Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1931 30 juin 1931
Description : 1931/06/30 (A32,N98). 1931/06/30 (A32,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380368r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-PEUXIEME ANNEE. NO W. LE NUMERO Î 80 CENTIMES MARDI SOIR, 30 JUIN 1931.
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Les Annales Coloniales
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OiitKTBUii.Fondateur s MafMt RUEDEL
Tous les articles pUblU, dans notre tournai ne pnitwiil
être reprCHluU. qu'en citang les Annalm Golomaub.
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Colonies - 180 » 100 9 M »
Ëtranaer.. 240 » 126 » 70 »
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loua laa banaux de poste.
CRISE VITICOLE
ET VINS TUNISIENS
1
r
Tandis que la Chambre des députés pour-
d àns ;
suit, dans un débat à la fois confus et pas-
sionné,. l'examen du futur statut de la viticul.
ture française et algérienne, les viticulteurs tu-
msiensrfafpt entendre, jusque dans l'enceinte du
Palais-Bourbon, de véhémentes protestations
contre le régime d'exception dont ils se pré-
tendent victimes.
Quel est ce régime ? C est celui qui résulte
des lois du 19 juillet J890, du 30 mars 1928
et du. janvier 1930. Examinons rapidement
Fes dispositios essentielles de ces lois succes-
sives.
En 1890 le vignoble tunisien était modeste.
TL.s'étendait sur 6.000. hectares seulement et
produisait 30.000 hectolitres de vift. Il était
malgré tout" nécessaire d'assurer le débouché
con France de cette production. Ce fut l'objet
4e la loi du 19 juillet 1930. Une difficulté sur-
gissait qui provenait du traité du Bardo.
On .sait que ce traité avait respecté les traités
du. commerce conclus antérieurement par la
Régence, de Tunis avec divers états étrangers.
Les produits des états en question auraient
donc pu, pendant la durée de validité de ces
Oraités, pénétrer en France par la voie tuni-
sienne. à des conditions généralement plus
avantageuses que celles de notre tarif douanier
général, si une union douanière complète avait
âé instituée entré la Tunisie et sa métropole.
Pour tourner la difficulté on eut recours à
an régime de crédit applicable aux seuls pro-
duits d'origine tunisienne. En ce qui concerne
Iki-vins les dispositions adoptées furent les sui -
vantes :
« Les vins d'origine et de provenance tuni-
siennes paieront, à leur entrée en France, un
droit de 0 fr. 60 par hectolit, en tant que leur
ïîfrc alcoolique ne dépassera par 11 "9; ceux
•dont le titre sera supérieur à 11 °9 paieront une
taxe supplémentaire de 0 fr. 75 par deeté.
« Chaque- année, des décrets du Président de
la République, rendus sur les propositions des
Mihiatrés des Affaires Etrangères, des Finan-
ces. du Commerce, de r Agriculture, détermine.
d'après les statistiques officielles fournies
ront, le Résident général, les quantités auxquel..
1 les s'appliqueront les dispositiobs de la pré-
aftte loii 1)
Sans aucun doute la pensée du législateur
de 1890 était bien de faire bénéficier de ces
dispositions la totalité de la production du vi-
gnoble tunisien. 11 en aurait sien été ainsi.-Si
ce-vignoble ne s'était, depuis cette époque.
aendu dans des proportions relativement im..
noitantesi. et si feette extension, parallèle à
rextensioh du vignoble français et du vignoble
algérien, n'avait pas porté ombrage aux viticul-
teurs de l'a métropdle. La production annuelle
moyenne, a été, en effet, de :
163.000 HI. de 1891 à 1900; 286.000 HI.
de<1901 à 1910; 388.000 HI de 1911 à
• 1920 ; 668.000 HI. de 1921 à 1928.
En 1928, la vigne occupait en Tunisie une
superficie de 30.000 hectares et actuellement,
de nombreuses plantations nouvelles ayant été
faites» notamment dans la région du cap Bon,
cette superficie doit être assez voisine de
40i000 heclares.
Bref, pour se protéger contre la concurrence
Clea vins tunisiens, la viticulture obtint en 1928,
te vote d'une loi dont les stipulations essentiel-
les sont les suivantes :
« Sont admis en franchise les produits d ori-
tine et de provenance - - tunisiennes énumérés
Qrapiès :
te 1° Jusqu'à concurrence d'un crédit annuel
d'importation de 550.000 hectolitres, les vins
.Je raisins frais, dont le titre. alcoolique ne dé-
passera par 14° , les moûts mutés au soufre, les
mistelles et les vins de liqueur.
« 2° jusqu'à concurrence d'un contingent de
Î2.000 hectolitres d'alcool vinique pur, les al-
cools Représentant le produit de la distillation
- 100.000 hectolitres de vin.
« Les produits vinicoles importés en sus des
Contingents visés ci-dessus seront soumis aux
droits dù tarif minimum ».
Ainsi donc actuellement, la quantité de vin
que la Régence peut faire entrer en France en
rfanchise est fixée à 650.000 hectolitres, puis-
que 12.000 hectolitres d'alcool proviennent de
100.000 hectolitres de vin. Or, la récolte tu-
nisienne a été de 1.078.752 hectolitres en
1929. Si on admet un rendement moyen de 40
hectolitres à l'hectare, à très brève échéance
̃cette récolte sera de 1.600.000 hectolitres. La
consommation intérieure, d'autre part, ne dé-
passe pas 300.000 hectcditres par an. Il res-
sort donc de ces chiffres que dorénavant, il res-
tera annuellement en Tunisie, après consom-
mation sur place de 300.000 hectolitres, expé-
dition en Wanchise de 650.000 hectolitres, une
quantité de vin égale à 650.000 hectolitres,
qui devront pour pouvoir être écoulés en Fran-
ce acquitter un droit de douane. Ce droit de
douane qui était de 55 francs est depuis le
lw avril 1931 de 84 francs par hectolitre, au
tarif minimum.
Comme on le voit la loi du 30 mars 1928
porte un coup sensible au vignoble tunisien.
(selle du 1er janvier 1930 est encore venue ag-
graver la situation puisque par son article 4 elle
interdit dans les coupages l'emploi des vins
importés et, dans cette catégorie, sont englo-
bés tous les vins de Tunisie hors contingent.
Telle est la législation qui régit, pour la Tu-
nisie, la pfoductton-et le conpnrce des vins.
C'est une législation d'exception qui n'a pu
êire instituée que sous la menace d'une grave
crise économique qui peut demain mettre en pé-
ril toute la viticulture française.
Les viticulteurs tunisiens ne manquent pas
«Texcellentes raisons à faire valoir contre cet
PRuiu exceptionnelles, epri les frappent durs
leurs intérêts les plus directs et les plus respec-
tables. Nous en donnerons, les principales.
Ils font valoir, tout d'abord, que la vigne;
en Tunisie, est une culture naturelle comme
dans tout le bassin de la Méditerranée, qu il
est difficile de lui substituer des cultures de rem-
placement ne faisant pas de concurrence aux
duits métropolitains. Par exemplet les blés durs
qu'elle peut produire sont fortement pénalisés à
leur entrée en France. Une extension de l'aire
de plantation de l'olivier se heurte à une sur-
production de l'huile d'olive.
Ils insistent sur le fait que la Tunisie pro-
duit. surtout des vins à haut degré alcoolique,
vins absolument nécessaires au commerce fran-
çais pour le coupage et dont ledit commerce
s'approvisionne d'ailleurs abondamment en
Grèce, Italie, Espagne et Portugal.
Ils affirment que les vins rosés tunisiens s'a l-
lient parfaitement avec les rosés du Midi et
que la place de Sète en ferait une consomma-
tion régulière si le contingentement n'arrêtait
pas prématurément ses achats.
Ils disent que leurs moûts peuvent servir
avantageusement à la fabrication des vins de
liqueur, des apéritifs, actuellement obtenus avec
des moQt ou mistelles provenant d'Espagne.,
Les muscats tunisiens peuvent, paraft-il, riva-
liser avec les meilleurs produits étrangers.
Un argument de poids fourni par la viticul-
ture tunisienne est le suivant: La Tunisie est
un très gros client de ta France. Son commerce
avec les départements français-algériens se ré-
sume dans la balance suivante :
Importation en France. 1.537 millions
Exportation 665 millions
Différences on laveur de la
Fratyce 872 millionii
Mais ce n'est pav seulement des produits in-
dustriels que la Tunisie acjrète en France. C'est
aussi des produits agricoles. Tout d'abord en
ce qui concerne les produits de la vigne les
échanges ont l'aspect suivant :
Exportation tunisienne 95 taillions
Importation française 23 miWikxns
Excédent en faveur de la France 72 millions
Parmi les divers produits agricoles que la
Tunisie importe de France nous pouvons citer :
Le sucre : 1 [2 millions ; les beurres et fro-
mages : 12 millions ; les pommes de terre : 9
millions ; les fruits : 6 millions ; les bois : 10
millions, etc. Au total 181 minions.
