Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 septembre 1931 07 septembre 1931
Description : 1931/09/07 (A32,N125). 1931/09/07 (A32,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380395n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTErDEUXIEME ANNEE. -_'N' 126. t4. j 8Q GHNftlMBB LUNDI SOIR, 7 SEPTEMBRE 1911,
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Rédaction & Administration i
M, RiifliMMi-miir
PARIS 0*> .«
TÉLÉMI • t LÔUVIME1149
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Les Annales Coloniales
Cm wimMw etréckme* toni reçues m
1 touwu jflw fetrnol.
DiUBCTtuit.PéNPATtui» t Ma. RUEDEL
# Tomé Ut wlWii puMMt deru taOIr, Journal ne pewmt
fv'mi citant les Amusa Coumoaub.
IBOliflEIIIEflTS
tIHe la Revue mensuelle:
Un an 6 Mois 8 mois
France et
Colonies 180 » 100 11 60 »
Étranger.. 240 > 125 » 70 »
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- r 1
La France coloniale
T. »A -
1
La France possède un domaine colonial
admirablement bien situé tant au point; de
vue stratégique qu'économique et politique,
très étendu (grand comme l'Europe, l'Asie,
Mineure et la Perse, peuplé de 60 militions
d'âmes) et excessivement riche en ressources
de toutes sortes qui malheureusement sont
encore trop peu exploitées*
Nos possessions d outre-mer, si elles
étaient mises en valeur d'une manière ratio-
nelde, intensive et large placeraient notre
pays. au premier rang des. nations mondiales.
Pour quelles raisons nos dirigeants ne s'at-
tachent-ils pas avec plus d'acharnement à ré-
soudre ce problème qui est de'la plus haute
importance pour le développement de la
prospérité de la France et de ses colonies et
l'amélioration du bien-être matériel et moral
de toutes les populations françaises qui vi-
vent à l'ombre de notre drapeau?
C'est bien simple et triste à constater. A
part quelques exceptions, l'élite de ce pays
sous-estime la valeur de nos dépendances co
loniales, sans même se donner la peine d'étu-
dier la question. Les masses populaires et les
Français, moyens peu renseignés sur les for-
midables ressources de nos colonies et sur le
rôle de tout premier plan qu'elles peuvent
jouer dans la vie de la nation laissent échap-
per à leur plus grand détriment l'occasion
d'élever leur niveau d'existence.
L'état actuel de la mentalité du peuple
français, en ce qui concerne les questions co-
loniales, explique - en effet l'insuffisance de
notre outillage économique colonial, la faible
production de nos dépendances d'outre-mer
èu égard à leurs possibilités, le fret colonial
peu considérable de notre marine marchan-
de, le chiffre très élevé de nos importations
étrangères et le chiffre très bas de nos ex-
portations coloniales, le déficit de notre ba-
lanecommerciale. l'état d'infériorité de no-
tre commerce et de notre industrie par rap-
port au commerce et à l'industrie des gran'
des nations du monde., et le degré peu élevé
du standard de vie de nos compatriotes eu
égard à l'existence qu'ils pourraient mener
si la France tirait plus amplement parti de
ses ressources coloniales. -
Le remède à cet état de chose est élémen-
taire. L'analyse du problème colonial fran-
çais vient de le mettre en évidente. Il con-
vient. de modifiel: l'état d'esprit de nos con-
citoyens sur la valeur et le tôle de'In France
extérieure.,
, ; puisque depuis la guerre. les hommes
d'Etat et d'affaires .ont,chanté sur tous les
tons que nos colonies sauveront la France.
qu'elles contribueront au 'redressement et à
ta grandeur de notre pays. si'l'on veut, dans
ce domaine, fdire autre chose que défi dis-
cours sonores et des phrases creuses, il im-
porte d'organiser dans ce pays une campa-
gne, un mouvement, une croisade en faveur
de nos dépendances extra-européennes. L'Ex-
position-Coloniale a amorcé la1 campagne. Il
importe de la continuer et de l'intensifier
encore.
ta création d'uni office autonome de pro-
pagande coloniale, doté d'un budget de pu-
blicité important, serait certainement une me-
sure susceptible de produire les effets les plus
heureux aussi bien pour, nos colonies que
pour la métropole.
Il ifaut arriver à déraciner; les..légendes
tendancieuses et néfastes, sur nos terres loin-
taines, qui sont ancrées dans le cerveau de
beaucoup trop. de Français. Il faut susciter
dans la nation toute entière un vif intérêt
pour nos possessions d'outre-mer. Il faut fai-
re comprendre à l'épargne française que
son avantage est de placer ses fonds dans les
emprunts coloniaux pour créer, développer et
améliorer l j dutillage de nos dépendances
mondiales, sans lequel la mise en valeur,
l'exploitation de ces régions est un vain mot.
Il faut faire entrer dans la tête des épar-
gnants que ces placements sont plus sûrs et
plus productifs que certains placements de
fonds d'Etats étrangers. Il faut démontrer
au pays que son intérêt îe^t de créer et. de
développer les Sociétés de production colo-
niales, de souscrire aux émissions jet aux aug-
- d e q
mentàtions de capital de ces entrëprises et
d'organiser et d'intensifier les cultures indi-
gènes de façon à accrbître là production de
nos dépendances coloniales, a restreindre nos
importations étrangères, » à développer 1 ex-
portation de nos produits sur., nos colonies,
par suite de l'âûgnientatiori , vçlu' pouvoir
d'achat des indigènes, à' accroître 1$volume
du fret colonial de notre flotte, à améliorer
l'état de nos finances, de notre commerce,
de notre industrie, et aussi les conditions
d'existence des indigènes et de l'ensemble de
la population française.'
Pour arriver à ce. but., un puissant budget
dé publicité coloniale, géré par Un. Office
autonome de propagande coloniale, assisté
d'un Conseil d'administration comprenant
des représentants des colonies et des diffé-
rentes. branches de l'activité humaine est à
coup sûr l'un des moyens. les plus rapides
et les plus ef fic,-tces.,, @ .,
Actuellement les chefs de nos colonies font
bien d,e .la 1-iropagande pour attirer des forces
humaines et financières, susceptibles de ,met..
tre en valeur nos immenses • ressources colo-
niales, mais l'action de nos gouverneurs gé-
néraux et gouverneurs est insuffisante et
aussi peu efficace. Tls font chacun leur pu-
blicité à leur manière et en général dans des
organes qui ne sont lus que par des colo-
niaux. Si l'on veut réellement assœier la na*
tiort Française toute entière à l'œuvre- ma
loniale eue nous avons 'ene, .ilit vient
de modifier nos. méthodes de propagande co-
loniale. A la publicité particulière de chacur
ne, de nos colonies faite directement par nos
gouverneurs, il convient de superposer un
organe puissant qui fera une propagande
massive, générale et intense en faveur de
l'ensemble de la France Coloniale. Les en-
treprises coloniales privées devraient égale-
ment adopter, la même méthode.' lil ne suffit
pas de posséder des richesses latentes, si l'on
veut en tirer parti, il faut le faire savoir.
La France extérieure possède des ressour-
ces variées et considérables qui sommeillent.
Le devoir, l'obligation et l'intérêt de l'a na-
tion française est de les réveiller, de lès ex-
ploiter, de les faire circuler pour accroître
la richesse et le bien-être des populations de
la « Plus Grande France w. *
Allons-nous, une fois de plus, avouer à
la face du monde que. notre Patrie est riche
en fortes personnalités et en ressources ma-
térielles, mais qu'elle est incapable dans le
domaine politique et économique d'un effort
d'organisation de discipline, et de méthode.
Le gouvernement devrait créer un office
autonome de propagande coloniale doté de
crédits importants, pour que la démocratie
française toute entière puisse bénéficier de
l'apport important que constitue la France
lointaine et pour resserrer les liens d'amitié et
les rapports politiques, économiques et so-
ciaux de la France disséminée sur tous les
continents. L'unité de la plus grande Fran-
ce ne sera pas ainsi un mot à peu près
creux, mais bien une réalité imposante.
