Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-07-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1931 30 juillet 1931
Description : 1931/07/30 (A32,N110). 1931/07/30 (A32,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803806
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
«
"RVI.- ANNEE, wr Ne 110. LE MUMIRO 1. CENTIMES JEUDI som, M JUILLET 1981.
iMIMMlJjtMIM
Réfaction & Administration l-
14, II9 ft MtrfllMf
, PARIS 0") *
YlLlh«. i iJOUVM 19-31
- RICHELIEU «7-S4
Les Annales Coloniales
Le< annonce9 et rociames Sont reçues au
bureau du fou mal.
Ûirbctbur.Fondateur : Marcel RUEDltL
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Le crédit agricole en A. 0. F.
«I»
Un décret du 26 juin dernier vient de
doter l'A. O. F. d'un nouveau statut du
crédit agricole.
Dans l'exposé des motifs de ce décret,
nous lisons:
« Il existe bien pour l'Afrique Occi-
- dentale française, en - matière de crédit
agricole, Un texte qui est le décret du 23
mai 1926 et qui adapte au groupe de colo-
nies le dernier état de la législation métro-
pblitaine. mais cette législation, qui a. pu
donner d'excellents résultats dans un pays
évolué comme la France, s'est révélée,
quand il a fallu envisager son entrée en
vigueur, très difficilement applicable à la
colonie et il semble indispensable de la
simplifier pour l'adapter aux conditions
locales. »
Ce jugement désinvolte porté sur une
œuvre législative qui daté à peine de cinq.
années, pourrait, en tout état de cause, pa-
rattre un peu suspect, mais il le devient
tout à fait quand on se souvient que la
législation de 1926 ne fut pas improvisée.
La question avait été longtemps à l'étude.
M. Tardy, directeur général de l'Office na-
tional du Crédit agricole, accompagné de
son adjoint, M. Peysonnerie, avait fait une
enquête sur place qui avait duré deux ans.
Le projet, préparé sur le rapport de ces
techniciens, avait été présenté par M.
Carde, gouverneur général au Conseil du
Gouvernement en décembre 1925.
Les principes sur lesquels reposait la
nouvelle réglementation étaient simples :
L'attribution des différents prêts (à court
terme, à moyen terme ou à long terme) se
faisait par des caisses locales ou du premier
degré.
Dans chaque colonie était créée une
caisse centrale correspondant aux caisses
régionales métropolitaines.
Le Gouverneur général, assisté d'une
Commission consultative, était chargé de la
répartition des crédits de la dotation du
Crédit agricole et dans une action de
coordination et de contrôle.
Enfin des fonctionnaires spéciaux, appe-
lés c conseillers techniques de la Mutualité
agricole 9 étaient chargés de contrôler et de
préparer la mise en application de l'insti-
tution, - - -
Tel était le système de Il è6. Il a paru
nécessaire de le simplifier.
Or, le nouveau régime, du décret du
2d1' tdn,. publié au Y-e -1 OjjUUl du
16 juillet, comporte l'existence de cais-
ses locales en nombre indéterminé qui
peuvent faire des prêts à court, moyen
oji long terme directement ou par l'inter-
médiaire de la caisse centrale de chaque
colonie. -
Le Gouverneur général est assisté d'une
Commission consultative et il répartit,
- après avis de-cette commission, les crédits
de la 1. Dotation du Crédit Agricole J.
Et on retrouve même dans le nouveau
décret les a conseillers techniques du crédit
et de la coopération agricoles ii, dépendant
du gouvernement général et mis à la dispo-
̃ sition des lieutenants-gouverneurs dans cha-
que colonie avec mission permanente' de
guider les caisses de crédit agricole et les
collectivités agricoles dans leurs opéra-
tions.
Mais alors, me direz-vous, qu'y a-t-il de
nouveau, quelle est la simplification qu'ap-
porte la nouvelle réglementation?
Pour cela, il faut analyser ce document
de Simplification.
La caisse centrale de crédit agricole Mt
un établissement public possédant l'auto-
nomie financière. -
Elle est géfée par un Conseil d'adminis-
tration qui ne comprend que des fonction-
naires et un membre de la Chambre d'agri-
culture quand celle-ci existe.
On prévoit seulement que « lorsqu'il exis-
tera au moins trois caisses locales de crédit
agricole pour colons, le Conseil d'adminis-
tration de, la caisse centrale comprendra
également un délégué élu par ces caisses
locales. 1 *
Les caisses locales elles, sont des Sociétés
dont le décret prend la précaution de dire
qu'elles ont la personnalité civile, qui possè-
dent un capital social qui ne peut être cons-
titué qu'au moyen de parts souscrites par
les sociétaires.
Ces parts sont nominatives et ne sont
tratismissibles que par voie de cession avee
l'agrément de la Société.
Les statistiques règlent l'étendue et les
conditions de la responsabilité qui incom-
bent à chacun des sociétaires dans les enga-
gements pris par la caisse.
- Le capital - social et les réserves de ces
caisses locales sont affectés à la garantie des
prêts à court ou à moyen terme qu'elles
consentent à leurs sociétaires et qui sor'
réalisés avec les fonds provenant des cais-
ses centrales (art. 29).
On voit mal comment cet article se conci-
lie avec l'article 26 qui prévoit que les cais-
ses peuvent consentir des, prêts à leurs so-
ciétaires dans les mêmes conditions que les
caisses centrales.
Enfin, les. Sociétés indigènes de pré-
voyance, les Associations agricoles, les So-
ciétés coopératives agricoles, les Caisses
d'assurances et de réassurances mutuelles
peuvent recevoir des prêts collectifs à la
condition de présenter un engagement
conjoint et solidaire de tous leurs membres
pour le remboursement (an, 40) ou de rem-
plir certaines conditions de constitution
(art, 43).
En réalité, derrière tout l'appareil extrê-
mement compliqué de ce décret simplifira-
yeur, il y a an systèmte très simple;
Au chef-lieu de chaque colonie le lieute-
nant-gouverneur peut accorder des prêts
individuels à court, moyen ou long terme
et des prêts collectifs aux Sociétés indigè-
nes de prévoyance, aux Sociétés coopérati-
ves, etc. Le Gouverneur général garde le
contrôle de cette répartition de prêts.
Voilà, en somme, en quoi consiste la sim-
plification : on renforce, en fait, les pou-
voirs des gouverneurs.. v
Notons accessoirement qu'on a assez cri-
tiqué le travail bâtif et incohérent des as-
semblées parlementaires pour que nous
puissions remarquer que les fonctionnaires,
quand ils rédigent leurs textes réglemen-
taires, dans Je cahue et le silence du cabi-
net, ne sont pas à l'abri des négligences et
incohérences qu'ils reprochent au législa-
teur.
Dans le décret du 26 juin, nous trouvons
un article 10 ainsi conçu :
« Les prêts consentis par les caisses cen-
trales de crédit agricole sont de trois sor-
tes :
il Des prêts à court terme;
20 Des prêts à moyen terme;
3° Des prêts individuels à long terme;
4° Des prêts collectifs à long terme,
je voudrais bien savoir, par ailleurs, si
l'article 11 s'applique aux caisses centrales
et, dans l'affirmative, comment ces caisses
peuvent faire « signer à leurs sociétaires des
engagements spéciaux qui fixent les clauses
du prêt, les garanties offertes et les condi-
tions de remboursement.. »
En vérité, ce décret simplificateur n'a pas
jugé utile de simplifier dans la clarté. C'est
regrettable. Car c'est surtout en matière de
crédit agricole et surtout de crédit agricole
aux colonies qu'il importe d'offrir aux inté-
ressés une législation claire et simple.
Celle du 26 juin ne possède, on peut l'af-
firmer, aucune de ces qualités.
Etfanne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie,
flnp,Jorteur du budget de
'f Algrfft..
41»
RETOURS
«»̃
M. Léon Cayla, gouverneur général de
Madagascar, et Mme Léon Cayla, sont at-
tendus demain vendredi, à Marseille, Ils
arriveront samedi matin à Paris.
40.16
Rentrant en mission en France, M. Mar-
chand, commissaire de la République fran-
çaise au Cameroun, a quitté Doula le 20
juillet sur le paquebot Brazza, Il est attendu
à Bordeaux le 6 août.
