Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juin 1931 05 juin 1931
Description : 1931/06/05 (A32,N84). 1931/06/05 (A32,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380354q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
T.T.E-DEUXIEME NEEt. - N° M.. LE^NUMBR© : 80 CENTIMES
iVENDUEDl SOlH, 5 JUIN 1931.
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Réfaction & Administration :
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PARIS 0*1
TClIPHJI LÔOVItE 1 i-37
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Les Annales Coloniales
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- i«L :'
7 -
Le crédit agricole en A. 0. F.
- o:r" - >
Le décret du 23 jnai 1926 constitue, pour
Ilinstaint, la charte du Crédit agricole ,mu-
tuel en A.O.F. Les conditions d application
de ce texte organique pnt été fixées pur l'ar-
rêté du 25 février 1927.
Le règlement du 23 mai 1926, tout en
tenant compte de l'organisation administra-
tive des colonies qui forment le Gouverne-
ment Général de l'A. O. F ., repose sur les
principes de la loi du 5 août 1920 qui régit
Ip Crédit agricole en France.
C'est ainsi qu'à la base de l'institution,
il est prévu des caisses locales affiliées à des
caisses centrales qui peuvent être comparées
aux caisses régionales existant en France.
Toutefois, eu égard à l'autonomie adminis-
trative de chaque colonie, ces caisses cen-
e traies ont reçu des attributions suffisam-
ment larges qui rendent inutile l'interven-
tion d'un organisme supérieur de gestion,
tel qu'il est constitué' en France par la Caisse
nationale de crédit agricole. Le rôle du
Gouverneur Général, assisté de la Lommis-
sion consultative du crédit agricole, consiste,
outre la répartition des crédits de la dota-
tion du crédit agricole, en une action, de'
coordination qui laisse aux Lieutenunts-
Gotivemeurs la plus grande initiative vis-à-
vis des caisses locales de leur colonie.
Quels ., sont les bénéficiaires .du Crédit
agricole mutuel : ce sont, les membres indi-
viduels des Sociétés indigènes de prévoyance,
des Syndicats agricoles, des associations
agricoles indigènes, des associations agri-
coles mixtes, les groupements précités, les
caisses d'assurances et de réassurances mu-
tuelles, les coopératives agricoles et les,
associations syndicales.
Les ressources proviennent du capital so-
cial constitué par les parts nominatives sous-
crites par. les. sociétaires, des avances du
Gouvernement Gépéral qui lui viennent de
l'avance sans intérêt- consentie par la ntn-
que de l'À.O., des redevances sur la circu-
lation fiduciaire et sur le revenu des parts
bénéficiaires attribuées a l'Etat, consentis
par la Banque de l'A.O., au moment du
renouvellement de son privilège d'émission,
des subventions et dons, du réescompte à
vue et à terme, des dépôts à vue et à terme,
ps emprunts et des réserves.
Quelles opérations peuvent effectuer ces
çaissés ?" s- • ent effectuer ces
* IÀ& caisses IOGJlellpeuvent consentir à
tous leurs sociétaires 4eu pfêtsà court ,térme, ;
c'est^l-dire iVcxcédimhrmÉHl^Mfiié-^fr^*
catopagn^ ftgrtaole, des prits à moyen terme,
rômbottrsablés par amortissements annuels
dans un délai maximum de 5 ans.
Elles examinent et transmettent avec leur
avis motivé , les demandes de prêts n long
terme, qu'il soit individuel ou collectif.
Les caisses centrales facilitent les ppéra-
tiôns à court et à. môyen terme des caisses
locales en escomptant lèur papier. Elles
consentent les prêts à long terme aux socié-
taires Individuels ou collectifs.
Le taux des prêts à court et à moyen
terme est, fixé chaque année par arrêté du
Lieutenant-Gouverneur. |1 no peut être su-
périeur de plus de i au taux d'escompte
de la B.À.O. ni inférieur à l'intérêt des
parts sociales des caisses de crédit agricole.
Aucun jmxiintim n'est fixé pour le mon-
tant de ces deux catégories de prêts.
Les prêts individuels à long terme son
d'un maximum de 10.000 frnncs, reinlxHir-
sables par annuités égales dans un délai qui
peut atteindre 15 atls.- Le taux d'intérêt est
fixé annuellement par arrêté du Gouverneur
Général. Il peut être inférieur de 3 nu
taux d'escompte de la B.A.O.* sans pouvoir
dépasser 4 Exceptionnellement, il peut
être réduit à 2 en faveur des anciens
combattants Jet des indigènes qui ont suivi
les cours d une" école d'agriculture ou de
labourage. :
Les prêts collectifs, à long terme sont
consentis exceptionnellement pour une diirée
de 30 ans«en. faveur des coopératives de re-
boisement. Ils sont remboursables par annui-
tés, suivant les modalités d'un contrat établi
par le Lieutenant-Gouverneur.
, Le montant -des prêts collectifs peut
atteindre quatre fois le capital versé quand
il s'agit d'une coopérative. Pour les Sociétés
de., prévoyance indigène ou les associations
syndicales, il .est proportionné à l'impor-.
tance des travaux à effectuer.
: Le, contrôle permanent/des Caisses cen-
trales S exrce ,!sur les Sociétés, ou Associa-
tions de toutes natures qui ont ,reçu, par
leur intermédiaire, des avances sur la dota-
tion du crédit agricole. Ce contrôle est aussi
fissuré par les inspecteurs des affaires admi-
nistratives et des fonctionnaires désignés
par le Gouverneur Général, <
Des conseillers techniques, nommés par le
Gouverneur, guident les Caisses de crédit
agricole dans leurè opérations.
Il existe un parallélisme étroit entre la
réglementation en vigueur aux Antilles et à
la Réunion et celle applicable “en A.O. F.
L'une et l'autre s1 inspirent fortement de la
législation métropolitaine, adaptée aux
contingences locales propres à .chacune de
ces colonies.
Il en est de même pour Madagascar. Le
décret du 16 avril 1930 qui régit le crédit
agricole mùtuel dans la Grande Ile pose les
mêmes principes que les textes régissant la
même matière en A.OF..aux Antilles et à
la .Réunion.
Il n'y a que de légères variantes nécessi-
tées caries conditions particulières de Mada-
gascar. C'esl ainsi que les Caisses du pre-
mier degré, limitées à l'étendue territoriale
de la province se nomment Caisses provin-
ciales* et uôir locales et qu'au associations
pouvantv faire pffflle de ces caisses, on a
adjoint les FfflftWiOlcna et les Associations
de Fykonolonu. Les prêts individuels à long
terme sont prévus pour 15.000 francs au
maximum et le taux ne peut pas être -inU-
, 01
rieur à 2
Le financement jdu crédit agricole à Mada-
gascar est effectué dans les mêmes, condi-
tions que celui de l'A. O.F.
Un décret réorganisant le crédit agricole
en A.O.F. paraîtra très prochainement.,
A ce moment-là, nous ne manquerons pas
de l'analyser et de .le (jpmmenter, car uéjà
on fait beaucoup de bruit autour de ce texte.
Léon Are"aa"
Député,
Ancien Sous-Secrétaire d' Ela t
des Colonies
Après la Conférence
Nord-Africaine
»♦»
Un télégramme à M. Briand
Le télégramme suivant a été adressé à
M. Briand, ministre des Affaires étrangères :
« La septième Conférence nord-airicaine
a clos- sa réunion aujourd'hui. Nous vous
transmettrons prochainement le texte des
dispositions arrêtées et. les mesures préparées
dans un esprit de collaboration amicale qui
ne s'est pas démenti un seul instant et de
solidarité affectueuse avec la mère-patrie.
Signé : Lucien Saint, Carde, Antonctti, Bré-
vie, Manceron. »
Les œufs marocains
Nous avons dit dans un article précédent,
qu'au Maroc, en ce moment, une des ques-
tions intéressant le plus le commerce et
l'industrie, était la création, pour les dé-
fendre, d'un rouage administratif spécial,
séparé complètement de la Direction géné-
rale de l'agriculture. Voici maintenant un
second point qui passionne le monde com-
mercial, c'est celui do l'exportation des
œufs.
il y a dix-huit mois ou deux ans, je cons-
tatais, sans acrimonie d'ailleurs, qu'au Ma-
roc môme, sauf les producteurs, les consom-
mateurs œœufs étaient obligés de se con-
tenter de tout petits ceuts, les bons gros pè-
gres étant tous et toujours expédiés en
France ou en - Europe, principalement en
Angleterre et on Espagne. Qn avait même
ttre Aux Marocain* dé satii-
.nrpn:,-preMUU\tIti'f-,mur-tWwu,
ment sain et nutritif, prendre des mesures
spéciales, créer un stockage. des .œufs néces.
saires à la consommation locale, et imposer
une taxe aux exportations
Or, voila que depuis quelques mois., la
situation a changé du tout au tout. La Rus-
sie - toujours –et la Turquie, qui l'eût
cru - ont accaparé le marché espagnol, et
gagnent celui d'Angleterre. La France même
n'est pas à l'abri de cette invasion, mais
chez nous ce sont plutôt les œufs du Dane-
mark et des pays d'Europe cemraJc qui,
jusqu'ici, sont venus victorieusement rem-
placer les' œufs métropolitains et marocains
chez les gros revendeurs, et de là. chez les
xdétaillants des grandes villes.
