Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 juin 1931 02 juin 1931
Description : 1931/06/02 (A32,N82). 1931/06/02 (A32,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380352w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. NO 82.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 2 JUIN 1931..
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Les Annales Coloniales
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PiRier»MR.FoNMTiuiit i MarMl RUEDEL
7mm lit articles pubuds dans notre tournai ne peuvent
éifê reproduit» qu'en citant les Ahmalu CoLoÉma.
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avec la Revue mensuelle ?
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CtloniM ISO » 100 > 18.
ttr.r.. - 240, 125, 70.
On t'abonne ans Irait dasi
km lu bumux de pente.
-
A la chasse aux «abus»
o ) ".IIiT'
J'avais, dans le numéro du 9 avril dç ce
journal, signalé certains, abus de l'arbitraire
administratif aux colonies et pris quelques
exemples dans l'administration judiciaire.
Le dossier reste ouvert. Si le contrôle par-
lementaire demeure impuissant j'espère que
le contrôle de l'opinion sera plus efficace.
Aujourd'hui, je passe des. magistrats aux
9 administrateurs ».
Un ami m'écrit : ,
« Ouvrez l'annuaire du ministère des Co-
lonies et notez les noms des administrateurs
coloniaux. Plus d'un tiers. sont administra-
teurs en chef. C'est presque comme dans l'ar-
mée d'Haïti où il n'y a que des généraux :
demandez au département le nombre de ceux
qui sont affectés ou détachés, à un titre quel-
conque, en France. Demandez, surtout, sur
quel budget sont payés ces fonctionnaires
coloniaux, détachés, le plus souvent, au mi-
nistère, qui, en outre, sont en fait privilégiés
au point de vue avancement, décorations et
même solde, car tous ou presque touchent,
en France, des indemnités diverses. 9
Quelques explications sont ici nécessaires
pour les profanes.
Le bon sens dit que les fonctionnaires co
loniaux sont faits pour servir aux colonies.
Mais, en fait, un grand nombre de ces fonc-
tionnaires servent, en France, sont affectés
ou détachés à des services métropolitains.
Et pour que le Parlement ne puisse pas
exercer son contrôle, aucun crédit ne figure
au budget des colonies pour payer les soldes
et indemnités de ces fonctionnaires.
Ceux-ci sont considérés comme étant en
« congé prolongé » et ce sont les budgets lo-
caux des colonies qui continuent à payer ces
fonctionnaires en congé.
Ainsi d'une part les indigènes sont acca-
blés d'impôts qui servent à payer des fonc-
tionnaires qui vivent en France et qui sont
détachés dans des services généraux dont la
change devrait normalement retomber sur le
'ltl/Jt général de la nation, et, d'être part,
les -gouverneurs généraux se plaignent, avec
raison, de manquer de personnel.
Mon correspondant m'écrit avec une philo-
sophique ironie ;
En France, il n'y a, par département,
qu'un seul préfet, payé par le budget. Com-
parez le nombre de gouverneurs et le nombre
de gouvernements coloniaux et recherchez sur
quel budget tous ces gouverneurs en surnom-
bre sont payés. »
Et tandis que les indigènes et colons paient
et que tes gouverneurs se plaignent, les
manns, casés en France, se poussent auprès
des ministres et de leurs amis et ramassent
avancements et décorations.
M. Pietri, dont le passage au ministère des
Colonies fut, Jjélas, trop court, avait, m'a-t-
on dit; donné des instructions pour repiédier
à ces abus et empêcher que les fonctionnaires
coloniaux restent indéfiniment en France.
Mais que peuvent les instructions d'un
ministre qui passe contre la coalition de
tous en intérêts « embusqués. P.
Non, la seule solution utile est celle de
mon correspondant qui suggère de faire vo-
ter par le Parlement un article de loi ainsi
conçu :
c Les budgets des diverses colonies ces-
sent de payer la solde des fonctionnaires
qui, pour quelqife cause que ce soit, restent
absents de la colonie où ils sont affectés, au
delà de quinze mois. Les ordonnateurs sont
personnellement responsables de toute dépén>
se imputée aux budgets des colonies contraire-
ment aux dispositions précédentes. »
Mon correspondant fixe le délai de quinze
mois pour prévoir les cas de maladie. Mais
pour ma part, je réduirais bien volontiers
ce délai à 6 ou même 3 mois. En dehors du
congé normal, réglementaire, le fonctionnaire
doit occuper son poste à la colonie. S'il ne
l'occupe pas, il doit être payé par le service
métropolitain dans lequel il est détaché.
Toute autre règle ouvie la porte à l'ar-
bitraire. Mais, aujourd'hui, l'arbitraire n'est-
il pas devenu la règle dans toute notre admi-
nistration.
Celle-ci considère le contrôle parlementaire
comme un ennemi qu'il convient d'éloigner
par tous les moyens avec la complicité de.
tous les camarades. L'administration devient
une véritable chasse gardée pour les « cama-
rades ». Mon pauvre ami Robert de Jouve-
nel avait jadis écrit, de sa plume alerte un
petit livre consacré à la « République des
camarades o. Que n'est-il encore là pour
écrire, aujourd'hui, le livre de « l'adminis-
tration des camarades 1 ?
Mais prenons garde : c'est par de telles
mœurs qu'on risque de tuer l'administration
comme la République. (
Le problème du « contrôle démocratique.
demeure, à mon sens un problème capital
de l'heure présente. Je ne me lasserai pas
de le dire.
Biimmne Antonmtii,
Député de la faute-Savoie,
Rapporteur du budget de
t Algérie,
Retour de Tunisie
«»»
Mlle Marguerite Gilbert, l'artiste fantaisiste
bien connue, vient de remporter un très gros
succès en Tunisie au cours d'une tdurhée
qu'elle a accomplie au mois de mai. Elle ren-
tre en France après une courte étape à Ge-
nève et a l'intention de retourner cueillir de
nouveaux lauriers çn Afrique du Nord.
-
Iii BJlICI de M. Steeft
sur la grande France
«♦«
A, l'issue du congrès annuel que le parti
radical-socialiste tenait à Langon. M. Théo-
dore Steeg, ancien président du Conseil, a
parlé de notre empire colonial. Le sénateur de
la Seine a retracé l'oeuvre accomplie par la
France, qui est apparue, a-t-il notamment dé-
France, libérale et civilisatrice.
p Tu te rends compte.
ON MODERNISE ENFIN L'AGENCE DES COLONIES
S* il vous est advenu par un jour Jç fldnerie,
d'aller rechercher sous les maigres ombrages du
Pûttitillants fantômes du passé, vous n'avez pas
été uns remarquer sur votre droite une galerie
poussiéreuse et au jour sale.. Tùus les bleus
du printemps ne paroenàient point à percez la
verrière" tous les bruits d* alentour jf mouraient
étouffés. La Galerie d'Orléans, où se nouèrent
tant d'aventures, où se décidèrent tant de ré-
, \Jlte' semblait morte à jamais. De temps en
temps un curieux au pas févité s'arrêtait de-
vant quelques douzaines de photographies hâti-
vement collées, regardait au travers du vitres
quelques arcs quelques bois oïv noms sonores
et repartait n ayant plus que la nostalgie d'un
Paris oioace et quelquefois endtanteur. 4' .un
C'est là pourtant que se tenait l' A gence
générale des Colonies, dispensatrice en puis-
sance de tous les horizons et de tous les rêves.
Une telle antithèse avait déjà attiré l'attention
de quelques confrères, et de nom-même et
nous avions été dans la ptesse assez nombtevx
pour déplorer un tel état de choses.
Mais voici qu atijburd' hui tout change et
tout sourit. Des ouvriers ont dressé leurs échel-
les, dûs peintres brassent des couleurs, des
compagnons chantent et sifflent, cependant
qu'à Vintérieur, de « l'Océanie », de « Mada-
gascar », de V « A.O.F. » des étalamea im-
provisés essayent dit donner à leur présentation
im petit atl guilleret et a agemt. Les cuivres
reluisent. les chiffons volent de tnaio en mtIÎIJ.,
et la verrière oerée sur les dalles la belle lu-
mière des jours heureux.