«M»
Distinction honorifique
11. –-
M. Gaston Joseph, conseiller d'Etat, di-
recteur des affaires politiques au ministère
des Colonies, sera nommé commandeur de la
Légion d'honneur dans la prochaine promo-
tion du ministère des Colonies.
Sincères et cordiales félicitations.
On expertisera à nouveau (!)
le naufrage de l'cc Afrique"
Une dépêche de Rouen nous informe que
la Cour d appel a rendu hier son arrêt dans
l'affaire du naufrage du paquebot l'Afrique,
de la Compagnie des Chargeurs Réunis.
Cet arrêt décide de demander une nou-
velle expertise à MM. le vice-amiral Le Va-
vasseur, l'ingénieur Jauch et à l'ingénieur
en - chef -- du génie maritime Laucou. ---
Cette expertise devra établir s'il y a re-
lation de cause à effet entre les circonstan-
ces de l'armement de l'Afrique et le nau-
frage du paquebot.
A l'Académie de Médecine
>♦»
Du moustique à la rage
Au cours de la dernière séance de la ses-
sion M. Legsndre, qui est un de nos méde-
cins coloniaux les plus brillants, a constaté
que dans une grande ville de l'Ouest le
nombre des moustiques avait augmenté au
fur et à mesure des progrès de l'urbanisme.
Ce - résultat - assez - paradoxal serait dû à
l'adaptation du Culex fipiens aux eaux sou-
terraines. Il serait à craindre que le Stego-
mata fasciata, agent de la fièvre jaune, qui
se reproduit déjà dans les égouts ne s'adapte
également aux fosses d'aisances lorsque la
colonie fera quelque progrès dans cette voie.
C'est là, en tout cas, un mal à surveiller.
Par ailleurs, M. Delorme a présenté une
note sur une épizootie de rage observée à
Knidia (Guinée française).
«
La frontière du Cameroun
-
Une commission mixte franco-britannique
va se constituer bientôt en vue de délimiter
la frontière entre le Cameroun sous mandat
français et le Cameroun sous mandat britan-
nique, Il est fort probable que cette commis-
sion sera composée de fonctionnaires britan-
niques actuellement en service au Nigéria et
de fonctionnaires français en service au Ca-
meroun.
La date où cette commission commencera
ses travaux n'est pas encore fixée définitive-
ment, mais le désir du Gouvernement fran-
çais serait qu'elle fonctionnât à la fm (le cet-
te année.
L'Allfrie, vivra-t-elle ?
-.c:- ',P
!
a.,
71St la Question que
pose mon collègue
et ami M. le Sélla-
teur Maurice Viol-
, Icllc, dans un li-
vre (1), paru dans
1- la collection « Les
Questions du Temps Présèllt #, qui nous ap-
porte, sur la condition actuelle et sur les
perspectives d'avenir de notre grande colo-
me nord-africaine, une documentation du
plus haut intérêt.
Beaucoup de ceux qui ont assisté aux fê-
tes du Centenaire, ont été surtout sensibles
à la beauté du spectacle cl n'ont pas soup.
çonné la gravité des problèmes qui se po-
sent encore, pour la France, de l'autre côté
de la Méditerranée.
Ces problèmes, M. Maurice Viollctte les
étudie, avec l'atltorité qu'il tient d'une expé-
rience politique déjà longue et d'un séiouf
de deux alli et demi en Algérie, dans les
hautes et délicates fonctions de Gouverneur
Général, en homme qui a sic observer et
comprendre et qui s'est rendu compte de la
difficulté des réalisations.
Il ne présente, d'ailleurs, qu'avec pru-
dence des suggestions qu'il se garde bien
de considérer comme définitives ; son livre
ne prétend qu'à être l' œuvre de bonne foi
d'un homme qui s'est efforcé de voir vrai
et juste et d'administrer au mieux des inté-
rêts français.
S'il n a pas toujours réussi à mener à
bien les réformes qu'il jugeait nécessaires,
AI. Maurice Viollctte n'en a pas moins con-
fiance que l'Algérie peut et doit vivre et
prospérer. Les résistances qu'il a eues a su-
bir, parfois même de la part de l'Adminis-
tration ou des Délégations Finallcières, lu
ont seulement suggéré Vopportunité de ccr-
taines modifications au statut de la Colonie,
qu'il a résumées, à la fin de l'ouvrage, sous
forme d'une proposition de loi. Ainsi son
étude s'achève sur l'exposition d'un pro-
gramme constr actif, l'organisateur et
l'homme d'action ne se satisfaisant pas de
critiques.
L'un des chapitres les plus importants du
livre est celui où l'auteur dénonce la misère
de la petite et de la moyenne colonisation
« dont la prospérité, écrit-il, est essentielle
si nous voulons réaliser une installation so-
lide et durable en Afrique ».
La Colomsatton officielle a parsemé L'Al-
gérie de lotissements agricoles, au hasard
des inspirations sans se préoccuper des che-
mins, des possibilités d'alimentation en eau,
de la nécessité d'assurer l'éducatioll des ell-
fants, et même de la présence d'un médecin.
Elle n'a même pas toujours calculé si la terre
qui était concédée, n'exigeait pas. de longs
efforts de mise en valeur, de grosses mises
de fonds, et si elle pourrait jamais rénumé-
rer les capitaux investis dans le défrichement
et l'installation.
Le résultat a été, trop souvent, que les
premiers petits ou moyens colons, malgré un
travail acharné et des sacrifices comïidéra-
bles n'ont pas réussi et ont disparu, le tra-
Dail du défrichement et les capitaux enfouis
dans le sol pour la préparation des terres
ayant généralement profité à la grande colo-
nisation qui a su ramasser ces miettes dans
des conditions, avantageuses.
Ainsi, dans le département d'Alger, sur
plus de 8.000 familles de colons installées
par l'Administration, 1.200 seulement sub-
sistent. Le reste a dû disparaître au profil
de la grande colonisation.
Or, l'ancien gouverneur général de l'Al-
gérie est convaincu que seule la petite et la
moyenne colonisation peuvent mettre en va-
leur l'arrière pays, parce qu'il y faut plus
de travail encore que de capitaux, car la co
Ionisation du littoral, si splendide soit-elle,
dans ses résultats, Il ne nous laissera jamais
que comme l'oiseau sur la branche. »
iii. iJ/aurice Viollctte regrette que la légis-
lation sur la colonisation ait été inspirée de
l'idée que a la colonisation algérienne ne
"'t être que l' œuvre de l'Européen d'Eu-
rope. » C'est ainsi, dit-il, que ne peuvent
prétendre à acheter des lots de colonisation
que des adjudicataires venant d'Europe.
Les Français d'Algérie ne peuvent se présen-
ter que s'ils sont Européens d'origine. Le
Maltais est considéré comme tin Européen
d'origine, l'indigène naturalisé depuis plu-
sieurs générations reste un Français d'ori-
gine africaine.
Une pareille conception n'est pas seule-
ment contraire à l'équité ; elle risque de
mettre en grand danger le développement
de la petite propriété, si nécessaire à l'éta-
blissement d'une prospérité durable, en Al-
gérie comme dans toutes nos colonies.
Pourtatlt, déjà un nombre important
d'Arabes et de Berbères se confondent avec
n'tts, au point que dans la métropole ou à
l'étranger on lie peut les distinguer ni par
le costume, ni par le langage ni par les
idées.
Et, après avoir montré la nécessité de
réaliser l'unité algérienne par l'application
d'un large programme d'éducation, d'hy-
giène et d'assistance sociale cl par l'éta-
blissement d'un statut équitable de l'illdigé-
nai. M. IIf auricc Viollctte conclut :
« Pour que l'Algérie vive, il faut dès
maintenant, affirmer avec force les droits
et les devoirs de la France, même à l'égard
de VAlgérie. C'est à la France qu'il appar-
tient de réaliser progressivement et sans
Mur/s, la synthèse de tous ces contradictoires
qlli se heurtent de l'autre côté de la Médi-
terranée. *
Ét. il exprime sa confiance, pour réaliser
cette œuvre, en M. le Gouverneur General
Carde, à qui son livre est dédié, comme à
tous ses prédécesseur, « et qui a donné en
Afrique Occidentale trop de preuves de son
intelligente et bienfaisante activité, pour
qu'on n'ait pas plaisir à l'avoir comme suc-
cesseur. »
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe. Vice-
Président de la Commission des
Alfaires Etrangères.
