Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 octobre 1931 08 octobre 1931
Description : 1931/10/08 (A32,N138). 1931/10/08 (A32,N138).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380408t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
fTRBNTE-DEUXIBME ANNEE. N9 188.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 8 OCTOBRE 1931.
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tons las bureaux de poste.
1 t
Poir le contrôle technique
du Parlement
r-.
Le Journal Officiel a publié un décret
du 29 juijllet 1931, portant autorisation
d'ouverture de travaux sur lea"fonds d'em-
pru' e de l'Afrique Occidentale française.
Il s'agit de l'autorisation d'engagement
.d'une première ttanchç de dépenses s'éle-
yant à 153.880.000 francs, pour études et
travaux. -
Je ne veux point discuter ce projet au
fondé Je ne me demanderai pas s'il est bien
indispensable de prévoie 435.000 francs
pour l'étude des travaux d'adduction d'eau
de Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor, ni
s'il est bien utile de construire un institut
polyclinique à Médina, qui est le village in-
digène de Dakar situé à 1.800 mèttes du
phef-lieu, soit dix minutes en ambulance au-
tomobile, de l'hôpital indigène de Dakar.
Une infirmerie suffirait, peut-être, mais
d'aucuns me disent que Medina, avec' ses
15.000 habitants, a absolument besoin d'un
dispensaire polyclinique bien outillé pour ob-
tenir immédiatement les soins auxquels ils
ont droit.
Par contre, en ce qui concerne les crédita
demandés pour la protection sanitaire démo-
graphique, il est permis d'insister, car il est
manifeste que la volonté du parlement est,
sinon trahie, du moins très imparfaitemént
respectée.
Le projet de loi primitif portant autorisa-
tion d'emprunt pour grands travaux en A.
O. F. ne prévoyait aucune dépense pour la
protection sanitaire démographique. C'est, à
à la demande énergique de M. Daladier, qui
fit remarquer qu'il était inadmissible de pré-
voir plus de 2 milliards de travaux pour la
mise en valeur économique, sans même son-
ger que la première des préoccupations
avant celle de fabriquer de la richesse na-
turelle doit être de protéger la santé phy-
sique et intellectuelle. des nommes, que le
Parlement, unanime à approuver ces idées,
ajouta au projet un chapitre; prévoyant un
crédit spécial de 120 millions, affecté, par
priorité, à la protection sanitaire démogra-
phique.
Or dan. le décret du 29 juillet, que
voyons-DOUI P
'- Dans l'exposé des motif s, après l'énumé-
ïatiott ."ttI. affecté*-aux divert tra
vaux, nous lisons :
Aucune rubrique limitative n'est con-
tenue dans la loi en ce qui concerne t'emploi
des fonds d'emprunt destinés à la protection
sanitaire démographique*,.. »
En interprétant ce silence qui s'éclaire,
pourtant, si facilement par les débats parle-
mentaires, le tableau des travaux à engager
porte :
« 10 Protection sanitaire démographi-
que, 43.000.000 t
a) Organisation dans la Métropole des
mesures d'intérêt général se rapportant aux
services de protection sanitaire et démogra-
phique, 3.583.333 francs.
- b) Exécution des mesures d assistance mé-
dicale, médecine préventive et protection dé-
mocratique des populations qui constituent
les foyers, d'origine de la main-d'œuvre..
Exécution des mesures locales de protec-
tion sanitaire des chantiers comportant no-
tamment toutes dépenses se rapportant au
service médical des camps de travailleurs et
chantiers, 39.416.667 francs.
Analysons ces indications.
Que signifie la première rubrique? A quoi
sont affectés ces 3.583.3 francs ? -
c Organisation des mesures d intérêt gé-
néral m, que peut bien signifier cette for-
mule syhilline ? S'agit-il de la création,
dans la métropole, d'un Service de direction?
Quelle est son unité ?
Pour ma part, j'ose soupçonner que cette
somme est affectée à une œuvre qu'il parait
gênant de dénommer plus exactement sous
la rubrique de « la protection sanitaire dé-
« mographique des. indigènes de l'A.O.F. »
Par ailleurs, le € b » ne satisfait guère
davantage ma Curiosité indiscrète.
Les mesures, de protection sanitaire dès
chantiers de travailleurs, ne, doivent pas être
affectées au crédit spécial voté par le Parle-
ment mais, directement, sur. les crédits de
travaux.
Procéder autrement, cest fausser la pen-
sée du législateur qui a voulu que les 120
millions votés servissent à la protection sa-
nitaire de la population indigène en général,
à construire des hôpitaux indigènes, à créer
des ambulances de campagne, des materni-
tés, etc.
Une fois encore, je suis amené, ainsi, à
revenir" sur un sujet que j'ai maintes fois
traité dans ces colonnes.
Il faut organiser le contrôle technique du
Parlement sur l'emploi des fonds mis à la
disposition des ministres et des administra-
tions.
-'. Le ministre contrôle, me dira-t-on, et il
suffit de lire l'exposé des motifs du décret
du 29 juillet pour en avoir la preuve.
Mais, derrière le ministre, il y a ses ser-
vices. 1.1 est possible que M. Paul Reynaud
qui est doué d'un esprit alerte et lnborieux.
ait trouvé le temps d'examiner, de discuter
avec ses services, dans le détail, le projet
de décret soumis au président de la Répu-
blique, avec le souci supérieur de faire res-
pecter la volonté du Parlement contre les
désirs de l'administration. Mais, ce n'est pas
bien sûr.
Aussi, je préférerais que le contrôle fut
toujours entièrement indépendant de l'exécu-
tion et nSseiré, non àrenx qui appliquent les
décisions, ministres ou administrations, mais
à celui qui les prend, Parlement.
Il me parait inadmissible, en régime dé-
mocratique, que je Parlement autorise l'ad-
ministration à faire plus de deux milliards
de travaux, sur la simple indication d'une
répartition de ces travaux, en une série de ru-
briques aussi vagues que « ports et rivières,
voies ferrées routes et ponts » et se désinté-
resse ensuite totalement des conditions dans
lesquelles ces fonds, sont employés.
Il faut organiser le contrôle technique par-
lementaire. C'est mon * delenda Carthago ».
Eèiennc AIdÕneUi
Député de la Haute-Savoie,
ItClllPorteu du budget de
r AIlI;". -
L'Allemagne et les produits
de nos colonies
i
Notre agent de change commercial à Ham-
bourg écrit ce qui suit sur la consommation
en Allemagne de certaines, denrées de nos
colonies :
« La France mangera désormais des bana-
nes françaises. Je tais des vœux pour que
ce trafic se développe. Je vois, en etiet,
l'énorme extension prise par la consomma-
tion des bananes en Allemagne et la source
de riçhesse que cela constitue pour les ré-
gions qui fournissent. J'ai expliqué aux in-
téressés français avec quelle méthode sont
organisés, en Allemagne, les transports ma-
ritimes de bananes, les déchargements dans
les ports, l'acheminement par chemin de fer
sur les centres consommateurs de l'intérieur
et de l'Europe centrale.
Il y a là quelques bonnes idées à prendre
pour la vaste organisation de réception et de
répartition que va posséder la France Mé-
tropolitaine pour les bananes de la France
d'Outre-Mer.
L'Allemagne est le pays d'Europe qui
consomme le plus de riz. A l'heure actuelle,
le marché liambourgeois du riz compte
parmi les premiers du monde. Hambourg
importe environ 400.000 tonnes de riz par
an. Si mes renseignements sont bons, c'est
plus que la France entière n'en consomme
à elle seule. L'Allemagne s'est mise à ache-
ter du riz indochinois. du riz Saigola. Ces
aabMJt en-grande paittie-jrar l'inter-
médiaire de courtiers et de commissionnaires !
de Londres. Aussi semble-t-il que nos impor-
tateurs français de riz Indochinois auraient
intérêt à se faire représenter à Hambourg.
L'entremise de Lonqres ne s'explique que
difficilement et le marché hambourgeois
cherche lui-même à l'écarter.
L'Allemagne doit être actuellement le
pays qui consomme le plus d'arachides. Ces
oléagineux lui viennent principalement des
Indes anglaises, mais aussi et dans une
proportion intéressante de notre A.O.F.
