Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 septembre 1931 12 septembre 1931
Description : 1931/09/12 (A32,N127). 1931/09/12 (A32,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380397g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIBME ANNEE. N* 127,
mmsmo 3 m (mntmb
SAMEDI SOIR, 12 SEPTEMBRE 1931
JOMftML QUOTIDIEN
, am
Rédaction & Administration :
m, toit Élit-mur
PARIS (III)
TgLiPH. t Leuvan- le-"
9.0 RICHKUEU 1741
Les Annales Coloniales
LI. annonces et réclame t «ont ,..,. m
Id# fcureeu du Iwimil.
DlMCTBUR.PONDATluk 1 M* Féal RUEDEL
Tous le» articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproclufl. qu'en citant les Amialbs Coumiialis.
ABONNEMENTS
avtc la Revue mensuelle:
Un sa 6 mois 8 mois
France et
Colonies 180» 100 » 50 »
Étranger..240» 126 s 70 1
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
A propos de colonisation à la romaine
r---.: .,. –-
Il peut y avoir deux vérités, puisque
Pascal l'a dit. Mais il n'y a, pour nous,
qu'une opinion sur les mêmes faits que
ceux-ci se passent en deça ou au delà des
Pyrénées. ou des Alpes.
Dénonçant avec toute la force dont nous
somtnes capables les erreurs, les. fautes et
les crimes de nos impérialistes coloniaux,
nous serions des criminels ou des imbéciles
si nous ne dénoncions, avec la même force,
les erreurs, les fautes et les crimes des impé-
rialistes coloniaux de l'étranger.
Une fausse discrétion internationale n'est
point de mio& ici. Nous avons le droit et le
devoir d dire clairement aux impérialistes
italiens ce que nous pensons de leurs provo-
cations et de leurs manœuvres.
D'abord de leurs provocations, exaspérées
jusqu'au ridicule, pour exciter l'opinion pu-
blique de leur pays contre la France.
-. Dans le numéro du 21 juin - 1931 de
Il Asione Coloniale paraissait un dessin, qui
voulait être spirituel, représentant Une lile
de douze potences, portant chacune son
pendu. Appuyé au montant du premier gibet,
au premier plan, un soldat français, la pipe
au bec, lisant son journal. Sous le dessin, la
légende suivante :
« La presse internationale s'est apitoyée
sur le sort des fugitifs de Coutra ; cepen-
dant ont eu lieu en Indochine les habituelles
rebellions et décimations. »
L'Afrique française, dans son numéro de
juillet 1931, a reproduit, à côté de cette ca-
ricature, une photographie représentant sous
l'œil bienveillant de deux soldats italiens,
douze pendus au bout de leur corde, avec la
légende « Dodici impiccati a Barce (Cire-
nâica) nel mese di settembre 1930 (Douze
pendus à Barce (Cyrénaïque) au mois de
septembre 1930) ».
(Echange de caricatures et de documents 1
Inoidents sans portw, pensez-vous 1 Simple
polémique journalistique, par l'image 1
Mais c est avec ces documents et polémi-
ques qu'on crée puisqu'on entretient la men-
talité impérialiste des peuples.
M. Alfredo Kocco, minisfre de la Justice
d'Italie, ne dessine, ni ne photographie, mais
11 écrit.
Son dernier article, publié dans la Stampa
du 28 juillet dernier, débute ainsi :
« Les nations auxquelles la (Société des
Nations a conféré un mandat, outre qu'elles
sont fatiguée sont déjà. saturées dû terri-
toires et ne tiennent pas à asstûtféf^S^Ou-'
tbires et ne tiënnt.
velles tâches, qui réclameraient de longs et
persévérants ettorts.. Mais en même temps
elles ne veulent pas que des nations plus éner-
Iques, à population surabondante et pau-
vres de territoire comme l'Italie, se substi-
tuent à elles ainsi qu'il serait logique et
conforme aux intérêts des peuples civi-
lisés. ii
Cette allusion aimable aux « nations fati-
guées et déjà saturées de territoires * vous
fait sourire et, en. vérité, les sottises de
M. Alfredo Rocco ne méritent pas autre cho-
se. Mais attendez t Notre ministre de la Jus-
tice va nous dire comment il conçoit l'action
coloniale des « nations plus énergiques, à
population surabondante et pauvres de terril
toires 1 : -
On compte, nous dit-il, sur la Société des
Nations, sur Genève, pour faire pénétrer pa-
cifiquement dans les terres encore sauvages
ou arriérées de la civilisation européenne les
idées, les coutumes, sans doute aussi les be-
soins variés des nations civilisées au lieu de
leur envoyer d'abord des soldats bien armés
pour les tenir en respect.
M. Alfredo Rocco n'a que du dédain pour
de telles conceptions, il reste partisan de la
vieille méthode romaine, nous dit-il : établir
sa domination d'abord, une domination que
nul ne puisse mettre en doute. Pour civili-
ser» .il faut employer la manière forte, la
conquête.
Et par cette forte doctrine, M. Alfredo
Rocco rejoint l'auteur des pendaisons de
Batee et le caricaturiste de l'Asione Colo-
niale,
M. le général Italo Balbo, ministre de
l'Air en Italie, ne dessine, ni ne photogra-
phie. ni n'écrit, mais il voyage, par la voie
des airs et, aimablement, il survole les ter-
ritoires du Tibesti français. Il se pose même,
avec les quatre avions qui accompagnent le
sien; sur un plateau désert des pentes, du
Tibesti.
Trois jours plus tard, un communiqué of-
ficiel) publié dans toute la presse de Rome,
annonce : « L'opération aérienne du général
Italo. Balbo sur la zone du Tibesti a retenu
l'attention des milieux coloniaux italiens. Ce
vol est venu poser, sous une forme impré-
vue, la question de délimitation de la fron-
tière du Tibesti.
« Certains cercles coloniaux soutiennent
que la zone qui est située entre le TIbesti,
Sortant et le lac Tchad, bien, qu'elle relève
de l'influence française, est pratiquement
abandonnée et que les postes de surveillance
français, dans une partie des districts de
cette zone, ne furent pas maintenus. Il n y
Aurait donc, selon eux, aucun inconvénient,
à ce que l'influence italienne se propageât à
travers les vastes espaces Jusqu'au Tchad.
« Il va sans dire que c est le point de vue
particulier des cercles en question qui vou-
draient voir s'acheminer vers la Tripolitaine,
IOn débouché normal, le trafic des caravanes
venues du Tchad. »
Ainsi le caricaturiste de 1 Azione Colo-
niale, les pendenrs de Barce, les hommes de
justice, comme M. Alfredo Rocco ou les
guerriers, comme E, Italo Balbo, ront par.
tie île la même équipe, œuvrent à la même
mauvaise besogne d'excitation de toutes les
IffBton», imptmfiiw®.
Et tout cela ne serait rien, jeertes rien, si
nos impérialistes n'en prenaient prétexte pour
exciter, à leur tour, notre opinion qui, à force
de rire des rodomontades transalpines, pour-
rait bien finir par. se tâcher, ce qu'on espère !
Et c'est pourquoi nous autres, pacihstes,
pour lesquels la colonisation ne doit pas être
simple occasion à compétitions armées. et à
pendaisons, à la romaine, nous avons le de-
voir de dénoncer les rodomontades d'où
qu'elles viennent quand elles menacent la
paix: qui doit être maintenue, même entre
les nations < fatiguées et déjà saturées de
territoires » et « les nations plus énergiques,
à population surabondante et pauvres de ter-
ritoires 1 »
Etienne Antonelli,
Députe de ta l-Juute-buvotu,
Rapporteur du budget de
t'Aigenc-,
-moo-
Adresse du général de Bono
à M. Paul Doumer
11
A son départ de Paris, le général de Bono,
ministre des Colonies d'Halte, a adressé au
Président de la République, ainsi que nous
l'avons annoncé jeudi, le télégramme sui-
vant :
En quittant le sol de la France où j'ai
trouvé un accueil inoubliable, je désire vous
exprimerj monsieur le Président, toute fila
gratitude dévouée pour la bienveillance
dont vous aveu voulu m'honorer et dont je
garderai le pltls précieux souvenir.
EUILIO DE BONO.
M. Paul Doumer a répondu par le télé-
gramme ci-dessous :
Très touché du télégramme que Votre Ex-
cellence m'adresse, je lui en exprime mes
biens sincères remerciements j heureux de la
satisfaction qu'elle éprouve de son séjour en
France. Nous gardons, de notre côté, le
meilleur souvenir des moments passés 'en
son aimable compagnie.
