Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-05-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mai 1931 28 mai 1931
Description : 1931/05/28 (A32,N79). 1931/05/28 (A32,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380349d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 79. LE NUMERO : 80 CENTIMES JEUDI SOIR, es MAI 1931«
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Kédaciion & Administrai*« ;
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Les Annales Coloniales
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Un ai 6 Nol. 8 mois
Franoe et
Ctton)M..tMe 100 » a a
ttranger.. 240, 125 p 70 9
On t'abonne mu lirais dam
tous lu bireaux de poste.
L'endosmose du personnel colonial
c
Comment on devrait recruter
le personnel du Ministère des Colonies
Recruter le personnel du ministère des Co-
lonies parmi les fonctionnaires coloniaux, ou
détacher aux Colonies pendant quelques an-
nées les fonctionnaires de l'Administration
Centrale, envoyer en mission dans une colo-
nie déterminée pour étudier soit la colonie,
soit une question spéciale, le fonctionnaire
qui, au Ministère, s'occupe de cette colonie
ou de cette question, faire venir en mission
auprès du Ministre le fonctionnaire colonial
qui est le plus qualifié, soit sur une colonie,
soit sur une question pour renseigner le Mi-
nistre et le département ; continuer à autori-
ser, ou même à favoriser les permutations de
fonctionnaires et les changements de corps
par assimilation de grade ; voilà ce qu'exige
l'intérêt général.
Mais faire faire un petit séjour au Minis-
tère des Colonies aux milliers de fonction-
naires coloniaux sous prétexte d'élargir leur
horizon ou d'infuser à cette maison un sang.
nouveau qui se renouvellerait perpétuellement
et détruire l'Administration Centrale pour
obtenir ce résultat, - - qui aurait pour consé-
quence le chaos, l'incohérence et le désordre
le plus complet ce serait une solution très
nuisible aux intérêts coloniaux.
Le Ministère des Colonies doit diriger,
coordonner et contrôler l'act ion coloniale de
la France. Il convient de lui en donner les
moyens, notamment comme le signalait l'ac-
tif ministre des Colonies, M. Paul Heynaud,
par une réorganisation de l'Administration
Centrale.
Cette réforme s'impose.
Dans notre propre intérêt et surtout dans
l'intérêt de nos colonies, il importe de r('r'l-
ganiscr cet important rouage administratif,
'qui dirige de très gros intérêts avec un très
petit nombre de fonctiunnaircR.
- Le Ministère des Colonies a des attribu-
tions importantes et spéciales. II convient de
le doter de fonctionnaires compétents en ma-
tière coloniale, assez nombreux pour assurer
l'accomplissement de sa lourde tikhc rt qui
restent en permanence au Ministère de façon
à éviter le gaspillage de temps, d'efforts et
d'énergie, des mises au courant inutiles et
des apprentissages répétés et vains et pour
permettre au contraire un meilleur fonction-
nemcnt de l'Administration Centrale, et par
contre-cuup de l'Administration Coloniale
toute entière, une utilisation plus rationnelle
et plus intense de nos richesses lointaines et
un développement plus rapide de nos Dépen-
dances d'outre-mer.
Le ministre des Colonies qui a l'hunneur et
la responsabilité de présider aux destinées
de notre domaine d'outre-mer, a tellement
compris cet état de chose que, dernièrement,
dans un entretien qu'il accordait à un colla-
borateur du journal, parlant de la réforme
des services centraux, il déclarait qu'ij vou-
lait faire, rue Uudinot, ce qui se pratique au
Quai d 'Ursay. c'est-à-dire ne pas laisser
subsister de cloisons étanches entre les fonc-
tionnaires de l'Administration Centrale et
ceux des Colonies ». Jl ajoutait : Il Seule-
ment, il y a des précautions à prendre. Si
j'accueille, en leur offrant une situation cor-
respondant à leur grade, les administrateurs
des colonies, je ne peux les accueillir qu'ci
titre définitif. Car il est des questions d'or-
dre technique pour lesquelles est nécessaire
un apprentissage qui ne peut se renouveler
perpétuellement. »
La conclusion du ministre des Colonies
dans cette importante question est la nuMiic
que celle à laquelle je suis arrivé quand, dans
mon dernier rapport, j'ai examiné ce pro-
blème.
Les trois derniers gouvernements, le
Parlement, l'opinion oui été saisis de cette
réforme. Des flots d'encre et de paroles ont
coulé. Maintenant, il faut des actes, Cest
urgcnt. Souhaitons que pnx'ha inement le
Parlement soit appelé à discuter et a voter
un projet dotant le Ministère des* Colonies
d'un corps de fonctionnaires aptes à traiter
les affaires coluniales, assez nombreux pour
éviter la carence et les lenteurs, et assez sta-
ble de façon que la France puisse accomplir
dignement sa mission économiquc, sociale et
civilisatrice.
Et€on ArcMwntaaud,
Député,
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
des Colonies
M. Lucien Saint à Oudjda
«+»
M. Lucien Saint a inauguré à Oudjda un
monument commémoratif de la victoire de
Ij Isly remportée en août 1844. Ce monument
a été élevé sur l'emplacemcnt même du pa-
rnsol d'honneur de Mouley Mohamed. Il a
été exécuté par l'équipe de pionniers du
2" zouaves, sur l'initiative du colonel Leroy,
commandant ce régiment, et sous la direc-
tion de l'adjudant-ohef Bcnichou. L'une des
faces du monument porte l'inscription sui-
vante gravée sur une belle plaque d'onyx :
Le 20 zouaves, aux braves gui ont com-
battu et sont tombés, le 14 aoÛt 1844. ba-
taille d'Isly. Corps ayaut pris fart à la ba-
taille : 2° zouaves; 6°, 8°, JOO bataillons de
chasseurs ; 32°, 41°, 48, 530 et 58e de ligne;
3e, '6°, 130, 150 léger; ier, 2° et 40 chasseurs
d'Afrique; 20 h-iissards; le", 20 spahis goums
d'Oran. Détachements d'artillerie, du génie,
du train des équipages militaires et des am-
bulances.
M. Lucien Saint arrive en auto vers treize
heures, accompagné de M. Voizard, chef
de son cabinet civil; du commandant Ri-
vaud, de son cabinet militaire; de M. La-
vindes, consul général, chef de la région
d'Oudjda. Les honneurs sont rendus devant
le monument par une compagnie du 20 zoua-
ves et la musique du régiment. Le Résident
général passe devant la troupe qui présente
les armes.
ILe colonel Leroy remercie M. Lucien
Saint d'avoir bien voulu inaugurer ce monu-
ment et fait un bref historique de la bataille
de l'isly sultan. Désormais, le modeste mo-
nument qui s'élève sur ce mamelon où Mou-
lay Mohamed, le fils du sultan, se tenait au
début de la bataille, marque le point où il
sera facile aux habitants d'Oudjda et aux
touristes de passage de venir se remémorer
ces souvenirs. A l'aide de la table d'orienta.
tion et d'une simple notice explicative que le
Syndicat d'initiative d'Oudjda veut bien édi-
ter, ils pourront, d'ici, suivre les diverses
phases de la bataille.
M. Lucien Saint répondit qu'il était heu-
reux que les circonstances lui aient permis
d'assister à l'inauguration de ce monument
et il a adressé des remerciements et des fé-
licitations au 2° zouaves et à tous ceux qui
ont participé à son édificatifon. Le capitaine
Herbard, de l'état-major de la subdivision
d'Oudjda, rappelle alors les deux phases de
la bataille qui vit le triomphe des nôtres.
Après la sonnerie aux champs et la Mar-
seillaise, M. Lucien Saint s'inclina devant
le monument et regagna Oudjda, où d'au-
tres réceptions devaient avoir lieu.
-.1.
Notre action au Maroc
061
Des Insoumis attaquent un ksar
qui se défend victorieusement
On annonce de Casablanca que dans la nuit
du 24 au 25 mai, un fort parti de la tribu
Addibou a attaqué te ksar Rallies-Digly, au
sud de nos postes d'Anouggeur et d'Et-Hord).
Appuyés par les canons de ces postes, les
habitants du ksar ont opposé une vigoureuse ré-
sistance fliix assaints, qui se sont retirés avec
de fortes pertes. On compte trois tués parmi les
habitants du ksar.
A la Cité universitaire
i
Pour les étudiants de l'Afrique du Nord
Un crédit d'un million a été voté, ainsi
que l'ont annoncé ls Annales Coloniales
par les Délégations financières algériennes.
