Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1931 24 septembre 1931
Description : 1931/09/24 (A32,N132). 1931/09/24 (A32,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380402b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME 'ÀlNNIB - Ng 18C. t LB NUMERO Î 80 CENTIMES JEUDI SOIR, 2A SEPTEMBRE 1931.
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Les Annales Coloniales
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IINI la Revue mensuelle:
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Frano. et
Colonlei 180 B 100 » 50 >
Étranger.. 240» 126 t 70B
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tous les bureaux de poste.
La culture des agaves
Il y a quelques années, nous avons entretenu
les lecteurs des Annales Coloniales' de la
culture du sisal et nous avons exposé longue-
ment les travaux de la mission Fouque dont le
but était de mettre au point la fabrication de
l'alcool à partir du jus de cette plante. Du
point de- vue scientifique les résultats obtenus
par M. Fouque étaient du plus haut intérêt ; il
ne semble pas cependant que des applications
industrielles importantes aient pu encore en dé-
couler.
Aujourd'hui, nous avons à revenir sur cette
intéressante question du sisal, ou plus généra-
lement des agaves, à l'occasion de la parution
récente d'un ouvrage intitulé « Agaves et Four-
croyas », dont l'auteur est M. Félicien Mi-
chotte. Cet ouvrage fort copieux (il a plus de
400 pages) est, sans doute, pour un profane,
un peu touffus ; la lecture en est cependant at-
tachante, car l'auteur connaît admirablement,
et cela depuis fort longtemps, tout ce qui de
près ou de loin. se rattache à la question des
agaves. Il a étudié un peu partout dans le
monde les innombrables espèces d'agaves, leur
culture, leurs utilisations aussi nombreuses que
quelquefois inattendues. Dans son ouvrage nous
trouvons én même temps que des statistiques
précieuses, des aperçus pittoresques ainsi que
des études techniques très poussées ; il faut bien
dire aussi que l'on y trouve des affirmations un
peu osées, et des jugements paraissant sévères
comme - par - exemple celui qui s'applique aux
travaux de la mission Fouque. Nous nous
contenterons pour aujourd'hui de tirer de ce tra-
vail important quelques chiffres et quelques
données sur les usages des agaves.
L'aire de culture des agaves est fort éten-
due, mais leur patrie d'élection, et vraisembla-
blement d'origine, est le Mexique. En 1912,
la production mondiale s'é levait à 152.500
tonnes ; elle a atteint 320.000 tonnes en 1928.
Cette dernière production s'est reportée ainsi
qu'il suit :
Mecque 155.000 tonnes
Sumatra et Java 40.000
Philippines. 35.000
tangamka 30,000
Kenya 16.000
Hawaï 8.000
Bah_al. J 6.000
Cuba 1 5.000
Colombie 3.500-
mawice 3.000
Ceylan «t Indes 2.000 -
urrett 16.500
J\iasi doac, à lui seul, le Mexique fournit la
moitié de la production mondiale f. il a exporté,
en 1926. pour 16.700.000 dollars de fibres
d'agaves, en presque totalité aux Etats-Unis.
Mais les agaves cultivés au Mexique ne ser-
vent pas qu'à alimenter le commerce d'expor-
tation des fibres. Une quantité importante four-
nit la boisson nationale mexicaine : le PULQUE,
ainsi que l'eau-de-vie nationale : le mezcal.
L'origine et là fabrication de ces deux liquides
alcoolisés n'ont absolument rien de, cottunun
avec l'alëool que l'on tente d'obtenir industriel-
lement à partir du sisal, coiqme on serait géné-
ralement porté à le croire.
D'après le Dr Mutinez , « le pulque est une
(i sorte de vin alcoolico-acide, non épuré, pro-
u duit par la fermentation de l'AGlIAMIEL ; il
a contient de l'eau, de l'alcool, du sucre, des
« mucilages, des sels et des acides spéciaux,
(( produit de la transformation de l'aguamiel et
(( des principes spéciaux à la plante. » Le pul-
que a une saveur ..aigre-douce, une odeur « sui
generis », un aspect mucilagineux et sa teneur
en alcool varie entre 24 et 40 grammes par li-
tre. Il vient d'être dit qu'il s'obtient par fer-
mentation de t'aguamiet.
Qu'est-ce que l'aguamiel ? C'est un liquide
qui s' écoule d'une espèce d'agave, appelée
maguey, lorsqu'on fait subir à cette plante
l'opératiqn de la caltration. On spit que les
agaves fleurissent une fois dans leur existence ;
on voit alors sortir du centre de la niante une
hampe qui, écartant les feuilles, s'élance jus-
qû'à 10 et même 14 mètres de hauteur ; elle se
couvre alors de milliers de fleurs. C'est au dé-
but de la ..poussé(, que s'opère la castration :
elle consiste à enlever le cœur de la plante de
façon à constituer une cavité. La sève qui de-
vait produire la hampe s'amasse alors en gran-
de quantité dans cette cavité : c'est l'aguaxritel
que la fermentation transformera en pulque.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire,
l'eau-de-vie extraite de l'agave, et qu'on ap-
pelle au Mexique mezcal, ne s'obtient pas du
tout par distillation du pulque. Cette eau-de-
vie est un liquide - incolore, à odeur emDvrenma-
tique et dont la teneur en alc901 pur peut attein-
dre 50 pour 100. Les agaves employées pour
l'obtention du mezcal sont odinairement des es-
pèces sauvages ne pouvant fournir ni fibres, ni
pulque. On les coupe, on enlève les feuilles
pour ne garder que le tronc.Plusieurs troncs
réunis constituent une journée. Chaque fournée
est introduite dans un four préalablement chauf-
fé au rouge sombre ; cette haute température
transforme en sucre les substances amylacées
contenues dam les troncs. Lorsque le four est
refroidi, on transporte la fournée dans une cuve
où elle se détrempe pendant quelques jours ;
elle est ensuite pilée dans une auge. Le jus qui
s écoute est recueilli et sa fermentation prodùit
le mezcal. Il semble que 400 troncs d agaves
puissent fournir 250 litres de mezcal.
Certains liquides alcooliques comme le vin
de mezcal ou le mefcst de pulque s'obtiennent
à partir.de 1 aguamidl. 1
Il eit bien < évident, que la fabrication du
pulque et du mezcal ne sera pas à recommander
dans nos colonies, lorsque la culture de l'aga-
ve s'y sera développée comme nous le souhai-
tons. Sur ce point nous ne partageons pas l'opi-
nion de M. Michotte. pas l'opi.
Cependant, il nous est apparu qu à titre do-
cumentaire, il était intéressant de publier dans
les Armâtes Coloniales les quelques notes ci-
dessqs. -."
Georges Nouelle,
imputé de Saône-et-Loire,
Vice réqident de i a Commission des Colonits,
vire-président de ta Commission des Mines.
A la mémoire de de Brazza
et de Gentil
*
M. Antonetti, -gouverneui- général de
l'Afrique Equatotiale, a demandé au sta-
tuaire Henry Bouchard la maquette d'un mo-
nument qui doit être élevé .à Brazzaville à
la mémoire de Savorgnan de Brazza et de
Victor Gentil.
Cette maquette a dû être transportée au-
jourd'hui à l'Exposition Coloniale, dans le
pavillon de l'Afrique Equatoriale française.
Le monument se dressera, dans le nouveau
Brazzaville, au confluent du Congo et de la
rivière M'Foa, sur la rive même du Congo,
vers lequel sa faie sera tournée. Il se
compose d'une stèle de 2t mètres de haut
sur laquelle se détacheront en haut-relief les
figures des deux explorateurs qui ne purent
jamais s'accorder de leur vivant. Un même
hommage les réunira, mais, pour ménager
les susceptibilités de leurs admirateurs bien
vivants et toujours hostiles les uns aux au-
tres, les figures de Brazza et de Gentil se-
ront nettement séparées l'une de l'autre.
Dans la grande stèle s'encadrent deux stè-
les îîlus petites dont chacune sera réservée
à l'un d'eux. Dans l'intervalle, sur le fond
de la grande stèle, s'élèvera en bas-relief la
figure de l'héroïque sergent Malamine qui fit
respecter par Stanley le territoire du Congo
français.
On accédera du fleuve même à la plate-
forme sur laquelle s'élèvera ce monument à
la fois sobre et plein de grandeur, par un
escalier d'une quinzaine de marches.'
L'Exposition Coloniale
rouvrira-t-elleau priatempl?
