Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-08-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 août 1931 29 août 1931
Description : 1931/08/29 (A32,N121). 1931/08/29 (A32,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803910
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TUENTEnDEUX1EME ANNEE. - N° 121.
tM NUMERO ; 80 CENTIMRS
SAMEDI SUIH, 29 AOUT 1931.
14,
JOU.l.!!OTIDIEI A - .l
JOURMLJNJOTIDIEN F" L«T es Annales Coloniales^
PARIS
richÏliVu «mm Ut ,,,ftOftC,, réctam«^oni rqwo M ua., Maroel RUEPEL #'rgLAPH. IIICH.8U 8' Lde ̃ u du tournai. U..I dire reproduits aulen citant t let ANNURA rni^M«TJ»
IBO illE lE liTS
avec la Revue mensuelle :
Un ID 6 Mol. 8 mois
France et
Colonies ..180 » 100 t 50 »
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Sur le livre d'un jeune berbère
- ..o- & '&.::1
Je poursuis, entre les quotidiens orages,
mes lectures estivales. Aujourd'hui, ce sont
les CI Lettres Algériennes » de M. H. Hes.
nay-Lahmek qui m'ont accompagné dans ma
iêverie de promeneur solitaire, sous mes. ar.
bres savoyards.
M. H. Hesnay-Lahmek possède beaucoup
de titres universitaires; il est diplômé de
l'école nationale des langues orientales, di-
plômé d'études supérieures des médersas,
licencié ès lettres et en droit de l'Univer.
sité de Paris. Mais du haut de tous ses
parchemins, il est resté jeune. Il pense et
il écrit « jeune 9. Et, certes, ce n'est pas
moi qui lui en ferai grief. J'aime, au con.
traire, ce bouillonnement de Ta vie qui sou.
lève les jeunes générations algériennes el
qui ne m'inquiéterait que s'il continuait
trop longtemps à se heurter à l'incompré-
hension de ceux qui ont la responsabilité
des destins français en Afrique Mineure.
Au reste, si la jeunesse de M. Hesnay
Lahmek est pleine de chaleur et de senti.
ment, elle l'est aussi de bon sens et de
clairvoyance.
M. Maurice Viollette, dans la belle pré.
face qu'il donne à ce livre, fait, peut-être,
la seule réserve nécessaire quand il repro.
che à ce Berbère d'être arabophobe.
Sur le plan des droits et des devoirs na-
tionaux, entre Français, qu'ils soient Armo
ricains, Lorrains, Savoyards, Provençauxt
Corses, Berbères ou Arabes, nous ne vou*
Ions pas distinguer. Mais je comprend
qu'on ait la fierté de ses origines ethniques.
J'ai la mienne et je respecte celle des au-
tres, pourvu qu'elle ne soit pas agressive
M. Hesnay-Lahmck est .un Français d'o.
rigine Berbère. Je comprends ses tendresses
et j'excuse ses inimitiés, a la condition qu il
n'attache pas à celles-ci plus d'importance
Que mojwmême. -
£ Je serais plutôt tenté de chicaner ce fran-
çais jeune Berbère quand il compare,, avec
des mots malheureux, sous une plume qui
connaît toutes les subtilités de notre langue,
les « valeurs » françaises à celles de cer-
tains pays comme 1 Amérique. Je n'aime
pas beaucoup, par exemple, le passage où
M. Hesnay-Lamek nous rappelle nos « nonn
breuses et différentes crises économiques e,
« qui sont loin d'être. terminées, même
maintenant que notre pauvre et petit franc
est stabilisé » et quand il ajoute à cela
« que de lourdes dettes posent sur nous et
qtie pendant plusieurs années notre or, a
peine arraché à nos compatriotes, lourde.
ment imposé, sera expédié vers les deux
plus grandes places financières international
les : New-York et Londres. » Je suis-tente
de lui demander d'essuyer les verres de ses
lunettes pour mieux regarder notre « pau-
vre et petit franc D qui ne - fait pas encore
.-- -- - -t
trop mauvaise figure Õ. l'heure actuelle. J ':1\
visité beaucoup de pays étrangers et ) en
ai rapporté la conviction et la fierté que In
France tient, dans le monde civilisé, une
place que les jeunes français comme M.
Hesnay-Lamek ne doivent ni dédaigner, ni
sous-estimer. Laissons à d'autres les rodo-
montades qui nous présentent encore corn.
me un peuple 6puisé, qui ne fait plus d'en-
fants et ne se lave pas les pierls. Que M.
Hesnay-Lahmek songe plutôt que les pro-
blèmes troublants qui se posent encore à
nous, en Afrique Mineure, sont précisé-
ment ceux d'un peuple plein de vie et de
force, progressif, dont l'avenir est large.
ment ouvert.
Cettes, cet avenir peut être compromis, pai
les fautes de la génération présente. -
Et c'est pourquoi je sujs d'accord, plei-
nement d'accord avec M. Hesnay-Lahmek
pour réclamer les réformes positives pro-
fondes que, dans sa clairvoyance loyale, il
résume dans ces quelques lignes parfaite-
ment nettes :
« En Algérie, la politique française, a
dit excellemment Jules Ferry, n'a et ne
peut avoir qu'une formule : l'assimilation.
Cette parole de Jules Ferry, voilà la con-
clusion de tout ce que nous avons dit, mon
beau-frère et moi, et voilà le principe qui
doit guider les réformes. Cette assimila.
tion progressive doit être commencée dès
maintenant. Elle est possible, bienfaisante
et réalisable en dix ans. 1
Non moins nettes sont les' réformes de-
mandées et qui découlent de ces principes.
Pour l'enseignement « nous devons non
seulement mettre les programmes des écoles
algériennes en harmonie avec les exigences
de la vie moderne, mais créer le plus possi-
ble d'écoles nouvelles, écoles primaires, pri-
maires supérieures, écoles professionnelles
et lycées. »
Pour les réformes judicaires. et adminis-
tratives, il faut « obtenir, en l'espace d'une
.dizaine d'années, par étapes fixées. d'avance
par la loi, une organisation administrative
et judiciaire identique à celle de la métro-
pole et augmenter fortement les moyens de
contrôle du gouvernement sur les finances
algériennes qui, depuis la fallacieuse auto-
nomie financière de 1900, sont devenues les
finances d'une véritable féodalité. »
Sur les droits, politiques, M. Hesnay-Lah-
mek écrit :
Il Il faut veiller à ce que ces. droits ne se
retournent pas contre eux et qu'ils ne soient
plus représentés par ces « bénis oui oui *
qui peuvent, sous les. pressions et les ma-
nœuvres de groupes parlementaires, devenir
des « bénis non non » ou des « bénis oui
et non D, ni par Vautrin.
Le meilleur moyen d'ocarter ces dangers,
ce serait de leur. accorder ces droits pro-
gressivement et de les étendre au moment
de chaque renouvellement législatif. Ainsi,
en 1932, pour amorcer cette politique, tous
les. Algériens qui auront un titre universi-
taire par exemple, auront ces droits et vo-
teront. »
Disons 1936, au lieu de 1932 - puisqu'il
est trop tard pour songer encore à cette
dernière date -- et j'accepte ce programme.
Sur tous ces points, les solutions sont
claires, simples, raisonnables et réalisables.
Mais prenons garde qu'elles doivent être
réalisées « IL est temps, mais grand temps
que la France avise J, dit M. Maurice Viol-
lette, en terminant la préface du livre de
M. Hesnay-Lahmek.
Ce sera aussi mon dernier mot.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
t'Algérie.
Le voyage de M. Paul Reynaud
en Indochine
M. Outrey, député de la Cochinchiue,
s'est embarqué hier à Marseille sur
l'Athos II ; il part en fourrier préparer la
réception et le voyage de M. Paul Reynaud.
Nous apprenons, d'autre part, par un
confrère d'Indochine, que M. Paul Reynaud
partira accompagné « de deux sénateurs,
quatre députés, son chef de cabinet et son se-
crétaire particulier, six conseillers techniques
dont un membre de l'Institut, deux officiers
d'ordonnance, un interprète, huit dactylo-
graphes du beau sexe et six valets de cham-
bre. Il
:
RUE OUDINOT
T ."f
Au Cabinet de M. Paul Reynaud
On annonce que M. Boisson, inspecteur des
colonies, est chargé de mission au cabinet du
m inistre des colonies.
ministre des colontes.
