Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-08-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 25 août 1931 25 août 1931
Description : 1931/08/25 (A32,N119). 1931/08/25 (A32,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380389x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRlENTE-DEUXIEME ANNEE. N' 11.. 93 NUMERO 5 » GBNTIMBB MKRDI SOm, 25 OUrp 1981,
JOURNALJQUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, IM ou MQI*Tkabw
PARIS au)
TlliPH.1 LOUVRE If-37
9- RICHELIEU S7-M
Les Annales Coloniales
L" annonce» et réclames sont reçues m
bureau du fournal.
Dirbctbur-Fondatkuii > Maro«l RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduit qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un in 6 Mois 3 Moi.
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Étrangor 240 » 125 > 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA FRANCE CIVILISATRICE EN AFRIQUE
Lorsque les Gallieni, les Archinard eurent
victorieusement défendu contre d'impuden-
tes incursions la sécurité des noirs, il fallut
recourir à une autre force, celle de la scien.
ce, pour défendre leur santé contre des enne-
mis à demi-occultes, presque insaisissables,
contre ceux qui parmi eux et parmi les Eu-
ropéens maintenaient ou ramenaient périodi-
quement d'homicides épidémies. L œuvre
française à cet égard, fut admirable.
Elle lutta contre la fièvre jaune, et lors-
qu'à Dakar en avril 1928 se tenait une con
férence pour le perfectionnement de cette
lutte, on voyait y participer les délégués mé-
dicaux anglais de la Gambie, Sierra Leone,
Gold Coast, Nigeria, ainsi que des représen.
tants du Bureau international d'hygiène; et
les ingénieux procédés par lesquels récem-
ment M. Bouffard a lutté contre une épidé-
mie de fièvre jaune au Soudan ont été l'ob-
jet d'une très curieuse communication a
l'Académie des Sciences coloniales.
« Si nombreux sont les moustiques à Bama-
ko, lit-on dans cette communication, que
M. Bouffard ne peut garantir tous les Eu-
ropéens de la contamination; chaque soir il
les transporte de l'autre côté du fleuve où
ils couchent sous des tentes : les moustiques
qui sont des citadins, ne les suivent pas
Pendant ce temps, il en nettoie Bamako,
l'épidémie n'éclate pas..
Plus terrible, beaucoup plus terrible, fut
longtemps la maladie du sommeil. Le doc-
teur Muraz, dans les poésies qu'il intitule :
Sous le grand sommeil chez tes primitifs,
nous en décrivait les ravages en ces vers
pathétiques :
Cambor se meurt depuis six mois, et c'est en
[somme
Un squelette fragile, un cadavre vivant,
Qui, se croyant au jour fatal du mois sui-
[vaut.
l'rès curieusement s'essaie au dernier sommc,
Un des missionnaires de la Société du
Saint-Esprit, le P. Beauchêne, s'offrait
comme champ d'expériences aux physiologis-
tes de l'Institut Pasteur, comme une façon
de victime blanche sur laquelle on essaierait
les remèdes qui pourraient devenir le salut
des noirs. Le « mal du sommeil D est enfin
bien connu, ainsi que les remèdes qu'il re-
quiert ; mais ce qui reste diflicilc, en rai
son des conditions de l'Afrique équatoriale,
c'est d'installer les habitants dans des con-
ditions telles qu'elles se prêtent à une cer.
taine prophylaxie, à ce que M. le gouver-
neur général Antonetti appelle l'oeuvre « pré-
médicale 9.
On a très. justement observé l'imprévoyan-
ce, l'état d'anarchie dans lequel vivent la
plupart des populations de la zone forcs
tière, sans chefs, sans cadres sociaux. L'in-
suffisance des méthodes culturales, qui obli-
gent les villages à se déplacer et à se morce-
ler constamment pour rechercher des terres
non éDuisées.
« Toute action soutenue contre la mala-
die du sommeil et en général contre la mor-
talité indigène, a-t-on pu dire devant l'Aca-
démie des Sciences coloniales, ne sera effi-
cace que si elle est complétée par une action
administrative ayant pour but d'améliorer le
régime alimentaire des habitants en faisant
développer les cultures et construire des vil-
lages convenables dans des endroits bien
choisis. »
Les moyens à employer et le but à attein-
dre sont clairement entrevus ; à mesure que
se développera, dans l'Afrique équatoriale,
la culture du noir et sa confiance en nous, sa
santé en bénéficiera. Le chiffre de 300.000
vaccinations, qui furent faites dans cette ré-
ion en la seule année 1926, atteste les sou-
cis médicaux de la puissance colonisatrice,
et le désir qu'elle a de réparer les lenteurs
auxquelles la condamna, dans l'Afrique
équatoriale, pendant les premières années de
la colonisation, une certaine insuffisance da
ressources.
D'avoir pourvu à la sécurité des noirs,
d'avoir créé leur hygiène et protégé leur vie,
c'était beaucoup déjà, mais cela ne suffisait
point. Les missionnaires avaient donné
l'exemple, là où s'exerçait leur rayonnement,
de créer des écoles professionnelles : ils s'y
faisaient, à la fois, apologistes de la dignité
du travail, et précepteurs de la pratique du
travail. Sur cet exemple, la France offi.
cielle s'est réglée. « Une mesure qui a donné
de bons résultats, lisait-on dès 1899 dans les
instructions du général de Trentinian, a été
l'institution à Kouroussa d'une école prati-
que de récolte de caoutchouc : des indigènes,
choisis parmi les notables, les fils de chefs
ou les plus intelligents, ont été envoyés dans
ce poste de différents points de la colonie ;
là, pendant une quinzaine de jours, des mo-
niteurs noirs, déjà instruits, les ont exercés
à récolter le caoutchouc des environs, et leur
ont enseigné les meilleurs procédés de coagu-
lation. A titre d'encouragement, une partie
du caoutchouc ainsi obtenu a été vendue au
profit des élèves. Revenus chez eux, ces der-
niers rempliront à leur tour l'office de mo-
niteurs près de leurs congénères. »
Les progrès de l'enseignement agricole
dans notre domaine colonial africain permet-
taient à MM. Terrier et Mourey de consta-
ter, dès 1910, quinze ans après la création
du Gouvernement général, qu'eij Guinée on se
remettait à la culture des graines oléagineu-
ses, qu'au Dahomey la culture du mais avait
fait d'énormes progrès, qu'à la Côte d'Ivoire
la culture du cacao était peut-être appelée à
réussir. Aujourd'hui, en 1931, la scène de la-
bourage à la charrue que nous montre, à Vin-
cennes, le diorama de la Guinée, est simple-
ment significative.
Il y a seulement quelques années, les pro-
cédés de culture de l'indigène y étaient en-
core des plus primitifs : un grattage supern-
ciel du sol au moyen de la petite pioche av-.
pelée « daba », que l'on rencontre dans
toute l'Afrique occidentale française. La pre-
mière charrue, introduite en Guinée paï
l'administration, lit son apparition en 1914.
Elle fut confiée à un chef de canton de la
région de Bissikrima (cercle de Dahola). En
1916, d'autres instruments aratoires turent
essayés dans les cercles de Kankan et de
Labé. Dès 1918, les milieux indigènes les
plus influents étaient entièrement acquis au
nouveau mode -- de -- culture. A la --- fin -- de la
guerre, de jeunes indigènes appartenant aux
meilleures familles furent envoyés aux frais
de la colonie, dans des fermes de la Dordo
gne où ils acquièrent de précieuses connais-
sances pratiques dont leurs congénères ont
profité.
Aujourd'hui, deux écoles de labourage ins-
tallées, l'une à Kankan, l'autre à Bonboli,
forment, chaque année, des centaines d'élè-
ves. Résultats : en 1914, une charrue ; en
1928, 5.142. Nombre d'hectares labourés :
en 191-4, zéro ; en 1928, 26.518.