La propagande, et la propagande seule,en
galvanisant les esprits. des Français est ca-
pable d'accomplir cet objectif, qui existe
depuis longtemps déjà chez les Anglais, les
Hollandais et les Belges et qui a donné des
résultats merveilleux. Espérons que bientôt
une habile, large et puissante campagne en
faveur de la France extérieure, sera orga-
nisée, qui contibuera amplement à cristalli-
ser « la plus grande France JI, à augmen-
ter sa grandeur et sa puissance et à amélio-
rer le bien-être de ses enfants.
Lion Arehimboud,
Député.
Ancien Sous-Seorétuire d'Etat
des colonies.
«T»
Dépêches je l'Indochine
M. Pasquier visite la batte d'hydravions
.,.,." ,.' du Cap-Lay - yr, ,,
- -- - - - - 11. - «.-.
Le Gouverneur général Pasquier a vi-
sité Mot les travaux en cours pour t'tnstal-
lation de la base d'hydravions du Cap-Lay,
créée dans Ws environs de Saigon et dont
l'achèvement sera réalisé à la fin de l'an-
née. Le Gouverneur général a parcouru les
logements prévus pour le personnel, les
ateliers de réparation et tes hangars desti-
nés à abriter te matériel de Vescadrillei M.
Pasquier s'est rendu aujourd'hui à l arsenal
de la marine dont il a visité divers servi-
ces, particulièrement ta base sous-marine
qui comporte les bâtiments et logements ré-
servés a VEtat-Major, aux équipages des
sous-marins et aux ateliers de réparation.
Le Gouverneur général a constaté que les
travaux étaient poussés activement et que
la base est prête à recevoir les premières
unités sous-marines affectées en Indochine
et dont le départ de France est prévu pro-
chainement.
On prépare des têtes pour la réception
du Ministre des Colonies
Si M, Monivong, roi du Cambodge a ren-
du aujourd hui visite à M., Pasquier avec
lequel il s'esl entretenu des détails des ré-
ceptions qui auront lieu au Cambodge en
L'itonneur du ministre des Colonies.
Un Laboratoire central de recherches
vétérinaires à Hanoï
L'Officiel d'Indochine publie un arrêté
du 20 aoiM, portant création à Ifanoï d'un
laboratoire central de recherches vétérinai-
res*.
: Exportations de riz à Haïphong
Les exportations de riz et dérivés par
Haïphong pendant le mois d'août ont at-
teint 1.066 tonnes, savoir :
Riz blanc :
Sur- étranger, 740 'tonnes.
Riz cargo :
Sur étranger, 283 tonnes.
Paddy :
Sur. étranger, 43 tonnes.
Indôpncift.
:
Le R. P. Savina, philologue
revient du Nord-Annam
m
Après - - trente ans d'études
Le R. P. Savina venant de Yokohama,
Shanghaï et l'Indochine, est arrivé à Mar-
seille hier à bord de V André-Lé bon.
Silhouette curieuse 1 Coiffé d'une toque de
fourrure de renard, vêtu de la longue robe
chinoise serrée, au col et d'un pantalon de
toile blanche j le R.P. Savina vient passer
en France une année de congé après trente
années de séjour en Chine, au Yunnàn et
au Tonkin; trente années consacrées à
l'apostolat, bien entendu, mais surtout h
l'étude des langues peu connues de ces ré-
gions,.
Il a établi sept dictionnaires des langues
monosylloïques dérivant de la langue miao,
parlée dans le Nord-Annam l les Universités
aponaises et anglaises lui ont acheté la
première édition et le gouvernement -fran-
çais a fait figurer la seconde à l'Exposition
de Vinceimes. Il Va durant son séjour en
France essayer de recruter des Trappistes
qui consentiraient à venir fonder un établis-
sement au Tcmlttn. -
Ce qu'on tnt endi0
l'
1- 6y
-
ES Parisiens C a n-
naissent. peu Paris,
En dehots du quar-
tier où ils ont leur
domicile ou leurs
occ u p a t i o n s, ils
n'ont, en général,
ni le loisir ni le goût
(semble-t-il) de sor-
tir de leurs habitu-
des Pour visiter et connaître leur CaPitale. 1
Il est très-amusant de les observer en ce
ntOmellt ; leur ignorance qu'ils supportent
allègrement en tem/ls ordit/aire, éclate de-
puis quelque temps au point de les KincT 1
Elle s'étale publiquement dans les tram-
ways ou autobus où ils promènent leurs pa-
retlls et amis .venus « pour voir VExposi-
tion ». A chaque instaht, le neveu ou la cou-
sine leur pose des questions sur tel monu-
ment : le parisien prend un petit air. déta-
ché : il n'ose pas avouer qu'il l'ignore.
Quand il est poussé dans ses derniers re-
tranchements il repond. ce qu'il peut. Le
principal c'est qu'il calme la CI fringale J)
d'apprendre qui démange son hôte 1
glace de la Concorde, tous les monuments
ont des colonnes, aussi la Chambre, la Ma-
deleine, le Ministère de la Marine et l'Auto-
Club sont-ils interchangeables.
En passant l'autre jour, devant Saint-
Germain-VAuxerrois, j'entendais un parisien
érudit, expliquer avec force détail à sa fa-
mille de Province que cette église était Saint-
Gervais et qu'elle avait été bombardée pen-
dant la guerre; il montrait l'endroit exact oit
les bombes étaient tombées.
HCUfcuscment, la Tour Eiffel est là. pour
mettre tout le monde d'accord ; cepmdant,
il arrive que le « cicerone » ajoute en mon-
trant l'Ecole Militaire : CI Dans le fond,
vous voyez les Imalides D, mais cela, an
fond, n'a pas de conséquences fâc heuses.
A l'Exposition Coloniale en ctttrant, utw.
visiteuse demandait l'autre jour à sa vieille
parente de Viucetrnes qui sait tout comme
tous les banlieusards : « Où est le Pavillon
de l'Allemagne ? « La vieille dame réfléchit
un peu et comme elle ne se rappelait pas
l'avoir vu, elle répondit : cOl, il n'v en
a pas, tu comprends, on ne l'a pas invi-
tée. »
Les Français ignorent les clauses du frai-
té de Versailles comme l'emplacement, exact
des Invalides. Ils ne se sont pas encore aper-
çus i pour.'la plupart, querVAllemagne n'avait
plus ses codâmes,
l/lille",rrgtu." elle, aptffûtt chaque
jour davantage.
Souhaitons que la vielle darne de Vit,({ Il
nés conserve longtemps ses illusions.
Nous qui ne les avotts pas, relisons la d é
claration du due de Mecklenburg, ce grand
Allemand successeur désigllé. paraît-il
du président Hindenburg qui écrivent
l'autre joyr dans un journal français que
l'Allemagne ne pouvait vivre sans colonies,
mais que c'était à l'Anglctcrrè de lui en
donner.
Michel Gëiêtdoerfmr,
Député dès Côtes-du-Nord
Secrétaire de ta Commission
de la Marine Marchande
Le Duguay-Trouin"
a appareillé
̃ »«
Le croiseur Duguay-Trouin, de la pre-
mière division légère de la première esca-
dre a appareillé à dix heures, samedi ma-
tin, sous le commandement du capitaine de
vaisseau Le Banzet. M. Paul Reynaud, mi-
nistre des. Colonies, s'embarquera dit-on le
3- octobre, à Colombo plutôt qu'à Singapour
sur ce bâtiment avec lequel il poursuivra
-son voyage en Extrême-Orient.
-
L'antenne coloniale
̃«>
dréation au Maroc de la « Radio-Africaine »
pour la défense contre les parasites
La. Fédération des Radio Clubs du Ma-
roc a sollicité les Pouvoirs publics d'ac-
corder aux sans-filistes une protection contre
les parasites. Aussi le Protectorat maro-
cain étudie-t-il à l'heure actuelle, un pro-
jet de dahir pour la protection des auditions
radiophoniques. Dans le même ordre d'idées,
il vient de se créer un groupement casa-
blancais de défense contre les parasites in-
dustriels, sous l'initiative de notre confrère
La Radio Africaine. Tous les sans-filistes
sont priés d'y adhérer. Ils sont associés en
sous-groupes correspondant aux différents
quartiers de la ville. Le délégué de chaque
sous-groupe recherche l'origine des pertur-
bations. La réunion des délégués forme une
commission technique qui recherche les mo-
difications à apporter à l'installation pertur-
batrice et s'entend à l'amiable avec le per-
turbateur pour lui accorder des délais rai-
sonnables. Si une entente amiable n'est pas
possible,- la collectivité intente au perturba-
teur une action judiciaire. Cette organisa-
tion paraît de nature à lutter efficacement
contre les parasites.