MM. Joseph et Georges lessel
victimes d'un accident d'auto
Sur la route de Paris à Bavonne à Saint-*
Amand-de-Vendôme un accident d'automo-
bile s'est produit hier matin.
M. Joseph Kessel, le romancier et reporter
distingué bien connu de tous les coloniaux et
la femme de ce dernier se rendaient en au-
tomobile de Paris à Poitiers quand l'automo-
bile fit une embardée, capota et prit feu.
Les témoins de l'accident se portèrent au
secours des voyageurs et les dégagèrent a
temps.
Tous les trois sont gravement blessés. L'un
d'eux surtout est sérieusement brûlé. Mme
Georges Kessel est la moins gravement at-
teinte.
Le docteur Chevalier qui soigne les voya-
geurs à l'hôpital de Saint.Amand-de.Ve11-
dôme, déclare que leurs jours ne sont pr.s
en danger.
A l'Hôtel de Ville
––- 1"
Réception des membres
de l'Enseignement colonial
La municipalité a reçu, à 18 heures, jeudi
soir, à l'Hôtel de Ville, les membres du
Congrès de l'enseignement colonial.
MM. des Isnards, vice-président du Conseil
municipal; Lobligeois., secrétaire, et Fontè-
gne, inspecteur général, représentant le pré-
fet de la Seine, ont fait les honneurs de cette
réception. M. le professeur Tisenmenger,
président du Congrès, a remercié au nom
des congressistes.
Le roi et la reine de Siam
au Canada
-0
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an.
noncé le roi et la reine de Siam ont fait un
assez long séjour au Canada ; des réceptions
ont été organisées en leur honneur et plus par-
ticulièrement notons celle; donnée par notre
ministre à Ottawa, précédemment accrédité
auprès du royaume de Siam. Au cours de cet-
te réception, le Roi et la Reine ont beaucoup
apprécié les mélopées indiennes et esquimau-
des qu'une Canadienne françai se de grand ta-
lent, Mlle Gauthier, a recueillies elle-même
dans les tribus - et qu elle a chantées en costu-
me indigène. S. M. le Roi, grand admirateur
de la musique française, a demandé à Mme
Arsène Henry d? interpréter des œuvres de Ra-
vel, Debussy et Laparra, qu'elle lui avait dé-
jà fait entendre à Bangkok.
Paani les invités : -LL. AA. les princes
Vilpulya, secrétaire du Roi ; Amoradhat Kri-
dakara, ministre du Siam aux Etats-Unis, et
Thavare. médecin de Sa Majesté ; le Chao
Phya Biyajendr, premier aide de camp ; M.
Bennett, premier ministre du Canada ; S. Exc.
le ministre des Etats-Unis et Mme Mac Ni-
der, le haut-commissaire britannique et lady
Clark, S. Exc, le ministre du Canada aux
Etats-Unis et Mme Herridge, etc.
Un annamite reçu
à Normale supérieure
M. Pham-duy-Khiêm, fils de M. Pham-duy-
T6n est admis à Normale supérieure.
Pham..duy..Khietft a fait toutes ses études
secondaires et a eu son baccalauréat à HanoI.
Son intelligence exceptionnelle et ses études
scolaires réguliers lui ont valu une bourse pour
France complétée par une subside de la socié-
té d'Encouragement à rtnsttuctmn Occiden-
tale du Tonkm.
1
Les erreurs de la colonisation
officielle en Afrique du Nord
8 1
Il
ES trois pays de
V Afrique du
Française ont sfc
bi, en ces dertifëfy
tes années une cri*
se d'alitant. pltis]
dure qu'elle cumu-
lait les effets de
la perturbation mon-
diale avec ceux,
d'une situation in-
trinsèque très compromise.
Il en est résulté Pour les trois gouver.
nements l'obligation de prendre des mesu-
res encore plus coûteuses qu'énergiques
Pour éviter aux colons agricoles une catas-
trophe générale,.
Encore n'est-il pas certain que ces me-
sures aient, permis l'action de sauvetage
pour laquelle elles ont été. décidées.
Dans tous les cas, elles n'ont pas appor-
té une solution définitive ni même complète.
Si elles ont rendtt possible lin replâtrage
provisoire, il n'en reste pas moins indispCtt-
sable de reprendre à la base l'œuvre de la
colonisation agricole, si Von veut éviter que
les lézardes qu'elle accuse n'entraînent un
écroulement presque total.
Voilà une question qui mérite d'autant
plus de figurer au programme de la pro-
chaine Conférence Africaine qu'elle semble
appeler un remède commUN, puisque le mal
Provient d'une commune erreur qui a
consisté à vouloir traiter la colonisation offi-
cielle comme tout autre problème relevant
uniquement de la bureaucratie.
Partout, la tentative a été dominée par
un postulat identique : il fallait installer
des colons français.
C'est du nombre qu'ou se proposait, d'at-
teindfe. C'est un tableau annuel qui deve-
Itait le but poursuivi.
Quant aux conditions d.'installation, aux
éléments du succès de ceux qu'on appelait.
on ne s'en préoccupait guère ou hiclt Von
n'cip confiait Vétude et la recherche qu'h
des incompétences.
En Algérie, on mettait soit orgueil à
crèct des villages, mais on ne se demandait
Pas où les habitants de ces- villagts trouve-
raient leurs nécessités vitales : on- traçait
sur un plan des figures géométriques dont
chacune était adornée d'un numéro et Von
allouait le etO 6, le n° 17 aux solliciteurs sans
savoir quelles terres on leur offrait, on ils
iraient chercher l'eau nécessaire, à leurs
plantations, à leur bétail, à leur famille.
Mais surtout - et c'est là, le reproche le
plus souvent formulé à Vencontre de la co-
lonisation algérienne - mais, surtout, pour
installer le plus grand nombre possible de
colons dans le village et ses dépendances,
on ne donnait à chaque lot qu'une suprrfi-
cic imuffisante, parfois 50 ou 60 hectares
seulement. En admettant que le premier co-
lon Pyt s'en contenter au début, ce terri-
toire devenait exigu dès qu'il avait à y fai-
re vivre une famille.
Aussi voit-on fréquemment dans les cam-
pagnes algériennes des rui/tes neuves - si
l'on peut acoupler ces mots -- qui donnent
une impression de tristesse. Ce sont des cen-
tres abandonnés parce que ceux que Von y
avait appelés n ont pas pu y organiser leur
existence. Ou bielt, ces villages créés à
grands frais Pour y installer des colons
français sont-ils devenus la propriété des
indigènes de la région qui en ont racheté à
vil prix les maisons et les terres.
Après cette courte étude sur la colollisa
tion en Algérie, je donnerai dans un pro-
chain numéro la suite de cette étude, cotlccr.
nant. la Tunisie et le Maroc et les cOllclu-
sions qui en découlent.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires Etrangères.
- 41»
L'Exposition Coloniale
et les recettes d'octroi
«♦«
A une question posée à M. François La-
tour sur la répercussion de l'Exposition Co-
loniale sur les recettes d'octroi, le rapporteur
général du budget de la Ville de Paris vient
de répondre ce qui suit :
« Les recettes de l'octroi ont eu, au cours
de l'exercice 1931, une stabilité qui contraste
avec la dépression économique que nous su-
bissons.
« Dans l'ensemble, celles-ci ont été légère*
ment supéricuress aux prévisions que j'ai fai-
tes comme rapporteur général du budget, au
mois de décembre.
« La répercussion de l'Exposition Colo-
niale ne s'est pas fait sentir au mois de mai
par une progression des recettes ; mais le
mois de juin 1931 s'est soldé par un total de
recettes de 43.778.000 francs correspondant à
peu de choses près au chiffre de 1930. Au
mois de juillet, les recettes réalisées se sont
élevées à 44.119.000 francs, chiffre supérieur
d'environ 3 millions au chiffre correspondant
de 1930. Pour le mois d'août, les recettes
réalisées se sont élevées à 37.341.761 fr.,
contre 36.306.242 francs en 1930. Au total,
nous constatons, depuis le début de l'année,
un excédent de 1.636.266 francs sur la pé-
riode correspondante de 1930.