.1. PAUL DOUMER.
M. de Warren et sa femme blessés
dans on accident d'automobile
M. Edouard de Warren, député de Meur-
the-et-Moselle, président géné.ral de « l'As-
soci ation ^agricole de la .Tunisie » (Union
des céuvres professionnelles et mutuelles
agricoles françaises et indigènes de la Ré-
gence) et Mme de Warren au cours de leur
Voyage en Italie ont été jeudi blessés dans
un accident d'automobile. - -- - -
La voiture de M. de Warren circulant la
nuit, est entrée en collision avec un camion,
un peu avant d'arriver à Pieve-Modorena.
L'accident serait dû à l'obscurité qui régnait
sur la route et à -l'état de la route asphaltée
qui était mouillée par la pluie.
Les trois voyageurs ont été transportés à
l'hôpital. La comtesse de Warren a une
fracture de l'humérus gauche et doit garder
le lit ; M. de Warren légèrement blessé, aux
dernières nouvelles est complètement réta-
bli ; le chauffeur a reçu une contusion à la
bosse frontale.
- «»»
PHILATÉLIE
De nouvelles figurines indochinoises
Les figurines de la nouvelle série de timbres-
poste cochinchinois seront m ises en vente pro-
chainement au fur et à mesure de leur récep-
tion.
L'exécution de cette série a été confiée à
l'Imprimerie cle Vaugirard, à Paris. Les tim-
bres-poste seront imprimés par le procédé de
la taille douce héliographiée et les chiffres
taxe tirés en lithographie.
Les dessins des divers types sont dus aux au-
teurs suivants, tous artistes annamites.
« La Jonque » à M. Nsuyer. huu Dau, élè-
ve de l'Ecole des Beaux-Arts de Hanoï.
« Ruines d'Angkor » à M. Gabriel Bartan-
gue, artiste peintre graveur, demeurant à Pa-
pi.
« La Rizière » à M. Nguyên phan Ghanh.
« L' Apsara » à' M. To ngoç Van, tous
deux élèves de l'école des Beaux-Arts de Ha-
noï. '-'
« Chiffres-taxe » à M. Nguyen-ducv-Thuc,
professeur l'Ecole des Arts appliqués de Ha-
noi.
Les poinçons ont été gravés par MM. Daus-
sy, Henry Cheffer, Delzers, Hourriez et Mi-
gnon, artistes graveurs.
- -- -- ---
Un timbre-poste unique
pour toutes les colonies
Une sérié de timbres-poste d'un type uni-
que pour toutes les colonies, différenciées seu-
lement par l'indication du nom de chacune
d'ettes dans le cartouche central, vient d'être
émise. Les valeuR concernant l' Indochine, au
nombre de trois, sont actuellement en vente
dans les bureaux de la colonie, au prix de
0 0 04, 0$06 et 0$10< Le tirage s'est
élevé, pour chaque valeur, à 160.000 exem-
plaires.
Mise au point
Hier dans les milieux coloniaux on ra-
contait que la poudrière d'Hanoi avait sauté
à la suite d'un attentat.
Renseignements pris on a appris que
c'est le dépôt de cneddite de Phu-Xa qui a
fait explosion le 3 août.
Tous les bâtiments, à cinq cents mètres à
la ronde, ont été détruits par la force de la
a Par un hasard heureux, il n'y
eut aucune vittime. Les débats sont éva-
lués à 1.500*500- francs. ,
Une enquête a été ouverte pour établir
les causes de P Incendie qui provoqua la ca-
Tnmipii^
Il faut régler le sort
des sinistrés défaillants
E décret, publié au
Journal officiel de
la République. le
29 août, a réglé la
répartition, entre
les diverses caté.
gories des sinis-
trés du cyclone de
la Guadeloupe des
40 millions sup-
plémentaires qui
viennent de leul
être attribués à titre de secours gratuits,
t'indique, en outre, immédiatement, que,
bien que le décret soit muet sur ce point,
l'éponge n'en est pas moills passée sur les
53 militons de prêts d'honneur et de prêts
garantis, accordés par l'Office" des Prêts.' St
te decret n'en parle pas, c'est que cette an-
fltllation. portant sur des sommes comprises
dans le premier crédit de 100 militons vote
par le Parlement aussitÓt après le cyclone,
pouvait étre réalisée par une simple décision
de la Commission de Répartitton, qu'il a
suffi de notifier à l'Administration locale.
Les mesures de rajustement inscrites dans
le décret. du 29 août et depuis si longtemps
attendues par les malheureux sinistrés, arri-
vant trois ans après le cyclône, il se trouve,
malheureusement, que certaines situations se
sont bien modifiées depuis les premières Ilett-
res de la catastrophe. A l'occasion de l'appli-
cation du décret. de nombreux cas d'espèce
vont donc se poser, dont. il serait injuste de
ne pas tenir compte.
Voici par exemple, un sinistré dont les
pertes étaient trop importantes pour qu'il ait
pu s.'adresser à l'Officié des Prêts. Il ii'a'
pas d'autre part obtenu un prêt du
Crédit Foncier ou du Crédit National. Il a
été saisi et vendu à la barre du Tribunal. Le
décret lui alloue 50 des 3/4 de ses pertes.
Mais il n'est, plus propriétaire des biens si-
nistrés. Est-ce à lui, comme il semble que ce
serait équitable, ou à l'acquéreur de ses biens
qu'ira la répartition ?
Il est encore d'autres dépossédés qui, pour
éviter la saisie, ont préféré céder leurs im-
meubles, souvent à leur créancier hypothé-
caire et dans des conditions peu favorables
pour eux.
Il en est de même parmi les sinistres qui
n'ont pu obtenir un emprunt à l'Office des
Prêts et que le décret autorise à se mettre
de Houveau en instance devant cet otaltismc.
Sans doute est-il bien d'autres situations
du même genre que j'ignore et qui sont di-
gnes du même intérêt que les précédentes. Je
crois devoir attirer sur cette catégorie des
malheureux sinistrés défaillants 1 a bienveil-
lante attention du Ministre des Colonies. S.ils
ont dû renoncer à se débattre dans des dif-
ficultés de jour en jour accrues, c'est sur-
tout parce que le secours qui leur est aujour-
d hui alloJ. arrive trop tardivement, Je ne
doute pas que M. Paul Reynaud, avec le
grand esprit de justice qui l'anime, voudra
donner à VAdministration de la Colonie les
instructions nécessaires pour que les secours
gratuits votés par le Parlement, aillcnt à
leurs véritables destinataires, et pour que
tous les cas particuliers soient examines avec
humanité et équité. Si la réParation. parce que
tardive, n'est pas aussi complète qu'elle eut
pu Vêtre, à la première Iletife. elle rétablira
du moins partiellement certaines situations
désespérées qui pourront peut-être se conso-
lider définitivement dans Vavenir, notre belle
Guadeloupe étant un pays qui ne refuse rien
au travail persévéraltt.
Henry Bérenger,
Sénateur de 14 Guadeloupe, Vice-
président de la Commission des
At/aires Etrangères.
41»
A la Banque Française
de l'Afrique
11"1
On annonce que les gouvernements généraux
ceux des territoires sous mandat du Togo et du
de l'A. O. F. et de l'A. E. F., ainsi que
ceux des territoires sous mandat du Togo et du
Cameroun, ont pris en charge les dépôts colo-
niaux de la Banque Française de 1 Afrique ;
ils s'élèvent à 25 millions de francs environ.
D'autre part, on signale que M. Paul Rey-
naud a décidé d'examiner avec bienveillance
la situation des épargnants africains qui ont
effectué, au moment de leur départ de l'Afri-
que pour la France, depuis le 1er juin der-
nier, des versements sur les succursales mé-
tropolitaines de cet établissement.
EN VACANCES
1
M. le Gouverneur Reste, directeur du Ca-
binet du ministre des Colonies, est parti au-
jourd'hui pour prendre un bref congé. Il se
rend en Suisse, à Saint-Moritz. Son absence
durera quatre semaines environ.
C'est M. Boisson, inspecteur des Colo-
nies, chargé de missions au Cabinet, qui le
remplacera. Il sera secondé par MM. du
Moulin, Turpaud et Grimald, collabora-
teurs de M. Reynaud.
aie
M l'apDSltion de Vtennes
frmwa-t-aHe SBS parte ?
