Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juin 1931 16 juin 1931
Description : 1931/06/16 (A32,N90). 1931/06/16 (A32,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380360f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
tTNtft'&oaUXIBMB »aam. N° lOtI , - LB NUMERO : 80 CENTIMES MARDI SOIn, 16 JUIN 1931.
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PARIS o*o
TÉLÉTHi « LeUVIl. tl-a,
- RICHELIEU «741
Les Annales Coloniales
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LA REORGANISATIONJ
des chemins de fer algériens
) 4
L'Algérie, après, divers rachats* est deve-
nue propriétaire de toutes ses voies ferrées.
Elle exploite elle-même les lignes à l'est
d'Alger, à voie large, ainsi que le Réseau à
voie étroite du département d'Oran.
Le P.-L.-M. a la gestion de la ligne à
voie large qui s.'étend d'Alger à la frontière
marocaine et de ses. dépendances.
L'Administration, émue par les déficits
constatés au cours de ces uernières années,
vient de dénoncer le contrat qui la liait au
P.-L.-M., et elle a présenté aux Assemblées
algériennes, un projet qui prévoit une sub-
vention pour combler les déiicits (20 au
maximum des dépenses générales. des che-
mins de fer), mais dont l'article principal
est l'approbation d'une convention nouvelle
avec la Compagnie P.-L.-M., aux termes de
laquelle est ajouté aux lignes actuellement
exploitées par cette Compagnie, le Réseau
Oranais à voie étroite convention provi-
soire d'ailleurs, d'une durée maxima de cinq
années résiliable de plein droit au cas où
interviendrait ^unification de toutes les voies
ferrées algériennes.
Ce projet a rencontré une vive opposi-
tion ; il a cependant été adopté par les uélé-
gations Financières et le Conseil supérieur.
Le Conseil général d'Oran avait émis un
avis nèttement défavorable.
L'Administration a fourni pour raison :
la nécessité d'obtenir des économies et d'as-
surer VEquilibre Financier des deux Ré-
seaux a l'est et à l'ouest d'Alger.
L'opinion unanime exprimée par les mem-
bres des deux Assemblées, c'est que le meil-
leur moyen, et le seul, d'atteindre jLe but
poursuivi, consiste dans l'unilication de tous
les. chemins de fer algériens.
Cette unification, ainsi que l'a fait ressor-
tir avec force M. Lévy, rapporteur général
de la Commission interdélégataire des voies
et communications, aura ces conséquences
heureuses 4
a En supprimant la dualité de Direction,
« de permettre la réduction des frais géné-
c raux, la création de gares communes et de
dépôts communs, la spécialisation des
« ateliers, la simplification, des approvision-
« nemënts, l'organisation d'achats, massifs,
« une répartition plus judicieuse du per-
sonnel et du matériel, rendue plus néces-
aïdte par l'allure torrentielle d'un tranc
..::(..ea_'iiN--t,",.i"'er..-,-<. '.,'
C'est sous le prétexte de réaliser partielle-
ment au moins ces améliorations et des fran-
chir - une première étape sur la route de
l'unification, que l'Administration supérieure
a imaginé sa réforme.
Mais si l'unification entière doit vraisem- 1
btablement donner les résultats espérés, il i
n'apparaît pas que le rattachement proposé
- soit de nature à en produire de semblables
ni que certains de ces résultats aient
pour condition indispensable ce rattache-
ment..
En effet :
1" La dualité de Direction 11e dispa-
raitra pas, puisque les deux centres géné-
raux de l'Etat et du P.-L.-M. subsisteront
à Alger.
Par suite, pas de réduction sensible des
frais i,
20 Il est impossible d'envisager l'utilisa-
tion meilleure du matériel les deux voies
étant différentes ;
30 Rien n'empêche, aux quelques points
de contact des deux Réseaux, d'instituer
des gares communes, sans. l'incorporation
préalable. Il en est bien ainsi à Alger.
Au surplus, les dépenses qu'exigerait la
construction de ces. gares communes, seront-
elles exposées, alors qu'il ne s'agit que d'une
incorporation momentanée ?
4* Le prolongement à Oran jusqu'aux
quais, de la voie venant de Colomb-Béchar
et qui s'arrête à la gare P.-L.-M., à 3 kilo-
mètres de la mer, peut s'effectuer quand on
le voudra. Il aurait dû être exécuté depuis
longtemps. Et pour faire tomber la résis-
tance insolite de la Compagnie P.-L.-M., il
suffit que l'Etat impose à cette dernière de
lever les obstacles qu'elle a jusqu'à ce jour
apportés à cet aménagement ;
5° Quant aux approvisionnements, l'Etat
les achète massivement pour les voies ora-
naises en même temps, que pour celles de
li'est ;
6° Le personnel est réparti, pour l'ins-
tant, sur l'ensemble des chemins de fer que
l'Etat exploite et la marge de déplacement
est encore plus grande qu'elle ne le serait
demain après le rattachement ;
7° La fusion ne supprimera :
- Ni les défectuosités de voies mal cons-
truites, parce qu'elles l'ont été à un mo-
ment où la technique était bien moins per-
fectionnée, ou bien parce que l'on était do-
miné par un souci exagéré d'économie ;
Ni le caractère déficitaire de l'exploita-
tion provenant de ce que ces lignes sont
d'ordre stratégique ou encore de pure colo-
nisation ;
8° On se demande enfin ce que signifie
1 P Equilibre Financier. auquel fajt allu-
sion l'exposé des motifs. La somme des in-
suffisances de recettes ne diminuera pas
parce qu'on aura élargi ou diminué l'ex-
tension des Réseaux. Et c'est cette somme
seule qui importe. Elle est toujours définiti-
vement à la charge de l'Etat.
Ainsi donc, aucun avantage matériel ap-
préciable.
Et n semble que ce soit uniquement pour
- motif de symétrie que la réforme est
conçue.
Par contre,- les inconvénients sont graves :
Les 2.000 agents du Reseau uranais de
l'Etat soutiennent avec raison que leur
passage au P.-L.-M., moUilie sans leur
consentement, le contrat que seul ils ont
accepté.
Ensuite, ils redoutent de ne pas trouver
auprès de la Compagnie P.-L.-M. la même
sollicitude qu'elle aura pour ses ancien»
employés, depuis longtemps. à son service
et qu'elle a elle-même - choisis.
De plus, beaucoup d'entre eux ont bleu
voulu aller temporairement sur les réseaux
de l¡lit, dans 1 espoir qu'à - une époque rap
prochée ils pourraient revenir dans leur de
partement d'origine. Ils Uevrunt perdre cei
espoir, dès qu'ils ne dépendront plus de 1;
meme direction.
Ils vont, en outre, se trouver dans une
situation des plus précaires, la » convention
ne devant avoir qu'une durée très limitée
(5 ans) avec l'aléa même d'une résiliation
plus prochaine si le Gouverneur Général tient
la. promesse, qu'il a faite solennellement,
la promesse, l'unification dans un bref délai.
d'accomplir l'unification dan Ull bref ùé}ai.
Est-il permis de provoquer dans un orga-
nisme d'une telle importance, un trouble
aussi profond uniquement pour un essai
- afin de tenter une expérience.
Des expériences sont-elles de mise, sé-
rieusement, en semblable matière ?
On comprend, des lors, le mécontentement
suscité "par de pareilles prévisions l'agi-
tation qui en résulte, l'effervescence qui se
manifeste parmi le personnel etIervcs-
cence dont on ne semble nullement se souciei
dans les Hautes Sphères, mais qui peut ce-
pendant avoir les répercussions les plus fâ-
cheuses sur la marche des services.
Le remède réel ou mal constaté se trouve
dans la modernisation de l'exploitation,
dans son industrialisation, dans l'organisa-
tion notamment d'une liaison plus étroite du
rail et des services routiers qui lui font une
concurrence désastreuse.
La nouvelle convention ne prévoit aucune
mesure de ce genre, elle ne laisse entrevoir
aucun progrès appréciabl.
Le rattachement n'offre même pas pour le
P.-L.-M. un intérêt véritable, si ce «n'est
celui de créer un précédent inattendu
telude. l'absorption de lignes d'Etat par
aime Compagnie puivé**-^ précédent "Uiie 1 ou
compte naturellement faire valoir lorsque
se produira l'Unification générale des Ré-
seaux d'Algérie, pour solliciter leur gérance.
C'est pourquoi il est permis d'espérer que
les Pouvoirs Publics Métropolitains refuse-
ront énergiquement leur approbation à un
tel projet.
