Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-07-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juillet 1931 04 juillet 1931
Description : 1931/07/04 (A32,N100). 1931/07/04 (A32,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380370t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Franes et
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tons tes bureaux de posta.
Le congrès delà Standardisation
des Produits coloniaux
Le Congrès de la Standardisation des Pro-
duits coloniaux, organisé par la Quinzaine
nationale de la Politique économique et
financière française, a inauguré ses travaux le
3 juillet. Je suis particulièrement heureux
d'avoir été invité à le présider et je voudrais
appeler dans les colonnes des Annales Colo-
liT ales P attention de tous les intéressés, pro-
ducteurs, exportateurs et importateurs sur
l'exceptionnelle importance de ce Congrès
pour l'avenir économique de nos colonies.
Pétulant la guerre, devant la nécessité de
fournir à tous les besoins de la Métropole,
on d poursuivi, dans toutes les' colonies,
l'extension de la production. Après la guerre,
pour reconstituer les réserves épuisées durant
les hostilités, les demandes de l'extérieur se
firent au moins aussi pressantes, en sorte
que, pendant des années, nos colonies livrè-
rent facilement tout ce qu'elles pouvaient
produire. Quel que fut leur état. leur qua-
lité, leur pureté, le mode de leur présenta-
tion, toutes les matières trouvèrent des débou-
chés. L'acheteur acceptait tous les lots offerts,
appréciait ensuite leur valeur exacte et les
utilisait au mieux.
On peut aisément se représenter l'action
que ces circonstances ont exercée sur notre
production coloniale, à l'heure où elle cher-
chait encore ses voies, dans un moment où
naissait la petite propriété indigène. Le com-
merce local se disputait les récoltes, sans dis7
tinguer les qualités, sûr de revendre avec
profit tout ce qu'il achetait.
Mais, assez brusquement, après quelques
avertissements qui ne furent pas toujours
entendus, les transactions se raréfièrent. La
crise économique s'étendit rapidement aux
colonies, créant la défaillance des débouchés.
En quelques mois, les positions se renver-
sèrent, la lutte se fit chaque jour plus sévère
sur tous les marchés, l'acheteur se montra
exigeant; il entendit n'acquérir que les ma-
tières qui correspondaient exactement à ses
besoins, dans les qualités de son choix, en
rejetant toutes les autres ou en les dépré-
ciant si gravement que les prix de réalisa-
tron s'abaissèrent souvent au-dessous des
prix de revient.
Les importateurs se souvinrent des basses
- , qualités que -certaines colonies avaient four-
nies durant la période de prospérité. Ces
origines furent, sinon mises à l'index, du
moins frappées d'un discrédit qui rendit sus-
pectes toutes marchandises de ces provenan-
ces.
Dans le désarroi général de la production,
certains Etats, certains groupements ont su,
néanmoins, s'adapter rapidement au nouvel
état de choses et gagner du terrain sur tous
Tes marchés en souscrivant aux exigences de
la demande, en classant lès produits, en
offrant à l'acheteur la garantie d'une mar-
chandise homogène et représentant exacte-
ment le type 're.quI\!!) en n'introduisant plus
sur le? marchés de qualités inférieures, far-
dées, impures, nva-.çiées.
C'est alors jUC quelques-unes de nos pos-
sessions d'outre-n içi ont corhpris la nécessité
d'organiser la production, la préparation et
la distribution les produits pour conservci
des débouchés qui risquaient de leur échap-
per complète m-;nt, comme cela- était arrivé
à certains produits métropolitains. Car la
France, pour n'avoir pas souscrit assez rapi-
dement aux nouvelles règles imposées au
commerce international, a ainsi perdu, en
quelques mois, au profit de l'Italie, les mar-
chés allemands des primeurs et des fruits;
les produits laitiers ont, de même, perdu les
marchés angîaîs qui leur préfèrent les beur-
res danois et, sur notre propre marché na-
tional, les fruits d'Italie, du Canada, ,de
l'Afrique du..Sud,. des Etats-Unis, ont pris,
, trop souvent,, la place des fruits français.
Cette leçon a' été comprise dans nos colo-
nies. Dans plusieurs d'entre elles, et dès
1924, les gouverneurs locaux ont pris des
mesures plus ou moins complètes, tendant à
assurer la probité des transactions, l'amé-
lioration en qualité de la production et par-
Tois le classement des produits en types défi-
nis. De.* réglementations, en ce sens, ont été
prises en Afrique Occidentale, au Sénégal,
au Soudan, en Guinée, en Côte d'Ivoire,
dans la Haute VoTta, au Dahomey, au Togo,
en Afrique Equatoriale et, tout récemment,
à Madagascar.
Le Congrès de la Standardisation des pro-
duits coloniaux aura ainsi, comme première
base de ses travaux, l'expérience des résul-
tats obtenus dbllS C s diverses colonies. Tout
ce qui y a été fait peut, sans doute, n'être
pas parfait; il conviendra, néanmoins, de
s'efforcer d'en extraire le meilleur et de voir
si telle règlementation adoptée pour une co-
lonie ne peut pas être étendue à d'autres,
intéressées à un même ordre de production.
D'autre part, le Congrès a bénéficié de
nombreuses et intéressantes collaborations
étrangères-et françaises. La Hollande a bien
voulu, notamment, faire préparer un rap-
port sur les essais de standardisation à Java;
un délégué sud-africain a présenté un tra-
vail très complet sur les procédés de stan-
dardisation des fruits; l'Italie a envoyé des
délégués qui feront connaît le les résultats
obtenus dans la péninsule et en Libye.
- Du côté français, des rapports sont pré-
sentés par des délégués de quelques Cham-
bres de fIDmmerce, ds grands réseaux de
chemins de fer et du ministère du Commerce.
Tous ces travaux, dont le rapporteur géné-
ral du Congrès, M. François, a fait une très
brillante synthe se, représentent, dans l'en-
semble, une documentation précieuse, et le
Congrès s'annonce, d'ores et déjà, comme
devant apporter une excellente contribution
à l'étude d'une question, à la fois très impor-
tante et très complexe par les problèmes
qu'elle soulève, touchant à la discipline du
producteurs et à l'organisation du contrôle
en vue ûe la classification des produits.
Le but que se sont proposé les organisa-
teurs sera atteint si, après confrontation des
diverses opinions et des résultats déjà obte-
nus, les intéressés pouvaient fixer de façon
définitive les grandes lignes d'une doctrine
applicable dans toutes nos colonies et qui
puisse devenir, grâce à la collaboration des
producteurs, des transformateurs et des com-
merçants, un facteur cle progrès économique
dans nos possessions d'outre-mer.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vtcc-
Présldenl de la Commission des
Affaires Etrangères.
le désastre de 1164airituett
est Ilae à Rouen
Itl
Dès la première audience' les avocats
conctuent à la responsabilité totale
des Chargeurs Réunis
On se souvient de l'effroyable drame qui
se déroula en mer et sur lequel les Annales
Coloniales ont jeté à maintes reprises tou-
te la lumière de ses informations.
Le procès intenté à la Compagnie des
Chargeurs Réunis par les familles des victi-
mes de VAfrique est entré depùis jeudi dans
une nouvelle phase,, devant la Cour d'appel
de Rouen.
Immédiatement M0 Albert Crémieux, après
avoir refait l'historique du sinistre plaida
en se basant sur le rapport de l'expertise
ordonnée par la Cour de Rouen.
Le brillant avocat établit aussi le mauvais
état .du navire, le trop petit nombre de pom-
pes et l'insuffisance des inspections, dégagea
a responsabilisé .du capitaine et conclut en
demandant la condamnation des façons par
trop « criminelles Il de la Compagnie.
Après lui. M* Schayet révéla une fois de
plus l'insuffisance du personnel compétent
a bord du paquebot et conclut également à
la responsabilité complète des Chargeurs.
Le lendemain Mo Dor se chargea de l'in-
grate besogne de la défense. Il dit que les
Chargeurs Réunis représentaient « une haute
valeur morale >1 puisqu'on avait souscrit aux
listes de secours. 11 dit aussi, pour apitoyer
les juges, la situation précaire de son client.
Passant sur les détails un peu compromet-
tants de l'expertise, Mo Dor conclut à la fa-
talité de JJeus ex machina vraiment com-
mode.
Le 15 juillet prochain l'avocat général
prendra à son tour la parole. L'arrêt de la
Cour sera probablement rendu à la fin du
mois.