« Pour apprécier exactement la valeur de
ces chiffres, il faut tenir compte de la crise
économique à laquelle n'échappe pas Paris
et qui n'aurait pas manqué, sans doute, sans
l'afflux des visiteurs de l'Exposition, d'af-
fecter sensiblement les recettes d'octroi du-
rant ces derniers mois. »
Le laboratoire de panification
de Rabat
Quoique l'on dise, quoique l'on fasse,
quelle que soit l'importance que pourra
"rendre l'exploitation industrielle et raison-
née de son sous-sol et de ses richesses miniè-
res, le Maroc est, et restera, par la force
des choses, un pays agricole.
Il connaîtra, comme cela s'est fait de tout
temps, des années bonnes, et d'autres médio-
cres ou franchement mauvaises : cela se pro-
duit dans toutes les contrées du monde, en
matière d'agriculture. Mais, de par sa confi-
guration, son climat, les habitudes séculai-
res de sa population; par les efforts accom-
plis par les colons, européens et par les Ser-
vices de la Résidence, pour tous ces motifs
réunis, l'agriculture sera toujours au Maroc,
pour employer une formule courante, l'une
des mamelles auxquelles s'alimentera le
pays.
On peut dire que, d'ores et déjà, comme
quantité, on a atteint un chiffre très suffi-
sant. Ce que l'on doit chercher maintenant,
c'est l'amélioration de cette production agri-
cole. C'est dans ce but qu'en 1920,
fut créée à Rabat la Station d'Essais et
de Sélection des Semences. L'extension
considérable prise par cet organisme,
les services qu'il a rendus et qu il rend
chaque jour, sous la sage direction du sa-
vant M. Miége, que connaissent et aiment
tous les colons, tout cela prouve combien
cette création répondait à un besoin réel. En
1930, rien que pour les céréales, la Direc-
tion générale de l'Agriculture distribua aux
cultivateurs 300.000 kilos de semences sélec-
tionnées. En 1931, un quart de la surface
cultivée en blé tendre, l'a été avec des va-
riétés également sélectionnées. Ces chiffres
se passent de commentaires.
Comme le disait avec infiniment de raison
l'autre jour, M. le Résident général Lucien
Saint, en inaugurant le Laboratoire de Pani-
fication, organisé à Kabat auprès de la Sta-
tion de Sélection et d'Essais dont il est le
complément tout indiqué, ce qu'il faut avant
tout, c'est livrer au commerce des produits
de qualité.
Les exemples abondent qui prouvent qu'à
notre époquç de surproduction mondiale,
seuls peuvent lutter avec quelque chance de
succès sur les marchés internationaux, les
pays qui ne livrent à la consommation que
des produits classés, sélectionnes, et de qua-
lités constantes. Qu'il s'agisse de fruits, de
céréales, de textiles, de matières premières
ou travaillées, la règle est immuable : ceux
qui la méconnaissent, vont de gaité de cœur
au-devant d'un échec.
Au point de vue des céréales marocaines,
le Laboratoire de Panification de Rabat
inaugur a l'autre jour par M. Lucien Saint,
est le complément tout indiqué de la Station
de Sélection des espèces à employer, puis-
qu'il aidera à mieux apprécier les variétés de
blé que devront pratiquer les colons. Il ré-
pond par suite à un besoin, et s'inspire, dans
son principe même d'une idée juste qui doit
être généralisée, notamment lorsque jes
plantations d'arbres fruitiers arriveront à
produire.
D'ailleurs dans l'allocution qu'il a pro-
noncée à Rabat lors de cette inauguration,
M. Lucien Saint a annoncé que, lorsque le
Maroc sera en mesure de lancer sur les mar-
chés internationaux de nouveaux produits
agricoles ou autres, le Protectorat créera
pour chacun d'eux des organismes analo-
gues ayant pour but la vérification et le clas-
sement des objets offerts au consommateur.
On ne saurait mieux dire, et mieux faire.
Louis Le Barbier.
-
Pour l'amélioration
du marché de la laine
Voici la proposition tendant à l'améliora
tion du marché de la laine, que M. Lauvray,
député de l'Eure, vient de déposer et qui
préconise les mesures suivantes :
io Etablissement d'un droit de douane sur
la laine importée, droit variable et égal à la
différence entre le prix de 15 francs (quin-
tuple du prix de la laine fine en 1914) et ce-
lui du cours de la laine coté au Havre ;
20 Obligation pour les industriels d'incor-
porer dans les tissus destinés au marché in-
térieur 15 de laine indigène ou coloniale ;
30 Organisation de l'admission temporaire
pour les besoins étrangers, l'exportation dans
les six mois étant obligatoire.
M. Lauvray observe que l'augmentation
du prix de la matière première ne se traduira
que par un accroissement très faible du pro-
duit fini, car un complet de 600 francs ne
comprend que 3 kilos de laine brut à 7 fr. le
kilo, soit 21 francs.
Quant à l'admission temporaire, elle est
destinée à donner toutes facilités pour l'ex-
portation des tissus.
Un historien américain
a visité nos colonies d'Asie
et d'Afrique
..1
Le docteur Gibbons a débarqué, à Bor-
deaux, hier, venant d'Afrique Occidentale.
M. Gibbons vient de terminer un long voya-
ge à travers les colonies françaises d'Asie et'
d'Afrique. Colonies que, par ses écrits, il a
déjà aidé à faire mieux connaître et qui seront
la matière de son prochain livre : La France
d'outre-mer.
Après ce voyage, pendant lequel il a par-
couru cent mille kilomètres en huit mois, M.
Gibbons séjournera un mois à Paris, fera à
l'Exposition coloniale des conférences sur la
colonisation hançaise en Indochine.
Après un voyage aux Etats-Unis, il conti-
nuera sa randonnée, en novembre, par la visite
de nos possessions de l'Afrique du Notd.
M. Manceron contre la brutalité
des joueurs de football
»♦«
Des incidents sérieux s'étant produits la
saison passée à Tunis, de sévères mesures
d'ordre viennent d'être prises par la rési-
dence. Les matches entre l'U.S. Tunisienne
et. le S.C. Ferryvillois, entre autres, devront
se jouer à huis-clos.
Peut-on dire aux passionnés du ballon
rond de Tunisie et d'ailleurs que le football
est un jeu, un simple jeu, et pas autre
chose. f
On se souvient des accidents graves sur-
venus en France également au cours de dif-
férents malches; M. Manceron prend de sa-
ges mesures qu'on voudrait voir imiter.
Croisière méditerranéenne
du navire-école yougoslave
Le Vila Velebita, navire-école yougoslave,
est arrivé jeudi matin, à Marseille, ayant à
son bord quarante-cinq élèves qui passeront
quatre ou cinq jours à Marseille.
Le navire qui vient de Naples, Bastia,
N ice, continuera sa visite des ports de la
Méditerranée par Malte et Tunis.
-
Tu te rends compte.
UNE BIEN BELLE HISTOIRE
D'ALLUMETTES
Si ce fait divers vous était conté sous les aus-
pices de Si Holmès, il Sest fort probable que
vous n'y croiriez point. a Belle invention » 'di-
riez-vous en souriant aimablement.
Les faits datent d'hier et ils eurent pour
cadre les rues sombres de Fez, toutes bruissan-
tes des sources souterraines.
Le 17 aoat, M. Isard était chargé par les
moulins Léoy de camionner à Boulejoud, c hez
le commerçant Si Bel Ghazi cent balles de fa-
rine. Il déchargea ses balles et les fit empiler
en formant un rectangle.
Mais de retour au moulin M. Isard appre-
nait qu'il avait transporté dix sacs de trop.
L'inventaire de la minoterie en faisait foi. M.
Isard retourna doncs chez 'Si Bel Ghazi. Le
ccmptable de ce dernier affirma n'avoir reçu
que cent sacs et non cent dix.
D'ailleurs la marchandise était déjà fiartie
à dos de mulet. *
On alla chez le Pacha. Chacun jura par les
mânes de Moulay Idriss et après serment fut
renvoyé dos à dos. Mais M. Isard, assez mé-
fiant des restriction mentales porta plainte, à
la sûreté.
Et M. Klein, aidé de Larbi ben Tebaa el
de Mohammed ben SalJ. entra en scène.
M. Klein ne dit rien, ne demanda rien el
K coffra » les portefaix en de solitaires cellules
chaucun affirma que la pile ne renfermait que
cet. sacs formant un rectangle parfait.
M. Klein invoqua donc, non plus les mâ-
nes de Moulav Idriss, lmais celles de Pascal.