Hier à 16 heures, a eu lieu au Bungalow
d' Angkor- Vat, une réunion du Comité de
Défense des intérêts des exposants et conces-
sionnaires de l'Exposition Coloniale. Le ma-
réchal Lyautey s'était fait représenter par le
commandant Dubert.
Les membres du Comité ont exprimé le dé-
sir des exposants et des concessionnaires de
l'Exposition, demandant que celle-ci ne soit
elose que le 15 novembre et, qu'elle soit rou-
verte au printemps prochain.
M. SabatieT, député de Paris, a appuyé ce
double souhait qu a renforcé un vote unani-
me. 1.
Mardi prochain, aura lieu une réunion à ta..
quelle doivent assister les élus de la Seine.
i.
Vantenne coloniale
Diffusion de fêtes coloniales
Radio-Paris a diffusé hier soir, à 21 h. 30, à
Vincennes, la « Nuit indochinoise ». Samedi
26 septembre, à 21 h. 30, ce même poste
donnera la retransmission de la « Soirée
africaine » à l'Exposition de Vincennes.
Un nouvel emprunt privé
tunisien
–tt*
Le Gouvernement tunisien vient d'autori-
ser la Compagnie des Ports de Tunis-
Sousse-Sfax à contracter un emprunt de
23-143,087 francs destiné à l'amortissement
de capitaux engagés précédemment.
4 J
Un deuil à la conr beylicale de Tunis
1.
Le prince Azeddine bey, fils de feu Moha-
med el Habib bey, prédécesseur du souverain
actuel, est décédé.
–-–< M
Service aérien
entre Tanger et Gibraltar
*»«
La Compagnie « Gibraltar Airway » a créé
un service aérien "pour le transport des pas-
sagers entre Gibraltar et Tanger. Ce service
fonctionne deux fois par jour. Le premier
appareil est arrivé avant-hier à Gibraltar.
-
Le congrès international
de géographie
l,.'
Le prochain congrès
Les congressistes ont décidé dans leur réu-
nion que le prochain Congrès international
de Géographie qui a lieu tous les deux ans
se ferait à Varsov'c.
Les congressistes au Bourget
Les membres du Congres de Géographie
se sont rendus hier après-midi au Bourgei,
où ils ont été reçus par un représentant du
ministre de l'Air, et par M. Renvoisé, direc-
teur de l'aéroport.
Un grand nombre de congressistes ont
reçu le baptême de l'air.
Mise au point
le 1
ai
en croire certailles
lumières du jour-
nalisme métropo-
litain, V Exposi-
tion Coloniale n'a
vu le jour dans le
bois de Vincennes
que pour protrver
aux Français moyens, qu'il n'y. a de débou-
chés dans notre Empire d'outre-mer, ni four
les énergies, ni pour les capitaux métropoli-
tains.
Si, après lecture de ces articles catégori-
ques, les bonnes gens de France conservent
encore quelques illusions sur V utilité de nos
conquêtes, c'est qu'ils sont, heureusement
pour le pays, largement pourvus de cc bon
selts que prisait tant Descartes.
Les possessions françaises ont une super-
ficie de 10.311.638 kilomètre carrés, une
population d'environ soixante millions d' Ila-
hitaltts. C'est en Atrique, en Asie, en
Océanie, en Amérique que se trouvent ces
colonies et protectorats. Eh bien ! sur toute
cette portion de la planète, il n'y a pas Je
places pour les Français, paraît-il. Pourtant
nous sommes encore à la période de mise en
valeur, même dans une vieille colonie comme
la Guyane oÙ tout est à faire ; pourtant,
nos colonies manquent de médecins, de phar-
maciens, d'instituteurs, etc. ; pourtant,
notre œtrcJre de civilisation est à peine ébau-
chée, nous devons aider ces peuples à s'amé-
liorer, à se perfectionner ; pourtant, en
A.E.F., comme en Extfêmc-Asic. comme à
Madagascar, il nous reste à créer, ci ouvrir
de nouveaux débouchés, à donner un vivant
essor aux marchés indigènes qui ne sont cu-
core qu*ébauchés. La crise actuelle oppose à
toutes ccs besognes humaines, du plus haut
intérêt, un pessimisme pernicieux pour
Vavenir.
Aujourd'hui, c'est vrait eux colonies
comme partout ail/euts, on ne fait pas for-
tulte l' J(.' 'h' mois ; ceux qui s' y aventurent
avec les espoirs de Tartarin feront sagpnent.
de rester chez eux. Mais les jeunes Français
sainement équilibrés doivent s'aventurer ré-
solument sur les chantiers de la France exté-
rieure, avant que la place ne soit prise par
les muscles et les capitaux étrangers.
Le pesant marasme actuel passera. Ce qui
restera, c'est la néfaste habitude prise par
les Français, de vivre comme s'ils n'appar-
tenaient pas à la deuxième puissance colo-
niale du gJobé.
Lneimn Gaaparm,
Député de la Réunion,
membre de ta Commistion de l'Atgérie,
dei Colonies et des Protectorats.
«4»
RUE OUDINOT
Petite chronique
1».
Cependant que le chat noir et roux se repose
au soleil. le calme règne également au Minis-
tère. On commente les excellentes nouvelles
que M. Paul Reynaud envoie chaque jour de
son voyage. On attend aussi le retour de
M. Dumontier pour le lor octobre. Et l'on
travaille. Bien des dossiers partent pour l'In-
dochine. L'on polit sub onguem pour le retour
ministériel les grandes affaires.
Au Sous-Secrétariat, M. Diagne reçoit
beaucoup. Vingt-deux personnes défilèrent
hier dans son cabinet. Citons MM. le député
Frossjird, et l'ancien parlementaire Jean Fran-
çois, 1. Tancrède, le Dr Crémieux, Mme Jack-
son, MM. Ahomme, Thénard, Sautrou, Thi-
baut, Peintet, etc. Mais ici encore on attend
des retours de vacances : M. Pètre, qui sera
là samedi ou dimanche, M. Cluny pour le
1er octobre.
Dehors, le soleil luit, magnifique, au grand
contentement de l'huissier qui n'aime point le
froid.
Que se passe-t-il
à la B. F. A.?
–*<$<–
Un Conseil de cabinet s'est occupé hier
sous la présidence de M. Pierre Laval, de la
grave question de la B. F. A.
Quel les mesurés a-t-on envisagées ? Aucun
écho n'a encore transpiré de cette importante
réunion et chacun de ceux qui y prirent part
se refuse absolument à toute communication.
L'avenir dira donc les solutions préconisées.
Le budget de Madagascar
•♦» r
La session budgétaire des Délégations Eco-
nomiques et Financières de Madagascar vient
de s'ouvrir à Tananarive. En ouvrant la pre-
mière séance de rassemblée, M. Rouvin,
Gouverneur général intérimaire, a notamment
exposé que la situation économique de la Co-
lonie permettait d'envisager l'avenir avec
confiance. Ces déclarations confirment celles
que le Gouverneur général Cayla a faites lui-
même à son arrivée en France.
11 est bon de signaler qu'en dépit de la crise
économique qui a de sérieuses répercussions
sur la situation financière, le budget ordinaire
de Madagascar pour l'exercice 1930 va se sol-
der par un excédent de recettes de quelques
centaines de mille francs. Ce résultat est dû
à la compression et au contrôle sévère des dér
penses qui ont été pratiquées à Madagascar,
en prévision du développement de la crise, dès
les premiers mois de 1930.
Pour l'amélioration
du cheptel - ovin
Nombreux sont, chaque jour, à l'Exposition
de Vincennes, les visiteurs du pavillon coquet
consacré par les Unions Ovines de l'Afrique
du Nord et Coloniale, aux magnifiques ani-
maux greffés par le procédé du savant docteur
Vorortoff. L'odeur à l'intérieur, surtout quand
il fait chaud est souvent un peu forte : les ré-
flexions du public ne sont pas toujours de très
bon goût, et sont parfois singulières ; mais il
en va de même dans tous les endroits où l'ou
offre quelque chose à son admiration ou à son
attention" Pour ce -pavillon, il faut recon-
naitre qu'il a, une réelle @ supériorité sur beau-
coup d'autres : ce que l'on voit à l'intérieur
est plus joli que la façade ; et il est intéressant.
tt fattait d'ailleurs qu'il en fut ainsi. Tous ses
visiteurs savent-ils que, pour l'Afrique du
Nord en général, et particulièrement pour l'Al-
gérie, le troupeau ovin vient immédiatement
après les céréales et la vigne comme richesse
agricole ?
