Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-08-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 06 août 1931 06 août 1931
Description : 1931/08/06 (A32,N113). 1931/08/06 (A32,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380383f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N* 118.
US NUM0RO ; 90 GHNT1MBS
JEUDI SOIR, 0 AOUT 1031.
JOVMALJÔUQTIQIEN
Réfaction & Administration ;
14, IN H Mm-imir
PARIS (W
YTKTPH* L LOUVM 19-17
- MCHBLIBU I7«M.
1- - , t ew i 0
Les Annales Coloniales
• Les annonces et réclame* sbnl reçtws AN
bureau, du tournai.
Di R tenu R. FONDATEUR » Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLOHIALU.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un au 6 Mol. 8 mois
France et
Colonies 180 » 100t 60 9
Étranger.. 240 » 125 > 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Noirs et blancs
- - -
dans l'Afrique Occidentale
V«- U ..Ol c b c x..- Irl-âL.-
L'un des traits qui frappent dans l'his-
toire récente de l'Afrique Occidentale, et le
trait peut-être le plus essentiel, parce qu'il
est un garant d'harmonie, c'est qu'en moins
d'un quart de siècle, nombre d'indigènes ont
appris à connaître le vrai visage de la Fran-
ce y et la France, de son côté, a mieux connu,
beaucoup mieux connu, les civilisations afri-
caines. Déjà le futur général Meynier, dans
le livre qu'en 1911 il consacrait à l'Afrique
Noire, pouvait écrire : « Toute une jeune
école d'explorateurs et d'officiers, dont le ca-
pitaine Desplàgnes est un des plus connus,
aidés dans leurs recherches par des Euro-
pée ns tout à fait soudanisés comme M. Du-
puis-Yakoùba de Tombouctou, s'est consacrée
à l'étude des origmes et de l'histoire des ra-
ces africaines. 8
Le regretté Maurice Delafosse fut à cet
égard un initiateur : pour longtemps, ses tra-
vaux font époque. On voit, là-bas, des fonc-
tionnaires de notre administration préparer
des monographies sur tel ou tel aspect de
l'âme noire ou de la civilisation noire : M.
Dupuch a étudié avec une rare finesse la po-
litesse chez les Foulah ; M. Jouamiin,
adjoint du service civil au Togo, si préma-
turément enlevé, s'occupait avec une érudite
sollicitude des récits familiers qui courent
chez les noirs. Mais, pour mieux connaître
ces noirs, pourquoi ne leur ferait-on pas
appel à eux-mêmes? Ainsi fait le Bulletin
de V Enseignement public de l'Afrique Occt-
dentale Française, qui demande des articles
faits par des noirs sur le folk-lore africain,
et qui iii trouve; ainsi fait le périodique La
Reconnaissance française, fondé au Dahomey
par le p, Aupiais. Voilà une sorte de revue
dont des clercs dahoméens, dont des lettrés
dahoméens sont les collaborateurs : ils y col-
ligent, ils y commentent, ils y conservent les
vieilles traditions indigènes et, tout en même
temps, ils y rendent hommage à ce que la
France leur a apporté d'éléments de progrès -%-
ces clercsi dahoméens, qui collaborent à ce
périodique, sont les témoins et les béuéfi-
ciaires du mouvement qui porte l'Eglise ro-
maine à recruter, dans les profondeurs mê-
mes des chrétientés noires qu'elle fonde, les
éléments d'un sacerdoce et les éléments d'une
hiérarchie..
UII publicistc observait, il y a six ans :
.;.>;q"4iUiiqt.ant. une littérature co-
lomale authentique, explorant dans son inti
mité, dans sa vérité, un monde différent du
nôtre, s'efforçant à comprendre et à aimer
des civilisations, des âmes, différentes deib
nôtres. Les ouvriers n'en sont plus des mé-
tropolitains de passage ou des « coloniaux.
d'occasion. »
Lorsque, en 1909, M. trappier, dans un
journal du matin, demandait si une littéra-
ture coloniale existait, il se trouvait encore
beaucoup d'esprits, en dépit des très beaux
livres de Paul Adam, pour contester, ou peu
s'en fallait, la légitimité d'une telle littéra-
ture. Seize ans se passaient, et dans la Revue
MOlldialc, l'enquête de MM. Sauvebois et
Thomas prouvait que; réellement, effective-
ment, nous possédions une telle littérature.
Son avènement coïncidait avec l'instant où,
pour les colonies, la période d'exploration et
d'occupation, la période de reconnaissance
méthodique et d'organisation, n'étaient plus
qu'un souvenir, où elles avaient atteint l'âge
d'une vitalité normale ; l'heure était venue
pour les écrivains coloniaux, ces « roman-
ciers des races s, comme on les appelle, à qui
M. Roland Lebel a consacré de si substan-
tielles étudès. Mais cette littérature, lors-
qu'elle veut être sincère, elle se documente,
s'enrichit, se précise, gtâce à une double col-
laboration, celle du noir instruit, et celle du
savant colonial.
Le rôle dei Gandiols, ces pilleurs d épaves,
est étudié pan-T instituteur Ahmadou N'Diaye
Clédor et par Ahmadou Mapatfé Diagne )
nous avons sur l'origine de Duidah, sur les
Amazones du roi Glé Glé, des pages de Paul
Hazoumé j le sultan de Ségou a trouvé son
chroniqueur dans la personne de Bendaoud
Mademba ; voici éclore la géographie régio-
nale dans la Monographie de la région de
Banfora, de Mamby Sidibé, et voici un Dic-
tionnaire Bambara qui est l'œuvre d'un Sou-
danais, Travelé Moussa. Ce même Travelé
Moussa, dans Afrlca, journal de l'Institut
international des langues et civilisations afri-
caines, publie, en collaboration avec M. La-
bouret, un article sur - - Je - théâtre mandingue.
D'autre part, parallèlement à ces initiatives
noires, dont M. Georges Hardy, le directeur
de notre Ecole coloniale, se plut souvent à
être le chroniqueur, nous avons à Dakar un
Comité d'études historiques et scientifiques
de l'Afrique Occidentale Française fondé à
la fin de 1916 par M'. le Gouverneur général
Clozel : les Anglais s'inspirèrent de ce mo-
dèle lorsque, en 1926, sur la Côte-d'Or, ils
créèrent une semblable institution. Nous
avons à Brazzaville une Société des recher-
ches congolaises, récemment réorganisée par
M. le gouverneur Antonetti. -
Et le colonel de Martonne a fort bien mar-
que Importance de ces créations lorsqu'il a
dit, dans son livre sur Le savant colonial :
Il Interposée dans notre jgonquête coloniale,
la science contrebalancera, jusqu'à un cer.
tain point, le mercantilisme qui surgit de
toutes parts. Il faut que l'exercice de la
science le fasse au milieu des noirs et, pour
eux, par une élite qui ait l'exacte conscience
du rôle spirituel que le blanc incarne devant
l'attention maintenant plus éveillée des indi-
gènes. «
--=-Up, pnbliciste belge, Ml, Gaston-benys Pé-
rier, dans ses Négreries et Curiosités congo-
laises t citait récemment ce cri d'espérance
jailli de l'âme d'un poète nègre :
Bras dessus, bras dessous, ils. traversent la
Le Noir et le Blanc, [rue,.
La splendeur dorée du jour
Et la sombre noblesse de la nuit.
Derrière les volets,. le peuple noir épie
Et tout près le peuple blanc murmure,
Indigné de voir ces deux compagnons
Marcher si proches l'un de l'autre.
Indifférents aux regards et aux paroles,
Les deux passants observent sans surprise
La lumière brillante comme un glaive
Tracer un chemin à la nuit.