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
Etude sur le Maroc espagnol
M. Emile Bourgeois a offert & l'Académie,
de la part de l'auteur, M. André Sayous, Le
Maroc espopvl, étude sobre mais complète et
documentée de l'oeuvre historique militaire et
adnriwstratrve dans la zone où les traités lui ont
reconnu la souveraineté op le protectorat.
INTERIM
: RUE OUDltiOT
M. André A(aginot, ministtç de la guerre,
aneien ministre des colonies. est chargé de
l'intérim du ministère des colonies pendant
les trois mois d'absence de M. Paul Reynaud.
<
Pour les caidfes de crédit
agricole de nos colonies
Voici le détail par colonie de la distribution
de la première somme de 50 millions mise à la
disposition des caisses de crédit agricole colo-
nial par le crédit agricole métropolitain.
Les - affectations - - de crédit - - sont les - suivantes :
Afrique Occidentale française 35 millions
Indochine. , 7
Madagascar ,," 3
Cameroun 2
Martinique. 1
Guadeloupe ", 1
Réunion 1
J. Rappelons que l'Afrique Equatoriale françai-
se, qui ne figure pas sur cette liste, a reçu, à la
suite du vote des emprunts coloniaux, une som-
me de 20 millions destinée à venir en aide à
ta production indigène et à alimenter les cais-
ses de crédit agricole mutuel.
Les Annales Coloniales ont publié ultérieu-
rement le projet de M. Paul Reynaud.
: 4,»
Les grands travaux
de Madagascar
Voici quel est définitivement le pro-
gramme des grands travaux dont le budget
sera pris sur les ressources provenant de
l'Emprunt Colonial. Il complète ce que les
Annales Coloniales avaient déjà donné à ce
sujet.
Ports et Rivières.
Achèvement du canal des Pan-
galanes Fr. 17.000.000
Port de Tamatave 173.000.000
IMajunga. 27.000.000
Manakara..; 16.000.000
Tuléar IO.OOO.OOO*
- Diégo-Suarez 10.000.000
Phares et balises. 5.400.000
Trav. maritimes aux Comores. 3.000.000
261.400.000
Voies terrées. n_--p--
Ligne de Fianarantsoa à la
Côte Est "," 206.000.000
Chemin de fer du Sambirano. 1.000.000
iffignë de NbrmUla va à 'Mahabo -3<,3&'«oqo
220.300.000
Routes et Ponts.
De Tananarive à Majunga. 47.000.000
Réseau aux Comores 2.000.000
'49.000.000
Hydraul. agricole et assainis.. 60.000.000
Instal. pour l'assist. médicale. 18.067.000
Installation pour l'enseigne-
ment professionnel 7.483.000
Postes, Télégraphes et Téléphones.
Hôtel Central des Postes à
Tananarive. 6.000.000
Magasin aux colis postaux à
Majunga 600.000
Postes locaux de T. S. F. à
Tananarive, Diégo-Suarez et
Manakara 2.467.000
Création et renforc. des lignes 10.400.000
19.467.000
Bâtiments administratifs 48.000.000
Frais d'études 7.000.000
Imprévus., 9.283.000
700.000.000
T u te rends compte.
PROCES ORIGINAL
Il s'exhibe à l'Exposition comme héros
du renflouement du «Saint-Philibert »
Les habitants de Saint-Nazaire qui visitèrent
l'Exposition n'admettent pas 'et ils ont raison
qu'on usurpe et qu'on blague le travail et le
mérite qu'eut le scaphandrier David, qui fit le
renflouement du « Saint-Philibert ».
Dans l'fie des attractions, une baraque du
haut de laquelle un bonisseur, vêtu en officier
de marine, convie le public à venir voir les évo-
lutions d'un scaphandrier dans une cuve de
verte, a affiché « héros du renflouement du
Saint-Philibert ».
Mais Saini-Nazaire n'est pas très loin de Pa-
rie et les échos sur cette exhibition vinrent ré-
sonner aux oreilles du vrai héros qui par un
beau matin débarque au port Daumesnil, ac-
compagné d'un huissier, il demande au Com-
missaire de l'Exposition un constat en règle sur
cette usurpation de fonctions.
Mais le commissaire qui n'est pas bon enfant,
refuse et M. David a dû partir pour le Palais
de Justice et déposer une plainte entre les mains
du Procureur de la République ; il a demandé
d'abord la cessation immédiate de l'exhibition,
la saisie de la caisse et le Versement des fonds
à la souscription ouverte à Saint-Nazaire au pro-
fit des familles des victimes de, la catastrophe
du Saint-Philibert.
C'est Mo Russacq, ancien bâtonnier qui a été
chargé de l'affaire à Saint-Nazaire par M.
David.
D'autre pari, M. Leclercq, substitut, a char-
gé M. Denoix, commissaire de police de Cha-
renfon, d'enquêter au sujet de cette plainte.
L'usurpateur de fonction se nomme Davies
Xmortes, il est grec (heureusement pas très co-
lonial West-ce pas ?) mais fils de pêcheur
d'êponge, c'est-à-dire qu'il a parait-il plongé
el replongé pendant toute son enfance il ira
que dix-huit dans, mais en mit long la-deuus.
et vivait en Tripoltlaine 111
F. J.
La législation sociale
aux Colonies
«♦«
En général, les lois sociales françaises,
ne. sont pas appliquées dans les colonies et
pays de protectorat, ou ne le sont qu'avec
un retard de plusieurs années, après force
réclamations des intéressés, travailleurs fran-
çais et indigènes qui suivent avec beaucoup
plus d'attention qu'on ne croit, les progrès
de la législation de la Métropole. C'est ainsi
que la loi sur les asurances sociales,
récemment promulguée en France, a causé
une vive impression parmi les ouvriers in-
digènes et européens.
Mais n'anticipons pas : nous savons que
la loi sur les Assurances sociales rencontre-
rait, aux colonies, des difficultés d'appli-
cation nombreuses et délicates et, pourtant,
non impossibles à surmonter. Nous aurons
peut-être, l'occasion d'en reparler, en ce
qui concerne plus particulièrement les pays
de l'Afrique du Nord.
Pour le moment, il s'agit d'assurer du
travail et aux travailleurs un minimum de
garanties et de protection.
La première mesure à prendre, dans ce
sens, c'est la reconnaissance légale des syn-
dicats ouvriers dans le cadre de la loi fran-
çaise de 1884. La légalité de leur mouve-
ment corporatif permettra aux travailleurs
français, comme aux travailleurs indigènes
de défendre tnieux leurs droits, tout en
développant leurs œuvres de solidarité et
d'éducation.
La partie XIII du traité de Versailles
fait un devoir aux Etats contractants d'éten-
dte la liberté syndicale à leuta colonies
et pays de protectorat, de même qu'elle pré-
voit l'application de la journée de 8 heures.
Dans beaucoup de pays coloniaux, la durée
légale de la journée de travail est dix heu-
res, qui devient généralement, au moyen
des dérogations et par l'insuffisance de
l-inspection du Travail la journée de 12 et
14 heures t Il faut appliquer les 8 heures
dans toutes l'es colonies et dépendances. Les
bienfaits physiologiques et sociaux de la
journée de huit heures ne funt de doute
pour personne, et les craintes patronales au
sujet de la diminution de la production ne
sont plus une objection sérieuse depuis l'em-
ploi intensif du machinisme.
C'est, en général, toute la législation so-
ciale de la Métropole que réclament les tra-
vailleurs français et indigènes des colonies.
Il-apparient aux gouvernements coloniaux
d'entrer; résolument dans cette voie.
Le développement de la législation so-
ciale dans les colonies et pays de protecto-
rat. tout en faisant sentir au prolétariat
indigène, d'une façon immédiate, l'action
bienfaisante de la France, favorisera dans
une certaine mesure le peuplement français.
