Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juin 1931 25 juin 1931
Description : 1931/06/25 (A32,N95). 1931/06/25 (A32,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380365h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
¡mJINTB-DEUXIDm ANNBB. - N-
CB NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 25 JUIN 1931.
- t.
JOUMALjQUO=TIDIE=N LW es Annales Le l^ e m Q ai^e s
â4,.m go mon-Tuuf
TtUlPH* i 1AUVVIB 19^7 Lte ditinmes et réclames sont reçues - HWliRaIBrCrTuEUiRD »IP^OnNNDnAiTTiïaUiR D j MIVi AamFGâOl l PII&DPL KUhDPL Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
RICHELIEU 87-04 bureau du (oumal. Marcel RUIEDT-L tre reproduUI qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Le crédit agricole
dans nos vieilles colonies
) *qb 4
Dans un précédent article, j'ai exposé
succinctement l'origine et l'évolution jusqu'en
1922, du crédit agricole dans nos vieilles
colonies.
Le régime actuellement en vigueur va
faire l'objet du présent article.
Elargissement des attributions du crédit
agricole ; mise en harmonie de ce crédit
avec la législation métropolitaine, telles sont
les idées directrices qui. ont présidé à l'orga-
nisation actuelle du Crédit agricole dans les
vieux départements français d'outre-mer.
Le crédit agricole en France est régi, en
ce moment, par la loi du 5 août 1920 et par
le décret du 9 février 1921 qui règle les
conditions d'application de la loi.
Ces textes ont élargi considérablement le
rôle du crédit agricole.
Le Gouvernement, par le décret du 5 juil-
let 1929, a fait bénéficier nos vieilles colo-
nies de la Guadeloupe-, de la Martinique et
de la Réunion des dispositions libérales sur
le crédit agricole en vigueur dans la métro-
pole.
- A la base de l'organisation du crédit agri-
cole se trouvent toujours les caisses locales,
mais l'échelon supérieur est constitué par
une caisse dénommée centrale et non plus
régionale.
Les bénéficiaires du crédit agricole sont
les membres des Syndicats agricoles, des
Sociétés d'assurances mutuelles agricoles,
des Sociétés agricoles de coopération et des
Associations de propriétaires et ces groupe-
ments eux-mêmes.
Les ressources des caisses proviennent du
capital social formé au moyen de parts no-
minatives souscrites par les sociétaires, des
avances du gouvernement faites sans intérêt
pour prêt à court terme, à moyen terme, à
long terme individuel et à long terme collec-
tif dans la limite des ressources prévues à la
dotation du crédit agricole.
Cette dotation comprend, nous 1 avons
'déjà vu : la contribution de 150.000 francs
pour la Guyane et de 500.000 francs pour
les autres vieilles colonies, versée par la ban-
que en exécution de la loi du 21 mars 1919
portant renouvellement du privilège d'émis-
sion des banques des vieilles colonies, la
redevance annuelle proportionnelle à la cir-
culation fiduciaire et une partie de l'excé-
dent des dividendes au-dessus d'un certain
dividende.
Les ressources des caisses sont constituées
en outre par des subventions, des dons, par
le produit du réescompte en banque, des
dépôts à vue et à terme, des emprunts et,
enfin, des réserves.
Les avances pour prêts à court terme sont
faites pour cinq ans, renouvelables et ne
peuvent être supérieures à quatre fois le ca-
pital versé de la caisse centrale.
Les avances pour prêt à moyen terme sont
faites pour 6 ans. Le montant ne doit pas
dépasser six fois le capital versé dans la
caisse centrale.
Les avances pour prêts individuels h long
terme remboursables en 13 ans, et les
avances pour prêts collectifs à long terme
remboursables en 16 ans, exceptionnellement
en 31 ans pour les coopératives de reboise-
ment sont accordées suivant les besoins de
la caisse centrale et dans la limite d'un cré-
dit ouvert chaque année par arrêté du Gou-
mi.
Quelles opérations les caisses locales peu-
vent-elles faire ?
Elles consentent à leurs sociétaires des
prêts à court terme, et aussi, sauf aux syn-
dicats agricoles, des prêts à' moyen terme ;
enfin, elles examinent et transmettent avec
leur avis motivé à la caisse centrale les de-
mandes de prêts individuels ou collectifs à
long terme.
Quant à la caisse centrale, elle facilite les
opérations det caisses locales en escomptant
leurs billets à court terme et en leur faisant
des avances pour les prêts à moyen terme ;
elle accorde des prêts individuels et collectifs
à long terme, elle fait toutes opérations ban-
caires indispensables au fonctionnement du
crédit agricole, elle accepte les dépôts en
compte courant ou à vue et les dépôts de
(itrpe
Le taux des prêts à court terme et à moyen
terme est fixé par arrêté du gouverneur. Il
ne peut pas être supérieur de plus de 1
au taux d'escompte de la banque d'émission
ni inférieur à l'intérêt des parts sociales des
caisses de crédit agricole.
Aucun maximum n'est fixé pour le mon.
tant de ces ijeut catégories de prêts.
Pour les prêts individuels à long terme,
le montant ne doit pas dépasser 50.000
francs. Ils sont remboursables par annuités
constantes. Le taux de l'intérêt est fixé
annuellement par le Gouverneur. Il doit être
inférieur de 2 au taux d'escompte de la
banque d'émission et ne doit pas dépasser
4 Exceptionnellement, il peut être réduit
sans pouvoir descendre au-dessous de t
en faveur des pensionnés militaires et des
anciens combattants et au-dessous do 2
en faveur des pupilles de lia Nation et des
anciens élèves des écoles d'agriculture.
Une commission consultative du crédit, de
la mutualité et de la coopération agricoles
gère la dotation au crédit agricole.
Le contrôle des caisses de crédit est assuré
par des fonctionnaires désignés à cet effet.
Aux Antilles et à la Réunion, les caisses
ile crédit agricole manifestent une grande
activité.
La législation et la réglementation en ma.
tlèm de crédit agricole aaira nos vieilles co-
lonies sont excellentes. Il serait souhaitable
que dans la pratique, elles soient strictement
appliquées pour éviter le retour des nom-
breuses irrégularités commises dans. le passé.
Ce rapide et sommaire exposé sur le crédit
agricole à la Guadeloupe, à la Martinique
et à la Réunion révèle mieux que des dis-
cours sonores et grandiloquents les bienfaits
de la colonisation de la démocratie française.
Voilà l'un des moyens, digile de tiotre pays,
de lutter contre le communisme.
Léon Archimbaud,
Député,
Ancien Sous-Hecrétaire d'Etat
- des Colonies.
:
Dépêchesde rlndochip
*e
Le -- calme revenu à Vinh et Hatinh
Le Gouverneur général P" i. i{obin,a £ Cgm-
pagné du général commandant supérieur
des troupes Billotte. du Résident supérieur
d'Annam Chalel et de S. E. Nguyen Huu
Bai, ministre de l'Intérieur, a visité le 21
courant, toutes les réglons des provinces de
Vinh et de Hatinh où se déroulèrent les
troubles communistes. Dans la mattuee, il
visita successivement les postes de Phu-
Dien, Doluong, Daidinh, Thanh-Qua, Nam-
Dan et unylt-Uuhen. Il s'est arrêté, notam-
ment, sur le cantier ouvert d'urgence, sur
son ordre le 26 mars, pour commencer la
construction du réseau sud et l'irrigation de
la province de Vinh qui comporte, un grand
canal d'une hauteur d'eau de 2 m. 30 et
d'une largeur de 19 mètres, dont la construc-
tion occupe présentement 1.5w coolies. Il
continua sa tournée dans. faprès-midi, par
la visite des postes de la province de lla-
tinli en s'arrêtant à Lincam, Lac-Thien,
iVammon, Kienich et Canloc.