(1) L'Afrique: vivru-l-cllc ? Librairie Vélix
"Icn Il.
Le programme du séjour
du sultan du Maroc
06-
Ainsi que nous l'avons exposé le Sultan
du Maroc arrivera le 4 à Marseille, à bord
du Colbert. Il sera le ç à Paris où il sera
reçu à dix heures à la gare de Lyon. A
16 heures, il ira déposer des fleurs sur la
tombe du Soldat Inconnu.
Le jeudi 6 le Sultan sera conduit à Ram-
bouillet où il déjeunera. iL'après-inidi, il re-
cevra des délégations indigènes et à 17 heu-
res sera reçu à l'Hôtel de Ville.
La grande journée du Sultan à Paris sera
celle du 7 août. En effet, le Sultan du Ma-
roc sera l'hôte du maréchal Lyautey, à l'Ex.
position Coloniale. La réception du souve-
rain aura lieu à 10 heures du matin, à la
Porte d'Honneur. A 13 heures, le Sultan
dira une prière à la Mosquée, après avoir
visité le palais du Maroc, où il sera reçu par
M. Nacivet, commissaire général. Le soir,
le Sultan assistera à un grand dîner de gala
offert en son honneur.
Le samedi 8, le Sultan ira visiter Fontai.
nebleau et, le soir, il assistera à un grand
gala à l'Opéra.
Enfin, le dimanche, le Sultan sera conduit
à Deauville.
A Fontainebleau
Voici le programme de la journée du sa-
medi 8 que le Sultan passera à Fontaine.
bleau :
Dès son arrivée, le monarque, qui sera
accompagné de M. J.-L. Dumesml, ministre
de l'Air et député de Fontainebleau, sera
reçu officiellement par la municipalité à
l'Hôtel de Ville. Il visitera ensuite l'Ecole
d'application d'artillerie et le centre d'ins-
truction automobile, puis il asstera à un
carrousel militaire organisé par les offi-
ciers de l'école.
Après la manifestation hippique, un dé-
jeuner sera servi dans une des salles du
palais.
A l'issue du déjeuner, le Sultan visitera
en détail, sous la conduite de M. Robert
Rey, conservateur, tous les appartements du
vieux château où se déroutèrent tant d'évé-
nements historiques, puis le retour à Paris
s'effectuera en automobile en traversant la
fotèt.
mm -
_11.1
l
M. Choteau, Gouverneur de la Guade-
loupe, s'embarquera le 13 août à Bordeaux
pour rejoindre lu poste.
La fête du Mouloud a été célébrée
en Afrique du Nord
68
Au Maroc
Les grandes fêtes musulmanes du Mou-
loud se sont déroulées dans toutes les villes
du Maroc.
Une animation très grande a régné parti-
culièrement à Rabat, où des délégations des
tribus de toutes les régions du Maroc sont
venues rendre hommage au Sultan au cours
de la cérémonie traditionnelle de la Hédia,
dans l'enceinte du palais impérial.
M. Lucien Saint, Résident général, en-
touré des membres de son cabinet et des
hauts fonctionnaires du protectorat, s'est
rendu en grand apparat au palais de Sidi
Mohamed, où le Sultan et le Résident se
sont entretenus amicalement pendant quel-
ques Instants, notamment du prochain voya-
ge du souverain, qui doit s'embarquer le
2 août à Casablanca, à bord du Colbert, pour
arriver le 4 août à Marseille, où il prendra
aussitôt un train spécial pour Paris.
La nuit, toutes les mosquées et les éta-
blissements de la ville indigène ont été
luxueusement illuminés.
A Meknès, près de - cent mille indigènes se
sont assemblés dans la vieulc cité de Mou-
lay Ismaël afin de célébrer la fête de leur
patron Sidi Ben Aïssa, dont le tombeau se
trouve dans cette ville.
Dans le courant de l'après-midi, s'est dé-
roulée la fameuse procession des Aissaouas,
au cours de laquelle les disciples de cette
secte se lacérèrent le crâne à coups de ha-
chette, mangent des scorpions et. des ser-
pents vivants et marchent sur des charbons
embrasés au rythme des tambours et tam-
bourins.
Cette cérémonie, exprêmement pittoresque,
ainsi que toutes les danses, ont provoqué
comme d'habitude un gros mouvement de
curiosité.
Bn Tunisie
M. Bonzon, délégué à la Résidence, rem-
plaçant M. Manceron qui séjourne à Paris,
s'est rendu au palais du bey, accompagne
d'une escorte de chasseurs d'Afrique.
Le bey a reçu le délégué, qui lui appor.
tait les compliments du gouvernement fran-
çais à l'occasion de la fête musulmane du
Mouloud. Le bey a reçu avec affabilité le re-
présentant de la France et l'a remercié de
sa courtoise visite.
Les fêtes se sont déroulées dans la Ré-
gence avec leur animation ccutumière.
« Symphonie Exotique»
-
"LE TOUR DU MONDE
EN 80 MINUTES
Par Alfred Chaumel
et Geneviève Chaumel-Genlil.
Réaliser au cinéma un « Tour du Monde »
était une entreprise qui semblait impossible
pour - les - raisons suivantes :
Tout d abord, quel est celui qui, parmi le
grand public, n'ayant jamais voyagé, n'a pas
formulé dans sa vie ce beau rêve : < Faire le
tour du monde 1 ! Le film devait donc, tout
en conservant une sincérité absolue, se rap-
procher de ce rêve et n'apporter aucune désil-
lusion.
Pour les coloniaux, ce film présentant vingt
pays, dont douze français, est certain de ren-
contrer au sujet de cette sincérité le maximum
de critiques, ayant toujours l'occasion parmi
ceux qui verront le film de trouver de nom-
breux voyageurs connaissant au moins un
pays, pouvant être des juges sévères de son
état d'âme et marquer ainsi pour les autres
contrées des points de comparaison indiscu-
tables.
En ce qui concerne la propagande, la < Sym-
phonie Exotique » créant le désir de partir, ou
rappelant des impressions vécues,devait donc
réunir sur le résultat, l'opinion officielle et
l'opinion commerciale, puisque la vraie pro-
pagande est celle qui touche le maximum de
public ; or pour atteindre ce but en obtenant
dans les salles la plus grande des diffusions,
il faut un grand film passionnant.
Enfin, pour que ce film puisse posséder
une unité de facture, de photographie et d'at-
mosphère, il fallait le tourner dans un délai
très court. Ce délai permettait, de plus, d'ap-
porter au mois d'octobre un concours indis-
pensable à l'Exposition coloniale, puisque le
film situait dans ses extérieurs et ses paysa-
ges, les monuments présentés à l'Exposition
et la vie indigène dont certaines scènes
comme. un enterrement brahmanique est
impossible à Paris. Complément précieux pour
cette exposition, qui irait toucher en province
et à l'étranger ceux qui n'auraient pu venir le
voir. Mais un tel délai amenait des escales
très courtes, où, malgré la connaissance des
pays, les cinéastes risquaient de séjourner
sous la pluie, escale manquée qui aurait anéan-
ti tout espoir d'ensemble. Notons encore que,
pour le montage, les auteurs devaient, sans
toucher le film, maintenir les états d'âme, et
limiter leur tour du monde aux exigences de
durée que réclame un spectacle.
Voici donc l'oeuvre délicate, hérissée de dif-
ficultés, et marquant une connaissance appro-
fondie sur les colonies, qu'ont entrepris lu 24
octobre dernier Alfred Chaumel et Geneviève
Chaumel-Gentil.
Seuls des coloniaux pénétrés de souvenirs,
animés de cette foi qui les guide dans la pro-
pagande, méprisant le surmenage, peuvent
oser entreprendre un pareil film.
Revenus de leur tour du monde le 19 juillet,
c'est-à-dire accomplissant leur voyage en
moins de huit mois, les deux cinéastes se sont
aussitôt mis au montage. Les succès rempor-
tés par < Le Réveil d'une race. offrant toute
confiance pour l'avenir, les Anitales Colo-
niales s'attachant à cette œuvre souhaitée
et encore irréalisée, ont apporté leur concours
et, parmi les premiers, ont visionné le mon-
tage définitif.