Les travailleurs manuels et tous ceux qui,
dans leur spécialité, désirent améliorer leur
sort, iraient plus volontiers dans les colo-
nies s'ils savaient y rencontrer les mêmes
garanties et l'a même protection qu'en
France. Il faut donner à l'immigrant l'im-
pression que la colonie où il arrive est bien
le prolongement moral de la Métropole.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
e.. 1
Les relations télégraphiques
avec le Maroc
L'administration des P. T. T. informe le
public qu'elle a pris des dispositions pour re-
médier aux difficultés survenues récemment et
notamment hier et avant-hier dans l'échange des
télégrammes avec le Maroc, en raison de l'in-
terruption du câble Brest-Casablanca et du ra-
lentissement des transmissions par T. S. F. dû
à l'état atmosphérique et à la perturbation de
parasites exceptionnels.
Le service par T. S. F. avec le Maroc est
rétabli et les télégrammes sont maintenant
échangés dans des conditions normales, malgré
les difficultés éprouvées.
D'autre part, la réparation du câble commen-
cera si l'état de la mer le permet, dès l'arrivée
du câblier à Casablanca, qui est prévue pour
aujourd'hui.
Le tunnel de Gibraltar
Le tunnel de Gibraltar
On envisage de nouveaux tracés pour la
réalisation du tunnel de Gibraltar.
Dans le premier projet de la partie réservée
du détroit où on devait percer on demandait à ce
qu'on s'enfonce, pour trouver du sol ferme à
900 m. au-dessous du niveau de la mer ; aussi
étudie-t-on de se rapprocher de l'Atlantique
les profondeurs étant moitié moins grandes et
le tunnel irait de la baie de Vaqueros à Tan-
ger, la longueur serait de 48 km., dont 32 sous
la mer, deux galeries y seraient établies, et la
tracti on électrique.
Un autre tracé projeté aussi est celui qui
irait de Trafalgar à la pointe Malabala.
t -lifc
PHIL A TËLIE
Un nouveau timbre pour Madagascar
L'agence A générale des Colonies annonce
qu'il sera mis en vente, le 14 septembre 1931,
la figurine nouvelle ci-aprè : Madagascar, thn-
bre-poste type « Gallieni » de 10 francs.
A cette même date du 14 septembre 1931,
il ne sera plus accepté de commandes pour les
mêmes timorés anciennes valeurs.
Inauguration du monument
d'Emile Gentil
A l'extrême-France, à 2 kilomètres de la
frontière, un humble et délicieux village,
Volmunster, était aujourd'hui pavoisé : on
inaugurait le monument d'Emile Gentil, le
grand explorateur qui donna 500.000 kilo-
mètres carrés à sa patrie. Sur la place du
village - face à la maison qui le vit naî-
tre une foule venue de tous les coins de
la Lorraine était rassemblée pour apporter
les pensées émues en hommage sincère au
compatriote, resté toujours l'ami, et qui
avait donné sa vie pour son pays.
N6 en 1866, Gentil mourait en 1914, sans
voir son rêve réalisé : le rattachement de
son village à la France.
Au moment où l'Exposition Coloniale
montre au monde entier notre bel effort
dans nos terres, lointaines, l'inauguration du
monument d'un pionnier de l'expansion co-
loniale eut pu être grandiose. Elle fut sim-
plement émouvante et modeste, elle fut celle
qu'aurait aimée Emile Gentil : Au pied du
monument sa famille et ses vrais amis, aux
fenêtres de sa maison et sur la place noire
de monde des fils de la Lorraine à la-
quelle il pensait si souvent, formaient le
cadre qu'il fallait à ce village, à la vie de
cet homme modeste et loyal pour lequel
loin des intrigues et des ambitions l'hon-
nêteté et le devoir étaient ses seuls conseil-
lers.
Un télégramme de M. Diagne, sous-secré-
taire d'Etat, adressant au Comité ses regrets
de n'être pas là et son admiration pour
Emile Gentil, sut montrer à cette heure
immense pour les enfants du village, qu'un
héros, né chez eux, n'était pas Lout à. fait
oublié. On peut d'autant plus regretter
1 absence du rfiinistre des Colonies à cette
cérémonie que la venue de M. Paul Rey-
naud avait été annoncée il y a six semaines
et que la raison des proches élections can-
tonales ne pouvait valablement .être en-
visagée. En effet, à huit heures du soir,
tandis pu'avait lieu le banquet intime de
Sarreguemines, les amateurs de T. S. F. des
Marches de l'Est apprenaient que ce diman-
che M. Mario Roustan, ministre de l'Ins-
truction publique avait inauguré un pont
dans l'Hérault et M. Camille BIaisât,
membre de l'Hygiène, l'exposition annuelle
agricole et commerciale de Valognes. Ici
comme là un banquet sous la présidence du
ministre avait clos la fête. Et la Lorraine
recouvrée a été, une fois de plus, elle, dé-
laissée.
Au moment où M. Meysembourg, prési-
dent du Comité, remettait le monument aux
habitants de Volmunster et il savait en
quelles mains il le confiait un rayon de
soleil vint éclairer le buste d'Emile Gentil,
auréolant cette grande figure coloniale.
Tous ceux qui étaient présents prêtaient
leurs concours, donnaient leur accueil et
formaient une grande famille. Grande féte
le 6 mai à Volmunster, fête de regrets et
d admiration, fête des cœurs qui battaient à
Punisson. Et ce fut le plus bel hommage
que l'on pouvait rendre au souvenir de
Gentil, le marin, l'explorateur, l'adminis-
trateur et l'ami de tous ceux qui le connu-
rent.
Voici l'ordre dans lequel s'est déroulée la
cérémonie:
A 3 heures, à Volmunster, réçeption par
M. Taglang de M. Geax, préfet de la Mo-
selle; de M. Chatonet, sous-préfet de Sarre-
gUcmine; de MM. Hirschauer, sénateur;
Stuhl, sénateur; Nominé, député et de MM.
les maires de Metz, Sarreguemines, Vol-
munster, etc.
Etaient venus assister à la cérémonie les
enfants de l'explorateur Gentil et la plus
proche famille.
A 3 h, 1/2, la musique de Sarreguemines
venue à Volmunster acompagnait le cortège
au pied du monument.
M. Meysembourg, président du Comité
d action, remit au maire de Volmunster le
monument élevé grâce à son inlassable dé-
vouement. t
M. Schaff, maire de Volmunster, remercia
M Meysembourg.
Puis tour à tour, le général Hirschauer,
le commandant Braun, ancien collaborateur
de Gentil, au nom de la Fédération des An-
ciens Coloniaux, le général Stuhl, sénateur,
Nomind, député, de Sarreguemines, M.
1 abbé Weber, conseiller général, et M. le
Préfet de la Moselle, évoquèrent la vie du
grand explorateur.
Pour clôturer cette inauguration un ban-
quet fut offert à Sarreguemines par le Co-
mité d'action réunissant la plupart des per-
sonnalités et amis venus rendre homraabee à
Emile Gentil.
J. Aytet.
Voici le texte des discours prononcés à
Volmunster à Vinauguration du monument
Emile Gentil.
DISCOURS DE M. G. MEYSEMBOURG
PRESIDENT DU COMITE
Monsieur le Président,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire de Volmunster,
Chers Concitoycns,
Au nom du Comité d'Action pour l'érec-
tion du monument « Emile Gentil dont je
suis le Président, j'a.i l'honneur de remettre
à la Municipalité de Volmunster, ce monu-
ment que nous avons fait exécuter dans le
but de perpétuer le souvenir d'un enfant de
cçtte ville.
En prenant l'initiative de cette œuvre,
nous n'avons pas cru, Messieurs, empiéter
sur les attributions de vos élus. Nous les
savons plus qualifiés que nous pour décider
de ce qui intéresse l'administration de votre
ville. Mais, ici, il s'agissait d'une manites-
tation d'un ordre tout particulier, à la-
quelle l'action officielle devait rester étran-
gère et qui ne devait émaner que du cœur
etc nos concitoyens. C'est pourquoi, nous
avons formé entre nous, ce comité, dont je
suis en ce moment l'interprète.