Ét dans quelques joam enfin, les visiteurs
enclins aux suggestion de ta Frétez lointairre,
pourront aller d'un air penché, suivre eu tra-
vers des vitrages nets, la marthe ondulante Si
royale des femmes peuhlt et bomberas.
,.e",.
J*ù Gâterie d'Orléans (PHQft Rhmu).
Féminisme colonial
«t.*–
-, 11 ';
ous avons souvent
dit, ici et ailleurs,
que la meilleure
façon pour nous,
de coloniser d'une
façoii humanitaire
et durable, c'est
d'apporter dans les
pays peu évolues,
souvent décimés
par la maladie. les
principes de Vhygiène et d'y organiser les
services stlnttatres.
Œuvre difficile, ingrate et qui exige de
ceux qui s' y consacrent une foi et une santé
robustes7
On sait combien, même dans nos campa-
gnes he France, il est difficile parfois pour
m médecin de se faire écouter, même de se
faire apfeler: la difficulté augmente quand
il s'agit d'imposer les remèdes ou les régi-
mes nécessaires.
On peut ainsi se rendre compte des obsta-
cles auxquels souvent se heurte le corps mé-
dical et les infirmiers qui opèrent aux colo-
nies! Lâj^ il faut lutter contre Vignorance
et, ce qui est beaucoup plus grave, contre
les préjugés et les superstitions, d'autant
plus solides qu'elles sont etttretcllttes par la
religion du pays et que le médecin apparaît
an malade un peu comme un icottaclastel
Les sorciers y sont tout puissants et la
loi sur l'exercice illégal de la médecine, qui,
dahs nos pays civilisés} n'est pas encore
venue à bout des pratiques des voyantest
curès-herbortstes, ou voyantes extra-lucides,
n'aurait évidemment pas là plus d'effet
qu'en France.
Ce sont les mœurs qu'il faut corriger.
A ce point de vue, le rôle des femmes aux
colonies peut être considérable. le crois
mime que pour, certaines races, la fettime
peut seule obtenir un résultat, particulière-
ment dans les pays must/lmam. C'est
d'abord, c'est surtout la femme et l'enfant
qu'il faut soigner. Or, on sait que r acces
du harem est interdit aux hommes. Ce foyer
impénétrable peut devenir ainsi tnt bouillon
de culture.
Seule, petit à petit, après avoir gagner la
confiance des indigènes, « l'infirmière visi-
teuse 9 pourra forcer certaines portes pour
1 apporter les - conseils, les remèdes, la salUl,
sauver les femmes et les jeunes enfants trop
souvent rtJIIgés, ab utero, par des maladies
qui leur sont rapidement fatales,
La Confédération des Travailleurs Intel-
lectùels, qui, dans tous les domaines, a pris
de si -intéressante^ et ae si utiles initiatives,
a bien eompris le rôle des « travailleuses so-
ciales » (lans nos pays d'outre-mer. Et et
sont deux femmes d'un très grand mérite.
Mme Jacob et Mlle Delagrange qu'elle a
chargées de traiter ces questions devant son
congrès. Avec leur expérience et leur auto-
rité, ces déléguées ont. montré la nécessité
absolue de continuer Vœuvre d'éducation
technique sanitaire.
Le ministère des Colonies doit tenir
compte de ces précieux avertissements. Il
doit renforcer les services d'infirmières et de
visiteuses. Il doit leur faire une situation
leur permettant a'accomplir leur belle œuvre
civilisatrice, la seule qui soit dï%nc de notre
pays, la seule qui fuisse le foire aitner et
prospérer.
MlcHei Gel".Jdoerler,
Député dés CAtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
Un diorama de Marcel Gaillard
»♦»
On sait la place que les dioramas occu-
pent à l'Exposition Coloniale.
Par la magie de la couleur et aussi par
l'étendue des toiles peintes, certains diora-
mas sont de véritables enchantements et l'on
n'est pas étonné qu'ils retiennent plus que
tout le reste l'attention charmée du public.
Les Grands Magasins du Louvre; dont la
direction .a été fort bien inspirée, ont eux
aussi demandé à notre collaborateur Marcel
Gaillard, dont les Annales Coloniales ont
reproduit plus d'un tableau, un diorama aux
proportions colossales. On y peut voir, d'une
part, la féerie congolaise et les aspects di-
vers des types du pays; d'autre part, des
vues de l'Indochine, avec les sampans et le
temple d'Angkor, ainsi que l'Algérie.
Ce ou plutôt ces dioramas font une sorte
de longue fresque dans le sous-sol, autour
d'une salle aménagée en tea-room où depuis
quelques jours se presse une foule d'élégan-
tes que l'illusion coloniale et l'art de Mar-
cel Gaillard* appellent et retiennent, au plus
grand avantage des rayons de vente.
q- - ---
Le Congrès de littérature
coloniale
I»I
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est de-
main que, sous la prësidence de M. Gaston
Rageot, président de la Société des gens dé
- lettres, --- va s'ouvrir - le congrès de littérature
coloniale.
Organisé par la Société des romanciers et
auteurs coloniaux français, ce congrès porte à
son programme des rapports de MM. Jean Vi -
au Matius-Ary Leblondt Alain Guirel,
José uennain, Henri Gourdon, etc.
La journée du 3 juin, entièrement consacrée
à la lecture des rapports et à la discussion des
vœux, réunira les congressistes à l'hôtel des
Gens de lettres. Le 4 juin, la Cité des infor-
mations de l'Exposition Coloniale, le rapport
ffénéral et le vote des vœux définitifs feront
l'objet de l'assemblée plénière. suivie du ban-
quet de clôture sons la Résidence de MM.
Paul Reynaud et Mario Koustan, ministres des.
Colonies -et de F instruction Publique, assistés
de M. Diqlle, sous-secrétaire aEtat des Co-
lonies.
RUE OUDINOT
Ce matin, à 11 h. 1/4, dans le cabinet de
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies, a
eu lieu une importante et dernière confé-
rence sur les affaires indochinoises.
Assistaient à cette réunion, outre le minis-
tre et M. Paul Reynaud, MM. Keller, chef
de cabinet et Joseph, directeur des Affaires
politiques.
Nos lecteurs savent que cet après-midi, à
3 heures, M. Reynaud sera entendu par la
Commission - de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats de la Chambre, pour expo-
ser le programme de réformes que M. Pas-
quier va réaliser en Indochine.
M. Pasquier assistera à cette séance.
'-–
_SPA."
>♦>
M. Pierre Pasquier, Gouverneur général
de l'Indochine, quittera Paris ce soir, à la
gare de Lyon, pour Marseille, par le train
de 21 h. 30. il s'embarquera samedi pro-
chain à Marseille, à bord de VAndrê-Lc-
àoiij pour rejoindre son poste.
Pour sauvegarder
la production coloniale
Les deux lois du 31 mars 1931, l'une ten-
dant à assurer la sauvegarde de la produc-
tion du manioc dans les colonies, pays de
protectorat et pays sous mandat, l'autre
portant : 10 création de caisses de compen-
sation en vue d'assurer la sauvegarde du
caoutchouc ; 20 établissement d'une taxe
spéciale sur certains produits français et
étrangers (café et sisal) prévoyaient la publi-
cation de décrets pour réglementer les con-
ditions de leur application. Après entente
les ministres des Colonies, des Finances et
du Commerce, ces décrets viennent d'être
soumis à la signature du Président de la
République et paraîtront dans l'Officiel de
demain 3 juin.
-
Pour la production agricole
à Madagascar
Un Concours agricole à Tananarive
Le Gouverneur général M. Léon Cayla a
décidé l'organisation d'un concours agricole
à Tananarive à la fin du mois de mai,
c'est-à-dire au début de la campagne agri-
cole.
