Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1931 11 juin 1931
Description : 1931/06/11 (A32,N87). 1931/06/11 (A32,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380357z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TREÎNTErDEUXIEMEi ANNEE. - NQ 87. LE NUMERO: 30 GENTIMES • JEUDI SOIR1, 11 JUIN 1931*
*
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, III *1) MlRt-TlNMr
PARIS Jd*')
iCUra. t Lôùvlti 19-37
RICMKLIEU 87-54
Lès Annales Coloniales
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France et
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L'école des Gouverneurs
(
Feu Victor Augagneur qui fut gouver-
neur, aimait à dire que nos gouverneurs des
colonies, surtout les. ectuels, formaient un
cadre d'admirables sous-officiers. En soi,
cette opinion n'a rien de désobligeant, car
nombreuses sont les armées qui n'ont connu
la victoire que grâce à l'excellence de leurs
cadres subalternes. Mais cependant, elle
laisse clairement entendre que l'ère des
grands chefs coloniaux (parmi lesquels se
plaçait modestement l'ancien gouverneur de
Madagascar et de l'A. E. l'\) semble mo-
mentanément close: Gallieni, Van Vollenho-
ven, Lyautey n'auraient pas fait école; en
tout cas Augagneur n'apercevait nulle part
de successeurs dignes d'eux.
Bien entendu nous sentons tout ce qu'à
d'injuste, dans sa généralité, l'appréciation
de l'ancien député de Lyon. On trouve en-
core parmi nos gouverneurs généraux des
hommes de premier- plan et parmi les sim-
ples gouverneurs il n'y a pas que des Juva-
non.
i
Malgré tout, l'opinion s'accrédite que de-
vant les redoutables problèmes que pose ac-
tuellement le gouvernement de nos grandes
colonies, il serait souhaitable de ne pas
choisir les titulaires des postes les plus diffi-
ciles à occuper, exclusivement dans l'admi-
rable cadre de nos administrateurs colo-
niaux. Ces problèmes sont ardus surtout
parce qu'ils sont d'ordre politique, parce
qu'ils touchent a de redoutables concepts
philosophiques et sociaux, parce qu'ils dé-
pendent souvent d'une façon étroite de cer-
taines graves questions internationales. La
t&chniqtie administrative seule est impuis-
sante à les résoudre et bien que quelqu'un
ait dit qu'tm technicien n'est souvent
qu'un politicien qui s'ignore, il nous sem-
ble que la meilleure école des grands gou-
verneurs n'est pas toujours l'Ecole coloniale.
Nous pensons qu'il est quelquefois indiqué
de les recruter dans cette grande école ott se
forment ceux dont la mission est de gouver-
ner les hommes : nous voulons parler du
Parlement.
Cette opinion s'accrédite de plus en plus
dans )es milieux politiques et ce n'est pas
seulement dans le domaine colonial que le
prestige du technicien semble subir une
éclipse. Il en est ainsi dans le domaine
diplomatique. Pour certains grands postes
'diplomatiques on songe de plus en plus, en
'hatît lieu, non à. desr hofflfues de la Car-
rière P, mais à certaines 'fortes personnalités
politiques.
La technicité, même poussée à son plus
haut point, n'est pas toujours compatible
avec les qualités indispensables, en période
de crise aigilë, à un grand chef colonial. Les
qualités essentielles qu'il doit posséder sont
la souplesse et l'autorité. La rigidité des
positions-prises devant des problèmes dont
oeaucoup de données ne sont pas pleinement
connues, l'inexorable volonté de poursuivre
coûte que coûte le but assigné en dépit des
difficultés insoupçonnées que l'on rencontre
à chaque pas, l'indifférence devant les réac-
tions très vives que provoquent certaines me-
sures .bonnes en soi, préparent quelquefois
des événements redoutables qu'une grande
souplesse de pensée et d'action aurait pu
éviter. Cette grande souplesse ne s'acquiert-
elle pas surtout par la pratique du jeu par-
lementaire et depuis Clemenceau, a-t-on vu
quelque homme politique réussir et durer
au gouvernement sans en être fortement
doté?
Un grand chef colonial, au milieu de dif-
ficultés graves, face à une effervescence géné-
rale des populations qu'il a à administrer,
péut-il entreprendre de vastes projets de
réformes, peut-il bouleverser un vieil état de
choses, heurter de très anciennes habitudes,
- sacrifièr quelques gros intérêts particuliers,
faire table rase des errements fâcheux qui se
perpétuent indéfiniment s'il n'a pas,- devant
l'opinion publique française et devant l'opi-
nion parlementaire, une très grande autorité
morale ? A peine aura.t-il entrepris l'œuvre
de rénovation totale qu'il a reconnu néces-
saire, il sera l'objet de milles critiques, de
violentes campagnes de presse, de graves ac-
cusations portées à la tiibune du Parlement.
11 aura a faire face à la coalition de tous
ceux qui profitaient jusqu'alors des abus
qu'il veut détruire, de tous ceux qui ne com-
prennent pas le bénéfice qu'ils retireraient
des réformes entreprises. Pour résister, pour
tenir, il faut un Monsieur comme dit
Eugène Lautier, "Ne peut y réussir qu'un
homme politique de premier pjan qui peut,
le cas échéant, venir s'expliquer avec autorité
à la tribune du Parlement. Là où il. réussira
grâce à l'ascendant qu'il possède sur l'opi-
nion française, un gouverneur général ap-
partenant à la carrière coloniale a bien des
chances d'échouer, en dépit des plus émi-
nentes, des plus brillantes qualités qu'il
pourrait avoir.
Ce n'est pas la première fois que nous
soutenons cette thèse dans ce journal. Nous
la soutenons partout où il nous est loisible
de. l'exposer. Nous sommes récompensés de
notre ténacité en constatant qu'elle rallie
chaque jour un nombre plus grand de parti-
sans. Nous ne nous lasserons pas jusqu'à ce
qu'elle ait triomphé!
Il est urgent qu'elle soit faite sienne par
le Gouvernement surtout au moment où les
événements d'Indochine se déroulent avec
une gravité chaque jour accrue. Car c'est à
l'Indochine que nous pensons en réclamant
un grand gouverneur formé à l'Ecole parle-
mentaire. M. Pasquier est reparti là-bas
animé des meilleures intentions. Mais ni lui,
ni personne, ne pense que le nouveau séjour
qu'il va y faire se prolongera bien long-
temps. Il faut déjà penser à celui qui aura
la lourde tâche de lui succéder.
Qu'on nous excuse donc de revenir avec
insistance sur un problème maintes fois
traité. Il en vaut la peine.
Georges iVouefle,
député de Saône-et-Loire,
Vice-présfdent de la Commission des Colonies,
Vice-président de la Commission des Mines.
Promotion d'un résident supérieur
Par décret en date du 2 juin 1931, rendu sur
la proposition du ministre des Colonies, M.
Graffeuil Maurice, résident supérieur de 3"
classe en Indochine, secrétaire général du Gou-
vernement général de l'Indochine, a été promu
résident supérieur de 2° classe.
ee'e
M. Ponsot est arrivé à Paris
«♦.
M. Ponsot, Haut-Commissaire de Franco
en Syrie, est arrivé hier soir, à Paris, à
22 h. 40, accompagné de Mme Ponsot.
M. Ponsot profitera de son séjour à Pari?
pour assister, le 18 juin procham, à l'inau-
guration des Etablissements du Levant à
l'Exposition Coloniale.
-----
L'antenne coloniale
• à*
A Radio-Alger
Le capitaine Lehureau, de la direction des
territoires du sud, fait régulièrement à Radio-
Alger des conférences sur les oasis sahariennes,
jolie propagande touristique pour les coins en-
chanteurs de notre Algérie.
Les Annales Coloniale3 avaient annoncé éga-
lement que 4es conférences organisées par le
service de l'hygiène auraient lieu à Racfio-Al-
ger. Récemment, le docteur Pons-Leychard,
chef du service antipaludique d'Algérie, a fait
sa première causerie sur les moyens à employer
dans la lutte contre la malaria.