Autre argument essentiel : la Tunisie,
étant placée dans l'orbite douanière de la Fran-
ce, ne peut négocier de conventions douanières
avec l'étranger. Elle est donc dans l'inipossi-
bilité d'obtenir, ailleurs qu'en France, des con-
ditions avantageuses pour l'exportation de ses
vins.
Enfin, les Tunisiens protestent avec véhémen-
ce contre l'injustice récemment consommée à
leur détriment et qui consiste à ne frapper les
vins italiens que d'un droit de 55 francs par
hectolitre, alors que les vins tunisiens, hors
contingent, ont à payer à leur entrée en France
un droit de 84 francs.
Ainsi donc la protestation tunisienne mérite
d'être entendue. Il n'est pas possible de main-
tenir dans toutes leurs rigueurs les dispositions
des I\f de juillet 1928 et de mars 1931. Faut-
il cependant adopter sans hésitation l'amende-
ment proposé par notre collègue de Warren et
qui ne tend rien moins qu'à incorporer pure-
ment et simplement la Tunisie dans l'union
douanière française, en ce qui concerne les vins.
Nous ne le croyons pas, car ce serait, au début
d une grave crise qui va secouer toutes nos ré-
gions viticoles françaises, créer un - vaste mou-
vement de défaveur contre toute entreprise de
colonisation. A tort ou à raison, on ne man-
querait pas de rendre responsable 'de l'aggrava-
tion de la crise, la réalisation de cette union
douanière.
Cependant, à nos yeux, des mesures pour-
raient être prises immédiatement qui seraient de
nature à améliorer dans une large mesure la si-
tuation fâcheuse dans laquelle * se trouve la vi-
ticulture tunisienne.
Il faudrait tout d'abord accorder un régime
douanier préférentiel aux vins tunisiens, sur les
vins italiens en particulier. Les vins tunisiens
ne doivent plus acquitter un droit de 84 francs
alors qu'un fort contingent de vins italiens ne
paient qu'un droit de 55 francs.
Ensuite, il faut abolir tout contingente-
ment en ce qui concerne les produits de la vigne
tunisienne destinés à la fabrication des vins de
liqueur et des apéritifs, autant tout au moins
que notre fabrication nationale sera obligée de
faire appel à des produits étrangers.
Enfin, il est absolument nécessaire qu'une
révision totale des tarifs douaniers coloniaux,
en particulier des tarifs indochinois, soit effec-
tuée. Il est anormal que des vins à haut degré
d'alcool soient soumis au même régime doua-
nier à leur arrivée à Saigon ou à Hanoi, soit
qu'ils viennent de Tunisie, soit qu'ils soient
en provenance de pays étrangers.
Ces quelques mesures montreront à nos amis
tunisiens que la métropole les entoure de sa
sollicitude. Cette sollicitude doit se manifester
aujourd'hui plus fortctiiein que jamais, puis-
que, comme Marcel Ruedel le marquait dans
un dernier numéro des Armales Coloniales, la
Tunisie devient pour la première fois une terre
où l'élément français a la prédominance sur tout
autre élément étranger.
Gcoryis AToaiflt,
député de Seâne-et-fjoire,
Vice-président de la Commission des colonies,
vice-président de la Commission des NUIP.
? maintie-morai 0 0 0
̃*»«
-Aad -1.
OYAU de l'Exposition
coloniale, le palais
de la Hollande
n'est même plus
un amas de cen-
dres, mais simple-
ment une steppe
brûlée : des agents
en gardent l'accès
derrière des Palis-
sades, car peut-être demain retrotivera-t-on
un bijou; une pierre dans ce désert. Perte
irréparable, certes, mais qui n'a pas abattu
le courage hollandais. Aux Pays-Bas, la
consternation est générale, car on avait en-
voyé des pièces uniques de collections, et le
sentiment .populai/e s'émeut de savoir com-
bien étaient mal gardées contre le feu. et le
vol les inestimables collections expédiées à
Vimennes.
ill algré la désolation unanime, le gouver-
nement ltollalldais n'a pas perdu le nord. Le
docteur Fock, ministre d'Etat, ancien gou-
verneur général des Indes néerlandaises et
président du comité d'organisation de la
section des Pays-Bas, d'accord avec -les mem-
bres du commissariat hollandais, a décidé
que le sinistre n'abolirait pas son pays sur
les bords du lac Daumesnil, et qu'un nouvel
édifice serait recoltstruit. Il ne s'agit plus
d'un palais, mais d'un pabillon. 2.000 ou-
vriers sont déjà embaucllés. Dans deux ou
trois jours, dès que les dernières iltvcstiga-
tions auront fouillé les décombres, les tra-
vaux commenceront : la nouvelle Hollande
ressuscitera de ses cendres pottr le 20 juillet.
Le conseil supérieur de l'Exposition colo-
niale, que préside AI. Adolphe Messitny, et
le commissariat général de l'Exposition n'ont
péché en l'occurrence que par abandon. Ce
matin, M. Jean Chiappe, préfet de police,
dans un communiqué courageux que nous
publions plus loin, revendique pour lui seul
la. responsabilité de la catastropllc ; il in-
dioue qu'il va prendre les précautions
qu'exige la situatioll. M. Jean Chiappe nous
annonce en effet :
lOQue les - patrouilles de sûreté circule-
ront désormais régulièrement et seront dou-
blées de pompiers ;
20 Que le poste des pompiers de l'Expo-
sition, très illsuffisant, va ctre transformé
et renforcé.
$°Qu'on hâtera (mais comment1) l'envoi
atl gros matériel d'extinction qui manque et
se trouve à 20 minutes de l'Exposition, dans
la caserne de pompiers la plus volsilte.
4° Que tous les bois, toutes les paillottes,
tous les toits de chaume seront ignifuges.
set Qu'un service d'ordre conire l'incendie
protégera désormais la partie du bois plan-
tée en pins.
Réjouissons-nous de voir ces mesures tar-
dives prises. Dès V ouverture de VExposition,
nous les avions réclamées à qui de droit.
Mats fallait-il donc que le palais de la Hol-
lande fut donné en holocauste à Vulcain
pour que Al. le préfet de police prenne les
décisions que les Annales coloniales lui sug-
gèrent amicalement depuis deux mois ? ta
part du feu a été de cent millions, elle au-
rait pu ne jamais être payée.
Marcel Ruedel.
Au coimun grtitat
–- r..
En Indochine. Rejet de la requête d'un
contrôleur principal des douanes et
régies.
L'article 42 du décret du icr novembre
1928 dispose : cf La revision des pensions des
« fonctionnaires coloniaux antérieurement
« retraités doit être effectuée sur la base des
« traitements afférents au jour de la publi-
« cation dudit décret, aux emplois occupés,
cc pendant les trois dernières années d'acti-
« vité. »
.D'où il résulte que les émoluments à
retenir pour ladite revision sont ceux que
M. Chariot, contrôleur principal des doua-
nes de l'Indochine.., aurait effectivement per-
çus, compte tenu des emplois par lui occu-
pés, si ces traitements en vigueur à la date
précitée avaient été applicables au cours des
trois dernières années de sa carrière.
Dès lors, M. Charvot, contrôleur principal
des douanes et régies de l'Indochine en re-
traite, est-il fondé à demander l'annulation
d'un arrêté du ministre des Colonies en date
du 12 mars 1930, lui concédant une pension
que ce fonctionnaire estimait insuffisante.
Le Conseil d'Etat a répondu en rejetant la
requête que M. Charvot avait présentée aux
fins d'annulation de l'arrêté du ministre des
Colonies.
Attendu que ledit M. Charvot a été mis à
la retraite le 7 mai 1924 après avoir exercé
pendant les trois dernières années de sa car-
rière les fonctions de contrôleur principal
hors classe des douanes et régies de l'Indo-
chine.
Considérant que l'arrêté du Gouverneur
général de l'Indochine du 4 juin 1926, qui
a augmenté le nombre des classes des contrô-
leurs principaux, a prescrit dans son article
de la répartition de ces agents dans les nou-
velles classes d'après le traitement dont ils
étaient titulaires.
