Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1931 01 septembre 1931
Description : 1931/09/01 (A32,N122). 1931/09/01 (A32,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380392d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 122. ta NUMBRO j BO.jCIINTJYIS MA1UJI SUdH, 1er iSEPTEMHRli 103f,
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La politique «d'assoclatio))
dans l'Afrique Occidentale
Au terme de cette série d'articles sur no-
tre œuvre africaine, il nous faut nous poser
une dernière question : à mesure que s'ac-
• complissent les progrès matériels, intellec-
tuels et économiques que nous avons signa-
lés, trouvons-nous peu à peu, parmi ces
noirs, .des collaborateurs actifs de notre civi-
lisation ?
Le P. Aupiais, de la Société des Mis.
sions Africaines de Lyon, se posait cette
question à la Semaine Sociale de Marseille :
II Les peuples fétichistes, ^ont-ils capables de
répondre aux sollicitations - de mise en va-
leur psychologique exprimées par les na-
tions métropolitaines, trouveront-ils chez eux
des hommes capables de constituer des ca-
dres subalternes, supérieurs et généraux
d'une armée en marche vers des progrès in-
tellectuels incessants et des conquêtes mora-
les nouvelles ? w Et il concluait que oui.
t Il existe au Dahomey et à la Côte d'Ivoire,
expliquait-il, dans les banlieues des gran-
des villes, ou dans leurs quartiers excentri-
ques, ou le long des voies ferrées, de nom-
breux centres de population qui sont les
chefs-lieux - commerciaux de vastes régions, et
dont les établissements sont tenus unique-
ment par des indigènes visités de temps à
autre par un inspecteur blanc qui vient pren-
dre les inventaires. J'ai entendu dire à plu-
sieurs agents généraux que quelques-uns de
ces employés indigènes valaient des Euro-
péens. >
En confirmation d'un tel propos, légiti-
mement flatteur pour les noirs, le P. Aupiais
racontait que récemment, au Dahomey, les
maisons do commerce, satisfaites des em-
ployés qu'ont formés les missions catholi-
ques,ont proposé à ces missions de faire pres-
que tous les frais d'une école commerciale
qui préparerait les indigènes à diriger par
intérim les services, pendant le temps de con-
gé des directeurs européens. Comment d'ail-
leurs s'étonneralton d un tel dessein lorsque
l'on constate que des services comme la
santé, l'enseignement, les douanes, les pos-
teji, pour une colonie entière comme le
Dahomey, fonctionnent avec 200 employés
environ: 15 Européens, 185 indigènes 1 que
sur la ligne de Cotonou à Save :– longue de
260 kilomètres totis les chefs de gare,
sauf celui de Cotonou, sont indigènes; et que
les médecins auxiliaires indigènes formés à
Dakar, les instituteurs indigènes sortis de
récole normale de Gorée, donnent des main-
tenant de grandes satisfactions? Un film dû
au P. Auptais nous montre des femrpes indi-
gènes pesant les bébés noirs du « Berceau
Africain 9 : et au premier rang, parmi elles,
qui voyons-nous ? La propre fille du terrible
roi Behanzin.
Et déjà se multiplient les indigènes qui se
préparent il passer dans des cadres supé-
rieurs : garçons et filles qui viennent en
France pour renseignement secondaire et
supérieur. C'est du reste une évolution dont
déjil l'on pouvait avoir le pressentiment lors-
qu'il y a cinquante ans, à Nantes, on
voyait venir au collège des 1* rères de Illoër-
mc1 des noirs qui venaient terminer leurs
études et qui dans la suite sont devenus avo-
cats, ingénieurs, médecins, hauts fonction-
naires.
Ainsi se développait et se justifiait de plus
en plus, dans l'esprit de nos administrateurs
et de nos hommes d'Etat, l'idée d'une poli-
tique que l'on appela là politique d'associa-
tion. M. le gouverneur général Ponty disait
dès décembre 1908 : « L'indigène, soustrait
aux influences déprimantes qui pesaient sur
lui, ayant acquis au contact de nos fonction-
naires et de nos commerçants la claire notion
de ses intérêts, une conscience plus nette de
sa dignité, c'est le meilleur instrument de
production, le collaborateur le plus précieux
de l'évolution économique que - nous puis-
sions désirer. » Et M. Ponty développait le
programme d'une organisation administra-
tive locale qui permît « de mieux apprécier
les aptitudes particulières de chaque race, et,
par conséquent, de les mieux diriger, de fa-
çon qu'elles concourent, avec le maximum de
rendement, à la prospérité commune ».
M. Lucien Hubert, dans son livre : L'éveil
d'un monde, Vœuvre de la France en Afri-
que occidentale, nous donne ce que volon-
tiers j'appellerais la psychologie de cette
collaboration : a A l'Européen, écrit-il, il ne
manque presque rien pour réussir : il sait ce
qu'il faut faire. Il connait la méthode, il
dispose des ressources nécessaires: mais il
ne peut vivre; il est maître de tout, sauf de
ne peut vivrel; 'Africain, presque tout fait dé-
lui-même. A l'Africain, presque tOut fait dé
faut: il est ignorant, incapable, sans volonté,
sans moyens, mais il vit; il n'a rien, sauf
lui-même. Que ces deux incapables s'allient
et tout sera. Ce que le blanc ne pouvait ac-
toinplir; le noir l'accomplira pour lui; ce
que le noir ne pouvait concevoir et vouloir,
le blanc le concevra et le voudra pour lui.
Il Le noir a deviné en nous l'esprit capable
de secouer une misère qui fut la nôtre; nous
avons reconnu en lui la force humaine sus-
ceptible d'accroître une richesse qui sera la
sienne. De l'union féconde de l'activité blan-
che et de la confiance noire, vont naître les
plus beaux fruits que puisse rêver l'arbre le
plus orgueilleux. 8
De cette politique d'association, M. le
gouverneur général Carde, en son discours
ae 1930, attendait cet heureux effet, qu'elle
doit. permettre à l'élite noire de se mani-
fester, même si elle doit surgir des profon-
deur de la masse 1; et M. Labovret, dans
la série d'articles qu'il dmmait l'an dernier
alk Bulletin &c l'àirigtie Française, allait
jusqu'à préconiser la diffusion du métayage,
comme application économique de cette poli-
tigu.
Observons la belle courbe d'histoire. Au
déuut de notre installation, ce sont, de la
part des noirs, des cris de reconnaissance
naïve pour la sécurité que nous leur avons
rendue. Le gouverneur général Brévié contait
à M. Louis S uivre, du Journal des Débats,
qu'au début de sa carrière, aioro qu'il s'ar-
rêtait, jeune administrateur, duns une bour-
gade ruinée, il avait vu surgir un yicUlard
qui lui criait : a - Prends ma vie 1 » Pourquoi ?
Parce que ses champs jadis ravagés par ba-
mory lui avaient été rendus, et parce que
M. le gouverneur général Roume, venait de
donner l'ordre de libérer son lils, jadis em-
mené en esclavage. Et cette adjuration éton-
nante : Prends ma vie, cachait, nous dit M.
Louis Faivre, une reconnaissance iniinie.