Ce petit poème fait tableau, mais un ta.
bleau qui tient peu de compte de la différence-
de stade entre les civilisations. Pour se com-
prendre avec sympathie, blanc et noir n'ont
pas besoin que, dès maintenant, ce tableau
devienne partout une réalité. c Si certains
coloniaux, écrit le colonel de Martonne, re-
fusent dureté peut-être affectée d'aimer
les indigènes avec une sensiblerie sans me-
sure, ils donnent forcément trop de leur in-
telligence au maniement de ces grands en-
fants, dont ils sont devenus les tuteurs spi-
rituels, pour ne pas leur accorder une sym-
pathie bien vivante. Il est difficile de demeu-
rer indifférent devant sa création, quelle
qu'elle soit : les indigènes sont des créations
éloquentes, qui résument à la fois ce qu'ils
peuvent être et ce que nous sommes nous-
mêmes. »
La fraternité des armes, durant la grande
guerre, fut comme le sceau de l'amitié noire
etCle la réciproque compréhension qui s'était
inaugurée; elle justifia les pronostics qu'avait
cru pouvoir énoncer dès 1910 M. le gouver.
neur général Ponty, lorsqu'en parlant de
l'immense champ de travail que nous offrait
l'Afrique Occidentale, il déclarait que cette
Afrique ne serait pas pour la patrie une fille
ingrate. Déjà, en 1913, dans ses Epopées
Africaines, le colonel Baratier osait dire :
t On ne trouverait pas dans les combats des
noirs, e.-.étieuremdht à notre domination, au-
cun de ces actes qui sont la monnaie courante
dont ils paient aujourd'hui notre affection. »
Et tous les lecteurs de Baratier se rappellent
l'émouvante histoire du noir Baba Touré se
présentant à son lieutenant pour aller recon-
naitre une palissade,s'offrant en cible à l'en-
nemi, avant de tomber mort, en criant pour
sauver son chef : « Avancez pas, y en a sau-
vages 1 »
D'autres Baba Touré, il y en avait parmi
ces tirailleurs soudanais qui, humblement
confiants en leurs chefs, disaient en leur lan-
gue naïve : « Moi peux pas, mais toi lieute-
nant débrouille toujours, y a ça bon ii, et
suivaient à l'assaut le lieutenant débrouil-
lard ; il y en avait parmi les tirailleurs-sé-
négalais du Chemin des Dames qui, tous en-
semble, qu'ils fussent chrétiens ou qu'ils fus-
sent musulmans, couraient au devant de la
mort avec leur abbé Gabriel, ancien marabout
musulman devenu prêtre catholique.
« L'Afrique Occidentale Française, a écrit
le général Mangin, a donné à la France
180.000 soldats pour la grande guerre, levés
à l'improviste, et si ce mouvement avait été
préparé dès le temps de paix, le nombre de
recrues aurait pu être au moins triplé. » Les
frères Tharaud, dans leur Randonnée de
Samba Diouf, nous font comprendre com-
ment la camaraderie militaire qui s'établit,
sous nos drapeaux, entre des noirs de races
si diverses et de tribus si multiples, eut une
répercussion sur les lendemains : a Tous,
écrivent-ils, tous, gens du Nord et gens du
Sud, du Sénégal et du Niger, de l'intérieur
et de la côte, tous ces Noirs qui, pour des
yeux non exercés se ressemblaient comme des
frères, mais qui, là-bas, en Afrique, vivaient
séparés les uns des autres par des milliers
de kilomètres, et que séparaient plus encore
des différences de religion, de langue, de
moeurs, de coutumes, d'habits, tous ces gens
pour lesquels toute différence, quelle qu'elle
soit, est une raison d'hostilité, se trouvaient,
ce ma tin-là, rassemblés sur cette route, mar-
chant au même pas, coude à coude, par la
volonté - des - Toubabs. >
Cette marche au même pas, vers la gloire
et peut-être vers la mort, a laissé des souve-
nirs qui pacifieront, là-bas en Afrique, bien
des querelles ataviques : la fraternité mili-
taire entre noirs et blancs rendit plus pro-
fonde, tout en même temps, la fraternité des
noirs entre eux. Ce n'est pas un paradoxe de
prétendre qu'en enveloppant des plis du
même drapeau les noirs de tribus fort diver-
ses, nous les avons préparés à commencer de
s'entr'aimer. En vérité, depuis quarante an-
nées, nos contacts avec la race noire ont eu
de beaux résultats, dans l'ordre de la con-
naissance et dans l'ordre de la paix, d'une
paix fondée sur la réciprocité du respect et
de l'amour,
Gcorgit Goyau,
de PAcadémie Française.
Le roi et la reine de Siam
à Montréal
Le roi et la reine de Siam sont arrivés en
1 visite privée pour quelques jours à Montréal.
Les représentants du gouvernement fédéral
et le maire de la ville leur qnt souhaité la
bienvenuBï 1
Le Maroc.. vingt années
A venue en France du
Sultan du Maroc,
S i d i Mohammed,
donne à notre Pro-
tectorat du Nord.
Afrique occidental
une eminente actua-
lité.
La jelme Altesse
chèrifienne paraît
éprouver quelque
sattsfaclton à visiter la France. En effet,
c'est le 17 novembre 1927 qu'Elle a succédé
à son père défunt Sidi Moulay Youssef et
Elle en est déjà à son troisième voyage.
Cette tendance ne peut, du reste, que nous
être agréable, put squ' elle indique évidem-
ment une sympathie motale autant qu'une
curiosité générale. L'une et l'autre trouve-
ront à V Exposition Coloniale matière à
s'exercer et à s'alimenter.
Stdi Mohammed y pourra admirer le ta-
bleau concret de la transformation de son
pays sous l'action protectrice de la France.
A lui èomme à tous ceux qui contemplent
I'oeuvre accomplie, il est bon de rappeler
qu'elle a.étl realisée en moins de vingt ans.
Le Traité de Protectorat a, en effet, été
agité à Fez, le 30 mars 1012, entre Mou-
lay Hafid et, pour la FrÎlnce, M. Re-
gnault, ministre plénipotentiaire.
Ce quêtait le Maroc avant cette date, le
Sultan malgré sa jeunesse doit bien le sa-'
voir, moins par érudition historique que
par les traditions de sa famille.
Quant à nous, si nous avions besoin
d'être renseignés à ce sujet, nous le serions
par un témoin oculaire, M. le Dr. F. Weis-
gerber, contrôleur civil honoraire, sous-
directeur de la Banque d'Etat du Maroc,
qui, en 1928, disait dans une Conférence
qu'il avait été chargé de faire aux officiers
et aux contrôleurs civils stagiaires du cours
préparatoire au service des Affaires Indi-
gètles. du Maroc :
« De mime que le terme « Maroc »
n'était qu'une expression géograPltique,
celui d' « Empire Chétifien » n'était qu'une
fiction diplomatique servant à désigner la
façade seulement d'un pays d'un demi-
million de kilomètres carrés dont un quart
à peine obéissait effectivement au Sulla". -
Entrant dans les détails, cet orateur ali-
torisé disait :
* Les Zemmour et les Zaër étaient en
Siba (c'est-à-dire en pays insoumis) et ve-
naient fréquemment mettre le siège devant
Rabat) interrompant totalement souvent
fendant plusieurs môis, toute communias*
tion entre le Nord et le Sud du Maroc, en-
tre le Gharb et le Haouz, et ne consen-
taient à lever le blocus que moyennant une
fofte rançon.
«. Quand le Sultan voulait se rendre de
Meknès à Marrakech, sans passer par Ra-
bat, il était obligé d'entrer en négociations
avec les Zemmour et les Zaër. »
Le Sultan sait qu*aujourd'hui il traverse
en souverain respecté ces contrées naguère
rebelles et que les chefs des vieilles tribus
dissidentes accourent, lui rendre hommage,
grâce au régime institué par la France dont
les représentants l'entourent de restect.
Au cours de la même conférence, le
Docteur Weisgerber traçait de Casablanca
un tableau pittoresque qui nous paraît mé-
riter d'être reproduit :
« Pour le marin, CâsablallCa était une
rade foraine assez dangereuse, consignée un
jour sur trois et où, mouillé à un mille de
terre, il faisait souvent le bouchon pendant
une dizaine de jours avant de pouvoir dé-
barquer ou embarquer ses passagers et sa
camelote.
« Pour le voyageur qui y débarquait
pour la première fois, c'était une côte basse
hérissée de récifs noirs et frangée d'écume,
au-dessus de laquelle se dressaient quelques
minarets surmontant une longue ligne grise
de murailles garnies de vieux canons et
flanquées de bastions où flottait le pavil-
lon rouge des anciens corsaires barbares-
ques. La barcasse qui le transportait stop-
pait plus ou moins loin de la Porte de la
Marine, suivant l'état de la mer. Le reste
du trajet se faisait à dos d'homme,
« Dans la ville, aucun hôtel, aucun res-
taurant.
« Pleines de poussières en été, d'une
boue noire et fétide en hiver, les artères
même les plus importantes étaient en tout
temps jonchées d'immondices.
