Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-08-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 août 1931 11 août 1931
Description : 1931/08/11 (A32,N115). 1931/08/11 (A32,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803858
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
'"«t.
11-llTtrP-efXI'l\U' A.NNn. r» N0 115. LB 14UMEIIO ] 30 CENTIMES MARDI SOIR, 11 AOUT 1931.
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JOURNAL OUOTIOIEI
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24, rle eu minMiiibtr
PARIS (l">
1 tLItPH. 1 LOUVRE 19-37
- RICHELIEU 87*4
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La production minière
des Colonies françaises
..Q
Le déficit fortement accusé de notre ba-
lance commerciale doit nous inciter à uti-
1 118cr au maXJlUUlU les ressources naturelles
de nos colonies c. en particulier les res-
sources minières. Nous sommes, en effet,
en ce qui concerne notre approvisionnement
en métaux, houille, pétrole, très largement
tributaires de l'étranger. Actuellement, nous
importons la totalité du cuivre et du plomb
qui nous sont nécessaires, 97 de notre
consommation de zinc, 95 de notre con-
sommation de plomb j malgré l'accroisse-
ment de l'activité de nus houillères plus de
30 millions de tonnes de charbon sont an-
nuellement achetées à l'étranger j enfin, du
dehors nous vient la quasi totalité du pé-
trole consommé chez nous. Le nécessité de
prospecter minutieusement notre domaine
colonial apparait plus pressante encore
quand on considère que la consommation
mondiale des métaux et des combustibles a
augmenté depuis le, début du siècle dans de
très fortes proportions et que cette progres-
sion s'accentuera encore sans doute forte-
ment dans les années à venir. C'est ainsi
que de 1900 à 1928 la consommation de
l'aluminium a crû de plus de 3.000 %;
celle du plomb de 186 ; celle du cuivre
de 341 %; celle du zinc de 296 ; celle
de l'étain de 217 %; celle du nickel de
145 > celle du mercure de 121 ; celle
de l'argent de 115 La production mon-
diale de la houille a augmenté depuis 1913
de plus de 100 millions de tonnes.
Il est donc opportun d'examiner l'état
de nos industries extractives dans l'ensem-
ble de nos colohies. A vrai dire, nous avons
déjà dans ce journal entrepris cet examen
en ce qui concerne le Maroc, l'Algérie et
l'indochme. Les dernières statistiques et
travaux publiés principalement par M.
Blondel, par M. Matignon, par M. Despu-
jols, et surtout par M. Ch. Berthelot dans
son récent ouvrage intitulé « Mines Colo-
niales P, permettent de poursuivre et d'éten-
dre l'examen entrepris.
11 est tout d'abord intéressant de chiffrer
l'importance de notre production minière
coloniale. Pour 1928, elle est évaluée à un
- HtÙlktrd m millions, OT alocfttnuc la production
, minière 'Sffiffrenoiirin
de 9 milliards ot tandis que la production
mondiale était de l'ordre de 350 milliards.
D'après M. Blondel, notre production mi-
nière coloniale est ainsi répartie ;
Tunisie .,. 305.500.000 franc
Algérie..,., 246.500.000 -
Indochine 231.500.0.00 -
Maroc 155.000.000 -
Madagascar 58. 500.000
Nouvelle Caléùonie. 33.000.000 -
Guyane 22.000.000
Océanie 15.000.000
A.O,}' 7.000.000 -
A.E.F. 1.000.000
Si l'on considère l'importance de chaque
produit extrait du sol, on constate les résul-
tats suivants :
Tonnes Francs
Phosphates 5.111.000 451.000.000
Minerai de fer. 2.895.000 189.000.000
Combustible so-
lide 2.000.000 183.000.000
Minerai de
plomb 31.300 57.000.000
M) i n*e rai de
zinc 40.500 41.000.000
Graphite 17.000 33.000.000
Kilogr. Francs
Or 1.850 29.ooo.lpoo
Tonnes Francs
Minerai de
Su 8ro 24.0,00.000
Nickel. 4. LOO 20.000.000
Mica , 850 19.000.000
Minerai de
chrome ,..,.,. 57.000 12.000.000
Minerai de
titane 7.000 3.000.000
M i n e r a i de
Mn 5.000 3.000.000
Pierres précieu-
ses 3.000.000
Kieselg.uhr 9.000 2. opo. 000
Pierres d'indus-
trie 150 2.000.000
Minerai de
Cu 500 2.000.000
Pyrite de fer.. 13.000 1.000.000
Pétrole 1.240 t 000.000
Kilogr. Francs
Argent. 10.100
M i n e r a i de
Tonnes Francs
tungstène 30
Arsenic. 300
La valeur de l'argent, du tungstène et de
l'arsenic a été comptée dans celle des mine-
rais qu'ils accompagnent et qui respective-
ment sont : le plomb et le cuivre, l'étain,
le plomb.
Il est évident que dans le cadre d'un seul
article de journal il est impossible d'envi-
sager les conditions de production de toutes.
les substances extraites du sol de nos colo-
nies. Aussi nous nous bornerons, pour au-
jourd'hui, à une étude rapide de la produc-
tion des phosphates.
Les phosphates constituent de beaucoup
la principale richesse minière dé notre do-
maine colonial. Cette richesse est si abon-
dante qu'elle nous permet de dominer com-
plètement le marché mondial. La produc-
tion mondiale, est pour l'instant do TO mil-
lions de tonnes environ. Or, dans ce chiffre,
la Tunisie entre pour 3 millions de tonnes,
le Maroc pour 1 million et demi, l'Algérie
pour i mitllull, la France pour 200.000 ton-
nes, tandis que les Etats-Unis produisent
3 millions 300 tonnes et l'Ucéame 900.000
tonnes environ. La production française dé-
passe donc les 60 centièmes de la produc-
tion mondiale j elle est presque exclusive-
ment localisée dans. l'Afrique du Nord et a
tendance à croître très rapidement. C'est
ainsi que de 1921 à 1929, les exportations
de phosphates ont passé : pour le Maroc de
8.322 tonnes à 1.O08.150 tonnes, pour --- la
lunisie de 1.455.000 à 3.018.000, pou!}
l'Algérie de 372.4.22 à 813.043. Seul, le
manque de main-d 'œuvre est susceptible
d'entraver cette rapide ascension ; cette pé-
nurie se fait surtout sentir en Tunisie.
On sait que l'exploitation des phosphates
marocains est réservée à l'Office chcrificn
des phosphates, dont il a souvent été ques-
non clans les annales Coloniales, ba cons-
titution, son organisation, ses méthodes de
travail sont connues. Disons tout simple-
ment que le personnel actuellement occupé
par l'Oflice comprend 800 Européens et au
moins 4-.800 indigènes.. L'Office verse cha-
que année au Trésor chérifien des sommes
importantes constituant la principale res-
source du budget marocain. Voici quelle a
été la progression de ces versements :
1921 : 11.000.000 fr. ; 1925 : 18 mil-
lions 200.000 fr. ; 1926 : 21.700.000 fr ;
1927 : 63.600.000 fr. ; 1928 : 78.600.000
francs ; 1929: 125.000.000 fr.
L'Oflice chérilien des phosphates est une
réalisation qui fait honneur à ceux qui l'ont
conçu et créé, en particulier à M. Pietri
et au maréchal Lyautey.
- Les phosphates tunisiens sont exploités,
comme les phosphates algériens d'ailleurs,
par des Compagnies privées, dont les prin-
cipales sont : la Compagnie des Phosphates
cl dit Chemin de fer de Gafsa, la Compa-
gnie des Phosphates de Dyr, la Société des
Phosphates Tunisiens - at la Compagnie de
Sainl-Gobain. La Compagnie de Oafsa pos-
sède les gisements de M'etlaani et de Re-
deyef reliés au port de Gif sa par un che-
min de fer de 243 kilomètres, ainsi que la
concession ùlAïn Moularès dont les produits
joftt-dkigés sur , So\igge.par rvole de fer ; le
personnel occupé est de 5 à 6.000 ouvriers.