Alfred Chaumel et Geneviève Chaumel-
Gentil, à qui nous avions demandé au retour
s'ils étaient contents de leurs films, nous
avaient répondu :
« C'est parce que nous- connaissons les co-
lonies) que nous les aimons. Il suffisait
donc, pour les faire aimer en France, de les
faire connaître. Nous avons tourné dans
chacune d'elles ce. qui nous enchantait, ce
qui nous émouvait. Le public sera le grand
juge. Notre but pour cela était d'essayer de
les montrer comme elles sont, sans truquage,
enveloppées de ce qui les particularzse et
nous aurons réussi st le public en s'en allant
éprouve le regret de n'avoir pas voyage et
si l'enfant songe à partir un jour. »
Et sur l'écran nous avons vu, après l'émo-
tion d'un départ, l'escale émouvante de Port-
Saïd, Djibouti, port de l'Abyssinie, la féerie
de Ccylan, les mystères de l'Inde, le grouille-
ment de la ville chinoise de Singapour, les
charmes du Tonkin et de la baie d'Along, la
majesté des Tombeaux de Hué, les fêtes dans
les ruines d'Angkor. Les Arroyos chinois de
Saïgon, la douceur de Java, et des Célèbes, le
départ à Sydney sous les serpentins, le Pacifi-
que Austral et ses danses canaques, l'enchan-
tement de Tahiti, le canal de Panama, la Mar-
tinique et ses souvenirs, la Guadeloupe, et,
enfin, le Maroc, où plus que partout ailleurs,
se révèle dans un admirable ensemble, l'œu-
vre blanche accomplie.
Trois Tahitiennes s'écrièrent en voyant
Tahiti sur l'écran : « Comme c'est bien notre
pays vous aves mis dans ce film tout ce que
nous avons de joli là-bas et cette réflexion est
mieux qu'une promesse, c'est le plus bel éloge
que pouvaient- entendre ceux qui ont consacré
leur vie à la propagande de la plus grande
France.
J. Aytet.
n.- ;
M. Lucien Saint inaugure
un laboratoire
.»«
Le laboratoire de panification établi par la.
direction générale de l'Agriculture à la sta-
tion des recherches agronomiques du Ma-
roc, a été inauguré hier après-midi par M.
Lucien Saint.
Au Maroc
̃ «»>
L'avance de nos troupes ---
Une dépêche de Rabat à la date du 28
juillet nous informe que dans la journée du
27 les groupes mobiles des régions de Mek-
nès et de Tadla ont effectué leur liaison dans
la haute vallée d'Assif-Ouirini et ont oc-
cupé respectivement Si-Yaya-Bou-Youssef et
Bou-Adil.
Cette avance n'a donné lieu qu'à de légè-
res escarmouches ètntre partisans locaux et
dissidents et a placé définitivement la région
des Ait Yaya dit Nord en arrière des lignes.
L'Empereur d'Annam
a assisté au carrousel
de Saumur
»♦»
Venant de Vichy et après s'être arrêté une
journée à Tours, l'Empereur d'Annam, qu'ac-
compagnaient M. Charles, gouverneur général
honoraire des Colonies et le capitaine Leboi-
teux, officier d' ordonnance du Ministre des
- - 1
Colonies, a assisté au grand carrousel annuel
de l'Ecole de cavalerie de Saumur après avoir
déposé une gerbe au monument aux morts de
la cavalerie.
Dès 14 heures, plus de dix mille personnes
se poussaient dans la carrière léna, autour de
la tribuhe que présidait le général Brécard, ins-
pecteur général de la cavalerie, membre du
Conseil supérieur de la guerre, gouverneur mi-
litaire de Strasbourg, et dont le général de
Montmarin, commandant l'Ecole, faisait les
honneurs. Dans cette tribune avaient pris place
notamment :
M. - Mouchet, préfet de Maine-et-Loire ; le
général Goubeau, commandant la 9° région ;
le général de Partonneau, commandant la 11*
région ; Son Altesse le prince Vinh Can ; M.
de Grandmaiso\ député de Saumur ; le duc
de Brissac ; le ôuc des Cars ; M. Grégoire,
préfet d'Indre-et-Loire ;M. Patureau-Mirand,
député ; le « général Mac Carthy,. directeur de
la cavalerie ; le marquis de Dreux-Brézé ; le
baron de Fontenay ; M. Roimarmier, sous-pré-
fet de Saumur; MM. les généraux Bonnet,
d'Amarzit, André, Gérard, Velpry ; MM. les
attachés militaires d'Angleterre, des Etats-
Unis, d'Italie de Roumanie, du Mexique, M.
l'attaché naval du Japon ; MM. les sous-pré-
fets de Parthenay et de Châtellerault ; les colo-
ne ls de la Laurencie, Sonnerat, Decarpentry,
de la Maisonneuve, Vignon, de Mesme. Wit-
kowski, Alleau ; MM. Ancelin, Paul Mayaul.
Laroche.
La présentation commença aussitôt par le
carrousel de manège commandé par le colonel
Dauloux, écuyer en chef, auprès duquel vinrent
se ranger par quadrille de dix, les élèves de
l'Ecole, officiers français, roumains, mexicains,
turcs, persans, suédois, hongrois, yougoslaves,
américains, suisses et grecs.
Les exercices du légendaire « cadre noir »
commencèrent sous les ovations sans cesse répé-
tées de la foule. Exercices individuels et d'en-
semble, jeux de la bague, du sabre, figures
sans cesse renouvelés, sauts, chasses, haute-
école, firent l'admiration de tous.
Un carrousel militaire, dirigé par le lieute-
nant-colonet Maillard, constituait la deuxième
partie du programme. Enfin, une fantasia de
spahis, éclatante de couleurs, évoqua les gloi-
res coloniales de la France.
Après un défilé d'ensemble de tous les
moyens d'action de la cavalerie avec ses autos-
mitrailleuses, ses motocyclistes, ses voitures
« tous-terrains », la fête se termina par le salut
à l'étendard de l'école.
L'Empereur d'Annam qui, le premier, avait
donné le signal des bravos, regagna Vichy en-
chanté de cette magnifique manifestation.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
ECHOS
L'Esprit Frappeur
Il est vraiment regrettable informations, et particulier ennut /des Congrès soient inuitées par ec que les ,\pi
rites appellent des « esprits frappeurs ».
n'y a du reste aucun déshonneur à croire à
ces manifestations qui distrayaient Victor
Iil/go, pendant la longues soirées de l'exil.
----- Lemailrcclf/asf\.j!ar!clJlo¡{llillll/!.ll
avec Socratr, Dante, Xapoteon. lui me me.
Il n'est pas croyable que les espiits frap-
peurs de la Cite des Informations soient
d'une essence, aussi distinguée, car ils tapent
comme des sourds, sans aucun > es pce! pour
« la science », ni pour ses représentants, il
.est rare d'assister il une conférence sans
qu'immédiatement « i1 esprif frappeur » ne
st manifeste bruyamment. Au dernier
congrès médical. il réussit à couvrir la voix
pourtant sonore et extrêmement .111,/ du nu
decin inspecteur fame!.
Il est grand- temps que le commissariat gê-
ner al s'inquiète de faire exorciser la sali e
des Congrès déjà passablement incommode
avec ses cloisons- paravents..4 moins qu'en
fait de et zombis t>. 01l ne se trouve Ill. en
face de. bravts charpentiers au travail,
consolidant. au jour le jour, la Irop jlclgile
a Cité des Informations 1), En ce cas. il faut
espérer que ce labeur de construction sera
enfin achevé, au début de frimaire. date ir-
révocable de lu démolition.
Mignonnet.
•+«
LES JOURNEES MEDICALES
COLONIALES
La protection démographique
et les grands emprunts coloniaux
M. le Médecin Inspecteur général Lasnet,
dans un rapport d'une concision, d'une préci-
sion remarquables a exposé, en quarante mi-
nutes, les grandes lignes de cette question de
première importance. En vérité, à quoi servi-
rait l'emprunt de cinq milliards (six en comptant
l'effort de chaque colonie, etc.), si la vie des
populations indigènes n'était pas protégée, si
leur développement démographique n'était pas
assuré >
M. le 'docteur Lasnet retrace les phases
de la lutte parlementaire, qui a obtenu pour
l'assistance médicale coloniale le 10
"RVI.- ANNEE, wr Ne 110. LE MUMIRO 1. CENTIMES JEUDI som, M JUILLET 1981.
iMIMMlJjtMIM
Réfaction & Administration l-
14, II9 ft MtrfllMf
, PARIS 0") *
YlLlh«. i iJOUVM 19-31
- RICHELIEU «7-S4
Les Annales Coloniales
Le< annonce9 et rociames Sont reçues au
bureau du fou mal.