.t.
Député d'Oran,
V'o,..p",.,. dit la Commission
de VAÎgértéf des Colonies et
des Protectorat.
- ̃ ̃
Un vapeur anglais aurait découvert
une nouvelle ile dans l'Atlantique
On mande de Rio de Janeiro à l'Associa-
ted Presse que le capitaine du vapeur an-
glais Lelande aurait déclaré samedi qu'il
avait découvert une nouvelle terre à 27°2o
de latitude ouest et 00° 50 de longitude nord,
près des rochers de Saint-Paul. Le gouverne-
ment brésilien a donné des instructions pour
qu'un croiseur se rende sur les lieux, et le
bruit court qu'un croiseur anglais aurait
également reçu l'ordre de se rendre de
Georgetown (Guyane anglaise) sur l'île nou-
vellement découverte, qui se trouve un peu
plus près de Rio que de Georgetown.
- - - -
Cette terre nouvelle en plein océan Atlan-
tique, c'est toujours une découverte digne
d'intérêt. La France ne peut rester insensi-
ble à ce rapport anglais, notre service postal
aérien devant bénéficier de cette escale sur
son itinéraire vers le Brésil.
:
Propagande coloniale -anglaise
à imiter
Nous ne comptons plus le nombre des nu-
méros des Annales Coloniales où se trouve
précisée la nécessité de plus en plus grande
d'intensifier notre propagande coloniale.
Tout récemment encore nous écrivions à
propos de l'organisation d'une inspection de
travail au ministère des Colonies, qu'il serait
indispensable de joindre à ce nouveau ser-
vice un bureau qui serait chargé de recevoir
directement et de centraliser tous lep rensei-
gnements de nature à intéresser tous ceux qui
désireraient aller tenter fortune aux colonies.
Nous ajoutions que, jusqu'à ce jour, rien de
pareil n'a été réalisé et que les diverses
agences économiques disséminées aux quatre
- coins - de la Capitale, ne pouvaient d'ordinaire
donner aucun conseil utile aux métropolitains
s'enquérant des emplois possibles outre-mer.
x Dans cet ordre d'idées, l'Angleterre nous
a devancés et depuis fort longtemps. C'est
ainsi que fonctionne chez nos voisins un ser-
vice dit de colonisation d'outre-mer qui a
dans ses attributions la publication d'une sé-
rie d'opuscules destinés aux sujets britanni-
ques désireux de s'expatrier. Ces publica-
tions, sous forme de carnets, sont fournies
gratuitement à tous ceux qui les demandent.
Offres d'emploi, carrières ouvertes, salaires
habituels, coût de la vie, le logement, des
transports, tout y est indiqué.
N'est-ce pu un exemple à méditer et à
suivre?
P.-C. Bearfw Fraiyoïi,
QowfcrneuT WTWTWrg des Colonies.
Sauvons la Transat 1 •••
Il'
e1
'-.J'. ,,1
ie
fI
rÀ
LÉON llAILBY, direc-
teur de l'Intransi-
geant, et M. Léon
lilum, directeur du
Populaire, sont au-
jourd'hui d'accord
quand ils. exami-
nent dam leurs feuilles la grave question du
sauvetage de la Transatlantique. Tous deux
se réclamant de l'intérêt général arrivent aux
mêmes conclusions, et u est assez piquant
de voir mon vieil ami de trente et quelques
années Léon Bailby, avec lequel je Ils pres-
que mes premières armes dans la Presse, se
rencontrer, lui, le leader du plus grand jour-
nal conservateur parisien, avec le parti
S. F. O,
Il est vrai que le problème est complexe.
La Compagnie Générale Transatlantique,
dont le Conseil d'admiflistratioll avait eu le
tort de confier de plus en plus, depuis la
mort de M. Dai Piaz, son gouvernail à
un brave Ilomme agile et hurluberlu, nomme
J.-ll. Ricard, et ancien ministre de l'Agri-
culture (PréParatioll légitime d'un marin,
sans doute), a lancé depuis quelques semai-
nes un H.O.S. éperdu.
Immédiatement se sont présentés pour la
soutenir, comme la corde soutient le pendu,
des gens que Von ne voit jamais que lorsque
l'atmosphère sent le cadavre : les Cypftetl-
Fabre et leur acolyte Alexis Baptifaut, les
vampires de VAsia, les natif rageur s des
Chargeurs Réunis, de la Compagnie Sud-
Atlantique, de la Compagnie f rançaise de
Navigation à Vapeur, de la Société Navale
de l'Ouest, j'en passe, et des pires.
Les conditions de ce renflouement cOllsis-
taient à passer la main et à confier la Tran-
sat aux Cyprien-Fabre qui acceptaient de re-
prendre le gouvernail avec de l'argent que
fournirait lEtat et en ne réglant plus cer-
tains comptes en suspens autant dans leurs
propres sociétés que rue Auber.
Contre cela, nous n'avons pas besoin de
joindre nos protestations indignées à celles
de l'Intransigeant et du Populaire aux refus
péremptoires opposés par le gouvertlemellt,
d'accord avec les commissions des finances
des deux assemblées.
Point n'est besoin de supporter les Cy-
prien-Fabre, Baptifaut and C° pour soute-
nir la Transatlantique avec les deniers pu-
blics. Ces ",clSieu;s,' en entrant dans le
Conseil d'Administration de la Transat, sa-
vaient, il y a deux mois, que cette grande
Compagnie était en difficultés financières.
Les bien pensants ,id,n Pas eu la grande,
"Il" - de Georges Bernanos, Ils ont cru qui
lis deux Cyprien-Fabre, avec leur propre
milliard de bel argent au soleil, accourraient
secourir la Transat pour le grand renom de
Varmement français. Erreur. Ils se mettaient
en bonne position pour naufrager la grande
œuvre de I.-Charles Roux et de Dal Piaz,
essayer de resquiller quelques, dizaines de
taillions et faire un trust de l'armement fran-
çais à leur profit.
Sauver les lignes impériales qui desservent
la France, l'Amérique du Nord et VAmé-
rique Centrale, qui unissent Bordeaux et
Marseille au Maroc, à l'Algérie et à la Tu-
Ilisie, est une nécessité impérieuse. Tout le
monde est d'accord là-dessus.
Et tout le monde est aussi d'accord pour
que l'Etat ait un contrôle très étroit sur le
nouveau fonctionnement de. la Compagnie
Transatlantique. Il est anormal que, durant
les années prospères, les dirigeants des gran-
des sociétés s'emicllissent avec leurs béné-
fices. et que les - mauvaises années venant, ils
soient obligés de faire appel au budget,
c'est-à-dire à l'ensemble des contribuables,
pour les sauver. Un contribuable qui fait de
mauvaises affaires est bel et bien mis en
faillite, même s'il a derrière lui trente ans
de travail, d'honneur et de probité, Les
grandes sociétés, quels que soient les noms
de leurs administrateurs, ne doivent pas être
à l'abri de pareilles misères, La loi doit être
égale pour tous.
Il importe de faire immédiatement le né-
cessaire pour assurer en régie comme pour la
contractuelle des Messageries Maritimes ou
d'une façon similaire, le fonctionnement des
lignes de la Transat.
Et qu'on en profite, en prévision de de-
main, pour resserrer le contrôle des Char-
geurs Rémlis, bénéficiaires de subventions et
de monopoles d'exploitation que je laisse au
gouvernement, et aux commissions parlemen-
taires le soin de qualifier.
Marcmt Jtuetfcl.
.,.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
1.
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats,. s'est réunie aujourd'hui
16 juin à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
Le Rapport Pour avis de M. Roux-Freissi-
neng sur le projet de loi no 4669 portant
création d'une Société anonyme dénommée
« Société africaine d'aviation marchande »
chargée d'exploitation de liaisons aériennes
entre la France et. ses diverses possessions
d'Afrigue; -
La Nomination de rapporteurs -
1° Du projet de loi 4967 modifiant l'arti-
cle 88 de la loi du 5 avril 1884 sur l'orga-
nisation municipale à la Guadeloupe, à la
Martinique et à La Réunion;
20 Du projet de loi 4068 rendant applica-
bles aux Antilles et à La Réunion rarticle
premier du iw avril 1928 qui modifie les ar-
ticles 1341 à 1345 du Code dvit;
3° Du projet de loi 4970 rendant applica-
bles aux Antilles et à iLa Réunion les dis-
positions de la loi du 14 juillet 1929 qui mo-
difie l'art. 1444 du Code civil.
Affaires tfnwrm.