La Société des Phosphates Tunisiens pos-
sèclc la concession de Kalla-Djcrùa, reliée
à Tunis par voie fcnée ;, elle occupe 1.400
ouvriers et produit 400.000 tonnes de phos-
phates. La Compagnie du Dyr possède
Kalerat-cs-cnan ou elle occupe 400 ou-
vriers. Enlin Saint-Gobain est installé à Re-
biba, que le chemin de fer relie également
à Tunis. Le manque de main-d'oeuvre para-
lyse sensiblement le développement des mi-
nes tunisiennes; c'est ainsi que les mines de
Gafsa ont vu leur production tomber de
1.960.000 tonnes en 1928 à 1.093.000 ton-
nes en 1929, par suite d'une exode des tra-
<\Tailleurs.
La production des phosphates en Algérie
est essentiellement entre les mains de la
Compagnie des Phosphates de Constantine,
contrôlée par l'Union des Mines. Cette
Compagnie possède les gisements du Djc-
bel-Kouif, dont la production atteint
800.000 tonnes ; le phosphate produit est
exporté par le port de Bône. Les bénéfices
bruts de cette Compagnie ont de 1923 à
1929 passé de 4.167.000 fr. à 6,553.000,
les bénéfices nets de 552.000 fr. à 3.745.000
francs.
Les phosphates de M'Zaila sont exploités
par la Compagnie du même nom ; ils sont
embarqués à Bougie. En 1926 la production
a été de 120.000 tonnes.
Il convient de citer comme possibilité
d'avenir les gisements du Djebel-Onk, qui
viennent d'être mis en adjudication, dans
des conditions d'ailleurs sur lesquelles nous
aurons l'occasion de revenir. -
Ainsi donc, l'Afrique du Nord, terre de
phosphates, contribue puissamment à notre
richesse minière coloniale.
Nous continuerons tout prochainement
l'inventaire de cette richesse en. indiquant
les possibilités de son développement.
Remercions, en terminant, les hommes
qui, comme M. Ch. Berthelot, ont su, avec
une admirable patience, rassembler les élé-
ments épars du grand problème qui nous
préoccupe.
Georges Nouelle, ,
député de Saône-cl-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de ta Commission des Mines.
41» ;
Dépêchesde l'Indochine
M. Pasquier refuse d'augmenter la solde
des fonctionnaires
M. Pasqulei\ gouverneur général de l'In-
dochine, a refusé d'augmenter la solde des
fonctionnaires.
Dans sa réponse à un ordre du jour de
l'Union des fonctionnaires, le gouverneur
général a dit notamment.
« Ce n'est pas au moment où les colons,
industriels et commerçants Indochinois se
trouvent dans la nécessité de réduire les
salaires de leurs employés ou de licencier
une partie de leur personnel, que la. gou-
vernement peut songer à relever le traite-
ment des fonctionnaires, employés et
agents.
« La seule mesure que de telles circons-
lances pourraient faire envisager serait
nne diminution des émoluments, mesure
réalisée dans la plupart des pays d'Extrê-
me-Orient. Je souhaite que les rireoiistan-
ces m'évitent d'y recourir. »
1> Les petits français
ignorants de la France
̃iti
""-
ous les journaux ap-
plaudissent à I'oeu-
vre de l'Union des
français de
L'étranger, active-
ment présidée Par
mon distingué col-
lègue, M. Henri
de Jouvenel, qui amènera en France, au
cours de ces vacances, plus de six cents pe-
tits Français vivant à Vétranger, dont un
premier convoi est arrivé ces jours der-
niers.
Certes, nous nous joignons chaleureuse-
ment à ces éloges; mais eu celle période
coloniale, on nous permettra de souhaiter
que les bienfaits de cette action s'étendent
à nos petits compatriotes des Colonies et
des pays de Protectorat.
Il serait essentiel de faire connaître un
peu la France à ces enfants qui devront,
après leurs pères, collaborer à Vœuvre
française d'une façon plus active que n'att-
ront à le faire ceux qui sont fixés à l'étran-
ger.,
- Entre tous, il est un pays pour lequel
s'impose la réalisation de ce desideratum:
c'est la Tunisie. Il n'en est pas, en effet,
ole l'oeuvre française se trouve en présence
de rivalités plus vives.
L'Italie, elle, remplit largement cc de-
voir à l'égard de ses petits nationaux :
chaque année, ce sont des milliers d'enfants
italiens de Tunisie que leur Métropole fait
venir, pour cultiver chez eux d'une façon
intense, ce qu'on appelle l' « italianite ».
De superbes paquebots sont envoyés
d'Italie à Tunis spécialement pour y re-
cueillir ces jeunes passagers dont l'embtu-
quement donne lieu chaque fois à une de
ces manifestations à grand, orchestre que les
Italiens aff actionnent.
Des centaines de pareltts. des musiques,
des groupa avec bannières, forment des
cortèges en tête desquels le personnel du
Consulat Général et celui des Ecoles
« Royales » de Tunis ajoutent à ces dé-
monstratiors une sorte de caractère officiel.
Quant aux enfants, ils défilent en longues
rangées, lit garçons coiffés d'une sorte de
bonnet de policẽ qui leur dottne un aspect
de bataillon scolaire, et c'est par le salut
fasciste qu'une fois alignés sur le pont, ils
font leurs adieux à ceux qui les ont accom-
pagnés.
Leur retour est l occasion de cérémonies
semblables auxquelles ils mêlent des chants
d'une insp iration de chauvinisme outran-
cier, démontrant à quelle pression ultra-
nationaliste ces enfants ont été soumis pen-
dant leur iêjour dans la métropole.
Ce ri est certes pas un régime analogue
que nous Il emandons pour les écoliers irau-
çais de Tunisie, mais nous voudrions leur
faire respirer l'air de la Patrie inconnue
pendant quelques semaines.
Déjà, dans nos colonies, il y a quelques
mois, M. 1-e sénateur Debicrrc avait signale
le haut il,,, rêt national qu'il y aurait à faire
venir, chaque année, dans une région de la
France fawrable à l'estivage, un certain
nombre drinfants français de l'unisie qui
sont moins favorisés que les petits Ita-
liens.
Nous sai ons que les meilleures idées ont
besoin d'être prônées à plusieurs reprises
avant d'arriver à réalisation.
C'est pourquoi nous reprenons celle que
notre éminent ami a si éloquemment soute-
nue, en la recommandant à la sollicitude
non seulement du Gouvernement, mais des
œuvres qui pourraient y participer et des
Mécènes en quête d'une bonne action à ac-
complir.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-l'résident de la Commission
des Douanes.
-top
Le voyage de M. Paul Reynaud
en Indochine
1" «
Le croiseur Duguay-Trouin appareillera
de Toulon le 5 septembre et prendra, à Sin-
gapour. vers le 3 Ott le 4 octobrc) le ministre
des Colonies, qui doit s'y rendre par avion.
Le ministre débarquera le 6 octobre à Saïgml,
et demeurera un mois en Cochinchine et au
Tonkin. M. Paul Reynaud repartira le 10
novembre ; il fera escale à Batavia, Co-
lombo et sera de retour à Toulon le 22 dé-
cembre. {Journal.)
Nous sommes en mesure 3c démentir cette
information, du moins en ce qui concerne le
raid aérien du ministre des Colonies. Aucune
modification n'a été apportée au programme
que nous avons publié ces jours derniers.
M. Paul Reynaud s'embarquera à Marseille
par le paquebot et montera sur le croiseur à
Singapour seulement.
gebqb
MM. A. Brunet et L. Bénard
sont partis pour la Réunion
1 ,
Ainsi que nous l'avions précédemment an-
noncé, M. Léonus Bénard, sénateur de la
Réunion, devait s'embarquer sous peu à des..
tination de sa colonie. C'est chose faite. M.
Bénard s'est embarqué hier à bord du Cham-
bordj paquebot des Messageries Maritimes.
M. Auguste Brunet, notre distingué colla-
borateur, député de la même colonie, ancien
sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, a pris
passage également sur le Chambora.
Un séïsme au Maroc
- «♦«
Une dépêche de Casablanca, à la date du
9 août nous informe que pendant la nuit, une
forte - secousse - sismique, - sui.vi e - de grondements
souterrains, a été ressentie dans la région de
Moulay Yacoub. Elle a duré dix secondes et
a été parfaitement enregistrée par une section
du service de transmission campant aux envi-
rons.