Les concerts de notre grand poste algérien
sont toujours écoutés avec plaisir par les sans-
filistes parisiens et coloniaux, Nous les infor-
iqOQ* que la saison prochaine s'annonce de
nouveau très brillante ait point dé vue musical :
26 exécutants viennent d'être engagés, dont
quatre sont des premiers prix de COnsenatpire.
Cet orchestre de premier ordre se fera entendre
tous les jours.
Au poste colonial
La critique littéraire est assurée depuis le 1er
juin par M. Pierre Descaves, au poste colonial,
le mardi, pour le relais d'Indochine.
aiel
Notre action au Maroc
Sérieuse progression
Sur le front de Tadla, dans le secteur de
Bent-Mellal, les partisans du maghzen viennent
de réaliser une opération qui nous a permis de
rectifier notre ligne par l'encerclement du dje-
bel lgourdane, que nous avions dépassé au nord
et au sud dans notre avance vers l'oued El-
Abid. La liaison entre nos postes avancés de
Tigourarine et de la zaoula de Sidi-Aziz vient,
en effet, d'être réalisée à l'est de ce petit
massif, -qui se trouve désormais à l'intérieur de
notre zone occupée.
Dans le cercle Zaian, une rencontre a mis
aux prises une de nos patrouilles et un parti de
radeurs., qui fut rejeté avec pertes. Nous avons
eu deux tirailleurs indigènes tués et un blessé 4
Le port de Rabat
"1 -
La Chambre de commerce de Rabat com-
munique le mouvement du port sur le Bou-
Regreg : on sait l'importance qu'elle y at-
tache, étant donné la proximité de ,Kenitra.
et de Casablanca :
Pendant le mois de mars 1931, il est donc
entré dans le port 13 navires; le nombre des
navires sortis a été également de 13. Les
marchandises débarquées ont été de 3.481 t.
474, celles embarquées ont été de 907 t. 116.
Les exportations ont comporté 83 tonnes de
liège brut.
-
Le balisage du Sahara
a
A l'occasion du centenaire de l'Algérie, le
balisage de la piste tracée depuis Touggourt
jusqu'à Tin-Zaouaten, par la Première Tra-
versée du Sahara en Automobile avait été
entrepris par la Direction des Territoires
Sud algérien.
Ce travail considérable est actuellement
achevé et la piste tracée par les autoclienil-
les devenue grande artère transsaharienne,
est maintenant jalonnée comme une grande
route continentale.
mot9b
- -
A l'Union Ovine Coloniale
C'est le 16 juin que se tiendra à la Cité
des Informations de l'Exposition Çoloniale
la « Journée de la Laine Coloniale n.
Cette manifestation aura pour objet de
mettre en valeur devant l'opinion publique
française et étrangère la production lainière
,coloniale et les efforts faits depuis quelques
années pour l'améliorer et la développer.
Le tô juin, à 20 heures, dans les salons de
la Cité des Informations, un dîner aura lieu,
sous la présidence de M. Paul Reynaud, mi-
nistre des Colonies.
Production coloniale
09
BS"
Pl- & 1 W 49
f -
VIDEMMENT, ce lI'cst 1
pas eu écrivant un
traite d'écono mi 4
politique, ni un
110 uveati manuel
d'Epictete que nous
enrayerons les ef-
fets néfastes de la
crise économique.
Qualld même, à
côté des puissances
matérielles il y a les puissances morales, et
le docteur Gustave Le Bon enseigne aux hu-
mains que a les forces psychologiques sont
l'âme des phénomènes matériels. que les
forces matérielles sont redoutables, les for-
ces psychologiques invincibles. D
Au moment, où les forces matérielles nous
trahissent, notre plus haut devoir est (le.
conserver intact l'espoir que des temps meil-
leurs reviendront, que la France d'Outrc-
Mer dont la crise n'a pas interrompu la mise
en valeur se tient prête en vue d'une reprise
des affaires.
Puisque nous en sommes à l'appel des
forces psychologiques, arrêtons-nous un ins-
tant à ce tournant dangereux de l'histoire
économique du monde et méditons sur les
enseignements que nous en pouvons tirer au
seul point de vue colonial.
Nous étions arrives à une période de pro-
duction inteltSC, la qualité disparaissait tic-
vant Vomnipotence de la qtlQlItité, on visait
qu colossal beaucoup plus qu'à la perfec-
tion, et même au point de vue agricole la
sélection était remisée au tout arrière-plân.
Cette période de crise remet les choses
au point mort, et voici comment un '/Jrhi.,
dent de grande expérience industrielle,
M. Cordiery nous conseille de remettre en
marelle: « Moins absorbés par le souci
d'une production intensive, les efforts des
dirigeants doivent se porter de manière plus
complète sur la réduction des prix de re-
vient par une technique plus poussée, par
une organisation mieux adaptée, par une
méthode de travail plus précise. Et les ré-
sultats acquis seront des éléments de force
et de prospérité pour les périodes mcll-
lemes. »
Le n'est plus à la rapidité sans cesse ac-
crue d'un aveugle travail en série que l'on
fait appel, mais aux forces spirituelles coali-
sées dans un grand effort vers « le mieux P.
Le mieux 1 mais c'est le Cameroun qui
tient grâce à la qualité très surveillée, de ses
froâtitU, c'est le Togo, le Dahobtey lui sé-
lectionnent la production agricole et pasto-
rale. La Côte d'Ivoire, de même, travaille à
Vamélioration de son rendement.
Pour combattre une concurrence redouta-
ble, faire la conquête de marcll's encore
fermés ou trop peu ouverts à l'activité de la
France d'Outre-Aler, nous devons arriver à
fournir la meilleure qualité aux prix les
plus avalltageux, qu'il s'agisse d'huile de
palmes, de coton, de caoutcltouc, de mon-
tons ou de fruits.
Notre planète, la terre, a été rassasiée de
médiocrités standardisées; à nous de reve-
nir à Vancienne devise des corporations :
« Faire oeuvre bonne et loyale. D
CH. Deblerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires Etrangères.
.*4*-
Au Conseil d9atat
.1.
Rejet d'une requête du Gouvernement
Général de l'Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
le gouvernement général de l'Indochine
avait présentée Il tendant à ce qu'il plaise
« au Conseil » annuler un arrêté, en date
du 4 avril 1928, du Conseil du Contentieux
administratif de l'Indochine, rejetant la fin
de non-recevoir opposée par l'administration
à la demande de dommages et intérêts pré-
sentée par M. Patrou, contrôleur des Doua-
nes et régies à Pnom-Penh, attendu qu'aux
termes de l'art. 8 du décret du 5 août 1881,
et de l'art. 16 du. même décret.
Les requêtes doivent être accompagnées de
copies certifiées conformes par le requé-
rant, destinées à être notifiées aux parties
en cause, lesquelles peuvent en prendre com-
munication au secrétariat, mais sans dépla-
cement.
Si le demandeur est tenu de produire des
copies contenant l'expertise des faits, ladite
obligation ne saurait être étendue aux pièces
justificatives versées au dossier à l'appui de
la réclamation.
Dans l'espèce, l'exposé des faits de M. Pa.
ttou se trouvait dans la seule requête intro-
ductive d'instance ;
.que les pièces avaient toutes le caractère
de simples documents administratifs.
Dès lors, c'est à bon droit que le Con-
seil du Contentieux administratif a rejeté la
conclusion du gouvernement général, ten-
dant à ce que, faute d'avoir été accompagnée
de copies desdites pièces, la requête fût dé-
clarée non avenue.
AU SIAM
-
Exposition japonaise
Une exposition de produits japonais aura
lieu à Bangkok au cours de l'hiver pro-
chain.
Mouvement du port de Bangkok
Le mouwnwnt du port de Bangkok en
mal a été le suivant :
Exportations, 9,768.590 tonnes.
Importations, 9.008.120 tonnes.
Les importations d'alcool sont en grosses
diminutions memuelles depuis les nouveaux
droits.
Indopacifl.