Bien que n'intéressant que les régions voi-
sines de la capitale, cette manifestation, en
effet, présente néanmoins un très grand in-
térêt. Elle stimulera l'activité des agricul-
teurs indigènes qui doivent rechercher dans
l'amélioration de leurs produits une compen-
sation à la baisse des prix. La leçon de cho-
ses qui va se dégager pour eux du concours
sera d'autant plus utile qu'on place sous
leurs yeux les différents types de produits
standardisés;
Le concours comprend : la section des
produits agricoles (paddy, vary lava de se-
mence, riz usiné, maïs en épis, manioc en
bouchons, atachiâes, tabac, etc.); les légu-
mes, les fruits et les fleurs; les produits de
l'industrie agricole (huile, vin, beurre, fro-
mage, farines, essences, etc.) et une sec-
tion de sériciculture. Une exposition de ma-
tériel agricole et un concours de labourage
ont aussi été prévus.
Enfin, figurent au concours des stands de
présentation et de vente pour les vaches
laitihres et les animaux de basse-cour.
De nombreuses récompenses seroftt décer-
nées.
–,– .1. -
La fête des enfants malgaches
à Tananarive
L'ancienne fête des enfants malgaches,
rétablie cette année pour la région de Ta-
nanarive, a été célébrée le 26 avril sous la
présidence du. Gouverneur général Cayla au
milieu d'une affluence considérable de po-
pulation - accourue de tous les centres voi-
sins. Plus de 100.000 personnes prirent part
à cette fête qui fut l'occasion d'une très
belle manifestation loyaliste.
D'importants cortèges d'enfants de la Ca-
pitale et des environs parcoururent la ville
pour se rassembler ensuite, selon l'usage,
sur la grande place de Mahamasina, dont le
cadre grandiose se prête à des réjouissances
de cette ampleur.
Un concours de bébés, doté de 75 prix,
offerts par le Gouverneur Général et la
Croix-.Rouge malgache obtint le plus vif
succès. Défilés des -cortèges, danses, chants,
exercices et jeux divers se succédèrent en-
suite dans la joie et l'enthousiasme général.
La Croix-Rouge distribua près de 7.000 vê-
tements aux enfants indigents. Enfin, un
goûter réunit pour la première fois, dans
les salons de la Résidence générale, 2.500
enfants malgachès. Cette réception fit une
gtosse impression dans les milieux indigènes.
Le succès de cette journée a montré com-
bien la population a été sensible à la pen-
sée qu'a eue le Gouverneur général de faire
revivre une des plus bellesi traditions mal-
gaches.
La foule malgache exprime avec une
spontanéité touchante ses sentiments d'atta-
chement et d'amour envers la France et sa
reconnaissance pour les soins dévoués et at-
tentifs que la Croix-Rouge prodigue sans
compter aux enfants du pays.
L'année prochaine la fête des enfants sera
célébrée dans toutes les régions de la Grande
Ile.
4M*
Une lionne est arrivée en avion
,
Le capitaine aviateur Goulette, dont nous
annonçons par ailleurs le retour, a ramené hier,
par la voie des airs, au Bourget, une lionne
âgée de six mois, qu'il a capturée, il y a
quinze jouts, à Fort-Lamy, et qui était desti-
née au Parc Zoologique de l'Exposition Co-
loniale.
Le fauve, qui, au débarquement, manifes-
tait une certaine nervosité, a pris, sous la con-
duite de M. Thétard, directeur du Parc Zoo-
lugique, le chemin de l'Exposition, où il a
élu domicile à 19 heures, dsfft une cage gar-
nie de paille. Il a été alimenté avec du lait
1 chaud.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
ECHOS
Un peu d'ordre et de méthode, s. v. p.
Depuis un mois que l'Exposition Colo-
niale a ouvert ses portes, quotidiennement
les mégies incidents se produisent. Deman-
dez à un, à dix, à vingt gardiens, aucun ne
sait où se trouvent les pavillons qui béné-
ficient d'une inauguration ou d'une visite
officielles, et c'est dans le plus complet
désarroi que les invités, en grande tenue,
errent dans les allées et les contre-allées
pour trouver, ou ne pas trouver, ce qu'ils
cherchent. Tant mieux pour eux s'il neL
pleut pas.
De même pour les visiteurs qu'on appelle
dans les théâtres des cochons de payants,
impossible pour eux de tirer un renseigne-
ment, même une indication aussi générale
que : « Où se trouve le pavillon du Dane-
mark ? ou ceux du Togo-Cameroun ? ou
Saint- Pierre-et-Iviiquelon ? ». Chacun des
gardiens fait ce qu'il peut, mais il. peut peu !
Il eût été cependant bien simple, tous les
matins, au rapport, de leur confier un plan
avec la liste alphabétique des établissements,
soit Palais ou pavillons nationaux ou co-
loniaux, soit pavillons particuliers, soit en-
fin exposants payants à la section métropo-
litaine ou bénéficiant de stands gratuits à
la Cité des Informations ou dans les Palais
coloniaux.
Qu'on leur remette également la liste des
.fêtes et galas du jour et du lendemain.
Un peu plus d'ordre et de méthode dans
leur travail, de grâce, pour les invités et
pour les visiteurs !
A moi, La Fayette !
A cor et à cri, on nous annonce que de
grands transatlantiques de luxe amènent en
France toutes ks semaines des touristes amé-
ricains à foison, et quels touristes, le gratin!
Grave erreur 1 Un lies plus gros paquebots
nous a amené]. 500 voyageurs la semaine
dernière, mais il n'y en avait, en tout, que
250 destinés à l'Exposition, et ils voya-
geaient en troisième classe ou dans l'entre-
pont.
Les autres se rendaient en Europe pour
vaquer à leurs affaires.
C'est toujours Saint-Maur-des-Fossés
qui donne
Jnterrogez les commerces de luxe de
l'avenue des Champs-Elysées et de la rue
Royale, questionnez les directeurs des
Grands Hôtels du Centre ou de l'Etoile,
demandez-leur î
- Eh bien, l'Exposition ? Cela vous
amène des clients ?
Ici comme là, on vous répondra invaria-
blement : « Absolument rien. Aucune reprise
dans les affaires, aucune reprise parmi nos
clients. Nous avons à peine ceux qui vien-
nent régulièrement tous les ans. Nous som-
mes toujours dans le marasme. »
Somme .toute, beaucoup de monde, trop
même les .vendredis selects, mais comme
clientèle, c'est encore Saint-Maur-des-Fos-
sés et Alfortville qui donnent.
Un petit sou, s. v. p. 1
Décidément, lorsque le service de la Cité,
des Informations est en progrès - je rends
justice ici « au service des communiqués de
la presse » et à ses porteurs diligents - la
pagaïe sévit ailleurs. Depuis quelques jours,
les journalistes sont dotés de cabines télé-
phoniques ; elles existent, mais le budget
qui leur est alloué doit être bien maigre,
car elles ne comprennent ni la moindre ta-
blette, ni le moindre siège, d'où il résulte
les pires difficultés pour communiquer le
plus petit renseignement à l'extérieur.
Si cet inconfort provient de l'indigcnre
de la Cité des Informations, c'est
fort grave.
Mignonne t.
« Par le haut parleur »
A Vocoanhii 1 tfi) Vinaïujuralion (ht .pavillon tirs
Elals-Unis, noire con[r<)re /'Œil do Paris dit 30
mai a lail les remarques suivantes :
« Pour Vinaufitiralion d<" lu. maison (/,-> Was-
hington, les assistants 131 aussi les auditeurs par
T.S.F. furent régalés de (/II(I,/I'c discours, train
en anglais et un en français.
Par T.S.F., le « constat » fut le suivant :
At, Paul Reynaud parle Vanglais (orl couram-
ment, avec l'accent américain. Son suivant
dans le tour de parole, M. l'ambassadeur Edge
a naturellement v accent américain que M. Paul
Reynaud a acquis par Vexercicc. Pour M. Tar-
dieu, qui vient en troisième, l'épreuve [ut peu
brillante; u parle l'anglais comme un élève de
lycée qui n'aurait jamais quitté Paris, et cela
ne lui a pas permis un grand déploiement d'tlo-
qucnce.
