Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 03 septembre 1931 03 septembre 1931
Description : 1931/09/03 (A32,N123). 1931/09/03 (A32,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380393t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
S1WTE-WUXIBM NfNM. - N4i t..
tmnimmo J so onranivs
JBUDI SOIR, 3 SEPTEMMIE \m.
u |é«lMlJ|OTI0IEI
LI. 1.
.--' s
PARIS
YtLÉFM. I LOUVMt 10-97
m RieMBLIBlI «7-M
1. r .h 1
Les Anna tés Coloniales
L. et wmbtes * »W rois" M
¥wtm é* fottrnêl.
, e Maretl RUEDEL
Tout les article» publiai dans notre tournai ne peuvent
être rfJWCHIU"¡ QU'EN citant !« ANNALES GOLOMALU.
IBOHREiENTS
avec la Revue mensuelle:
Ua aa 6 Moit 8 Moi*
France et
Colonie» 180 » 100 > 60 »
Étranger.. 240 » 125 » 70 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
* s
La Crise - Européenne
l ',' et t Afrique
,. - ,.s
Albert Thomas est allé à Berlin où il a
'eu avec le chancelier Bruning et de nom-
breuses personnalités du inonde des affaires
et de la politiquè de très importants entre-
tiens. Dans une déclaration officielle, faite
au représentant d'une agence, il a fait
connaître l'objet de ces entretiens.
Le Buféau International du Travail a été
charge, au début de cette année, lorsque le
chômage a pris dans le monde lin caractère
inquiétant, d'étudier la question et'de pro-
poser des solutions.
parmi les. remèdps que ses experts ont
proposés, figurait, en première ligne, un pto-
gramme de grands travaux publics interna-
tionaux.
Le B I T. a d'abord consulté les gouver-
nements sur l'idée cHe-mêmc; Dix-huit ont
répondu favorablement. -
Pli se préoccupe maintenant de fixer les
conditions de la mise en traih de ces tra-
vaux et de rechercher comment ceux-ci pour-
raient être financés. C'est pour traiter ces
questions avec le- gouvernement allemand
que le directeur du B.t.T. est allé à Berlip.
On ne saurait qu'approuver et l'idée même
qui est à là base de ces efforts et la méthode
réaliste - suivant laquelle élle est poursuivie.
Mais je voudrais, des déclarations faites
par M. Albert. Thomas au correspondant de
cette' agence détacher un passftge qui in-
téresse plus particulièrement les lecteurs de
ce journal.
Après.. avoir indiqué l'importance de ce
programme de travaux publics internatio-
naux, le directeur du B.l.'t. ajoute :
« .On ne pourra créer l'Europe qu'en
t'attachant à une œuvre commune pour la-
quelle tous travailleront et dont tous bénéfi-
cieront. Cette œuvre, ce pourrait être l'équi-
pement général de l'Europe et même, dans
une certaine mesure, l'équipement de
l'Afrique.
1 « Les idées émises en France et relatives
à ce dernièr point de vue ont trouvé un écho
allet prdfond en Allemagne. Est-ce qu'en
ASSociant l'AiIfcnirigne à la mise en valeur du
continent nord-Africain, par exemple, on ne
dissoudrait pas, dans 'une certaine tndurc,
l'aigreur du problème colonia l ? Là ques-
tion fhérite d'être examinée. »
Certes, ia.question mérite d'être examinée 1
Elle aurait dû l'être depuis longtemps, Pour
nia part, dès l'année 1935, je l'avais posée
pour y proposer, prédsétnént, la solution
même que l'on découvre aujourd'hui, timi-
dement encore.et à. laquelle on ne veut pas
du l'on n'ose pas donner toute l'ampleur ne
cessaire.
; - Je nignore pas que certains cercles linan-
ciers et colonialistes allemands, ont songé.
avec des arrière-pensées bien mal dissimu-
létts, iV une vaste-combinaison financière de
mise en valeur de l'Afrique mineure, Algérie,
Tunisie et surtout Maroc, dans laquelle l'Al-
lemagne jouirait un rèle de premier plan.
jfe stiis cônvairtou cjuë, sous cette forme.
« l'affaire » est vouée d'avance à l'insuccès
total.
Mais, dans le passade que j'ai reproduit
ci-deSsus, remplaçons les mots « mise en va-
leur du continent nord:afr:cain » (ce qui
est. àu reste un non-sens, car le Nord-Afri-
cain ne constitue pas un continent) par
« mise en valeur du continent africain » et
le programme perd le caractère d'une affaire
pour, prendre celui d'une politique.
- Cette politique c'est celle-que, depuis plu-
sieurs années déjà, certains économistes clair-
vbyants ont formulée et proposée, en vain,
aux ayeugles hommes d'Etat européens.
Certes, je me félicite de voir, aujourd'hui,
un grand .organisme international comme le'
B.I.T. insuffler à l'idée une vie nouvelfe en
la transposant sur. le plan international.
- Mais je continue à penser que, sans contre-
carrer ou seulement êner les projets poursui-
vis sur ce plah international, il pourrait être
utilé, à nous, et à tous, de réal'ser cette poli-
tigüe, dans notre cadre riational d'abord,
puisque.la France a l'tmmense avantage de
posséder un domaine africain qui lui permet
toutes les initiatives.
La France, comme l'Angleterre de M. Mac
Donald, poursuit, avec obstination, un im-
mense effort d'amortissement de sa dette
publique (7 milliards environ par an), qui,
datif les conditions actuelles, de la crise éco-
nomiqUe- est vraiment, absurde.
En 'réduisant de deux milliards les crédits
affectés à l'amortissement, il serait possible
de couvrir la garantie d'intérêts d'un em-
prunt de 40 milliàrds de travaux publics à
engager dans l'Afrique française (Algérie,
Tunisie, Maroc, A.O.F., A.E.F.).
Je rappelle que les gouvernements locaux
de ces colonies ont élaboré, en ces dernières
années, des programmes d'aménagement éco-
nomique, dont toutes les études techniques
sont préparées. L'Algérie a un programe, dit
des quinze ans, qui comporte 6 milliards 350
millions de travaux ; l'aménagement deThy-
drauliquè agricole au Maroc représente t mil-
liard ; celui de l'aménagement hydraulique
de la boucle du Niir, plusieurs milliards ;
la: construction ou l'extension de? ports en
A.O.F. et en A.E.F., avec les divers tra-
'A O P et en A. rl,. F ,
vaux annexes, frigorifiques, voies d'accès,
représentent encore plusieurs milliards de
travaux
Tous ces projets sont étudiés depuis long.
temps. Ils doivent donner aux régions où ils
seront entrepris une plbs-vakie économique
qui rouvrira largement, par une fiscalité ap-
propriée, les charges d'intérêts et d'amortis-
sement des capitaux engagés.
Cet effort, dans le cadre national, se rat-
tacherait tout naturellement à l'effort qui est
actuellement poursuivi sur Je plan interna-
tional. -
Jamais nous n'avons envisagé l'exécution
du programme dont je viens d'esquisser, les
grandes lignes, par les seules forces de l'éco-
nomie nationale.
Toujours nous avons .dit et écrit : un tel
.'effort «dépassera4t les possibilités présentes
tde l'industrie française. Il conviendrait-d'ap-
peler l'industrie étrangère, et rtotdinment
l'industrie anglaise et allemande, h collabo-
re, sur un piej d'égalité,, avec l'industrie
française à 1 exécution du programme.
Ainsi entre les projets français et les pro-
-jets internationaux, il y a concordance par-
faite.
Quand donc l'Europe comprendrait-elle
que le salut, pour elle, est en Afrique ?
Etienne Ânténellt,
Député de ta leatite-Savolet
Rapporteur du budget de
CAtgérk.'
: _u. - 4»
DERNIÈRE HEURE
1..
Le départ de M. paul ftoynaud
Contrairement au bruit persistant qui avait
couru et dont nous nous sommes fait l'écho, i
M. Paul Reyfiaud ne partirait pas samedi
prochain à bord du croiseur Duguay*Ttouin,
mais préférerait utiliser le d'Artagnan, des
Messageries maritimes, qui part de Marseille
le vendredi Il septembre.
Si lé ministre des Coldnles persisté dans
son projet il quitterait Paris le jeudi 10 sep-
tembre. -
M qle sera
le voyage de M. Reynaud
el machine
.8T
Voici quelles sont les dernières dispositions
du voyage d'étmles que va Prochaineppietit
accomplit AI. Paul Reynaud en Indochine et
duquel ont été bannis tous discours, tous
banquets et toutes fêtes
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, J». Charles de Breteuilt profitant de
son voyage, a d'ailleurs organisé dans ses
derniers détails, fe périple ministériel. 1,1
forme l'avant-garde du minihte état-major
qui entourera M. Paul Reynaud,
Sur le D'Artagnan prendront en effet place
juigtilà sitiapolit, le capitaine Leboiteux,
Min, 1 ose"', , conseiller irEtat; Palewski el
Signoret. M. Pagès, résident supérieur qui
gia on le, saitj rejoindre son poste en Indo-
chine, fera également partie de l'entourage
officiel et seta probablement « mobilisé »
pendant une partie du séjour dans la colonie.