Aujourd'hui, Casablanca est une cité su-
perbe, rivale des grandes 'métropoles euro-
péennes. Son port, abrité par des digues
colossales, reçoit à quai les plus gros navi-
res. De larges avenues débordent de son
ancienne enceinte. Des magasins splendides
y représentent la vie moderne dans tout son
éclat. Des hôtels, des restaurants de pre-
mier ordre offrent au voyageur tout le
confort, tout l'agrément qu'il peut désirer.
La fée Electricité illumine ses nuits.
Il nous suffit de celte double anUtUhèse.
La sécurité, l'autorité du Sultan rétablies
par nous dans Vordre et sous le protectorat
de la France, synthétisent notre oeuvre poli-
tique et morale; la magique transformation
de Casablanca représente notre action éco-
nomique et sociale.
La venue du Sultan en France comporte
l'affirmation que cette œuvre et cette action
ont merveilleusement réussi.
Et nous répétons, car c'est le plus émou-
vant de cette réalité, que tout cela s'est fait
en moins de vingt ans, puisque le début de
ce trmail colossftl date de 1912,
firncit Hnadoa,
Sénateur de la Marne,
"Îce-Préfrlfent de la Commission
des Dmmeir.
M. Pari Reynaud à Rambouillet
L lll
Mt. Paul Reynaud, ministre des Colo-
nies qui s'était rendu il y a quelques jours
dans les Basses-Alpes dont il fut député et
dont n est resté conseiller général est rentré
ce matin à Paris. Après avoir pris contact
avec les services de la rue Oudinot, il s'est
rendu à Rambouillet au déjeuner offert par
M. Paul Doumer en l'honneur de S. M.
Sidi Mohamed ben Youssef, sultan du
Maroc.
RÉALISATION DE LA PREMIÈRE TRANCHE
DE 33 MUIONS SUR L'EMPRUNT
DE LA NOUVELLE CALÉDONIE
, Er DEPENDANCES
Par décret en date du 30 juillet 1931 le
Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et
dépendances vient d'être autorisé à réaliser
sur l'emprunt de 95 millions prévu à la loi
du 22 février 1931, une première tranche de
33 millibns nets, aux conditions suivantes :
Valeur nominale des titres, 1.000 francs.
Taux nominal d'intérêt, 4
Jouissance au 31 août 1931.
Amortissement en 50 ans.
Prix d'émission dans le public, 982 francs.
Le courrier postai
de l'Afriqne du Nord volé
»♦«
Près de la gare de Genlis, on a découvert
mercredi, le long de la voie ferrée, un sac
postal éventré, des lettres décachetées et des
bordereaux de valeurs, mais il n'y a pas
trace des valeurs ni des titres qu'il devait
renfermer. La plupart des correspondances
émanaient de l'Algérie, de la Tunisie, du
Maroc et du midi de la France. La police
mobile enquête.
A l'Hôtel de Ville
«»•
Un groupe de Tunisiens
reçus par la Municipalité
La municipalité de Paris a reçu hier ma-
tin une délégation d'anciens élèves du Lycée
Carnot de Tunis, qui effectuent un voyage
d'études en France. M. Nicolas, président de
l'Association des anciens élèves, a présenté
les voyageurs, auxquels M. René Failliot,
vice-président du Conseil municipal, qu'as-
sistait M. Bertrand, sous-directeur de l'en-
nitroemt représentant, le Préfet de la
Seme. a fait les honneurs de là réception et
a souliaité la bienvenue.
Après avoir signé le Livre d'Or, les Tu-
nisiens ont visité l'Hôtel de Ville.
Douze anciens combattants
algériens sont arrivés ce matin
à Paris
Un groupe de douze anciens combattants et
m n ,n i
mutilés indigènes, conduits par M. Bergeaud,
directeur du centre de rééducation de Kouba,
lui-même grand mutilé, est arrivé, à Paris ce
matin, à 9 h. 35, par la gare de Lyon, pour
assister aux fêtes données samedi et dimanche
à l'Exposition coloniale en l'honneur des an-
ciens combattants indigènes et français résidant
à l'étranger.
La délégation sera logée aux Invalides pen-
dant son séjour dans la capitale.
-00.
Une vague de chaleur en Tunisie
00%
Une vague de chaleur s'est abattue sur
Tunis où le thermomètre marque 450 depuis
deux jours.
Le sirocco a soufflé sur la région, renver.
sant de nombreux poteaux et interrompant
pendant plusieurs heures le trafic ferroviaire
et télégraphique avec Alger.
Dans la soirée, le temps s'est amélioré et
les travaux de déblaiement ont permis de re-
prendre le trafic.
giel
Tu te rends compte.
MERCI POUR LA LANGOUSTE.
Vous vous souvenez peut-être de celle
expression tombée en désuétude. Elte avait
cours lorsque la petite sœur du homard était
accessible à bien des bourses. On arrivait le
dimanche matin avec le pâté ou le crustacé fa-
milial, une bouteille de derrière les fagots et le
vieil oncle à héritage vous regardait d'un œil
plus tendre.
Entendrons-nous redire biehtôt celle boutade
de naguene ? Les dépêches tunisiennes sem-
blent nous l'indiquer.
Le prix moyen des carapaçonnés varie entre
16 jr. 20 et 17 fr, 20 le kilo, c'esl-à-dire
pour rien, si l'on compare au 60 et 70 fr. le
kilo des Halles de Paris.
Certes, il faut bien s'attendre à une diffé-
rence sensible entre la place du Marché et la
rue Coquillère, mais nous gardons l'espoir que
quelques compagnies de navigation ont envoyé
au delà de la Goulette maints cargos aux calec
réfrigérées.
On peut donc tabler désormais sur un coins
de 25 à 30 francs, sur le carreau parisien.
'A moins que.,, personne n'ait eu l'idée de
fréter la petite flottlle aux cloisons étanches.
Ce qui n'étonnerait point, outre-mesure, les
victimes de la vie chère,
«facfiiM Alphaad,
Le Sultan du Maroc
est l'hôte de la France
»o»
Arrivé avant-hier soir, fi Marseille, après un
excellent voyage à bord du Colbert, Si Mou-
lay Mohammed ben Youssef, Sultan du Maroc,
a été accueilli hier matin par le peuple de Pa-
ris.
Dès 9 heures une nombreuse foule se pres-
sait à l'intérieur et aux abords de la gare de
Lyon. A 10 h. 20, arrivait la voiture du Pré-
sident de la République. M. Paul Doumer
gagnait aussitôt le quai d'arrivée couvert de
tapis où, l' attendaient déjà M. Pierre Laval,
président du Cçnseil ; MM. Louis Rollin,
ministre du Commerce ; Charles Dumont, mi-
nistre de la Marine; Pietri, ministre du Bubget;
Champetier de Ribes, ministre des Pensions ;
Camille Blaisot, ministre de la Santé; le ma-
réchal Lyautey ; M. de Saint-Quentin,
sous-directeur d'Afrique et du Levant au mi-
nistère des Affaires étrangères t représentant M.
Briand; le général Poli-Marchetti, représen-
tant le ministre de l'Air; le gouverneur général
Olivier; le général Prételat, commandant la
place de Paris; M. Pierre de Fouquières,
directeur du protocole; M. Chiappe, préfet
de police, et nombreuses personnalités fran-
çaises et marocaines.
A 10 h. 30, le train entrait en gare et le
Sultan descendait du pullmann, encore en mar-
che. Le Président de la République présentait
les. membres du gouvernement et M. Lucien
Saint, résident général de France au Maroc,
qui accompagnait le souverain, présentait à son
tour au chef de l'Etat: S. E. El Hadj Moham-
med Et Mokri, grand vizir ; S. E. Si Moham-
med Ronda, vizir de la justice ; S. E. Si
M'hamed Mouline, vizir des Habous ; S. E.
Si Kaddour ben Ghabrit, ministre plénipoten-
tiaire honoraire, directeur du Protocole et
chancelier des ordres ; S. E. Si M' Hamed
Tazi, Mendoab à Tanger; Si Mohammed el
Hajçui, délégué à 1 enseignement ; S. Mam-
meri, chef adjoint du Protocole et chef du se-
crétariat particulier de Sa Majesté; le général
de division Noguè, s directeur général du cabi-
net militaire et des Affaires étrangères; M. Voi-
zard, chef de cabinet civil de M. Lucien Saint;
le commandant Rivaud, sous-chef du cabinet
militaire ; le lieutenant de vaisseau Brou, du
cabinet militaire ; M. Maréchal, chef de ser-
vice du budget; le commandant Noirot-Nérin,
de la maison militaire de M. Doumer ; M.