Il faut sauver
la Transatlantique 1
MAIS PAS N'IMPORTE COMMENT
NI AVEC N'IMPORTE QUI
Il suffit de savoir lire entre les lignes pour
se rendre compte de la gravité de la ques-
tion posée par le bref communiqué publié
hier après-midi à l'issue de la seance extra-
ordinaire de la Commission des Finances.
Les termes en sont réservés. Qu'on en
juge :
te La Commission des Finances a entendu
M. Pierre Laval, président du Conseil, ac-
compagné de MM. P.-E. Flandin, ministre
des Finances ; Pietri, ministre du Budget, et
de Chappedelaine, ministre de la Marine
marchande.
« Le président du Conseil a fait à la Com
mission une communication relative à la
réorganisation de la Compagnie Générale
Transatlantique. »
Qu'y a-t-il derrière ces deux paragraphes
discrets?
Ceci d'abord que la Compagnie Générale
Transatlantiquej pour des raisons qu'il se-
rait trop long d'analyser ici, éprouve actuel-
lement de grosses difficidtés ae trésorerie et
qu'elle risque de ne pas résister à la tour-
mente si elle n'est pas réorganisée sur des
bases nouvelles.
Ceci n'est déjà pas sans gravité.
Mais voici le 'bouquet - auquel On ne
s'étonnera pas que sott mêlé le trop fameux
M. Cyprien Fabre.
M. Cyprien Fabre, qui a fait ses preuves
(01t sait comment) sur les Chargeurs Réunis
veut les faire encore sur la Transatlantique!
Il se présente donc actuellement au gOtt-
vernement comme le sauveteur providentiel
tout désigné pour renflouer la Transat. Il
assure qu'en réservant à l'lle de France le
même sort qu'à l'Asia les problèmes de tréso-
rerie 11e se poseraient plus pour la French
Line. Comme III, losse, M. Cyprien Fabre
est orfèvre.
Mais il y a mieux.
M. Cyprien Fabre veut racheter la
Transat. Mais pour rien. Entendez :
1° Qu'il iiccepterait Iltictif, litais pas le
passif - du moins pas les 400 millions de
différence entre l'actif et le passif;
2° Qu'il exige la revision des conventions
entre l'Etat et la Transat de telle sorte que
rdle-ci) passée sous son contrôle, recevrait
d'énormes subventions;
30 Qu'il demande à t'Hta! de lui garantir
50 mutions d'argent frais pour assurer la
trésorerie de Vaffairc au moment où il la re-
mettrait en marche.
Vite paille..
Il faut que M. Cyprien Fabre se fasse une
étrange idée du Parlement et dit' Gouverne-
ment pour s'imaginer qu'on va ainsi lui ache-
ter aux frais du contribuable un petit joujou
comme la Transatlantique, qu'il démolirait
est huit jours -pour satisfaire ses appétits.
Nous sommes certains que la Chambre re-
mettra 'l'crtemellt à sa place le naufrageur
qui veut jouer au sauveteur.
m -
L'exploitation des eaux
douces à Madagascar
.t. --
Le Gouvcrnerment de Madagascar vient
d'éditer avec" un luxe qui ne se rencontre que
bien rarement dans les publications officiel-
les, un volume sur l'exploitation des eaux
douces (pêche et pisciculture) dans la
Grande lie.
Dans la présentation qu'il fait de cet ou-
vrage dont l'auteur est M. Louvel, inspec-
teur des Eaux et Forêts, le docteur Fontoy-
nont, président de l'Académie malgache,
note que grâce à la configuration tourmentée
du pays, où vallées et montagnes s'enchcvê-
tient en tous sens, l'eau est très abondante
et forme de ci de là des cuvettes, des lacs
étendus, des lagunes et de grands fleuves ali-
mentes par de multiples rivières.
Or, à cette abondance d'eau douce ne cor-
respond pas une richesse ichtyologique suffi-
antc, Ce n'est pas que le poisson manque à
Madagascar. Mais, à part certaines espèces,
à part aussi les écrevisses et crevettes de
rivière, les poissons ne se recommandent ni
par la finesse de leur choix ni par leur taille.
Il apparut donc à l'administration qu'en
matière de pisciculture il y avait beaucoup à
faire. La question fut mise à l'étude. Des
spécialistes renommés, dont les professeurs
Jacques Pellegrin et Gruvel, s'y intéres-
sèrent tout particulièrement ; et sur leurs
indications, ont été fondés par M. Louvel
les établissements actuels de pisciculture qui
ont donné en peu d'années de magnifiques
résultats.
C'est ainsi qu'aujourd'hui la truite, la
carpe et le gouramier peuplent de nombreux
étangs affermés à des Sociétés de pêche très
actives qui organisent des concours et des
fêtes.
Mais il ne s'agit pas seulement ici de plai-
sir.
Le poisson est une nourriture azotée néces-
saire à l'hygiène alimentaire. Trop long-
temps il fit défaut surtout aux Européens
établis loin des côtes. Il n'est plus mainte-
nant défendu de prévoir l'époque où la pis-
ciculture, par des méthodes rationnelles aura
peuplé à Madagascar, lacs et fleuves d'es-
pèces diverses assez abondantes pour, au sur-
plus, déterminer un commerce et des indus-
tries profitables même aux indigènes.
La preuve est faite des possibilités, et la
savante étude de M. Louvel n'a rien né-
gligé du problème à résoudre. Poissons au-
tochtones à protéger, poissons exotiques déjà
acclimatés ou pouvant être introduits, flore
et faune aquatiques, aucune de ces indications
ne manque à l'ouvrage que nous signalons et
que complète un copieux index bibliographi-
que. C'est un travail bien fait et un travail
utile.
P.-C. 6. F.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
Le Pavillon des Annales Coloniales h
li'Exposition Coloniale..
A l'Exposition Coloniale.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Pans
»♦̃
Au Maroc
Hier, a eu lieu l'inauguration du Pavillon
des Beaux-Arts. La fête avait attiré un grand
concours de Parisiens et de coloniaux. On ne
peut que féliciter tous les fervents qui vien-
nent dans les petites chapelles adorer l'art éter-
nel, mais il est impossible au critique, quelle
que soit sa bonne volonté, de juger de la va-
leur d'une exposition de peinture à travers l'opa-
cité - remuante de la foule.
En suivant avec l'ceillemnt le dais empa-
naché des chapeaux hauts-de-forme des offi-
ciels, des courtes et rares trouées permettent de
saisir un nom au hasard et la lumière d'un
paysage terrestre ou humain. Parmi les expo-
sants, je reconnais la facture de collaborateurs
des Annales Coloniales, MM. Jacques Simon,
Gaston Durel, Mmes Drouet-Cordier, Ma-
thilde Arbey. MM. Romberg, Rondenay,
Dandelot, Boldoni, Duvent-Amiot, etc. Mais,
c' est le passage rapide, sans guère d'arrêt, du
train qui fuit et laisse le regret de délicieux
coins, à peine entrevus. Je sais où tesls re-
gards de jeunes femmes marocaines m'ont char-
mée, où j'irai re.voir une vue de Moulaï-ldriss
toute vibrante de grande lumière bleue et les
loques splendides de tel vieux fasi.
Remou dans la foule, laissez passer le mo-
dèle en chair* et en os : c' est Ben Ghabrit qui
vient confronter ses deux visages, celui qu'Al-
lah lui a donné pour son passage sur la planète
et celui que Mlle Micheline Destailleur lui a
prêté sur la toile.
Inauguration de l'Ecole Indigène
Et pendant ce temps, tout un rassemblement
s'est fait en face de l'école indigène. M. Dia-
gne arrive par la porte de gauche, sur la droite
au son des fifres de la Nouba et des piétine-
ments des chevaux arabes, entrée de M. Paul
- Reynaud..
Dans la petite classe indigène, le ministre
des Colonies est reçu par la fondatrice de la
Ligue pour l'enseignement des illettrés, Mme
Morel-Chailly, et par un discours ému de M.
