps, on parle de la
ïéouvertùre au printemps prochain de l'Ex-
position Coloniale. Les. Annales Coloniales,
ilans un récent article, ne se sont pas mon-
trées Hostiles à ce projet.
Il semble que, de jour en jour, les parti-
ons. de la réouverture gagnent du terrain,
Ug c Comité des Exposants. », qui a à sa
tête M. Auguste Sabatier, député de Paris,
s'est constitué et, après plusieurs réunions
préparatoires, a tenu aujourd'hui au a Bun-
galow d'Angkor > une assemblée plénière
où furent examinées le.s données principales
du prQblème.
De nombreux parlementaires, sénateurs et
députés, excusés ou présents à la réunion,
sont favorables au projet. Le Conseil muni-
cipal de Paris, dans son ensemble, y parait
également acquis. Il semble que le Gou-
vernement ne manifeste contre lui aucune
hostilité.
Les raisons de réouverture ont une valeur
très réelle. Je les résume par. cette proposi-
tion :
« L'Exposition, qui a pleinement réussi,
mais qui n'a pas donné, par suite de diffé-
rentes circonstances, son rendement possible
et qui ne fermerait pas si nous n'étions à
l'approche de l'hiver, doit rouvrir au beau
temps »
Les adversaires du projet, disent que pen-
dant la mauvaise saison les divers bâtiments
vont se détériorer, Des sommes importantes
seront nécessaires pour la réfection des di-
vers édifices ; il faudra faire appel à de nou-
velles subventions que le.s Pouvoirs publics
ne voudront. pas accorder, Les exposants
eux-mêmes, en grande partie, n'accepteraient
pas de revenir.
L'an prochain, les visiteurs ne viendront
pas nombreux comme cette année; l'entre-
prise serait vouée à un échec financier; elle
serait déplorable au point de vue. de l'opi-
nion, en France et à l'étranger; restons sur
Je succès obtenu cette année.
De pls, des engagements ont été pris
pour céder à des entreprises particulières
rtains des monuments qui ornent actuelle-
ment le parc' de Vincennes.
Certes les diverses, bâtisses dont se com-
pose l'Eposition souffriront de l'hiver
î»m bit es t 1eJ entreprenes se
ê)B" 'tM urê
pour un ptix assez minime, puisqu'il repré-
sente, d'après les renseignements fournis, à
peine le dixième du prix de construction: et,
en effet, toutes les conattufetions, établies
souvent avec des matériaux légers, pour une
.durée limitée, sont plus solides qu'on ne le
croit généralement.
Ce n'est pas trop s'avancer que de consi-
dérer qu'une somme de 80 millions au
maximum serait suffisante pour permettre
une remise à neuf de l'Exposition tout
entière. partage pas, de façon cotnpléte,
Je ne partage pas, de façon complète,
l'optimisme de mon collègue Sabatier qui
diti: « Les entrées à l'Exposition cçloniale
ont rapporté 400 millions cette année, elle
en rapportera autant l'année prochaine. Le
bénéfice net serait (déduction faite des frais
de réfection) de plusieurs centaines de mil-
lions.
Admettons que le chiffre des recettes. soit
exact pour 1931. Sera-t-il le même en 1932?
En toute sincérité, je ne crois pas que le
nombre de visiteurs en 1932 sera aussi
grand qu'il l'a été au cours de la saison
qui vient de s'écouler.
Je veux bien admettre que le mauvais
temps persistant a retenu nos populations
rurales à leurs champs, qu'un nombre im-
portant d'habitants de nos provinces, pour
des raisons diverses, n'a pas pu venir à
Paris, que la plupart d'entre eux regret-
tent les circonstances qui les ont empêchés
de voir la plus grandiose des expositions
que notre pays ait jamais mise sur pied,
mais certains d'entre eux, cependant,
auront, l'année prochaine, d'autres empê-
chements, et ce n'est pas la totalité des
absents de 1931 que l'on retrouverait en
1932.
