Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-08-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 août 1931 27 août 1931
Description : 1931/08/27 (A32,N120). 1931/08/27 (A32,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380390k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 120. ES NUMERO 3 ko CENTIMES JEUDI SOIn, 27 AOUT l'j31..
MMML CMÏtOtEM
Rédaction & Administration ;
14, ÉN Cl MIM-IMHT
P A RI" (1")
YIILDM. 1 IJPUVIVB 1947
t. 8 RICHELIBU1941
1 9
Les Annales Coloniales
LI. ensmes et roctoules sont reçuet in
bureau du journal
- -
Directbur.Fondatcur : Marcel RUED&L
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UNE INTERVIEW DE M. MARIO ROUSTAN
Au Musée - du Trocadéro
Notre étninent ami, M. Mario Rouslau,
Ministre de l'Instruction Publique, est loin
d'oublier qu'il a fait longtemps partie de
l'équipe des Annales Coloniales, et qu'il
reprendra sa plume pour nos lecteurs dès
qu'il ne fera plus partie des conseils du
Gouvernement, c'est-à-dire le plus tard pos-
sible, espérons-le. Il nous reçoit, la' main
largement tendue, avec un empressement
cordial :
« Nous vous dérangeons, mon cher, mi-
nistre t
Pas ttu tout. J'ai bien travaille, j'ai
débarrasse ma table des papiers du jOUf,
j'ai droit à une récréation. Allez-y.
Vous êtes a lit', hier au Musée 1 Ethno-
graphique ?
Oui, j'y ai passé tout mOlt après-midi.
J'avais prévenu brusquement le professeur
Paul Rivet et le Conservateur Rivière. Je
suis venu, j'ai VII.
Et vous avez vaincu ?
r
OU ! non 1 la victoire sera longue et
difficile.
La victoire sur quoi ?
Sur tout ce qui met en danger des ri-
chesse* dont peu de gens se font une idle,
des souvenirs inestimables et uniques (au
monde. J'ai examiné là-bas des vues d'au-
tres Musées ethnographiques, de celui de
Hollande, par exemple. J'ai éprouvé quel-
que honte vraiment. Pas de comparaison.
Et pourtant, notre Empire colonial nous
crée des obligations, parmi lesquelles celle
de loger, sinon luxueusement, du moins
convenablement, les collections de notre
Musée ethnographique qui sont les plus
belles oui existent.
Et qui le deviendront davantage en-
core après l'Exposition Coloniale.
Au secours de notre Musée.
Vous l'aves dit. Les collections ethno-
graphiques de cette Exposition vont être en
grande parlié laissées à notre Musée. Où
voulea-votis qu'on les place 1 Si vous savice
ce que t al constaté 1 C'est tilt dénuement
t mouvant, je vous jure. Tous les jours, il y
a des objets précieux, irremplaçables, qui
se détruisent; vous remettez en état une
vitrinef vous la désinfectes, trois mois
après, la poussière a de nouveau envahi les
dbjets et les inyctes destructeurs continuent
leur méchante wesoiwe,
Elles ne ferment, donc pas, les vi-
trines ?
Fermer 1 11 y en a qui baillent oste".
siblemcnt, d'atttres qu'on peut ouvrir avec
un canif de poche, d'autres qui ont été
construites avec les caisses en bois blanc
qui ont servi à transporter les objets au
Musée 1 Quelle misère t Songez qu'il y a
là plus de. 200.000 objets. Comment vou-
les-vous, avec un personnel dont Vinsuffi-
saftee est dérisoire, faire les revisions né-
cessaires - pour éviter les destructions
nombreuses ?
- Insuffisance professionnelle ?
Que non pas 1 Insuf fisance nume-
- rcnrorc. des dévoue-
ments admirables, dont j'ai pu récompenser
les uns, féliciter les autres. le ne parle ni
du professeur Rivet ni du conservateur Ri-
vière dont Vautour désintéressé pour les
collections fait des merveilles, le parle de
leurs modestes collaborateurs, dont certains
vivent grâce à des expédients et des combi-
naisons qui vous laissent rêveurs ; je parle
aussi des concours bénévoles que Von re-
cueille de ci de U, et dont certains sont
admirables. J'ai voulu tout voir, tout jus-
qu'à ce que mes guides appelaient les
moindres « tares J. Il y en a de nombreu-
ses, des petites, des tpeoyestnes, des éltor..
mes, Bref, il y a 20 aUs de perdus. Il faut
st mettre <) l.t besogne et .rc.'traper tout
cela.
Y a-t-il un plan général de réorgani-
sation ?
Projet de réorganisation
- Telez, vota les Ilotes que j'ai prises :
1930-1931. Installation du calorifère.
Construction d'une vaste galerie circulaire.
Aménagement des bureaux, de la Bibliothè-
que et, du Laboratoire. Installation géné-
rale de la force et de la lumière électrique.
(Fait).
1931-1932. Construction de grands
planchers permettant l'aménagement de ma-
gasins. Dispositifs de sécurité contre le vol
et Vincendie. Aménagement des ateliers de
menuiserie et serrurerie, d1 enregistrement
et de Hloulge. Aménagement du départe-
meftt. d'archéologie aniéricaine.
1932-1933. Aménagement du départe-
ment d'ethnographie américaine.
1933-1934. (Retour de la mission Da-
fUir-Djibouti). Aménagement du départe-
ment d'elhetograpliie négro-africaine et de
la section comparative.
1934-1935. Aménagement du déParte-
ment de ptèîfistoire rl/ricaitlc,
1935.1936. Aménagement du déparie-
ment d'ethnographie nord-africaine et, de la
section d'ethnographie malgache.
1936*1937. Aménagement du départe
ment d'ethnographie indochinoise.
1937-1938. - Aménagement du départe-
ment. d'ethnographie asiatique générale et
de la section d) ethnographie arctique.
1938-1939. Aménagement du rllpartc-
ment diitftrtfrgrap}tie océaniemit,
194o" Aménagement du dlfJarte-
fffvnt ^ethnographie européenne.
- Cela coûtera cher ?
- Non, pas très rite" en tout cas, il y a
'lu. dépenses pt t'imposent d'urgence. Si
nous n'avons pas de vitrines et anches oÙ
nous puissions assurer la protection des ob-
jets, après désinfection, pour plusieurs an-
nées, il vaut, mieux fermer les portes. La
Roumanie a bien voulu nous eu offrir une.
La France, deuxième puissance coloniale
du monde, première par ces collections, ne
va pas attendre que chacun des pays civili-
sés lui fasse tin cadeau ! Songez que les
collections magnifiques rapportées par la
mission Foureatt-Lamy sont encore dans les
caisses El c'est encore là quI clIcs sont le
plus en sûreté. J'ai donc mis au courant de
Ici question mon collègue et. ami M. Pic tri,
ancien ministre des Colonies, qui lient
maintenant les cordons de la bourse.
Il étudie à son tour te problème.
Evidcmmeltt, l'heure n'est pas aux dépell-
ses nouvelles, mais y en a-t-il de plus 1';-
gentes que celles qui empêcheront ici des-
truction complète de tant d'efforts et de
tant d'argent î Il
Nous prenons congé du ministre en le
remerciant :
« Remercies-moi en m'aidant auprès de
l'opinion publique, Le Musée a fait l'oll
dernier 10.000 francs de recettes environ;
il en fera 50.000 cette année. Que le pu-
blic français, qui n'aura pas toujours une
Exposition Coloniale, apprenne le chemin
du Trocadéro, qu'il aille au Musée Ethito-
graphique, qu'il s'habitue à y chercher les
témoignages de la grandeur el de la variété
de notre empire colonial, et il plaidera cette
grande cause. Or, mes confrères de la presse
et vous, vous pouvez beaucoup pour ce ré-
sultat, Ce sera le meilleur moyen de me re*
mercier. »
De nouveaux dossiers arrivent portes par
un huissier qui en a plein les bras ; nous
comprenons que c'est l'instant de nous re-
tirer, le ministre nous récompense en sou-
riant.
J. Aytei.
Les ressources géologiques
du Maroc
––-–*
M. Léon Moret vient de publier dans la
un exce l ,.
Revue de Géographie Algérienne, un excel-
lent travail sur lés reslOuréél minérales au
Maroc.
M. Moret signale les nombreux plans de
galerie existant dans l'Empire chérifien. L'ex-
ploitation eq est très avancée et les permis de
recherche se multiplient tous les jours.