En conséquence de l'assimilation ainsi
faite, les fonctions de contrôleur principal
hors classe exercées par le requérant corres-
pondent à celles de contrôleur principal de
classe exceptionnelle de la nouvelle forma.
tion.
Pr suite, la pension de M. GharVot a
été régulièrement revisée en faisant état du
traitement attribué à la date de la publica-
tion du décret du iCT novembre 1928 aux
contrôleurs principaux de classe exception-
nelle.
Tels sont les principaux motifs pour les-
quels le Consei d'Etat a rejeté la requête de
M. Charvot.
Cette affaiîe ne manquera certainement
pas de retenir l'attention des fonctionnaires
de l'Indochine.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
-- en
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et protectorats, se réunira demain mercredi Ier
juillet, à 15 heures 30 :
AI' ordre du jour figurent les auditions de
M. le Ministre des Colonies et de M. le Gou-
verneur général de l'A. E- F., sur la situa-
tion générale de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise.
local
Un déjeuner
.--
1 Aujourd'hui mardi, à 1 heure, a eu lieu,
au Musée permanent des colonies, un grand
déjeuner offert par les administrateurs des
colonies africains et indochinois, à l'occa-
sion de leur congrès. Le déjeuner, qui comp-
tait plus de deux cents convives, était pré-
sidé par M. Paul Doumer, Président de la
République, qui a toujours porté depuis son
passage au. gouvernement général de l'Indo-
chine un grand intérêt à nos fonctionnaires
coloniaux.
De nombreuses personnalités politiques et
coloniales y assistaieiitl Au dessert, plu-
sieurs discours ont été prononcés, notamment
par le président de l'Association des admi-
nistrateurs, et par M. Paul Reynaud, mi-
nistre des Colonies, qui a rendu un éclatant
hommage au dévouement et à l'activité des
administrateurs coloniaux.
A l'Académie des Sciences
-
Les Météorites Indochinois
Au cours de sa dernière séance l'Académie
a entendu une très intéressante communication,
avec projections, de M. Alfred Lacroix, se-
crétaire perpétuel de l'Académie des sciences,
sur les tectites de l'Indochine, dont il continue
l'étude. De nouveaux gisements ont fourni au
savant minéralogiste des échantillons remarqua-
bles à formes de poires, de larmes, rappelant
tout à fait la structure et la confirmation des
larmes bataviques. <
La conformation de ces tectites, l'étirement
de leur queue longue et grêle laissent peu de
abute sur leur mode dergenèse : ce sont des
pliions de verre visqueifr, tombées de haut
41ôrs qu'elles poèsédaieHt une température con-
sidérable, 11 y a là un argument en faveur de
IJorÍsihe météoritique des tectites.
- Les^dbiervations de M. Là croix permettent,
par ailleurs, de situer de plus près 1 époque de
leur chute, qui se place aux environs du néoli-
thique supérieur.
igio
L'Espagne ne sonne pas
à céder cc SOI" Maroc
«♦»
Voici la note que publiait hier notre
confrère Le Temps ;
« On télégraphie de Londres :
Le Daily Telegraph public, de son cor-
respondant de Genève, la dépêche suivante :
« La plus intéressante nouvelle parvenue
à la Société des Nations, juste à la clôture
de la Commission des mandats, a été l'an-
nonce faite par M. Prieto ministre des Fi-
nances espagnol, à savoir que l'Espagne
était désireuse de remettre les territoires
qu'elle occupe au Maroc à la Société des
Nations. Elle les considère non seulement
comme inutiles, mais aussi trop dispendieux,
et que les millions dépensés au Maroc pour-
raient être employés plus utilement en Es-
pagne même. L'Espagne, d'après la nou-
velle, serait prête à céder le Maroc et à de-
mander aux nations européennes d'en assu-
rer le protectorat.
D'autre part, le Mornhig Post publie une,
information datée de Madrid suivant la-
quelle le ministre, M. Prieto, aurait dit, au
cours d'une réunion à Bilbao, que l'Espagne
était décidée à remettre à la Commission des
mandats de la Société des Nations les ter-
ritoires qu'elle occupe au Maroc et qu'elle
demanderait aux puissances européennes
d'assumer le protectorat.
Le ministre a ajouté que le Maroc n'était
pas de grande utilité pour l'Espagne et que
les millions dépensés annuellement pour le
Maroc étaient une trop lourde charge pour
le budget espagnol.
Pour terminer, M. Prieto a dit qu'il se
proposait d'utiliser les millions ainsi écono-
misés au développement de l'enseignement
primaire en Espagne. »
[Cette information ne doit être accueillie
qu'avec les plus expresses réserves. On ne
possède, à cette heure, aucune confirmation
de source espagnole autorisée de la nouvellq
que le gouvernement de Madrid, qui est un
gouvernement provisoire ne pouvant guère
décider un abandon de territoire, ait l'inten-
tion de renoncer à la mission dont l'Espagne
a accepté la charge dans le nord du Maroc,
et qui ne constitue pas un mandat lui ayant
été attribué par la Société des Nations.] »
Le démenti
L'ambassade d'Espagne à Paris, commu-
nique la note suivante :
« Une correspondance de Londres assure
que le ministre des Finances d'Espagne,
M. Prieto aurait notifié à la Commission des
mandats de la Société des Nations son désir
de remettre à ladite Société les territoires
que l'Espagne occupe au Maroc.
k L'ambassade d'Espagne à Paris est à
même de démentir, de la façon la plus éner-
gique, cette fausse nouvelle. »
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
A l'Officiel,
Animaux porteurs contre automobiles ail
Sénégal.
Les matières grasses à Madagascar.
f
M. Palquier à Singapoor
Ifl
Le Gouverneur général Pasquier a été
salué à son arrivée par l'aide de camp et a
Gouverneur de Singapoor, qui a mis slêi
autos à sa disposition pour la visite de
Joliore. Le Consul avait organisé, une l'écep-
tion pour la présentation de la coloriie fran-
çaise. Après un déieUnet intime chez le
Gouverneur, M. Pasquier remonta à bord
de TAndré-Lebon qui est parti à 4 heures.
t! oi*
Dépêches de l'Indochine
-
M. Robin à Saïgon
Le Gouverneur général P" i. Robin, ac-
compagné dtt général commandant en chef
Billotte est arrivé à Saigon, le 28 à 15 heu-
res. II fut salué, par le G9.uv.rneu1' de la
Cochinchine, entouré des autorités civiles
el militaires, de M0 Mathieu, président du
Conseil colonial, et de nombreuses, person-
lalités locales.
lndofacifl.
La liaison aérienne
France-Indochine
'Il
On nous injvrme de Saigon que MM. A llè
gre et Nogués directeurs de l'Air-Union, qui
étaient partis le 18 juin de Marseille, sont ar-
rivés avant hier dans la capitale indochinoise,
après un voyage sans incidents.
En passant au-dessus de la Birmanie, les
aviateurs ont jeté une couronne emportée de
France à l'endroit où tomba Beauregard.
Ils passent une inspection générale de la ligne
et décident des conditions d'exploitation pen-
dant les mois de la mousson dans le sud-ouest.
La compagnie jait savoir que l'horaire du ser-
vice postal aérien est inchangé.
La question des Nouvelles-Hébrides
aou
Le Morning-Post annonce que des négocia-
tions sont en cours entre la France et l'Angle-
terre qui serait disposée à céder à la France,
ses droits sur les Nouvelles-Hébrides. Le
rédacteur diplomatique du Morning-Post qui
donne cette nouvelle rappelle que la popula-
tion française des Nouvelles-Hébrides est plus
du double de la population anglaise et que les
colons français possèdent les quatre cinquièmes
des terres. Il ajoute que l' Angleterre, à plu-
sieurs reprises, a essavé de remettre ses droits
sur ces lies soit à I* Australie, soit à la Nou-
velle-Zélande, mais l'un et l'autre de ces deux
Dominions ont décliné * l'offre de la métropole.
Des négociations sur .cette Question, ont été
si souvent annoncées sans avoir donné de résul-
tat que la nouvelle publiée par le Morning-Post
nous laisse sceptique, bien que nous lassions
des vœux pour que prenne fin le plus tôt possi-
ble le régime néfaste du conolofninium auquel
cet archipel est soumis et qui est aussi nuisible
à l'Angleterre qu'à la France. L'insuccès de
la colonisation anglaise est démontré depuis
longtemps et les colons anglais l'ont si bien re-
connu qu'ils ont fait, il y a déjà plusieurs années
une pétition pour demander l'annexion de l'ar-
chipel des Nouvetles-Hébrides à la France.