----
111 drame
à bord du "Mont-Kemmel"
Un dément, par trois fois, fait feu sur le
capitaine en second puis tente de se
suicider
Un, drame s'est déroulé en cours de
route à bord du vapeur Mont-Kemmel, ar-
rivé mercredi à Marseille, venant de Las
Palmas à Casablanca.
Voici une dépêche détaillée de ce drame.
A l'escale de Las Palmas, un passager
de l'Alsina,, qui avait manqué le départ,
se présenta à bord du Mont-Kemmel, et
demanda d̃ ôlre conduit à Casablanca. Ce
passager, Hugo Porto, inquiéta les autres
passagers par ses allures étranges. Du
Mont-Kemmel on demanda par T. S F. des
renseignements à bord de l'Alsina, qui
avertit qu'il s'agissait d'un déséquilibré
atteint de la manie (le la persécution. Le
second capitaine, M. Bitlirac, fut chargé de
surveiller Hugo Porto. Le soir même, dans
le salon, Hugo Porlo, à qui M. lïittirac ve-
nait d'adresser la parole sortit un revolver
et fit feu par trois fois sur son iniet, 'loçu-
teur, aprs quoi il tenta de se suicider. Des
secours furent demandés par T. S. F. au
médecin du Hoggar, de la Compagnie
Fraysslnel, qui vint à bord du cargo IMont-
Kemmel. Les deux blessés furent débar-
qués A Casablanca. L'élal de M. Bittirac n'a
rien d'inquiétant. D'après les renseigne-
ments provenant d'Amérique du Sud, Hugo
Porlo aurait été déjà Interné au Brésil.
Un aérolite sur le Sud
Tunisien
Un aérolithe est tombé dans la région de
Tataouinc, le 27 juin, à 1 h. 30 du matin.
Tous les habitants de Tataouine ont élté ré-
veillés par un grondement accompagné
d'une grande lueur et certains affirment
avoir vu une boule de feu sillonner le ciel en
direction ouest, puis avoir entendu une sé-
rie d'écla%ements comparables à des éclate-
ments de grenade. Le phénomène a duré
environ trente secondes.
La médecine coloniale
ES
iq.1 i
ous avous eu plu-
sieurs fois l'oc-
casion, dans les
Annales Coloniales,
de dire que les
deux principaux
pionniers de la co-
lonisation sont l'in-
génieur et le mé-
decin.
- - - Pendant. long-
temps, on s'est
plaint de manquer de médecins dans nos
colonies. Oit citait, à ce point de vue, par
exemple, le Congo Belge, où la médecine
était mieux assurée que dans les possessions
françaises de l'Ouest ou du Centre africain.
On en donnait comme raisolT, que les méde-
cins belges étaient mieux payés que les mé-
decins français. Cette raison n'est plus va-
lable aujourd'hui. Les médecins français,
qui s'engagent aux colonies pour y exercer
la médecine, conjointement avec les mêder
cins militaires et les médecins de marine,
reçoivent aujourd'hui des traitements' équi-
valents à ceux des médecins belges.
Les médecins aux colonies comprennent
plusieurs catégories. D'abord, les médecins
du cadre militaire, ensuite les médecins ci-
vils engagés pour un certain nombre d'an-
nées aux colonies, ct. enfin, les médecins
indigènes, qui, avec le corps d'infirmiers et
d'infirmières, complètent l'assistance médi-
cale aux hôpitaux, dans les dispensaires et
les corps volants.
t our exercer la ntedectne aux colonies,
il est besoin d'une certaine préparation.
C'est la raison qui a fait fonder, à Mar-
seille, un institut de médecine coloniale.
C'est pour, cet objet également qu'on a
fondé l'Institut de médecine coloniale, à
Paris. Cet Institut a été créé pour donner
aux médecins français ci érangers un ensei-
gnement théorique et pratique des maladies
des pays chauds.
L'enseignement théorique et les démons-
trations de laboratoire sont donnés à la Fa-
culté de médecine. Il comporte la patholo-
gie exotique, la parasitologie, la bactério-
logie, l'ophtalmologie, l'hygiène et Vèpi-
démiologie exotique, les maladies cutanées
et la chirurgie des pays tropicaux.
V enseignement pratique, qui comporte
des exercices et des -- manipulations, ont lieu
dans les laboratoires de l Ecole de médecine.
L'enseigllcmcnt clinique est donné à l'hôpi-
tal Claude Bernard, à l'hôpital Saint-Louis,
à VHôtel-Dieu et à l'hépiial Pasteur.
Sont admis S'Suivre les cours, les docteurs
en médecine français pourvus du diplôme
d'Etat ; les étrangers munis du diplôme de
doctorat universitaire français ; les méde-
cins étrangers pourvus d'un diplôme médi-
cal étranger admis par la Faculté de méde-
cine ; les étudiants en médecine des facultés
françaises pourvus de 16 inscriptions et les
internes en médecine des hôpitaux.
A la fin de la session des cours et exer-
cices pratiques (3 mois), les étudiants su-
bissent un examen en vue du diplôme de
« médecin colonial de l'Université de Pa-
ris D.
Dans l'emprunt récent, four les colonies,
approuvé par les Chambres, il a été ré-
servé des sommes importantes four per-
mettre aux établissements qui se sont don-
né la mission de dévelopfer l'enseignement
de la pathologie et de la thérapeutique exo-
tiques, de former des médecins coloniaux.
Ainsi se complète peu à peu l'armature que
la France entend opposer dans ses colonies
aux maladies endémiques et épi demi que s qui,
trop souvent encore, dévastent la popula-
tion indigène.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires EtranorcR.
..8
M. STEEG,
Président de la Commission
Sénatoriale des Colonies
'8'
La commission sénatoriale des Colonies a
nommé à l'unanimité M. Th. Steeg, président
en remplacement de M. Adolphe Messimy qui
se consacre à la commission de l'Armée.
On se souvient que M. Steeg avait pris le
portefeuille des Colonies, dans le gouverne-
ment qu'il présidait, au mois de décembre der-
n ier. En l'appelant à présider ses réunions la
commission sénatoriale des colonies a voulu
rendre un hommage à l'émincnt administrateur,
qui en Algérie comme au Maroc a accompli une
besogne utile et féconde. Nul doute que sous
sa présidence la commission des colonies du
Sénat ne devienne une grande commission per-
manente et ne s'adjoigne les problèmes algé-
riens, qui sont actuellement confiés à une petite
commission.
.,.
Au Congrès des Polices
Judiciaires de France
Cette semaine s'est ouvert à Ctermont-Fer-
rand le Congrès national annuel des polices ju-
diciaire et administrative de France et des co-
lonies. Il comprenait notamment des déléga-
tions des polices de Paris, Marseille, Nice,
Bordeaux, Rouen. Toulouse, Clermont-F er-
rand, Montpellier, Tunis, Rabat, etc. et des
représentants de la Sûreté générale d'Algérie.
Le Congrès a commencé par la discussion du
rapport moral de MM. Lieuillier et Senibaldi,
secrétaires généraux du syndicat.
Chemins de fer marocains
i»«
Les voyageurs, et surtout les touriftes qui
parcourent le Maroc, d'une ville à l'autre,
dans les excellents wagons de la Compagnie
des Chemins de fer du Maroc, savent-ils
quel effort prodigieux représente le confort
qui leur est ainsi offert? Nous allons en
quelques lignes résumer le gigantesque tra-
vail accompli depuis onze ans par cette So-
ciété, et dire d'ailleurs aussi deux mots de
ses voisines et amies.
L'accord entre le général Lyautey et la
Compagnie est du 20 juin 1920 : il a été ra-
tifié le 2t août 1921. La Compagnie obtenait
concession d'un réseau de 1.020 kilomètres
se répartissant entre les lignes de Petitjean
a Kemtra, 84 kilomètres, Kénitra à Casa-
blanca, par Rabat 128 kilomètres, de Kénitra
à Souk-el-Arba du Zhrab 83 kilomètres, de
Casablanca à Marrakech 250 kilomètres, de
Tellal à l'oued Zam 120 kilomètres, de Fez
à Oudjda 360 kilomètres.
En moins de sept ans, plus de la moitié
du travail fut achevé et 5S2 kilomètres li-
vrés à l'exploitation, la - ligne Rabat-Fez
étant ouverte dès le 5 avril 1923. La même
année, les trains de phosphate parcourent la
ligne Casablanca-Kourrigha. En 1925 c'est
le tronçon Casablanca-Rabat et en 1929 la
ligne Casablanca-Marrakech.
Actuellement le transit voyageurs et mai-
chandises est régulier entre Fez et Marra-
kech.