Les ménagères de Paris et dps autres
grands centres de consommation ne s'en sont
pas beaucoup aperçus," lps prix de vente au
détail étant restés sensiblement les mêmes.
Mais il paraît * que ces œufs russes, turcs, da-
nois, etc., etc. reviennent tout de même sen-
siblement moins cher aux importateurs en
gros que ceux du Maroc, d'où délaissement
de ceux-ci. Et cette situation n'est pas sans
préoccuper les exportateurs marocains, voire
le budget du Protectorat, puisque, pendant
de longues années, ce commerce s-e chiffrait
annuellement par un nombre respectable de
millions.
Afin de pouvoir lutter avec. chance de suc-
cès contre les arrivages des nouveaux im-
portateurs en Europe, et pour tâcher de re-
prendre les marchés qui leur échappent, no-
tamment celui d'Espagne, les commerçants
en œufs marocains réclament à grands cris
la suppression de la taxe, qui n'est en som-
'mc qu'un droit déguisé frappant cette mar-
chandise.
Les Chambres de commerce émettent des;
vœux : les bureaux de Rabat délibèrent :
leur résolution est attendue avec impatience,
par tous les intéressés.
Eu attendant, on a maintenant des œufs
en abondance au Maroc même –- c'est quel-
que chose, assurément, mais le budget et le
commerce d'exportation pâtissent et c'est
Un côté de la question qui n'est malheureu-
sement pas négligeable. - Quant au .consom-
mateur français, il n'a pas grand'chose à
dire, puisque, pour lui, les prix de détail ne
changent jamais.
toute Le itarbier.
A PExpoMtien Coloniale
- , -
ECHOS
Ne vous promenez pas dans les bois.
Vn signale un peu partout que dans les
coins obscurs de V Exposition, maintes
agressions auraient été. commises. Ne par-
lons point du danger que courent les femmes
seules de se voir actostées et quelquefois
rudoyées par des individus peu recomman-
dablesmais bien des vols qui se commet
tent ici et là. De nombreuses plaintes ont
déjà été déposées, mais la police se déclare-
rait impuissante à exercer la surveillance
nécessaire.
C'est peul-Dire très bien aux organisateurs
de Vincennes d'avoir songé à ceux pour qui
Itl nuit est nécessaire, mais on eût pu pré-
voir les pickpockets pour qui Vombre est
également profite.
Wll-yimfg.
Nos bols coloniaux
'$'–
ous ce titre, et à la
demande des servi-
ces de l'Exposition
Coloniale de Paris;
au nom fiLu Comité
national des" Bois
colrJ/tfattx, dont il
est un des secrétai-
res généraux, M.
Jean AI ('datld, ,admÙÛslr«teur en chef des
Col onies, chef du Service technique des Bdîs
à VAgence générale des Colonies, vient de
laif paraître un importaltl travail dans
lequel il traite de façolt. très intéressante et
très complété toute la questiolt de la produc-
liolt, de. l'importation et de l'itiiiisalieii des
bois coloniaux.
"En plus d'une documentation technique
très deiailtce sur Lt's, principales essences
coloniales déjà introduites ci utilisées en
France, ou dqltl l'emploi dans nos industries
est préconisé, et formant pour les importa-
leurs et. les industriels un fichier d'uni-
grande valeur, l'auteur a, dans cette clude,
abordé les divers problèmes dont la solution
s'impose pour assurer, dans les meilleures
conditions, l'utilisation des immenses res-
sources offertes par nos forets coloniales et
de cdLes, bien plus considérables encore,
qu'elles pourront mettre à notre portée tori-
que nous nous déciderons à cultiver ces fo-
rets, a les aménager en vue d'une production
sélectionnée.
Représentant d'une colonie dont les forêts,
si elles étaietit. convenablement exploitées,
pourraient devenir une source importante de
richesse supplémentaire, et qui contiennent
de nombreuses essences parti eu lier ebtent
teellerc/zées, je me suis surtout intéressé à
celte partie de l'ouvrage de Ili. Jean Mi-
niatid, ci je ne, saurais trop en conseiller la
lecture à tous ceux qui, en Guadeloupe, Sv
préoccupent, comme moi-même, de l'avenir
forestier de notre belle île d'Enter atide. Ils
y apprendront, que, malgré l'exploitation,
encore incomplète, de nos forêts coloniale"
la France ne reçoit guère plus des 215 de
ces exportations, alors qu'elle doit continuer
à acheter, à l'étranger, des quantités beau
coup plus considérables. Mats ce qui nous
manque surtollt, en Frallce, ce sont des ''hois
de parguet. et de menuiserie courantede
moulure et de charpente spéciale, suscepti-
bles 4e répondre au déficit de nos' chènei,
sapins et O-Wqlieti, doht la -source s epuise, -
H lit la -mesure M'&Çï-
ble les bois dit Nord dont Vimportàtioijt nous
est si onéreuse, Si les bois d'oeuvre de cette
catégorie ne nous sont envoyés par les colo-
nies qu'en quantités encore restreintes (10
de la production), c'est d'abord que notre
industrie ne leur fait pas toujours l'accueil
qu'ils méritent, C'est encore parce que ces
bois, expédiés en billes, rondins ou équarrts.
difficiles à manier, doivent être débités en
France, ce qui augmente le prix du fret de
tous les frais de trans port des déchets de
sciage (25 à 30 dit cube total). C'est enfin
parce que certains lots arrivent dans des
conditions défectueuses, échaieffés ou piqutS
par les insectes, par suite d'une longue expo-
sition en plein air ou d'un séjour prolongé
dans les cales de navires.
Aussi, M. J'can Meniaud, après avoir indi-
qué les meilleures conditions d'exploitation,
de mise en œuvre et de. conservation de nos
richesses forestières .èolonialcs, insiste-l-il
sur la nécessite de débiter, de faire séclter,
d-e -' réparer, sur place, au moment de Vaba-
làge, les bois destines à Vexportation.
Si l'on pouvait arriver à cette sorte de
« standardisation » qui permettrait de créer
eu France des stocks de bois débiles et sé-
ché s, constamment renouvelés, dans les prin-
cipales dimensions admises par le commerce-,
à des prix raisonnables et stables, la vulga-
risation et la vente deviendraient immédiate-
ment faciles.
Au moment, où la Guadeloupe envisage
une exploitation méthodique de ses bois, ces
considérations me paraissent des plus utiles
à méditer, de même que tous les conseils pra-
tiques dît même ordre, dont M. Jean Me-
lliaua, avec sa grande expérience de la ques-
tion, a ténu à faire profiter ses lecteurs.
Henry Aérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-Pré-
tidênt de 14 Commission du
Affaire* Etrangèret.
1
Le Pavillon
des "Annales Coloniales"
li- ̃
Les Annales Coloniales ont édillé à
l'Exposition' un pavillon sur l'avenuc
des Colonies, à 100 mètres du CommiR-
sarial de l'Indochine, à 100 mètres du
pavillon de SaintPierre-ct-Miquclon, à
200 mètres des Palais de l'Algérie, de
la TUlnisie, Maroc et de Madagascar, à
côté du restaurant de la Pagode de Pon-
dichéry.
Toutes les personnes visilant PExpo-
:sition tiendront à s'arrêter au pavillon
des Annales Coloniales.
- Des primes intéressantes provenant
des colonies françaises seront remises
à tous les abonnés de 6 mois et d'un an
à notre journal-et à notre revue.
Le pavillon des Annales Coloniales
est ouvert tous les jours à partir de 10
heures.
A la vente Octave Homberg
.11
On a remarqué de grands fléchissements
à la deuxième journée de vente des bibelots
Octave Homberg,
Signalons entre autres enchères, le musée
de Côpenhague qui a acquis des types de tis-
sus, un persan pour 5.000, un petit tapis de
table pour 3.600, un italien xui" pour 6.800
trancs. Le musée du Louvre, s'est offert une
plaque de reliure en émail champlevé de Li-
moges du xile siècle, pour 180.000 francs.
Le clou de la journée a été le petit tapis
de prières persan du XVIc, sur fond gris à
reliets jaunes, provenant du tombeau d'un
sultan de Konia ; 430.000 francs. Comme le
prévoyait, dans sa préface au catalogue, M.