L'opposition des missionnaires presbytériens qui
sont depuis 1860 dans ces îles qui leur don-
naient d'important revenus n' a permis jusqu'à
ce jour d'obtenir la solution que la situation fini-
ra par imposer. L'extension de la colonisation
française a porté une si grave atteinte à leurs
opérations commerciales que plusieurs mission-
nares ont quitté l'archipel sans esprit de retour,
ce qui nous permet de croire que la nouvelle
donnée par le Morning-Post peut avoir quel-
que fondement.
Commandant Laporte.
4..
le Ricin te nos Colonies
peu notre aviation
Cette question a fait l'objet de récents arti-
Cette question a fait l'objet de récents arti-
cles dans les Annales Coloniales. Je l'ai re-
prise il y a déjà plusieurs mois, et signalé à
l'attention de l'Administration, la possibilité
qu'elle avait de se procurer dans nos différentes
colonies la plus grande partie du ricin néces-
saire à ses besoins.
Nous indiquions que de ce côté, puisque tout
était à organiser en l'absence d'un courant d'a l -
faires suffisant, il serait sans doute possible de
réaliser par les soins de l' intendance militaire
coloniale, des achats directs aux producteurs.
Nous sommes aujourd'hui heureux de consta-
ter que la méthode préconisée par nous a com-
mencé à recevoir son application.
Les indigènes de nos colonies d Afrique
trouveront donc dans la culture, au surplus fa-
cile, du ricin un complément de ressources d'au-
tant plus appréciable que la mévente atteint
toutes les autres denrées.
iMais pourquoi nous faut-il constater que l'ad-
ministration militaire s'entêtant dans ses vieux
errements, continue d'acheter à l'étranger les
3.000 tonnes de café représentant la consom-
mation annuelle des troupes métropolitaines >
La raison que fait valoir l'intendance est
l'économie de 0,40 ou 0,50 obtenue par kilo.
De quoi peut, en définitive, provenir cet 1
écart qui désavantage les produits de nos colo-
nies ? Il serait d'autant plus intéressant de le
savoir, qu'aux heux d'origine, le cours des ca-
fés coloniaux n'atteint parfois pas quatre francs
La mesure prise pour le ricin ne pourrait-elle
ici être également adoptée ?
Et pour terminer, cette autre question :
Dans les différents pavillons construits à
) Expositnm dq Vint enfles, aussi bien par
t Etat que par nos colonies, dans quelle pro-
GIll été utilisés nos bois coloniaux ?
Gouverneur Honorait* des Colonies.
P.-C. €wr|w François,
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
LE CONGRES NATIONAL
DE LA PRODUCTION FORESTIERE
COLONIALE ET NORD-AFRICAINE
Hier matin à dix heures, à la Cité des
Informations, s'est ouvert le Congrès des
bois coloniaux, sous la présidence de M..
Jean Delpech, membre du Conseil supérieur
des Colonies. Autour de lui sont réunis MM.,
Roger Sargos, vice-président et - président dut
syndicat des bois coloniaux africains; le se-
crétaire général Maurice Martelli; secrétaire.
général adjoint M. Collardet ; M. Du Vivier
de Streel, manager des Congrès; M. Me-
niaud, rapporteur général ; M. Dutilloy, di-
recteur de l'Association Nationale du Bois.
Les lecteurs des Annales Coloniales savent
à quel point ce journal s'est attaché à la
question des bois coloniaux qui intéresse
toute la France métropolitaine et d'outre-
mer. En France, nous devons lutter contre.
le déboisement; l'exploitation actuelle de^
nos forêts coloniales nous fait un devoir im-
périeux de trouver des débouchés pour nos
bois coloniaux qui continuent à connaître une
grave crise de mévente.
Cette matinée est consacrée à la forêt
Nord-Africaine.
En deux rapports concis et pourtant fort
bien documentés, M. P. Dutilloy, ingénieur
des Eaux et For'ts, nous renseigne sur la
composition des zones en Tunisie, en Algé-
rie, au Maroc et aussi sur les produits fores-
tiers.
Les essences principales dans la flore fo-
restière nord-africaine sont le chêne-liège et
le pin d'Alep. Ensuite viennent le cèdre, le
chêne-vert, le chêne zen, thuya, genévriers,
gommiers, etc.
La surface en hectares en Tunisie est de
1.016.000. En Algérie 3.1 74.000. Au Maroc
2.525.000. Au total 6.715.000 hectares.
Tous ceux qui s'intéressent à cette impor-
tante question des bois coloniaux devront
essayer de se procurer les rapports des con-
férenciers.
M. Dutilloy nous donne des renseigne-
ments des plus intéressants, sur la sylvicul-
turc. l'exploitation.
Voici les vœux que M. Dutilloy propose
au Congrès d'adopter après de nombreuses
et judicieuses considérations :
i° Que le nombre des officiers et gardes
des Eaux et Forêts soit augmenté ;
20 Que soit poursuivie par tous les moyens
la lutte contre l'incendie et le pâturage;
30 Que l'aménagement des forêts soit ef-
fectué dans toute la mesure du possible:
40 Que les exploitations soient dévelop-
pées et exécutées de préférence en régie ;
50 Que la produit des ventes de bols soit
laissé intégralement à la disposition du Ser-
vice forestier pour les travaux de gestion, de
défense contre le feu, d'amélioration, ou
pour des acquisitions de terrains ;
6° Que soient augmentés le nombre et la
contenance des parcs nationaux.
Ces vœux ne rencontrent aucune difficulté.
Parmi les produits forestiers de l'Afrique
du Nord, le chêne-liège constitue le princi-
pal revenu.
Les chiffres sont des plus éloquents. ils
démontrent -que les forêts nord-africaines à
elles seules représentent Roo.ooo alors que
tous les autres pays où cet arbre existe ne
représentent que 720.000 hectares.
La production mondiale moyenne du liège
de reproduction est d'environ 1.500.000 qtx
métriques par an dont environ :
260.000 quintaux proviennent de l'Algérie.
30.000 - de la Tunisie.
30.000 - du Maroc.
-
320.000 quintaux pour l'Afrique du Nord.
Voici les virux concernant la production,
le commerce et l'industrie du liège :
in Que les droits de douane sur les lièges
biuts soient établis et que ceux afférent? aux
lièges ouvrés soient adaptés aux conditions
résultant de la baisse de la peseta:
2° Que la question des frets soit examinée
par les services compétents ; -
3° Que MM. les directeurs des Foret, de
l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie vien-
nent en aide aux propriétaires forestiers en
restreignant cette année la récolte dan= les
forêts domaniales ;
40 Que soit recherchée la possibilité de
créer une entente entre les producteurs et
les industriels afin de réserver le plus, pos-
sible le lirge nord-africain aux marchés
français. Ensuite vient te bois employé pour
la construction des traverses, de la caisserie,
bois de mines, bois de chauffage, etc.
Mais, la production annuelle de bois d'ncu-
vre est infinie par rapport à l'étendue des-
forêts nord-africaines.
Par contre. elle-exporte outre le liège, des!
bois, des écorces à tan. des bois précieux, des
racines de bruyères, des gommes, des rési-
nes et de l'Alfa.
L'Afrique du Nord étant très nettement
importatrice de bois résineux, le rapport 'de
M. Roger Sargos sur le nouveau procédé de
gemmage mis au point par M. Bellini est
des plus intéressants.
Le procédé Bellini étudié en Malaisie a.
parait-il, donné d'excellente résultats pour
le latex, les gommes, les baumes, etc. : il
permet de récolter en récipient fermé une
gemme pure, d'obtenir le maximum de ren-
dpmrnt au minimum de prix. de ne pas épui-
ser l'arbre.
Midi sonne In lin dn cette, première er in-
téressante réunion.
Dinah.
ww
LE CHAMP DE LA DESOLATION
De ce qui était ayant hier encore, un des
joyaux de l'Exposition Coloniale, du grand pa-
villon, chef-d'œuvre d'architecture malaise, il
ne reste rien. rien. rien tout est détruit, ré-
duit en cendres..
- Dans le cadre 'des arbres grillés, ce champ
plat de la désolation marque seul la place du
palais monumental qui renfermait la fameuse
salle de réception tout en marbre et qui conte-
nait une collection sans prix d'art Hindou-
Javanais. Le feu a tout rasé, il ne reste pas un
pan de mur ; des mervei lles ciselées, les flam-
mes ont façonné un décor d'enfer qui noircit et
JWMIL OWtMM
Rédmctiên & Administration :
.,.-
PARIS dll)
TH, t LOUVII. 11*17
- RIOHBLIBU «7-M
i 01 ir 0
Les Annales Coloniales
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bureau du fdtoraaJ.