On me répondra que de nombreux visi-
teurs de 1931, enchantés de ce qu'ils ont
vu, conscients de n'avoir visité qu'une par-
tie des merveilles qu'on mettait à leur dis-
position, sont tout prêts à revenir. C'est
exact, mais, à mon avis, dans l'ensemble,
le total dés entrées serait nettement infé-
rieur l'an prochain. Qu'importe, après tout,
s'il couvre largement les dépenses nouvelles
et si de nouvelles subventions ne sont pas
nécessaires.
Il semble d'ailleurs que les exposants
eux-mêrhes soient persuadés que la foule se
pressera encore nombreuse après une réou-
verture, puisque la plupart d'entre eux,
présents à .la réunion, ont manifesté leur
approbation pour le projet, puisque beau-
coup de ceux qui n'y étaient pas ont déclaré
par écrit être prêts à revenir faire une nou-
velle saison.
On peut donc, sans crainte de se tromper,
considérer qu'au point de vue financier, le
projet est viable. Sans escompter le bénéfice
annoncé par le Député de Paris, on peut
dire qu'on n'aboutirait pas à un déficit, ce
qui est le principal.
La dernière objection des adversaires de
Il réouverture est évidemment plus graye.
S'il est exact que des engagements aient été
pris pour céder à des entreprises Cu
lièreg certains^palais, si des contrats gRf été
passés et qu'aucune clause de rédition
n'ait été envisagée, on se trouve en pré-
sence d'une réelle difficulté. Elle n'est pas
insurmontable cependant, car un arrange-
ment est toujours possible, avec ou sans
indemnité.
-Ce serait une dépense nouvelle qui s'ajou-
terait aux frais d entretien et de restaura-
tion. Elle ne compromettrait pas l'équili-
bre financier..
Dans toute la Presse, qu'il s'agisse des
journaux de Paris, grands quotidiens ou
organes spéciaux qui s'occupent de ques-
tions coloniales, grands journaux de pro-
vince, tels que la Petite Gironde, la Dépe-
che de TOtllouse, V Ouest-Eclair, le Jour-
nal de Rouen, ainsi que la Revue d'Alsace-
Lorraine et tant d'autres, il semble qu'il y
ait unanimité complète en faveur du projet,
si Y Intransigeant n'était en partie hostile
au projet
Dans ces conditions, il apparait que les
promoteurs de ce projet ont les plus gran-
des chances de triompher.
En examinant la question de plus haut,
en laissant de côté le point de vue commer-
cial, je dis qu'il y a un intérêt moral cer-
tain à réouvrir l'an prochain les portes de
l'Exposition.
Les étrangers venus nombreux viendront
encore. Ils se rendront compte de notre
vitalité, de la persévérance et de la somme
d'efforts que nous avons fournies, et le bon
renom de notre pays y gagnera.
Notre jeunesse, qui ignorait presque tout
de nos colonies, a pu, en partie seulement,
se rendre compte de leur beauté, de leur
diversité, de 1 infinie variété des ressources
et richesses qu'elles possèdent.
Il faut lui permettre en totalité de venir
puiser à l'Exposition Coloniale des ensei.
gnements vivants qui leur donneront le désir
de connaître ces pays lointains où un Fran.
çais, tout en rendant service à son pays,
peut, avec de l'initiative, de l'activité,
acquérir une situation de choix et assurer
son avenir,,
-- CamilU Briquet,
Député de l'Eure. Secrétaire de la Com-
mission d« VAlgérie, des Colonie», et
des Protectorats.
.,' '-
le des Inscriptions
et Belles-Lettres
«♦«
Fouilles en Syrie
M. Schaeffer, directeur des fouilles de Ras-
Shamra, conservateur du Musée préhistorique
et gallo-romain de Strasbourg, a entretenu
l'Académie du résultat de la troisième campa-
gne de fouilles qu'il' a dirigée, aidé de M.
Georges Chenet, du Comité des travaux histo-
riques, sur le site merveilleux de Ras-Shamra,
en Syrie.