Les arachides chargées à Kaolak et à Ru-
fisque sont estimées. Elles o1\t fait la fortune
du Sénégal. «
<
RETOUR
on
M. Lefebvre, administrateur en chef des
Colonies, secrétaire général de la Guadelou-
Pi, qui vient de remplir pendant plus d'un an
intérim du gouvernement de la Guadeloupe,
rentrera en France, venant de Basse-T erre,
le 15 octobre prochain.
41»
La crise économique mondiale
se fait sentir à Tahiti
Des nouvelles arrivées de Tahiti à Mar-
seille nous informent que la crise a été sé-
rieuse. Le syndicat agricole du pays a tancé
un appel pour un retour à la vie ancestralc
recommandant l'abandon des vêtements eu-
ropéens, une vie plus simple et plus saine.
Mais il ne semble pas que l'administration
française ait suivi cette initiative indigène.
Elle s'efforce, au contraire, de développer
également le commerce, l'industrie et l'agri-
culture, et d'importants crédits ont été uti-
lisés dans ce triple but.
Dàns la Marine
Nos nouvelles unités navales
et nos colonies
M. Charles Dumont, ministre de la Marine,
a choisi les noms qui seront affectés aux bâti-
ment. des tranches naval es de 1930 et de
1931,
Parmi les sous-marins de première classe
(tranche 1930) citons : le Sidi-Ferrhch, le
ssax, le Casablanca qui tous les trois évo-
quent les trois belles opérations qui permirent
1 établissement de la France %n Afrique du
Nord t Sirli-Ferruch, rappelle te débarque-
ment de l'armée d'Afrique le 13 juin 1830 ;
Sf«, le bombardement et la prise de Sfax,
Sjax, l'escadre de l'amiral Garnault (1881) ;
par
Casablanca, la prise de Casablanca par les
marins du Galilée. le 5 août 1907.
Dans les Bous-marins de deuxième classe
(tranche 1930) le Vdnus nous rappelle les bel-
les campagnes aux Indes, sous Hametin (1806-
1809)» une campagne de Dupetil-Thouars
dans le Pacifique.
Sur les trois avisos coloniaux (tranche
1930) RigauH-de-Genmrilly), Amiral-Charner9
d'iberville, deux portent le nom de deux ami-
raux qui jouèrent un rôle décisif dans la
ccmauéte de la Cochinchine : Rigauli*de-Ge-
rrouiily et Amiral-Charner. Ces noms ont
d'ailleurs déjà été portés par deux croiseurs.
Le Charrier fut coulé pendant la guerre.
Enfin, Alberville fut un grand matin de la
Nauvène-F (1662-1706).
1
L'acheteur indigène
»♦«
- -,« à o
i 0 1
4 ----
ous ce titre, nous .1
trouvons dans le
très intéressant, ma-
gazine « Togo-Car
nieroim » un arti-
cle des plus ins-
tructifs et dont
'certains points mé-
riteraient th cons-
tituer « un bré-
viaire » à l'usage
quotidien de tous
les indus irtels,
marchands et intermédiaires s'occupant de
ravitailler les marchés indigènes.
D'abord, il faut dénoncer la fausseté
d'une formule qui fut malheureusement <-tM-
rante: « C'est assez bon pour l'exportation.
C'est «bon pour les marchés africains. Nous
écoulerons ces articles en les exportant en
Afrique.
c Les. bénéfices naïvement escomptés sur
une camelote invendable en France, font en
Afrique généralement place à d'assez lour-
des pertes..
Je note au passage cette remarie très
juste; « Certaines personnes en vinrent par-
fois à douter de l'avenir économique de nos
possessions coloniales et des capacités de
nos commerçants, colons, fonctionnaires,
alors que la cause du mal était facile à
déterminer: méconnaissance des besoins,
goûts et même coutumes des indigènes et,
d'autre part, absence de méthode et de pro-
cédés commerciaux adaptés aux pays et aux
marchés africains. »
Il importe donc que tout industriel, dési-
reux de réussir sur ces marchés, se rensei-
gne à fond sur la psychologie, les besoins
indigènes.
Un exemple récent nous a été donne à
VExposition Coloniale, par un grand ma-
gasin qui a. Sie offrir à la clientèle noire de
Vincenttes une série de malles plates en fert
article solide et à bon marché, qui a obtenu
un grand succès. Nombreux furent ceux qui
rangèrent dans ces coffres, à l'abri de l'hu-
midité, des mites et des rongeurs, même
des voleurs, car le vendeur faisait l'article
d'une serrure bien conditionnée, les conte-
nus précieux serrés dans les grands madras
ou les paniers tressés selon la mode ca-
raibe.
Si, à Paris, le couturter tout puissant
sait faire subir la mode, en A.O.F., comme
en A.E.F., ce sont les consommateurs, les
acheteurs qui réussissent à l'imposer. Cette
raison explique dit reste ses eaprices et sel
variations, qu'il s'alrisse de crêpe de chine,
de bas de soie ou de ferblanterie.
Il ressort de cette constatation que le
choix du client indigène se fixe presque ton-
jours, sur une marchandise, un article
répondant à l'idée qu'il s'eu fait.
Soumettons donc aux fournisseurs métro-
politains de nos marchés indigènes cette
conclusion optimiste, à savoir : « que le
champ d'action commercial en Afrique de-
meure d'autant plus vaste qu'il s'étend en
raison directe de l'évolution économique de
ce continent. Ce qu'il faut, c'est remplacer
la routine et les anciens errements par l'acti-
vité et l'initiative ib.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vicc-Prérident de la Commission
des Douanes.
4»
Après la fermeture
de l'Exposition Coloniale ?
'.1
Quels sont les bâtiments et les installations
qui subsisteront après la fermeture de 1 Expo-
sition Coloniale 7
Telles est la question que se posent beau-
coup de visiteurs au cours de leur visite.
Déjà la commission américaine de l' Expo-
sition coloniale a reçu des propositions d'achat
du pavillon Mount Vernon. Mais les autres
constructions direz-vous.
Elles se classent en cinq catégories :
Le musée permanent des colonies, qui
nous restera.
Les constructions du Commissariat général.
qui comprennent la Qté des Informations, les
deux palais métropolitains, lé jardin zoolo-
gique.
Les sections particulières françaises, réali-
sées avec la participation de t'armée, tie
l'aviation.
Les sections étrangères.
Les concessionnaires.
Les unes et les autres, sections étrangères
et concessionnaires, demeurent libres de dis-
poser de leurs pavillons après fermeture.
Les entrepreneurs des bâtiments de l'Ex-
position ont un contrat dont les ternies men-
tionnent l'entretien par eux, pendant la durée
de l'ouverture, des divers édifices construits.
A la fenneture, les entrepreneurs reprennent,
aux termes du cahier des charges, démolis-
sent à leurs frais ces édifices et font des ma-
tériaux tel usage qui leur conviendra.
11 ne faut pas oublier que le terrain de
t Exposition appartient à la ville de Paris.
D'une part, une section de ce terrain est des-
tinée à l'édification d'habitations à bon mar-
ché ; d'autre paît, les habitants de Vincennes
redemandent les bois dont ils avaient l'usage.
Quant au jardin zoologique, il est possible
qu'il demeure.
8a
Le La Martlnlère" à Cayenne
"M
Le navire pénitentiaire La Martintère,
après une bonne traversée, est arrivé à
Cayenne ayant à bord 60S forçats. *
A l'instltlt Pasteur
Congrès colonial
du rat et de la peste
Les commis-voyageurs des germes
de mort
Ils ne sont pas les joyeux colporteurs d'his-
toires de tables d'hôtes ! Gras, luisants, pour-
to i res de 5 d'hôtes 1 Gras, fluili sants, pour-
vus d'arme aiguës, en robes couleur d'égout,
les rats, se présentent comme les pires enne-
mis de l'homme, au double point de vue sani-
taire et économique.
Issus des immondices et des gours stagnants,
porteurs parfois, des terribles bacilles de Yer-
sin, ils sont « les commis-voyageurs » selon
la formule imagée du professeur Petit, de ce
mal qui répand encore la terreur.
Aussit hier matin, dans le grand amphi-
théâtre de l'Institut Pasteur, a eu lieu la
séance inaugurale du Congrès colonial du
Rat et de la Peste.
