Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 septembre 1931 15 septembre 1931
Description : 1931/09/15 (A32,N128). 1931/09/15 (A32,N128).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380398w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - N° 128. LE NUMERO ] 80 CENTIMES- MARDI SOIR, 15 SEPTEMBRE 1931.
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Rédaction & Administration ;
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PARIS 0")
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Les Annales Coloniales
tel annonces et réclame* «ont r,fU" MI
- (wreaji du journal.
DIREOTÇUR-FONDATBUR , Mcroel RUEDEL
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Sur la route de Saïgon
e
,.' -cr- a C t e L ar-. ,"
Depuis le jeudi 10 septembre, M. Paul
ministre des Colonies, -voyage Ii\
Reynaud, d'Arfagtian, sur la route de Saïgon.
bord du sur la route de Saison.
H arrivera à destination le 16 octobre prochain
et nous - reviendra dans la première quinzaine
de décembre. Pourquoi entreprend-il un aussi
long voyage et s'astreint-il. à ynç absence
d'aussi grande durée ? Il l'a faifj "flflHpaîîïe
par une déclaration officielle. enrgLS, par la
presse entière. Il va tout d'abord apporter à
l' Indochine un témoignage éclatant -de l'affec-
tion et de la-sollicitude de la France ; il va.
également étudier la situationf politique et éco-
nomique de notre grande colonie d'Extrême-
Orient. - -
Nous pensons que M. Payl Rçynaud est
trop suffisamment , renseigné sur ja gravité du
malaise indochinois pour croire up seul instant
que sa seule présence sur la vieiljV terre d' An-
nam apportera à nos vingt millions de sujets
indochinois un réconfort appréciable Ils atten-
dent des mets plus substantiels ettrtçs journaux
qui nous arrivent d'Hanoi et de Sa,*n ne nous
laissent à ce sujet aucun doute. ToUs ceux qui
ne sont pas soUs l'influence dlled du Gou-
vernement général expriment leur, Scepticisme
quant aux résultats à attendre du. voyage mi-
nistériel. - ; j.
1-a cdse politique, sociale et économique
que traverse l'Indochine est, en 'effet, trop
étendue et trop profonde pour que cette colo-
nie puisse être sensible à l'honnèut que le
Gouvernement de la République pense lui
faire en lui envoyant un de ses membres leb
plus éminents. Un mécontentement général
règne dans toutes les parties de la population,
depuis le paysan pataugeant dans sa rizière
jusqu'au plus haut dignitaire de la cour d'An-
nam. Ce mécontentement a des causes multi-
ples qu'exploitent savamment la propagande
nationaliste et I3 propagande communiste.
Mais quelle qu'en soit l'origine, il existe et
s'étend tous les jours, le nier serait faire preu-
ve d'un aveuglement systématique et excessi-
vement dangereux. L'âme indochinoise est ac-
tuellement irritée, ulcérée par, le spectacle
quotidien .de maux nombreux, et d'injustices
criantes ; elle. est agitée par des espérances
qui vont toujours s'élargissant. Dans ces condi-
tions, ne pefise..t.on pas qu'elle restera hermé-
tiquement dose, impénétrable à toute lueur de
joie Ionique» le 16 octobre, le Dugua&Ttouin
débarguera, Mt Paul Reynaud sur les quais
de Saigon. t
.'- Notre Ministre des Colonies en est un tant
'; soit peu convaincu puisqu'au dernier moment,!
il a réduit dans d' assez grandes proportions le
faste et l'apparat officiels que le protocole
avait prévus pour son voyagea Il a pensé qu'un
programme trop chargé d obligatoires réjouis-
sances publiques et de somptueuses et dispen-
dieuses réceptions - officielles risquait d'aller à
l'encontre du but poursuivi. Elles n'étaient
pas d'ailleurs sans présenter quelques dangers
plus immédiats l Félicitons-nous que le bon
sens et la sagesse aient finalement prévalu.
Souhaitons qu'us aient le dessus jusqu au bout
du voyage ministériel.
M. Paul Reynaud aura d'ailleurs durant
son séjour en Indochine bien autre chose à
faire qu'à parader dans de brillantes cérémo-
nies, car, il a eu soin de nous dire qu'il s'en
va là-bas pour étudier, Un mois pour connaî-
tre nos immenses possessions d'Extrême-Orient,
c'est bien court ; pour que l'étude soit sérieuse
il convient de ne point gaspiller son temps en
fêtes. Il convient aussi qu'elle se concentre sur
un petit nombre de, problèmes importants.
Nous n'avons pas l'outrecuidance de vouloir
déterminer le programme d'études du Minis-
tre des Colonies. Cependant, nous voudrions
rapidement indiquer * quels sont les points qui
attireraient essentiellement notre attention, si
un hasard très improbable nous avait à sa pla-
ce embarqué sur '* le d'A rtagnan et si nous
voguions vers Saïgon.
Nous estimerions tout d'abord, qu'il convient
de régler une fois pour toutes la situation de
l'élite intellectuelle indigène. Nous songerions
à ces centaines de jeunes annamites qui après
avoir récolté dans nos universités françaises des
moissons de lauriers, retrouvent à leur retour
dans leur patrie une situation bien inférieure à
celle d'un Français d'origine ayant une ins-
truction inférieure de beaucoup à la leur. Ja-
mais le désir et la volonté de les mettre chez
eux à leur vrai place, à la première, de les
voir jouir des mêmes avantages matériels que
les Français également titrés, qr les voir en,
tourés de la même considération. En un mot,
c'est à la conquête de la confiance et de la re-
connaissance de l'élite intellectuelle indochi-
noise que je marcherais.
Je voudrais aussi marquer mon passage par
un contrôle des plus sévères de Vemploi de la
,"mn-d'œuvre salariée, surtout de la main-
d'œuvre employée dans les grandes conées..
sions agricoles et dans les mines. Le recrute-
ment de cette main-d* œuvre, ses conditions de
vie, son mode de rétribution, les peines qui lui
sont appliquées feraient l'objet de mon atten-
tion la plus grande.
Je m'attacherais ensuite à la dise économi-
que dont souffre toute l'Union indochinoise et
en particulier & cette méoente du riz qui crée
la gêne et la misère dans tous les villages.
Nous lutton en France contre la crise de sur-
production agricole ; une lutte analogue doit
être menée en Indochine,
Je ne manquerais pas d'examiner si le régi-
me des grandes régies financières, en parti-
uHer celle du sel, de l opium et de l'alcool
ne donne pas lien des abus innombrables et
je serais curieux de savoir si ces abus ne sont
pas pour beaucoup dans le mécontentement
général qui règne dans l'Union. Je me rap-
pellerais que le monopole des « Distilleries
d'Indochine » expire dans deux ans et j'esti-
merais sans doute que l'heure est opportune
de rechercher une solution nouvelle du problè-
me de l'alcool.
Si j'étais M. Paul Reynaud, me remémo-
rant que j'étais, il y a peu de temps encore,
le grand argentier de France, je tenterais de
connaître, en arrivant à Hanoï si la mauvaise
politique qu'on y fait ne découle pas de la
mattoaise fiscalité qu'on y applique. Je serais
curieux de savoir si les révoltes du Jacques
Bonhomme du Tonkin ou du Nord-Annam
n'auraient pas, par hasard, pour cause premiè-
re, l'existence d'impôts trop lo,urds, trop iné-
galement répartis et perçus avec trop de fan-
taisie et de rigueur. Nous donnerons dans quel-
que temps, dans les Annales Coloniales,
une étude des impôts locaux indochinois ; la
conclusion de notre étude ne révélera pas à
leur égard, une admiration sans bornes.
Enfin, si nous étions, Ministre de la Répu-
blique, en mission en Extrême-Orient, nous
tiendrions à vérifier si la civilisation annamite
ne mérite pas autant de considération que notre
vieille civilisation européenne et si certains
peuples d'Extrême-Orient ne peuvent pas pré-
tendre aussi légitimement que certaines nations
d'Europe au self-government. Il me semble
que j' aurais à cœur d'étendre la part faite aux
Indigènes dans les assemblées locales et dans
le grand Conseil, par les réformes de 1928.
J'essaierais, tout au moins, d'établir dans toutes
ces assemblées une représentation paritaire ré-
elle entre les Français et les non-Français r
j'accrottrais leurs attributions. En associant
les indigènes plus étroitement à l'administra-
tion de leur propre pays, je crois que je les
détacherais de la recherche des solutions de
désespérance.