On faisait pressentir ces jours-ci la ferme-
ture de l'Exposition pour le iw novembre,
mais on semole envisager plutôt la date du
15 novembre qui sera avancée ou reculés se-
lon que le temps sera beau ou plnvieux.
Le Gouverneur général intérimaire
de l'A. E. F. en tournée
-
Au commencement d'août dernier, M. Al-
fassa, Gouverneur général intérimaire de
l'A.E.F., s'est mis en route pour une tour-
née au cours de laquelle il était accompa-
gné de M. Gibbons, Américain grand ami
de la France.
M. Alfassa a visité tout d'abord le centre
minier de Mindouli.
Il s.e rendit ensuite sur les chantiers du
chemin de fer, section de Brazzaville, dans
la région de Bouenza. et de Madiougou.
Il passait ensuite i\ M'Vouti puis traycr.
sait le Mayumbc, et arrivait le 5 aoCt à
Pointe-Noire.
Il était, le 7, de retour à Brazzaville.
Au cours de son inspection, M. Alifassa
s'est surtout occupé de la question de la
main-d'oeuvre.
Le cours des vins en Algérie
l' 1
La. situation vinicole étant très brillante
n Algérie, une diminution sensible sur les
cours des vins s'est fait ressentir immédiate-
ment, c'est à 9 fr. le degré marchandise
prise à la propriété que se traitent les mar-
thés.
CINÉMA COLONIAL
Un film français
à la Cour du roi de Siam
Le roi de Siam Prajadhipok a fait venir
spécialement à sa résidence d'Ophir Hall,
une copie de l'Amour en l'an 2000, film qui
vient d'être présenté à Paris et qu'il pré-
sentera aux membres de son entourage.
Pour un sou d'amour
Dès la fin du mois nous connaîtrons la
distribution de Pour un soit d'amour, qui
tera le nouveau grand film d'André Baugé
Pour les établissements J. Haïk.
D'ores et déjà, nous pouvons signaler
qu'une des meilleures scènes de ce film sera
révocation d'une scène extraordinaire se
déroulant en Afrique Equatoriale.
Les colonies françaises seront
à l'Exposition Coloniale de Rome
La
La F tance participera avec tout son empire
t* - d A
colonial à l'Exposition d'Art Colonial qui se..
ra inauguré à Rome le leroctobre. De nom-
breux tableaux d'auteurs célèbres y seront ex-
posés. Une salle spéciale sera réservée au Li-
vre colonial français, et la dernière partie de
la section française sera réservée à 1 art indi-
gène. On pourra y admirer les manifestations
de l'art décoratif de l'Algérie, de la Tuni-
sie, du Maroc, de l'Idochine et de Mada-
gascar.
En l'honneur du Congrès
1 - international sur la population
- à Rome
S. Exc. l'ambassadeur de France près le
Quirinal et Mme de Beaumarchais ont donné,
à l'occasion de la réunion à Rome du Congrès
international pour les études sur la population,
un déjeuner auquel assistaient : le professeur
Corrado Gini, président de l'Instituto centrale
di statistica, président du congrès, et Mme Cor-
rado Gini ; le professeur Léon Bernard, prési-
dent du consei l supérieur d'hygiène publique,
premier délégué du gouvernement français ; 1
Lucien March, ancien directeur de la statisti..
que générale de la France, délégué du gouver-
nement français et du gouvernement tunisien, et
Mme Lucien March ; le professeur Vinci, se-
crétaire général du congrès ; le docteur Aboul-
kèr. délégué du gouvernement général de 1 Al-
gérie, et Mme Aboulker ; Mme Oualid, M.
W. Oualid, professeur à la Faculté de droit
de Paris, et Mme W. Oualid ; M. Brenier,
directeur général des services de la chambre de
commerce de Marseille ; MM. Félix Vieuille
et Boverat, membres du conseil supérieur de la
natalité ; M. Henri Bunle, statisticien à la sta-
tistique générale de la France.
Au meeting des Routes pavées
-
Parmi les conducteurs qui vont courir au-
jourd'hui le Grand Prix des voitures (épreuve
de vitesse) organisé par l'Automobile-Club du
Nord, pour 1 anniversaire de la fondation du
meeting des motocycles et automobiles sur rou-
tes pavées, citons le tunisien Corsini Domenico,
qui montera une voiture sport (2 litres) Alfa-
Roméo.
r
Légendes et poésies
océaniennes
'1.1
La société d'études océaniennes a terminé
d'accord avec le gouvernement des Etablisse-
ments français d'Océanie sous le titre « Océa-
nia » le recueil franco-tahitien des légendes,
e6 s l' « t h no.
traditions, mœurs, littératures, poési es, ethno-
logie et tourisme de nos archipels de Polynésie
orientale, signé du nom des meilleurs auteurs.
Le texte tahitien a été revu par Mlle Ahune,
institutrice. Cet ouvrage, édité par tes soins du
gouverneur, à l'occasion de l'Exposition,
sous le titre, est orné d'une couverture en cou-
leurs, dessinée par Mlle Mnssalhoff, artiste de
la colanius pu Mlle .M.umtmff, miste-de
Le commerce de l' A.E.F.
- en 1930
̃ »♦«
Le commerce de l'Afrique Equatoriale
française accuse en 1930 un accroissement
très sensible de son chiffre d'affaires.
On note aux importations 339.548.464 fr.
et aux exportations 197.320.131 francs.
Pendant l'année 1929 le total des échan-
ges avec l'extérieur avait atteint 428.827.111
francs, se répartissant ainsi :
Importations Fr. 276.835.021
Exportations 1 51.992.090
soit en faveur de l'année sous revue une
plus-value considérable de 108.241.484 francs
correspondant à une avance de 25 sur les
résultats de l'année précédente.
Les importations y contribuent pour
62.713.443 francs et les exportations pour
45.528.041 francs.
Aux importations l'avance est surtout
marquée par les Moyen-Congo et l'Ouban-
gui-Chari.
Il convient toutefois de remarquer que les
importations ont été surtout influencées par
les achats de matériels divers nécessités par
les grands travaux actuellement* en cours en
A. E. F.
Aux exportations la plus-value doit être
principalement attribuée aux sortes de bois
qui, pour l'Okoumé seulement, ont atteint
381.458 tonnes, contre 295.357 tonnes en
1929.
Quoi qu'il en soit, et en dépit du marasme
des affaires, il convient de remarquer qu'ex-
ception faite pour la seule année 1929, les
exportations accusent * une marche ascendante
et passent de 105.311.004 francs en 1926 à
197.520.131 en 1930.
Colonies Import. Export.
Gabon 10)8.192.884 150.042.053
Moyen-Congo 191.460.286 17.053.459
Oubangui-Lhari 28.028.072 15.761.238
Tchad 11.867.222 14.66(3.381
339.548.464 197.520.131
Année 1929
Gabon 110.937.059 95.591.222
Moyen-Congo 133.247.742 19.775.455
Oubangui-Chari 20.247.346 14.580.719
Tchad , , 12.402.874 22.044.694
276.835.021 151.992.090
Totaux
Année 1930 Année 1929
Gabon 25S.234.937^260.52^:281
Moyen-Congo 2°845i3.745 153.023.197
Oubangui-Chari 43.789.310 -14.828.061;
-Tchad 26.530.603 34.447.568
537.068.595 428.827.111
La France esc toujours au premier rang
des fournisseurs avec 181.360.943 francs, cor-
respondant à plus de 50 des importations
totales, dépassant de 42.850.558 francs le
chiffre de l'année précédente. Comme par le
passe, la Métropole nous a fourni presque
tous é les articles de la nomenclature, en par-
ticulier ; conserves, vins, boissons distillées,
ouvrages en métaux, automobiles, etc.
La deuxième place est occupée par la Bel-
gique qui nous a vendu pour 34.835.056 fr.,
dépassant cette année, de quelques millioss
de francs, sa colonie du Congo. Ces deux
fournisseurs présentent des avances respec-
tives de 5.141.149 et 4.727.108 francs, sur
1929, déjà l'an dernier ils avaient réalisé
des plus-values très importantes ; 11.853.254
et 7.752.854 francs.
Les relations d'affaires sont toujours très
suivies entre les deux rives du Pool, bien que
la crise économique ait touché les deux co-
lonies voisines, particulièrement le Congo
Belge.