Après de nouvelles étapes de conquête mo-
rale, voici succéder, sur les lèvres ou sous les
plumes de certains noirs, à ces interjections
frémissantes, de longues et délicates décla-
rations d'amour. Tel ce livre dans lequel, au
retour de la Grande Guerre où il avait servi
la France, un simple berger peulil, Bakary-
Dialo, épancha son âme tout entière. i Je
pense, écrit-il, à tous les Français sans
exception, a tous les braves gens dont me
parlaient mes frères sénégalais qui, comme
moi, pendant leur séjour en France, avaient
pu goûter l'âme française. Vos bienfaits sont
pour nous, Sénégalais, ces troupeaux dont
j'ai l'honneur d'être le berger. 11 n'y a que
ceux qui n'ont pas eu la chance d'être bien
près de vous qui ne peuvent laisser librement
leurs cœurs vous aimer. Vous m'avez changé,
je vous le jure, la tête, le cœur, l'esprit et
l'âme.. Et songeant à la dame du parc
Monceau qui jetait le pain aux petits oi-
seaux, il lui semble « que ces oiseaux, c'est
nous, les noirs, qui désirent aimer, et que
cette dame est la France 1 En face de notre
bienfaitrice au visage doux, aux cheveux
blonds dorés, qui a pensé à vous apporter
jusqu'ici le pain, je vous supplie, dites avec
moi : Vive la force-bonté de ta France 1 »
Ayant écrit ces lignes, Bakary-Dialo
trouva sans peine lo titre de son volume : il
l'appela Force-boniè.
tout êm\:t_dp ca message
d'amour d'un frère noir, quand, ouvrant le
Bulletin de VAfrique Française de 1930, j'y
retrouvais ces deux mots, do - force - et de
bonté, et je les y retrouvais sous la pltunc de
M. le gouverneur général Brévié, dans un
rapport officiel : « Notre œuvre, écrit-il,
c'est l'honneur de la France de l'avoir la
première discerné, ne doit pas être seulement
une manifestation de force dominatrice. Par
un singulier revirement de l'histoire, c'est
l'invasion des civilisés qui suit l'invasion
des barbares, et qui réalise la pacifique re-
vanche de la bonté clairvoyante, sereine et
forte, sur la fatalité des antiques oppres-
sions. -
Ainsi caractérisait-il l'action de notre em-
pire français, succédant à celle des tyrannies
musulmanes; et ses propos semblaient faire
écho à ceux du berger peuhl Bakary-Dialo :
c'étaient les. mêmes accents, c'étaient les
mêmes mots. Dans les livres qui parlent de
l'au delà des mersttn Français casanier peut
vraiment trouver de belles choses, et de lumi-
neuses raisons d'espoir.
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
Au Pardon
de Sainte-Anne-La-Palud
«♦«
Les trois jours de fête religieuse du Pardon
de Sainte-Anne-La-Palud, aux environs de
Quimpr, ont été présidés par Mgr Cesson.
vicaire apostolique du Togo.
C'est l'évêque missionnaire qui s'est adressé
à la route à l'issue des ivêpres et avant la
splendide procession où étaient représentées
toutes paroissès des environs avec leurs riches
croix et bannières portées par des Bretonnes en
costume de fête.
-
A l'Académie des Sciences
«»*
Etude sur les minéraux de nos Colonies
M. Alfred Lacroix, secrétaire perpétuel, a
offert à la Compagnie une plaquette, dont il
est l'auteur, exposant tout ce que le Muséum
possède en fait de minéraux et de roches de
nos possessions d'outre-mer, proches ou loin-
taines.
Ces documents ont été réunis depuis 1893.
Mais ils n'ont pas été seulement réunis, ils
ont été étudiés et décrits, par les élèves de
M. Lacroix et surtout par M. Lacroix lui-
même.
Chaque, colonie, protectorat, pays sous
mandat, a été successivement passé en revue.
Un paragraphe de l'ouvrage est consacré à
la constitution géologique dans ses rapports
avec la minéralogie.
Puis sont examinés les minéraux, non seu-
lement les minéraux d'intérêt scientifique,
mais aussi les minéraux d'intérêt économique
ici quel domaine précieux à exploiter !
et enfin la lithologie.
Des bibliographies régionales donnant la
liste des quelque 450 notes, mémoires, ou vo-
lumes que M. Lacroix et ses élèves ont pu-
bliés permettent de ses rendre compte d'un
effort poursuivi sans défaillance depuis
trente-huit ans et grâce auquel sont aujour-
d'hui parfaitement connues la minéralogie et
la lithologie de la France coloniale.
L'ouvrage de M. Lacroix s'intitule : « La
minéralogie dq la Fraicg d'ogtre-Mer. 1)
PRESTIGE
»♦«
dm
4.
U
ÉJOUISSONS - nous
Le bruit court
avec 1 tttle insis-
tance trop vive
pouf 11e pas être
la réalité, qU,el
Ri. Paul Key-
naud a abandon-
né la combinaison arabe qui consistait à
s'embarquer dans dix jours sur le (2'Arta-
gnan à Marseille pour passer à bord du
Uuguy-Tlouin à Singapour. Il partira di-
rectement de Toulon le 5 septembre à bord
du croiseur Duguay-Trouin. C'est conforme
à sa dignité.
Cette mesure ne peut que remplir d'aise
tous les coloniaux. Tout le monde se rap-
pelle en effet que lorsque M. Diagite, com-
missaire aux troupes noires partit pour le
Sénégal pendant la guerre, c'est à bord
d'un navire de la Marine militaire qu'il se
rendit à Dakar.
Ai. Paul Reynaud est un grand ministre
des Colonies. il va représenter en .Extrlme-
Orient, non pas seulement en Indochine,
mais encore aux Indes Néerlandaises, au
Siall, peut-être en Chine, au Japon, en
Irak sans doute, la France; et à ce titre il
se doit de partir avec tout l'ensemble de
prestige qui est non seulement dû à sa per-
sonne, mais encore au représentant officiel
dit gouvernement. de la République, ettvoyé
en missfbn spéciale, et non circulant en
touriste de l'Agence Cook.
Partant à bord du Duguay-Trouin, reve-
nalll à bord du Duguay-Trouin, il fera belle
et grande figure pendant ce voyage dont les
conséquences doivent être incalculables Potir
notre pays.
Déjà, en Extrême-Orient, on essayait 'de
tourner M. Paul Reynaud en ridicule, on
faisait des gorges chaudes de ce transva-
sement, à Shega-pour, du ministre des Colo-
nies. d'un bateau de commerce dans un na-
vire de guerrc, partant tous les deux à peu
près à la même date de France pour arri-
ver à Ici même date à Saïgoll.
Les. plaisanteries commençaient à pren-
dre vilaine figure dans les journaux d* In-
dochine-tandis itte - l'oet évoquait dans la
métropole, à ce sujets l'histoire d'un repré-
sentant du département de la Meuse que
M. Maginot a particulièrement bien connu,
puisqu'il lui a succédé, qui avaIt l'habiliede
de monter en première à Paris ct de cllalt-
ger de voiture à Vavant-dernière station,
"pour descendre-d'un cvmpnrttfftnXit .., de' tt Ói .,
sième quand il arrivait à Bar-lc-Duc.' Pro*
cédé puéril dont personne n'était dupe en
Lorraine, même procédé qui 'aurait risqué
d entacher, avant me me son arrivée en In-
dochine, le voyage dit ministre des Colonies.
En partant sur le Duguay-Trouin, M.
Paul Reynaud qui, comme ministre des Co-
lonies, est tut des tares membres du gou.
vernement ayant droit à un officier d'or-
donnance; nui, comme ministre des Colonies,
a la haute surveillance de toutes nos trou-
pes dans la France extérieure j qui, comme
ministre des Colonies, a sous ses ordres une
direction des services militaires axant à sa
tne un général de division et trois bureaux
répartis en multiples seelions, M. Reynaud,
(lis-je, part à son rang et à sa place.
Fêiicitotis-nous de cette réparation qui
est aussi tardive que justifiée.
Marcel Ruedel.
Document historique
0
Nous sommes heureux de pouvoir être les
premiers à annoncer qu'il restera un souve-
nir documentaire- exact du voyage que va
acomplir M. Paul Reynaud,
Gazi iii oiît-.Praiico -A iib cit a été solli-
cité par le ministre des Colonies pour en-
voyer un opérateur qui suivra la mission of-
ficielle. C'est M. Jehan Fouquet qui a été
désigné. On ne pouvait faire un meilleur
choix car nos lecteurs savent qu'il s'est, de-
puis quelques années, perfectionné dans son
art, sous la direction d'Alfred Chaumel,
avec lequel il est parti pour prendre le Ré-
veil d'une Race et Symphonie exotique.
: 4i»
Le voyage de M. Paul Reynaud
en Indochine
«♦«
Message du Conseil colonial
de Gochinchine
Le conseil colonial de Cochinchine, en ou-
vrant sa session ordinaire de 193-1, se fait
un devoir de vous exprimer la reconnais-
sance de la population entière qui ne sau-
rait trop apprécier la bienveillante sollicitude
que vous voulez bien lui témoigner en ac-
ceptant de venir prendre contact avec elle
et de vous rendre compte sur place de ses
besoins et de ses aspirations, dans les cir-
constances difficiles que nous traversons,
auxquelles chacun s efforce d'ailleurs de
parer en collaborant étroitement et en con-
sentant les sacrifices nécessaires, en mC-
me temps que le gouvernement local étudie
les mesures salutaires que comporte la si-
tuation.