Voici à quoi je m'attacherais si j'étais, com-
me M. Paul Reynaud, ministre de notre Ré-
publique et si j'avais pris la route de Saïgon.
Et, ce que je ferais si j'étais M. Paul Rey-
naud; n est qu'une faible partie de ce que
nous ferions avec nos amis, si nous étions. le
Gouvernement ! I
Georges Noaelle,
député de Saône-et-Lolre,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commission des Mines.
: <>»
Dépêchesde l'Indochine
̃ te.
- En mémoire de Qttynemer
ÀHanot te ll septembre, fUjlèle A une
jploufè tradition observée ehaaUe année pat
M le ici in à tâmrer
l'anniversaire de tco fin glorieuse de Ouyne-
mer, l'aéronautique inaoohinoisc dflianol
a organisé dans la matinée une prise d'ar-
mes, au cours de laquelle le général com-
mandant la division d'Annam et du Ton-
Itln a passé en revue le personnel. les ap-
pareils, les escadrilles et a remis des déco-
rations,
Anniversaire de la victoire de la Marne
Pour fêter Vannîversaire de ta victoire
do la Marne les' ,anciens combattants ont
donné samedi à Vhôtel de ville un grand
IUt'YUI",WI, suivi (le bal. Le Gouverneur géné-
rat Pasquler a-honoré ce bat de sa pré-
sence.
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés pen-
dant la première décade de septembre ont
atteint 13.928 tonnes.
IndopacW.
Le roi et la reine de Siam
ont quitté 1* Amérique
..1
Le Roi et la Reine de Siam se sont em-
barqués ainsi que nous l'avions annoncé à bord
de l'Empress..of-Canada pour le Siam. Ils
s'arrêteront pendant deux jours à Honolulu.
4» :
Le premier congrès international
d'histoire coloniale
̃̃ lt1
Programme détaillé
Voici le programme du Congrès internatio-
nal d'histoire coloniale, que nous avons an-
noncé jeudi dernier :
Lundi 21 : réunion préparatoire, réception
au Palais de l'Afrique Occidentale. Mardi
22 : première séance de travail, ouverture offi-
cielle du congrès par M. le maréchal Lyau-
tey, assisté des représentants du Ministre des
Colonies et du Ministre de l'Instruction publi-
que. Mercredi 23 : histoire coloniale, Afri-
que et Méditerranée, soirée indochinoise. Jeu-
di 24 : Afrique et Océan Indien, Asie et
Océanie. Vendredi 25 : Amérique.
-–
A l'Académie des Sciences
,.'
.La propagation de la fièvre récurrente
en Afrique du Nord :
L'Académie des Sciences, présidée par le
général BourgeoiSj a entendu hier une com-
munication de M. Mesnil, de l'Institut Pas-
teur, sur la fièvre récurrente qui est un des
fléaux de notre Afrique du Nord. Ce savant
professeur nous avait fait savoir que les re-
nards, les porcs-épics et les mévrions étaient
de véritables « réservoirs » du virus du
spirochète de la fièvre récurrente.
Mais ces animaux ne sont pas les seuls
porteurs de germes, les expériences faites
sur le chacal et le hérisson par M. Delanoe
ont montré que ces animaux pouvaient eux-
mêmes transmettre cette grave maladie. -
(t Il est d'ailleurs possible, a ajouté M.
Mesnil, que d'autres animaux soient égale-
ment des porteurs de germes, au moins dans
certaines régions. »
Relations commerciales
entre l'Indochine et le Japon
E Japon est proche
de V Indochine.
Les rapports com-
merciaux entre les
deux pays 1te sont
pas à négliger, ni
au point de vue
éconamique, ni au
point de vue po-
litique.
Les Japonais ne
sont point satis-
faits du traitement qui est appliqué à
leur commence en brdochinf, Le grand
journal Asahi, de Tokio, a résumé leurs
griefs : « Etant donné, dit-il, les rcla-
tions amicales de la France et du Japon, les
gens avertis de nos deux pays regrettent
profondément la situation faite au Japon
Par le tarif douanier indochinois. »
En 1924, il y eut à ce propos des entre-
ticlrs entre f ambassadeur de France ait Ja-
POli et le Gouvernement français. M. Merlin,
alors gouverneur général de VIndochine, 'ac-
compagné d'une mission économique, se ren-
dit au Japon et, l'almée suivante, le lapolt
envoyait à son tour en Indochine le prince
Yamagata, accompagné de t'ambassadeur de
France, M. Claudel. Ces deux missions
avaient pour but de rechercher un terrain de
transactions entre le Japon et VIndochine
pour faciliter les relations économiques entre
les deux pays.
A la suite, il y eut à ce sujet des échanges
de vues entre le in comte le/ni, ambassadeur
du Japon il Paris, et'hoir e ministre des Af-
faires Etrangères, M. Briand. La solution
amiable ne fut probablement pas trouvée,
pu¡qtle lors de la publication des tarifs
indochinois, cet 1930, la clause de la nation
la plus favorisée fut refusée au Japon.
Quel est le volume du trafic commercial
entre l'Indochine et le Japon? Noire colonie
était-elle menacée par la masse des intpotta-
tions japonaises f Le volume des importa-
tions en Indochine s'est chiffré aux envi-
rons de 2 milliards de francs en 1930,
somme dans laquelle la part revenant à la
France est à Peu près la moitié. Le reste
représente la part des pays étrangers. La
fart du Japon n'est entrée que pour 40 mil-
lions d'importations dans les deqx milliards,
tandis qW U chif fre des exportations ,n(Jow.
'âm-'e-d , on-1
a mo.
néey montait, à 147 militons de frahes, donï
les anthracites'du Tonkin formaient le prin-
cipal appoint.
Ce simple exposé suffit à montrer que le
tarif douanier indochinois est préjudiciable,
disent les Japonais, à notre commerce avec
la colonie française de VIndochine, et ex-
, plique leur mécontentement.
On peut être surpris, d'autre part, que le
commerce général entre le Japon et l'Indo-
e/titts ne soit pas plus dhJcloPPé. Il nous
semble qu'il y a dans les deux pays plus de
richesses à échanger. Un effort du côté du
Gouverneur général de r Indochine, dont
l'esprit est si ouvert au progrès, pourrait
petit-être bien, tout en améliorant les
échanges commerciaux entre VIndochine et
le Japon, resserrer encore les relations poli-
tiques entre les deux pays.
Le ministre des Colonies, M. Paul Rey-
naud, qui entreprend un grand voyage d'in-
formations sur place en Indochine, ne man-
quera pas de recueillir de précieux rCllscÍ-
gnements d'ordre politique, économique ci
social. Le voisinage, notamment, de la Chine
et du Japon ne saurait laisser son esprit pé-
nétrant indiffèrent. L'action, nous en som-
mes certains, suivra son voyage.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la commission
Sénatoriale des A ({aires Etrangères.
L-antenne coloniale
Quelques conseils d'écoute aux
sans-filistes de l'Afrique du Nord
A Sétif (Algérie), la réception de Triesle
est très bonne, sans interférence avec Gleiiûitz,
ni Barcelone, ni Toulouse-Pyrénées. Par
contre, un sifflement indique parfois une inter-
férènce avec Juan-les-Pins. La réception si-
gnalée sur l'onde de Rennes (272 m.) provient
du 2° réglage d'hétérodyne. Triesle est entendu
avec une intensité comparable à celle de Mi-
lan ; faditig rare, mais accentué, modulation
excellente, acoustique du studio très étudiée.
A Orléansville, audition de Trieste supé-
rieure à cel le de Rome, depuis le 9 août, mais
forts évanouissements allant jusqu'à l'extinc-
tion. Il semble d'ailleurs qu'en général l'éva-
nouissement soit très, accentué en Algérie. Pa-
lerme est reçu faiblement et seulement par de
bonnes conditions atmosphériques. Naples est
reçu aussi fortement que Rome, cependant sa
puissance officielle n' est toujours que dç 1,7
kw., la station de 50 kw. ne devant entrer en
service que l'an prochain.
En Tunisie, à Enfidaville, l'écoute de
Trieste est excellente. Les annonces en fran-
çais sont très appréciées.