Or, Messieurs, il nous a suC,', d'annoncer
sa formation et son but pour voir affluer les
félicitations, les encouragements et les sous-
criptions. Toute la Lorraine a contribué à
l'érection du monument que nous vous de-
mandons de bien vouloir accepter. Si, par-
fois, on met trop de hâte à honorer les ci-
toyens que la mort nous a enlevés, en leur
élevant des monuments' qui doivent glorifier
aux yeux des futures générations les noms
r 40ÎRMIJiioïioift -'
Rédaction & Administration i
M, RiifliMMi-miir
PARIS 0*> .«
TÉLÉMI • t LÔUVIME1149
t- RIOHILIIU 17..
Les Annales Coloniales
Cm wimMw etréckme* toni reçues m
1 touwu jflw fetrnol.
DiUBCTtuit.PéNPATtui» t Ma. RUEDEL
# Tomé Ut wlWii puMMt deru taOIr, Journal ne pewmt
fv'mi citant les Amusa Coumoaub.
IBOliflEIIIEflTS
tIHe la Revue mensuelle:
Un an 6 Mois 8 mois
France et
Colonies 180 » 100 11 60 »
Étranger.. 240 > 125 » 70 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
- r 1
La France coloniale
T. »A -
1
La France possède un domaine colonial
admirablement bien situé tant au point; de
vue stratégique qu'économique et politique,
très étendu (grand comme l'Europe, l'Asie,
Mineure et la Perse, peuplé de 60 militions
d'âmes) et excessivement riche en ressources
de toutes sortes qui malheureusement sont
encore trop peu exploitées*
Nos possessions d outre-mer, si elles
étaient mises en valeur d'une manière ratio-
nelde, intensive et large placeraient notre
pays. au premier rang des. nations mondiales.
Pour quelles raisons nos dirigeants ne s'at-
tachent-ils pas avec plus d'acharnement à ré-
soudre ce problème qui est de'la plus haute
importance pour le développement de la
prospérité de la France et de ses colonies et
l'amélioration du bien-être matériel et moral
de toutes les populations françaises qui vi-
vent à l'ombre de notre drapeau?
C'est bien simple et triste à constater. A
part quelques exceptions, l'élite de ce pays
sous-estime la valeur de nos dépendances co
loniales, sans même se donner la peine d'étu-
dier la question. Les masses populaires et les
Français, moyens peu renseignés sur les for-
midables ressources de nos colonies et sur le
rôle de tout premier plan qu'elles peuvent
jouer dans la vie de la nation laissent échap-
per à leur plus grand détriment l'occasion
d'élever leur niveau d'existence.
L'état actuel de la mentalité du peuple
français, en ce qui concerne les questions co-
loniales, explique - en effet l'insuffisance de
notre outillage économique colonial, la faible
production de nos dépendances d'outre-mer
èu égard à leurs possibilités, le fret colonial
peu considérable de notre marine marchan-
de, le chiffre très élevé de nos importations
étrangères et le chiffre très bas de nos ex-
portations coloniales, le déficit de notre ba-
lanecommerciale. l'état d'infériorité de no-
tre commerce et de notre industrie par rap-
port au commerce et à l'industrie des gran'
des nations du monde., et le degré peu élevé
du standard de vie de nos compatriotes eu
égard à l'existence qu'ils pourraient mener
si la France tirait plus amplement parti de
ses ressources coloniales. -
Le remède à cet état de chose est élémen-
taire. L'analyse du problème colonial fran-
çais vient de le mettre en évidente. Il con-
vient. de modifiel: l'état d'esprit de nos con-
citoyens sur la valeur et le tôle de'In France
extérieure.,
, ; puisque depuis la guerre. les hommes
d'Etat et d'affaires .ont,chanté sur tous les
tons que nos colonies sauveront la France.
qu'elles contribueront au 'redressement et à
ta grandeur de notre pays. si'l'on veut, dans
ce domaine, fdire autre chose que défi dis-
cours sonores et des phrases creuses, il im-
porte d'organiser dans ce pays une campa-
gne, un mouvement, une croisade en faveur
de nos dépendances extra-européennes. L'Ex-
position-Coloniale a amorcé la1 campagne. Il
importe de la continuer et de l'intensifier
encore.
ta création d'uni office autonome de pro-
pagande coloniale, doté d'un budget de pu-
blicité important, serait certainement une me-
sure susceptible de produire les effets les plus
heureux aussi bien pour, nos colonies que
pour la métropole.
Il ifaut arriver à déraciner; les..légendes
tendancieuses et néfastes, sur nos terres loin-
taines, qui sont ancrées dans le cerveau de
beaucoup trop. de Français. Il faut susciter
dans la nation toute entière un vif intérêt
pour nos possessions d'outre-mer. Il faut fai-
re comprendre à l'épargne française que
son avantage est de placer ses fonds dans les
emprunts coloniaux pour créer, développer et
améliorer l j dutillage de nos dépendances
mondiales, sans lequel la mise en valeur,
l'exploitation de ces régions est un vain mot.
Il faut faire entrer dans la tête des épar-
gnants que ces placements sont plus sûrs et
plus productifs que certains placements de
fonds d'Etats étrangers. Il faut démontrer
au pays que son intérêt îe^t de créer et. de
développer les Sociétés de production colo-
niales, de souscrire aux émissions jet aux aug-
- d e q
mentàtions de capital de ces entrëprises et
d'organiser et d'intensifier les cultures indi-
gènes de façon à accrbître là production de
nos dépendances coloniales, a restreindre nos
importations étrangères, » à développer 1 ex-
portation de nos produits sur., nos colonies,
par suite de l'âûgnientatiori , vçlu' pouvoir
d'achat des indigènes, à' accroître 1$volume
du fret colonial de notre flotte, à améliorer
l'état de nos finances, de notre commerce,
de notre industrie, et aussi les conditions
d'existence des indigènes et de l'ensemble de
la population française.'
Pour arriver à ce. but., un puissant budget
dé publicité coloniale, géré par Un. Office
autonome de propagande coloniale, assisté
d'un Conseil d'administration comprenant
des représentants des colonies et des diffé-
rentes. branches de l'activité humaine est à
coup sûr l'un des moyens. les plus rapides
et les plus ef fic,-tces.,, @ .,
Actuellement les chefs de nos colonies font
bien d,e .la 1-iropagande pour attirer des forces
humaines et financières, susceptibles de ,met..
tre en valeur nos immenses • ressources colo-
niales, mais l'action de nos gouverneurs gé-
néraux et gouverneurs est insuffisante et
aussi peu efficace. Tls font chacun leur pu-
blicité à leur manière et en général dans des
organes qui ne sont lus que par des colo-
niaux. Si l'on veut réellement assœier la na*
tiort Française toute entière à l'œuvre- ma
loniale eue nous avons 'ene, .il
de modifier nos. méthodes de propagande co-
loniale. A la publicité particulière de chacur
ne, de nos colonies faite directement par nos
gouverneurs, il convient de superposer un
organe puissant qui fera une propagande
massive, générale et intense en faveur de
l'ensemble de la France Coloniale. Les en-
treprises coloniales privées devraient égale-
ment adopter, la même méthode.' lil ne suffit
pas de posséder des richesses latentes, si l'on
veut en tirer parti, il faut le faire savoir.
La France extérieure possède des ressour-
ces variées et considérables qui sommeillent.
Le devoir, l'obligation et l'intérêt de l'a na-
tion française est de les réveiller, de lès ex-
ploiter, de les faire circuler pour accroître
la richesse et le bien-être des populations de
la « Plus Grande France w. *
Allons-nous, une fois de plus, avouer à
la face du monde que. notre Patrie est riche
en fortes personnalités et en ressources ma-
térielles, mais qu'elle est incapable dans le
domaine politique et économique d'un effort
d'organisation de discipline, et de méthode.
Le gouvernement devrait créer un office
autonome de propagande coloniale doté de
crédits importants, pour que la démocratie
française toute entière puisse bénéficier de
l'apport important que constitue la France
lointaine et pour resserrer les liens d'amitié et
les rapports politiques, économiques et so-
ciaux de la France disséminée sur tous les
continents. L'unité de la plus grande Fran-
ce ne sera pas ainsi un mot à peu près
creux, mais bien une réalité imposante.
La propagande, et la propagande seule,en
galvanisant les esprits. des Français est ca-
pable d'accomplir cet objectif, qui existe
depuis longtemps déjà chez les Anglais, les
Hollandais et les Belges et qui a donné des
résultats merveilleux. Espérons que bientôt
une habile, large et puissante campagne en
faveur de la France extérieure, sera orga-
nisée, qui contibuera amplement à cristalli-
ser « la plus grande France JI, à augmen-
ter sa grandeur et sa puissance et à amélio-
rer le bien-être de ses enfants.