L'étant est par contre fort peu répandu et
Ton n'en doit guère envisager une production
rémunératrice.
Le Maroc possède également un gisement
de molybdène dans le Moyen-Atlas. On sait
combien ce minerai est utilisé en métallurgie.
Les aciers au molybdène ductiles et tenaces ré-
sistent remarquablement à la détrempe produite
par des températures élevées. L'industrie mé-
tropolitaine aurait avantage à se servir des gi-
sements marocains plutôt que d'importer le mi-
nerai du Canada. -
Le manganèse, également recherché dans
les alliages, est plus commun. Le gisement de
Bou-Arfa paraît plus riche que tous les autres
et celui cîe l'oued lmini, de bonne qualité sans
doute, demeure encore fort intéressant. D'au-
tres gisements existent dont on connaît mal en-
core les possibilités.
En temps que HéOlogue, les phosphates ont
également retenu l'attention de M. L. Moret.
Le savant pense que cet amas d'organismes
marins desséchés tenait à des courants chaud
en plankton contrebattus par des courants
froids. La mortalité marine attirait nécessaire-
ment de grands poissons, grands fournisseurs
eux aussi des bancs minéraux qui font la ri-
chesse du Protoctorat.
M. Moret ne révèle point de filons de 1
houille et de poches de pétrole. Mais bien des
coins du Moyen-Atlas, proches de la table dt
Taïans ne sont point connus de tous.
Trouvera-t-on dans l' ancien pays dissident,
aux légendes confuses, une richesse nouvelle
et d'exploitation aujourd'hui facile ?
-- -- - *!'e
Le Sultan du Maroc fera escale
eti rade de Tanger
1
On nous informe de Tanger, qu'à son retoui
au Maroc, Sa Majesté Sidi Mohammed, ac-
compagné de M. le général Noguès, chef du
cabinet militaire du Résident général, de M.
Guy, commissaire du gouvernement Chérifien,
de Si Mameri, sous-chef du Protocole, et des
membres de sa suite officielle, fera escale du-
esca l e du -
rant quelques heures en rade de Tanger et re-
cevra à bord du croiseur-cuirassé Colbert,
à bord duquel, il quittera Marseille le 29 août,
MM. les membres du Corps diplomatique et
les Autorités de la ville.
Une embuscade au Maroc
On officier tué
Sur le front récemment occupé d'Assif-
Outrine, ait Tadla, un détachement d'un
foum de sécurité, en avant des lignes, s'est
heurté. dans la matinée d'hier, à un groupe
de dissidents en embuscade.
Après un vif enBalment, les insoumis
onl été- njetés avec dos pertes sérieuses.
0 signale, du. cIté des troupes, - Dlfi-
I cier et tm gommier tués et deux goumiers
| blessés,
| (Par déptehe.)
Lé problème du Crédit
en Guadeloupe
boa -
III
:
AI exposé, dans un
précèdent article,
les conditions de
de la répartitioll,
entre lcs diverses
catégories de sitzis,
très de la Guade-
loupe, des trente
millions de la dotation supplémentaire qui
leur a été accordée par le Parlement avant
la fin de la sessioll. l'ai montré que cette
nouvelle libéralité obtenue dit budget mé-
tropolitain, grâce aux efforts conjugués des
représentants parlementaires de la colonie,
allait apporter certaines atténuations indis-
pensables à une sérieuse crise économique
cl financière, aggravée par les conséquences
nees du cyclolle d de la sécheresse sans pré-
cédent de la dernière saisoll.
Il semble, malheur aisément , d'après les
derniers renseignements qui me parviennent
de Guadeloupe, que ces atténuations ne peu-
vent être que momentanées et qu'il faut, des
maitltcnallt. envisager les moyens de parer
à un retour de la crise dans les années qui
viennent.
Nul n'ignore que, dans nos vieilles colo-
nies, la bonne marche des exploitations agri-
coles, qui exigent l'emploi de fonds de rou-
lement importants, durant toute la période
de préparation des cultures, ne peut être as-
surée que grâce au crédit consenti aux agri-
culteurs par les banques locales d émission,
sous forme d'avances sur récoltes. Or la
plupart des exploitations ont dû, après le
cyclone, emprunter au Crédit National et
ces emprunts deviennent remboursables à
partir de 1932 par cinquième annuel. En
cas de non paicmcJtt, le Crédit National
s'est réservé la saisie d'office du contin-
gent de rhum. Le contingent constituant,
d*autre fJattt la garantie de la Banque
d'Emission pour le remboursement de ses
avances éventuelles, il en résulte qu'elle ne
pourra que très difficilement et dans une
limite forcément restreinte, contribuer au
financement des exploitations qui sont, pour
la plupart, à court de fonds de roulement.
Car les emprunts contractés ont été investis
et même au delà, dans la reconstitution des
biens dévastés par lc cyclone.
te contingent, restant encore stabilisé pour
une période de huit années il semble qu'il
#le serait pas impossible de retarder de deux
- tins le point de départ des - remboursements
des emprunts.du Crédit National. Cette so-
lution devtait être étudiée dès maintenant ;
le délai ainsi consenti aux exploitants leur
permettrait d'améliorer leur situation grâce
aux facilités de crédit qu'elle leur vaudrait
de la part de la Banque d'Emission.
Un deuxième; problème se pose d'ailleurs,
à ce su jet ; lalls la période de crise mon-
diale actuelle, les moyens de la Banque sont
insuffisants et il est urgent que l'augmeit-
tation de son capital, envisagée depuis plu-
sieurs mois, puisse êtrc, au plus tôt réclli-
sée,
Plus généralement, il importe de dévclap.
per, par tous les moyens, les fclcilités. je cré-
dit à accorder aux exploitations agricoles
guadcloupécnncs qui ne pourraient, par leurs
seuls moyens, entreprendre la mise en va-
leur des cultures nouvelles et notamment
celle de la ballanc. A ce point de vue, il est
indispensable que les caisses locales de Cré-
dit agricole bénéficient aussi largement que
possible de la subvention de 100 millions
que la Caisse Nationale a été autorisée à
allouer aux Caisses coloniales sous forme de
prêts à court terme, cl. que l'on organise
bientôt, le crédit agricole à moyen terme et
à long terme indispensable pour Vaménage-
ment des cultures qui exigent des investis-
sements de longue durée.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
président de la Commission des
Allaires Etrangères.
---
AU SIAM
.1
Exposition d'art japonais
Une exposition d'art japonais est prévue
à Bangkok en décembre. Ptus de 350 œu-
vres de peintres et sculpteurs japonais les
plus connus sont rassemblées et prèles à
être expédiées.
Exportation de riz (juillet 1931)
Les exportations de riz pour juillet ont
atteint 04.000 tonnes, se décomposant
comme suit :
Ifong-Kong 28.000
Singapoor .{.o.900
Chine, , , , 630
~fen~~e 31.000
Japon, Formes, Corée 7.600
Indes Néerlandaises,.,. 8.500
plus divers autres marchés moins impor-
tants.
Exportation de bols
..Les exportations de bois de teck ont a,t-
teint 8.M tonnes, soit :
Europe 675 tonnes
Indes. , , , , 175 0
tîong-Kong^Chine et Japon.. 1.897 --
Le Siam ayant accepté l'accord des pays
producteurs d'ttain relatif au plan de res-
triction et de production, fixant pour le
Siam les exportations annuelles à 10.000
tonnes, la loi réglementant la production a
été promulguée samedi..
Ind-jpacifl.
LIRE EN SEOÔNBE P&GE ï
Le Sultan du Maroc en France. l'
A l'Exposition Coloniale.
iRépertoire de l'offldol.
On présentera bientôt
la "Symphonie Exotique"
»♦»
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chaumel-Gentil, dont la belle production Ca-
meroun enthousiasma l'an dernier la popula-
tion parisienne et continue cette année son péri-
ple en France, viennent de terminer le mon-
tage de la Symphonie exotique.
Nos lecteurs ont lu les pénétrantes notes de
voyage du grand cinéaste exotique. Ils savent
donc quel a été le merveilleux périple de iVL
Alfred Chaumel, de Mme Geneviève Chau-
mel-Gentil et de leurs cameramen autour du
monde.