Et l'esprit de géométrie lui souffla : « Prends
donc des allumettes ) *
L'inspecteur passa deux jours dans les cel-
lules avec ses boites de suédoises, qu'y fît-il?
Il s'amusa 'avec ses prisonniers, leur enseignant
un jeu bien curieux.
Il leur demanda de construire le fameux rec-
langle- haut de cinq sacs avec les petits bouti
de bois. Aucun n' y put parvenir.. l il n'em-
ployait pas cent dix allumettes. Tantôt il man-
quait un côté, tantôt le centre se trouvait dé-
garni.
Le troisième jour M. Klein bui se reposer.
Ecrasés par la géométrie les porteurs avouèrent
qu'ils avaient bien transporté cent Xdix sacs,
mais que Taïeb ben Slimane, comptable, de
Si Bel Ghazi leur avait 'dit : «\ Mettez une
pierre sur votre langue. On partagera le
bénéfice ».
N'est-ce une jolie petite histoire ?
Jacques Alphaud.
El Glaoui, pacha de Marrakech
à Vittel
--6 1
S. Exc. Hadj Thami El Glaoui, pacha de
Marrakech, vient d'arriver à Vittel, pour y
faire sa cure annuelle.
A Tanger
Mort du pacha Si Allal Mierradi
Le pacha de Tanger et khalifat du repré-
sentant du sultan en zone internationale, Si
Allal lferradi, vient de mourir à la suite
courte maladie. Ses obsèques ont eu lieu en
présence d'une foule considérable. Le deuil
était conduit par les autorités chérifiennes et
le consul de France. Le défunt était le
beau-frère de Si Kaddour ben Ghabrit, mi-
nistre plénipotentiaire chérifien, actuellement
en France avec le sultan.
Au conseil de la S. D. 1
La France et son mandat sur la Syrie
On iiitvide de Genève qu'il serait dans les
intentions du gouvernement français de fai-
re, à V occasion de la session prochaine dit
Conseil de la S.D.N. et du débat prévu sur
Vcxcrcicc des mandats, une déclaration pour
annoncer que, à l'exemple de la Grande-Bre-
tagne en ce qui concerne l'Irak, la France
se propose de renoncer prochainement à son
mandat sur la. Syrie, afrès avoir négocié un
traité d'alliance avec les autorités du terri-
toire sous mandat" et qu'elle demanderait Cil.
suite l'admission de la Syrie au sein de la
Société des Nations.
(Par dépêche.)
L'Aviation - Coloniale
f'
Paris-Tokio
Le Gouvernement japonais ayant accordé
L'auto ris ut ion à itois aviateurs français de
survoler le Japon, dans le raid Paris-Tokio
sans escale, rai-mport de ToUio se prépare-
à les recevoir.
Indnpacifi.
Nous avons déjà entretenu nos lecteurs
des projets de Doret et Le Brix et voici
qu'après leur vol de 2 heures 30, effectué
ieudi, ils considèrent que leur départ pour
Tokio et la ligne droite n'est plus subordon-
né qu'aux conditions atmosphériques : il
n'y a que quelques petits aménagements de
bord à terminer.
Codos et Robida ont leurs compas com-
pensés : tout est absolument terminé. Cet
équipage attend les autorisations de survol
de l'U. R. S. S. et de la Chine pour entrer en
relation, avec ]'Office National Météorologi-
que.
(Par déJ),:cJ" 1
1 - .- .-
Un hydravion tombe en mer et est secouru
Hier matin, vers 11 heures, le bureau de
l'inscription maritime, de Porl-Vendres était
informé par un radio émanant d'un hydra-
vion de la ligne Marseillc-AUjer (lU 'à la
suite d'une panne survenue à l'un de ses
moteurs, cet appareil avait dIt amerrir à
environ GO kilomètres à L'est de Porl-V en-
dres et que, yrilrc à son second moteur qui
fonctionnait, l'hydravion essayait de rallier
ce port par mer.
Alertés, le canot de sauvetage, la vedette
de pilotage et le yanle-péche Le Grelin pre-
naient immédiatement, ta mer pour aller se-
courir l'appareil en détresse.
Vers 19 heures, les bateaux de secours
n'étaient pas rentrés mais un apprenait par
la station de Marignane que l'hydravion
avait été pris rn remorque par la vedette
de dépannage de Port-de-Huue et que ve-
dette et hydravion faisaient roule, sur Pnrt-
Vendres (I/I'ils espéraient rallier vers mi-
nuit
(Par dépêche.
Le raid Goulette-Salel
L'avion avec lequel Goulette-Salel-Farman
190-Lorraine 300 CV iront à Djibouti porte
le nom de « Marcel-Lanouette ».
Circuit méditerranéen
Les aviateurs britanniques M. A. Simaëka
et T. C. Sanders, partis de l'aérodrome
d'Hcston, près de Londres, le 21 mars der-
nier, fi bord d'un avion de tourisme biplan
85 CV, sont revenus au Bourget.
Entre temps, ils ont fait escale à Paris,
Lyon, Marseille, Pise, Rome, Naples, Praia.,
Catania, Tunis, Gabès, Tripoli, Benghazi,
Apollania, Tobruk, Benghasi, Sirte, Misu-
rata, Tripoli, Tunis, Bône, Sétif, Alger,
Oran, Fez, Malaga, Alicante, Barcelone, Per-
pignan, Marseille, Lyon, Paris.
Le Sultan du Maroc
visite la France
Dernière étape : Marseille
Jeudi, à P.» liciivf.s. Si mim-d ben
Youssof (Milruil, ;ui milieu d'une huio do
curieux, dans hi ville de Marseille.
M. Lucien SaillI, cnlllInc les Annales ('0-
loniales J'uvnicnt. annoncé dans leurs Clllll-
muniqués, s'étail n'en du Mars'-ille pour y
recevoir Si Mohammed ben Youssof el.
l'accomipagnor jusqu'au (nlberl.
S. M. le Sultan fuL dono roouo à sa des-
cente devant l'Hôtel de Noailles ywir M.
Lucien Saint, résident tfénériil. le général
Noguès, le grand vizir El Mokri, MM. Fru-
ment, chef de cabinet du préfet ; Hégi.
député, président de rOffic-1 Marocain ;
Royer et Surjous, directeurs d.- l'Office ma-
rocain.
Après une soirée passée dans l'intimité,
il était reçu bier par la Chambre de Com-
merce, où Si Mamori prononçait quelques
mots pour remercier la cité, phocéenne, de
son accueil. Le Sultan et ses invités visi-
tèrent ensuite le port., ses divers obanlier»
et appontements, principalement celui qui
dessert son limpiro.
Un déjeuner fut. offert par la Chambre
de Gnmmcrof dans un restaurant de la
ville, et l'après-midi, le Sultan fit une vi-
site au palais de Longchamp pour répon-
dre à l'invitation de la Municipalité.
Le -souverain a parcouru les diverses
salles du musée de sculpture ci d.î peinture,
puis il ,n fait une visite au jardin zoulo-
fiique, dont la disposition, l'entretien et les
riches collections l'ont vivement intéressé.
Le Sultan est rentré à l'hôtei avec M. Lu-
cien Saint et a diné avec le résilient, géné-
ral, dans l'intimité.
Le Sultan quitte la France
Ce matin, à D heures. S. M. CUériliomie
était reçue à bord du Colbcrt. a\ oc le céré-
monial d'usage, nccompai/née par M. Lu-
cien Saint, sa suite et saluée par les auto-
rités. Le Colbc.rl appareillait aussitôt et
cinglait vers Tanger.
Le jeune fils de S. M., le prince Moulay
HnRsHll. s'est embarque également aujour-
d'hui, h IKIIYI du Koulnubya. •lireelomont.
pour Casablanca.
t +++ -– 1
Au Maroc Espagnol
1.1
Réduction des troupes
et réorganisation militaire
TTn déjeuner a eu lien hier auquel "nt
pris part te président du l'o/i.vei/, le mi-
nistre-tic la Guerre et le lima commissaire
du Maroc.
La nouvelle loi fi.ral?l les effectifs armés
de la zone, et du corps d'occupation 11. été
promulguée. Aux termes de cette lni. le*
troupes régulières et. auriliaires )iren le iioyn d'armée du Maroc sous le cnmman.
dement. du commandant supérieur du corps
d'occupation.