Aujourd'hui la masse des cultivateurs gui-
néens est si bien acquise à nos méthodes,
que la colonie a dû renoncer à céder les ins-
truments aratoires gratuitement, comme elle
le faisait au début. Ou même avec réduc-
tion de 50 %, comme elle l'a fait jusqu'en
1928 Son budget n'y résisterait pas.
Mais les mesures prises ou projetées pour
l'organisation d'un crédit agricole promet-
tent à l'indigène une aide qui l'encouragera
à s'aider lui-même ; et d'ores et déjà, deux
motifs de confiance s'ancrent en lui dès qu'il
sait réfléchir, lorsqu'il constate, d'une yuut,
la possibilité progressive où il se trouvera
d'entreprendre des cultures délicates et lon-
gues a la faveur de titres juridiques garan-
tissant son occupation, et J'autre part la
préoccupation de l'administration de suivre
la préparation des produits coloniaux, afin
qu'ils ne soient pas dépréciés sur les mar-
chés où iU rencontrent la concurrence étran-
gère. L'opinion indigène, en rassemblant tous
ces petits faits, peut accueillir comme un
programme effectif, et non point seulement
comme un rêve prometteur, ces paroles de
M. je Gouverneur général Carde dans une
circulaire de 1930 : « Nous avons l'intention
de faire faire en quelques décades plus de
progrès à l'indigène qu'il n'en a accomplis
pendant les millénaires. »
Et le Bulletin de l'Afrique française, en
1929, pouvait légitimement exprimer l'espoir
qu'après la politique hydraulique inaugurée
par la construction du canal de Sotuba, la
vallée du Niger pourrait devenir le grenier
d'abondance de l'Ouest-Africain; finies, dès
lors, ces méthodes de culture extensive ac-
tuellement pratiquées par les communautés
indigènes sur les maigres terrains apparte-
nant à leurs clans ; lorsqu'on verra les terres
travaillées par des mains expertes, recevant
la quantité d'eau nécessaire, porter des cul-
tures homogènes et florissantes, les cultures
intensives naîtront.
Tel est le travail d'avant-hier et d'hier,
et tels sont les horizons des lendemains.
Georllea Goyau,
de l'Académie Française.
CINÉMA COLONIAL
»♦»
« Sergent X. »
M. Wladimir Strejewsky, parti pour le
Sud-Oranais avec M. Ivan Mosjoukine, la
vedette du film, et Mlle Nicole de Rouves,
afin de tourner les extérieurs du Sergent X.,
sont revenus à Nice, où ils tournent les inté-
rieurs. Là-bas, que ce soit à Sidi-bel-Abbès,
à Colomb-Béchar ou à Taghite, les artistes ont
trouvé le meilleur accueil de la part des offi-
ciers et des hommes de la légion étrangère, ca-
dre de l'action. Ils ont pu réaliser du bon tra-
vail chose importante.
« Pour un sou d'amour »
Dès la fin du mais nous connaîtrons la dis-
tribution de Pour un sou J'amour, qui sera le
nouveau grand film parlé d'André Baugé.
D'ores et déjà, nous pouvons signaler qu'un
des clous de ce film sera une évocation d'une
scène se déroulant en Afrique Equatoriale.
« Bengali »
L'explorateur Ernest Schoédsack, le réali-
sateur de Chang et de Rango s'est embarqué
le mois dernier pour les Indes, pays de légende
au cœur duquel il va tourner Bengali. C'est
John Russel qui a adapté pour l'écran le ro-
man Les vies d'un lancier du Bengale, dont*
le film est tiré.
« Tradder-Born »
Le grand film réalisé par M. Van Dyck,
en Afrique Equatoriale, illustration cinémato-
graphique de la vie de l'aventurier Hom,
mort récemment, et grandiose documentaire
sur l'Afrique, passera prochainement dans un
cinéma parisien.
-aiel
A l'Académie des Sciences
- Phosphates
M. Matignon a fait hier à l'Académie (tes
sciences une communication des travaux de
MM. Hackspill et Lauffenburger qui ont
étudié ces derniers temps les effets de la
chaleur sur les phosphates d'acides alcalins.
France et Guadeloupe
"*,. 1 ",
C. 1. ,,
1 -. i.! i
0 1
J
e. - 1.
ous avons exposé,
dans un article
précèdent, com-
ment, sur la pro-
position de AI M.
Eug. Graéve et
Calldais, le Par-
lemelli avait vote
trente millions
supplémentaires à
répartir entre --- les
diverses catégories des sinistrés de la Guade-
loupe, répartition qui incomba à M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies.
Tout d'abord, il a été décidé que l'épon-
ge serait passée sur les 53 millions repré-
sentant les prêts d'honneur (13 millions) et
les prêts sur garantie (40 millions). Tous les
sinistrés ayallt. bénéficié de ces prêts se trou-
vent ainsi libérés de toute charge de rem-
boursement. Etlsuite, io millions prévus sur
la première dotation des 100 millions com-
me fonds de garantie des prêts par la Colo-
nie, viendront s'ajouter aux 30 millions vo-
tés. De sorte que, en réalité, c'est non pas
30 millions supplémentaires, mats bien 93
millions qui sont mis à la disposition des si-
nistrés, 53 millions pour le remboursement
des prêts d'honneur et prêts sur garanlie,
d'une part ; 40 millions (30 plus 10) d'au-
tre Part,
Sur ces derniers 40 millions, 3 millions
sont d'abord prélevés pour permettre le ver-
sement d'indemnités aux petits pêcheurs,
petits commerçants, etc., qui, a yant perdu
dans le cyclone, engins ou matériel, n'ont
pu obtenir de prêts, faute de garanties suf-
fisantes.
Les emprunteurs du Crédit National ou
du Crédit Foncier recevront la moitié du
montant de leurs emprtmts, qu'ils crieut été
effectués sur fonds d'Etat ou sur fonds pro-
pres. Il a été jugé équitable d'étendre le
bénéfice de cette disposition à ceux qui,
pour des raisons d'opportunité, ont. préféré
emprunter à d'autres établissements, à cOlldi-
tion que ces emprunts aient été faits pour
la reconstitution des biens détruits et sous
réserve de justification du remploi. 35 mil-
lions seront affectés à ces réparations sous
forme d'allocations gratuites.
Tous ceux qui, pour quelque raison, n'ont
pu se mettre en instance en temps voulu,
soit devant l'Office des l'rêts, soit devant
les Etablissements prêteurs, seront admis à
présenter à nouveau leur dossier et 6 mil-
lions ont été prévus pour leur aSSltfCf, dans
toute la mesure possible, une indemnité pro-
portionnelle au Montant Ae leurs Pertes
réelles,.
Si Ion totalise les sommes ainsi affectées
par le Budget Métropolitain, sous forme de
versements directs en espèces à titre de doit
entièrement gratuit, aux sinistrés de la Gua-
deloupe et. à la colonie cyclonêe elle-même,
on constate que ces sommes s'élèvent à cent
trente millions de francs pour 1929 193 1,
sans compter la part- d'intérêts (1 %) sur
les prêts du Crédit National et dit Crédit
Foncier, dont l'Etat jrill/fais a pris la
charge.
Maintenant que ces décisions ont été pri-
ses par le Gouvernement, il reste à les ren-
dre ef fectives le plus tôt possible par la pu-
blication d'un décret au Journal Officiel et
sa promulgation dans la Colollie, Car s'il
est généreux de donner ainsi, c'est donner
deux fois que de donner vite et à propos.
La Guadeloupe laborieuse pourra ainsi ache-
ver son redressement économique pour le plus
grand honneur de la France dam la Médi-
terranée américaine.
Henry Bérenller,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Al [aire s Etrangères.
-–
RUE OUDINOT
Pour l'utilisation des forces hydrauliques
en Indochine
Le ministre des Colonies a soumis à la si-
gnature du chef de l'Etat un décret régle-
mentant en Indochine l'utilisation des forces
hydrauliques qui n'avait fait jusqu'à présent
l'objet d'aucun texte.
La colonie ne disposait donc d'aucun
moyen lui permettant de prévenir l'accapare-
ment des sources et le gaspillage de ses res-
sources naturelles en énergie ; cette situation
ne pouvait se prolonger sans inconvénients
graves, car le développement économique de
la colonie est maintenant suffisant pour qu'il
soit possible d'envisager à brève échéance
l'équipement d'importantes chutes d'eau.
Le décret établi dispose en conséquence
que l'énergie des marées, des lacs et des
cours d'eau, quel que soit leur classement,
constitue une richesse naturelle dont nul ne
peut disposer en Indochine sans une conces.
sion ou une autorisation.
L'Emprunt colonial
La direction économique du ministère des
Colonies a soumis à l'approbation de M.
Paul Reynaud un projet de répartition entre
les diverses colonies d'une première tranche
de cinquante millions affectés au crédit
agricole. Cette somme a été prélevée sur
l'avance de cent millions que la loi du
3 juillet autorise le Crédit agricole national
à consentir aux caisses de crédit agricole
colonial.