A l'Exposition Coloniale
ÉCHOS
AVEC UN 420 1
Il ne faudrait pas tout ae meme que lEx-
position cvlvi/late devint, par lineiae ou la
compacité de ses dirigeants, une véritable
foret de Bondy.
Je III en voudrais de ne pas publier les
deux lettres suivantes reçues entre 500 au-
tres, concernant le scandale de « Bagdad ».
Monsieur le Directeur,
Je ne suis ni un homme chic ni un nuu,
mais jaune me renuie compte une lois au
moins ue ce qu' l y a de mieux dans chacune
des mamtesianons qui sollicitent mon atten-
tion depuis quelque 50 ans que je suis nié le
à la vie parisienne.
On m'avait dit ; « AJlez à Bagdad, allez
à Bagdad, c'est ce qu'il y a de mieux a
l'Exposition.. Peut-être vous-même i'avez-
vous conseillé à vus relations; allez-y d ail-
leurs le vendredi, c est jour de gala. Avec
des ainis, nous nuus concertons, et, lJ:¡'
santés n'étant pas très brillantes et nos jam-
bes tatiguées, nous avons été vendredi der-
nier à Hagdau, à raision de deux automobiles,
contenant chacune trois personnes, plus le
chautfeur. Pas de commentaires, des chif-
fres !
Entrée : 8 personnes à 12 francs.. 96
Entrée de 2 voitures automobiles à
100 francs chacune 200
Pour entrer dans l'île de Bagdad
pont de péage: 10 fr. par personne
\le chauffeur ne payant pas), ci : 60
Six dîners à prix iixe (150 francs
par tête). Menu: grappe-fruit, po-
tage quelconque, filet de soie, à
'raison d'un filet par personne (sole
de 150 grammes), petit médaillon
d'agneau avec légumes, rares
blancs de poulet à la gelée avec
salade, pêche Melba. 6 x 150 900
Vins : 2 bouteilles de Champagne
pour 6 à 150 fr. la bouteille. 300
4 bouteilles d'eau minérale. , 40
Café et liqueurs pour quelques-uns 130
Pourboire, vestiaire, chasseur 250
Total .,:., 1.976
Et, pour ce prix, manger médiocrement,
avoir le droit de ne pas voir les attractions,
car il y a 20 tables sur 120 qui peuvent les
apercevoir, et si vous n'y prenez pas garde,
L addition fàite à La fourchette comportera
en plus de e que vous avez consommé un
dîner ou une bouteille de champagne.
*Est-ce que le commissariat général tolé-
rera Indéfiniment un pareil scandale ?
G. S.,
Boulevard de Courccllcs,
Paris (170).
Seconde lettre :
Monsieur le Directeur,
Vendredi dernier, j'ai voulu aller dîner
à Bagdad, puisque c'est, paraît-il, comme
un conte de Mille et une Nuits.
Arrivé en voiture devant l'île, nous avons
voulu entrer, on nous a fait payer 10 francs
par personne pour passer le pont et aller
dîner. Lorsque nous sommes descendus pour
dîner, * des maîtres d'hôtel, avec toute l'arro-
gance de gens jouissant d'un succès que je
souhaite de tout mon cœur éphémère, nous
dirent : « Messieurs, il n'y a plus de pl,ace. »
Et on nous a refusé de nous rendre nos
10 francs. Nous ne serions cependant pas
venus dans l'île pour regarder les têtes des
serveurs.
En réalité, je crois que le Commissariat
générale de l'Exposition, d'accord avec la
Société des attractions, s'offre la tête des
visiteurs.
Contes de Shéhérazade ? Non. Contes
d'Hoffmann ? Pas davantage.
Comptes d'apothicaires, tout simplement!
T. D.,
avenue Henri-Martin.
Il n'y a rien à ajouter aux lettres de nos
intéressants correspondants.
LA JAVA DES CLOCHARDS
Une cour des Miracles qui, certes, eût ell-
thousiasmé Victor Hugo, mais qui laisse les
visiteurs de l'Exposition de Vincennes beau-
coup moins enthousiastes, est chargée de
veiller sur leurs commodités - et leur sécurité,
- - - -
Sous le costume au raboÙ; si laid, si mi-
teux des hommes-sandwichs, trop nombreu-
ses sont les têtes de truands, les faces d'ar-
gotiers, les figures de clochards qui sont gar-
diens d'empire colonial pour 27 fr. 50, de
10 heures à minuit.
Pauvres bougres 1 ils savent bien que sur
leurs dos, costumes payés, une heureuse com-
pagnie concessionnaire réalise d'appréciables
.bénéfices 1 Elle touche quelque 1.250 fr.
par mois et par homme, et ne lâche par gar-
dien que 825 francs.
L'exemple venant de haut, les exploités, à
leur tour, cherchent la meilleure combine
pour couler des heures agréables en buvant à
l'œil, aux frais des 300 débitants de l'Expo-
sition, et en se reposant à l'ombre des pal-
miers.
Notre spirituel confrère le Carnet de la
Semaine, se demande dans quelle sphère so-
ciale on a recruté ces pauvres hères, qui,
quelle que soit la question qu'on leur pose,
ne savent répondre que par l'inertie :
« Nous n'avons pas d'ordres. Nous ne
savons pas. «
Que des imprudents se massent en foule
sur îles points qui portent l'indication « dan-
ger de mort 1, que des vandales massacrent
le temple dïAngkor à coups de pieds, qu'on
trie « au feu 1 ou Il au voleur i, qu'on se
cogne m bal Loulou, les gardiens fameux
s 'ClllprSSCJ/t de dis paraître. Ils n'ont pas
d'orares pour intervenir.
a Sans parler des vols qu'on signale de
droite et de gauche. Alenus larcins, mais
mauvais symptômes. »
El aussi poursuit le Carnet de la Semaine:
Mauvais calcul
Les petits taxis jaunes sont charmants à
voir. Mais ils coûtent cher.
Six francs la prise en charge, autant pour
une course de dix minutes, plus le pourboire.
On s'eu tire difficilement a moins de douae
ou quinze francs.
Aussi les cars électriques ont-ils aussitôt
augmenté le prix de leur circuit de vingt-
cinq pour cent.
Lt il n'y a qu'un mois que l'Exposition est
ouverte ! Où s'arrêtera-t-on ?
Les gens payent, c'est entendu, mais disent
le lendemain :
Quel coup de fusil t
Et c'est-l'Exposition qui en subit les consé-
quences.
DIFFAMATION
Le Charivari qui, avec /'Action Française,
est le joumaL officiel du maréchal Lyautey
et du Commissariat général de VExposition,
publie des articles d'une violence inouïe,
coutre M. Aupetit, ancien secrétaire général
de la Banque de France et administrateur de
la Banque nationale de Crédit.
Nous avons reproduit samedi dernier, dans
« les Echos des autres », l'écho concernant
ce distingué fonctionnaire en protestant avec
indignation contre ces insinuations dont le
Charivari reconnaît dans son dernier numéro
le mal fondé.
Migjn&nnet.
--
La reine de Hollande en France
La ruine YVilhelmine de Hollande dont les
Annales Coloniales avaient annoncé le pro-
chain séjour en France, est arrivée ce matin
à Paris. Elle est accompagnée du prince
Henri ut de leur fille la princesse Juliana.
La souveraine vient faire en France un
voyage mi-qfficiel, mi-incognito, dont l'objet
est de présider le W juin l'inauguration de
la Section néerlandaise à l'Exposition Co-
loniale et d'étudier les manifestations colo-
niales "des autres pays à Vincennes.
m 4»
CINÉMA COLONIAL
Un documentaire africain
Y-qinbi, -grand documentaire parlant réa-
lisé dans le centre. de l'Afrique pour les
Etablissements Jacques Haïk, a reçu une so-
norisation originale, s'inspirant d'une for-
mule toute nouvelle. Ce film, d'un puissant
intérêt, sera présenté prochainement.
André Hugon au Hoggar
En même temps que Sous la croix du Suit,
André Hugon s'est avancé avec sa troupe et
ses camions jusqu'aux confins du royaume
d'Antinéa. Dans cette longue randonnée,-
l'endurance de sa vaillante petite caravane
fut souvent mise à une rude épreuve, notam-
ment au milieu d'une tempête de sable pen-
dant laquelle ses opérateurs trouvèrent
pourtant moyen de filmer une bande pleine
d'intérêt. Dans ce décor sincère, André Hu-
gon tourna quelques scènes mouvementées,
où le chef Targui Charles de Rochefort fit
preuve de remarquables qualités de méha-
riste. Grâce au concours des indigènes, il
put aussi enregistrer quelques cérémonies
locales fort pittoresques, par exemple la cé-
lébration d'un mariage où Arbi Mihalesco
fut l'heureux époux de la belle roumi Su-
zanne Christy.