Il vous remercie sincèrement pour les me-
sures de protection que vous avez déjà fait
aboutir au Parlement et compte sur l'elfi-
cacité de celles que vous voudrez bien faire
sanctionner pour assurer définitivement le
relèvement économique de la colonie, dont
les destinées 'sont en de bonnes mains.
Il vous prie enfin de transmettre à Af. le
président de la République notre hommage
défértnl et l'assurnncc nouvelle de notre
entier dévouement.
(Par - dépôcho.)
N". SUR BLANC
Souhaits de bienvenue
Il est intéressant de lire la presse indochi-
noise, qu'elle soit de langue française ou de
langue annamite. Les souhaits de bienvenue
qui sont adressés par nos confrères d'Extrê-
me-Orient à l'aimable et sympathique Ministre
des Colonies affectent un ton qui manque, dans
leur presque unanimité, de cordialité et de res-
pect. La plupart- racontent que M. raul
ReynaucJ ne verra rien en un mois et pour si-
tuer la personnalité du député du 11° arron-
dissement de Paris, reproduisent à grand tirage
des papiers comme celui-ci qui eut les hon-
neurs du Canard Enchaîné, il y a quelques dix
semaines.
* Le triomphe de l'Exposition Coloniale
n'est ni le lac, ni le temple, ni les illumina-
tions : c'est le oisage de M. Reynaud, mi-
nistre des Colonies, quand il préside une inau-
guration. On y lit la suffisance d'un premier
aux cravates des Nouvelles Galeries à Sisteron,
l'anxiété de se tromper dans tous ces noms géo-
graphiques, le regret d'être si petit l'étonne-
ment de se trouver là. A l'inauguration des
Alissions catholiques, M. Reynaud, assis, avait
croisé ses jambes comme s'il venait essayer une
paire d'espadrilles. Plaisant homme du monde,
en vérité 1
Pourrait-on lui demander pourtant dg cesser
de considérer l'Exposition comme un parc per-
sonnel où il reçoit comme il veut ? A chaque
instant, le Temple et l'Allée d'Anghor sont in-
terdits au public par des cordons d'agents éner-
giques. Notez que c'est nous qui payons la
vaisselle et le reste, puisque la fte de lundi
M offerte » par M. et Mme Reynaud coûtera
370.000 francs aux contribuables.
C'est une justice à rendre au lac Daumesttll.
Au bout d'un quart d' heure quand les fontai-
nes lumineuses fonctionnent, une odeur de va-
se remuée, de boue brassée, et de poissons
moris se répand dam l'atmosphère. C'est peut-
être très colonial, mais c'est dégoûtant.
Non! en vérité, M. Paul Reynaud est au-
tre c hose qu'un petit bonhomme ridicule, c'est
un garçon laborieux et actif, désireux de bien
faire ! Et il fait preuve d'un grand courage en
allant en Indochine.
Que nos confrères et amis d'Indochine lais-
sent à Y Action Française les qualificatifs in-
justifiés de rat clignotant et de petit bazardier
de Mexico pour saluer M. Paul Reynaud.
Qu'ils l'attendent à l'oeuvre et ils seront sans
doute émerveill és.
, L'Angely*
RVÊ OÏ7BINOT
̃ ̃ BtNOT
M. de Breteuil chargé de mission
M. le comte de Breteuil chargé de mission
au cabinet de ministre des Colonies est parti
samedi à destination de Singapour et l'Indo-
chine.
44»
Des élèves annamites
lauréats en France
Nous avons publié la semaine dernière
l'admission d'un jeune Annamite (section
lettres) à Normale supérieure. Soulignons
aujourd'hui l'admission de Nguycn van Bon
à l'Ecole des Beaux-Arts. Il a été brillam-
ment reçu 30° sur 107 admis dans ce concours
qui comptait 300 candidats.
Ce jeune Annamite âge de vingt ans, sorti
de l'Ecole des Beaux-Arts de Giadinh, est
parti, il y a. deux ans, avec une bourse du
docteur Trân-van-Dôn, qui continue de ser-
vir à notre jeune compatriote le subside né-
cessaire à ses études.
Le docteur Dôn est un protecteur connu
pour sa générosité envers les jeunes anna-
mites studieux ; il a fait vivre cette année un
autre Annamite à l'école d'horlogerie de
Cluze. Le fils aîné du. docteur Dôn vient
d'être reçu aussi à sa deuxième partie de bac-
calauréat.
épêches de lIndoçhllftp4
»♦«
Inondations au Tonkin
Les crues ont occasionné de nombreux,
et importants déyâts aux rqules et ponts
de la province de Iltigliang, particulière-
ment à la roule de Iloang-Suphi A Bac-
Quang. Le pont sur la Nam-Quang, au
confluent du Song-Chay, a été endommagé
gravement. Un pont sur le Namrio a subi
aussi des. dommages sérieux.
Indopocifl.
Recette de perdreau
du Nord-Annam
»•»
La chasse s'ouvre bientôt, chasseurs met-
tez-vous à la mode de l'Exposition Coloniale
et demandez qu'on vous fasse goûter le per-
dreau accommodé à la mode du Nord-An-
nam.
« Les mandarins de l'ancien empire du
Milieu faisaient jadis cultiver par leurs jar-
diniers le pê-tsaï, petit chou aux feuilles ten-
dres et parfumées, et dont la saveur d'aman-
de fraîche, mariée avec le fumet du per-
dreau cuit à point sur un feu de sarments,
ravit les palais les plus délicats.
Or les maraîchers de la région parisienne
ont réussi à acclimater le pé-tsaï.
Arrosez ce repas, de Pouilly ou de vieux
Barsac, vous aurez un régal complet. »
Dans la Marine
Croisières sous-marines
sur les côtes africaines
Avant leur entrée dans nos forces navales,
les nouveaux sous-marins flenri-Poincarc, de
Lorient et Pascalde Brest, vont se rendre en
croisière sur les côtes africaines,
(
La fermeture
de l'Exposition Coloniale
40
C'est le 31 octobre au soir, que doit fermer
! Exposition Coloniale.
Toutes les combinaisons et projets de pro-
longation de durée sont donc défunts.
C'est sage et raisonnable que cette décision
ait été prise : les gens sensés ont - eu raison,
mais quelques « hurluberlus » ou plutôt beau-
coup de profiteurs auraient voulu certes, que
« cette assiette au beurre » durât longtemps,
longtemps. puisqu' on parlait de fermer l'hi-
ver et réouvrir l'été, d'abord il faut avouer
que les gens ont à peu près usé les tickets atta-
chés à leurs bons et qu' alors par ces temps
d'économie et l'hiver difficile qui s'annonce,
on ne prendrait pas facilement trains ou auto-
cars pour se rendre à Vincennes et payer son
entrée en espèces.
Et enfin chose plus sérieuse les bâtiments de
« carton » staff ne résisteraient certes pas à un
hiver, des ouvriers, tout le temps qu'a duré
l'Exposition, réparaient du matin au soir les
dégâts causés par le mauvais temps, malgré les-
bénéfices monstrueux, dit-on, qu'a fait l' Expo-
sition, il ne faut pas trop dépenser les recettes,
car alors comment rendrait-on des comptes à la
ville de Paris, à l'Etat et à nos Colonies.
Et l'Exposition de Vincennes aura vécu.
Avec beaucoup d' argent, l'espace d'un été 1
-+++
M. Paul Reynaud reçoit
une distinction honorifique
polonaise
̃ ̃ »•»
M. Zalewski, ministre des Affaires étrang-
res de Pologne, a rendu visite à M. Paul
Reynaud, ministic des Colonies, et lui a re-
mis l'insigne du Grand Cordon de l'Ordre de
la « Polonia Restitua ».
-– e..
Les serres tropicales du Museum
sont ouvertes au public
Grâce à un doa de la Société des Amis du
Muséum, M. Bois, directeur du laboratoire
de çuiturc du Muséum d'histoire naturelle a pu
faire restaurer trois serres : deux serres de col-
lections et la serre-aquarium contenant 2.000
plantes des pays chauds appartenant à 865 es-
pèces. Le public peut dès maintenant visiter
cette magnifique exposition pleine d'intérêt et
de curiosité.