Lion Arehimboud,
Député.
Ancien Sous-Seorétuire d'Etat
des colonies.
«T»
Dépêches je l'Indochine
M. Pasquier visite la batte d'hydravions
.,.,." ,.' du Cap-Lay - yr, ,,
- -- - - - - 11. - «.-.
Le Gouverneur général Pasquier a vi-
sité Mot les travaux en cours pour t'tnstal-
lation de la base d'hydravions du Cap-Lay,
créée dans Ws environs de Saigon et dont
l'achèvement sera réalisé à la fin de l'an-
née. Le Gouverneur général a parcouru les
logements prévus pour le personnel, les
ateliers de réparation et tes hangars desti-
nés à abriter te matériel de Vescadrillei M.
Pasquier s'est rendu aujourd'hui à l arsenal
de la marine dont il a visité divers servi-
ces, particulièrement ta base sous-marine
qui comporte les bâtiments et logements ré-
servés a VEtat-Major, aux équipages des
sous-marins et aux ateliers de réparation.
Le Gouverneur général a constaté que les
travaux étaient poussés activement et que
la base est prête à recevoir les premières
unités sous-marines affectées en Indochine
et dont le départ de France est prévu pro-
chainement.
On prépare des têtes pour la réception
du Ministre des Colonies
Si M, Monivong, roi du Cambodge a ren-
du aujourd hui visite à M., Pasquier avec
lequel il s'esl entretenu des détails des ré-
ceptions qui auront lieu au Cambodge en
L'itonneur du ministre des Colonies.
Un Laboratoire central de recherches
vétérinaires à Hanoï
L'Officiel d'Indochine publie un arrêté
du 20 aoiM, portant création à Ifanoï d'un
laboratoire central de recherches vétérinai-
res*.
: Exportations de riz à Haïphong
Les exportations de riz et dérivés par
Haïphong pendant le mois d'août ont at-
teint 1.066 tonnes, savoir :
Riz blanc :
Sur- étranger, 740 'tonnes.
Riz cargo :
Sur étranger, 283 tonnes.
Paddy :
Sur. étranger, 43 tonnes.
Indôpncift.
:
Le R. P. Savina, philologue
revient du Nord-Annam
m
Après - - trente ans d'études
Le R. P. Savina venant de Yokohama,
Shanghaï et l'Indochine, est arrivé à Mar-
seille hier à bord de V André-Lé bon.
Silhouette curieuse 1 Coiffé d'une toque de
fourrure de renard, vêtu de la longue robe
chinoise serrée, au col et d'un pantalon de
toile blanche j le R.P. Savina vient passer
en France une année de congé après trente
années de séjour en Chine, au Yunnàn et
au Tonkin; trente années consacrées à
l'apostolat, bien entendu, mais surtout h
l'étude des langues peu connues de ces ré-
gions,.
Il a établi sept dictionnaires des langues
monosylloïques dérivant de la langue miao,
parlée dans le Nord-Annam l les Universités
aponaises et anglaises lui ont acheté la
première édition et le gouvernement -fran-
çais a fait figurer la seconde à l'Exposition
de Vinceimes. Il Va durant son séjour en
France essayer de recruter des Trappistes
qui consentiraient à venir fonder un établis-
sement au Tcmlttn. -
Ce qu'on tnt endi0
l'
1- 6y
-
ES Parisiens C a n-
naissent. peu Paris,
En dehots du quar-
tier où ils ont leur
domicile ou leurs
occ u p a t i o n s, ils
n'ont, en général,
ni le loisir ni le goût
(semble-t-il) de sor-
tir de leurs habitu-
des Pour visiter et connaître leur CaPitale. 1
Il est très-amusant de les observer en ce
ntOmellt ; leur ignorance qu'ils supportent
allègrement en tem/ls ordit/aire, éclate de-
puis quelque temps au point de les KincT 1
Elle s'étale publiquement dans les tram-
ways ou autobus où ils promènent leurs pa-
retlls et amis .venus « pour voir VExposi-
tion ». A chaque instaht, le neveu ou la cou-
sine leur pose des questions sur tel monu-
ment : le parisien prend un petit air. déta-
ché : il n'ose pas avouer qu'il l'ignore.
Quand il est poussé dans ses derniers re-
tranchements il repond. ce qu'il peut. Le
principal c'est qu'il calme la CI fringale J)
d'apprendre qui démange son hôte 1
glace de la Concorde, tous les monuments
ont des colonnes, aussi la Chambre, la Ma-
deleine, le Ministère de la Marine et l'Auto-
Club sont-ils interchangeables.
En passant l'autre jour, devant Saint-
Germain-VAuxerrois, j'entendais un parisien
érudit, expliquer avec force détail à sa fa-
mille de Province que cette église était Saint-
Gervais et qu'elle avait été bombardée pen-
dant la guerre; il montrait l'endroit exact oit
les bombes étaient tombées.
HCUfcuscment, la Tour Eiffel est là. pour
mettre tout le monde d'accord ; cepmdant,
il arrive que le « cicerone » ajoute en mon-
trant l'Ecole Militaire : CI Dans le fond,
vous voyez les Imalides D, mais cela, an
fond, n'a pas de conséquences fâc heuses.
A l'Exposition Coloniale en ctttrant, utw.
visiteuse demandait l'autre jour à sa vieille
parente de Viucetrnes qui sait tout comme
tous les banlieusards : « Où est le Pavillon
de l'Allemagne ? « La vieille dame réfléchit
un peu et comme elle ne se rappelait pas
l'avoir vu, elle répondit : cOl, il n'v en
a pas, tu comprends, on ne l'a pas invi-
tée. »
Les Français ignorent les clauses du frai-
té de Versailles comme l'emplacement, exact
des Invalides. Ils ne se sont pas encore aper-
çus i pour.'la plupart, querVAllemagne n'avait
plus ses codâmes,
l/lille",rrgtu." elle, aptffûtt chaque
jour davantage.
Souhaitons que la vielle darne de Vit,({ Il
nés conserve longtemps ses illusions.
Nous qui ne les avotts pas, relisons la d é
claration du due de Mecklenburg, ce grand
Allemand successeur désigllé. paraît-il
du président Hindenburg qui écrivent
l'autre joyr dans un journal français que
l'Allemagne ne pouvait vivre sans colonies,
mais que c'était à l'Anglctcrrè de lui en
donner.
Michel Gëiêtdoerfmr,
Député dès Côtes-du-Nord
Secrétaire de ta Commission
de la Marine Marchande
Le Duguay-Trouin"
a appareillé
̃ »«
Le croiseur Duguay-Trouin, de la pre-
mière division légère de la première esca-
dre a appareillé à dix heures, samedi ma-
tin, sous le commandement du capitaine de
vaisseau Le Banzet. M. Paul Reynaud, mi-
nistre des. Colonies, s'embarquera dit-on le
3- octobre, à Colombo plutôt qu'à Singapour
sur ce bâtiment avec lequel il poursuivra
-son voyage en Extrême-Orient.
-
L'antenne coloniale
̃«>
dréation au Maroc de la « Radio-Africaine »
pour la défense contre les parasites
La. Fédération des Radio Clubs du Ma-
roc a sollicité les Pouvoirs publics d'ac-
corder aux sans-filistes une protection contre
les parasites. Aussi le Protectorat maro-
cain étudie-t-il à l'heure actuelle, un pro-
jet de dahir pour la protection des auditions
radiophoniques. Dans le même ordre d'idées,
il vient de se créer un groupement casa-
blancais de défense contre les parasites in-
dustriels, sous l'initiative de notre confrère
La Radio Africaine. Tous les sans-filistes
sont priés d'y adhérer. Ils sont associés en
sous-groupes correspondant aux différents
quartiers de la ville. Le délégué de chaque
sous-groupe recherche l'origine des pertur-
bations. La réunion des délégués forme une
commission technique qui recherche les mo-
difications à apporter à l'installation pertur-
batrice et s'entend à l'amiable avec le per-
turbateur pour lui accorder des délais rai-
sonnables. Si une entente amiable n'est pas
possible,- la collectivité intente au perturba-
teur une action judiciaire. Cette organisa-
tion paraît de nature à lutter efficacement
contre les parasites.