OiitKTBUii.Fondateur s MafMt RUEDEL
Tous les articles pUblU, dans notre tournai ne pnitwiil
être reprCHluU. qu'en citang les Annalm Golomaub.
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Colonies - 180 » 100 9 M »
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loua laa banaux de poste.
CRISE VITICOLE
ET VINS TUNISIENS
1
r
Tandis que la Chambre des députés pour-
d àns ;
suit, dans un débat à la fois confus et pas-
sionné,. l'examen du futur statut de la viticul.
ture française et algérienne, les viticulteurs tu-
msiensrfafpt entendre, jusque dans l'enceinte du
Palais-Bourbon, de véhémentes protestations
contre le régime d'exception dont ils se pré-
tendent victimes.
Quel est ce régime ? C est celui qui résulte
des lois du 19 juillet J890, du 30 mars 1928
et du. janvier 1930. Examinons rapidement
Fes dispositios essentielles de ces lois succes-
sives.
En 1890 le vignoble tunisien était modeste.
TL.s'étendait sur 6.000. hectares seulement et
produisait 30.000 hectolitres de vift. Il était
malgré tout" nécessaire d'assurer le débouché
con France de cette production. Ce fut l'objet
4e la loi du 19 juillet 1930. Une difficulté sur-
gissait qui provenait du traité du Bardo.
On .sait que ce traité avait respecté les traités
du. commerce conclus antérieurement par la
Régence, de Tunis avec divers états étrangers.
Les produits des états en question auraient
donc pu, pendant la durée de validité de ces
Oraités, pénétrer en France par la voie tuni-
sienne. à des conditions généralement plus
avantageuses que celles de notre tarif douanier
général, si une union douanière complète avait
âé instituée entré la Tunisie et sa métropole.
Pour tourner la difficulté on eut recours à
an régime de crédit applicable aux seuls pro-
duits d'origine tunisienne. En ce qui concerne
Iki-vins les dispositions adoptées furent les sui -
vantes :
« Les vins d'origine et de provenance tuni-
siennes paieront, à leur entrée en France, un
droit de 0 fr. 60 par hectolit, en tant que leur
ïîfrc alcoolique ne dépassera par 11 "9; ceux
•dont le titre sera supérieur à 11 °9 paieront une
taxe supplémentaire de 0 fr. 75 par deeté.
« Chaque- année, des décrets du Président de
la République, rendus sur les propositions des
Mihiatrés des Affaires Etrangères, des Finan-
ces. du Commerce, de r Agriculture, détermine.
d'après les statistiques officielles fournies
ront, le Résident général, les quantités auxquel..
1 les s'appliqueront les dispositiobs de la pré-
aftte loii 1)
Sans aucun doute la pensée du législateur
de 1890 était bien de faire bénéficier de ces
dispositions la totalité de la production du vi-
gnoble tunisien. 11 en aurait sien été ainsi.-Si
ce-vignoble ne s'était, depuis cette époque.
aendu dans des proportions relativement im..
noitantesi. et si feette extension, parallèle à
rextensioh du vignoble français et du vignoble
algérien, n'avait pas porté ombrage aux viticul-
teurs de l'a métropdle. La production annuelle
moyenne, a été, en effet, de :
163.000 HI. de 1891 à 1900; 286.000 HI.
de<1901 à 1910; 388.000 HI de 1911 à
• 1920 ; 668.000 HI. de 1921 à 1928.
En 1928, la vigne occupait en Tunisie une
superficie de 30.000 hectares et actuellement,
de nombreuses plantations nouvelles ayant été
faites» notamment dans la région du cap Bon,
cette superficie doit être assez voisine de
40i000 heclares.
Bref, pour se protéger contre la concurrence
Clea vins tunisiens, la viticulture obtint en 1928,
te vote d'une loi dont les stipulations essentiel-
les sont les suivantes :
« Sont admis en franchise les produits d ori-
tine et de provenance - - tunisiennes énumérés
Qrapiès :
te 1° Jusqu'à concurrence d'un crédit annuel
d'importation de 550.000 hectolitres, les vins
.Je raisins frais, dont le titre. alcoolique ne dé-
passera par 14° , les moûts mutés au soufre, les
mistelles et les vins de liqueur.
« 2° jusqu'à concurrence d'un contingent de
Î2.000 hectolitres d'alcool vinique pur, les al-
cools Représentant le produit de la distillation
- 100.000 hectolitres de vin.
« Les produits vinicoles importés en sus des
Contingents visés ci-dessus seront soumis aux
droits dù tarif minimum ».
Ainsi donc actuellement, la quantité de vin
que la Régence peut faire entrer en France en
rfanchise est fixée à 650.000 hectolitres, puis-
que 12.000 hectolitres d'alcool proviennent de
100.000 hectolitres de vin. Or, la récolte tu-
nisienne a été de 1.078.752 hectolitres en
1929. Si on admet un rendement moyen de 40
hectolitres à l'hectare, à très brève échéance
̃cette récolte sera de 1.600.000 hectolitres. La
consommation intérieure, d'autre part, ne dé-
passe pas 300.000 hectcditres par an. Il res-
sort donc de ces chiffres que dorénavant, il res-
tera annuellement en Tunisie, après consom-
mation sur place de 300.000 hectolitres, expé-
dition en Wanchise de 650.000 hectolitres, une
quantité de vin égale à 650.000 hectolitres,
qui devront pour pouvoir être écoulés en Fran-
ce acquitter un droit de douane. Ce droit de
douane qui était de 55 francs est depuis le
lw avril 1931 de 84 francs par hectolitre, au
tarif minimum.
Comme on le voit la loi du 30 mars 1928
porte un coup sensible au vignoble tunisien.
(selle du 1er janvier 1930 est encore venue ag-
graver la situation puisque par son article 4 elle
interdit dans les coupages l'emploi des vins
importés et, dans cette catégorie, sont englo-
bés tous les vins de Tunisie hors contingent.
Telle est la législation qui régit, pour la Tu-
nisie, la pfoductton-et le conpnrce des vins.
C'est une législation d'exception qui n'a pu
êire instituée que sous la menace d'une grave
crise économique qui peut demain mettre en pé-
ril toute la viticulture française.
Les viticulteurs tunisiens ne manquent pas
«Texcellentes raisons à faire valoir contre cet
PRuiu exceptionnelles, epri les frappent durs
leurs intérêts les plus directs et les plus respec-
tables. Nous en donnerons, les principales.
Ils font valoir, tout d'abord, que la vigne;
en Tunisie, est une culture naturelle comme
dans tout le bassin de la Méditerranée, qu il
est difficile de lui substituer des cultures de rem-
placement ne faisant pas de concurrence aux
duits métropolitains. Par exemplet les blés durs
qu'elle peut produire sont fortement pénalisés à
leur entrée en France. Une extension de l'aire
de plantation de l'olivier se heurte à une sur-
production de l'huile d'olive.
Ils insistent sur le fait que la Tunisie pro-
duit. surtout des vins à haut degré alcoolique,
vins absolument nécessaires au commerce fran-
çais pour le coupage et dont ledit commerce
s'approvisionne d'ailleurs abondamment en
Grèce, Italie, Espagne et Portugal.
Ils affirment que les vins rosés tunisiens s'a l-
lient parfaitement avec les rosés du Midi et
que la place de Sète en ferait une consomma-
tion régulière si le contingentement n'arrêtait
pas prématurément ses achats.
Ils disent que leurs moûts peuvent servir
avantageusement à la fabrication des vins de
liqueur, des apéritifs, actuellement obtenus avec
des moQt ou mistelles provenant d'Espagne.,
Les muscats tunisiens peuvent, paraft-il, riva-
liser avec les meilleurs produits étrangers.
Un argument de poids fourni par la viticul-
ture tunisienne est le suivant: La Tunisie est
un très gros client de ta France. Son commerce
avec les départements français-algériens se ré-
sume dans la balance suivante :
Importation en France. 1.537 millions
Exportation 665 millions
Différences on laveur de la
Fratyce 872 millionii
Mais ce n'est pav seulement des produits in-
dustriels que la Tunisie acjrète en France. C'est
aussi des produits agricoles. Tout d'abord en
ce qui concerne les produits de la vigne les
échanges ont l'aspect suivant :
Exportation tunisienne 95 taillions
Importation française 23 miWikxns
Excédent en faveur de la France 72 millions
Parmi les divers produits agricoles que la
Tunisie importe de France nous pouvons citer :
Le sucre : 1 [2 millions ; les beurres et fro-
mages : 12 millions ; les pommes de terre : 9
millions ; les fruits : 6 millions ; les bois : 10
millions, etc. Au total 181 minions.