M. Paul Reynaud ayant pris possession du
croiseur Duguay-Trouin à Singapour se
rendra d'abord aux Indes Néerlandaises àti
il est invité. Il y étudier à les moyens écono-
iniques et les méthodes et pourra ailui faire
d'intéressantes comparaisons avec notre
lointain empire, qu'il parcourra en détail se.
lon l'itinéraire que nous avons donné. Ce
n'est qu'après qu'il se rendra à Saigoll.
Toujours à bord du Duguay-Trouin M.
Paul Reynqud gagnera Bangkok où il s'em-
barquera avec M. Palewski sur un avion de
l'Air-Orient. Les deux voyageurs seront, au
cours des, escales reçus à Dellli par le vice-roi
des Indes puis, à Bagdad par te roi Fayçal.
De là ils gagneront Beyrouth, Athènes et la
France.
»
Les déplacements de nos Croiseurs
.,.
Les croiseurs Duquesne, Toitrvillej Suf-
fren sont rentrés ayant terminé leur cam
pagne sur les côtes du Sénégal et dans les
mers des Antilles.
Le Duquesne et le Suffren repartent en oc-
tobre conduire le maréchal Pétain aux Etats-
Unis.
Le Duguay-Trouin quittera Toulon le 5
septembre; il partira pour Port-Saïd, Aden,
Colombo, Singapour et Saïgon.
Le Duguay-Trouin séjournera environ un
mois sur la côte d'Annam et en baie d'Along,
période pendant laquelle il continuera son
instruction militaire ; puis, en novembre" il
prendra la direction de Batavia et les côtes
de Java, Bangkok, et ce sera le chemin du
retour par Colombo, Aden, Djibouti, Port-
Saïd.
Le 22 décembre, à Toulon, la croisière sera
tèrminée,
11 - 1 ̃ 1
Dépêches de l'Indochine
.,.
La même régime douanier
aa Bas éi Moyen Laos
qu'aux pays de l'Union indochinoise
Le gouvernement général a décidé que le
rdgime douanier commun aux différentes
'parties de VUnion indochinoise serait appli-
qué au Bas et Moyen Laos à compter du
1er septembre, avec certains tempéraments
en faveur des populations riveraines du Mé-
kong.
La zorie d'application du nouveau régime
est provisoirement limitée jusqu'à la région
frontière, depuis Khonc iusqu'à la rivière
Na-Sang en amont de Vfentfane.
Exportations de fil
Les exportations de riz et dérivés pour la
troisième décade d'août atteïgftènt, 26.201
tonnes,
(Indopaçifi.)
Le voyage de M.Paal Reynaml
en Indochine
.t,
ES Annales Colo-
niales ont an-
noncé, mardi, que
le croiseur « Du-
gUay-Trouin » a
reçu l'ordre de se
Unir prêt à appar
refiler, le 5 sep-
tembre, pour une
croisière de trois
mois en Extrême-
Orient, qui,, espérons-le transportera M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies, dans le
ziajiage qu'il va entreprendre pour visiter nos
possesions de Cochinchine, Annam, Tonkin
et le Siam. Le ministre arrivera à Saïgon le
6 octobre. Il reviendra en France au début
de décembre. -
ftlalgé le gros effort qu'il a dû fournir
pendant la session parlementaire et depuis,
pour assurer le vote des mesures d'urgence
nécessitées par les graves répercussions de la
crise économique mondiale dans nos colo-
nies {institution du crédit cololliaJ, extension
du crédit agricole dans notre domaine d'ou-
tU-IIfer, emprunts coloniaux) et en préparer
l'exécution, M. Paul Reynaud, payant de sa
personne et faisant preuve de la plus' intelli-
gente et efjicacc activité, a préside toutes les
importantes manifestations qui se sont clé-
roulées à VExposiiott ColollÙlle, prodiguant,
dans se moindres discours, les trésors de son
esprit et d'une parole simplement et nattirel-
lement éloquente. 1
Aujourd'hui, l'avetrir économique de nos
possessions d'oulrc-mer apparaît momentané-
ment à l'abri des plus désastreux effets de
la crise ; les emprunts coloniaux entrent dans
la voie des réalisations. Le plus dur est fait
désormais et le ministre aurait quelque droit
au repos.
Mais titi gros point noir subsiste dans
notre grande colofric indachinoise. Des inci-
dents, graves surtout par leur répétitioll, ont
montre le péril que peut faire courir à l'in-
fluence française la propagande bolchcviste
bénéficiant du voisinage du désordre chinois
et s'app-uyanl sur les organisations nationa-
listis de VAnnam qui exploitent elles-mêmes
les aspirations populaires les plus légitimes
vers une évolution.des rapoprts entre la Mé-
tropole et la colonie.
Les mesures qui ont été prises par l'Ad-
ministration locale semblent avoir< pour fin
temps, enrayé la danger. Sont-elles suffisant
les pour l'avenir 1 Il est naturel i/ufU" mi-
nisre aussi actif que M. Paul Reynaud ait eu
le désir d'aller se documenter par lui-même.
Mais la distance est grande de France en
Indochine et h Ministre ne Ociit ilisposer,
sans inconvénient, que de bien peu de temps.
C'est pourquoi, faisant preuve d'un « crqn^n
dont il convient de le féliciter, il avait pensé
à faire la plus grande partie du voyage d'al-
ler en empruntant la voie des airs. plus ra-
pide que la voie de mer,
M. Paul Reynaud donne ainsi un bel
exemple. Je tiens à lui souhaiter un hot-
reux voyage, fe ne doute pas que, durant. le
mois qu'il va passer en Indochine, il ne Per-
dra pas plus de temps Qu'à Paris et qu'il
saura voir clair dans l'imbroglio indochinois.
la traversée de retour sur le « Duguay-
Trouin » lui assurera le calme nécessaire
pour faire. de tout, ce qu'il aura vu et rlé-
duit, une mise au point, précieuse pour le
Gouvernement en vue dès décisions à pren-
drc dans un très proche avenir.
Henry Bêrenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
–;
Le monument Emile Gentil
»♦«
Dimanche prochain' aura lieu dans, la plus
stricte intimité une inauguration familiale du
monument de l'exploratcur, Emile Gentil.
C'est ultérieurement que le Gouvernement
qui tient à rendre un légitime honneur à la
mémoire du héros disparu, procédera solen
nellement à une inauguration officielle.
Mort du romancier anglais
Sir Hall Caine
qet
Thomas Henri Hall Caine, l'écrivain an-
glais bien connu, vient de mourir à l'ile de
Man, il était âgé de 77 ans.
Il écrivit, en 1871, de nombreux articles
pour défendre les. aftrrffiunards ah Paris puis
des romans qui connurent une énorme popula-
rité ; on attendait ses ouvrages avec itnpa..
tience. La plupart de ses œuvres furent pu-
bliées à dix milions d'exemplaires et furent
adaptées pour la scène et pour l'écran.
Très consciencieux, Hall Caine n'écrivait
jamais un ouvrage sans parcourir le pays @ où
il faisait évoluer ses héros. Il Visita ainsi le
Maroc et publia ensuite le Bouc émissaire, Il
fit trois voyages à Rome avant de composer
la Ville éternelle. D'ailleurs, imbu de la
mission qu'il s'était donnée d'être l'éduca-
teur du peuple sur les questions religieuses,
morales, et. politiques, il réussit à faire ac-
cepter cette mission par un public toujours
plus nombreux et jusqu'à la guerre sa vogue
fut immense.
JMriM da' Génénl brima
1 %lui l' a
1'1
Le général Gantez Jordana, qui fut sous la
dictature espagnole haut commissaire au Ma-
rot, a été arrêté pour être jugé par la commis-
sien parlementaire des responsabilités.
Le directeur de lit sûreté a conduit le gé-
néral Jordana StnSitSf let ordres reçus à la pri-
son mm
L'Espagne renoncera-t-elle |
à h zone fluence
qui lui a été concédée
au Maroc ?
Déclarations de M. Francisco Macia,
Président de la Généralité de Catalogne
On se rappelle la vive émotion causée dans
toute la presse par les déclarations faites à
Bilbao, le 26-6, par le ministre espagnol
des finances, M. Indalecio Prieto, concernant
t'abahdon éventuel de la zone d'influence qui
a été concédée à l'Espagne, en vertu de
l'accord franco-espagnol du 27 novembre
1912.