La puissance de la station
de Radio-Maroc
La puissance de la station sur ondes moyen-
nés de Radio-Maroc (416 in. 4) sera bientôt
portée de 2 kw. 500 à 6 kw.-antcime, pro'
bablement en octobre.
Choses d'Espallne
»♦« *̃
Il y a quelques mois, à cette même place,
nous avons traité la question de la contrebande
des armes dans le Sud Marocain, contrebande
fort peu importante chez nous, mais beaucoup
plus active aux confins des possessions Espa-
gnoles.
Tous ces temps-ci, la presse de Paris, s'est
occupée de la même question pour le Nord du
Maroc, et un reportage très documenté du
Journal a appris au grand public comment les
armes, chargées dans un port espagnol, débar-
quaient dans la zone également espagnole.
En même temps, on signalait la présence
dans le Rif, ou aux environs, d'un certain nom-
bre de personnalités bien connues comme ayant
fomenté ou aidé le soulèvement d'Abd El
Krim, il y a quelques années.
Enfin, il y a eu l'interpellation aux Cortès
d'Espagne, d'un groupe qui s'inquiétait de tout
ce qui semble se préparer au Maroc du. Nord.
Et pour notre compte nous avons en quel-
ques mots indiqué qu'effecti vement tout n'était
Jpas pour le mieux dans la zone espagnole, et
(cela juste au moment où nos voisins réduisent
[l'effectif de leurs troupes d'occupation.
Si le vieux proverbe disant : « il n' y a pas
de fumée sans feu », est toujours vrai, cet en-
semble de circonstances semblerait de nature
à inspirer sinon des craintes tout au moins une
certaine appréhension:
Ces suspicions étaient, pour ainsi dire, à
base de rébellion et de mouvements causés par
des troupes indigènes mécontentes, voulant pro-
fiter des changements survenus dans l'occupa.
tion espagnole, et armées au moyen de fusils
introduits en contrebande. On ne pensait pas
qu'il puisse y avoir d'autres motifs de soulè-
ment dans le pays" que ce besoin des Arabes
de se soustraire au contrôle des Roumis.
Or, il paraît, d'après les dires des Espa-
gnols habitant, le Maroc, qu'il y a d'autre3
motifs de troubles possibles. Notre confrère El
Popular de Larache disait l'autre jour : « dans
le pays, il n'existe ni contrebande de guerre,
ni mauvais esprit dans la population. » (Cette
double affirmation, la première surtout, n'aurait
rien pour nous déplaire, si elle était bien prou-
vée). Mais il ajoute : « Ce qui existe c'est le
M marasme dans toutes les classes sociales, par
« suite de la situation critique aggravée
« par les économies que l'on est en train de
« faire, tant dans le domaine civil que mili-
« taire, et qu'on ne compense par aucune réa-
« lisation, Ni travaux publics, ni rien qui as-
« sure la vie de milliers.de familles, se trou-
V':i^tarnsi "déftèmpàtées-'! *' -
« 'La catastrophe qui s'atyance (douce pers-
« pective) n'est pas guerrière : c'est celle de
« la fain, et si l' on veut que la paix règne, il
« faut commencer de l'assurer par le travail.
« Si, en outre, des économies, on ne fait pas
« de travaux, si on n'intensifie par Tagricul -
« ture comme en Espagne, il se produira des
« conflits, mais ce sera pour cela seutetnent,
« parce aue l'on n'aura pas à manger. Par ail-
« leurs, il n'existe pas d'autre péril. »
Voilà qui est net, mais n'en est pas plus gai.
Comme il n'y a pas surabondance de métaux
précieux dans les caisses de nos voisins, il est
fort à craindre qu'ils ne puissent pas exécuter
le programme de travaux auxquels El Popular
les convie. Que ce soit pour op motif, ou par
haine du Roumi détesté, qu'importe le motif,
si le résultat est le même, et si le trouble sur-
vient !
Louis Le Barbier.
«««
Le tunnel de Gibraltar
.8.
M. Figueroa, duc de las Torres, neveu
du comte de Romanones, et députe républi-
cain de Mincie, a demandé à la Chambre,
eju gouvernement d'inclure, dans le plan des
chemins de fer internationaux, la construc-
tion d'un tunnel sous, le Détroit de Gibral-
tar, et que l'on profite de la présence de
M. Lerroux à Genève pour demander à la
Société des Nations de participer aux frais
de construction.
A la frontière
de la Mauritanie
1 1 -
Le ministère des Colonies communique la
note suivante :
« D'après les informations du gouverne-
ment général de l'Afrique Occidentale fran-
çaise, un détachement de méharisles de
Mauritanie a eu, non loin de la frontière
de Rio dcl Oro un engagement avec un
razzi de 150 dissidents qu'il a contraint de
se retirer et dont il a entamé la poursuite. »
L'ordre de Pie IX pour des cheiks
et des rabbins de Tunisie
En hommage de l'intérêt pris sans distinc-
tion de race ou de religion par toutes les
personnalités de la Régence au Congrès
Eucharistique, le Pape a accordé un certain
'nombre de décorations de l'Ordre de Pic IX.
Parmi ces personnalités, figurent le géné-
ral Okby cheik de Tunis, Si Racouchc,
caïd de 1 unis-banlieue, et les deux grands
rabbins de la Régence, Boccara et Guez.
Ces derniers ont été convoqués aujour-
d'hui à l'Archevêché, et, en présence des
membres dirigeants de la communauté israé-
lite et des prêtres catholiques, ont reçu de
la main même de l'archevêque, primat
d'Afrique, Mgr Lemaître, les décorations
qui leur avaient été décernées par le Souve-
rain Pontife.
M. Mario Roustan
a visité le Muséum
M. Mario Roubtan, ministre de l'Instruc-
tion publique, qui a vjsité la semaine der-
nière avec intérêt le musée du Trocadéro,
- visite dont nous avons publié le détail -
a visité également samedi le museum d'His-
toire naturelle afin de se rendre compte des
travaux et installations en cours.
Accompagné de M. André Monc, secré-
taire général, il a plus particulièrement vi-
sité le palais d'Orléans, le vivarium et ins-
pecté les laborgtoires de géologie et de mi-
néralogie.
Le casino d'Alger
devient théâtre de comédie
-
Le casino d'Alger, dont l'inauguration eut
lieu lors des fêtes du Centenaire de la conquê-
te de l'Algérie, va redevenir un théâtre de co-
médie. La direction en a fixé la réouverture au
1 er novembre et a chargé M. D. Diodet, di-
recteur des tournées Gallia, d'en monter les
premiers spectacles. Plusieurs vedettes pari-
siennes sont d'ores et déjà engagées.
Accident d'automobile
Samedi, une automobile d'un palace d'An-
necy, dans laquelle se trouvait Mme GrimaI,
femme d'un avocat d'Alger, a capoté à la
suite d'un dérapage, sur la route rendue glis-
sante à la suite des pluies, route d'Aix-tes-
Bains, à Marseille.
Mme Grimai, grièvement blessée, a été
conduite dans une clinique de Marseille.
CINÉMA COLONIAL
Tt «
CC Tembi »
Tcmbi est un documentaire réalisé dans le
Centre-Afrique. Deux sketches accompa-
gnent le film, qui bénéficient tous deux d'une
excellente distribution dans laquelle on
trouve les noms de Mlle Germaine Cerney,
de l'Opéra-Comique; Gaston Dupray et
Doumel, célèbre par ses histoires marseil-
laises.
Une musique agréable d'Albert Chantricr
et des. mélodies de Pierre Maudru ajoute-
ront à l'intérêt de la production.
.060-
Organisation du marché
de coton en Côte d'Ivoire
-
En Côte d'Ivoire le marché du coton est or-
ganisé de la façon suivante :
Les apports des cultivateurs étant pesés par
les soins de l' Administration, il est donné à
chaque vendeur un ticket certifiant le poids re-
connu.
Un cours minima étant fixé, t'indigèlle sait
dès ce moment quelle somme il pourra retirer
de sa charge.
Par ailleurs, l'Administration établit un itiné-
raire des marchés, c'est-à-dire une liste des
points où, jour par jour, la vente sera autorisée.
Il en découle que les transactions ne pourront
s'effectuer qu' aux dates fixées et dans les points
désignés.
aé Dans ces points il est aménagé un marché où
chaque acheteur dispose d'un « box » ; les ven-
deurs sont admis dans le marché ainsi constitué
par groupes de cent ou deux ints et son solli-
cités par les acheteurs. Les achats se faisant sur
présentation du ticket de poids et chargés sur les
camions des acheteurs arrivés pour cela.