C'est ici qq'il p.,ourra c
C'est ici qtil, pourra connaître cette plante
extrêmement sentitive qu'est « le (Miniosd pudi-
ca) qui replie ses folioles et abaisse ses feuil-
les au moindre attouchement, la plante télégra-
phe (Desmonium mJrans) qui lève et abaisse ré-
gulièrement ses folioles, la plante feu d'artifice
(Pi/ca muscosa) qui projette son pollen de tous
côtés, ou le népcnthcs, dont les feuilles se ter-
minent en urnes munies d'un couvercle entr'ou-
vert, urnetqui sert de réserve d'eau à la plante
pendant les périodes chaudes.
Les plantes économiques occupent aussi une
belle place dans cette exposition extrêmement
instructive les caféiers, un cocotier, un vanil-
Ion (vanilla pompona) dont le fruit, comme ce-
lui de la vanille, ne développe son arôme
qu'après fermentation, un poivrier noir, un poi-
vrier bétel dont les feuilles mélangées à la noix
d'arec et à la chaux, donnent un masticatoire
très recherché en Extrême-Orient, une citro-
nelle, un jonc odorant, dont les feuilles don-
nent l'essence de palma rose, un caoutchouc-
tier de Para (Hevea brasilieusis) dont le tronc
donne, par incision, un latex qui, coagulé,
constitue le caoutchouc, un Erythvoxylon Coca
dont les feuilles donnent la cocaïne, un coton-
nier, une canne à sucre, un arbre à pain, un
papayer, un Pilocarpus qui donne un produit
pour les soins de la chevelure, un Bixa orella-
na dont le fruit donne une teinture qui sert à
colorer les fromages de Hollande, un Ylang-
Ylang, dont les fleurs servent en parfumerie ;
un manceniller, arbre dangereux pour celui
qui s'endort sous ses feuilles; un manguier, un
Carludovica pa/mata, dont la feuille travaillée
sert à la fabrication des chapeaux de panama.
et quantité d'autres plantes curieuses et utiles
sur lesquelles les jardiniers, gardiens de cette
exposition permanente, peuvent donner toutes
explications désirables aux visiteurs.
La Rochelle - La Pallice
grand port colonial
«♦«
La Chambre de Commerce de La Rochelle
a, dans une solennité officielle, présidée di-
manche, à la pose de la première pierre du
môle -- d'escale de La Rochelle-La -- Pallice.
Les travaux nécessités par la construction de
ce môle qui doivent durer six ans et deman-
dent une dépense de 150 millions per-
mettront au, port de recevoir des navires jau-
geant jusqu'à 15 et 18.000 tonnes, alors que
jusqu'à maintenant les grosses unités ne pou-
vaient arriver à quai.
8 lignes de la navigation françaises et étran-
gères mettent La Rochelle-La Pallice en rela-
tions directes et régulières avec l' Extrême-
Orient et la plupart de nos colonies d'Afrique
Occidentale et d'Afrique Equatoriale, c' est
donc vers un trafic plus intense avec nos colo-
nies que se dessine l'aveni r du port de La
Pallice.
--Abtob
DÉPART
«41
S. Exc. Tôn That Dan, ministre de la
Justice d'Annam. s'est embarqué sur
VAthos Il à Marseille samedi pour rejoindre
l'Annam.
RETOUR
"tu
M. Gorbinis, gouverneur de la Martinique,
arriveiu à Puris le 7 septembre.
A l'Académie des Beaux-Arts
L'Académie des Beaux-Arts n'a pas encore
déclaré vacant le fauteuil de M. Dcglane,
membre de l'Institut et conservateur du
Grand Palais, décédé.
D'autre part, l'Académie se proposerait
d'offrir un siège de correspondant à M.
Moojcn, l'éminent architecte qui a reconstruit
avec une extraordinaire rapidité le pavillon
néerlandais de l'Exposition Coloniale.
CINÉMA COLONIAL
« Visions australes »
Visions australes, le premier film parlant
tourné en Polynésie, comprend des chansons
indigènes et des dialogues en langues lifou
et maorie.
La bande ne comportera pas de sous-titre,
et les conversations des indigènes restent ce-
pendant parfaitement compréhensibles. Ce
premier film 100 parlant polynésien a été
réalisé par Jean Mugeli, et ce sera pour le
spectateur un charme de plus que d'entendre
la langue poétique, harmonieuse, aux sono-
rités caressantes des indigènes des mers du
sud.
--.--
Les élections aux Conseils
Généraux en Algérie
«♦«
Au Journal officielJ ministère de l'inté-
rieur, est inscrit le déciet aux termes duquel
le renouvellement de la se rie sortante des
Conseils généraux d'Algérie aura lieu, eu
1931, le 11 octobre. Le second tour aura lieu
le 18 du même mois.
La deuxième session des Conseils généraux
s'ouvrira le 21 octobre 1931.
Mission touristique
i-
M. Carde, gouverneur général de l'Algérie,
vient de confier au peintre et graveur Roger
Irriera, une mission touristique, qui consiste a
faire en Algérie de la propagande pour les pro-
vinces françaises et de créer une sorte de « Cir-
cuit de la plus grande France ». Ce circuit
conduirait le voyageur, des rives de la Manche
aux bord du Niger, et emprunterait à l'üller
et au retour des itinéraires différents.
M. Roger Irriera avait déjà organisé en pro-
vince une propagande en faveur de 1 Afrique
du Nord.
Des troupes nord-africaines
prennent pàrt aux manœuvres
»♦»
Les manœuvres qui commencent aujour-
d'hui à minuit dans le Sud-Est et dureront
jusqu'au 5 septembre mettront aux prises
dans la haute vallce de la Durance six ba-
taillons de chasseurs, deux régiments de ti-
railleurs marocains et un de tirailleurs tuni-
siens.
Une revue terminera les mana'u\"l"es.
Le Bey de Tunis assiste
à deux mariages princiers
r
Dimanche à la Manouba a été célébré le
mariage des princes Moslcfa et Ali Bey, jils
de feu Saïd Ben, avec les filles des lieutenants
colonels Rachid et Salah Haiidad.
Le bey, accompagné de Si Khelil Bouha-
fed, premier ministre, et des dignitaires de la
cour, s'était rendu à Kasar-Saïd en auto, où il
fut reçu à son arrivée par les princes de la fa-
mille Husseinite et les dignitaires de la cour.
Après la cérémonie dit baisemain, le bey,
dans son carosse de gala, se rendit au domicile
des futurs époux, où, en sa présence, eut lieu
l'union. Une réception intime termina cette fê-
te.
(Par dépêche.)
«4»
Le voyage du "Graf-Zeppelin"
-– «♦«
De Tanger à Mazagan
Dimanche on annonçait de Casablanca (pic
le Zeppelin faisant route vers Pernamfaouc,
est passé à 16 h. iS à Tanger à 19 heures t
40 kilomètres au large de Casablanca où il
fut aperçu par les aviateurs Cimier, du
l'Aéropostale et Meyer, des Ailes marocai-
nes. L'aéronef filait vers le Sud à une alti-
tude d'environ 100 mètres et à une vitesse de
120 kilomètres.
A 19 h. 20, il fut signalé au large de Maza-
gan.
• «U»'–
L'exploitation de la ligne aérienne
Marseille-Alger
Voici le texte du décret que vient de pren-
dre le Président de la République, sur le rap-
port des Ministres de l'Air et du Budget.
Art. lrp. Est approuvée la convention
intervenue le 28 juillet 1931 entre le Ministre
de l'Air, agissant au nom et pour le compte de
l'Etat, et :
1° La Compagnie Générale Aéropostale.
Société anonyme au capital de 45 millions de
francs, dont le siège social et à Paris, avenue
de Friedland, n° 5, ladite Société admise à la
liquidation judiciaire par jugement du tribunal
de Commerce de la Seine en date du 31 mars,
enregistré, et autorisée à continuer son com-
merce par ordonnance du juge commissaire en
date du 13 avril 1931, enregistrée, représentée
par M. Daulry, délégué à cet effet par délibé-
ration du 1er juillet 1931 du conseil de direc-
tion de la compagnie, tonscil nommé par déci-
sion du conseil d' administration de ladite So-
ciété, au cours de sa séance du 15 juin 1931,
avec pouvoirs, nul animent, de faire toutes ope-
40URML^QUOTIDIEN
Rédaction & Administration 1
- t4. toi un MiihiKiiir
PARIS (1*7
TILtp"- 8 LOUVRE 10'S7
RI6HILIIU 1744
Les Annales Coloniales
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Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLONIALU.