Cette infection a une longue histoire dans
le passé, depuis la peste de Justinien (531-
580), qui fut sa première manifestation au-
thentique en Europe. De nos jours, si son do-
maine s'est fortement restreint, il faut encore
compter avec des foyers d'endémie qui sont
une menace permanente pour le monde entier.
Cette question de la plus haute importance
humaine intéresse très spécialement nos co-
lonies, nos pays sous mandat.
L'opinion publique, insuffisamment alertée, à
l'abri sur les îlots civilisés et quasi antisepti-
sés de la planète, s'imagine volontiers que ce
fléau n'est plus qu'un sujet de composition
pour tableau historique. Hélas, la vérité est
plus poignante. - « les pestiférés de Jaffa »,
ressuscitent, avec l'identique et affreuse pa-
rure de bubons, encore trop souvent, parmi
les Chinois, fréquentes victimes des rats, hôtes
des magasins d'épicerie et d'entrepôts de
paddy.
Or, les rats incroyablement prolifiques, sont
grands amateurs de croisières autour du mon-
de. Ces membres de la famille des muridés,.
mieux que l'homme: obéissent au commande-
ment biblique : « Répandez-vous sur toute la
terre. croissez et multipliez-vous. »
La Croisade s'organise
Certes, quand il s'agit de débarrasser l'hu-
manité d un fléau qui porte la mortalité à 50,
60 et même 95 %, on comprend la course aux
armements et la guerre par gaz asphyxiants.
Là première conférence a eu lieu en 1928.
C'est pour rendre la lutte plus efficace que
tant d'éminentes personnalités médicales: les
professeurs Calmette, Marchoux, Tanon, Ga-
briel Petit, le médecin général inspecteur
Boyé, assistés des délégués de quarante na-
tions et d'une nombreuse assistance de méde-
cins coloniaux. 1 que tous, coalisent les res-
sources de la science, canalisent les efforts
internationaux dans le but de détruire les rats
et en même temps le bacille de Yersin.
Retenons le vœu du professeur Petit
concernant la création d'un Bureau internatio-
nal permanent de croisade contre le rat.
Première séance du Travail
L'ennemi à combattre n' est pas à dédai-
gner : « si le rat atteignait la taille du tigre,
l'homme ne serait pas le roi de la création ».
Cette citation du professeur Marchoux donne
la mesure des efforts internationaux que ré-
clame la dératisation mondiale.
Au début de l'après-midi, M. le médecin
général Thiroux présente le très intéressant
rapport de M. le médecin général Letontu-
rier, inspecteur général des services médicaux
de Madagascar sur « le Rat et la Peste à
Madagascar ».
Puis, ce sont d'importantes communications
sur le problème du rat à Dakar, la lutte anti-
murine à la Martinique.
Citons entre autres rapports fort bien .docu-
mentés ceux de MM. Repiquet, gouverneur
de la Réunion sur « les variétés de Rats à la
Réunion », du Gouverneur-Commissaire du
Togo « Les Rats et les pestigènes au Togo ».
M.-L. S.
1 obe.
A l'Académie de Médecine
*4»
Les théories anciennes et nouvelles
sur le paludisme
Mardi l'Académie de médecine a tenu sa
séance de rentrée précédant une solennité
qui eut lieu en présence de M. Paul Dou-
mer : commémoration du deuxième cente-
naire de la fondation de l'ancienne Acadé-
mie royale de chirurgie, avec allocution et
discours de MM. de Lapersonne, Lcnor-
mand, Jean-Louis Faure et Blaisot, minis-
tre de fa Santé publique.
En ouvrant la séance, le professeur de
Lapersonne, président de l'Académie, fit
part à ses collègues de la mort récente de
M. Lucien Renaut, d'Alger, correspondant
de l'Académie dans la section d'hygiène,
dont il retraça les belles carrières scienti-
fiques.
Une intéressante communication fut faite
par le professeur J.-P. Cardanatis sur la
définition du paludisme.
Le paludisme était connu des Egyptiens,
des Hébreux, des Scythes, nous dit le pro-
fesseur Jean Cardanatis, directeur de
l'école de malariologie.
Hippocrate, dans son ouvrage sur (c les
airs des eaux », les émanations des mnrais,
Tappclle seulement « le mal palustre », et
c'est Galien nui pour la première fois, au
deuxième siècle de notre ère, cite cc la fiè-
vre paludéenno », dénommée par la suite In
« malaria » en Italie, etc.
Mais il faut attendre Laveran pour bien
connaître cette maladie, sa genèse, sa cause:
l'éminent disciple de Pasteur précise que le
paludisme est du à un hématozoaire trans-
mis par les moustiques anophèles.
Nouvelles d'Afrique
Equatoriale
Le Gouverneur Général p. i. en tournée
à Bangui
M. Alfassa, le gouverneur général p. i.
qui était parti en tournée le 27 août à bord
de l'hydroglisseur de la Sotranco, est arrivé
le 30 août à Bangui après un court arrêt à
Coquilathville. Il a été reçu par M. Deitte,
le yeutenant-gouverneur de l'Oubangui-
Chari, avec lequel il s'est entretenu au sujet
de dilférentes questions intéressant la co-
lonie.
Retour à Brazzaville
M. Aifassa a quitté Bangui le icr septem-
bre à bord de l'hydroglisseur de la Sotranco,
pour revenir à Brazzaville où il est arrivé
le 2 dans l'après-midi. Il a accompli en deux
jours ce trajet et s'est montré très satisfait
de son voyage qui s'est d'ailleurs effectué
danq des conditions parfaites.
Fête de bienfaisance
La Section des médaillés militaires de
Brazzaville a donné sa fête de bienfaisance
annuelle, le 11 septembre, au cercle civil et
militaire. M. Altassa, gouverneur général
p. i. de l'Afrique Equatoriale française et
M. Beernaert, gouverneur général p. i. du
Congo Belge ainsi que les principales auto-
rités des deux colonies voisines assistaient à
cette soirée qui fut particulièrement bien
réussie. La fête commença par une soirée
théâtrale donnée par des amateurs et se pro-
longea fort tard par un bal.
Construction d'un pont
Le pont de la route de Fort-Lamy à Mas-
sakory sur le Bahr-Ligna vient d'être ache-
vé. Ce pont, qui a 63 mètres de longueur et
9 piles intermédiaires, avait été commencé
au début de l'année 1930 et avait nécessité
des travaux importants. Une région impor-
tante va se trouver de ce fait ouverte au
trafic et tout l'arrière-pays de Fort-Lamy va
pouvoir se développer.
Automobilisme
L'extension de l'automobilisme en A.E.F.
est un des faits caractéristiques du dévelop-
pement de la colonie pendant ces dernières
années. Le nombre des véhicules automobi-
les en circulation a été en croissant régu-
lièrement : les chiffres indiqués ci-après en
font foi.
En 1924, il n'y avait dans toute la coloir'e
que 164 automobiles. Depuis, ce chiffre js'est
accru de la façon suivante :
rEn 1925, il y en avait 201, en 1926, 237,
en 1927, 384, en 1928, 540, en 1929, 795 en-
fin en 1930, 1.195. L'accroissement a été sur-
tout sensible pendant ces dernièrea années.
Si l'on considère maintenant l'importance
de ce moyen de locomotion dans les diver-
ses colonies du groupe on constatera que la
Colonie du Moyen-Congo vient en tCte avec
588 véhicules suivie de près par la colonie
de l'Oubangui-Chari avec 408 véhicules. Les
colonies du Gabon et du Tchad viennent
bien après avec seulement 169 et 32 véhi-
cules.
Cet état de choses prouve tout d'abord
que la crise économique, dont souffre le
monde entier, n'a pas eu de répercussion
dans le développement de cette branche de
l'économie.