Par cette méthode, on arrive à effectuer très
rapidement les transactions en sauvegardant les
intérêts des indigènes et en évitant la dispersion
des efforts.
Ces exemples prouvent que la limitation des
points de traite n'est pas une atteinte à la liber-
té du commerce, mais bien plutôt une façon
d'éviter un éparpillement de capitaux et de
force tout en avivant le libre jeu de la concur-
rence.
Dans les marchés organisés de la sorte et
qui sont pour ainsi dire la règle en Afrique oc-
cidentale comme en Afrique équatoriale une
question très importante se pose : celle du paie-
ment de la marchandise.
D'ordinaire les produits locaux, qu'il s'agis-
se de ceux de culture ou de ceux de cueillette
sont apportés au point de vente par des indigè-
nes qui n' en sont pas les vrais propriétaires.
Tout ou à peu près se fait en commun en Afri-
que.
Les villages sont représentés par leurs chefs,
et ce sont les chefs qui le plus souvent reçoi -
vent le prix de la denrée vendue et le répartissent
entre les différents producteurs. On se doute à
quels abus on peut se heurter avec pareil sys-
tème.
Dans différentes colonies des mesures ont été
prises pour réformer cette situation. Les pro-
ducteurs sont invités à se présenter eux-mêmes
sur les marchés.
Le prix leur est versé en mains propres et
un pourcentage est accordé aux chefs des vil-
lages, d'autant plus élevé, que les apports sti-
mulés par lui ont été plus abondants.
Cette façon de faire a donné les meilleurs
résultats partout où elle a été mise en pratique.
LInE EN SECONDE PAGE :
L'aviation colonioale,
A l'Exposition coloniale.
A l'Officiel.
A la commission inlerminislérielle do
la vitiCUltUTC,
le port de Majunia
»♦•
La question du port de Majunga vient
d'être examinée par la Chambre de com-
merce de cette ville.
Le directeur des Travaux publics a exposé
que, ayant à établir un -projet sur des don-
nées assez rigides, notamment extension des
quais de batelage actuels, établissement d'un
poste d'accostage et nécessité de s'en tenir
aux prévisions de l'emprunt, ses services ont
été conduits à envisager un appontement au
sud de la pointe de sable - appontement
ayant la direction des courants principaux,
relié à la terre par une estacade à claire-
voie et protégé au nord par une digue. Mais
cet ouvrage présenterait des difficultés d'ex-
tension, ce qui est un inconvénient majeur
étant donné le développement à -prévoir
pour Maj unga.
- Cet inconvénient a conduit le service ma-
ritime à chercher une solution entièrement
différente. Pour trouver de bonnes conditions
d'un établissement maritime, il faut ou
s'enfoncer carrément dans la rivière en un
point convenablement choisi ce qui donne
une solution genre Bordeaux, Rouen, Nan-
tes, ou se mettre en retrait de l'embouchure
pour chercher une solution genre Saint-
Nazaire, Le Ilavre.
Une solution fluviale acceptable entraîne
assez loin en amont vers Amboanio.
Une solution purement maritime sédui-
sante est celle d'un port compris entre la
pointe de sable et la pointe Anorombato.
Cette solution a été étudiée. Elle est maté-
rialisée par un plan déposé, plan dont la
réalisation totale permet un trafic de l'or-
dre de un million de tonnes et qui a de
plus, le gros avantage d'être réalisable par
étapes, les différentes étapes sont indiquées
en couleurs différentes sur le plan. C'est
cette solution qui a la préférence de l'Ad-
ministiation. Elle présente un inconvénient:
une estimation qui ne peut être qu'approxi-
mative qui fait ressoitir pour la première
étape une dépense un peu supérieure au
crédit prévu à l'emprunt, en outre elle exi-
gera un complément d'études : - levés - hydro-
graphiques, sondages tupés.
Un membre a fait remarquer que l'ap-
pontement qui avait été envisagé à la pointe
(le sable éUjit très exposé à la houle et que
les commandants auxquels il en a parlé ont
été à peu près unanimes à déclarer qu'ils
n'auraient pas couru les risques d'un ac-
costage à cet appontement,
Le Directeur des Travaux publics a ré-
pondu que les commandants ont en général
peu de sympathie pour les accostages dans
les escales de courte durée : il est si sim-
ple de laisser tomber une ancre. On cite tel
commandant qui a déclaré que sauf circons-
tances assez exceptionnelles il accosterit.
Les courants ne sont pas gênants car l'ap-
pontement devait, leur être parallèle.
Le défaut qui a fait chercher une autre
solution c'est la quasi impossibilité d'ex-
tension.
C'est pourquoi l'Administration préconise
le port juste au Sud de la l'ointe d'Ano-
rombato.
Le rôle essentiel de la Chambre de com-
merce sera d'exploiter le port. A cet effet,
elle remercie -M. le Président de la Com-
mission de son appui. Il indique que le rôle
essentiel de la C 1ambrc de commerce ert
l'exploitation du port, qu'elle pourrait, en
elfct, financer la superstructure, hangars,
voie, etc. superstructure dont l'exploitation
lui donnera des ressources. Dans ces condi-
tions, la limitation du crédit n'est plus aussi
impérative et l'étude du projet s'en trou-
vera facilitée.
La Maison du Missionnaire
à Vichy
La Maison du Missionnaire, œuvre dont les
Aiuialcs ( otoniales ont, à plus d'une reprise,
parlé, est aujourd'hui une réalité.
Elle fc présente sous l'aspect d'un bel im-
meuble de quatre étages, construit au centre
même de Vichy. De la terrasse qui le sur-
monte on dérouvre un merveilleux panorama.
l'as de luxe, mais partout un confort de
bon aloi. Parquets et cloisons doubles pro-
curent aux hôtes une quiétude qu'on cherche-
rait vainement ailleurs. Des prises de courant
partout aménagées, permettent l'emploi d'ap-
pareils grâce et quoi les soins de propreté
sont minutieusement assurés.
Tout est luisant, coquet, gai. Il n'y a pas
ici de cellules, mais des chambres aux tapis-
series claires, avec le mobilier approprié et
le cube d'air suffisant. La bibliothèque con-
tient déjà de nombreux volumes. Une vaste
salle de réunion offre des divans et des fau-
teuils confortables. On y voit même un bil-
lard de marque.
Gai. J'insiste sur ce mot.
C'est l'impresMon que donnent les choses et
les personnes, et tout le premier le R. P.
Wathé, animateur et réalisateur de l'œuvre.
Retiré du front pendant la guerre, envoyé
à Vichy parce qu'il ne pouvait pas être ren-
\oyé en Chine, il conçut le projet, le mûrit,
le réalisa, et pour donner le bon exemple,
versa de sa poche 400.000 francs.
Le R. P. Wathé est donc heureux. Il le
serait toiu à fait, sans les engagements de
dépenses re-tant à solder. Car la Maison dit
Missionnairey une fois la dernière pierre po-
sée, coûtera J millions.
Certes, des dons sont venus. Mais les gros
dons de particuliers furent rares. Des mil-
liers de petites bourses laissèrent tomber
leurs petites aumônes. Il faut que ces géné-
rosités restent actives encore quoique temps.
L'établissement abrite en ce moment une
quarantaine de religieux.
Les visiteurs chaque jour y affluent attirés
par la sympothie et par une légitime curio-
sité. Entre autres choses intéressantes, ils peu-
vent voi r des collections de toutes sortes rap-
portées des colonies françaises et étrangères
et de vingt, autres pays. Il y a là, en forma-
tion, un musée, qui ne manquera pas de de-
venir une vérii/>hle attraction pour Vichy qui
n'en possède aucune de cet ordre.
Dans quelques mois.sera aménagé un local
spécialement affecté aux sœurs.
L'établissement alors aura sa pleine utilité.
Et le R. T. Wathé disposant d'un peu plus
de temps et chargé d'un peu moins de sou-
cis, donnera comme pendant à son beau vo-
lume sur Li ('¡line qui s'éveille, un autre li-
vre sur III Chine qui bouge.
P.-C. Georges François,
J0URHil,JÛ0TIDIÈN
1 --:.