Autre argument essentiel : la Tunisie,
étant placée dans l'orbite douanière de la Fran-
ce, ne peut négocier de conventions douanières
avec l'étranger. Elle est donc dans l'inipossi-
bilité d'obtenir, ailleurs qu'en France, des con-
ditions avantageuses pour l'exportation de ses
vins.
Enfin, les Tunisiens protestent avec véhémen-
ce contre l'injustice récemment consommée à
leur détriment et qui consiste à ne frapper les
vins italiens que d'un droit de 55 francs par
hectolitre, alors que les vins tunisiens, hors
contingent, ont à payer à leur entrée en France
un droit de 84 francs.
Ainsi donc la protestation tunisienne mérite
d'être entendue. Il n'est pas possible de main-
tenir dans toutes leurs rigueurs les dispositions
des I\f de juillet 1928 et de mars 1931. Faut-
il cependant adopter sans hésitation l'amende-
ment proposé par notre collègue de Warren et
qui ne tend rien moins qu'à incorporer pure-
ment et simplement la Tunisie dans l'union
douanière française, en ce qui concerne les vins.
Nous ne le croyons pas, car ce serait, au début
d une grave crise qui va secouer toutes nos ré-
gions viticoles françaises, créer un - vaste mou-
vement de défaveur contre toute entreprise de
colonisation. A tort ou à raison, on ne man-
querait pas de rendre responsable 'de l'aggrava-
tion de la crise, la réalisation de cette union
douanière.
Cependant, à nos yeux, des mesures pour-
raient être prises immédiatement qui seraient de
nature à améliorer dans une large mesure la si-
tuation fâcheuse dans laquelle * se trouve la vi-
ticulture tunisienne.
Il faudrait tout d'abord accorder un régime
douanier préférentiel aux vins tunisiens, sur les
vins italiens en particulier. Les vins tunisiens
ne doivent plus acquitter un droit de 84 francs
alors qu'un fort contingent de vins italiens ne
paient qu'un droit de 55 francs.
Ensuite, il faut abolir tout contingente-
ment en ce qui concerne les produits de la vigne
tunisienne destinés à la fabrication des vins de
liqueur et des apéritifs, autant tout au moins
que notre fabrication nationale sera obligée de
faire appel à des produits étrangers.
Enfin, il est absolument nécessaire qu'une
révision totale des tarifs douaniers coloniaux,
en particulier des tarifs indochinois, soit effec-
tuée. Il est anormal que des vins à haut degré
d'alcool soient soumis au même régime doua-
nier à leur arrivée à Saigon ou à Hanoi, soit
qu'ils viennent de Tunisie, soit qu'ils soient
en provenance de pays étrangers.
Ces quelques mesures montreront à nos amis
tunisiens que la métropole les entoure de sa
sollicitude. Cette sollicitude doit se manifester
aujourd'hui plus fortctiiein que jamais, puis-
que, comme Marcel Ruedel le marquait dans
un dernier numéro des Armales Coloniales, la
Tunisie devient pour la première fois une terre
où l'élément français a la prédominance sur tout
autre élément étranger.
Gcoryis AToaiflt,
député de Seâne-et-fjoire,
Vice-président de la Commission des colonies,
vice-président de la Commission des NUIP.
? maintie-morai 0 0 0
̃*»«
-Aad -1.
OYAU de l'Exposition
coloniale, le palais
de la Hollande
n'est même plus
un amas de cen-
dres, mais simple-
ment une steppe
brûlée : des agents
en gardent l'accès
derrière des Palis-
sades, car peut-être demain retrotivera-t-on
un bijou; une pierre dans ce désert. Perte
irréparable, certes, mais qui n'a pas abattu
le courage hollandais. Aux Pays-Bas, la
consternation est générale, car on avait en-
voyé des pièces uniques de collections, et le
sentiment .populai/e s'émeut de savoir com-
bien étaient mal gardées contre le feu. et le
vol les inestimables collections expédiées à
Vimennes.
ill algré la désolation unanime, le gouver-
nement ltollalldais n'a pas perdu le nord. Le
docteur Fock, ministre d'Etat, ancien gou-
verneur général des Indes néerlandaises et
président du comité d'organisation de la
section des Pays-Bas, d'accord avec -les mem-
bres du commissariat hollandais, a décidé
que le sinistre n'abolirait pas son pays sur
les bords du lac Daumesnil, et qu'un nouvel
édifice serait recoltstruit. Il ne s'agit plus
d'un palais, mais d'un pabillon. 2.000 ou-
vriers sont déjà embaucllés. Dans deux ou
trois jours, dès que les dernières iltvcstiga-
tions auront fouillé les décombres, les tra-
vaux commenceront : la nouvelle Hollande
ressuscitera de ses cendres pottr le 20 juillet.
Le conseil supérieur de l'Exposition colo-
niale, que préside AI. Adolphe Messitny, et
le commissariat général de l'Exposition n'ont
péché en l'occurrence que par abandon. Ce
matin, M. Jean Chiappe, préfet de police,
dans un communiqué courageux que nous
publions plus loin, revendique pour lui seul
la. responsabilité de la catastropllc ; il in-
dioue qu'il va prendre les précautions
qu'exige la situatioll. M. Jean Chiappe nous
annonce en effet :
lOQue les - patrouilles de sûreté circule-
ront désormais régulièrement et seront dou-
blées de pompiers ;
20 Que le poste des pompiers de l'Expo-
sition, très illsuffisant, va ctre transformé
et renforcé.
$°Qu'on hâtera (mais comment1) l'envoi
atl gros matériel d'extinction qui manque et
se trouve à 20 minutes de l'Exposition, dans
la caserne de pompiers la plus volsilte.
4° Que tous les bois, toutes les paillottes,
tous les toits de chaume seront ignifuges.
set Qu'un service d'ordre conire l'incendie
protégera désormais la partie du bois plan-
tée en pins.
Réjouissons-nous de voir ces mesures tar-
dives prises. Dès V ouverture de VExposition,
nous les avions réclamées à qui de droit.
Mats fallait-il donc que le palais de la Hol-
lande fut donné en holocauste à Vulcain
pour que Al. le préfet de police prenne les
décisions que les Annales coloniales lui sug-
gèrent amicalement depuis deux mois ? ta
part du feu a été de cent millions, elle au-
rait pu ne jamais être payée.
Marcel Ruedel.
Au coimun grtitat
–- r..
En Indochine. Rejet de la requête d'un
contrôleur principal des douanes et
régies.
L'article 42 du décret du icr novembre
1928 dispose : cf La revision des pensions des
« fonctionnaires coloniaux antérieurement
« retraités doit être effectuée sur la base des
« traitements afférents au jour de la publi-
« cation dudit décret, aux emplois occupés,
cc pendant les trois dernières années d'acti-
« vité. »
.D'où il résulte que les émoluments à
retenir pour ladite revision sont ceux que
M. Chariot, contrôleur principal des doua-
nes de l'Indochine.., aurait effectivement per-
çus, compte tenu des emplois par lui occu-
pés, si ces traitements en vigueur à la date
précitée avaient été applicables au cours des
trois dernières années de sa carrière.
Dès lors, M. Charvot, contrôleur principal
des douanes et régies de l'Indochine en re-
traite, est-il fondé à demander l'annulation
d'un arrêté du ministre des Colonies en date
du 12 mars 1930, lui concédant une pension
que ce fonctionnaire estimait insuffisante.
Le Conseil d'Etat a répondu en rejetant la
requête que M. Charvot avait présentée aux
fins d'annulation de l'arrêté du ministre des
Colonies.
Attendu que ledit M. Charvot a été mis à
la retraite le 7 mai 1924 après avoir exercé
pendant les trois dernières années de sa car-
rière les fonctions de contrôleur principal
hors classe des douanes et régies de l'Indo-
chine.
Considérant que l'arrêté du Gouverneur
général de l'Indochine du 4 juin 1926, qui
a augmenté le nombre des classes des contrô-
leurs principaux, a prescrit dans son article
de la répartition de ces agents dans les nou-
velles classes d'après le traitement dont ils
étaient titulaires.