•en vue de doter la Cité universitaire de Pa-
ris d'une Maison de l'Afrique du Nord au
profit d'étudiants algériens.
La Compagnie de dragage et d'entreprises
maritimes d'Oran vient de faire parvenir un
chèque de 50.000 francs a la fondation na-
tionale de la Cité universitaire pour fonder
une chambre dans la Maison de l'Afrique du
Nord, oil, a défaut, dans la Maison des pro-
vinces de France. La chambre fondée par
cette compagnie sera attribuée a un étudiant
originaire d'Oran où, a défaut, à un étudiant
de l'Afrique du Nord.
Des initiatives analogues ayant été précé-
demment prises par le Conseil général
d'Oran et par la Banque de l'Algérie, la
souscription de la Compagnie de dragage
et d'entreprises maritimes d'Oran porte à 24
le nombre des chambres fondées à ce jour au
profit des étudiants algériens.
* «♦♦♦..
aNiMA COLONIAL
6+6
Du plus vieux au plus jeune.
Du Le Sahara s'expatrie !
Savez-vous ce qu'est le petit Sahara ? Ciné-
Miroir nous l'apprend. Simplement une
série de hautes dunes de sable, situées vers
la côte californienne du Pacifique, du côté
de Long Bcach et de Santa-Barbara, qui ont
joué un rôle dans l'histoire du cinéma, muet
et parlant 1
C'est non loin de l'Océan, sur plusieurs ki-
lomètres, un désert figé, où le vent du large
a tracé des stries profondes. Absolument
comme le désertique grand Erg !
Presque tous les films américains où l'ac-
tion se passa dans le Sahara ont été tournés
là, et les metteurs en scène trouvent ce dé-
sert miniature bien commode et surtout bien
avantageux, puisqu'il évite des déplacements
fort longs et fort coûteux vers le vrai Sa-
hara. cltl(' fliveiit totll-ll('S là les
C'est ainsi que furent tournés là les Dix
Commandements, de Cécil 11. de Mille ; le
Chcik) Cœurs brûlés.
On tourne au Maroc
Deux importantes truupes, l'une composée
d'artistes français, l'autre composée d'ac-
teurs allemands, se sont embarqués ce
mois-ci à destination du Maroc pour y
rejoindre Julien Duvivier, qui va réaliser
pour Marcel Vandal et Charles Delac Les
cinq gentlemen maudits.
--- - - - "1. ----- - - -
Le général Vidalon en France
̃ ̃ ̃ ̃ "̃
Le général Vidaloll, qui a commandé en
chef au Maroc et dont nous avions annoncé le
retour en France est arrivé hier à Marseille,
à bord du paquebot Marèchal-Lyautey. Il a
rejoint immédiatement sa propriété du Gers
où il va se reposer.
L'Indochine à Vincennes
i<>
.AMAIS démenti plus
flagrant n'a ctê im-
pose au « tout, va
mal Il, si il la mode
parmi les actuelles
générations. Elles
se sont imaginées
avoir dompté V ef-
fort à ce point
qu'au siècle de
Vélectricité, elles se flattaient d'obtenir sans
peine le maximum de réussite, de ne jamais
trouver de paille dans Vacier t'l, par surcroît,
de voir briller pour tous le bonheur parfait,
sans être obligées de le gagner « à la sueur
de leurs fronts ».
Les difficultés surgissent : voilà nos pessi-
mistes partis fil guerre de délligrollellt, et
c'est après Yen-Bay l'éclosion de toute une
littérature de démolitions, (fe débinf, de
faillite, de trahison, de démission, contre
Vune des - plus belles réussites de la France.
Au printemps de 1931 s'ouvre à Paris
l'Exposition Coloniale Internationale de (lill-
cennes. Sur les 5.000 mètres carrés de la Sec-
tion indochinoise. nos détracteurs peuvent
juger de (l'uvre accomplie par une nation de
llégriers. d'exploiteurs, etc., et les ignorants
peuvent mesurer l'importance de cet empire
d'Extrême-Asie, qui n'était aux regards d'un
trop grand nombre de métropolitains qu'une
jungle apprivoisée, dont, nous avions eu le
grand lort de nous embarrasser.
Des erreurs et des faulcs, nous en avons
commises, c'est elltelldu. Quel maître d'ate-
lier petit accomplir un chef-d'œuvre sans ra-
ture 1
Il est indéniable que nous avons apporte
t'It Asie la paix intérieure et fait disparaître
ta famine.
Grouper sur le terrain de Vincennes comme
eu Lxtrente-Asie sous le protectorat français,
la Cochinehiue. le Tonkin, l'Annam, te Cam-
bodge, le Laos, forment un grand pars qui
se hausse sûrement à une conscience nationale.
Au lieu de critiquer, il serait plus fructueux
de se rappeler la longue suite de siècles qui
furent nécessaires à Vunité Ilaliollalc de notre
pays, unité si commode, si fécondeA dont
nous ne bénéficions que depuis cent trente
ans.
Dans le bilan positif, que n'imporle quel
visiteur peut faire au bas d cs rsrttlicrs d'Ang-
kor-Vat, entre la fierté de l'école française
d'Extrême-Orient d'avoir révclé el V'Indô-
chine la grandeur, la beauté de soit histoire,
4. avoir sauvé, ses ruines admirables de la
destruction totale et de travailler à la re-
naissance des industries anciennes, afin de
réveiller, en chacun, le génie de sa race.
Evidemment, il r a eu Yen-Bay, et les
traces sanglantes n'ont pas révélé seulement
les empreintes digitales de Moscou, mais
aussi les menées indigènes appartenant an
mécontentement d'clt haut, à la souffrance
d'en bas.
Mais, à côté d'Yen-Bay, il y a les loyaux
efforts de M. le gouverneur général Pasquier,
poursuivant sans uMrllf, et au milieu des
tires difficultés, une politique d'ordre, en
même temps que de collaboration et de com-
préhension.
11 y a l'admirable organisation des grands
sen,ices d'Assistance publique aux indigènes :
hÔpitaux, laboratoires, gouttes de lait, ma
tcrnité, préventorium, n'auront, rien à envier
à nos établissements métropolitains quand le
vaste et humain projet de M. le gouverneur
général Pas quicr sera réalisé.
Tel est le chapitre de l'histoire coloniale
de la Eraiice que Von peut lire à Vincennes.
Il ne nous reste plus qu'à faire confiance à
M. Pierre Pasquier, fonctionnaire de car-
rière, Indochinois depuis )111S de trente Ml,".
Ch - Debierre,
Sénateur q.u Nord,
Membre de la. Commission
Sénatoriale des Afla.ires Wrnnaèrcs.
-66.
Les vingt-cinq ans de vie
parlementaire de M. Gasparin
14«
Les Réunionnais de Paris se sont réunis hier
soir, à l'Hôtel des Sociétés Savantes, 8, rue
Danton, pour fêter les vingt-cinq ans de mandat
législatif de M. Lucien Gasparin, doyen de la
représentation parlementaire de leur pays.
Cette réunion, pleine de gaieté et d'entrain.
était présidée par le Général Richard, Prési-
dent de l'Amicale des Réunionnais, pour bien
marquer le caractère familial de cette fête.
Outre M. et Mme Gasparin, nous avons
remarqué Mme Brunet et M. BrUnet, ancien
sous-secrétaire d'Etat des Colonies; M. Léonus
Benard, sénateur ; Mme Auber, veuve du pré-
cédent sénateur ; M. Montagné, gouverneur des
Colonies ; M. Fabre, secrétaire général ; MM.
Marius et Ary Leblond, Mme Ary Leblond
avaient tenu à marquer leur sympathie à la co-
lonie créole de la Réunion à Paris et à leurs
représentants.
Discours et toast furent portés à la santé
des présents et des absents. On chanta des airs
de la lointaine petite patrie et on souhaita de se
retrouver dans vingt-cinq ans pour fêter les no-
ces d'or du mandat législatif de M. Gasparin.
Un télégramme fut rédigé et envoyé à M. Re-
piquet, gouverneur de la Réunion pour de-
mander une subvention de vingt mille francs
qui permettrait d'édifier, à l'Exposition Colo-
niale, un restaurant appelé « Au cari bourbon ».
4««i
Dépêches de l'Indochine
Départ
M. Bord, délégué dit 'l'on/¡Æn au Conseil
Supérieur des Colonies, pari qrour la France
par le plynx,
(Tndcupacifi.)