A l'Académie des Sciences
-
Election
Journée d'élections, hier, à l'Académie des
Sciences. 11 s'agissait de pourvoir à la chaire
de phanérogomie vacante au Muséum national
d'histoire naturelle. L'Académie présentera - en
première ligne M. Henri Humbert, chef des
travaux pratiques à la Faculté d'Alger et, en
deuxième ligne, M. Gagnepin. L'Académie a
ensuite désigné comme membre du Conseil su-
périeur du laboratoire national de radio-électri-
F'
cité, le général Ferrié, et comme membre du
Comité supérieur des inventions, en remplace-
ment de M. Sïhloesing, décédé, M. Maurain.
L'Académie des Sciences coloniales
et les trois présidents
Au matin même du jour où M. Doumergue
quitte l'Elysée et où M. Doumer y entre,
Rondelet relève dans VEcho de Paris que
les deux présidents appartiennent à l'Aca-
démie des Sciences coloniales depuis sa lon-
dation en 1922. « Pour une académie qui
n'a pas dix ans d'âge, c'est une manière de
record qui n'a pas d'exemple dans les Anna-
les académiques de l'univers. »
Apprenons à Rondelet que M. Paul Dou-
mer la présida activement en 1926-27.
Et Rondelet constate encore que le nou-
veau président du Sénat, M. Albert Lebrun,
appartient à la même compagnie savante.
Apprenons-lui encore, peut-être, qu'il en fut
le président-fondateur. Et approuvons la
conclusion qu'il tire de ce triple fait :
.11 Qui montre la place de plus en plus
grande qu'occupent les colonies dans les
destinées de la France. »
Et c'est fort juste.
44*. »
Le - général Armangand se rend
au Maroc en avion
-+..
Le général Armangaud, commandant.
Vaéronautique in Mapoc, est arrivé hier à
Casablanca à bord d'un avion Piloté par le
capitaine aviateur Ltchers, venant de Perpi-
gnan et d'A Ucante.
Carnet de route
Symphonie Exotique
̃ - »♦»
La Nouvelle-Calédonie
par ALFRED CHAUMEL.
L'erreur de l'exotisme pour le voyageur qui
- avant de visiter des pays a parcouru les
récits ou romans écrits &ur ces régions, ou qui
s' est renseigné auprès des habitants, est de vou-
loir rencontrer en quelques jours « l' exception-
net » souvent noté par les auteurs et retenu par
les colons connaissant depuis plus de vingt ans
ces contrées. Evidemment le Colonial est sin-
cère dans ses descriptions puisque sa vie lui
laisse une superposition de clichés où la » nor-
male » disparaît ; aimant sa colonie, - il veut
vous la. présenter avec ses plus beaux et ses
plus rares souvenirs, Au Châtelet, un décor ré-
sumera la forêt vierge avec tout ce que l'on
peut y rencontrer après de nombreuses explora-
tions et réunira sur une scène toutes les curio-
sités aperçues à la loneue « -- isolément n.
Le passager éprouve alors une désillusion à
ne pas trouver de suite ce maximum d'exo-
tisme sur lequel il comptait, et s'énervc des
phrases trop souvent entendues : « Si vous
étiez venus à telle époque. 1) ou « Si vous
aviez connu il. y a dix ans. » Bref, la civili-
sation effaçant peu à peu l'extraordinaire, une
vision sincère dans un voyage rapide doit se
borner à un ensemble journalier, à l'état d'âme
d'un Pays qui subsiste toujours et si le voya-
geur désire se contenter de la normale, il évi-
tera cette désillusion et conservera l' enchante.
tement d'un premier grand voyage.
Cette fois nous arrivons dans la Colonie
la plus éloignée d'Europe ; la Nouvelle-Calé-
donie. On s'attend à trouver à 22.000 kilomè-
tres de Marseille des anthropophages vivant
dans une nature sauvage, à peine inexplorée,
et l'on débarque tout simplement dans une pro-
vince française. On a placé dans ces mers du
sud, aux antipodes de notre pays, une escale
de vacances, un repos de ces visions ahuris-
-antes rencontrées dans un tour du monde, et
l'on se trouve brusquement transporté au milieu
dé la vieille paysannerie française.
La grave erreur commise en 1863 créa-
tion du bagne erreur réparée en 1897 par
sa suppression, a nui considérablement à ce
tp 'itoire de peuplement français. Trop connu
autrefois et matheureusemen4 connu à - tort par
bien des Européens malgré sa disparition, f
bagne a donné à 'I La Nouvelle )1 un-,' mau-
vaise réputation qui empêcha bien des Cnlonç
de choisir comme champ d' action à leur dé?u
de v i e ine.Uve cett
de vie neuve cette région pourtant favûrisi,"
par un climat rêvé, où la montagne et la moi,
moirées - comme une étoffe ancienne, se paient
des couleurs les plus charmantes. Sans douit,
par coquetterie, l'île a su s'entourer d' une cein-
ture de corail, mais jaloux de sa beauté, le
grondement du ressac et les récifs senti-
nelles trompeuses ont rendu inviolables ses
rivages cléments, jusqu' au jour où véritables
héros, les premiers navigateurs osèrent s'aven-
turer au milieu des rochers innommables.
Et maintenant, pénétrant dans une rade ad-
mirable qui domine en gradins la jolie ville de
Nouméa, on est surpris de trouver au débar-
cadère des centaines de Français qui vous
accueillent aussitôt et qui de suite vous mon-
trent qu'en Nouvelle-Calédonie on est tout
simplement revenu pour quelques jours dans
« son n Pays.
Visite rapide de l'île : Comment' oublier
cette route en corniche évoquant les grands
paysages de l' Auvergne, la douceur de la ri-
vière Néra au nom si doux, et tous ces clochers
de France dans des paysages pastellisés où
seuls les cocotiers sont là pour vous rappeler
que l'on est aux colonies ? Je revois cette
classe enfantine où sont accrochés devant la
porte tous ces petits paniers de provisions, com-
me chez nous. Je me souviens de ces nuits
merveilleuses où les étoiles semblaient plus
bri ll antes. Bourai l, la Foa, Bouloupari, accueil
si simple des habitants, chambres si vieille
France avec leurs meubles d' autrefois qui firent
dire à ma compagne, de tous mes voyages, cette
phrase charmante qui résume si bien l'âme de
ce pays : « Comme c'est reposant, je me crois
en vacances chez ma Grand'mètre )>.
Gentilhomme campagnard entouré de sa
nombreuse famille qui le seconde dans les tra-
vaux agricoles. Elevage insoupçonné où de par-
faits cavaliers conduisent des milliers de boeufs
que l'on ne croyait n exister que dans les hlms
américains. Richesse minière : nickel et chro-
me. Plantations de caféiers. Colon courageux
aimant sa terre. Jamais si loin de France je ne
me suis senti plus près d'elle et ces quelques
jours trop vite passés vous apprennent que le
bonheur car après tout c'est peut-être cela
existe dans cette vie loyale, saine sans am-
bition, servant avec amour et dévouement la
grande cause coloniale, aux antipodes de la
France.
Cet archipel, comprenant principalement la
Nouvelle-Calédonie et les Loyautés (Lifou,
Maré Ouvéa) si petit sur la carte parce qu'il
apparaît aux côtés de ce continent l'Australie,
représente cependant 20.000 kmq. En plus des
17.000 Européens qui peuples ces iles, 28.000
indigènes canaques sont répartis dans ce terri -
toire parmi lesquels 6.000 seulement habitent
la Nouvelle-Calédonie proprement dite. De
- -. 11 .1' 1,.
petits villages aux toits de paille, style afri-
cain, abritent cette race autrefois si sauvage et
qui vous apparaît comme tel lorsque vêtus du
manou et de feuilles de cocotiers, brandissant
les armes de guerre, les indigènes miment
avec des visages redoutables, les danses de
guerre dans le Pilou-Pilou. Mais lorsque le
tam-tam a cessé son rythme rapide et que ta
fête est terminée, ces mêmes danseurs vêtus a
l'européenne et parlant le français correcte-
ment vous font rêver en ce brusque contraste
à l'évolution d'une race, au progrès si rapide
de la civilisation. Bientôt, le tourfsme se con-
JOVRMLJUOTIMEN
Ridmciion& Administration :
it, m M tHM-THMr
PARIS o*o
TÉLÉTHi « LeUVIl. tl-a,
- RICHELIEU «741
Les Annales Coloniales
tM annonce» et réclames sont reçues au
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DIRECTEUR-FONDATEUR ; Marcel RUED&L
Tous les articles publiés dans noire tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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France et
Colonios 180 » 100 i 60 n
Étranger.. 240 » 125 » 70 »
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tous les bureaux de poste.