Au travers des lignes, des remarques, des
images, on pouvait déjà se douter de l'en-
chantement qu'allait faire revivre pour nous ce-
lui qui avait su regarder d'un œil clair' les
paysages de la France lointaine. La réalisa-
tion n'a - point démenti l'espérance. Jamais
peut-elre une expédition simplement partie a
la recherche des horizons, n'aura moissonné,
avec d'aussi faibles moyens et dans un temps-
record, une plus belle collection de documents
lyriques et de mouvante actualité.
De chaque pays traversé, M. Alfrecl
Chaumel sans avoir tourné inutilement cent
mètres de pellicule et c'est là, le prodige a
donné une étonnante synthèse.
Tout y est. Sites et murs, flores et faunes,
travaux et reves s'ordonnent, toutes portes ou-
vertes sur les vallées, en un somptueux édifice.
Ce tour du monde maritime en quatre-vingt
minutes a la nostagie d'un voyage du Fire-
creest, le sourd appel d'un Dorgelès et d'un
Morand.
Il s'y respire la grande brise des alizés
A it bor inclinant leurs antennes
Au bord mystérieux du goutfre occidental
il s'y cueille la fleur savoureuse de nos
émois enfantins et de nos légendes d'hommes,
Voici Tahiti la bien heureuse, les atolls fan-
Sés d'écume dans le scintillement d'un Nauti-
us, au clair pavillon, l'Inde aux temples de1
mystère, l'Indochine aux statues d'ombre et
de soleil, la mer silencieuse des dunes mauri-
taniennes, et voici partout la France, sage et
constructi ve.
Quel voyage feront bientôt, au Gaumont-
Palace, les explorateurs aux grands yeux.
Jacques Alphaud.
«4*.
Dans les Agences Economiques
–.< *
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a profité de quelques moments de loisirs
pour visiter cette semaine les diverses agen-
ces économiques de nos colonies. Il a cons-
taté partout l'excellent fonctionnement de
ces importants organismes de liaison et en
a vivement félicite les directeurs et leurs
collaborateurs.
L'antenne coloniale
La prochaine liaison France-Algérie
On sait que depuis l'an dernier a été envisa-
gée la liaison radiotélégraphique entre la Mé-
tropole et l'Algérie. Le ministère des
P. T. T. prévoit la mise en train du service,
au cours du premier semestre c!e l'an prochain.
Voici d'ailleurs quel serait l'état actuel des
travaux :
Bâtiments. Station réceptrice. Le bâ-
timent du centre radiotélégraphique de Noi-
seau (S.-et-Oise), dans lequel seront établies
les intallalions réceptrices, est presque termi-
né.
Station émettrice. La construction du bâ-
timent, où seront installés les dispositifs émet-
teurs iva être entreprise au centre radioélectri-
que de Pontoise. Elle sera achevée au début
de l'année 1932.
Matériel. Les marches relatifs à l'équi-
pement technique de la liaison sont en cours
d'éxécution.
Câbles. Le raccordement au réseau gé-
néral des deux pays sera assuré au moyen do
câbles souterrains à grande capacité reliant le
bureau central interurbain de Paris à chacun
des centres de Pontoise et de Noiseau. Le pre-
mier de ces câbles est posé et l'établissement
du second sera bientôt achevé.
A Alger, le travail est également en voie
d' achèvement.
Grâce à ces dispositions, il sera possible,
ainsi que nous l'avons exposé, de mettre à la
disposition des usagers, dans chaque sens, pen-
dant 6 heures par jour : 4 communications té-
léphoniques à la fois et pendant 7 autres heu-
res, deux communications téléphoniques. Le
secret de ces communications sera assuré au
moyen de dispositifs appropriés.
Le championnat de l'Afrique du Nord
de water-polo
»♦» -
Eli finale du championnat de l'Afrique
du Nord de water-polo, Racing-Club du-
Maroc do Casablanca bat Rocing Universi-
taire Alger, par 5 -buts à 0.
Les troisième et quatrième places sont
prises resectivemont par les Triions de
Tunis et 1 Association de Philippe-ville.
-
Accident d'automobile
M. La Moucret est blessé
Drmæ automobiles appartenant, l'une à
Mme Vincent, de Lyon, l'autre à M. La
Moucret, expert à Oran, sont entrées en
collision au Puy, Cinq blessés.
(Par dépêche.)
RUE OUDINOT 1
M. Paul Reynaud ira au Siam
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a reçu la visite du général Phya Vijitavongs,
ministre de Siam à Paris, qui l'a invité, au
nom de son gouvernement, à rendre visite à
S. M. le roi de Siam à Bangkok, au retout
de son voyage en Indochine.
;M. Paul Reynaud a accepté l'invitation.
Le voyage du ministre
Un nous iniorme de Toulon que le croi-
beur Dugitay-Trouiu, commandé par le capi-
taine de vaisseau Le Bouzce, vient de rece-
voir l'ordre de se tenir prêt à appareiller, le
5 septembre prochain, pour entreprendre
une croisière de trois mois en xtrêmc-
Orient.
Le Duguay-Trotlilt fera successivement es-
cale à Port-Saïd, Aden et Colombo. Le 3 oc-
tobre, à Singapour, où il prendra à son bord
le ministre des Colonies. M. Paul Reynaud
arrivera à Saigon le 6 octobre. Le lJuguay-
[rolliu demeurera à sa disposition, afin de
lui permettre de parcourir, le long des cô-
tes, nos possessions de Cochinchinc, Annam,
Tonkin et Siam.
Le départ pour la France aura lieu vers le
in novembre. Au retour le Dugnay-'I rouin
s'arrêtera à Bangkok, Batavia, Colombo et
JJjibuuti, pour rentrer à Toulon le 2 dé-
ccmbre.
,------..
Les ports du Maroc du Sud
Trop longtemps sacrifié au Maroc du Nord,
celui du Sud voit maintenant les Pouvoirs pu-
blics s'occuper de lui. Il en est agréablement
surpris et iiatté, ce qui ne l' empêche pas de
trouver encore singulièrement réduites et msut-
iisantes les mesures prises en sa faveur. L ap-
pétit vient en mangeant, dit-on.
En tout cas, il est dans cette partie de
l'Empire Chérifien, hier encore, tout à fait dé-
laissée, deux ports qui ne se plaindront pas.
Agadir d'abord, dont la situation est telle que
tôt ou tard ce sera le second port du Maroc
venant immédiatement après Casablanca, et
Safi, qui semblait moins désigné à cet essor ra-
pide.
.-- La petite ville, hier encore, réputée seule-
ment par ses poteries, très jolies d'ailleurs, et
par sa vieille forteresse portugaise, qui aurait
besoin d' un solide retapage si on veut conser-
ver à l'admiration des touristes, Safi, disons-
nous, est en train de prendre une réelle impor-
tance. Ou tout au moins va être mise à même
de prefldre une réelle importance, ce qui n'est
pa3 tout à fait la même chose.
- On va lui donner un port de 40 hectares,
avec des quais et des terre-pleins munis d'ap-
pareils permettant le chargement rapide des na..
wea menant accoster. La - grande jet du larga
se poursuit assez rapRîèmelit ; celle 1ransver..
sale est à peu près à moitié de son développe-
ment futur, et on travaille. -
C est que Safi a eu la chance de voir quel -
ques groupements importants venir s' y installer,
il y a pas mal de temps déjà. et ces groupes
l'ont aidé à obtenir, non seulement son port,
mais surtout le chemin de fer qui va la relier
à Marrakech, et est en construction. On a fait
remarquer que Sali est le port le plus rappro-
ché de Marrakech (160 kilomètres environ),
que le train desservira le gisement de phospha-
tes de Djebel Guentour, et le dahir autorisant
la construction de cette voie ferrée a été obte-
nu.
Nous n y voyons pour notre part, aucun in-
convénient, bien que nous soyons assez scepti-
ques sur les autres chances de trafic de Safi,
car ce n'est pas encore demain que la Califor-
nie de Marrakech enverra ses fruits en Europe,
et l'hintcrland immédiat est assez pauvre. Mais
ce n'est , pas un motif pour ne pas féliciter cette
petite ville de son bonheur futur.
Seulement, il nous semble que, l'on est
bien injuste \ii à vis d'une autre ville, d'un
autre port, qui, mériterait mieux que l'oubli
ou on le laisse. C'est IVIogador dont nous
voulons parler. En vérité, il y a plus d'avenir
à Mogador qu'à Safi, et il eût été plus facile
et moins coûteux d' y aménager un port. Mais
ce qui est fait est fait. Voyons plus loin.