En conséquence de l'assimilation ainsi
faite, les fonctions de contrôleur principal
hors classe exercées par le requérant corres-
pondent à celles de contrôleur principal de
classe exceptionnelle de la nouvelle forma.
tion.
Pr suite, la pension de M. GharVot a
été régulièrement revisée en faisant état du
traitement attribué à la date de la publica-
tion du décret du iCT novembre 1928 aux
contrôleurs principaux de classe exception-
nelle.
Tels sont les principaux motifs pour les-
quels le Consei d'Etat a rejeté la requête de
M. Charvot.
Cette affaiîe ne manquera certainement
pas de retenir l'attention des fonctionnaires
de l'Indochine.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
-- en
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et protectorats, se réunira demain mercredi Ier
juillet, à 15 heures 30 :
AI' ordre du jour figurent les auditions de
M. le Ministre des Colonies et de M. le Gou-
verneur général de l'A. E- F., sur la situa-
tion générale de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise.
local
Un déjeuner
.--
1 Aujourd'hui mardi, à 1 heure, a eu lieu,
au Musée permanent des colonies, un grand
déjeuner offert par les administrateurs des
colonies africains et indochinois, à l'occa-
sion de leur congrès. Le déjeuner, qui comp-
tait plus de deux cents convives, était pré-
sidé par M. Paul Doumer, Président de la
République, qui a toujours porté depuis son
passage au. gouvernement général de l'Indo-
chine un grand intérêt à nos fonctionnaires
coloniaux.
De nombreuses personnalités politiques et
coloniales y assistaieiitl Au dessert, plu-
sieurs discours ont été prononcés, notamment
par le président de l'Association des admi-
nistrateurs, et par M. Paul Reynaud, mi-
nistre des Colonies, qui a rendu un éclatant
hommage au dévouement et à l'activité des
administrateurs coloniaux.
A l'Académie des Sciences
-
Les Météorites Indochinois
Au cours de sa dernière séance l'Académie
a entendu une très intéressante communication,
avec projections, de M. Alfred Lacroix, se-
crétaire perpétuel de l'Académie des sciences,
sur les tectites de l'Indochine, dont il continue
l'étude. De nouveaux gisements ont fourni au
savant minéralogiste des échantillons remarqua-
bles à formes de poires, de larmes, rappelant
tout à fait la structure et la confirmation des
larmes bataviques. <
La conformation de ces tectites, l'étirement
de leur queue longue et grêle laissent peu de
abute sur leur mode dergenèse : ce sont des
pliions de verre visqueifr, tombées de haut
41ôrs qu'elles poèsédaieHt une température con-
sidérable, 11 y a là un argument en faveur de
IJorÍsihe météoritique des tectites.
- Les^dbiervations de M. Là croix permettent,
par ailleurs, de situer de plus près 1 époque de
leur chute, qui se place aux environs du néoli-
thique supérieur.
igio
L'Espagne ne sonne pas
à céder cc SOI" Maroc
«♦»
Voici la note que publiait hier notre
confrère Le Temps ;
« On télégraphie de Londres :
Le Daily Telegraph public, de son cor-
respondant de Genève, la dépêche suivante :
« La plus intéressante nouvelle parvenue
à la Société des Nations, juste à la clôture
de la Commission des mandats, a été l'an-
nonce faite par M. Prieto ministre des Fi-
nances espagnol, à savoir que l'Espagne
était désireuse de remettre les territoires
qu'elle occupe au Maroc à la Société des
Nations. Elle les considère non seulement
comme inutiles, mais aussi trop dispendieux,
et que les millions dépensés au Maroc pour-
raient être employés plus utilement en Es-
pagne même. L'Espagne, d'après la nou-
velle, serait prête à céder le Maroc et à de-
mander aux nations européennes d'en assu-
rer le protectorat.
D'autre part, le Mornhig Post publie une,
information datée de Madrid suivant la-
quelle le ministre, M. Prieto, aurait dit, au
cours d'une réunion à Bilbao, que l'Espagne
était décidée à remettre à la Commission des
mandats de la Société des Nations les ter-
ritoires qu'elle occupe au Maroc et qu'elle
demanderait aux puissances européennes
d'assumer le protectorat.
Le ministre a ajouté que le Maroc n'était
pas de grande utilité pour l'Espagne et que
les millions dépensés annuellement pour le
Maroc étaient une trop lourde charge pour
le budget espagnol.
Pour terminer, M. Prieto a dit qu'il se
proposait d'utiliser les millions ainsi écono-
misés au développement de l'enseignement
primaire en Espagne. »
[Cette information ne doit être accueillie
qu'avec les plus expresses réserves. On ne
possède, à cette heure, aucune confirmation
de source espagnole autorisée de la nouvellq
que le gouvernement de Madrid, qui est un
gouvernement provisoire ne pouvant guère
décider un abandon de territoire, ait l'inten-
tion de renoncer à la mission dont l'Espagne
a accepté la charge dans le nord du Maroc,
et qui ne constitue pas un mandat lui ayant
été attribué par la Société des Nations.] »
Le démenti
L'ambassade d'Espagne à Paris, commu-
nique la note suivante :
« Une correspondance de Londres assure
que le ministre des Finances d'Espagne,
M. Prieto aurait notifié à la Commission des
mandats de la Société des Nations son désir
de remettre à ladite Société les territoires
que l'Espagne occupe au Maroc.
k L'ambassade d'Espagne à Paris est à
même de démentir, de la façon la plus éner-
gique, cette fausse nouvelle. »
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
A l'Officiel,
Animaux porteurs contre automobiles ail
Sénégal.
Les matières grasses à Madagascar.
f
M. Palquier à Singapoor
Ifl
Le Gouverneur général Pasquier a été
salué à son arrivée par l'aide de camp et a
Gouverneur de Singapoor, qui a mis slêi
autos à sa disposition pour la visite de
Joliore. Le Consul avait organisé, une l'écep-
tion pour la présentation de la coloriie fran-
çaise. Après un déieUnet intime chez le
Gouverneur, M. Pasquier remonta à bord
de TAndré-Lebon qui est parti à 4 heures.
t! oi*
Dépêches de l'Indochine
-
M. Robin à Saïgon
Le Gouverneur général P" i. Robin, ac-
compagné dtt général commandant en chef
Billotte est arrivé à Saigon, le 28 à 15 heu-
res. II fut salué, par le G9.uv.rneu1' de la
Cochinchine, entouré des autorités civiles
el militaires, de M0 Mathieu, président du
Conseil colonial, et de nombreuses, person-
lalités locales.
lndofacifl.
La liaison aérienne
France-Indochine
'Il
On nous injvrme de Saigon que MM. A llè
gre et Nogués directeurs de l'Air-Union, qui
étaient partis le 18 juin de Marseille, sont ar-
rivés avant hier dans la capitale indochinoise,
après un voyage sans incidents.
En passant au-dessus de la Birmanie, les
aviateurs ont jeté une couronne emportée de
France à l'endroit où tomba Beauregard.
Ils passent une inspection générale de la ligne
et décident des conditions d'exploitation pen-
dant les mois de la mousson dans le sud-ouest.
La compagnie jait savoir que l'horaire du ser-
vice postal aérien est inchangé.
La question des Nouvelles-Hébrides
aou
Le Morning-Post annonce que des négocia-
tions sont en cours entre la France et l'Angle-
terre qui serait disposée à céder à la France,
ses droits sur les Nouvelles-Hébrides. Le
rédacteur diplomatique du Morning-Post qui
donne cette nouvelle rappelle que la popula-
tion française des Nouvelles-Hébrides est plus
du double de la population anglaise et que les
colons français possèdent les quatre cinquièmes
des terres. Il ajoute que l' Angleterre, à plu-
sieurs reprises, a essavé de remettre ses droits
sur ces lies soit à I* Australie, soit à la Nou-
velle-Zélande, mais l'un et l'autre de ces deux
Dominions ont décliné * l'offre de la métropole.
Des négociations sur .cette Question, ont été
si souvent annoncées sans avoir donné de résul-
tat que la nouvelle publiée par le Morning-Post
nous laisse sceptique, bien que nous lassions
des vœux pour que prenne fin le plus tôt possi-
ble le régime néfaste du conolofninium auquel
cet archipel est soumis et qui est aussi nuisible
à l'Angleterre qu'à la France. L'insuccès de
la colonisation anglaise est démontré depuis
longtemps et les colons anglais l'ont si bien re-
connu qu'ils ont fait, il y a déjà plusieurs années
une pétition pour demander l'annexion de l'ar-
chipel des Nouvetles-Hébrides à la France.