La Garde noire
est rentrée à Rabat
48
Hier soir est arrivée en rade de Casa-
blanca le Djnennl, venant de Marseille. A
bord avait pris place la garde chérifienne
qui accompagna le Sultan pendant son
voyage à Paris.
L'Hydraulique en Tunisie
«♦»
L'hydraulique est un problème capital de
l'économie tunisienne. Sans eau, la plus gran-
de partie de la Tunisie devient vite un pays
de misère et de mort. C' est ainsi que les ré-
gions du centre et - du sud, qui ont subi une
année de sécheresse, sont en ce moment dans
une situation critique. Les troupeaux ont dis-
paru faute d'eau et de pâturage et la popula-
tion jndisène, dans certains endroits, est mena-
cée par le spectre de la famine.
Nous sommes de ceux qui ont toujours con-
sidéré l'alimentation en eau des campagnes et
des villes tunisiennes comme une question de-
vant passer avant tous autres travaux d'outilla-
ge et d'aménagement. Nous avons maintes fois
appelé l'attention du gouvernement du protec-
torat sur la nécessité d'établir un programme
d' ensemble et de le réaliser au plus tôt pour
permettre de vivifier les contrées insuffisam-
ment arrosées par la pluie, de leur assurer un
minimum de récolte annuelle et de pourvoir en
même temps à la pénurie d' eau dont souffrent
presque toutes les villes et tous les villages.
Le problème consiste à retenir les eaux du
ciel quand elles tombent, à rechercher les
eaux souterraines qui se cachent et à utiliser le
débit des oueds au moyen de travaux méthodi-
quement effectués.
Ce problème n' est pas impossible à résou-
dre rien n'est impossible à qui possède les
moyens techniques et les capitaux nécessaires.
Tout ce qui a été fait jusqu'à présent dans
le domaine de l'hydraulique –̃ et nous ne
contesterons pas les résultats obtenus, y com-
pris les mécomptes du barrage de l'Oued-Ke-
bir s'inspire de vues fragmentaires et de
besoins parcimonieux. Il faut voir plus grand
et plus large et s'atteler à un programme qui
réponde aux nécessités du présent et de l'ave-
nir.
Le salut de la Tunisie est à ce prix.
Nous sommes en présence d'un pays essen-
tiellement agricole, dont tous les rouages éco-
nomiques sont en rapport étroit avec le rende-
ment de la terre. A quoi serviraient les routes,
les chemins de fer et le3 ports, construits et
entretenus à grands frais, si les produits de la
terre ne leur assuraient pas le trafic qui leur
est nécessaire, en tenant compte de l'appoint
des mines en période normale ?
L'importance de l'hydraulique agricole et
urbaine n a pas échappé aux résidents géné-
raux qui se sont succédés à la tête du proter-
torat, et nous avons entendu à ce sujet d'ex-
cellents discours.
Il semble, aujourd'hui, que l'on rtuilîe,
"8 les paroles passe* aux nctes il n'est p«s
encore trop tard. Un crédit Je 400.000 h,
a été affecté en 1931, pour amorcer l' inven-
taire hydraulique de la Tunisie, lequel sera
effectué, nous assure-t-on. d' une façon tout à
fait méthodique. Après qlDi, il faudia trou-
ver l'argent nécessaire pour réaliser « le plan »
qui sera proposé aux assemblées délibérantes.
Nous sommes persuadés que le Grand Conseil
de la Tunisie et, s'il s'agit d' un emprunt, le
Parlement français accorderont tous les crédits
indispensables.
Arthur Pellegrin,
Délégué ait Grand Conseil de la Tunisie.
Collision entre une auto
de la suite du Sultan
et une voiture automobile
l' - 1
Un automobiliste marseillais, M. André
Gullerand, est entré en collision sur le IMant-
du-Chanvre, à Montroud, près de Serres,
avec la cinquième voiture de la caravane du
sultan du Maroc, se dirigeant vers Digne et
ocupée par S. E. Si Mohammed Rouda, vi-
zir de la Justice. Il n'y a eu que des débats
matériels.
Le rétablissement des jeux
à Tanger
»♦»
Notre correspondant de Tanger nous infor-
me que le quotidien Heraldo de Marruecos
annonce que la concession des jeux à Tanger
peut être considérée comme chose faite.
On sait que deux nations s' y opposaient :
l' Angleterre et l' Espagne. Or, depuis quelque
temps, la première cessa ses difficultés. Il est
avéré maintenant que d' autre part, l'Espagne
ne fait plus d'opposition.
On entamerait donc bientôt la question de
h concession des jeux à Tanger, au sujet de
laquelle la ligp. de conduite serait la sui-
vante :
Règlement des jeux avec toutes sortes de
garanties, de façon à ce qu'à aucun mo-
ment, ceux-ci mettent en danger les intérêts
matériels et moraux de l'Espagne au Maroc.
Création d'un monopole pour l'exploitation
des jeux, lequel monopole sera concédé à
l'Administration internationale de Tanger qui
aura la faculté de sous-concéder des patentes
dont le nombre ne pourra excéder cinq.
Abandon par les exploitants de vingt-cinq
pour cent des bénéfices, qui seront appliqués
à une caisse spéciale destinée aux œuvres so-
ciales.
Ce résultat serait dû aux excellentes rela-
tions existant entre le consulat général de
France et le consulat général d'Espagne ainsi
qu'à l'esprit npuveau introduit avec l'avène-
ment du nouveau Ministre d'Espagne. A cela,
il faut ajouter l'action du Comité de Défense
qui a attiré l'attention du Comité de Contrôle
sur les difficultés économiques de la zone.
En zone espagnole
au Maroc
68
A l'heure où ces lignes sont écrites, il est
officiellement établi que les Espagnols vont re-
tirer un certain nombre d'hommes du Maroc.
Le chiffre exact n 'est pas donné, ou plutôt. il
y a divers chiffres mis en avant ; mais le fait
en lui-même est sûr. Le corps d'occupation
espagnol, va être réduit. Le motif invoqué
pour justifier cette mesure est le besoin absolu
de faire des économies, et on cite un chiffre
vraiment assez imposant. Nous n'avons pas à
nous injniscer dans ces questions d' ordre inté-
rieur : souhaitons seulement que les voisins de
r Espagne, donc nous, n'aient pas à souff rir de
ce nouvel état de choses.
Au surplus, si l'on en croit les renseigne-
ments fournis par certains confrères générale-
ment bien informés de ce qui se passe dans la
zone espagnole, comme la Dépêche de l an-
ger, le calme le plus complet, et la prospérité
la plus absolue ne régnent pas précisément
chez nos voisins. A Mélilla, ainsi qu'à Ceuta,
les ouvriers boulangers sont en grève depuis
plusieurs jours déjà, et r entente ne se fait pas
tacitement avec les patrons.
Toujours à Mélilla, les Chambres de Com-
merce, d'Agriculture, de la Propriété Urbai-
ne, les Syndicats agricoles, les Agents com-
merciaux, bref la grande généralité des corps
de métiers, et ce qui compose la population in-
téressante de la ville, a envoyé une dépêche
demandant l'envoi d'une commission parlemen-
taire chargée d'étudier sur place, et après en
avoir parlé avec les intéressés, les mesures à
prendre - pour tâcher de porter remède à une
situation qui est loin d'être prospère. Les péti-
tionnaires demandent qu' aucune mesure défini-
tive ne soit prise avant que cette commission
n'ait fait son rapport.
A Tétouan, au début du mois d août, il y
a eu une grève presque générale, à laquelle
prirent part tous les corps de métier, sauf les
employés de commerce et les ouvriers boulan-
gers.
Dans toute la zone, sous la pression des né-
gociants et des ouvriers, il a fallu promulguer
une nouvelle réglementation des heures de tra-
vail et d'ouverture des magasins. La loi, de
neuf heures est appliquée et les établissements
sont ouverts de neuf heures à treize, et de
seize à vingt et une heures.
Comme on le voit, au moment même où
l'Espagne réduit son corp ? d occupation s?» « i-
tuatiou ecOttOtntqm' est loin d ct'<: auj-.t belle
qu' on aimerait à le constater. Cette situation
contraste singulièrement avec ulle de toute
la partie du Maroc soumuc d IJ régime protec-
teur Je la France, on lv. “,*l:ruï !e plus complet
règne partout.