Rédaction & Administration ;
34, Mi du Milt-TliaMr
PARIS 0")
.-
Tllipfl. t LOUVIIK 19»37
.- RICHELIEU «7-B4
L 1 1 0
Les Annales Coloniales
tel annonces et réclame* «ont r,fU" MI
- (wreaji du journal.
DIREOTÇUR-FONDATBUR , Mcroel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANKAUS COLONIALES.
ABONNEMENTS
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Un ta 6 mois 3 Mot.
France et
Colonies 180 o 100 » 50 »
Étranger.. 240 s 125. 70 »
On s'abonne sans trais daru
tous les bureaux de poste.
Sur la route de Saïgon
e
,.' -cr- a C t e L ar-. ,"
Depuis le jeudi 10 septembre, M. Paul
ministre des Colonies, -voyage Ii\
Reynaud, d'Arfagtian, sur la route de Saïgon.
bord du sur la route de Saison.
H arrivera à destination le 16 octobre prochain
et nous - reviendra dans la première quinzaine
de décembre. Pourquoi entreprend-il un aussi
long voyage et s'astreint-il. à ynç absence
d'aussi grande durée ? Il l'a faifj "flflHpaîîïe
par une déclaration officielle. enrgLS, par la
presse entière. Il va tout d'abord apporter à
l' Indochine un témoignage éclatant -de l'affec-
tion et de la-sollicitude de la France ; il va.
également étudier la situationf politique et éco-
nomique de notre grande colonie d'Extrême-
Orient. - -
Nous pensons que M. Payl Rçynaud est
trop suffisamment , renseigné sur ja gravité du
malaise indochinois pour croire up seul instant
que sa seule présence sur la vieiljV terre d' An-
nam apportera à nos vingt millions de sujets
indochinois un réconfort appréciable Ils atten-
dent des mets plus substantiels ettrtçs journaux
qui nous arrivent d'Hanoi et de Sa,*n ne nous
laissent à ce sujet aucun doute. ToUs ceux qui
ne sont pas soUs l'influence dlled du Gou-
vernement général expriment leur, Scepticisme
quant aux résultats à attendre du. voyage mi-
nistériel. - ; j.
1-a cdse politique, sociale et économique
que traverse l'Indochine est, en 'effet, trop
étendue et trop profonde pour que cette colo-
nie puisse être sensible à l'honnèut que le
Gouvernement de la République pense lui
faire en lui envoyant un de ses membres leb
plus éminents. Un mécontentement général
règne dans toutes les parties de la population,
depuis le paysan pataugeant dans sa rizière
jusqu'au plus haut dignitaire de la cour d'An-
nam. Ce mécontentement a des causes multi-
ples qu'exploitent savamment la propagande
nationaliste et I3 propagande communiste.
Mais quelle qu'en soit l'origine, il existe et
s'étend tous les jours, le nier serait faire preu-
ve d'un aveuglement systématique et excessi-
vement dangereux. L'âme indochinoise est ac-
tuellement irritée, ulcérée par, le spectacle
quotidien .de maux nombreux, et d'injustices
criantes ; elle. est agitée par des espérances
qui vont toujours s'élargissant. Dans ces condi-
tions, ne pefise..t.on pas qu'elle restera hermé-
tiquement dose, impénétrable à toute lueur de
joie Ionique» le 16 octobre, le Dugua&Ttouin
débarguera, Mt Paul Reynaud sur les quais
de Saigon. t
.'- Notre Ministre des Colonies en est un tant
'; soit peu convaincu puisqu'au dernier moment,!
il a réduit dans d' assez grandes proportions le
faste et l'apparat officiels que le protocole
avait prévus pour son voyagea Il a pensé qu'un
programme trop chargé d obligatoires réjouis-
sances publiques et de somptueuses et dispen-
dieuses réceptions - officielles risquait d'aller à
l'encontre du but poursuivi. Elles n'étaient
pas d'ailleurs sans présenter quelques dangers
plus immédiats l Félicitons-nous que le bon
sens et la sagesse aient finalement prévalu.
Souhaitons qu'us aient le dessus jusqu au bout
du voyage ministériel.
M. Paul Reynaud aura d'ailleurs durant
son séjour en Indochine bien autre chose à
faire qu'à parader dans de brillantes cérémo-
nies, car, il a eu soin de nous dire qu'il s'en
va là-bas pour étudier, Un mois pour connaî-
tre nos immenses possessions d'Extrême-Orient,
c'est bien court ; pour que l'étude soit sérieuse
il convient de ne point gaspiller son temps en
fêtes. Il convient aussi qu'elle se concentre sur
un petit nombre de, problèmes importants.
Nous n'avons pas l'outrecuidance de vouloir
déterminer le programme d'études du Minis-
tre des Colonies. Cependant, nous voudrions
rapidement indiquer * quels sont les points qui
attireraient essentiellement notre attention, si
un hasard très improbable nous avait à sa pla-
ce embarqué sur '* le d'A rtagnan et si nous
voguions vers Saïgon.
Nous estimerions tout d'abord, qu'il convient
de régler une fois pour toutes la situation de
l'élite intellectuelle indigène. Nous songerions
à ces centaines de jeunes annamites qui après
avoir récolté dans nos universités françaises des
moissons de lauriers, retrouvent à leur retour
dans leur patrie une situation bien inférieure à
celle d'un Français d'origine ayant une ins-
truction inférieure de beaucoup à la leur. Ja-
mais le désir et la volonté de les mettre chez
eux à leur vrai place, à la première, de les
voir jouir des mêmes avantages matériels que
les Français également titrés, qr les voir en,
tourés de la même considération. En un mot,
c'est à la conquête de la confiance et de la re-
connaissance de l'élite intellectuelle indochi-
noise que je marcherais.
Je voudrais aussi marquer mon passage par
un contrôle des plus sévères de Vemploi de la
,"mn-d'œuvre salariée, surtout de la main-
d'œuvre employée dans les grandes conées..
sions agricoles et dans les mines. Le recrute-
ment de cette main-d* œuvre, ses conditions de
vie, son mode de rétribution, les peines qui lui
sont appliquées feraient l'objet de mon atten-
tion la plus grande.
Je m'attacherais ensuite à la dise économi-
que dont souffre toute l'Union indochinoise et
en particulier & cette méoente du riz qui crée
la gêne et la misère dans tous les villages.
Nous lutton en France contre la crise de sur-
production agricole ; une lutte analogue doit
être menée en Indochine,
Je ne manquerais pas d'examiner si le régi-
me des grandes régies financières, en parti-
uHer celle du sel, de l opium et de l'alcool
ne donne pas lien des abus innombrables et
je serais curieux de savoir si ces abus ne sont
pas pour beaucoup dans le mécontentement
général qui règne dans l'Union. Je me rap-
pellerais que le monopole des « Distilleries
d'Indochine » expire dans deux ans et j'esti-
merais sans doute que l'heure est opportune
de rechercher une solution nouvelle du problè-
me de l'alcool.
Si j'étais M. Paul Reynaud, me remémo-
rant que j'étais, il y a peu de temps encore,
le grand argentier de France, je tenterais de
connaître, en arrivant à Hanoï si la mauvaise
politique qu'on y fait ne découle pas de la
mattoaise fiscalité qu'on y applique. Je serais
curieux de savoir si les révoltes du Jacques
Bonhomme du Tonkin ou du Nord-Annam
n'auraient pas, par hasard, pour cause premiè-
re, l'existence d'impôts trop lo,urds, trop iné-
galement répartis et perçus avec trop de fan-
taisie et de rigueur. Nous donnerons dans quel-
que temps, dans les Annales Coloniales,
une étude des impôts locaux indochinois ; la
conclusion de notre étude ne révélera pas à
leur égard, une admiration sans bornes.
Enfin, si nous étions, Ministre de la Répu-
blique, en mission en Extrême-Orient, nous
tiendrions à vérifier si la civilisation annamite
ne mérite pas autant de considération que notre
vieille civilisation européenne et si certains
peuples d'Extrême-Orient ne peuvent pas pré-
tendre aussi légitimement que certaines nations
d'Europe au self-government. Il me semble
que j' aurais à cœur d'étendre la part faite aux
Indigènes dans les assemblées locales et dans
le grand Conseil, par les réformes de 1928.