La Belgique nous envoie surtout de la
bière, du ciment, des ouvrages en métaux,
des tissus, des wagons.
Le Congo Belge des marchandises de tou-
tes sortes que les maisons françaises ont eu
intérêt à acheter à Kinchassa où la crise a
amené des liquidations nombreuses.
La quatrième place revient aux Etats-Unis
avec 24.793.107 francs réalisant un gain de
8.003.784 francs, conséquence d'une impor-
tation de plus en plus importante de pro-
duits pétrolifères, de farines, tabacs en
feuilles, autos, etc.
Les autres fournisseurs suivent de très
loin, on peut citer parmi les plus impor-
tants, par ordre :
L'Angleterre avec 11.419.487 francs en ré-
gression de près de un million (996.926 fr.),
nous a vendu des tissus, des boissons, des
"tabacs fabriqués.
Les Colonies Françaises occupent le
sixième rang avec une avance de 3.252.464
(poissons secs, farineux alimentaires) précé-
dant les colonies anglaises qui nous ont en-
voyé pour 9.454.815 francs de tissus, den-
rées coloniales, etc. perdant 608.895 francs
sur 1929.
Le Portugal et ses Colonies suivent, réa-
lim sant 9.303.002 francs : poissons, légumes
secs, vins. 1
L'Allemagne. 6.051.040 francs, en recul
de 1.334.194 francs : bière, tissus, ouvrages
en métaux.
Le trafic des autres pays en dehors, de
PItalie : 1.844.232 francs, la Hollande 1 mil-
lion 618.829 francs, ne mérite pas d'être si-
gnalé.
- 1.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
̃<»
Invitation
Dans sa dernière réunion le secrétaire gé-
néral de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres a fait part à la Compagnie
de l'invitation reçue pour le 40 Congrès in-
ternational d'anthropologie, qui se tiendra
du 2o au 27 de ce mois 7 à' i se tiendra
du 20 au 27 de ce mois, à l'Exposition Co-
Ion laie.
La situation actuelle
de l'A. E. F.
par YVES CAZAUX.
.ft
Interview de M. Antonetti
Gouverneur Général de l'A. E. F.
L'Afrique Equatoriale française ? En
ces temps d'Exposition Coloniale où l'on
évoque à Vincennes des noms, des visages
lointains, l'aspect d'un peu tous les coins
du monde, la curiosité va beaucoup vers
elle. Elle a conservé du mystère, aujour-
d'hui où les choses n'en ont plus guère. Elle
côtoio l'un des plus rapides fleuves qui
soient, elle a la forêt equatoriale, un lac
qui pourrait être une mer; on la peuple en-
core de cannibales et de pygmées, oubliant
même .peut-être trop souvent que, tout au
Nord, au Tchad, en bordure du désert, le nè-
gre fait place à l'arabe; enfin, peu de villes
paraissent plus lointaines qu'Abeché, lors-
qu'on en lit le nom par hasard sur l'Atlas
que l'on feuillette. Le mystère dont on en-
toure encore l'A. E. F., on peut dire d'ail-
leurs que toutes nos autres colonies mainte-
nant, 1 on perdu. Lorsqu'évidemment nous li-
sons comme nous avons pu le taire ces jours-
ci, dans un journal bien informé que tel
grand violoniste s'est embarqué pour une
tournée en Indochine, à Saigon et à Hanoï,
quelle curiosité voulez-vous donc que ces
noms-là éveillent en nous, si ce n'est celle
exactement que nous pouvons avoir en son-,
géant à Londres, à Berlin ou à New-York,
pour autant que nous ne les connaissions pas.
Mais si l'on s interesse à l'Atrique Equato-
riale dans ce qu'elle possède encore d'incon-
nu, de primitit et de sauvage nous som-
mes là dans le domaine de l'imagination
elle sait aussi montrer, par contraste, un
autre aspect, que. notre civilisation, cette
fois, a créé de toutes pièces là-bas.
Le vote récent des emprunts coloniaux, a
remis à nouveau dans l'actualité l'œuvre im-
mense qui s'accomplit en A.E.F. pour sa
mise en valeur : la construction du chemin
de fer Brazzaville-Océan, la création pres-
que de toutes pièces d'un port moderne à
.Pomte-Noire. Actuellement, les paquebots
doivent remonter le Congo jusqu'à Matadi,
où aboutit la ligne de cnemin cle fer belge
llrazzaville-Léopoldville-Matadi que nous de-
vons obligatoirement emprunter, puisqu'elle
- est la seule voie d'évacuation rapide, -- mais
dont notre commerce en A.E.F. est tribu-
taire. La. voie française, lorsqu'elle nous au-
l'a dégagé de cette servitude, sera plus di-
recte et permettra, en outre, le gain appré-
ciable. de plusieurs journées de transport.
J'ai donc demandé à M. Antonetti, pour
les lecteurs des Annales Lolontales, de
mfijparler. de ja situation, actuelle iJe V4i,E- ,_
F. et du programme de grands travaux qu'il
a élaboré et dont il poursuit présentement
la réalisation.
C'est d'ailleurs, et je le note tout de suite,
pour mettre au point définitivement avec le
ministère; des Colonies, ce programme de
travaux, que le Gouvernement général est en
ce moment à Paris : les crédits, récemment
votés par les Chambres permettant désor-
mais d'en poursuivre l'achèvement, sans
craindre, comme, auparavant, d'être, un
jour, faute de ressources, obligé de les sus-
pendre, il fallait tracer, en accord avec le
département) un plan d'ensemble bien ar-
rêté cette foist L'Exposition Coloniale, à la-
quelle l'A.E.F. a pris une part importante,
ajoutait également un intérêt au retour de
M. - Antonetti,
Avant ce voyage, le gouverneur général
avait tenu à visiter les colonies du groupe
pour y résoudre sur place certains problè-
mes pratiques de détail qui se posaient à
lui : ainsi, il visita les travaux du chemin
de fer et examina la carrière qui
devra fournir la pierre nécessaire à la cons-
truction du grand port de Pointe-Noire.
Dans l'Oubangui-Chari, il a recherché quel-
le serait la région la plus favorable à l'abou.
tissement de la voie ferrée venant du Came-
roun, et comment la relier aux principaux
centres de production : le chemin de fer ira
sans doute de Yaoundé à Baïbokoum.
A Bangui et cela fait suite au voyage
d'études du ministre de l'Air, M. Antonetti
s'est préoccupé d'organiser la ligne aérien-
ne France-Madagascar. Bangui doit devenir
la grande gare aérienne de l'Afrique Cen-
trale : un camp d'aviation comportant des
bâtiments très importants est d'ores et déjà
établi. La longueur du champ d'atterrissage
a été portée de 1.000 à 1.800 mètres pour
faciliter les départs et les arrivées par tous
les temps. La ligne commerciale trouve
donc dans ce centre toutes les installations
nécessaires à un bon fonctionnement, instal-
lations qu'elle partagera avec une demi-esca-
drille. militaire qui doit très prochainement
, s'y établir aussi.
Situation économique
La question économique, surtout en ce mo-
ment, domine toutes les autres. La crise,
l'éternelle crise que l'on rencontre aujour-
d'hui partout où se manifeste une activité
commerciale sévit en Afrique Equatoriale
et l'a très durement atteinte ces dernières
années, me dit M. Antonetti, Il en devait
être ainsi : en effet, plus qu'aucun autre
pays, elle devait être touchée par la baisse
des manières premières, puisque déjà en
temps normal, elle lutte contre cette faibles-
se que lui crée sa position géographique :
l'éloignement excessif des débouchés sur
mer qui accroît dans des proportions consi-
dérables les prix de revient 1 M. Antonetti
pense qu'à cet égard « la crise actuelle pose
« avec la plus grande clarté, le problème
« des voies de communication qui, dans ces
« pays neufs, commande tous les autres. »
En effet, il n'y a d'échange possible que
moyennant une rémunération suffisante de
la production, mais qui, cependant, n'alour-
disse pas les prix au point de fermer les dé-
bouchés. Si le coût du transport impose une
réduction excessive de cette rémunération,
l'indigène cessera son travail. « La solution
cc doit donc être cherchée dans l'abaissement
« des frais généraux par la création des
« voies de communication aussi rapides et
(c économiques que possible. »
A ce point de vue, d'ailleurs, les colonies,
plutôt les régions qui composent l'Afrique
Equatoriale, ne sont pas toutes également
défavorisées.