On ne signale pas de victimes, mais seule-
ment quelques dégâts matériels.
- 4..
L'influence de la médecine
arabe au X. siècle
̃ »«
Au cours d'une des séances, du Congrès
médical international le docteur Hariz, lau-
réat de la Faculté de Paris, vice-président du
Studio d'art libre, a fait à la Salle des Infor-
mations, à l'Exposition coloniale, une fort in-
téressante -- conférence. ------
Le docteur Hariz qui est l'auteur d une
thèse : « La part de la médecine arabe sur
l'évolution de la médecine française », a parlé
du mouvement scientifique arabe qui a
rayonné au dixième siècle dans tout le bassin
de la Méditerranée. Il a ensuite analysé et
commenté des livres de médecine arabe.
dont plusieurs ont été, au onzième siècle, tra
duits en latin par Constantin l'Africain et
dont l'enseignement a été donné à cette épo-
que dans les facultés de Paris et de nt-
pellier.
Hommage au général Mangin
«♦»
En même temps qu'à Verdun où sera
érigé un bas-relief à la mémoire du général
Mangin, divers monuments lui seront consa-
crés, notamment à Marrakech, Dakar et
Hanoï.
• –-– •+*+-
Tu te rends compte.
OBJETS INANIMES.
Une petite annonce vient de paraître infor-
mant les acheteurs éventuels que les chemins de
fer à voie de 0 M. 60 du Maroc Vont mettre en
vente un nombreux matériel de locomotives t de
locotfaéteutê; eta,.. - -
Voici donc disparue toute une époque et dis-
persée aux quatre vents de l'horizon -leis vesti-
ges d'un passé rococo et charmatit.
Mais qui se souvient encore, maintenant que
les Pullmans roulent de jour et de nuit de
Taza à Marrakech, des tout petits trains noirs
à voie étroite. Et oit est-il le temps où, après
avoir sauté dit paquebot dans la barcasse il
vous fallait gagner une gare de concours Lé-
pine sommeillante et mal éclairée. Vers les
quatre heures du matin une locomotive pati-
nant déjà sur la voie mouillée, tiraillait dix wa-
gons de marchandises aux toiles arrondies ou
des compartiments à claire-voie, A 15 à
1 heure, tanguant à chaque virage, s'essoufjlant
à chaque rampe, le Decauville gagnait Fedhala
et Rabat où Von entrait triomphalement sous la
double haie des orangers. On y débarquait la
cargaison humaine. Si le temps était beau le
train gagnait Kénitra. Sinon le voyage était
remis au lendemain. Le pont sur le Bou-Regrcg
tremblait de tous ses membres et par une faille
digne du paradis de Mahomet ou du scenic-
railwqy de Luna-Park on dominait Salé après
avoir dit un petit bonjour à la ville blanche et
aux marchands d'œufs frais (!) et de pâtisse-
rie. Fonçant de toute sa fumée au travers des
horizons nus ou des bois clairsemés, se repo-
sant à chaque gare, on atteignait ainsi l'oued
Sebou que l'on se gardait bien de - franchir. Des
baraqqements, un Vague hôtel attendaient le
Voyageur dans cet embryon de ville, aujour-
-von de ville, au' -
d'hui le second port du Maghreb et le lende-
main matin, après avoir vérifié une dernière
fois l'attelage la machine s'élançait vers Dar-
bel-Hamri que surplombait le camp du péni-
tentier militaire., On avait le temps d'y dîner,
d'aller faire un' tour dans les cases malodo-
rantes. La nuit tombait déjà, verte et violette.
S'il pleuvait, il fallait descendre pour aider le
mécanicien à mettre des pierres sur les rails
pour que les wagons ne patinent point, s'il
faisait beau on essayait de percer la nuit pour
apercevoir Meknès, terme de l'étape. Précau-
tionneusement la voie de 0 m. 60 en faisait le
tour crevait ses enceintes et débouchait, soit à
22 heurest soit à 4 heures du malin au bout
du camp des oliviers. Et à l'aube repartait le
train vers Fez-la-Mystérieuse.
Le voyage en automotrice était plus gai.
Data la voiture haute sur pattes, mais courte
de plafond s'entassaient au petit bonheur les
officiers, les riches et rares colons, les petites
actrices. Partie de Fez à l'heure rase, elle
obligeait les occufyants à coucher à Dar-bel-
Hamri où les chambre étaient toujours re-
tenues d'avance par les « précautionneux de
l'amour ». Mais il n'était pas rare que, lancée
d'une main sdre, la lomomotrice ne quittât pas
les rails au bout d'une descente, au terme d'un
tournant. On pestait, on riait, on attendait
aussi.
Quel poète chantera un jour le petit train
de 0 m. 60, symbole de l'époque héroïque.
Jacques Alphaud.
t -- •
Les obsèques de Mgr Légasse
Les obsèques de Mgr Légasse, évêque de
Périgueux et de Sarlat, ont eu lieu samedi
à la cathédrale, au milieu d'une foule im-
posante. Mgr Leynaud, archevêque d'Alger,
assistait à la cérémonie.
f
Dix-sept chefs de l'A. 0. F.
en pèlerinage à Verdun
n pe
Sous la conduite de M. Spitz, commissaire
général adjoint de l'A. O. F., à l'Exposition
Coloniale, 17 chefs indigènes représentant
l'Afrique Occidentale Française, venus en au-
tocar de Paris ont visité les champs de batail-
le -- de - Verdun.
La délégation fut reçue à l'Hôtel de Ville
par: M. Victor Schleiter, député-maire de
Verdun, entouré de son conseil municipal, de
M. André MaiMard, sous-préfet de Verdun,
représentant le gouvernement, et du colonel
Bellegarde, du 4u dragons portés, commandant
d'armes, représentant le général de Cointet,
gouverneur de Verdun.
M. Schieiter, souhaita la bienvenue aux
arrivants puis rendit hommage à l'héroïsme
des troupes coloniales, et demanda aux visi-
teurs, à leur retour dans leurs foyers, de dire
combien la France, et surtout Verdun, leur
sont reconnaissants de leurs sacrifices.
Au nom des chefs indigènes, M. Middou-
ne Diouf, conseiller municipal de Dakar, ré-
pondit aux souhaits de bienvenue du maire de
Verdun et le remercia de la cordiale réception
qui leur avait été réservée. Il salua les poilus
de Verdun, et exprima la fierté des camarades
de la France lointaine accourus au service de
la mère-patrie.
Après qu'ils eussent visité la salle des dé-
corations et émargé le Livre d'Or, M. Schlei-
ter remit ensuite plusieurs médailles aux mem-
bres de la délégation de l'A. O. F. Puis à
l'issue du déjeuner, les chefs indigènes se ren-
dirent aux champs de bataille de Verdun, et
notamment à l'ossuaire et au cimetière de
Douaumont, où ils visitèrent les tombes indi-
gènes.
r
» *4» ----1
L'Agriculture et le Commerce
de la Côte d'Ivoire
Fu 1930, Us exportations des produits de
la Lùlu d'Ivoire ont été les suivantes :
Cacao 22.239 tonnes
Palmistes 10.693 tonnes
lluilc de palme 6.430 tonnes
-Les quantités de coton ont été les suivan-
tes :
Coton brut, 4.5S5 tonnes ayant donne 1.387
tonnes de libres auxquelles il convient
d'ajouter 539 tonnes provenant des usines
du Soudan et de la Hauts-V-oha, -
Il est à noter que l'exportation des noix
de cola ont atteint pendant la même année
4.953 kilos.
Le mouvement commercial, pendant les
quatre premiers mois de l'année 1931 a été
de 51,413.117 francs à l'importation et a.
74.933.477 francs à l'exportation. Le der-
nier chittrc fait ressurtir une diminution de
to millions environ sur la période corres-
pondant de l'année précédente.
L'exportation des bois accuse les chiffres
suivants :
- Huis d'ébénislerie, 2 4. 50U tonnes.
Bois commune 7.096 tonnes.