NOIR. SUR BLANC
Sie transit
bes
Beaucoup de braves gens qui ont été rui-
nés par les spéculations hardies d'Octave
Plomber g apprendront par ces lignes le COIll-
mencement de la fin. Certes, le petit hôtel
du 9 de la rue dit Géuéral-d'Andigné est à
vendre depuis un mois, mais qui paierait dix
millions, ou même huit, un ehel/maltl pavil-
lon dont on demande 14 millions, et qui est
pratiquement inhabitable pour une famille
normale.
Ou annonce au jour d'hui que la collection
Octave llombcrg sera dispersée aux feux des
enchères les 2, 3, 4 et 5 juin prochains. Avec
l'argent des malheureux qui avaient sottement
spécule sur les Minerais de la Grande lie,
les Comptoirs Sénégalais et tout le collier de
ses crocodiles indochinois, Octave lIombcrg,
qui avait une certaine culture et du goût,
avait amas s»'' à prix de dizaines de millions
un J,.. i es' ensembles comparables seulement
a},. collections Doue et. de Poli's ou Dutasta.
Il y a un peu de tout, à vendre à la lit/Nida-
tion Homberg, œuvres sélectionnées s'épar-
pillant du gothique à la fin du XVIIIe siècle,
des œuvres françaises à l'art extrême oriental.
Signalons parmi les pièces de choix son
bureau, qui avait coûte 1.200.000 francs, le
tapis sur lequel il essuyait ses pieds, petit
tapis de prières ayant décoré le tombeau d'un
sultan et valant 400.000 francs; une très
belle et très séduisante tapisserie française du
XVO siècle; la Vierge et l'Enfant, groupe eu
t-
ivoire du XIII" siècle ; puis encore les pier-
res dures de Chine, les meubles coii-,-(-ils en
beauvais, et, parmi les tableaux, les œuvres
de Boucher et de Se hall.
L'Angely.
oute-
Le Haut Conseil colonial
•+•
Le haut conseil colonial s'est réuni ce ma-
tin à 9 h. 1/2 sous la présidence de M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies assisté de M.
Diagne sous-secrétaire d'Etat. Nous avons re-
connu dans l' assistance MM. Albert Lebrun,
ancien ministre; Angoulvant, Merlin, Gouver-
neurs honoraires; Duchène, directeur honoraire;
Va lies, chef de cabinet, etc., etc.
M. Pierre Pasquier a prononcé l'exposé des
réformes qu'il veut réaliser en Indochine et le
Haut Conseil s'est trouvé d' accord avec lui
pour entreprendre dans le plus bref délai le
programme qui sera, sous peu, définitivement
arrêté.
ti_.--- ---
RUE OUDINOT
tet
Un déjeuner
M. Paul Reynaud, Ministre des Colonies,
a offert, hier, un déjeuner au Conseil exécutif
de l'Institut des langues et civilisations afri-
caines.
'!"'- --- -. ,. ,.
Les nouveaux collaborateurs
de la Présidence -
»♦»
M. Paul Doumer a fait choix des collabo-
rateurs qui l' entoureront à l'Elysée.
Le général Lasson sera remplacé par le gé-
néral Braconnier, actuellement commandant su-
périeur du génie en Algérie.
Le nouveau chef de la Maison militaire du
Président de la République a de brillants états
de service. Né à Nancy, le 2 août 1874, il fit
dès sa sortie de Polytechnique, ses premières
armes en Afrique.
Le général Braconnier gagna ses galons dans
l'armée coloniale. 11 collabora avec le général
Gouraud comme chef d'état-major et comme
chef de cabinet à la résidence générale du
Maroc.
Chef de bataillon en 1914, promu colonel en
1918, il entra, pour la première fois, dans la
Maison militaire du Président de la République
Paul Deschanel, en 1919. Il commanda ensuite
le 9e génie à Metz, passa à la direction du gé-
nie au Ministère de la Guerre, puis fut fait gé-
néral de brigade après avoir commandé le régi-
ment des chemins de fer à Versailles.
En 1919,- il fut nommé commandant supé-
rieur du génie en Algérie et promu général de
division en juillet 1930.
Le général Braconnier, titulaire de trois cita-
tions, est commandeur de la Légion d'honneur,
L'amiral Vedel sera remplacé par le capi-
taine de vaisseau Le Bigot, ancien comman-
dant du Colbert,
Le secrétaire général de la Présidence sera
M. Georges Huisman, archiviste paléographe,
agrégé de l'Université et qui fit partie de divers
cabinets ministériels.
Ajoutons que M. Paul Doumer conservera
près de lui, à l'Elysée, tous les membres de
son cabinet actuel à la présidence du Sénat :
MM. Alfred Genon, Gustave Hannoun, René
Serre et Jean Perreau-Pradier.
-- moio -------
Après l'échouage de Y "El Goléa
aux Baléares
Nous avons déjà parlé de cet événement.
La Compagnie (le. navigation mixte à la-
quelle appartient l'El Goléa a envoyé de
Marseille deux vapeurs sur les lieux cident.
Le njnJlila a pris à son bord ks passagers
à destination il' Alg('J", L' /':1 Hiar •ost arrivé
ce matin au jour auprès de lEl (;"1,:,,. Si ce
dernier ne s'est pas déjà désérhoué par ses
propres moyens, il s'emploiera à le 1 émettre
à flot.
Le Lépine assurera le service Marseille-
Alger et prendra également des passagers de
VEl Gnlfa,
La maladie du sommeil
au Togo
l'
Le numéro du 24 mars 1931 des Annales'
Coloniales mentionne, sous le titre « Contre
la Maladie du Sommeil au Togo », l'affec-
tation du médecin-capitaine de Marqueissac,
au Territoire du Togo, pour l'organisation
de la lutte contre la maladie du sommeil.
11 est exact que le Docteur de Marqucis-
sac, qui a obtenu des résultats remarquables
au centre de sommeilleux d'Ayos (Cameroun)
vient de recevoir mission de diriger le sec-
teur togolais de la trypanosomiase, installé
à Lama-Kara. Rappelons que ce secteur
existait déjà : il a été installé en janvier
1927.
- Connue de longue date au Territoire:
observée en J 908 par les Allemands, la ma-
ladic du sommeil fut, dès l'arrivée du Gou-
verneur Bonnecarrèrc au Togo et sur ses
instructions, l'objet de prospections méthodi-
ques.
En 1927. le médecin du cercle de Sokodé
découvrait, dans la partie nnru-csl du Terri-
toire. un foyer de trypanosomiase à allure
franchement épidémique. Un secteur y fut
organisé sans délais, aux lins de dépistage.
L'organisation comprend actuellement
quatre agents européens, sous les ordres d'un
Médecin militaire et d'un Médecin civil,
assistés d'un personnel indigène composé de
trois- aides-médecins, trois agents d'hygiène
et trente-et-un infirmiers.
Le poste d'observation est installé à Lania-
Kara, sur la rivière du même nom, dans le
cercle de Sokodé. ("'est un seuil-frontière,
où tous les caravaniers sont soumis à une
visite sanîtairc. comportant l'examcn du suc
ganglionnaire et, si celui-ci est npgatif,
l'examen du sang en goutte épaisse. Les
contaminés sont refoulés et signalés au ser-
vice de traitement. i2..|86 visites ont été
passées en 1930. sur lesquelles 109 cas ont
été retenus.
Le mal est présentement en voie de régres-
sion, au point qu'on peut envisager la totale
extinction du loyer dans un délai de temps
inférieur à trois années.
C'est l'œunc que va poursuivre le Docteur
de Marqueissaf*, qui bénéficie d'une expé-
rience acquise à Ayos.
Le Néflier du Japon
En visitant la station botanique de Maison-
Carrée, que dirige avec tant de compétence et
4e dévouement l'aimable. M. Perronne, j" ai
fait la connaissance d un arbre fruitier très inté-
ressant
Le néflier du Japon est un bel arbuste, au
feuillage vert sombre, qui, comme taille et
croissance, atteint celle des pêchers ou abrico-
tiers en plein vent. Son fruit, de la couleur
d'une mirabelle, est de la grosseur d'un bel
abricot, son goût légèrement acidulé est fort
agréable. Le fruit renferme de quatre à cinq
gros pépins ou noyaux. Un arbre arrivé à sa
pleine production donne de 100 à 150 kilos de
fruits par an.
Le néflier du Japon pousse assez lentement.
Il ne commence à porter des fruits que vers la
sixième année, et atteint son plein développe-
ment vers la vingtième année. Il peut vivre
35 ou 40 ans.