Je ne parlerai pas de la culture du Sisal,
qui s'annonce partout belle sur plusieurs cen-
taines d'hectares dores et déjà, et qui est sus-
ceptible de bouleverser toute cette région au
point de vue agricole, parce que je suis trop
mêlé à ce mouvement et que je ne voudrais
pas abuser de l'amabilité des Annales Colo-
niales pour prôner trop mon saint ; mais je
peux dire ce qui est possible, au point de \ue
minier, parce que là, je n'ai aucun intérêt per-
sonnel. - ri - -
Au point de vue des phosphates, il y a
plus d' avenir près de Mogador qu'à Safi. A
30 kilomètres se trouve le gisement de Mes-
kala, aussi riche que celui de Djebel Guen-
tour, qui, lui, est à 100 kilomètres de Safi. A
80 kilomètres, il y a celui de l'Imintanout, et
à 110 ceux de Chichaoua. Tous sont situés,
en pays arrosé et très peuplé, tandis que ceux
du Djebel Guentour sont en pays désertique et
sans popul ation. Laissera-t-on toujours ces ri-
chesses, abandonnées ? Elles sont pourtant
connues et prospectées.
Pour les richesses minières, Mogador serait
la sortie naturelle de toutes celles du versajit
nord de l'Atlas. Prenons les gisements d' Amis-
miz par exemple. Assurément on pourra em-
porter le minerai par Marrakech et Safi, mais
ce trajet sera sensiblement, très sensiblement,
même plus long que ne le serait une sortie di-
recte par Mogador, et on sait quelle impor-
tance jouent les frais de transport dans toute
l' industrie moderne.
1 ouïes les mines du versant de l'Atlas
sont logées à la même enseigne. Tôt ou tard,
il faudra, donc en arriver à la création d'une
voie ferrée ayant Mogador comme tête de li-
passant à Imintanouf , longeant les flancs
de
5c 1 AtIFis et desservant toute cette riche ré-
gion minière.
Voilà ce que commande la logique, co qui
doit mettre en valeur toute cette région. Cela
se fera fatalement un jour. mais quand ?
Louis Le Barbier.
Dépêches de l'Indochine
0 * 8
M. Pasquier à Saïgon.
Le Gouverneur Général Pasquier el sa
suilp, ayant quitté llanoi le 2t août, sont
arrivés à Saigon le 2b dans ta soirée, après
s'dtl'e arrêtés vingt quatre heures à Hué. Le
Gouverneur Général fut sallté à son arrivée
avec le cérémonial habituel par les autori-
tés civiles et militaires et de nombreuses
personnalités. Il reçut dès son arrivée le
nouveau bureau du Conseil Colonial.
Réunion du Conseil colonial de Cochinchine
Le t'vascil Colonial s'est rruni te 20 nul U
en..sr'aiiee ordinaire el a fjrώdd d l'Jlce-
fion de son bureau. A/c Mathieu a été élu
président à l'unanimité. Snni nommas vice-
prêsi'lenls : MM. Quinlrie, Laniuthr, n Ll t-
(Juaiuj-Chieu ; secrétaires : Guerini, Sum,
I^es membres ont été ensuite désignés.
Sont délégués uu Urulld Conseil des In-
térêts EçonbmUiues et Financiers de l'indu-
chine, titulaires : MM. Mathieu, Labaste,
de Larchevrulière, plus trois membres an-
namites ; comme suppléants : MM. tiuerini,
de Tastes, plus trois membres annamites.
Le Gouverneur Kraulheimer a prononcé
à celle occasion un discours. Pllriulli de la
situation morale, il a constaté : <« arlucllc-
InCllt nous tenons les principaur dirigeants
du mouvement communiste. Les l'éréfu-
lions recueillies mollirent que ce mouve-
ment était principalement dirigé contre les
possédants clitrutitites. Le calme est re-
venu. Nous pouvons nroir confiance dans
le dévouement rl la fermeté des notables
cl des représentants. »
Parlant de la situation rctmnmique, le
gouverneur cuuinéra les mesures adoptées
pour soulager les producteurs de ioules
classes, à savoir : les avances aux /tévea-
culteurs, les prêts au.e riziculleurs, les
adaptations des caisses de crédit agricole,
les interventions en rue d4- ta prorogation
volontaire des échéances.
La silnation morale cl ecnnoiiutiw u'a
pas empêche de poursuivre- l'exécution de.s
programmes antérieurs cl d'assurer, sans
créer de nouvelles tares l'exploitation inté-
grale de notre domaine avec nos rcrernts
normau.r. Abordant hi siluatioti financière,
M. Kraulheimer établit que le bilan de la
colonie au ;il mai l'.KH montre (/ne les cré-
dits prévus au budget permettront .'e îc-
gler intégralement l'arrii-té et d'ac'crer !e,
rcdressemcnl financier entrep)i< en ]::l,
Le budget de 19ol s'exécute régulièrement
bien, que les rct'ouvremenls soi 'm plus dif-
ficiles. Le. budget de l'Kl? s'établit en ac-
cordant aux contribuables une réduetioa
sensible des charges par suppression des S
centimes additionnels extraordinaires. Les
prévisions sunt arrêtées à lô.ôflo.OUO plus-
tres, soit 1.700.000 de moins qu'en 11)31. Il
est à noter que si les travaux - extraordinai-
res de 19JV1 ont dû être supprimés, le cré-
dit des travaux ordinaires pour 1U:I;! est
porté à 2 yilllions contre l.ToO.l'OH. La pro-
jet du budget de .IÎKIÉ? est un. budget de pru-
dence, correspondant à la situation présen-
te cl qui pourra laisser, si les circonstances
redeviennent favorables, lin reliquat inté-
ressant pour parer au.r. aléas ci même
pousser le piogramme de développement
- économhfuc el social de la Cochinchine.
Le (lunvcrneur a leruune par un appel a
l confiance : « Tenir, dit-il, telle est la so-
lution du jiroblèmr, mais tenir avec séré-
nité, dans le calme, pour montrer notre
foi ce et inspirer confiance. » Le crédit mo-
ral est peut-être plus efficace que tous les
comptes d'avances cl les prêts, qui, sans
lui, ne jieuvcnt pas être ouverts à des con-
ditions normales et raisonnables.
Pour le monument au maréchal Joffre
Le total dés souscriptions des différents
pags de l'Union Indochinoisc pour le mo-
nument devant être élevé à Hivcsuttcs à la
gloire du Maréchal Joffre, atteint 370.1 fr.
M. Perreau en Cochinchine.
Le S) août est arrivé par le paquebot
Allios U l'avocat communiste Perreau, en-
voijé par son. parti pour défendre le com-
niuniste Tao, vogage inutile, car Tao
n étant pas inculpé est en liberté depuis
son arrivé en Cochinchine.
lndnpacili,
---------Q-
Un côté négligé
de la Colonisation
par P.C. Georges FRANÇOIS.
Le grand emprunt colonial dont les modali-
tés d application restèrent si longtemps à l'étu-
de est enfin acquis.
Nos colonies, surtout les grandes, ont au-
jourd'hui à leur disposition les moyens d'ac-
tion nécessaire.
Il n'est donc pas douteux que dans quelques
années, nous trouverons, sans sortir des terri-
toires, qui nous appartiennent, la majeure partie
des matières premières do.nt nous avons besoin.
Mais si de la sorte, la fortune matérielle de
la France colonisatrice s'oriente dans le sens
d'un ample épanouissement n'aurions-nous pas
oublié certains devoirs de race, tel s qu 'il se-
rait possible de les retrouver, pour les repre.n-
dre, en remontant quelque peu dans notre his-
toi re ?
Avant nos trois Afriques, avant l' Indochine
et Madagascar, nous avons, n'est-il pas vrai,
occupe une partie de l'Amérique, ce beau Ca-
nada perdu par nous et que, pour J'autres
causes, les Anglais sont en train de perdre à
leur tour.
Au Canada, après la flibuste inévitable
qu'élaicnt les conquêtes d' alors, après la p f
riode seconde de comptoirs de troc et de com-
merce, nos cadets de famille, et d'autres, cher-
cheurs de fortune, arrivèrent, emmenant pa-
rents, amis et personnels recrutés à gages pour
la mise en valeur des terres. Cette colonisation
s'étendait à nos Antilles actuelles et pareiHc-
ment à la Réunion.