L ettectit ovin d Algérie qui était descendu
de 8.600.000 têtes en 1913, à 5.000.000 en
1927, était remonté à 6.200.000 en 1930. Ce-
lui de la Tunisie qui n'était que de 730.WU
bêtes en 1913 était monté en 1930 à près dt;
2.500.000. Au Maroc, à la même date, un
comptait 9.250.000 ovins. La sécheresse de
la fin de cette année-là, et les difficultés des
éleveurs avec le Service des Eaux et Forêts,
qui revendique comme biens Maghzen dans le
Maroc du Sud, de nombreux domaines sur les-
quels depuis des générations l'indigène faisait
pâturer ses animaux, ont probablement réduit ce
nombre, mais malgré cela, le Maroc est des
trois pays de l'Afrique du Nord, le premier
comme importance numérique du troupeau de
môutohs.
Et par ces chiffres on voit l'importance que
joue dans l'économie de ces pays le troupeau
ovin auquel il faut d'ailleurs ajouter celui
caprin, non compris dans les chiffres donnés ci.
dessus, et qui se monte pour le Maroc seul à
près de 3.500.000 chèvres:
Aussi comprend-on l' attention que portent
les colons et l'Administration à tout ce qui
peut améliorer les races indigènes ; et c'est la
démonstration mise sous les yeux du public des
résultats atteints par les procédés Voronoff qui
fait l'intérêt indéniable du pavillon de Vincen-
nes.
La leçon donnée au. public mérite qu'on la
médite. Ce n'est pas le tout en effet, d'avoir
un grand nombre d* animaux à tondre ou à
vendre pour la consommation. Pour en faire
beaucoup d'argent, il faut que chaque animal
pris séparément, soit d'une qualité aussi parfaite
que possible. A notre, époque, la qualité pri-
me la quantité. L'acheteur donnera toujours
facilement le prix fort d'un produit ou d'un
objet répondant au goût et aux besoins du pu-
blic, et hésitera a acheter, ou paiera chiche-
ment ceux de qualité inférieure, parce qu'il y
en a beaucoup, presque trop à offrir sur les
marchés mondiaux.
Pour les moutons, qu'il s'agisse de la laine,
pour laquelle nous sommes malheureusement
tributaires de l'étranger dans de fortes propor-
tions, ou de viande de boucherie, il faut offrir
de beaux et bons animaux.
Supposez un parisien d'une délicatesse de
palais moyenne, auquel. on servirait un gigot
ou une côtelette provenant d'un mouton de la
vallée du Niger, à l'état pour ainsi dire na-
ture, c'est-à-dire sans aujpne amélioration
d'élevage ; il est certain que ce consommateur,
pourrait être pris par surprise une fois, mais
que jamais plus, il ne tolérerait qu'on lui offre
pareil plat. Tandis que si on améliore la race,
si on arrive à obtenir des bêtes semblables à
celles exposées à Vincennes, il en fera volon-
tiers son ordinaire. Le prix d'achat de l'ani-
mal s en ressentira, fatalement.
Pour la laine, il en va de même. Celle des
moutons croisés, greffés, ou sélectionnés ré-
pond à tous les besoins du filateur, bien mieux
que celle de la bête laissée à sa nature primi-
tive.
Voilà, ce que comprennent facilement les vi-
siteurs de Vincennes. Les cotons d'Afrique,
les spécialistes de l'élevage le savaient déjà,
mais il est bon que le grand public soit mis à
même de s'en rendre compte par lui-même, en
voyant de ses propres yeux la démonstration
par le fait.
Louis Le Barbier.
–-–
Transports en commun
à Tananarive
»».
Projet d'organisation
La Municipalité de Tananarive va mettre
à l'étude un projet pour l'organisation d'un
service de transports en commun qui desscr-
vira les quartiers excentriques et les fau-
bourgs de la capitale.
Ce projet viendra compléter heureuse-
ment le programme des travaux d'édilité que
poursuivent actuellement les services muni.
cipaux pour l'embellissement de la ville. On
sait, en effet, qu'un gros effort a déjà. été
accompli en ce sens, et qu'ils s'est porté tout
particulièrement sur l'amélioration des voies
urbaines. On procède méthodiquement à
l'élargissement et au rechargement des
chaussées, et l'emploi des méthodes les plus
modernes de revêtement se généralise cha-
que jour. Aussi bien, le réseau de voirie qui
atteint près de 75 km. permettra d'ici peu
une circulation plus intense des véhicules à
traction mécanique.
Le pittoresque (c filanjana », le gracieux
« pousse-pousse » vont céder le pas aux con-
fortables autobus. Mais si la couleur locale
doit y perdre, la population que la crise des
loyers a contraint à habiter loin du centre
des affaires, ne pourra que se féliciter de ce
nouveau progrès.
Le ricin et le manioc
en Guinée française
On sait que lie Sénégal, pays de mono-
culture, est de toutes les colonies de
l'A.O.F., celle qui souffre, le plus de la
crise actuelle, par suite des bas cours de
l'arachide.
Pour pallier les effets, de cette situation,
les autorités administratives, ainsi que le
commerce Local, s'efforcent d'orienter les
indigènes vers la production de denrées di-
verses, dont le manioc et le ricin.
Mais c'est surtout en Guinée que cette
préoccupation se fait jour. Le Lieutenant-
gouverneur de la Colonie vient, en consé-
quence, d'attirer sur cette question l'atten-
tion des membres de la Chambre de
Cornrnerce de Conakry.
M. de Guise fait tout d'abord remarquer
que le ricin existe dans le pays, à l'état
spontané. En 1917, des échantillons de
graines ont été recueillis dans les cercles de
Kistidougou et de Boffa, et envoyés pour
analyse au Jardin colonial de Nogent.
L'analyse a montré qu'on se trouvait en
présence d'espèces Comparables à celles des
Indes anglaises sous le rapport de la ri-
chesse en huile.
Pour répondre à une demande du Dépar-
tement de la Guerre, en 1916, l'a culture du
ricin a été tentée dans la plupart des cer-
cles. Le tonnage récolté s'est élevé à 16.500
kilos environ. Mais, fin 1918, le service de
ravitaillement a cessé ses achats pour la
défense nationale, et la culture abandonnée
n'a jamais été reprise.
Par la suite, un fabricant de Marseille a
fait des offres d'achat, Et, en 1924, la di-
rection des poudres a fait savoir qu'elle était
disposée à acheter des graines jusqu'à
concurrence de 4.000 tonnes.
Mais, il y avait eu rupture de continuité,
et personne ne s'est intéressé à ces propo-
sitions.
Abandon et reprise ; pertes de temps en
définitive : c'est l'éternelle histoire qui re-
commence.
Or, la métropole achète 17.000 à 18.000
tonnes de graines par an.
Le Ministère de la guerre s'est réservé
l'achat de la production du Maroc, le
Dahomey qui a repris la culture en question
a exporté 765 tonnes de graines en 1929 et
1.284 tonnes en 1930. Cette dernière quan-
tité a été d'un rapport de 1.529.000 francs.
D'une façon générale, lq rapport à l'hec-
tare peut être de 4.000 francs. Comme on
le voit, le profit n'est pas négligeable; d'au.
tant plus que la culture ne nécessite guère
de soins.
Quant au manioc, si on le rencontre à peu
près partout en Guinée française, il n est
nulle part planté méthodiquement. On ne le
produit que pour la consommation locale.
Son prix, sur place, varie entre o fr. 35 et
o fr. 50 le kilo.
11 y a, de cc côté également, beaucoup à
faire. On connaît en effet les bénéfices que
Madagascar et la Réunion retirent de l'ex-
portation du manioc desséché et du tapioca.
C'est à très juste titre que M. de Guise
a alerté la Chambre de Commerce de Co-
nakry, en précisant que si le rôle de l'Admi-
nistration est de conseiller J'agriculteur in-
digène et de lo guider pour la production, la
réussite dépend en définitive du commerce
local qui, seul, peut amener la denrée sur
les marchés de consommation.
-– -066.
Le voyage de M. Paul Reynaud
vers HiHtoclwe
Escale, Tourisme, Réceptions
Le Ministre des Colonies, Mme Paul
Reynaud, Mlle Colette Reynaud et les
personnes accompagnant le ministre dans
son voyage sont arrivés à Djibouti lundi
rtmlin k 7 heures.