L'impression qui se dégage des déclara-
tions recueillies et des constatation que le
Gouverneur général a fail.c.s sur les lieux
est quo la situation est satisfaisante dans la
province de Vinh et que dctt1s 'la province
de Hatinh, les mesures de sécurité qui ont
été prises permettent de penser que l'or-
drc ne pourra plus être troublé. Le calme y
reviendra complètement lorsque lg& fn-
neurs principaux auront pu être arrêtés et
déférés à la justice. Pour organise.r les re-
cltarches. on sait que le Gouverneur adné-
ral, a placé provisoirement les provinces
du Nord-Annam sous le contrôle du service
de sûreté du Tonltin qui a détaché sur pla-
ce ffuinze commissaires, secrétaires et ins.
pecteurs. Les résultats déjà obtenus sont
snttslaisqnts, ]f autre part tout un sys-
tème de reprise administrative, par l'inter-
médiaire des mandarins originaires de ces
deux provinces et de sous-préfets nouvelle-
ment désignés, a été institué et commence
à donner des résultats extrêmement appré-
ciables. Le Gouverneur général p. i. est
rentré à Hanoï au début de la matinée de
lundi,
•Recettes du budget général
Les recettes ellectuées au 31 mars sur
les trois premiers titres du budget général
atteignent 21.203.000$84, savoir :
1° Douanes et régies *: 18.085.433 $, soit
une moins-value de 3,689.507$sur le mon-
tant des douzièmes échus des évaluations
budgétaires ;
2° Enregistrement et timbre ; 2.065,175
3° Exploitations industrielles : 1.148.476 $
en moins-value de 40.024 $.
Recettes aux douanes et régies
Les recettes effectuées par les douanes et
régies depuis le 1er janvier accusent une
rég.ies depuis le 111" rl apiast.res.
diminution de 1.408.841 apiastres.
Arrivée de M. Pasquier et départ prochain
de M. Robin
Le Gouverneur général p. 1. Robin a quit-
té Hanoï dans la soirée du 24 juin pour
Haiphong où il s'est embarqué à bord du
steamer Varella. Il va reçeVoir le Gou-
verneur général Pasquier à Saigon d'où il
compte partir pour son congé en France.
Les autorités oiviles et militaires, les per-
sonnalités locales et une toute. dense d'Eu-
ropéens et d'indigènes se pressaient à la
Îqre pour saluer le Chef du Protectorat du
Tonldn, au Moment où il va s'éloigner pour
la Métropole, après avoir occupé le poste
de. Gouverneur général pendant sept, mois
dans des circonstances difficiles. Ces mani-
festations de sympathie se sont renouvelées
à Haïphong. Après avoir remfs ses fonc-
tions 4 Salfion au Gouverneur général Pas-
quier, le Gouverneur général Robin s'em-
barquera pour la France sur l'Athos-II le
13 juillet.
A" Conseil retat
mi -
Mise à la retraite du surveillant
de tre classe à la prison de Gonstantine
Le it février 1929, le Gouverneur général
de l'Algérie prenait un arrêté mettant d'offi-
ce, à la retraitem. Antonini, premier surveil-
lant de ir0 classe à la prison de Constantine.
Puis, le to février 1930, le Gouverneur gé-
néral prenait un autre arrêté enjoignant M.
Antoni de cesser ses fonctions.
Ce dernier, invoquant l'art. 115 de la loi
du 29 avril 1926, lequel « autorise le maintien
« provisoire en service jusqu'à la délivrance
le de leur livret de pension, les fonctionnaires
« admis à faire valoir leurs droits à la re-
« traite pour ancienneté. » avait introduit
une requête au Conseil d'Etat aux fins d'an-
nulation des arrêtés précités.
Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat
a rejeté la requête de M. Antonini, attendu
qu'il résulte des pièces versées au dossier
que, sur l'avis conforme de la Commission,
le Gouverneur général de l'Algérie a décidé
que, dans l'intérêt du service, M. Antonini
cesserait ses fonctions à la date du 16 février
1930, c'est-à-dire sans attendre la délivrance
de son brevet de pension., ainsi sa décision
a été régulièrement prise par application de
l'art. 115 de la loi du 29 avril 1926.
Bananes et Fiscalité
wà
u cours de la réu-
nion du Groufe
de dtfense des
fruits coloniaux
qui s'est tenue le
10 juin sous - ma
présidence à t'insuiut Colonial, diverses
mesures ont été envisagées, pour assurer une
protection efficace aux planteurs de bana-
nes de nos colonies et les. libérer, dans toute
la mesure possible, des difficultés inhéren-
tes au développement de cette culture nour
velle, entravée jusqu'ici, malheureusement,
par la précarité des. moyens, de transport
mis à la disposition des planteurs et la force
d'organisations étrangères dont la concur-
rence, sur notre marché métropolitain, est
particulièrement redoutable.
Parmi les solutions qui ont été étudiées,
les unes ont pour but de protéger directe-
ment les fruits coloniaux, par analogie avec
ce qui a été déjà fait pour d'autres produits.
C'est là un problème assez complexe qui exi-
gera, sans nul doute, un examen approfondi
et dont la réalisation ne saurait être immé-
diate.
Il est, par contre, d'autres dispositions
qui pourraient être prises, sans délai, pour
faire cesser une injustice fiscale dont souf-
frent sérieusement nos agriculteurs colo-
niaux, auxquels l'Administration des Finan-
ces persiste à faire payer, par un détour, et
contrairement à l'esprit de la loi, la taxe
sur le chiffre d'affaires, et dont les pro-
duits sont, en outre, frappés à l'entrée en
France de la taxe à l'importation que le lé-
gislateur n'a pas davantage entendu leur
faire payer.
Aux termes de la loi du 23 juin 1920, et
d'après Vinterprétation même de l'article 59
de cette loi admise par VAdministration des
Finances, « seules sont passibles de l'impôt
sur le chiffre d'affaires, les personnes qui
achètent pour revendre ou accomplissent des
actes relevant des professions assujetties à
l'impôt sur les bénéfices industriels et com-
merciaux J.
et Or, c'est toujours V Administration
qui parle la vente par un propriétaire
cultivateur ou vigneron, des produits qu'il
récolte, ne constitue pas un acte de com-
merce. Les agriculteurs qui se bornent à
vendre les produits de leur culture ou de
leur élevage sont donc exempts de l'impôt
sur le chiffre d'affaires, »
C'est très tldi la loi n'a, d'autre part,
fait, à ce point de vue, aucune différence
entre Vagriculteur colonial et V agriculteur
métropolitain. Ni l'un ni Vautre n'ont, d'ail-
leurs, les moyens de vendre, eux-mêmes,
leurs produits et doivent, évidemment, avoir
recours à des commissionnaires. Mais, tan-
dis que les mandataires des agriculteurs mé-
tropolitains ne sont assujettis à l'impôt sur
le chiffre d'affaires que sur le montant de
leurs courtages, ceux qui se chargent de la
vente de bananes pour le compte des produc-
teurs coloniaux se voient taxer sur le mon-
tant réel de leurs ventes. Il est bien évident
que cet impôt est supporté, en définitive, par
les agriculteurs coloniaux qui, pourtant, aux
termes de la loi, ne peuvent y être assujettis.
Mais le fisc ne se contente pas de cette
application abusive de la taxe sur le chiffre
d'affaires aux récoltants coloniaux. Afj'ec-
tant de les considérer comme importateurs
de produits des colonies françaises, alors
qu'ils vendent simplement leurs récoltes en
France, l'Administration leur applique, en
outre, la taxe de 2 à l'importation,
Il y a, dans ce traitement réservé à nos
producteurs coloniaux, une injustice qu'il
serait urgent de faire cesser. En ce qui con-
cerne particulièrement la banane, une inter-
prétation abusive de la loi aboutit à frapper
ce fruit, à l'entrée en France, d'un droit de
2,55 alors qu'il devrqit. être complètement
exonéré, et bien qu'il soit placé dans des
conditions déjà si difficiles au regard de la
concurrence étrangère.
La première, la plus urgente, des protec-
tions à accorder à la banane devrait consis-
ter à supprimer cette inégalité de traitement
entre les récoltants coloniaux et les agricul-
teurs métropolitains que la loi a entendu
mettre sur le même Pied.
Henry Bêrenger,
Sénateur de'la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
..1.
A l'Académie de Médecine
>♦«
Etude sur la fièvre exanthématique
A la réunion de mardi dernier le docteur
Roux a présenté une étude de MM. Marcan-
dier, Plazy, Le Chiton et Pirot sur la trans-
mission au singe de la fièvre exanthéma-
tique.
:
Avant le départ
des pécheurs de thon
A Etel, à Groix et à - Saint-Louis on a pré-
paré le grand départ des thoniers qui durant
des mois s'en vont pêcher en pleine mer.
Mgr Conan, archevêque de Port-au-Prince,
entouré des jeunes Pères Blancs d'Afrique
du noviciat de Kerlois, près d'Hennebont, a
présidé l'émouvante cérémonie traditionnelle
de la bénédiction des navires. On se souvient
hélas I du sombre retour de septembre der-
nier endeuillé de la perte de 177 hommes et
28 bâtiments.
Après an séjoir en Inocbine
Mme Henry Borjane, de retour à Paris
après un séjour en Cochinchine, en Annam
et au Cambodge, va publier une traduction
de VEmlgnmt tmotnir, de R. B. Stevenson,
A l'Exposition Coloniale
loie
ECHOS
Pour une lois le public décide.