1 Possesseurs et cultivateurs du sol , nos com
patriotes s'y attachèrent, s 'y ancrèrent, y firent
I souche et œuvre de peuplement, et rien pour le
MMML CMÏtOtEM
Rédaction & Administration ;
14, ÉN Cl MIM-IMHT
P A RI" (1")
YIILDM. 1 IJPUVIVB 1947
t. 8 RICHELIBU1941
1 9
Les Annales Coloniales
LI. ensmes et roctoules sont reçuet in
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Directbur.Fondatcur : Marcel RUED&L
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduit qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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UNE INTERVIEW DE M. MARIO ROUSTAN
Au Musée - du Trocadéro
Notre étninent ami, M. Mario Rouslau,
Ministre de l'Instruction Publique, est loin
d'oublier qu'il a fait longtemps partie de
l'équipe des Annales Coloniales, et qu'il
reprendra sa plume pour nos lecteurs dès
qu'il ne fera plus partie des conseils du
Gouvernement, c'est-à-dire le plus tard pos-
sible, espérons-le. Il nous reçoit, la' main
largement tendue, avec un empressement
cordial :
« Nous vous dérangeons, mon cher, mi-
nistre t
Pas ttu tout. J'ai bien travaille, j'ai
débarrasse ma table des papiers du jOUf,
j'ai droit à une récréation. Allez-y.
Vous êtes a lit', hier au Musée 1 Ethno-
graphique ?
Oui, j'y ai passé tout mOlt après-midi.
J'avais prévenu brusquement le professeur
Paul Rivet et le Conservateur Rivière. Je
suis venu, j'ai VII.
Et vous avez vaincu ?
r
OU ! non 1 la victoire sera longue et
difficile.
La victoire sur quoi ?
Sur tout ce qui met en danger des ri-
chesse* dont peu de gens se font une idle,
des souvenirs inestimables et uniques (au
monde. J'ai examiné là-bas des vues d'au-
tres Musées ethnographiques, de celui de
Hollande, par exemple. J'ai éprouvé quel-
que honte vraiment. Pas de comparaison.
Et pourtant, notre Empire colonial nous
crée des obligations, parmi lesquelles celle
de loger, sinon luxueusement, du moins
convenablement, les collections de notre
Musée ethnographique qui sont les plus
belles oui existent.
Et qui le deviendront davantage en-
core après l'Exposition Coloniale.
Au secours de notre Musée.
Vous l'aves dit. Les collections ethno-
graphiques de cette Exposition vont être en
grande parlié laissées à notre Musée. Où
voulea-votis qu'on les place 1 Si vous savice
ce que t al constaté 1 C'est tilt dénuement
t mouvant, je vous jure. Tous les jours, il y
a des objets précieux, irremplaçables, qui
se détruisent; vous remettez en état une
vitrinef vous la désinfectes, trois mois
après, la poussière a de nouveau envahi les
dbjets et les inyctes destructeurs continuent
leur méchante wesoiwe,
Elles ne ferment, donc pas, les vi-
trines ?
Fermer 1 11 y en a qui baillent oste".
siblemcnt, d'atttres qu'on peut ouvrir avec
un canif de poche, d'autres qui ont été
construites avec les caisses en bois blanc
qui ont servi à transporter les objets au
Musée 1 Quelle misère t Songez qu'il y a
là plus de. 200.000 objets. Comment vou-
les-vous, avec un personnel dont Vinsuffi-
saftee est dérisoire, faire les revisions né-
cessaires - pour éviter les destructions
nombreuses ?
- Insuffisance professionnelle ?
Que non pas 1 Insuf fisance nume-
- rcnrorc. des dévoue-
ments admirables, dont j'ai pu récompenser
les uns, féliciter les autres. le ne parle ni
du professeur Rivet ni du conservateur Ri-
vière dont Vautour désintéressé pour les
collections fait des merveilles, le parle de
leurs modestes collaborateurs, dont certains
vivent grâce à des expédients et des combi-
naisons qui vous laissent rêveurs ; je parle
aussi des concours bénévoles que Von re-
cueille de ci de U, et dont certains sont
admirables. J'ai voulu tout voir, tout jus-
qu'à ce que mes guides appelaient les
moindres « tares J. Il y en a de nombreu-
ses, des petites, des tpeoyestnes, des éltor..
mes, Bref, il y a 20 aUs de perdus. Il faut
st mettre <) l.t besogne et .rc.'traper tout
cela.
Y a-t-il un plan général de réorgani-
sation ?
Projet de réorganisation
- Telez, vota les Ilotes que j'ai prises :
1930-1931. Installation du calorifère.
Construction d'une vaste galerie circulaire.
Aménagement des bureaux, de la Bibliothè-
que et, du Laboratoire. Installation géné-
rale de la force et de la lumière électrique.
(Fait).
1931-1932. Construction de grands
planchers permettant l'aménagement de ma-
gasins. Dispositifs de sécurité contre le vol
et Vincendie. Aménagement des ateliers de
menuiserie et serrurerie, d1 enregistrement
et de Hloulge. Aménagement du départe-
meftt. d'archéologie aniéricaine.
1932-1933. Aménagement du départe-
ment d'ethnographie américaine.
1933-1934. (Retour de la mission Da-
fUir-Djibouti). Aménagement du départe-
ment d'elhetograpliie négro-africaine et de
la section comparative.
1934-1935. Aménagement du déParte-
ment de ptèîfistoire rl/ricaitlc,
1935.1936. Aménagement du déparie-
ment d'ethnographie nord-africaine et, de la
section d'ethnographie malgache.
1936*1937. Aménagement du départe
ment d'ethnographie indochinoise.
1937-1938. - Aménagement du départe-
ment. d'ethnographie asiatique générale et
de la section d) ethnographie arctique.
1938-1939. Aménagement du rllpartc-
ment diitftrtfrgrap}tie océaniemit,
194o" Aménagement du dlfJarte-
fffvnt ^ethnographie européenne.
- Cela coûtera cher ?
- Non, pas très rite" en tout cas, il y a
'lu. dépenses pt t'imposent d'urgence. Si
nous n'avons pas de vitrines et anches oÙ
nous puissions assurer la protection des ob-
jets, après désinfection, pour plusieurs an-
nées, il vaut, mieux fermer les portes. La
Roumanie a bien voulu nous eu offrir une.
La France, deuxième puissance coloniale
du monde, première par ces collections, ne
va pas attendre que chacun des pays civili-
sés lui fasse tin cadeau ! Songez que les
collections magnifiques rapportées par la
mission Foureatt-Lamy sont encore dans les
caisses El c'est encore là quI clIcs sont le
plus en sûreté. J'ai donc mis au courant de
Ici question mon collègue et. ami M. Pic tri,
ancien ministre des Colonies, qui lient
maintenant les cordons de la bourse.
Il étudie à son tour te problème.
Evidcmmeltt, l'heure n'est pas aux dépell-
ses nouvelles, mais y en a-t-il de plus 1';-
gentes que celles qui empêcheront ici des-
truction complète de tant d'efforts et de
tant d'argent î Il
Nous prenons congé du ministre en le
remerciant :
« Remercies-moi en m'aidant auprès de
l'opinion publique, Le Musée a fait l'oll
dernier 10.000 francs de recettes environ;
il en fera 50.000 cette année. Que le pu-
blic français, qui n'aura pas toujours une
Exposition Coloniale, apprenne le chemin
du Trocadéro, qu'il aille au Musée Ethito-
graphique, qu'il s'habitue à y chercher les
témoignages de la grandeur el de la variété
de notre empire colonial, et il plaidera cette
grande cause. Or, mes confrères de la presse
et vous, vous pouvez beaucoup pour ce ré-
sultat, Ce sera le meilleur moyen de me re*
mercier. »
De nouveaux dossiers arrivent portes par
un huissier qui en a plein les bras ; nous
comprenons que c'est l'instant de nous re-
tirer, le ministre nous récompense en sou-
riant.
J. Aytei.
Les ressources géologiques
du Maroc
––-–*
M. Léon Moret vient de publier dans la
un exce l ,.
Revue de Géographie Algérienne, un excel-
lent travail sur lés reslOuréél minérales au
Maroc.
M. Moret signale les nombreux plans de
galerie existant dans l'Empire chérifien. L'ex-
ploitation eq est très avancée et les permis de
recherche se multiplient tous les jours.
L'étant est par contre fort peu répandu et
Ton n'en doit guère envisager une production
rémunératrice.