D'autre part, le Gouvernement Général de
l'A.E.F. ayant porté ces derniers temps une
attention toute particulière' au réseau rou-
tier, a établi un programme d'ensemble de
travaux s'échelonnant sur plusieurs années
et devant amener une grande amélioration
des voies de communications. Ce programme
a déjà été exécuté en partie puisque des
routes ont été ouvertes, des ponts jetés et
des bacs établis pour le pasage des ca-
mions ; les routes qui existaient ont été
agencées de façon à. permettre une circula-
tion en rapport avec les nécessités du tra-
fic. Tous ces travaux commencent déjà a
porter leurs fruits, puisque la circulation
automobile s'est accrue dans de fortes pro-
portions. il'éconoiiiie du pays a déjà béné-
ficié de ce nouvel état de choses et le déve-
loppement de l'automobilisme est une preuve
tangible de la mise en valeur de vastes ré-
gions et du développement de l'Afrique
Equatoriale française.
islam
Le voyage du navire-école argentin
i
Vers Casablanca
Le commandant de la corvette-ccole ar-
gentine Presidente-Sarmiento a offert avant
son départ un déjeuner aux autorités locales
à Brest. Y assistaient notamment MM. Le
Gorgeu, sénateur-maire; le vice-amiral Du-
bois, préfet maritime ; le contre-amiral de
Laborde et le général Durand. Des toasts
ont été portés à la marine française et à la
flotte argentine. Le Presidente-Sarmiento a
appareillé mercredi à 15 heures pour Casa-
blanca.
-
L'Aviation Coloniale
Le retour de Salel et Goulette
SAlel et Goulelto ont repris leur vol de
Benghasi, hier matin, à 6 h. 15, et yont ar-
rivés à la fin de l'après-midi à Tunis.
Ils sont repartis ce matin pour Rome et
Paris.
La médaille coloniale
Sur ln proposition de M. Jacqucs-Lnilis
Dumcsnil, ministre do FAir, la Médaille Cn-
lonialr, nvpc agrafe, est attribuée aux per-
sonnels militaires ayant accompli certains
grands voyages aériens au-dessus des ré-
gions désertiques de l'Arique :
Médaille Coloniale avec agrafr. « Saha-
ra ». Aux personnels des équipages ftl-
riens nynnt. participé du r) novembre 1030
au 20 janvier 10,11 il la reconnais'saneo de
la région au nord de Hilmu ri. du Massif
du Tibcsli :
Aux officiers et sous-officiers des équipa-
ges aériens, non titulaires de cej I, Médaille,
ayant participé fin voyage d'inspection ef-
feetué en Afrique par tt, ministre du l'Air,
du 3 nu 28 avril 19.11.
Médaille Coloniale avec agrafe « Afrique
Occidentale française 11, Au personnel
militaire du 2° groupe (l'aviation d'Afrique,
non titulaire de cette Médaille, ayant pris-
part à la liaison aérienne Colomb-TCéchar-
Gao et retour, effectuée du 22 au 30 jan-
vier 1931.
Dépêches de l'Indochine
Une circulaire de M. Pasquier
pour l'amélioration des relations
de l'administration avec les indigènes
M. Pasquier, gouverneur général de l'In-
dochine, vient d'adresser aux chefs d'ad-
ministration locale une circulaire dans la-
quelle il demande un contact de plus en
plus étroit avec les pupulalions indigènes.
Au cours de récentes visites qu'il a fai-
tes, il a constaté que le calme était revenu
dans les circonscriptions « troublées par
une propagande subversive Il, M. Pasquier
insiste dont: sur la nécesité de veiller d'une
façon continue « au bien-etfe de popula-
tions déshéritées qui n'ont d'autres défen-
seurs que nous-mêmes. Cette action est in-
dispensable, car les contrats doivent dire
directs et fréquents pour rapprocher visi-
blement le peuple du chef de province. Elle
est une œuvre de bonne volonté et de foi. »
Le Gouverneur Général recommande la
promptitude et la clarté dans les décisions
à prendre : « Il ne s'agit pas de prescrire
par des circulaires des tournées plus fré-
quentes dont il serait rendu compte régu-
lièrement. Il s'agit de s'imprégner du but à
atteindre, de sa nécessité, des moipcns de
bonlé tenace à employer. L'œuvre ne salt-
rait valoir que par cette liaule conception
de leur lâche qui animera les chefs de pro-
vince.
<( J'estime que, dans ce but, ils doivent
préparer l'avenir en inculquant A leurs col-
laborateurs français, aux jeunes adjoints
qui aident leur action, les niâmes senti-
ments (l'attachement aux besoins du peu-
ple, et l'idée d'une collaboration nécessaire
pour la réalisation et la solution des pro-
blèmes qui les intéressent. »
M. Pasquier conclut celte circulaire en
ces termes :
« Cet appel je t'adresse à t'esprit de dé-
vouement des fonctionnaires des services
civils. Il sera compris et sera facilité par
la connaissance imposée de la langue in-
digène qui multipliera 1rs occasions de
contact et par suite les preuves de cxm-
fiance loyales et spontanées de nos proté-
gés. »
Le mot indochinois remplacera
le mot indigène dans l'armée
Le général Hillotte n adressé à ses offi-
ciers la note suivante :
ICn raPson du sens péjoratif que certains
attachent, à lorl d'ailleurs, au terme « Indi-
gène », cette appellation ne sera plus em-
ployée. Il devra être fait uniquement emjtloi
du terme « Indochinois » quand il sera
question d'autochtones du aroupc.
Ce nouvel état, d'esprit, illflllglll'Ó pan* le
général Billott-o dans Tannée Il d'Tndochipo
est un heureux indice pour l'avenir.
<
Et après
le grand emprunt colonial ?
par P. C. Georges FRANÇOIS.
,
C'est entendu. Le grand emprunt colonial
est réalisé et réparti. Notre domaine d'ou-
tre-mer va bénéficier, pendant un certain
nombre d'années de crédits très importants
qui donneront à son commerce une activité
nouvelle et à son agriculture le moyen de se
perfectionner et de s'étendre.
Ainsi, nos colons se mettent en route vers
une période de production intensive. Mais,
cette production-là ne sera-t-elle pas, en dé-
finitive, de la surproduction, avec toutes ses
conséquences ?
Sans pessimisme aucun, (ettc question peut
et doit se poser. Il convient, juste au mo-
ment où nous amorçons un formidable pro-
gramme, d'introduire de la logique dans nos
idées.
Des quatre coins du monde oil sont dissé-
minées nos colonies, nous arrivent les appels
de détresse de la mévente : fléchissement
des cours du riz, de café, du sucre, de la va-
nille ; effondrement du marche des cuirs,
du caoutchouc, de toutes les denrées en gé-
néral. Et pendant que les matières premiè-
res s'avilissent, le coût de la vie bat chaque
jour le record de ses propres sauts en hau-
teur.
Anticipons.
Dix années se sont écoulées. Sa natalité
a laissé notre population à peu près station-
naire. Sa capacité de consommation ne s'est
accrue que de la marge élargie de la recher-
che du micux-être et du luxe. Les colonies,
elles, stimulées par un fabuleux apport de
millions, se sont mises résolument à l'œuvre.
Elles sont quadrillées de routes, et rie che-
mins de fer, ceinturées de ports, gonflées de
produits. A leurs richesses, il faut un écou-
lement.
Or pour les mêmes raisons qu'actuelle-
ment, nous ne pouvons leur prendre ou leur
payer au juste prix qu'une partie de leurs
produits. Les autres nations qui ne ?ont pas
restées inactives, s'efforcent jusqu'à la con-
gestion, de se digérer elles-mêmes derrière
leurs barrières douanières. Faute d'un large
et vivifiant courant d'échanges, c'est encore,
et porté à l'extrême, le m ni de notre épo-
que ; le marasme dans l'opulence. Et ce
mal, tout comme il atteint la Métropole, at-
teint nos colonies.
Serrons de plus près la question par un
exemple.
En 35 ans, l'Indochine a quadruplé la su-
perficie de ses rizières. Dans la grosse part
qui lui revient de l'emprunt, elle emploiera
plusieurs centaines de millions à l'amrnngc-
ment de 700.000 nouveaux he< tares Ho trlle
sorte que, dès aujourd'hui ou peut prévoit
la date à laquelle elle ajoutera dis mil-
lions dr quintaux de riz à la quinzaine di>
millions qu'elle, exporte annin lu nit nt on,
plus exactement qu'elle voudrait pouvoir ex-
porter. Car elle en est déjà réduite à -tocker,
faute d'acheteurs, une partie de sa produc-
tion dans les années d'abondance. Quel
avenir est, sur ce plan, réservé à notre gran-
de colonie d'Extrême-Orient ?
En face d'elle, le Japon qui fut son meil-
leur client cc:t devenu, lui ausci, producteur,
et sera exportateur demain.