Une salve de dix-neuf coups de canon
u .salué l'arrivée du Ministre qui descendu
à lerre avec toute sa suite à bord de Iii
vedette du Gouverneur..
Après une réception des notables et dCR
anciens combattants, M. Paul Raynaud a
visité les travaux du port, l'hôpital, les
écoles, le chemin de fer.
Une réception de fonctionnaires eL des
représentants des corps constitués a été
donnée, avant le déjeuner, dans l'hôtel
du Gouvernement, charmante construction
de style indien.
Après le déjeuner une série de réjouis-
sances furent présentées à M. le Ministre
des Colonies et a 'da suite : danses indi-
gènes, danses guerrières. Une série dr
décorations furent disjtriibuées aux per-
sonnalités françaises et indigènes ayant
assisté à la réception. En compagnie des
anciens combattants, M. Reynaud a posé
la première pierre de la Chambre de Com-
merce, et a fait un court trajet sur un
wagon de la nouvelle ligne njibouti-Ad-
dis-Abeba.
Le ministre et sa suite ont regagné
le ])'Arlagn.a.n 17 heures qui a levé
immédiatement, l'ancre à destination dn
Colombo.
..,.
M. Outrey prépare les réceptions
en llmmear de M. Paul Reynaud
M. Ernesl OnLrcy, député de Cmchin-
chine, accompagné de M. Rrclcuil, alla-
ché au cabinet du Ministre des Colonies,
est aurivé mardi a 15 h. 30 par VAtfws-ll.
M. Ernest Outrcy, comme nous l'avons
annoncé, est parti en fourrier précédant,
le Ministre des Colonies pour préparer le
programme précis selon lequel doit ae fam;
le voyage de M. Paul Reynaud en Indo-
chine.
EN AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
Le transport des bœufs
de l'Oubangui
8'
Grâce aux efforts du Gouvernement Géné-
ral de l'Afrique Equatoriale française et à
l'action personnelle du Chef de la Colonie
M. R. Antonetti, la question du transport
des bœufs de Bangui à Brazzaville, envisa-
gée depuis de longs mois de concept avec
les diverses entreprises de transports flu-
viaux, est enfin entrée dans la voie des réa-
lisations.
Le vapeur fluvial français Surcouf af-
frété par la. Compagnie « France-Congo » a
amené, il y a environ deux mois, à Brazza-
ville, un premier convoi comprenant 49
Iwufs achetés à Bangui à des maquignons
indigènes du Haut-Pays. L'essai a parfaite-
ment réussi à tous points de vue. Le trou-
peau acquis à Bangui comprenait 50 ani-
maux; l'un d'eux, ayant eu une jambe bri-
sée à l'embarquement, a été abattu aussitôt :
les 49 bo'ufs embarqués sont arrivés le 30
juillet à Brazzaville en très bon état et le
débarquement s'est effectué sans aucun inci-
dent.
Le troupeau est comparable, dans son en-
semble, aux boeufs importés sur pied d'An-
gola, mais les animaux paraissent plus jeu-
nes que ceux que la colonie était habituée
à recevoir. Cette affaire se présente sous le
meilleur jour pour l'entreprise qui l'a tentée
et qui est disposée à continuer l'expérience.
Un cahier des charges a été établi par le
service du ravitaillement de la main-d'œu-
vre, qui spécifie notamment que les animaux
amenés devront être bien conformés, sains
et bien portants, et d'un poids moyen sur
pied d'environ 350 hgs. Le prix d'achat à
Brazzaville de ce bétail ne devra pas dépas-
ser le prix de revient dans cette place des
bovins d'autres provenances. Il est donc à
présumer que les fournisseurs de viande
fraîche aux travailleurs du C. F .C.O. s'en-
tendront directement avec le transporteur
sans que l'Administration ait à intervenu.
D'ailleurs le va peur Cuincl a chargé, de
son côté, un nouveau troupeau de 15 bœufs à
Bangui, qui est parvenu à Brazzaville vers le
15 août; il résulte de cette double expérience
que le commerce des boeufs du Haut-Pays
avec le Moyen-Congo, et probablement avec
la région de Léopoldville, est sérieusement
amorcé.
La concurrence est déjà virtuellement éta-
blie, elle va se manifester encore davantage
à la suite de cette réussite qui attire l'atten-
tion de tous les commerçants intéressés à la
question, qui n'avaient pas encore osé ten-
ter l'expérience jusqu'à ce jour.
Le débouché nouveau que M. le Gouver-
neur Général Antonetti désirait vqir s'établir
pour les éleveurs du TChad et de l'Ouban-
crui-Chari parait en bonne voie de réalisa-
tion ; il est susceptible de détourner le cou-
rant d'exportation de nos brcufs des posses-
sions anglaises voisines de nos contres
n'élevage au profit de Brazzaville et du
.Nloycii- Col-igo, et de procurer du fret à la
descente à nos vapeurs tluviaux desservant
la ligne Bangui-Brazzaville. Par ailleurs, si
cet apport peut continuer, comme tout per-
met de l'espérer, il permettra de cesser ra-
pidement de recourir à l'importation des
bœufs de l'Angola pour satisfaire aux be-
soins de la main-d'(ruvre du C. F.C.O. et des
populations du Moyen-Congo.
C'est un nouveau courant commercial qui
parait devoir s'établir entre le Haut et le
Bas-Pays à la faveur des transports de
boufs par la voie fluviale Bangui-Brazza-
ville.
"- - --- - .---.-
Les Canaques
de la Nouvelle-Calédonie
à Paris
par le COMMANDANT LArURTE.
Au printemps dernier, ] \ntrl'prie de vul-
garisation ethnographique a ameué à Paris,
ri l'occasion de l'Exposition coloniale, une
centaine de canaques «le Nouvelle-Calédonie
pour aux visiteurs les péci-
mens de UL race, de CI' indigènes, leurs dan-
ses, leurs chants et toutes leurs qualités
sportives. Des démarches ont étc faites au
Commissariat de l'Expuition pour obtenir, à
proximité du pavillon de la SLu\'l'lleCalé-
donie, un terrain suffisant pour y construire
un village canaque et y installer ces indigè-
nes en vue des spectucies .1 urganiser. L'ad
ministration de l'Exposition ayant demandé
un prix beaucoup trop élevé, à cette entre-
prise qui n'avait aucune subvention, et dont
l'organisation était entièrement à sa charge,
celle-ci s!e5t adressée à la direction du 1 ar-
din d'Acclimataion qili a lui-a sa disposi-
tion l'emplacement don*, elle avait besoin.
C'est ainsi que les visiteurs de l'Exposition
ont pu voir au Jardin d'.Vciimatation, et non
a l'Exposition les dansas (l,es indigènes de la
Nouvelle-Calédonie et entendre leurs chants.
Il y a quelque temps, M. André, l'actif
commissaire de la Nouvelle-Calédonie à
l'Exposition de Vincennes. a autorisé la Fé-
dération des Anciens Coloniaux qui, tomme
on le verra (i-aprb, a pris l'initiative d'ame-
ner des indigènes à Paris, à installer 0(';
Canaques sur la concession des Etablisse-
ments du Pacifique Austral, en arrière du
pavillon de la Nouvelle-Calédonie, où ils
donnent chaque jour de< représentations en
ce moment.
La. presse parisienne a -ig-nah, dè- leur
arrivée, la présence de (es indigènes au Jar-
din d'Acclimatation, sans se livrer à aucun
commentaire a leur sujet. Un seul de nos
confrères: de Paris a publié "tJtIS le titre
K Une /irurr cher: 1rs mangeurs d'hommes »
et sous la signature d'un journaliste pari-
sien et d'origine calédonienne des cnmmen-
taires suggérés par un état d'esprit par-
ticulier a l'égard de la Nouvelle-Calédonie
et des Calédoniens, car il n'ignore, pas que
)c canaques de Calédonie ne sont pas can-
nibales comme il y en a encore aux Nouvel-
les-Hébrides. Nous avons e-timé. qu'il n'v
avait la qu'une manifestation personnelle
qui ne méritait aucune puhl icitl et nous
n'en avons fait aucune mention dans 1rs An-
nales Coloniales.
Le dernier courrier de la Nouvelle-Calédo-
..euiIILi'QOOYIOI..