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France et
Colonies 180 » 100 > 60 o
Étranger..240 » 125* 70*
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tous les bureaux de poste.
La politique «d'assoclatio))
dans l'Afrique Occidentale
Au terme de cette série d'articles sur no-
tre œuvre africaine, il nous faut nous poser
une dernière question : à mesure que s'ac-
• complissent les progrès matériels, intellec-
tuels et économiques que nous avons signa-
lés, trouvons-nous peu à peu, parmi ces
noirs, .des collaborateurs actifs de notre civi-
lisation ?
Le P. Aupiais, de la Société des Mis.
sions Africaines de Lyon, se posait cette
question à la Semaine Sociale de Marseille :
II Les peuples fétichistes, ^ont-ils capables de
répondre aux sollicitations - de mise en va-
leur psychologique exprimées par les na-
tions métropolitaines, trouveront-ils chez eux
des hommes capables de constituer des ca-
dres subalternes, supérieurs et généraux
d'une armée en marche vers des progrès in-
tellectuels incessants et des conquêtes mora-
les nouvelles ? w Et il concluait que oui.
t Il existe au Dahomey et à la Côte d'Ivoire,
expliquait-il, dans les banlieues des gran-
des villes, ou dans leurs quartiers excentri-
ques, ou le long des voies ferrées, de nom-
breux centres de population qui sont les
chefs-lieux - commerciaux de vastes régions, et
dont les établissements sont tenus unique-
ment par des indigènes visités de temps à
autre par un inspecteur blanc qui vient pren-
dre les inventaires. J'ai entendu dire à plu-
sieurs agents généraux que quelques-uns de
ces employés indigènes valaient des Euro-
péens. >
En confirmation d'un tel propos, légiti-
mement flatteur pour les noirs, le P. Aupiais
racontait que récemment, au Dahomey, les
maisons do commerce, satisfaites des em-
ployés qu'ont formés les missions catholi-
ques,ont proposé à ces missions de faire pres-
que tous les frais d'une école commerciale
qui préparerait les indigènes à diriger par
intérim les services, pendant le temps de con-
gé des directeurs européens. Comment d'ail-
leurs s'étonneralton d un tel dessein lorsque
l'on constate que des services comme la
santé, l'enseignement, les douanes, les pos-
teji, pour une colonie entière comme le
Dahomey, fonctionnent avec 200 employés
environ: 15 Européens, 185 indigènes 1 que
sur la ligne de Cotonou à Save :– longue de
260 kilomètres totis les chefs de gare,
sauf celui de Cotonou, sont indigènes; et que
les médecins auxiliaires indigènes formés à
Dakar, les instituteurs indigènes sortis de
récole normale de Gorée, donnent des main-
tenant de grandes satisfactions? Un film dû
au P. Auptais nous montre des femrpes indi-
gènes pesant les bébés noirs du « Berceau
Africain 9 : et au premier rang, parmi elles,
qui voyons-nous ? La propre fille du terrible
roi Behanzin.
Et déjà se multiplient les indigènes qui se
préparent il passer dans des cadres supé-
rieurs : garçons et filles qui viennent en
France pour renseignement secondaire et
supérieur. C'est du reste une évolution dont
déjil l'on pouvait avoir le pressentiment lors-
qu'il y a cinquante ans, à Nantes, on
voyait venir au collège des 1* rères de Illoër-
mc1 des noirs qui venaient terminer leurs
études et qui dans la suite sont devenus avo-
cats, ingénieurs, médecins, hauts fonction-
naires.
Ainsi se développait et se justifiait de plus
en plus, dans l'esprit de nos administrateurs
et de nos hommes d'Etat, l'idée d'une poli-
tique que l'on appela là politique d'associa-
tion. M. le gouverneur général Ponty disait
dès décembre 1908 : « L'indigène, soustrait
aux influences déprimantes qui pesaient sur
lui, ayant acquis au contact de nos fonction-
naires et de nos commerçants la claire notion
de ses intérêts, une conscience plus nette de
sa dignité, c'est le meilleur instrument de
production, le collaborateur le plus précieux
de l'évolution économique que - nous puis-
sions désirer. » Et M. Ponty développait le
programme d'une organisation administra-
tive locale qui permît « de mieux apprécier
les aptitudes particulières de chaque race, et,
par conséquent, de les mieux diriger, de fa-
çon qu'elles concourent, avec le maximum de
rendement, à la prospérité commune ».
M. Lucien Hubert, dans son livre : L'éveil
d'un monde, Vœuvre de la France en Afri-
que occidentale, nous donne ce que volon-
tiers j'appellerais la psychologie de cette
collaboration : a A l'Européen, écrit-il, il ne
manque presque rien pour réussir : il sait ce
qu'il faut faire. Il connait la méthode, il
dispose des ressources nécessaires: mais il
ne peut vivre; il est maître de tout, sauf de
ne peut vivrel; 'Africain, presque tout fait dé-
lui-même. A l'Africain, presque tOut fait dé
faut: il est ignorant, incapable, sans volonté,
sans moyens, mais il vit; il n'a rien, sauf
lui-même. Que ces deux incapables s'allient
et tout sera. Ce que le blanc ne pouvait ac-
toinplir; le noir l'accomplira pour lui; ce
que le noir ne pouvait concevoir et vouloir,
le blanc le concevra et le voudra pour lui.
Il Le noir a deviné en nous l'esprit capable
de secouer une misère qui fut la nôtre; nous
avons reconnu en lui la force humaine sus-
ceptible d'accroître une richesse qui sera la
sienne. De l'union féconde de l'activité blan-
che et de la confiance noire, vont naître les
plus beaux fruits que puisse rêver l'arbre le
plus orgueilleux. 8
De cette politique d'association, M. le
gouverneur général Carde, en son discours
ae 1930, attendait cet heureux effet, qu'elle
doit. permettre à l'élite noire de se mani-
fester, même si elle doit surgir des profon-
deur de la masse 1; et M. Labovret, dans
la série d'articles qu'il dmmait l'an dernier
alk Bulletin &c l'àirigtie Française, allait
jusqu'à préconiser la diffusion du métayage,
comme application économique de cette poli-
tigu.
Observons la belle courbe d'histoire. Au
déuut de notre installation, ce sont, de la
part des noirs, des cris de reconnaissance
naïve pour la sécurité que nous leur avons
rendue. Le gouverneur général Brévié contait
à M. Louis S uivre, du Journal des Débats,
qu'au début de sa carrière, aioro qu'il s'ar-
rêtait, jeune administrateur, duns une bour-
gade ruinée, il avait vu surgir un yicUlard
qui lui criait : a - Prends ma vie 1 » Pourquoi ?
Parce que ses champs jadis ravagés par ba-
mory lui avaient été rendus, et parce que
M. le gouverneur général Roume, venait de
donner l'ordre de libérer son lils, jadis em-
mené en esclavage. Et cette adjuration éton-
nante : Prends ma vie, cachait, nous dit M.
Louis Faivre, une reconnaissance iniinie.