Dalignier. représentant le, ministre des Affaires
étrangères ; M. Poncet" commissaire spécial ;
MM. Guy, consul général, conseill er du gou-
vernement chérifien; Kabeuf, des Affaires ché-
rifiennes-, £ >. Tahai &4ah°iii» interprète; le com-
mandant Garisseau, commandant la garde ché-
fienne ; le Dr Arnaud, médecin de S. M. ; M.
Régnier, contrôleur civil ; le capitaine Sagnes ;
M. Moussard, contrôleur civil ; Omar el Pa-
cha, juge au haut tribunal chérifien' Moham-
med Naciri, secrétaire au viziriat de (a Justice ;
et une trentaine de Pachas et de Caïds formant
la fière et importante délégation du Maroc.
Après que les deux hymnes nationaux eus-
sent été joués; S. M. Si Mohammed gagna le
sortie au milieu de la haie des gardes républi-
cains en grand uniforme et, monta en voiture à
la gauche du Président, cependant que Si
Kaddour ben Ghabrit et le général Braconnier
faisaient face aux deux « souverains ».
La foule, qui attendait depuis longtemps
l'occasion de saluer le Sultan ne ménagea
point sa sympathie. jusqu'à la place de la
Concorde (Si Mohammed ben Youssef est des-
cendu à l'hôtel CrillQq), ce ne fut qu'un long
cortège d'applaudissements. Sa Majesté et le
Président pénétrèrent ensemble dans le hall de
l'hôtel où M. Doumer après un court entretien
a rappelé au Sultan qu'il était invité au déjeu-
ner qui va se dérouler ce matin à Rambouillet.
Après un déjeuner intime à l'hôtel et quel-
ques heures de repos Sa Majesté est allée s'in-
cliner, vers 18 heures, sur la tombe du Soldat
Inconnu. Entouré de sa troupe d'élite aux
uniformes éclatants qui se placèrent en carré
autour de la Dalle, Si Mohammed ben Youssef,
malgré la pluie, et sous les acclamations de
la foule qui avait tenu une fois encore à prou-
ver sa sympathie au Sultan, est allé déposer en
compagnie de M. Lucien Saint, du général
Noguès, du grand vizir El Mokri, de Si Kad-
dour ben Ghabrit et de son conseiller intime Si
Mameri une magnifique gerbe de fleurs et de
palmes.
Le 23e colonial a rendu les hommages.
Après quelques minutes de recueillement le
jeune souverain et sa suite ont regagné l'hôtel
Crillon où un dîner intime a été servi.
Ce matin à 10 h. 30, le Sultan a quitté Pa-
ris en automobile pour Rambouillet où, un dé-
jeuner a été donné en son honneur, par M.
Paul Doumer, président de la République.
Aussitôt après le déjeuner la délégation in-
digène a été présentée d'une façon plus com-
plète au chef de l'Etat.
A 17 h. 15, S. M. le Sultan sera reçue par
la Municipalité de Paris, à l'Hôtel de Ville.
Après un dîner intime, Elle assistera à la re-
présentation de Carmen, à l'Opéra-Comique.
Le Sultan du Maroc
à l'Ambassade d'Espagne
Le lundi 10 août, un grand déjeuner sera
offert par M. Danvila, ambassadeur d'Es-
Ragne, en l'honneur de S,.M.I. le Sultan du
Maroc.
A l'Opéra d* Alger
11" i
Le nouvel Opéra d'Alger inaugurera la
saison théâtrale avec un opéra intitulé
Dante ; du compositeur Jean Nouguès, et qui
est tiré de la. pièce de Victorien Sardou el
Emile Moreau..
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
ÉCHOS
Alerte 11
L'alerte a sonné pour les pompiers de
l'Exposition Coloniale de Vincennes hier
soir mercredi vers II heures. Leurs coups
de trompe répétés n'ont cependant pas in-
quiété les visiteurs.
Rendus rapidement sur les lieux du si-
iristre, il ne semble pas qu'il y ait eu beau-
coup de dégâts.
Incendie
Le feu s'est déclaré ce matin vers 1 h. 50
dans un petit stand de parfumerie bimbe-
loterie s'ituê dans l'île de Reuilly, à l'Ex-
position coloniale. L'incendie est dû à un
court-circuit. Il a lté maîtrisé après 15 mi-
nutes de travail. Les pertes ne sont pas en-
core évaluées.
CINÉMA COLONIAL
.♦«
L'Epopée saharienne
Notre sympathique confrère M. Louis
Faivre qui publie dans le Journal des Dé-
bats d'intéressants articles sur notre Afri-
que, les origines de l'occupation et le déve-
loppement de la colonisation met la dernière
main à un film consacré à VLpopée salla-
rienne :
Les Nuits de Port-Saïd
C'est l'acteur allemand Gustav Dicssl qui
sera la vedette du film international les
Nuits de Port-Saïd, dont Léo Mitler vient de
commencer la réalisation.
««*>
La circulation automobile
en Haute-Volta
au 1er Janvier 1931
Le nombre des voitures automobiles en
service "dans la colonie de la Haute-Volta au
lor janvier 1931 était de 327, en augmenta-
tion de 34 unités sur les chiffres de l'année
précédelte. On comptait en outre 49 moto-
cyclettes au Tîeii de 36 l'année précédente.
Les 327 voitures automobiles se répartis-
saient ainsi par catégories :
Voilures de tourisme 85
Cannons. et camionnettes 220
Tracteurs 21
Véhicule à gazogène 1
La progression continue du chiffre des vé.
hiculcs automobiles a rendu nécessaire l'ins.
tallation d'ateliers de réparation bien outil-
lés. Il existe actuellement trois ateliers a
Bobo-Dioulasso, un à Pédougou et un à Oua-
gadougou
0000
Dépêches de l'Indochine
1 Annam
Le lpr août en Annam
MuUjvâ Vactivité du purli communi.slc,
qui pendant les [ours iiiii I)i-éc(iléli,i,nt le.
1er U'HM, avait lente un effori imjiorlant
pour soulever les masses paysannes par
de nombreuses distributions de iracls invi-
tant la populal'ion à manifester contre Pim-
périalisme, aucun incident ;tf s'est produit
dans la colonie.
Seules, deux ou trais ])etites manifesta-
tions localisées dans la reqion du Noril-
Annam ont été dispersées par la indice an
nanÛle, sans aucune intervention de la
troupe. C'est donc un écltcc complet pour
le parti communiste.
Réorganisation des services sanitaires
Les services sanitaires et médicaux d'In-
dochine qui se sont développés rapidement
au cours de ces dernières années et doi-
vent prendre, dans un avenir prochain,
une grande extension selon le programme
(lu Gouvernement, viennejit d'elre complè-
tement réorganisés. Les services militaires
seront dorénavant séparés des services
médicaux civils qui sont placés sous la di-
rection d'un inspecteur général de VHy-
giène et de la Santé Publique qui relèvera
directement dlt chef de la colonie.
Cette mesure facilitera l'intensification
de. l'effort' pour la protection des popula-
tions indochinoises qui disposent déjà de
,637 formations sanitaires comprenant plus
de tl.500 médecins européens ou indocm-
nois, des pha-rntaciens, des infirmiers, des
sagcs-femmes, etc.. ayant effectué Van der-
nier plus de 3 millions de consultations et
plus de 8 millions de vaccinations.
Exportations de riz du Tonkin
Les exportations de riz de llaiphonq ont
été en juillet au total de 243 tontes, soit :
Ri7. blanc sur l'éLranger. 12
Riz e-argo ~30
Exportations de riz de Saïgon
Les exportations de riz et dérivés pour la
3" décade de juillet atteignent -17.778 ton-
nes. f
Modifications au statut du Conseil Colonial
de Cochinchine
Un décret en date du 10 juillet introduit
d'importantes modifications dans le statut,
du Conseil Colonial de Cochinchine fen-
dant :
1" A élargir le Collège électoral des indi-
gènes.
2° A étendre les pouvoirs de cette as-
semblée en matière budgétaire.
Selon ces nouvelles dispositions, le nom-
bre des électeurs indigènes est largement
augmenté. Ccu.r-ci comprennent, lIo(nHl-
wenl, une grande majorité des propriétai-
res ruraux alors inscrits comme proprié-
taires de 15 hectares de terres au mini-
mum.
En ce qui concerne le vote du budget par
la Conseil Coloniai, un nouveau décret li-
mite le nombre des dépenses obligatoires
dont un arrêté du (iouverneur lirnéral pris
après avis de l\Assemblée fixera prochai-
US NUM0RO ; 90 GHNT1MBS
JEUDI SOIR, 0 AOUT 1031.