Personne n'ignore à quel point tl est
difficile de prendre un moyen de COtlltllU-
nication à la sortie de i Exposition, pour re-
gagner son domicile dans Paris. L 1 ni native
seule met un terme à cet embouteillage.
Dimaltche, j'ai été témoin et acteur d'une
petite scène ltteisive,
Parmi tous les autobus, il s'en trouvait
un vide et pris d'assaut sans être astreint à
l'obligation des chaînes qui canalisent le bon
Public.
el Lorsqu'il fut complet, un bruit courut de
place en place. Le receveur nous intima l'or-
dre de descendre..
A ma grande surprise, personne ne icda
devant ce fonctionnaire timoré et notre
véhicule prit du large au milieu de cris
divers.
Et la terre tourne encore 1
Soirée d'A. O. F.
liier soir, M. Brevié, Gouverneur Géné-
ral de l'A. O. F. a donné une grande soirée,
sous la présidence de M. Paul Reynaud,
Ministre des Colonies et de Mme Paul Rey-
naud, au Palais de l'A. O. F.
La soirée, admirablement, réussie, compor-
tait un spectacle artistique très heureusement
présenté par Mme Régis, et dont tout le pro-
gramme avait été soigneusement préparé par
le Gouverneur Géraud, l'actif Commissaire
de l'A. O. F. à VExposition Coloniale.
lams-lams de la Côte d'Ivoire, danseurs
soudanais, chanteurs appartenant aux diffé-
rentes races de l'A. O. F., obtinrent auprès
du public un succès justement mérité.
".v,t nota des jeultees garçons qui furent
plus particulièrement applaudis dans des
danses accrobatiques parfaitement réussies.
Une promenade dans le village indigène
de Djelmé compléta la soirée qui se termina
à minuit par tin bal très animé, au son du
tass.
Boutiques à vendre
Nombreux sont déjà les commerçants qui
ayant dépensé de 25 à 100 mille francs
pour louer un terraill et construire un kiosque
ou un. pavillon colonial, cherchent à céder
leurs droits. Pavillon à vendre. Il y en a
partout, même dans les endroits les plus pas-
sagers, mais il n'y a pas d'acheteurs.
Déjà- beaucoup parlent de fermer bouti-
.ftlti Il viene beaucoup de mottdc, mais per.
sonne n'achète.
Plat colonial
Tous les jours des bistrots nouveaux s'ou-
vrcllt à l'Exposition. 0 III c'est bien simple,
la plupart n'offrent qu'un plat à leurs
clients. Est-ce un mets colonial, un méchoui,
un couscous ou un poulet au curry. Nenni.
Tout simplement une choucroute. C'est le
plat de l'Exposition par excellence, pensez
donc neuf fois sur dix, on n'a qu'à ouvrir
une boîte et le tour est joué.
Les traitants et sous-traitants
Il y a trop de concessionnaires à l'Expo-
sition, concessionnaires pour l'entreprise du
gardiennage : le concessionnaire reçoit cite
commissariat général 1.200 francs par gar-
dien et par mois et. paie royalement 27 fr. 50
par jour ces malheureux; concessionnaires des
attractions qui élèvent des barrières à tous
les coins des chemins; concessionnaires des
chaises qui réclament deux fois les prix des
chaises dans la journée; concessionnaires du
chemin de fer, des autocars et des autos-
puces; concessionnaires des W.C., etc., etc.
Tous ces sous-traitants ont payé cher leur
privilège, il faut qu'ils se rattrapent, c'est
naturel.
Mais le public ,
Mais.les - traitants/
Asseyez-vous
Mauvais calcul. Vous vous asseyez après
une journée de fatigue sur les graviers poin-
tus de l'Exposition (quelle bonne affaire
pour les bottiers et chausseurs).
Il est 5 h. il2 on vous compte 1 franc,
puis à 6 h. 1/4 comme vous êtes encore assis
on vient vous réclamer à nouveau 2 francs,
c'est le droit du concessionnaire. Au total
3 francs; pour ce prix-là vous pouviez être
assis une heure, boire un bock et entendre
de la musique dans l'Exposition même.
De 5 à 7 heures, personne ne s'assoiera sur
les chaises du commissariat et cela sera très
naturel.
Mignonnet,
.,.
Le stand des journaux
français
24 jfïlfir au matin, j'écoute sonner l'angé-
lus sous la formidable cloche à melon de la
Cité des Informations. Le spectacle certes,
n'aurait inspiré ni le vrai, ni les faux Mil-
let j cela n'embaume pas non plus la Rôtis-
serie, sauf celle de la Reine Pédauque qui
sent surtout l'encre d'imprimerie.
Quelques journalistes sont présents à
l'entrée du stand en robe de baptême.
Pour commencer la cérémonie d'inaugu-
ration. on attend l'arrivée du parrain, M. le
marécnal Lyautey. Quant à la commère.
« en vérité ma voisine n quelques privilégiés
de la suite se partageront les dragées, qui,
à l'Exposition de Vincennes, sont de fon-
dants et très appréciés gros sous.
Un mouvement courant des photographes
annonce l'arrivée du cortège.
Selon l'usage antique et solennel, nous
inondons les portiques d'une foule empres-
sée, bousculante, malgré la vastitude du vide
qui remplit ce hall, tandis que M. Henry
Simond, Président de la Fédération Natio-
nale des Journaux Français, accueille le
maréchal Lyautey et sa harka.
La visite commence par un pèlerinage aux
soldats connus du journalisme rétrospectif.
Exposition émouvante, combien suggestive,
dominée par une statue du père du journa-
lisme Théophraste Renaudot, qui fit paraître
le 30 mai 1631 le premier numéro de la
Gazette de. France. Ce pauvre bougre
d'écrivailleur ne devait guère connaître la
« combine » puisque son confrère Gui Patin
nous apprend qu'il mourut « gueux comme
un peintre ».
M. Jean Lecocq, rédacteur-doyen au, relit
Journal (25 ans de papiers quotidiens!) est
le guide érudit qui nous fait louvoyer fort
agréablement entre toutes les précieuses re-
liques de cette rétrospective organisée par
M. Lenicqul, directeur du Petit Journal,
Des trois journaux qui avaient le plus
gros tirage au début du dix-huitième siècle
(maximum 1.500 exemplaires) et qui étaient,
la Gazelle de France, le Mercure de France,
le Journal des Savants, sans compter une
trentaine de mort-nés, nous passons à la tré-
pidante époque révolutionnaire. Or, « le
journal au temps de la Révolution est le
complément de la tribune ». Voici un de ses
plus vigoureux représentants Marat et son
Ami du Peuplef force redoutable, remplie
d'articles incendiaires et sanguinaires. (L'or-
gane capitaliste qui de nos jours s'est mis
sous l'égide d'un pareil patron ne savait pro-
bablement plus à quel saint se vouer) !.
Voici Hébert, le doux Camille Desmoulins,
l'âme du « Vieux Cordelier », Mme Roland.
Quelle magnifique pléiade de journalistes,
de publicistes : Chateaubriand, Benjamin
Constant, Armand Carrel, Emile de Girar-
din et nous remontons jusqu'à Henri Roche-
fort.
Entre autres souvenirs l'ordre d'écrou
d'André Chénier prouve que trop souvent au
cours des siècles la liberté de la plume
s'achetait au prix de la vie.
Des morts, nous passons aux vivants ; M.
Jean Lecocq, pour cette tournée des grands
quotidiens et des périodiques, reconfie à M.
Henry Simon le maréchal Lyautey et la
suite.
Ici, nul besoin de peindre et de dépeindre
car tous ces vivants, chaque jour, font la
roue sous nos yeux.
11 faut reconnaitre que l'architecte, M.
Romain Delahalle, a fort agréablement com-
partimenté ce petit recoin du hall immense
en abri colonial pour la Fédération Natio-
nale des Journaux Français.
Dinah.
1
C'est en août
que le Sultan du Maroc
viendra eh France
On nous informe de Rabat que le départ
pour la France du Sultan du Maroc est offi-
ciellement fix6 au 1er août prochain.
Il s'embarquera en compagnie du Résident
général à bord du cuirassé Colbert.
Dès son débarquement à Marseille, le
souverain se rendra à Paris où il sera reçu
solennellemeriF par M. Doumer qui lui fera
visiter l'Exposition Coloniale.