Vint ensuite le discours en français. dont on
clit dit quVl était prononce par un vieil Améri-
cain. Heureusement, le speaker remit les rhoscs
au point, déclarant :
- Vous venez d'entendre le discours de M. le
maréchal Lyauley.
Le pavillon de la chasse
l' ––*
Comme les Annales Coloniales l'ont annon-
cé dans leur dernier numéro le. Pavillon de
la Chasse a été inaugure hier après-midi à
3 heures. Cette fois c'est M. François Pie-
tri, ministre du Budget, assisté de M.
Diagne, sous-secrétaire d'Etat des Colonies,
qui a présidé à la cérémonie usuelle.
M. Fieschi, commissaire du Pavillon de la
Chasse, a fait les honneurs de la maison
avec beaucoup de bonne grâce: Autour de
lui se pressaient : Mme François Pictri, le
marquis et la marquise de Barthélémy,
Mme la duchesse d'Uzès, MM. Olivier et
Remusat. Les visiteurs ont admiré la ri-
chesse des trophées ornant l'originale pail-
lote ainsi que les admirables chiens qui,
eux, ne semblent pas très heureux d'être à
pareille fête.
La conférence nord-africaine
s'est ouverte hier à Tunis
«♦« ––-
Lu septième conférence nord-afu'icaine
s'L:sL réunie hier inulin à Tunis en présence
des délégations de l'Algérie, du Maroc, de
la Tunisie, de l'Afrique Equatoriale cl de
l'Afrique Occidenlale.
MM. Manceron, Saint, S. Kaddour ben
Ghabrit., Cwrde, A.nlonelti, Brévié ont pro-
noiiioé discours. M. Lucien
Ghabrit-, d'importants discours. M. Lucien
Saint, notamment, a parlé en ces termes :
LE DISCOURS DE M. LUCIEN SAINT
La conférence nord-africaine est née des
entretiens réfléchis du muréchal Lyauley
avec M. Sleeg et avec moi-mème. C'est
notre commun accord qui en fit accepter le
principe par le gouvernement français qui,
tout -le suite, avait apprécié l utilité -d'uni-
fier dans les trois possessions françaises de
l'Afrique du NOl'd,ce qui pouvait être unifié
en laissant par ailleurs à chacune d'elles
la souplesse nécessaire au développement
harmonieux des trois pays parvenus à des
stades différents de leur évolution politique,
administrative el économique.
Notre première réunion à Alger [ut déci-
sive. Le maréchal y apporta toute l'ardeur
de son génie colonial ; M. Steeg, toute ta
méthode de son esprit de clarté philosophi-
que ; ainsi furent fixés les cadres dans
lesquels se meut encore aujourd'hui l'acti-
vité de la conférence, Depuis, d'autres vin-
rent s'asseoir à notre table de travail : MM.
Viollelle et bordes, qui mirent au service, de
l'Algérie toutes les ressources de leurs qua-
lités propres et de leur caractère ; au four •
d'hui, M. Carde qui, à un autre poste de
commandement, assura à nos travaux le
bénéfice de sa longue et puissante expé-
rience coloniale ; et M. Brévié, dont les
claires visions continueront à maintenir la
liaison indispensable de l'Afrique du Nord
avec nos possessions africaines. Et voici
que, conformément à la tradition, vous nous
accueillez, mon cher résident général, à
l'heure où s'achève le deuxième cycle de
nos entretiens, dans celle Tunisie qui trou-
ve, dans vos magnifiques qualités, les rai-
sons puissuntes d'une ferme confiance dans
son avenir, comme i y trouve moi-mème
une (oie profonde de savoir ses destinées en
si bonnes mains.
Il suffit d'un regard pour mesurer le
chemin parcouru, et d'un mot pour nous
encourager à poursuivre notre route : la
conférence nord-africaine a. affirmé sa vita-
lité en grandissant. Elle s'est étendv-e à
des territoires plus vastes, et son program-
me s'est élargi. Depuis la participation de
l'Afrique OccÜlentae, c'est presque toute
L'Afrique française qui délibère, Ainsi triom-
phe le principe d'une solidarité nationale
qui associe les initiatives régionales sans
les comprimer et qui, servant les intérêts
de la France comme ceux de l'Afrique elle-
même. se recommande des leçons les plus
actuelles dit présent, aussi bien que des
enseignements non moins incontestables du
passé.
Depuis notre dernière réunion, le Maroc,
puis ta Tunisie, ont été honorés, à six mois
d'intervalle, de la visite du clwf de l'Etat,
qui, déjà au printemps de l'an dernier,
s'cllelit rendu en Algérie A l'occasion des
fêles du centenaire. Crs trois voyages pré-
sidentiels en l'espace d'une anure laissent
transparaître sous la diversité des mutifs.
Tintérêt porté par le gouvernement clr la
République à noire empire africain et sa
volonté d'en incorporer l'existence CI les
progrès à nos préoccupations les plus es-
senltellement nationales.
Le bilan des fwoç/rès tunisiens après cin-
quante ans de protectorat français est bien
fait, d'autre part, pour illustrer les rerlll
de la coordination el de la continuité des
efforts. Si la régence a pu rapidement s'af-
franchir de l'anarchie qui III minait dans
ses œuvres vives, rétablir ses finances, mo-
derniser son agriculture, se doter d'un ou-
tillage économique perfectionné, qui lui }>cr-
mel de tirer parti des ressources de son
sol et de son sous-sol ; si ,en un demi-siècle,
sans loucher à ses croyances el à ses tra-
ditions, clic a pu profiler des avantages
matériels et moraux d'un progrès qui nous
a coûté à nous-mêmes des siècles de la-
beur et de déchirement,- elle le doit pour une
bonne part d sa, voisine l'Algérie à laquelle
elle est adossée, et qui, par l'intermédiaire
de ses soldaIs, de ses administrateurs, de
ses colons, tous dressés à l'école d'une lon-
gue el dure expérience, hw a transfusé l'es-
prit cl le sang dont la France elle-même,
l'avail généreusement animée.
Et /le résident général a conclu :
Consciente de la grandeur de sa Idehe,
la France ne sr liCHI pas pour satisfaite.
des résultais cc*peimanl magnifiques obte-
nus jusqu'ici. Elle entend en rechercher de
plus hauts el d-c meilleurs. Mais rien d'heu-
reux ne se produira dans la politique mu-
sulmane qui ne soit le ]>rix de son effort
méthodique, c'est-à-dire du temps. La nulu
re, dit-on, ne })rucMe pas par bonds, et
pareillement le progics. C'est donc mlll ser-
vir la cause et compromettre l'avenir des
races indigènes que d'éveiller en elles se ne
sais quelles ambitions dont l'effet serait de
ralentir le mouvement de rapprochement
qui est le principe même de notre wur/'n
africaine, parce qu'il est essentiellement
humain. Et ce sera un bienfait nouveau
(le ces conférences annuelles que de mar-
quer dans ce domaine de l'esprit une md-
me inslriration française, étendue du norlt
au sud et de l'est à l'ouest sur toutes ces
terres de lilfi,iq tic 'bla-n.eli e et de l'Afrique
noire, confondues dans une même affection
reconnaissante envers la France.
LE DISCOURS DE M. CARDE
Voici un extrait du discours prononcé fmr
le gouvermeuv général de l'Algérie :
Les premiers problèmes, que nous U,-
rons à résoudre seront certainement (('11.1;
qui ont surgi récemment dans notre Afri-
que du Nord el. que l'on peut définir par
l'expression de « crise économique n. Quoi-
que moins touchés par le malaise actuel que
d'autres contrées, nos pays en ressentent,
cependant, la répercussion douloureuse.
Dans cet ordre d'idées, il nous faudra dé-
terminer le moyen d'assurer, par exemple,
à nos forêts de chênes-lièges t m écoulement
satisfaisant de leurs produits, d'instaurer
une politique cohérente du blé, ainsi qu'une
politique rationnelle de nos exportations par
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 2 JUIN 1931..