Les produits du Gabon utilisent les voies
mmsmo 3 m (mntmb
SAMEDI SOIR, 12 SEPTEMBRE 1931
JOMftML QUOTIDIEN
, am
Rédaction & Administration :
m, toit Élit-mur
PARIS (III)
TgLiPH. t Leuvan- le-"
9.0 RICHKUEU 1741
Les Annales Coloniales
LI. annonces et réclame t «ont ,..,. m
Id# fcureeu du Iwimil.
DlMCTBUR.PONDATluk 1 M* Féal RUEDEL
Tous le» articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproclufl. qu'en citant les Amialbs Coumiialis.
ABONNEMENTS
avtc la Revue mensuelle:
Un sa 6 mois 8 mois
France et
Colonies 180» 100 » 50 »
Étranger..240» 126 s 70 1
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
A propos de colonisation à la romaine
r---.: .,. –-
Il peut y avoir deux vérités, puisque
Pascal l'a dit. Mais il n'y a, pour nous,
qu'une opinion sur les mêmes faits que
ceux-ci se passent en deça ou au delà des
Pyrénées. ou des Alpes.
Dénonçant avec toute la force dont nous
somtnes capables les erreurs, les. fautes et
les crimes de nos impérialistes coloniaux,
nous serions des criminels ou des imbéciles
si nous ne dénoncions, avec la même force,
les erreurs, les fautes et les crimes des impé-
rialistes coloniaux de l'étranger.
Une fausse discrétion internationale n'est
point de mio& ici. Nous avons le droit et le
devoir d dire clairement aux impérialistes
italiens ce que nous pensons de leurs provo-
cations et de leurs manœuvres.
D'abord de leurs provocations, exaspérées
jusqu'au ridicule, pour exciter l'opinion pu-
blique de leur pays contre la France.
-. Dans le numéro du 21 juin - 1931 de
Il Asione Coloniale paraissait un dessin, qui
voulait être spirituel, représentant Une lile
de douze potences, portant chacune son
pendu. Appuyé au montant du premier gibet,
au premier plan, un soldat français, la pipe
au bec, lisant son journal. Sous le dessin, la
légende suivante :
« La presse internationale s'est apitoyée
sur le sort des fugitifs de Coutra ; cepen-
dant ont eu lieu en Indochine les habituelles
rebellions et décimations. »
L'Afrique française, dans son numéro de
juillet 1931, a reproduit, à côté de cette ca-
ricature, une photographie représentant sous
l'œil bienveillant de deux soldats italiens,
douze pendus au bout de leur corde, avec la
légende « Dodici impiccati a Barce (Cire-
nâica) nel mese di settembre 1930 (Douze
pendus à Barce (Cyrénaïque) au mois de
septembre 1930) ».
(Echange de caricatures et de documents 1
Inoidents sans portw, pensez-vous 1 Simple
polémique journalistique, par l'image 1
Mais c est avec ces documents et polémi-
ques qu'on crée puisqu'on entretient la men-
talité impérialiste des peuples.
M. Alfredo Kocco, minisfre de la Justice
d'Italie, ne dessine, ni ne photographie, mais
11 écrit.
Son dernier article, publié dans la Stampa
du 28 juillet dernier, débute ainsi :
« Les nations auxquelles la (Société des
Nations a conféré un mandat, outre qu'elles
sont fatiguée sont déjà. saturées dû terri-
toires et ne tiennent pas à asstûtféf^S^Ou-'
tbires et ne tiënnt.
velles tâches, qui réclameraient de longs et
persévérants ettorts.. Mais en même temps
elles ne veulent pas que des nations plus éner-
Iques, à population surabondante et pau-
vres de territoire comme l'Italie, se substi-
tuent à elles ainsi qu'il serait logique et
conforme aux intérêts des peuples civi-
lisés. ii
Cette allusion aimable aux « nations fati-
guées et déjà saturées de territoires * vous
fait sourire et, en. vérité, les sottises de
M. Alfredo Rocco ne méritent pas autre cho-
se. Mais attendez t Notre ministre de la Jus-
tice va nous dire comment il conçoit l'action
coloniale des « nations plus énergiques, à
population surabondante et pauvres de terril
toires 1 : -
On compte, nous dit-il, sur la Société des
Nations, sur Genève, pour faire pénétrer pa-
cifiquement dans les terres encore sauvages
ou arriérées de la civilisation européenne les
idées, les coutumes, sans doute aussi les be-
soins variés des nations civilisées au lieu de
leur envoyer d'abord des soldats bien armés
pour les tenir en respect.
M. Alfredo Rocco n'a que du dédain pour
de telles conceptions, il reste partisan de la
vieille méthode romaine, nous dit-il : établir
sa domination d'abord, une domination que
nul ne puisse mettre en doute. Pour civili-
ser» .il faut employer la manière forte, la
conquête.
Et par cette forte doctrine, M. Alfredo
Rocco rejoint l'auteur des pendaisons de
Batee et le caricaturiste de l'Asione Colo-
niale,
M. le général Italo Balbo, ministre de
l'Air en Italie, ne dessine, ni ne photogra-
phie. ni n'écrit, mais il voyage, par la voie
des airs et, aimablement, il survole les ter-
ritoires du Tibesti français. Il se pose même,
avec les quatre avions qui accompagnent le
sien; sur un plateau désert des pentes, du
Tibesti.
Trois jours plus tard, un communiqué of-
ficiel) publié dans toute la presse de Rome,
annonce : « L'opération aérienne du général
Italo. Balbo sur la zone du Tibesti a retenu
l'attention des milieux coloniaux italiens. Ce
vol est venu poser, sous une forme impré-
vue, la question de délimitation de la fron-
tière du Tibesti.
« Certains cercles coloniaux soutiennent
que la zone qui est située entre le TIbesti,
Sortant et le lac Tchad, bien, qu'elle relève
de l'influence française, est pratiquement
abandonnée et que les postes de surveillance
français, dans une partie des districts de
cette zone, ne furent pas maintenus. Il n y
Aurait donc, selon eux, aucun inconvénient,
à ce que l'influence italienne se propageât à
travers les vastes espaces Jusqu'au Tchad.
« Il va sans dire que c est le point de vue
particulier des cercles en question qui vou-
draient voir s'acheminer vers la Tripolitaine,
IOn débouché normal, le trafic des caravanes
venues du Tchad. »
Ainsi le caricaturiste de 1 Azione Colo-
niale, les pendenrs de Barce, les hommes de
justice, comme M. Alfredo Rocco ou les
guerriers, comme E, Italo Balbo, ront par.
tie île la même équipe, œuvrent à la même
mauvaise besogne d'excitation de toutes les
IffBton», imptmfiiw®.
Et tout cela ne serait rien, jeertes rien, si
nos impérialistes n'en prenaient prétexte pour
exciter, à leur tour, notre opinion qui, à force
de rire des rodomontades transalpines, pour-
rait bien finir par. se tâcher, ce qu'on espère !
Et c'est pourquoi nous autres, pacihstes,
pour lesquels la colonisation ne doit pas être
simple occasion à compétitions armées. et à
pendaisons, à la romaine, nous avons le de-
voir de dénoncer les rodomontades d'où
qu'elles viennent quand elles menacent la
paix: qui doit être maintenue, même entre
les nations < fatiguées et déjà saturées de
territoires » et « les nations plus énergiques,
à population surabondante et pauvres de ter-
ritoires 1 »
Etienne Antonelli,
Députe de ta l-Juute-buvotu,
Rapporteur du budget de
t'Aigenc-,
-moo-
Adresse du général de Bono
à M. Paul Doumer
11
A son départ de Paris, le général de Bono,
ministre des Colonies d'Halte, a adressé au
Président de la République, ainsi que nous
l'avons annoncé jeudi, le télégramme sui-
vant :
En quittant le sol de la France où j'ai
trouvé un accueil inoubliable, je désire vous
exprimerj monsieur le Président, toute fila
gratitude dévouée pour la bienveillance
dont vous aveu voulu m'honorer et dont je
garderai le pltls précieux souvenir.
EUILIO DE BONO.
M. Paul Doumer a répondu par le télé-
gramme ci-dessous :
Très touché du télégramme que Votre Ex-
cellence m'adresse, je lui en exprime mes
biens sincères remerciements j heureux de la
satisfaction qu'elle éprouve de son séjour en
France. Nous gardons, de notre côté, le
meilleur souvenir des moments passés 'en
son aimable compagnie.