Les impôts rentrent un!, et ii y a unanimité
pamii les assujetti? pour demander une ré duc-
tion des taxes urbaines et autres qui ecrasent
le commerce, et te tuent.
Ce qui nous disons là, n 'est pas pour être
désagréable à nos amis Espagnols, ni pour
tirer vanité de notre situation, en ce moment
meilleure que la leur. Ce n' est pas non plus
pour nous mêler de ce qui se passe chez eux.
Mais en pays islamique, tous les Européens
sont, qu'ils le veuillent ou non, solidaires les
uns des autres, en ce sens que tout ce qui se
passe chez l'un a sa répercussion chez le voi-
sin. Or, au Maroc, nous sommes voisins de
l'Espagne. Voilà pourquoi nous ne pouvons
pas nous désintéresser de ce qui se produit chez
nos amis.
Louis Le Barbier.
Dépêches de rlndochin
«♦» -
M. Pasquier revient à Saïgon
M. Pasquier, gouverneur général de l'in-
docliine, accompagné de M. (Jraffeuil, se-
crétaire général, et des membres 4.e son
cabinet, a quitté Hanoï dans la soirée du
21 courant, à destillation de Saigon. IL s'est
arrêté le 22 à Hué où il a reçu a la rési-
dence supérieure le régent de l'empirc
d'Annam en présence du Conseil des mi-
nistres. Au cours de l'entretien, le chef de
la colonie s'est félicité de l'améliuratiun de
la situation au nord de l'Annam.
Il est reparti ensuite pour Saigon.
Exportations de riz de Cochinchine
Les exportations de riz cl tléricés pour
ht deuxième t/tÓt'tttle d'août atteignent
;!(J, :!n tonnes.
te-
AU SIAM
-
Exportations 20 trimestre
Les exportations du Siam sur Hong-Kong
pour le deuxième trimestre de l'année cmt-
rante atteignent ll.TiKMXX) didlars de Hong-
kong, en légère au g mental ion sur lu pé-
riode correspondante de Cannée dernière.
-
Les Etudiants d'Extrême-Orient
en France
»♦«
Dimanche sont arrivés à Dijon, cent
soixante étudiants et étudiantes des écoles
françaises en Orient. La caravane, conduite
par le directeur de l' « Union des Français
à l'étranger » a visite les principaux monu-
ments et le musée de la ville.
Dans la soirée eut lieu une réception offi-
cielle à l'Hôtel de Ville. Dos allocutions de
bienvenue ont été prononcées par MM. Lau-
rain, premier adjoint au maire, représentant
M. Ciaston-Gérard, et par M. Bouchard,
vice-président (le l'Association des étudiants
de Dijon. Les étudiants sont repartis pour
Lyon et Annecy, puis iront s'embarquer à
Marseille, d'où ils rejoindront leur pays
PHILATÉLIE
–0-0–
Timbres commémoratifs au Siam
A l'occasion du cent cinquantième anni-
versaire de la fondation de Bangkok, en
avril prochain, aura lieu une émission de
timbres commémoratifs, imprimés par Wa-
terloo and Sons, de Londres.
RETOUR
•+«
A bord du d'tlrtagittipt, courrier d'Ex-
trènie-Oiient, des Messageries Maritimes, ar-
rivé samedi, se trouvait le général l'hilippot,
venant de Saigon.
La fièvre jaune en Côte d'Ivoire
oe 1
L'épidémie de tievre jaune qui a iait en
Cilte d'Ivoire quatre victimes européennes,
est en complète voie d'extinction. Les me-
sures txtrêmcmcnt énergiques prises par les
autorités locales, a (jrand-Bassam. particu-
lièrement, ont eu pour résultat que depuis
vingt jours aucun cas nouveau n'a été si-
gnalé.
Toti-fois des nouvelles reçues de la colonie
nous signalent encore maints cas dans la po-
pulation européenne et quelques foyers en-
démiques chez les indigènes. Espérons que
les efforts du Service de Santé et de l'Ad-
ministration juguleront définitivement ce
fléau.
I
Les Chefferies indigènes
en A. E. F.
1 1
A plusieurs reprises les Annales Coloniales
ont examiné la question d'une restauration de
l'autorité des chefs indigènes, dans nos colo-
mes.
Nous avons indiqué ici comment dans ce
sens, notamment en Afrique Occidentale, les
initiatives prises et reprises n'avaient donné
aucun résultat bien tangible.
A notre avis trop de temps a été perdu et
trop d'erreurs ont été commises. Et il nous pa-
rait toujours que les nouveaux chefs à insti-
tuer le cas échéant ne retrouveront jamais l au-
torité qu'ils avaient autrefois sur leurs congé-
nères et qu'ils détenaient, soit de leur nais-
sance, soit de circonstances exceptionnelles
qui ne peuvent guère aujourd'hui se renouve-
ler.
Quoi qu'il '.-ri s«it, la question reste ?x i or-
cire du joi'ï, uans no» posse: en Airique Equatoiiale, clio vient de r, i
r Ilttention du Lieutenant - Gouverneur ou
Moyen-Cothp, «,ui dans une ,.iI": ,;';;.,:,
rhefs d e circonscription s e.\pnme î« lii, où de véritables chefs ont existe, au
lieu (le rechercher à nous li: atl:i"her, nous les
avons trop souvent brime?., ab utus parc ; qu iis
paraissaient insuffisamment souples. Ue sim-
ples commis, jadis, ont pu briser des chefs
coutumiers puissants et y substituer des gens de
leur domesticité. Une telle politique conduit
inévitablement à la déchéance de l'autorité in-
digène, et elle explique dans bien des cas, que
les véritables chefs se dissimulent pour se subs-
tituer des hommes de paille. A l'heure ac-
tuelle, ces simulacres de chefs se sont multi-
pliés de manière démesurée et il y aurait in-
térêt, dans bien des cas, à en réduire le nom-
bre. Vous pourrez me faire des propositions
motivées dans ce sens. mais je vous rappelle
qu'il appartient au Gouverneur, seul, de pren-
dre une telle mesure. Vous devez par contre
vous attacher à donner du relief, du prestige
aux chefs coutumiers, dignes de ce titre et
éviter de leur adresser des observations devant
leurs subordonnés, sous peine de les diminuer.
Le chef doit faire exécuter vos ordres mais à
moins mauvaise volonté évidente, il ne sau-
rait être rendu responsable de leur inexécution.
Comme cela se produit trop souvent, il con-
vient d'éviter qu'il apparaisse comme une
sorte de gérant de journal chargé d'accomplir
les peines auxquelles son organe est condamné,
« Là où l'autorité indigène fait défaut, vous
devez préparer l'avenir en la formant parmi
les descendants de familles influentes. C'est en
partant de ce principe que Faidherbe créa en
1861 sous le nom d' « Ecole des Otages » un
internat dans lequel il forma par une instruc-
tion et une éducation appropriées, les chefs
remarquables et respectés, amis de la France,
mais conservant jalousement leurs coutumes
propres. Les ressources limitées du budget ne
permettent pas une telle institution, d ailleur.
peu adéquate à la mentalité élémentaire de
l'indigène du Moyen-Congo, mais je vous
prie de noter dans vos investigations les jeunes
sujets susceptibles de remplir le rôle plus haut
défini. Vous pourrez, si une école existe au
chef-lieu de votre circonscription, les y réunir
à peu de frais, pour y former une section spé-
ciale. Une connaissance assez approfondie du
français, des éléments de géographie locale,
d'arithmétique, de comptabilité, des notions
administratives nécessaires à leurs fonctions,
c'est à quoi devra se borner leur acquit. On
peut aussi bien envisager la possibilité d'en
envoyer un certain nombre à Brazzaville, pour
y être formés spécialement, mais il faudrait
dans ce cas, les soumettre à un internat sévère,
pour éviter des contacts dangereux. Le systè-
me serait aussi plus onéreux. Ces jeunes gens,
leurs études terminées, seraient munis d'un di-
plôme, toucheraient au besoin, des émolu-
ments ou des remises d'impôts et deviendraient
des chefs présomptifs, d
Sera-ce suffisant ?
L'évolution de nos africains, congolais et
autres va vite et ne manquera pas de se pré-
cipiter.
Les chefs à venir risquent donc de n'être
que de petits fonctionnaires noirs, dans tes ca-
dres inférieurs de l'administration bhnche,
C est-à-dire tout autre chose que ce qu'ils ont
été dans le passé.