-0010
La production cotonnière
de nos colonies
»+«
En 1930, la production cotonnièru de l'Al-
gérie a été de 730 tonnes de libre contre 1.640
tonnes en 19^9. La diminution constatée est
duc aux ravages causés par le ver rose de la
capsule qui a envahi les plantations.
Au .Maroc, on constate, par contre, une
meilleure production. L'usine de l'Associa-
tion Cotonnière de Casablanca a produit 55
tonnes de libre contre 34 en 1927-
L'Afrique Occidentale et le Togo ont 5.977
tonnes de fibre,
L'Afrique Equatoriale a fourni 1.200 ton-
nes. Elle espère, l'an prochaiu, arriver à
- 2.000 - tonnes.
Pour les Etats du Levant, sous mandat
français, la production comparée entre les
années 1929 et 1930, a été la-suivante :
1929 3.189 tonnes
1930 2.649 tonnes
Quoi qu'il en soit et dans l'ensemble, les
résultats constates marquent une progression
comme en témoignent les chiffres suivants :
1927 .,.,. 9.061 tonnes
192S 12.077 tonnes
1929 12,959 tonnes
Le travail torcé au Libéria
---t,
MM. Brunut, gouverneur des colonies, et
Leig-htait, qui avaient été chargés par la
S. D. N. de procéder à une enquête sur la
question de l'esclavage et dit travail force
dans la République du Lihéria, viennent de
rentrer en Europe. Ils ont débarque à Bor-
deaux hier.
,'- .-------
Trois frères annamites prêtres
.1.
Le vicaire apostolique a parmi Svis piètres
indigènes, trois frères de la famille San,
dont le troisième a été ordonné récemment
par le vicaire apostolique M. Marron. C'est
le premier ras en Indochine. Un des- troi s
frères, le l'ère Luc San, a été ordonné à
Rome, où il a accompli brillamment sr.s. étu-
des, et a été reçu docteur en Philosophie,
Théologie et Droit-Canon.
(Agtucc, Fidàs).
Lln¡g EN SECONDE PAGE -,
L'vialion Coloniale.
Ln reclieivlio des twdroi-nrhuros en' A.
1 E. F.
M. Hohi n en Franco.
[ Répertoire de « l'Officiel ,1. J
Les problèmes économiques
de l'Afrique Centrale
par Thomas GREENWOOD,
060
UN INTERESSANT RAPPORT DE
L'EMPIRE ECONOMIC UNION. - -
L'EXPLOITATION DU BASSIN DU
CONGO. LES RELATIONS DE
L'ANGLETERRE AVEC LA FRANCE
ET LA BELGIQUE. L'AVENIR DE
L'AFRIQUE CENTRALE.
(De notre correspondant particulier)
L'importance que les problèmes impériaux
ont prise pendant ces dernières années dans la
politique générale de 1 Angleterre, a fait per-
dre de vue en quelque sorte les questions pu-
rement coloniales. Or ce n'est pas s rlement
les dominions qui font la grandeur de Angle-
terre : l'indépendance qu'ils ont pri. s der-
niers temps dans plusieurs directions, c' c: ue les
Indes, si - l'on n' v prend arde, sont en train
d'imiter, permettrait difficilement à 1 Angle-
terre de maintenir à la longue son prE.t' ge de
puissance mondiale. Les colonies proprement
dites de l'Angleterre, heureusement, lui per-
mettent de jouer encore longtemps un rôle de
premier plan. En fait, si elles sont prises en-
semble, les colonies anglaises couvrent une su-
perficie plus grande que celle des Indes, et
possèdent une population supérieure à cet le de
tous les dominions réunis. L'empire colonial
anglais est donc une entité de tout premier
ordre dans la vie de l' Angleterre comme puis-
sance - mondiale ; et -- en attirant l' attention de
l opinion publique sur <:le lait indiscutable,
l' « Empire Economie Union >>, fondée en
1929, par Lord Melehett, contribue dans une
large mesure à aider le redressement économi-
que de l'Angleterre, et à réveilleç chez IC3
Anglais ce noble esprit d aventure qui leur a
permis d' ouvri r de vastes pays à la civilisation.
Comme le cas se présente pour la France,
pour l'Italie. pour l'Espagne et la Belgique.
c 'est en Afrique que se trouve la plus grosse
partie de l'empire colonial anglais. Un déve-
loppement rationnel et intensi f de ces terri-
toires, donnerait sûrement les résultats écono-
miques tout aussi important que les traités in-
ternes entre l'Angleterre et les dominions.
C'est d'ailleurs l'avis du comité d'études de
l' « Empire Economie Ur ¡"o •> le rap-
port sur cette qucst'op ;,lr:ritc J "lie ,:lldirC.,
Ce rapport signait- tout d':>Lr..:.i que !c. 0. •
sessions anglaises en Afrique, sans AViipUr
dbminiôn "de l'Afrique Australe et Hr.gy:>:
ont une superficie de près de peut mill u? n<-
kilomètres carrés avec urr. population
millions cïhabilan", (l - ni siumi e. s UI1"
grande variété de systèmes l,Ulljlllut:UI:,,'';;'
La majeure partie c'e ces possessions cepen-
dant, celles qui se < touvent en Afrique Cen-
trale et Orientale, nt sont pas liés à la mèrc-
patrie par des traites commerciaux avantageux.
11 y a d' abord les ai ciens territoires allemands
placés sous mandat, tomme le cas se présente
aussi pour la France, la Belgique et le Por-
tugal ; et ces manda de l.a classe « B JI ne
permettent pas à ce; territoires d établir des
tarifs préférentiels en ers leurs puissances man-
dataires.
Mais il y a aussi les conventions internatio-
na les qui affligent lei territoires de possession,
et parmi ceux-ci le bassin du Congo, et les
empêchent de prendie l' essor auquel ils ont
droit, tout en ne profitant guère à t' Angleterre.
La Convention de S.unt-Gcrmain en Layc de
1919 et ratifiée en lr)20, comporte une c lause
suivant laquelle les puissances signataires pour-
raient se réunir aprè dis. ans pour discuter des
modifications utiles à apporter à ces traités af-
fcctant le bassin du Congo : comme cette réu-
nion n'a pas encore eu lieu, voilà une possi-
bilité qui permettrait à toutes les puissances in-
téressées a cette région de rectincr leurs posi-
tions respectives. Il semble cepndanl que les
puissances signataires de la Convention de
Saint-Germain aient dernièrement échangé leurs
points de vue et qu' elles se soient décidées à
prolonger cette convention de cinq années en-
core. Il est bon de rappeler à cet effet, que la
convention de 1919 était destinée à remplacer
les protocoles de Berlin et de Bruxelles (1885
et 1890) dont l'Autriche et l'Allemagne fai-
saient partie. Les expériences faites pendant la
période d'avant-guerre, et celles qu'on a faites
depuis, auraient dû cependant suggérer aux
puissances signataires de la Convention de St-
Germain, d'utiles modifications aux clauses de
ces trailés.
En particulier, il conviendrait de delinn de.
nouveau les limites de la région au-dedans de
laquelle les puissances signataires s' entendaient
pour maintenir le libre-échange effectif et l éga-
lité de traitement des marchandises de cha-
cune d'elles. Celte zone qui englobe tout le
Congo Belge el qui coupe arbitrairement une
partie du Congo Français, le Cameroun, une
partie de l'Afrique Equatoriale Française
(Oubanghi-Sari), une partie de l' Angola, de
la Rhodésie et du Mozambique, et qui com-
prend également l'Ouganda, le Kenya, les
territoires du Tanganyka et une partie
du Somali italien, contient maintenant des
régions hautement développées et qui pour-
- raient se passer ---- de celle -- situation anor-
male. Il serait intéressant par exemple de
rétrécir cette zone et de la délim\te de façon
à ce qu'elle ne coupe pas en deux des colo-
nies qui se sont organisées depuis. Ce ne sont
pas tellement les clauses de la Convention se
rapportant à la suppression de l' esclaxage, à
la liberté de conscience, à l' amélioration des
conditions des indigènes et au droit de pas-
sage des caravanes commerciales, qui peu-
vent gêner les puissances signataires ; mais plu-
tôt celles qui se rapportent à la liberté des
échanges et à l'impossibilité d'établir des ré-
gimes fiscaux particuliers.