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
Etude sur le Maroc espagnol
M. Emile Bourgeois a offert & l'Académie,
de la part de l'auteur, M. André Sayous, Le
Maroc espopvl, étude sobre mais complète et
documentée de l'oeuvre historique militaire et
adnriwstratrve dans la zone où les traités lui ont
reconnu la souveraineté op le protectorat.
INTERIM
: RUE OUDltiOT
M. André A(aginot, ministtç de la guerre,
aneien ministre des colonies. est chargé de
l'intérim du ministère des colonies pendant
les trois mois d'absence de M. Paul Reynaud.
<
Pour les caidfes de crédit
agricole de nos colonies
Voici le détail par colonie de la distribution
de la première somme de 50 millions mise à la
disposition des caisses de crédit agricole colo-
nial par le crédit agricole métropolitain.
Les - affectations - - de crédit - - sont les - suivantes :
Afrique Occidentale française 35 millions
Indochine. , 7
Madagascar ,," 3
Cameroun 2
Martinique. 1
Guadeloupe ", 1
Réunion 1
J. Rappelons que l'Afrique Equatoriale françai-
se, qui ne figure pas sur cette liste, a reçu, à la
suite du vote des emprunts coloniaux, une som-
me de 20 millions destinée à venir en aide à
ta production indigène et à alimenter les cais-
ses de crédit agricole mutuel.
Les Annales Coloniales ont publié ultérieu-
rement le projet de M. Paul Reynaud.
: 4,»
Les grands travaux
de Madagascar
Voici quel est définitivement le pro-
gramme des grands travaux dont le budget
sera pris sur les ressources provenant de
l'Emprunt Colonial. Il complète ce que les
Annales Coloniales avaient déjà donné à ce
sujet.
Ports et Rivières.
Achèvement du canal des Pan-
galanes Fr. 17.000.000
Port de Tamatave 173.000.000
IMajunga. 27.000.000
Manakara..; 16.000.000
Tuléar IO.OOO.OOO*
- Diégo-Suarez 10.000.000
Phares et balises. 5.400.000
Trav. maritimes aux Comores. 3.000.000
261.400.000
Voies terrées. n_--p--
Ligne de Fianarantsoa à la
Côte Est "," 206.000.000
Chemin de fer du Sambirano. 1.000.000
iffignë de NbrmUla va à 'Mahabo -3<,3&'«oqo
220.300.000
Routes et Ponts.
De Tananarive à Majunga. 47.000.000
Réseau aux Comores 2.000.000
'49.000.000
Hydraul. agricole et assainis.. 60.000.000
Instal. pour l'assist. médicale. 18.067.000
Installation pour l'enseigne-
ment professionnel 7.483.000
Postes, Télégraphes et Téléphones.
Hôtel Central des Postes à
Tananarive. 6.000.000
Magasin aux colis postaux à
Majunga 600.000
Postes locaux de T. S. F. à
Tananarive, Diégo-Suarez et
Manakara 2.467.000
Création et renforc. des lignes 10.400.000
19.467.000
Bâtiments administratifs 48.000.000
Frais d'études 7.000.000
Imprévus., 9.283.000
700.000.000
T u te rends compte.
PROCES ORIGINAL
Il s'exhibe à l'Exposition comme héros
du renflouement du «Saint-Philibert »
Les habitants de Saint-Nazaire qui visitèrent
l'Exposition n'admettent pas 'et ils ont raison
qu'on usurpe et qu'on blague le travail et le
mérite qu'eut le scaphandrier David, qui fit le
renflouement du « Saint-Philibert ».
Dans l'fie des attractions, une baraque du
haut de laquelle un bonisseur, vêtu en officier
de marine, convie le public à venir voir les évo-
lutions d'un scaphandrier dans une cuve de
verte, a affiché « héros du renflouement du
Saint-Philibert ».
Mais Saini-Nazaire n'est pas très loin de Pa-
rie et les échos sur cette exhibition vinrent ré-
sonner aux oreilles du vrai héros qui par un
beau matin débarque au port Daumesnil, ac-
compagné d'un huissier, il demande au Com-
missaire de l'Exposition un constat en règle sur
cette usurpation de fonctions.
Mais le commissaire qui n'est pas bon enfant,
refuse et M. David a dû partir pour le Palais
de Justice et déposer une plainte entre les mains
du Procureur de la République ; il a demandé
d'abord la cessation immédiate de l'exhibition,
la saisie de la caisse et le Versement des fonds
à la souscription ouverte à Saint-Nazaire au pro-
fit des familles des victimes de, la catastrophe
du Saint-Philibert.
C'est Mo Russacq, ancien bâtonnier qui a été
chargé de l'affaire à Saint-Nazaire par M.
David.
D'autre pari, M. Leclercq, substitut, a char-
gé M. Denoix, commissaire de police de Cha-
renfon, d'enquêter au sujet de cette plainte.
L'usurpateur de fonction se nomme Davies
Xmortes, il est grec (heureusement pas très co-
lonial West-ce pas ?) mais fils de pêcheur
d'êponge, c'est-à-dire qu'il a parait-il plongé
el replongé pendant toute son enfance il ira
que dix-huit dans, mais en mit long la-deuus.
et vivait en Tripoltlaine 111
F. J.
La législation sociale
aux Colonies
«♦«
En général, les lois sociales françaises,
ne. sont pas appliquées dans les colonies et
pays de protectorat, ou ne le sont qu'avec
un retard de plusieurs années, après force
réclamations des intéressés, travailleurs fran-
çais et indigènes qui suivent avec beaucoup
plus d'attention qu'on ne croit, les progrès
de la législation de la Métropole. C'est ainsi
que la loi sur les asurances sociales,
récemment promulguée en France, a causé
une vive impression parmi les ouvriers in-
digènes et européens.
Mais n'anticipons pas : nous savons que
la loi sur les Assurances sociales rencontre-
rait, aux colonies, des difficultés d'appli-
cation nombreuses et délicates et, pourtant,
non impossibles à surmonter. Nous aurons
peut-être, l'occasion d'en reparler, en ce
qui concerne plus particulièrement les pays
de l'Afrique du Nord.
Pour le moment, il s'agit d'assurer du
travail et aux travailleurs un minimum de
garanties et de protection.
La première mesure à prendre, dans ce
sens, c'est la reconnaissance légale des syn-
dicats ouvriers dans le cadre de la loi fran-
çaise de 1884. La légalité de leur mouve-
ment corporatif permettra aux travailleurs
français, comme aux travailleurs indigènes
de défendre tnieux leurs droits, tout en
développant leurs œuvres de solidarité et
d'éducation.
La partie XIII du traité de Versailles
fait un devoir aux Etats contractants d'éten-
dte la liberté syndicale à leuta colonies
et pays de protectorat, de même qu'elle pré-
voit l'application de la journée de 8 heures.
Dans beaucoup de pays coloniaux, la durée
légale de la journée de travail est dix heu-
res, qui devient généralement, au moyen
des dérogations et par l'insuffisance de
l-inspection du Travail la journée de 12 et
14 heures t Il faut appliquer les 8 heures
dans toutes l'es colonies et dépendances. Les
bienfaits physiologiques et sociaux de la
journée de huit heures ne funt de doute
pour personne, et les craintes patronales au
sujet de la diminution de la production ne
sont plus une objection sérieuse depuis l'em-
ploi intensif du machinisme.
C'est, en général, toute la législation so-
ciale de la Métropole que réclament les tra-
vailleurs français et indigènes des colonies.
Il-apparient aux gouvernements coloniaux
d'entrer; résolument dans cette voie.
Le développement de la législation so-
ciale dans les colonies et pays de protecto-
rat. tout en faisant sentir au prolétariat
indigène, d'une façon immédiate, l'action
bienfaisante de la France, favorisera dans
une certaine mesure le peuplement français.