Mossé, directeur de l'écol e Colbert, qui rap-
pelle les bienfaits ac l'école indigène. « ceux
qui ne savaient rien, les ignorants, sourds et
aveugles, s'instruisent, ils entendent et ils
voient. »
M. Paul Reynaud répond que cette maison
où les sourds entendent, où les aveuglent voient,
est la maison des miracles. Et M. le ministre
des Colonies conte l'histoire d'un bébé séné-
galais très coloré de peau, au teint chaud, qui
pour ayoir fréquenté la maison des miracles, est
devenu député, puis ministre. Telle est l' en-
fance non romancée de M. Blaise Diagne, au-
jourd'hui sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
Et tandis que les tasses de thé à la menthe
circulent accompagnées de gâteaux « cornes de
gazelles H, une dame se penche et demande :
Il C'est le jeune ministre des Colonies qui vient
de parler ?. Il a de l'esprit et du meilleur,
l'école indigène restera maintenant la maison
des miracles. »
Parmi les personnalités présentes à cette belle
journées marocaine, citons : MM. Fiancette,
député ; Groult, directeur du cabinet du Pré-
sident de la République ; le maréchal Lyau-
tey ; Olivier, délégué général de l'Exposition ;
Vatin-Pérignon, secrétaire général de l'Expo-
sition ; Nacivet, commissaire du Maroc ; Gé-
raud, commissaire de l' A.O.F. ; Renard, pré-
fet de la Seine ; Guichard, directeur de la
police municipale.
D'nala.
Une amélioration des riz
malgaches par sélection
»♦«
Nous avons plus d'une fois noté que les
colons de Madagascar donnent en ce moment
tous leurs soins à l'amélioration par sélec-
tion des riz du pays.
La question est, en effet, d'importance, car
l'exportation du produit local qui ne pou-
vait concurrencer en qualité le similaire in-
dochinois était pratiquement tombée à zéro.
Or, Madagascar possède déjà une espèce
susceptible de rivaliser avec les meilleures
connues, et qu'il s'agit aujourd'hui de pro-
duire en grosses quantités : c'est le vory-
lava.
A cet effet de grands efforts sont actuelle-
ment tentés.
Le Service de l'Agriculture a créé dans
les environs de Tananarive deux zones
s'étendant chacune sur 600 hectares qui ont
reçu des semences sélectionnées reparties en-
tre 2.791 cultivateurs indigènes. Cette me-
sure a stimulé les agriculteurs qui s'atten-
dent à ce que l'achat de leur production leur
soit fait directement, sans intermédiaires et
aux meilleurs prix.
La question s'est posée de savoir comment
il conviendra d'assurer ces achats directs.
Faudra-t-il créer des ventes publiques heb-
domadaires dans chaque localité productrice
de riz ; ou bien se substituer au producteur
par la création de magasin ? ou créer de
nouvelles foires.
La Chambre de commerce est prête au 1
surplus à consentir des sacrifices assez im-
portants. Elle a déjà pris à sa charge la
majoration d'achat des semences, et en fera
autant pour les trieurs et les tarares
D'autres initiatives ont par ailleurs été
envisagées.
Il semble donc bien que la Colonie
s'oriente de nouveau vers la reprise d'une
culture qui fut naguère florissante et rému-
nératrice, et qui le redeviendra "ang nul
doute, par la mise en pratique d'un ensemble
de mesure judicieusement arrêtées.
P.-C. Georgmm François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
L'exploitation forestière
de la Côte-d'Ivoire en 1930
«♦«
L' année forestière 1930 a été caractérisée
par une augmentation très sensible de la pro-
duction, grâce aux moyens mécaniques d'éva-
cuation de plus en plus utilisés dont disposent
actuellement les exploitants, et par le même
chiffre approximatif des exportations par rap-
port à l' année précédente. Il en est résulté en
fin d'année un stockage assez considérable et
une baisse appréciable des prix.
La Côte d'Ivoire a exporté en 1930, 91.024
tonnes de bois pour une valeur de 83.039.305
francs. Ces sorties comprennent : 68.415 ton-
nes de bois d'ébénisterie, d'une valeur de
73.911.860 francs, et 22.609 tonnes de bois
divers d'une valeur de 9.127.745 francs.
En poids la comparaison s'établit ainsi avec
les deux années antérieures :
Bois d'ébénisterie, 1928 : 80.536 tonnes ;
bois divers, 21.590. Total 102.126 tonnes.
Bois d'ébénisterie, 1929 : 72.484 tonnes ;
bois divers, 17.304 tonnes. Total : 89.788
tonnes.
Bois d'ébénisterie, 1930 : 68.415 tonnes ;
bois divers, 22.609 tonnes. Total 91.024 ton-
nes.
Les exportations de 1930 sont donc un peu
moins fortes qu' en 1929 pour les bois d'ébé-
nisterie et plus fortes pour les bois divers.
La situation du marché des bois, en fin d'an-
née, a obligé certains exploitants à fermer leurs
chantiers. On ne comptait plus en décembre
1930, que 33 exploitants forestiers au eu de
41. fin 1929. Le nombre des chantiers de
2.500 hectares concédés à 1 exploitation avait
également diminué ; il n' y en avait plus que
588 en fin 1930 contre 632 en 1929, 516 en
1928 et 528 en 1927.
Il n' a été accordé dans l'année que 23 per-
mis d' explorat ion au lieu de 38 en 1929 et 34
en 1928. - -. (
ioutetots, comme il a été dit au début, la
production a été abondante et constitue même
pour la colonie un chiffre record. Les diffé-
rents chantiers ont sorti en effet, en 1930,
26.586 arbres alors que le chiffre le plus élevé,
en 1927 ne se portait que sur 24.093 arbre?.
Voici quels ont été les chiffres des dernières
années :
17.392 arbres sortis des chantiecs en 1925
20.032 1926
24.083 - - 1927
22.585 - - 1928
20.686 - 1929
26.586 - 1930
Pour les quatre dernières années, ces arbres
se répartissent ainsi, par essence :
Essences 1927 1928
Acajou Bassam et acajou
bl anc 10.430 9.932
Aboudikro 172 253
Avodiré 2.207 2.893
Badi 15 94
Bahia » 536
Bossé 796 986
Dabéma » 139
Dibétou 403 814
Fraké 125 170
Framiré 353 372
Iroko 1.165 655
Lingué » 269
Makoré 291 459
Niangon .,. 1 .865 737
Oboto » 1)
Samba 1.447 2.585
Sipo ,",.,.. 633 469
Tiama 1.516 964
Aiélé » »
Divers 2.665 253
Essences 1929 1930
Acajou bassam et, , ,
acajou blanc .,..,. 10.103 12.784
Aboudikro 763 725
Avodiré .,. 2.230 2,712
Badi 116 85
Bahia 275 749
Bossé 949 716
Dabéma ,.,.,. 200 223
Dibétou 647 691
Fraké 2 15
Framiiré 510 796
Iroko 344 949
Lingué » »
Makoré 485 792
N iangon 1.060 1.581
Oboto » 61
Samba 902 1.177
Sipo - 850 1.001
Tiama 1.140 1.346
Aiélé 72 23
Divers 38 160
L'acajou fournit toujours à peu près la moitié
du chiffre total des arbres sortis. Par rapport
à 1929, on constate en 1930 une augmentation
sur l'acajou, l'iroko, l'avadiré, le niangon, le
bahia, le samba, le makoré, le tiama, le fra-
miré et le sipo, tandis que le bossé et l'abou-
dikro sont en légère baisse.
La consommation locale de bois de feu est
en augmentation en raison du développement
des industries et décelle des moteurs à bois ou
à charbon de bois (gazogène). Le chemin Ue
fer qui avait consommé 90.000 stères en 1929
en a consommé 100.000 en 1930. Une quan-
tité assez importante de bois de feu pourrait
être trouvée dans les arbres abattus sur les ex-
ploitations agricoles et que les planteurs laissent
pourrir sur place. Il serait possible de récu-
pérer ce bois en le carbonisant; des expériences
concluantes ont été faites dans ce sens par te
service forestier. D autre part, un autre appoint
pourrait être fourni par la coupe des bois sans
valeur des réserves forestières constituées dans
la colonie.