L'ambassade d'Espagne à Paris a démenti,
de la façon la plus formelle, l'information
publiée dans un journal de Londres, d'après
laquelle M. Prieto aurait notifié à la Com-
mission des mandats à la Société des Na-
tions, son désir de remettre à ladite Société
les territoires que l'Espagne occupe au Ma-
rue. Il n'en est pas moins vrai que le mouve-
ment en faveur de l'abandon des droits de
l'Espagne au Maroc gagne rapidement du
terrain dans la jeune République espagnole.
Dans le Sol, de Madrid, 26-8, le président
de la Généralité de Catalogne, M. Francisco
Macia, écrit que, si ce projet venait à se
généraliser. « il ne serait pas juste de per-
mettre à d autres pays ayant des visées im-
périalistes de s'établir au Maroc ». C'est à la
Société des Nations que reviendrait, sans
doute le soin de décider à qui incomberaient
l'administration et le gouvernement du ter-
ritoire libéré de la tutelle espagnole.
« Il esl effrayant de penser qu'au vingtième
« siècle, dans la plupart des pays à la tète
cc (le la civilisatiolt) les jeunes gens aient à
lt consacrer les plus belles années de leur
« existence à étudier ta manière de détruire
« k plus rapidement et le plus efficacement
te possible leurs Semblables.
uNous soutenons, nous, qu'aucun citoyen
« de la République fédérale espagnole ne
« doit être obligé de servir soit pays en de.
m hors des fronticres. Aussi condamnons-
« nous les formes impérialistes de la coloni-
« Stltion. C'est un fatt que les radicaux ex-
« trâmistes et que beaucoup d'hommes poli-
« tiques en dehors de ce parti appuiettt un
« mouvement, qui gagtte rapidement du ter-
« raltl en Espagne en faveur de l'abandon
« des droits espagnols au Maroc. Ce terrt-
« tôire a coûté déjà beaucoup de vies à la
« feurtesse espagnole pour les conquérir et
a Poter l'occuper. Les'habitants dc' ce pays,
« doués d'un grand esprit d'Indépendance,
« n'acceptent de gouvernement étranger que
« ,p0r force et sans dotlte ne s'y soumettront
,c( \qs indéfiniment. II .est très possible qu'il
tc ,/i,c un jour où Voccupation dé ce. t»r-
« ritoirë demandera de nouveaux sacrifices
fi d'hommes et d'argent de la Part du pays
ce colonisateur. Mais ta jeune République es-
« pagnole tf, d'atttre part, tant de choses à
.( faire à l'intérieur de ses frontières pour
« réparer la négligence et les préjudices eau.
« sés par les gouvernants monarchistes et
(( par la Dictature qu'elle ne peut pas se
« priver de ses meilleurs éléments pour ce
(( travail constructif.
u Si donc le profet en question arrive à se
n réalïser, il ne serait pas juste d'ouvrir les
« portes dit Maroc à d'autres pays impéria-
Il listes. Vit, pareil actcJ qui offrirait un
« exemple au, reste dit monde, serait très
« probablement réalisé par une solennelle
» déclaration devant la Société des Nationst
« en laissant à ce tribunal suprême dit monde
« le soin de décider dans quelles conditions
lIon devrait établir Vadministration et le
Il gouvernement dit territoire libéré de la tu-
« telle espagnole, »
Telle est l'hypothèse qu'envisage, dans un
article écrit spécialement pour l'organe
London General Press, le président de la Gé-
néralité de Catalogne, et très nombreux sont
les Espagnols, particulièrement les Cata-
lans, qui partagent son opinion. Or, la me-
nace d'un soulèvement dans la zone espa-
gnole du Maroc reste des plus sérieuses.
Une active propagande communiste y est
faite, non seulement parmi les chômeurs es-
pagnols, mais aussi parmi les soldats et les
Marocains. On ignore pendant combien de
temps les troupes indigènes, au nombre de
14 à 18.000 resteront fidèles au gouvernement.
Lors des derniers troubles à Tétouan, des
tentatives ont été faites pour les rallier à
1 l'insurrection.
Si une main ferme n'est pas maintenue,
écrivait récemment le Morning Post., ce sera
bientôt le chaos complet, les hors-la-loi au-
ront le contrôle du pays, et ce sera la ruine
de tous les efforts accomplis par l'Espagne
pendant" ces cinq ou six dernières années. Le
danger d'un soulèvement général dans le
Haut-Atlas se fera menaçant et donnera aux
Français de graves inquiétudes pour leur
zone.
Mais, le sort du protectorat espagnol ne
dépend pas seulement des mesures immédia-
tes ou des mesures à longue échéance que
prendra le gouvernement républicain, il dé-
pend aussi des accords de franche et loyale
collaboration que l'Espagne et la France
doivent conclure au Maroc. Il faut que le
Maroc espagnol ne soit plus une chaige pour
l'Espagne mais devienne un trait d'union
entre nous. Une cordiale collaboration .s'im-
pose entre les. deux pays. C'est elle qui, de
façon durable, assurera la paix africaine.
G. de gersivet.
Le paquebot El Goléa
va être remplacé sur la ligne
Marseille-Alger
m
Les Annales Coloniales ont annoncé en mai
l'échouase de Y « El-Goléa » aux Baléares ;
ce paquebot assurait pour la compagnie de na-
vigation mixte le service Maneille-Alger. Les
Forges et Chantiers de la Méditerranée, ont
reçu officiellement de la même compagnie la
commande d'un paquebot du type de 1 « El-
Goléa » et qui assurera le même service.
Le Sultan du Maroc
est retitré à Rabat
̃
A Tanger *
Comme il l'était prévu le Sultan du Ma-
roc qui voyage à bord du Colbert s'est arrêté
en rade de Tanger.
Si Mohammed a reçu à bord les représett-
tants diplomatiques des puissances auxquel-
les les conventions internationales et le sul-
tan du Maroc concèdent certaines prérogati-
ves, ainsi que les directeurs et les bureaux
des divers services de la zone.
Le temps était très beau; la population de
la cité chérifienne s'était portée en foule sur
le bord de la mer ; de nombreuses déléga-
tions des confréries marocaines avec leurs
drapeaux se sont rendues en barques au-de-
vant de leur souverain pour le saluer à l'ar-
rivée du navire dans la rade.
La ville; était pavoisée.
A Casablanca
C'est mardi matin, à neuf heures, que le
Colbert a fait son entrée dans le port de
Casablanca. Le Sultan du Maroc et sa suite
ont été salués par des salves tirées par les
batteries de la côte. Le majestueux navire
vint, par une savante manœuvre, accoster à
l'emplacement prévu. Sitôt la passerelle ins-
tallée M. Urbain Blanc,, ministretentiaire délégué à la résidence générale,
montait à bord et saluait le sultan, qui le re-
mercia et se déclara enchanté de son voyage,
et surtout des marques de déférente sympa-
thie qui lui furent prodiguées durant son sé-
jour en France et qui l'ont touché profondé-
ment.
Le Sultan s'est * reposé et est reparti à
15 h. 30 pour Rabat.
Message de Si Mohammed
à M. Lucien Baint
Avant de quitter le croiseur Colbert, qui
l'a ramené à Casablanca, le Sultan du Ma-
roc a adressé à Marignac (Haute-Garonne),
le télégramme suivant à M. Lucien Saint, ré-
sident général de France au Maroc :
Au moment de débarquer sur la terre ma-
rocaine, nous vous adressons un amical sou-
veltir avec tous nos remerciements pour le
chaleureux accueil que nous avons trouvé
dans votre admirable Ptlys de France.
Avec toute la reconnaissance que nous de-
vons pour votre belle œuvre au Maroc, nous
porterons ineffaçable dans notre cœur celle
que nous gardons au grand Peuple français
qui nous a conquis par. Ja générosité de son
cœur et la noblesse de ses sentiments. Nous
espérons reprendre bientôt notre, amicale et
étroite collaboration, dans l'intérêt de la
France et du Maroc dont les destinées sont à
jamais unies.
Signé : MOHAMMED Btti YOUsSEF.
A Rabat
A son arrivée à Rabat Si Mohammed aux.
portes de la ville a été salué par les Auto-
rh' régionales eurbpÇeniies lit indigènes, 'ci..
viles et militaires, groupées autour du chef
de la région et du pacha. Les cavaliers des
tribus ont tiré des salves en l'honneur du
souverain.
Une grande animation régnait dans la ville
indigène en - fête.
Le cortège s'est formé et a défilé par
l'avenue de la Victoire. Puis, au milieu des
cris de joie de la foule indigène, venue de la
Médina et du 'bled, au milieu des chansons
des joueurs de raïta, Si Mohammed a fran-
chi les portes de son palais, terminant son
voyage triomphal.