A Minet-eUBeida, au bord de l'ancien port
où accostaient, 2.000 ans avant Jésus-Christ,
les bateaux chargés de çuivre chypriote, la mis-
sion a mis à jour des sanctuaires et diverses
constructions destinés au culte des morts et en-
tourés de plus de 400 dépôts votifs composés
d'armes et d'outils de bronze, de bijoux et de
nombreux vases, parmi lesquels d'élégants rhy-
tons ornés de têtes de taureaux en ronde bosse
importés des îles de Chypre, de Crète et de
Rhodes.
Un de ces dépôts particulièrement riche
contenait près de 1.000 vases parmi lesquels
plus de 200 intacts, de formes diverses et très
élégants, ainsi qu'un nécessaire de 22 flacons
en albâtre d'origine égyptienné et plusieurs
boîtes à fard en ivoire affectant la forme de
canards remarquablement exécutés. Le même
dépôt a restitué de nombreux colliers très riches
avec perles de cornaline.
Sur le tell de Ras Shamrala, la mission a
découvert les vestiges d'un cimetière. Les
nombreuses tombes semblent remonter au dix-
huitième siécle avant Jésus-Christ, Ras Shamra
possédait à cette époque une importante biblio-
thèque ; la mission a retrouvé une partie de ces
précieux documents conservés, il y a près de
3.500 ans dans cette bibliothèque et qui sont
écrits en cunéiforme sur des tablettes en terre
cuite. Outre ces textes, la mission a aussi dé-
couvert divers dépôts et cachettes d'armes et
d'outils en bronze ainsi qu'un trésor de bijoux
en argent et or pesant près de deux kilos.
Vacances
., La compagnie a proclamé la vacance des
sièges de M. Stirop, associé étranger, et de M.
Durrbach, académicien libre. Les élections au-
ront lieu le 4 décembre. Ce jour-là, on élira
également plusieurs correspondants.
L'influence française
au Liban
M. Eddé a quitté Paris
M. Emile Eddé, député de Beyrouth, an-
cien président du Conseil des ministres de
la République libanaise, a quitté hier Paris
pour Beyrouth après un long séjour en
France. Au cours de ce séjour, M, Eddé, qui
a toujours milité pour la cause française dans
les. territoires sous mandat, s'est entretenu
des affaire du Liban avec différentes person-
nalités politiques et a été reçu au ministère
des Affaires étrangères par M. Philippe Ber-
thelot.
CYCLES
1.' *
ETTONS-NOUS en face
du fait accompli,
CI le temfs des
jeune- est passé »,
du reste celui des
spéculations philo-
sophiques, sociales,
financières, n'est
plus de mise.
Nous revenons aux
tem p s bibliques
d'avant-euerre. et
l'homme ^affaires tout comme le savetier
sera obligé le gagner son pain à la sueur
de son front.-
On appelle ce rude retour vers la réalité
terrestre : la crise.
Au sujet de « la crise 9, nous trouvonsf
sous la signature de M. Léon Truitard, le
distingué directeur de l'Agence économique
des Territoires, africains sous mandat, des
réflexions qui ne manquent pas de bon sens :
c- A bien considérer les faits, on devrait
s'étonner que la crise de 1930 ait surpris et
désemparé tant de monde aux territoires.
Une crise économique ne devrait plus être
un phénomène exceptionnel. Consultez les
économistes: dans le cours si vivant de
Charles Gide, vous lirez essentiellement. ceci.*
a Nous disonst crise, parce que c'est le mot
« qui, jusgu. en ces derniers temps, était Seul
« employé. Mais aujourd'hui, on dit cycle w.
Le mot crise comporte une signification pa-
thologique. Le mot cycle n'implique aucune
idée de désordre de perturbation, mais au
contraire de rythme, qui est la loi de ce
monde, celle de la régularité dans l'alter-
nance. Slanley Jevons avait remarqué que,
dans le cours du dix-neuvième siècle, les
crises s'étaient, succédé à des intervalles pres-
que réguliers de dix ans.
a Pour le Togo, nous voyons gu'il n'a pas
échappé au marasme général qut sévit depuis
février 1921. » En 1931, nouvelle pé-
riode de lourdeur. Ainsi, la loi dit cycle tend
à s'imposer.