P..c..G. F.
JOURNALJQUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, IM ou MQI*Tkabw
PARIS au)
TlliPH.1 LOUVRE If-37
9- RICHELIEU S7-M
Les Annales Coloniales
L" annonce» et réclames sont reçues m
bureau du fournal.
Dirbctbur-Fondatkuii > Maro«l RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduit qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un in 6 Mois 3 Moi.
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Étrangor 240 » 125 > 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA FRANCE CIVILISATRICE EN AFRIQUE
Lorsque les Gallieni, les Archinard eurent
victorieusement défendu contre d'impuden-
tes incursions la sécurité des noirs, il fallut
recourir à une autre force, celle de la scien.
ce, pour défendre leur santé contre des enne-
mis à demi-occultes, presque insaisissables,
contre ceux qui parmi eux et parmi les Eu-
ropéens maintenaient ou ramenaient périodi-
quement d'homicides épidémies. L œuvre
française à cet égard, fut admirable.
Elle lutta contre la fièvre jaune, et lors-
qu'à Dakar en avril 1928 se tenait une con
férence pour le perfectionnement de cette
lutte, on voyait y participer les délégués mé-
dicaux anglais de la Gambie, Sierra Leone,
Gold Coast, Nigeria, ainsi que des représen.
tants du Bureau international d'hygiène; et
les ingénieux procédés par lesquels récem-
ment M. Bouffard a lutté contre une épidé-
mie de fièvre jaune au Soudan ont été l'ob-
jet d'une très curieuse communication a
l'Académie des Sciences coloniales.
« Si nombreux sont les moustiques à Bama-
ko, lit-on dans cette communication, que
M. Bouffard ne peut garantir tous les Eu-
ropéens de la contamination; chaque soir il
les transporte de l'autre côté du fleuve où
ils couchent sous des tentes : les moustiques
qui sont des citadins, ne les suivent pas
Pendant ce temps, il en nettoie Bamako,
l'épidémie n'éclate pas..
Plus terrible, beaucoup plus terrible, fut
longtemps la maladie du sommeil. Le doc-
teur Muraz, dans les poésies qu'il intitule :
Sous le grand sommeil chez tes primitifs,
nous en décrivait les ravages en ces vers
pathétiques :
Cambor se meurt depuis six mois, et c'est en
[somme
Un squelette fragile, un cadavre vivant,
Qui, se croyant au jour fatal du mois sui-
[vaut.
l'rès curieusement s'essaie au dernier sommc,
Un des missionnaires de la Société du
Saint-Esprit, le P. Beauchêne, s'offrait
comme champ d'expériences aux physiologis-
tes de l'Institut Pasteur, comme une façon
de victime blanche sur laquelle on essaierait
les remèdes qui pourraient devenir le salut
des noirs. Le « mal du sommeil D est enfin
bien connu, ainsi que les remèdes qu'il re-
quiert ; mais ce qui reste diflicilc, en rai
son des conditions de l'Afrique équatoriale,
c'est d'installer les habitants dans des con-
ditions telles qu'elles se prêtent à une cer.
taine prophylaxie, à ce que M. le gouver-
neur général Antonetti appelle l'oeuvre « pré-
médicale 9.
On a très. justement observé l'imprévoyan-
ce, l'état d'anarchie dans lequel vivent la
plupart des populations de la zone forcs
tière, sans chefs, sans cadres sociaux. L'in-
suffisance des méthodes culturales, qui obli-
gent les villages à se déplacer et à se morce-
ler constamment pour rechercher des terres
non éDuisées.
« Toute action soutenue contre la mala-
die du sommeil et en général contre la mor-
talité indigène, a-t-on pu dire devant l'Aca-
démie des Sciences coloniales, ne sera effi-
cace que si elle est complétée par une action
administrative ayant pour but d'améliorer le
régime alimentaire des habitants en faisant
développer les cultures et construire des vil-
lages convenables dans des endroits bien
choisis. »
Les moyens à employer et le but à attein-
dre sont clairement entrevus ; à mesure que
se développera, dans l'Afrique équatoriale,
la culture du noir et sa confiance en nous, sa
santé en bénéficiera. Le chiffre de 300.000
vaccinations, qui furent faites dans cette ré-
ion en la seule année 1926, atteste les sou-
cis médicaux de la puissance colonisatrice,
et le désir qu'elle a de réparer les lenteurs
auxquelles la condamna, dans l'Afrique
équatoriale, pendant les premières années de
la colonisation, une certaine insuffisance da
ressources.
D'avoir pourvu à la sécurité des noirs,
d'avoir créé leur hygiène et protégé leur vie,
c'était beaucoup déjà, mais cela ne suffisait
point. Les missionnaires avaient donné
l'exemple, là où s'exerçait leur rayonnement,
de créer des écoles professionnelles : ils s'y
faisaient, à la fois, apologistes de la dignité
du travail, et précepteurs de la pratique du
travail. Sur cet exemple, la France offi.
cielle s'est réglée. « Une mesure qui a donné
de bons résultats, lisait-on dès 1899 dans les
instructions du général de Trentinian, a été
l'institution à Kouroussa d'une école prati-
que de récolte de caoutchouc : des indigènes,
choisis parmi les notables, les fils de chefs
ou les plus intelligents, ont été envoyés dans
ce poste de différents points de la colonie ;
là, pendant une quinzaine de jours, des mo-
niteurs noirs, déjà instruits, les ont exercés
à récolter le caoutchouc des environs, et leur
ont enseigné les meilleurs procédés de coagu-
lation. A titre d'encouragement, une partie
du caoutchouc ainsi obtenu a été vendue au
profit des élèves. Revenus chez eux, ces der-
niers rempliront à leur tour l'office de mo-
niteurs près de leurs congénères. »
Les progrès de l'enseignement agricole
dans notre domaine colonial africain permet-
taient à MM. Terrier et Mourey de consta-
ter, dès 1910, quinze ans après la création
du Gouvernement général, qu'eij Guinée on se
remettait à la culture des graines oléagineu-
ses, qu'au Dahomey la culture du mais avait
fait d'énormes progrès, qu'à la Côte d'Ivoire
la culture du cacao était peut-être appelée à
réussir. Aujourd'hui, en 1931, la scène de la-
bourage à la charrue que nous montre, à Vin-
cennes, le diorama de la Guinée, est simple-
ment significative.
Il y a seulement quelques années, les pro-
cédés de culture de l'indigène y étaient en-
core des plus primitifs : un grattage supern-
ciel du sol au moyen de la petite pioche av-.
pelée « daba », que l'on rencontre dans
toute l'Afrique occidentale française. La pre-
mière charrue, introduite en Guinée paï
l'administration, lit son apparition en 1914.
Elle fut confiée à un chef de canton de la
région de Bissikrima (cercle de Dahola). En
1916, d'autres instruments aratoires turent
essayés dans les cercles de Kankan et de
Labé. Dès 1918, les milieux indigènes les
plus influents étaient entièrement acquis au
nouveau mode -- de -- culture. A la --- fin -- de la
guerre, de jeunes indigènes appartenant aux
meilleures familles furent envoyés aux frais
de la colonie, dans des fermes de la Dordo
gne où ils acquièrent de précieuses connais-
sances pratiques dont leurs congénères ont
profité.
Aujourd'hui, deux écoles de labourage ins-
tallées, l'une à Kankan, l'autre à Bonboli,
forment, chaque année, des centaines d'élè-
ves. Résultats : en 1914, une charrue ; en
1928, 5.142. Nombre d'hectares labourés :
en 191-4, zéro ; en 1928, 26.518.