K. jKœchlin, il part pour l'Amérique. C'est
la Brummer Galery qui l'enlève.
Au prix de cette enchère, les autres pa-
raissent maigres. Signalons un ivoire fran-
çais, Vierge à l'Enfant, du XIIlu, à 295.000
Irancs; un panneau de tapisserie français
Xvo a atteint 156.000 francs. En tout, 2 mil-
lions 191.040 lrancs, qui portent à 5,600,000
flancs le total des deux premières journées.
Les troubles d'Indochine
»♦»
M. Pasquier prendra de sévères mesures
A l'occasion de son passage à Marseille
un dîner a été offert à M. Pasquier, Gouver-
neur général de l'Indochine, par le syndicat
de la presse coloniale marseillaise, présidé
par M. Gustave Saroul.
Après les remerciements et les vœux de
M. Saroul, M. Outrey, député, a pris la pa-
role pour souligner l'importance du labeur
accompli par M. Pasquier, pendant son sé-
jour de cinq mois en France, tant au point
de vue économique et financier qu'au point
de vue politique.
Acclamé par toute l'assistance M. Pas-
quier s'est ii son tour levé. Il dit tout
d'abord les magnificences de l'Exposition Co-
loniale, la grandeur de la leçon qu'elle
donne aux Français. Puis, parlant des trou-
bles récentes en Annam, il conclut ainsi :
<( fe ne reculera; pas; j'emploierai toute la
force que je détiens dit gouvernement de la
RéPublique pour ramener le calme dans le
pays d'Annam. Les répercussions en Indo-
chine de la crise économique mondiale ne
sont pas faites pour faciliter ma tâche, mais,
déjà, les mesures prises par le gouvernement
ont eu pour effet d'apporter quelque adou-
cissement à la crise et une aide appréciable
aux planteurs et colons. Le ministre des Co-
loniest M. Paul Reynaud, a droit à la grati-
tude des Indochinois.
« Je ne pie fais pas d'illusion : je vais
réviser le maximum dfimpopularité car jé
de cmiientumpiel pour
pour
(lndopaclflo),
Dépêchesde l'Indochine
»♦»
Exportations de riz
Les exportations da riz de llaïpltong au
'ltW;S de mal ont atteint 450 tonnes, savoir :
Riz blanc :
Sur l'étranger ; Tunnes 320
loit-ites 320
Hiz cargo :
Sur l'étranger .130
Les services précieux que rend l'aviation
IS avion sanitaire parti du camp de Tong
près de Hanoï dimanche à 11 h. 20 pour
taïchau, centre de la haute région proche
de la frontière du Yunnan, a ramené à 10
iwures 20 à liiinoï, un sous-officier grave-
ment malade. Le Ira-iel, qllcr et rûloiir, a
été effectué en 5 h. dp oui ; il nécessite, en-
viron 15 jours vuur un ira [et simple, pur
les moyens habituels.
à
L'Allemagne clientedu Gabon
Pendant les neuf premiers mois de l'année
'930 l'Allemagne a acheté à notre Gabon
125.585 tonnes de matières premières. Elle
vient ainsi avant la France qui, pour la
même période, n'a pris à sa colonie que
90.437 tonnes.
Qu'est-ce que cela prouve ?
Cela peut prouver plusieurs choses :
d'abord que l'utilisation des bois coloniaux
est plus répandue en Allemagne que chez
nous. Nous aurions donc de ce côté une in-
dication à retenir dans le sens souhaitable
d'une réforme de nos habitudes et de nos
erreurs.
Cela prouve égalcmcnt, et nous le savons
du reste, que l'Allemagne n'ayant plus de
colonies, doit, pour les produits exotiques,
s'adresser aux possessions étrangères, et que
sa population étant de 65 millions d'habi-
tants, elle a à satisfaire des besoins beaucoup
plus considérables que les nôtres.
Ce dernier fait surtout est à retenir. Nous
avons trop souvent, le tort de négliger, dans
les comparaisons parfois acrimonieuses que
nous faisons entre notre activité économique
et celle des pays plus peuplés que la France.
D'autre part, s'il est légitime que dans les
importations de nos colonies, nous tendions
à arriver au premier rang, nous ne pouvons
qu'être satisfaits de constater qu'elles de-
viennent de plus en plus des fournisseurs de
l'étranger.
Le principal, pour une colonie, comme
pour un Etat, est que l'argent entre.
L'apport d'argent allemand au Gabon est
donc pour le Gabon, et conséquemment pour
notre économie nationale, une excellent
affaire.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
L'Aide aux producteurs coloniaux
Les femmes .médecins mil;;,sÍllrmAirl's,
A l'Exposition coloniale.
Iiiclochine à rHxposiUou.
LIRE EN TROISIEME PAGE :
:r.a modo par Jacqueline d'IIarwl.
La musique sur disques par Ywi Cazaux
Nos courriers.
An Palais-Bourbon
-
Les Indes sanglantes
La séance présidée par M. Léo Bouyssou,
qui ressemble à une victime de Bernanos, se
traînait d' une barre à l'autre dans l'ambiance
sommei lieuse.
Avec moins de bruit encore, le petit train
des interpellations s'arrêta devant M- Nouelle
et quelques paroles furent échangées entre M.
le ministre des Colonies et notre excellent col -
laborateur et ami.
Le tout fut rapidement subtilisé. Quelques
minutes, ce lambeau d'un passé glorieux de la
France fut présent dans le palais de Marianne,
nos vieilles villes des Indes sortirent mélanco-
liquement de leurs magnifiques suaires de ver-
dure.
Tout comme Chimène, les cinq villes de
mandaient « justice »,
M. Nouelle fit tout ce qu'il put.
Mais obtenir justice, les pauvrettes, depuis
que M, Juvanon sévit à Pondichéry, le suaire
de verdure est redevenu un linceul sanglant ;
les exactions et les abus de pouvoir commis
.par ce gentil poète qui est un lamentable
tonctionnaire, ne parurent pas être tous des ré-
vélations pour M. Paul Reynaud. Mais M-
Diagne, qui n'a pas quitté son ministre d'une
semelle et tout l'après-midi le couvait comme
une poule son poussin d'une heure, tant dans
les couloirs qu'au banc du Conseil des minis-
tres, lui i soufflait des réponses, malheureuse-
ment inexactes et couvrait de ses erreurs les
crimes commis aux Indes. Si nous ne connais-
sions pas les bons sentiments de M. Diagne,
nous pourrions croire que cet ardent - apôtre de
la revendication des races nos lecteurs se
souviennent de sa participation énergique et
brillante aux congrès de la race noire désire
voir les Hindous des cinq Etablissements
abandonner la vieille tradition de Dupleix et
les couleurs de France pour se rallier à Gandhi,
nous croirions qu'il désire voir figurer, à côté
des révoltes du Nord-Annam, celle des Eta-
blissements français dans l'Inde, ralliés à Gan-
dhi par les fautes de M. Juvanon et ceux qui
le couvrent en France. Triste sort que d'être
obligé de jouer ttop souvent les Cassandre.
Pour nous, Annales Coloniales, qui nous
sommes fait comme règle absolue de défendre
les opprimés, quels qu'ils soient et où qu'ils
soient, de dire la vérité, nous continuerons à
accueillir les doléances des victimes ; nous le
ferons en toute indépendance, ne connaissant
aucun des hauts fonctionnaires qui ont été vic-
times des ptaçédés de M, Juvanon. Au mo-
méfltsroù la discussion pour la date de l'inter-
pellation de M. NoueHe venait en séance, M.
Taittinger publiait dans son journal Paris-Nou-
velles un câble qui confirmait p l einement celui
reçu il y a trois jours par M. Nouelle et dont
il n'a pas voulu faire état à la tribune de la
Chambre. Ni lui ni moi ne connaissons la fa-
mille Goebélé,' de près ou de loin ; nous
n'avons jamais vu aucun d'eux ni reçu de
lettre d'aucun d'eux. ---
Voici maintenant ce qui s'est passé le 2 juin;
c'est la copie même du çâble reçu par M. Paul
Reynaud :
Cuddalore, 2 juin, 0 h. 30.
Ma maison odieusement attaquée plein jour
par centaines bandits, ma fille aînée blessée
par jets de pierres. Mon mari légitime défense
tira en l'air puis attaque redoublant continua
feu quand canon fusil éclata; trois blessés. Mon
mari fut arrêté inculpation coups et blessures
volontaires par juge instruction Mouttou pas-
sant outre récusation deni justice. Au nom fa-
mille entière et mes cinq enfants vous supplie
nous faire rendre justice.
Signé : Madame Robert GOEBÉLÉ.
Hier, un autre câble nous parvenait, prove-
nant d'un conseiller général, qui est depuis
plusieurs mois particulièrement visé par l'ad-
ministration de M. Juvanon :
Chantilly-Colombo, radio, 3 juin 1931.