Après de nouvelles étapes de conquête mo-
rale, voici succéder, sur les lèvres ou sous les
plumes de certains noirs, à ces interjections
frémissantes, de longues et délicates décla-
rations d'amour. Tel ce livre dans lequel, au
retour de la Grande Guerre où il avait servi
la France, un simple berger peulil, Bakary-
Dialo, épancha son âme tout entière. i Je
pense, écrit-il, à tous les Français sans
exception, a tous les braves gens dont me
parlaient mes frères sénégalais qui, comme
moi, pendant leur séjour en France, avaient
pu goûter l'âme française. Vos bienfaits sont
pour nous, Sénégalais, ces troupeaux dont
j'ai l'honneur d'être le berger. 11 n'y a que
ceux qui n'ont pas eu la chance d'être bien
près de vous qui ne peuvent laisser librement
leurs cœurs vous aimer. Vous m'avez changé,
je vous le jure, la tête, le cœur, l'esprit et
l'âme.. Et songeant à la dame du parc
Monceau qui jetait le pain aux petits oi-
seaux, il lui semble « que ces oiseaux, c'est
nous, les noirs, qui désirent aimer, et que
cette dame est la France 1 En face de notre
bienfaitrice au visage doux, aux cheveux
blonds dorés, qui a pensé à vous apporter
jusqu'ici le pain, je vous supplie, dites avec
moi : Vive la force-bonté de ta France 1 »
Ayant écrit ces lignes, Bakary-Dialo
trouva sans peine lo titre de son volume : il
l'appela Force-boniè.
tout êm\:t_dp ca message
d'amour d'un frère noir, quand, ouvrant le
Bulletin de VAfrique Française de 1930, j'y
retrouvais ces deux mots, do - force - et de
bonté, et je les y retrouvais sous la pltunc de
M. le gouverneur général Brévié, dans un
rapport officiel : « Notre œuvre, écrit-il,
c'est l'honneur de la France de l'avoir la
première discerné, ne doit pas être seulement
une manifestation de force dominatrice. Par
un singulier revirement de l'histoire, c'est
l'invasion des civilisés qui suit l'invasion
des barbares, et qui réalise la pacifique re-
vanche de la bonté clairvoyante, sereine et
forte, sur la fatalité des antiques oppres-
sions. -
Ainsi caractérisait-il l'action de notre em-
pire français, succédant à celle des tyrannies
musulmanes; et ses propos semblaient faire
écho à ceux du berger peuhl Bakary-Dialo :
c'étaient les. mêmes accents, c'étaient les
mêmes mots. Dans les livres qui parlent de
l'au delà des mersttn Français casanier peut
vraiment trouver de belles choses, et de lumi-
neuses raisons d'espoir.
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
Au Pardon
de Sainte-Anne-La-Palud
«♦«
Les trois jours de fête religieuse du Pardon
de Sainte-Anne-La-Palud, aux environs de
Quimpr, ont été présidés par Mgr Cesson.
vicaire apostolique du Togo.
C'est l'évêque missionnaire qui s'est adressé
à la route à l'issue des ivêpres et avant la
splendide procession où étaient représentées
toutes paroissès des environs avec leurs riches
croix et bannières portées par des Bretonnes en
costume de fête.
-
A l'Académie des Sciences
«»*
Etude sur les minéraux de nos Colonies
M. Alfred Lacroix, secrétaire perpétuel, a
offert à la Compagnie une plaquette, dont il
est l'auteur, exposant tout ce que le Muséum
possède en fait de minéraux et de roches de
nos possessions d'outre-mer, proches ou loin-
taines.
Ces documents ont été réunis depuis 1893.
Mais ils n'ont pas été seulement réunis, ils
ont été étudiés et décrits, par les élèves de
M. Lacroix et surtout par M. Lacroix lui-
même.
Chaque, colonie, protectorat, pays sous
mandat, a été successivement passé en revue.
Un paragraphe de l'ouvrage est consacré à
la constitution géologique dans ses rapports
avec la minéralogie.
Puis sont examinés les minéraux, non seu-
lement les minéraux d'intérêt scientifique,
mais aussi les minéraux d'intérêt économique
ici quel domaine précieux à exploiter !
et enfin la lithologie.
Des bibliographies régionales donnant la
liste des quelque 450 notes, mémoires, ou vo-
lumes que M. Lacroix et ses élèves ont pu-
bliés permettent de ses rendre compte d'un
effort poursuivi sans défaillance depuis
trente-huit ans et grâce auquel sont aujour-
d'hui parfaitement connues la minéralogie et
la lithologie de la France coloniale.
L'ouvrage de M. Lacroix s'intitule : « La
minéralogie dq la Fraicg d'ogtre-Mer. 1)
PRESTIGE
»♦«
dm
4.
U
ÉJOUISSONS - nous
Le bruit court
avec 1 tttle insis-
tance trop vive
pouf 11e pas être
la réalité, qU,el
Ri. Paul Key-
naud a abandon-
né la combinaison arabe qui consistait à
s'embarquer dans dix jours sur le (2'Arta-
gnan à Marseille pour passer à bord du
Uuguy-Tlouin à Singapour. Il partira di-
rectement de Toulon le 5 septembre à bord
du croiseur Duguay-Trouin. C'est conforme
à sa dignité.
Cette mesure ne peut que remplir d'aise
tous les coloniaux. Tout le monde se rap-
pelle en effet que lorsque M. Diagite, com-
missaire aux troupes noires partit pour le
Sénégal pendant la guerre, c'est à bord
d'un navire de la Marine militaire qu'il se
rendit à Dakar.
Ai. Paul Reynaud est un grand ministre
des Colonies. il va représenter en .Extrlme-
Orient, non pas seulement en Indochine,
mais encore aux Indes Néerlandaises, au
Siall, peut-être en Chine, au Japon, en
Irak sans doute, la France; et à ce titre il
se doit de partir avec tout l'ensemble de
prestige qui est non seulement dû à sa per-
sonne, mais encore au représentant officiel
dit gouvernement. de la République, ettvoyé
en missfbn spéciale, et non circulant en
touriste de l'Agence Cook.
Partant à bord du Duguay-Trouin, reve-
nalll à bord du Duguay-Trouin, il fera belle
et grande figure pendant ce voyage dont les
conséquences doivent être incalculables Potir
notre pays.
Déjà, en Extrême-Orient, on essayait 'de
tourner M. Paul Reynaud en ridicule, on
faisait des gorges chaudes de ce transva-
sement, à Shega-pour, du ministre des Colo-
nies. d'un bateau de commerce dans un na-
vire de guerrc, partant tous les deux à peu
près à la même date de France pour arri-
ver à Ici même date à Saïgoll.
Les. plaisanteries commençaient à pren-
dre vilaine figure dans les journaux d* In-
dochine-tandis itte - l'oet évoquait dans la
métropole, à ce sujets l'histoire d'un repré-
sentant du département de la Meuse que
M. Maginot a particulièrement bien connu,
puisqu'il lui a succédé, qui avaIt l'habiliede
de monter en première à Paris ct de cllalt-
ger de voiture à Vavant-dernière station,
"pour descendre-d'un cvmpnrttfftnXit .., de' tt Ói .,
sième quand il arrivait à Bar-lc-Duc.' Pro*
cédé puéril dont personne n'était dupe en
Lorraine, même procédé qui 'aurait risqué
d entacher, avant me me son arrivée en In-
dochine, le voyage dit ministre des Colonies.
En partant sur le Duguay-Trouin, M.
Paul Reynaud qui, comme ministre des Co-
lonies, est tut des tares membres du gou.
vernement ayant droit à un officier d'or-
donnance; nui, comme ministre des Colonies,
a la haute surveillance de toutes nos trou-
pes dans la France extérieure j qui, comme
ministre des Colonies, a sous ses ordres une
direction des services militaires axant à sa
tne un général de division et trois bureaux
répartis en multiples seelions, M. Reynaud,
(lis-je, part à son rang et à sa place.
Fêiicitotis-nous de cette réparation qui
est aussi tardive que justifiée.
Marcel Ruedel.
Document historique
0
Nous sommes heureux de pouvoir être les
premiers à annoncer qu'il restera un souve-
nir documentaire- exact du voyage que va
acomplir M. Paul Reynaud,
Gazi iii oiît-.Praiico -A iib cit a été solli-
cité par le ministre des Colonies pour en-
voyer un opérateur qui suivra la mission of-
ficielle. C'est M. Jehan Fouquet qui a été
désigné. On ne pouvait faire un meilleur
choix car nos lecteurs savent qu'il s'est, de-
puis quelques années, perfectionné dans son
art, sous la direction d'Alfred Chaumel,
avec lequel il est parti pour prendre le Ré-
veil d'une Race et Symphonie exotique.
: 4i»
Le voyage de M. Paul Reynaud
en Indochine
«♦«
Message du Conseil colonial
de Gochinchine
Le conseil colonial de Cochinchine, en ou-
vrant sa session ordinaire de 193-1, se fait
un devoir de vous exprimer la reconnais-
sance de la population entière qui ne sau-
rait trop apprécier la bienveillante sollicitude
que vous voulez bien lui témoigner en ac-
ceptant de venir prendre contact avec elle
et de vous rendre compte sur place de ses
besoins et de ses aspirations, dans les cir-
constances difficiles que nous traversons,
auxquelles chacun s efforce d'ailleurs de
parer en collaborant étroitement et en con-
sentant les sacrifices nécessaires, en mC-
me temps que le gouvernement local étudie
les mesures salutaires que comporte la si-
tuation.