Aujourd'hui la masse des cultivateurs gui-
néens est si bien acquise à nos méthodes,
que la colonie a dû renoncer à céder les ins-
truments aratoires gratuitement, comme elle
le faisait au début. Ou même avec réduc-
tion de 50 %, comme elle l'a fait jusqu'en
1928 Son budget n'y résisterait pas.
Mais les mesures prises ou projetées pour
l'organisation d'un crédit agricole promet-
tent à l'indigène une aide qui l'encouragera
à s'aider lui-même ; et d'ores et déjà, deux
motifs de confiance s'ancrent en lui dès qu'il
sait réfléchir, lorsqu'il constate, d'une yuut,
la possibilité progressive où il se trouvera
d'entreprendre des cultures délicates et lon-
gues a la faveur de titres juridiques garan-
tissant son occupation, et J'autre part la
préoccupation de l'administration de suivre
la préparation des produits coloniaux, afin
qu'ils ne soient pas dépréciés sur les mar-
chés où iU rencontrent la concurrence étran-
gère. L'opinion indigène, en rassemblant tous
ces petits faits, peut accueillir comme un
programme effectif, et non point seulement
comme un rêve prometteur, ces paroles de
M. je Gouverneur général Carde dans une
circulaire de 1930 : « Nous avons l'intention
de faire faire en quelques décades plus de
progrès à l'indigène qu'il n'en a accomplis
pendant les millénaires. »
Et le Bulletin de l'Afrique française, en
1929, pouvait légitimement exprimer l'espoir
qu'après la politique hydraulique inaugurée
par la construction du canal de Sotuba, la
vallée du Niger pourrait devenir le grenier
d'abondance de l'Ouest-Africain; finies, dès
lors, ces méthodes de culture extensive ac-
tuellement pratiquées par les communautés
indigènes sur les maigres terrains apparte-
nant à leurs clans ; lorsqu'on verra les terres
travaillées par des mains expertes, recevant
la quantité d'eau nécessaire, porter des cul-
tures homogènes et florissantes, les cultures
intensives naîtront.
Tel est le travail d'avant-hier et d'hier,
et tels sont les horizons des lendemains.
Georllea Goyau,
de l'Académie Française.
CINÉMA COLONIAL
»♦»
« Sergent X. »
M. Wladimir Strejewsky, parti pour le
Sud-Oranais avec M. Ivan Mosjoukine, la
vedette du film, et Mlle Nicole de Rouves,
afin de tourner les extérieurs du Sergent X.,
sont revenus à Nice, où ils tournent les inté-
rieurs. Là-bas, que ce soit à Sidi-bel-Abbès,
à Colomb-Béchar ou à Taghite, les artistes ont
trouvé le meilleur accueil de la part des offi-
ciers et des hommes de la légion étrangère, ca-
dre de l'action. Ils ont pu réaliser du bon tra-
vail chose importante.
« Pour un sou d'amour »
Dès la fin du mais nous connaîtrons la dis-
tribution de Pour un sou J'amour, qui sera le
nouveau grand film parlé d'André Baugé.
D'ores et déjà, nous pouvons signaler qu'un
des clous de ce film sera une évocation d'une
scène se déroulant en Afrique Equatoriale.
« Bengali »
L'explorateur Ernest Schoédsack, le réali-
sateur de Chang et de Rango s'est embarqué
le mois dernier pour les Indes, pays de légende
au cœur duquel il va tourner Bengali. C'est
John Russel qui a adapté pour l'écran le ro-
man Les vies d'un lancier du Bengale, dont*
le film est tiré.
« Tradder-Born »
Le grand film réalisé par M. Van Dyck,
en Afrique Equatoriale, illustration cinémato-
graphique de la vie de l'aventurier Hom,
mort récemment, et grandiose documentaire
sur l'Afrique, passera prochainement dans un
cinéma parisien.
-aiel
A l'Académie des Sciences
- Phosphates
M. Matignon a fait hier à l'Académie (tes
sciences une communication des travaux de
MM. Hackspill et Lauffenburger qui ont
étudié ces derniers temps les effets de la
chaleur sur les phosphates d'acides alcalins.
France et Guadeloupe
"*,. 1 ",
C. 1. ,,
1 -. i.! i
0 1
J
e. - 1.
ous avons exposé,
dans un article
précèdent, com-
ment, sur la pro-
position de AI M.
Eug. Graéve et
Calldais, le Par-
lemelli avait vote
trente millions
supplémentaires à
répartir entre --- les
diverses catégories des sinistrés de la Guade-
loupe, répartition qui incomba à M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies.
Tout d'abord, il a été décidé que l'épon-
ge serait passée sur les 53 millions repré-
sentant les prêts d'honneur (13 millions) et
les prêts sur garantie (40 millions). Tous les
sinistrés ayallt. bénéficié de ces prêts se trou-
vent ainsi libérés de toute charge de rem-
boursement. Etlsuite, io millions prévus sur
la première dotation des 100 millions com-
me fonds de garantie des prêts par la Colo-
nie, viendront s'ajouter aux 30 millions vo-
tés. De sorte que, en réalité, c'est non pas
30 millions supplémentaires, mats bien 93
millions qui sont mis à la disposition des si-
nistrés, 53 millions pour le remboursement
des prêts d'honneur et prêts sur garanlie,
d'une part ; 40 millions (30 plus 10) d'au-
tre Part,
Sur ces derniers 40 millions, 3 millions
sont d'abord prélevés pour permettre le ver-
sement d'indemnités aux petits pêcheurs,
petits commerçants, etc., qui, a yant perdu
dans le cyclone, engins ou matériel, n'ont
pu obtenir de prêts, faute de garanties suf-
fisantes.
Les emprunteurs du Crédit National ou
du Crédit Foncier recevront la moitié du
montant de leurs emprtmts, qu'ils crieut été
effectués sur fonds d'Etat ou sur fonds pro-
pres. Il a été jugé équitable d'étendre le
bénéfice de cette disposition à ceux qui,
pour des raisons d'opportunité, ont. préféré
emprunter à d'autres établissements, à cOlldi-
tion que ces emprunts aient été faits pour
la reconstitution des biens détruits et sous
réserve de justification du remploi. 35 mil-
lions seront affectés à ces réparations sous
forme d'allocations gratuites.
Tous ceux qui, pour quelque raison, n'ont
pu se mettre en instance en temps voulu,
soit devant l'Office des l'rêts, soit devant
les Etablissements prêteurs, seront admis à
présenter à nouveau leur dossier et 6 mil-
lions ont été prévus pour leur aSSltfCf, dans
toute la mesure possible, une indemnité pro-
portionnelle au Montant Ae leurs Pertes
réelles,.
Si Ion totalise les sommes ainsi affectées
par le Budget Métropolitain, sous forme de
versements directs en espèces à titre de doit
entièrement gratuit, aux sinistrés de la Gua-
deloupe et. à la colonie cyclonêe elle-même,
on constate que ces sommes s'élèvent à cent
trente millions de francs pour 1929 193 1,
sans compter la part- d'intérêts (1 %) sur
les prêts du Crédit National et dit Crédit
Foncier, dont l'Etat jrill/fais a pris la
charge.
Maintenant que ces décisions ont été pri-
ses par le Gouvernement, il reste à les ren-
dre ef fectives le plus tôt possible par la pu-
blication d'un décret au Journal Officiel et
sa promulgation dans la Colollie, Car s'il
est généreux de donner ainsi, c'est donner
deux fois que de donner vite et à propos.
La Guadeloupe laborieuse pourra ainsi ache-
ver son redressement économique pour le plus
grand honneur de la France dam la Médi-
terranée américaine.
Henry Bérenller,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Al [aire s Etrangères.
-–
RUE OUDINOT
Pour l'utilisation des forces hydrauliques
en Indochine
Le ministre des Colonies a soumis à la si-
gnature du chef de l'Etat un décret régle-
mentant en Indochine l'utilisation des forces
hydrauliques qui n'avait fait jusqu'à présent
l'objet d'aucun texte.
La colonie ne disposait donc d'aucun
moyen lui permettant de prévenir l'accapare-
ment des sources et le gaspillage de ses res-
sources naturelles en énergie ; cette situation
ne pouvait se prolonger sans inconvénients
graves, car le développement économique de
la colonie est maintenant suffisant pour qu'il
soit possible d'envisager à brève échéance
l'équipement d'importantes chutes d'eau.
Le décret établi dispose en conséquence
que l'énergie des marées, des lacs et des
cours d'eau, quel que soit leur classement,
constitue une richesse naturelle dont nul ne
peut disposer en Indochine sans une conces.
sion ou une autorisation.
L'Emprunt colonial
La direction économique du ministère des
Colonies a soumis à l'approbation de M.
Paul Reynaud un projet de répartition entre
les diverses colonies d'une première tranche
de cinquante millions affectés au crédit
agricole. Cette somme a été prélevée sur
l'avance de cent millions que la loi du
3 juillet autorise le Crédit agricole national
à consentir aux caisses de crédit agricole
colonial.