, .- - ..-
c.t clans cinq ans le tronçon rez-Uudjcia
déjà en chantier, dans la région Oudjda-
Guercif sur 170 kilomètres sera achevé. Le
voyageur pourra aller de Tunis à Marra-
kech sans quitter le rail ni la terre française.
En 1929 une autre convention a accordé à
la même Compagnie un deuxième réseau
comprenant la ligne d'Oudjda à Nemours,
et la ligne de Safi à Ben-Gucrcif sur Mar-
rakech pour exploiter un nouveau gisement
de phosphates. Cette dernière est en cons-
truction. Peut-être aurait-on pu choisir meil-
leur point terminus que Sati, dont on ne
verra jamais au bout ri une ville ni une
plage bien intéressantes. Mais la question
n'est pas lit. 11 ne s'agit que de l'effort
donné par la Compagnie des Chemins de fer
du Maroc. On peut -. quelquefois trou-
ver aussi bien dans n'importe quel pays du
monde. On ne peut pas faire mieux.
Et il faut rendre justice au matériel qui
est de tous points excellent.
A côté de cette grande Compagnie, qui
tient la tête et de beaucoup au Maroc, exis-
tent d'autres sociétés, également en pleine
exploitation.
Par rang d'ancienneté il y a la Compa-
gnie Franco-Espagnole du TnnRcr-Fcz cons-
tituée en HJ14 et qui fonctionne, très bien
d'aille,urs, depuis plusieurs années déjà.
La Compagnie des Chemins de fer du
Maroc occidental qui assure les communica-
tions de l'Est Marocain.
Et la cadette de toutes, la Compagnie des
Chensnas-dei fer-du Maroc oriental, dont ',:\
ligne cl'Oudjda à Touarga, vient d'être
inauguréé ces jours-ci en partie. Elle a d'ail-
leurs de très grosses difficultés à surmonter,
pays souvent désertique, main-d'œuvre rare,
etc., etc., mais peut espérer un beau trafic
de minerais et probalcment de tharbon, si
les houillères de Djerida donnent ce que
l'on en espère. -. H'
Ajoutons qu en 1926, les Chemins de ter au
Maroc, pays peuplé de six millions d'habi-
tants, ont transporte 1.027. 515 voyageurs, et
qu'en 1929, le chiffre total a été presque
ntteint par les seuls voyageurs de 40 classe.
que les recettes totales de la Compagnie des
Chemins de fer du Maroc dépassent 60 mil-
lions, dont près de la moitié pour les phos-
phatcs à eux seuls.
Que le matériel comprend 3.000 wagons de
trois-types, mais tous récents; 80 locomotives
dont 26 électriques car la ligne est élec-
trifiée de Cara à Rabat, et de Cara à Kou-
righa demain elle le sera sur tout le ré-
seau.
Tout cela. n'est-il pas admirable?
Louis Le Barbier.
La paix marocaine
On châtie les pillards du Sud Marocain
Chez les Aït ou Mribct ralliés, qui ,confi-
nent au Moyen Draa, un rezzou Beraber, éva-
lué à soixante fusils, a attaqué le ksar de
Touzounine. Les Ait ou Mribet, conduits par
leur caïd Brahim ou Belaïd Mlibti, ont op-
posé une vigoureuse résistance et détruit
presque entièrement le rezzou, dont quatorze
hommes seulement auraient pu s'échapper.
On signale cinq tués parmi nos ralliés,
dont le caïd Brahim ou Belaïd Mribti.
1 -e.. - - -
Une belle collection d objets
d'Afrique aux Colonies
La collection des sculptures d'Afrique et
d'Océanie de MM. Breton et Eluard a été
vendue jeudi et vendredi.
Le directeur du musée du Trocadéro acheta
maints objets pour enrichir ses collections.
Citons parmi les objets d'Océanie, qui se
sont vendus :
Un hochet de danse de la Nouvelle-Guinée
fit 1.750 francs; ornement (Nouvelle-Irlande),
3.600 francs ; statues, 4.200 et 2.600 francs ;
ornement de décoration (Nouvelle-Irlande)
3.000 francs ; grande statue (tls de l'Amirau-
té), 2.600 francs ; avant de pirogue de ce sau-
vage archipel des Salomon, 7.200 francs;
statue d'homme, 4.310 francs ; sta-
tue de femme, 2.100 et statuette d'un person-
nage assis (Nouvelles-Hébrides), 4.500 francs-
Parmi les œuvTes africaines, il y eut un prix
de 14.100 francs pour une statuette du Came-
roun, un autre de 7.000 francs pour une plaque
de revêtement du Bénin ; un personnage assis,
du Congo français, fit 3.200 francs.
-
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
L'Académie des Sciences Morales et Politi-
ques attribuera aujourd'hui samedi le prix Ma-
rie-Laurent (50.000 francs) à un médecin colo-
nial qui a lutté toute sa vie contre la maladie
du sommdJ,
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
•+•
Un Gala de la Section métropolitaine
La soirée présidée par M. Schwob d'Hé-
ricourt au Palais des Industries de Luxe a
été des mieux réussie. Le programme ultra-
parisien réunissait les plus printanières
danseuses de l'Opéra et les plus élégants
mannequins de la Haute Couture.
Mlle Odette Barbant a dansé avec une
grâce exquise les « danses anciennes » de
Rameau. Mlle Raymonde Gelot, dans la
cc Danse aux sept voiles » a prouvé une fois
de plus une sûre maîtrise et la Pastourelle
de Mlle Simone Binois ne manquait pas
d'un charme plein d'entrain.
Entre tant de symphonies blanches et ro-
ses, le magnifique danseur Serge Lifar se
détachait quasi sculptural ; il a été particu-
lièrement applaudi dans la h Danse du Vio-
lon » (de l'orchestre en Liberté).
La parfaite maîtrise de cet artiste est ser-
vie par un équilibre athlétique remarquable
et le sens quasi parfait des attitudes antiques
fort bien adaptées sur des thèmes nouveaux.
Une nombreuse assistance a vivement ap-
plaudi les étoiles de la danse et les tableaux
blancs. On se demandait
<< De quel mica de neige vierge,
a De quelle hostie et de quel cierge. »
les grands couturiers avaient fait le blanc
des robes, le blanc des manteaux, qui habil-
laient les blanches femmes-cygnes.
..,.
La standardisation
et le commerce malgache
dans l'Océan Indien
iOI
Xous avons plus d'une fois signalé dans
ce journal, les efforts tentés par le Gouver-
nement de Madagascar en vue d'un dévelop-
pement des relations commerciales entre no-
tre grande colonie et les possessions étran-
gères de la Côte Orientale d'Afrique, plus
particulièrement le Cap.
Des missions officielles y.ont été envoyées,
dans le passé, qui n'ont toutefois pas donné
grand résultat. L'une des causes de cet échec
résidait dans le reproche fait par les com-
merçants du Cap à ceux de la Grande-Ile,
relativement à la qual;té toujours incertaine
de leurs produits.
Aujourd'hui que la standardisation est un
fait accompli, et donne toutes les assurances,
le Gouvernement général de Madagascar a
pensé que le moment était venu de reprendre
ou plus exactement d'amorcer un courant
d'affaires rationnel avec la colonie anglaise
Sud-Africaine. - -
Pour lever une autre difficulté non moins
gênante, celle des moyens de transports ma-
ritime? et du fret, l'administration locale
il envisagé la passation d'un contrat avec la
Société de la. Langouste Française qui ex-
ploite les pêcheries des iles Kcrguelen et
qui possède un petit vapeur de 1. 500 tonnes,
le Saillt-Paul,
Ce vapeur fera en juin, août et octobre
1931 des voyages d'essai moyennant une sub-
vention de 350.000 francs.
Le riz principalement constituerait le fret
d'aller.
Le fret de retour serait le charbon que
Xatal peut fournir uvec, parait-il, 40
d'économie sur le prix de revient du charbon
d'Europe.
011 ne peut que louer pareille initiative,
dont le résultat sera peut-être et nous le
souhaitons - d'assurer un nouveau débouché
aux produits. du pays transportés à des condi-
tions avantageuses.
Mais reprenant une idée que nous avons
plu d'une fois exprimée ici, nous formulons
cet autre vu-u que la clientèle plus proche
encore que représente La Réunion et Mau-
irre, ne soit pas ou plus négligée.
Le commerce malgache a vu de ce cÔté son
chiffre d'affaires péricliter en quelques an-
nées d'une façon regrettable.