Une grande animation régnait dans la
ville indigène en fête.
–̃
Un Congrès minier
nord-africain
«♦>
La Chambre syndicale des m ines d'Algérie,
d'accord avec la Chambre des intérêts miniers
de Tunisie et l'Union syndicale des mines ma-
rocaines, organise un congrès des intérêts mi-
niers nord-africain, qui tiendra ses assises à Al-
ger, les 21 et - 22 octobre prochain.
- -
Ce congrès, placé sous le haut patronage de
M. le Gouverneur général de l'Algérie, M. le
Résident général du Maroc et M. le Résident
général de la Tunisie, a pour objet de mettre
en relief là gravité de là situation dans laquelle
se débattent les exploitations minières de
l'Afrique du Nord, pâr suite de la crise qui,
depuis le commencement de- 1930, paralyse
leur activités ; -
En outre, au cours de cette manitestation,
les groupements miniers nord-africains, ap-
puyé par là Chambre syndicalè française des
mines métalliques, rechercheront les mesures de
protection spéciales, susceptibles d'être utile-
ment réclamées des Pouvoirs publics,
Tu te rends compte.
- DEFENSE -- DE - CIRCULER..,
Elles coulaient ces maisons de commerce se
mettre à la mode de ¡'IExposition Coloniale,
mal leur en prit puisqu'un agent a verbalisé.
Et cependant, ils étaient coquets dans les
rues de Paris, les petits véhicules traînés par
des auttuches oui, mais la vitesse à laquelle ils
avançaient gênait la circulation i; et Voir effaré
des pauvres bêtes au milieu des autos et des
bruits de klaxon, faisait avec raison pitié aux
passants. Et le soir, repliées sur elles-mmes, dc
retour au logis elles regrettaient peul-tre leur
désert ou bien, leur beau parc, où dans les
belles autrucheties du Maroc, elles, se prome-
naient et couraient sans crainte de Voir surgir
à Vhorizon, l'autobus « Champs de Mars-
Gare du Nord » ou l'agent de M. Chiappe.
Malk pour mat fois nous devons en convenir,
« brigadier Vous avez raison. »
F. J.
unu EN SECONDE PAGE :
T/Aviation coloniale.
Mesures de sécurité pour le départ des
bagnards.
A l'Exposition Coloniale.
Au Siam.
Au Palais des Beaux-Arts
à Bruxelles
Tt.
Exposition algérienne
Le gouvernement général de l'Algie,
avec le concours de l'Association française
d'expansion et d'échanges artistiques organi-
sera, au mois d'octobre prochain, au Palais
des Beaux-Arts de Bruxelles, une exposition
intitulée : l'Algérie vue par les artistes
contemporains.
Cette manifestation artistique importante
comprendra environ cent soixante peintures,
sculptures, dessins, gravures et médailles,
inspirées par l'Algérie. On y verra figurer ep
particulier un grand nombre d'œuvres des
anciens pensionnaires de la. Villa Abd-El-Tif,
la remarquable création du gouvernement
général de l'Algérie.
CINEMA COLONIAL
On scandale à interdire
PAR JACQUES ALPHAUD.
Cœurs brûlés
film sur le Maroc
On se demande vraiment jusqu'où la com-
mission de la censure en France pousse
l'ignorance, la veulerie et l'aveuglement
sous toutes ses formes.
Voici un film tourné naturellement à
Hollywood sur le Maroc et sur la Légion
étrangère dont on n se préoccupe pas plus
que d'une guigne et qu'on laisse passer en
présentation officielle dans une des salles
les plus représentatives de Paris. Et per-
sonne ne proteste, hormis le public qui siffle
désespérément. Et personne ne s'inquiète de
la carrière de cette bande à l'étranger, de
sa répercussion sur des esprits toujours prêts
à la critique et à la malveillance.
Or, ce film est mauvais pour au moins trois
raisons, : le fonds, la forme visuelle, la forme
parlante.
Cependant qu'une compagnie de la Légion
étrangère descend du bled et s'arrête tran-
quillement au milieu des souks ( I), une jeune
artiste de music-hall (Marlène Dietrich) dé-
barque à Casablanca en même temps que la
plus riche colon du Maghreb (Adolphe Men-
jou). Tout le monde se retrouve le soir-
même à Mogador du moins le scénario le
laisse croire -. Un soldat de la Légion
(Garry Cooper) s'installe à une table du par-
terre. Dans les loges des officiers gâteux ou
ivres, des fêtards en habits, des femmes
détraquées. Çà et là, des Espagnoles aux cor-
sages en lambeaux, des Caïds marocains en
goguette. La djvette, nantie des précieuses
recommandations du directeur (.) fait un
tour de chant à scahdale et tombe immédia-
tement amoureuse d.u léglonnaire qtil flirte
ouvertement avec la fefflffle de "son adjudant
et une quelconque Mauresque rencontrée
par hasard au cours de l'étape. En pos-
session d'une clef que lui a dontféé la
chanteuse le soldat trouve sans surseoir le
logis de Marlène Dietrich. Mais celle-ci, te-
nant avant tout à son indépendance, prie
l'homme de partir. A peine a-t-il franchi le
seuil, voici Marlène dans la rue, atta-
quée par la femme de l'adjudant qui, jalou-
se, s est adjoint une femme arabe. Garry
Cooper la délivre mais est aussitôt enfermé
en cellule. L'adjudant, débraillé comme il
convient, le fait comparaître devant lui en
même temps que Marlène Dietrich. Adolphe
Menjou entre par hasard dans le bureau - as-
siste calmement à la scène. Marlène Die-
trich plaide pour le soldat qui ironise et fait
chanter son chef en taisant le nom de ga
femme. Comme punition il partira demain
dans la colonne que commande en second le
sous-officier. Toutefois une nuit de liberté lui
a été laissée. Il vient donc retrouver Marlène
Dietrich dans sa loge, veut s'enfuir avec
elle, mais réfléchissant à son tour ,dit : « J'ai
changé d'avis. Bonne chance. »
Départ de la colonne vers l'Atlas. Marlène
Dietrich et son fiancé Menjou assistent au
départ. Quelques femmes sont là qui, par
amour (quand tous les bledards savent ce
qu'est le B.M.C. !) suivent les soldats. Mar-
lène les regarde partir rêveusement. En co-
lonne. La compagnie (qui marche l'arme au
pied) est arrêtée par une mitrailleuse. L'ad-
judant et Garry Cooper s'en vont en recon-
naissance. L'adjudant est tué. et la colonne
rentre au bercail avec un nombre imposant
de blessés, Elle défile sous les fenêtres de
Menjou qui donne justement ce soir-là son
dîner de fiançailles. Marlène Dietrich quitte
la table, court au-devant du défilé.
Garry Cooper manque à l'appel. Il est
resté dans un poste du Sud. Marlène Dietrich
y vole en compagnie de Menjou et finit par
retrouver le légionnaire dans un estaminet de
basse classe. Elle supplie en vain. L'appel
du désert est. plus fort. Et le lendemain ma-
tin, devant son fiancé un peu abasourdi, Mar-
lène s'enfonce, en enlevant, ses chaussures,
avec les autres femmes, dans les sables du
Sahara, à la suite des cent cinquante hom-
mes qui s'enfoncent dans l'avenir. Voilà.
Je passe sur la psychologie digne d'un en-
fant en pleine dentition de lait, sur les fau-
tes de technique (découpage et montage), sur
les invraisemblances et les incohérences.
Mais je ne saurais garaer pour moi seul l'im-
pression pénible qui se dégage de ce singu-
lier aspect de la vie marocaine. A la Lé-
gion : Garry Cooper est un voyou, l'adju-
dant un barbeau, le sergent une brute, le
capitaine se fait insulter par ses hommes, le
colonel est gâteux, les colons sont complai-
sants ou débauchés, leurs femmes perdues de
vices. Pour ceux qui ne connaissent rien du
Maroc, c'est là évidemment une éducation
- qui n'est point banale.
La « forme visuelle » est tout aussi inac..
ceptable. Les décors y sont faux d'un bout à
l'autre. Les grandcs portes de la ville pa-
raissent d'un style qui laisse entrevoir que
pas une carte postale de Rab-el-Masour
n'est parvenue aux studios Paramnrmt. Les
arcades romanes foisonnent, les soldats de la
Légion sont habillés comme pas un légion-
naire ne le fut jamais. Cette troupe d'élito
mairhe et s'assemble dans une pagaïe in-
vraisemblable. Près du drapeau, le? femmes
font leurs derniers adieux, décolletées jus-
qu'aux seins. Ici un soldat se laisse marcher
sur la main par un officier sans protester;
là, un groupe de Marocains se courbe, en
pleine rue, à la voix du muezzin tout comme
tmnimmo J so onranivs
JBUDI SOIR, 3 SEPTEMMIE \m.
u |é«lMlJ|OTI0IEI
LI. 1.
PARIS
YtLÉFM. I LOUVMt 10-97
m RieMBLIBlI «7-M
1. r .h 1
Les Anna tés Coloniales
L. et wmbtes * »W rois" M
¥wtm é* fottrnêl.