Le Maroc possède également un gisement
de molybdène dans le Moyen-Atlas. On sait
combien ce minerai est utilisé en métallurgie.
Les aciers au molybdène ductiles et tenaces ré-
sistent remarquablement à la détrempe produite
par des températures élevées. L'industrie mé-
tropolitaine aurait avantage à se servir des gi-
sements marocains plutôt que d'importer le mi-
nerai du Canada. -
Le manganèse, également recherché dans
les alliages, est plus commun. Le gisement de
Bou-Arfa paraît plus riche que tous les autres
et celui cîe l'oued lmini, de bonne qualité sans
doute, demeure encore fort intéressant. D'au-
tres gisements existent dont on connaît mal en-
core les possibilités.
En temps que HéOlogue, les phosphates ont
également retenu l'attention de M. L. Moret.
Le savant pense que cet amas d'organismes
marins desséchés tenait à des courants chaud
en plankton contrebattus par des courants
froids. La mortalité marine attirait nécessaire-
ment de grands poissons, grands fournisseurs
eux aussi des bancs minéraux qui font la ri-
chesse du Protoctorat.
M. Moret ne révèle point de filons de 1
houille et de poches de pétrole. Mais bien des
coins du Moyen-Atlas, proches de la table dt
Taïans ne sont point connus de tous.
Trouvera-t-on dans l' ancien pays dissident,
aux légendes confuses, une richesse nouvelle
et d'exploitation aujourd'hui facile ?
-- -- - *!'e
Le Sultan du Maroc fera escale
eti rade de Tanger
1
On nous informe de Tanger, qu'à son retoui
au Maroc, Sa Majesté Sidi Mohammed, ac-
compagné de M. le général Noguès, chef du
cabinet militaire du Résident général, de M.
Guy, commissaire du gouvernement Chérifien,
de Si Mameri, sous-chef du Protocole, et des
membres de sa suite officielle, fera escale du-
esca l e du -
rant quelques heures en rade de Tanger et re-
cevra à bord du croiseur-cuirassé Colbert,
à bord duquel, il quittera Marseille le 29 août,
MM. les membres du Corps diplomatique et
les Autorités de la ville.
Une embuscade au Maroc
On officier tué
Sur le front récemment occupé d'Assif-
Outrine, ait Tadla, un détachement d'un
foum de sécurité, en avant des lignes, s'est
heurté. dans la matinée d'hier, à un groupe
de dissidents en embuscade.
Après un vif enBalment, les insoumis
onl été- njetés avec dos pertes sérieuses.
0 signale, du. cIté des troupes, - Dlfi-
I cier et tm gommier tués et deux goumiers
| blessés,
| (Par déptehe.)
Lé problème du Crédit
en Guadeloupe
boa -
III
:
AI exposé, dans un
précèdent article,
les conditions de
de la répartitioll,
entre lcs diverses
catégories de sitzis,
très de la Guade-
loupe, des trente
millions de la dotation supplémentaire qui
leur a été accordée par le Parlement avant
la fin de la sessioll. l'ai montré que cette
nouvelle libéralité obtenue dit budget mé-
tropolitain, grâce aux efforts conjugués des
représentants parlementaires de la colonie,
allait apporter certaines atténuations indis-
pensables à une sérieuse crise économique
cl financière, aggravée par les conséquences
nees du cyclolle d de la sécheresse sans pré-
cédent de la dernière saisoll.
Il semble, malheur aisément , d'après les
derniers renseignements qui me parviennent
de Guadeloupe, que ces atténuations ne peu-
vent être que momentanées et qu'il faut, des
maitltcnallt. envisager les moyens de parer
à un retour de la crise dans les années qui
viennent.
Nul n'ignore que, dans nos vieilles colo-
nies, la bonne marche des exploitations agri-
coles, qui exigent l'emploi de fonds de rou-
lement importants, durant toute la période
de préparation des cultures, ne peut être as-
surée que grâce au crédit consenti aux agri-
culteurs par les banques locales d émission,
sous forme d'avances sur récoltes. Or la
plupart des exploitations ont dû, après le
cyclone, emprunter au Crédit National et
ces emprunts deviennent remboursables à
partir de 1932 par cinquième annuel. En
cas de non paicmcJtt, le Crédit National
s'est réservé la saisie d'office du contin-
gent de rhum. Le contingent constituant,
d*autre fJattt la garantie de la Banque
d'Emission pour le remboursement de ses
avances éventuelles, il en résulte qu'elle ne
pourra que très difficilement et dans une
limite forcément restreinte, contribuer au
financement des exploitations qui sont, pour
la plupart, à court de fonds de roulement.
Car les emprunts contractés ont été investis
et même au delà, dans la reconstitution des
biens dévastés par lc cyclone.
te contingent, restant encore stabilisé pour
une période de huit années il semble qu'il
#le serait pas impossible de retarder de deux
- tins le point de départ des - remboursements
des emprunts.du Crédit National. Cette so-
lution devtait être étudiée dès maintenant ;
le délai ainsi consenti aux exploitants leur
permettrait d'améliorer leur situation grâce
aux facilités de crédit qu'elle leur vaudrait
de la part de la Banque d'Emission.
Un deuxième; problème se pose d'ailleurs,
à ce su jet ; lalls la période de crise mon-
diale actuelle, les moyens de la Banque sont
insuffisants et il est urgent que l'augmeit-
tation de son capital, envisagée depuis plu-
sieurs mois, puisse êtrc, au plus tôt réclli-
sée,
Plus généralement, il importe de dévclap.
per, par tous les moyens, les fclcilités. je cré-
dit à accorder aux exploitations agricoles
guadcloupécnncs qui ne pourraient, par leurs
seuls moyens, entreprendre la mise en va-
leur des cultures nouvelles et notamment
celle de la ballanc. A ce point de vue, il est
indispensable que les caisses locales de Cré-
dit agricole bénéficient aussi largement que
possible de la subvention de 100 millions
que la Caisse Nationale a été autorisée à
allouer aux Caisses coloniales sous forme de
prêts à court terme, cl. que l'on organise
bientôt, le crédit agricole à moyen terme et
à long terme indispensable pour Vaménage-
ment des cultures qui exigent des investis-
sements de longue durée.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
président de la Commission des
Allaires Etrangères.
---
AU SIAM
.1
Exposition d'art japonais
Une exposition d'art japonais est prévue
à Bangkok en décembre. Ptus de 350 œu-
vres de peintres et sculpteurs japonais les
plus connus sont rassemblées et prèles à
être expédiées.
Exportation de riz (juillet 1931)
Les exportations de riz pour juillet ont
atteint 04.000 tonnes, se décomposant
comme suit :
Ifong-Kong 28.000
Singapoor .{.o.900
Chine, , , , 630
~fen~~e 31.000
Japon, Formes, Corée 7.600
Indes Néerlandaises,.,. 8.500
plus divers autres marchés moins impor-
tants.
Exportation de bols
..Les exportations de bois de teck ont a,t-
teint 8.M tonnes, soit :
Europe 675 tonnes
Indes. , , , , 175 0
tîong-Kong^Chine et Japon.. 1.897 --
Le Siam ayant accepté l'accord des pays
producteurs d'ttain relatif au plan de res-
triction et de production, fixant pour le
Siam les exportations annuelles à 10.000
tonnes, la loi réglementant la production a
été promulguée samedi..
Ind-jpacifl.
LIRE EN SEOÔNBE P&GE ï
Le Sultan du Maroc en France. l'
A l'Exposition Coloniale.
iRépertoire de l'offldol.
On présentera bientôt
la "Symphonie Exotique"
»♦»
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chaumel-Gentil, dont la belle production Ca-
meroun enthousiasma l'an dernier la popula-
tion parisienne et continue cette année son péri-
ple en France, viennent de terminer le mon-
tage de la Symphonie exotique.
Nos lecteurs ont lu les pénétrantes notes de
voyage du grand cinéaste exotique. Ils savent
donc quel a été le merveilleux périple de iVL
Alfred Chaumel, de Mme Geneviève Chau-
mel-Gentil et de leurs cameramen autour du
monde.
Au travers des lignes, des remarques, des
images, on pouvait déjà se douter de l'en-
chantement qu'allait faire revivre pour nous ce-
lui qui avait su regarder d'un œil clair' les
paysages de la France lointaine. La réalisa-
tion n'a - point démenti l'espérance. Jamais
peut-elre une expédition simplement partie a
la recherche des horizons, n'aura moissonné,
avec d'aussi faibles moyens et dans un temps-
record, une plus belle collection de documents
lyriques et de mouvante actualité.