Il serait oiseux de rechercher à qui revient
la faute.
Mais puisque ce même commerce pourra
désormais trouver du fret à tarif moins oné-
reux. ne devrait-il profiler de l'aubaine pour
récupérer deux marchés qu'il avait presque
perdus ?
11 est inconcevable que les riz malgache?
n'arrivent pas à supplanter à La Réunion et
à Maurice qui ne sont qu'à quelques heures
de Tamatave. les riz que ces deux iles de-
mandent a l'Indochine dont les sépare une
traversée de vingH-cinq jours.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
--------
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier préside le Conseil
du Gouvernement
Le Gouverneur yriirrnl Pasquior a pré-
sidé dans la. matinée du 3 contant la séan-
ce de la Commission permanente du Conseil
du Gouvernement où. <1 été 'l'rIllIÍ//( un
projet d'importants lirinuu.r d'irrigation
concernant la région sud de la prnrnec de
Vinli.
A la Chambre d'Agriculture de Saïgon
La Chambre d'Agriculture au cours de
sa réunion, du 2- courant a émis le neu i/ue
tes prêts consentis uu.r rizicnlteurs de Co-
chinchine soient ramenés aIt même tnu.c
que ceikv faits aux planteurs, soit fi ";', au
lieu de 10. A l'issue de la séance, les mem-
bres présents ¡'dl.l'ri' III, leu d°!ll'tl pl',:s itlen (
ri'lintttwiir. M (ïrnssier. un des nrincinau.r
,.-''V' -. ---
artisans du développement agricole en <'<>
ehinchine qui après 10 ans d'un labeur
opiniâtre vient de recevoir la pr('mi('II'(
croix de Commandeur dit Mérite Agricole
décernée rl la Colonie.
Elections au Conseil supérieur des Colonies
L'élection du délégué dit f'am/JodflC au
Conseil Supérieur des Colonie* aura lieu le,
12 juillet. Deux candidats sont en présence;
.Vjlf. Espinei, avocat précédemment élus cl
dont l'élection a été annulée par le Conseil
d'Etat et Maurel, notaire. I!î,l'')I,¡win,
Indopoeifi.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La clôture de la session
La clôture de lu sossiuri parlementaire a
élé prononcée cette nuit à 2 heures aD,
Le décret a été lu à lu Chambro par
M. Pierre Laval, président du Conseil, au
Sénat, par M. Léon Bérard.
Les 197 millions du Cameroun,
des Somalis et de l'Océanie
Adopté dans l'après-midi de vendredi par
la Commission des Finances, le projet
autorisant un emprunt de 197 millions
pour le Cameroun, les Somalis et l'océa-
nie a été voté à 7 heures du soir ù la
Chambre.
Le rapporteur M. Candac, ayant voulu,
malgré 1 heure tardive et la fatigue de
l'assemblée, fournir de longues explica-
tions sur le projet, a déchaîné un certain
tumulte dans l'hémicycle. Au bout d'un
quart d'heure de vains efforts, il dut
s'avouer battu et garder pour lui seul les
observations que lui suggéraient le projet.
Des croix pour la Tunisie
Le Gouvernement a fait adopter sans dé-
but, très tard dans la soirée de vendredi,
le projet de contingent spécial de croix de
lu Légion d'honneur pour la commémora-
lion du cinquantenaire du traité du Bardo.
Les écoliers et l'Exposition
Ln Chambre ti uduplé sans débat la pro-
position de résolution do M. Doussain, ten-
du ni à l'organisation de visites collectives
des écolicl's de province il l'Exposition
Coloniale.
Vins grecs et vins français
Le Gouvernement a fait adopter hier un
projet de loi autorisant le coupage des vins
français à l'aide de vina grecs.
M. Laprièrc il vivement protesté) au nom
des viticulteurs ulgériens. Il a même dépo-
sé une demande de renvoi sur l'article :t
Mais rassemblée ne l'a pas suivi.
Le renflouement de la Transatlantique
Lu Chambre a voté dans la soirée de
vendredi le projet de loi autorisant la ga-
rantie de l'emprunt de 160 millions pour
le renflouement de la Transatlantique.
M. Lapiiôrc il II cours du débat, uvait
attiré l'attention sur lu nécessité de proté-
ger spécialement les lignes méditerranéen-
nes de la Compagnie. Rappelons l'économie
générale du projet du Gouvernement :
1° Garantie accordée à l'emprunt de 1UU
millions de la Transatlantique ;
2° Constitution d'hypothèque sur les
immeubles et la Hotte de lu Compagnie,
nantissement sur son portefeuille ;
3° Octroi A l'Etat de 50.000 actions à vote
plural ;
4° Constitution d'un nouveau conseil
d'administration comprenant moitié de
représentants de l'Etat, un quart de tech-
niciens, un quart de délégués du personnel.
Sur l'es derniers-points M. Louctieur, par
un long amendement, a fait décider que
d'ad-
l'Etal ne constituerait pas le Conseil que
minislrution avant janvier 32, c'est-à-dire
avant de connaître le bilan exact de l'affai-
re. Jusque-là il surveillera la gestion par
l'entremise de deux commissaires. Après
quoi il déléguera ses représentants dans Je
Conseil d'administration à concurrence
d'un tiers des membres.
,\ l-'rr'dérie lirunet pur un amendement
u fait rétablir la représentation du person-
nel dans le conseil d'administration : il y
mira un délégué des employés et un des
ouvriers. ,
Des décrets douaniers ratifiés
Nous avons brièvement indiqué jeudi que
le gouvernement avait fait adopter en 11n
de séance de la matinée un certain nombre
de projets ruliliant des décrets relatifs aux
droils de douane dans nos colonies.
Voici le détail de ces projets :
Un projet de loi tendant à ratifier : 1° le
décret du :II janvier li>2(J déterminant la
liste des matières premières et denrées ali-
mentaires originaires des colonies a ré-
gime préférentiel admissible?- en franchise
en France et en Algérie : 2° le décret du M
janvier lt>2i) déterminant, les produits ori-
ginaires des colonies du groupe de 1 Al ri que
equatoriale française admissibles au béné-
fice de la franchise en Francs et on Algérie;
l'n projet de loi tendant à ratifier le dé-
cret du 10 avril IM) approuvant une déli-
bération de la commission permanente du
conseil de gouvernement de l'Indo-Chine
tendant, à maintenir les droils dl douane
sur les bâtiments de. 111er et. coques de bâ-
timents de mer de ÎMH) tonneaux et au-des-
sous et à exonérer de loti: -,-,,,it de doua-
ne les béliments de Iller au-dessus de ;100
lonnoaiix :
Un pro' jet de loi tendant à ratilier : 1° lé.
decret du :\\ mai 14)20 portant moditication
du tarif des douanes de Madagascar et dé-
pendances : 2" le déerel du 20 juin 1!)20
purlanl approbation des délibérations du
conseil de gouvernement de l'indo-t'hine.
tendant à modifier le tableau des droils de
douane inscrits au tarif spécial de la colo^
nie ;
l'n projet de loi tendant à ratifier : P
le décret du février 19:^0 accordant le bé-
nélice de l'admission en franchise des droits
de douane en France et en Algérie <1 cer-
tains produits originaires du territoire du
Togu placé sous le mandat de la France ;
2° le décret du IV février l'.W accordant le
bénéfice de l'admission en franchise des
droils de douane en France et en Algérie, a
certains produits originaires du territoire
du Cameroun placé sons le mandat, de la
France :
m projet de loi tendant à ratiinr le dé-
cret du juillet 1020 rejetant une dé-
libération du conseil général de la Nouvelle-
Calédonie tendant à instituer le tarif des
douanes de celle colonie ;
l'n projet de loi lendanl à ratifier le dé-
cret du 28 février IWl approuvant une dé-
libération du conseil de gouvernement, de
l'Indo-Chine tendant à. la non-oppla-alion,
dans cette colonie, do la loi du !» août 1030
sur les noix cl les cerneaux de noix, mais
limitant celle dérogation à deux années ;
l'n projet de loi tendant à ralilier le dé-
erel du Ti avril l!rq rejciant une délibéra-
lion du Conseil d'administration des Kta-
bliîssenienls français de l'Océanie en dale
du 2S novembre IîçO. relative à la régie-
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - H* mo. M «liSSKO ; «0 CBN.IMSâ SAM.,r,l soin. 4 JU1LLKT 1031.