Dans le plan quinquennal russe, des som-
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 8 OCTOBRE 1931.
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On s'abonne sans trais dans
tons las bureaux de poste.
1 t
Poir le contrôle technique
du Parlement
r-.
Le Journal Officiel a publié un décret
du 29 juijllet 1931, portant autorisation
d'ouverture de travaux sur lea"fonds d'em-
pru' e de l'Afrique Occidentale française.
Il s'agit de l'autorisation d'engagement
.d'une première ttanchç de dépenses s'éle-
yant à 153.880.000 francs, pour études et
travaux. -
Je ne veux point discuter ce projet au
fondé Je ne me demanderai pas s'il est bien
indispensable de prévoie 435.000 francs
pour l'étude des travaux d'adduction d'eau
de Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor, ni
s'il est bien utile de construire un institut
polyclinique à Médina, qui est le village in-
digène de Dakar situé à 1.800 mèttes du
phef-lieu, soit dix minutes en ambulance au-
tomobile, de l'hôpital indigène de Dakar.
Une infirmerie suffirait, peut-être, mais
d'aucuns me disent que Medina, avec' ses
15.000 habitants, a absolument besoin d'un
dispensaire polyclinique bien outillé pour ob-
tenir immédiatement les soins auxquels ils
ont droit.
Par contre, en ce qui concerne les crédita
demandés pour la protection sanitaire démo-
graphique, il est permis d'insister, car il est
manifeste que la volonté du parlement est,
sinon trahie, du moins très imparfaitemént
respectée.
Le projet de loi primitif portant autorisa-
tion d'emprunt pour grands travaux en A.
O. F. ne prévoyait aucune dépense pour la
protection sanitaire démographique. C'est, à
à la demande énergique de M. Daladier, qui
fit remarquer qu'il était inadmissible de pré-
voir plus de 2 milliards de travaux pour la
mise en valeur économique, sans même son-
ger que la première des préoccupations
avant celle de fabriquer de la richesse na-
turelle doit être de protéger la santé phy-
sique et intellectuelle. des nommes, que le
Parlement, unanime à approuver ces idées,
ajouta au projet un chapitre; prévoyant un
crédit spécial de 120 millions, affecté, par
priorité, à la protection sanitaire démogra-
phique.
Or dan. le décret du 29 juillet, que
voyons-DOUI P
'- Dans l'exposé des motif s, après l'énumé-
ïatiott ."ttI. affecté*-aux divert tra
vaux, nous lisons :
Aucune rubrique limitative n'est con-
tenue dans la loi en ce qui concerne t'emploi
des fonds d'emprunt destinés à la protection
sanitaire démographique*,.. »
En interprétant ce silence qui s'éclaire,
pourtant, si facilement par les débats parle-
mentaires, le tableau des travaux à engager
porte :
« 10 Protection sanitaire démographi-
que, 43.000.000 t
a) Organisation dans la Métropole des
mesures d'intérêt général se rapportant aux
services de protection sanitaire et démogra-
phique, 3.583.333 francs.
- b) Exécution des mesures d assistance mé-
dicale, médecine préventive et protection dé-
mocratique des populations qui constituent
les foyers, d'origine de la main-d'œuvre..
Exécution des mesures locales de protec-
tion sanitaire des chantiers comportant no-
tamment toutes dépenses se rapportant au
service médical des camps de travailleurs et
chantiers, 39.416.667 francs.
Analysons ces indications.
Que signifie la première rubrique? A quoi
sont affectés ces 3.583.3 francs ? -
c Organisation des mesures d intérêt gé-
néral m, que peut bien signifier cette for-
mule syhilline ? S'agit-il de la création,
dans la métropole, d'un Service de direction?
Quelle est son unité ?
Pour ma part, j'ose soupçonner que cette
somme est affectée à une œuvre qu'il parait
gênant de dénommer plus exactement sous
la rubrique de « la protection sanitaire dé-
« mographique des. indigènes de l'A.O.F. »
Par ailleurs, le € b » ne satisfait guère
davantage ma Curiosité indiscrète.
Les mesures, de protection sanitaire dès
chantiers de travailleurs, ne, doivent pas être
affectées au crédit spécial voté par le Parle-
ment mais, directement, sur. les crédits de
travaux.
Procéder autrement, cest fausser la pen-
sée du législateur qui a voulu que les 120
millions votés servissent à la protection sa-
nitaire de la population indigène en général,
à construire des hôpitaux indigènes, à créer
des ambulances de campagne, des materni-
tés, etc.
Une fois encore, je suis amené, ainsi, à
revenir" sur un sujet que j'ai maintes fois
traité dans ces colonnes.
Il faut organiser le contrôle technique du
Parlement sur l'emploi des fonds mis à la
disposition des ministres et des administra-
tions.
-'. Le ministre contrôle, me dira-t-on, et il
suffit de lire l'exposé des motifs du décret
du 29 juillet pour en avoir la preuve.
Mais, derrière le ministre, il y a ses ser-
vices. 1.1 est possible que M. Paul Reynaud
qui est doué d'un esprit alerte et lnborieux.
ait trouvé le temps d'examiner, de discuter
avec ses services, dans le détail, le projet
de décret soumis au président de la Répu-
blique, avec le souci supérieur de faire res-
pecter la volonté du Parlement contre les
désirs de l'administration. Mais, ce n'est pas
bien sûr.
Aussi, je préférerais que le contrôle fut
toujours entièrement indépendant de l'exécu-
tion et nSseiré, non àrenx qui appliquent les
décisions, ministres ou administrations, mais
à celui qui les prend, Parlement.
Il me parait inadmissible, en régime dé-
mocratique, que je Parlement autorise l'ad-
ministration à faire plus de deux milliards
de travaux, sur la simple indication d'une
répartition de ces travaux, en une série de ru-
briques aussi vagues que « ports et rivières,
voies ferrées routes et ponts » et se désinté-
resse ensuite totalement des conditions dans
lesquelles ces fonds, sont employés.
Il faut organiser le contrôle technique par-
lementaire. C'est mon * delenda Carthago ».
Eèiennc AIdÕneUi
Député de la Haute-Savoie,
ItClllPorteu du budget de
r AIlI;". -
L'Allemagne et les produits
de nos colonies
i
Notre agent de change commercial à Ham-
bourg écrit ce qui suit sur la consommation
en Allemagne de certaines, denrées de nos
colonies :
« La France mangera désormais des bana-
nes françaises. Je tais des vœux pour que
ce trafic se développe. Je vois, en etiet,
l'énorme extension prise par la consomma-
tion des bananes en Allemagne et la source
de riçhesse que cela constitue pour les ré-
gions qui fournissent. J'ai expliqué aux in-
téressés français avec quelle méthode sont
organisés, en Allemagne, les transports ma-
ritimes de bananes, les déchargements dans
les ports, l'acheminement par chemin de fer
sur les centres consommateurs de l'intérieur
et de l'Europe centrale.
Il y a là quelques bonnes idées à prendre
pour la vaste organisation de réception et de
répartition que va posséder la France Mé-
tropolitaine pour les bananes de la France
d'Outre-Mer.
L'Allemagne est le pays d'Europe qui
consomme le plus de riz. A l'heure actuelle,
le marché liambourgeois du riz compte
parmi les premiers du monde. Hambourg
importe environ 400.000 tonnes de riz par
an. Si mes renseignements sont bons, c'est
plus que la France entière n'en consomme
à elle seule. L'Allemagne s'est mise à ache-
ter du riz indochinois. du riz Saigola. Ces
aabMJt en-grande paittie-jrar l'inter-
médiaire de courtiers et de commissionnaires !
de Londres. Aussi semble-t-il que nos impor-
tateurs français de riz Indochinois auraient
intérêt à se faire représenter à Hambourg.
L'entremise de Lonqres ne s'explique que
difficilement et le marché hambourgeois
cherche lui-même à l'écarter.
L'Allemagne doit être actuellement le
pays qui consomme le plus d'arachides. Ces
oléagineux lui viennent principalement des
Indes anglaises, mais aussi et dans une
proportion intéressante de notre A.O.F.