Via Eastern.
Après arrimage bord opéré sans incident, a
quebot contractuel Chantilly, le gouverneur Ju-
vanon interdit débarquement à Pondichéry de
98 travailleurs dont 95 Français sous prétexte
abusif absence papiers idenlité non exigés
même des étrangers les obligeant aller Colombo
première escale. Proteste contre cette illégalité
criante, implore intervention rapidç gouver-
nement.
SELVAHADJALOU,
conseiller général.
Tous ces faits, si son sous-secrétaire d'Etat
les ignore, M. Paul Reynaud les connaît bien.
Les amis politiques du ministre des Colonies,
et qui sont aussi ceux de la famille Goebélé,
MM. Taittinger et Scapini, lui ont dit les
pires risques que courait l'Inde en ce mo-
ment ; M. Louis Marin s'associera certaine-
ment à leurs alarmes.
Nouelle est intervenu hier à la tribune de
la Chambre pour la justice et la vérité ; au
tour maintenant de MM. Louis Marin, Taittin-
ger et Scapini d'intervenir pour leurs amis.
t/Wl
DEBATS
L'Inde impossible
M. lîi'iirgos Nmiolln uvnil. rii'pnsé. il y a
trois muis" une iiilorpcllalion sur la situa-
tion piVsrnlo do» Elnblissemonls rrnn<;ais
do l'indo, sur los tronblos donI Pondichérv
csl le lliôiYIro. sur los abus de pouvoir rom-
ruis par lo gouverneur de celle, colonie
l'égard des fonclionnuiros du cadre loral fit
du cadre méimpoliUiin, sur les exactions
donl certaines personnalités se rendent im-
Ipunémcnl. coupables ol. donl sont \'¡"Iitw's
la grande majoril/* des Hindous eituyens
français.
Une. discussion sur la llxalion de la dale
a en lieu hier après-midi à la fin de la séan-
co,
M. Georges lV'JU.r.II.c, .1, prie la Cham-
bre de croire que si j'inlcrvicns an sujol dos
événement de l'Inde, c'est en loule objec-
tivité, sans le ,tLloindre inlérût électoral per-
sonnel, présent ou Tutm'.
Je prie également M. le ministre des Cu-
lcinios de croire que je n'accepte pas les
yeux fermés toutes les informations qui
nous parviennent de lù-bus ivuil 1 1-L
voie de la presse, suit de source pl'in."C, Je
sais Irop combien les nouvelles sont sou-
vent défomnées à ,ccll-e distant- : eonibicu
les plaintes sont parfois exsi^éi iVa. et à
quel point il faut se montrer eiivoni-peet
avant de prendre position dans des que-
relles qui n'ont qui) peu de rapport avec
les luttes politiques qui, dans lIa niétnipole,
dressent les partis les uns contre les uutro-s.
Mauvaises habitudes
J/e niènie, je n'ignore pas que dans les
vieilles colullies, et particulièrement dans
l'Inde, le parti momentanément, uu pou-
voir manque de pondération, abuse de sa
victoire, quitte à souffrir ensuite de su
défaiLe, si elle survient, pur îles mêmes pro-
cédés dont il a usé lui-anéaue. El c'est, Je
crois, un ancien gouverneur qui a dit qu'il
n'y avait que deux pur lis : celui qu'on gave
et celui qu'on vexe. [Sourires.)
Toutes ces réserves que M. le ministre
des Colonies ne manquera pas de jn'upp'j-
ser, je me les suis faites à moi-même,
m'appiiquaul à réduire les incident:j il leur
vraie vulellr, n'uocucillunt les acusutions
qu'après les avoir recoupées cliey. -tl'antres
informateurs, et j'ai hésité pendant des
mois avant de prendre lu décision qui
m'amène 'aujourd'hui à la tribune.
Si, aujourd'hui, je duuiundc à vous in-
terpeller, c'est purce qu'il m'est apparu que
malgré lutules les mises au peml néces-
saires, il ressortait 1 que
la situation politique du celle colonie
ùuissait -fortement à désirer, qu'il I:.'Y pas-
sait couraiuuient et qu'il» 'cun)mu;uL de
s'y pusser, malgré mes protestations et
les instructions -que vous uftlrnieiw. u\"uil'
envoyées, d6 faits très regrettai ks ; que
̃des citoyens qui appartiennent lill parti
qu'un vexe subissaient dans leur I)i-i-tiiiiiiie,
,Jeul' IfUHlillc et leurs biens, dans leurs inté-
rêts moraux et matériels, des dommages
intolérables.
Les innombrables télégrammes qui sont
dans mon dastuer et dont beaucoup n'ont
pu 'lue purvenir qu'en empi-untanl lu voie
anglaise en arrivant par iMadras -l'attes-
tent iticuntcsUiJjBJbuicjit. Je dis : « fuir
Madras », parce qu'A Pondiabéry la cen-
sure est telle, pnd'\Í<. qu'il est mf17. (wn-
cile de recevoi • J. - :,ni -j 1 ir lu
voie française.
La vigilance DE* IOMV. 1,3 «et on
défaut. On ne ci'yt , ̃< I justice de la
métropold, dan:-* o ''initi-ii-irs rtiwie,
derniers vestiges ijtj cet v.uVpiru q-; Dupl-iv
donna à la Franco Dit l-A-hiiinOun- si''- -:. -
Un gouverneur 1
Lu responsabilité en remonte {'('rl.ull'--=
ment au Gouverneur de la colonie.
C'est un fait hors de toute conbstation
que partout où il est passé, il ,'pst mon-
tré inférieur il &'t tâche. A\Jpel," au gou-
vernement ¡{l,près une ©arriéré qui s'est
su-4-out .passée dans les antichambres,
loin de la brousse, où l'on. fait sc.-i preuves
et où l'on apprend beaucoup, ma;s où l'on
court quelques risques, il a hunentable-
nient échoué eu Guyane, d'où il dut être
ruppeUé après quelques mois de fondions.
Envoyé à Snint-Pierre et. Miquelon, il n'a
pu s'y maintenir qu'une année à peine. Il
s'y est surtout signalé par des c-onllitfl
avec l'autorité (x-clétsiais'llquc lllittt où il s'est couvert de ridicule.
Envoyé ensuite dans l'Inde, il n'a. mémo
pas pu imiter L'es ,prédÙl'cssllIl, pivléces-
semw qui avaient ou au moins Ui pudeur
d'affecter la neutralité pendant une pé-
riode de quelques mois.
M. liillarl de Vcmcuil. - Ce n'est pas un
portrait, flalleul'.
M. Lie.orgcs i\'i>iicltr. –̃ Il s'est jeté à
corpts perdu dans les tiras du parti nu pou-
voir, il a fermé .systématiquement, ies yeux
i-i-ur les abus eominis .|uir les fouetionnaires
inféodés audit, parti. Bien plus, il a donné
ilui-ménie l'exemple des iillégalilés et in-
justices. lit celle sil,nation a été aggravée
par la situation parlementaire cile-ne-me.
Il est arrivé souvent, dans l'Inde, que,
les deux repi'ésenlants de la colonie au
Parlement n'étant pas soutenus par les
mêmes partisans., une sorte d'équilibre
s'établissait entre leurs influences respec-
tives qui se neutralisaient mutudlement,
de sorte que l'administration locale pou-
vait, si elle le voulait, conserver une sorte
de neutralité 011 d'impartialité.
11 n'en est pas ainsi aujourd'hui, et une
seule inllucnce n'exerce, que le parti au
pouvoir irait oppressive et abusive, sur
place, sans que le ̃département des colo-
nies soit intervenu lavec assez de foive
pour ompéciher b'S a/bus, sans que son repré-
sentant, le Gouverneur, ait bien voulu ap-
pliquer les instructions [ministérielles.
Fonctionnaires victimes
et magistrature à plat ventre
Ainsi, los fonctionnaires restes indépen-
dants n'ont se
agonis électoraux et ont été brimés sans
respect pour leur statut ; de simples parti-
culiers. (pli ont bien le droit d-e mani-
fn-ler leurs opinions politiques, ont été
moitiés, frappé,s à tous propos, sans que
la justice soit iiiter\enue.
Par la faut-' d'un procureur de la Hépn-
bliipie, solennellement blAiné par la <"our
de cassation pour ses écarts de langage el
son manque d'équilibre, pour avoir, com-
me dit 'l'arrêt de la cour, « manqué à sa
dignité et à ses devoirs », et qu'on a eu
tort terreur règne là-bai-..
Un conseiller général, notable commer-
çant, qui ne veut pas se rallier au parti au
pouvoir, a élé l'objet des pires persécu-
tions : sa maison a été assaillie, ses pa-
rents molestés, ses serxiteurs frappé*., son
̃commerce, entravé, au point qu'il songe
quitter la colonie et à se réfugier en ter-
ritoire anglais.