JOVMALJÔUQTIQIEN
Réfaction & Administration ;
14, IN H Mm-imir
PARIS (W
YTKTPH* L LOUVM 19-17
- MCHBLIBU I7«M.
1- - , t ew i 0
Les Annales Coloniales
• Les annonces et réclame* sbnl reçtws AN
bureau, du tournai.
Di R tenu R. FONDATEUR » Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLOHIALU.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un au 6 Mol. 8 mois
France et
Colonies 180 » 100t 60 9
Étranger.. 240 » 125 > 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Noirs et blancs
- - -
dans l'Afrique Occidentale
V«- U ..Ol c b c x..- Irl-âL.-
L'un des traits qui frappent dans l'his-
toire récente de l'Afrique Occidentale, et le
trait peut-être le plus essentiel, parce qu'il
est un garant d'harmonie, c'est qu'en moins
d'un quart de siècle, nombre d'indigènes ont
appris à connaître le vrai visage de la Fran-
ce y et la France, de son côté, a mieux connu,
beaucoup mieux connu, les civilisations afri-
caines. Déjà le futur général Meynier, dans
le livre qu'en 1911 il consacrait à l'Afrique
Noire, pouvait écrire : « Toute une jeune
école d'explorateurs et d'officiers, dont le ca-
pitaine Desplàgnes est un des plus connus,
aidés dans leurs recherches par des Euro-
pée ns tout à fait soudanisés comme M. Du-
puis-Yakoùba de Tombouctou, s'est consacrée
à l'étude des origmes et de l'histoire des ra-
ces africaines. 8
Le regretté Maurice Delafosse fut à cet
égard un initiateur : pour longtemps, ses tra-
vaux font époque. On voit, là-bas, des fonc-
tionnaires de notre administration préparer
des monographies sur tel ou tel aspect de
l'âme noire ou de la civilisation noire : M.
Dupuch a étudié avec une rare finesse la po-
litesse chez les Foulah ; M. Jouamiin,
adjoint du service civil au Togo, si préma-
turément enlevé, s'occupait avec une érudite
sollicitude des récits familiers qui courent
chez les noirs. Mais, pour mieux connaître
ces noirs, pourquoi ne leur ferait-on pas
appel à eux-mêmes? Ainsi fait le Bulletin
de V Enseignement public de l'Afrique Occt-
dentale Française, qui demande des articles
faits par des noirs sur le folk-lore africain,
et qui iii trouve; ainsi fait le périodique La
Reconnaissance française, fondé au Dahomey
par le p, Aupiais. Voilà une sorte de revue
dont des clercs dahoméens, dont des lettrés
dahoméens sont les collaborateurs : ils y col-
ligent, ils y commentent, ils y conservent les
vieilles traditions indigènes et, tout en même
temps, ils y rendent hommage à ce que la
France leur a apporté d'éléments de progrès -%-
ces clercsi dahoméens, qui collaborent à ce
périodique, sont les témoins et les béuéfi-
ciaires du mouvement qui porte l'Eglise ro-
maine à recruter, dans les profondeurs mê-
mes des chrétientés noires qu'elle fonde, les
éléments d'un sacerdoce et les éléments d'une
hiérarchie..
UII publicistc observait, il y a six ans :
.;.>;q"4iUiiqt.ant. une littérature co-
lomale authentique, explorant dans son inti
mité, dans sa vérité, un monde différent du
nôtre, s'efforçant à comprendre et à aimer
des civilisations, des âmes, différentes deib
nôtres. Les ouvriers n'en sont plus des mé-
tropolitains de passage ou des « coloniaux.
d'occasion. »
Lorsque, en 1909, M. trappier, dans un
journal du matin, demandait si une littéra-
ture coloniale existait, il se trouvait encore
beaucoup d'esprits, en dépit des très beaux
livres de Paul Adam, pour contester, ou peu
s'en fallait, la légitimité d'une telle littéra-
ture. Seize ans se passaient, et dans la Revue
MOlldialc, l'enquête de MM. Sauvebois et
Thomas prouvait que; réellement, effective-
ment, nous possédions une telle littérature.
Son avènement coïncidait avec l'instant où,
pour les colonies, la période d'exploration et
d'occupation, la période de reconnaissance
méthodique et d'organisation, n'étaient plus
qu'un souvenir, où elles avaient atteint l'âge
d'une vitalité normale ; l'heure était venue
pour les écrivains coloniaux, ces « roman-
ciers des races s, comme on les appelle, à qui
M. Roland Lebel a consacré de si substan-
tielles étudès. Mais cette littérature, lors-
qu'elle veut être sincère, elle se documente,
s'enrichit, se précise, gtâce à une double col-
laboration, celle du noir instruit, et celle du
savant colonial.
Le rôle dei Gandiols, ces pilleurs d épaves,
est étudié pan-T instituteur Ahmadou N'Diaye
Clédor et par Ahmadou Mapatfé Diagne )
nous avons sur l'origine de Duidah, sur les
Amazones du roi Glé Glé, des pages de Paul
Hazoumé j le sultan de Ségou a trouvé son
chroniqueur dans la personne de Bendaoud
Mademba ; voici éclore la géographie régio-
nale dans la Monographie de la région de
Banfora, de Mamby Sidibé, et voici un Dic-
tionnaire Bambara qui est l'œuvre d'un Sou-
danais, Travelé Moussa. Ce même Travelé
Moussa, dans Afrlca, journal de l'Institut
international des langues et civilisations afri-
caines, publie, en collaboration avec M. La-
bouret, un article sur - - Je - théâtre mandingue.
D'autre part, parallèlement à ces initiatives
noires, dont M. Georges Hardy, le directeur
de notre Ecole coloniale, se plut souvent à
être le chroniqueur, nous avons à Dakar un
Comité d'études historiques et scientifiques
de l'Afrique Occidentale Française fondé à
la fin de 1916 par M'. le Gouverneur général
Clozel : les Anglais s'inspirèrent de ce mo-
dèle lorsque, en 1926, sur la Côte-d'Or, ils
créèrent une semblable institution. Nous
avons à Brazzaville une Société des recher-
ches congolaises, récemment réorganisée par
M. le gouverneur Antonetti. -
Et le colonel de Martonne a fort bien mar-
que Importance de ces créations lorsqu'il a
dit, dans son livre sur Le savant colonial :
Il Interposée dans notre jgonquête coloniale,
la science contrebalancera, jusqu'à un cer.
tain point, le mercantilisme qui surgit de
toutes parts. Il faut que l'exercice de la
science le fasse au milieu des noirs et, pour
eux, par une élite qui ait l'exacte conscience
du rôle spirituel que le blanc incarne devant
l'attention maintenant plus éveillée des indi-
gènes. «
--=-Up, pnbliciste belge, Ml, Gaston-benys Pé-
rier, dans ses Négreries et Curiosités congo-
laises t citait récemment ce cri d'espérance
jailli de l'âme d'un poète nègre :
Bras dessus, bras dessous, ils. traversent la
Le Noir et le Blanc, [rue,.
La splendeur dorée du jour
Et la sombre noblesse de la nuit.
Derrière les volets,. le peuple noir épie
Et tout près le peuple blanc murmure,
Indigné de voir ces deux compagnons
Marcher si proches l'un de l'autre.
Indifférents aux regards et aux paroles,
Les deux passants observent sans surprise
La lumière brillante comme un glaive
Tracer un chemin à la nuit.