MMMUJUQTIPISI
Rid*ction&Administration :
14, IH fil
PARIS cw
TtktfFN. t LOUVIW IM7
- RICHKLIKU «7-M
- -, Ion 0 1 - S I
Les - Annales Coloniales
Lit annoncea et ,.,lam., 40tu rows -
bureau du iourrtol.
DIRECTEUR-FONDATBUR : Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre Journal ne peuvent
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ABONNEMENTS
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Unes 6 Moii 8 Mola
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Franes et
Colonies - - 180 » 100 > KO
Etranger.. 240 t 12S > 70 »
On S'abmm nu frais dans
tons tes bureaux de posta.
Le congrès delà Standardisation
des Produits coloniaux
Le Congrès de la Standardisation des Pro-
duits coloniaux, organisé par la Quinzaine
nationale de la Politique économique et
financière française, a inauguré ses travaux le
3 juillet. Je suis particulièrement heureux
d'avoir été invité à le présider et je voudrais
appeler dans les colonnes des Annales Colo-
liT ales P attention de tous les intéressés, pro-
ducteurs, exportateurs et importateurs sur
l'exceptionnelle importance de ce Congrès
pour l'avenir économique de nos colonies.
Pétulant la guerre, devant la nécessité de
fournir à tous les besoins de la Métropole,
on d poursuivi, dans toutes les' colonies,
l'extension de la production. Après la guerre,
pour reconstituer les réserves épuisées durant
les hostilités, les demandes de l'extérieur se
firent au moins aussi pressantes, en sorte
que, pendant des années, nos colonies livrè-
rent facilement tout ce qu'elles pouvaient
produire. Quel que fut leur état. leur qua-
lité, leur pureté, le mode de leur présenta-
tion, toutes les matières trouvèrent des débou-
chés. L'acheteur acceptait tous les lots offerts,
appréciait ensuite leur valeur exacte et les
utilisait au mieux.
On peut aisément se représenter l'action
que ces circonstances ont exercée sur notre
production coloniale, à l'heure où elle cher-
chait encore ses voies, dans un moment où
naissait la petite propriété indigène. Le com-
merce local se disputait les récoltes, sans dis7
tinguer les qualités, sûr de revendre avec
profit tout ce qu'il achetait.
Mais, assez brusquement, après quelques
avertissements qui ne furent pas toujours
entendus, les transactions se raréfièrent. La
crise économique s'étendit rapidement aux
colonies, créant la défaillance des débouchés.
En quelques mois, les positions se renver-
sèrent, la lutte se fit chaque jour plus sévère
sur tous les marchés, l'acheteur se montra
exigeant; il entendit n'acquérir que les ma-
tières qui correspondaient exactement à ses
besoins, dans les qualités de son choix, en
rejetant toutes les autres ou en les dépré-
ciant si gravement que les prix de réalisa-
tron s'abaissèrent souvent au-dessous des
prix de revient.
Les importateurs se souvinrent des basses
- , qualités que -certaines colonies avaient four-
nies durant la période de prospérité. Ces
origines furent, sinon mises à l'index, du
moins frappées d'un discrédit qui rendit sus-
pectes toutes marchandises de ces provenan-
ces.
Dans le désarroi général de la production,
certains Etats, certains groupements ont su,
néanmoins, s'adapter rapidement au nouvel
état de choses et gagner du terrain sur tous
Tes marchés en souscrivant aux exigences de
la demande, en classant lès produits, en
offrant à l'acheteur la garantie d'une mar-
chandise homogène et représentant exacte-
ment le type 're.quI\!!) en n'introduisant plus
sur le? marchés de qualités inférieures, far-
dées, impures, nva-.çiées.
C'est alors jUC quelques-unes de nos pos-
sessions d'outre-n içi ont corhpris la nécessité
d'organiser la production, la préparation et
la distribution les produits pour conservci
des débouchés qui risquaient de leur échap-
per complète m-;nt, comme cela- était arrivé
à certains produits métropolitains. Car la
France, pour n'avoir pas souscrit assez rapi-
dement aux nouvelles règles imposées au
commerce international, a ainsi perdu, en
quelques mois, au profit de l'Italie, les mar-
chés allemands des primeurs et des fruits;
les produits laitiers ont, de même, perdu les
marchés angîaîs qui leur préfèrent les beur-
res danois et, sur notre propre marché na-
tional, les fruits d'Italie, du Canada, ,de
l'Afrique du..Sud,. des Etats-Unis, ont pris,
, trop souvent,, la place des fruits français.
Cette leçon a' été comprise dans nos colo-
nies. Dans plusieurs d'entre elles, et dès
1924, les gouverneurs locaux ont pris des
mesures plus ou moins complètes, tendant à
assurer la probité des transactions, l'amé-
lioration en qualité de la production et par-
Tois le classement des produits en types défi-
nis. De.* réglementations, en ce sens, ont été
prises en Afrique Occidentale, au Sénégal,
au Soudan, en Guinée, en Côte d'Ivoire,
dans la Haute VoTta, au Dahomey, au Togo,
en Afrique Equatoriale et, tout récemment,
à Madagascar.
Le Congrès de la Standardisation des pro-
duits coloniaux aura ainsi, comme première
base de ses travaux, l'expérience des résul-
tats obtenus dbllS C s diverses colonies. Tout
ce qui y a été fait peut, sans doute, n'être
pas parfait; il conviendra, néanmoins, de
s'efforcer d'en extraire le meilleur et de voir
si telle règlementation adoptée pour une co-
lonie ne peut pas être étendue à d'autres,
intéressées à un même ordre de production.
D'autre part, le Congrès a bénéficié de
nombreuses et intéressantes collaborations
étrangères-et françaises. La Hollande a bien
voulu, notamment, faire préparer un rap-
port sur les essais de standardisation à Java;
un délégué sud-africain a présenté un tra-
vail très complet sur les procédés de stan-
dardisation des fruits; l'Italie a envoyé des
délégués qui feront connaît le les résultats
obtenus dans la péninsule et en Libye.
- Du côté français, des rapports sont pré-
sentés par des délégués de quelques Cham-
bres de fIDmmerce, ds grands réseaux de
chemins de fer et du ministère du Commerce.
Tous ces travaux, dont le rapporteur géné-
ral du Congrès, M. François, a fait une très
brillante synthe se, représentent, dans l'en-
semble, une documentation précieuse, et le
Congrès s'annonce, d'ores et déjà, comme
devant apporter une excellente contribution
à l'étude d'une question, à la fois très impor-
tante et très complexe par les problèmes
qu'elle soulève, touchant à la discipline du
producteurs et à l'organisation du contrôle
en vue ûe la classification des produits.
Le but que se sont proposé les organisa-
teurs sera atteint si, après confrontation des
diverses opinions et des résultats déjà obte-
nus, les intéressés pouvaient fixer de façon
définitive les grandes lignes d'une doctrine
applicable dans toutes nos colonies et qui
puisse devenir, grâce à la collaboration des
producteurs, des transformateurs et des com-
merçants, un facteur cle progrès économique
dans nos possessions d'outre-mer.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vtcc-
Présldenl de la Commission des
Affaires Etrangères.
le désastre de 1164airituett
est Ilae à Rouen
Itl
Dès la première audience' les avocats
conctuent à la responsabilité totale
des Chargeurs Réunis
On se souvient de l'effroyable drame qui
se déroula en mer et sur lequel les Annales
Coloniales ont jeté à maintes reprises tou-
te la lumière de ses informations.
Le procès intenté à la Compagnie des
Chargeurs Réunis par les familles des victi-
mes de VAfrique est entré depùis jeudi dans
une nouvelle phase,, devant la Cour d'appel
de Rouen.
Immédiatement M0 Albert Crémieux, après
avoir refait l'historique du sinistre plaida
en se basant sur le rapport de l'expertise
ordonnée par la Cour de Rouen.
Le brillant avocat établit aussi le mauvais
état .du navire, le trop petit nombre de pom-
pes et l'insuffisance des inspections, dégagea
a responsabilisé .du capitaine et conclut en
demandant la condamnation des façons par
trop « criminelles Il de la Compagnie.
Après lui. M* Schayet révéla une fois de
plus l'insuffisance du personnel compétent
a bord du paquebot et conclut également à
la responsabilité complète des Chargeurs.
Le lendemain Mo Dor se chargea de l'in-
grate besogne de la défense. Il dit que les
Chargeurs Réunis représentaient « une haute
valeur morale >1 puisqu'on avait souscrit aux
listes de secours. 11 dit aussi, pour apitoyer
les juges, la situation précaire de son client.
Passant sur les détails un peu compromet-
tants de l'expertise, Mo Dor conclut à la fa-
talité de JJeus ex machina vraiment com-
mode.