.1. PAUL DOUMER.
M. de Warren et sa femme blessés
dans on accident d'automobile
M. Edouard de Warren, député de Meur-
the-et-Moselle, président géné.ral de « l'As-
soci ation ^agricole de la .Tunisie » (Union
des céuvres professionnelles et mutuelles
agricoles françaises et indigènes de la Ré-
gence) et Mme de Warren au cours de leur
Voyage en Italie ont été jeudi blessés dans
un accident d'automobile. - -- - -
La voiture de M. de Warren circulant la
nuit, est entrée en collision avec un camion,
un peu avant d'arriver à Pieve-Modorena.
L'accident serait dû à l'obscurité qui régnait
sur la route et à -l'état de la route asphaltée
qui était mouillée par la pluie.
Les trois voyageurs ont été transportés à
l'hôpital. La comtesse de Warren a une
fracture de l'humérus gauche et doit garder
le lit ; M. de Warren légèrement blessé, aux
dernières nouvelles est complètement réta-
bli ; le chauffeur a reçu une contusion à la
bosse frontale.
- «»»
PHILATÉLIE
De nouvelles figurines indochinoises
Les figurines de la nouvelle série de timbres-
poste cochinchinois seront m ises en vente pro-
chainement au fur et à mesure de leur récep-
tion.
L'exécution de cette série a été confiée à
l'Imprimerie cle Vaugirard, à Paris. Les tim-
bres-poste seront imprimés par le procédé de
la taille douce héliographiée et les chiffres
taxe tirés en lithographie.
Les dessins des divers types sont dus aux au-
teurs suivants, tous artistes annamites.
« La Jonque » à M. Nsuyer. huu Dau, élè-
ve de l'Ecole des Beaux-Arts de Hanoï.
« Ruines d'Angkor » à M. Gabriel Bartan-
gue, artiste peintre graveur, demeurant à Pa-
pi.
« La Rizière » à M. Nguyên phan Ghanh.
« L' Apsara » à' M. To ngoç Van, tous
deux élèves de l'école des Beaux-Arts de Ha-
noï. '-'
« Chiffres-taxe » à M. Nguyen-ducv-Thuc,
professeur l'Ecole des Arts appliqués de Ha-
noi.
Les poinçons ont été gravés par MM. Daus-
sy, Henry Cheffer, Delzers, Hourriez et Mi-
gnon, artistes graveurs.
- -- -- ---
Un timbre-poste unique
pour toutes les colonies
Une sérié de timbres-poste d'un type uni-
que pour toutes les colonies, différenciées seu-
lement par l'indication du nom de chacune
d'ettes dans le cartouche central, vient d'être
émise. Les valeuR concernant l' Indochine, au
nombre de trois, sont actuellement en vente
dans les bureaux de la colonie, au prix de
0 0 04, 0$06 et 0$10< Le tirage s'est
élevé, pour chaque valeur, à 160.000 exem-
plaires.
Mise au point
Hier dans les milieux coloniaux on ra-
contait que la poudrière d'Hanoi avait sauté
à la suite d'un attentat.
Renseignements pris on a appris que
c'est le dépôt de cneddite de Phu-Xa qui a
fait explosion le 3 août.
Tous les bâtiments, à cinq cents mètres à
la ronde, ont été détruits par la force de la
a Par un hasard heureux, il n'y
eut aucune vittime. Les débats sont éva-
lués à 1.500*500- francs. ,
Une enquête a été ouverte pour établir
les causes de P Incendie qui provoqua la ca-
Tnmipii^
Il faut régler le sort
des sinistrés défaillants
E décret, publié au
Journal officiel de
la République. le
29 août, a réglé la
répartition, entre
les diverses caté.
gories des sinis-
trés du cyclone de
la Guadeloupe des
40 millions sup-
plémentaires qui
viennent de leul
être attribués à titre de secours gratuits,
t'indique, en outre, immédiatement, que,
bien que le décret soit muet sur ce point,
l'éponge n'en est pas moills passée sur les
53 militons de prêts d'honneur et de prêts
garantis, accordés par l'Office" des Prêts.' St
te decret n'en parle pas, c'est que cette an-
fltllation. portant sur des sommes comprises
dans le premier crédit de 100 militons vote
par le Parlement aussitÓt après le cyclone,
pouvait étre réalisée par une simple décision
de la Commission de Répartitton, qu'il a
suffi de notifier à l'Administration locale.
Les mesures de rajustement inscrites dans
le décret. du 29 août et depuis si longtemps
attendues par les malheureux sinistrés, arri-
vant trois ans après le cyclône, il se trouve,
malheureusement, que certaines situations se
sont bien modifiées depuis les premières Ilett-
res de la catastrophe. A l'occasion de l'appli-
cation du décret. de nombreux cas d'espèce
vont donc se poser, dont. il serait injuste de
ne pas tenir compte.
Voici par exemple, un sinistré dont les
pertes étaient trop importantes pour qu'il ait
pu s.'adresser à l'Officié des Prêts. Il ii'a'
pas d'autre part obtenu un prêt du
Crédit Foncier ou du Crédit National. Il a
été saisi et vendu à la barre du Tribunal. Le
décret lui alloue 50 des 3/4 de ses pertes.
Mais il n'est, plus propriétaire des biens si-
nistrés. Est-ce à lui, comme il semble que ce
serait équitable, ou à l'acquéreur de ses biens
qu'ira la répartition ?
Il est encore d'autres dépossédés qui, pour
éviter la saisie, ont préféré céder leurs im-
meubles, souvent à leur créancier hypothé-
caire et dans des conditions peu favorables
pour eux.
Il en est de même parmi les sinistres qui
n'ont pu obtenir un emprunt à l'Office des
Prêts et que le décret autorise à se mettre
de Houveau en instance devant cet otaltismc.
Sans doute est-il bien d'autres situations
du même genre que j'ignore et qui sont di-
gnes du même intérêt que les précédentes. Je
crois devoir attirer sur cette catégorie des
malheureux sinistrés défaillants 1 a bienveil-
lante attention du Ministre des Colonies. S.ils
ont dû renoncer à se débattre dans des dif-
ficultés de jour en jour accrues, c'est sur-
tout parce que le secours qui leur est aujour-
d hui alloJ. arrive trop tardivement, Je ne
doute pas que M. Paul Reynaud, avec le
grand esprit de justice qui l'anime, voudra
donner à VAdministration de la Colonie les
instructions nécessaires pour que les secours
gratuits votés par le Parlement, aillcnt à
leurs véritables destinataires, et pour que
tous les cas particuliers soient examines avec
humanité et équité. Si la réParation. parce que
tardive, n'est pas aussi complète qu'elle eut
pu Vêtre, à la première Iletife. elle rétablira
du moins partiellement certaines situations
désespérées qui pourront peut-être se conso-
lider définitivement dans Vavenir, notre belle
Guadeloupe étant un pays qui ne refuse rien
au travail persévéraltt.
Henry Bérenger,
Sénateur de 14 Guadeloupe, Vice-
président de la Commission des
At/aires Etrangères.
41»
A la Banque Française
de l'Afrique
11"1
On annonce que les gouvernements généraux
ceux des territoires sous mandat du Togo et du
de l'A. O. F. et de l'A. E. F., ainsi que
ceux des territoires sous mandat du Togo et du
Cameroun, ont pris en charge les dépôts colo-
niaux de la Banque Française de 1 Afrique ;
ils s'élèvent à 25 millions de francs environ.
D'autre part, on signale que M. Paul Rey-
naud a décidé d'examiner avec bienveillance
la situation des épargnants africains qui ont
effectué, au moment de leur départ de l'Afri-
que pour la France, depuis le 1er juin der-
nier, des versements sur les succursales mé-
tropolitaines de cet établissement.
EN VACANCES
1
M. le Gouverneur Reste, directeur du Ca-
binet du ministre des Colonies, est parti au-
jourd'hui pour prendre un bref congé. Il se
rend en Suisse, à Saint-Moritz. Son absence
durera quatre semaines environ.
C'est M. Boisson, inspecteur des Colo-
nies, chargé de missions au Cabinet, qui le
remplacera. Il sera secondé par MM. du
Moulin, Turpaud et Grimald, collabora-
teurs de M. Reynaud.
aie
M l'apDSltion de Vtennes
frmwa-t-aHe SBS parte ?