J'essaierais, tout au moins, d'établir dans toutes
ces assemblées une représentation paritaire ré-
elle entre les Français et les non-Français r
j'accrottrais leurs attributions. En associant
les indigènes plus étroitement à l'administra-
tion de leur propre pays, je crois que je les
détacherais de la recherche des solutions de
désespérance.
Voici à quoi je m'attacherais si j'étais, com-
me M. Paul Reynaud, ministre de notre Ré-
publique et si j'avais pris la route de Saïgon.
Et, ce que je ferais si j'étais M. Paul Rey-
naud; n est qu'une faible partie de ce que
nous ferions avec nos amis, si nous étions. le
Gouvernement ! I
Georges Noaelle,
député de Saône-et-Lolre,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commission des Mines.
: <>»
Dépêchesde l'Indochine
̃ te.
- En mémoire de Qttynemer
ÀHanot te ll septembre, fUjlèle A une
jploufè tradition observée ehaaUe année pat
M le ici in à tâmrer
l'anniversaire de tco fin glorieuse de Ouyne-
mer, l'aéronautique inaoohinoisc dflianol
a organisé dans la matinée une prise d'ar-
mes, au cours de laquelle le général com-
mandant la division d'Annam et du Ton-
Itln a passé en revue le personnel. les ap-
pareils, les escadrilles et a remis des déco-
rations,
Anniversaire de la victoire de la Marne
Pour fêter Vannîversaire de ta victoire
do la Marne les' ,anciens combattants ont
donné samedi à Vhôtel de ville un grand
IUt'YUI",WI, suivi (le bal. Le Gouverneur géné-
rat Pasquler a-honoré ce bat de sa pré-
sence.
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés pen-
dant la première décade de septembre ont
atteint 13.928 tonnes.
IndopacW.
Le roi et la reine de Siam
ont quitté 1* Amérique
..1
Le Roi et la Reine de Siam se sont em-
barqués ainsi que nous l'avions annoncé à bord
de l'Empress..of-Canada pour le Siam. Ils
s'arrêteront pendant deux jours à Honolulu.
4» :
Le premier congrès international
d'histoire coloniale
̃̃ lt1
Programme détaillé
Voici le programme du Congrès internatio-
nal d'histoire coloniale, que nous avons an-
noncé jeudi dernier :
Lundi 21 : réunion préparatoire, réception
au Palais de l'Afrique Occidentale. Mardi
22 : première séance de travail, ouverture offi-
cielle du congrès par M. le maréchal Lyau-
tey, assisté des représentants du Ministre des
Colonies et du Ministre de l'Instruction publi-
que. Mercredi 23 : histoire coloniale, Afri-
que et Méditerranée, soirée indochinoise. Jeu-
di 24 : Afrique et Océan Indien, Asie et
Océanie. Vendredi 25 : Amérique.
-–
A l'Académie des Sciences
,.'
.La propagation de la fièvre récurrente
en Afrique du Nord :
L'Académie des Sciences, présidée par le
général BourgeoiSj a entendu hier une com-
munication de M. Mesnil, de l'Institut Pas-
teur, sur la fièvre récurrente qui est un des
fléaux de notre Afrique du Nord. Ce savant
professeur nous avait fait savoir que les re-
nards, les porcs-épics et les mévrions étaient
de véritables « réservoirs » du virus du
spirochète de la fièvre récurrente.
Mais ces animaux ne sont pas les seuls
porteurs de germes, les expériences faites
sur le chacal et le hérisson par M. Delanoe
ont montré que ces animaux pouvaient eux-
mêmes transmettre cette grave maladie. -
(t Il est d'ailleurs possible, a ajouté M.
Mesnil, que d'autres animaux soient égale-
ment des porteurs de germes, au moins dans
certaines régions. »
Relations commerciales
entre l'Indochine et le Japon
E Japon est proche
de V Indochine.
Les rapports com-
merciaux entre les
deux pays 1te sont
pas à négliger, ni
au point de vue
éconamique, ni au
point de vue po-
litique.
Les Japonais ne
sont point satis-
faits du traitement qui est appliqué à
leur commence en brdochinf, Le grand
journal Asahi, de Tokio, a résumé leurs
griefs : « Etant donné, dit-il, les rcla-
tions amicales de la France et du Japon, les
gens avertis de nos deux pays regrettent
profondément la situation faite au Japon
Par le tarif douanier indochinois. »
En 1924, il y eut à ce propos des entre-
ticlrs entre f ambassadeur de France ait Ja-
POli et le Gouvernement français. M. Merlin,
alors gouverneur général de VIndochine, 'ac-
compagné d'une mission économique, se ren-
dit au Japon et, l'almée suivante, le lapolt
envoyait à son tour en Indochine le prince
Yamagata, accompagné de t'ambassadeur de
France, M. Claudel. Ces deux missions
avaient pour but de rechercher un terrain de
transactions entre le Japon et VIndochine
pour faciliter les relations économiques entre
les deux pays.
A la suite, il y eut à ce sujet des échanges
de vues entre le in comte le/ni, ambassadeur
du Japon il Paris, et'hoir e ministre des Af-
faires Etrangères, M. Briand. La solution
amiable ne fut probablement pas trouvée,
pu¡qtle lors de la publication des tarifs
indochinois, cet 1930, la clause de la nation
la plus favorisée fut refusée au Japon.
Quel est le volume du trafic commercial
entre l'Indochine et le Japon? Noire colonie
était-elle menacée par la masse des intpotta-
tions japonaises f Le volume des importa-
tions en Indochine s'est chiffré aux envi-
rons de 2 milliards de francs en 1930,
somme dans laquelle la part revenant à la
France est à Peu près la moitié. Le reste
représente la part des pays étrangers. La
fart du Japon n'est entrée que pour 40 mil-
lions d'importations dans les deqx milliards,
tandis qW U chif fre des exportations ,n(Jow.
'âm-'e-d , on-1
a mo.
néey montait, à 147 militons de frahes, donï
les anthracites'du Tonkin formaient le prin-
cipal appoint.
Ce simple exposé suffit à montrer que le
tarif douanier indochinois est préjudiciable,
disent les Japonais, à notre commerce avec
la colonie française de VIndochine, et ex-
, plique leur mécontentement.
On peut être surpris, d'autre part, que le
commerce général entre le Japon et l'Indo-
e/titts ne soit pas plus dhJcloPPé. Il nous
semble qu'il y a dans les deux pays plus de
richesses à échanger. Un effort du côté du
Gouverneur général de r Indochine, dont
l'esprit est si ouvert au progrès, pourrait
petit-être bien, tout en améliorant les
échanges commerciaux entre VIndochine et
le Japon, resserrer encore les relations poli-
tiques entre les deux pays.
Le ministre des Colonies, M. Paul Rey-
naud, qui entreprend un grand voyage d'in-
formations sur place en Indochine, ne man-
quera pas de recueillir de précieux rCllscÍ-
gnements d'ordre politique, économique ci
social. Le voisinage, notamment, de la Chine
et du Japon ne saurait laisser son esprit pé-
nétrant indiffèrent. L'action, nous en som-
mes certains, suivra son voyage.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la commission
Sénatoriale des A ({aires Etrangères.
L-antenne coloniale
Quelques conseils d'écoute aux
sans-filistes de l'Afrique du Nord
A Sétif (Algérie), la réception de Triesle
est très bonne, sans interférence avec Gleiiûitz,
ni Barcelone, ni Toulouse-Pyrénées. Par
contre, un sifflement indique parfois une inter-
férènce avec Juan-les-Pins. La réception si-
gnalée sur l'onde de Rennes (272 m.) provient
du 2° réglage d'hétérodyne. Triesle est entendu
avec une intensité comparable à celle de Mi-
lan ; faditig rare, mais accentué, modulation
excellente, acoustique du studio très étudiée.
A Orléansville, audition de Trieste supé-
rieure à cel le de Rome, depuis le 9 août, mais
forts évanouissements allant jusqu'à l'extinc-
tion. Il semble d'ailleurs qu'en général l'éva-
nouissement soit très, accentué en Algérie. Pa-
lerme est reçu faiblement et seulement par de
bonnes conditions atmosphériques. Naples est
reçu aussi fortement que Rome, cependant sa
puissance officielle n' est toujours que dç 1,7
kw., la station de 50 kw. ne devant entrer en
service que l'an prochain.
En Tunisie, à Enfidaville, l'écoute de
Trieste est excellente. Les annonces en fran-
çais sont très appréciées.