, e Maretl RUEDEL
Tout les article» publiai dans notre tournai ne peuvent
être rfJWCHIU"¡ QU'EN citant !« ANNALES GOLOMALU.
IBOHREiENTS
avec la Revue mensuelle:
Ua aa 6 Moit 8 Moi*
France et
Colonie» 180 » 100 > 60 »
Étranger.. 240 » 125 » 70 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
* s
La Crise - Européenne
l ',' et t Afrique
,. - ,.s
Albert Thomas est allé à Berlin où il a
'eu avec le chancelier Bruning et de nom-
breuses personnalités du inonde des affaires
et de la politiquè de très importants entre-
tiens. Dans une déclaration officielle, faite
au représentant d'une agence, il a fait
connaître l'objet de ces entretiens.
Le Buféau International du Travail a été
charge, au début de cette année, lorsque le
chômage a pris dans le monde lin caractère
inquiétant, d'étudier la question et'de pro-
poser des solutions.
parmi les. remèdps que ses experts ont
proposés, figurait, en première ligne, un pto-
gramme de grands travaux publics interna-
tionaux.
Le B I T. a d'abord consulté les gouver-
nements sur l'idée cHe-mêmc; Dix-huit ont
répondu favorablement. -
Pli se préoccupe maintenant de fixer les
conditions de la mise en traih de ces tra-
vaux et de rechercher comment ceux-ci pour-
raient être financés. C'est pour traiter ces
questions avec le- gouvernement allemand
que le directeur du B.t.T. est allé à Berlip.
On ne saurait qu'approuver et l'idée même
qui est à là base de ces efforts et la méthode
réaliste - suivant laquelle élle est poursuivie.
Mais je voudrais, des déclarations faites
par M. Albert. Thomas au correspondant de
cette' agence détacher un passftge qui in-
téresse plus particulièrement les lecteurs de
ce journal.
Après.. avoir indiqué l'importance de ce
programme de travaux publics internatio-
naux, le directeur du B.l.'t. ajoute :
« .On ne pourra créer l'Europe qu'en
t'attachant à une œuvre commune pour la-
quelle tous travailleront et dont tous bénéfi-
cieront. Cette œuvre, ce pourrait être l'équi-
pement général de l'Europe et même, dans
une certaine mesure, l'équipement de
l'Afrique.
1 « Les idées émises en France et relatives
à ce dernièr point de vue ont trouvé un écho
allet prdfond en Allemagne. Est-ce qu'en
ASSociant l'AiIfcnirigne à la mise en valeur du
continent nord-Africain, par exemple, on ne
dissoudrait pas, dans 'une certaine tndurc,
l'aigreur du problème colonia l ? Là ques-
tion fhérite d'être examinée. »
Certes, ia.question mérite d'être examinée 1
Elle aurait dû l'être depuis longtemps, Pour
nia part, dès l'année 1935, je l'avais posée
pour y proposer, prédsétnént, la solution
même que l'on découvre aujourd'hui, timi-
dement encore.et à. laquelle on ne veut pas
du l'on n'ose pas donner toute l'ampleur ne
cessaire.
; - Je nignore pas que certains cercles linan-
ciers et colonialistes allemands, ont songé.
avec des arrière-pensées bien mal dissimu-
létts, iV une vaste-combinaison financière de
mise en valeur de l'Afrique mineure, Algérie,
Tunisie et surtout Maroc, dans laquelle l'Al-
lemagne jouirait un rèle de premier plan.
jfe stiis cônvairtou cjuë, sous cette forme.
« l'affaire » est vouée d'avance à l'insuccès
total.
Mais, dans le passade que j'ai reproduit
ci-deSsus, remplaçons les mots « mise en va-
leur du continent nord:afr:cain » (ce qui
est. àu reste un non-sens, car le Nord-Afri-
cain ne constitue pas un continent) par
« mise en valeur du continent africain » et
le programme perd le caractère d'une affaire
pour, prendre celui d'une politique.
- Cette politique c'est celle-que, depuis plu-
sieurs années déjà, certains économistes clair-
vbyants ont formulée et proposée, en vain,
aux ayeugles hommes d'Etat européens.
Certes, je me félicite de voir, aujourd'hui,
un grand .organisme international comme le'
B.I.T. insuffler à l'idée une vie nouvelfe en
la transposant sur. le plan international.
- Mais je continue à penser que, sans contre-
carrer ou seulement êner les projets poursui-
vis sur ce plah international, il pourrait être
utilé, à nous, et à tous, de réal'ser cette poli-
tigüe, dans notre cadre riational d'abord,
puisque.la France a l'tmmense avantage de
posséder un domaine africain qui lui permet
toutes les initiatives.
La France, comme l'Angleterre de M. Mac
Donald, poursuit, avec obstination, un im-
mense effort d'amortissement de sa dette
publique (7 milliards environ par an), qui,
datif les conditions actuelles, de la crise éco-
nomiqUe- est vraiment, absurde.
En 'réduisant de deux milliards les crédits
affectés à l'amortissement, il serait possible
de couvrir la garantie d'intérêts d'un em-
prunt de 40 milliàrds de travaux publics à
engager dans l'Afrique française (Algérie,
Tunisie, Maroc, A.O.F., A.E.F.).
Je rappelle que les gouvernements locaux
de ces colonies ont élaboré, en ces dernières
années, des programmes d'aménagement éco-
nomique, dont toutes les études techniques
sont préparées. L'Algérie a un programe, dit
des quinze ans, qui comporte 6 milliards 350
millions de travaux ; l'aménagement deThy-
drauliquè agricole au Maroc représente t mil-
liard ; celui de l'aménagement hydraulique
de la boucle du Niir, plusieurs milliards ;
la: construction ou l'extension de? ports en
A.O.F. et en A.E.F., avec les divers tra-
'A O P et en A. rl,. F ,
vaux annexes, frigorifiques, voies d'accès,
représentent encore plusieurs milliards de
travaux
Tous ces projets sont étudiés depuis long.
temps. Ils doivent donner aux régions où ils
seront entrepris une plbs-vakie économique
qui rouvrira largement, par une fiscalité ap-
propriée, les charges d'intérêts et d'amortis-
sement des capitaux engagés.
Cet effort, dans le cadre national, se rat-
tacherait tout naturellement à l'effort qui est
actuellement poursuivi sur Je plan interna-
tional. -
Jamais nous n'avons envisagé l'exécution
du programme dont je viens d'esquisser, les
grandes lignes, par les seules forces de l'éco-
nomie nationale.
Toujours nous avons .dit et écrit : un tel
.'effort «dépassera4t les possibilités présentes
tde l'industrie française. Il conviendrait-d'ap-
peler l'industrie étrangère, et rtotdinment
l'industrie anglaise et allemande, h collabo-
re, sur un piej d'égalité,, avec l'industrie
française à 1 exécution du programme.
Ainsi entre les projets français et les pro-
-jets internationaux, il y a concordance par-
faite.
Quand donc l'Europe comprendrait-elle
que le salut, pour elle, est en Afrique ?
Etienne Ânténellt,
Député de ta leatite-Savolet
Rapporteur du budget de
CAtgérk.'
: _u. - 4»
DERNIÈRE HEURE
1..
Le départ de M. paul ftoynaud
Contrairement au bruit persistant qui avait
couru et dont nous nous sommes fait l'écho, i
M. Paul Reyfiaud ne partirait pas samedi
prochain à bord du croiseur Duguay*Ttouin,
mais préférerait utiliser le d'Artagnan, des
Messageries maritimes, qui part de Marseille
le vendredi Il septembre.
Si lé ministre des Coldnles persisté dans
son projet il quitterait Paris le jeudi 10 sep-
tembre. -
M qle sera
le voyage de M. Reynaud
el machine
.8T
Voici quelles sont les dernières dispositions
du voyage d'étmles que va Prochaineppietit
accomplit AI. Paul Reynaud en Indochine et
duquel ont été bannis tous discours, tous
banquets et toutes fêtes
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, J». Charles de Breteuilt profitant de
son voyage, a d'ailleurs organisé dans ses
derniers détails, fe périple ministériel. 1,1
forme l'avant-garde du minihte état-major
qui entourera M. Paul Reynaud,
Sur le D'Artagnan prendront en effet place
juigtilà sitiapolit, le capitaine Leboiteux,
Min, 1 ose"', , conseiller irEtat; Palewski el
Signoret. M. Pagès, résident supérieur qui
gia on le, saitj rejoindre son poste en Indo-
chine, fera également partie de l'entourage
officiel et seta probablement « mobilisé »
pendant une partie du séjour dans la colonie.