On faisait pressentir ces jours-ci la ferme-
ture de l'Exposition pour le iw novembre,
mais on semole envisager plutôt la date du
15 novembre qui sera avancée ou reculés se-
lon que le temps sera beau ou plnvieux.
Le Gouverneur général intérimaire
de l'A. E. F. en tournée
-
Au commencement d'août dernier, M. Al-
fassa, Gouverneur général intérimaire de
l'A.E.F., s'est mis en route pour une tour-
née au cours de laquelle il était accompa-
gné de M. Gibbons, Américain grand ami
de la France.
M. Alfassa a visité tout d'abord le centre
minier de Mindouli.
Il s.e rendit ensuite sur les chantiers du
chemin de fer, section de Brazzaville, dans
la région de Bouenza. et de Madiougou.
Il passait ensuite i\ M'Vouti puis traycr.
sait le Mayumbc, et arrivait le 5 aoCt à
Pointe-Noire.
Il était, le 7, de retour à Brazzaville.
Au cours de son inspection, M. Alifassa
s'est surtout occupé de la question de la
main-d'oeuvre.
Le cours des vins en Algérie
l' 1
La. situation vinicole étant très brillante
n Algérie, une diminution sensible sur les
cours des vins s'est fait ressentir immédiate-
ment, c'est à 9 fr. le degré marchandise
prise à la propriété que se traitent les mar-
thés.
CINÉMA COLONIAL
Un film français
à la Cour du roi de Siam
Le roi de Siam Prajadhipok a fait venir
spécialement à sa résidence d'Ophir Hall,
une copie de l'Amour en l'an 2000, film qui
vient d'être présenté à Paris et qu'il pré-
sentera aux membres de son entourage.
Pour un sou d'amour
Dès la fin du mois nous connaîtrons la
distribution de Pour un soit d'amour, qui
tera le nouveau grand film d'André Baugé
Pour les établissements J. Haïk.
D'ores et déjà, nous pouvons signaler
qu'une des meilleures scènes de ce film sera
révocation d'une scène extraordinaire se
déroulant en Afrique Equatoriale.
Les colonies françaises seront
à l'Exposition Coloniale de Rome
La
La F tance participera avec tout son empire
t* - d A
colonial à l'Exposition d'Art Colonial qui se..
ra inauguré à Rome le leroctobre. De nom-
breux tableaux d'auteurs célèbres y seront ex-
posés. Une salle spéciale sera réservée au Li-
vre colonial français, et la dernière partie de
la section française sera réservée à 1 art indi-
gène. On pourra y admirer les manifestations
de l'art décoratif de l'Algérie, de la Tuni-
sie, du Maroc, de l'Idochine et de Mada-
gascar.
En l'honneur du Congrès
1 - international sur la population
- à Rome
S. Exc. l'ambassadeur de France près le
Quirinal et Mme de Beaumarchais ont donné,
à l'occasion de la réunion à Rome du Congrès
international pour les études sur la population,
un déjeuner auquel assistaient : le professeur
Corrado Gini, président de l'Instituto centrale
di statistica, président du congrès, et Mme Cor-
rado Gini ; le professeur Léon Bernard, prési-
dent du consei l supérieur d'hygiène publique,
premier délégué du gouvernement français ; 1
Lucien March, ancien directeur de la statisti..
que générale de la France, délégué du gouver-
nement français et du gouvernement tunisien, et
Mme Lucien March ; le professeur Vinci, se-
crétaire général du congrès ; le docteur Aboul-
kèr. délégué du gouvernement général de 1 Al-
gérie, et Mme Aboulker ; Mme Oualid, M.
W. Oualid, professeur à la Faculté de droit
de Paris, et Mme W. Oualid ; M. Brenier,
directeur général des services de la chambre de
commerce de Marseille ; MM. Félix Vieuille
et Boverat, membres du conseil supérieur de la
natalité ; M. Henri Bunle, statisticien à la sta-
tistique générale de la France.
Au meeting des Routes pavées
-
Parmi les conducteurs qui vont courir au-
jourd'hui le Grand Prix des voitures (épreuve
de vitesse) organisé par l'Automobile-Club du
Nord, pour 1 anniversaire de la fondation du
meeting des motocycles et automobiles sur rou-
tes pavées, citons le tunisien Corsini Domenico,
qui montera une voiture sport (2 litres) Alfa-
Roméo.
r
Légendes et poésies
océaniennes
'1.1
La société d'études océaniennes a terminé
d'accord avec le gouvernement des Etablisse-
ments français d'Océanie sous le titre « Océa-
nia » le recueil franco-tahitien des légendes,
e6 s l' « t h no.
traditions, mœurs, littératures, poési es, ethno-
logie et tourisme de nos archipels de Polynésie
orientale, signé du nom des meilleurs auteurs.
Le texte tahitien a été revu par Mlle Ahune,
institutrice. Cet ouvrage, édité par tes soins du
gouverneur, à l'occasion de l'Exposition,
sous le titre, est orné d'une couverture en cou-
leurs, dessinée par Mlle Mnssalhoff, artiste de
la colanius pu Mlle .M.umtmff, miste-de
Le commerce de l' A.E.F.
- en 1930
̃ »♦«
Le commerce de l'Afrique Equatoriale
française accuse en 1930 un accroissement
très sensible de son chiffre d'affaires.
On note aux importations 339.548.464 fr.
et aux exportations 197.320.131 francs.
Pendant l'année 1929 le total des échan-
ges avec l'extérieur avait atteint 428.827.111
francs, se répartissant ainsi :
Importations Fr. 276.835.021
Exportations 1 51.992.090
soit en faveur de l'année sous revue une
plus-value considérable de 108.241.484 francs
correspondant à une avance de 25 sur les
résultats de l'année précédente.
Les importations y contribuent pour
62.713.443 francs et les exportations pour
45.528.041 francs.
Aux importations l'avance est surtout
marquée par les Moyen-Congo et l'Ouban-
gui-Chari.
Il convient toutefois de remarquer que les
importations ont été surtout influencées par
les achats de matériels divers nécessités par
les grands travaux actuellement* en cours en
A. E. F.
Aux exportations la plus-value doit être
principalement attribuée aux sortes de bois
qui, pour l'Okoumé seulement, ont atteint
381.458 tonnes, contre 295.357 tonnes en
1929.
Quoi qu'il en soit, et en dépit du marasme
des affaires, il convient de remarquer qu'ex-
ception faite pour la seule année 1929, les
exportations accusent * une marche ascendante
et passent de 105.311.004 francs en 1926 à
197.520.131 en 1930.
Colonies Import. Export.
Gabon 10)8.192.884 150.042.053
Moyen-Congo 191.460.286 17.053.459
Oubangui-Lhari 28.028.072 15.761.238
Tchad 11.867.222 14.66(3.381
339.548.464 197.520.131
Année 1929
Gabon 110.937.059 95.591.222
Moyen-Congo 133.247.742 19.775.455
Oubangui-Chari 20.247.346 14.580.719
Tchad , , 12.402.874 22.044.694
276.835.021 151.992.090
Totaux
Année 1930 Année 1929
Gabon 25S.234.937^260.52^:281
Moyen-Congo 2°845i3.745 153.023.197
Oubangui-Chari 43.789.310 -14.828.061;
-Tchad 26.530.603 34.447.568
537.068.595 428.827.111
La France esc toujours au premier rang
des fournisseurs avec 181.360.943 francs, cor-
respondant à plus de 50 des importations
totales, dépassant de 42.850.558 francs le
chiffre de l'année précédente. Comme par le
passe, la Métropole nous a fourni presque
tous é les articles de la nomenclature, en par-
ticulier ; conserves, vins, boissons distillées,
ouvrages en métaux, automobiles, etc.
La deuxième place est occupée par la Bel-
gique qui nous a vendu pour 34.835.056 fr.,
dépassant cette année, de quelques millioss
de francs, sa colonie du Congo. Ces deux
fournisseurs présentent des avances respec-
tives de 5.141.149 et 4.727.108 francs, sur
1929, déjà l'an dernier ils avaient réalisé
des plus-values très importantes ; 11.853.254
et 7.752.854 francs.
Les relations d'affaires sont toujours très
suivies entre les deux rives du Pool, bien que
la crise économique ait touché les deux co-
lonies voisines, particulièrement le Congo
Belge.
La Belgique nous envoie surtout de la
bière, du ciment, des ouvrages en métaux,
des tissus, des wagons.