Notre action au. Maroc
«♦«
L'achèvement de la réduction d'un bastion
de la dissidence du Moyen-Atlas a été réa-
lisé dans la matinée d'aujotl'rd'hui par l'oc-
cupation, sans incidents, des avances au sud
et à l'est du plateau du Sgatt.
Les forces françaises bordent maintenant
l'oued El Abdid sur tout son parcours.
le traDc des arlles ao Maroc
•+«
Nous avons annoncé dans un dernier nu-
méro l'arrestation, au sud d'Agadir, de deux
indigènes et d'un Européen se livrant au
trafic des armes. Dix-sept mousquetons, un
browning et cent cartouches furent saisis
dans l'automobile.
Les occupants de la voiture comprenaient
un navigateur portugais, propriétaire d'un
voilier ancré à Casablanca, et deux indigè-
nes des tribus insoumises, Saïd Ben Brahim
Ben Embark et Lahoussine Ben Amed.
Le navigateur déclara tenir les armes
d'Ahmed Ben Klamoussine, négociant à Ca-
sablanca, et celui-ci fut arrêté. Cet indigène
rejeta la propriété des armes sur un riche,
commerçant indigène connu sous le nom de
Zeroual domicilié au Derb Ghalep.
Après confrontation, les inculpés donnè-
rent le nom d'un autre personnage épicier
Chleuh aux Roches-Noires, Ahmed Ben Ha-
jim. L'enquête se poursuit pour connaître la
provenance des armes.
66.
La collaboration franco-espagnole
au Maroc
.t.
On télégraphie de Rabat ;
(1 En prenant possession de son poste à
Tétouan. M. Lopez Ferrer, haut-commissaire
espagnol, a renouvelé au Résident français
l'assurance de son entier dévouement et du
maintien de l'étroite politique de collabora-
tion qui a été si profitable aux deux zones. »
M. Lucien Saint a répondu :
le reçois votre très -aimable télé gramme
par lequel Votre Excellence m'informe de
son arrivée à Tétouan, Je suis infiniment
touché des sentiments qu elle exprime et oit
je vois un gage du maintien de la politique
étroite et cordiale à laquelle mon gouverne-
ment et moi sommes si fermement attachés.
l'exprime à Votre Excellence mes meilleurs
vœux de bienvenue et d'heureux accomplis-
seme nt de la haute mission dont elle a été
chargée au Maroc.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre. -
A l'Union Coloniale française.
Une œuvre du ministère des Colonies par
le marquis de Barthélémy.
A l'Exposition Coloniale.
a
Carnet de route
« Symphonie Exotique)
par ALFRED LHAUMEL.
•t ̃
La - Martinique
Nuil très noire que sabre de son rayon un
phare tournant. Ues petites luinieres epmgiees
sur la montagne plus soniDie que la nuii. INOUS
sommes en raae de t ort-ae-r rance au nom
si doux. Au jour nous accosterons et demain
je vais revoir cette Ue ou je suis déjà venu
deux lois. Luscale de mon grand voyage qui ne
sera plus la recherche d émotions neuves mais
une excursion au pays ou souvenir où par le
recul du temps les uéiauis s eiaient évanouis
pour 11e laisser en pleine lumiere que les pay-
sages délicieux, que les amiUe3 glanees dans
cette goutte du monde. Un m a souvent répété :
a INe revoyez jamais les régions que vous
avez aimees, car 1 eloignemem, le passé, les
embellissent et vous marchez à une désillu-
sion. d J ai peur maintenant de revivre les
Antilles, de ne pas les retrouver comme je les
voudrais, d'avoir perdu les amitiés si rares,
et de ne plus rencontrer 1 ambiance des pay-
sages émouvants. LU pourtant, apres avoir par-
couru le monde et ses merveilles, si je suis
revenu c est qu un lien me rattache à ces iles
que je ne peux oublier, et malgré 1 embellis-
sement du souvenir, je suis sûr que je retrou-
verai accroché aux teuilles des tougeres géantes
ou dans la brise si douce qui courbe les cannes
à sucre ce regret des heures vécues jadis et les
premières images tamiliéres leuilletees dans le
livre secret de mes voyages.
Un camarade, en riant, me dit en passant :
« Les voyageurs pour Paris par le lour du
Monde changent de voitures », c est vrai puis-
que les roules des navires ont des horaires et
que les gares et les ports ont les mêmes habi-
tudes, les mêmes bruits, les mêmes adieux des
mouchoirs et les phrases banales. et puisque
aussi le voyageur désorienté de changer de vie
prend contact avec un pays dans 1 euervement
de l attente au milieu de ses bagages.
Autrefois et aujourd'hui
Et j'ui. revu la Martinique.
Immense changement dans le Nord de l'île :
le Mont Pelé, œuvre dç mort inutile sur une
région déjà morte. Cratère où je montais il
y a j ans pour contempler le point de départ
de cette catastrophe qui sut, en IVOZ, émou-
voir le monde entier, cratère qui semblait en-
dormi à jamais, et qui, maintenant, la nuit,
vomit des tiammes rouges, le jour, bave des
couÍées de lumeroles et reste dans un ciel si
beau l'éternelle menace. Monstre destructeur
qui s 'acharne dans sa tureur à bouleverser les
rivières asséchées par lui, à labourer les cou-
lées de lave hgées depuis Z9 ans, anéantissant
dans une vision tragique, les terres désolées,
les cimetières géants où l'herbe rare pénible-
ment essayait d eftacer le crime gigantesque.
Cependant, Saint-Pierre, ville martyre, re-
monte ses murs sur les ruines subsistantes. La
vie, peu à peu, reprend au pied de la mon-
tagne turieuse et, courageuse, la population,
maigre l'attirance de Fort-de- France, malgré
le danger latent que l'on croyait écarté, malgré
la nouvelle éruption de 1929, rebâtit son toyer
sur des loyers détruits, élève des maisons sur
les cendres des maisons écroulées. La plus
impressionnante image de confiance subsiste
dans Saint-Pierre qui continue sa pauvre vie
au pied du volcan qui, par ses grondements
sourds, sonne les heures de mort à la grande
horloge de - la - fatalitée
Un petit détail que je ne peux m'empêcher
de citer : en 1902, le Christ du cimetière, ren-
versé, brisé en trois morceaux dont l'un tut
fondu, tordu et déformé par une lave brûlante,
fut retrouvé quelque temps après, et le buste
sauvé de la catastroph e devint une œuvre d art
forgée par la nature : un seul bras, mais un
bras dressé vers le ciel, une tête inclinée ex-
primant dans un rictus la souffrance, la dou-
leur et le cri du désespoir symbolisant la ville
agonisante. Lors de ma première visite, je fus
étonné de rencontrer dans ce cimetière l' admi-
rable chef-d'œuvre qu'aucun artiste peut-être
n eut pu rendre si merveilleux, et j ai voulu,
cette fois, contempler à nouveau ce buste
émouvant. Or, les habitants, ayant pu réunir
les morceaux perdus, ont rafistolé un Christ
entier avec du fil de fer, et comme l'autre
bras et la partie inférieure du corps étaient
restés intacts, ils ont rebâti -- un Christ dispro-
portionné, illogique comme pose, faisant d'un
chef-d' œuvre une statue ridicule. Pourquoi le
culte du souvenir semble-t-il oublié parfois à
la Martinique ? Pourquoi avoir supprimé cette
horloge qui, sauvée par miracle, marquait au
milieu des ruines l'heure indéniable de la
catastrophe ensevelissant des milliers de morts?
Ce sont des petits détails, mais ils ont leur
valeur et nous verrons plus loin ce qui reste
des souvenirs de Joséphine, qui fut, Martini-
quaise, une des gloires du pays, l'Impératrice
des Français. Les hommes détruisent, ou-
blient, mais la Nature, des Mornes aux vallées,"
a su conserver sa majesté et la féerie de son
décor.
J' ai revu, impressionnante, la forêt de fou-
gères de l' Ajouja-Bouillon, grandioses, les
gorges de Macouba et de Grand'Rivière pay-
sages à la Wagner, j'ai même revu le pêcheur
Sévère qui ne compte plus ses sauvetages dans
la mer démontée et que la voix mystérieuse des
sirènes empêch e désormais de s'éloigner des
côtes; j ai reconnu Basse-Pointe par la lutte
homérique des hommes contre les vagues pour
conduire les fûts de rhum, à travers les rou-
leaux déferlant, vers la goélette mouillée au
calme du grand large. La roule de la Thrace
aux perpétuels virages a conservé sa végétation
affolante où les lianes pendent comme des che-
velures. Les mêmes ruisseaux continuent leurs
chansons claires à travers les voûtes de verdure
et mêlent leurs murmures aux rires joyeux des
lavandières. L'île de la Mandoline et le pays
CB NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 25 JUIN 1931.