Elles seront uniquement composées de vo-
lontaires espagnols et indigènes qui devront
s'engager pour un minimum de trois ans.
Les officiers dont les engagements seront-
de cinq ans auront double solde, tandis que.
tM NUMERO ; 80 CENTIMRS
SAMEDI SUIH, 29 AOUT 1931.
14,
JOU.l.!!OTIDIEI A - .l
JOURMLJNJOTIDIEN F" L«T es Annales Coloniales^
PARIS
richÏliVu «mm Ut ,,,ftOftC,, réctam«^oni rqwo M ua., Maroel RUEPEL #
IBO illE lE liTS
avec la Revue mensuelle :
Un ID 6 Mol. 8 mois
France et
Colonies ..180 » 100 t 50 »
Étranger.. 240 » 125 » 70 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
Sur le livre d'un jeune berbère
- ..o- & '&.::1
Je poursuis, entre les quotidiens orages,
mes lectures estivales. Aujourd'hui, ce sont
les CI Lettres Algériennes » de M. H. Hes.
nay-Lahmek qui m'ont accompagné dans ma
iêverie de promeneur solitaire, sous mes. ar.
bres savoyards.
M. H. Hesnay-Lahmek possède beaucoup
de titres universitaires; il est diplômé de
l'école nationale des langues orientales, di-
plômé d'études supérieures des médersas,
licencié ès lettres et en droit de l'Univer.
sité de Paris. Mais du haut de tous ses
parchemins, il est resté jeune. Il pense et
il écrit « jeune 9. Et, certes, ce n'est pas
moi qui lui en ferai grief. J'aime, au con.
traire, ce bouillonnement de Ta vie qui sou.
lève les jeunes générations algériennes el
qui ne m'inquiéterait que s'il continuait
trop longtemps à se heurter à l'incompré-
hension de ceux qui ont la responsabilité
des destins français en Afrique Mineure.
Au reste, si la jeunesse de M. Hesnay
Lahmek est pleine de chaleur et de senti.
ment, elle l'est aussi de bon sens et de
clairvoyance.
M. Maurice Viollette, dans la belle pré.
face qu'il donne à ce livre, fait, peut-être,
la seule réserve nécessaire quand il repro.
che à ce Berbère d'être arabophobe.
Sur le plan des droits et des devoirs na-
tionaux, entre Français, qu'ils soient Armo
ricains, Lorrains, Savoyards, Provençauxt
Corses, Berbères ou Arabes, nous ne vou*
Ions pas distinguer. Mais je comprend
qu'on ait la fierté de ses origines ethniques.
J'ai la mienne et je respecte celle des au-
tres, pourvu qu'elle ne soit pas agressive
M. Hesnay-Lahmck est .un Français d'o.
rigine Berbère. Je comprends ses tendresses
et j'excuse ses inimitiés, a la condition qu il
n'attache pas à celles-ci plus d'importance
Que mojwmême. -
£ Je serais plutôt tenté de chicaner ce fran-
çais jeune Berbère quand il compare,, avec
des mots malheureux, sous une plume qui
connaît toutes les subtilités de notre langue,
les « valeurs » françaises à celles de cer-
tains pays comme 1 Amérique. Je n'aime
pas beaucoup, par exemple, le passage où
M. Hesnay-Lamek nous rappelle nos « nonn
breuses et différentes crises économiques e,
« qui sont loin d'être. terminées, même
maintenant que notre pauvre et petit franc
est stabilisé » et quand il ajoute à cela
« que de lourdes dettes posent sur nous et
qtie pendant plusieurs années notre or, a
peine arraché à nos compatriotes, lourde.
ment imposé, sera expédié vers les deux
plus grandes places financières international
les : New-York et Londres. » Je suis-tente
de lui demander d'essuyer les verres de ses
lunettes pour mieux regarder notre « pau-
vre et petit franc D qui ne - fait pas encore
.-- -- - -t
trop mauvaise figure Õ. l'heure actuelle. J ':1\
visité beaucoup de pays étrangers et ) en
ai rapporté la conviction et la fierté que In
France tient, dans le monde civilisé, une
place que les jeunes français comme M.
Hesnay-Lamek ne doivent ni dédaigner, ni
sous-estimer. Laissons à d'autres les rodo-
montades qui nous présentent encore corn.
me un peuple 6puisé, qui ne fait plus d'en-
fants et ne se lave pas les pierls. Que M.
Hesnay-Lahmek songe plutôt que les pro-
blèmes troublants qui se posent encore à
nous, en Afrique Mineure, sont précisé-
ment ceux d'un peuple plein de vie et de
force, progressif, dont l'avenir est large.
ment ouvert.
Cettes, cet avenir peut être compromis, pai
les fautes de la génération présente. -
Et c'est pourquoi je sujs d'accord, plei-
nement d'accord avec M. Hesnay-Lahmek
pour réclamer les réformes positives pro-
fondes que, dans sa clairvoyance loyale, il
résume dans ces quelques lignes parfaite-
ment nettes :
« En Algérie, la politique française, a
dit excellemment Jules Ferry, n'a et ne
peut avoir qu'une formule : l'assimilation.
Cette parole de Jules Ferry, voilà la con-
clusion de tout ce que nous avons dit, mon
beau-frère et moi, et voilà le principe qui
doit guider les réformes. Cette assimila.
tion progressive doit être commencée dès
maintenant. Elle est possible, bienfaisante
et réalisable en dix ans. 1
Non moins nettes sont les' réformes de-
mandées et qui découlent de ces principes.
Pour l'enseignement « nous devons non
seulement mettre les programmes des écoles
algériennes en harmonie avec les exigences
de la vie moderne, mais créer le plus possi-
ble d'écoles nouvelles, écoles primaires, pri-
maires supérieures, écoles professionnelles
et lycées. »
Pour les réformes judicaires. et adminis-
tratives, il faut « obtenir, en l'espace d'une
.dizaine d'années, par étapes fixées. d'avance
par la loi, une organisation administrative
et judiciaire identique à celle de la métro-
pole et augmenter fortement les moyens de
contrôle du gouvernement sur les finances
algériennes qui, depuis la fallacieuse auto-
nomie financière de 1900, sont devenues les
finances d'une véritable féodalité. »
Sur les droits, politiques, M. Hesnay-Lah-
mek écrit :
Il Il faut veiller à ce que ces. droits ne se
retournent pas contre eux et qu'ils ne soient
plus représentés par ces « bénis oui oui *
qui peuvent, sous les. pressions et les ma-
nœuvres de groupes parlementaires, devenir
des « bénis non non » ou des « bénis oui
et non D, ni par Vautrin.
Le meilleur moyen d'ocarter ces dangers,
ce serait de leur. accorder ces droits pro-
gressivement et de les étendre au moment
de chaque renouvellement législatif. Ainsi,
en 1932, pour amorcer cette politique, tous
les. Algériens qui auront un titre universi-
taire par exemple, auront ces droits et vo-
teront. »
Disons 1936, au lieu de 1932 - puisqu'il
est trop tard pour songer encore à cette
dernière date -- et j'accepte ce programme.
Sur tous ces points, les solutions sont
claires, simples, raisonnables et réalisables.
Mais prenons garde qu'elles doivent être
réalisées « IL est temps, mais grand temps
que la France avise J, dit M. Maurice Viol-
lette, en terminant la préface du livre de
M. Hesnay-Lahmek.
Ce sera aussi mon dernier mot.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
t'Algérie.
Le voyage de M. Paul Reynaud
en Indochine
M. Outrey, député de la Cochinchiue,
s'est embarqué hier à Marseille sur
l'Athos II ; il part en fourrier préparer la
réception et le voyage de M. Paul Reynaud.
Nous apprenons, d'autre part, par un
confrère d'Indochine, que M. Paul Reynaud
partira accompagné « de deux sénateurs,
quatre députés, son chef de cabinet et son se-
crétaire particulier, six conseillers techniques
dont un membre de l'Institut, deux officiers
d'ordonnance, un interprète, huit dactylo-
graphes du beau sexe et six valets de cham-
bre. Il
:
RUE OUDINOT
T ."f
Au Cabinet de M. Paul Reynaud
On annonce que M. Boisson, inspecteur des
colonies, est chargé de mission au cabinet du
m inistre des colonies.
ministre des colontes.