Il vous remercie sincèrement pour les me-
sures de protection que vous avez déjà fait
aboutir au Parlement et compte sur l'elfi-
cacité de celles que vous voudrez bien faire
sanctionner pour assurer définitivement le
relèvement économique de la colonie, dont
les destinées 'sont en de bonnes mains.
Il vous prie enfin de transmettre à Af. le
président de la République notre hommage
défértnl et l'assurnncc nouvelle de notre
entier dévouement.
(Par - dépôcho.)
N". SUR BLANC
Souhaits de bienvenue
Il est intéressant de lire la presse indochi-
noise, qu'elle soit de langue française ou de
langue annamite. Les souhaits de bienvenue
qui sont adressés par nos confrères d'Extrê-
me-Orient à l'aimable et sympathique Ministre
des Colonies affectent un ton qui manque, dans
leur presque unanimité, de cordialité et de res-
pect. La plupart- racontent que M. raul
ReynaucJ ne verra rien en un mois et pour si-
tuer la personnalité du député du 11° arron-
dissement de Paris, reproduisent à grand tirage
des papiers comme celui-ci qui eut les hon-
neurs du Canard Enchaîné, il y a quelques dix
semaines.
* Le triomphe de l'Exposition Coloniale
n'est ni le lac, ni le temple, ni les illumina-
tions : c'est le oisage de M. Reynaud, mi-
nistre des Colonies, quand il préside une inau-
guration. On y lit la suffisance d'un premier
aux cravates des Nouvelles Galeries à Sisteron,
l'anxiété de se tromper dans tous ces noms géo-
graphiques, le regret d'être si petit l'étonne-
ment de se trouver là. A l'inauguration des
Alissions catholiques, M. Reynaud, assis, avait
croisé ses jambes comme s'il venait essayer une
paire d'espadrilles. Plaisant homme du monde,
en vérité 1
Pourrait-on lui demander pourtant dg cesser
de considérer l'Exposition comme un parc per-
sonnel où il reçoit comme il veut ? A chaque
instant, le Temple et l'Allée d'Anghor sont in-
terdits au public par des cordons d'agents éner-
giques. Notez que c'est nous qui payons la
vaisselle et le reste, puisque la fte de lundi
M offerte » par M. et Mme Reynaud coûtera
370.000 francs aux contribuables.
C'est une justice à rendre au lac Daumesttll.
Au bout d'un quart d' heure quand les fontai-
nes lumineuses fonctionnent, une odeur de va-
se remuée, de boue brassée, et de poissons
moris se répand dam l'atmosphère. C'est peut-
être très colonial, mais c'est dégoûtant.
Non! en vérité, M. Paul Reynaud est au-
tre c hose qu'un petit bonhomme ridicule, c'est
un garçon laborieux et actif, désireux de bien
faire ! Et il fait preuve d'un grand courage en
allant en Indochine.
Que nos confrères et amis d'Indochine lais-
sent à Y Action Française les qualificatifs in-
justifiés de rat clignotant et de petit bazardier
de Mexico pour saluer M. Paul Reynaud.
Qu'ils l'attendent à l'oeuvre et ils seront sans
doute émerveill és.
, L'Angely*
RVÊ OÏ7BINOT
̃ ̃ BtNOT
M. de Breteuil chargé de mission
M. le comte de Breteuil chargé de mission
au cabinet de ministre des Colonies est parti
samedi à destination de Singapour et l'Indo-
chine.
44»
Des élèves annamites
lauréats en France
Nous avons publié la semaine dernière
l'admission d'un jeune Annamite (section
lettres) à Normale supérieure. Soulignons
aujourd'hui l'admission de Nguycn van Bon
à l'Ecole des Beaux-Arts. Il a été brillam-
ment reçu 30° sur 107 admis dans ce concours
qui comptait 300 candidats.
Ce jeune Annamite âge de vingt ans, sorti
de l'Ecole des Beaux-Arts de Giadinh, est
parti, il y a. deux ans, avec une bourse du
docteur Trân-van-Dôn, qui continue de ser-
vir à notre jeune compatriote le subside né-
cessaire à ses études.
Le docteur Dôn est un protecteur connu
pour sa générosité envers les jeunes anna-
mites studieux ; il a fait vivre cette année un
autre Annamite à l'école d'horlogerie de
Cluze. Le fils aîné du. docteur Dôn vient
d'être reçu aussi à sa deuxième partie de bac-
calauréat.
épêches de lIndoçhllftp4
»♦«
Inondations au Tonkin
Les crues ont occasionné de nombreux,
et importants déyâts aux rqules et ponts
de la province de Iltigliang, particulière-
ment à la roule de Iloang-Suphi A Bac-
Quang. Le pont sur la Nam-Quang, au
confluent du Song-Chay, a été endommagé
gravement. Un pont sur le Namrio a subi
aussi des. dommages sérieux.
Indopocifl.
Recette de perdreau
du Nord-Annam
»•»
La chasse s'ouvre bientôt, chasseurs met-
tez-vous à la mode de l'Exposition Coloniale
et demandez qu'on vous fasse goûter le per-
dreau accommodé à la mode du Nord-An-
nam.
« Les mandarins de l'ancien empire du
Milieu faisaient jadis cultiver par leurs jar-
diniers le pê-tsaï, petit chou aux feuilles ten-
dres et parfumées, et dont la saveur d'aman-
de fraîche, mariée avec le fumet du per-
dreau cuit à point sur un feu de sarments,
ravit les palais les plus délicats.
Or les maraîchers de la région parisienne
ont réussi à acclimater le pé-tsaï.
Arrosez ce repas, de Pouilly ou de vieux
Barsac, vous aurez un régal complet. »
Dans la Marine
Croisières sous-marines
sur les côtes africaines
Avant leur entrée dans nos forces navales,
les nouveaux sous-marins flenri-Poincarc, de
Lorient et Pascalde Brest, vont se rendre en
croisière sur les côtes africaines,
(
La fermeture
de l'Exposition Coloniale
40
C'est le 31 octobre au soir, que doit fermer
! Exposition Coloniale.
Toutes les combinaisons et projets de pro-
longation de durée sont donc défunts.
C'est sage et raisonnable que cette décision
ait été prise : les gens sensés ont - eu raison,
mais quelques « hurluberlus » ou plutôt beau-
coup de profiteurs auraient voulu certes, que
« cette assiette au beurre » durât longtemps,
longtemps. puisqu' on parlait de fermer l'hi-
ver et réouvrir l'été, d'abord il faut avouer
que les gens ont à peu près usé les tickets atta-
chés à leurs bons et qu' alors par ces temps
d'économie et l'hiver difficile qui s'annonce,
on ne prendrait pas facilement trains ou auto-
cars pour se rendre à Vincennes et payer son
entrée en espèces.
Et enfin chose plus sérieuse les bâtiments de
« carton » staff ne résisteraient certes pas à un
hiver, des ouvriers, tout le temps qu'a duré
l'Exposition, réparaient du matin au soir les
dégâts causés par le mauvais temps, malgré les-
bénéfices monstrueux, dit-on, qu'a fait l' Expo-
sition, il ne faut pas trop dépenser les recettes,
car alors comment rendrait-on des comptes à la
ville de Paris, à l'Etat et à nos Colonies.
Et l'Exposition de Vincennes aura vécu.
Avec beaucoup d' argent, l'espace d'un été 1
-+++
M. Paul Reynaud reçoit
une distinction honorifique
polonaise
̃ ̃ »•»
M. Zalewski, ministre des Affaires étrang-
res de Pologne, a rendu visite à M. Paul
Reynaud, ministic des Colonies, et lui a re-
mis l'insigne du Grand Cordon de l'Ordre de
la « Polonia Restitua ».
-– e..
Les serres tropicales du Museum
sont ouvertes au public
Grâce à un doa de la Société des Amis du
Muséum, M. Bois, directeur du laboratoire
de çuiturc du Muséum d'histoire naturelle a pu
faire restaurer trois serres : deux serres de col-
lections et la serre-aquarium contenant 2.000
plantes des pays chauds appartenant à 865 es-
pèces. Le public peut dès maintenant visiter
cette magnifique exposition pleine d'intérêt et
de curiosité.