- t.
JOUMALjQUO=TIDIE=N LW es Annales Le l^ e m Q ai^e s
â4,.m go mon-Tuuf
TtUlPH* i 1AUVVIB 19^7 Lte ditinmes et réclames sont reçues - HWliRaIBrCrTuEUiRD »IP^OnNNDnAiTTiïaUiR D j MIVi AamFGâOl l PII&DPL KUhDPL Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
RICHELIEU 87-04 bureau du (oumal. Marcel RUIEDT-L tre reproduUI qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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France et
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Le crédit agricole
dans nos vieilles colonies
) *qb 4
Dans un précédent article, j'ai exposé
succinctement l'origine et l'évolution jusqu'en
1922, du crédit agricole dans nos vieilles
colonies.
Le régime actuellement en vigueur va
faire l'objet du présent article.
Elargissement des attributions du crédit
agricole ; mise en harmonie de ce crédit
avec la législation métropolitaine, telles sont
les idées directrices qui. ont présidé à l'orga-
nisation actuelle du Crédit agricole dans les
vieux départements français d'outre-mer.
Le crédit agricole en France est régi, en
ce moment, par la loi du 5 août 1920 et par
le décret du 9 février 1921 qui règle les
conditions d'application de la loi.
Ces textes ont élargi considérablement le
rôle du crédit agricole.
Le Gouvernement, par le décret du 5 juil-
let 1929, a fait bénéficier nos vieilles colo-
nies de la Guadeloupe-, de la Martinique et
de la Réunion des dispositions libérales sur
le crédit agricole en vigueur dans la métro-
pole.
- A la base de l'organisation du crédit agri-
cole se trouvent toujours les caisses locales,
mais l'échelon supérieur est constitué par
une caisse dénommée centrale et non plus
régionale.
Les bénéficiaires du crédit agricole sont
les membres des Syndicats agricoles, des
Sociétés d'assurances mutuelles agricoles,
des Sociétés agricoles de coopération et des
Associations de propriétaires et ces groupe-
ments eux-mêmes.
Les ressources des caisses proviennent du
capital social formé au moyen de parts no-
minatives souscrites par les sociétaires, des
avances du gouvernement faites sans intérêt
pour prêt à court terme, à moyen terme, à
long terme individuel et à long terme collec-
tif dans la limite des ressources prévues à la
dotation du crédit agricole.
Cette dotation comprend, nous 1 avons
'déjà vu : la contribution de 150.000 francs
pour la Guyane et de 500.000 francs pour
les autres vieilles colonies, versée par la ban-
que en exécution de la loi du 21 mars 1919
portant renouvellement du privilège d'émis-
sion des banques des vieilles colonies, la
redevance annuelle proportionnelle à la cir-
culation fiduciaire et une partie de l'excé-
dent des dividendes au-dessus d'un certain
dividende.
Les ressources des caisses sont constituées
en outre par des subventions, des dons, par
le produit du réescompte en banque, des
dépôts à vue et à terme, des emprunts et,
enfin, des réserves.
Les avances pour prêts à court terme sont
faites pour cinq ans, renouvelables et ne
peuvent être supérieures à quatre fois le ca-
pital versé de la caisse centrale.
Les avances pour prêt à moyen terme sont
faites pour 6 ans. Le montant ne doit pas
dépasser six fois le capital versé dans la
caisse centrale.
Les avances pour prêts individuels h long
terme remboursables en 13 ans, et les
avances pour prêts collectifs à long terme
remboursables en 16 ans, exceptionnellement
en 31 ans pour les coopératives de reboise-
ment sont accordées suivant les besoins de
la caisse centrale et dans la limite d'un cré-
dit ouvert chaque année par arrêté du Gou-
mi.
Quelles opérations les caisses locales peu-
vent-elles faire ?
Elles consentent à leurs sociétaires des
prêts à court terme, et aussi, sauf aux syn-
dicats agricoles, des prêts à' moyen terme ;
enfin, elles examinent et transmettent avec
leur avis motivé à la caisse centrale les de-
mandes de prêts individuels ou collectifs à
long terme.
Quant à la caisse centrale, elle facilite les
opérations det caisses locales en escomptant
leurs billets à court terme et en leur faisant
des avances pour les prêts à moyen terme ;
elle accorde des prêts individuels et collectifs
à long terme, elle fait toutes opérations ban-
caires indispensables au fonctionnement du
crédit agricole, elle accepte les dépôts en
compte courant ou à vue et les dépôts de
(itrpe
Le taux des prêts à court terme et à moyen
terme est fixé par arrêté du gouverneur. Il
ne peut pas être supérieur de plus de 1
au taux d'escompte de la banque d'émission
ni inférieur à l'intérêt des parts sociales des
caisses de crédit agricole.
Aucun maximum n'est fixé pour le mon.
tant de ces ijeut catégories de prêts.
Pour les prêts individuels à long terme,
le montant ne doit pas dépasser 50.000
francs. Ils sont remboursables par annuités
constantes. Le taux de l'intérêt est fixé
annuellement par le Gouverneur. Il doit être
inférieur de 2 au taux d'escompte de la
banque d'émission et ne doit pas dépasser
4 Exceptionnellement, il peut être réduit
sans pouvoir descendre au-dessous de t
en faveur des pensionnés militaires et des
anciens combattants et au-dessous do 2
en faveur des pupilles de lia Nation et des
anciens élèves des écoles d'agriculture.
Une commission consultative du crédit, de
la mutualité et de la coopération agricoles
gère la dotation au crédit agricole.
Le contrôle des caisses de crédit est assuré
par des fonctionnaires désignés à cet effet.
Aux Antilles et à la Réunion, les caisses
ile crédit agricole manifestent une grande
activité.
La législation et la réglementation en ma.
tlèm de crédit agricole aaira nos vieilles co-
lonies sont excellentes. Il serait souhaitable
que dans la pratique, elles soient strictement
appliquées pour éviter le retour des nom-
breuses irrégularités commises dans. le passé.
Ce rapide et sommaire exposé sur le crédit
agricole à la Guadeloupe, à la Martinique
et à la Réunion révèle mieux que des dis-
cours sonores et grandiloquents les bienfaits
de la colonisation de la démocratie française.
Voilà l'un des moyens, digile de tiotre pays,
de lutter contre le communisme.
Léon Archimbaud,
Député,
Ancien Sous-Hecrétaire d'Etat
- des Colonies.
:
Dépêchesde rlndochip
*e
Le -- calme revenu à Vinh et Hatinh
Le Gouverneur général P" i. i{obin,a £ Cgm-
pagné du général commandant supérieur
des troupes Billotte. du Résident supérieur
d'Annam Chalel et de S. E. Nguyen Huu
Bai, ministre de l'Intérieur, a visité le 21
courant, toutes les réglons des provinces de
Vinh et de Hatinh où se déroulèrent les
troubles communistes. Dans la mattuee, il
visita successivement les postes de Phu-
Dien, Doluong, Daidinh, Thanh-Qua, Nam-
Dan et unylt-Uuhen. Il s'est arrêté, notam-
ment, sur le cantier ouvert d'urgence, sur
son ordre le 26 mars, pour commencer la
construction du réseau sud et l'irrigation de
la province de Vinh qui comporte, un grand
canal d'une hauteur d'eau de 2 m. 30 et
d'une largeur de 19 mètres, dont la construc-
tion occupe présentement 1.5w coolies. Il
continua sa tournée dans. faprès-midi, par
la visite des postes de la province de lla-
tinli en s'arrêtant à Lincam, Lac-Thien,
iVammon, Kienich et Canloc.
L'impression qui se dégage des déclara-
tions recueillies et des constatation que le
Gouverneur général a fail.c.s sur les lieux
est quo la situation est satisfaisante dans la
province de Vinh et que dctt1s 'la province
de Hatinh, les mesures de sécurité qui ont
été prises permettent de penser que l'or-
drc ne pourra plus être troublé. Le calme y
reviendra complètement lorsque lg& fn-
neurs principaux auront pu être arrêtés et
déférés à la justice. Pour organise.r les re-
cltarches. on sait que le Gouverneur adné-
ral, a placé provisoirement les provinces
du Nord-Annam sous le contrôle du service
de sûreté du Tonltin qui a détaché sur pla-
ce ffuinze commissaires, secrétaires et ins.
pecteurs. Les résultats déjà obtenus sont
snttslaisqnts, ]f autre part tout un sys-
tème de reprise administrative, par l'inter-
médiaire des mandarins originaires de ces
deux provinces et de sous-préfets nouvelle-
ment désignés, a été institué et commence
à donner des résultats extrêmement appré-
ciables. Le Gouverneur général p. i. est
rentré à Hanoï au début de la matinée de
lundi,
•Recettes du budget général
Les recettes ellectuées au 31 mars sur
les trois premiers titres du budget général
atteignent 21.203.000$84, savoir :
1° Douanes et régies *: 18.085.433 $, soit
une moins-value de 3,689.507$sur le mon-
tant des douzièmes échus des évaluations
budgétaires ;
2° Enregistrement et timbre ; 2.065,175
3° Exploitations industrielles : 1.148.476 $
en moins-value de 40.024 $.