JOURNAL JjUOTIWil
Méêutlon & A dMinhiffUtn t
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PARIS M
"F il. i Lèuvm ,.
- MCHBlaIBU flfcM
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'Y 1
Les Annales Coloniales
III.. MMMiUMft mi rdoisme, MW mmii mm
- - iii,.,. -
PiRier»MR.FoNMTiuiit i MarMl RUEDEL
7mm lit articles pubuds dans notre tournai ne peuvent
éifê reproduit» qu'en citant les Ahmalu CoLoÉma.
?
IIOIIIIEIENTS
avec la Revue mensuelle ?
Un il 6 Mol. a noie
FrMM «t
CtloniM ISO » 100 > 18.
ttr.r.. - 240, 125, 70.
On t'abonne ans Irait dasi
km lu bumux de pente.
-
A la chasse aux «abus»
o ) ".IIiT'
J'avais, dans le numéro du 9 avril dç ce
journal, signalé certains, abus de l'arbitraire
administratif aux colonies et pris quelques
exemples dans l'administration judiciaire.
Le dossier reste ouvert. Si le contrôle par-
lementaire demeure impuissant j'espère que
le contrôle de l'opinion sera plus efficace.
Aujourd'hui, je passe des. magistrats aux
9 administrateurs ».
Un ami m'écrit : ,
« Ouvrez l'annuaire du ministère des Co-
lonies et notez les noms des administrateurs
coloniaux. Plus d'un tiers. sont administra-
teurs en chef. C'est presque comme dans l'ar-
mée d'Haïti où il n'y a que des généraux :
demandez au département le nombre de ceux
qui sont affectés ou détachés, à un titre quel-
conque, en France. Demandez, surtout, sur
quel budget sont payés ces fonctionnaires
coloniaux, détachés, le plus souvent, au mi-
nistère, qui, en outre, sont en fait privilégiés
au point de vue avancement, décorations et
même solde, car tous ou presque touchent,
en France, des indemnités diverses. 9
Quelques explications sont ici nécessaires
pour les profanes.
Le bon sens dit que les fonctionnaires co
loniaux sont faits pour servir aux colonies.
Mais, en fait, un grand nombre de ces fonc-
tionnaires servent, en France, sont affectés
ou détachés à des services métropolitains.
Et pour que le Parlement ne puisse pas
exercer son contrôle, aucun crédit ne figure
au budget des colonies pour payer les soldes
et indemnités de ces fonctionnaires.
Ceux-ci sont considérés comme étant en
« congé prolongé » et ce sont les budgets lo-
caux des colonies qui continuent à payer ces
fonctionnaires en congé.
Ainsi d'une part les indigènes sont acca-
blés d'impôts qui servent à payer des fonc-
tionnaires qui vivent en France et qui sont
détachés dans des services généraux dont la
change devrait normalement retomber sur le
'ltl/Jt général de la nation, et, d'être part,
les -gouverneurs généraux se plaignent, avec
raison, de manquer de personnel.
Mon correspondant m'écrit avec une philo-
sophique ironie ;
En France, il n'y a, par département,
qu'un seul préfet, payé par le budget. Com-
parez le nombre de gouverneurs et le nombre
de gouvernements coloniaux et recherchez sur
quel budget tous ces gouverneurs en surnom-
bre sont payés. »
Et tandis que les indigènes et colons paient
et que tes gouverneurs se plaignent, les
manns, casés en France, se poussent auprès
des ministres et de leurs amis et ramassent
avancements et décorations.
M. Pietri, dont le passage au ministère des
Colonies fut, Jjélas, trop court, avait, m'a-t-
on dit; donné des instructions pour repiédier
à ces abus et empêcher que les fonctionnaires
coloniaux restent indéfiniment en France.
Mais que peuvent les instructions d'un
ministre qui passe contre la coalition de
tous en intérêts « embusqués. P.
Non, la seule solution utile est celle de
mon correspondant qui suggère de faire vo-
ter par le Parlement un article de loi ainsi
conçu :
c Les budgets des diverses colonies ces-
sent de payer la solde des fonctionnaires
qui, pour quelqife cause que ce soit, restent
absents de la colonie où ils sont affectés, au
delà de quinze mois. Les ordonnateurs sont
personnellement responsables de toute dépén>
se imputée aux budgets des colonies contraire-
ment aux dispositions précédentes. »
Mon correspondant fixe le délai de quinze
mois pour prévoir les cas de maladie. Mais
pour ma part, je réduirais bien volontiers
ce délai à 6 ou même 3 mois. En dehors du
congé normal, réglementaire, le fonctionnaire
doit occuper son poste à la colonie. S'il ne
l'occupe pas, il doit être payé par le service
métropolitain dans lequel il est détaché.
Toute autre règle ouvie la porte à l'ar-
bitraire. Mais, aujourd'hui, l'arbitraire n'est-
il pas devenu la règle dans toute notre admi-
nistration.
Celle-ci considère le contrôle parlementaire
comme un ennemi qu'il convient d'éloigner
par tous les moyens avec la complicité de.
tous les camarades. L'administration devient
une véritable chasse gardée pour les « cama-
rades ». Mon pauvre ami Robert de Jouve-
nel avait jadis écrit, de sa plume alerte un
petit livre consacré à la « République des
camarades o. Que n'est-il encore là pour
écrire, aujourd'hui, le livre de « l'adminis-
tration des camarades 1 ?
Mais prenons garde : c'est par de telles
mœurs qu'on risque de tuer l'administration
comme la République. (
Le problème du « contrôle démocratique.
demeure, à mon sens un problème capital
de l'heure présente. Je ne me lasserai pas
de le dire.
Biimmne Antonmtii,
Député de la faute-Savoie,
Rapporteur du budget de
t Algérie,
Retour de Tunisie
«»»
Mlle Marguerite Gilbert, l'artiste fantaisiste
bien connue, vient de remporter un très gros
succès en Tunisie au cours d'une tdurhée
qu'elle a accomplie au mois de mai. Elle ren-
tre en France après une courte étape à Ge-
nève et a l'intention de retourner cueillir de
nouveaux lauriers çn Afrique du Nord.
-
Iii BJlICI de M. Steeft
sur la grande France
«♦«
A, l'issue du congrès annuel que le parti
radical-socialiste tenait à Langon. M. Théo-
dore Steeg, ancien président du Conseil, a
parlé de notre empire colonial. Le sénateur de
la Seine a retracé l'oeuvre accomplie par la
France, qui est apparue, a-t-il notamment dé-
France, libérale et civilisatrice.
p Tu te rends compte.
ON MODERNISE ENFIN L'AGENCE DES COLONIES
S* il vous est advenu par un jour Jç fldnerie,
d'aller rechercher sous les maigres ombrages du
Pût
été uns remarquer sur votre droite une galerie
poussiéreuse et au jour sale.. Tùus les bleus
du printemps ne paroenàient point à percez la
verrière" tous les bruits d* alentour jf mouraient
étouffés. La Galerie d'Orléans, où se nouèrent
tant d'aventures, où se décidèrent tant de ré-
, \Jlte' semblait morte à jamais. De temps en
temps un curieux au pas févité s'arrêtait de-
vant quelques douzaines de photographies hâti-
vement collées, regardait au travers du vitres
quelques arcs quelques bois oïv noms sonores
et repartait n ayant plus que la nostalgie d'un
Paris oioace et quelquefois endtanteur. 4' .un
C'est là pourtant que se tenait l' A gence
générale des Colonies, dispensatrice en puis-
sance de tous les horizons et de tous les rêves.
Une telle antithèse avait déjà attiré l'attention
de quelques confrères, et de nom-même et
nous avions été dans la ptesse assez nombtevx
pour déplorer un tel état de choses.
Mais voici qu atijburd' hui tout change et
tout sourit. Des ouvriers ont dressé leurs échel-
les, dûs peintres brassent des couleurs, des
compagnons chantent et sifflent, cependant
qu'à Vintérieur, de « l'Océanie », de « Mada-
gascar », de V « A.O.F. » des étalamea im-
provisés essayent dit donner à leur présentation
im petit atl guilleret et a agemt. Les cuivres
reluisent. les chiffons volent de tnaio en mtIÎIJ.,
et la verrière oerée sur les dalles la belle lu-
mière des jours heureux.