Ce petit poème fait tableau, mais un ta.
bleau qui tient peu de compte de la différence-
de stade entre les civilisations. Pour se com-
prendre avec sympathie, blanc et noir n'ont
pas besoin que, dès maintenant, ce tableau
devienne partout une réalité. c Si certains
coloniaux, écrit le colonel de Martonne, re-
fusent dureté peut-être affectée d'aimer
les indigènes avec une sensiblerie sans me-
sure, ils donnent forcément trop de leur in-
telligence au maniement de ces grands en-
fants, dont ils sont devenus les tuteurs spi-
rituels, pour ne pas leur accorder une sym-
pathie bien vivante. Il est difficile de demeu-
rer indifférent devant sa création, quelle
qu'elle soit : les indigènes sont des créations
éloquentes, qui résument à la fois ce qu'ils
peuvent être et ce que nous sommes nous-
mêmes. »
La fraternité des armes, durant la grande
guerre, fut comme le sceau de l'amitié noire
etCle la réciproque compréhension qui s'était
inaugurée; elle justifia les pronostics qu'avait
cru pouvoir énoncer dès 1910 M. le gouver.
neur général Ponty, lorsqu'en parlant de
l'immense champ de travail que nous offrait
l'Afrique Occidentale, il déclarait que cette
Afrique ne serait pas pour la patrie une fille
ingrate. Déjà, en 1913, dans ses Epopées
Africaines, le colonel Baratier osait dire :
t On ne trouverait pas dans les combats des
noirs, e.-.étieuremdht à notre domination, au-
cun de ces actes qui sont la monnaie courante
dont ils paient aujourd'hui notre affection. »
Et tous les lecteurs de Baratier se rappellent
l'émouvante histoire du noir Baba Touré se
présentant à son lieutenant pour aller recon-
naitre une palissade,s'offrant en cible à l'en-
nemi, avant de tomber mort, en criant pour
sauver son chef : « Avancez pas, y en a sau-
vages 1 »
D'autres Baba Touré, il y en avait parmi
ces tirailleurs soudanais qui, humblement
confiants en leurs chefs, disaient en leur lan-
gue naïve : « Moi peux pas, mais toi lieute-
nant débrouille toujours, y a ça bon ii, et
suivaient à l'assaut le lieutenant débrouil-
lard ; il y en avait parmi les tirailleurs-sé-
négalais du Chemin des Dames qui, tous en-
semble, qu'ils fussent chrétiens ou qu'ils fus-
sent musulmans, couraient au devant de la
mort avec leur abbé Gabriel, ancien marabout
musulman devenu prêtre catholique.
« L'Afrique Occidentale Française, a écrit
le général Mangin, a donné à la France
180.000 soldats pour la grande guerre, levés
à l'improviste, et si ce mouvement avait été
préparé dès le temps de paix, le nombre de
recrues aurait pu être au moins triplé. » Les
frères Tharaud, dans leur Randonnée de
Samba Diouf, nous font comprendre com-
ment la camaraderie militaire qui s'établit,
sous nos drapeaux, entre des noirs de races
si diverses et de tribus si multiples, eut une
répercussion sur les lendemains : a Tous,
écrivent-ils, tous, gens du Nord et gens du
Sud, du Sénégal et du Niger, de l'intérieur
et de la côte, tous ces Noirs qui, pour des
yeux non exercés se ressemblaient comme des
frères, mais qui, là-bas, en Afrique, vivaient
séparés les uns des autres par des milliers
de kilomètres, et que séparaient plus encore
des différences de religion, de langue, de
moeurs, de coutumes, d'habits, tous ces gens
pour lesquels toute différence, quelle qu'elle
soit, est une raison d'hostilité, se trouvaient,
ce ma tin-là, rassemblés sur cette route, mar-
chant au même pas, coude à coude, par la
volonté - des - Toubabs. >
Cette marche au même pas, vers la gloire
et peut-être vers la mort, a laissé des souve-
nirs qui pacifieront, là-bas en Afrique, bien
des querelles ataviques : la fraternité mili-
taire entre noirs et blancs rendit plus pro-
fonde, tout en même temps, la fraternité des
noirs entre eux. Ce n'est pas un paradoxe de
prétendre qu'en enveloppant des plis du
même drapeau les noirs de tribus fort diver-
ses, nous les avons préparés à commencer de
s'entr'aimer. En vérité, depuis quarante an-
nées, nos contacts avec la race noire ont eu
de beaux résultats, dans l'ordre de la con-
naissance et dans l'ordre de la paix, d'une
paix fondée sur la réciprocité du respect et
de l'amour,
Gcorgit Goyau,
de PAcadémie Française.
Le roi et la reine de Siam
à Montréal
Le roi et la reine de Siam sont arrivés en
1 visite privée pour quelques jours à Montréal.
Les représentants du gouvernement fédéral
et le maire de la ville leur qnt souhaité la
bienvenuBï 1
Le Maroc.. vingt années
A venue en France du
Sultan du Maroc,
S i d i Mohammed,
donne à notre Pro-
tectorat du Nord.
Afrique occidental
une eminente actua-
lité.
La jelme Altesse
chèrifienne paraît
éprouver quelque
sattsfaclton à visiter la France. En effet,
c'est le 17 novembre 1927 qu'Elle a succédé
à son père défunt Sidi Moulay Youssef et
Elle en est déjà à son troisième voyage.
Cette tendance ne peut, du reste, que nous
être agréable, put squ' elle indique évidem-
ment une sympathie motale autant qu'une
curiosité générale. L'une et l'autre trouve-
ront à V Exposition Coloniale matière à
s'exercer et à s'alimenter.
Stdi Mohammed y pourra admirer le ta-
bleau concret de la transformation de son
pays sous l'action protectrice de la France.
A lui èomme à tous ceux qui contemplent
I'oeuvre accomplie, il est bon de rappeler
qu'elle a.étl realisée en moins de vingt ans.
Le Traité de Protectorat a, en effet, été
agité à Fez, le 30 mars 1012, entre Mou-
lay Hafid et, pour la FrÎlnce, M. Re-
gnault, ministre plénipotentiaire.
Ce quêtait le Maroc avant cette date, le
Sultan malgré sa jeunesse doit bien le sa-'
voir, moins par érudition historique que
par les traditions de sa famille.
Quant à nous, si nous avions besoin
d'être renseignés à ce sujet, nous le serions
par un témoin oculaire, M. le Dr. F. Weis-
gerber, contrôleur civil honoraire, sous-
directeur de la Banque d'Etat du Maroc,
qui, en 1928, disait dans une Conférence
qu'il avait été chargé de faire aux officiers
et aux contrôleurs civils stagiaires du cours
préparatoire au service des Affaires Indi-
gètles. du Maroc :
« De mime que le terme « Maroc »
n'était qu'une expression géograPltique,
celui d' « Empire Chétifien » n'était qu'une
fiction diplomatique servant à désigner la
façade seulement d'un pays d'un demi-
million de kilomètres carrés dont un quart
à peine obéissait effectivement au Sulla". -
Entrant dans les détails, cet orateur ali-
torisé disait :
* Les Zemmour et les Zaër étaient en
Siba (c'est-à-dire en pays insoumis) et ve-
naient fréquemment mettre le siège devant
Rabat) interrompant totalement souvent
fendant plusieurs môis, toute communias*
tion entre le Nord et le Sud du Maroc, en-
tre le Gharb et le Haouz, et ne consen-
taient à lever le blocus que moyennant une
fofte rançon.
«. Quand le Sultan voulait se rendre de
Meknès à Marrakech, sans passer par Ra-
bat, il était obligé d'entrer en négociations
avec les Zemmour et les Zaër. »
Le Sultan sait qu*aujourd'hui il traverse
en souverain respecté ces contrées naguère
rebelles et que les chefs des vieilles tribus
dissidentes accourent, lui rendre hommage,
grâce au régime institué par la France dont
les représentants l'entourent de restect.
Au cours de la même conférence, le
Docteur Weisgerber traçait de Casablanca
un tableau pittoresque qui nous paraît mé-
riter d'être reproduit :
« Pour le marin, CâsablallCa était une
rade foraine assez dangereuse, consignée un
jour sur trois et où, mouillé à un mille de
terre, il faisait souvent le bouchon pendant
une dizaine de jours avant de pouvoir dé-
barquer ou embarquer ses passagers et sa
camelote.
« Pour le voyageur qui y débarquait
pour la première fois, c'était une côte basse
hérissée de récifs noirs et frangée d'écume,
au-dessus de laquelle se dressaient quelques
minarets surmontant une longue ligne grise
de murailles garnies de vieux canons et
flanquées de bastions où flottait le pavil-
lon rouge des anciens corsaires barbares-
ques. La barcasse qui le transportait stop-
pait plus ou moins loin de la Porte de la
Marine, suivant l'état de la mer. Le reste
du trajet se faisait à dos d'homme,
« Dans la ville, aucun hôtel, aucun res-
taurant.
« Pleines de poussières en été, d'une
boue noire et fétide en hiver, les artères
même les plus importantes étaient en tout
temps jonchées d'immondices.
Aujourd'hui, Casablanca est une cité su-
perbe, rivale des grandes 'métropoles euro-
péennes. Son port, abrité par des digues
colossales, reçoit à quai les plus gros navi-
res. De larges avenues débordent de son
ancienne enceinte. Des magasins splendides
y représentent la vie moderne dans tout son
éclat. Des hôtels, des restaurants de pre-
mier ordre offrent au voyageur tout le
confort, tout l'agrément qu'il peut désirer.