Trois maires de communes des environs
de Poiulichéry. parce qu'ils étaient bosli-
iVENDUEDl SOlH, 5 JUIN 1931.
.t"\II\JII.l QUOTIDIEI
'! ! ,.. r
Réfaction & Administration :
iMM «i MMt-Tlialér
PARIS 0*1
TClIPHJI LÔOVItE 1 i-37
.l( _JqMKLI.U "14
Les Annales Coloniales
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- i«L :'
7 -
Le crédit agricole en A. 0. F.
- o:r" - >
Le décret du 23 jnai 1926 constitue, pour
Ilinstaint, la charte du Crédit agricole ,mu-
tuel en A.O.F. Les conditions d application
de ce texte organique pnt été fixées pur l'ar-
rêté du 25 février 1927.
Le règlement du 23 mai 1926, tout en
tenant compte de l'organisation administra-
tive des colonies qui forment le Gouverne-
ment Général de l'A. O. F ., repose sur les
principes de la loi du 5 août 1920 qui régit
Ip Crédit agricole en France.
C'est ainsi qu'à la base de l'institution,
il est prévu des caisses locales affiliées à des
caisses centrales qui peuvent être comparées
aux caisses régionales existant en France.
Toutefois, eu égard à l'autonomie adminis-
trative de chaque colonie, ces caisses cen-
e traies ont reçu des attributions suffisam-
ment larges qui rendent inutile l'interven-
tion d'un organisme supérieur de gestion,
tel qu'il est constitué' en France par la Caisse
nationale de crédit agricole. Le rôle du
Gouverneur Général, assisté de la Lommis-
sion consultative du crédit agricole, consiste,
outre la répartition des crédits de la dota-
tion du crédit agricole, en une action, de'
coordination qui laisse aux Lieutenunts-
Gotivemeurs la plus grande initiative vis-à-
vis des caisses locales de leur colonie.
Quels ., sont les bénéficiaires .du Crédit
agricole mutuel : ce sont, les membres indi-
viduels des Sociétés indigènes de prévoyance,
des Syndicats agricoles, des associations
agricoles indigènes, des associations agri-
coles mixtes, les groupements précités, les
caisses d'assurances et de réassurances mu-
tuelles, les coopératives agricoles et les,
associations syndicales.
Les ressources proviennent du capital so-
cial constitué par les parts nominatives sous-
crites par. les. sociétaires, des avances du
Gouvernement Gépéral qui lui viennent de
l'avance sans intérêt- consentie par la ntn-
que de l'À.O., des redevances sur la circu-
lation fiduciaire et sur le revenu des parts
bénéficiaires attribuées a l'Etat, consentis
par la Banque de l'A.O., au moment du
renouvellement de son privilège d'émission,
des subventions et dons, du réescompte à
vue et à terme, des dépôts à vue et à terme,
ps emprunts et des réserves.
Quelles opérations peuvent effectuer ces
çaissés ?" s- • ent effectuer ces
* IÀ& caisses IOGJlellpeuvent consentir à
tous leurs sociétaires 4eu pfêtsà court ,térme, ;
c'est^l-dire iVcxcédimhrmÉHl^Mfiié-^fr^*
catopagn^ ftgrtaole, des prits à moyen terme,
rômbottrsablés par amortissements annuels
dans un délai maximum de 5 ans.
Elles examinent et transmettent avec leur
avis motivé , les demandes de prêts n long
terme, qu'il soit individuel ou collectif.
Les caisses centrales facilitent les ppéra-
tiôns à court et à. môyen terme des caisses
locales en escomptant lèur papier. Elles
consentent les prêts à long terme aux socié-
taires Individuels ou collectifs.
Le taux des prêts à court et à moyen
terme est, fixé chaque année par arrêté du
Lieutenant-Gouverneur. |1 no peut être su-
périeur de plus de i au taux d'escompte
de la B.À.O. ni inférieur à l'intérêt des
parts sociales des caisses de crédit agricole.
Aucun jmxiintim n'est fixé pour le mon-
tant de ces deux catégories de prêts.
Les prêts individuels à long terme son
d'un maximum de 10.000 frnncs, reinlxHir-
sables par annuités égales dans un délai qui
peut atteindre 15 atls.- Le taux d'intérêt est
fixé annuellement par arrêté du Gouverneur
Général. Il peut être inférieur de 3 nu
taux d'escompte de la B.A.O.* sans pouvoir
dépasser 4 Exceptionnellement, il peut
être réduit à 2 en faveur des anciens
combattants Jet des indigènes qui ont suivi
les cours d une" école d'agriculture ou de
labourage. :
Les prêts collectifs, à long terme sont
consentis exceptionnellement pour une diirée
de 30 ans«en. faveur des coopératives de re-
boisement. Ils sont remboursables par annui-
tés, suivant les modalités d'un contrat établi
par le Lieutenant-Gouverneur.
, Le montant -des prêts collectifs peut
atteindre quatre fois le capital versé quand
il s'agit d'une coopérative. Pour les Sociétés
de., prévoyance indigène ou les associations
syndicales, il .est proportionné à l'impor-.
tance des travaux à effectuer.
: Le, contrôle permanent/des Caisses cen-
trales S exrce ,!sur les Sociétés, ou Associa-
tions de toutes natures qui ont ,reçu, par
leur intermédiaire, des avances sur la dota-
tion du crédit agricole. Ce contrôle est aussi
fissuré par les inspecteurs des affaires admi-
nistratives et des fonctionnaires désignés
par le Gouverneur Général, <
Des conseillers techniques, nommés par le
Gouverneur, guident les Caisses de crédit
agricole dans leurè opérations.
Il existe un parallélisme étroit entre la
réglementation en vigueur aux Antilles et à
la Réunion et celle applicable “en A.O. F.
L'une et l'autre s1 inspirent fortement de la
législation métropolitaine, adaptée aux
contingences locales propres à .chacune de
ces colonies.
Il en est de même pour Madagascar. Le
décret du 16 avril 1930 qui régit le crédit
agricole mùtuel dans la Grande Ile pose les
mêmes principes que les textes régissant la
même matière en A.OF..aux Antilles et à
la .Réunion.
Il n'y a que de légères variantes nécessi-
tées caries conditions particulières de Mada-
gascar. C'esl ainsi que les Caisses du pre-
mier degré, limitées à l'étendue territoriale
de la province se nomment Caisses provin-
ciales* et uôir locales et qu'au associations
pouvantv faire pffflle de ces caisses, on a
adjoint les FfflftWiOlcna et les Associations
de Fykonolonu. Les prêts individuels à long
terme sont prévus pour 15.000 francs au
maximum et le taux ne peut pas être -inU-
, 01
rieur à 2
Le financement jdu crédit agricole à Mada-
gascar est effectué dans les mêmes, condi-
tions que celui de l'A. O.F.
Un décret réorganisant le crédit agricole
en A.O.F. paraîtra très prochainement.,
A ce moment-là, nous ne manquerons pas
de l'analyser et de .le (jpmmenter, car uéjà
on fait beaucoup de bruit autour de ce texte.
Léon Are"aa"
Député,
Ancien Sous-Secrétaire d' Ela t
des Colonies
Après la Conférence
Nord-Africaine
»♦»
Un télégramme à M. Briand
Le télégramme suivant a été adressé à
M. Briand, ministre des Affaires étrangères :
« La septième Conférence nord-airicaine
a clos- sa réunion aujourd'hui. Nous vous
transmettrons prochainement le texte des
dispositions arrêtées et. les mesures préparées
dans un esprit de collaboration amicale qui
ne s'est pas démenti un seul instant et de
solidarité affectueuse avec la mère-patrie.
Signé : Lucien Saint, Carde, Antonctti, Bré-
vie, Manceron. »
Les œufs marocains
Nous avons dit dans un article précédent,
qu'au Maroc, en ce moment, une des ques-
tions intéressant le plus le commerce et
l'industrie, était la création, pour les dé-
fendre, d'un rouage administratif spécial,
séparé complètement de la Direction géné-
rale de l'agriculture. Voici maintenant un
second point qui passionne le monde com-
mercial, c'est celui do l'exportation des
œufs.
il y a dix-huit mois ou deux ans, je cons-
tatais, sans acrimonie d'ailleurs, qu'au Ma-
roc môme, sauf les producteurs, les consom-
mateurs œœufs étaient obligés de se con-
tenter de tout petits ceuts, les bons gros pè-
gres étant tous et toujours expédiés en
France ou en - Europe, principalement en
Angleterre et on Espagne. Qn avait même
ttre Aux Marocain* dé satii-
.nrpn:,-preMUU\tIti'f-,mur-tWwu,
ment sain et nutritif, prendre des mesures
spéciales, créer un stockage. des .œufs néces.
saires à la consommation locale, et imposer
une taxe aux exportations
Or, voila que depuis quelques mois., la
situation a changé du tout au tout. La Rus-
sie - toujours –et la Turquie, qui l'eût
cru - ont accaparé le marché espagnol, et
gagnent celui d'Angleterre. La France même
n'est pas à l'abri de cette invasion, mais
chez nous ce sont plutôt les œufs du Dane-
mark et des pays d'Europe cemraJc qui,
jusqu'ici, sont venus victorieusement rem-
placer les' œufs métropolitains et marocains
chez les gros revendeurs, et de là. chez les
xdétaillants des grandes villes.