LA REORGANISATIONJ
des chemins de fer algériens
) 4
L'Algérie, après, divers rachats* est deve-
nue propriétaire de toutes ses voies ferrées.
Elle exploite elle-même les lignes à l'est
d'Alger, à voie large, ainsi que le Réseau à
voie étroite du département d'Oran.
Le P.-L.-M. a la gestion de la ligne à
voie large qui s.'étend d'Alger à la frontière
marocaine et de ses. dépendances.
L'Administration, émue par les déficits
constatés au cours de ces uernières années,
vient de dénoncer le contrat qui la liait au
P.-L.-M., et elle a présenté aux Assemblées
algériennes, un projet qui prévoit une sub-
vention pour combler les déiicits (20 au
maximum des dépenses générales. des che-
mins de fer), mais dont l'article principal
est l'approbation d'une convention nouvelle
avec la Compagnie P.-L.-M., aux termes de
laquelle est ajouté aux lignes actuellement
exploitées par cette Compagnie, le Réseau
Oranais à voie étroite convention provi-
soire d'ailleurs, d'une durée maxima de cinq
années résiliable de plein droit au cas où
interviendrait ^unification de toutes les voies
ferrées algériennes.
Ce projet a rencontré une vive opposi-
tion ; il a cependant été adopté par les uélé-
gations Financières et le Conseil supérieur.
Le Conseil général d'Oran avait émis un
avis nèttement défavorable.
L'Administration a fourni pour raison :
la nécessité d'obtenir des économies et d'as-
surer VEquilibre Financier des deux Ré-
seaux a l'est et à l'ouest d'Alger.
L'opinion unanime exprimée par les mem-
bres des deux Assemblées, c'est que le meil-
leur moyen, et le seul, d'atteindre jLe but
poursuivi, consiste dans l'unilication de tous
les. chemins de fer algériens.
Cette unification, ainsi que l'a fait ressor-
tir avec force M. Lévy, rapporteur général
de la Commission interdélégataire des voies
et communications, aura ces conséquences
heureuses 4
a En supprimant la dualité de Direction,
« de permettre la réduction des frais géné-
c raux, la création de gares communes et de
dépôts communs, la spécialisation des
« ateliers, la simplification, des approvision-
« nemënts, l'organisation d'achats, massifs,
« une répartition plus judicieuse du per-
sonnel et du matériel, rendue plus néces-
aïdte par l'allure torrentielle d'un tranc
..::(..ea_'iiN--t,",.i"'er..-,-<. '.,'
C'est sous le prétexte de réaliser partielle-
ment au moins ces améliorations et des fran-
chir - une première étape sur la route de
l'unification, que l'Administration supérieure
a imaginé sa réforme.
Mais si l'unification entière doit vraisem- 1
btablement donner les résultats espérés, il i
n'apparaît pas que le rattachement proposé
- soit de nature à en produire de semblables
ni que certains de ces résultats aient
pour condition indispensable ce rattache-
ment..
En effet :
1" La dualité de Direction 11e dispa-
raitra pas, puisque les deux centres géné-
raux de l'Etat et du P.-L.-M. subsisteront
à Alger.
Par suite, pas de réduction sensible des
frais i,
20 Il est impossible d'envisager l'utilisa-
tion meilleure du matériel les deux voies
étant différentes ;
30 Rien n'empêche, aux quelques points
de contact des deux Réseaux, d'instituer
des gares communes, sans. l'incorporation
préalable. Il en est bien ainsi à Alger.
Au surplus, les dépenses qu'exigerait la
construction de ces. gares communes, seront-
elles exposées, alors qu'il ne s'agit que d'une
incorporation momentanée ?
4* Le prolongement à Oran jusqu'aux
quais, de la voie venant de Colomb-Béchar
et qui s'arrête à la gare P.-L.-M., à 3 kilo-
mètres de la mer, peut s'effectuer quand on
le voudra. Il aurait dû être exécuté depuis
longtemps. Et pour faire tomber la résis-
tance insolite de la Compagnie P.-L.-M., il
suffit que l'Etat impose à cette dernière de
lever les obstacles qu'elle a jusqu'à ce jour
apportés à cet aménagement ;
5° Quant aux approvisionnements, l'Etat
les achète massivement pour les voies ora-
naises en même temps, que pour celles de
li'est ;
6° Le personnel est réparti, pour l'ins-
tant, sur l'ensemble des chemins de fer que
l'Etat exploite et la marge de déplacement
est encore plus grande qu'elle ne le serait
demain après le rattachement ;
7° La fusion ne supprimera :
- Ni les défectuosités de voies mal cons-
truites, parce qu'elles l'ont été à un mo-
ment où la technique était bien moins per-
fectionnée, ou bien parce que l'on était do-
miné par un souci exagéré d'économie ;
Ni le caractère déficitaire de l'exploita-
tion provenant de ce que ces lignes sont
d'ordre stratégique ou encore de pure colo-
nisation ;
8° On se demande enfin ce que signifie
1 P Equilibre Financier. auquel fajt allu-
sion l'exposé des motifs. La somme des in-
suffisances de recettes ne diminuera pas
parce qu'on aura élargi ou diminué l'ex-
tension des Réseaux. Et c'est cette somme
seule qui importe. Elle est toujours définiti-
vement à la charge de l'Etat.
Ainsi donc, aucun avantage matériel ap-
préciable.
Et n semble que ce soit uniquement pour
- motif de symétrie que la réforme est
conçue.
Par contre,- les inconvénients sont graves :
Les 2.000 agents du Reseau uranais de
l'Etat soutiennent avec raison que leur
passage au P.-L.-M., moUilie sans leur
consentement, le contrat que seul ils ont
accepté.
Ensuite, ils redoutent de ne pas trouver
auprès de la Compagnie P.-L.-M. la même
sollicitude qu'elle aura pour ses ancien»
employés, depuis longtemps. à son service
et qu'elle a elle-même - choisis.
De plus, beaucoup d'entre eux ont bleu
voulu aller temporairement sur les réseaux
de l¡lit, dans 1 espoir qu'à - une époque rap
prochée ils pourraient revenir dans leur de
partement d'origine. Ils Uevrunt perdre cei
espoir, dès qu'ils ne dépendront plus de 1;
meme direction.
Ils vont, en outre, se trouver dans une
situation des plus précaires, la » convention
ne devant avoir qu'une durée très limitée
(5 ans) avec l'aléa même d'une résiliation
plus prochaine si le Gouverneur Général tient
la. promesse, qu'il a faite solennellement,
la promesse, l'unification dans un bref délai.
d'accomplir l'unification dan Ull bref ùé}ai.
Est-il permis de provoquer dans un orga-
nisme d'une telle importance, un trouble
aussi profond uniquement pour un essai
- afin de tenter une expérience.
Des expériences sont-elles de mise, sé-
rieusement, en semblable matière ?
On comprend, des lors, le mécontentement
suscité "par de pareilles prévisions l'agi-
tation qui en résulte, l'effervescence qui se
manifeste parmi le personnel etIervcs-
cence dont on ne semble nullement se souciei
dans les Hautes Sphères, mais qui peut ce-
pendant avoir les répercussions les plus fâ-
cheuses sur la marche des services.
Le remède réel ou mal constaté se trouve
dans la modernisation de l'exploitation,
dans son industrialisation, dans l'organisa-
tion notamment d'une liaison plus étroite du
rail et des services routiers qui lui font une
concurrence désastreuse.
La nouvelle convention ne prévoit aucune
mesure de ce genre, elle ne laisse entrevoir
aucun progrès appréciabl.
Le rattachement n'offre même pas pour le
P.-L.-M. un intérêt véritable, si ce «n'est
celui de créer un précédent inattendu
telude. l'absorption de lignes d'Etat par
aime Compagnie puivé**-^ précédent "Uiie 1 ou
compte naturellement faire valoir lorsque
se produira l'Unification générale des Ré-
seaux d'Algérie, pour solliciter leur gérance.
C'est pourquoi il est permis d'espérer que
les Pouvoirs Publics Métropolitains refuse-
ront énergiquement leur approbation à un
tel projet.