Le 15 juillet prochain l'avocat général
prendra à son tour la parole. L'arrêt de la
Cour sera probablement rendu à la fin du
mois.
----
111 drame
à bord du "Mont-Kemmel"
Un dément, par trois fois, fait feu sur le
capitaine en second puis tente de se
suicider
Un, drame s'est déroulé en cours de
route à bord du vapeur Mont-Kemmel, ar-
rivé mercredi à Marseille, venant de Las
Palmas à Casablanca.
Voici une dépêche détaillée de ce drame.
A l'escale de Las Palmas, un passager
de l'Alsina,, qui avait manqué le départ,
se présenta à bord du Mont-Kemmel, et
demanda d̃ ôlre conduit à Casablanca. Ce
passager, Hugo Porto, inquiéta les autres
passagers par ses allures étranges. Du
Mont-Kemmel on demanda par T. S F. des
renseignements à bord de l'Alsina, qui
avertit qu'il s'agissait d'un déséquilibré
atteint de la manie (le la persécution. Le
second capitaine, M. Bitlirac, fut chargé de
surveiller Hugo Porto. Le soir même, dans
le salon, Hugo Porlo, à qui M. lïittirac ve-
nait d'adresser la parole sortit un revolver
et fit feu par trois fois sur son iniet, 'loçu-
teur, aprs quoi il tenta de se suicider. Des
secours furent demandés par T. S. F. au
médecin du Hoggar, de la Compagnie
Fraysslnel, qui vint à bord du cargo IMont-
Kemmel. Les deux blessés furent débar-
qués A Casablanca. L'élal de M. Bittirac n'a
rien d'inquiétant. D'après les renseigne-
ments provenant d'Amérique du Sud, Hugo
Porlo aurait été déjà Interné au Brésil.
Un aérolite sur le Sud
Tunisien
Un aérolithe est tombé dans la région de
Tataouinc, le 27 juin, à 1 h. 30 du matin.
Tous les habitants de Tataouine ont élté ré-
veillés par un grondement accompagné
d'une grande lueur et certains affirment
avoir vu une boule de feu sillonner le ciel en
direction ouest, puis avoir entendu une sé-
rie d'écla%ements comparables à des éclate-
ments de grenade. Le phénomène a duré
environ trente secondes.
La médecine coloniale
ES
iq.1 i
ous avous eu plu-
sieurs fois l'oc-
casion, dans les
Annales Coloniales,
de dire que les
deux principaux
pionniers de la co-
lonisation sont l'in-
génieur et le mé-
decin.
- - - Pendant. long-
temps, on s'est
plaint de manquer de médecins dans nos
colonies. Oit citait, à ce point de vue, par
exemple, le Congo Belge, où la médecine
était mieux assurée que dans les possessions
françaises de l'Ouest ou du Centre africain.
On en donnait comme raisolT, que les méde-
cins belges étaient mieux payés que les mé-
decins français. Cette raison n'est plus va-
lable aujourd'hui. Les médecins français,
qui s'engagent aux colonies pour y exercer
la médecine, conjointement avec les mêder
cins militaires et les médecins de marine,
reçoivent aujourd'hui des traitements' équi-
valents à ceux des médecins belges.
Les médecins aux colonies comprennent
plusieurs catégories. D'abord, les médecins
du cadre militaire, ensuite les médecins ci-
vils engagés pour un certain nombre d'an-
nées aux colonies, ct. enfin, les médecins
indigènes, qui, avec le corps d'infirmiers et
d'infirmières, complètent l'assistance médi-
cale aux hôpitaux, dans les dispensaires et
les corps volants.
t our exercer la ntedectne aux colonies,
il est besoin d'une certaine préparation.
C'est la raison qui a fait fonder, à Mar-
seille, un institut de médecine coloniale.
C'est pour, cet objet également qu'on a
fondé l'Institut de médecine coloniale, à
Paris. Cet Institut a été créé pour donner
aux médecins français ci érangers un ensei-
gnement théorique et pratique des maladies
des pays chauds.
L'enseignement théorique et les démons-
trations de laboratoire sont donnés à la Fa-
culté de médecine. Il comporte la patholo-
gie exotique, la parasitologie, la bactério-
logie, l'ophtalmologie, l'hygiène et Vèpi-
démiologie exotique, les maladies cutanées
et la chirurgie des pays tropicaux.
V enseignement pratique, qui comporte
des exercices et des -- manipulations, ont lieu
dans les laboratoires de l Ecole de médecine.
L'enseigllcmcnt clinique est donné à l'hôpi-
tal Claude Bernard, à l'hôpital Saint-Louis,
à VHôtel-Dieu et à l'hépiial Pasteur.
Sont admis S'Suivre les cours, les docteurs
en médecine français pourvus du diplôme
d'Etat ; les étrangers munis du diplôme de
doctorat universitaire français ; les méde-
cins étrangers pourvus d'un diplôme médi-
cal étranger admis par la Faculté de méde-
cine ; les étudiants en médecine des facultés
françaises pourvus de 16 inscriptions et les
internes en médecine des hôpitaux.
A la fin de la session des cours et exer-
cices pratiques (3 mois), les étudiants su-
bissent un examen en vue du diplôme de
« médecin colonial de l'Université de Pa-
ris D.
Dans l'emprunt récent, four les colonies,
approuvé par les Chambres, il a été ré-
servé des sommes importantes four per-
mettre aux établissements qui se sont don-
né la mission de dévelopfer l'enseignement
de la pathologie et de la thérapeutique exo-
tiques, de former des médecins coloniaux.
Ainsi se complète peu à peu l'armature que
la France entend opposer dans ses colonies
aux maladies endémiques et épi demi que s qui,
trop souvent encore, dévastent la popula-
tion indigène.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires EtranorcR.
..8
M. STEEG,
Président de la Commission
Sénatoriale des Colonies
'8'
La commission sénatoriale des Colonies a
nommé à l'unanimité M. Th. Steeg, président
en remplacement de M. Adolphe Messimy qui
se consacre à la commission de l'Armée.
On se souvient que M. Steeg avait pris le
portefeuille des Colonies, dans le gouverne-
ment qu'il présidait, au mois de décembre der-
n ier. En l'appelant à présider ses réunions la
commission sénatoriale des colonies a voulu
rendre un hommage à l'émincnt administrateur,
qui en Algérie comme au Maroc a accompli une
besogne utile et féconde. Nul doute que sous
sa présidence la commission des colonies du
Sénat ne devienne une grande commission per-
manente et ne s'adjoigne les problèmes algé-
riens, qui sont actuellement confiés à une petite
commission.
.,.
Au Congrès des Polices
Judiciaires de France
Cette semaine s'est ouvert à Ctermont-Fer-
rand le Congrès national annuel des polices ju-
diciaire et administrative de France et des co-
lonies. Il comprenait notamment des déléga-
tions des polices de Paris, Marseille, Nice,
Bordeaux, Rouen. Toulouse, Clermont-F er-
rand, Montpellier, Tunis, Rabat, etc. et des
représentants de la Sûreté générale d'Algérie.
Le Congrès a commencé par la discussion du
rapport moral de MM. Lieuillier et Senibaldi,
secrétaires généraux du syndicat.
Chemins de fer marocains
i»«
Les voyageurs, et surtout les touriftes qui
parcourent le Maroc, d'une ville à l'autre,
dans les excellents wagons de la Compagnie
des Chemins de fer du Maroc, savent-ils
quel effort prodigieux représente le confort
qui leur est ainsi offert? Nous allons en
quelques lignes résumer le gigantesque tra-
vail accompli depuis onze ans par cette So-
ciété, et dire d'ailleurs aussi deux mots de
ses voisines et amies.
L'accord entre le général Lyautey et la
Compagnie est du 20 juin 1920 : il a été ra-
tifié le 2t août 1921. La Compagnie obtenait
concession d'un réseau de 1.020 kilomètres
se répartissant entre les lignes de Petitjean
a Kemtra, 84 kilomètres, Kénitra à Casa-
blanca, par Rabat 128 kilomètres, de Kénitra
à Souk-el-Arba du Zhrab 83 kilomètres, de
Casablanca à Marrakech 250 kilomètres, de
Tellal à l'oued Zam 120 kilomètres, de Fez
à Oudjda 360 kilomètres.