Les arachides chargées à Kaolak et à Ru-
fisque sont estimées. Elles o1\t fait la fortune
du Sénégal. «
<
RETOUR
on
M. Lefebvre, administrateur en chef des
Colonies, secrétaire général de la Guadelou-
Pi, qui vient de remplir pendant plus d'un an
intérim du gouvernement de la Guadeloupe,
rentrera en France, venant de Basse-T erre,
le 15 octobre prochain.
41»
La crise économique mondiale
se fait sentir à Tahiti
Des nouvelles arrivées de Tahiti à Mar-
seille nous informent que la crise a été sé-
rieuse. Le syndicat agricole du pays a tancé
un appel pour un retour à la vie ancestralc
recommandant l'abandon des vêtements eu-
ropéens, une vie plus simple et plus saine.
Mais il ne semble pas que l'administration
française ait suivi cette initiative indigène.
Elle s'efforce, au contraire, de développer
également le commerce, l'industrie et l'agri-
culture, et d'importants crédits ont été uti-
lisés dans ce triple but.
Dàns la Marine
Nos nouvelles unités navales
et nos colonies
M. Charles Dumont, ministre de la Marine,
a choisi les noms qui seront affectés aux bâti-
ment. des tranches naval es de 1930 et de
1931,
Parmi les sous-marins de première classe
(tranche 1930) citons : le Sidi-Ferrhch, le
ssax, le Casablanca qui tous les trois évo-
quent les trois belles opérations qui permirent
1 établissement de la France %n Afrique du
Nord t Sirli-Ferruch, rappelle te débarque-
ment de l'armée d'Afrique le 13 juin 1830 ;
Sf«, le bombardement et la prise de Sfax,
Sjax, l'escadre de l'amiral Garnault (1881) ;
par
Casablanca, la prise de Casablanca par les
marins du Galilée. le 5 août 1907.
Dans les Bous-marins de deuxième classe
(tranche 1930) le Vdnus nous rappelle les bel-
les campagnes aux Indes, sous Hametin (1806-
1809)» une campagne de Dupetil-Thouars
dans le Pacifique.
Sur les trois avisos coloniaux (tranche
1930) RigauH-de-Genmrilly), Amiral-Charner9
d'iberville, deux portent le nom de deux ami-
raux qui jouèrent un rôle décisif dans la
ccmauéte de la Cochinchine : Rigauli*de-Ge-
rrouiily et Amiral-Charner. Ces noms ont
d'ailleurs déjà été portés par deux croiseurs.
Le Charrier fut coulé pendant la guerre.
Enfin, Alberville fut un grand matin de la
Nauvène-F (1662-1706).
1
L'acheteur indigène
»♦«
- -,« à o
i 0 1
4 ----
ous ce titre, nous .1
trouvons dans le
très intéressant, ma-
gazine « Togo-Car
nieroim » un arti-
cle des plus ins-
tructifs et dont
'certains points mé-
riteraient th cons-
tituer « un bré-
viaire » à l'usage
quotidien de tous
les indus irtels,
marchands et intermédiaires s'occupant de
ravitailler les marchés indigènes.
D'abord, il faut dénoncer la fausseté
d'une formule qui fut malheureusement <-tM-
rante: « C'est assez bon pour l'exportation.
C'est «bon pour les marchés africains. Nous
écoulerons ces articles en les exportant en
Afrique.
c Les. bénéfices naïvement escomptés sur
une camelote invendable en France, font en
Afrique généralement place à d'assez lour-
des pertes..
Je note au passage cette remarie très
juste; « Certaines personnes en vinrent par-
fois à douter de l'avenir économique de nos
possessions coloniales et des capacités de
nos commerçants, colons, fonctionnaires,
alors que la cause du mal était facile à
déterminer: méconnaissance des besoins,
goûts et même coutumes des indigènes et,
d'autre part, absence de méthode et de pro-
cédés commerciaux adaptés aux pays et aux
marchés africains. »
Il importe donc que tout industriel, dési-
reux de réussir sur ces marchés, se rensei-
gne à fond sur la psychologie, les besoins
indigènes.
Un exemple récent nous a été donne à
VExposition Coloniale, par un grand ma-
gasin qui a. Sie offrir à la clientèle noire de
Vincenttes une série de malles plates en fert
article solide et à bon marché, qui a obtenu
un grand succès. Nombreux furent ceux qui
rangèrent dans ces coffres, à l'abri de l'hu-
midité, des mites et des rongeurs, même
des voleurs, car le vendeur faisait l'article
d'une serrure bien conditionnée, les conte-
nus précieux serrés dans les grands madras
ou les paniers tressés selon la mode ca-
raibe.
Si, à Paris, le couturter tout puissant
sait faire subir la mode, en A.O.F., comme
en A.E.F., ce sont les consommateurs, les
acheteurs qui réussissent à l'imposer. Cette
raison explique dit reste ses eaprices et sel
variations, qu'il s'alrisse de crêpe de chine,
de bas de soie ou de ferblanterie.
Il ressort de cette constatation que le
choix du client indigène se fixe presque ton-
jours, sur une marchandise, un article
répondant à l'idée qu'il s'eu fait.
Soumettons donc aux fournisseurs métro-
politains de nos marchés indigènes cette
conclusion optimiste, à savoir : « que le
champ d'action commercial en Afrique de-
meure d'autant plus vaste qu'il s'étend en
raison directe de l'évolution économique de
ce continent. Ce qu'il faut, c'est remplacer
la routine et les anciens errements par l'acti-
vité et l'initiative ib.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vicc-Prérident de la Commission
des Douanes.
4»
Après la fermeture
de l'Exposition Coloniale ?
'.1
Quels sont les bâtiments et les installations
qui subsisteront après la fermeture de 1 Expo-
sition Coloniale 7
Telles est la question que se posent beau-
coup de visiteurs au cours de leur visite.
Déjà la commission américaine de l' Expo-
sition coloniale a reçu des propositions d'achat
du pavillon Mount Vernon. Mais les autres
constructions direz-vous.
Elles se classent en cinq catégories :
Le musée permanent des colonies, qui
nous restera.
Les constructions du Commissariat général.
qui comprennent la Qté des Informations, les
deux palais métropolitains, lé jardin zoolo-
gique.
Les sections particulières françaises, réali-
sées avec la participation de t'armée, tie
l'aviation.
Les sections étrangères.
Les concessionnaires.
Les unes et les autres, sections étrangères
et concessionnaires, demeurent libres de dis-
poser de leurs pavillons après fermeture.
Les entrepreneurs des bâtiments de l'Ex-
position ont un contrat dont les ternies men-
tionnent l'entretien par eux, pendant la durée
de l'ouverture, des divers édifices construits.
A la fenneture, les entrepreneurs reprennent,
aux termes du cahier des charges, démolis-
sent à leurs frais ces édifices et font des ma-
tériaux tel usage qui leur conviendra.
11 ne faut pas oublier que le terrain de
t Exposition appartient à la ville de Paris.
D'une part, une section de ce terrain est des-
tinée à l'édification d'habitations à bon mar-
ché ; d'autre paît, les habitants de Vincennes
redemandent les bois dont ils avaient l'usage.
Quant au jardin zoologique, il est possible
qu'il demeure.
8a
Le La Martlnlère" à Cayenne
"M
Le navire pénitentiaire La Martintère,
après une bonne traversée, est arrivé à
Cayenne ayant à bord 60S forçats. *
A l'instltlt Pasteur
Congrès colonial
du rat et de la peste
Les commis-voyageurs des germes
de mort
Ils ne sont pas les joyeux colporteurs d'his-
toires de tables d'hôtes ! Gras, luisants, pour-
to i res de 5 d'hôtes 1 Gras, fluili sants, pour-
vus d'arme aiguës, en robes couleur d'égout,
les rats, se présentent comme les pires enne-
mis de l'homme, au double point de vue sani-
taire et économique.
Issus des immondices et des gours stagnants,
porteurs parfois, des terribles bacilles de Yer-
sin, ils sont « les commis-voyageurs » selon
la formule imagée du professeur Petit, de ce
mal qui répand encore la terreur.
Aussit hier matin, dans le grand amphi-
théâtre de l'Institut Pasteur, a eu lieu la
séance inaugurale du Congrès colonial du
Rat et de la Peste.