.t.
Député d'Oran,
V'o,..p",.,. dit la Commission
de VAÎgértéf des Colonies et
des Protectorat.
- ̃ ̃
Un vapeur anglais aurait découvert
une nouvelle ile dans l'Atlantique
On mande de Rio de Janeiro à l'Associa-
ted Presse que le capitaine du vapeur an-
glais Lelande aurait déclaré samedi qu'il
avait découvert une nouvelle terre à 27°2o
de latitude ouest et 00° 50 de longitude nord,
près des rochers de Saint-Paul. Le gouverne-
ment brésilien a donné des instructions pour
qu'un croiseur se rende sur les lieux, et le
bruit court qu'un croiseur anglais aurait
également reçu l'ordre de se rendre de
Georgetown (Guyane anglaise) sur l'île nou-
vellement découverte, qui se trouve un peu
plus près de Rio que de Georgetown.
- - - -
Cette terre nouvelle en plein océan Atlan-
tique, c'est toujours une découverte digne
d'intérêt. La France ne peut rester insensi-
ble à ce rapport anglais, notre service postal
aérien devant bénéficier de cette escale sur
son itinéraire vers le Brésil.
:
Propagande coloniale -anglaise
à imiter
Nous ne comptons plus le nombre des nu-
méros des Annales Coloniales où se trouve
précisée la nécessité de plus en plus grande
d'intensifier notre propagande coloniale.
Tout récemment encore nous écrivions à
propos de l'organisation d'une inspection de
travail au ministère des Colonies, qu'il serait
indispensable de joindre à ce nouveau ser-
vice un bureau qui serait chargé de recevoir
directement et de centraliser tous lep rensei-
gnements de nature à intéresser tous ceux qui
désireraient aller tenter fortune aux colonies.
Nous ajoutions que, jusqu'à ce jour, rien de
pareil n'a été réalisé et que les diverses
agences économiques disséminées aux quatre
- coins - de la Capitale, ne pouvaient d'ordinaire
donner aucun conseil utile aux métropolitains
s'enquérant des emplois possibles outre-mer.
x Dans cet ordre d'idées, l'Angleterre nous
a devancés et depuis fort longtemps. C'est
ainsi que fonctionne chez nos voisins un ser-
vice dit de colonisation d'outre-mer qui a
dans ses attributions la publication d'une sé-
rie d'opuscules destinés aux sujets britanni-
ques désireux de s'expatrier. Ces publica-
tions, sous forme de carnets, sont fournies
gratuitement à tous ceux qui les demandent.
Offres d'emploi, carrières ouvertes, salaires
habituels, coût de la vie, le logement, des
transports, tout y est indiqué.
N'est-ce pu un exemple à méditer et à
suivre?
P.-C. Bearfw Fraiyoïi,
QowfcrneuT WTWTWrg des Colonies.
Sauvons la Transat 1 •••
Il'
e1
'-.J'. ,,1
ie
fI
rÀ
LÉON llAILBY, direc-
teur de l'Intransi-
geant, et M. Léon
lilum, directeur du
Populaire, sont au-
jourd'hui d'accord
quand ils. exami-
nent dam leurs feuilles la grave question du
sauvetage de la Transatlantique. Tous deux
se réclamant de l'intérêt général arrivent aux
mêmes conclusions, et u est assez piquant
de voir mon vieil ami de trente et quelques
années Léon Bailby, avec lequel je Ils pres-
que mes premières armes dans la Presse, se
rencontrer, lui, le leader du plus grand jour-
nal conservateur parisien, avec le parti
S. F. O,
Il est vrai que le problème est complexe.
La Compagnie Générale Transatlantique,
dont le Conseil d'admiflistratioll avait eu le
tort de confier de plus en plus, depuis la
mort de M. Dai Piaz, son gouvernail à
un brave Ilomme agile et hurluberlu, nomme
J.-ll. Ricard, et ancien ministre de l'Agri-
culture (PréParatioll légitime d'un marin,
sans doute), a lancé depuis quelques semai-
nes un H.O.S. éperdu.
Immédiatement se sont présentés pour la
soutenir, comme la corde soutient le pendu,
des gens que Von ne voit jamais que lorsque
l'atmosphère sent le cadavre : les Cypftetl-
Fabre et leur acolyte Alexis Baptifaut, les
vampires de VAsia, les natif rageur s des
Chargeurs Réunis, de la Compagnie Sud-
Atlantique, de la Compagnie f rançaise de
Navigation à Vapeur, de la Société Navale
de l'Ouest, j'en passe, et des pires.
Les conditions de ce renflouement cOllsis-
taient à passer la main et à confier la Tran-
sat aux Cyprien-Fabre qui acceptaient de re-
prendre le gouvernail avec de l'argent que
fournirait lEtat et en ne réglant plus cer-
tains comptes en suspens autant dans leurs
propres sociétés que rue Auber.
Contre cela, nous n'avons pas besoin de
joindre nos protestations indignées à celles
de l'Intransigeant et du Populaire aux refus
péremptoires opposés par le gouvertlemellt,
d'accord avec les commissions des finances
des deux assemblées.
Point n'est besoin de supporter les Cy-
prien-Fabre, Baptifaut and C° pour soute-
nir la Transatlantique avec les deniers pu-
blics. Ces ",clSieu;s,' en entrant dans le
Conseil d'Administration de la Transat, sa-
vaient, il y a deux mois, que cette grande
Compagnie était en difficultés financières.
Les bien pensants ,id,n Pas eu la grande,
"Il" - de Georges Bernanos, Ils ont cru qui
lis deux Cyprien-Fabre, avec leur propre
milliard de bel argent au soleil, accourraient
secourir la Transat pour le grand renom de
Varmement français. Erreur. Ils se mettaient
en bonne position pour naufrager la grande
œuvre de I.-Charles Roux et de Dal Piaz,
essayer de resquiller quelques, dizaines de
taillions et faire un trust de l'armement fran-
çais à leur profit.
Sauver les lignes impériales qui desservent
la France, l'Amérique du Nord et VAmé-
rique Centrale, qui unissent Bordeaux et
Marseille au Maroc, à l'Algérie et à la Tu-
Ilisie, est une nécessité impérieuse. Tout le
monde est d'accord là-dessus.
Et tout le monde est aussi d'accord pour
que l'Etat ait un contrôle très étroit sur le
nouveau fonctionnement de. la Compagnie
Transatlantique. Il est anormal que, durant
les années prospères, les dirigeants des gran-
des sociétés s'emicllissent avec leurs béné-
fices. et que les - mauvaises années venant, ils
soient obligés de faire appel au budget,
c'est-à-dire à l'ensemble des contribuables,
pour les sauver. Un contribuable qui fait de
mauvaises affaires est bel et bien mis en
faillite, même s'il a derrière lui trente ans
de travail, d'honneur et de probité, Les
grandes sociétés, quels que soient les noms
de leurs administrateurs, ne doivent pas être
à l'abri de pareilles misères, La loi doit être
égale pour tous.
Il importe de faire immédiatement le né-
cessaire pour assurer en régie comme pour la
contractuelle des Messageries Maritimes ou
d'une façon similaire, le fonctionnement des
lignes de la Transat.
Et qu'on en profite, en prévision de de-
main, pour resserrer le contrôle des Char-
geurs Rémlis, bénéficiaires de subventions et
de monopoles d'exploitation que je laisse au
gouvernement, et aux commissions parlemen-
taires le soin de qualifier.
Marcmt Jtuetfcl.
.,.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
1.
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats,. s'est réunie aujourd'hui
16 juin à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
Le Rapport Pour avis de M. Roux-Freissi-
neng sur le projet de loi no 4669 portant
création d'une Société anonyme dénommée
« Société africaine d'aviation marchande »
chargée d'exploitation de liaisons aériennes
entre la France et. ses diverses possessions
d'Afrigue; -
La Nomination de rapporteurs -
1° Du projet de loi 4967 modifiant l'arti-
cle 88 de la loi du 5 avril 1884 sur l'orga-
nisation municipale à la Guadeloupe, à la
Martinique et à La Réunion;
20 Du projet de loi 4068 rendant applica-
bles aux Antilles et à La Réunion rarticle
premier du iw avril 1928 qui modifie les ar-
ticles 1341 à 1345 du Code dvit;
3° Du projet de loi 4970 rendant applica-
bles aux Antilles et à iLa Réunion les dis-
positions de la loi du 14 juillet 1929 qui mo-
difie l'art. 1444 du Code civil.