En moins de sept ans, plus de la moitié
du travail fut achevé et 5S2 kilomètres li-
vrés à l'exploitation, la - ligne Rabat-Fez
étant ouverte dès le 5 avril 1923. La même
année, les trains de phosphate parcourent la
ligne Casablanca-Kourrigha. En 1925 c'est
le tronçon Casablanca-Rabat et en 1929 la
ligne Casablanca-Marrakech.
Actuellement le transit voyageurs et mai-
chandises est régulier entre Fez et Marra-
kech.
, .- - ..-
c.t clans cinq ans le tronçon rez-Uudjcia
déjà en chantier, dans la région Oudjda-
Guercif sur 170 kilomètres sera achevé. Le
voyageur pourra aller de Tunis à Marra-
kech sans quitter le rail ni la terre française.
En 1929 une autre convention a accordé à
la même Compagnie un deuxième réseau
comprenant la ligne d'Oudjda à Nemours,
et la ligne de Safi à Ben-Gucrcif sur Mar-
rakech pour exploiter un nouveau gisement
de phosphates. Cette dernière est en cons-
truction. Peut-être aurait-on pu choisir meil-
leur point terminus que Sati, dont on ne
verra jamais au bout ri une ville ni une
plage bien intéressantes. Mais la question
n'est pas lit. 11 ne s'agit que de l'effort
donné par la Compagnie des Chemins de fer
du Maroc. On peut -. quelquefois trou-
ver aussi bien dans n'importe quel pays du
monde. On ne peut pas faire mieux.
Et il faut rendre justice au matériel qui
est de tous points excellent.
A côté de cette grande Compagnie, qui
tient la tête et de beaucoup au Maroc, exis-
tent d'autres sociétés, également en pleine
exploitation.
Par rang d'ancienneté il y a la Compa-
gnie Franco-Espagnole du TnnRcr-Fcz cons-
tituée en HJ14 et qui fonctionne, très bien
d'aille,urs, depuis plusieurs années déjà.
La Compagnie des Chemins de fer du
Maroc occidental qui assure les communica-
tions de l'Est Marocain.
Et la cadette de toutes, la Compagnie des
Chensnas-dei fer-du Maroc oriental, dont ',:\
ligne cl'Oudjda à Touarga, vient d'être
inauguréé ces jours-ci en partie. Elle a d'ail-
leurs de très grosses difficultés à surmonter,
pays souvent désertique, main-d'œuvre rare,
etc., etc., mais peut espérer un beau trafic
de minerais et probalcment de tharbon, si
les houillères de Djerida donnent ce que
l'on en espère. -. H'
Ajoutons qu en 1926, les Chemins de ter au
Maroc, pays peuplé de six millions d'habi-
tants, ont transporte 1.027. 515 voyageurs, et
qu'en 1929, le chiffre total a été presque
ntteint par les seuls voyageurs de 40 classe.
que les recettes totales de la Compagnie des
Chemins de fer du Maroc dépassent 60 mil-
lions, dont près de la moitié pour les phos-
phatcs à eux seuls.
Que le matériel comprend 3.000 wagons de
trois-types, mais tous récents; 80 locomotives
dont 26 électriques car la ligne est élec-
trifiée de Cara à Rabat, et de Cara à Kou-
righa demain elle le sera sur tout le ré-
seau.
Tout cela. n'est-il pas admirable?
Louis Le Barbier.
La paix marocaine
On châtie les pillards du Sud Marocain
Chez les Aït ou Mribct ralliés, qui ,confi-
nent au Moyen Draa, un rezzou Beraber, éva-
lué à soixante fusils, a attaqué le ksar de
Touzounine. Les Ait ou Mribet, conduits par
leur caïd Brahim ou Belaïd Mlibti, ont op-
posé une vigoureuse résistance et détruit
presque entièrement le rezzou, dont quatorze
hommes seulement auraient pu s'échapper.
On signale cinq tués parmi nos ralliés,
dont le caïd Brahim ou Belaïd Mribti.
1 -e.. - - -
Une belle collection d objets
d'Afrique aux Colonies
La collection des sculptures d'Afrique et
d'Océanie de MM. Breton et Eluard a été
vendue jeudi et vendredi.
Le directeur du musée du Trocadéro acheta
maints objets pour enrichir ses collections.
Citons parmi les objets d'Océanie, qui se
sont vendus :
Un hochet de danse de la Nouvelle-Guinée
fit 1.750 francs; ornement (Nouvelle-Irlande),
3.600 francs ; statues, 4.200 et 2.600 francs ;
ornement de décoration (Nouvelle-Irlande)
3.000 francs ; grande statue (tls de l'Amirau-
té), 2.600 francs ; avant de pirogue de ce sau-
vage archipel des Salomon, 7.200 francs;
statue d'homme, 4.310 francs ; sta-
tue de femme, 2.100 et statuette d'un person-
nage assis (Nouvelles-Hébrides), 4.500 francs-
Parmi les œuvTes africaines, il y eut un prix
de 14.100 francs pour une statuette du Came-
roun, un autre de 7.000 francs pour une plaque
de revêtement du Bénin ; un personnage assis,
du Congo français, fit 3.200 francs.
-
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
L'Académie des Sciences Morales et Politi-
ques attribuera aujourd'hui samedi le prix Ma-
rie-Laurent (50.000 francs) à un médecin colo-
nial qui a lutté toute sa vie contre la maladie
du sommdJ,
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
•+•
Un Gala de la Section métropolitaine
La soirée présidée par M. Schwob d'Hé-
ricourt au Palais des Industries de Luxe a
été des mieux réussie. Le programme ultra-
parisien réunissait les plus printanières
danseuses de l'Opéra et les plus élégants
mannequins de la Haute Couture.
Mlle Odette Barbant a dansé avec une
grâce exquise les « danses anciennes » de
Rameau. Mlle Raymonde Gelot, dans la
cc Danse aux sept voiles » a prouvé une fois
de plus une sûre maîtrise et la Pastourelle
de Mlle Simone Binois ne manquait pas
d'un charme plein d'entrain.
Entre tant de symphonies blanches et ro-
ses, le magnifique danseur Serge Lifar se
détachait quasi sculptural ; il a été particu-
lièrement applaudi dans la h Danse du Vio-
lon » (de l'orchestre en Liberté).
La parfaite maîtrise de cet artiste est ser-
vie par un équilibre athlétique remarquable
et le sens quasi parfait des attitudes antiques
fort bien adaptées sur des thèmes nouveaux.
Une nombreuse assistance a vivement ap-
plaudi les étoiles de la danse et les tableaux
blancs. On se demandait
<< De quel mica de neige vierge,
a De quelle hostie et de quel cierge. »
les grands couturiers avaient fait le blanc
des robes, le blanc des manteaux, qui habil-
laient les blanches femmes-cygnes.
..,.
La standardisation
et le commerce malgache
dans l'Océan Indien
iOI
Xous avons plus d'une fois signalé dans
ce journal, les efforts tentés par le Gouver-
nement de Madagascar en vue d'un dévelop-
pement des relations commerciales entre no-
tre grande colonie et les possessions étran-
gères de la Côte Orientale d'Afrique, plus
particulièrement le Cap.
Des missions officielles y.ont été envoyées,
dans le passé, qui n'ont toutefois pas donné
grand résultat. L'une des causes de cet échec
résidait dans le reproche fait par les com-
merçants du Cap à ceux de la Grande-Ile,
relativement à la qual;té toujours incertaine
de leurs produits.
Aujourd'hui que la standardisation est un
fait accompli, et donne toutes les assurances,
le Gouvernement général de Madagascar a
pensé que le moment était venu de reprendre
ou plus exactement d'amorcer un courant
d'affaires rationnel avec la colonie anglaise
Sud-Africaine. - -
Pour lever une autre difficulté non moins
gênante, celle des moyens de transports ma-
ritime? et du fret, l'administration locale
il envisagé la passation d'un contrat avec la
Société de la. Langouste Française qui ex-
ploite les pêcheries des iles Kcrguelen et
qui possède un petit vapeur de 1. 500 tonnes,
le Saillt-Paul,
Ce vapeur fera en juin, août et octobre
1931 des voyages d'essai moyennant une sub-
vention de 350.000 francs.
Le riz principalement constituerait le fret
d'aller.
Le fret de retour serait le charbon que
Xatal peut fournir uvec, parait-il, 40
d'économie sur le prix de revient du charbon
d'Europe.
011 ne peut que louer pareille initiative,
dont le résultat sera peut-être et nous le
souhaitons - d'assurer un nouveau débouché
aux produits. du pays transportés à des condi-
tions avantageuses.