MM. Joseph et Georges lessel
victimes d'un accident d'auto
Sur la route de Paris à Bavonne à Saint-*
Amand-de-Vendôme un accident d'automo-
bile s'est produit hier matin.
M. Joseph Kessel, le romancier et reporter
distingué bien connu de tous les coloniaux et
la femme de ce dernier se rendaient en au-
tomobile de Paris à Poitiers quand l'automo-
bile fit une embardée, capota et prit feu.
Les témoins de l'accident se portèrent au
secours des voyageurs et les dégagèrent a
temps.
Tous les trois sont gravement blessés. L'un
d'eux surtout est sérieusement brûlé. Mme
Georges Kessel est la moins gravement at-
teinte.
Le docteur Chevalier qui soigne les voya-
geurs à l'hôpital de Saint.Amand-de.Ve11-
dôme, déclare que leurs jours ne sont pr.s
en danger.
A l'Hôtel de Ville
––- 1"
Réception des membres
de l'Enseignement colonial
La municipalité a reçu, à 18 heures, jeudi
soir, à l'Hôtel de Ville, les membres du
Congrès de l'enseignement colonial.
MM. des Isnards, vice-président du Conseil
municipal; Lobligeois., secrétaire, et Fontè-
gne, inspecteur général, représentant le pré-
fet de la Seine, ont fait les honneurs de cette
réception. M. le professeur Tisenmenger,
président du Congrès, a remercié au nom
des congressistes.
Le roi et la reine de Siam
au Canada
-0
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an.
noncé le roi et la reine de Siam ont fait un
assez long séjour au Canada ; des réceptions
ont été organisées en leur honneur et plus par-
ticulièrement notons celle; donnée par notre
ministre à Ottawa, précédemment accrédité
auprès du royaume de Siam. Au cours de cet-
te réception, le Roi et la Reine ont beaucoup
apprécié les mélopées indiennes et esquimau-
des qu'une Canadienne françai se de grand ta-
lent, Mlle Gauthier, a recueillies elle-même
dans les tribus - et qu elle a chantées en costu-
me indigène. S. M. le Roi, grand admirateur
de la musique française, a demandé à Mme
Arsène Henry d? interpréter des œuvres de Ra-
vel, Debussy et Laparra, qu'elle lui avait dé-
jà fait entendre à Bangkok.
Paani les invités : -LL. AA. les princes
Vilpulya, secrétaire du Roi ; Amoradhat Kri-
dakara, ministre du Siam aux Etats-Unis, et
Thavare. médecin de Sa Majesté ; le Chao
Phya Biyajendr, premier aide de camp ; M.
Bennett, premier ministre du Canada ; S. Exc.
le ministre des Etats-Unis et Mme Mac Ni-
der, le haut-commissaire britannique et lady
Clark, S. Exc, le ministre du Canada aux
Etats-Unis et Mme Herridge, etc.
Un annamite reçu
à Normale supérieure
M. Pham-duy-Khiêm, fils de M. Pham-duy-
T6n est admis à Normale supérieure.
Pham..duy..Khietft a fait toutes ses études
secondaires et a eu son baccalauréat à HanoI.
Son intelligence exceptionnelle et ses études
scolaires réguliers lui ont valu une bourse pour
France complétée par une subside de la socié-
té d'Encouragement à rtnsttuctmn Occiden-
tale du Tonkm.
1
Les erreurs de la colonisation
officielle en Afrique du Nord
8 1
Il
ES trois pays de
V Afrique du
Française ont sfc
bi, en ces dertifëfy
tes années une cri*
se d'alitant. pltis]
dure qu'elle cumu-
lait les effets de
la perturbation mon-
diale avec ceux,
d'une situation in-
trinsèque très compromise.
Il en est résulté Pour les trois gouver.
nements l'obligation de prendre des mesu-
res encore plus coûteuses qu'énergiques
Pour éviter aux colons agricoles une catas-
trophe générale,.
Encore n'est-il pas certain que ces me-
sures aient, permis l'action de sauvetage
pour laquelle elles ont été. décidées.
Dans tous les cas, elles n'ont pas appor-
té une solution définitive ni même complète.
Si elles ont rendtt possible lin replâtrage
provisoire, il n'en reste pas moins indispCtt-
sable de reprendre à la base l'œuvre de la
colonisation agricole, si Von veut éviter que
les lézardes qu'elle accuse n'entraînent un
écroulement presque total.
Voilà une question qui mérite d'autant
plus de figurer au programme de la pro-
chaine Conférence Africaine qu'elle semble
appeler un remède commUN, puisque le mal
Provient d'une commune erreur qui a
consisté à vouloir traiter la colonisation offi-
cielle comme tout autre problème relevant
uniquement de la bureaucratie.
Partout, la tentative a été dominée par
un postulat identique : il fallait installer
des colons français.
C'est du nombre qu'ou se proposait, d'at-
teindfe. C'est un tableau annuel qui deve-
Itait le but poursuivi.
Quant aux conditions d.'installation, aux
éléments du succès de ceux qu'on appelait.
on ne s'en préoccupait guère ou hiclt Von
n'cip confiait Vétude et la recherche qu'h
des incompétences.
En Algérie, on mettait soit orgueil à
crèct des villages, mais on ne se demandait
Pas où les habitants de ces- villagts trouve-
raient leurs nécessités vitales : on- traçait
sur un plan des figures géométriques dont
chacune était adornée d'un numéro et Von
allouait le etO 6, le n° 17 aux solliciteurs sans
savoir quelles terres on leur offrait, on ils
iraient chercher l'eau nécessaire, à leurs
plantations, à leur bétail, à leur famille.
Mais surtout - et c'est là, le reproche le
plus souvent formulé à Vencontre de la co-
lonisation algérienne - mais, surtout, pour
installer le plus grand nombre possible de
colons dans le village et ses dépendances,
on ne donnait à chaque lot qu'une suprrfi-
cic imuffisante, parfois 50 ou 60 hectares
seulement. En admettant que le premier co-
lon Pyt s'en contenter au début, ce terri-
toire devenait exigu dès qu'il avait à y fai-
re vivre une famille.
Aussi voit-on fréquemment dans les cam-
pagnes algériennes des rui/tes neuves - si
l'on peut acoupler ces mots -- qui donnent
une impression de tristesse. Ce sont des cen-
tres abandonnés parce que ceux que Von y
avait appelés n ont pas pu y organiser leur
existence. Ou bielt, ces villages créés à
grands frais Pour y installer des colons
français sont-ils devenus la propriété des
indigènes de la région qui en ont racheté à
vil prix les maisons et les terres.
Après cette courte étude sur la colollisa
tion en Algérie, je donnerai dans un pro-
chain numéro la suite de cette étude, cotlccr.
nant. la Tunisie et le Maroc et les cOllclu-
sions qui en découlent.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires Etrangères.
- 41»
L'Exposition Coloniale
et les recettes d'octroi
«♦«
A une question posée à M. François La-
tour sur la répercussion de l'Exposition Co-
loniale sur les recettes d'octroi, le rapporteur
général du budget de la Ville de Paris vient
de répondre ce qui suit :
« Les recettes de l'octroi ont eu, au cours
de l'exercice 1931, une stabilité qui contraste
avec la dépression économique que nous su-
bissons.
« Dans l'ensemble, celles-ci ont été légère*
ment supéricuress aux prévisions que j'ai fai-
tes comme rapporteur général du budget, au
mois de décembre.
« La répercussion de l'Exposition Colo-
niale ne s'est pas fait sentir au mois de mai
par une progression des recettes ; mais le
mois de juin 1931 s'est soldé par un total de
recettes de 43.778.000 francs correspondant à
peu de choses près au chiffre de 1930. Au
mois de juillet, les recettes réalisées se sont
élevées à 44.119.000 francs, chiffre supérieur
d'environ 3 millions au chiffre correspondant
de 1930. Pour le mois d'août, les recettes
réalisées se sont élevées à 37.341.761 fr.,
contre 36.306.242 francs en 1930. Au total,
nous constatons, depuis le début de l'année,
un excédent de 1.636.266 francs sur la pé-
riode correspondante de 1930.
« Pour apprécier exactement la valeur de
ces chiffres, il faut tenir compte de la crise
économique à laquelle n'échappe pas Paris
et qui n'aurait pas manqué, sans doute, sans
l'afflux des visiteurs de l'Exposition, d'af-
fecter sensiblement les recettes d'octroi du-
rant ces derniers mois. »
Le laboratoire de panification
de Rabat
Quoique l'on dise, quoique l'on fasse,
quelle que soit l'importance que pourra
"rendre l'exploitation industrielle et raison-
née de son sous-sol et de ses richesses miniè-
res, le Maroc est, et restera, par la force
des choses, un pays agricole.