Il affectionne les terres un peu profondes,
pas trop humides, ne demande pas une cha-
leur excessive. On ne lui connaît, en Algérie,
où il commence à être cultivé avec succès, ni
parasite ni maladie. C'est un sujet robuste et
de bonne humeur, qui sait se faire aimer et ap-
précier et qui est peu difficile à vivre, car il
ne veut pas d'irrigation et se contente d'une
taille comme celle des agrumes.
Actuellement, en Algérie, ce fruit se vend
au détail sur les marchés, 3 francs en moyenne
le kilo. Sur l' arbre, il est payé 1 franc le kilo.
Sa consommation est grande et se développe
d'année en année d'autant plus que ce fruit
intelligent a su choisir son époque de maturité :
il est bon à cueillir vers le mois d'avril-mai,
au moment où l'orange cesse de donner et où le
cerisier n' est pas encore en production. Il
existe deux espèces principales : celle à chair
blanche, plus délicate ; celle à chair jaune.
Toutes deux agréables.
Un verger de néflier du japon comprend
300 arbres à l'hectare, Chaque arbre arrivé
à l'âge de récolte produit dç 100 à 150 kilos,
nous l'avons déjà dit, comme nous avons aussi
indiqué que ce fruit s'achète ou se vend 1 fr.
le kilo sur l'arbre, la récolte à la charge de
l'acheteur. Un hectare de néflier du. Japon
produit donc, vers la septième année, 30.000
francs net par an. A cinq ans on a déjà une
demi-récolte. 11 a coûté la plantation de 300
pieds et l' entretien pendant 5 ans. La première
récolte couvre et au delà tous ces frais,
Cela ne durera peut-être pas toujonrs, l'abon-
dance avilissant les prix. Mais il y a encore
20 à 30 ans de production à espérer.
Un seul inconvénient : le fruit demande à
être cueilli mûr, et est délicat à faire voyager.
Mais, pour les plantations à organiser à
proximité d'une Rrande viHe, dans les pays où
il ne gèle pas, que! beau rendement.
On le voit par expérience à Alger. Quand
fera-t-on des plantations de néfliers du Japon
au Maroc, à proximité des grands centres ur-
bains ?
Louis Le Barbier.
1.1HK l'-N SKf'ONnK PAC.K :
Une propagande aiili-co|oni;iilc à c\iler,
ipiitr Ciconji's /(/III:nÍS.
Scandal'O caraïbe.
Pour combattre In crise économique à
Afadagnsenr.
LWvinlinn coloniale.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
>4<
ECHOS
Au feu ! Au feu !
Les premières, dans la Presse, les Annales
Coloniales ont signalé les risques d'incendie
qu'offrait l'Exposition, et l'immcnsc four à
rôtir les gens que serait cette enceinte où on
compte, les jours d'af flucncc, jusqu'à
.>50.000 visiteurs en mente temps.
Le petit chemin de fer électrique vient
d'avoir un court-circuit qui s'est allongé sé-
rieuSCJlldtl.
On a vidé en vitesse premières ci secondes
et ou a essayé d'éteindre l'illcclldie. Les pom-
piers du Commissariat général sont arrivés ;
ils avaient beaucoup de courage et de bonne
volonté, mais. hélas ! pas d'eau. Les pompev
lançaient de l'air ait lieu de liquide. On a
p/ivenu les pompiers de Paris. Pif service
d'ordre est arrivé ; ou a démoli la voiture si
ltilréc. eu risquant une explosion très dauge
rfuse. car le service d'ordre avait laissé la
foule s approcher, à tel point que ii l'explo-
sion avait éclaté, c'esl par dizaines qu'on riti-
rait compté les morts.
L'alerte a été rlrdllde. Vous jouons les Cas
sandre auprès dit maréchal T.yatilev ; espé-
rons que la Icço/r de l'expérience lui permet
ira de prévoir désormais, pour tout ce dont
nous l'avertissons amical (lIlcnt.
Dangereux et inconfortables
Inconfortables. tout le mOI/de le saeait.
Mais daugercux, ou ne le savait pas encore.
L'événement vient de nous le prouver.
L.a jeune S aida Tijanis. âgée de six ans,
d'origine tunisienne, dont les parents tien-
nent un comme/ce de lapis à /'Exposition
Coloniale et. habitent 89, rue de Char eut ou,
jouait route du Bac lorsqu'elle fut surprise
par un car électrique qui III tan'crm ct
lui passa sur le corps. Relevée par des
agents, la fillette fut transportée à l'hôpi
fal Trousseau, mais succomba peu après
sou admission.
Les cars électriques de /'Exposition se de
valent de ne pas demeurer en reste creee le
chemin de fer lilliputien qui les concutreueie.
En famille
Les graviers sont du/s, on fatigue à nta>
cher avec des petits sOl/liu.,. aussi, les gens
pratiques et élégants qui viennent à l' Expo-
sition n'hésitent pas à apporter leurs chaus-
sons de lisière, s'asseyent deux-minutes, culè
vent, les messieurs leurs bottines, tes dames
leur petits souliers, passent chaussons ou es
padrilles et circulent à VExposition leurs go
dasses sous le brlis, 'I res pittot esque peut-
être, mhllr un peu colonial, car nous avons
tous vu des indigènes porter dans leurs main*
les objets destinés à être mis sur leur corps
mais eux n'em ployaient ni costumes, 11
chaussures de rem placement.
Ça sent le fraichin 1
La superbe fontaine lumineuse qui orne
le lac Dauntesnil fait l'admiration des ','i.li
leurs. Aussi éprouvent ils le besoin Je se re-
poser près de cette chute de clarté d'un effet
très satisfaisant. Mais, hé (as la fraie heur
de l'eau est accom pagnée d'une odeur sua gc-
neris très caractérisée.
c Ça sent le fraÎchi,,! Il
On se croirait plutôt sur Ir vieux port de
Marseille ou de Toulon un jour d'oroge, qu'à
Conakrv ou à Pnom Penh.
En souvenir de Paulus
Chacun avait emporté de quoi pouvoir
boulot ter.
Ce. n'est pas en revenant de la revue, c'est
simplement da/is /'Exposition que ces char-
mants petits repas cham petres Slt" l'herbe ou
sur le sable égaient les visiteu/s.
En effet, il r a des bistrots à V I\x position
dans lesquels "-Il peut boire en apportant son
manger : il v a de bons citoyens plus
mes et plus pratiques qui viennent avec leur
femme, leur sœur, leur belle-mère et leurs
enfants visiter l'Exposition, commençait le
matin, bouffent à midi saucisson et tranche
de veau froid, arrosée d'un litron de rouge,
et poursuivent sans perdre haleine. mais //on
sans se lasser, leur tour d' Exposition.
Original, non. Chic. ei/co/e moins.
Les cloaques des îles Reuilly-Bercy
Le l'ont M ou/rt ni/, le r ont-V incennes, le
Tout-Saint-Maudé, le FOlft Charenton. le
l'olll-A}/,.,rtl',ÎI!'. le Tout-Maisons Alfort, le
l'ont Saint M aur-des-brossés, sans oublier le
Pare et Champigny. ajoute: à cela les gars
de Joiuville. de Chen/icvières et de la l'cI
rame Soint-11 ilaire, viennent se délasser le
soir après une rude journée de travail, ait
tour des lacs de Reuilly et de l'erc 1. Ah ! le
beau spectacle, s'ils ont le malheur de diriger
leurs pas ailleurs que du coté des pavillons
des colonies françaises. C a/es, les colonies
étrangères ont lait un louable effort. mois
on hs a groupées dans une petite Sibérie,
où des déserts i>n p/ essionnants détournent de
hutte visite les curieux.
Pour II reste, plaignons h s pauvres gei/s
qui, las des fêtes foraines, se nsquent dans
ces merveilleux décors qu'o f fraient avant
l'Ex position les ilts de Bercy et de Roallr.
Pourquoi dépenser ,; francs pour entrer et
Payer bien cher les attractions qu'on a tous
les jours pour presque rien dans la banlieue
Est. sur la place de la Ré publique, la place
f eau Jaurès ou ht place Poi/rcarc, selon les
opinions des muniei pâlit es. Ce n'est Pas une
foi/e. c' est une véritable jê/e de village.
Ici, une 'mère trahie ses gosses qui piail
lent, là u/t pè/e eu porte un dans ses bras,
tandis que les plus âçés voltigent autour du
ménage. Devant quelles merveilles coloniales
s'extasie font ce monde qui demeure éberlué
"IIIIL JQOTIDIIR
Kédaciion & Administrai*« ;
M, MN M Mhifemr
PARIS on
Ttlim. t LQUVRB IHf
KICNIUBU WT-M
Les Annales Coloniales
Cm mumnicm et réclame* une rwm m
frvreav 4m fMinMl.