Les ménagères de Paris et dps autres
grands centres de consommation ne s'en sont
pas beaucoup aperçus," lps prix de vente au
détail étant restés sensiblement les mêmes.
Mais il paraît * que ces œufs russes, turcs, da-
nois, etc., etc. reviennent tout de même sen-
siblement moins cher aux importateurs en
gros que ceux du Maroc, d'où délaissement
de ceux-ci. Et cette situation n'est pas sans
préoccuper les exportateurs marocains, voire
le budget du Protectorat, puisque, pendant
de longues années, ce commerce s-e chiffrait
annuellement par un nombre respectable de
millions.
Afin de pouvoir lutter avec. chance de suc-
cès contre les arrivages des nouveaux im-
portateurs en Europe, et pour tâcher de re-
prendre les marchés qui leur échappent, no-
tamment celui d'Espagne, les commerçants
en œufs marocains réclament à grands cris
la suppression de la taxe, qui n'est en som-
'mc qu'un droit déguisé frappant cette mar-
chandise.
Les Chambres de commerce émettent des;
vœux : les bureaux de Rabat délibèrent :
leur résolution est attendue avec impatience,
par tous les intéressés.
Eu attendant, on a maintenant des œufs
en abondance au Maroc même –- c'est quel-
que chose, assurément, mais le budget et le
commerce d'exportation pâtissent et c'est
Un côté de la question qui n'est malheureu-
sement pas négligeable. - Quant au .consom-
mateur français, il n'a pas grand'chose à
dire, puisque, pour lui, les prix de détail ne
changent jamais.
toute Le itarbier.
A PExpoMtien Coloniale
- , -
ECHOS
Ne vous promenez pas dans les bois.
Vn signale un peu partout que dans les
coins obscurs de V Exposition, maintes
agressions auraient été. commises. Ne par-
lons point du danger que courent les femmes
seules de se voir actostées et quelquefois
rudoyées par des individus peu recomman-
dablesmais bien des vols qui se commet
tent ici et là. De nombreuses plaintes ont
déjà été déposées, mais la police se déclare-
rait impuissante à exercer la surveillance
nécessaire.
C'est peul-Dire très bien aux organisateurs
de Vincennes d'avoir songé à ceux pour qui
Itl nuit est nécessaire, mais on eût pu pré-
voir les pickpockets pour qui Vombre est
également profite.
Wll-yimfg.
Nos bols coloniaux
'$'–
ous ce titre, et à la
demande des servi-
ces de l'Exposition
Coloniale de Paris;
au nom fiLu Comité
national des" Bois
colrJ/tfattx, dont il
est un des secrétai-
res généraux, M.
Jean AI ('datld, ,admÙÛslr«teur en chef des
Col onies, chef du Service technique des Bdîs
à VAgence générale des Colonies, vient de
laif paraître un importaltl travail dans
lequel il traite de façolt. très intéressante et
très complété toute la questiolt de la produc-
liolt, de. l'importation et de l'itiiiisalieii des
bois coloniaux.
"En plus d'une documentation technique
très deiailtce sur Lt's, principales essences
coloniales déjà introduites ci utilisées en
France, ou dqltl l'emploi dans nos industries
est préconisé, et formant pour les importa-
leurs et. les industriels un fichier d'uni-
grande valeur, l'auteur a, dans cette clude,
abordé les divers problèmes dont la solution
s'impose pour assurer, dans les meilleures
conditions, l'utilisation des immenses res-
sources offertes par nos forets coloniales et
de cdLes, bien plus considérables encore,
qu'elles pourront mettre à notre portée tori-
que nous nous déciderons à cultiver ces fo-
rets, a les aménager en vue d'une production
sélectionnée.
Représentant d'une colonie dont les forêts,
si elles étaietit. convenablement exploitées,
pourraient devenir une source importante de
richesse supplémentaire, et qui contiennent
de nombreuses essences parti eu lier ebtent
teellerc/zées, je me suis surtout intéressé à
celte partie de l'ouvrage de Ili. Jean Mi-
niatid, ci je ne, saurais trop en conseiller la
lecture à tous ceux qui, en Guadeloupe, Sv
préoccupent, comme moi-même, de l'avenir
forestier de notre belle île d'Enter atide. Ils
y apprendront, que, malgré l'exploitation,
encore incomplète, de nos forêts coloniale"
la France ne reçoit guère plus des 215 de
ces exportations, alors qu'elle doit continuer
à acheter, à l'étranger, des quantités beau
coup plus considérables. Mats ce qui nous
manque surtollt, en Frallce, ce sont des ''hois
de parguet. et de menuiserie courantede
moulure et de charpente spéciale, suscepti-
bles 4e répondre au déficit de nos' chènei,
sapins et O-Wqlieti, doht la -source s epuise, -
H lit la -mesure M'&Çï-
ble les bois dit Nord dont Vimportàtioijt nous
est si onéreuse, Si les bois d'oeuvre de cette
catégorie ne nous sont envoyés par les colo-
nies qu'en quantités encore restreintes (10
de la production), c'est d'abord que notre
industrie ne leur fait pas toujours l'accueil
qu'ils méritent, C'est encore parce que ces
bois, expédiés en billes, rondins ou équarrts.
difficiles à manier, doivent être débités en
France, ce qui augmente le prix du fret de
tous les frais de trans port des déchets de
sciage (25 à 30 dit cube total). C'est enfin
parce que certains lots arrivent dans des
conditions défectueuses, échaieffés ou piqutS
par les insectes, par suite d'une longue expo-
sition en plein air ou d'un séjour prolongé
dans les cales de navires.
Aussi, M. J'can Meniaud, après avoir indi-
qué les meilleures conditions d'exploitation,
de mise en œuvre et de. conservation de nos
richesses forestières .èolonialcs, insiste-l-il
sur la nécessite de débiter, de faire séclter,
d-e -' réparer, sur place, au moment de Vaba-
làge, les bois destines à Vexportation.
Si l'on pouvait arriver à cette sorte de
« standardisation » qui permettrait de créer
eu France des stocks de bois débiles et sé-
ché s, constamment renouvelés, dans les prin-
cipales dimensions admises par le commerce-,
à des prix raisonnables et stables, la vulga-
risation et la vente deviendraient immédiate-
ment faciles.
Au moment, où la Guadeloupe envisage
une exploitation méthodique de ses bois, ces
considérations me paraissent des plus utiles
à méditer, de même que tous les conseils pra-
tiques dît même ordre, dont M. Jean Me-
lliaua, avec sa grande expérience de la ques-
tion, a ténu à faire profiter ses lecteurs.
Henry Aérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-Pré-
tidênt de 14 Commission du
Affaire* Etrangèret.
1
Le Pavillon
des "Annales Coloniales"
li- ̃
Les Annales Coloniales ont édillé à
l'Exposition' un pavillon sur l'avenuc
des Colonies, à 100 mètres du CommiR-
sarial de l'Indochine, à 100 mètres du
pavillon de SaintPierre-ct-Miquclon, à
200 mètres des Palais de l'Algérie, de
la TUlnisie, Maroc et de Madagascar, à
côté du restaurant de la Pagode de Pon-
dichéry.
Toutes les personnes visilant PExpo-
:sition tiendront à s'arrêter au pavillon
des Annales Coloniales.
- Des primes intéressantes provenant
des colonies françaises seront remises
à tous les abonnés de 6 mois et d'un an
à notre journal-et à notre revue.
Le pavillon des Annales Coloniales
est ouvert tous les jours à partir de 10
heures.
A la vente Octave Homberg
.11
On a remarqué de grands fléchissements
à la deuxième journée de vente des bibelots
Octave Homberg,
Signalons entre autres enchères, le musée
de Côpenhague qui a acquis des types de tis-
sus, un persan pour 5.000, un petit tapis de
table pour 3.600, un italien xui" pour 6.800
trancs. Le musée du Louvre, s'est offert une
plaque de reliure en émail champlevé de Li-
moges du xile siècle, pour 180.000 francs.
Le clou de la journée a été le petit tapis
de prières persan du XVIc, sur fond gris à
reliets jaunes, provenant du tombeau d'un
sultan de Konia ; 430.000 francs. Comme le
prévoyait, dans sa préface au catalogue, M.