Ét dans quelques joam enfin, les visiteurs
enclins aux suggestion de ta Frétez lointairre,
pourront aller d'un air penché, suivre eu tra-
vers des vitrages nets, la marthe ondulante Si
royale des femmes peuhlt et bomberas.
,.e",.
J*ù Gâterie d'Orléans (PHQft Rhmu).
Féminisme colonial
«t.*–
-, 11 ';
ous avons souvent
dit, ici et ailleurs,
que la meilleure
façon pour nous,
de coloniser d'une
façoii humanitaire
et durable, c'est
d'apporter dans les
pays peu évolues,
souvent décimés
par la maladie. les
principes de Vhygiène et d'y organiser les
services stlnttatres.
Œuvre difficile, ingrate et qui exige de
ceux qui s' y consacrent une foi et une santé
robustes7
On sait combien, même dans nos campa-
gnes he France, il est difficile parfois pour
m médecin de se faire écouter, même de se
faire apfeler: la difficulté augmente quand
il s'agit d'imposer les remèdes ou les régi-
mes nécessaires.
On peut ainsi se rendre compte des obsta-
cles auxquels souvent se heurte le corps mé-
dical et les infirmiers qui opèrent aux colo-
nies! Lâj^ il faut lutter contre Vignorance
et, ce qui est beaucoup plus grave, contre
les préjugés et les superstitions, d'autant
plus solides qu'elles sont etttretcllttes par la
religion du pays et que le médecin apparaît
an malade un peu comme un icottaclastel
Les sorciers y sont tout puissants et la
loi sur l'exercice illégal de la médecine, qui,
dahs nos pays civilisés} n'est pas encore
venue à bout des pratiques des voyantest
curès-herbortstes, ou voyantes extra-lucides,
n'aurait évidemment pas là plus d'effet
qu'en France.
Ce sont les mœurs qu'il faut corriger.
A ce point de vue, le rôle des femmes aux
colonies peut être considérable. le crois
mime que pour, certaines races, la fettime
peut seule obtenir un résultat, particulière-
ment dans les pays must/lmam. C'est
d'abord, c'est surtout la femme et l'enfant
qu'il faut soigner. Or, on sait que r acces
du harem est interdit aux hommes. Ce foyer
impénétrable peut devenir ainsi tnt bouillon
de culture.
Seule, petit à petit, après avoir gagner la
confiance des indigènes, « l'infirmière visi-
teuse 9 pourra forcer certaines portes pour
1 apporter les - conseils, les remèdes, la salUl,
sauver les femmes et les jeunes enfants trop
souvent rtJIIgés, ab utero, par des maladies
qui leur sont rapidement fatales,
La Confédération des Travailleurs Intel-
lectùels, qui, dans tous les domaines, a pris
de si -intéressante^ et ae si utiles initiatives,
a bien eompris le rôle des « travailleuses so-
ciales » (lans nos pays d'outre-mer. Et et
sont deux femmes d'un très grand mérite.
Mme Jacob et Mlle Delagrange qu'elle a
chargées de traiter ces questions devant son
congrès. Avec leur expérience et leur auto-
rité, ces déléguées ont. montré la nécessité
absolue de continuer Vœuvre d'éducation
technique sanitaire.
Le ministère des Colonies doit tenir
compte de ces précieux avertissements. Il
doit renforcer les services d'infirmières et de
visiteuses. Il doit leur faire une situation
leur permettant a'accomplir leur belle œuvre
civilisatrice, la seule qui soit dï%nc de notre
pays, la seule qui fuisse le foire aitner et
prospérer.
MlcHei Gel".Jdoerler,
Député dés CAtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
Un diorama de Marcel Gaillard
»♦»
On sait la place que les dioramas occu-
pent à l'Exposition Coloniale.
Par la magie de la couleur et aussi par
l'étendue des toiles peintes, certains diora-
mas sont de véritables enchantements et l'on
n'est pas étonné qu'ils retiennent plus que
tout le reste l'attention charmée du public.
Les Grands Magasins du Louvre; dont la
direction .a été fort bien inspirée, ont eux
aussi demandé à notre collaborateur Marcel
Gaillard, dont les Annales Coloniales ont
reproduit plus d'un tableau, un diorama aux
proportions colossales. On y peut voir, d'une
part, la féerie congolaise et les aspects di-
vers des types du pays; d'autre part, des
vues de l'Indochine, avec les sampans et le
temple d'Angkor, ainsi que l'Algérie.
Ce ou plutôt ces dioramas font une sorte
de longue fresque dans le sous-sol, autour
d'une salle aménagée en tea-room où depuis
quelques jours se presse une foule d'élégan-
tes que l'illusion coloniale et l'art de Mar-
cel Gaillard* appellent et retiennent, au plus
grand avantage des rayons de vente.
q- - ---
Le Congrès de littérature
coloniale
I»I
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est de-
main que, sous la prësidence de M. Gaston
Rageot, président de la Société des gens dé
- lettres, --- va s'ouvrir - le congrès de littérature
coloniale.
Organisé par la Société des romanciers et
auteurs coloniaux français, ce congrès porte à
son programme des rapports de MM. Jean Vi -
au Matius-Ary Leblondt Alain Guirel,
José uennain, Henri Gourdon, etc.
La journée du 3 juin, entièrement consacrée
à la lecture des rapports et à la discussion des
vœux, réunira les congressistes à l'hôtel des
Gens de lettres. Le 4 juin, la Cité des infor-
mations de l'Exposition Coloniale, le rapport
ffénéral et le vote des vœux définitifs feront
l'objet de l'assemblée plénière. suivie du ban-
quet de clôture sons la Résidence de MM.
Paul Reynaud et Mario Koustan, ministres des.
Colonies -et de F instruction Publique, assistés
de M. Diqlle, sous-secrétaire aEtat des Co-
lonies.
RUE OUDINOT
Ce matin, à 11 h. 1/4, dans le cabinet de
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies, a
eu lieu une importante et dernière confé-
rence sur les affaires indochinoises.
Assistaient à cette réunion, outre le minis-
tre et M. Paul Reynaud, MM. Keller, chef
de cabinet et Joseph, directeur des Affaires
politiques.
Nos lecteurs savent que cet après-midi, à
3 heures, M. Reynaud sera entendu par la
Commission - de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats de la Chambre, pour expo-
ser le programme de réformes que M. Pas-
quier va réaliser en Indochine.
M. Pasquier assistera à cette séance.
'-–
_SPA."
>♦>
M. Pierre Pasquier, Gouverneur général
de l'Indochine, quittera Paris ce soir, à la
gare de Lyon, pour Marseille, par le train
de 21 h. 30. il s'embarquera samedi pro-
chain à Marseille, à bord de VAndrê-Lc-
àoiij pour rejoindre son poste.
Pour sauvegarder
la production coloniale
Les deux lois du 31 mars 1931, l'une ten-
dant à assurer la sauvegarde de la produc-
tion du manioc dans les colonies, pays de
protectorat et pays sous mandat, l'autre
portant : 10 création de caisses de compen-
sation en vue d'assurer la sauvegarde du
caoutchouc ; 20 établissement d'une taxe
spéciale sur certains produits français et
étrangers (café et sisal) prévoyaient la publi-
cation de décrets pour réglementer les con-
ditions de leur application. Après entente
les ministres des Colonies, des Finances et
du Commerce, ces décrets viennent d'être
soumis à la signature du Président de la
République et paraîtront dans l'Officiel de
demain 3 juin.
-
Pour la production agricole
à Madagascar
Un Concours agricole à Tananarive
Le Gouverneur général M. Léon Cayla a
décidé l'organisation d'un concours agricole
à Tananarive à la fin du mois de mai,
c'est-à-dire au début de la campagne agri-
cole.