«ML
Réfaction & Administration :
84, M 61 M -
PAR.18 Ci"
TTL FRLL. L LOUVW I>W
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-
Les Annales Coloniales
1 -
Imê moM» et réclames sont reçue» m
du - OftruL
DiitftCTiuit-PoNDATBUit, M«i>oil RUEDÇL
Tous IM ARLMM PU»» • DFIW notre tournai ne peuvent
être rapriOHi «W M «M« III AAUUI OUMMHMM.
tBOUKEMEMTS
IINI la Revue mensuelle:
Unau 6 Mot. 8 lIela
Frano. et
Colonlei 180 B 100 » 50 >
Étranger.. 240» 126 t 70B
On s'abonne BUIS tous dans
tous les bureaux de poste.
La culture des agaves
Il y a quelques années, nous avons entretenu
les lecteurs des Annales Coloniales' de la
culture du sisal et nous avons exposé longue-
ment les travaux de la mission Fouque dont le
but était de mettre au point la fabrication de
l'alcool à partir du jus de cette plante. Du
point de- vue scientifique les résultats obtenus
par M. Fouque étaient du plus haut intérêt ; il
ne semble pas cependant que des applications
industrielles importantes aient pu encore en dé-
couler.
Aujourd'hui, nous avons à revenir sur cette
intéressante question du sisal, ou plus généra-
lement des agaves, à l'occasion de la parution
récente d'un ouvrage intitulé « Agaves et Four-
croyas », dont l'auteur est M. Félicien Mi-
chotte. Cet ouvrage fort copieux (il a plus de
400 pages) est, sans doute, pour un profane,
un peu touffus ; la lecture en est cependant at-
tachante, car l'auteur connaît admirablement,
et cela depuis fort longtemps, tout ce qui de
près ou de loin. se rattache à la question des
agaves. Il a étudié un peu partout dans le
monde les innombrables espèces d'agaves, leur
culture, leurs utilisations aussi nombreuses que
quelquefois inattendues. Dans son ouvrage nous
trouvons én même temps que des statistiques
précieuses, des aperçus pittoresques ainsi que
des études techniques très poussées ; il faut bien
dire aussi que l'on y trouve des affirmations un
peu osées, et des jugements paraissant sévères
comme - par - exemple celui qui s'applique aux
travaux de la mission Fouque. Nous nous
contenterons pour aujourd'hui de tirer de ce tra-
vail important quelques chiffres et quelques
données sur les usages des agaves.
L'aire de culture des agaves est fort éten-
due, mais leur patrie d'élection, et vraisembla-
blement d'origine, est le Mexique. En 1912,
la production mondiale s'é levait à 152.500
tonnes ; elle a atteint 320.000 tonnes en 1928.
Cette dernière production s'est reportée ainsi
qu'il suit :
Mecque 155.000 tonnes
Sumatra et Java 40.000
Philippines. 35.000
tangamka 30,000
Kenya 16.000
Hawaï 8.000
Bah_al. J 6.000
Cuba 1 5.000
Colombie 3.500-
mawice 3.000
Ceylan «t Indes 2.000 -
urrett 16.500
J\iasi doac, à lui seul, le Mexique fournit la
moitié de la production mondiale f. il a exporté,
en 1926. pour 16.700.000 dollars de fibres
d'agaves, en presque totalité aux Etats-Unis.
Mais les agaves cultivés au Mexique ne ser-
vent pas qu'à alimenter le commerce d'expor-
tation des fibres. Une quantité importante four-
nit la boisson nationale mexicaine : le PULQUE,
ainsi que l'eau-de-vie nationale : le mezcal.
L'origine et là fabrication de ces deux liquides
alcoolisés n'ont absolument rien de, cottunun
avec l'alëool que l'on tente d'obtenir industriel-
lement à partir du sisal, coiqme on serait géné-
ralement porté à le croire.
D'après le Dr Mutinez , « le pulque est une
(i sorte de vin alcoolico-acide, non épuré, pro-
u duit par la fermentation de l'AGlIAMIEL ; il
a contient de l'eau, de l'alcool, du sucre, des
« mucilages, des sels et des acides spéciaux,
(( produit de la transformation de l'aguamiel et
(( des principes spéciaux à la plante. » Le pul-
que a une saveur ..aigre-douce, une odeur « sui
generis », un aspect mucilagineux et sa teneur
en alcool varie entre 24 et 40 grammes par li-
tre. Il vient d'être dit qu'il s'obtient par fer-
mentation de t'aguamiet.
Qu'est-ce que l'aguamiel ? C'est un liquide
qui s' écoule d'une espèce d'agave, appelée
maguey, lorsqu'on fait subir à cette plante
l'opératiqn de la caltration. On spit que les
agaves fleurissent une fois dans leur existence ;
on voit alors sortir du centre de la niante une
hampe qui, écartant les feuilles, s'élance jus-
qû'à 10 et même 14 mètres de hauteur ; elle se
couvre alors de milliers de fleurs. C'est au dé-
but de la ..poussé(, que s'opère la castration :
elle consiste à enlever le cœur de la plante de
façon à constituer une cavité. La sève qui de-
vait produire la hampe s'amasse alors en gran-
de quantité dans cette cavité : c'est l'aguaxritel
que la fermentation transformera en pulque.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire,
l'eau-de-vie extraite de l'agave, et qu'on ap-
pelle au Mexique mezcal, ne s'obtient pas du
tout par distillation du pulque. Cette eau-de-
vie est un liquide - incolore, à odeur emDvrenma-
tique et dont la teneur en alc901 pur peut attein-
dre 50 pour 100. Les agaves employées pour
l'obtention du mezcal sont odinairement des es-
pèces sauvages ne pouvant fournir ni fibres, ni
pulque. On les coupe, on enlève les feuilles
pour ne garder que le tronc.Plusieurs troncs
réunis constituent une journée. Chaque fournée
est introduite dans un four préalablement chauf-
fé au rouge sombre ; cette haute température
transforme en sucre les substances amylacées
contenues dam les troncs. Lorsque le four est
refroidi, on transporte la fournée dans une cuve
où elle se détrempe pendant quelques jours ;
elle est ensuite pilée dans une auge. Le jus qui
s écoute est recueilli et sa fermentation prodùit
le mezcal. Il semble que 400 troncs d agaves
puissent fournir 250 litres de mezcal.
Certains liquides alcooliques comme le vin
de mezcal ou le mefcst de pulque s'obtiennent
à partir.de 1 aguamidl. 1
Il eit bien < évident, que la fabrication du
pulque et du mezcal ne sera pas à recommander
dans nos colonies, lorsque la culture de l'aga-
ve s'y sera développée comme nous le souhai-
tons. Sur ce point nous ne partageons pas l'opi-
nion de M. Michotte. pas l'opi.
Cependant, il nous est apparu qu à titre do-
cumentaire, il était intéressant de publier dans
les Armâtes Coloniales les quelques notes ci-
dessqs. -."
Georges Nouelle,
imputé de Saône-et-Loire,
Vice réqident de i a Commission des Colonits,
vire-président de ta Commission des Mines.
A la mémoire de de Brazza
et de Gentil
*
M. Antonetti, -gouverneui- général de
l'Afrique Equatotiale, a demandé au sta-
tuaire Henry Bouchard la maquette d'un mo-
nument qui doit être élevé .à Brazzaville à
la mémoire de Savorgnan de Brazza et de
Victor Gentil.
Cette maquette a dû être transportée au-
jourd'hui à l'Exposition Coloniale, dans le
pavillon de l'Afrique Equatoriale française.
Le monument se dressera, dans le nouveau
Brazzaville, au confluent du Congo et de la
rivière M'Foa, sur la rive même du Congo,
vers lequel sa faie sera tournée. Il se
compose d'une stèle de 2t mètres de haut
sur laquelle se détacheront en haut-relief les
figures des deux explorateurs qui ne purent
jamais s'accorder de leur vivant. Un même
hommage les réunira, mais, pour ménager
les susceptibilités de leurs admirateurs bien
vivants et toujours hostiles les uns aux au-
tres, les figures de Brazza et de Gentil se-
ront nettement séparées l'une de l'autre.
Dans la grande stèle s'encadrent deux stè-
les îîlus petites dont chacune sera réservée
à l'un d'eux. Dans l'intervalle, sur le fond
de la grande stèle, s'élèvera en bas-relief la
figure de l'héroïque sergent Malamine qui fit
respecter par Stanley le territoire du Congo
français.