La Garde noire
est rentrée à Rabat
48
Hier soir est arrivée en rade de Casa-
blanca le Djnennl, venant de Marseille. A
bord avait pris place la garde chérifienne
qui accompagna le Sultan pendant son
voyage à Paris.
L'Hydraulique en Tunisie
«♦»
L'hydraulique est un problème capital de
l'économie tunisienne. Sans eau, la plus gran-
de partie de la Tunisie devient vite un pays
de misère et de mort. C' est ainsi que les ré-
gions du centre et - du sud, qui ont subi une
année de sécheresse, sont en ce moment dans
une situation critique. Les troupeaux ont dis-
paru faute d'eau et de pâturage et la popula-
tion jndisène, dans certains endroits, est mena-
cée par le spectre de la famine.
Nous sommes de ceux qui ont toujours con-
sidéré l'alimentation en eau des campagnes et
des villes tunisiennes comme une question de-
vant passer avant tous autres travaux d'outilla-
ge et d'aménagement. Nous avons maintes fois
appelé l'attention du gouvernement du protec-
torat sur la nécessité d'établir un programme
d' ensemble et de le réaliser au plus tôt pour
permettre de vivifier les contrées insuffisam-
ment arrosées par la pluie, de leur assurer un
minimum de récolte annuelle et de pourvoir en
même temps à la pénurie d' eau dont souffrent
presque toutes les villes et tous les villages.
Le problème consiste à retenir les eaux du
ciel quand elles tombent, à rechercher les
eaux souterraines qui se cachent et à utiliser le
débit des oueds au moyen de travaux méthodi-
quement effectués.
Ce problème n' est pas impossible à résou-
dre rien n'est impossible à qui possède les
moyens techniques et les capitaux nécessaires.
Tout ce qui a été fait jusqu'à présent dans
le domaine de l'hydraulique –̃ et nous ne
contesterons pas les résultats obtenus, y com-
pris les mécomptes du barrage de l'Oued-Ke-
bir s'inspire de vues fragmentaires et de
besoins parcimonieux. Il faut voir plus grand
et plus large et s'atteler à un programme qui
réponde aux nécessités du présent et de l'ave-
nir.
Le salut de la Tunisie est à ce prix.
Nous sommes en présence d'un pays essen-
tiellement agricole, dont tous les rouages éco-
nomiques sont en rapport étroit avec le rende-
ment de la terre. A quoi serviraient les routes,
les chemins de fer et le3 ports, construits et
entretenus à grands frais, si les produits de la
terre ne leur assuraient pas le trafic qui leur
est nécessaire, en tenant compte de l'appoint
des mines en période normale ?
L'importance de l'hydraulique agricole et
urbaine n a pas échappé aux résidents géné-
raux qui se sont succédés à la tête du proter-
torat, et nous avons entendu à ce sujet d'ex-
cellents discours.
Il semble, aujourd'hui, que l'on rtuilîe,
"8 les paroles passe* aux nctes il n'est p«s
encore trop tard. Un crédit Je 400.000 h,
a été affecté en 1931, pour amorcer l' inven-
taire hydraulique de la Tunisie, lequel sera
effectué, nous assure-t-on. d' une façon tout à
fait méthodique. Après qlDi, il faudia trou-
ver l'argent nécessaire pour réaliser « le plan »
qui sera proposé aux assemblées délibérantes.
Nous sommes persuadés que le Grand Conseil
de la Tunisie et, s'il s'agit d' un emprunt, le
Parlement français accorderont tous les crédits
indispensables.
Arthur Pellegrin,
Délégué ait Grand Conseil de la Tunisie.
Collision entre une auto
de la suite du Sultan
et une voiture automobile
l' - 1
Un automobiliste marseillais, M. André
Gullerand, est entré en collision sur le IMant-
du-Chanvre, à Montroud, près de Serres,
avec la cinquième voiture de la caravane du
sultan du Maroc, se dirigeant vers Digne et
ocupée par S. E. Si Mohammed Rouda, vi-
zir de la Justice. Il n'y a eu que des débats
matériels.
Le rétablissement des jeux
à Tanger
»♦»
Notre correspondant de Tanger nous infor-
me que le quotidien Heraldo de Marruecos
annonce que la concession des jeux à Tanger
peut être considérée comme chose faite.
On sait que deux nations s' y opposaient :
l' Angleterre et l' Espagne. Or, depuis quelque
temps, la première cessa ses difficultés. Il est
avéré maintenant que d' autre part, l'Espagne
ne fait plus d'opposition.
On entamerait donc bientôt la question de
h concession des jeux à Tanger, au sujet de
laquelle la ligp. de conduite serait la sui-
vante :
Règlement des jeux avec toutes sortes de
garanties, de façon à ce qu'à aucun mo-
ment, ceux-ci mettent en danger les intérêts
matériels et moraux de l'Espagne au Maroc.
Création d'un monopole pour l'exploitation
des jeux, lequel monopole sera concédé à
l'Administration internationale de Tanger qui
aura la faculté de sous-concéder des patentes
dont le nombre ne pourra excéder cinq.
Abandon par les exploitants de vingt-cinq
pour cent des bénéfices, qui seront appliqués
à une caisse spéciale destinée aux œuvres so-
ciales.
Ce résultat serait dû aux excellentes rela-
tions existant entre le consulat général de
France et le consulat général d'Espagne ainsi
qu'à l'esprit npuveau introduit avec l'avène-
ment du nouveau Ministre d'Espagne. A cela,
il faut ajouter l'action du Comité de Défense
qui a attiré l'attention du Comité de Contrôle
sur les difficultés économiques de la zone.
En zone espagnole
au Maroc
68
A l'heure où ces lignes sont écrites, il est
officiellement établi que les Espagnols vont re-
tirer un certain nombre d'hommes du Maroc.
Le chiffre exact n 'est pas donné, ou plutôt. il
y a divers chiffres mis en avant ; mais le fait
en lui-même est sûr. Le corps d'occupation
espagnol, va être réduit. Le motif invoqué
pour justifier cette mesure est le besoin absolu
de faire des économies, et on cite un chiffre
vraiment assez imposant. Nous n'avons pas à
nous injniscer dans ces questions d' ordre inté-
rieur : souhaitons seulement que les voisins de
r Espagne, donc nous, n'aient pas à souff rir de
ce nouvel état de choses.
Au surplus, si l'on en croit les renseigne-
ments fournis par certains confrères générale-
ment bien informés de ce qui se passe dans la
zone espagnole, comme la Dépêche de l an-
ger, le calme le plus complet, et la prospérité
la plus absolue ne régnent pas précisément
chez nos voisins. A Mélilla, ainsi qu'à Ceuta,
les ouvriers boulangers sont en grève depuis
plusieurs jours déjà, et r entente ne se fait pas
tacitement avec les patrons.
Toujours à Mélilla, les Chambres de Com-
merce, d'Agriculture, de la Propriété Urbai-
ne, les Syndicats agricoles, les Agents com-
merciaux, bref la grande généralité des corps
de métiers, et ce qui compose la population in-
téressante de la ville, a envoyé une dépêche
demandant l'envoi d'une commission parlemen-
taire chargée d'étudier sur place, et après en
avoir parlé avec les intéressés, les mesures à
prendre - pour tâcher de porter remède à une
situation qui est loin d'être prospère. Les péti-
tionnaires demandent qu' aucune mesure défini-
tive ne soit prise avant que cette commission
n'ait fait son rapport.
A Tétouan, au début du mois d août, il y
a eu une grève presque générale, à laquelle
prirent part tous les corps de métier, sauf les
employés de commerce et les ouvriers boulan-
gers.
Dans toute la zone, sous la pression des né-
gociants et des ouvriers, il a fallu promulguer
une nouvelle réglementation des heures de tra-
vail et d'ouverture des magasins. La loi, de
neuf heures est appliquée et les établissements
sont ouverts de neuf heures à treize, et de
seize à vingt et une heures.
Comme on le voit, au moment même où
l'Espagne réduit son corp ? d occupation s?» « i-
tuatiou ecOttOtntqm' est loin d ct'<: auj-.t belle
qu' on aimerait à le constater. Cette situation
contraste singulièrement avec ulle de toute
la partie du Maroc soumuc d IJ régime protec-
teur Je la France, on lv. “,*l:ruï !e plus complet
règne partout.
Les impôts rentrent un!, et ii y a unanimité
pamii les assujetti? pour demander une ré duc-
tion des taxes urbaines et autres qui ecrasent
le commerce, et te tuent.