C'est ici qq'il p.,ourra c
C'est ici qtil, pourra connaître cette plante
extrêmement sentitive qu'est « le (Miniosd pudi-
ca) qui replie ses folioles et abaisse ses feuil-
les au moindre attouchement, la plante télégra-
phe (Desmonium mJrans) qui lève et abaisse ré-
gulièrement ses folioles, la plante feu d'artifice
(Pi/ca muscosa) qui projette son pollen de tous
côtés, ou le népcnthcs, dont les feuilles se ter-
minent en urnes munies d'un couvercle entr'ou-
vert, urnetqui sert de réserve d'eau à la plante
pendant les périodes chaudes.
Les plantes économiques occupent aussi une
belle place dans cette exposition extrêmement
instructive les caféiers, un cocotier, un vanil-
Ion (vanilla pompona) dont le fruit, comme ce-
lui de la vanille, ne développe son arôme
qu'après fermentation, un poivrier noir, un poi-
vrier bétel dont les feuilles mélangées à la noix
d'arec et à la chaux, donnent un masticatoire
très recherché en Extrême-Orient, une citro-
nelle, un jonc odorant, dont les feuilles don-
nent l'essence de palma rose, un caoutchouc-
tier de Para (Hevea brasilieusis) dont le tronc
donne, par incision, un latex qui, coagulé,
constitue le caoutchouc, un Erythvoxylon Coca
dont les feuilles donnent la cocaïne, un coton-
nier, une canne à sucre, un arbre à pain, un
papayer, un Pilocarpus qui donne un produit
pour les soins de la chevelure, un Bixa orella-
na dont le fruit donne une teinture qui sert à
colorer les fromages de Hollande, un Ylang-
Ylang, dont les fleurs servent en parfumerie ;
un manceniller, arbre dangereux pour celui
qui s'endort sous ses feuilles; un manguier, un
Carludovica pa/mata, dont la feuille travaillée
sert à la fabrication des chapeaux de panama.
et quantité d'autres plantes curieuses et utiles
sur lesquelles les jardiniers, gardiens de cette
exposition permanente, peuvent donner toutes
explications désirables aux visiteurs.
La Rochelle - La Pallice
grand port colonial
«♦«
La Chambre de Commerce de La Rochelle
a, dans une solennité officielle, présidée di-
manche, à la pose de la première pierre du
môle -- d'escale de La Rochelle-La -- Pallice.
Les travaux nécessités par la construction de
ce môle qui doivent durer six ans et deman-
dent une dépense de 150 millions per-
mettront au, port de recevoir des navires jau-
geant jusqu'à 15 et 18.000 tonnes, alors que
jusqu'à maintenant les grosses unités ne pou-
vaient arriver à quai.
8 lignes de la navigation françaises et étran-
gères mettent La Rochelle-La Pallice en rela-
tions directes et régulières avec l' Extrême-
Orient et la plupart de nos colonies d'Afrique
Occidentale et d'Afrique Equatoriale, c' est
donc vers un trafic plus intense avec nos colo-
nies que se dessine l'aveni r du port de La
Pallice.
--Abtob
DÉPART
«41
S. Exc. Tôn That Dan, ministre de la
Justice d'Annam. s'est embarqué sur
VAthos Il à Marseille samedi pour rejoindre
l'Annam.
RETOUR
"tu
M. Gorbinis, gouverneur de la Martinique,
arriveiu à Puris le 7 septembre.
A l'Académie des Beaux-Arts
L'Académie des Beaux-Arts n'a pas encore
déclaré vacant le fauteuil de M. Dcglane,
membre de l'Institut et conservateur du
Grand Palais, décédé.
D'autre part, l'Académie se proposerait
d'offrir un siège de correspondant à M.
Moojcn, l'éminent architecte qui a reconstruit
avec une extraordinaire rapidité le pavillon
néerlandais de l'Exposition Coloniale.
CINÉMA COLONIAL
« Visions australes »
Visions australes, le premier film parlant
tourné en Polynésie, comprend des chansons
indigènes et des dialogues en langues lifou
et maorie.
La bande ne comportera pas de sous-titre,
et les conversations des indigènes restent ce-
pendant parfaitement compréhensibles. Ce
premier film 100 parlant polynésien a été
réalisé par Jean Mugeli, et ce sera pour le
spectateur un charme de plus que d'entendre
la langue poétique, harmonieuse, aux sono-
rités caressantes des indigènes des mers du
sud.
--.--
Les élections aux Conseils
Généraux en Algérie
«♦«
Au Journal officielJ ministère de l'inté-
rieur, est inscrit le déciet aux termes duquel
le renouvellement de la se rie sortante des
Conseils généraux d'Algérie aura lieu, eu
1931, le 11 octobre. Le second tour aura lieu
le 18 du même mois.
La deuxième session des Conseils généraux
s'ouvrira le 21 octobre 1931.
Mission touristique
i-
M. Carde, gouverneur général de l'Algérie,
vient de confier au peintre et graveur Roger
Irriera, une mission touristique, qui consiste a
faire en Algérie de la propagande pour les pro-
vinces françaises et de créer une sorte de « Cir-
cuit de la plus grande France ». Ce circuit
conduirait le voyageur, des rives de la Manche
aux bord du Niger, et emprunterait à l'üller
et au retour des itinéraires différents.
M. Roger Irriera avait déjà organisé en pro-
vince une propagande en faveur de 1 Afrique
du Nord.
Des troupes nord-africaines
prennent pàrt aux manœuvres
»♦»
Les manœuvres qui commencent aujour-
d'hui à minuit dans le Sud-Est et dureront
jusqu'au 5 septembre mettront aux prises
dans la haute vallce de la Durance six ba-
taillons de chasseurs, deux régiments de ti-
railleurs marocains et un de tirailleurs tuni-
siens.
Une revue terminera les mana'u\"l"es.
Le Bey de Tunis assiste
à deux mariages princiers
r
Dimanche à la Manouba a été célébré le
mariage des princes Moslcfa et Ali Bey, jils
de feu Saïd Ben, avec les filles des lieutenants
colonels Rachid et Salah Haiidad.
Le bey, accompagné de Si Khelil Bouha-
fed, premier ministre, et des dignitaires de la
cour, s'était rendu à Kasar-Saïd en auto, où il
fut reçu à son arrivée par les princes de la fa-
mille Husseinite et les dignitaires de la cour.
Après la cérémonie dit baisemain, le bey,
dans son carosse de gala, se rendit au domicile
des futurs époux, où, en sa présence, eut lieu
l'union. Une réception intime termina cette fê-
te.
(Par dépêche.)
«4»
Le voyage du "Graf-Zeppelin"
-– «♦«
De Tanger à Mazagan
Dimanche on annonçait de Casablanca (pic
le Zeppelin faisant route vers Pernamfaouc,
est passé à 16 h. iS à Tanger à 19 heures t
40 kilomètres au large de Casablanca où il
fut aperçu par les aviateurs Cimier, du
l'Aéropostale et Meyer, des Ailes marocai-
nes. L'aéronef filait vers le Sud à une alti-
tude d'environ 100 mètres et à une vitesse de
120 kilomètres.
A 19 h. 20, il fut signalé au large de Maza-
gan.
• «U»'–
L'exploitation de la ligne aérienne
Marseille-Alger
Voici le texte du décret que vient de pren-
dre le Président de la République, sur le rap-
port des Ministres de l'Air et du Budget.
Art. lrp. Est approuvée la convention
intervenue le 28 juillet 1931 entre le Ministre
de l'Air, agissant au nom et pour le compte de
l'Etat, et :
1° La Compagnie Générale Aéropostale.
Société anonyme au capital de 45 millions de
francs, dont le siège social et à Paris, avenue
de Friedland, n° 5, ladite Société admise à la
liquidation judiciaire par jugement du tribunal
de Commerce de la Seine en date du 31 mars,
enregistré, et autorisée à continuer son com-
merce par ordonnance du juge commissaire en
date du 13 avril 1931, enregistrée, représentée
par M. Daulry, délégué à cet effet par délibé-
ration du 1er juillet 1931 du conseil de direc-
tion de la compagnie, tonscil nommé par déci-
sion du conseil d' administration de ladite So-
ciété, au cours de sa séance du 15 juin 1931,
avec pouvoirs, nul animent, de faire toutes ope-
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