M. Léon Truitard a mille fois raison
mand il conseille, à l'avenir, de neutraliser
le cycle par des moyens d'économie et de
prévoyance.
Si le cycle économique est aussi certain
« que la pluie atmosphérique J, nous pou-
vons, avec la même foi, croire Hans le retour
'du beau temps. Le cyéle devrait aller en
décroissant et nous lasser en paix jusqu'en
1941* En tout cas, cette théorie du cyclet
plus apaisante *qtte la psychologie catostro*
phique de la crtse, permet, aux hommes de
mieux garder leur sang-froid et en même
temfs de restaurer la confiance dont la dis-
parition finira par acculer le monde entier
à une grave déroute économique,
Ch* Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la commission
Sénatoriale des A flaires Etrangères.
-–
M. Steeg échappe
à un accident d'auto
1.1 -
Une automobile, conduite par M. Théodo-
re Steeg, ancien président du Conseil, séna-
teur de la Seine ancien gouverneur général
de l'Algérie, ancien résident général de
France au Maroc qui se rendait à Libourne,
son pays natal, a capoté sur la route natio-
nale de Bordeaux, au virage de Ste-Cathe-
rine de Fierbois. aux environs de Tours. La
voiture est allée sel jeter dans un pré, où elle
s'est immobilisée.
M. Steeg, n'a pas été blessé ; seul son
chauffeur portait une légère blessure au nez.
Le sénateur de la Seine, heureusement sain
et sauf, a poursuivi son voyage par le train.
Tu te rends compte.
A LA MANIERE D'ESOPE.
Etes-vous amateur de sauterelles, non 'des
petites sauterelles de nos campagnes, mais des
grosses sauterelles d'Orient et d'Afrique ? Si
oui, 'la liste suivante des recettes pour les acco-
moaer vous sera précieuse.
Mets délicieux, parait-il, auquel tout voya-
geur et touriste en Afrique du 'Nord doit goû-
ter.
Chaque pays a son secret, mais en tout lieu,
vous devez choisir des sauterelles grasses et
dont la panse est pleine d'œufs.
En Palestine, on fait frire les sauterelles dans'
de d'huile de sésame ; on assaisonne beaucoup,
on ajoute quelques gouttes de vinaigre, et voi-
là l'aliment préféré des paysans de Judée.
Les habitants de l'Arabie Pétrée commen-
cent, eux, par faire sécher les sauterelles et à les
moudre pour en obtenir une sortè de farine, qui
sert à préparer des bouillies, sauces, potages
succulents..
En Abyssinie, on les torréfie sur un feu
clair. Les Bédouins les font griller, parfois ils
les écrasent et les mélangent avec du fromage
de lait 'de chamelle, ou encore avec des dalles.
Au Maroc, il y q bien des manières de les
préparer. Les fins' gourmets et les gourmands
aitnent 'les sauterelles bouillies et assaisonnées
de sel, poivre, vinaigre ou Jus de citron ; on les
apprécie aussi en salade. grillées ou poivrées.
Verra-t-on un jour dans nos restaurants pa-
risiens, sur les plateaux complets de hors-d'œu-
vre la saulerelles frites, ou gflllées voisiner avec
le bouquet et les crevettes grises 'de nos côtes
françaises. grises d e no i câies
F* y.
Au Muséum
«»«
CONGRES DES RECHERCHES
SCIENTIFIQUES COLONIALES
Séance inaugurale hier matin à 10 heures
Le voisinage de la Galerie de Paléontolo-
gie, rappelle éloquemment, qu'il y a cent
mille ans environ, l'homme était jeté nu sur
la planète, n'ayant comme moyens de défen-
se et pour tout instrument de production et
de travail que ses dents, ses ongles, se&
poings.
Déjà, à l'aube du quaternaire le sol regor-
geait de richesses. Vêtu de peaux de bêtes,
l'homme des cavernes ne s'en souciait pas.