Si l' Angleterre amorce des négociations à ce
sujet, il est probable que la France, la Bel-
11-llTtrP-efXI'l\U' A.NNn. r» N0 115. LB 14UMEIIO ] 30 CENTIMES MARDI SOIR, 11 AOUT 1931.
- r -' 1 i -
JOURNAL OUOTIOIEI
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Les Annales Coloniales
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La production minière
des Colonies françaises
..Q
Le déficit fortement accusé de notre ba-
lance commerciale doit nous inciter à uti-
1 118cr au maXJlUUlU les ressources naturelles
de nos colonies c. en particulier les res-
sources minières. Nous sommes, en effet,
en ce qui concerne notre approvisionnement
en métaux, houille, pétrole, très largement
tributaires de l'étranger. Actuellement, nous
importons la totalité du cuivre et du plomb
qui nous sont nécessaires, 97 de notre
consommation de zinc, 95 de notre con-
sommation de plomb j malgré l'accroisse-
ment de l'activité de nus houillères plus de
30 millions de tonnes de charbon sont an-
nuellement achetées à l'étranger j enfin, du
dehors nous vient la quasi totalité du pé-
trole consommé chez nous. Le nécessité de
prospecter minutieusement notre domaine
colonial apparait plus pressante encore
quand on considère que la consommation
mondiale des métaux et des combustibles a
augmenté depuis le, début du siècle dans de
très fortes proportions et que cette progres-
sion s'accentuera encore sans doute forte-
ment dans les années à venir. C'est ainsi
que de 1900 à 1928 la consommation de
l'aluminium a crû de plus de 3.000 %;
celle du plomb de 186 ; celle du cuivre
de 341 %; celle du zinc de 296 ; celle
de l'étain de 217 %; celle du nickel de
145 > celle du mercure de 121 ; celle
de l'argent de 115 La production mon-
diale de la houille a augmenté depuis 1913
de plus de 100 millions de tonnes.
Il est donc opportun d'examiner l'état
de nos industries extractives dans l'ensem-
ble de nos colohies. A vrai dire, nous avons
déjà dans ce journal entrepris cet examen
en ce qui concerne le Maroc, l'Algérie et
l'indochme. Les dernières statistiques et
travaux publiés principalement par M.
Blondel, par M. Matignon, par M. Despu-
jols, et surtout par M. Ch. Berthelot dans
son récent ouvrage intitulé « Mines Colo-
niales P, permettent de poursuivre et d'éten-
dre l'examen entrepris.
11 est tout d'abord intéressant de chiffrer
l'importance de notre production minière
coloniale. Pour 1928, elle est évaluée à un
- HtÙlktrd m millions, OT alocfttnuc la production
, minière 'Sffiffrenoiirin
de 9 milliards ot tandis que la production
mondiale était de l'ordre de 350 milliards.
D'après M. Blondel, notre production mi-
nière coloniale est ainsi répartie ;
Tunisie .,. 305.500.000 franc
Algérie..,., 246.500.000 -
Indochine 231.500.0.00 -
Maroc 155.000.000 -
Madagascar 58. 500.000
Nouvelle Caléùonie. 33.000.000 -
Guyane 22.000.000
Océanie 15.000.000
A.O,}' 7.000.000 -
A.E.F. 1.000.000
Si l'on considère l'importance de chaque
produit extrait du sol, on constate les résul-
tats suivants :
Tonnes Francs
Phosphates 5.111.000 451.000.000
Minerai de fer. 2.895.000 189.000.000
Combustible so-
lide 2.000.000 183.000.000
Minerai de
plomb 31.300 57.000.000
M) i n*e rai de
zinc 40.500 41.000.000
Graphite 17.000 33.000.000
Kilogr. Francs
Or 1.850 29.ooo.lpoo
Tonnes Francs
Minerai de
Su 8ro 24.0,00.000
Nickel. 4. LOO 20.000.000
Mica , 850 19.000.000
Minerai de
chrome ,..,.,. 57.000 12.000.000
Minerai de
titane 7.000 3.000.000
M i n e r a i de
Mn 5.000 3.000.000
Pierres précieu-
ses 3.000.000
Kieselg.uhr 9.000 2. opo. 000
Pierres d'indus-
trie 150 2.000.000
Minerai de
Cu 500 2.000.000
Pyrite de fer.. 13.000 1.000.000
Pétrole 1.240 t 000.000
Kilogr. Francs
Argent. 10.100
M i n e r a i de
Tonnes Francs
tungstène 30
Arsenic. 300
La valeur de l'argent, du tungstène et de
l'arsenic a été comptée dans celle des mine-
rais qu'ils accompagnent et qui respective-
ment sont : le plomb et le cuivre, l'étain,
le plomb.
Il est évident que dans le cadre d'un seul
article de journal il est impossible d'envi-
sager les conditions de production de toutes.
les substances extraites du sol de nos colo-
nies. Aussi nous nous bornerons, pour au-
jourd'hui, à une étude rapide de la produc-
tion des phosphates.
Les phosphates constituent de beaucoup
la principale richesse minière dé notre do-
maine colonial. Cette richesse est si abon-
dante qu'elle nous permet de dominer com-
plètement le marché mondial. La produc-
tion mondiale, est pour l'instant do TO mil-
lions de tonnes environ. Or, dans ce chiffre,
la Tunisie entre pour 3 millions de tonnes,
le Maroc pour 1 million et demi, l'Algérie
pour i mitllull, la France pour 200.000 ton-
nes, tandis que les Etats-Unis produisent
3 millions 300 tonnes et l'Ucéame 900.000
tonnes environ. La production française dé-
passe donc les 60 centièmes de la produc-
tion mondiale j elle est presque exclusive-
ment localisée dans. l'Afrique du Nord et a
tendance à croître très rapidement. C'est
ainsi que de 1921 à 1929, les exportations
de phosphates ont passé : pour le Maroc de
8.322 tonnes à 1.O08.150 tonnes, pour --- la
lunisie de 1.455.000 à 3.018.000, pou!}
l'Algérie de 372.4.22 à 813.043. Seul, le
manque de main-d 'œuvre est susceptible
d'entraver cette rapide ascension ; cette pé-
nurie se fait surtout sentir en Tunisie.
On sait que l'exploitation des phosphates
marocains est réservée à l'Office chcrificn
des phosphates, dont il a souvent été ques-
non clans les annales Coloniales, ba cons-
titution, son organisation, ses méthodes de
travail sont connues. Disons tout simple-
ment que le personnel actuellement occupé
par l'Oflice comprend 800 Européens et au
moins 4-.800 indigènes.. L'Office verse cha-
que année au Trésor chérifien des sommes
importantes constituant la principale res-
source du budget marocain. Voici quelle a
été la progression de ces versements :
1921 : 11.000.000 fr. ; 1925 : 18 mil-
lions 200.000 fr. ; 1926 : 21.700.000 fr ;
1927 : 63.600.000 fr. ; 1928 : 78.600.000
francs ; 1929: 125.000.000 fr.
L'Oflice chérilien des phosphates est une
réalisation qui fait honneur à ceux qui l'ont
conçu et créé, en particulier à M. Pietri
et au maréchal Lyautey.
- Les phosphates tunisiens sont exploités,
comme les phosphates algériens d'ailleurs,
par des Compagnies privées, dont les prin-
cipales sont : la Compagnie des Phosphates
cl dit Chemin de fer de Gafsa, la Compa-
gnie des Phosphates de Dyr, la Société des
Phosphates Tunisiens - at la Compagnie de
Sainl-Gobain. La Compagnie de Oafsa pos-
sède les gisements de M'etlaani et de Re-
deyef reliés au port de Gif sa par un che-
min de fer de 243 kilomètres, ainsi que la
concession ùlAïn Moularès dont les produits
joftt-dkigés sur , So\igge.par rvole de fer ; le
personnel occupé est de 5 à 6.000 ouvriers.