Mais reprenant une idée que nous avons
plu d'une fois exprimée ici, nous formulons
cet autre vu-u que la clientèle plus proche
encore que représente La Réunion et Mau-
irre, ne soit pas ou plus négligée.
Le commerce malgache a vu de ce cÔté son
chiffre d'affaires péricliter en quelques an-
nées d'une façon regrettable.
Il serait oiseux de rechercher à qui revient
la faute.
Mais puisque ce même commerce pourra
désormais trouver du fret à tarif moins oné-
reux. ne devrait-il profiler de l'aubaine pour
récupérer deux marchés qu'il avait presque
perdus ?
11 est inconcevable que les riz malgache?
n'arrivent pas à supplanter à La Réunion et
à Maurice qui ne sont qu'à quelques heures
de Tamatave. les riz que ces deux iles de-
mandent a l'Indochine dont les sépare une
traversée de vingH-cinq jours.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
--------
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier préside le Conseil
du Gouvernement
Le Gouverneur yriirrnl Pasquior a pré-
sidé dans la. matinée du 3 contant la séan-
ce de la Commission permanente du Conseil
du Gouvernement où. <1 été 'l'rIllIÍ//( un
projet d'importants lirinuu.r d'irrigation
concernant la région sud de la prnrnec de
Vinli.
A la Chambre d'Agriculture de Saïgon
La Chambre d'Agriculture au cours de
sa réunion, du 2- courant a émis le neu i/ue
tes prêts consentis uu.r rizicnlteurs de Co-
chinchine soient ramenés aIt même tnu.c
que ceikv faits aux planteurs, soit fi ";', au
lieu de 10. A l'issue de la séance, les mem-
bres présents ¡'dl.l'ri' III, leu d°!ll'tl pl',:s itlen (
ri'lintttwiir. M (ïrnssier. un des nrincinau.r
,.-''V' -. ---
artisans du développement agricole en <'<>
ehinchine qui après 10 ans d'un labeur
opiniâtre vient de recevoir la pr('mi('II'(
croix de Commandeur dit Mérite Agricole
décernée rl la Colonie.
Elections au Conseil supérieur des Colonies
L'élection du délégué dit f'am/JodflC au
Conseil Supérieur des Colonie* aura lieu le,
12 juillet. Deux candidats sont en présence;
.Vjlf. Espinei, avocat précédemment élus cl
dont l'élection a été annulée par le Conseil
d'Etat et Maurel, notaire. I!î,l'')I,¡win,
Indopoeifi.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La clôture de la session
La clôture de lu sossiuri parlementaire a
élé prononcée cette nuit à 2 heures aD,
Le décret a été lu à lu Chambro par
M. Pierre Laval, président du Conseil, au
Sénat, par M. Léon Bérard.
Les 197 millions du Cameroun,
des Somalis et de l'Océanie
Adopté dans l'après-midi de vendredi par
la Commission des Finances, le projet
autorisant un emprunt de 197 millions
pour le Cameroun, les Somalis et l'océa-
nie a été voté à 7 heures du soir ù la
Chambre.
Le rapporteur M. Candac, ayant voulu,
malgré 1 heure tardive et la fatigue de
l'assemblée, fournir de longues explica-
tions sur le projet, a déchaîné un certain
tumulte dans l'hémicycle. Au bout d'un
quart d'heure de vains efforts, il dut
s'avouer battu et garder pour lui seul les
observations que lui suggéraient le projet.
Des croix pour la Tunisie
Le Gouvernement a fait adopter sans dé-
but, très tard dans la soirée de vendredi,
le projet de contingent spécial de croix de
lu Légion d'honneur pour la commémora-
lion du cinquantenaire du traité du Bardo.
Les écoliers et l'Exposition
Ln Chambre ti uduplé sans débat la pro-
position de résolution do M. Doussain, ten-
du ni à l'organisation de visites collectives
des écolicl's de province il l'Exposition
Coloniale.
Vins grecs et vins français
Le Gouvernement a fait adopter hier un
projet de loi autorisant le coupage des vins
français à l'aide de vina grecs.
M. Laprièrc il vivement protesté) au nom
des viticulteurs ulgériens. Il a même dépo-
sé une demande de renvoi sur l'article :t
Mais rassemblée ne l'a pas suivi.
Le renflouement de la Transatlantique
Lu Chambre a voté dans la soirée de
vendredi le projet de loi autorisant la ga-
rantie de l'emprunt de 160 millions pour
le renflouement de la Transatlantique.
M. Lapiiôrc il II cours du débat, uvait
attiré l'attention sur lu nécessité de proté-
ger spécialement les lignes méditerranéen-
nes de la Compagnie. Rappelons l'économie
générale du projet du Gouvernement :
1° Garantie accordée à l'emprunt de 1UU
millions de la Transatlantique ;
2° Constitution d'hypothèque sur les
immeubles et la Hotte de lu Compagnie,
nantissement sur son portefeuille ;
3° Octroi A l'Etat de 50.000 actions à vote
plural ;
4° Constitution d'un nouveau conseil
d'administration comprenant moitié de
représentants de l'Etat, un quart de tech-
niciens, un quart de délégués du personnel.
Sur l'es derniers-points M. Louctieur, par
un long amendement, a fait décider que
d'ad-
l'Etal ne constituerait pas le Conseil que
minislrution avant janvier 32, c'est-à-dire
avant de connaître le bilan exact de l'affai-
re. Jusque-là il surveillera la gestion par
l'entremise de deux commissaires. Après
quoi il déléguera ses représentants dans Je
Conseil d'administration à concurrence
d'un tiers des membres.
,\ l-'rr'dérie lirunet pur un amendement
u fait rétablir la représentation du person-
nel dans le conseil d'administration : il y
mira un délégué des employés et un des
ouvriers. ,
Des décrets douaniers ratifiés
Nous avons brièvement indiqué jeudi que
le gouvernement avait fait adopter en 11n
de séance de la matinée un certain nombre
de projets ruliliant des décrets relatifs aux
droils de douane dans nos colonies.
Voici le détail de ces projets :
Un projet de loi tendant à ratifier : 1° le
décret du :II janvier li>2(J déterminant la
liste des matières premières et denrées ali-
mentaires originaires des colonies a ré-
gime préférentiel admissible?- en franchise
en France et en Algérie : 2° le décret du M
janvier lt>2i) déterminant, les produits ori-
ginaires des colonies du groupe de 1 Al ri que
equatoriale française admissibles au béné-
fice de la franchise en Francs et on Algérie;
l'n projet de loi tendant à ratifier le dé-
cret du 10 avril IM) approuvant une déli-
bération de la commission permanente du
conseil de gouvernement de l'Indo-Chine
tendant, à maintenir les droils dl douane
sur les bâtiments de. 111er et. coques de bâ-
timents de mer de ÎMH) tonneaux et au-des-
sous et à exonérer de loti: -,-,,,it de doua-
ne les béliments de Iller au-dessus de ;100
lonnoaiix :
Un pro' jet de loi tendant à ratilier : 1° lé.
decret du :\\ mai 14)20 portant moditication
du tarif des douanes de Madagascar et dé-
pendances : 2" le déerel du 20 juin 1!)20
purlanl approbation des délibérations du
conseil de gouvernement de l'indo-t'hine.
tendant à modifier le tableau des droils de
douane inscrits au tarif spécial de la colo^
nie ;
l'n projet de loi tendant à ratifier : P
le décret du février 19:^0 accordant le bé-
nélice de l'admission en franchise des droits
de douane en France et en Algérie <1 cer-
tains produits originaires du territoire du
Togu placé sous le mandat de la France ;
2° le décret du IV février l'.W accordant le
bénéfice de l'admission en franchise des
droils de douane en France et en Algérie, a
certains produits originaires du territoire
du Cameroun placé sons le mandat, de la
France :
m projet de loi tendant à ratiinr le dé-
cret du juillet 1020 rejetant une dé-
libération du conseil général de la Nouvelle-
Calédonie tendant à instituer le tarif des
douanes de celle colonie ;
l'n projet de loi lendanl à ratifier le dé-
cret du 28 février IWl approuvant une dé-
libération du conseil de gouvernement, de
l'Indo-Chine tendant à. la non-oppla-alion,
dans cette colonie, do la loi du !» août 1030
sur les noix cl les cerneaux de noix, mais
limitant celle dérogation à deux années ;
l'n projet de loi tendant à ralilier le dé-
erel du Ti avril l!rq rejciant une délibéra-
lion du Conseil d'administration des Kta-
bliîssenienls français de l'Océanie en dale
du 2S novembre IîçO. relative à la régie-
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