M. Paul Reynaud ayant pris possession du
croiseur Duguay-Trouin à Singapour se
rendra d'abord aux Indes Néerlandaises àti
il est invité. Il y étudier à les moyens écono-
iniques et les méthodes et pourra ailui faire
d'intéressantes comparaisons avec notre
lointain empire, qu'il parcourra en détail se.
lon l'itinéraire que nous avons donné. Ce
n'est qu'après qu'il se rendra à Saigoll.
Toujours à bord du Duguay-Trouin M.
Paul Reynqud gagnera Bangkok où il s'em-
barquera avec M. Palewski sur un avion de
l'Air-Orient. Les deux voyageurs seront, au
cours des, escales reçus à Dellli par le vice-roi
des Indes puis, à Bagdad par te roi Fayçal.
De là ils gagneront Beyrouth, Athènes et la
France.
Les déplacements de nos Croiseurs
.,.
Les croiseurs Duquesne, Toitrvillej Suf-
fren sont rentrés ayant terminé leur cam
pagne sur les côtes du Sénégal et dans les
mers des Antilles.
Le Duquesne et le Suffren repartent en oc-
tobre conduire le maréchal Pétain aux Etats-
Unis.
Le Duguay-Trouin quittera Toulon le 5
septembre; il partira pour Port-Saïd, Aden,
Colombo, Singapour et Saïgon.
Le Duguay-Trouin séjournera environ un
mois sur la côte d'Annam et en baie d'Along,
période pendant laquelle il continuera son
instruction militaire ; puis, en novembre" il
prendra la direction de Batavia et les côtes
de Java, Bangkok, et ce sera le chemin du
retour par Colombo, Aden, Djibouti, Port-
Saïd.
Le 22 décembre, à Toulon, la croisière sera
tèrminée,
11 - 1 ̃ 1
Dépêches de l'Indochine
.,.
La même régime douanier
aa Bas éi Moyen Laos
qu'aux pays de l'Union indochinoise
Le gouvernement général a décidé que le
rdgime douanier commun aux différentes
'parties de VUnion indochinoise serait appli-
qué au Bas et Moyen Laos à compter du
1er septembre, avec certains tempéraments
en faveur des populations riveraines du Mé-
kong.
La zorie d'application du nouveau régime
est provisoirement limitée jusqu'à la région
frontière, depuis Khonc iusqu'à la rivière
Na-Sang en amont de Vfentfane.
Exportations de fil
Les exportations de riz et dérivés pour la
troisième décade d'août atteïgftènt, 26.201
tonnes,
(Indopaçifi.)
Le voyage de M.Paal Reynaml
en Indochine
.t,
ES Annales Colo-
niales ont an-
noncé, mardi, que
le croiseur « Du-
gUay-Trouin » a
reçu l'ordre de se
Unir prêt à appar
refiler, le 5 sep-
tembre, pour une
croisière de trois
mois en Extrême-
Orient, qui,, espérons-le transportera M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies, dans le
ziajiage qu'il va entreprendre pour visiter nos
possesions de Cochinchine, Annam, Tonkin
et le Siam. Le ministre arrivera à Saïgon le
6 octobre. Il reviendra en France au début
de décembre. -
ftlalgé le gros effort qu'il a dû fournir
pendant la session parlementaire et depuis,
pour assurer le vote des mesures d'urgence
nécessitées par les graves répercussions de la
crise économique mondiale dans nos colo-
nies {institution du crédit cololliaJ, extension
du crédit agricole dans notre domaine d'ou-
tU-IIfer, emprunts coloniaux) et en préparer
l'exécution, M. Paul Reynaud, payant de sa
personne et faisant preuve de la plus' intelli-
gente et efjicacc activité, a préside toutes les
importantes manifestations qui se sont clé-
roulées à VExposiiott ColollÙlle, prodiguant,
dans se moindres discours, les trésors de son
esprit et d'une parole simplement et nattirel-
lement éloquente. 1
Aujourd'hui, l'avetrir économique de nos
possessions d'oulrc-mer apparaît momentané-
ment à l'abri des plus désastreux effets de
la crise ; les emprunts coloniaux entrent dans
la voie des réalisations. Le plus dur est fait
désormais et le ministre aurait quelque droit
au repos.
Mais titi gros point noir subsiste dans
notre grande colofric indachinoise. Des inci-
dents, graves surtout par leur répétitioll, ont
montre le péril que peut faire courir à l'in-
fluence française la propagande bolchcviste
bénéficiant du voisinage du désordre chinois
et s'app-uyanl sur les organisations nationa-
listis de VAnnam qui exploitent elles-mêmes
les aspirations populaires les plus légitimes
vers une évolution.des rapoprts entre la Mé-
tropole et la colonie.
Les mesures qui ont été prises par l'Ad-
ministration locale semblent avoir< pour fin
temps, enrayé la danger. Sont-elles suffisant
les pour l'avenir 1 Il est naturel i/ufU" mi-
nisre aussi actif que M. Paul Reynaud ait eu
le désir d'aller se documenter par lui-même.
Mais la distance est grande de France en
Indochine et h Ministre ne Ociit ilisposer,
sans inconvénient, que de bien peu de temps.
C'est pourquoi, faisant preuve d'un « crqn^n
dont il convient de le féliciter, il avait pensé
à faire la plus grande partie du voyage d'al-
ler en empruntant la voie des airs. plus ra-
pide que la voie de mer,
M. Paul Reynaud donne ainsi un bel
exemple. Je tiens à lui souhaiter un hot-
reux voyage, fe ne doute pas que, durant. le
mois qu'il va passer en Indochine, il ne Per-
dra pas plus de temps Qu'à Paris et qu'il
saura voir clair dans l'imbroglio indochinois.
la traversée de retour sur le « Duguay-
Trouin » lui assurera le calme nécessaire
pour faire. de tout, ce qu'il aura vu et rlé-
duit, une mise au point, précieuse pour le
Gouvernement en vue dès décisions à pren-
drc dans un très proche avenir.
Henry Bêrenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
–;
Le monument Emile Gentil
»♦«
Dimanche prochain' aura lieu dans, la plus
stricte intimité une inauguration familiale du
monument de l'exploratcur, Emile Gentil.
C'est ultérieurement que le Gouvernement
qui tient à rendre un légitime honneur à la
mémoire du héros disparu, procédera solen
nellement à une inauguration officielle.
Mort du romancier anglais
Sir Hall Caine
qet
Thomas Henri Hall Caine, l'écrivain an-
glais bien connu, vient de mourir à l'ile de
Man, il était âgé de 77 ans.
Il écrivit, en 1871, de nombreux articles
pour défendre les. aftrrffiunards ah Paris puis
des romans qui connurent une énorme popula-
rité ; on attendait ses ouvrages avec itnpa..
tience. La plupart de ses œuvres furent pu-
bliées à dix milions d'exemplaires et furent
adaptées pour la scène et pour l'écran.
Très consciencieux, Hall Caine n'écrivait
jamais un ouvrage sans parcourir le pays @ où
il faisait évoluer ses héros. Il Visita ainsi le
Maroc et publia ensuite le Bouc émissaire, Il
fit trois voyages à Rome avant de composer
la Ville éternelle. D'ailleurs, imbu de la
mission qu'il s'était donnée d'être l'éduca-
teur du peuple sur les questions religieuses,
morales, et. politiques, il réussit à faire ac-
cepter cette mission par un public toujours
plus nombreux et jusqu'à la guerre sa vogue
fut immense.
JMriM da' Génénl brima
1 %lui l' a
1'1
Le général Gantez Jordana, qui fut sous la
dictature espagnole haut commissaire au Ma-
rot, a été arrêté pour être jugé par la commis-
sien parlementaire des responsabilités.
Le directeur de lit sûreté a conduit le gé-
néral Jordana StnSitSf let ordres reçus à la pri-
son mm
L'Espagne renoncera-t-elle |
à h zone fluence
qui lui a été concédée
au Maroc ?
Déclarations de M. Francisco Macia,
Président de la Généralité de Catalogne
On se rappelle la vive émotion causée dans
toute la presse par les déclarations faites à
Bilbao, le 26-6, par le ministre espagnol
des finances, M. Indalecio Prieto, concernant
t'abahdon éventuel de la zone d'influence qui
a été concédée à l'Espagne, en vertu de
l'accord franco-espagnol du 27 novembre
1912.