La puissance de la station
de Radio-Maroc
La puissance de la station sur ondes moyen-
nés de Radio-Maroc (416 in. 4) sera bientôt
portée de 2 kw. 500 à 6 kw.-antcime, pro'
bablement en octobre.
Choses d'Espallne
»♦« *̃
Il y a quelques mois, à cette même place,
nous avons traité la question de la contrebande
des armes dans le Sud Marocain, contrebande
fort peu importante chez nous, mais beaucoup
plus active aux confins des possessions Espa-
gnoles.
Tous ces temps-ci, la presse de Paris, s'est
occupée de la même question pour le Nord du
Maroc, et un reportage très documenté du
Journal a appris au grand public comment les
armes, chargées dans un port espagnol, débar-
quaient dans la zone également espagnole.
En même temps, on signalait la présence
dans le Rif, ou aux environs, d'un certain nom-
bre de personnalités bien connues comme ayant
fomenté ou aidé le soulèvement d'Abd El
Krim, il y a quelques années.
Enfin, il y a eu l'interpellation aux Cortès
d'Espagne, d'un groupe qui s'inquiétait de tout
ce qui semble se préparer au Maroc du. Nord.
Et pour notre compte nous avons en quel-
ques mots indiqué qu'effecti vement tout n'était
Jpas pour le mieux dans la zone espagnole, et
(cela juste au moment où nos voisins réduisent
[l'effectif de leurs troupes d'occupation.
Si le vieux proverbe disant : « il n' y a pas
de fumée sans feu », est toujours vrai, cet en-
semble de circonstances semblerait de nature
à inspirer sinon des craintes tout au moins une
certaine appréhension:
Ces suspicions étaient, pour ainsi dire, à
base de rébellion et de mouvements causés par
des troupes indigènes mécontentes, voulant pro-
fiter des changements survenus dans l'occupa.
tion espagnole, et armées au moyen de fusils
introduits en contrebande. On ne pensait pas
qu'il puisse y avoir d'autres motifs de soulè-
ment dans le pays" que ce besoin des Arabes
de se soustraire au contrôle des Roumis.
Or, il paraît, d'après les dires des Espa-
gnols habitant, le Maroc, qu'il y a d'autre3
motifs de troubles possibles. Notre confrère El
Popular de Larache disait l'autre jour : « dans
le pays, il n'existe ni contrebande de guerre,
ni mauvais esprit dans la population. » (Cette
double affirmation, la première surtout, n'aurait
rien pour nous déplaire, si elle était bien prou-
vée). Mais il ajoute : « Ce qui existe c'est le
M marasme dans toutes les classes sociales, par
« suite de la situation critique aggravée
« par les économies que l'on est en train de
« faire, tant dans le domaine civil que mili-
« taire, et qu'on ne compense par aucune réa-
« lisation, Ni travaux publics, ni rien qui as-
« sure la vie de milliers.de familles, se trou-
V':i^tarnsi "déftèmpàtées-'! *' -
« 'La catastrophe qui s'atyance (douce pers-
« pective) n'est pas guerrière : c'est celle de
« la fain, et si l' on veut que la paix règne, il
« faut commencer de l'assurer par le travail.
« Si, en outre, des économies, on ne fait pas
« de travaux, si on n'intensifie par Tagricul -
« ture comme en Espagne, il se produira des
« conflits, mais ce sera pour cela seutetnent,
« parce aue l'on n'aura pas à manger. Par ail-
« leurs, il n'existe pas d'autre péril. »
Voilà qui est net, mais n'en est pas plus gai.
Comme il n'y a pas surabondance de métaux
précieux dans les caisses de nos voisins, il est
fort à craindre qu'ils ne puissent pas exécuter
le programme de travaux auxquels El Popular
les convie. Que ce soit pour op motif, ou par
haine du Roumi détesté, qu'importe le motif,
si le résultat est le même, et si le trouble sur-
vient !
Louis Le Barbier.
«««
Le tunnel de Gibraltar
.8.
M. Figueroa, duc de las Torres, neveu
du comte de Romanones, et députe républi-
cain de Mincie, a demandé à la Chambre,
eju gouvernement d'inclure, dans le plan des
chemins de fer internationaux, la construc-
tion d'un tunnel sous, le Détroit de Gibral-
tar, et que l'on profite de la présence de
M. Lerroux à Genève pour demander à la
Société des Nations de participer aux frais
de construction.
A la frontière
de la Mauritanie
1 1 -
Le ministère des Colonies communique la
note suivante :
« D'après les informations du gouverne-
ment général de l'Afrique Occidentale fran-
çaise, un détachement de méharisles de
Mauritanie a eu, non loin de la frontière
de Rio dcl Oro un engagement avec un
razzi de 150 dissidents qu'il a contraint de
se retirer et dont il a entamé la poursuite. »
L'ordre de Pie IX pour des cheiks
et des rabbins de Tunisie
En hommage de l'intérêt pris sans distinc-
tion de race ou de religion par toutes les
personnalités de la Régence au Congrès
Eucharistique, le Pape a accordé un certain
'nombre de décorations de l'Ordre de Pic IX.
Parmi ces personnalités, figurent le géné-
ral Okby cheik de Tunis, Si Racouchc,
caïd de 1 unis-banlieue, et les deux grands
rabbins de la Régence, Boccara et Guez.
Ces derniers ont été convoqués aujour-
d'hui à l'Archevêché, et, en présence des
membres dirigeants de la communauté israé-
lite et des prêtres catholiques, ont reçu de
la main même de l'archevêque, primat
d'Afrique, Mgr Lemaître, les décorations
qui leur avaient été décernées par le Souve-
rain Pontife.
M. Mario Roustan
a visité le Muséum
M. Mario Roubtan, ministre de l'Instruc-
tion publique, qui a vjsité la semaine der-
nière avec intérêt le musée du Trocadéro,
- visite dont nous avons publié le détail -
a visité également samedi le museum d'His-
toire naturelle afin de se rendre compte des
travaux et installations en cours.
Accompagné de M. André Monc, secré-
taire général, il a plus particulièrement vi-
sité le palais d'Orléans, le vivarium et ins-
pecté les laborgtoires de géologie et de mi-
néralogie.
Le casino d'Alger
devient théâtre de comédie
-
Le casino d'Alger, dont l'inauguration eut
lieu lors des fêtes du Centenaire de la conquê-
te de l'Algérie, va redevenir un théâtre de co-
médie. La direction en a fixé la réouverture au
1 er novembre et a chargé M. D. Diodet, di-
recteur des tournées Gallia, d'en monter les
premiers spectacles. Plusieurs vedettes pari-
siennes sont d'ores et déjà engagées.
Accident d'automobile
Samedi, une automobile d'un palace d'An-
necy, dans laquelle se trouvait Mme GrimaI,
femme d'un avocat d'Alger, a capoté à la
suite d'un dérapage, sur la route rendue glis-
sante à la suite des pluies, route d'Aix-tes-
Bains, à Marseille.
Mme Grimai, grièvement blessée, a été
conduite dans une clinique de Marseille.
CINÉMA COLONIAL
Tt «
CC Tembi »
Tcmbi est un documentaire réalisé dans le
Centre-Afrique. Deux sketches accompa-
gnent le film, qui bénéficient tous deux d'une
excellente distribution dans laquelle on
trouve les noms de Mlle Germaine Cerney,
de l'Opéra-Comique; Gaston Dupray et
Doumel, célèbre par ses histoires marseil-
laises.
Une musique agréable d'Albert Chantricr
et des. mélodies de Pierre Maudru ajoute-
ront à l'intérêt de la production.
.060-
Organisation du marché
de coton en Côte d'Ivoire
-
En Côte d'Ivoire le marché du coton est or-
ganisé de la façon suivante :
Les apports des cultivateurs étant pesés par
les soins de l' Administration, il est donné à
chaque vendeur un ticket certifiant le poids re-
connu.
Un cours minima étant fixé, t'indigèlle sait
dès ce moment quelle somme il pourra retirer
de sa charge.
Par ailleurs, l'Administration établit un itiné-
raire des marchés, c'est-à-dire une liste des
points où, jour par jour, la vente sera autorisée.