On accédera du fleuve même à la plate-
forme sur laquelle s'élèvera ce monument à
la fois sobre et plein de grandeur, par un
escalier d'une quinzaine de marches.'
L'Exposition Coloniale
rouvrira-t-elleau priatempl?
Hier à 16 heures, a eu lieu au Bungalow
d' Angkor- Vat, une réunion du Comité de
Défense des intérêts des exposants et conces-
sionnaires de l'Exposition Coloniale. Le ma-
réchal Lyautey s'était fait représenter par le
commandant Dubert.
Les membres du Comité ont exprimé le dé-
sir des exposants et des concessionnaires de
l'Exposition, demandant que celle-ci ne soit
elose que le 15 novembre et, qu'elle soit rou-
verte au printemps prochain.
M. SabatieT, député de Paris, a appuyé ce
double souhait qu a renforcé un vote unani-
me. 1.
Mardi prochain, aura lieu une réunion à ta..
quelle doivent assister les élus de la Seine.
i.
Vantenne coloniale
Diffusion de fêtes coloniales
Radio-Paris a diffusé hier soir, à 21 h. 30, à
Vincennes, la « Nuit indochinoise ». Samedi
26 septembre, à 21 h. 30, ce même poste
donnera la retransmission de la « Soirée
africaine » à l'Exposition de Vincennes.
Un nouvel emprunt privé
tunisien
–tt*
Le Gouvernement tunisien vient d'autori-
ser la Compagnie des Ports de Tunis-
Sousse-Sfax à contracter un emprunt de
23-143,087 francs destiné à l'amortissement
de capitaux engagés précédemment.
4 J
Un deuil à la conr beylicale de Tunis
1.
Le prince Azeddine bey, fils de feu Moha-
med el Habib bey, prédécesseur du souverain
actuel, est décédé.
–-–< M
Service aérien
entre Tanger et Gibraltar
*»«
La Compagnie « Gibraltar Airway » a créé
un service aérien "pour le transport des pas-
sagers entre Gibraltar et Tanger. Ce service
fonctionne deux fois par jour. Le premier
appareil est arrivé avant-hier à Gibraltar.
-
Le congrès international
de géographie
l,.'
Le prochain congrès
Les congressistes ont décidé dans leur réu-
nion que le prochain Congrès international
de Géographie qui a lieu tous les deux ans
se ferait à Varsov'c.
Les congressistes au Bourget
Les membres du Congres de Géographie
se sont rendus hier après-midi au Bourgei,
où ils ont été reçus par un représentant du
ministre de l'Air, et par M. Renvoisé, direc-
teur de l'aéroport.
Un grand nombre de congressistes ont
reçu le baptême de l'air.
Mise au point
le 1
ai
en croire certailles
lumières du jour-
nalisme métropo-
litain, V Exposi-
tion Coloniale n'a
vu le jour dans le
bois de Vincennes
que pour protrver
aux Français moyens, qu'il n'y. a de débou-
chés dans notre Empire d'outre-mer, ni four
les énergies, ni pour les capitaux métropoli-
tains.
Si, après lecture de ces articles catégori-
ques, les bonnes gens de France conservent
encore quelques illusions sur V utilité de nos
conquêtes, c'est qu'ils sont, heureusement
pour le pays, largement pourvus de cc bon
selts que prisait tant Descartes.
Les possessions françaises ont une super-
ficie de 10.311.638 kilomètre carrés, une
population d'environ soixante millions d' Ila-
hitaltts. C'est en Atrique, en Asie, en
Océanie, en Amérique que se trouvent ces
colonies et protectorats. Eh bien ! sur toute
cette portion de la planète, il n'y a pas Je
places pour les Français, paraît-il. Pourtant
nous sommes encore à la période de mise en
valeur, même dans une vieille colonie comme
la Guyane oÙ tout est à faire ; pourtant,
nos colonies manquent de médecins, de phar-
maciens, d'instituteurs, etc. ; pourtant,
notre œtrcJre de civilisation est à peine ébau-
chée, nous devons aider ces peuples à s'amé-
liorer, à se perfectionner ; pourtant, en
A.E.F., comme en Extfêmc-Asic. comme à
Madagascar, il nous reste à créer, ci ouvrir
de nouveaux débouchés, à donner un vivant
essor aux marchés indigènes qui ne sont cu-
core qu*ébauchés. La crise actuelle oppose à
toutes ccs besognes humaines, du plus haut
intérêt, un pessimisme pernicieux pour
Vavenir.
Aujourd'hui, c'est vrait eux colonies
comme partout ail/euts, on ne fait pas for-
tulte l' J(.' 'h' mois ; ceux qui s' y aventurent
avec les espoirs de Tartarin feront sagpnent.
de rester chez eux. Mais les jeunes Français
sainement équilibrés doivent s'aventurer ré-
solument sur les chantiers de la France exté-
rieure, avant que la place ne soit prise par
les muscles et les capitaux étrangers.
Le pesant marasme actuel passera. Ce qui
restera, c'est la néfaste habitude prise par
les Français, de vivre comme s'ils n'appar-
tenaient pas à la deuxième puissance colo-
niale du gJobé.
Lneimn Gaaparm,
Député de la Réunion,
membre de ta Commistion de l'Atgérie,
dei Colonies et des Protectorats.
«4»
RUE OUDINOT
Petite chronique
1».
Cependant que le chat noir et roux se repose
au soleil. le calme règne également au Minis-
tère. On commente les excellentes nouvelles
que M. Paul Reynaud envoie chaque jour de
son voyage. On attend aussi le retour de
M. Dumontier pour le lor octobre. Et l'on
travaille. Bien des dossiers partent pour l'In-
dochine. L'on polit sub onguem pour le retour
ministériel les grandes affaires.
Au Sous-Secrétariat, M. Diagne reçoit
beaucoup. Vingt-deux personnes défilèrent
hier dans son cabinet. Citons MM. le député
Frossjird, et l'ancien parlementaire Jean Fran-
çois, 1. Tancrède, le Dr Crémieux, Mme Jack-
son, MM. Ahomme, Thénard, Sautrou, Thi-
baut, Peintet, etc. Mais ici encore on attend
des retours de vacances : M. Pètre, qui sera
là samedi ou dimanche, M. Cluny pour le
1er octobre.
Dehors, le soleil luit, magnifique, au grand
contentement de l'huissier qui n'aime point le
froid.
Que se passe-t-il
à la B. F. A.?
–*<$<–
Un Conseil de cabinet s'est occupé hier
sous la présidence de M. Pierre Laval, de la
grave question de la B. F. A.
Quel les mesurés a-t-on envisagées ? Aucun
écho n'a encore transpiré de cette importante
réunion et chacun de ceux qui y prirent part
se refuse absolument à toute communication.
L'avenir dira donc les solutions préconisées.
Le budget de Madagascar
•♦» r
La session budgétaire des Délégations Eco-
nomiques et Financières de Madagascar vient
de s'ouvrir à Tananarive. En ouvrant la pre-
mière séance de rassemblée, M. Rouvin,
Gouverneur général intérimaire, a notamment
exposé que la situation économique de la Co-
lonie permettait d'envisager l'avenir avec
confiance. Ces déclarations confirment celles
que le Gouverneur général Cayla a faites lui-
même à son arrivée en France.
11 est bon de signaler qu'en dépit de la crise
économique qui a de sérieuses répercussions
sur la situation financière, le budget ordinaire
de Madagascar pour l'exercice 1930 va se sol-
der par un excédent de recettes de quelques
centaines de mille francs. Ce résultat est dû
à la compression et au contrôle sévère des dér
penses qui ont été pratiquées à Madagascar,
en prévision du développement de la crise, dès
les premiers mois de 1930.
Pour l'amélioration
du cheptel - ovin
Nombreux sont, chaque jour, à l'Exposition
de Vincennes, les visiteurs du pavillon coquet
consacré par les Unions Ovines de l'Afrique
du Nord et Coloniale, aux magnifiques ani-
maux greffés par le procédé du savant docteur
Vorortoff. L'odeur à l'intérieur, surtout quand
il fait chaud est souvent un peu forte : les ré-
flexions du public ne sont pas toujours de très
bon goût, et sont parfois singulières ; mais il
en va de même dans tous les endroits où l'ou
offre quelque chose à son admiration ou à son
attention" Pour ce -pavillon, il faut recon-
naitre qu'il a, une réelle @ supériorité sur beau-
coup d'autres : ce que l'on voit à l'intérieur
est plus joli que la façade ; et il est intéressant.
tt fattait d'ailleurs qu'il en fut ainsi. Tous ses
visiteurs savent-ils que, pour l'Afrique du
Nord en général, et particulièrement pour l'Al-
gérie, le troupeau ovin vient immédiatement
après les céréales et la vigne comme richesse
agricole ?