Ûirbctbur.Fondateur : Marcel RUEDltL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Un an 6 Mois 3 Mois
France et
Colonies 180» 100 1 50 n
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Le crédit agricole en A. 0. F.
«I»
Un décret du 26 juin dernier vient de
doter l'A. O. F. d'un nouveau statut du
crédit agricole.
Dans l'exposé des motifs de ce décret,
nous lisons:
« Il existe bien pour l'Afrique Occi-
- dentale française, en - matière de crédit
agricole, Un texte qui est le décret du 23
mai 1926 et qui adapte au groupe de colo-
nies le dernier état de la législation métro-
pblitaine. mais cette législation, qui a. pu
donner d'excellents résultats dans un pays
évolué comme la France, s'est révélée,
quand il a fallu envisager son entrée en
vigueur, très difficilement applicable à la
colonie et il semble indispensable de la
simplifier pour l'adapter aux conditions
locales. »
Ce jugement désinvolte porté sur une
œuvre législative qui daté à peine de cinq.
années, pourrait, en tout état de cause, pa-
rattre un peu suspect, mais il le devient
tout à fait quand on se souvient que la
législation de 1926 ne fut pas improvisée.
La question avait été longtemps à l'étude.
M. Tardy, directeur général de l'Office na-
tional du Crédit agricole, accompagné de
son adjoint, M. Peysonnerie, avait fait une
enquête sur place qui avait duré deux ans.
Le projet, préparé sur le rapport de ces
techniciens, avait été présenté par M.
Carde, gouverneur général au Conseil du
Gouvernement en décembre 1925.
Les principes sur lesquels reposait la
nouvelle réglementation étaient simples :
L'attribution des différents prêts (à court
terme, à moyen terme ou à long terme) se
faisait par des caisses locales ou du premier
degré.
Dans chaque colonie était créée une
caisse centrale correspondant aux caisses
régionales métropolitaines.
Le Gouverneur général, assisté d'une
Commission consultative, était chargé de la
répartition des crédits de la dotation du
Crédit agricole et dans une action de
coordination et de contrôle.
Enfin des fonctionnaires spéciaux, appe-
lés c conseillers techniques de la Mutualité
agricole 9 étaient chargés de contrôler et de
préparer la mise en application de l'insti-
tution, - - -
Tel était le système de Il è6. Il a paru
nécessaire de le simplifier.
Or, le nouveau régime, du décret du
2d1' tdn,. publié au Y-e -1 OjjUUl du
16 juillet, comporte l'existence de cais-
ses locales en nombre indéterminé qui
peuvent faire des prêts à court, moyen
oji long terme directement ou par l'inter-
médiaire de la caisse centrale de chaque
colonie. -
Le Gouverneur général est assisté d'une
Commission consultative et il répartit,
- après avis de-cette commission, les crédits
de la 1. Dotation du Crédit Agricole J.
Et on retrouve même dans le nouveau
décret les a conseillers techniques du crédit
et de la coopération agricoles ii, dépendant
du gouvernement général et mis à la dispo-
̃ sition des lieutenants-gouverneurs dans cha-
que colonie avec mission permanente' de
guider les caisses de crédit agricole et les
collectivités agricoles dans leurs opéra-
tions.
Mais alors, me direz-vous, qu'y a-t-il de
nouveau, quelle est la simplification qu'ap-
porte la nouvelle réglementation?
Pour cela, il faut analyser ce document
de Simplification.
La caisse centrale de crédit agricole Mt
un établissement public possédant l'auto-
nomie financière. -
Elle est géfée par un Conseil d'adminis-
tration qui ne comprend que des fonction-
naires et un membre de la Chambre d'agri-
culture quand celle-ci existe.
On prévoit seulement que « lorsqu'il exis-
tera au moins trois caisses locales de crédit
agricole pour colons, le Conseil d'adminis-
tration de, la caisse centrale comprendra
également un délégué élu par ces caisses
locales. 1 *
Les caisses locales elles, sont des Sociétés
dont le décret prend la précaution de dire
qu'elles ont la personnalité civile, qui possè-
dent un capital social qui ne peut être cons-
titué qu'au moyen de parts souscrites par
les sociétaires.
Ces parts sont nominatives et ne sont
tratismissibles que par voie de cession avee
l'agrément de la Société.
Les statistiques règlent l'étendue et les
conditions de la responsabilité qui incom-
bent à chacun des sociétaires dans les enga-
gements pris par la caisse.
- Le capital - social et les réserves de ces
caisses locales sont affectés à la garantie des
prêts à court ou à moyen terme qu'elles
consentent à leurs sociétaires et qui sor'
réalisés avec les fonds provenant des cais-
ses centrales (art. 29).
On voit mal comment cet article se conci-
lie avec l'article 26 qui prévoit que les cais-
ses peuvent consentir des, prêts à leurs so-
ciétaires dans les mêmes conditions que les
caisses centrales.
Enfin, les. Sociétés indigènes de pré-
voyance, les Associations agricoles, les So-
ciétés coopératives agricoles, les Caisses
d'assurances et de réassurances mutuelles
peuvent recevoir des prêts collectifs à la
condition de présenter un engagement
conjoint et solidaire de tous leurs membres
pour le remboursement (an, 40) ou de rem-
plir certaines conditions de constitution
(art, 43).
En réalité, derrière tout l'appareil extrê-
mement compliqué de ce décret simplifira-
yeur, il y a an systèmte très simple;
Au chef-lieu de chaque colonie le lieute-
nant-gouverneur peut accorder des prêts
individuels à court, moyen ou long terme
et des prêts collectifs aux Sociétés indigè-
nes de prévoyance, aux Sociétés coopérati-
ves, etc. Le Gouverneur général garde le
contrôle de cette répartition de prêts.
Voilà, en somme, en quoi consiste la sim-
plification : on renforce, en fait, les pou-
voirs des gouverneurs.. v
Notons accessoirement qu'on a assez cri-
tiqué le travail bâtif et incohérent des as-
semblées parlementaires pour que nous
puissions remarquer que les fonctionnaires,
quand ils rédigent leurs textes réglemen-
taires, dans Je cahue et le silence du cabi-
net, ne sont pas à l'abri des négligences et
incohérences qu'ils reprochent au législa-
teur.
Dans le décret du 26 juin, nous trouvons
un article 10 ainsi conçu :
« Les prêts consentis par les caisses cen-
trales de crédit agricole sont de trois sor-
tes :
il Des prêts à court terme;
20 Des prêts à moyen terme;
3° Des prêts individuels à long terme;
4° Des prêts collectifs à long terme,
je voudrais bien savoir, par ailleurs, si
l'article 11 s'applique aux caisses centrales
et, dans l'affirmative, comment ces caisses
peuvent faire « signer à leurs sociétaires des
engagements spéciaux qui fixent les clauses
du prêt, les garanties offertes et les condi-
tions de remboursement.. »
En vérité, ce décret simplificateur n'a pas
jugé utile de simplifier dans la clarté. C'est
regrettable. Car c'est surtout en matière de
crédit agricole et surtout de crédit agricole
aux colonies qu'il importe d'offrir aux inté-
ressés une législation claire et simple.
Celle du 26 juin ne possède, on peut l'af-
firmer, aucune de ces qualités.
Etfanne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie,
flnp,Jorteur du budget de
'f Algrfft..
41»
RETOURS
«»̃
M. Léon Cayla, gouverneur général de
Madagascar, et Mme Léon Cayla, sont at-
tendus demain vendredi, à Marseille, Ils
arriveront samedi matin à Paris.
40.16
Rentrant en mission en France, M. Mar-
chand, commissaire de la République fran-
çaise au Cameroun, a quitté Doula le 20
juillet sur le paquebot Brazza, Il est attendu
à Bordeaux le 6 août.