Une nouvelle scierie s'est installée au cours
de l'année à Adjouan sur la lagune Aby, ce
qui porte à onze le nombre de ces établisse-
ments dans la colonie; une autre est en voie
l d'installation à Ferkessédougou. Ces scieries
1 exportent un peu de bois débité (346 tonnes
*
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, III *1) MlRt-TlNMr
PARIS Jd*')
iCUra. t Lôùvlti 19-37
RICMKLIEU 87-54
Lès Annales Coloniales
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Colonies 180 » 100 » 50 a
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L'école des Gouverneurs
(
Feu Victor Augagneur qui fut gouver-
neur, aimait à dire que nos gouverneurs des
colonies, surtout les. ectuels, formaient un
cadre d'admirables sous-officiers. En soi,
cette opinion n'a rien de désobligeant, car
nombreuses sont les armées qui n'ont connu
la victoire que grâce à l'excellence de leurs
cadres subalternes. Mais cependant, elle
laisse clairement entendre que l'ère des
grands chefs coloniaux (parmi lesquels se
plaçait modestement l'ancien gouverneur de
Madagascar et de l'A. E. l'\) semble mo-
mentanément close: Gallieni, Van Vollenho-
ven, Lyautey n'auraient pas fait école; en
tout cas Augagneur n'apercevait nulle part
de successeurs dignes d'eux.
Bien entendu nous sentons tout ce qu'à
d'injuste, dans sa généralité, l'appréciation
de l'ancien député de Lyon. On trouve en-
core parmi nos gouverneurs généraux des
hommes de premier- plan et parmi les sim-
ples gouverneurs il n'y a pas que des Juva-
non.
i
Malgré tout, l'opinion s'accrédite que de-
vant les redoutables problèmes que pose ac-
tuellement le gouvernement de nos grandes
colonies, il serait souhaitable de ne pas
choisir les titulaires des postes les plus diffi-
ciles à occuper, exclusivement dans l'admi-
rable cadre de nos administrateurs colo-
niaux. Ces problèmes sont ardus surtout
parce qu'ils sont d'ordre politique, parce
qu'ils touchent a de redoutables concepts
philosophiques et sociaux, parce qu'ils dé-
pendent souvent d'une façon étroite de cer-
taines graves questions internationales. La
t&chniqtie administrative seule est impuis-
sante à les résoudre et bien que quelqu'un
ait dit qu'tm technicien n'est souvent
qu'un politicien qui s'ignore, il nous sem-
ble que la meilleure école des grands gou-
verneurs n'est pas toujours l'Ecole coloniale.
Nous pensons qu'il est quelquefois indiqué
de les recruter dans cette grande école ott se
forment ceux dont la mission est de gouver-
ner les hommes : nous voulons parler du
Parlement.
Cette opinion s'accrédite de plus en plus
dans )es milieux politiques et ce n'est pas
seulement dans le domaine colonial que le
prestige du technicien semble subir une
éclipse. Il en est ainsi dans le domaine
diplomatique. Pour certains grands postes
'diplomatiques on songe de plus en plus, en
'hatît lieu, non à. desr hofflfues de la Car-
rière P, mais à certaines 'fortes personnalités
politiques.
La technicité, même poussée à son plus
haut point, n'est pas toujours compatible
avec les qualités indispensables, en période
de crise aigilë, à un grand chef colonial. Les
qualités essentielles qu'il doit posséder sont
la souplesse et l'autorité. La rigidité des
positions-prises devant des problèmes dont
oeaucoup de données ne sont pas pleinement
connues, l'inexorable volonté de poursuivre
coûte que coûte le but assigné en dépit des
difficultés insoupçonnées que l'on rencontre
à chaque pas, l'indifférence devant les réac-
tions très vives que provoquent certaines me-
sures .bonnes en soi, préparent quelquefois
des événements redoutables qu'une grande
souplesse de pensée et d'action aurait pu
éviter. Cette grande souplesse ne s'acquiert-
elle pas surtout par la pratique du jeu par-
lementaire et depuis Clemenceau, a-t-on vu
quelque homme politique réussir et durer
au gouvernement sans en être fortement
doté?
Un grand chef colonial, au milieu de dif-
ficultés graves, face à une effervescence géné-
rale des populations qu'il a à administrer,
péut-il entreprendre de vastes projets de
réformes, peut-il bouleverser un vieil état de
choses, heurter de très anciennes habitudes,
- sacrifièr quelques gros intérêts particuliers,
faire table rase des errements fâcheux qui se
perpétuent indéfiniment s'il n'a pas,- devant
l'opinion publique française et devant l'opi-
nion parlementaire, une très grande autorité
morale ? A peine aura.t-il entrepris l'œuvre
de rénovation totale qu'il a reconnu néces-
saire, il sera l'objet de milles critiques, de
violentes campagnes de presse, de graves ac-
cusations portées à la tiibune du Parlement.
11 aura a faire face à la coalition de tous
ceux qui profitaient jusqu'alors des abus
qu'il veut détruire, de tous ceux qui ne com-
prennent pas le bénéfice qu'ils retireraient
des réformes entreprises. Pour résister, pour
tenir, il faut un Monsieur comme dit
Eugène Lautier, "Ne peut y réussir qu'un
homme politique de premier pjan qui peut,
le cas échéant, venir s'expliquer avec autorité
à la tribune du Parlement. Là où il. réussira
grâce à l'ascendant qu'il possède sur l'opi-
nion française, un gouverneur général ap-
partenant à la carrière coloniale a bien des
chances d'échouer, en dépit des plus émi-
nentes, des plus brillantes qualités qu'il
pourrait avoir.
Ce n'est pas la première fois que nous
soutenons cette thèse dans ce journal. Nous
la soutenons partout où il nous est loisible
de. l'exposer. Nous sommes récompensés de
notre ténacité en constatant qu'elle rallie
chaque jour un nombre plus grand de parti-
sans. Nous ne nous lasserons pas jusqu'à ce
qu'elle ait triomphé!
Il est urgent qu'elle soit faite sienne par
le Gouvernement surtout au moment où les
événements d'Indochine se déroulent avec
une gravité chaque jour accrue. Car c'est à
l'Indochine que nous pensons en réclamant
un grand gouverneur formé à l'Ecole parle-
mentaire. M. Pasquier est reparti là-bas
animé des meilleures intentions. Mais ni lui,
ni personne, ne pense que le nouveau séjour
qu'il va y faire se prolongera bien long-
temps. Il faut déjà penser à celui qui aura
la lourde tâche de lui succéder.
Qu'on nous excuse donc de revenir avec
insistance sur un problème maintes fois
traité. Il en vaut la peine.
Georges iVouefle,
député de Saône-et-Loire,
Vice-présfdent de la Commission des Colonies,
Vice-président de la Commission des Mines.
Promotion d'un résident supérieur
Par décret en date du 2 juin 1931, rendu sur
la proposition du ministre des Colonies, M.
Graffeuil Maurice, résident supérieur de 3"
classe en Indochine, secrétaire général du Gou-
vernement général de l'Indochine, a été promu
résident supérieur de 2° classe.
ee'e
M. Ponsot est arrivé à Paris
«♦.
M. Ponsot, Haut-Commissaire de Franco
en Syrie, est arrivé hier soir, à Paris, à
22 h. 40, accompagné de Mme Ponsot.
M. Ponsot profitera de son séjour à Pari?
pour assister, le 18 juin procham, à l'inau-
guration des Etablissements du Levant à
l'Exposition Coloniale.
-----
L'antenne coloniale
• à*
A Radio-Alger
Le capitaine Lehureau, de la direction des
territoires du sud, fait régulièrement à Radio-
Alger des conférences sur les oasis sahariennes,
jolie propagande touristique pour les coins en-
chanteurs de notre Algérie.
Les Annales Coloniale3 avaient annoncé éga-
lement que 4es conférences organisées par le
service de l'hygiène auraient lieu à Racfio-Al-
ger. Récemment, le docteur Pons-Leychard,
chef du service antipaludique d'Algérie, a fait
sa première causerie sur les moyens à employer
dans la lutte contre la malaria.
Les concerts de notre grand poste algérien
sont toujours écoutés avec plaisir par les sans-
filistes parisiens et coloniaux, Nous les infor-
iqOQ* que la saison prochaine s'annonce de
nouveau très brillante ait point dé vue musical :
26 exécutants viennent d'être engagés, dont
quatre sont des premiers prix de COnsenatpire.