L'opposition des missionnaires presbytériens qui
sont depuis 1860 dans ces îles qui leur don-
naient d'important revenus n' a permis jusqu'à
ce jour d'obtenir la solution que la situation fini-
ra par imposer. L'extension de la colonisation
française a porté une si grave atteinte à leurs
opérations commerciales que plusieurs mission-
nares ont quitté l'archipel sans esprit de retour,
ce qui nous permet de croire que la nouvelle
donnée par le Morning-Post peut avoir quel-
que fondement.
Commandant Laporte.
4..
le Ricin te nos Colonies
peu notre aviation
Cette question a fait l'objet de récents arti-
Cette question a fait l'objet de récents arti-
cles dans les Annales Coloniales. Je l'ai re-
prise il y a déjà plusieurs mois, et signalé à
l'attention de l'Administration, la possibilité
qu'elle avait de se procurer dans nos différentes
colonies la plus grande partie du ricin néces-
saire à ses besoins.
Nous indiquions que de ce côté, puisque tout
était à organiser en l'absence d'un courant d'a l -
faires suffisant, il serait sans doute possible de
réaliser par les soins de l' intendance militaire
coloniale, des achats directs aux producteurs.
Nous sommes aujourd'hui heureux de consta-
ter que la méthode préconisée par nous a com-
mencé à recevoir son application.
Les indigènes de nos colonies d Afrique
trouveront donc dans la culture, au surplus fa-
cile, du ricin un complément de ressources d'au-
tant plus appréciable que la mévente atteint
toutes les autres denrées.
iMais pourquoi nous faut-il constater que l'ad-
ministration militaire s'entêtant dans ses vieux
errements, continue d'acheter à l'étranger les
3.000 tonnes de café représentant la consom-
mation annuelle des troupes métropolitaines >
La raison que fait valoir l'intendance est
l'économie de 0,40 ou 0,50 obtenue par kilo.
De quoi peut, en définitive, provenir cet 1
écart qui désavantage les produits de nos colo-
nies ? Il serait d'autant plus intéressant de le
savoir, qu'aux heux d'origine, le cours des ca-
fés coloniaux n'atteint parfois pas quatre francs
La mesure prise pour le ricin ne pourrait-elle
ici être également adoptée ?
Et pour terminer, cette autre question :
Dans les différents pavillons construits à
) Expositnm dq Vint enfles, aussi bien par
t Etat que par nos colonies, dans quelle pro-
GIll été utilisés nos bois coloniaux ?
Gouverneur Honorait* des Colonies.
P.-C. €wr|w François,
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
LE CONGRES NATIONAL
DE LA PRODUCTION FORESTIERE
COLONIALE ET NORD-AFRICAINE
Hier matin à dix heures, à la Cité des
Informations, s'est ouvert le Congrès des
bois coloniaux, sous la présidence de M..
Jean Delpech, membre du Conseil supérieur
des Colonies. Autour de lui sont réunis MM.,
Roger Sargos, vice-président et - président dut
syndicat des bois coloniaux africains; le se-
crétaire général Maurice Martelli; secrétaire.
général adjoint M. Collardet ; M. Du Vivier
de Streel, manager des Congrès; M. Me-
niaud, rapporteur général ; M. Dutilloy, di-
recteur de l'Association Nationale du Bois.
Les lecteurs des Annales Coloniales savent
à quel point ce journal s'est attaché à la
question des bois coloniaux qui intéresse
toute la France métropolitaine et d'outre-
mer. En France, nous devons lutter contre.
le déboisement; l'exploitation actuelle de^
nos forêts coloniales nous fait un devoir im-
périeux de trouver des débouchés pour nos
bois coloniaux qui continuent à connaître une
grave crise de mévente.
Cette matinée est consacrée à la forêt
Nord-Africaine.
En deux rapports concis et pourtant fort
bien documentés, M. P. Dutilloy, ingénieur
des Eaux et For'ts, nous renseigne sur la
composition des zones en Tunisie, en Algé-
rie, au Maroc et aussi sur les produits fores-
tiers.
Les essences principales dans la flore fo-
restière nord-africaine sont le chêne-liège et
le pin d'Alep. Ensuite viennent le cèdre, le
chêne-vert, le chêne zen, thuya, genévriers,
gommiers, etc.
La surface en hectares en Tunisie est de
1.016.000. En Algérie 3.1 74.000. Au Maroc
2.525.000. Au total 6.715.000 hectares.
Tous ceux qui s'intéressent à cette impor-
tante question des bois coloniaux devront
essayer de se procurer les rapports des con-
férenciers.
M. Dutilloy nous donne des renseigne-
ments des plus intéressants, sur la sylvicul-
turc. l'exploitation.
Voici les vœux que M. Dutilloy propose
au Congrès d'adopter après de nombreuses
et judicieuses considérations :
i° Que le nombre des officiers et gardes
des Eaux et Forêts soit augmenté ;
20 Que soit poursuivie par tous les moyens
la lutte contre l'incendie et le pâturage;
30 Que l'aménagement des forêts soit ef-
fectué dans toute la mesure du possible:
40 Que les exploitations soient dévelop-
pées et exécutées de préférence en régie ;
50 Que la produit des ventes de bols soit
laissé intégralement à la disposition du Ser-
vice forestier pour les travaux de gestion, de
défense contre le feu, d'amélioration, ou
pour des acquisitions de terrains ;
6° Que soient augmentés le nombre et la
contenance des parcs nationaux.
Ces vœux ne rencontrent aucune difficulté.
Parmi les produits forestiers de l'Afrique
du Nord, le chêne-liège constitue le princi-
pal revenu.
Les chiffres sont des plus éloquents. ils
démontrent -que les forêts nord-africaines à
elles seules représentent Roo.ooo alors que
tous les autres pays où cet arbre existe ne
représentent que 720.000 hectares.
La production mondiale moyenne du liège
de reproduction est d'environ 1.500.000 qtx
métriques par an dont environ :
260.000 quintaux proviennent de l'Algérie.
30.000 - de la Tunisie.
30.000 - du Maroc.
-
320.000 quintaux pour l'Afrique du Nord.
Voici les virux concernant la production,
le commerce et l'industrie du liège :
in Que les droits de douane sur les lièges
biuts soient établis et que ceux afférent? aux
lièges ouvrés soient adaptés aux conditions
résultant de la baisse de la peseta:
2° Que la question des frets soit examinée
par les services compétents ; -
3° Que MM. les directeurs des Foret, de
l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie vien-
nent en aide aux propriétaires forestiers en
restreignant cette année la récolte dan= les
forêts domaniales ;
40 Que soit recherchée la possibilité de
créer une entente entre les producteurs et
les industriels afin de réserver le plus, pos-
sible le lirge nord-africain aux marchés
français. Ensuite vient te bois employé pour
la construction des traverses, de la caisserie,
bois de mines, bois de chauffage, etc.
Mais, la production annuelle de bois d'ncu-
vre est infinie par rapport à l'étendue des-
forêts nord-africaines.
Par contre. elle-exporte outre le liège, des!
bois, des écorces à tan. des bois précieux, des
racines de bruyères, des gommes, des rési-
nes et de l'Alfa.
L'Afrique du Nord étant très nettement
importatrice de bois résineux, le rapport 'de
M. Roger Sargos sur le nouveau procédé de
gemmage mis au point par M. Bellini est
des plus intéressants.
Le procédé Bellini étudié en Malaisie a.
parait-il, donné d'excellente résultats pour
le latex, les gommes, les baumes, etc. : il
permet de récolter en récipient fermé une
gemme pure, d'obtenir le maximum de ren-
dpmrnt au minimum de prix. de ne pas épui-
ser l'arbre.
Midi sonne In lin dn cette, première er in-
téressante réunion.
Dinah.
ww
LE CHAMP DE LA DESOLATION
De ce qui était ayant hier encore, un des
joyaux de l'Exposition Coloniale, du grand pa-
villon, chef-d'œuvre d'architecture malaise, il
ne reste rien. rien. rien tout est détruit, ré-
duit en cendres..
- Dans le cadre 'des arbres grillés, ce champ
plat de la désolation marque seul la place du
palais monumental qui renfermait la fameuse
salle de réception tout en marbre et qui conte-
nait une collection sans prix d'art Hindou-
Javanais. Le feu a tout rasé, il ne reste pas un
pan de mur ; des mervei lles ciselées, les flam-
mes ont façonné un décor d'enfer qui noircit et
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