De chaque pays traversé, M. Alfrecl
Chaumel sans avoir tourné inutilement cent
mètres de pellicule et c'est là, le prodige a
donné une étonnante synthèse.
Tout y est. Sites et murs, flores et faunes,
travaux et reves s'ordonnent, toutes portes ou-
vertes sur les vallées, en un somptueux édifice.
Ce tour du monde maritime en quatre-vingt
minutes a la nostagie d'un voyage du Fire-
creest, le sourd appel d'un Dorgelès et d'un
Morand.
Il s'y respire la grande brise des alizés
A it bor inclinant leurs antennes
Au bord mystérieux du goutfre occidental
il s'y cueille la fleur savoureuse de nos
émois enfantins et de nos légendes d'hommes,
Voici Tahiti la bien heureuse, les atolls fan-
Sés d'écume dans le scintillement d'un Nauti-
us, au clair pavillon, l'Inde aux temples de1
mystère, l'Indochine aux statues d'ombre et
de soleil, la mer silencieuse des dunes mauri-
taniennes, et voici partout la France, sage et
constructi ve.
Quel voyage feront bientôt, au Gaumont-
Palace, les explorateurs aux grands yeux.
Jacques Alphaud.
«4*.
Dans les Agences Economiques
–.< *
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a profité de quelques moments de loisirs
pour visiter cette semaine les diverses agen-
ces économiques de nos colonies. Il a cons-
taté partout l'excellent fonctionnement de
ces importants organismes de liaison et en
a vivement félicite les directeurs et leurs
collaborateurs.
L'antenne coloniale
La prochaine liaison France-Algérie
On sait que depuis l'an dernier a été envisa-
gée la liaison radiotélégraphique entre la Mé-
tropole et l'Algérie. Le ministère des
P. T. T. prévoit la mise en train du service,
au cours du premier semestre c!e l'an prochain.
Voici d'ailleurs quel serait l'état actuel des
travaux :
Bâtiments. Station réceptrice. Le bâ-
timent du centre radiotélégraphique de Noi-
seau (S.-et-Oise), dans lequel seront établies
les intallalions réceptrices, est presque termi-
né.
Station émettrice. La construction du bâ-
timent, où seront installés les dispositifs émet-
teurs iva être entreprise au centre radioélectri-
que de Pontoise. Elle sera achevée au début
de l'année 1932.
Matériel. Les marches relatifs à l'équi-
pement technique de la liaison sont en cours
d'éxécution.
Câbles. Le raccordement au réseau gé-
néral des deux pays sera assuré au moyen do
câbles souterrains à grande capacité reliant le
bureau central interurbain de Paris à chacun
des centres de Pontoise et de Noiseau. Le pre-
mier de ces câbles est posé et l'établissement
du second sera bientôt achevé.
A Alger, le travail est également en voie
d' achèvement.
Grâce à ces dispositions, il sera possible,
ainsi que nous l'avons exposé, de mettre à la
disposition des usagers, dans chaque sens, pen-
dant 6 heures par jour : 4 communications té-
léphoniques à la fois et pendant 7 autres heu-
res, deux communications téléphoniques. Le
secret de ces communications sera assuré au
moyen de dispositifs appropriés.
Le championnat de l'Afrique du Nord
de water-polo
»♦» -
Eli finale du championnat de l'Afrique
du Nord de water-polo, Racing-Club du-
Maroc do Casablanca bat Rocing Universi-
taire Alger, par 5 -buts à 0.
Les troisième et quatrième places sont
prises resectivemont par les Triions de
Tunis et 1 Association de Philippe-ville.
-
Accident d'automobile
M. La Moucret est blessé
Drmæ automobiles appartenant, l'une à
Mme Vincent, de Lyon, l'autre à M. La
Moucret, expert à Oran, sont entrées en
collision au Puy, Cinq blessés.
(Par dépêche.)
RUE OUDINOT 1
M. Paul Reynaud ira au Siam
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a reçu la visite du général Phya Vijitavongs,
ministre de Siam à Paris, qui l'a invité, au
nom de son gouvernement, à rendre visite à
S. M. le roi de Siam à Bangkok, au retout
de son voyage en Indochine.
;M. Paul Reynaud a accepté l'invitation.
Le voyage du ministre
Un nous iniorme de Toulon que le croi-
beur Dugitay-Trouiu, commandé par le capi-
taine de vaisseau Le Bouzce, vient de rece-
voir l'ordre de se tenir prêt à appareiller, le
5 septembre prochain, pour entreprendre
une croisière de trois mois en xtrêmc-
Orient.
Le Duguay-Trotlilt fera successivement es-
cale à Port-Saïd, Aden et Colombo. Le 3 oc-
tobre, à Singapour, où il prendra à son bord
le ministre des Colonies. M. Paul Reynaud
arrivera à Saigon le 6 octobre. Le lJuguay-
[rolliu demeurera à sa disposition, afin de
lui permettre de parcourir, le long des cô-
tes, nos possessions de Cochinchinc, Annam,
Tonkin et Siam.
Le départ pour la France aura lieu vers le
in novembre. Au retour le Dugnay-'I rouin
s'arrêtera à Bangkok, Batavia, Colombo et
JJjibuuti, pour rentrer à Toulon le 2 dé-
ccmbre.
,------..
Les ports du Maroc du Sud
Trop longtemps sacrifié au Maroc du Nord,
celui du Sud voit maintenant les Pouvoirs pu-
blics s'occuper de lui. Il en est agréablement
surpris et iiatté, ce qui ne l' empêche pas de
trouver encore singulièrement réduites et msut-
iisantes les mesures prises en sa faveur. L ap-
pétit vient en mangeant, dit-on.
En tout cas, il est dans cette partie de
l'Empire Chérifien, hier encore, tout à fait dé-
laissée, deux ports qui ne se plaindront pas.
Agadir d'abord, dont la situation est telle que
tôt ou tard ce sera le second port du Maroc
venant immédiatement après Casablanca, et
Safi, qui semblait moins désigné à cet essor ra-
pide.
.-- La petite ville, hier encore, réputée seule-
ment par ses poteries, très jolies d'ailleurs, et
par sa vieille forteresse portugaise, qui aurait
besoin d' un solide retapage si on veut conser-
ver à l'admiration des touristes, Safi, disons-
nous, est en train de prendre une réelle impor-
tance. Ou tout au moins va être mise à même
de prefldre une réelle importance, ce qui n'est
pa3 tout à fait la même chose.
- On va lui donner un port de 40 hectares,
avec des quais et des terre-pleins munis d'ap-
pareils permettant le chargement rapide des na..
wea menant accoster. La - grande jet du larga
se poursuit assez rapRîèmelit ; celle 1ransver..
sale est à peu près à moitié de son développe-
ment futur, et on travaille. -
C est que Safi a eu la chance de voir quel -
ques groupements importants venir s' y installer,
il y a pas mal de temps déjà. et ces groupes
l'ont aidé à obtenir, non seulement son port,
mais surtout le chemin de fer qui va la relier
à Marrakech, et est en construction. On a fait
remarquer que Sali est le port le plus rappro-
ché de Marrakech (160 kilomètres environ),
que le train desservira le gisement de phospha-
tes de Djebel Guentour, et le dahir autorisant
la construction de cette voie ferrée a été obte-
nu.
Nous n y voyons pour notre part, aucun in-
convénient, bien que nous soyons assez scepti-
ques sur les autres chances de trafic de Safi,
car ce n'est pas encore demain que la Califor-
nie de Marrakech enverra ses fruits en Europe,
et l'hintcrland immédiat est assez pauvre. Mais
ce n'est , pas un motif pour ne pas féliciter cette
petite ville de son bonheur futur.
Seulement, il nous semble que, l'on est
bien injuste \ii à vis d'une autre ville, d'un
autre port, qui, mériterait mieux que l'oubli
ou on le laisse. C'est IVIogador dont nous
voulons parler. En vérité, il y a plus d'avenir
à Mogador qu'à Safi, et il eût été plus facile
et moins coûteux d' y aménager un port. Mais
ce qui est fait est fait. Voyons plus loin.