Cet orchestre de premier ordre se fera entendre
tous les jours.
Au poste colonial
La critique littéraire est assurée depuis le 1er
juin par M. Pierre Descaves, au poste colonial,
le mardi, pour le relais d'Indochine.
aiel
Notre action au Maroc
Sérieuse progression
Sur le front de Tadla, dans le secteur de
Bent-Mellal, les partisans du maghzen viennent
de réaliser une opération qui nous a permis de
rectifier notre ligne par l'encerclement du dje-
bel lgourdane, que nous avions dépassé au nord
et au sud dans notre avance vers l'oued El-
Abid. La liaison entre nos postes avancés de
Tigourarine et de la zaoula de Sidi-Aziz vient,
en effet, d'être réalisée à l'est de ce petit
massif, -qui se trouve désormais à l'intérieur de
notre zone occupée.
Dans le cercle Zaian, une rencontre a mis
aux prises une de nos patrouilles et un parti de
radeurs., qui fut rejeté avec pertes. Nous avons
eu deux tirailleurs indigènes tués et un blessé 4
Le port de Rabat
"1 -
La Chambre de commerce de Rabat com-
munique le mouvement du port sur le Bou-
Regreg : on sait l'importance qu'elle y at-
tache, étant donné la proximité de ,Kenitra.
et de Casablanca :
Pendant le mois de mars 1931, il est donc
entré dans le port 13 navires; le nombre des
navires sortis a été également de 13. Les
marchandises débarquées ont été de 3.481 t.
474, celles embarquées ont été de 907 t. 116.
Les exportations ont comporté 83 tonnes de
liège brut.
-
Le balisage du Sahara
a
A l'occasion du centenaire de l'Algérie, le
balisage de la piste tracée depuis Touggourt
jusqu'à Tin-Zaouaten, par la Première Tra-
versée du Sahara en Automobile avait été
entrepris par la Direction des Territoires
Sud algérien.
Ce travail considérable est actuellement
achevé et la piste tracée par les autoclienil-
les devenue grande artère transsaharienne,
est maintenant jalonnée comme une grande
route continentale.
mot9b
- -
A l'Union Ovine Coloniale
C'est le 16 juin que se tiendra à la Cité
des Informations de l'Exposition Çoloniale
la « Journée de la Laine Coloniale n.
Cette manifestation aura pour objet de
mettre en valeur devant l'opinion publique
française et étrangère la production lainière
,coloniale et les efforts faits depuis quelques
années pour l'améliorer et la développer.
Le tô juin, à 20 heures, dans les salons de
la Cité des Informations, un dîner aura lieu,
sous la présidence de M. Paul Reynaud, mi-
nistre des Colonies.
Production coloniale
09
BS"
Pl- & 1 W 49
f -
VIDEMMENT, ce lI'cst 1
pas eu écrivant un
traite d'écono mi 4
politique, ni un
110 uveati manuel
d'Epictete que nous
enrayerons les ef-
fets néfastes de la
crise économique.
Qualld même, à
côté des puissances
matérielles il y a les puissances morales, et
le docteur Gustave Le Bon enseigne aux hu-
mains que a les forces psychologiques sont
l'âme des phénomènes matériels. que les
forces matérielles sont redoutables, les for-
ces psychologiques invincibles. D
Au moment, où les forces matérielles nous
trahissent, notre plus haut devoir est (le.
conserver intact l'espoir que des temps meil-
leurs reviendront, que la France d'Outrc-
Mer dont la crise n'a pas interrompu la mise
en valeur se tient prête en vue d'une reprise
des affaires.
Puisque nous en sommes à l'appel des
forces psychologiques, arrêtons-nous un ins-
tant à ce tournant dangereux de l'histoire
économique du monde et méditons sur les
enseignements que nous en pouvons tirer au
seul point de vue colonial.
Nous étions arrives à une période de pro-
duction inteltSC, la qualité disparaissait tic-
vant Vomnipotence de la qtlQlItité, on visait
qu colossal beaucoup plus qu'à la perfec-
tion, et même au point de vue agricole la
sélection était remisée au tout arrière-plân.
Cette période de crise remet les choses
au point mort, et voici comment un '/Jrhi.,
dent de grande expérience industrielle,
M. Cordiery nous conseille de remettre en
marelle: « Moins absorbés par le souci
d'une production intensive, les efforts des
dirigeants doivent se porter de manière plus
complète sur la réduction des prix de re-
vient par une technique plus poussée, par
une organisation mieux adaptée, par une
méthode de travail plus précise. Et les ré-
sultats acquis seront des éléments de force
et de prospérité pour les périodes mcll-
lemes. »
Le n'est plus à la rapidité sans cesse ac-
crue d'un aveugle travail en série que l'on
fait appel, mais aux forces spirituelles coali-
sées dans un grand effort vers « le mieux P.
Le mieux 1 mais c'est le Cameroun qui
tient grâce à la qualité très surveillée, de ses
froâtitU, c'est le Togo, le Dahobtey lui sé-
lectionnent la production agricole et pasto-
rale. La Côte d'Ivoire, de même, travaille à
Vamélioration de son rendement.
Pour combattre une concurrence redouta-
ble, faire la conquête de marcll's encore
fermés ou trop peu ouverts à l'activité de la
France d'Outre-Aler, nous devons arriver à
fournir la meilleure qualité aux prix les
plus avalltageux, qu'il s'agisse d'huile de
palmes, de coton, de caoutcltouc, de mon-
tons ou de fruits.
Notre planète, la terre, a été rassasiée de
médiocrités standardisées; à nous de reve-
nir à Vancienne devise des corporations :
« Faire oeuvre bonne et loyale. D
CH. Deblerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Affaires Etrangères.
.*4*-
Au Conseil d9atat
.1.
Rejet d'une requête du Gouvernement
Général de l'Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
le gouvernement général de l'Indochine
avait présentée Il tendant à ce qu'il plaise
« au Conseil » annuler un arrêté, en date
du 4 avril 1928, du Conseil du Contentieux
administratif de l'Indochine, rejetant la fin
de non-recevoir opposée par l'administration
à la demande de dommages et intérêts pré-
sentée par M. Patrou, contrôleur des Doua-
nes et régies à Pnom-Penh, attendu qu'aux
termes de l'art. 8 du décret du 5 août 1881,
et de l'art. 16 du. même décret.
Les requêtes doivent être accompagnées de
copies certifiées conformes par le requé-
rant, destinées à être notifiées aux parties
en cause, lesquelles peuvent en prendre com-
munication au secrétariat, mais sans dépla-
cement.
Si le demandeur est tenu de produire des
copies contenant l'expertise des faits, ladite
obligation ne saurait être étendue aux pièces
justificatives versées au dossier à l'appui de
la réclamation.
Dans l'espèce, l'exposé des faits de M. Pa.
ttou se trouvait dans la seule requête intro-
ductive d'instance ;
.que les pièces avaient toutes le caractère
de simples documents administratifs.
Dès lors, c'est à bon droit que le Con-
seil du Contentieux administratif a rejeté la
conclusion du gouvernement général, ten-
dant à ce que, faute d'avoir été accompagnée
de copies desdites pièces, la requête fût dé-
clarée non avenue.
AU SIAM
-
Exposition japonaise
Une exposition de produits japonais aura
lieu à Bangkok au cours de l'hiver pro-
chain.
Mouvement du port de Bangkok
Le mouwnwnt du port de Bangkok en
mal a été le suivant :
Exportations, 9,768.590 tonnes.
Importations, 9.008.120 tonnes.
Les importations d'alcool sont en grosses
diminutions memuelles depuis les nouveaux
droits.
Indopacifl.
Il faut sauver
la Transatlantique 1
MAIS PAS N'IMPORTE COMMENT
NI AVEC N'IMPORTE QUI
Il suffit de savoir lire entre les lignes pour
se rendre compte de la gravité de la ques-
tion posée par le bref communiqué publié
hier après-midi à l'issue de la seance extra-
ordinaire de la Commission des Finances.