La Société des Phosphates Tunisiens pos-
sèclc la concession de Kalla-Djcrùa, reliée
à Tunis par voie fcnée ;, elle occupe 1.400
ouvriers et produit 400.000 tonnes de phos-
phates. La Compagnie du Dyr possède
Kalerat-cs-cnan ou elle occupe 400 ou-
vriers. Enlin Saint-Gobain est installé à Re-
biba, que le chemin de fer relie également
à Tunis. Le manque de main-d'oeuvre para-
lyse sensiblement le développement des mi-
nes tunisiennes; c'est ainsi que les mines de
Gafsa ont vu leur production tomber de
1.960.000 tonnes en 1928 à 1.093.000 ton-
nes en 1929, par suite d'une exode des tra-
<\Tailleurs.
La production des phosphates en Algérie
est essentiellement entre les mains de la
Compagnie des Phosphates de Constantine,
contrôlée par l'Union des Mines. Cette
Compagnie possède les gisements du Djc-
bel-Kouif, dont la production atteint
800.000 tonnes ; le phosphate produit est
exporté par le port de Bône. Les bénéfices
bruts de cette Compagnie ont de 1923 à
1929 passé de 4.167.000 fr. à 6,553.000,
les bénéfices nets de 552.000 fr. à 3.745.000
francs.
Les phosphates de M'Zaila sont exploités
par la Compagnie du même nom ; ils sont
embarqués à Bougie. En 1926 la production
a été de 120.000 tonnes.
Il convient de citer comme possibilité
d'avenir les gisements du Djebel-Onk, qui
viennent d'être mis en adjudication, dans
des conditions d'ailleurs sur lesquelles nous
aurons l'occasion de revenir. -
Ainsi donc, l'Afrique du Nord, terre de
phosphates, contribue puissamment à notre
richesse minière coloniale.
Nous continuerons tout prochainement
l'inventaire de cette richesse en. indiquant
les possibilités de son développement.
Remercions, en terminant, les hommes
qui, comme M. Ch. Berthelot, ont su, avec
une admirable patience, rassembler les élé-
ments épars du grand problème qui nous
préoccupe.
Georges Nouelle, ,
député de Saône-cl-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de ta Commission des Mines.
41» ;
Dépêchesde l'Indochine
M. Pasquier refuse d'augmenter la solde
des fonctionnaires
M. Pasqulei\ gouverneur général de l'In-
dochine, a refusé d'augmenter la solde des
fonctionnaires.
Dans sa réponse à un ordre du jour de
l'Union des fonctionnaires, le gouverneur
général a dit notamment.
« Ce n'est pas au moment où les colons,
industriels et commerçants Indochinois se
trouvent dans la nécessité de réduire les
salaires de leurs employés ou de licencier
une partie de leur personnel, que la. gou-
vernement peut songer à relever le traite-
ment des fonctionnaires, employés et
agents.
« La seule mesure que de telles circons-
lances pourraient faire envisager serait
nne diminution des émoluments, mesure
réalisée dans la plupart des pays d'Extrê-
me-Orient. Je souhaite que les rireoiistan-
ces m'évitent d'y recourir. »
1> Les petits français
ignorants de la France
̃iti
""-
ous les journaux ap-
plaudissent à I'oeu-
vre de l'Union des
français de
L'étranger, active-
ment présidée Par
mon distingué col-
lègue, M. Henri
de Jouvenel, qui amènera en France, au
cours de ces vacances, plus de six cents pe-
tits Français vivant à Vétranger, dont un
premier convoi est arrivé ces jours der-
niers.
Certes, nous nous joignons chaleureuse-
ment à ces éloges; mais eu celle période
coloniale, on nous permettra de souhaiter
que les bienfaits de cette action s'étendent
à nos petits compatriotes des Colonies et
des pays de Protectorat.
Il serait essentiel de faire connaître un
peu la France à ces enfants qui devront,
après leurs pères, collaborer à Vœuvre
française d'une façon plus active que n'att-
ront à le faire ceux qui sont fixés à l'étran-
ger.,
- Entre tous, il est un pays pour lequel
s'impose la réalisation de ce desideratum:
c'est la Tunisie. Il n'en est pas, en effet,
ole l'oeuvre française se trouve en présence
de rivalités plus vives.
L'Italie, elle, remplit largement cc de-
voir à l'égard de ses petits nationaux :
chaque année, ce sont des milliers d'enfants
italiens de Tunisie que leur Métropole fait
venir, pour cultiver chez eux d'une façon
intense, ce qu'on appelle l' « italianite ».
De superbes paquebots sont envoyés
d'Italie à Tunis spécialement pour y re-
cueillir ces jeunes passagers dont l'embtu-
quement donne lieu chaque fois à une de
ces manifestations à grand, orchestre que les
Italiens aff actionnent.
Des centaines de pareltts. des musiques,
des groupa avec bannières, forment des
cortèges en tête desquels le personnel du
Consulat Général et celui des Ecoles
« Royales » de Tunis ajoutent à ces dé-
monstratiors une sorte de caractère officiel.
Quant aux enfants, ils défilent en longues
rangées, lit garçons coiffés d'une sorte de
bonnet de policẽ qui leur dottne un aspect
de bataillon scolaire, et c'est par le salut
fasciste qu'une fois alignés sur le pont, ils
font leurs adieux à ceux qui les ont accom-
pagnés.
Leur retour est l occasion de cérémonies
semblables auxquelles ils mêlent des chants
d'une insp iration de chauvinisme outran-
cier, démontrant à quelle pression ultra-
nationaliste ces enfants ont été soumis pen-
dant leur iêjour dans la métropole.
Ce ri est certes pas un régime analogue
que nous Il emandons pour les écoliers irau-
çais de Tunisie, mais nous voudrions leur
faire respirer l'air de la Patrie inconnue
pendant quelques semaines.
Déjà, dans nos colonies, il y a quelques
mois, M. 1-e sénateur Debicrrc avait signale
le haut il,,, rêt national qu'il y aurait à faire
venir, chaque année, dans une région de la
France fawrable à l'estivage, un certain
nombre drinfants français de l'unisie qui
sont moins favorisés que les petits Ita-
liens.
Nous sai ons que les meilleures idées ont
besoin d'être prônées à plusieurs reprises
avant d'arriver à réalisation.
C'est pourquoi nous reprenons celle que
notre éminent ami a si éloquemment soute-
nue, en la recommandant à la sollicitude
non seulement du Gouvernement, mais des
œuvres qui pourraient y participer et des
Mécènes en quête d'une bonne action à ac-
complir.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-l'résident de la Commission
des Douanes.
-top
Le voyage de M. Paul Reynaud
en Indochine
1" «
Le croiseur Duguay-Trouin appareillera
de Toulon le 5 septembre et prendra, à Sin-
gapour. vers le 3 Ott le 4 octobrc) le ministre
des Colonies, qui doit s'y rendre par avion.
Le ministre débarquera le 6 octobre à Saïgml,
et demeurera un mois en Cochinchine et au
Tonkin. M. Paul Reynaud repartira le 10
novembre ; il fera escale à Batavia, Co-
lombo et sera de retour à Toulon le 22 dé-
cembre. {Journal.)
Nous sommes en mesure 3c démentir cette
information, du moins en ce qui concerne le
raid aérien du ministre des Colonies. Aucune
modification n'a été apportée au programme
que nous avons publié ces jours derniers.
M. Paul Reynaud s'embarquera à Marseille
par le paquebot et montera sur le croiseur à
Singapour seulement.
gebqb
MM. A. Brunet et L. Bénard
sont partis pour la Réunion
1 ,
Ainsi que nous l'avions précédemment an-
noncé, M. Léonus Bénard, sénateur de la
Réunion, devait s'embarquer sous peu à des..
tination de sa colonie. C'est chose faite. M.
Bénard s'est embarqué hier à bord du Cham-
bordj paquebot des Messageries Maritimes.
M. Auguste Brunet, notre distingué colla-
borateur, député de la même colonie, ancien
sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, a pris
passage également sur le Chambora.
Un séïsme au Maroc
- «♦«
Une dépêche de Casablanca, à la date du
9 août nous informe que pendant la nuit, une
forte - secousse - sismique, - sui.vi e - de grondements
souterrains, a été ressentie dans la région de
Moulay Yacoub. Elle a duré dix secondes et
a été parfaitement enregistrée par une section
du service de transmission campant aux envi-
rons.