Bien que n'intéressant que les régions voi-
sines de la capitale, cette manifestation, en
effet, présente néanmoins un très grand in-
térêt. Elle stimulera l'activité des agricul-
teurs indigènes qui doivent rechercher dans
l'amélioration de leurs produits une compen-
sation à la baisse des prix. La leçon de cho-
ses qui va se dégager pour eux du concours
sera d'autant plus utile qu'on place sous
leurs yeux les différents types de produits
standardisés;
Le concours comprend : la section des
produits agricoles (paddy, vary lava de se-
mence, riz usiné, maïs en épis, manioc en
bouchons, atachiâes, tabac, etc.); les légu-
mes, les fruits et les fleurs; les produits de
l'industrie agricole (huile, vin, beurre, fro-
mage, farines, essences, etc.) et une sec-
tion de sériciculture. Une exposition de ma-
tériel agricole et un concours de labourage
ont aussi été prévus.
Enfin, figurent au concours des stands de
présentation et de vente pour les vaches
laitihres et les animaux de basse-cour.
De nombreuses récompenses seroftt décer-
nées.
–,– .1. -
La fête des enfants malgaches
à Tananarive
L'ancienne fête des enfants malgaches,
rétablie cette année pour la région de Ta-
nanarive, a été célébrée le 26 avril sous la
présidence du. Gouverneur général Cayla au
milieu d'une affluence considérable de po-
pulation - accourue de tous les centres voi-
sins. Plus de 100.000 personnes prirent part
à cette fête qui fut l'occasion d'une très
belle manifestation loyaliste.
D'importants cortèges d'enfants de la Ca-
pitale et des environs parcoururent la ville
pour se rassembler ensuite, selon l'usage,
sur la grande place de Mahamasina, dont le
cadre grandiose se prête à des réjouissances
de cette ampleur.
Un concours de bébés, doté de 75 prix,
offerts par le Gouverneur Général et la
Croix-.Rouge malgache obtint le plus vif
succès. Défilés des -cortèges, danses, chants,
exercices et jeux divers se succédèrent en-
suite dans la joie et l'enthousiasme général.
La Croix-Rouge distribua près de 7.000 vê-
tements aux enfants indigents. Enfin, un
goûter réunit pour la première fois, dans
les salons de la Résidence générale, 2.500
enfants malgachès. Cette réception fit une
gtosse impression dans les milieux indigènes.
Le succès de cette journée a montré com-
bien la population a été sensible à la pen-
sée qu'a eue le Gouverneur général de faire
revivre une des plus bellesi traditions mal-
gaches.
La foule malgache exprime avec une
spontanéité touchante ses sentiments d'atta-
chement et d'amour envers la France et sa
reconnaissance pour les soins dévoués et at-
tentifs que la Croix-Rouge prodigue sans
compter aux enfants du pays.
L'année prochaine la fête des enfants sera
célébrée dans toutes les régions de la Grande
Ile.
4M*
Une lionne est arrivée en avion
,
Le capitaine aviateur Goulette, dont nous
annonçons par ailleurs le retour, a ramené hier,
par la voie des airs, au Bourget, une lionne
âgée de six mois, qu'il a capturée, il y a
quinze jouts, à Fort-Lamy, et qui était desti-
née au Parc Zoologique de l'Exposition Co-
loniale.
Le fauve, qui, au débarquement, manifes-
tait une certaine nervosité, a pris, sous la con-
duite de M. Thétard, directeur du Parc Zoo-
lugique, le chemin de l'Exposition, où il a
élu domicile à 19 heures, dsfft une cage gar-
nie de paille. Il a été alimenté avec du lait
1 chaud.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
ECHOS
Un peu d'ordre et de méthode, s. v. p.
Depuis un mois que l'Exposition Colo-
niale a ouvert ses portes, quotidiennement
les mégies incidents se produisent. Deman-
dez à un, à dix, à vingt gardiens, aucun ne
sait où se trouvent les pavillons qui béné-
ficient d'une inauguration ou d'une visite
officielles, et c'est dans le plus complet
désarroi que les invités, en grande tenue,
errent dans les allées et les contre-allées
pour trouver, ou ne pas trouver, ce qu'ils
cherchent. Tant mieux pour eux s'il neL
pleut pas.
De même pour les visiteurs qu'on appelle
dans les théâtres des cochons de payants,
impossible pour eux de tirer un renseigne-
ment, même une indication aussi générale
que : « Où se trouve le pavillon du Dane-
mark ? ou ceux du Togo-Cameroun ? ou
Saint- Pierre-et-Iviiquelon ? ». Chacun des
gardiens fait ce qu'il peut, mais il. peut peu !
Il eût été cependant bien simple, tous les
matins, au rapport, de leur confier un plan
avec la liste alphabétique des établissements,
soit Palais ou pavillons nationaux ou co-
loniaux, soit pavillons particuliers, soit en-
fin exposants payants à la section métropo-
litaine ou bénéficiant de stands gratuits à
la Cité des Informations ou dans les Palais
coloniaux.
Qu'on leur remette également la liste des
.fêtes et galas du jour et du lendemain.
Un peu plus d'ordre et de méthode dans
leur travail, de grâce, pour les invités et
pour les visiteurs !
A moi, La Fayette !
A cor et à cri, on nous annonce que de
grands transatlantiques de luxe amènent en
France toutes ks semaines des touristes amé-
ricains à foison, et quels touristes, le gratin!
Grave erreur 1 Un lies plus gros paquebots
nous a amené]. 500 voyageurs la semaine
dernière, mais il n'y en avait, en tout, que
250 destinés à l'Exposition, et ils voya-
geaient en troisième classe ou dans l'entre-
pont.
Les autres se rendaient en Europe pour
vaquer à leurs affaires.
C'est toujours Saint-Maur-des-Fossés
qui donne
Jnterrogez les commerces de luxe de
l'avenue des Champs-Elysées et de la rue
Royale, questionnez les directeurs des
Grands Hôtels du Centre ou de l'Etoile,
demandez-leur î
- Eh bien, l'Exposition ? Cela vous
amène des clients ?
Ici comme là, on vous répondra invaria-
blement : « Absolument rien. Aucune reprise
dans les affaires, aucune reprise parmi nos
clients. Nous avons à peine ceux qui vien-
nent régulièrement tous les ans. Nous som-
mes toujours dans le marasme. »
Somme .toute, beaucoup de monde, trop
même les .vendredis selects, mais comme
clientèle, c'est encore Saint-Maur-des-Fos-
sés et Alfortville qui donnent.
Un petit sou, s. v. p. 1
Décidément, lorsque le service de la Cité,
des Informations est en progrès - je rends
justice ici « au service des communiqués de
la presse » et à ses porteurs diligents - la
pagaïe sévit ailleurs. Depuis quelques jours,
les journalistes sont dotés de cabines télé-
phoniques ; elles existent, mais le budget
qui leur est alloué doit être bien maigre,
car elles ne comprennent ni la moindre ta-
blette, ni le moindre siège, d'où il résulte
les pires difficultés pour communiquer le
plus petit renseignement à l'extérieur.
Si cet inconfort provient de l'indigcnre
de la Cité des Informations, c'est
fort grave.
Mignonne t.
« Par le haut parleur »
A Vocoanhii 1 tfi) Vinaïujuralion (ht .pavillon tirs
Elals-Unis, noire con[r<)re /'Œil do Paris dit 30
mai a lail les remarques suivantes :
« Pour Vinaufitiralion d<" lu. maison (/,-> Was-
hington, les assistants 131 aussi les auditeurs par
T.S.F. furent régalés de (/II(I,/I'c discours, train
en anglais et un en français.
Par T.S.F., le « constat » fut le suivant :
At, Paul Reynaud parle Vanglais (orl couram-
ment, avec l'accent américain. Son suivant
dans le tour de parole, M. l'ambassadeur Edge
a naturellement v accent américain que M. Paul
Reynaud a acquis par Vexercicc. Pour M. Tar-
dieu, qui vient en troisième, l'épreuve [ut peu
brillante; u parle l'anglais comme un élève de
lycée qui n'aurait jamais quitté Paris, et cela
ne lui a pas permis un grand déploiement d'tlo-
qucnce.