Les termes en sont réservés. Qu'on en
juge :
te La Commission des Finances a entendu
M. Pierre Laval, président du Conseil, ac-
compagné de MM. P.-E. Flandin, ministre
des Finances ; Pietri, ministre du Budget, et
de Chappedelaine, ministre de la Marine
marchande.
« Le président du Conseil a fait à la Com
mission une communication relative à la
réorganisation de la Compagnie Générale
Transatlantique. »
Qu'y a-t-il derrière ces deux paragraphes
discrets?
Ceci d'abord que la Compagnie Générale
Transatlantiquej pour des raisons qu'il se-
rait trop long d'analyser ici, éprouve actuel-
lement de grosses difficidtés ae trésorerie et
qu'elle risque de ne pas résister à la tour-
mente si elle n'est pas réorganisée sur des
bases nouvelles.
Ceci n'est déjà pas sans gravité.
Mais voici le 'bouquet - auquel On ne
s'étonnera pas que sott mêlé le trop fameux
M. Cyprien Fabre.
M. Cyprien Fabre, qui a fait ses preuves
(01t sait comment) sur les Chargeurs Réunis
veut les faire encore sur la Transatlantique!
Il se présente donc actuellement au gOtt-
vernement comme le sauveteur providentiel
tout désigné pour renflouer la Transat. Il
assure qu'en réservant à l'lle de France le
même sort qu'à l'Asia les problèmes de tréso-
rerie 11e se poseraient plus pour la French
Line. Comme III, losse, M. Cyprien Fabre
est orfèvre.
Mais il y a mieux.
M. Cyprien Fabre veut racheter la
Transat. Mais pour rien. Entendez :
1° Qu'il iiccepterait Iltictif, litais pas le
passif - du moins pas les 400 millions de
différence entre l'actif et le passif;
2° Qu'il exige la revision des conventions
entre l'Etat et la Transat de telle sorte que
rdle-ci) passée sous son contrôle, recevrait
d'énormes subventions;
30 Qu'il demande à t'Hta! de lui garantir
50 mutions d'argent frais pour assurer la
trésorerie de Vaffairc au moment où il la re-
mettrait en marche.
Vite paille..
Il faut que M. Cyprien Fabre se fasse une
étrange idée du Parlement et dit' Gouverne-
ment pour s'imaginer qu'on va ainsi lui ache-
ter aux frais du contribuable un petit joujou
comme la Transatlantique, qu'il démolirait
est huit jours -pour satisfaire ses appétits.
Nous sommes certains que la Chambre re-
mettra 'l'crtemellt à sa place le naufrageur
qui veut jouer au sauveteur.
m -
L'exploitation des eaux
douces à Madagascar
.t. --
Le Gouvcrnerment de Madagascar vient
d'éditer avec" un luxe qui ne se rencontre que
bien rarement dans les publications officiel-
les, un volume sur l'exploitation des eaux
douces (pêche et pisciculture) dans la
Grande lie.
Dans la présentation qu'il fait de cet ou-
vrage dont l'auteur est M. Louvel, inspec-
teur des Eaux et Forêts, le docteur Fontoy-
nont, président de l'Académie malgache,
note que grâce à la configuration tourmentée
du pays, où vallées et montagnes s'enchcvê-
tient en tous sens, l'eau est très abondante
et forme de ci de là des cuvettes, des lacs
étendus, des lagunes et de grands fleuves ali-
mentes par de multiples rivières.
Or, à cette abondance d'eau douce ne cor-
respond pas une richesse ichtyologique suffi-
antc, Ce n'est pas que le poisson manque à
Madagascar. Mais, à part certaines espèces,
à part aussi les écrevisses et crevettes de
rivière, les poissons ne se recommandent ni
par la finesse de leur choix ni par leur taille.
Il apparut donc à l'administration qu'en
matière de pisciculture il y avait beaucoup à
faire. La question fut mise à l'étude. Des
spécialistes renommés, dont les professeurs
Jacques Pellegrin et Gruvel, s'y intéres-
sèrent tout particulièrement ; et sur leurs
indications, ont été fondés par M. Louvel
les établissements actuels de pisciculture qui
ont donné en peu d'années de magnifiques
résultats.
C'est ainsi qu'aujourd'hui la truite, la
carpe et le gouramier peuplent de nombreux
étangs affermés à des Sociétés de pêche très
actives qui organisent des concours et des
fêtes.
Mais il ne s'agit pas seulement ici de plai-
sir.
Le poisson est une nourriture azotée néces-
saire à l'hygiène alimentaire. Trop long-
temps il fit défaut surtout aux Européens
établis loin des côtes. Il n'est plus mainte-
nant défendu de prévoir l'époque où la pis-
ciculture, par des méthodes rationnelles aura
peuplé à Madagascar, lacs et fleuves d'es-
pèces diverses assez abondantes pour, au sur-
plus, déterminer un commerce et des indus-
tries profitables même aux indigènes.
La preuve est faite des possibilités, et la
savante étude de M. Louvel n'a rien né-
gligé du problème à résoudre. Poissons au-
tochtones à protéger, poissons exotiques déjà
acclimatés ou pouvant être introduits, flore
et faune aquatiques, aucune de ces indications
ne manque à l'ouvrage que nous signalons et
que complète un copieux index bibliographi-
que. C'est un travail bien fait et un travail
utile.
P.-C. 6. F.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
Le Pavillon des Annales Coloniales h
li'Exposition Coloniale..
A l'Exposition Coloniale.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Pans
»♦̃
Au Maroc
Hier, a eu lieu l'inauguration du Pavillon
des Beaux-Arts. La fête avait attiré un grand
concours de Parisiens et de coloniaux. On ne
peut que féliciter tous les fervents qui vien-
nent dans les petites chapelles adorer l'art éter-
nel, mais il est impossible au critique, quelle
que soit sa bonne volonté, de juger de la va-
leur d'une exposition de peinture à travers l'opa-
cité - remuante de la foule.
En suivant avec l'ceillemnt le dais empa-
naché des chapeaux hauts-de-forme des offi-
ciels, des courtes et rares trouées permettent de
saisir un nom au hasard et la lumière d'un
paysage terrestre ou humain. Parmi les expo-
sants, je reconnais la facture de collaborateurs
des Annales Coloniales, MM. Jacques Simon,
Gaston Durel, Mmes Drouet-Cordier, Ma-
thilde Arbey. MM. Romberg, Rondenay,
Dandelot, Boldoni, Duvent-Amiot, etc. Mais,
c' est le passage rapide, sans guère d'arrêt, du
train qui fuit et laisse le regret de délicieux
coins, à peine entrevus. Je sais où tesls re-
gards de jeunes femmes marocaines m'ont char-
mée, où j'irai re.voir une vue de Moulaï-ldriss
toute vibrante de grande lumière bleue et les
loques splendides de tel vieux fasi.
Remou dans la foule, laissez passer le mo-
dèle en chair* et en os : c' est Ben Ghabrit qui
vient confronter ses deux visages, celui qu'Al-
lah lui a donné pour son passage sur la planète
et celui que Mlle Micheline Destailleur lui a
prêté sur la toile.
Inauguration de l'Ecole Indigène
Et pendant ce temps, tout un rassemblement
s'est fait en face de l'école indigène. M. Dia-
gne arrive par la porte de gauche, sur la droite
au son des fifres de la Nouba et des piétine-
ments des chevaux arabes, entrée de M. Paul
- Reynaud..
Dans la petite classe indigène, le ministre
des Colonies est reçu par la fondatrice de la
Ligue pour l'enseignement des illettrés, Mme
Morel-Chailly, et par un discours ému de M.