On ne signale pas de victimes, mais seule-
ment quelques dégâts matériels.
- 4..
L'influence de la médecine
arabe au X. siècle
̃ »«
Au cours d'une des séances, du Congrès
médical international le docteur Hariz, lau-
réat de la Faculté de Paris, vice-président du
Studio d'art libre, a fait à la Salle des Infor-
mations, à l'Exposition coloniale, une fort in-
téressante -- conférence. ------
Le docteur Hariz qui est l'auteur d une
thèse : « La part de la médecine arabe sur
l'évolution de la médecine française », a parlé
du mouvement scientifique arabe qui a
rayonné au dixième siècle dans tout le bassin
de la Méditerranée. Il a ensuite analysé et
commenté des livres de médecine arabe.
dont plusieurs ont été, au onzième siècle, tra
duits en latin par Constantin l'Africain et
dont l'enseignement a été donné à cette épo-
que dans les facultés de Paris et de nt-
pellier.
Hommage au général Mangin
«♦»
En même temps qu'à Verdun où sera
érigé un bas-relief à la mémoire du général
Mangin, divers monuments lui seront consa-
crés, notamment à Marrakech, Dakar et
Hanoï.
• –-– •+*+-
Tu te rends compte.
OBJETS INANIMES.
Une petite annonce vient de paraître infor-
mant les acheteurs éventuels que les chemins de
fer à voie de 0 M. 60 du Maroc Vont mettre en
vente un nombreux matériel de locomotives t de
locotfaéteutê; eta,.. - -
Voici donc disparue toute une époque et dis-
persée aux quatre vents de l'horizon -leis vesti-
ges d'un passé rococo et charmatit.
Mais qui se souvient encore, maintenant que
les Pullmans roulent de jour et de nuit de
Taza à Marrakech, des tout petits trains noirs
à voie étroite. Et oit est-il le temps où, après
avoir sauté dit paquebot dans la barcasse il
vous fallait gagner une gare de concours Lé-
pine sommeillante et mal éclairée. Vers les
quatre heures du matin une locomotive pati-
nant déjà sur la voie mouillée, tiraillait dix wa-
gons de marchandises aux toiles arrondies ou
des compartiments à claire-voie, A 15 à
1 heure, tanguant à chaque virage, s'essoufjlant
à chaque rampe, le Decauville gagnait Fedhala
et Rabat où Von entrait triomphalement sous la
double haie des orangers. On y débarquait la
cargaison humaine. Si le temps était beau le
train gagnait Kénitra. Sinon le voyage était
remis au lendemain. Le pont sur le Bou-Regrcg
tremblait de tous ses membres et par une faille
digne du paradis de Mahomet ou du scenic-
railwqy de Luna-Park on dominait Salé après
avoir dit un petit bonjour à la ville blanche et
aux marchands d'œufs frais (!) et de pâtisse-
rie. Fonçant de toute sa fumée au travers des
horizons nus ou des bois clairsemés, se repo-
sant à chaque gare, on atteignait ainsi l'oued
Sebou que l'on se gardait bien de - franchir. Des
baraqqements, un Vague hôtel attendaient le
Voyageur dans cet embryon de ville, aujour-
-von de ville, au' -
d'hui le second port du Maghreb et le lende-
main matin, après avoir vérifié une dernière
fois l'attelage la machine s'élançait vers Dar-
bel-Hamri que surplombait le camp du péni-
tentier militaire., On avait le temps d'y dîner,
d'aller faire un' tour dans les cases malodo-
rantes. La nuit tombait déjà, verte et violette.
S'il pleuvait, il fallait descendre pour aider le
mécanicien à mettre des pierres sur les rails
pour que les wagons ne patinent point, s'il
faisait beau on essayait de percer la nuit pour
apercevoir Meknès, terme de l'étape. Précau-
tionneusement la voie de 0 m. 60 en faisait le
tour crevait ses enceintes et débouchait, soit à
22 heurest soit à 4 heures du malin au bout
du camp des oliviers. Et à l'aube repartait le
train vers Fez-la-Mystérieuse.
Le voyage en automotrice était plus gai.
Data la voiture haute sur pattes, mais courte
de plafond s'entassaient au petit bonheur les
officiers, les riches et rares colons, les petites
actrices. Partie de Fez à l'heure rase, elle
obligeait les occufyants à coucher à Dar-bel-
Hamri où les chambre étaient toujours re-
tenues d'avance par les « précautionneux de
l'amour ». Mais il n'était pas rare que, lancée
d'une main sdre, la lomomotrice ne quittât pas
les rails au bout d'une descente, au terme d'un
tournant. On pestait, on riait, on attendait
aussi.
Quel poète chantera un jour le petit train
de 0 m. 60, symbole de l'époque héroïque.
Jacques Alphaud.
t -- •
Les obsèques de Mgr Légasse
Les obsèques de Mgr Légasse, évêque de
Périgueux et de Sarlat, ont eu lieu samedi
à la cathédrale, au milieu d'une foule im-
posante. Mgr Leynaud, archevêque d'Alger,
assistait à la cérémonie.
f
Dix-sept chefs de l'A. 0. F.
en pèlerinage à Verdun
n pe
Sous la conduite de M. Spitz, commissaire
général adjoint de l'A. O. F., à l'Exposition
Coloniale, 17 chefs indigènes représentant
l'Afrique Occidentale Française, venus en au-
tocar de Paris ont visité les champs de batail-
le -- de - Verdun.
La délégation fut reçue à l'Hôtel de Ville
par: M. Victor Schleiter, député-maire de
Verdun, entouré de son conseil municipal, de
M. André MaiMard, sous-préfet de Verdun,
représentant le gouvernement, et du colonel
Bellegarde, du 4u dragons portés, commandant
d'armes, représentant le général de Cointet,
gouverneur de Verdun.
M. Schieiter, souhaita la bienvenue aux
arrivants puis rendit hommage à l'héroïsme
des troupes coloniales, et demanda aux visi-
teurs, à leur retour dans leurs foyers, de dire
combien la France, et surtout Verdun, leur
sont reconnaissants de leurs sacrifices.
Au nom des chefs indigènes, M. Middou-
ne Diouf, conseiller municipal de Dakar, ré-
pondit aux souhaits de bienvenue du maire de
Verdun et le remercia de la cordiale réception
qui leur avait été réservée. Il salua les poilus
de Verdun, et exprima la fierté des camarades
de la France lointaine accourus au service de
la mère-patrie.
Après qu'ils eussent visité la salle des dé-
corations et émargé le Livre d'Or, M. Schlei-
ter remit ensuite plusieurs médailles aux mem-
bres de la délégation de l'A. O. F. Puis à
l'issue du déjeuner, les chefs indigènes se ren-
dirent aux champs de bataille de Verdun, et
notamment à l'ossuaire et au cimetière de
Douaumont, où ils visitèrent les tombes indi-
gènes.
r
» *4» ----1
L'Agriculture et le Commerce
de la Côte d'Ivoire
Fu 1930, Us exportations des produits de
la Lùlu d'Ivoire ont été les suivantes :
Cacao 22.239 tonnes
Palmistes 10.693 tonnes
lluilc de palme 6.430 tonnes
-Les quantités de coton ont été les suivan-
tes :
Coton brut, 4.5S5 tonnes ayant donne 1.387
tonnes de libres auxquelles il convient
d'ajouter 539 tonnes provenant des usines
du Soudan et de la Hauts-V-oha, -
Il est à noter que l'exportation des noix
de cola ont atteint pendant la même année
4.953 kilos.
Le mouvement commercial, pendant les
quatre premiers mois de l'année 1931 a été
de 51,413.117 francs à l'importation et a.
74.933.477 francs à l'exportation. Le der-
nier chittrc fait ressurtir une diminution de
to millions environ sur la période corres-
pondant de l'année précédente.
L'exportation des bois accuse les chiffres
suivants :
- Huis d'ébénislerie, 2 4. 50U tonnes.
Bois commune 7.096 tonnes.
-0010
La production cotonnière
de nos colonies
»+«
En 1930, la production cotonnièru de l'Al-
gérie a été de 730 tonnes de libre contre 1.640
tonnes en 19^9. La diminution constatée est
duc aux ravages causés par le ver rose de la
capsule qui a envahi les plantations.