«M»
Distinction honorifique
11. –-
M. Gaston Joseph, conseiller d'Etat, di-
recteur des affaires politiques au ministère
des Colonies, sera nommé commandeur de la
Légion d'honneur dans la prochaine promo-
tion du ministère des Colonies.
Sincères et cordiales félicitations.
On expertisera à nouveau (!)
le naufrage de l'cc Afrique"
Une dépêche de Rouen nous informe que
la Cour d appel a rendu hier son arrêt dans
l'affaire du naufrage du paquebot l'Afrique,
de la Compagnie des Chargeurs Réunis.
Cet arrêt décide de demander une nou-
velle expertise à MM. le vice-amiral Le Va-
vasseur, l'ingénieur Jauch et à l'ingénieur
en - chef -- du génie maritime Laucou. ---
Cette expertise devra établir s'il y a re-
lation de cause à effet entre les circonstan-
ces de l'armement de l'Afrique et le nau-
frage du paquebot.
A l'Académie de Médecine
>♦»
Du moustique à la rage
Au cours de la dernière séance de la ses-
sion M. Legsndre, qui est un de nos méde-
cins coloniaux les plus brillants, a constaté
que dans une grande ville de l'Ouest le
nombre des moustiques avait augmenté au
fur et à mesure des progrès de l'urbanisme.
Ce - résultat - assez - paradoxal serait dû à
l'adaptation du Culex fipiens aux eaux sou-
terraines. Il serait à craindre que le Stego-
mata fasciata, agent de la fièvre jaune, qui
se reproduit déjà dans les égouts ne s'adapte
également aux fosses d'aisances lorsque la
colonie fera quelque progrès dans cette voie.
C'est là, en tout cas, un mal à surveiller.
Par ailleurs, M. Delorme a présenté une
note sur une épizootie de rage observée à
Knidia (Guinée française).
«
La frontière du Cameroun
-
Une commission mixte franco-britannique
va se constituer bientôt en vue de délimiter
la frontière entre le Cameroun sous mandat
français et le Cameroun sous mandat britan-
nique, Il est fort probable que cette commis-
sion sera composée de fonctionnaires britan-
niques actuellement en service au Nigéria et
de fonctionnaires français en service au Ca-
meroun.
La date où cette commission commencera
ses travaux n'est pas encore fixée définitive-
ment, mais le désir du Gouvernement fran-
çais serait qu'elle fonctionnât à la fm (le cet-
te année.
L'Allfrie, vivra-t-elle ?
-.c:- ',P
!
a.,
71St la Question que
pose mon collègue
et ami M. le Sélla-
teur Maurice Viol-
, Icllc, dans un li-
vre (1), paru dans
1- la collection « Les
Questions du Temps Présèllt #, qui nous ap-
porte, sur la condition actuelle et sur les
perspectives d'avenir de notre grande colo-
me nord-africaine, une documentation du
plus haut intérêt.
Beaucoup de ceux qui ont assisté aux fê-
tes du Centenaire, ont été surtout sensibles
à la beauté du spectacle cl n'ont pas soup.
çonné la gravité des problèmes qui se po-
sent encore, pour la France, de l'autre côté
de la Méditerranée.
Ces problèmes, M. Maurice Viollctte les
étudie, avec l'atltorité qu'il tient d'une expé-
rience politique déjà longue et d'un séiouf
de deux alli et demi en Algérie, dans les
hautes et délicates fonctions de Gouverneur
Général, en homme qui a sic observer et
comprendre et qui s'est rendu compte de la
difficulté des réalisations.
Il ne présente, d'ailleurs, qu'avec pru-
dence des suggestions qu'il se garde bien
de considérer comme définitives ; son livre
ne prétend qu'à être l' œuvre de bonne foi
d'un homme qui s'est efforcé de voir vrai
et juste et d'administrer au mieux des inté-
rêts français.
S'il n a pas toujours réussi à mener à
bien les réformes qu'il jugeait nécessaires,
AI. Maurice Viollctte n'en a pas moins con-
fiance que l'Algérie peut et doit vivre et
prospérer. Les résistances qu'il a eues a su-
bir, parfois même de la part de l'Adminis-
tration ou des Délégations Finallcières, lu
ont seulement suggéré Vopportunité de ccr-
taines modifications au statut de la Colonie,
qu'il a résumées, à la fin de l'ouvrage, sous
forme d'une proposition de loi. Ainsi son
étude s'achève sur l'exposition d'un pro-
gramme constr actif, l'organisateur et
l'homme d'action ne se satisfaisant pas de
critiques.
L'un des chapitres les plus importants du
livre est celui où l'auteur dénonce la misère
de la petite et de la moyenne colonisation
« dont la prospérité, écrit-il, est essentielle
si nous voulons réaliser une installation so-
lide et durable en Afrique ».
La Colomsatton officielle a parsemé L'Al-
gérie de lotissements agricoles, au hasard
des inspirations sans se préoccuper des che-
mins, des possibilités d'alimentation en eau,
de la nécessité d'assurer l'éducatioll des ell-
fants, et même de la présence d'un médecin.
Elle n'a même pas toujours calculé si la terre
qui était concédée, n'exigeait pas. de longs
efforts de mise en valeur, de grosses mises
de fonds, et si elle pourrait jamais rénumé-
rer les capitaux investis dans le défrichement
et l'installation.
Le résultat a été, trop souvent, que les
premiers petits ou moyens colons, malgré un
travail acharné et des sacrifices comïidéra-
bles n'ont pas réussi et ont disparu, le tra-
Dail du défrichement et les capitaux enfouis
dans le sol pour la préparation des terres
ayant généralement profité à la grande colo-
nisation qui a su ramasser ces miettes dans
des conditions, avantageuses.
Ainsi, dans le département d'Alger, sur
plus de 8.000 familles de colons installées
par l'Administration, 1.200 seulement sub-
sistent. Le reste a dû disparaître au profil
de la grande colonisation.
Or, l'ancien gouverneur général de l'Al-
gérie est convaincu que seule la petite et la
moyenne colonisation peuvent mettre en va-
leur l'arrière pays, parce qu'il y faut plus
de travail encore que de capitaux, car la co
Ionisation du littoral, si splendide soit-elle,
dans ses résultats, Il ne nous laissera jamais
que comme l'oiseau sur la branche. »
iii. iJ/aurice Viollctte regrette que la légis-
lation sur la colonisation ait été inspirée de
l'idée que a la colonisation algérienne ne
"'t être que l' œuvre de l'Européen d'Eu-
rope. » C'est ainsi, dit-il, que ne peuvent
prétendre à acheter des lots de colonisation
que des adjudicataires venant d'Europe.
Les Français d'Algérie ne peuvent se présen-
ter que s'ils sont Européens d'origine. Le
Maltais est considéré comme tin Européen
d'origine, l'indigène naturalisé depuis plu-
sieurs générations reste un Français d'ori-
gine africaine.
Une pareille conception n'est pas seule-
ment contraire à l'équité ; elle risque de
mettre en grand danger le développement
de la petite propriété, si nécessaire à l'éta-
blissement d'une prospérité durable, en Al-
gérie comme dans toutes nos colonies.
Pourtatlt, déjà un nombre important
d'Arabes et de Berbères se confondent avec
n'tts, au point que dans la métropole ou à
l'étranger on lie peut les distinguer ni par
le costume, ni par le langage ni par les
idées.
Et, après avoir montré la nécessité de
réaliser l'unité algérienne par l'application
d'un large programme d'éducation, d'hy-
giène et d'assistance sociale cl par l'éta-
blissement d'un statut équitable de l'illdigé-
nai. M. IIf auricc Viollctte conclut :
« Pour que l'Algérie vive, il faut dès
maintenant, affirmer avec force les droits
et les devoirs de la France, même à l'égard
de VAlgérie. C'est à la France qu'il appar-
tient de réaliser progressivement et sans
Mur/s, la synthèse de tous ces contradictoires
qlli se heurtent de l'autre côté de la Médi-
terranée. *
Ét. il exprime sa confiance, pour réaliser
cette œuvre, en M. le Gouverneur General
Carde, à qui son livre est dédié, comme à
tous ses prédécesseur, « et qui a donné en
Afrique Occidentale trop de preuves de son
intelligente et bienfaisante activité, pour
qu'on n'ait pas plaisir à l'avoir comme suc-
cesseur. »
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe. Vice-
Président de la Commission des
Alfaires Etrangères.