DIRECTEUR. FONDATEUR 1 Mareel RUEDEL
roui les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduite Qu'en citoni les ARRALKS COLOMALB.
ABONNEMENTS
.,., la Revue mensuelle :
Un ai 6 Nol. 8 mois
Franoe et
Ctton)M..tMe 100 » a a
ttranger.. 240, 125 p 70 9
On t'abonne mu lirais dam
tous lu bireaux de poste.
L'endosmose du personnel colonial
c
Comment on devrait recruter
le personnel du Ministère des Colonies
Recruter le personnel du ministère des Co-
lonies parmi les fonctionnaires coloniaux, ou
détacher aux Colonies pendant quelques an-
nées les fonctionnaires de l'Administration
Centrale, envoyer en mission dans une colo-
nie déterminée pour étudier soit la colonie,
soit une question spéciale, le fonctionnaire
qui, au Ministère, s'occupe de cette colonie
ou de cette question, faire venir en mission
auprès du Ministre le fonctionnaire colonial
qui est le plus qualifié, soit sur une colonie,
soit sur une question pour renseigner le Mi-
nistre et le département ; continuer à autori-
ser, ou même à favoriser les permutations de
fonctionnaires et les changements de corps
par assimilation de grade ; voilà ce qu'exige
l'intérêt général.
Mais faire faire un petit séjour au Minis-
tère des Colonies aux milliers de fonction-
naires coloniaux sous prétexte d'élargir leur
horizon ou d'infuser à cette maison un sang.
nouveau qui se renouvellerait perpétuellement
et détruire l'Administration Centrale pour
obtenir ce résultat, - - qui aurait pour consé-
quence le chaos, l'incohérence et le désordre
le plus complet ce serait une solution très
nuisible aux intérêts coloniaux.
Le Ministère des Colonies doit diriger,
coordonner et contrôler l'act ion coloniale de
la France. Il convient de lui en donner les
moyens, notamment comme le signalait l'ac-
tif ministre des Colonies, M. Paul Heynaud,
par une réorganisation de l'Administration
Centrale.
Cette réforme s'impose.
Dans notre propre intérêt et surtout dans
l'intérêt de nos colonies, il importe de r('r'l-
ganiscr cet important rouage administratif,
'qui dirige de très gros intérêts avec un très
petit nombre de fonctiunnaircR.
- Le Ministère des Colonies a des attribu-
tions importantes et spéciales. II convient de
le doter de fonctionnaires compétents en ma-
tière coloniale, assez nombreux pour assurer
l'accomplissement de sa lourde tikhc rt qui
restent en permanence au Ministère de façon
à éviter le gaspillage de temps, d'efforts et
d'énergie, des mises au courant inutiles et
des apprentissages répétés et vains et pour
permettre au contraire un meilleur fonction-
nemcnt de l'Administration Centrale, et par
contre-cuup de l'Administration Coloniale
toute entière, une utilisation plus rationnelle
et plus intense de nos richesses lointaines et
un développement plus rapide de nos Dépen-
dances d'outre-mer.
Le ministre des Colonies qui a l'hunneur et
la responsabilité de présider aux destinées
de notre domaine d'outre-mer, a tellement
compris cet état de chose que, dernièrement,
dans un entretien qu'il accordait à un colla-
borateur du journal, parlant de la réforme
des services centraux, il déclarait qu'ij vou-
lait faire, rue Uudinot, ce qui se pratique au
Quai d 'Ursay. c'est-à-dire ne pas laisser
subsister de cloisons étanches entre les fonc-
tionnaires de l'Administration Centrale et
ceux des Colonies ». Jl ajoutait : Il Seule-
ment, il y a des précautions à prendre. Si
j'accueille, en leur offrant une situation cor-
respondant à leur grade, les administrateurs
des colonies, je ne peux les accueillir qu'ci
titre définitif. Car il est des questions d'or-
dre technique pour lesquelles est nécessaire
un apprentissage qui ne peut se renouveler
perpétuellement. »
La conclusion du ministre des Colonies
dans cette importante question est la nuMiic
que celle à laquelle je suis arrivé quand, dans
mon dernier rapport, j'ai examiné ce pro-
blème.
Les trois derniers gouvernements, le
Parlement, l'opinion oui été saisis de cette
réforme. Des flots d'encre et de paroles ont
coulé. Maintenant, il faut des actes, Cest
urgcnt. Souhaitons que pnx'ha inement le
Parlement soit appelé à discuter et a voter
un projet dotant le Ministère des* Colonies
d'un corps de fonctionnaires aptes à traiter
les affaires coluniales, assez nombreux pour
éviter la carence et les lenteurs, et assez sta-
ble de façon que la France puisse accomplir
dignement sa mission économiquc, sociale et
civilisatrice.
Et€on ArcMwntaaud,
Député,
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
des Colonies
M. Lucien Saint à Oudjda
«+»
M. Lucien Saint a inauguré à Oudjda un
monument commémoratif de la victoire de
Ij Isly remportée en août 1844. Ce monument
a été élevé sur l'emplacemcnt même du pa-
rnsol d'honneur de Mouley Mohamed. Il a
été exécuté par l'équipe de pionniers du
2" zouaves, sur l'initiative du colonel Leroy,
commandant ce régiment, et sous la direc-
tion de l'adjudant-ohef Bcnichou. L'une des
faces du monument porte l'inscription sui-
vante gravée sur une belle plaque d'onyx :
Le 20 zouaves, aux braves gui ont com-
battu et sont tombés, le 14 aoÛt 1844. ba-
taille d'Isly. Corps ayaut pris fart à la ba-
taille : 2° zouaves; 6°, 8°, JOO bataillons de
chasseurs ; 32°, 41°, 48, 530 et 58e de ligne;
3e, '6°, 130, 150 léger; ier, 2° et 40 chasseurs
d'Afrique; 20 h-iissards; le", 20 spahis goums
d'Oran. Détachements d'artillerie, du génie,
du train des équipages militaires et des am-
bulances.
M. Lucien Saint arrive en auto vers treize
heures, accompagné de M. Voizard, chef
de son cabinet civil; du commandant Ri-
vaud, de son cabinet militaire; de M. La-
vindes, consul général, chef de la région
d'Oudjda. Les honneurs sont rendus devant
le monument par une compagnie du 20 zoua-
ves et la musique du régiment. Le Résident
général passe devant la troupe qui présente
les armes.
ILe colonel Leroy remercie M. Lucien
Saint d'avoir bien voulu inaugurer ce monu-
ment et fait un bref historique de la bataille
de l'isly sultan. Désormais, le modeste mo-
nument qui s'élève sur ce mamelon où Mou-
lay Mohamed, le fils du sultan, se tenait au
début de la bataille, marque le point où il
sera facile aux habitants d'Oudjda et aux
touristes de passage de venir se remémorer
ces souvenirs. A l'aide de la table d'orienta.
tion et d'une simple notice explicative que le
Syndicat d'initiative d'Oudjda veut bien édi-
ter, ils pourront, d'ici, suivre les diverses
phases de la bataille.
M. Lucien Saint répondit qu'il était heu-
reux que les circonstances lui aient permis
d'assister à l'inauguration de ce monument
et il a adressé des remerciements et des fé-
licitations au 2° zouaves et à tous ceux qui
ont participé à son édificatifon. Le capitaine
Herbard, de l'état-major de la subdivision
d'Oudjda, rappelle alors les deux phases de
la bataille qui vit le triomphe des nôtres.
Après la sonnerie aux champs et la Mar-
seillaise, M. Lucien Saint s'inclina devant
le monument et regagna Oudjda, où d'au-
tres réceptions devaient avoir lieu.
-.1.
Notre action au Maroc
061
Des Insoumis attaquent un ksar
qui se défend victorieusement
On annonce de Casablanca que dans la nuit
du 24 au 25 mai, un fort parti de la tribu
Addibou a attaqué te ksar Rallies-Digly, au
sud de nos postes d'Anouggeur et d'Et-Hord).
Appuyés par les canons de ces postes, les
habitants du ksar ont opposé une vigoureuse ré-
sistance fliix assaints, qui se sont retirés avec
de fortes pertes. On compte trois tués parmi les
habitants du ksar.
A la Cité universitaire
i
Pour les étudiants de l'Afrique du Nord
Un crédit d'un million a été voté, ainsi
que l'ont annoncé ls Annales Coloniales
par les Délégations financières algériennes.