Mossé, directeur de l'écol e Colbert, qui rap-
pelle les bienfaits ac l'école indigène. « ceux
qui ne savaient rien, les ignorants, sourds et
aveugles, s'instruisent, ils entendent et ils
voient. »
M. Paul Reynaud répond que cette maison
où les sourds entendent, où les aveuglent voient,
est la maison des miracles. Et M. le ministre
des Colonies conte l'histoire d'un bébé séné-
galais très coloré de peau, au teint chaud, qui
pour ayoir fréquenté la maison des miracles, est
devenu député, puis ministre. Telle est l' en-
fance non romancée de M. Blaise Diagne, au-
jourd'hui sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
Et tandis que les tasses de thé à la menthe
circulent accompagnées de gâteaux « cornes de
gazelles H, une dame se penche et demande :
Il C'est le jeune ministre des Colonies qui vient
de parler ?. Il a de l'esprit et du meilleur,
l'école indigène restera maintenant la maison
des miracles. »
Parmi les personnalités présentes à cette belle
journées marocaine, citons : MM. Fiancette,
député ; Groult, directeur du cabinet du Pré-
sident de la République ; le maréchal Lyau-
tey ; Olivier, délégué général de l'Exposition ;
Vatin-Pérignon, secrétaire général de l'Expo-
sition ; Nacivet, commissaire du Maroc ; Gé-
raud, commissaire de l' A.O.F. ; Renard, pré-
fet de la Seine ; Guichard, directeur de la
police municipale.
D'nala.
Une amélioration des riz
malgaches par sélection
»♦«
Nous avons plus d'une fois noté que les
colons de Madagascar donnent en ce moment
tous leurs soins à l'amélioration par sélec-
tion des riz du pays.
La question est, en effet, d'importance, car
l'exportation du produit local qui ne pou-
vait concurrencer en qualité le similaire in-
dochinois était pratiquement tombée à zéro.
Or, Madagascar possède déjà une espèce
susceptible de rivaliser avec les meilleures
connues, et qu'il s'agit aujourd'hui de pro-
duire en grosses quantités : c'est le vory-
lava.
A cet effet de grands efforts sont actuelle-
ment tentés.
Le Service de l'Agriculture a créé dans
les environs de Tananarive deux zones
s'étendant chacune sur 600 hectares qui ont
reçu des semences sélectionnées reparties en-
tre 2.791 cultivateurs indigènes. Cette me-
sure a stimulé les agriculteurs qui s'atten-
dent à ce que l'achat de leur production leur
soit fait directement, sans intermédiaires et
aux meilleurs prix.
La question s'est posée de savoir comment
il conviendra d'assurer ces achats directs.
Faudra-t-il créer des ventes publiques heb-
domadaires dans chaque localité productrice
de riz ; ou bien se substituer au producteur
par la création de magasin ? ou créer de
nouvelles foires.
La Chambre de commerce est prête au 1
surplus à consentir des sacrifices assez im-
portants. Elle a déjà pris à sa charge la
majoration d'achat des semences, et en fera
autant pour les trieurs et les tarares
D'autres initiatives ont par ailleurs été
envisagées.
Il semble donc bien que la Colonie
s'oriente de nouveau vers la reprise d'une
culture qui fut naguère florissante et rému-
nératrice, et qui le redeviendra "ang nul
doute, par la mise en pratique d'un ensemble
de mesure judicieusement arrêtées.
P.-C. Georgmm François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
L'exploitation forestière
de la Côte-d'Ivoire en 1930
«♦«
L' année forestière 1930 a été caractérisée
par une augmentation très sensible de la pro-
duction, grâce aux moyens mécaniques d'éva-
cuation de plus en plus utilisés dont disposent
actuellement les exploitants, et par le même
chiffre approximatif des exportations par rap-
port à l' année précédente. Il en est résulté en
fin d'année un stockage assez considérable et
une baisse appréciable des prix.
La Côte d'Ivoire a exporté en 1930, 91.024
tonnes de bois pour une valeur de 83.039.305
francs. Ces sorties comprennent : 68.415 ton-
nes de bois d'ébénisterie, d'une valeur de
73.911.860 francs, et 22.609 tonnes de bois
divers d'une valeur de 9.127.745 francs.
En poids la comparaison s'établit ainsi avec
les deux années antérieures :
Bois d'ébénisterie, 1928 : 80.536 tonnes ;
bois divers, 21.590. Total 102.126 tonnes.
Bois d'ébénisterie, 1929 : 72.484 tonnes ;
bois divers, 17.304 tonnes. Total : 89.788
tonnes.
Bois d'ébénisterie, 1930 : 68.415 tonnes ;
bois divers, 22.609 tonnes. Total 91.024 ton-
nes.
Les exportations de 1930 sont donc un peu
moins fortes qu' en 1929 pour les bois d'ébé-
nisterie et plus fortes pour les bois divers.
La situation du marché des bois, en fin d'an-
née, a obligé certains exploitants à fermer leurs
chantiers. On ne comptait plus en décembre
1930, que 33 exploitants forestiers au eu de
41. fin 1929. Le nombre des chantiers de
2.500 hectares concédés à 1 exploitation avait
également diminué ; il n' y en avait plus que
588 en fin 1930 contre 632 en 1929, 516 en
1928 et 528 en 1927.
Il n' a été accordé dans l'année que 23 per-
mis d' explorat ion au lieu de 38 en 1929 et 34
en 1928. - -. (
ioutetots, comme il a été dit au début, la
production a été abondante et constitue même
pour la colonie un chiffre record. Les diffé-
rents chantiers ont sorti en effet, en 1930,
26.586 arbres alors que le chiffre le plus élevé,
en 1927 ne se portait que sur 24.093 arbre?.
Voici quels ont été les chiffres des dernières
années :
17.392 arbres sortis des chantiecs en 1925
20.032 1926
24.083 - - 1927
22.585 - - 1928
20.686 - 1929
26.586 - 1930
Pour les quatre dernières années, ces arbres
se répartissent ainsi, par essence :
Essences 1927 1928
Acajou Bassam et acajou
bl anc 10.430 9.932
Aboudikro 172 253
Avodiré 2.207 2.893
Badi 15 94
Bahia » 536
Bossé 796 986
Dabéma » 139
Dibétou 403 814
Fraké 125 170
Framiré 353 372
Iroko 1.165 655
Lingué » 269
Makoré 291 459
Niangon .,. 1 .865 737
Oboto » 1)
Samba 1.447 2.585
Sipo ,",.,.. 633 469
Tiama 1.516 964
Aiélé » »
Divers 2.665 253
Essences 1929 1930
Acajou bassam et, , ,
acajou blanc .,..,. 10.103 12.784
Aboudikro 763 725
Avodiré .,. 2.230 2,712
Badi 116 85
Bahia 275 749
Bossé 949 716
Dabéma ,.,.,. 200 223
Dibétou 647 691
Fraké 2 15
Framiiré 510 796
Iroko 344 949
Lingué » »
Makoré 485 792
N iangon 1.060 1.581
Oboto » 61
Samba 902 1.177
Sipo - 850 1.001
Tiama 1.140 1.346
Aiélé 72 23
Divers 38 160
L'acajou fournit toujours à peu près la moitié
du chiffre total des arbres sortis. Par rapport
à 1929, on constate en 1930 une augmentation
sur l'acajou, l'iroko, l'avadiré, le niangon, le
bahia, le samba, le makoré, le tiama, le fra-
miré et le sipo, tandis que le bossé et l'abou-
dikro sont en légère baisse.
La consommation locale de bois de feu est
en augmentation en raison du développement
des industries et décelle des moteurs à bois ou
à charbon de bois (gazogène). Le chemin Ue
fer qui avait consommé 90.000 stères en 1929
en a consommé 100.000 en 1930. Une quan-
tité assez importante de bois de feu pourrait
être trouvée dans les arbres abattus sur les ex-
ploitations agricoles et que les planteurs laissent
pourrir sur place. Il serait possible de récu-
pérer ce bois en le carbonisant; des expériences
concluantes ont été faites dans ce sens par te
service forestier. D autre part, un autre appoint
pourrait être fourni par la coupe des bois sans
valeur des réserves forestières constituées dans
la colonie.
Une nouvelle scierie s'est installée au cours
de l'année à Adjouan sur la lagune Aby, ce
qui porte à onze le nombre de ces établisse-
ments dans la colonie; une autre est en voie
l d'installation à Ferkessédougou. Ces scieries
1 exportent un peu de bois débité (346 tonnes
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