L'ambassade d'Espagne à Paris a démenti,
de la façon la plus formelle, l'information
publiée dans un journal de Londres, d'après
laquelle M. Prieto aurait notifié à la Com-
mission des mandats à la Société des Na-
tions, son désir de remettre à ladite Société
les territoires que l'Espagne occupe au Ma-
rue. Il n'en est pas moins vrai que le mouve-
ment en faveur de l'abandon des droits de
l'Espagne au Maroc gagne rapidement du
terrain dans la jeune République espagnole.
Dans le Sol, de Madrid, 26-8, le président
de la Généralité de Catalogne, M. Francisco
Macia, écrit que, si ce projet venait à se
généraliser. « il ne serait pas juste de per-
mettre à d autres pays ayant des visées im-
périalistes de s'établir au Maroc ». C'est à la
Société des Nations que reviendrait, sans
doute le soin de décider à qui incomberaient
l'administration et le gouvernement du ter-
ritoire libéré de la tutelle espagnole.
« Il esl effrayant de penser qu'au vingtième
« siècle, dans la plupart des pays à la tète
cc (le la civilisatiolt) les jeunes gens aient à
lt consacrer les plus belles années de leur
« existence à étudier ta manière de détruire
« k plus rapidement et le plus efficacement
te possible leurs Semblables.
uNous soutenons, nous, qu'aucun citoyen
« de la République fédérale espagnole ne
« doit être obligé de servir soit pays en de.
m hors des fronticres. Aussi condamnons-
« nous les formes impérialistes de la coloni-
« Stltion. C'est un fatt que les radicaux ex-
« trâmistes et que beaucoup d'hommes poli-
« tiques en dehors de ce parti appuiettt un
« mouvement, qui gagtte rapidement du ter-
« raltl en Espagne en faveur de l'abandon
« des droits espagnols au Maroc. Ce terrt-
« tôire a coûté déjà beaucoup de vies à la
« feurtesse espagnole pour les conquérir et
a Poter l'occuper. Les'habitants dc' ce pays,
« doués d'un grand esprit d'Indépendance,
« n'acceptent de gouvernement étranger que
« ,p0r force et sans dotlte ne s'y soumettront
,c( \qs indéfiniment. II .est très possible qu'il
tc ,/i,c un jour où Voccupation dé ce. t»r-
« ritoirë demandera de nouveaux sacrifices
fi d'hommes et d'argent de la Part du pays
ce colonisateur. Mais ta jeune République es-
« pagnole tf, d'atttre part, tant de choses à
.( faire à l'intérieur de ses frontières pour
« réparer la négligence et les préjudices eau.
« sés par les gouvernants monarchistes et
(( par la Dictature qu'elle ne peut pas se
« priver de ses meilleurs éléments pour ce
(( travail constructif.
u Si donc le profet en question arrive à se
n réalïser, il ne serait pas juste d'ouvrir les
« portes dit Maroc à d'autres pays impéria-
Il listes. Vit, pareil actcJ qui offrirait un
« exemple au, reste dit monde, serait très
« probablement réalisé par une solennelle
» déclaration devant la Société des Nationst
« en laissant à ce tribunal suprême dit monde
« le soin de décider dans quelles conditions
lIon devrait établir Vadministration et le
Il gouvernement dit territoire libéré de la tu-
« telle espagnole, »
Telle est l'hypothèse qu'envisage, dans un
article écrit spécialement pour l'organe
London General Press, le président de la Gé-
néralité de Catalogne, et très nombreux sont
les Espagnols, particulièrement les Cata-
lans, qui partagent son opinion. Or, la me-
nace d'un soulèvement dans la zone espa-
gnole du Maroc reste des plus sérieuses.
Une active propagande communiste y est
faite, non seulement parmi les chômeurs es-
pagnols, mais aussi parmi les soldats et les
Marocains. On ignore pendant combien de
temps les troupes indigènes, au nombre de
14 à 18.000 resteront fidèles au gouvernement.
Lors des derniers troubles à Tétouan, des
tentatives ont été faites pour les rallier à
1 l'insurrection.
Si une main ferme n'est pas maintenue,
écrivait récemment le Morning Post., ce sera
bientôt le chaos complet, les hors-la-loi au-
ront le contrôle du pays, et ce sera la ruine
de tous les efforts accomplis par l'Espagne
pendant" ces cinq ou six dernières années. Le
danger d'un soulèvement général dans le
Haut-Atlas se fera menaçant et donnera aux
Français de graves inquiétudes pour leur
zone.
Mais, le sort du protectorat espagnol ne
dépend pas seulement des mesures immédia-
tes ou des mesures à longue échéance que
prendra le gouvernement républicain, il dé-
pend aussi des accords de franche et loyale
collaboration que l'Espagne et la France
doivent conclure au Maroc. Il faut que le
Maroc espagnol ne soit plus une chaige pour
l'Espagne mais devienne un trait d'union
entre nous. Une cordiale collaboration .s'im-
pose entre les. deux pays. C'est elle qui, de
façon durable, assurera la paix africaine.
G. de gersivet.
Le paquebot El Goléa
va être remplacé sur la ligne
Marseille-Alger
m
Les Annales Coloniales ont annoncé en mai
l'échouase de Y « El-Goléa » aux Baléares ;
ce paquebot assurait pour la compagnie de na-
vigation mixte le service Maneille-Alger. Les
Forges et Chantiers de la Méditerranée, ont
reçu officiellement de la même compagnie la
commande d'un paquebot du type de 1 « El-
Goléa » et qui assurera le même service.
Le Sultan du Maroc
est retitré à Rabat
̃
A Tanger *
Comme il l'était prévu le Sultan du Ma-
roc qui voyage à bord du Colbert s'est arrêté
en rade de Tanger.
Si Mohammed a reçu à bord les représett-
tants diplomatiques des puissances auxquel-
les les conventions internationales et le sul-
tan du Maroc concèdent certaines prérogati-
ves, ainsi que les directeurs et les bureaux
des divers services de la zone.
Le temps était très beau; la population de
la cité chérifienne s'était portée en foule sur
le bord de la mer ; de nombreuses déléga-
tions des confréries marocaines avec leurs
drapeaux se sont rendues en barques au-de-
vant de leur souverain pour le saluer à l'ar-
rivée du navire dans la rade.
La ville; était pavoisée.
A Casablanca
C'est mardi matin, à neuf heures, que le
Colbert a fait son entrée dans le port de
Casablanca. Le Sultan du Maroc et sa suite
ont été salués par des salves tirées par les
batteries de la côte. Le majestueux navire
vint, par une savante manœuvre, accoster à
l'emplacement prévu. Sitôt la passerelle ins-
tallée M. Urbain Blanc,, ministre
montait à bord et saluait le sultan, qui le re-
mercia et se déclara enchanté de son voyage,
et surtout des marques de déférente sympa-
thie qui lui furent prodiguées durant son sé-
jour en France et qui l'ont touché profondé-
ment.
Le Sultan s'est * reposé et est reparti à
15 h. 30 pour Rabat.
Message de Si Mohammed
à M. Lucien Baint
Avant de quitter le croiseur Colbert, qui
l'a ramené à Casablanca, le Sultan du Ma-
roc a adressé à Marignac (Haute-Garonne),
le télégramme suivant à M. Lucien Saint, ré-
sident général de France au Maroc :
Au moment de débarquer sur la terre ma-
rocaine, nous vous adressons un amical sou-
veltir avec tous nos remerciements pour le
chaleureux accueil que nous avons trouvé
dans votre admirable Ptlys de France.
Avec toute la reconnaissance que nous de-
vons pour votre belle œuvre au Maroc, nous
porterons ineffaçable dans notre cœur celle
que nous gardons au grand Peuple français
qui nous a conquis par. Ja générosité de son
cœur et la noblesse de ses sentiments. Nous
espérons reprendre bientôt notre, amicale et
étroite collaboration, dans l'intérêt de la
France et du Maroc dont les destinées sont à
jamais unies.
Signé : MOHAMMED Btti YOUsSEF.
A Rabat
A son arrivée à Rabat Si Mohammed aux.
portes de la ville a été salué par les Auto-
rh' régionales eurbpÇeniies lit indigènes, 'ci..
viles et militaires, groupées autour du chef
de la région et du pacha. Les cavaliers des
tribus ont tiré des salves en l'honneur du
souverain.
Une grande animation régnait dans la ville
indigène en - fête.
Le cortège s'est formé et a défilé par
l'avenue de la Victoire. Puis, au milieu des
cris de joie de la foule indigène, venue de la
Médina et du 'bled, au milieu des chansons
des joueurs de raïta, Si Mohammed a fran-
chi les portes de son palais, terminant son
voyage triomphal.
Une grande animation régnait dans la
ville indigène en fête.