•en vue de doter la Cité universitaire de Pa-
ris d'une Maison de l'Afrique du Nord au
profit d'étudiants algériens.
La Compagnie de dragage et d'entreprises
maritimes d'Oran vient de faire parvenir un
chèque de 50.000 francs a la fondation na-
tionale de la Cité universitaire pour fonder
une chambre dans la Maison de l'Afrique du
Nord, oil, a défaut, dans la Maison des pro-
vinces de France. La chambre fondée par
cette compagnie sera attribuée a un étudiant
originaire d'Oran où, a défaut, à un étudiant
de l'Afrique du Nord.
Des initiatives analogues ayant été précé-
demment prises par le Conseil général
d'Oran et par la Banque de l'Algérie, la
souscription de la Compagnie de dragage
et d'entreprises maritimes d'Oran porte à 24
le nombre des chambres fondées à ce jour au
profit des étudiants algériens.
* «♦♦♦..
aNiMA COLONIAL
6+6
Du plus vieux au plus jeune.
Du Le Sahara s'expatrie !
Savez-vous ce qu'est le petit Sahara ? Ciné-
Miroir nous l'apprend. Simplement une
série de hautes dunes de sable, situées vers
la côte californienne du Pacifique, du côté
de Long Bcach et de Santa-Barbara, qui ont
joué un rôle dans l'histoire du cinéma, muet
et parlant 1
C'est non loin de l'Océan, sur plusieurs ki-
lomètres, un désert figé, où le vent du large
a tracé des stries profondes. Absolument
comme le désertique grand Erg !
Presque tous les films américains où l'ac-
tion se passa dans le Sahara ont été tournés
là, et les metteurs en scène trouvent ce dé-
sert miniature bien commode et surtout bien
avantageux, puisqu'il évite des déplacements
fort longs et fort coûteux vers le vrai Sa-
hara. cltl(' fliveiit totll-ll('S là les
C'est ainsi que furent tournés là les Dix
Commandements, de Cécil 11. de Mille ; le
Chcik) Cœurs brûlés.
On tourne au Maroc
Deux importantes truupes, l'une composée
d'artistes français, l'autre composée d'ac-
teurs allemands, se sont embarqués ce
mois-ci à destination du Maroc pour y
rejoindre Julien Duvivier, qui va réaliser
pour Marcel Vandal et Charles Delac Les
cinq gentlemen maudits.
--- - - - "1. ----- - - -
Le général Vidalon en France
̃ ̃ ̃ ̃ "̃
Le général Vidaloll, qui a commandé en
chef au Maroc et dont nous avions annoncé le
retour en France est arrivé hier à Marseille,
à bord du paquebot Marèchal-Lyautey. Il a
rejoint immédiatement sa propriété du Gers
où il va se reposer.
L'Indochine à Vincennes
i<>
.AMAIS démenti plus
flagrant n'a ctê im-
pose au « tout, va
mal Il, si il la mode
parmi les actuelles
générations. Elles
se sont imaginées
avoir dompté V ef-
fort à ce point
qu'au siècle de
Vélectricité, elles se flattaient d'obtenir sans
peine le maximum de réussite, de ne jamais
trouver de paille dans Vacier t'l, par surcroît,
de voir briller pour tous le bonheur parfait,
sans être obligées de le gagner « à la sueur
de leurs fronts ».
Les difficultés surgissent : voilà nos pessi-
mistes partis fil guerre de délligrollellt, et
c'est après Yen-Bay l'éclosion de toute une
littérature de démolitions, (fe débinf, de
faillite, de trahison, de démission, contre
Vune des - plus belles réussites de la France.
Au printemps de 1931 s'ouvre à Paris
l'Exposition Coloniale Internationale de (lill-
cennes. Sur les 5.000 mètres carrés de la Sec-
tion indochinoise. nos détracteurs peuvent
juger de (l'uvre accomplie par une nation de
llégriers. d'exploiteurs, etc., et les ignorants
peuvent mesurer l'importance de cet empire
d'Extrême-Asie, qui n'était aux regards d'un
trop grand nombre de métropolitains qu'une
jungle apprivoisée, dont, nous avions eu le
grand lort de nous embarrasser.
Des erreurs et des faulcs, nous en avons
commises, c'est elltelldu. Quel maître d'ate-
lier petit accomplir un chef-d'œuvre sans ra-
ture 1
Il est indéniable que nous avons apporte
t'It Asie la paix intérieure et fait disparaître
ta famine.
Grouper sur le terrain de Vincennes comme
eu Lxtrente-Asie sous le protectorat français,
la Cochinehiue. le Tonkin, l'Annam, te Cam-
bodge, le Laos, forment un grand pars qui
se hausse sûrement à une conscience nationale.
Au lieu de critiquer, il serait plus fructueux
de se rappeler la longue suite de siècles qui
furent nécessaires à Vunité Ilaliollalc de notre
pays, unité si commode, si fécondeA dont
nous ne bénéficions que depuis cent trente
ans.
Dans le bilan positif, que n'imporle quel
visiteur peut faire au bas d cs rsrttlicrs d'Ang-
kor-Vat, entre la fierté de l'école française
d'Extrême-Orient d'avoir révclé el V'Indô-
chine la grandeur, la beauté de soit histoire,
4. avoir sauvé, ses ruines admirables de la
destruction totale et de travailler à la re-
naissance des industries anciennes, afin de
réveiller, en chacun, le génie de sa race.
Evidemment, il r a eu Yen-Bay, et les
traces sanglantes n'ont pas révélé seulement
les empreintes digitales de Moscou, mais
aussi les menées indigènes appartenant an
mécontentement d'clt haut, à la souffrance
d'en bas.
Mais, à côté d'Yen-Bay, il y a les loyaux
efforts de M. le gouverneur général Pasquier,
poursuivant sans uMrllf, et au milieu des
tires difficultés, une politique d'ordre, en
même temps que de collaboration et de com-
préhension.
11 y a l'admirable organisation des grands
sen,ices d'Assistance publique aux indigènes :
hÔpitaux, laboratoires, gouttes de lait, ma
tcrnité, préventorium, n'auront, rien à envier
à nos établissements métropolitains quand le
vaste et humain projet de M. le gouverneur
général Pas quicr sera réalisé.
Tel est le chapitre de l'histoire coloniale
de la Eraiice que Von peut lire à Vincennes.
Il ne nous reste plus qu'à faire confiance à
M. Pierre Pasquier, fonctionnaire de car-
rière, Indochinois depuis )111S de trente Ml,".
Ch - Debierre,
Sénateur q.u Nord,
Membre de la. Commission
Sénatoriale des Afla.ires Wrnnaèrcs.
-66.
Les vingt-cinq ans de vie
parlementaire de M. Gasparin
14«
Les Réunionnais de Paris se sont réunis hier
soir, à l'Hôtel des Sociétés Savantes, 8, rue
Danton, pour fêter les vingt-cinq ans de mandat
législatif de M. Lucien Gasparin, doyen de la
représentation parlementaire de leur pays.
Cette réunion, pleine de gaieté et d'entrain.
était présidée par le Général Richard, Prési-
dent de l'Amicale des Réunionnais, pour bien
marquer le caractère familial de cette fête.
Outre M. et Mme Gasparin, nous avons
remarqué Mme Brunet et M. BrUnet, ancien
sous-secrétaire d'Etat des Colonies; M. Léonus
Benard, sénateur ; Mme Auber, veuve du pré-
cédent sénateur ; M. Montagné, gouverneur des
Colonies ; M. Fabre, secrétaire général ; MM.
Marius et Ary Leblond, Mme Ary Leblond
avaient tenu à marquer leur sympathie à la co-
lonie créole de la Réunion à Paris et à leurs
représentants.
Discours et toast furent portés à la santé
des présents et des absents. On chanta des airs
de la lointaine petite patrie et on souhaita de se
retrouver dans vingt-cinq ans pour fêter les no-
ces d'or du mandat législatif de M. Gasparin.
Un télégramme fut rédigé et envoyé à M. Re-
piquet, gouverneur de la Réunion pour de-
mander une subvention de vingt mille francs
qui permettrait d'édifier, à l'Exposition Colo-
niale, un restaurant appelé « Au cari bourbon ».
4««i
Dépêches de l'Indochine
Départ
M. Bord, délégué dit 'l'on/¡Æn au Conseil
Supérieur des Colonies, pari qrour la France
par le plynx,
(Tndcupacifi.)