L ettectit ovin d Algérie qui était descendu
de 8.600.000 têtes en 1913, à 5.000.000 en
1927, était remonté à 6.200.000 en 1930. Ce-
lui de la Tunisie qui n'était que de 730.WU
bêtes en 1913 était monté en 1930 à près dt;
2.500.000. Au Maroc, à la même date, un
comptait 9.250.000 ovins. La sécheresse de
la fin de cette année-là, et les difficultés des
éleveurs avec le Service des Eaux et Forêts,
qui revendique comme biens Maghzen dans le
Maroc du Sud, de nombreux domaines sur les-
quels depuis des générations l'indigène faisait
pâturer ses animaux, ont probablement réduit ce
nombre, mais malgré cela, le Maroc est des
trois pays de l'Afrique du Nord, le premier
comme importance numérique du troupeau de
môutohs.
Et par ces chiffres on voit l'importance que
joue dans l'économie de ces pays le troupeau
ovin auquel il faut d'ailleurs ajouter celui
caprin, non compris dans les chiffres donnés ci.
dessus, et qui se monte pour le Maroc seul à
près de 3.500.000 chèvres:
Aussi comprend-on l' attention que portent
les colons et l'Administration à tout ce qui
peut améliorer les races indigènes ; et c'est la
démonstration mise sous les yeux du public des
résultats atteints par les procédés Voronoff qui
fait l'intérêt indéniable du pavillon de Vincen-
nes.
La leçon donnée au. public mérite qu'on la
médite. Ce n'est pas le tout en effet, d'avoir
un grand nombre d* animaux à tondre ou à
vendre pour la consommation. Pour en faire
beaucoup d'argent, il faut que chaque animal
pris séparément, soit d'une qualité aussi parfaite
que possible. A notre, époque, la qualité pri-
me la quantité. L'acheteur donnera toujours
facilement le prix fort d'un produit ou d'un
objet répondant au goût et aux besoins du pu-
blic, et hésitera a acheter, ou paiera chiche-
ment ceux de qualité inférieure, parce qu'il y
en a beaucoup, presque trop à offrir sur les
marchés mondiaux.
Pour les moutons, qu'il s'agisse de la laine,
pour laquelle nous sommes malheureusement
tributaires de l'étranger dans de fortes propor-
tions, ou de viande de boucherie, il faut offrir
de beaux et bons animaux.
Supposez un parisien d'une délicatesse de
palais moyenne, auquel. on servirait un gigot
ou une côtelette provenant d'un mouton de la
vallée du Niger, à l'état pour ainsi dire na-
ture, c'est-à-dire sans aujpne amélioration
d'élevage ; il est certain que ce consommateur,
pourrait être pris par surprise une fois, mais
que jamais plus, il ne tolérerait qu'on lui offre
pareil plat. Tandis que si on améliore la race,
si on arrive à obtenir des bêtes semblables à
celles exposées à Vincennes, il en fera volon-
tiers son ordinaire. Le prix d'achat de l'ani-
mal s en ressentira, fatalement.
Pour la laine, il en va de même. Celle des
moutons croisés, greffés, ou sélectionnés ré-
pond à tous les besoins du filateur, bien mieux
que celle de la bête laissée à sa nature primi-
tive.
Voilà, ce que comprennent facilement les vi-
siteurs de Vincennes. Les cotons d'Afrique,
les spécialistes de l'élevage le savaient déjà,
mais il est bon que le grand public soit mis à
même de s'en rendre compte par lui-même, en
voyant de ses propres yeux la démonstration
par le fait.
Louis Le Barbier.
–-–
Transports en commun
à Tananarive
»».
Projet d'organisation
La Municipalité de Tananarive va mettre
à l'étude un projet pour l'organisation d'un
service de transports en commun qui desscr-
vira les quartiers excentriques et les fau-
bourgs de la capitale.
Ce projet viendra compléter heureuse-
ment le programme des travaux d'édilité que
poursuivent actuellement les services muni.
cipaux pour l'embellissement de la ville. On
sait, en effet, qu'un gros effort a déjà. été
accompli en ce sens, et qu'ils s'est porté tout
particulièrement sur l'amélioration des voies
urbaines. On procède méthodiquement à
l'élargissement et au rechargement des
chaussées, et l'emploi des méthodes les plus
modernes de revêtement se généralise cha-
que jour. Aussi bien, le réseau de voirie qui
atteint près de 75 km. permettra d'ici peu
une circulation plus intense des véhicules à
traction mécanique.
Le pittoresque (c filanjana », le gracieux
« pousse-pousse » vont céder le pas aux con-
fortables autobus. Mais si la couleur locale
doit y perdre, la population que la crise des
loyers a contraint à habiter loin du centre
des affaires, ne pourra que se féliciter de ce
nouveau progrès.
Le ricin et le manioc
en Guinée française
On sait que lie Sénégal, pays de mono-
culture, est de toutes les colonies de
l'A.O.F., celle qui souffre, le plus de la
crise actuelle, par suite des bas cours de
l'arachide.
Pour pallier les effets, de cette situation,
les autorités administratives, ainsi que le
commerce Local, s'efforcent d'orienter les
indigènes vers la production de denrées di-
verses, dont le manioc et le ricin.
Mais c'est surtout en Guinée que cette
préoccupation se fait jour. Le Lieutenant-
gouverneur de la Colonie vient, en consé-
quence, d'attirer sur cette question l'atten-
tion des membres de la Chambre de
Cornrnerce de Conakry.
M. de Guise fait tout d'abord remarquer
que le ricin existe dans le pays, à l'état
spontané. En 1917, des échantillons de
graines ont été recueillis dans les cercles de
Kistidougou et de Boffa, et envoyés pour
analyse au Jardin colonial de Nogent.
L'analyse a montré qu'on se trouvait en
présence d'espèces Comparables à celles des
Indes anglaises sous le rapport de la ri-
chesse en huile.
Pour répondre à une demande du Dépar-
tement de la Guerre, en 1916, l'a culture du
ricin a été tentée dans la plupart des cer-
cles. Le tonnage récolté s'est élevé à 16.500
kilos environ. Mais, fin 1918, le service de
ravitaillement a cessé ses achats pour la
défense nationale, et la culture abandonnée
n'a jamais été reprise.
Par la suite, un fabricant de Marseille a
fait des offres d'achat, Et, en 1924, la di-
rection des poudres a fait savoir qu'elle était
disposée à acheter des graines jusqu'à
concurrence de 4.000 tonnes.
Mais, il y avait eu rupture de continuité,
et personne ne s'est intéressé à ces propo-
sitions.
Abandon et reprise ; pertes de temps en
définitive : c'est l'éternelle histoire qui re-
commence.
Or, la métropole achète 17.000 à 18.000
tonnes de graines par an.
Le Ministère de la guerre s'est réservé
l'achat de la production du Maroc, le
Dahomey qui a repris la culture en question
a exporté 765 tonnes de graines en 1929 et
1.284 tonnes en 1930. Cette dernière quan-
tité a été d'un rapport de 1.529.000 francs.
D'une façon générale, lq rapport à l'hec-
tare peut être de 4.000 francs. Comme on
le voit, le profit n'est pas négligeable; d'au.
tant plus que la culture ne nécessite guère
de soins.
Quant au manioc, si on le rencontre à peu
près partout en Guinée française, il n est
nulle part planté méthodiquement. On ne le
produit que pour la consommation locale.
Son prix, sur place, varie entre o fr. 35 et
o fr. 50 le kilo.
11 y a, de cc côté également, beaucoup à
faire. On connaît en effet les bénéfices que
Madagascar et la Réunion retirent de l'ex-
portation du manioc desséché et du tapioca.
C'est à très juste titre que M. de Guise
a alerté la Chambre de Commerce de Co-
nakry, en précisant que si le rôle de l'Admi-
nistration est de conseiller J'agriculteur in-
digène et de lo guider pour la production, la
réussite dépend en définitive du commerce
local qui, seul, peut amener la denrée sur
les marchés de consommation.
-– -066.