Je ne parlerai pas de la culture du Sisal,
qui s'annonce partout belle sur plusieurs cen-
taines d'hectares dores et déjà, et qui est sus-
ceptible de bouleverser toute cette région au
point de vue agricole, parce que je suis trop
mêlé à ce mouvement et que je ne voudrais
pas abuser de l'amabilité des Annales Colo-
niales pour prôner trop mon saint ; mais je
peux dire ce qui est possible, au point de \ue
minier, parce que là, je n'ai aucun intérêt per-
sonnel. - ri - -
Au point de vue des phosphates, il y a
plus d' avenir près de Mogador qu'à Safi. A
30 kilomètres se trouve le gisement de Mes-
kala, aussi riche que celui de Djebel Guen-
tour, qui, lui, est à 100 kilomètres de Safi. A
80 kilomètres, il y a celui de l'Imintanout, et
à 110 ceux de Chichaoua. Tous sont situés,
en pays arrosé et très peuplé, tandis que ceux
du Djebel Guentour sont en pays désertique et
sans popul ation. Laissera-t-on toujours ces ri-
chesses, abandonnées ? Elles sont pourtant
connues et prospectées.
Pour les richesses minières, Mogador serait
la sortie naturelle de toutes celles du versajit
nord de l'Atlas. Prenons les gisements d' Amis-
miz par exemple. Assurément on pourra em-
porter le minerai par Marrakech et Safi, mais
ce trajet sera sensiblement, très sensiblement,
même plus long que ne le serait une sortie di-
recte par Mogador, et on sait quelle impor-
tance jouent les frais de transport dans toute
l' industrie moderne.
1 ouïes les mines du versant de l'Atlas
sont logées à la même enseigne. Tôt ou tard,
il faudra, donc en arriver à la création d'une
voie ferrée ayant Mogador comme tête de li-
passant à Imintanouf , longeant les flancs
de
5c 1 AtIFis et desservant toute cette riche ré-
gion minière.
Voilà ce que commande la logique, co qui
doit mettre en valeur toute cette région. Cela
se fera fatalement un jour. mais quand ?
Louis Le Barbier.
Dépêches de l'Indochine
0 * 8
M. Pasquier à Saïgon.
Le Gouverneur Général Pasquier el sa
suilp, ayant quitté llanoi le 2t août, sont
arrivés à Saigon le 2b dans ta soirée, après
s'dtl'e arrêtés vingt quatre heures à Hué. Le
Gouverneur Général fut sallté à son arrivée
avec le cérémonial habituel par les autori-
tés civiles et militaires et de nombreuses
personnalités. Il reçut dès son arrivée le
nouveau bureau du Conseil Colonial.
Réunion du Conseil colonial de Cochinchine
Le t'vascil Colonial s'est rruni te 20 nul U
en..sr'aiiee ordinaire el a fjrώdd d l'Jlce-
fion de son bureau. A/c Mathieu a été élu
président à l'unanimité. Snni nommas vice-
prêsi'lenls : MM. Quinlrie, Laniuthr, n Ll t-
(Juaiuj-Chieu ; secrétaires : Guerini, Sum,
I^es membres
Sont délégués uu Urulld Conseil des In-
térêts EçonbmUiues et Financiers de l'indu-
chine, titulaires : MM. Mathieu, Labaste,
de Larchevrulière, plus trois membres an-
namites ; comme suppléants : MM. tiuerini,
de Tastes, plus trois membres annamites.
Le Gouverneur Kraulheimer a prononcé
à celle occasion un discours. Pllriulli de la
situation morale, il a constaté : <« arlucllc-
InCllt nous tenons les principaur dirigeants
du mouvement communiste. Les l'éréfu-
lions recueillies mollirent que ce mouve-
ment était principalement dirigé contre les
possédants clitrutitites. Le calme est re-
venu. Nous pouvons nroir confiance dans
le dévouement rl la fermeté des notables
cl des représentants. »
Parlant de la situation rctmnmique, le
gouverneur cuuinéra les mesures adoptées
pour soulager les producteurs de ioules
classes, à savoir : les avances aux /tévea-
culteurs, les prêts au.e riziculleurs, les
adaptations des caisses de crédit agricole,
les interventions en rue d4- ta prorogation
volontaire des échéances.
La silnation morale cl ecnnoiiutiw u'a
pas empêche de poursuivre- l'exécution de.s
programmes antérieurs cl d'assurer, sans
créer de nouvelles tares l'exploitation inté-
grale de notre domaine avec nos rcrernts
normau.r. Abordant hi siluatioti financière,
M. Kraulheimer établit que le bilan de la
colonie au ;il mai l'.KH montre (/ne les cré-
dits prévus au budget permettront .'e îc-
gler intégralement l'arrii-té et d'ac'crer !e,
rcdressemcnl financier entrep)i< en ]::l,
Le budget de 19ol s'exécute régulièrement
bien, que les rct'ouvremenls soi 'm plus dif-
ficiles. Le. budget de l'Kl? s'établit en ac-
cordant aux contribuables une réduetioa
sensible des charges par suppression des S
centimes additionnels extraordinaires. Les
prévisions sunt arrêtées à lô.ôflo.OUO plus-
tres, soit 1.700.000 de moins qu'en 11)31. Il
est à noter que si les travaux - extraordinai-
res de 19JV1 ont dû être supprimés, le cré-
dit des travaux ordinaires pour 1U:I;! est
porté à 2 yilllions contre l.ToO.l'OH. La pro-
jet du budget de .IÎKIÉ? est un. budget de pru-
dence, correspondant à la situation présen-
te cl qui pourra laisser, si les circonstances
redeviennent favorables, lin reliquat inté-
ressant pour parer au.r. aléas ci même
pousser le piogramme de développement
- économhfuc el social de la Cochinchine.
Le (lunvcrneur a leruune par un appel a
l confiance : « Tenir, dit-il, telle est la so-
lution du jiroblèmr, mais tenir avec séré-
nité, dans le calme, pour montrer notre
foi ce et inspirer confiance. » Le crédit mo-
ral est peut-être plus efficace que tous les
comptes d'avances cl les prêts, qui, sans
lui, ne jieuvcnt pas être ouverts à des con-
ditions normales et raisonnables.
Pour le monument au maréchal Joffre
Le total dés souscriptions des différents
pags de l'Union Indochinoisc pour le mo-
nument devant être élevé à Hivcsuttcs à la
gloire du Maréchal Joffre, atteint 370.1 fr.
M. Perreau en Cochinchine.
Le S) août est arrivé par le paquebot
Allios U l'avocat communiste Perreau, en-
voijé par son. parti pour défendre le com-
niuniste Tao, vogage inutile, car Tao
n étant pas inculpé est en liberté depuis
son arrivé en Cochinchine.
lndnpacili,
---------Q-
Un côté négligé
de la Colonisation
par P.C. Georges FRANÇOIS.
Le grand emprunt colonial dont les modali-
tés d application restèrent si longtemps à l'étu-
de est enfin acquis.
Nos colonies, surtout les grandes, ont au-
jourd'hui à leur disposition les moyens d'ac-
tion nécessaire.
Il n'est donc pas douteux que dans quelques
années, nous trouverons, sans sortir des terri-
toires, qui nous appartiennent, la majeure partie
des matières premières do.nt nous avons besoin.
Mais si de la sorte, la fortune matérielle de
la France colonisatrice s'oriente dans le sens
d'un ample épanouissement n'aurions-nous pas
oublié certains devoirs de race, tel s qu 'il se-
rait possible de les retrouver, pour les repre.n-
dre, en remontant quelque peu dans notre his-
toi re ?
Avant nos trois Afriques, avant l' Indochine
et Madagascar, nous avons, n'est-il pas vrai,
occupe une partie de l'Amérique, ce beau Ca-
nada perdu par nous et que, pour J'autres
causes, les Anglais sont en train de perdre à
leur tour.
Au Canada, après la flibuste inévitable
qu'élaicnt les conquêtes d' alors, après la p f
riode seconde de comptoirs de troc et de com-
merce, nos cadets de famille, et d'autres, cher-
cheurs de fortune, arrivèrent, emmenant pa-
rents, amis et personnels recrutés à gages pour
la mise en valeur des terres. Cette colonisation
s'étendait à nos Antilles actuelles et pareiHc-
ment à la Réunion.
1 Possesseurs et cultivateurs du sol , nos com
patriotes s'y attachèrent, s 'y ancrèrent, y firent
I souche et œuvre de peuplement, et rien pour le
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