Au .Maroc, on constate, par contre, une
meilleure production. L'usine de l'Associa-
tion Cotonnière de Casablanca a produit 55
tonnes de libre contre 34 en 1927-
L'Afrique Occidentale et le Togo ont 5.977
tonnes de fibre,
L'Afrique Equatoriale a fourni 1.200 ton-
nes. Elle espère, l'an prochaiu, arriver à
- 2.000 - tonnes.
Pour les Etats du Levant, sous mandat
français, la production comparée entre les
années 1929 et 1930, a été la-suivante :
1929 3.189 tonnes
1930 2.649 tonnes
Quoi qu'il en soit et dans l'ensemble, les
résultats constates marquent une progression
comme en témoignent les chiffres suivants :
1927 .,.,. 9.061 tonnes
192S 12.077 tonnes
1929 12,959 tonnes
Le travail torcé au Libéria
---t,
MM. Brunut, gouverneur des colonies, et
Leig-htait, qui avaient été chargés par la
S. D. N. de procéder à une enquête sur la
question de l'esclavage et dit travail force
dans la République du Lihéria, viennent de
rentrer en Europe. Ils ont débarque à Bor-
deaux hier.
,'- .-------
Trois frères annamites prêtres
.1.
Le vicaire apostolique a parmi Svis piètres
indigènes, trois frères de la famille San,
dont le troisième a été ordonné récemment
par le vicaire apostolique M. Marron. C'est
le premier ras en Indochine. Un des- troi s
frères, le l'ère Luc San, a été ordonné à
Rome, où il a accompli brillamment sr.s. étu-
des, et a été reçu docteur en Philosophie,
Théologie et Droit-Canon.
(Agtucc, Fidàs).
Lln¡g EN SECONDE PAGE -,
L'vialion Coloniale.
Ln reclieivlio des twdroi-nrhuros en' A.
1 E. F.
M. Hohi n en Franco.
[ Répertoire de « l'Officiel ,1. J
Les problèmes économiques
de l'Afrique Centrale
par Thomas GREENWOOD,
060
UN INTERESSANT RAPPORT DE
L'EMPIRE ECONOMIC UNION. - -
L'EXPLOITATION DU BASSIN DU
CONGO. LES RELATIONS DE
L'ANGLETERRE AVEC LA FRANCE
ET LA BELGIQUE. L'AVENIR DE
L'AFRIQUE CENTRALE.
(De notre correspondant particulier)
L'importance que les problèmes impériaux
ont prise pendant ces dernières années dans la
politique générale de 1 Angleterre, a fait per-
dre de vue en quelque sorte les questions pu-
rement coloniales. Or ce n'est pas s rlement
les dominions qui font la grandeur de Angle-
terre : l'indépendance qu'ils ont pri. s der-
niers temps dans plusieurs directions, c' c: ue les
Indes, si - l'on n' v prend arde, sont en train
d'imiter, permettrait difficilement à 1 Angle-
terre de maintenir à la longue son prE.t' ge de
puissance mondiale. Les colonies proprement
dites de l'Angleterre, heureusement, lui per-
mettent de jouer encore longtemps un rôle de
premier plan. En fait, si elles sont prises en-
semble, les colonies anglaises couvrent une su-
perficie plus grande que celle des Indes, et
possèdent une population supérieure à cet le de
tous les dominions réunis. L'empire colonial
anglais est donc une entité de tout premier
ordre dans la vie de l' Angleterre comme puis-
sance - mondiale ; et -- en attirant l' attention de
l opinion publique sur <:le lait indiscutable,
l' « Empire Economie Union >>, fondée en
1929, par Lord Melehett, contribue dans une
large mesure à aider le redressement économi-
que de l'Angleterre, et à réveilleç chez IC3
Anglais ce noble esprit d aventure qui leur a
permis d' ouvri r de vastes pays à la civilisation.
Comme le cas se présente pour la France,
pour l'Italie. pour l'Espagne et la Belgique.
c 'est en Afrique que se trouve la plus grosse
partie de l'empire colonial anglais. Un déve-
loppement rationnel et intensi f de ces terri-
toires, donnerait sûrement les résultats écono-
miques tout aussi important que les traités in-
ternes entre l'Angleterre et les dominions.
C'est d'ailleurs l'avis du comité d'études de
l' « Empire Economie Ur ¡"o •> le rap-
port sur cette qucst'op ;,lr:ritc J "lie ,:lldirC.,
Ce rapport signait- tout d':>Lr..:.i que !c. 0. •
sessions anglaises en Afrique, sans AViipUr
dbminiôn "de l'Afrique Australe et Hr.gy:>:
ont une superficie de près de peut mill u? n<-
kilomètres carrés avec urr. population
millions cïhabilan", (l - ni siumi e. s UI1"
grande variété de systèmes l,Ulljlllut:UI:,,'';;'
La majeure partie c'e ces possessions cepen-
dant, celles qui se < touvent en Afrique Cen-
trale et Orientale, nt sont pas liés à la mèrc-
patrie par des traites commerciaux avantageux.
11 y a d' abord les ai ciens territoires allemands
placés sous mandat, tomme le cas se présente
aussi pour la France, la Belgique et le Por-
tugal ; et ces manda de l.a classe « B JI ne
permettent pas à ce; territoires d établir des
tarifs préférentiels en ers leurs puissances man-
dataires.
Mais il y a aussi les conventions internatio-
na les qui affligent lei territoires de possession,
et parmi ceux-ci le bassin du Congo, et les
empêchent de prendie l' essor auquel ils ont
droit, tout en ne profitant guère à t' Angleterre.
La Convention de S.unt-Gcrmain en Layc de
1919 et ratifiée en lr)20, comporte une c lause
suivant laquelle les puissances signataires pour-
raient se réunir aprè dis. ans pour discuter des
modifications utiles à apporter à ces traités af-
fcctant le bassin du Congo : comme cette réu-
nion n'a pas encore eu lieu, voilà une possi-
bilité qui permettrait à toutes les puissances in-
téressées a cette région de rectincr leurs posi-
tions respectives. Il semble cepndanl que les
puissances signataires de la Convention de
Saint-Germain aient dernièrement échangé leurs
points de vue et qu' elles se soient décidées à
prolonger cette convention de cinq années en-
core. Il est bon de rappeler à cet effet, que la
convention de 1919 était destinée à remplacer
les protocoles de Berlin et de Bruxelles (1885
et 1890) dont l'Autriche et l'Allemagne fai-
saient partie. Les expériences faites pendant la
période d'avant-guerre, et celles qu'on a faites
depuis, auraient dû cependant suggérer aux
puissances signataires de la Convention de St-
Germain, d'utiles modifications aux clauses de
ces trailés.
En particulier, il conviendrait de delinn de.
nouveau les limites de la région au-dedans de
laquelle les puissances signataires s' entendaient
pour maintenir le libre-échange effectif et l éga-
lité de traitement des marchandises de cha-
cune d'elles. Celte zone qui englobe tout le
Congo Belge el qui coupe arbitrairement une
partie du Congo Français, le Cameroun, une
partie de l'Afrique Equatoriale Française
(Oubanghi-Sari), une partie de l' Angola, de
la Rhodésie et du Mozambique, et qui com-
prend également l'Ouganda, le Kenya, les
territoires du Tanganyka et une partie
du Somali italien, contient maintenant des
régions hautement développées et qui pour-
- raient se passer ---- de celle -- situation anor-
male. Il serait intéressant par exemple de
rétrécir cette zone et de la délim\te de façon
à ce qu'elle ne coupe pas en deux des colo-
nies qui se sont organisées depuis. Ce ne sont
pas tellement les clauses de la Convention se
rapportant à la suppression de l' esclaxage, à
la liberté de conscience, à l' amélioration des
conditions des indigènes et au droit de pas-
sage des caravanes commerciales, qui peu-
vent gêner les puissances signataires ; mais plu-
tôt celles qui se rapportent à la liberté des
échanges et à l'impossibilité d'établir des ré-
gimes fiscaux particuliers.
Si l' Angleterre amorce des négociations à ce
sujet, il est probable que la France, la Bel-
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