Il en découle que les transactions ne pourront
s'effectuer qu' aux dates fixées et dans les points
désignés.
aé Dans ces points il est aménagé un marché où
chaque acheteur dispose d'un « box » ; les ven-
deurs sont admis dans le marché ainsi constitué
par groupes de cent ou deux ints et son solli-
cités par les acheteurs. Les achats se faisant sur
présentation du ticket de poids et chargés sur les
camions des acheteurs arrivés pour cela.
Par cette méthode, on arrive à effectuer très
rapidement les transactions en sauvegardant les
intérêts des indigènes et en évitant la dispersion
des efforts.
Ces exemples prouvent que la limitation des
points de traite n'est pas une atteinte à la liber-
té du commerce, mais bien plutôt une façon
d'éviter un éparpillement de capitaux et de
force tout en avivant le libre jeu de la concur-
rence.
Dans les marchés organisés de la sorte et
qui sont pour ainsi dire la règle en Afrique oc-
cidentale comme en Afrique équatoriale une
question très importante se pose : celle du paie-
ment de la marchandise.
D'ordinaire les produits locaux, qu'il s'agis-
se de ceux de culture ou de ceux de cueillette
sont apportés au point de vente par des indigè-
nes qui n' en sont pas les vrais propriétaires.
Tout ou à peu près se fait en commun en Afri-
que.
Les villages sont représentés par leurs chefs,
et ce sont les chefs qui le plus souvent reçoi -
vent le prix de la denrée vendue et le répartissent
entre les différents producteurs. On se doute à
quels abus on peut se heurter avec pareil sys-
tème.
Dans différentes colonies des mesures ont été
prises pour réformer cette situation. Les pro-
ducteurs sont invités à se présenter eux-mêmes
sur les marchés.
Le prix leur est versé en mains propres et
un pourcentage est accordé aux chefs des vil-
lages, d'autant plus élevé, que les apports sti-
mulés par lui ont été plus abondants.
Cette façon de faire a donné les meilleurs
résultats partout où elle a été mise en pratique.
LInE EN SECONDE PAGE :
L'aviation colonioale,
A l'Exposition coloniale.
A l'Officiel.
A la commission inlerminislérielle do
la vitiCUltUTC,
le port de Majunia
»♦•
La question du port de Majunga vient
d'être examinée par la Chambre de com-
merce de cette ville.
Le directeur des Travaux publics a exposé
que, ayant à établir un -projet sur des don-
nées assez rigides, notamment extension des
quais de batelage actuels, établissement d'un
poste d'accostage et nécessité de s'en tenir
aux prévisions de l'emprunt, ses services ont
été conduits à envisager un appontement au
sud de la pointe de sable - appontement
ayant la direction des courants principaux,
relié à la terre par une estacade à claire-
voie et protégé au nord par une digue. Mais
cet ouvrage présenterait des difficultés d'ex-
tension, ce qui est un inconvénient majeur
étant donné le développement à -prévoir
pour Maj unga.
- Cet inconvénient a conduit le service ma-
ritime à chercher une solution entièrement
différente. Pour trouver de bonnes conditions
d'un établissement maritime, il faut ou
s'enfoncer carrément dans la rivière en un
point convenablement choisi ce qui donne
une solution genre Bordeaux, Rouen, Nan-
tes, ou se mettre en retrait de l'embouchure
pour chercher une solution genre Saint-
Nazaire, Le Ilavre.
Une solution fluviale acceptable entraîne
assez loin en amont vers Amboanio.
Une solution purement maritime sédui-
sante est celle d'un port compris entre la
pointe de sable et la pointe Anorombato.
Cette solution a été étudiée. Elle est maté-
rialisée par un plan déposé, plan dont la
réalisation totale permet un trafic de l'or-
dre de un million de tonnes et qui a de
plus, le gros avantage d'être réalisable par
étapes, les différentes étapes sont indiquées
en couleurs différentes sur le plan. C'est
cette solution qui a la préférence de l'Ad-
ministiation. Elle présente un inconvénient:
une estimation qui ne peut être qu'approxi-
mative qui fait ressoitir pour la première
étape une dépense un peu supérieure au
crédit prévu à l'emprunt, en outre elle exi-
gera un complément d'études : - levés - hydro-
graphiques, sondages tupés.
Un membre a fait remarquer que l'ap-
pontement qui avait été envisagé à la pointe
(le sable éUjit très exposé à la houle et que
les commandants auxquels il en a parlé ont
été à peu près unanimes à déclarer qu'ils
n'auraient pas couru les risques d'un ac-
costage à cet appontement,
Le Directeur des Travaux publics a ré-
pondu que les commandants ont en général
peu de sympathie pour les accostages dans
les escales de courte durée : il est si sim-
ple de laisser tomber une ancre. On cite tel
commandant qui a déclaré que sauf circons-
tances assez exceptionnelles il accosterit.
Les courants ne sont pas gênants car l'ap-
pontement devait, leur être parallèle.
Le défaut qui a fait chercher une autre
solution c'est la quasi impossibilité d'ex-
tension.
C'est pourquoi l'Administration préconise
le port juste au Sud de la l'ointe d'Ano-
rombato.
Le rôle essentiel de la Chambre de com-
merce sera d'exploiter le port. A cet effet,
elle remercie -M. le Président de la Com-
mission de son appui. Il indique que le rôle
essentiel de la C 1ambrc de commerce ert
l'exploitation du port, qu'elle pourrait, en
elfct, financer la superstructure, hangars,
voie, etc. superstructure dont l'exploitation
lui donnera des ressources. Dans ces condi-
tions, la limitation du crédit n'est plus aussi
impérative et l'étude du projet s'en trou-
vera facilitée.
La Maison du Missionnaire
à Vichy
La Maison du Missionnaire, œuvre dont les
Aiuialcs ( otoniales ont, à plus d'une reprise,
parlé, est aujourd'hui une réalité.
Elle fc présente sous l'aspect d'un bel im-
meuble de quatre étages, construit au centre
même de Vichy. De la terrasse qui le sur-
monte on dérouvre un merveilleux panorama.
l'as de luxe, mais partout un confort de
bon aloi. Parquets et cloisons doubles pro-
curent aux hôtes une quiétude qu'on cherche-
rait vainement ailleurs. Des prises de courant
partout aménagées, permettent l'emploi d'ap-
pareils grâce et quoi les soins de propreté
sont minutieusement assurés.
Tout est luisant, coquet, gai. Il n'y a pas
ici de cellules, mais des chambres aux tapis-
series claires, avec le mobilier approprié et
le cube d'air suffisant. La bibliothèque con-
tient déjà de nombreux volumes. Une vaste
salle de réunion offre des divans et des fau-
teuils confortables. On y voit même un bil-
lard de marque.
Gai. J'insiste sur ce mot.
C'est l'impresMon que donnent les choses et
les personnes, et tout le premier le R. P.
Wathé, animateur et réalisateur de l'œuvre.
Retiré du front pendant la guerre, envoyé
à Vichy parce qu'il ne pouvait pas être ren-
\oyé en Chine, il conçut le projet, le mûrit,
le réalisa, et pour donner le bon exemple,
versa de sa poche 400.000 francs.
Le R. P. Wathé est donc heureux. Il le
serait toiu à fait, sans les engagements de
dépenses re-tant à solder. Car la Maison dit
Missionnairey une fois la dernière pierre po-
sée, coûtera J millions.
Certes, des dons sont venus. Mais les gros
dons de particuliers furent rares. Des mil-
liers de petites bourses laissèrent tomber
leurs petites aumônes. Il faut que ces géné-
rosités restent actives encore quoique temps.
L'établissement abrite en ce moment une
quarantaine de religieux.
Les visiteurs chaque jour y affluent attirés
par la sympothie et par une légitime curio-
sité. Entre autres choses intéressantes, ils peu-
vent voi r des collections de toutes sortes rap-
portées des colonies françaises et étrangères
et de vingt, autres pays. Il y a là, en forma-
tion, un musée, qui ne manquera pas de de-
venir une vérii/>hle attraction pour Vichy qui
n'en possède aucune de cet ordre.
Dans quelques mois.sera aménagé un local
spécialement affecté aux sœurs.
L'établissement alors aura sa pleine utilité.
Et le R. T. Wathé disposant d'un peu plus
de temps et chargé d'un peu moins de sou-
cis, donnera comme pendant à son beau vo-
lume sur Li ('¡line qui s'éveille, un autre li-
vre sur III Chine qui bouge.
P.-C. Georges François,
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