La fée Electricité illumine ses nuits.
Il nous suffit de celte double anUtUhèse.
La sécurité, l'autorité du Sultan rétablies
par nous dans Vordre et sous le protectorat
de la France, synthétisent notre oeuvre poli-
tique et morale; la magique transformation
de Casablanca représente notre action éco-
nomique et sociale.
La venue du Sultan en France comporte
l'affirmation que cette œuvre et cette action
ont merveilleusement réussi.
Et nous répétons, car c'est le plus émou-
vant de cette réalité, que tout cela s'est fait
en moins de vingt ans, puisque le début de
ce trmail colossftl date de 1912,
firncit Hnadoa,
Sénateur de la Marne,
"Îce-Préfrlfent de la Commission
des Dmmeir.
M. Pari Reynaud à Rambouillet
L lll
Mt. Paul Reynaud, ministre des Colo-
nies qui s'était rendu il y a quelques jours
dans les Basses-Alpes dont il fut député et
dont n est resté conseiller général est rentré
ce matin à Paris. Après avoir pris contact
avec les services de la rue Oudinot, il s'est
rendu à Rambouillet au déjeuner offert par
M. Paul Doumer en l'honneur de S. M.
Sidi Mohamed ben Youssef, sultan du
Maroc.
RÉALISATION DE LA PREMIÈRE TRANCHE
DE 33 MUIONS SUR L'EMPRUNT
DE LA NOUVELLE CALÉDONIE
, Er DEPENDANCES
Par décret en date du 30 juillet 1931 le
Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et
dépendances vient d'être autorisé à réaliser
sur l'emprunt de 95 millions prévu à la loi
du 22 février 1931, une première tranche de
33 millibns nets, aux conditions suivantes :
Valeur nominale des titres, 1.000 francs.
Taux nominal d'intérêt, 4
Jouissance au 31 août 1931.
Amortissement en 50 ans.
Prix d'émission dans le public, 982 francs.
Le courrier postai
de l'Afriqne du Nord volé
»♦«
Près de la gare de Genlis, on a découvert
mercredi, le long de la voie ferrée, un sac
postal éventré, des lettres décachetées et des
bordereaux de valeurs, mais il n'y a pas
trace des valeurs ni des titres qu'il devait
renfermer. La plupart des correspondances
émanaient de l'Algérie, de la Tunisie, du
Maroc et du midi de la France. La police
mobile enquête.
A l'Hôtel de Ville
«»•
Un groupe de Tunisiens
reçus par la Municipalité
La municipalité de Paris a reçu hier ma-
tin une délégation d'anciens élèves du Lycée
Carnot de Tunis, qui effectuent un voyage
d'études en France. M. Nicolas, président de
l'Association des anciens élèves, a présenté
les voyageurs, auxquels M. René Failliot,
vice-président du Conseil municipal, qu'as-
sistait M. Bertrand, sous-directeur de l'en-
nitroemt représentant, le Préfet de la
Seme. a fait les honneurs de là réception et
a souliaité la bienvenue.
Après avoir signé le Livre d'Or, les Tu-
nisiens ont visité l'Hôtel de Ville.
Douze anciens combattants
algériens sont arrivés ce matin
à Paris
Un groupe de douze anciens combattants et
m n ,n i
mutilés indigènes, conduits par M. Bergeaud,
directeur du centre de rééducation de Kouba,
lui-même grand mutilé, est arrivé, à Paris ce
matin, à 9 h. 35, par la gare de Lyon, pour
assister aux fêtes données samedi et dimanche
à l'Exposition coloniale en l'honneur des an-
ciens combattants indigènes et français résidant
à l'étranger.
La délégation sera logée aux Invalides pen-
dant son séjour dans la capitale.
-00.
Une vague de chaleur en Tunisie
00%
Une vague de chaleur s'est abattue sur
Tunis où le thermomètre marque 450 depuis
deux jours.
Le sirocco a soufflé sur la région, renver.
sant de nombreux poteaux et interrompant
pendant plusieurs heures le trafic ferroviaire
et télégraphique avec Alger.
Dans la soirée, le temps s'est amélioré et
les travaux de déblaiement ont permis de re-
prendre le trafic.
giel
Tu te rends compte.
MERCI POUR LA LANGOUSTE.
Vous vous souvenez peut-être de celle
expression tombée en désuétude. Elte avait
cours lorsque la petite sœur du homard était
accessible à bien des bourses. On arrivait le
dimanche matin avec le pâté ou le crustacé fa-
milial, une bouteille de derrière les fagots et le
vieil oncle à héritage vous regardait d'un œil
plus tendre.
Entendrons-nous redire biehtôt celle boutade
de naguene ? Les dépêches tunisiennes sem-
blent nous l'indiquer.
Le prix moyen des carapaçonnés varie entre
16 jr. 20 et 17 fr, 20 le kilo, c'esl-à-dire
pour rien, si l'on compare au 60 et 70 fr. le
kilo des Halles de Paris.
Certes, il faut bien s'attendre à une diffé-
rence sensible entre la place du Marché et la
rue Coquillère, mais nous gardons l'espoir que
quelques compagnies de navigation ont envoyé
au delà de la Goulette maints cargos aux calec
réfrigérées.
On peut donc tabler désormais sur un coins
de 25 à 30 francs, sur le carreau parisien.
'A moins que.,, personne n'ait eu l'idée de
fréter la petite flottlle aux cloisons étanches.
Ce qui n'étonnerait point, outre-mesure, les
victimes de la vie chère,
«facfiiM Alphaad,
Le Sultan du Maroc
est l'hôte de la France
»o»
Arrivé avant-hier soir, fi Marseille, après un
excellent voyage à bord du Colbert, Si Mou-
lay Mohammed ben Youssef, Sultan du Maroc,
a été accueilli hier matin par le peuple de Pa-
ris.
Dès 9 heures une nombreuse foule se pres-
sait à l'intérieur et aux abords de la gare de
Lyon. A 10 h. 20, arrivait la voiture du Pré-
sident de la République. M. Paul Doumer
gagnait aussitôt le quai d'arrivée couvert de
tapis où, l' attendaient déjà M. Pierre Laval,
président du Cçnseil ; MM. Louis Rollin,
ministre du Commerce ; Charles Dumont, mi-
nistre de la Marine; Pietri, ministre du Bubget;
Champetier de Ribes, ministre des Pensions ;
Camille Blaisot, ministre de la Santé; le ma-
réchal Lyautey ; M. de Saint-Quentin,
sous-directeur d'Afrique et du Levant au mi-
nistère des Affaires étrangères t représentant M.
Briand; le général Poli-Marchetti, représen-
tant le ministre de l'Air; le gouverneur général
Olivier; le général Prételat, commandant la
place de Paris; M. Pierre de Fouquières,
directeur du protocole; M. Chiappe, préfet
de police, et nombreuses personnalités fran-
çaises et marocaines.
A 10 h. 30, le train entrait en gare et le
Sultan descendait du pullmann, encore en mar-
che. Le Président de la République présentait
les. membres du gouvernement et M. Lucien
Saint, résident général de France au Maroc,
qui accompagnait le souverain, présentait à son
tour au chef de l'Etat: S. E. El Hadj Moham-
med Et Mokri, grand vizir ; S. E. Si Moham-
med Ronda, vizir de la justice ; S. E. Si
M'hamed Mouline, vizir des Habous ; S. E.
Si Kaddour ben Ghabrit, ministre plénipoten-
tiaire honoraire, directeur du Protocole et
chancelier des ordres ; S. E. Si M' Hamed
Tazi, Mendoab à Tanger; Si Mohammed el
Hajçui, délégué à 1 enseignement ; S. Mam-
meri, chef adjoint du Protocole et chef du se-
crétariat particulier de Sa Majesté; le général
de division Noguè, s directeur général du cabi-
net militaire et des Affaires étrangères; M. Voi-
zard, chef de cabinet civil de M. Lucien Saint;
le commandant Rivaud, sous-chef du cabinet
militaire ; le lieutenant de vaisseau Brou, du
cabinet militaire ; M. Maréchal, chef de ser-
vice du budget; le commandant Noirot-Nérin,
de la maison militaire de M. Doumer ; M.