De cette galerie peuplée des monstres-an-
cêtres à l'amphithéâtre d'Anatomie compa-
rée où se tient le Congrès, des Recherches
scientifiques coloniales., on mesure le mira-
cle de l'évolution humaine et l'œuvre de mi-
se en valeur de toute la terre que l'homme
implacablement, poursuit, sans relâche,
dans tous les siècles des siècles.
Dans l'encadrement des grands panneaux
évoquant la vie des peuples pasteurs d'avant
le déluge une pléïade d'éminentes person-
nalités scientifiques s'occupe activement de
faire profiter de leurs lumières, de leurs ex-
périences, les portions de planète moins fa-
vorisées.
Le but de ce Congrès est de faire ressortir
comment, à l'heure actuelle, s'effectuent les
recherches scientifiques dans les diverses
branches de nos connaissances pour l'ensem-
ble de la France Extérieure.
Dans la période difficile que nous traver-
sons, la mise en valeur des colonies dépend
plus que jamais de l'acquisition de connais-
sances positives et de l'emploi de méthodes
scientifiques.
Pour la première fois, les diverses bran-
ches des recherches scientifiques concernant
les colonies, sont, quant à leur organisation,
l'objet d'un examen d'ensemble.
Ce Congrès est présidé par M. A. Lacroix,
secrétaire perpétuel de l'Académie des
Sciences. Parmi les personnalités présentes
qui prirent la parole au cours de cette pre-
mière journée, citons :
MM. F. Blondel, Ingénieur en chef des
Mines, secrétaire général du Comité d'Etu-
des Minières pour la France d'Outre-Mer ;
Arambourg, professeur de géologie à l'Ins-
titut Agronomique ; Henry Hubert, Inspec-
teur général du Service Météorologique Co-
lonial; Winogradsky, membre de l'Institut ;
docteur Mathis, directeur de l'Institut Pas-
teur de Dakar ; Auguste Chevalier, profes-
seur au Muséum d'histoire naturelle et dont
les interventions sont très appréciées ; le gé-
néral Pcrrier membre de l'Institut.
Les questions géologiques, minières, géo-
graphiques, toutes d'ordre colonial, s'éclai-
rèrent du fait dé ces intéressants rapports,
d'une- lumière qui dévoila bien des lacunes,
bien des carences. Certes, il ne faut pas ou-
bliet l'œuvre accomplie 1 Quand même, il
reste beaucoup, énormément à faire pour que
l'organisation scientifique coloniale soit à la
mesure de notre empire, dont le sol est in-
contestablement plus riche que celui de la
métropole situé en zone tempérée.
La bibliothèque du ministère des Colonies -
« Est inexistante » déclare le docteur Ma- 1
this. On n'y trouve aucun document scienti- t
fique intéressant ; de plus, il suffit de confier)
un rapport, une publication aux archives de )
la rue Oudinot pour être certain de ne ja-
mais les retrouver.
Un vœu s'exprime dans l'assemblée pour ,'
l'organisation au ministère des Colonies
d'une bibliothèque scientifique et d'un ser-
vice centralisant enfin tant et tant de rap- ;
ports perdus.
A quoi servent les souscriptions
scientifiques
Sur ce point des plus importants, des plus j
délicats. c'est toujours difficile de retrou-
ver l'itinéraire suivi par l'argent.
Le Congrès vivement intéressé, est rensei-
gné par V. Du Vivier de Strcel. Le mana-
ger de la Cité des Informations de Vincen-
nes nous conte une petite histoire touchante :
« En 1930, une somme de douze mille francs
était inscrite au budget des Colonies, affec-
tée aux recherches scientifiques. La somme
fut partagée entre deux jeunes femmes éga-
lement méritantes, également ignorantes des
sciences naturelles, physiques, chimiques,
etc. L'une était sculpteur et obtint une
bourse de voyage via La Réunion ; l'autre
était peintre et, lestée de six mille francs, elle
partit pour la Guadeloupe conquérir Marie-
Galante, et l'Ile d'Emeraude, du bout de son
pinceau. »
Comment s'étonner après de si fantaisistes
rétributions du budget des grandes décou-
vertes, que les Missions permanentes finis-
sent par se métamorphoser en échantillons
sans valeur.