(1) L'Afrique: vivru-l-cllc ? Librairie Vélix
"Icn Il.
Le programme du séjour
du sultan du Maroc
06-
Ainsi que nous l'avons exposé le Sultan
du Maroc arrivera le 4 à Marseille, à bord
du Colbert. Il sera le ç à Paris où il sera
reçu à dix heures à la gare de Lyon. A
16 heures, il ira déposer des fleurs sur la
tombe du Soldat Inconnu.
Le jeudi 6 le Sultan sera conduit à Ram-
bouillet où il déjeunera. iL'après-inidi, il re-
cevra des délégations indigènes et à 17 heu-
res sera reçu à l'Hôtel de Ville.
La grande journée du Sultan à Paris sera
celle du 7 août. En effet, le Sultan du Ma-
roc sera l'hôte du maréchal Lyautey, à l'Ex.
position Coloniale. La réception du souve-
rain aura lieu à 10 heures du matin, à la
Porte d'Honneur. A 13 heures, le Sultan
dira une prière à la Mosquée, après avoir
visité le palais du Maroc, où il sera reçu par
M. Nacivet, commissaire général. Le soir,
le Sultan assistera à un grand dîner de gala
offert en son honneur.
Le samedi 8, le Sultan ira visiter Fontai.
nebleau et, le soir, il assistera à un grand
gala à l'Opéra.
Enfin, le dimanche, le Sultan sera conduit
à Deauville.
A Fontainebleau
Voici le programme de la journée du sa-
medi 8 que le Sultan passera à Fontaine.
bleau :
Dès son arrivée, le monarque, qui sera
accompagné de M. J.-L. Dumesml, ministre
de l'Air et député de Fontainebleau, sera
reçu officiellement par la municipalité à
l'Hôtel de Ville. Il visitera ensuite l'Ecole
d'application d'artillerie et le centre d'ins-
truction automobile, puis il asstera à un
carrousel militaire organisé par les offi-
ciers de l'école.
Après la manifestation hippique, un dé-
jeuner sera servi dans une des salles du
palais.
A l'issue du déjeuner, le Sultan visitera
en détail, sous la conduite de M. Robert
Rey, conservateur, tous les appartements du
vieux château où se déroutèrent tant d'évé-
nements historiques, puis le retour à Paris
s'effectuera en automobile en traversant la
fotèt.
mm -
_11.1
l
M. Choteau, Gouverneur de la Guade-
loupe, s'embarquera le 13 août à Bordeaux
pour rejoindre lu poste.
La fête du Mouloud a été célébrée
en Afrique du Nord
68
Au Maroc
Les grandes fêtes musulmanes du Mou-
loud se sont déroulées dans toutes les villes
du Maroc.
Une animation très grande a régné parti-
culièrement à Rabat, où des délégations des
tribus de toutes les régions du Maroc sont
venues rendre hommage au Sultan au cours
de la cérémonie traditionnelle de la Hédia,
dans l'enceinte du palais impérial.
M. Lucien Saint, Résident général, en-
touré des membres de son cabinet et des
hauts fonctionnaires du protectorat, s'est
rendu en grand apparat au palais de Sidi
Mohamed, où le Sultan et le Résident se
sont entretenus amicalement pendant quel-
ques Instants, notamment du prochain voya-
ge du souverain, qui doit s'embarquer le
2 août à Casablanca, à bord du Colbert, pour
arriver le 4 août à Marseille, où il prendra
aussitôt un train spécial pour Paris.
La nuit, toutes les mosquées et les éta-
blissements de la ville indigène ont été
luxueusement illuminés.
A Meknès, près de - cent mille indigènes se
sont assemblés dans la vieulc cité de Mou-
lay Ismaël afin de célébrer la fête de leur
patron Sidi Ben Aïssa, dont le tombeau se
trouve dans cette ville.
Dans le courant de l'après-midi, s'est dé-
roulée la fameuse procession des Aissaouas,
au cours de laquelle les disciples de cette
secte se lacérèrent le crâne à coups de ha-
chette, mangent des scorpions et. des ser-
pents vivants et marchent sur des charbons
embrasés au rythme des tambours et tam-
bourins.
Cette cérémonie, exprêmement pittoresque,
ainsi que toutes les danses, ont provoqué
comme d'habitude un gros mouvement de
curiosité.
Bn Tunisie
M. Bonzon, délégué à la Résidence, rem-
plaçant M. Manceron qui séjourne à Paris,
s'est rendu au palais du bey, accompagne
d'une escorte de chasseurs d'Afrique.
Le bey a reçu le délégué, qui lui appor.
tait les compliments du gouvernement fran-
çais à l'occasion de la fête musulmane du
Mouloud. Le bey a reçu avec affabilité le re-
présentant de la France et l'a remercié de
sa courtoise visite.
Les fêtes se sont déroulées dans la Ré-
gence avec leur animation ccutumière.
« Symphonie Exotique»
-
"LE TOUR DU MONDE
EN 80 MINUTES
Par Alfred Chaumel
et Geneviève Chaumel-Genlil.
Réaliser au cinéma un « Tour du Monde »
était une entreprise qui semblait impossible
pour - les - raisons suivantes :
Tout d abord, quel est celui qui, parmi le
grand public, n'ayant jamais voyagé, n'a pas
formulé dans sa vie ce beau rêve : < Faire le
tour du monde 1 ! Le film devait donc, tout
en conservant une sincérité absolue, se rap-
procher de ce rêve et n'apporter aucune désil-
lusion.
Pour les coloniaux, ce film présentant vingt
pays, dont douze français, est certain de ren-
contrer au sujet de cette sincérité le maximum
de critiques, ayant toujours l'occasion parmi
ceux qui verront le film de trouver de nom-
breux voyageurs connaissant au moins un
pays, pouvant être des juges sévères de son
état d'âme et marquer ainsi pour les autres
contrées des points de comparaison indiscu-
tables.
En ce qui concerne la propagande, la < Sym-
phonie Exotique » créant le désir de partir, ou
rappelant des impressions vécues,devait donc
réunir sur le résultat, l'opinion officielle et
l'opinion commerciale, puisque la vraie pro-
pagande est celle qui touche le maximum de
public ; or pour atteindre ce but en obtenant
dans les salles la plus grande des diffusions,
il faut un grand film passionnant.
Enfin, pour que ce film puisse posséder
une unité de facture, de photographie et d'at-
mosphère, il fallait le tourner dans un délai
très court. Ce délai permettait, de plus, d'ap-
porter au mois d'octobre un concours indis-
pensable à l'Exposition coloniale, puisque le
film situait dans ses extérieurs et ses paysa-
ges, les monuments présentés à l'Exposition
et la vie indigène dont certaines scènes
comme. un enterrement brahmanique est
impossible à Paris. Complément précieux pour
cette exposition, qui irait toucher en province
et à l'étranger ceux qui n'auraient pu venir le
voir. Mais un tel délai amenait des escales
très courtes, où, malgré la connaissance des
pays, les cinéastes risquaient de séjourner
sous la pluie, escale manquée qui aurait anéan-
ti tout espoir d'ensemble. Notons encore que,
pour le montage, les auteurs devaient, sans
toucher le film, maintenir les états d'âme, et
limiter leur tour du monde aux exigences de
durée que réclame un spectacle.
Voici donc l'oeuvre délicate, hérissée de dif-
ficultés, et marquant une connaissance appro-
fondie sur les colonies, qu'ont entrepris lu 24
octobre dernier Alfred Chaumel et Geneviève
Chaumel-Gentil.
Seuls des coloniaux pénétrés de souvenirs,
animés de cette foi qui les guide dans la pro-
pagande, méprisant le surmenage, peuvent
oser entreprendre un pareil film.
Revenus de leur tour du monde le 19 juillet,
c'est-à-dire accomplissant leur voyage en
moins de huit mois, les deux cinéastes se sont
aussitôt mis au montage. Les succès rempor-
tés par < Le Réveil d'une race. offrant toute
confiance pour l'avenir, les Anitales Colo-
niales s'attachant à cette œuvre souhaitée
et encore irréalisée, ont apporté leur concours
et, parmi les premiers, ont visionné le mon-
tage définitif.