Il connaîtra, comme cela s'est fait de tout
temps, des années bonnes, et d'autres médio-
cres ou franchement mauvaises : cela se pro-
duit dans toutes les contrées du monde, en
matière d'agriculture. Mais, de par sa confi-
guration, son climat, les habitudes séculai-
res de sa population; par les efforts accom-
plis par les colons, européens et par les Ser-
vices de la Résidence, pour tous ces motifs
réunis, l'agriculture sera toujours au Maroc,
pour employer une formule courante, l'une
des mamelles auxquelles s'alimentera le
pays.
On peut dire que, d'ores et déjà, comme
quantité, on a atteint un chiffre très suffi-
sant. Ce que l'on doit chercher maintenant,
c'est l'amélioration de cette production agri-
cole. C'est dans ce but qu'en 1920,
fut créée à Rabat la Station d'Essais et
de Sélection des Semences. L'extension
considérable prise par cet organisme,
les services qu'il a rendus et qu il rend
chaque jour, sous la sage direction du sa-
vant M. Miége, que connaissent et aiment
tous les colons, tout cela prouve combien
cette création répondait à un besoin réel. En
1930, rien que pour les céréales, la Direc-
tion générale de l'Agriculture distribua aux
cultivateurs 300.000 kilos de semences sélec-
tionnées. En 1931, un quart de la surface
cultivée en blé tendre, l'a été avec des va-
riétés également sélectionnées. Ces chiffres
se passent de commentaires.
Comme le disait avec infiniment de raison
l'autre jour, M. le Résident général Lucien
Saint, en inaugurant le Laboratoire de Pani-
fication, organisé à Kabat auprès de la Sta-
tion de Sélection et d'Essais dont il est le
complément tout indiqué, ce qu'il faut avant
tout, c'est livrer au commerce des produits
de qualité.
Les exemples abondent qui prouvent qu'à
notre époquç de surproduction mondiale,
seuls peuvent lutter avec quelque chance de
succès sur les marchés internationaux, les
pays qui ne livrent à la consommation que
des produits classés, sélectionnes, et de qua-
lités constantes. Qu'il s'agisse de fruits, de
céréales, de textiles, de matières premières
ou travaillées, la règle est immuable : ceux
qui la méconnaissent, vont de gaité de cœur
au-devant d'un échec.
Au point de vue des céréales marocaines,
le Laboratoire de Panification de Rabat
inaugur a l'autre jour par M. Lucien Saint,
est le complément tout indiqué de la Station
de Sélection des espèces à employer, puis-
qu'il aidera à mieux apprécier les variétés de
blé que devront pratiquer les colons. Il ré-
pond par suite à un besoin, et s'inspire, dans
son principe même d'une idée juste qui doit
être généralisée, notamment lorsque jes
plantations d'arbres fruitiers arriveront à
produire.
D'ailleurs dans l'allocution qu'il a pro-
noncée à Rabat lors de cette inauguration,
M. Lucien Saint a annoncé que, lorsque le
Maroc sera en mesure de lancer sur les mar-
chés internationaux de nouveaux produits
agricoles ou autres, le Protectorat créera
pour chacun d'eux des organismes analo-
gues ayant pour but la vérification et le clas-
sement des objets offerts au consommateur.
On ne saurait mieux dire, et mieux faire.
Louis Le Barbier.
-
Pour l'amélioration
du marché de la laine
Voici la proposition tendant à l'améliora
tion du marché de la laine, que M. Lauvray,
député de l'Eure, vient de déposer et qui
préconise les mesures suivantes :
io Etablissement d'un droit de douane sur
la laine importée, droit variable et égal à la
différence entre le prix de 15 francs (quin-
tuple du prix de la laine fine en 1914) et ce-
lui du cours de la laine coté au Havre ;
20 Obligation pour les industriels d'incor-
porer dans les tissus destinés au marché in-
térieur 15 de laine indigène ou coloniale ;
30 Organisation de l'admission temporaire
pour les besoins étrangers, l'exportation dans
les six mois étant obligatoire.
M. Lauvray observe que l'augmentation
du prix de la matière première ne se traduira
que par un accroissement très faible du pro-
duit fini, car un complet de 600 francs ne
comprend que 3 kilos de laine brut à 7 fr. le
kilo, soit 21 francs.
Quant à l'admission temporaire, elle est
destinée à donner toutes facilités pour l'ex-
portation des tissus.
Un historien américain
a visité nos colonies d'Asie
et d'Afrique
..1
Le docteur Gibbons a débarqué, à Bor-
deaux, hier, venant d'Afrique Occidentale.
M. Gibbons vient de terminer un long voya-
ge à travers les colonies françaises d'Asie et'
d'Afrique. Colonies que, par ses écrits, il a
déjà aidé à faire mieux connaître et qui seront
la matière de son prochain livre : La France
d'outre-mer.
Après ce voyage, pendant lequel il a par-
couru cent mille kilomètres en huit mois, M.
Gibbons séjournera un mois à Paris, fera à
l'Exposition coloniale des conférences sur la
colonisation hançaise en Indochine.
Après un voyage aux Etats-Unis, il conti-
nuera sa randonnée, en novembre, par la visite
de nos possessions de l'Afrique du Notd.
M. Manceron contre la brutalité
des joueurs de football
»♦«
Des incidents sérieux s'étant produits la
saison passée à Tunis, de sévères mesures
d'ordre viennent d'être prises par la rési-
dence. Les matches entre l'U.S. Tunisienne
et. le S.C. Ferryvillois, entre autres, devront
se jouer à huis-clos.
Peut-on dire aux passionnés du ballon
rond de Tunisie et d'ailleurs que le football
est un jeu, un simple jeu, et pas autre
chose. f
On se souvient des accidents graves sur-
venus en France également au cours de dif-
férents malches; M. Manceron prend de sa-
ges mesures qu'on voudrait voir imiter.
Croisière méditerranéenne
du navire-école yougoslave
Le Vila Velebita, navire-école yougoslave,
est arrivé jeudi matin, à Marseille, ayant à
son bord quarante-cinq élèves qui passeront
quatre ou cinq jours à Marseille.
Le navire qui vient de Naples, Bastia,
N ice, continuera sa visite des ports de la
Méditerranée par Malte et Tunis.
-
Tu te rends compte.
UNE BIEN BELLE HISTOIRE
D'ALLUMETTES
Si ce fait divers vous était conté sous les aus-
pices de Si Holmès, il Sest fort probable que
vous n'y croiriez point. a Belle invention » 'di-
riez-vous en souriant aimablement.
Les faits datent d'hier et ils eurent pour
cadre les rues sombres de Fez, toutes bruissan-
tes des sources souterraines.
Le 17 aoat, M. Isard était chargé par les
moulins Léoy de camionner à Boulejoud, c hez
le commerçant Si Bel Ghazi cent balles de fa-
rine. Il déchargea ses balles et les fit empiler
en formant un rectangle.
Mais de retour au moulin M. Isard appre-
nait qu'il avait transporté dix sacs de trop.
L'inventaire de la minoterie en faisait foi. M.
Isard retourna doncs chez 'Si Bel Ghazi. Le
ccmptable de ce dernier affirma n'avoir reçu
que cent sacs et non cent dix.
D'ailleurs la marchandise était déjà fiartie
à dos de mulet. *
On alla chez le Pacha. Chacun jura par les
mânes de Moulay Idriss et après serment fut
renvoyé dos à dos. Mais M. Isard, assez mé-
fiant des restriction mentales porta plainte, à
la sûreté.
Et M. Klein, aidé de Larbi ben Tebaa el
de Mohammed ben SalJ. entra en scène.
M. Klein ne dit rien, ne demanda rien el
K coffra » les portefaix en de solitaires cellules
chaucun affirma que la pile ne renfermait que
cet. sacs formant un rectangle parfait.
M. Klein invoqua donc, non plus les mâ-
nes de Moulav Idriss, lmais celles de Pascal.
Et l'esprit de géométrie lui souffla : « Prends
donc des allumettes ) *
L'inspecteur passa deux jours dans les cel-
lules avec ses boites de suédoises, qu'y fît-il?