Dalignier. représentant le, ministre des Affaires
étrangères ; M. Poncet" commissaire spécial ;
MM. Guy, consul général, conseill er du gou-
vernement chérifien; Kabeuf, des Affaires ché-
rifiennes-, £ >. Tahai &4ah°iii» interprète; le com-
mandant Garisseau, commandant la garde ché-
fienne ; le Dr Arnaud, médecin de S. M. ; M.
Régnier, contrôleur civil ; le capitaine Sagnes ;
M. Moussard, contrôleur civil ; Omar el Pa-
cha, juge au haut tribunal chérifien' Moham-
med Naciri, secrétaire au viziriat de (a Justice ;
et une trentaine de Pachas et de Caïds formant
la fière et importante délégation du Maroc.
Après que les deux hymnes nationaux eus-
sent été joués; S. M. Si Mohammed gagna le
sortie au milieu de la haie des gardes républi-
cains en grand uniforme et, monta en voiture à
la gauche du Président, cependant que Si
Kaddour ben Ghabrit et le général Braconnier
faisaient face aux deux « souverains ».
La foule, qui attendait depuis longtemps
l'occasion de saluer le Sultan ne ménagea
point sa sympathie. jusqu'à la place de la
Concorde (Si Mohammed ben Youssef est des-
cendu à l'hôtel CrillQq), ce ne fut qu'un long
cortège d'applaudissements. Sa Majesté et le
Président pénétrèrent ensemble dans le hall de
l'hôtel où M. Doumer après un court entretien
a rappelé au Sultan qu'il était invité au déjeu-
ner qui va se dérouler ce matin à Rambouillet.
Après un déjeuner intime à l'hôtel et quel-
ques heures de repos Sa Majesté est allée s'in-
cliner, vers 18 heures, sur la tombe du Soldat
Inconnu. Entouré de sa troupe d'élite aux
uniformes éclatants qui se placèrent en carré
autour de la Dalle, Si Mohammed ben Youssef,
malgré la pluie, et sous les acclamations de
la foule qui avait tenu une fois encore à prou-
ver sa sympathie au Sultan, est allé déposer en
compagnie de M. Lucien Saint, du général
Noguès, du grand vizir El Mokri, de Si Kad-
dour ben Ghabrit et de son conseiller intime Si
Mameri une magnifique gerbe de fleurs et de
palmes.
Le 23e colonial a rendu les hommages.
Après quelques minutes de recueillement le
jeune souverain et sa suite ont regagné l'hôtel
Crillon où un dîner intime a été servi.
Ce matin à 10 h. 30, le Sultan a quitté Pa-
ris en automobile pour Rambouillet où, un dé-
jeuner a été donné en son honneur, par M.
Paul Doumer, président de la République.
Aussitôt après le déjeuner la délégation in-
digène a été présentée d'une façon plus com-
plète au chef de l'Etat.
A 17 h. 15, S. M. le Sultan sera reçue par
la Municipalité de Paris, à l'Hôtel de Ville.
Après un dîner intime, Elle assistera à la re-
présentation de Carmen, à l'Opéra-Comique.
Le Sultan du Maroc
à l'Ambassade d'Espagne
Le lundi 10 août, un grand déjeuner sera
offert par M. Danvila, ambassadeur d'Es-
Ragne, en l'honneur de S,.M.I. le Sultan du
Maroc.
A l'Opéra d* Alger
11" i
Le nouvel Opéra d'Alger inaugurera la
saison théâtrale avec un opéra intitulé
Dante ; du compositeur Jean Nouguès, et qui
est tiré de la. pièce de Victorien Sardou el
Emile Moreau..
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
ÉCHOS
Alerte 11
L'alerte a sonné pour les pompiers de
l'Exposition Coloniale de Vincennes hier
soir mercredi vers II heures. Leurs coups
de trompe répétés n'ont cependant pas in-
quiété les visiteurs.
Rendus rapidement sur les lieux du si-
iristre, il ne semble pas qu'il y ait eu beau-
coup de dégâts.
Incendie
Le feu s'est déclaré ce matin vers 1 h. 50
dans un petit stand de parfumerie bimbe-
loterie s'ituê dans l'île de Reuilly, à l'Ex-
position coloniale. L'incendie est dû à un
court-circuit. Il a lté maîtrisé après 15 mi-
nutes de travail. Les pertes ne sont pas en-
core évaluées.
CINÉMA COLONIAL
.♦«
L'Epopée saharienne
Notre sympathique confrère M. Louis
Faivre qui publie dans le Journal des Dé-
bats d'intéressants articles sur notre Afri-
que, les origines de l'occupation et le déve-
loppement de la colonisation met la dernière
main à un film consacré à VLpopée salla-
rienne :
Les Nuits de Port-Saïd
C'est l'acteur allemand Gustav Dicssl qui
sera la vedette du film international les
Nuits de Port-Saïd, dont Léo Mitler vient de
commencer la réalisation.
««*>
La circulation automobile
en Haute-Volta
au 1er Janvier 1931
Le nombre des voitures automobiles en
service "dans la colonie de la Haute-Volta au
lor janvier 1931 était de 327, en augmenta-
tion de 34 unités sur les chiffres de l'année
précédelte. On comptait en outre 49 moto-
cyclettes au Tîeii de 36 l'année précédente.
Les 327 voitures automobiles se répartis-
saient ainsi par catégories :
Voilures de tourisme 85
Cannons. et camionnettes 220
Tracteurs 21
Véhicule à gazogène 1
La progression continue du chiffre des vé.
hiculcs automobiles a rendu nécessaire l'ins.
tallation d'ateliers de réparation bien outil-
lés. Il existe actuellement trois ateliers a
Bobo-Dioulasso, un à Pédougou et un à Oua-
gadougou
0000
Dépêches de l'Indochine
1 Annam
Le lpr août en Annam
MuUjvâ Vactivité du purli communi.slc,
qui pendant les [ours iiiii I)i-éc(iléli,i,nt le.
1er U'HM, avait lente un effori imjiorlant
pour soulever les masses paysannes par
de nombreuses distributions de iracls invi-
tant la populal'ion à manifester contre Pim-
périalisme, aucun incident ;tf s'est produit
dans la colonie.
Seules, deux ou trais ])etites manifesta-
tions localisées dans la reqion du Noril-
Annam ont été dispersées par la indice an
nanÛle, sans aucune intervention de la
troupe. C'est donc un écltcc complet pour
le parti communiste.
Réorganisation des services sanitaires
Les services sanitaires et médicaux d'In-
dochine qui se sont développés rapidement
au cours de ces dernières années et doi-
vent prendre, dans un avenir prochain,
une grande extension selon le programme
(lu Gouvernement, viennejit d'elre complè-
tement réorganisés. Les services militaires
seront dorénavant séparés des services
médicaux civils qui sont placés sous la di-
rection d'un inspecteur général de VHy-
giène et de la Santé Publique qui relèvera
directement dlt chef de la colonie.
Cette mesure facilitera l'intensification
de. l'effort' pour la protection des popula-
tions indochinoises qui disposent déjà de
,637 formations sanitaires comprenant plus
de tl.500 médecins européens ou indocm-
nois, des pha-rntaciens, des infirmiers, des
sagcs-femmes, etc.. ayant effectué Van der-
nier plus de 3 millions de consultations et
plus de 8 millions de vaccinations.
Exportations de riz du Tonkin
Les exportations de riz de llaiphonq ont
été en juillet au total de 243 tontes, soit :
Ri7. blanc sur l'éLranger. 12
Riz e-argo ~30
Exportations de riz de Saïgon
Les exportations de riz et dérivés pour la
3" décade de juillet atteignent -17.778 ton-
nes. f
Modifications au statut du Conseil Colonial
de Cochinchine
Un décret en date du 10 juillet introduit
d'importantes modifications dans le statut,
du Conseil Colonial de Cochinchine fen-
dant :
1" A élargir le Collège électoral des indi-
gènes.
2° A étendre les pouvoirs de cette as-
semblée en matière budgétaire.
Selon ces nouvelles dispositions, le nom-
bre des électeurs indigènes est largement
augmenté. Ccu.r-ci comprennent, lIo(nHl-
wenl, une grande majorité des propriétai-
res ruraux alors inscrits comme proprié-
taires de 15 hectares de terres au mini-
mum.
En ce qui concerne le vote du budget par
la Conseil Coloniai, un nouveau décret li-
mite le nombre des dépenses obligatoires
dont un arrêté du (iouverneur lirnéral pris
après avis de l\Assemblée fixera prochai-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.44%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.44%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380383f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380383f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380383f/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380383f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380383f
Facebook
Twitter