–̃
Un Congrès minier
nord-africain
«♦>
La Chambre syndicale des m ines d'Algérie,
d'accord avec la Chambre des intérêts miniers
de Tunisie et l'Union syndicale des mines ma-
rocaines, organise un congrès des intérêts mi-
niers nord-africain, qui tiendra ses assises à Al-
ger, les 21 et - 22 octobre prochain.
- -
Ce congrès, placé sous le haut patronage de
M. le Gouverneur général de l'Algérie, M. le
Résident général du Maroc et M. le Résident
général de la Tunisie, a pour objet de mettre
en relief là gravité de là situation dans laquelle
se débattent les exploitations minières de
l'Afrique du Nord, pâr suite de la crise qui,
depuis le commencement de- 1930, paralyse
leur activités ; -
En outre, au cours de cette manitestation,
les groupements miniers nord-africains, ap-
puyé par là Chambre syndicalè française des
mines métalliques, rechercheront les mesures de
protection spéciales, susceptibles d'être utile-
ment réclamées des Pouvoirs publics,
Tu te rends compte.
- DEFENSE -- DE - CIRCULER..,
Elles coulaient ces maisons de commerce se
mettre à la mode de ¡'IExposition Coloniale,
mal leur en prit puisqu'un agent a verbalisé.
Et cependant, ils étaient coquets dans les
rues de Paris, les petits véhicules traînés par
des auttuches oui, mais la vitesse à laquelle ils
avançaient gênait la circulation i; et Voir effaré
des pauvres bêtes au milieu des autos et des
bruits de klaxon, faisait avec raison pitié aux
passants. Et le soir, repliées sur elles-mmes, dc
retour au logis elles regrettaient peul-tre leur
désert ou bien, leur beau parc, où dans les
belles autrucheties du Maroc, elles, se prome-
naient et couraient sans crainte de Voir surgir
à Vhorizon, l'autobus « Champs de Mars-
Gare du Nord » ou l'agent de M. Chiappe.
Malk pour mat fois nous devons en convenir,
« brigadier Vous avez raison. »
F. J.
unu EN SECONDE PAGE :
T/Aviation coloniale.
Mesures de sécurité pour le départ des
bagnards.
A l'Exposition Coloniale.
Au Siam.
Au Palais des Beaux-Arts
à Bruxelles
Tt.
Exposition algérienne
Le gouvernement général de l'Algie,
avec le concours de l'Association française
d'expansion et d'échanges artistiques organi-
sera, au mois d'octobre prochain, au Palais
des Beaux-Arts de Bruxelles, une exposition
intitulée : l'Algérie vue par les artistes
contemporains.
Cette manifestation artistique importante
comprendra environ cent soixante peintures,
sculptures, dessins, gravures et médailles,
inspirées par l'Algérie. On y verra figurer ep
particulier un grand nombre d'œuvres des
anciens pensionnaires de la. Villa Abd-El-Tif,
la remarquable création du gouvernement
général de l'Algérie.
CINEMA COLONIAL
On scandale à interdire
PAR JACQUES ALPHAUD.
Cœurs brûlés
film sur le Maroc
On se demande vraiment jusqu'où la com-
mission de la censure en France pousse
l'ignorance, la veulerie et l'aveuglement
sous toutes ses formes.
Voici un film tourné naturellement à
Hollywood sur le Maroc et sur la Légion
étrangère dont on n se préoccupe pas plus
que d'une guigne et qu'on laisse passer en
présentation officielle dans une des salles
les plus représentatives de Paris. Et per-
sonne ne proteste, hormis le public qui siffle
désespérément. Et personne ne s'inquiète de
la carrière de cette bande à l'étranger, de
sa répercussion sur des esprits toujours prêts
à la critique et à la malveillance.
Or, ce film est mauvais pour au moins trois
raisons, : le fonds, la forme visuelle, la forme
parlante.
Cependant qu'une compagnie de la Légion
étrangère descend du bled et s'arrête tran-
quillement au milieu des souks ( I), une jeune
artiste de music-hall (Marlène Dietrich) dé-
barque à Casablanca en même temps que la
plus riche colon du Maghreb (Adolphe Men-
jou). Tout le monde se retrouve le soir-
même à Mogador du moins le scénario le
laisse croire -. Un soldat de la Légion
(Garry Cooper) s'installe à une table du par-
terre. Dans les loges des officiers gâteux ou
ivres, des fêtards en habits, des femmes
détraquées. Çà et là, des Espagnoles aux cor-
sages en lambeaux, des Caïds marocains en
goguette. La djvette, nantie des précieuses
recommandations du directeur (.) fait un
tour de chant à scahdale et tombe immédia-
tement amoureuse d.u léglonnaire qtil flirte
ouvertement avec la fefflffle de "son adjudant
et une quelconque Mauresque rencontrée
par hasard au cours de l'étape. En pos-
session d'une clef que lui a dontféé la
chanteuse le soldat trouve sans surseoir le
logis de Marlène Dietrich. Mais celle-ci, te-
nant avant tout à son indépendance, prie
l'homme de partir. A peine a-t-il franchi le
seuil, voici Marlène dans la rue, atta-
quée par la femme de l'adjudant qui, jalou-
se, s est adjoint une femme arabe. Garry
Cooper la délivre mais est aussitôt enfermé
en cellule. L'adjudant, débraillé comme il
convient, le fait comparaître devant lui en
même temps que Marlène Dietrich. Adolphe
Menjou entre par hasard dans le bureau - as-
siste calmement à la scène. Marlène Die-
trich plaide pour le soldat qui ironise et fait
chanter son chef en taisant le nom de ga
femme. Comme punition il partira demain
dans la colonne que commande en second le
sous-officier. Toutefois une nuit de liberté lui
a été laissée. Il vient donc retrouver Marlène
Dietrich dans sa loge, veut s'enfuir avec
elle, mais réfléchissant à son tour ,dit : « J'ai
changé d'avis. Bonne chance. »
Départ de la colonne vers l'Atlas. Marlène
Dietrich et son fiancé Menjou assistent au
départ. Quelques femmes sont là qui, par
amour (quand tous les bledards savent ce
qu'est le B.M.C. !) suivent les soldats. Mar-
lène les regarde partir rêveusement. En co-
lonne. La compagnie (qui marche l'arme au
pied) est arrêtée par une mitrailleuse. L'ad-
judant et Garry Cooper s'en vont en recon-
naissance. L'adjudant est tué. et la colonne
rentre au bercail avec un nombre imposant
de blessés, Elle défile sous les fenêtres de
Menjou qui donne justement ce soir-là son
dîner de fiançailles. Marlène Dietrich quitte
la table, court au-devant du défilé.
Garry Cooper manque à l'appel. Il est
resté dans un poste du Sud. Marlène Dietrich
y vole en compagnie de Menjou et finit par
retrouver le légionnaire dans un estaminet de
basse classe. Elle supplie en vain. L'appel
du désert est. plus fort. Et le lendemain ma-
tin, devant son fiancé un peu abasourdi, Mar-
lène s'enfonce, en enlevant, ses chaussures,
avec les autres femmes, dans les sables du
Sahara, à la suite des cent cinquante hom-
mes qui s'enfoncent dans l'avenir. Voilà.
Je passe sur la psychologie digne d'un en-
fant en pleine dentition de lait, sur les fau-
tes de technique (découpage et montage), sur
les invraisemblances et les incohérences.
Mais je ne saurais garaer pour moi seul l'im-
pression pénible qui se dégage de ce singu-
lier aspect de la vie marocaine. A la Lé-
gion : Garry Cooper est un voyou, l'adju-
dant un barbeau, le sergent une brute, le
capitaine se fait insulter par ses hommes, le
colonel est gâteux, les colons sont complai-
sants ou débauchés, leurs femmes perdues de
vices. Pour ceux qui ne connaissent rien du
Maroc, c'est là évidemment une éducation
- qui n'est point banale.
La « forme visuelle » est tout aussi inac..
ceptable. Les décors y sont faux d'un bout à
l'autre. Les grandcs portes de la ville pa-
raissent d'un style qui laisse entrevoir que
pas une carte postale de Rab-el-Masour
n'est parvenue aux studios Paramnrmt. Les
arcades romanes foisonnent, les soldats de la
Légion sont habillés comme pas un légion-
naire ne le fut jamais. Cette troupe d'élito
mairhe et s'assemble dans une pagaïe in-
vraisemblable. Près du drapeau, le? femmes
font leurs derniers adieux, décolletées jus-
qu'aux seins. Ici un soldat se laisse marcher
sur la main par un officier sans protester;
là, un groupe de Marocains se courbe, en
pleine rue, à la voix du muezzin tout comme
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 60.24%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 60.24%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France") Perrier Edmond Perrier Edmond /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Perrier Edmond" or dc.contributor adj "Perrier Edmond")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380393t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380393t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380393t/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380393t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380393t
Facebook
Twitter