Cette infection a une longue histoire dans
le passé, depuis la peste de Justinien (531-
580), qui fut sa première manifestation au-
thentique en Europe. De nos jours, si son do-
maine s'est fortement restreint, il faut encore
compter avec des foyers d'endémie qui sont
une menace permanente pour le monde entier.
Cette question de la plus haute importance
humaine intéresse très spécialement nos co-
lonies, nos pays sous mandat.
L'opinion publique, insuffisamment alertée, à
l'abri sur les îlots civilisés et quasi antisepti-
sés de la planète, s'imagine volontiers que ce
fléau n'est plus qu'un sujet de composition
pour tableau historique. Hélas, la vérité est
plus poignante. - « les pestiférés de Jaffa »,
ressuscitent, avec l'identique et affreuse pa-
rure de bubons, encore trop souvent, parmi
les Chinois, fréquentes victimes des rats, hôtes
des magasins d'épicerie et d'entrepôts de
paddy.
Or, les rats incroyablement prolifiques, sont
grands amateurs de croisières autour du mon-
de. Ces membres de la famille des muridés,.
mieux que l'homme: obéissent au commande-
ment biblique : « Répandez-vous sur toute la
terre. croissez et multipliez-vous. »
La Croisade s'organise
Certes, quand il s'agit de débarrasser l'hu-
manité d un fléau qui porte la mortalité à 50,
60 et même 95 %, on comprend la course aux
armements et la guerre par gaz asphyxiants.
Là première conférence a eu lieu en 1928.
C'est pour rendre la lutte plus efficace que
tant d'éminentes personnalités médicales: les
professeurs Calmette, Marchoux, Tanon, Ga-
briel Petit, le médecin général inspecteur
Boyé, assistés des délégués de quarante na-
tions et d'une nombreuse assistance de méde-
cins coloniaux. 1 que tous, coalisent les res-
sources de la science, canalisent les efforts
internationaux dans le but de détruire les rats
et en même temps le bacille de Yersin.
Retenons le vœu du professeur Petit
concernant la création d'un Bureau internatio-
nal permanent de croisade contre le rat.
Première séance du Travail
L'ennemi à combattre n' est pas à dédai-
gner : « si le rat atteignait la taille du tigre,
l'homme ne serait pas le roi de la création ».
Cette citation du professeur Marchoux donne
la mesure des efforts internationaux que ré-
clame la dératisation mondiale.
Au début de l'après-midi, M. le médecin
général Thiroux présente le très intéressant
rapport de M. le médecin général Letontu-
rier, inspecteur général des services médicaux
de Madagascar sur « le Rat et la Peste à
Madagascar ».
Puis, ce sont d'importantes communications
sur le problème du rat à Dakar, la lutte anti-
murine à la Martinique.
Citons entre autres rapports fort bien .docu-
mentés ceux de MM. Repiquet, gouverneur
de la Réunion sur « les variétés de Rats à la
Réunion », du Gouverneur-Commissaire du
Togo « Les Rats et les pestigènes au Togo ».
M.-L. S.
1 obe.
A l'Académie de Médecine
*4»
Les théories anciennes et nouvelles
sur le paludisme
Mardi l'Académie de médecine a tenu sa
séance de rentrée précédant une solennité
qui eut lieu en présence de M. Paul Dou-
mer : commémoration du deuxième cente-
naire de la fondation de l'ancienne Acadé-
mie royale de chirurgie, avec allocution et
discours de MM. de Lapersonne, Lcnor-
mand, Jean-Louis Faure et Blaisot, minis-
tre de fa Santé publique.
En ouvrant la séance, le professeur de
Lapersonne, président de l'Académie, fit
part à ses collègues de la mort récente de
M. Lucien Renaut, d'Alger, correspondant
de l'Académie dans la section d'hygiène,
dont il retraça les belles carrières scienti-
fiques.
Une intéressante communication fut faite
par le professeur J.-P. Cardanatis sur la
définition du paludisme.
Le paludisme était connu des Egyptiens,
des Hébreux, des Scythes, nous dit le pro-
fesseur Jean Cardanatis, directeur de
l'école de malariologie.
Hippocrate, dans son ouvrage sur (c les
airs des eaux », les émanations des mnrais,
Tappclle seulement « le mal palustre », et
c'est Galien nui pour la première fois, au
deuxième siècle de notre ère, cite cc la fiè-
vre paludéenno », dénommée par la suite In
« malaria » en Italie, etc.
Mais il faut attendre Laveran pour bien
connaître cette maladie, sa genèse, sa cause:
l'éminent disciple de Pasteur précise que le
paludisme est du à un hématozoaire trans-
mis par les moustiques anophèles.
Nouvelles d'Afrique
Equatoriale
Le Gouverneur Général p. i. en tournée
à Bangui
M. Alfassa, le gouverneur général p. i.
qui était parti en tournée le 27 août à bord
de l'hydroglisseur de la Sotranco, est arrivé
le 30 août à Bangui après un court arrêt à
Coquilathville. Il a été reçu par M. Deitte,
le yeutenant-gouverneur de l'Oubangui-
Chari, avec lequel il s'est entretenu au sujet
de dilférentes questions intéressant la co-
lonie.
Retour à Brazzaville
M. Aifassa a quitté Bangui le icr septem-
bre à bord de l'hydroglisseur de la Sotranco,
pour revenir à Brazzaville où il est arrivé
le 2 dans l'après-midi. Il a accompli en deux
jours ce trajet et s'est montré très satisfait
de son voyage qui s'est d'ailleurs effectué
danq des conditions parfaites.
Fête de bienfaisance
La Section des médaillés militaires de
Brazzaville a donné sa fête de bienfaisance
annuelle, le 11 septembre, au cercle civil et
militaire. M. Altassa, gouverneur général
p. i. de l'Afrique Equatoriale française et
M. Beernaert, gouverneur général p. i. du
Congo Belge ainsi que les principales auto-
rités des deux colonies voisines assistaient à
cette soirée qui fut particulièrement bien
réussie. La fête commença par une soirée
théâtrale donnée par des amateurs et se pro-
longea fort tard par un bal.
Construction d'un pont
Le pont de la route de Fort-Lamy à Mas-
sakory sur le Bahr-Ligna vient d'être ache-
vé. Ce pont, qui a 63 mètres de longueur et
9 piles intermédiaires, avait été commencé
au début de l'année 1930 et avait nécessité
des travaux importants. Une région impor-
tante va se trouver de ce fait ouverte au
trafic et tout l'arrière-pays de Fort-Lamy va
pouvoir se développer.
Automobilisme
L'extension de l'automobilisme en A.E.F.
est un des faits caractéristiques du dévelop-
pement de la colonie pendant ces dernières
années. Le nombre des véhicules automobi-
les en circulation a été en croissant régu-
lièrement : les chiffres indiqués ci-après en
font foi.
En 1924, il n'y avait dans toute la coloir'e
que 164 automobiles. Depuis, ce chiffre js'est
accru de la façon suivante :
rEn 1925, il y en avait 201, en 1926, 237,
en 1927, 384, en 1928, 540, en 1929, 795 en-
fin en 1930, 1.195. L'accroissement a été sur-
tout sensible pendant ces dernièrea années.
Si l'on considère maintenant l'importance
de ce moyen de locomotion dans les diver-
ses colonies du groupe on constatera que la
Colonie du Moyen-Congo vient en tCte avec
588 véhicules suivie de près par la colonie
de l'Oubangui-Chari avec 408 véhicules. Les
colonies du Gabon et du Tchad viennent
bien après avec seulement 169 et 32 véhi-
cules.
Cet état de choses prouve tout d'abord
que la crise économique, dont souffre le
monde entier, n'a pas eu de répercussion
dans le développement de cette branche de
l'économie.