Les travailleurs manuels et tous ceux qui,
dans leur spécialité, désirent améliorer leur
sort, iraient plus volontiers dans les colo-
nies s'ils savaient y rencontrer les mêmes
garanties et l'a même protection qu'en
France. Il faut donner à l'immigrant l'im-
pression que la colonie où il arrive est bien
le prolongement moral de la Métropole.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
e.. 1
Les relations télégraphiques
avec le Maroc
L'administration des P. T. T. informe le
public qu'elle a pris des dispositions pour re-
médier aux difficultés survenues récemment et
notamment hier et avant-hier dans l'échange des
télégrammes avec le Maroc, en raison de l'in-
terruption du câble Brest-Casablanca et du ra-
lentissement des transmissions par T. S. F. dû
à l'état atmosphérique et à la perturbation de
parasites exceptionnels.
Le service par T. S. F. avec le Maroc est
rétabli et les télégrammes sont maintenant
échangés dans des conditions normales, malgré
les difficultés éprouvées.
D'autre part, la réparation du câble commen-
cera si l'état de la mer le permet, dès l'arrivée
du câblier à Casablanca, qui est prévue pour
aujourd'hui.
Le tunnel de Gibraltar
Le tunnel de Gibraltar
On envisage de nouveaux tracés pour la
réalisation du tunnel de Gibraltar.
Dans le premier projet de la partie réservée
du détroit où on devait percer on demandait à ce
qu'on s'enfonce, pour trouver du sol ferme à
900 m. au-dessous du niveau de la mer ; aussi
étudie-t-on de se rapprocher de l'Atlantique
les profondeurs étant moitié moins grandes et
le tunnel irait de la baie de Vaqueros à Tan-
ger, la longueur serait de 48 km., dont 32 sous
la mer, deux galeries y seraient établies, et la
tracti on électrique.
Un autre tracé projeté aussi est celui qui
irait de Trafalgar à la pointe Malabala.
t -lifc
PHIL A TËLIE
Un nouveau timbre pour Madagascar
L'agence A générale des Colonies annonce
qu'il sera mis en vente, le 14 septembre 1931,
la figurine nouvelle ci-aprè : Madagascar, thn-
bre-poste type « Gallieni » de 10 francs.
A cette même date du 14 septembre 1931,
il ne sera plus accepté de commandes pour les
mêmes timorés anciennes valeurs.
Inauguration du monument
d'Emile Gentil
A l'extrême-France, à 2 kilomètres de la
frontière, un humble et délicieux village,
Volmunster, était aujourd'hui pavoisé : on
inaugurait le monument d'Emile Gentil, le
grand explorateur qui donna 500.000 kilo-
mètres carrés à sa patrie. Sur la place du
village - face à la maison qui le vit naî-
tre une foule venue de tous les coins de
la Lorraine était rassemblée pour apporter
les pensées émues en hommage sincère au
compatriote, resté toujours l'ami, et qui
avait donné sa vie pour son pays.
N6 en 1866, Gentil mourait en 1914, sans
voir son rêve réalisé : le rattachement de
son village à la France.
Au moment où l'Exposition Coloniale
montre au monde entier notre bel effort
dans nos terres, lointaines, l'inauguration du
monument d'un pionnier de l'expansion co-
loniale eut pu être grandiose. Elle fut sim-
plement émouvante et modeste, elle fut celle
qu'aurait aimée Emile Gentil : Au pied du
monument sa famille et ses vrais amis, aux
fenêtres de sa maison et sur la place noire
de monde des fils de la Lorraine à la-
quelle il pensait si souvent, formaient le
cadre qu'il fallait à ce village, à la vie de
cet homme modeste et loyal pour lequel
loin des intrigues et des ambitions l'hon-
nêteté et le devoir étaient ses seuls conseil-
lers.
Un télégramme de M. Diagne, sous-secré-
taire d'Etat, adressant au Comité ses regrets
de n'être pas là et son admiration pour
Emile Gentil, sut montrer à cette heure
immense pour les enfants du village, qu'un
héros, né chez eux, n'était pas Lout à. fait
oublié. On peut d'autant plus regretter
1 absence du rfiinistre des Colonies à cette
cérémonie que la venue de M. Paul Rey-
naud avait été annoncée il y a six semaines
et que la raison des proches élections can-
tonales ne pouvait valablement .être en-
visagée. En effet, à huit heures du soir,
tandis pu'avait lieu le banquet intime de
Sarreguemines, les amateurs de T. S. F. des
Marches de l'Est apprenaient que ce diman-
che M. Mario Roustan, ministre de l'Ins-
truction publique avait inauguré un pont
dans l'Hérault et M. Camille BIaisât,
membre de l'Hygiène, l'exposition annuelle
agricole et commerciale de Valognes. Ici
comme là un banquet sous la présidence du
ministre avait clos la fête. Et la Lorraine
recouvrée a été, une fois de plus, elle, dé-
laissée.
Au moment où M. Meysembourg, prési-
dent du Comité, remettait le monument aux
habitants de Volmunster et il savait en
quelles mains il le confiait un rayon de
soleil vint éclairer le buste d'Emile Gentil,
auréolant cette grande figure coloniale.
Tous ceux qui étaient présents prêtaient
leurs concours, donnaient leur accueil et
formaient une grande famille. Grande féte
le 6 mai à Volmunster, fête de regrets et
d admiration, fête des cœurs qui battaient à
Punisson. Et ce fut le plus bel hommage
que l'on pouvait rendre au souvenir de
Gentil, le marin, l'explorateur, l'adminis-
trateur et l'ami de tous ceux qui le connu-
rent.
Voici l'ordre dans lequel s'est déroulée la
cérémonie:
A 3 heures, à Volmunster, réçeption par
M. Taglang de M. Geax, préfet de la Mo-
selle; de M. Chatonet, sous-préfet de Sarre-
gUcmine; de MM. Hirschauer, sénateur;
Stuhl, sénateur; Nominé, député et de MM.
les maires de Metz, Sarreguemines, Vol-
munster, etc.
Etaient venus assister à la cérémonie les
enfants de l'explorateur Gentil et la plus
proche famille.
A 3 h, 1/2, la musique de Sarreguemines
venue à Volmunster acompagnait le cortège
au pied du monument.
M. Meysembourg, président du Comité
d action, remit au maire de Volmunster le
monument élevé grâce à son inlassable dé-
vouement. t
M. Schaff, maire de Volmunster, remercia
M Meysembourg.
Puis tour à tour, le général Hirschauer,
le commandant Braun, ancien collaborateur
de Gentil, au nom de la Fédération des An-
ciens Coloniaux, le général Stuhl, sénateur,
Nomind, député, de Sarreguemines, M.
1 abbé Weber, conseiller général, et M. le
Préfet de la Moselle, évoquèrent la vie du
grand explorateur.
Pour clôturer cette inauguration un ban-
quet fut offert à Sarreguemines par le Co-
mité d'action réunissant la plupart des per-
sonnalités et amis venus rendre homraabee à
Emile Gentil.
J. Aytet.
Voici le texte des discours prononcés à
Volmunster à Vinauguration du monument
Emile Gentil.
DISCOURS DE M. G. MEYSEMBOURG
PRESIDENT DU COMITE
Monsieur le Président,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire de Volmunster,
Chers Concitoycns,
Au nom du Comité d'Action pour l'érec-
tion du monument « Emile Gentil dont je
suis le Président, j'a.i l'honneur de remettre
à la Municipalité de Volmunster, ce monu-
ment que nous avons fait exécuter dans le
but de perpétuer le souvenir d'un enfant de
cçtte ville.
En prenant l'initiative de cette œuvre,
nous n'avons pas cru, Messieurs, empiéter
sur les attributions de vos élus. Nous les
savons plus qualifiés que nous pour décider
de ce qui intéresse l'administration de votre
ville. Mais, ici, il s'agissait d'une manites-
tation d'un ordre tout particulier, à la-
quelle l'action officielle devait rester étran-
gère et qui ne devait émaner que du cœur
etc nos concitoyens. C'est pourquoi, nous
avons formé entre nous, ce comité, dont je
suis en ce moment l'interprète.
Or, Messieurs, il nous a suC,', d'annoncer
sa formation et son but pour voir affluer les
félicitations, les encouragements et les sous-
criptions. Toute la Lorraine a contribué à
l'érection du monument que nous vous de-
mandons de bien vouloir accepter. Si, par-
fois, on met trop de hâte à honorer les ci-
toyens que la mort nous a enlevés, en leur
élevant des monuments' qui doivent glorifier
aux yeux des futures générations les noms
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