Ce qui nous disons là, n 'est pas pour être
désagréable à nos amis Espagnols, ni pour
tirer vanité de notre situation, en ce moment
meilleure que la leur. Ce n' est pas non plus
pour nous mêler de ce qui se passe chez eux.
Mais en pays islamique, tous les Européens
sont, qu'ils le veuillent ou non, solidaires les
uns des autres, en ce sens que tout ce qui se
passe chez l'un a sa répercussion chez le voi-
sin. Or, au Maroc, nous sommes voisins de
l'Espagne. Voilà pourquoi nous ne pouvons
pas nous désintéresser de ce qui se produit chez
nos amis.
Louis Le Barbier.
Dépêches de rlndochin
«♦» -
M. Pasquier revient à Saïgon
M. Pasquier, gouverneur général de l'in-
docliine, accompagné de M. (Jraffeuil, se-
crétaire général, et des membres 4.e son
cabinet, a quitté Hanoï dans la soirée du
21 courant, à destillation de Saigon. IL s'est
arrêté le 22 à Hué où il a reçu a la rési-
dence supérieure le régent de l'empirc
d'Annam en présence du Conseil des mi-
nistres. Au cours de l'entretien, le chef de
la colonie s'est félicité de l'améliuratiun de
la situation au nord de l'Annam.
Il est reparti ensuite pour Saigon.
Exportations de riz de Cochinchine
Les exportations de riz cl tléricés pour
ht deuxième t/tÓt'tttle d'août atteignent
;!(J, :!n tonnes.
te-
AU SIAM
-
Exportations 20 trimestre
Les exportations du Siam sur Hong-Kong
pour le deuxième trimestre de l'année cmt-
rante atteignent ll.TiKMXX) didlars de Hong-
kong, en légère au g mental ion sur lu pé-
riode correspondante de Cannée dernière.
-
Les Etudiants d'Extrême-Orient
en France
»♦«
Dimanche sont arrivés à Dijon, cent
soixante étudiants et étudiantes des écoles
françaises en Orient. La caravane, conduite
par le directeur de l' « Union des Français
à l'étranger » a visite les principaux monu-
ments et le musée de la ville.
Dans la soirée eut lieu une réception offi-
cielle à l'Hôtel de Ville. Dos allocutions de
bienvenue ont été prononcées par MM. Lau-
rain, premier adjoint au maire, représentant
M. Ciaston-Gérard, et par M. Bouchard,
vice-président (le l'Association des étudiants
de Dijon. Les étudiants sont repartis pour
Lyon et Annecy, puis iront s'embarquer à
Marseille, d'où ils rejoindront leur pays
PHILATÉLIE
–0-0–
Timbres commémoratifs au Siam
A l'occasion du cent cinquantième anni-
versaire de la fondation de Bangkok, en
avril prochain, aura lieu une émission de
timbres commémoratifs, imprimés par Wa-
terloo and Sons, de Londres.
RETOUR
•+«
A bord du d'tlrtagittipt, courrier d'Ex-
trènie-Oiient, des Messageries Maritimes, ar-
rivé samedi, se trouvait le général l'hilippot,
venant de Saigon.
La fièvre jaune en Côte d'Ivoire
oe 1
L'épidémie de tievre jaune qui a iait en
Cilte d'Ivoire quatre victimes européennes,
est en complète voie d'extinction. Les me-
sures txtrêmcmcnt énergiques prises par les
autorités locales, a (jrand-Bassam. particu-
lièrement, ont eu pour résultat que depuis
vingt jours aucun cas nouveau n'a été si-
gnalé.
Toti-fois des nouvelles reçues de la colonie
nous signalent encore maints cas dans la po-
pulation européenne et quelques foyers en-
démiques chez les indigènes. Espérons que
les efforts du Service de Santé et de l'Ad-
ministration juguleront définitivement ce
fléau.
I
Les Chefferies indigènes
en A. E. F.
1 1
A plusieurs reprises les Annales Coloniales
ont examiné la question d'une restauration de
l'autorité des chefs indigènes, dans nos colo-
mes.
Nous avons indiqué ici comment dans ce
sens, notamment en Afrique Occidentale, les
initiatives prises et reprises n'avaient donné
aucun résultat bien tangible.
A notre avis trop de temps a été perdu et
trop d'erreurs ont été commises. Et il nous pa-
rait toujours que les nouveaux chefs à insti-
tuer le cas échéant ne retrouveront jamais l au-
torité qu'ils avaient autrefois sur leurs congé-
nères et qu'ils détenaient, soit de leur nais-
sance, soit de circonstances exceptionnelles
qui ne peuvent guère aujourd'hui se renouve-
ler.
Quoi qu'il '.-ri s«it, la question reste ?x i or-
cire du joi'ï, uans no» posse: en Airique Equatoiiale, clio vient de r, i
r Ilttention du Lieutenant - Gouverneur ou
Moyen-Cothp, «,ui dans une ,.iI": ,;';;.,:,
rhefs d e circonscription s e.\pnme î
lieu (le rechercher à nous li: atl:i"her, nous les
avons trop souvent brime?., ab utus parc ; qu iis
paraissaient insuffisamment souples. Ue sim-
ples commis, jadis, ont pu briser des chefs
coutumiers puissants et y substituer des gens de
leur domesticité. Une telle politique conduit
inévitablement à la déchéance de l'autorité in-
digène, et elle explique dans bien des cas, que
les véritables chefs se dissimulent pour se subs-
tituer des hommes de paille. A l'heure ac-
tuelle, ces simulacres de chefs se sont multi-
pliés de manière démesurée et il y aurait in-
térêt, dans bien des cas, à en réduire le nom-
bre. Vous pourrez me faire des propositions
motivées dans ce sens. mais je vous rappelle
qu'il appartient au Gouverneur, seul, de pren-
dre une telle mesure. Vous devez par contre
vous attacher à donner du relief, du prestige
aux chefs coutumiers, dignes de ce titre et
éviter de leur adresser des observations devant
leurs subordonnés, sous peine de les diminuer.
Le chef doit faire exécuter vos ordres mais à
moins mauvaise volonté évidente, il ne sau-
rait être rendu responsable de leur inexécution.
Comme cela se produit trop souvent, il con-
vient d'éviter qu'il apparaisse comme une
sorte de gérant de journal chargé d'accomplir
les peines auxquelles son organe est condamné,
« Là où l'autorité indigène fait défaut, vous
devez préparer l'avenir en la formant parmi
les descendants de familles influentes. C'est en
partant de ce principe que Faidherbe créa en
1861 sous le nom d' « Ecole des Otages » un
internat dans lequel il forma par une instruc-
tion et une éducation appropriées, les chefs
remarquables et respectés, amis de la France,
mais conservant jalousement leurs coutumes
propres. Les ressources limitées du budget ne
permettent pas une telle institution, d ailleur.
peu adéquate à la mentalité élémentaire de
l'indigène du Moyen-Congo, mais je vous
prie de noter dans vos investigations les jeunes
sujets susceptibles de remplir le rôle plus haut
défini. Vous pourrez, si une école existe au
chef-lieu de votre circonscription, les y réunir
à peu de frais, pour y former une section spé-
ciale. Une connaissance assez approfondie du
français, des éléments de géographie locale,
d'arithmétique, de comptabilité, des notions
administratives nécessaires à leurs fonctions,
c'est à quoi devra se borner leur acquit. On
peut aussi bien envisager la possibilité d'en
envoyer un certain nombre à Brazzaville, pour
y être formés spécialement, mais il faudrait
dans ce cas, les soumettre à un internat sévère,
pour éviter des contacts dangereux. Le systè-
me serait aussi plus onéreux. Ces jeunes gens,
leurs études terminées, seraient munis d'un di-
plôme, toucheraient au besoin, des émolu-
ments ou des remises d'impôts et deviendraient
des chefs présomptifs, d
Sera-ce suffisant ?
L'évolution de nos africains, congolais et
autres va vite et ne manquera pas de se pré-
cipiter.
Les chefs à venir risquent donc de n'être
que de petits fonctionnaires noirs, dans tes ca-
dres inférieurs de l'administration bhnche,
C est-à-dire tout autre chose que ce qu'ils ont
été dans le passé.
P..c..G. F.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.82%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.82%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380389x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380389x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380389x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380389x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380389x
Facebook
Twitter