Dinah.
44*
M. Pierre Laval reçoit
M. Carde
Le Président du Conseil a reçu hier matin
M. Jules Carde, gouverneur général de l'Al-
gérie, venu l'entretenir de la situation géné-
rale de la colonie.
Les problèmes des chemins, de fer algé-
riens, du renouvellement du privilège de la
banque, de l'élévation du plafond des em-
prunts, des sociétés indigènes de prévoyance
ont été successivement abordés au cours de
cet entretien.
Tourisme colonial
8*8
Excursion en A. O. F.
M. Edmond Chaix, président du Touring-
Club de France, annonce pour cet hiver une
« excursion » en Afrique-Occidentale françai-
se. Deux groupes, de membres. de l'Associa-
tion parcourront cette importante partie de no-
tre empire colonial.
A L'INSTITUT PASTEUR
Congrès colonial
du rat et de la peste
»+4
Toujours sous la tutélaire protection de Pas-
teur, le plus grand saint laïque selon la mysti-
que positiviste, la conférence poursuit ses tra-
vaux combien précieux.
Certes les passants qui longent la grille de ce
sanctuaire scientifique ne mesurent nullement les
salutaires efforts qui s'y poursurvent à la seule
fin de débarrasser l'humanité de l'un de ses pi-
res ennemis.
Le Rat, puisqu'il faut l' appeler par son
nom, objet de répulsion, n'est pas encore suf-
fisamment craint. L'opinion - publique - est mal
renseignée sur les méfaits de ce Héau social,
« agent redoutable de transmission des mala-
dies contagieuses », notamment de la peste et
qui d'autre part occasionne à la fortune publi-
que par ses déprédations illimitées, des pertes
se chiffrant annuellement par centaines de mil-
lions pour c haque 'grand pays 1
Voici quelques plans de bataille soumis par
de savants congressistes éminents chefs de cette
croisade.
Police des mœurs
Il ne s'agit évidemment pas de la police spé-
ciale du Quai des Orfèvres, chère à M. Chiap-
pe, ni de descentes à la Carco dans les bouges
de la zone. Pour traquer les rats, en avant la
brigade des chats.
Le docteur Loir, directeur du Bureau d'Hy-
giène du Havre, a fait à ce sujet une commu-
nication des plus intéressantes, et il cite avec
preuves à l'appui les hauts faits de chasst: ac-
complis par les étalons félins d'un harab du
Havre.
L'expérience du docteur Loir mérite d'être
prise en haute considération. Depuis trente ans
il s'occupe de la destruction des muridés.
Au : « que faire pour détruire les rats ? » le
docteur Loir répond : « je sais. »
« La pullulation des rats devient tous les
jours plus inquiétante ; pour les faire disparaî-
tre, les moyens de destruction tels que virus,
gaz, poisons, etc. sont impuissants, car les
rongeurs oublient la persécution et reviennent
infester la place, après avoir fondé ailleurs des
colonies prospères.
Il n'y a qu'un gardien vigilant : le chat.
Evidemment pas tous les chats, mais ceux
qui se révèlent bons ratiers et dont une éduca-
tion appropriée renforce les qualités sponta-
nées. »
Il faut propager dans toutes nos colonies, les
bienfaisantes initiatives de la « Société du Chat
Ratièr-»j « qui a déjà au Havreruir dépôt d'état
Ions, et plusieurs maisons où l'on êauque les
jeunes félins,
L'avis de M. Edouard Herriot
Il y a quelques semaines, le député-maire de
Lyon de passage au Havre disait au docteur
Loir :
« J'ai tout essayé pour détruire les rats, rien
ne permet d'agir efficacement, ils reviennent
toujours, mais lorsqu'il y a un déséquilibre dans
la nature, il existe un remèdp à côté. Quel est
l'antidote du rat ? »
La réponse fut catégorique « Le chat ».
« Pourquoi pas le chien ? » demande M.
Edouard Herriot.