Recettes aux douanes et régies
Les recettes effectuées par les douanes et
régies depuis le 1er janvier accusent une
rég.ies depuis le 111" rl apiast.res.
diminution de 1.408.841 apiastres.
Arrivée de M. Pasquier et départ prochain
de M. Robin
Le Gouverneur général p. 1. Robin a quit-
té Hanoï dans la soirée du 24 juin pour
Haiphong où il s'est embarqué à bord du
steamer Varella. Il va reçeVoir le Gou-
verneur général Pasquier à Saigon d'où il
compte partir pour son congé en France.
Les autorités oiviles et militaires, les per-
sonnalités locales et une toute. dense d'Eu-
ropéens et d'indigènes se pressaient à la
Îqre pour saluer le Chef du Protectorat du
Tonldn, au Moment où il va s'éloigner pour
la Métropole, après avoir occupé le poste
de. Gouverneur général pendant sept, mois
dans des circonstances difficiles. Ces mani-
festations de sympathie se sont renouvelées
à Haïphong. Après avoir remfs ses fonc-
tions 4 Salfion au Gouverneur général Pas-
quier, le Gouverneur général Robin s'em-
barquera pour la France sur l'Athos-II le
13 juillet.
A" Conseil retat
mi -
Mise à la retraite du surveillant
de tre classe à la prison de Gonstantine
Le it février 1929, le Gouverneur général
de l'Algérie prenait un arrêté mettant d'offi-
ce, à la retraitem. Antonini, premier surveil-
lant de ir0 classe à la prison de Constantine.
Puis, le to février 1930, le Gouverneur gé-
néral prenait un autre arrêté enjoignant M.
Antoni de cesser ses fonctions.
Ce dernier, invoquant l'art. 115 de la loi
du 29 avril 1926, lequel « autorise le maintien
« provisoire en service jusqu'à la délivrance
le de leur livret de pension, les fonctionnaires
« admis à faire valoir leurs droits à la re-
« traite pour ancienneté. » avait introduit
une requête au Conseil d'Etat aux fins d'an-
nulation des arrêtés précités.
Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat
a rejeté la requête de M. Antonini, attendu
qu'il résulte des pièces versées au dossier
que, sur l'avis conforme de la Commission,
le Gouverneur général de l'Algérie a décidé
que, dans l'intérêt du service, M. Antonini
cesserait ses fonctions à la date du 16 février
1930, c'est-à-dire sans attendre la délivrance
de son brevet de pension., ainsi sa décision
a été régulièrement prise par application de
l'art. 115 de la loi du 29 avril 1926.
Bananes et Fiscalité
wà
u cours de la réu-
nion du Groufe
de dtfense des
fruits coloniaux
qui s'est tenue le
10 juin sous - ma
présidence à t'insuiut Colonial, diverses
mesures ont été envisagées, pour assurer une
protection efficace aux planteurs de bana-
nes de nos colonies et les. libérer, dans toute
la mesure possible, des difficultés inhéren-
tes au développement de cette culture nour
velle, entravée jusqu'ici, malheureusement,
par la précarité des. moyens, de transport
mis à la disposition des planteurs et la force
d'organisations étrangères dont la concur-
rence, sur notre marché métropolitain, est
particulièrement redoutable.
Parmi les solutions qui ont été étudiées,
les unes ont pour but de protéger directe-
ment les fruits coloniaux, par analogie avec
ce qui a été déjà fait pour d'autres produits.
C'est là un problème assez complexe qui exi-
gera, sans nul doute, un examen approfondi
et dont la réalisation ne saurait être immé-
diate.
Il est, par contre, d'autres dispositions
qui pourraient être prises, sans délai, pour
faire cesser une injustice fiscale dont souf-
frent sérieusement nos agriculteurs colo-
niaux, auxquels l'Administration des Finan-
ces persiste à faire payer, par un détour, et
contrairement à l'esprit de la loi, la taxe
sur le chiffre d'affaires, et dont les pro-
duits sont, en outre, frappés à l'entrée en
France de la taxe à l'importation que le lé-
gislateur n'a pas davantage entendu leur
faire payer.
Aux termes de la loi du 23 juin 1920, et
d'après Vinterprétation même de l'article 59
de cette loi admise par VAdministration des
Finances, « seules sont passibles de l'impôt
sur le chiffre d'affaires, les personnes qui
achètent pour revendre ou accomplissent des
actes relevant des professions assujetties à
l'impôt sur les bénéfices industriels et com-
merciaux J.
et Or, c'est toujours V Administration
qui parle la vente par un propriétaire
cultivateur ou vigneron, des produits qu'il
récolte, ne constitue pas un acte de com-
merce. Les agriculteurs qui se bornent à
vendre les produits de leur culture ou de
leur élevage sont donc exempts de l'impôt
sur le chiffre d'affaires, »
C'est très tldi la loi n'a, d'autre part,
fait, à ce point de vue, aucune différence
entre Vagriculteur colonial et V agriculteur
métropolitain. Ni l'un ni Vautre n'ont, d'ail-
leurs, les moyens de vendre, eux-mêmes,
leurs produits et doivent, évidemment, avoir
recours à des commissionnaires. Mais, tan-
dis que les mandataires des agriculteurs mé-
tropolitains ne sont assujettis à l'impôt sur
le chiffre d'affaires que sur le montant de
leurs courtages, ceux qui se chargent de la
vente de bananes pour le compte des produc-
teurs coloniaux se voient taxer sur le mon-
tant réel de leurs ventes. Il est bien évident
que cet impôt est supporté, en définitive, par
les agriculteurs coloniaux qui, pourtant, aux
termes de la loi, ne peuvent y être assujettis.
Mais le fisc ne se contente pas de cette
application abusive de la taxe sur le chiffre
d'affaires aux récoltants coloniaux. Afj'ec-
tant de les considérer comme importateurs
de produits des colonies françaises, alors
qu'ils vendent simplement leurs récoltes en
France, l'Administration leur applique, en
outre, la taxe de 2 à l'importation,
Il y a, dans ce traitement réservé à nos
producteurs coloniaux, une injustice qu'il
serait urgent de faire cesser. En ce qui con-
cerne particulièrement la banane, une inter-
prétation abusive de la loi aboutit à frapper
ce fruit, à l'entrée en France, d'un droit de
2,55 alors qu'il devrqit. être complètement
exonéré, et bien qu'il soit placé dans des
conditions déjà si difficiles au regard de la
concurrence étrangère.
La première, la plus urgente, des protec-
tions à accorder à la banane devrait consis-
ter à supprimer cette inégalité de traitement
entre les récoltants coloniaux et les agricul-
teurs métropolitains que la loi a entendu
mettre sur le même Pied.
Henry Bêrenger,
Sénateur de'la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
..1.
A l'Académie de Médecine
>♦«
Etude sur la fièvre exanthématique
A la réunion de mardi dernier le docteur
Roux a présenté une étude de MM. Marcan-
dier, Plazy, Le Chiton et Pirot sur la trans-
mission au singe de la fièvre exanthéma-
tique.
:
Avant le départ
des pécheurs de thon
A Etel, à Groix et à - Saint-Louis on a pré-
paré le grand départ des thoniers qui durant
des mois s'en vont pêcher en pleine mer.
Mgr Conan, archevêque de Port-au-Prince,
entouré des jeunes Pères Blancs d'Afrique
du noviciat de Kerlois, près d'Hennebont, a
présidé l'émouvante cérémonie traditionnelle
de la bénédiction des navires. On se souvient
hélas I du sombre retour de septembre der-
nier endeuillé de la perte de 177 hommes et
28 bâtiments.
Après an séjoir en Inocbine
Mme Henry Borjane, de retour à Paris
après un séjour en Cochinchine, en Annam
et au Cambodge, va publier une traduction
de VEmlgnmt tmotnir, de R. B. Stevenson,
A l'Exposition Coloniale
loie
ECHOS
Pour une lois le public décide.