Le Congo Belge des marchandises de tou-
tes sortes que les maisons françaises ont eu
intérêt à acheter à Kinchassa où la crise a
amené des liquidations nombreuses.
La quatrième place revient aux Etats-Unis
avec 24.793.107 francs réalisant un gain de
8.003.784 francs, conséquence d'une impor-
tation de plus en plus importante de pro-
duits pétrolifères, de farines, tabacs en
feuilles, autos, etc.
Les autres fournisseurs suivent de très
loin, on peut citer parmi les plus impor-
tants, par ordre :
L'Angleterre avec 11.419.487 francs en ré-
gression de près de un million (996.926 fr.),
nous a vendu des tissus, des boissons, des
"tabacs fabriqués.
Les Colonies Françaises occupent le
sixième rang avec une avance de 3.252.464
(poissons secs, farineux alimentaires) précé-
dant les colonies anglaises qui nous ont en-
voyé pour 9.454.815 francs de tissus, den-
rées coloniales, etc. perdant 608.895 francs
sur 1929.
Le Portugal et ses Colonies suivent, réa-
lim sant 9.303.002 francs : poissons, légumes
secs, vins. 1
L'Allemagne. 6.051.040 francs, en recul
de 1.334.194 francs : bière, tissus, ouvrages
en métaux.
Le trafic des autres pays en dehors, de
PItalie : 1.844.232 francs, la Hollande 1 mil-
lion 618.829 francs, ne mérite pas d'être si-
gnalé.
- 1.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
̃<»
Invitation
Dans sa dernière réunion le secrétaire gé-
néral de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres a fait part à la Compagnie
de l'invitation reçue pour le 40 Congrès in-
ternational d'anthropologie, qui se tiendra
du 2o au 27 de ce mois 7 à' i se tiendra
du 20 au 27 de ce mois, à l'Exposition Co-
Ion laie.
La situation actuelle
de l'A. E. F.
par YVES CAZAUX.
.ft
Interview de M. Antonetti
Gouverneur Général de l'A. E. F.
L'Afrique Equatoriale française ? En
ces temps d'Exposition Coloniale où l'on
évoque à Vincennes des noms, des visages
lointains, l'aspect d'un peu tous les coins
du monde, la curiosité va beaucoup vers
elle. Elle a conservé du mystère, aujour-
d'hui où les choses n'en ont plus guère. Elle
côtoio l'un des plus rapides fleuves qui
soient, elle a la forêt equatoriale, un lac
qui pourrait être une mer; on la peuple en-
core de cannibales et de pygmées, oubliant
même .peut-être trop souvent que, tout au
Nord, au Tchad, en bordure du désert, le nè-
gre fait place à l'arabe; enfin, peu de villes
paraissent plus lointaines qu'Abeché, lors-
qu'on en lit le nom par hasard sur l'Atlas
que l'on feuillette. Le mystère dont on en-
toure encore l'A. E. F., on peut dire d'ail-
leurs que toutes nos autres colonies mainte-
nant, 1 on perdu. Lorsqu'évidemment nous li-
sons comme nous avons pu le taire ces jours-
ci, dans un journal bien informé que tel
grand violoniste s'est embarqué pour une
tournée en Indochine, à Saigon et à Hanoï,
quelle curiosité voulez-vous donc que ces
noms-là éveillent en nous, si ce n'est celle
exactement que nous pouvons avoir en son-,
géant à Londres, à Berlin ou à New-York,
pour autant que nous ne les connaissions pas.
Mais si l'on s interesse à l'Atrique Equato-
riale dans ce qu'elle possède encore d'incon-
nu, de primitit et de sauvage nous som-
mes là dans le domaine de l'imagination
elle sait aussi montrer, par contraste, un
autre aspect, que. notre civilisation, cette
fois, a créé de toutes pièces là-bas.
Le vote récent des emprunts coloniaux, a
remis à nouveau dans l'actualité l'œuvre im-
mense qui s'accomplit en A.E.F. pour sa
mise en valeur : la construction du chemin
de fer Brazzaville-Océan, la création pres-
que de toutes pièces d'un port moderne à
.Pomte-Noire. Actuellement, les paquebots
doivent remonter le Congo jusqu'à Matadi,
où aboutit la ligne de cnemin cle fer belge
llrazzaville-Léopoldville-Matadi que nous de-
vons obligatoirement emprunter, puisqu'elle
- est la seule voie d'évacuation rapide, -- mais
dont notre commerce en A.E.F. est tribu-
taire. La. voie française, lorsqu'elle nous au-
l'a dégagé de cette servitude, sera plus di-
recte et permettra, en outre, le gain appré-
ciable. de plusieurs journées de transport.
J'ai donc demandé à M. Antonetti, pour
les lecteurs des Annales Lolontales, de
mfijparler. de ja situation, actuelle iJe V4i,E- ,_
F. et du programme de grands travaux qu'il
a élaboré et dont il poursuit présentement
la réalisation.
C'est d'ailleurs, et je le note tout de suite,
pour mettre au point définitivement avec le
ministère; des Colonies, ce programme de
travaux, que le Gouvernement général est en
ce moment à Paris : les crédits, récemment
votés par les Chambres permettant désor-
mais d'en poursuivre l'achèvement, sans
craindre, comme, auparavant, d'être, un
jour, faute de ressources, obligé de les sus-
pendre, il fallait tracer, en accord avec le
département) un plan d'ensemble bien ar-
rêté cette foist L'Exposition Coloniale, à la-
quelle l'A.E.F. a pris une part importante,
ajoutait également un intérêt au retour de
M. - Antonetti,
Avant ce voyage, le gouverneur général
avait tenu à visiter les colonies du groupe
pour y résoudre sur place certains problè-
mes pratiques de détail qui se posaient à
lui : ainsi, il visita les travaux du chemin
de fer et examina la carrière qui
devra fournir la pierre nécessaire à la cons-
truction du grand port de Pointe-Noire.
Dans l'Oubangui-Chari, il a recherché quel-
le serait la région la plus favorable à l'abou.
tissement de la voie ferrée venant du Came-
roun, et comment la relier aux principaux
centres de production : le chemin de fer ira
sans doute de Yaoundé à Baïbokoum.
A Bangui et cela fait suite au voyage
d'études du ministre de l'Air, M. Antonetti
s'est préoccupé d'organiser la ligne aérien-
ne France-Madagascar. Bangui doit devenir
la grande gare aérienne de l'Afrique Cen-
trale : un camp d'aviation comportant des
bâtiments très importants est d'ores et déjà
établi. La longueur du champ d'atterrissage
a été portée de 1.000 à 1.800 mètres pour
faciliter les départs et les arrivées par tous
les temps. La ligne commerciale trouve
donc dans ce centre toutes les installations
nécessaires à un bon fonctionnement, instal-
lations qu'elle partagera avec une demi-esca-
drille. militaire qui doit très prochainement
, s'y établir aussi.
Situation économique
La question économique, surtout en ce mo-
ment, domine toutes les autres. La crise,
l'éternelle crise que l'on rencontre aujour-
d'hui partout où se manifeste une activité
commerciale sévit en Afrique Equatoriale
et l'a très durement atteinte ces dernières
années, me dit M. Antonetti, Il en devait
être ainsi : en effet, plus qu'aucun autre
pays, elle devait être touchée par la baisse
des manières premières, puisque déjà en
temps normal, elle lutte contre cette faibles-
se que lui crée sa position géographique :
l'éloignement excessif des débouchés sur
mer qui accroît dans des proportions consi-
dérables les prix de revient 1 M. Antonetti
pense qu'à cet égard « la crise actuelle pose
« avec la plus grande clarté, le problème
« des voies de communication qui, dans ces
« pays neufs, commande tous les autres. »
En effet, il n'y a d'échange possible que
moyennant une rémunération suffisante de
la production, mais qui, cependant, n'alour-
disse pas les prix au point de fermer les dé-
bouchés. Si le coût du transport impose une
réduction excessive de cette rémunération,
l'indigène cessera son travail. « La solution
cc doit donc être cherchée dans l'abaissement
« des frais généraux par la création des
« voies de communication aussi rapides et
(c économiques que possible. »
A ce point de vue, d'ailleurs, les colonies,
plutôt les régions qui composent l'Afrique
Equatoriale, ne sont pas toutes également
défavorisées.
Les produits du Gabon utilisent les voies
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