Affaires tfnwrm.
A l'Exposition Coloniale
ÉCHOS
AVEC UN 420 1
Il ne faudrait pas tout ae meme que lEx-
position cvlvi/late devint, par lineiae ou la
compacité de ses dirigeants, une véritable
foret de Bondy.
Je III en voudrais de ne pas publier les
deux lettres suivantes reçues entre 500 au-
tres, concernant le scandale de « Bagdad ».
Monsieur le Directeur,
Je ne suis ni un homme chic ni un nuu,
mais jaune me renuie compte une lois au
moins ue ce qu' l y a de mieux dans chacune
des mamtesianons qui sollicitent mon atten-
tion depuis quelque 50 ans que je suis nié le
à la vie parisienne.
On m'avait dit ; « AJlez à Bagdad, allez
à Bagdad, c'est ce qu'il y a de mieux a
l'Exposition.. Peut-être vous-même i'avez-
vous conseillé à vus relations; allez-y d ail-
leurs le vendredi, c est jour de gala. Avec
des ainis, nous nuus concertons, et, lJ:¡'
santés n'étant pas très brillantes et nos jam-
bes tatiguées, nous avons été vendredi der-
nier à Hagdau, à raision de deux automobiles,
contenant chacune trois personnes, plus le
chautfeur. Pas de commentaires, des chif-
fres !
Entrée : 8 personnes à 12 francs.. 96
Entrée de 2 voitures automobiles à
100 francs chacune 200
Pour entrer dans l'île de Bagdad
pont de péage: 10 fr. par personne
\le chauffeur ne payant pas), ci : 60
Six dîners à prix iixe (150 francs
par tête). Menu: grappe-fruit, po-
tage quelconque, filet de soie, à
'raison d'un filet par personne (sole
de 150 grammes), petit médaillon
d'agneau avec légumes, rares
blancs de poulet à la gelée avec
salade, pêche Melba. 6 x 150 900
Vins : 2 bouteilles de Champagne
pour 6 à 150 fr. la bouteille. 300
4 bouteilles d'eau minérale. , 40
Café et liqueurs pour quelques-uns 130
Pourboire, vestiaire, chasseur 250
Total .,:., 1.976
Et, pour ce prix, manger médiocrement,
avoir le droit de ne pas voir les attractions,
car il y a 20 tables sur 120 qui peuvent les
apercevoir, et si vous n'y prenez pas garde,
L addition fàite à La fourchette comportera
en plus de e que vous avez consommé un
dîner ou une bouteille de champagne.
*Est-ce que le commissariat général tolé-
rera Indéfiniment un pareil scandale ?
G. S.,
Boulevard de Courccllcs,
Paris (170).
Seconde lettre :
Monsieur le Directeur,
Vendredi dernier, j'ai voulu aller dîner
à Bagdad, puisque c'est, paraît-il, comme
un conte de Mille et une Nuits.
Arrivé en voiture devant l'île, nous avons
voulu entrer, on nous a fait payer 10 francs
par personne pour passer le pont et aller
dîner. Lorsque nous sommes descendus pour
dîner, * des maîtres d'hôtel, avec toute l'arro-
gance de gens jouissant d'un succès que je
souhaite de tout mon cœur éphémère, nous
dirent : « Messieurs, il n'y a plus de pl,ace. »
Et on nous a refusé de nous rendre nos
10 francs. Nous ne serions cependant pas
venus dans l'île pour regarder les têtes des
serveurs.
En réalité, je crois que le Commissariat
générale de l'Exposition, d'accord avec la
Société des attractions, s'offre la tête des
visiteurs.
Contes de Shéhérazade ? Non. Contes
d'Hoffmann ? Pas davantage.
Comptes d'apothicaires, tout simplement!
T. D.,
avenue Henri-Martin.
Il n'y a rien à ajouter aux lettres de nos
intéressants correspondants.
LA JAVA DES CLOCHARDS
Une cour des Miracles qui, certes, eût ell-
thousiasmé Victor Hugo, mais qui laisse les
visiteurs de l'Exposition de Vincennes beau-
coup moins enthousiastes, est chargée de
veiller sur leurs commodités - et leur sécurité,
- - - -
Sous le costume au raboÙ; si laid, si mi-
teux des hommes-sandwichs, trop nombreu-
ses sont les têtes de truands, les faces d'ar-
gotiers, les figures de clochards qui sont gar-
diens d'empire colonial pour 27 fr. 50, de
10 heures à minuit.
Pauvres bougres 1 ils savent bien que sur
leurs dos, costumes payés, une heureuse com-
pagnie concessionnaire réalise d'appréciables
.bénéfices 1 Elle touche quelque 1.250 fr.
par mois et par homme, et ne lâche par gar-
dien que 825 francs.
L'exemple venant de haut, les exploités, à
leur tour, cherchent la meilleure combine
pour couler des heures agréables en buvant à
l'œil, aux frais des 300 débitants de l'Expo-
sition, et en se reposant à l'ombre des pal-
miers.
Notre spirituel confrère le Carnet de la
Semaine, se demande dans quelle sphère so-
ciale on a recruté ces pauvres hères, qui,
quelle que soit la question qu'on leur pose,
ne savent répondre que par l'inertie :
« Nous n'avons pas d'ordres. Nous ne
savons pas. «
Que des imprudents se massent en foule
sur îles points qui portent l'indication « dan-
ger de mort 1, que des vandales massacrent
le temple dïAngkor à coups de pieds, qu'on
trie « au feu 1 ou Il au voleur i, qu'on se
cogne m bal Loulou, les gardiens fameux
s 'ClllprSSCJ/t de dis paraître. Ils n'ont pas
d'orares pour intervenir.
a Sans parler des vols qu'on signale de
droite et de gauche. Alenus larcins, mais
mauvais symptômes. »
El aussi poursuit le Carnet de la Semaine:
Mauvais calcul
Les petits taxis jaunes sont charmants à
voir. Mais ils coûtent cher.
Six francs la prise en charge, autant pour
une course de dix minutes, plus le pourboire.
On s'eu tire difficilement a moins de douae
ou quinze francs.
Aussi les cars électriques ont-ils aussitôt
augmenté le prix de leur circuit de vingt-
cinq pour cent.
Lt il n'y a qu'un mois que l'Exposition est
ouverte ! Où s'arrêtera-t-on ?
Les gens payent, c'est entendu, mais disent
le lendemain :
Quel coup de fusil t
Et c'est-l'Exposition qui en subit les consé-
quences.
DIFFAMATION
Le Charivari qui, avec /'Action Française,
est le joumaL officiel du maréchal Lyautey
et du Commissariat général de VExposition,
publie des articles d'une violence inouïe,
coutre M. Aupetit, ancien secrétaire général
de la Banque de France et administrateur de
la Banque nationale de Crédit.
Nous avons reproduit samedi dernier, dans
« les Echos des autres », l'écho concernant
ce distingué fonctionnaire en protestant avec
indignation contre ces insinuations dont le
Charivari reconnaît dans son dernier numéro
le mal fondé.
Migjn&nnet.
--
La reine de Hollande en France
La ruine YVilhelmine de Hollande dont les
Annales Coloniales avaient annoncé le pro-
chain séjour en France, est arrivée ce matin
à Paris. Elle est accompagnée du prince
Henri ut de leur fille la princesse Juliana.
La souveraine vient faire en France un
voyage mi-qfficiel, mi-incognito, dont l'objet
est de présider le W juin l'inauguration de
la Section néerlandaise à l'Exposition Co-
loniale et d'étudier les manifestations colo-
niales "des autres pays à Vincennes.
m 4»
CINÉMA COLONIAL
Un documentaire africain
Y-qinbi, -grand documentaire parlant réa-
lisé dans le centre. de l'Afrique pour les
Etablissements Jacques Haïk, a reçu une so-
norisation originale, s'inspirant d'une for-
mule toute nouvelle. Ce film, d'un puissant
intérêt, sera présenté prochainement.
André Hugon au Hoggar
En même temps que Sous la croix du Suit,
André Hugon s'est avancé avec sa troupe et
ses camions jusqu'aux confins du royaume
d'Antinéa. Dans cette longue randonnée,-
l'endurance de sa vaillante petite caravane
fut souvent mise à une rude épreuve, notam-
ment au milieu d'une tempête de sable pen-
dant laquelle ses opérateurs trouvèrent
pourtant moyen de filmer une bande pleine
d'intérêt. Dans ce décor sincère, André Hu-
gon tourna quelques scènes mouvementées,
où le chef Targui Charles de Rochefort fit
preuve de remarquables qualités de méha-
riste. Grâce au concours des indigènes, il
put aussi enregistrer quelques cérémonies
locales fort pittoresques, par exemple la cé-
lébration d'un mariage où Arbi Mihalesco
fut l'heureux époux de la belle roumi Su-
zanne Christy.