NOIR. SUR BLANC
Sie transit
bes
Beaucoup de braves gens qui ont été rui-
nés par les spéculations hardies d'Octave
Plomber g apprendront par ces lignes le COIll-
mencement de la fin. Certes, le petit hôtel
du 9 de la rue dit Géuéral-d'Andigné est à
vendre depuis un mois, mais qui paierait dix
millions, ou même huit, un ehel/maltl pavil-
lon dont on demande 14 millions, et qui est
pratiquement inhabitable pour une famille
normale.
Ou annonce au jour d'hui que la collection
Octave llombcrg sera dispersée aux feux des
enchères les 2, 3, 4 et 5 juin prochains. Avec
l'argent des malheureux qui avaient sottement
spécule sur les Minerais de la Grande lie,
les Comptoirs Sénégalais et tout le collier de
ses crocodiles indochinois, Octave lIombcrg,
qui avait une certaine culture et du goût,
avait amas s»'' à prix de dizaines de millions
un J,.. i es' ensembles comparables seulement
a},. collections Doue et. de Poli's ou Dutasta.
Il y a un peu de tout, à vendre à la lit/Nida-
tion Homberg, œuvres sélectionnées s'épar-
pillant du gothique à la fin du XVIIIe siècle,
des œuvres françaises à l'art extrême oriental.
Signalons parmi les pièces de choix son
bureau, qui avait coûte 1.200.000 francs, le
tapis sur lequel il essuyait ses pieds, petit
tapis de prières ayant décoré le tombeau d'un
sultan et valant 400.000 francs; une très
belle et très séduisante tapisserie française du
XVO siècle; la Vierge et l'Enfant, groupe eu
t-
ivoire du XIII" siècle ; puis encore les pier-
res dures de Chine, les meubles coii-,-(-ils en
beauvais, et, parmi les tableaux, les œuvres
de Boucher et de Se hall.
L'Angely.
oute-
Le Haut Conseil colonial
•+•
Le haut conseil colonial s'est réuni ce ma-
tin à 9 h. 1/2 sous la présidence de M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies assisté de M.
Diagne sous-secrétaire d'Etat. Nous avons re-
connu dans l' assistance MM. Albert Lebrun,
ancien ministre; Angoulvant, Merlin, Gouver-
neurs honoraires; Duchène, directeur honoraire;
Va lies, chef de cabinet, etc., etc.
M. Pierre Pasquier a prononcé l'exposé des
réformes qu'il veut réaliser en Indochine et le
Haut Conseil s'est trouvé d' accord avec lui
pour entreprendre dans le plus bref délai le
programme qui sera, sous peu, définitivement
arrêté.
ti_.--- ---
RUE OUDINOT
tet
Un déjeuner
M. Paul Reynaud, Ministre des Colonies,
a offert, hier, un déjeuner au Conseil exécutif
de l'Institut des langues et civilisations afri-
caines.
'!"'- --- -. ,. ,.
Les nouveaux collaborateurs
de la Présidence -
»♦»
M. Paul Doumer a fait choix des collabo-
rateurs qui l' entoureront à l'Elysée.
Le général Lasson sera remplacé par le gé-
néral Braconnier, actuellement commandant su-
périeur du génie en Algérie.
Le nouveau chef de la Maison militaire du
Président de la République a de brillants états
de service. Né à Nancy, le 2 août 1874, il fit
dès sa sortie de Polytechnique, ses premières
armes en Afrique.
Le général Braconnier gagna ses galons dans
l'armée coloniale. 11 collabora avec le général
Gouraud comme chef d'état-major et comme
chef de cabinet à la résidence générale du
Maroc.
Chef de bataillon en 1914, promu colonel en
1918, il entra, pour la première fois, dans la
Maison militaire du Président de la République
Paul Deschanel, en 1919. Il commanda ensuite
le 9e génie à Metz, passa à la direction du gé-
nie au Ministère de la Guerre, puis fut fait gé-
néral de brigade après avoir commandé le régi-
ment des chemins de fer à Versailles.
En 1919,- il fut nommé commandant supé-
rieur du génie en Algérie et promu général de
division en juillet 1930.
Le général Braconnier, titulaire de trois cita-
tions, est commandeur de la Légion d'honneur,
L'amiral Vedel sera remplacé par le capi-
taine de vaisseau Le Bigot, ancien comman-
dant du Colbert,
Le secrétaire général de la Présidence sera
M. Georges Huisman, archiviste paléographe,
agrégé de l'Université et qui fit partie de divers
cabinets ministériels.
Ajoutons que M. Paul Doumer conservera
près de lui, à l'Elysée, tous les membres de
son cabinet actuel à la présidence du Sénat :
MM. Alfred Genon, Gustave Hannoun, René
Serre et Jean Perreau-Pradier.
-- moio -------
Après l'échouage de Y "El Goléa
aux Baléares
Nous avons déjà parlé de cet événement.
La Compagnie (le. navigation mixte à la-
quelle appartient l'El Goléa a envoyé de
Marseille deux vapeurs sur les lieux
Le njnJlila a pris à son bord ks passagers
à destination il' Alg('J", L' /':1 Hiar •ost arrivé
ce matin au jour auprès de lEl (;"1,:,,. Si ce
dernier ne s'est pas déjà désérhoué par ses
propres moyens, il s'emploiera à le 1 émettre
à flot.
Le Lépine assurera le service Marseille-
Alger et prendra également des passagers de
VEl Gnlfa,
La maladie du sommeil
au Togo
l'
Le numéro du 24 mars 1931 des Annales'
Coloniales mentionne, sous le titre « Contre
la Maladie du Sommeil au Togo », l'affec-
tation du médecin-capitaine de Marqueissac,
au Territoire du Togo, pour l'organisation
de la lutte contre la maladie du sommeil.
11 est exact que le Docteur de Marqucis-
sac, qui a obtenu des résultats remarquables
au centre de sommeilleux d'Ayos (Cameroun)
vient de recevoir mission de diriger le sec-
teur togolais de la trypanosomiase, installé
à Lama-Kara. Rappelons que ce secteur
existait déjà : il a été installé en janvier
1927.
- Connue de longue date au Territoire:
observée en J 908 par les Allemands, la ma-
ladic du sommeil fut, dès l'arrivée du Gou-
verneur Bonnecarrèrc au Togo et sur ses
instructions, l'objet de prospections méthodi-
ques.
En 1927. le médecin du cercle de Sokodé
découvrait, dans la partie nnru-csl du Terri-
toire. un foyer de trypanosomiase à allure
franchement épidémique. Un secteur y fut
organisé sans délais, aux lins de dépistage.
L'organisation comprend actuellement
quatre agents européens, sous les ordres d'un
Médecin militaire et d'un Médecin civil,
assistés d'un personnel indigène composé de
trois- aides-médecins, trois agents d'hygiène
et trente-et-un infirmiers.
Le poste d'observation est installé à Lania-
Kara, sur la rivière du même nom, dans le
cercle de Sokodé. ("'est un seuil-frontière,
où tous les caravaniers sont soumis à une
visite sanîtairc. comportant l'examcn du suc
ganglionnaire et, si celui-ci est npgatif,
l'examen du sang en goutte épaisse. Les
contaminés sont refoulés et signalés au ser-
vice de traitement. i2..|86 visites ont été
passées en 1930. sur lesquelles 109 cas ont
été retenus.
Le mal est présentement en voie de régres-
sion, au point qu'on peut envisager la totale
extinction du loyer dans un délai de temps
inférieur à trois années.
C'est l'œunc que va poursuivre le Docteur
de Marqueissaf*, qui bénéficie d'une expé-
rience acquise à Ayos.
Le Néflier du Japon
En visitant la station botanique de Maison-
Carrée, que dirige avec tant de compétence et
4e dévouement l'aimable. M. Perronne, j" ai
fait la connaissance d un arbre fruitier très inté-
ressant
Le néflier du Japon est un bel arbuste, au
feuillage vert sombre, qui, comme taille et
croissance, atteint celle des pêchers ou abrico-
tiers en plein vent. Son fruit, de la couleur
d'une mirabelle, est de la grosseur d'un bel
abricot, son goût légèrement acidulé est fort
agréable. Le fruit renferme de quatre à cinq
gros pépins ou noyaux. Un arbre arrivé à sa
pleine production donne de 100 à 150 kilos de
fruits par an.
Le néflier du Japon pousse assez lentement.
Il ne commence à porter des fruits que vers la
sixième année, et atteint son plein développe-
ment vers la vingtième année. Il peut vivre
35 ou 40 ans.