Le voyage de M. Paul Reynaud
vers HiHtoclwe
Escale, Tourisme, Réceptions
Le Ministre des Colonies, Mme Paul
Reynaud, Mlle Colette Reynaud et les
personnes accompagnant le ministre dans
son voyage sont arrivés à Djibouti lundi
rtmlin k 7 heures.
Une salve de dix-neuf coups de canon
u .salué l'arrivée du Ministre qui descendu
à lerre avec toute sa suite à bord de Iii
vedette du Gouverneur..
Après une réception des notables et dCR
anciens combattants, M. Paul Raynaud a
visité les travaux du port, l'hôpital, les
écoles, le chemin de fer.
Une réception de fonctionnaires eL des
représentants des corps constitués a été
donnée, avant le déjeuner, dans l'hôtel
du Gouvernement, charmante construction
de style indien.
Après le déjeuner une série de réjouis-
sances furent présentées à M. le Ministre
des Colonies et a 'da suite : danses indi-
gènes, danses guerrières. Une série dr
décorations furent disjtriibuées aux per-
sonnalités françaises et indigènes ayant
assisté à la réception. En compagnie des
anciens combattants, M. Reynaud a posé
la première pierre de la Chambre de Com-
merce, et a fait un court trajet sur un
wagon de la nouvelle ligne njibouti-Ad-
dis-Abeba.
Le ministre et sa suite ont regagné
le ])'Arlagn.a.n 17 heures qui a levé
immédiatement, l'ancre à destination dn
Colombo.
..,.
M. Outrey prépare les réceptions
en llmmear de M. Paul Reynaud
M. Ernesl OnLrcy, député de Cmchin-
chine, accompagné de M. Rrclcuil, alla-
ché au cabinet du Ministre des Colonies,
est aurivé mardi a 15 h. 30 par VAtfws-ll.
M. Ernest Outrcy, comme nous l'avons
annoncé, est parti en fourrier précédant,
le Ministre des Colonies pour préparer le
programme précis selon lequel doit ae fam;
le voyage de M. Paul Reynaud en Indo-
chine.
EN AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
Le transport des bœufs
de l'Oubangui
8'
Grâce aux efforts du Gouvernement Géné-
ral de l'Afrique Equatoriale française et à
l'action personnelle du Chef de la Colonie
M. R. Antonetti, la question du transport
des bœufs de Bangui à Brazzaville, envisa-
gée depuis de longs mois de concept avec
les diverses entreprises de transports flu-
viaux, est enfin entrée dans la voie des réa-
lisations.
Le vapeur fluvial français Surcouf af-
frété par la. Compagnie « France-Congo » a
amené, il y a environ deux mois, à Brazza-
ville, un premier convoi comprenant 49
Iwufs achetés à Bangui à des maquignons
indigènes du Haut-Pays. L'essai a parfaite-
ment réussi à tous points de vue. Le trou-
peau acquis à Bangui comprenait 50 ani-
maux; l'un d'eux, ayant eu une jambe bri-
sée à l'embarquement, a été abattu aussitôt :
les 49 bo'ufs embarqués sont arrivés le 30
juillet à Brazzaville en très bon état et le
débarquement s'est effectué sans aucun inci-
dent.
Le troupeau est comparable, dans son en-
semble, aux boeufs importés sur pied d'An-
gola, mais les animaux paraissent plus jeu-
nes que ceux que la colonie était habituée
à recevoir. Cette affaire se présente sous le
meilleur jour pour l'entreprise qui l'a tentée
et qui est disposée à continuer l'expérience.
Un cahier des charges a été établi par le
service du ravitaillement de la main-d'œu-
vre, qui spécifie notamment que les animaux
amenés devront être bien conformés, sains
et bien portants, et d'un poids moyen sur
pied d'environ 350 hgs. Le prix d'achat à
Brazzaville de ce bétail ne devra pas dépas-
ser le prix de revient dans cette place des
bovins d'autres provenances. Il est donc à
présumer que les fournisseurs de viande
fraîche aux travailleurs du C. F .C.O. s'en-
tendront directement avec le transporteur
sans que l'Administration ait à intervenu.
D'ailleurs le va peur Cuincl a chargé, de
son côté, un nouveau troupeau de 15 bœufs à
Bangui, qui est parvenu à Brazzaville vers le
15 août; il résulte de cette double expérience
que le commerce des boeufs du Haut-Pays
avec le Moyen-Congo, et probablement avec
la région de Léopoldville, est sérieusement
amorcé.
La concurrence est déjà virtuellement éta-
blie, elle va se manifester encore davantage
à la suite de cette réussite qui attire l'atten-
tion de tous les commerçants intéressés à la
question, qui n'avaient pas encore osé ten-
ter l'expérience jusqu'à ce jour.
Le débouché nouveau que M. le Gouver-
neur Général Antonetti désirait vqir s'établir
pour les éleveurs du TChad et de l'Ouban-
crui-Chari parait en bonne voie de réalisa-
tion ; il est susceptible de détourner le cou-
rant d'exportation de nos brcufs des posses-
sions anglaises voisines de nos contres
n'élevage au profit de Brazzaville et du
.Nloycii- Col-igo, et de procurer du fret à la
descente à nos vapeurs tluviaux desservant
la ligne Bangui-Brazzaville. Par ailleurs, si
cet apport peut continuer, comme tout per-
met de l'espérer, il permettra de cesser ra-
pidement de recourir à l'importation des
bœufs de l'Angola pour satisfaire aux be-
soins de la main-d'(ruvre du C. F.C.O. et des
populations du Moyen-Congo.
C'est un nouveau courant commercial qui
parait devoir s'établir entre le Haut et le
Bas-Pays à la faveur des transports de
boufs par la voie fluviale Bangui-Brazza-
ville.
"- - --- - .---.-
Les Canaques
de la Nouvelle-Calédonie
à Paris
par le COMMANDANT LArURTE.
Au printemps dernier, ] \ntrl'prie de vul-
garisation ethnographique a ameué à Paris,
ri l'occasion de l'Exposition coloniale, une
centaine de canaques «le Nouvelle-Calédonie
pour aux visiteurs les péci-
mens de UL race, de CI' indigènes, leurs dan-
ses, leurs chants et toutes leurs qualités
sportives. Des démarches ont étc faites au
Commissariat de l'Expuition pour obtenir, à
proximité du pavillon de la SLu\'l'lleCalé-
donie, un terrain suffisant pour y construire
un village canaque et y installer ces indigè-
nes en vue des spectucies .1 urganiser. L'ad
ministration de l'Exposition ayant demandé
un prix beaucoup trop élevé, à cette entre-
prise qui n'avait aucune subvention, et dont
l'organisation était entièrement à sa charge,
celle-ci s!e5t adressée à la direction du 1 ar-
din d'Acclimataion qili a lui-a sa disposi-
tion l'emplacement don*, elle avait besoin.
C'est ainsi que les visiteurs de l'Exposition
ont pu voir au Jardin d'.Vciimatation, et non
a l'Exposition les dansas (l,es indigènes de la
Nouvelle-Calédonie et entendre leurs chants.
Il y a quelque temps, M. André, l'actif
commissaire de la Nouvelle-Calédonie à
l'Exposition de Vincennes. a autorisé la Fé-
dération des Anciens Coloniaux qui, tomme
on le verra (i-aprb, a pris l'initiative d'ame-
ner des indigènes à Paris, à installer 0(';
Canaques sur la concession des Etablisse-
ments du Pacifique Austral, en arrière du
pavillon de la Nouvelle-Calédonie, où ils
donnent chaque jour de< représentations en
ce moment.
La. presse parisienne a -ig-nah, dè- leur
arrivée, la présence de (es indigènes au Jar-
din d'Acclimatation, sans se livrer à aucun
commentaire a leur sujet. Un seul de nos
confrères: de Paris a publié "tJtIS le titre
K Une /irurr cher: 1rs mangeurs d'hommes »
et sous la signature d'un journaliste pari-
sien et d'origine calédonienne des cnmmen-
taires suggérés par un état d'esprit par-
ticulier a l'égard de la Nouvelle-Calédonie
et des Calédoniens, car il n'ignore, pas que
)c canaques de Calédonie ne sont pas can-
nibales comme il y en a encore aux Nouvel-
les-Hébrides. Nous avons e-timé. qu'il n'v
avait la qu'une manifestation personnelle
qui ne méritait aucune puhl icitl et nous
n'en avons fait aucune mention dans 1rs An-
nales Coloniales.
Le dernier courrier de la Nouvelle-Calédo-
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