Alfred Chaumel et Geneviève Chaumel-
Gentil, à qui nous avions demandé au retour
s'ils étaient contents de leurs films, nous
avaient répondu :
« C'est parce que nous- connaissons les co-
lonies) que nous les aimons. Il suffisait
donc, pour les faire aimer en France, de les
faire connaître. Nous avons tourné dans
chacune d'elles ce. qui nous enchantait, ce
qui nous émouvait. Le public sera le grand
juge. Notre but pour cela était d'essayer de
les montrer comme elles sont, sans truquage,
enveloppées de ce qui les particularzse et
nous aurons réussi st le public en s'en allant
éprouve le regret de n'avoir pas voyage et
si l'enfant songe à partir un jour. »
Et sur l'écran nous avons vu, après l'émo-
tion d'un départ, l'escale émouvante de Port-
Saïd, Djibouti, port de l'Abyssinie, la féerie
de Ccylan, les mystères de l'Inde, le grouille-
ment de la ville chinoise de Singapour, les
charmes du Tonkin et de la baie d'Along, la
majesté des Tombeaux de Hué, les fêtes dans
les ruines d'Angkor. Les Arroyos chinois de
Saïgon, la douceur de Java, et des Célèbes, le
départ à Sydney sous les serpentins, le Pacifi-
que Austral et ses danses canaques, l'enchan-
tement de Tahiti, le canal de Panama, la Mar-
tinique et ses souvenirs, la Guadeloupe, et,
enfin, le Maroc, où plus que partout ailleurs,
se révèle dans un admirable ensemble, l'œu-
vre blanche accomplie.
Trois Tahitiennes s'écrièrent en voyant
Tahiti sur l'écran : « Comme c'est bien notre
pays vous aves mis dans ce film tout ce que
nous avons de joli là-bas et cette réflexion est
mieux qu'une promesse, c'est le plus bel éloge
que pouvaient- entendre ceux qui ont consacré
leur vie à la propagande de la plus grande
France.
J. Aytet.
n.- ;
M. Lucien Saint inaugure
un laboratoire
.»«
Le laboratoire de panification établi par la.
direction générale de l'Agriculture à la sta-
tion des recherches agronomiques du Ma-
roc, a été inauguré hier après-midi par M.
Lucien Saint.
Au Maroc
̃ «»>
L'avance de nos troupes ---
Une dépêche de Rabat à la date du 28
juillet nous informe que dans la journée du
27 les groupes mobiles des régions de Mek-
nès et de Tadla ont effectué leur liaison dans
la haute vallée d'Assif-Ouirini et ont oc-
cupé respectivement Si-Yaya-Bou-Youssef et
Bou-Adil.
Cette avance n'a donné lieu qu'à de légè-
res escarmouches ètntre partisans locaux et
dissidents et a placé définitivement la région
des Ait Yaya dit Nord en arrière des lignes.
L'Empereur d'Annam
a assisté au carrousel
de Saumur
»♦»
Venant de Vichy et après s'être arrêté une
journée à Tours, l'Empereur d'Annam, qu'ac-
compagnaient M. Charles, gouverneur général
honoraire des Colonies et le capitaine Leboi-
teux, officier d' ordonnance du Ministre des
- - 1
Colonies, a assisté au grand carrousel annuel
de l'Ecole de cavalerie de Saumur après avoir
déposé une gerbe au monument aux morts de
la cavalerie.
Dès 14 heures, plus de dix mille personnes
se poussaient dans la carrière léna, autour de
la tribuhe que présidait le général Brécard, ins-
pecteur général de la cavalerie, membre du
Conseil supérieur de la guerre, gouverneur mi-
litaire de Strasbourg, et dont le général de
Montmarin, commandant l'Ecole, faisait les
honneurs. Dans cette tribune avaient pris place
notamment :
M. - Mouchet, préfet de Maine-et-Loire ; le
général Goubeau, commandant la 9° région ;
le général de Partonneau, commandant la 11*
région ; Son Altesse le prince Vinh Can ; M.
de Grandmaiso\ député de Saumur ; le duc
de Brissac ; le ôuc des Cars ; M. Grégoire,
préfet d'Indre-et-Loire ;M. Patureau-Mirand,
député ; le « général Mac Carthy,. directeur de
la cavalerie ; le marquis de Dreux-Brézé ; le
baron de Fontenay ; M. Roimarmier, sous-pré-
fet de Saumur; MM. les généraux Bonnet,
d'Amarzit, André, Gérard, Velpry ; MM. les
attachés militaires d'Angleterre, des Etats-
Unis, d'Italie de Roumanie, du Mexique, M.
l'attaché naval du Japon ; MM. les sous-pré-
fets de Parthenay et de Châtellerault ; les colo-
ne ls de la Laurencie, Sonnerat, Decarpentry,
de la Maisonneuve, Vignon, de Mesme. Wit-
kowski, Alleau ; MM. Ancelin, Paul Mayaul.
Laroche.
La présentation commença aussitôt par le
carrousel de manège commandé par le colonel
Dauloux, écuyer en chef, auprès duquel vinrent
se ranger par quadrille de dix, les élèves de
l'Ecole, officiers français, roumains, mexicains,
turcs, persans, suédois, hongrois, yougoslaves,
américains, suisses et grecs.
Les exercices du légendaire « cadre noir »
commencèrent sous les ovations sans cesse répé-
tées de la foule. Exercices individuels et d'en-
semble, jeux de la bague, du sabre, figures
sans cesse renouvelés, sauts, chasses, haute-
école, firent l'admiration de tous.
Un carrousel militaire, dirigé par le lieute-
nant-colonet Maillard, constituait la deuxième
partie du programme. Enfin, une fantasia de
spahis, éclatante de couleurs, évoqua les gloi-
res coloniales de la France.
Après un défilé d'ensemble de tous les
moyens d'action de la cavalerie avec ses autos-
mitrailleuses, ses motocyclistes, ses voitures
« tous-terrains », la fête se termina par le salut
à l'étendard de l'école.
L'Empereur d'Annam qui, le premier, avait
donné le signal des bravos, regagna Vichy en-
chanté de cette magnifique manifestation.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
ECHOS
L'Esprit Frappeur
Il est vraiment regrettable informations, et particulier ennut /des Congrès soient inuitées par ec que les ,\pi
rites appellent des « esprits frappeurs ».
n'y a du reste aucun déshonneur à croire à
ces manifestations qui distrayaient Victor
Iil/go, pendant la longues soirées de l'exil.
----- Lemailrcclf/asf\.j!ar!clJlo¡{llillll/!.ll
avec Socratr, Dante, Xapoteon. lui me me.
Il n'est pas croyable que les espiits frap-
peurs de la Cite des Informations soient
d'une essence, aussi distinguée, car ils tapent
comme des sourds, sans aucun > es pce! pour
« la science », ni pour ses représentants, il
.est rare d'assister il une conférence sans
qu'immédiatement « i1 esprif frappeur » ne
st manifeste bruyamment. Au dernier
congrès médical. il réussit à couvrir la voix
pourtant sonore et extrêmement .111,/ du nu
decin inspecteur fame!.
Il est grand- temps que le commissariat gê-
ner al s'inquiète de faire exorciser la sali e
des Congrès déjà passablement incommode
avec ses cloisons- paravents..4 moins qu'en
fait de et zombis t>. 01l ne se trouve Ill. en
face de. bravts charpentiers au travail,
consolidant. au jour le jour, la Irop jlclgile
a Cité des Informations 1), En ce cas. il faut
espérer que ce labeur de construction sera
enfin achevé, au début de frimaire. date ir-
révocable de lu démolition.
Mignonnet.
•+«
LES JOURNEES MEDICALES
COLONIALES
La protection démographique
et les grands emprunts coloniaux
M. le Médecin Inspecteur général Lasnet,
dans un rapport d'une concision, d'une préci-
sion remarquables a exposé, en quarante mi-
nutes, les grandes lignes de cette question de
première importance. En vérité, à quoi servi-
rait l'emprunt de cinq milliards (six en comptant
l'effort de chaque colonie, etc.), si la vie des
populations indigènes n'était pas protégée, si
leur développement démographique n'était pas
assuré >
M. le 'docteur Lasnet retrace les phases
de la lutte parlementaire, qui a obtenu pour
l'assistance médicale coloniale le 10
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