Il affectionne les terres un peu profondes,
pas trop humides, ne demande pas une cha-
leur excessive. On ne lui connaît, en Algérie,
où il commence à être cultivé avec succès, ni
parasite ni maladie. C'est un sujet robuste et
de bonne humeur, qui sait se faire aimer et ap-
précier et qui est peu difficile à vivre, car il
ne veut pas d'irrigation et se contente d'une
taille comme celle des agrumes.
Actuellement, en Algérie, ce fruit se vend
au détail sur les marchés, 3 francs en moyenne
le kilo. Sur l' arbre, il est payé 1 franc le kilo.
Sa consommation est grande et se développe
d'année en année d'autant plus que ce fruit
intelligent a su choisir son époque de maturité :
il est bon à cueillir vers le mois d'avril-mai,
au moment où l'orange cesse de donner et où le
cerisier n' est pas encore en production. Il
existe deux espèces principales : celle à chair
blanche, plus délicate ; celle à chair jaune.
Toutes deux agréables.
Un verger de néflier du japon comprend
300 arbres à l'hectare, Chaque arbre arrivé
à l'âge de récolte produit dç 100 à 150 kilos,
nous l'avons déjà dit, comme nous avons aussi
indiqué que ce fruit s'achète ou se vend 1 fr.
le kilo sur l'arbre, la récolte à la charge de
l'acheteur. Un hectare de néflier du. Japon
produit donc, vers la septième année, 30.000
francs net par an. A cinq ans on a déjà une
demi-récolte. 11 a coûté la plantation de 300
pieds et l' entretien pendant 5 ans. La première
récolte couvre et au delà tous ces frais,
Cela ne durera peut-être pas toujonrs, l'abon-
dance avilissant les prix. Mais il y a encore
20 à 30 ans de production à espérer.
Un seul inconvénient : le fruit demande à
être cueilli mûr, et est délicat à faire voyager.
Mais, pour les plantations à organiser à
proximité d'une Rrande viHe, dans les pays où
il ne gèle pas, que! beau rendement.
On le voit par expérience à Alger. Quand
fera-t-on des plantations de néfliers du Japon
au Maroc, à proximité des grands centres ur-
bains ?
Louis Le Barbier.
1.1HK l'-N SKf'ONnK PAC.K :
Une propagande aiili-co|oni;iilc à c\iler,
ipiitr Ciconji's /(/III:nÍS.
Scandal'O caraïbe.
Pour combattre In crise économique à
Afadagnsenr.
LWvinlinn coloniale.
L'EXPOSITION COLONIALE
Internationale de Paris
>4<
ECHOS
Au feu ! Au feu !
Les premières, dans la Presse, les Annales
Coloniales ont signalé les risques d'incendie
qu'offrait l'Exposition, et l'immcnsc four à
rôtir les gens que serait cette enceinte où on
compte, les jours d'af flucncc, jusqu'à
.>50.000 visiteurs en mente temps.
Le petit chemin de fer électrique vient
d'avoir un court-circuit qui s'est allongé sé-
rieuSCJlldtl.
On a vidé en vitesse premières ci secondes
et ou a essayé d'éteindre l'illcclldie. Les pom-
piers du Commissariat général sont arrivés ;
ils avaient beaucoup de courage et de bonne
volonté, mais. hélas ! pas d'eau. Les pompev
lançaient de l'air ait lieu de liquide. On a
p/ivenu les pompiers de Paris. Pif service
d'ordre est arrivé ; ou a démoli la voiture si
ltilréc. eu risquant une explosion très dauge
rfuse. car le service d'ordre avait laissé la
foule s approcher, à tel point que ii l'explo-
sion avait éclaté, c'esl par dizaines qu'on riti-
rait compté les morts.
L'alerte a été rlrdllde. Vous jouons les Cas
sandre auprès dit maréchal T.yatilev ; espé-
rons que la Icço/r de l'expérience lui permet
ira de prévoir désormais, pour tout ce dont
nous l'avertissons amical (lIlcnt.
Dangereux et inconfortables
Inconfortables. tout le mOI/de le saeait.
Mais daugercux, ou ne le savait pas encore.
L'événement vient de nous le prouver.
L.a jeune S aida Tijanis. âgée de six ans,
d'origine tunisienne, dont les parents tien-
nent un comme/ce de lapis à /'Exposition
Coloniale et. habitent 89, rue de Char eut ou,
jouait route du Bac lorsqu'elle fut surprise
par un car électrique qui III tan'crm ct
lui passa sur le corps. Relevée par des
agents, la fillette fut transportée à l'hôpi
fal Trousseau, mais succomba peu après
sou admission.
Les cars électriques de /'Exposition se de
valent de ne pas demeurer en reste creee le
chemin de fer lilliputien qui les concutreueie.
En famille
Les graviers sont du/s, on fatigue à nta>
cher avec des petits sOl/liu.,. aussi, les gens
pratiques et élégants qui viennent à l' Expo-
sition n'hésitent pas à apporter leurs chaus-
sons de lisière, s'asseyent deux-minutes, culè
vent, les messieurs leurs bottines, tes dames
leur petits souliers, passent chaussons ou es
padrilles et circulent à VExposition leurs go
dasses sous le brlis, 'I res pittot esque peut-
être, mhllr un peu colonial, car nous avons
tous vu des indigènes porter dans leurs main*
les objets destinés à être mis sur leur corps
mais eux n'em ployaient ni costumes, 11
chaussures de rem placement.
Ça sent le fraichin 1
La superbe fontaine lumineuse qui orne
le lac Dauntesnil fait l'admiration des ','i.li
leurs. Aussi éprouvent ils le besoin Je se re-
poser près de cette chute de clarté d'un effet
très satisfaisant. Mais, hé (as la fraie heur
de l'eau est accom pagnée d'une odeur sua gc-
neris très caractérisée.
c Ça sent le fraÎchi,,! Il
On se croirait plutôt sur Ir vieux port de
Marseille ou de Toulon un jour d'oroge, qu'à
Conakrv ou à Pnom Penh.
En souvenir de Paulus
Chacun avait emporté de quoi pouvoir
boulot ter.
Ce. n'est pas en revenant de la revue, c'est
simplement da/is /'Exposition que ces char-
mants petits repas cham petres Slt" l'herbe ou
sur le sable égaient les visiteu/s.
En effet, il r a des bistrots à V I\x position
dans lesquels "-Il peut boire en apportant son
manger : il v a de bons citoyens plus
mes et plus pratiques qui viennent avec leur
femme, leur sœur, leur belle-mère et leurs
enfants visiter l'Exposition, commençait le
matin, bouffent à midi saucisson et tranche
de veau froid, arrosée d'un litron de rouge,
et poursuivent sans perdre haleine. mais //on
sans se lasser, leur tour d' Exposition.
Original, non. Chic. ei/co/e moins.
Les cloaques des îles Reuilly-Bercy
Le l'ont M ou/rt ni/, le r ont-V incennes, le
Tout-Saint-Maudé, le FOlft Charenton. le
l'olll-A}/,.,rtl',ÎI!'. le Tout-Maisons Alfort, le
l'ont Saint M aur-des-brossés, sans oublier le
Pare et Champigny. ajoute: à cela les gars
de Joiuville. de Chen/icvières et de la l'cI
rame Soint-11 ilaire, viennent se délasser le
soir après une rude journée de travail, ait
tour des lacs de Reuilly et de l'erc 1. Ah ! le
beau spectacle, s'ils ont le malheur de diriger
leurs pas ailleurs que du coté des pavillons
des colonies françaises. C a/es, les colonies
étrangères ont lait un louable effort. mois
on hs a groupées dans une petite Sibérie,
où des déserts i>n p/ essionnants détournent de
hutte visite les curieux.
Pour II reste, plaignons h s pauvres gei/s
qui, las des fêtes foraines, se nsquent dans
ces merveilleux décors qu'o f fraient avant
l'Ex position les ilts de Bercy et de Roallr.
Pourquoi dépenser ,; francs pour entrer et
Payer bien cher les attractions qu'on a tous
les jours pour presque rien dans la banlieue
Est. sur la place de la Ré publique, la place
f eau Jaurès ou ht place Poi/rcarc, selon les
opinions des muniei pâlit es. Ce n'est Pas une
foi/e. c' est une véritable jê/e de village.
Ici, une 'mère trahie ses gosses qui piail
lent, là u/t pè/e eu porte un dans ses bras,
tandis que les plus âçés voltigent autour du
ménage. Devant quelles merveilles coloniales
s'extasie font ce monde qui demeure éberlué
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