K. jKœchlin, il part pour l'Amérique. C'est
la Brummer Galery qui l'enlève.
Au prix de cette enchère, les autres pa-
raissent maigres. Signalons un ivoire fran-
çais, Vierge à l'Enfant, du XIIlu, à 295.000
Irancs; un panneau de tapisserie français
Xvo a atteint 156.000 francs. En tout, 2 mil-
lions 191.040 lrancs, qui portent à 5,600,000
flancs le total des deux premières journées.
Les troubles d'Indochine
»♦»
M. Pasquier prendra de sévères mesures
A l'occasion de son passage à Marseille
un dîner a été offert à M. Pasquier, Gouver-
neur général de l'Indochine, par le syndicat
de la presse coloniale marseillaise, présidé
par M. Gustave Saroul.
Après les remerciements et les vœux de
M. Saroul, M. Outrey, député, a pris la pa-
role pour souligner l'importance du labeur
accompli par M. Pasquier, pendant son sé-
jour de cinq mois en France, tant au point
de vue économique et financier qu'au point
de vue politique.
Acclamé par toute l'assistance M. Pas-
quier s'est ii son tour levé. Il dit tout
d'abord les magnificences de l'Exposition Co-
loniale, la grandeur de la leçon qu'elle
donne aux Français. Puis, parlant des trou-
bles récentes en Annam, il conclut ainsi :
<( fe ne reculera; pas; j'emploierai toute la
force que je détiens dit gouvernement de la
RéPublique pour ramener le calme dans le
pays d'Annam. Les répercussions en Indo-
chine de la crise économique mondiale ne
sont pas faites pour faciliter ma tâche, mais,
déjà, les mesures prises par le gouvernement
ont eu pour effet d'apporter quelque adou-
cissement à la crise et une aide appréciable
aux planteurs et colons. Le ministre des Co-
loniest M. Paul Reynaud, a droit à la grati-
tude des Indochinois.
« Je ne pie fais pas d'illusion : je vais
réviser le maximum dfimpopularité car jé
de cmiientumpiel pour
pour
(lndopaclflo),
Dépêchesde l'Indochine
»♦»
Exportations de riz
Les exportations da riz de llaïpltong au
'ltW;S de mal ont atteint 450 tonnes, savoir :
Riz blanc :
Sur l'étranger ; Tunnes 320
loit-ites 320
Hiz cargo :
Sur l'étranger .130
Les services précieux que rend l'aviation
IS avion sanitaire parti du camp de Tong
près de Hanoï dimanche à 11 h. 20 pour
taïchau, centre de la haute région proche
de la frontière du Yunnan, a ramené à 10
iwures 20 à liiinoï, un sous-officier grave-
ment malade. Le Ira-iel, qllcr et rûloiir, a
été effectué en 5 h. dp oui ; il nécessite, en-
viron 15 jours vuur un ira [et simple, pur
les moyens habituels.
à
L'Allemagne clientedu Gabon
Pendant les neuf premiers mois de l'année
'930 l'Allemagne a acheté à notre Gabon
125.585 tonnes de matières premières. Elle
vient ainsi avant la France qui, pour la
même période, n'a pris à sa colonie que
90.437 tonnes.
Qu'est-ce que cela prouve ?
Cela peut prouver plusieurs choses :
d'abord que l'utilisation des bois coloniaux
est plus répandue en Allemagne que chez
nous. Nous aurions donc de ce côté une in-
dication à retenir dans le sens souhaitable
d'une réforme de nos habitudes et de nos
erreurs.
Cela prouve égalcmcnt, et nous le savons
du reste, que l'Allemagne n'ayant plus de
colonies, doit, pour les produits exotiques,
s'adresser aux possessions étrangères, et que
sa population étant de 65 millions d'habi-
tants, elle a à satisfaire des besoins beaucoup
plus considérables que les nôtres.
Ce dernier fait surtout est à retenir. Nous
avons trop souvent, le tort de négliger, dans
les comparaisons parfois acrimonieuses que
nous faisons entre notre activité économique
et celle des pays plus peuplés que la France.
D'autre part, s'il est légitime que dans les
importations de nos colonies, nous tendions
à arriver au premier rang, nous ne pouvons
qu'être satisfaits de constater qu'elles de-
viennent de plus en plus des fournisseurs de
l'étranger.
Le principal, pour une colonie, comme
pour un Etat, est que l'argent entre.
L'apport d'argent allemand au Gabon est
donc pour le Gabon, et conséquemment pour
notre économie nationale, une excellent
affaire.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
L'Aide aux producteurs coloniaux
Les femmes .médecins mil;;,sÍllrmAirl's,
A l'Exposition coloniale.
Iiiclochine à rHxposiUou.
LIRE EN TROISIEME PAGE :
:r.a modo par Jacqueline d'IIarwl.
La musique sur disques par Ywi Cazaux
Nos courriers.
An Palais-Bourbon
-
Les Indes sanglantes
La séance présidée par M. Léo Bouyssou,
qui ressemble à une victime de Bernanos, se
traînait d' une barre à l'autre dans l'ambiance
sommei lieuse.
Avec moins de bruit encore, le petit train
des interpellations s'arrêta devant M- Nouelle
et quelques paroles furent échangées entre M.
le ministre des Colonies et notre excellent col -
laborateur et ami.
Le tout fut rapidement subtilisé. Quelques
minutes, ce lambeau d'un passé glorieux de la
France fut présent dans le palais de Marianne,
nos vieilles villes des Indes sortirent mélanco-
liquement de leurs magnifiques suaires de ver-
dure.
Tout comme Chimène, les cinq villes de
mandaient « justice »,
M. Nouelle fit tout ce qu'il put.
Mais obtenir justice, les pauvrettes, depuis
que M, Juvanon sévit à Pondichéry, le suaire
de verdure est redevenu un linceul sanglant ;
les exactions et les abus de pouvoir commis
.par ce gentil poète qui est un lamentable
tonctionnaire, ne parurent pas être tous des ré-
vélations pour M. Paul Reynaud. Mais M-
Diagne, qui n'a pas quitté son ministre d'une
semelle et tout l'après-midi le couvait comme
une poule son poussin d'une heure, tant dans
les couloirs qu'au banc du Conseil des minis-
tres, lui i soufflait des réponses, malheureuse-
ment inexactes et couvrait de ses erreurs les
crimes commis aux Indes. Si nous ne connais-
sions pas les bons sentiments de M. Diagne,
nous pourrions croire que cet ardent - apôtre de
la revendication des races nos lecteurs se
souviennent de sa participation énergique et
brillante aux congrès de la race noire désire
voir les Hindous des cinq Etablissements
abandonner la vieille tradition de Dupleix et
les couleurs de France pour se rallier à Gandhi,
nous croirions qu'il désire voir figurer, à côté
des révoltes du Nord-Annam, celle des Eta-
blissements français dans l'Inde, ralliés à Gan-
dhi par les fautes de M. Juvanon et ceux qui
le couvrent en France. Triste sort que d'être
obligé de jouer ttop souvent les Cassandre.
Pour nous, Annales Coloniales, qui nous
sommes fait comme règle absolue de défendre
les opprimés, quels qu'ils soient et où qu'ils
soient, de dire la vérité, nous continuerons à
accueillir les doléances des victimes ; nous le
ferons en toute indépendance, ne connaissant
aucun des hauts fonctionnaires qui ont été vic-
times des ptaçédés de M, Juvanon. Au mo-
méfltsroù la discussion pour la date de l'inter-
pellation de M. NoueHe venait en séance, M.
Taittinger publiait dans son journal Paris-Nou-
velles un câble qui confirmait p l einement celui
reçu il y a trois jours par M. Nouelle et dont
il n'a pas voulu faire état à la tribune de la
Chambre. Ni lui ni moi ne connaissons la fa-
mille Goebélé,' de près ou de loin ; nous
n'avons jamais vu aucun d'eux ni reçu de
lettre d'aucun d'eux. ---
Voici maintenant ce qui s'est passé le 2 juin;
c'est la copie même du çâble reçu par M. Paul
Reynaud :
Cuddalore, 2 juin, 0 h. 30.
Ma maison odieusement attaquée plein jour
par centaines bandits, ma fille aînée blessée
par jets de pierres. Mon mari légitime défense
tira en l'air puis attaque redoublant continua
feu quand canon fusil éclata; trois blessés. Mon
mari fut arrêté inculpation coups et blessures
volontaires par juge instruction Mouttou pas-
sant outre récusation deni justice. Au nom fa-
mille entière et mes cinq enfants vous supplie
nous faire rendre justice.
Signé : Madame Robert GOEBÉLÉ.
Hier, un autre câble nous parvenait, prove-
nant d'un conseiller général, qui est depuis
plusieurs mois particulièrement visé par l'ad-
ministration de M. Juvanon :
Chantilly-Colombo, radio, 3 juin 1931.