Il s'amusa 'avec ses prisonniers, leur enseignant
un jeu bien curieux.
Il leur demanda de construire le fameux rec-
langle- haut de cinq sacs avec les petits bouti
de bois. Aucun n' y put parvenir.. l il n'em-
ployait pas cent dix allumettes. Tantôt il man-
quait un côté, tantôt le centre se trouvait dé-
garni.
Le troisième jour M. Klein bui se reposer.
Ecrasés par la géométrie les porteurs avouèrent
qu'ils avaient bien transporté cent Xdix sacs,
mais que Taïeb ben Slimane, comptable, de
Si Bel Ghazi leur avait 'dit : «\ Mettez une
pierre sur votre langue. On partagera le
bénéfice ».
N'est-ce une jolie petite histoire ?
Jacques Alphaud.
El Glaoui, pacha de Marrakech
à Vittel
--6 1
S. Exc. Hadj Thami El Glaoui, pacha de
Marrakech, vient d'arriver à Vittel, pour y
faire sa cure annuelle.
A Tanger
Mort du pacha Si Allal Mierradi
Le pacha de Tanger et khalifat du repré-
sentant du sultan en zone internationale, Si
Allal lferradi, vient de mourir à la suite
courte maladie. Ses obsèques ont eu lieu en
présence d'une foule considérable. Le deuil
était conduit par les autorités chérifiennes et
le consul de France. Le défunt était le
beau-frère de Si Kaddour ben Ghabrit, mi-
nistre plénipotentiaire chérifien, actuellement
en France avec le sultan.
Au conseil de la S. D. 1
La France et son mandat sur la Syrie
On iiitvide de Genève qu'il serait dans les
intentions du gouvernement français de fai-
re, à V occasion de la session prochaine dit
Conseil de la S.D.N. et du débat prévu sur
Vcxcrcicc des mandats, une déclaration pour
annoncer que, à l'exemple de la Grande-Bre-
tagne en ce qui concerne l'Irak, la France
se propose de renoncer prochainement à son
mandat sur la. Syrie, afrès avoir négocié un
traité d'alliance avec les autorités du terri-
toire sous mandat" et qu'elle demanderait Cil.
suite l'admission de la Syrie au sein de la
Société des Nations.
(Par dépêche.)
L'Aviation - Coloniale
f'
Paris-Tokio
Le Gouvernement japonais ayant accordé
L'auto ris ut ion à itois aviateurs français de
survoler le Japon, dans le raid Paris-Tokio
sans escale, rai-mport de ToUio se prépare-
à les recevoir.
Indnpacifi.
Nous avons déjà entretenu nos lecteurs
des projets de Doret et Le Brix et voici
qu'après leur vol de 2 heures 30, effectué
ieudi, ils considèrent que leur départ pour
Tokio et la ligne droite n'est plus subordon-
né qu'aux conditions atmosphériques : il
n'y a que quelques petits aménagements de
bord à terminer.
Codos et Robida ont leurs compas com-
pensés : tout est absolument terminé. Cet
équipage attend les autorisations de survol
de l'U. R. S. S. et de la Chine pour entrer en
relation, avec ]'Office National Météorologi-
que.
(Par déJ),:cJ" 1
1 - .- .-
Un hydravion tombe en mer et est secouru
Hier matin, vers 11 heures, le bureau de
l'inscription maritime, de Porl-Vendres était
informé par un radio émanant d'un hydra-
vion de la ligne Marseillc-AUjer (lU 'à la
suite d'une panne survenue à l'un de ses
moteurs, cet appareil avait dIt amerrir à
environ GO kilomètres à L'est de Porl-V en-
dres et que, yrilrc à son second moteur qui
fonctionnait, l'hydravion essayait de rallier
ce port par mer.
Alertés, le canot de sauvetage, la vedette
de pilotage et le yanle-péche Le Grelin pre-
naient immédiatement, ta mer pour aller se-
courir l'appareil en détresse.
Vers 19 heures, les bateaux de secours
n'étaient pas rentrés mais un apprenait par
la station de Marignane que l'hydravion
avait été pris rn remorque par la vedette
de dépannage de Port-de-Huue et que ve-
dette et hydravion faisaient roule, sur Pnrt-
Vendres (I/I'ils espéraient rallier vers mi-
nuit
(Par dépêche.
Le raid Goulette-Salel
L'avion avec lequel Goulette-Salel-Farman
190-Lorraine 300 CV iront à Djibouti porte
le nom de « Marcel-Lanouette ».
Circuit méditerranéen
Les aviateurs britanniques M. A. Simaëka
et T. C. Sanders, partis de l'aérodrome
d'Hcston, près de Londres, le 21 mars der-
nier, fi bord d'un avion de tourisme biplan
85 CV, sont revenus au Bourget.
Entre temps, ils ont fait escale à Paris,
Lyon, Marseille, Pise, Rome, Naples, Praia.,
Catania, Tunis, Gabès, Tripoli, Benghazi,
Apollania, Tobruk, Benghasi, Sirte, Misu-
rata, Tripoli, Tunis, Bône, Sétif, Alger,
Oran, Fez, Malaga, Alicante, Barcelone, Per-
pignan, Marseille, Lyon, Paris.
Le Sultan du Maroc
visite la France
Dernière étape : Marseille
Jeudi, à P.» liciivf.s. Si mim-d ben
Youssof (Milruil, ;ui milieu d'une huio do
curieux, dans hi ville de Marseille.
M. Lucien SaillI, cnlllInc les Annales ('0-
loniales J'uvnicnt. annoncé dans leurs Clllll-
muniqués, s'étail n'en du Mars'-ille pour y
recevoir Si Mohammed ben Youssof el.
l'accomipagnor jusqu'au (nlberl.
S. M. le Sultan fuL dono roouo à sa des-
cente devant l'Hôtel de Noailles ywir M.
Lucien Saint, résident tfénériil. le général
Noguès, le grand vizir El Mokri, MM. Fru-
ment, chef de cabinet du préfet ; Hégi.
député, président de rOffic-1 Marocain ;
Royer et Surjous, directeurs d.- l'Office ma-
rocain.
Après une soirée passée dans l'intimité,
il était reçu bier par la Chambre de Com-
merce, où Si Mamori prononçait quelques
mots pour remercier la cité, phocéenne, de
son accueil. Le Sultan et ses invités visi-
tèrent ensuite le port., ses divers obanlier»
et appontements, principalement celui qui
dessert son limpiro.
Un déjeuner fut. offert par la Chambre
de Gnmmcrof dans un restaurant de la
ville, et l'après-midi, le Sultan fit une vi-
site au palais de Longchamp pour répon-
dre à l'invitation de la Municipalité.
Le -souverain a parcouru les diverses
salles du musée de sculpture ci d.î peinture,
puis il ,n fait une visite au jardin zoulo-
fiique, dont la disposition, l'entretien et les
riches collections l'ont vivement intéressé.
Le Sultan est rentré à l'hôtei avec M. Lu-
cien Saint et a diné avec le résilient, géné-
ral, dans l'intimité.
Le Sultan quitte la France
Ce matin, à D heures. S. M. CUériliomie
était reçue à bord du Colbcrt. a\ oc le céré-
monial d'usage, nccompai/née par M. Lu-
cien Saint, sa suite et saluée par les auto-
rités. Le Colbc.rl appareillait aussitôt et
cinglait vers Tanger.
Le jeune fils de S. M., le prince Moulay
HnRsHll. s'est embarque également aujour-
d'hui, h IKIIYI du Koulnubya. •lireelomont.
pour Casablanca.
t +++ -– 1
Au Maroc Espagnol
1.1
Réduction des troupes
et réorganisation militaire
TTn déjeuner a eu lien hier auquel "nt
pris part te président du l'o/i.vei/, le mi-
nistre-tic la Guerre et le lima commissaire
du Maroc.
La nouvelle loi fi.ral?l les effectifs armés
de la zone, et du corps d'occupation 11. été
promulguée. Aux termes de cette lni. le*
troupes régulières et. auriliaires )iren
dement. du commandant supérieur du corps
d'occupation.
Elles seront uniquement composées de vo-
lontaires espagnols et indigènes qui devront
s'engager pour un minimum de trois ans.
Les officiers dont les engagements seront-
de cinq ans auront double solde, tandis que.
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