Il paraît, qu'à de sérieux désavantages
s'ajoute la constatation que le chien infiniment
moins souple, plus vite fatigué, n'a pas t'extra-
ordinaire ténacité du chat.
A Lyon, grâce à M. Edouard Herriot, il y
aura bientôt un haras pour les chats ratiers.
Souhaitons avec ferveur, que cette police des
moeurs, si habile à ja rafle. des rongeurs, soit,
aussi rapidement que possible, organisée dans
nos colonies, et pays sous mandat, trop souvent
le théâtre des invasions meurtrières de vibrions
cholériques, des bacilles de Yersin et autres
fléaux propagés par les rats.
Evidemment, nous sommes loin du point de
vue de Baudelaire. A l'image frileuse et sé-
dentaire :
« Des chats puissants et doux, orgueil de la
maison » se substitue la vision héroïque des
chats policiers armés des griffes aux dents.
M.-L. S.
EFFETS DE PRONONCIATION
Quinze heures. Un soleil de « M. le Sous-
Préfet aux champs ». Il n'en fallut pas plus
pour vider l'amphithéâtre de l'Institut Pasteur.
Chaque fois que le Président de la séance,
débordant de bonne volonté, posait la question
sacramentelle :
« Quelqu'un veut-il prendre la parole ? »
un silence d'une implacable éloquence ré-
pondait.
Aussi, un brave délégué international, tout
en lunettes d'or, la face nord-sud, car on ne
put nous dire s'il était danois ou portugais,
prit l'habitude de rester levé et de lire, en
français, les rapports de ses amis et des amis de
ses amis.
Malheureusement, nous ne fûmes que douze
à apprécier la diction pleine de fantaisie cmail-
lée de trouvai lles imprévues du lecteur infatiga-
ble.
Le « nord-sud », avait prévenu l'assistance :
« je lis sans comprendre les mots. »
Et il commença par « dévoiler » aux congres-
sistes : « ce brigand exposé. »
Le qualificatif manquait d'ailes, la fin sur-
tout fut brillante et particulièrement inattendue
dans l'enceinte trois fois sainte consacrée aux
virus, aux vaccins, aux pots au feu de bacil-
les 1.
Oh Pasteur l. Le trop consciencieux sa-
vant laissant le « b » au Kub, offrit à l'audi-
toire, charmé de cette innovation scientifique,
« des c.ouillons de cultures en pleine fermen-
tation ».
Dépêches de l'Indochine
Du Yunnan au Tonkin
La colonie japonaise de Yunnan-di'olt a
été évacuée pur Irain spécial sur le Ton-
kin. Seul, le consul japonais est demeuré
sur place.
Au grand Conseil des intérêts économiques
et financiers du Tonkin
En ouvrant la session urdinuilv du Con-
seil des Lnlérûls franrain, économiques et
financiers du Tonkin jeudi, le liësidenl Su-
périeur Tkolancc, a prononcé un discours
dans lequel il passe en revue la situation
économiquc, politique et financière du Pro-
tectorat. Parlanl de la crise actuelle du
riz, il l'appelle les cflol'ts faits fl1.QU1' mettre
le Tonkin à l'abri des inondations, déve-
lopper iiiTigalion et améliorer la qualité
de la production. Il souligne aussi la né-
cessité, pour échapper aux dangers de la
monoculture, de développer les cultures
dites secondaIres, canne a sucre, maïs,
manioc, arbres à laque et à huile, etc.
qui peuvent constituer un appoint intéres-
sant en période critique, et créer un cou-
rant d'émigration vers les terres vacantes
du nord et du norcù-ouest, susceptible de
décongestionner le delta et de fournir des
moijens d'existence aux populations des
provinces surpeuplées, il rappelle les me-
sures prises par le Gouvernement Général
et la Métropole pour l'aide aux planteurs
de café, la loi du t/rente et un mars 1931
instituant une taxe spéciale d'importation
en vue d'accorder une yrime compensant
la différence entre le prix de revient et le
cours de vente, le décret du 30 mars auto-
risant un prélèvement de 300.000 piastres
sur la caisse de réserve du budget général
pour des prêts à longue échéance.