Personne n'ignore à quel point tl est
difficile de prendre un moyen de COtlltllU-
nication à la sortie de i Exposition, pour re-
gagner son domicile dans Paris. L 1 ni native
seule met un terme à cet embouteillage.
Dimaltche, j'ai été témoin et acteur d'une
petite scène ltteisive,
Parmi tous les autobus, il s'en trouvait
un vide et pris d'assaut sans être astreint à
l'obligation des chaînes qui canalisent le bon
Public.
el Lorsqu'il fut complet, un bruit courut de
place en place. Le receveur nous intima l'or-
dre de descendre..
A ma grande surprise, personne ne icda
devant ce fonctionnaire timoré et notre
véhicule prit du large au milieu de cris
divers.
Et la terre tourne encore 1
Soirée d'A. O. F.
liier soir, M. Brevié, Gouverneur Géné-
ral de l'A. O. F. a donné une grande soirée,
sous la présidence de M. Paul Reynaud,
Ministre des Colonies et de Mme Paul Rey-
naud, au Palais de l'A. O. F.
La soirée, admirablement, réussie, compor-
tait un spectacle artistique très heureusement
présenté par Mme Régis, et dont tout le pro-
gramme avait été soigneusement préparé par
le Gouverneur Géraud, l'actif Commissaire
de l'A. O. F. à VExposition Coloniale.
lams-lams de la Côte d'Ivoire, danseurs
soudanais, chanteurs appartenant aux diffé-
rentes races de l'A. O. F., obtinrent auprès
du public un succès justement mérité.
".v,t nota des jeultees garçons qui furent
plus particulièrement applaudis dans des
danses accrobatiques parfaitement réussies.
Une promenade dans le village indigène
de Djelmé compléta la soirée qui se termina
à minuit par tin bal très animé, au son du
tass.
Boutiques à vendre
Nombreux sont déjà les commerçants qui
ayant dépensé de 25 à 100 mille francs
pour louer un terraill et construire un kiosque
ou un. pavillon colonial, cherchent à céder
leurs droits. Pavillon à vendre. Il y en a
partout, même dans les endroits les plus pas-
sagers, mais il n'y a pas d'acheteurs.
Déjà- beaucoup parlent de fermer bouti-
.ftlti Il viene beaucoup de mottdc, mais per.
sonne n'achète.
Plat colonial
Tous les jours des bistrots nouveaux s'ou-
vrcllt à l'Exposition. 0 III c'est bien simple,
la plupart n'offrent qu'un plat à leurs
clients. Est-ce un mets colonial, un méchoui,
un couscous ou un poulet au curry. Nenni.
Tout simplement une choucroute. C'est le
plat de l'Exposition par excellence, pensez
donc neuf fois sur dix, on n'a qu'à ouvrir
une boîte et le tour est joué.
Les traitants et sous-traitants
Il y a trop de concessionnaires à l'Expo-
sition, concessionnaires pour l'entreprise du
gardiennage : le concessionnaire reçoit cite
commissariat général 1.200 francs par gar-
dien et par mois et. paie royalement 27 fr. 50
par jour ces malheureux; concessionnaires des
attractions qui élèvent des barrières à tous
les coins des chemins; concessionnaires des
chaises qui réclament deux fois les prix des
chaises dans la journée; concessionnaires du
chemin de fer, des autocars et des autos-
puces; concessionnaires des W.C., etc., etc.
Tous ces sous-traitants ont payé cher leur
privilège, il faut qu'ils se rattrapent, c'est
naturel.
Mais le public ,
Mais.les - traitants/
Asseyez-vous
Mauvais calcul. Vous vous asseyez après
une journée de fatigue sur les graviers poin-
tus de l'Exposition (quelle bonne affaire
pour les bottiers et chausseurs).
Il est 5 h. il2 on vous compte 1 franc,
puis à 6 h. 1/4 comme vous êtes encore assis
on vient vous réclamer à nouveau 2 francs,
c'est le droit du concessionnaire. Au total
3 francs; pour ce prix-là vous pouviez être
assis une heure, boire un bock et entendre
de la musique dans l'Exposition même.
De 5 à 7 heures, personne ne s'assoiera sur
les chaises du commissariat et cela sera très
naturel.
Mignonnet,
.,.
Le stand des journaux
français
24 jfïlfir au matin, j'écoute sonner l'angé-
lus sous la formidable cloche à melon de la
Cité des Informations. Le spectacle certes,
n'aurait inspiré ni le vrai, ni les faux Mil-
let j cela n'embaume pas non plus la Rôtis-
serie, sauf celle de la Reine Pédauque qui
sent surtout l'encre d'imprimerie.
Quelques journalistes sont présents à
l'entrée du stand en robe de baptême.
Pour commencer la cérémonie d'inaugu-
ration. on attend l'arrivée du parrain, M. le
marécnal Lyautey. Quant à la commère.
« en vérité ma voisine n quelques privilégiés
de la suite se partageront les dragées, qui,
à l'Exposition de Vincennes, sont de fon-
dants et très appréciés gros sous.
Un mouvement courant des photographes
annonce l'arrivée du cortège.
Selon l'usage antique et solennel, nous
inondons les portiques d'une foule empres-
sée, bousculante, malgré la vastitude du vide
qui remplit ce hall, tandis que M. Henry
Simond, Président de la Fédération Natio-
nale des Journaux Français, accueille le
maréchal Lyautey et sa harka.
La visite commence par un pèlerinage aux
soldats connus du journalisme rétrospectif.
Exposition émouvante, combien suggestive,
dominée par une statue du père du journa-
lisme Théophraste Renaudot, qui fit paraître
le 30 mai 1631 le premier numéro de la
Gazette de. France. Ce pauvre bougre
d'écrivailleur ne devait guère connaître la
« combine » puisque son confrère Gui Patin
nous apprend qu'il mourut « gueux comme
un peintre ».
M. Jean Lecocq, rédacteur-doyen au, relit
Journal (25 ans de papiers quotidiens!) est
le guide érudit qui nous fait louvoyer fort
agréablement entre toutes les précieuses re-
liques de cette rétrospective organisée par
M. Lenicqul, directeur du Petit Journal,
Des trois journaux qui avaient le plus
gros tirage au début du dix-huitième siècle
(maximum 1.500 exemplaires) et qui étaient,
la Gazelle de France, le Mercure de France,
le Journal des Savants, sans compter une
trentaine de mort-nés, nous passons à la tré-
pidante époque révolutionnaire. Or, « le
journal au temps de la Révolution est le
complément de la tribune ». Voici un de ses
plus vigoureux représentants Marat et son
Ami du Peuplef force redoutable, remplie
d'articles incendiaires et sanguinaires. (L'or-
gane capitaliste qui de nos jours s'est mis
sous l'égide d'un pareil patron ne savait pro-
bablement plus à quel saint se vouer) !.
Voici Hébert, le doux Camille Desmoulins,
l'âme du « Vieux Cordelier », Mme Roland.
Quelle magnifique pléiade de journalistes,
de publicistes : Chateaubriand, Benjamin
Constant, Armand Carrel, Emile de Girar-
din et nous remontons jusqu'à Henri Roche-
fort.
Entre autres souvenirs l'ordre d'écrou
d'André Chénier prouve que trop souvent au
cours des siècles la liberté de la plume
s'achetait au prix de la vie.
Des morts, nous passons aux vivants ; M.
Jean Lecocq, pour cette tournée des grands
quotidiens et des périodiques, reconfie à M.
Henry Simon le maréchal Lyautey et la
suite.
Ici, nul besoin de peindre et de dépeindre
car tous ces vivants, chaque jour, font la
roue sous nos yeux.
11 faut reconnaitre que l'architecte, M.
Romain Delahalle, a fort agréablement com-
partimenté ce petit recoin du hall immense
en abri colonial pour la Fédération Natio-
nale des Journaux Français.
Dinah.
1
C'est en août
que le Sultan du Maroc
viendra eh France
On nous informe de Rabat que le départ
pour la France du Sultan du Maroc est offi-
ciellement fix6 au 1er août prochain.
Il s'embarquera en compagnie du Résident
général à bord du cuirassé Colbert.
Dès son débarquement à Marseille, le
souverain se rendra à Paris où il sera reçu
solennellemeriF par M. Doumer qui lui fera
visiter l'Exposition Coloniale.
Notre action au. Maroc
«♦«
L'achèvement de la réduction d'un bastion
de la dissidence du Moyen-Atlas a été réa-
lisé dans la matinée d'aujotl'rd'hui par l'oc-
cupation, sans incidents, des avances au sud
et à l'est du plateau du Sgatt.