Via Eastern.
Après arrimage bord opéré sans incident, a
quebot contractuel Chantilly, le gouverneur Ju-
vanon interdit débarquement à Pondichéry de
98 travailleurs dont 95 Français sous prétexte
abusif absence papiers idenlité non exigés
même des étrangers les obligeant aller Colombo
première escale. Proteste contre cette illégalité
criante, implore intervention rapidç gouver-
nement.
SELVAHADJALOU,
conseiller général.
Tous ces faits, si son sous-secrétaire d'Etat
les ignore, M. Paul Reynaud les connaît bien.
Les amis politiques du ministre des Colonies,
et qui sont aussi ceux de la famille Goebélé,
MM. Taittinger et Scapini, lui ont dit les
pires risques que courait l'Inde en ce mo-
ment ; M. Louis Marin s'associera certaine-
ment à leurs alarmes.
Nouelle est intervenu hier à la tribune de
la Chambre pour la justice et la vérité ; au
tour maintenant de MM. Louis Marin, Taittin-
ger et Scapini d'intervenir pour leurs amis.
t/Wl
DEBATS
L'Inde impossible
M. lîi'iirgos Nmiolln uvnil. rii'pnsé. il y a
trois muis" une iiilorpcllalion sur la situa-
tion piVsrnlo do» Elnblissemonls rrnn<;ais
do l'indo, sur los tronblos donI Pondichérv
csl le lliôiYIro. sur los abus de pouvoir rom-
ruis par lo gouverneur de celle, colonie
l'égard des fonclionnuiros du cadre loral fit
du cadre méimpoliUiin, sur les exactions
donl certaines personnalités se rendent im-
Ipunémcnl. coupables ol. donl sont \'¡"Iitw's
la grande majoril/* des Hindous eituyens
français.
Une. discussion sur la llxalion de la dale
a en lieu hier après-midi à la fin de la séan-
co,
M. Georges lV'JU.r.II.c, .1, prie la Cham-
bre de croire que si j'inlcrvicns an sujol dos
événement de l'Inde, c'est en loule objec-
tivité, sans le ,tLloindre inlérût électoral per-
sonnel, présent ou Tutm'.
Je prie également M. le ministre des Cu-
lcinios de croire que je n'accepte pas les
yeux fermés toutes les informations qui
nous parviennent de lù-bus ivuil 1 1-L
voie de la presse, suit de source pl'in."C, Je
sais Irop combien les nouvelles sont sou-
vent défomnées à ,ccll-e distant- : eonibicu
les plaintes sont parfois exsi^éi iVa. et à
quel point il faut se montrer eiivoni-peet
avant de prendre position dans des que-
relles qui n'ont qui) peu de rapport avec
les luttes politiques qui, dans lIa niétnipole,
dressent les partis les uns contre les uutro-s.
Mauvaises habitudes
J/e niènie, je n'ignore pas que dans les
vieilles colullies, et particulièrement dans
l'Inde, le parti momentanément, uu pou-
voir manque de pondération, abuse de sa
victoire, quitte à souffrir ensuite de su
défaiLe, si elle survient, pur îles mêmes pro-
cédés dont il a usé lui-anéaue. El c'est, Je
crois, un ancien gouverneur qui a dit qu'il
n'y avait que deux pur lis : celui qu'on gave
et celui qu'on vexe. [Sourires.)
Toutes ces réserves que M. le ministre
des Colonies ne manquera pas de jn'upp'j-
ser, je me les suis faites à moi-même,
m'appiiquaul à réduire les incident:j il leur
vraie vulellr, n'uocucillunt les acusutions
qu'après les avoir recoupées cliey. -tl'antres
informateurs, et j'ai hésité pendant des
mois avant de prendre lu décision qui
m'amène 'aujourd'hui à la tribune.
Si, aujourd'hui, je duuiundc à vous in-
terpeller, c'est purce qu'il m'est apparu que
malgré lutules les mises au peml néces-
saires, il ressortait 1 que
la situation politique du celle colonie
ùuissait -fortement à désirer, qu'il I:.'Y pas-
sait couraiuuient et qu'il» 'cun)mu;uL de
s'y pusser, malgré mes protestations et
les instructions -que vous uftlrnieiw. u\"uil'
envoyées, d6 faits très regrettai ks ; que
̃des citoyens qui appartiennent lill parti
qu'un vexe subissaient dans leur I)i-i-tiiiiiiie,
,Jeul' IfUHlillc et leurs biens, dans leurs inté-
rêts moraux et matériels, des dommages
intolérables.
Les innombrables télégrammes qui sont
dans mon dastuer et dont beaucoup n'ont
pu 'lue purvenir qu'en empi-untanl lu voie
anglaise en arrivant par iMadras -l'attes-
tent iticuntcsUiJjBJbuicjit. Je dis : « fuir
Madras », parce qu'A Pondiabéry la cen-
sure est telle, pnd'\Í<. qu'il est mf17. (wn-
cile de recevoi • J. - :,ni -j 1 ir lu
voie française.
La vigilance DE* IOMV. 1,3 «et on
défaut. On ne ci'yt , ̃< I justice de la
métropold, dan:-* o ''initi-ii-irs rtiwie,
derniers vestiges ijtj cet v.uVpiru q-; Dupl-iv
donna à la Franco Dit l-A-hiiinOun- si''- -:. -
Un gouverneur 1
Lu responsabilité en remonte {'('rl.ull'--=
ment au Gouverneur de la colonie.
C'est un fait hors de toute conbstation
que partout où il est passé, il ,'pst mon-
tré inférieur il &'t tâche. A\Jpel," au gou-
vernement ¡{l,près une ©arriéré qui s'est
su-4-out .passée dans les antichambres,
loin de la brousse, où l'on. fait sc.-i preuves
et où l'on apprend beaucoup, ma;s où l'on
court quelques risques, il a hunentable-
nient échoué eu Guyane, d'où il dut être
ruppeUé après quelques mois de fondions.
Envoyé à Snint-Pierre et. Miquelon, il n'a
pu s'y maintenir qu'une année à peine. Il
s'y est surtout signalé par des c-onllitfl
avec l'autorité (x-clétsiais'llquc l
Envoyé ensuite dans l'Inde, il n'a. mémo
pas pu imiter L'es ,prédÙl'cssllIl, pivléces-
semw qui avaient ou au moins Ui pudeur
d'affecter la neutralité pendant une pé-
riode de quelques mois.
M. liillarl de Vcmcuil. - Ce n'est pas un
portrait, flalleul'.
M. Lie.orgcs i\'i>iicltr. –̃ Il s'est jeté à
corpts perdu dans les tiras du parti nu pou-
voir, il a fermé .systématiquement, ies yeux
i-i-ur les abus eominis .|uir les fouetionnaires
inféodés audit, parti. Bien plus, il a donné
ilui-ménie l'exemple des iillégalilés et in-
justices. lit celle sil,nation a été aggravée
par la situation parlementaire cile-ne-me.
Il est arrivé souvent, dans l'Inde, que,
les deux repi'ésenlants de la colonie au
Parlement n'étant pas soutenus par les
mêmes partisans., une sorte d'équilibre
s'établissait entre leurs influences respec-
tives qui se neutralisaient mutudlement,
de sorte que l'administration locale pou-
vait, si elle le voulait, conserver une sorte
de neutralité 011 d'impartialité.
11 n'en est pas ainsi aujourd'hui, et une
seule inllucnce n'exerce, que le parti au
pouvoir irait oppressive et abusive, sur
place, sans que le ̃département des colo-
nies soit intervenu lavec assez de foive
pour ompéciher b'S a/bus, sans que son repré-
sentant, le Gouverneur, ait bien voulu ap-
pliquer les instructions [ministérielles.
Fonctionnaires victimes
et magistrature à plat ventre
Ainsi, los fonctionnaires restes indépen-
dants n'ont se
agonis électoraux et ont été brimés sans
respect pour leur statut ; de simples parti-
culiers. (pli ont bien le droit d-e mani-
fn-ler leurs opinions politiques, ont été
moitiés, frappé,s à tous propos, sans que
la justice soit iiiter\enue.
Par la faut-' d'un procureur de la Hépn-
bliipie, solennellement blAiné par la <"our
de cassation pour ses écarts de langage el
son manque d'équilibre, pour avoir, com-
me dit 'l'arrêt de la cour, « manqué à sa
dignité et à ses devoirs », et qu'on a eu
tort
Un conseiller général, notable commer-
çant, qui ne veut pas se rallier au parti au
pouvoir, a élé l'objet des pires persécu-
tions : sa maison a été assaillie, ses pa-
rents molestés, ses serxiteurs frappé*., son
̃commerce, entravé, au point qu'il songe
quitter la colonie et à se réfugier en ter-
ritoire anglais.
Trois maires de communes des environs
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