Quoique la situation minière soit égale-
ment affectée par la crise des charbonna-
ges, grâce à la généralisation des métho-
des nouvelles, l'extraction et l'exploitation
résisteraient - le -- mieux.
Quant à la situation potitique. le Gou-
vernement est entièrement maître de l'agi-
tation qui s'était manifestée en 1930.
Au point de vue budgétaire, bien que
l'exercice de 1930 se solde, contrairement
aux précédents, par un léger reliquat, le
Iiésldent supérieur estime que La situation
financière nécessitera à bref délai une
nouvelle refonte de. t'Qrg'm.iJH.ÎQn finan-
cière du protectorat. Il souligne ensuite
tes efforts faits par le Gouvernement géné-
rat pour doter le Ton/dn, sur les crédits
du budget général et sur les fonds de
'emprunt, de l'outillage économique néces-
saire à son développement : programme
d'électrilicalion du delta tonkinois, achève-
ment cles tfewaux d'irrigation et de pom-
page de la région de Sontay, canal de na-
vitfcUion de Son-Cau, assèchement de la
région de Thai Bin. continuation du ren-
forcement des digues, affectation d'une
somme supérieure à 2.000.000 de piastres
aux œuvres sociales, développement de
l'amétioration des communications télégra-
phiques, radintélAgr phique s, téléphoniques
et radtotétéphoniques. Il conclut en mon-
trant la nécessité, dans les circonstances
actuelles, sans ralentir l'effort mais en
l'intensifiant si possible davantage, de te-
nir la main avec viçfilance et sévérité à ré-
duira à l'impuissance et, si cela est né-
cessaire, à éliminer sans fausse pitié, tous
les fauteurs de désordret tous les pê-
cheurs en eau trouble, les faux apôtres
d'une mijslique fumeuse, les redoutables
parasites d'une sociélA. qu'ils rêvent de
détruire, pour la seule et unique raison
qu'ils ont été incapables de s'y faire hon-
nêtement une place.
Date de la réunion du grand Coitieil
des intérêts économiques à Saïgon
Le grand conseil des intérêts économi-
ques et financiers de l'Indochine se réunira
en séance ordinaire le 2ij novembre à Saï-
gon.
Indapacifi.
«Oie-
A la concession française
à Shanghaï
1.1
Aucun contre-coup des incidents
sino-japonais
Dans la concession française, la sécu..
rité demeure assurée par les troupes char-
gées du service d'ordre, allssi bien pour les
japonais que pour les autres étrangers.
Aucun trouble ne s'est produit.
L'Aviation Coloniale
Goulette et Salel à Rome
Les aviateurs lîoiik'l.lu el Salel, partis
de Tunis ont atterri hier, à IG heures, k
Hume.
Ils sont partis a 8 h. 3o ce matin pour
Paris.
Trafic de l'Air-Union septembre 1930
et 1931
1!J30 : 2.212 passagers : !)2.0f>o kilus de
fret ; 7.()'1 kilos de poste.
1931 : :3.1GI passagers ; 181.0?;', kilos de
fret : 5. 8D kilus dr posto.
La diminution accusée dans L' Iransporl
de la posle provient du fait, qim la COlilpa-
gnie ne transporte plus que du fret pixstal
surtaxe, au lieu qu'en 193o l'administration
des P.T.T. lui «ion 11 ait une partie do la PUR-
te ordinaire sur la ligne Marscille-Ajaoeio-
Tunis.
D'Alger à Casablanca
Une escadrille de sept avions (oliath,
venant d Al^er, est arrivée hier A Casa-
blancH, effectuant un raid d'endurance.
La canonnière "Panther"
vendue aux enchères
.-..
T.a canonnière allemande Ptlntherr deve-
nue célèbre à la suite de l'incident d'Agadir
pn 191 r, sera vendue aux enchères publiques
le mois prochain à Kiel. Depuis longtemps
ce navire n'était l)lu employé par la fnanria
que pour des sondages.
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