A l'Académie des Sciences
-
Election
Journée d'élections, hier, à l'Académie des
Sciences. 11 s'agissait de pourvoir à la chaire
de phanérogomie vacante au Muséum national
d'histoire naturelle. L'Académie présentera - en
première ligne M. Henri Humbert, chef des
travaux pratiques à la Faculté d'Alger et, en
deuxième ligne, M. Gagnepin. L'Académie a
ensuite désigné comme membre du Conseil su-
périeur du laboratoire national de radio-électri-
F'
cité, le général Ferrié, et comme membre du
Comité supérieur des inventions, en remplace-
ment de M. Sïhloesing, décédé, M. Maurain.
L'Académie des Sciences coloniales
et les trois présidents
Au matin même du jour où M. Doumergue
quitte l'Elysée et où M. Doumer y entre,
Rondelet relève dans VEcho de Paris que
les deux présidents appartiennent à l'Aca-
démie des Sciences coloniales depuis sa lon-
dation en 1922. « Pour une académie qui
n'a pas dix ans d'âge, c'est une manière de
record qui n'a pas d'exemple dans les Anna-
les académiques de l'univers. »
Apprenons à Rondelet que M. Paul Dou-
mer la présida activement en 1926-27.
Et Rondelet constate encore que le nou-
veau président du Sénat, M. Albert Lebrun,
appartient à la même compagnie savante.
Apprenons-lui encore, peut-être, qu'il en fut
le président-fondateur. Et approuvons la
conclusion qu'il tire de ce triple fait :
.11 Qui montre la place de plus en plus
grande qu'occupent les colonies dans les
destinées de la France. »
Et c'est fort juste.
44*. »
Le - général Armangand se rend
au Maroc en avion
-+..
Le général Armangaud, commandant.
Vaéronautique in Mapoc, est arrivé hier à
Casablanca à bord d'un avion Piloté par le
capitaine aviateur Ltchers, venant de Perpi-
gnan et d'A Ucante.
Carnet de route
Symphonie Exotique
̃ - »♦»
La Nouvelle-Calédonie
par ALFRED CHAUMEL.
L'erreur de l'exotisme pour le voyageur qui
- avant de visiter des pays a parcouru les
récits ou romans écrits &ur ces régions, ou qui
s' est renseigné auprès des habitants, est de vou-
loir rencontrer en quelques jours « l' exception-
net » souvent noté par les auteurs et retenu par
les colons connaissant depuis plus de vingt ans
ces contrées. Evidemment le Colonial est sin-
cère dans ses descriptions puisque sa vie lui
laisse une superposition de clichés où la » nor-
male » disparaît ; aimant sa colonie, - il veut
vous la. présenter avec ses plus beaux et ses
plus rares souvenirs, Au Châtelet, un décor ré-
sumera la forêt vierge avec tout ce que l'on
peut y rencontrer après de nombreuses explora-
tions et réunira sur une scène toutes les curio-
sités aperçues à la loneue « -- isolément n.
Le passager éprouve alors une désillusion à
ne pas trouver de suite ce maximum d'exo-
tisme sur lequel il comptait, et s'énervc des
phrases trop souvent entendues : « Si vous
étiez venus à telle époque. 1) ou « Si vous
aviez connu il. y a dix ans. » Bref, la civili-
sation effaçant peu à peu l'extraordinaire, une
vision sincère dans un voyage rapide doit se
borner à un ensemble journalier, à l'état d'âme
d'un Pays qui subsiste toujours et si le voya-
geur désire se contenter de la normale, il évi-
tera cette désillusion et conservera l' enchante.
tement d'un premier grand voyage.
Cette fois nous arrivons dans la Colonie
la plus éloignée d'Europe ; la Nouvelle-Calé-
donie. On s'attend à trouver à 22.000 kilomè-
tres de Marseille des anthropophages vivant
dans une nature sauvage, à peine inexplorée,
et l'on débarque tout simplement dans une pro-
vince française. On a placé dans ces mers du
sud, aux antipodes de notre pays, une escale
de vacances, un repos de ces visions ahuris-
-antes rencontrées dans un tour du monde, et
l'on se trouve brusquement transporté au milieu
dé la vieille paysannerie française.
La grave erreur commise en 1863 créa-
tion du bagne erreur réparée en 1897 par
sa suppression, a nui considérablement à ce
tp 'itoire de peuplement français. Trop connu
autrefois et matheureusemen4 connu à - tort par
bien des Européens malgré sa disparition, f
bagne a donné à 'I La Nouvelle )1 un-,' mau-
vaise réputation qui empêcha bien des Cnlonç
de choisir comme champ d' action à leur dé?u
de v i e ine.Uve cett
de vie neuve cette région pourtant favûrisi,"
par un climat rêvé, où la montagne et la moi,
moirées - comme une étoffe ancienne, se paient
des couleurs les plus charmantes. Sans douit,
par coquetterie, l'île a su s'entourer d' une cein-
ture de corail, mais jaloux de sa beauté, le
grondement du ressac et les récifs senti-
nelles trompeuses ont rendu inviolables ses
rivages cléments, jusqu' au jour où véritables
héros, les premiers navigateurs osèrent s'aven-
turer au milieu des rochers innommables.
Et maintenant, pénétrant dans une rade ad-
mirable qui domine en gradins la jolie ville de
Nouméa, on est surpris de trouver au débar-
cadère des centaines de Français qui vous
accueillent aussitôt et qui de suite vous mon-
trent qu'en Nouvelle-Calédonie on est tout
simplement revenu pour quelques jours dans
« son n Pays.
Visite rapide de l'île : Comment' oublier
cette route en corniche évoquant les grands
paysages de l' Auvergne, la douceur de la ri-
vière Néra au nom si doux, et tous ces clochers
de France dans des paysages pastellisés où
seuls les cocotiers sont là pour vous rappeler
que l'on est aux colonies ? Je revois cette
classe enfantine où sont accrochés devant la
porte tous ces petits paniers de provisions, com-
me chez nous. Je me souviens de ces nuits
merveilleuses où les étoiles semblaient plus
bri ll antes. Bourai l, la Foa, Bouloupari, accueil
si simple des habitants, chambres si vieille
France avec leurs meubles d' autrefois qui firent
dire à ma compagne, de tous mes voyages, cette
phrase charmante qui résume si bien l'âme de
ce pays : « Comme c'est reposant, je me crois
en vacances chez ma Grand'mètre )>.
Gentilhomme campagnard entouré de sa
nombreuse famille qui le seconde dans les tra-
vaux agricoles. Elevage insoupçonné où de par-
faits cavaliers conduisent des milliers de boeufs
que l'on ne croyait n exister que dans les hlms
américains. Richesse minière : nickel et chro-
me. Plantations de caféiers. Colon courageux
aimant sa terre. Jamais si loin de France je ne
me suis senti plus près d'elle et ces quelques
jours trop vite passés vous apprennent que le
bonheur car après tout c'est peut-être cela
existe dans cette vie loyale, saine sans am-
bition, servant avec amour et dévouement la
grande cause coloniale, aux antipodes de la
France.
Cet archipel, comprenant principalement la
Nouvelle-Calédonie et les Loyautés (Lifou,
Maré Ouvéa) si petit sur la carte parce qu'il
apparaît aux côtés de ce continent l'Australie,
représente cependant 20.000 kmq. En plus des
17.000 Européens qui peuples ces iles, 28.000
indigènes canaques sont répartis dans ce terri -
toire parmi lesquels 6.000 seulement habitent
la Nouvelle-Calédonie proprement dite. De
- -. 11 .1' 1,.
petits villages aux toits de paille, style afri-
cain, abritent cette race autrefois si sauvage et
qui vous apparaît comme tel lorsque vêtus du
manou et de feuilles de cocotiers, brandissant
les armes de guerre, les indigènes miment
avec des visages redoutables, les danses de
guerre dans le Pilou-Pilou. Mais lorsque le
tam-tam a cessé son rythme rapide et que ta
fête est terminée, ces mêmes danseurs vêtus a
l'européenne et parlant le français correcte-
ment vous font rêver en ce brusque contraste
à l'évolution d'une race, au progrès si rapide
de la civilisation. Bientôt, le tourfsme se con-
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