Les forces françaises bordent maintenant
l'oued El Abdid sur tout son parcours.
le traDc des arlles ao Maroc
•+«
Nous avons annoncé dans un dernier nu-
méro l'arrestation, au sud d'Agadir, de deux
indigènes et d'un Européen se livrant au
trafic des armes. Dix-sept mousquetons, un
browning et cent cartouches furent saisis
dans l'automobile.
Les occupants de la voiture comprenaient
un navigateur portugais, propriétaire d'un
voilier ancré à Casablanca, et deux indigè-
nes des tribus insoumises, Saïd Ben Brahim
Ben Embark et Lahoussine Ben Amed.
Le navigateur déclara tenir les armes
d'Ahmed Ben Klamoussine, négociant à Ca-
sablanca, et celui-ci fut arrêté. Cet indigène
rejeta la propriété des armes sur un riche,
commerçant indigène connu sous le nom de
Zeroual domicilié au Derb Ghalep.
Après confrontation, les inculpés donnè-
rent le nom d'un autre personnage épicier
Chleuh aux Roches-Noires, Ahmed Ben Ha-
jim. L'enquête se poursuit pour connaître la
provenance des armes.
66.
La collaboration franco-espagnole
au Maroc
.t.
On télégraphie de Rabat ;
(1 En prenant possession de son poste à
Tétouan. M. Lopez Ferrer, haut-commissaire
espagnol, a renouvelé au Résident français
l'assurance de son entier dévouement et du
maintien de l'étroite politique de collabora-
tion qui a été si profitable aux deux zones. »
M. Lucien Saint a répondu :
le reçois votre très -aimable télé gramme
par lequel Votre Excellence m'informe de
son arrivée à Tétouan, Je suis infiniment
touché des sentiments qu elle exprime et oit
je vois un gage du maintien de la politique
étroite et cordiale à laquelle mon gouverne-
ment et moi sommes si fermement attachés.
l'exprime à Votre Excellence mes meilleurs
vœux de bienvenue et d'heureux accomplis-
seme nt de la haute mission dont elle a été
chargée au Maroc.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre. -
A l'Union Coloniale française.
Une œuvre du ministère des Colonies par
le marquis de Barthélémy.
A l'Exposition Coloniale.
a
Carnet de route
« Symphonie Exotique)
par ALFRED LHAUMEL.
•t ̃
La - Martinique
Nuil très noire que sabre de son rayon un
phare tournant. Ues petites luinieres epmgiees
sur la montagne plus soniDie que la nuii. INOUS
sommes en raae de t ort-ae-r rance au nom
si doux. Au jour nous accosterons et demain
je vais revoir cette Ue ou je suis déjà venu
deux lois. Luscale de mon grand voyage qui ne
sera plus la recherche d émotions neuves mais
une excursion au pays ou souvenir où par le
recul du temps les uéiauis s eiaient évanouis
pour 11e laisser en pleine lumiere que les pay-
sages délicieux, que les amiUe3 glanees dans
cette goutte du monde. Un m a souvent répété :
a INe revoyez jamais les régions que vous
avez aimees, car 1 eloignemem, le passé, les
embellissent et vous marchez à une désillu-
sion. d J ai peur maintenant de revivre les
Antilles, de ne pas les retrouver comme je les
voudrais, d'avoir perdu les amitiés si rares,
et de ne plus rencontrer 1 ambiance des pay-
sages émouvants. LU pourtant, apres avoir par-
couru le monde et ses merveilles, si je suis
revenu c est qu un lien me rattache à ces iles
que je ne peux oublier, et malgré 1 embellis-
sement du souvenir, je suis sûr que je retrou-
verai accroché aux teuilles des tougeres géantes
ou dans la brise si douce qui courbe les cannes
à sucre ce regret des heures vécues jadis et les
premières images tamiliéres leuilletees dans le
livre secret de mes voyages.
Un camarade, en riant, me dit en passant :
« Les voyageurs pour Paris par le lour du
Monde changent de voitures », c est vrai puis-
que les roules des navires ont des horaires et
que les gares et les ports ont les mêmes habi-
tudes, les mêmes bruits, les mêmes adieux des
mouchoirs et les phrases banales. et puisque
aussi le voyageur désorienté de changer de vie
prend contact avec un pays dans 1 euervement
de l attente au milieu de ses bagages.
Autrefois et aujourd'hui
Et j'ui. revu la Martinique.
Immense changement dans le Nord de l'île :
le Mont Pelé, œuvre dç mort inutile sur une
région déjà morte. Cratère où je montais il
y a j ans pour contempler le point de départ
de cette catastrophe qui sut, en IVOZ, émou-
voir le monde entier, cratère qui semblait en-
dormi à jamais, et qui, maintenant, la nuit,
vomit des tiammes rouges, le jour, bave des
couÍées de lumeroles et reste dans un ciel si
beau l'éternelle menace. Monstre destructeur
qui s 'acharne dans sa tureur à bouleverser les
rivières asséchées par lui, à labourer les cou-
lées de lave hgées depuis Z9 ans, anéantissant
dans une vision tragique, les terres désolées,
les cimetières géants où l'herbe rare pénible-
ment essayait d eftacer le crime gigantesque.
Cependant, Saint-Pierre, ville martyre, re-
monte ses murs sur les ruines subsistantes. La
vie, peu à peu, reprend au pied de la mon-
tagne turieuse et, courageuse, la population,
maigre l'attirance de Fort-de- France, malgré
le danger latent que l'on croyait écarté, malgré
la nouvelle éruption de 1929, rebâtit son toyer
sur des loyers détruits, élève des maisons sur
les cendres des maisons écroulées. La plus
impressionnante image de confiance subsiste
dans Saint-Pierre qui continue sa pauvre vie
au pied du volcan qui, par ses grondements
sourds, sonne les heures de mort à la grande
horloge de - la - fatalitée
Un petit détail que je ne peux m'empêcher
de citer : en 1902, le Christ du cimetière, ren-
versé, brisé en trois morceaux dont l'un tut
fondu, tordu et déformé par une lave brûlante,
fut retrouvé quelque temps après, et le buste
sauvé de la catastroph e devint une œuvre d art
forgée par la nature : un seul bras, mais un
bras dressé vers le ciel, une tête inclinée ex-
primant dans un rictus la souffrance, la dou-
leur et le cri du désespoir symbolisant la ville
agonisante. Lors de ma première visite, je fus
étonné de rencontrer dans ce cimetière l' admi-
rable chef-d'œuvre qu'aucun artiste peut-être
n eut pu rendre si merveilleux, et j ai voulu,
cette fois, contempler à nouveau ce buste
émouvant. Or, les habitants, ayant pu réunir
les morceaux perdus, ont rafistolé un Christ
entier avec du fil de fer, et comme l'autre
bras et la partie inférieure du corps étaient
restés intacts, ils ont rebâti -- un Christ dispro-
portionné, illogique comme pose, faisant d'un
chef-d' œuvre une statue ridicule. Pourquoi le
culte du souvenir semble-t-il oublié parfois à
la Martinique ? Pourquoi avoir supprimé cette
horloge qui, sauvée par miracle, marquait au
milieu des ruines l'heure indéniable de la
catastrophe ensevelissant des milliers de morts?
Ce sont des petits détails, mais ils ont leur
valeur et nous verrons plus loin ce qui reste
des souvenirs de Joséphine, qui fut, Martini-
quaise, une des gloires du pays, l'Impératrice
des Français. Les hommes détruisent, ou-
blient, mais la Nature, des Mornes aux vallées,"
a su conserver sa majesté et la féerie de son
décor.
J' ai revu, impressionnante, la forêt de fou-
gères de l' Ajouja-Bouillon, grandioses, les
gorges de Macouba et de Grand'Rivière pay-
sages à la Wagner, j'ai même revu le pêcheur
Sévère qui ne compte plus ses sauvetages dans
la mer démontée et que la voix mystérieuse des
sirènes empêch e désormais de s'éloigner des
côtes; j ai reconnu Basse-Pointe par la lutte
homérique des hommes contre les vagues pour
conduire les fûts de rhum, à travers les rou-
leaux déferlant, vers la goélette mouillée au
calme du grand large. La roule de la Thrace
aux perpétuels virages a conservé sa végétation
affolante où les lianes pendent comme des che-
velures. Les mêmes ruisseaux continuent leurs
chansons claires à travers les voûtes de verdure
et mêlent leurs murmures aux rires joyeux des
lavandières. L'île de la Mandoline et le pays
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