Vint ensuite le discours en français. dont on
clit dit quVl était prononce par un vieil Améri-
cain. Heureusement, le speaker remit les rhoscs
au point, déclarant :
- Vous venez d'entendre le discours de M. le
maréchal Lyauley.
Le pavillon de la chasse
l' ––*
Comme les Annales Coloniales l'ont annon-
cé dans leur dernier numéro le. Pavillon de
la Chasse a été inaugure hier après-midi à
3 heures. Cette fois c'est M. François Pie-
tri, ministre du Budget, assisté de M.
Diagne, sous-secrétaire d'Etat des Colonies,
qui a présidé à la cérémonie usuelle.
M. Fieschi, commissaire du Pavillon de la
Chasse, a fait les honneurs de la maison
avec beaucoup de bonne grâce: Autour de
lui se pressaient : Mme François Pictri, le
marquis et la marquise de Barthélémy,
Mme la duchesse d'Uzès, MM. Olivier et
Remusat. Les visiteurs ont admiré la ri-
chesse des trophées ornant l'originale pail-
lote ainsi que les admirables chiens qui,
eux, ne semblent pas très heureux d'être à
pareille fête.
La conférence nord-africaine
s'est ouverte hier à Tunis
«♦« ––-
Lu septième conférence nord-afu'icaine
s'L:sL réunie hier inulin à Tunis en présence
des délégations de l'Algérie, du Maroc, de
la Tunisie, de l'Afrique Equatoriale cl de
l'Afrique Occidenlale.
MM. Manceron, Saint, S. Kaddour ben
Ghabrit., Cwrde, A.nlonelti, Brévié ont pro-
noiiioé discours. M. Lucien
Ghabrit-, d'importants discours. M. Lucien
Saint, notamment, a parlé en ces termes :
LE DISCOURS DE M. LUCIEN SAINT
La conférence nord-africaine est née des
entretiens réfléchis du muréchal Lyauley
avec M. Sleeg et avec moi-mème. C'est
notre commun accord qui en fit accepter le
principe par le gouvernement français qui,
tout -le suite, avait apprécié l utilité -d'uni-
fier dans les trois possessions françaises de
l'Afrique du NOl'd,ce qui pouvait être unifié
en laissant par ailleurs à chacune d'elles
la souplesse nécessaire au développement
harmonieux des trois pays parvenus à des
stades différents de leur évolution politique,
administrative el économique.
Notre première réunion à Alger [ut déci-
sive. Le maréchal y apporta toute l'ardeur
de son génie colonial ; M. Steeg, toute ta
méthode de son esprit de clarté philosophi-
que ; ainsi furent fixés les cadres dans
lesquels se meut encore aujourd'hui l'acti-
vité de la conférence, Depuis, d'autres vin-
rent s'asseoir à notre table de travail : MM.
Viollelle et bordes, qui mirent au service, de
l'Algérie toutes les ressources de leurs qua-
lités propres et de leur caractère ; au four •
d'hui, M. Carde qui, à un autre poste de
commandement, assura à nos travaux le
bénéfice de sa longue et puissante expé-
rience coloniale ; et M. Brévié, dont les
claires visions continueront à maintenir la
liaison indispensable de l'Afrique du Nord
avec nos possessions africaines. Et voici
que, conformément à la tradition, vous nous
accueillez, mon cher résident général, à
l'heure où s'achève le deuxième cycle de
nos entretiens, dans celle Tunisie qui trou-
ve, dans vos magnifiques qualités, les rai-
sons puissuntes d'une ferme confiance dans
son avenir, comme i y trouve moi-mème
une (oie profonde de savoir ses destinées en
si bonnes mains.
Il suffit d'un regard pour mesurer le
chemin parcouru, et d'un mot pour nous
encourager à poursuivre notre route : la
conférence nord-africaine a. affirmé sa vita-
lité en grandissant. Elle s'est étendv-e à
des territoires plus vastes, et son program-
me s'est élargi. Depuis la participation de
l'Afrique OccÜlentae, c'est presque toute
L'Afrique française qui délibère, Ainsi triom-
phe le principe d'une solidarité nationale
qui associe les initiatives régionales sans
les comprimer et qui, servant les intérêts
de la France comme ceux de l'Afrique elle-
même. se recommande des leçons les plus
actuelles dit présent, aussi bien que des
enseignements non moins incontestables du
passé.
Depuis notre dernière réunion, le Maroc,
puis ta Tunisie, ont été honorés, à six mois
d'intervalle, de la visite du clwf de l'Etat,
qui, déjà au printemps de l'an dernier,
s'cllelit rendu en Algérie A l'occasion des
fêles du centenaire. Crs trois voyages pré-
sidentiels en l'espace d'une anure laissent
transparaître sous la diversité des mutifs.
Tintérêt porté par le gouvernement clr la
République à noire empire africain et sa
volonté d'en incorporer l'existence CI les
progrès à nos préoccupations les plus es-
senltellement nationales.
Le bilan des fwoç/rès tunisiens après cin-
quante ans de protectorat français est bien
fait, d'autre part, pour illustrer les rerlll
de la coordination el de la continuité des
efforts. Si la régence a pu rapidement s'af-
franchir de l'anarchie qui III minait dans
ses œuvres vives, rétablir ses finances, mo-
derniser son agriculture, se doter d'un ou-
tillage économique perfectionné, qui lui }>cr-
mel de tirer parti des ressources de son
sol et de son sous-sol ; si ,en un demi-siècle,
sans loucher à ses croyances el à ses tra-
ditions, clic a pu profiler des avantages
matériels et moraux d'un progrès qui nous
a coûté à nous-mêmes des siècles de la-
beur et de déchirement,- elle le doit pour une
bonne part d sa, voisine l'Algérie à laquelle
elle est adossée, et qui, par l'intermédiaire
de ses soldaIs, de ses administrateurs, de
ses colons, tous dressés à l'école d'une lon-
gue el dure expérience, hw a transfusé l'es-
prit cl le sang dont la France elle-même,
l'avail généreusement animée.
Et /le résident général a conclu :
Consciente de la grandeur de sa Idehe,
la France ne sr liCHI pas pour satisfaite.
des résultais cc*peimanl magnifiques obte-
nus jusqu'ici. Elle entend en rechercher de
plus hauts el d-c meilleurs. Mais rien d'heu-
reux ne se produira dans la politique mu-
sulmane qui ne soit le ]>rix de son effort
méthodique, c'est-à-dire du temps. La nulu
re, dit-on, ne })rucMe pas par bonds, et
pareillement le progics. C'est donc mlll ser-
vir la cause et compromettre l'avenir des
races indigènes que d'éveiller en elles se ne
sais quelles ambitions dont l'effet serait de
ralentir le mouvement de rapprochement
qui est le principe même de notre wur/'n
africaine, parce qu'il est essentiellement
humain. Et ce sera un bienfait nouveau
(le ces conférences annuelles que de mar-
quer dans ce domaine de l'esprit une md-
me inslriration française, étendue du norlt
au sud et de l'est à l'ouest sur toutes ces
terres de lilfi,iq tic 'bla-n.eli e et de l'Afrique
noire, confondues dans une même affection
reconnaissante envers la France.
LE DISCOURS DE M. CARDE
Voici un extrait du discours prononcé fmr
le gouvermeuv général de l'Algérie :
Les premiers problèmes, que nous U,-
rons à résoudre seront certainement (('11.1;
qui ont surgi récemment dans notre Afri-
que du Nord el. que l'on peut définir par
l'expression de « crise économique n. Quoi-
que moins touchés par le malaise actuel que
d'autres contrées, nos pays en ressentent,
cependant, la répercussion douloureuse.
Dans cet ordre d'idées, il nous faudra dé-
terminer le moyen d'assurer, par exemple,
à nos forêts de chênes-lièges t m écoulement
satisfaisant de leurs produits, d'instaurer
une politique cohérente du blé, ainsi qu'une
politique rationnelle de nos exportations par
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