D'autre part, le Gouvernement Général de
l'A.E.F. ayant porté ces derniers temps une
attention toute particulière' au réseau rou-
tier, a établi un programme d'ensemble de
travaux s'échelonnant sur plusieurs années
et devant amener une grande amélioration
des voies de communications. Ce programme
a déjà été exécuté en partie puisque des
routes ont été ouvertes, des ponts jetés et
des bacs établis pour le pasage des ca-
mions ; les routes qui existaient ont été
agencées de façon à. permettre une circula-
tion en rapport avec les nécessités du tra-
fic. Tous ces travaux commencent déjà a
porter leurs fruits, puisque la circulation
automobile s'est accrue dans de fortes pro-
portions. il'éconoiiiie du pays a déjà béné-
ficié de ce nouvel état de choses et le déve-
loppement de l'automobilisme est une preuve
tangible de la mise en valeur de vastes ré-
gions et du développement de l'Afrique
Equatoriale française.
islam
Le voyage du navire-école argentin
i
Vers Casablanca
Le commandant de la corvette-ccole ar-
gentine Presidente-Sarmiento a offert avant
son départ un déjeuner aux autorités locales
à Brest. Y assistaient notamment MM. Le
Gorgeu, sénateur-maire; le vice-amiral Du-
bois, préfet maritime ; le contre-amiral de
Laborde et le général Durand. Des toasts
ont été portés à la marine française et à la
flotte argentine. Le Presidente-Sarmiento a
appareillé mercredi à 15 heures pour Casa-
blanca.
-
L'Aviation Coloniale
Le retour de Salel et Goulette
SAlel et Goulelto ont repris leur vol de
Benghasi, hier matin, à 6 h. 15, et yont ar-
rivés à la fin de l'après-midi à Tunis.
Ils sont repartis ce matin pour Rome et
Paris.
La médaille coloniale
Sur ln proposition de M. Jacqucs-Lnilis
Dumcsnil, ministre do FAir, la Médaille Cn-
lonialr, nvpc agrafe, est attribuée aux per-
sonnels militaires ayant accompli certains
grands voyages aériens au-dessus des ré-
gions désertiques de l'Arique :
Médaille Coloniale avec agrafr. « Saha-
ra ». Aux personnels des équipages ftl-
riens nynnt. participé du r) novembre 1030
au 20 janvier 10,11 il la reconnais'saneo de
la région au nord de Hilmu ri. du Massif
du Tibcsli :
Aux officiers et sous-officiers des équipa-
ges aériens, non titulaires de cej I, Médaille,
ayant participé fin voyage d'inspection ef-
feetué en Afrique par tt, ministre du l'Air,
du 3 nu 28 avril 19.11.
Médaille Coloniale avec agrafe « Afrique
Occidentale française 11, Au personnel
militaire du 2° groupe (l'aviation d'Afrique,
non titulaire de cette Médaille, ayant pris-
part à la liaison aérienne Colomb-TCéchar-
Gao et retour, effectuée du 22 au 30 jan-
vier 1931.
Dépêches de l'Indochine
Une circulaire de M. Pasquier
pour l'amélioration des relations
de l'administration avec les indigènes
M. Pasquier, gouverneur général de l'In-
dochine, vient d'adresser aux chefs d'ad-
ministration locale une circulaire dans la-
quelle il demande un contact de plus en
plus étroit avec les pupulalions indigènes.
Au cours de récentes visites qu'il a fai-
tes, il a constaté que le calme était revenu
dans les circonscriptions « troublées par
une propagande subversive Il, M. Pasquier
insiste dont: sur la nécesité de veiller d'une
façon continue « au bien-etfe de popula-
tions déshéritées qui n'ont d'autres défen-
seurs que nous-mêmes. Cette action est in-
dispensable, car les contrats doivent dire
directs et fréquents pour rapprocher visi-
blement le peuple du chef de province. Elle
est une œuvre de bonne volonté et de foi. »
Le Gouverneur Général recommande la
promptitude et la clarté dans les décisions
à prendre : « Il ne s'agit pas de prescrire
par des circulaires des tournées plus fré-
quentes dont il serait rendu compte régu-
lièrement. Il s'agit de s'imprégner du but à
atteindre, de sa nécessité, des moipcns de
bonlé tenace à employer. L'œuvre ne salt-
rait valoir que par cette liaule conception
de leur lâche qui animera les chefs de pro-
vince.
<( J'estime que, dans ce but, ils doivent
préparer l'avenir en inculquant A leurs col-
laborateurs français, aux jeunes adjoints
qui aident leur action, les niâmes senti-
ments (l'attachement aux besoins du peu-
ple, et l'idée d'une collaboration nécessaire
pour la réalisation et la solution des pro-
blèmes qui les intéressent. »
M. Pasquier conclut celte circulaire en
ces termes :
« Cet appel je t'adresse à t'esprit de dé-
vouement des fonctionnaires des services
civils. Il sera compris et sera facilité par
la connaissance imposée de la langue in-
digène qui multipliera 1rs occasions de
contact et par suite les preuves de cxm-
fiance loyales et spontanées de nos proté-
gés. »
Le mot indochinois remplacera
le mot indigène dans l'armée
Le général Hillotte n adressé à ses offi-
ciers la note suivante :
ICn raPson du sens péjoratif que certains
attachent, à lorl d'ailleurs, au terme « Indi-
gène », cette appellation ne sera plus em-
ployée. Il devra être fait uniquement emjtloi
du terme « Indochinois » quand il sera
question d'autochtones du aroupc.
Ce nouvel état, d'esprit, illflllglll'Ó pan* le
général Billott-o dans Tannée Il d'Tndochipo
est un heureux indice pour l'avenir.
<
Et après
le grand emprunt colonial ?
par P. C. Georges FRANÇOIS.
,
C'est entendu. Le grand emprunt colonial
est réalisé et réparti. Notre domaine d'ou-
tre-mer va bénéficier, pendant un certain
nombre d'années de crédits très importants
qui donneront à son commerce une activité
nouvelle et à son agriculture le moyen de se
perfectionner et de s'étendre.
Ainsi, nos colons se mettent en route vers
une période de production intensive. Mais,
cette production-là ne sera-t-elle pas, en dé-
finitive, de la surproduction, avec toutes ses
conséquences ?
Sans pessimisme aucun, (ettc question peut
et doit se poser. Il convient, juste au mo-
ment où nous amorçons un formidable pro-
gramme, d'introduire de la logique dans nos
idées.
Des quatre coins du monde oil sont dissé-
minées nos colonies, nous arrivent les appels
de détresse de la mévente : fléchissement
des cours du riz, de café, du sucre, de la va-
nille ; effondrement du marche des cuirs,
du caoutchouc, de toutes les denrées en gé-
néral. Et pendant que les matières premiè-
res s'avilissent, le coût de la vie bat chaque
jour le record de ses propres sauts en hau-
teur.
Anticipons.
Dix années se sont écoulées. Sa natalité
a laissé notre population à peu près station-
naire. Sa capacité de consommation ne s'est
accrue que de la marge élargie de la recher-
che du micux-être et du luxe. Les colonies,
elles, stimulées par un fabuleux apport de
millions, se sont mises résolument à l'œuvre.
Elles sont quadrillées de routes, et rie che-
mins de fer, ceinturées de ports, gonflées de
produits. A leurs richesses, il faut un écou-
lement.
Or pour les mêmes raisons qu'actuelle-
ment, nous ne pouvons leur prendre ou leur
payer au juste prix qu'une partie de leurs
produits. Les autres nations qui ne ?ont pas
restées inactives, s'efforcent jusqu'à la con-
gestion, de se digérer elles-mêmes derrière
leurs barrières douanières. Faute d'un large
et vivifiant courant d'échanges, c'est encore,
et porté à l'extrême, le m ni de notre épo-
que ; le marasme dans l'opulence. Et ce
mal, tout comme il atteint la Métropole, at-
teint nos colonies.
Serrons de plus près la question par un
exemple.
En 35 ans, l'Indochine a quadruplé la su-
perficie de ses rizières. Dans la grosse part
qui lui revient de l'emprunt, elle emploiera
plusieurs centaines de millions à l'amrnngc-
ment de 700.000 nouveaux he< tares Ho trlle
sorte que, dès aujourd'hui ou peut prévoit
la date à laquelle elle ajoutera dis mil-
lions dr quintaux de riz à la quinzaine di>
millions qu'elle, exporte annin lu nit nt on,
plus exactement qu'elle voudrait pouvoir ex-
porter. Car elle en est déjà réduite à -tocker,
faute d'acheteurs, une partie de sa produc-
tion dans les années d'abondance. Quel
avenir est, sur ce plan, réservé à notre gran-
de colonie d'Extrême-Orient ?
En face d'elle, le Japon qui fut son meil-
leur client cc:t devenu, lui ausci, producteur,
et sera exportateur demain.
Dans le plan quinquennal russe, des som-
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