Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-05-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1931 21 mai 1931
Description : 1931/05/21 (A32,N76). 1931/05/21 (A32,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803465
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME 'ANNEE. N" 76, 1 - US NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIR, 21 MAI 1931.
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Les Annales Coloniales
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L'art colonial à l'Exposition
Une exposition coloniale est tout naturel-
lement une exposition artistique, car on ne
peut séparer la notion de l'art de celle des
colonies, alors que ces deux notions appa-
raissent liées dans la nature des choses aussi
bien que dans L'histoire du développement
humain.
Bien que le mystère de la planète c.Jinti.
nue avec les explorations accrues de nos
siècles de science et de vitesse, les colonies
restent encore pour notre temps, de puis-
santes soues de rajeunissement et de
beauté. Formes, sites, aspects, couleufs,
faune, flore, cieux, mers, climats, races, hu-
manités, tout est encore apparition, aven-
ture, dans ces tropiques équatoriaux, ceinture
de Vénus de nos outre-mers.
Avec leurs races diverses et leurs produc-
tions de compliment, les Colonies d'Afrique,
d'Asie, de l'Insulinde, d'Océanie, d'Améri-
que, sont entrées dans le mouvement géné-
ral de la planète, y ont apporté des droits
nouveaux avec des déplacements dynamiques
multipliés par la rapidité des va-et-vient,
par ces forces de communication universelles
que l'homme a utilisées sous le nom d'élec-
tricité, de pétrole, de radio-diffusion. Le
mouvement colonial a entraîné dans la même
ronde continents et océans qui, tous, aujour-
d'hui, sont à l'artiste une matière de beauté
comme au politique une matière d'activité.
Colonialisme est ainsi devenu l'un des
mots d'ordre du temps nouveau. Toutes les
littératures et tous les arts y ont répondu
autant que toutes les économies et toutes les
politiques. La génération humaine qui monte
est coloniale par droit de naissance. Et ces
systèmes intercontinentaux que sont les na-
tions renouvelées se cherchent, se palpent,
s'associent ou se dissocient, sympathisent ou
antipathisent par des interdépendances sans
cesse accrues, d'où un art nouveau et un
ordre nouveau sont en train de surgir.
Aux premiers rangs de ce colonialisme
esthétique du xx" siècle, est apparue,
comme toujours quand il s'agit d'une révéla-
tion humaine, la France.
Si la France d'Europe continue à res-
plendir à l'occident du vieux monde comme
un des diamants de la race blanche, la Fran-
ce. d'outre-mer brille au travers des cinq
continents comme l'écharpe polychrome de
toutes les races humaines. Cette France
d'outre-'mer possède de nombreux ateliers
.naturels de lumière et - de forme. L'énorme
a !;,e - u oumpauuus ?~ e Belli.
r 1 -de %c -
m~ , ~%e - m. m- rreém w-o"r - u -~
oorpore dans notre esthétique française.
D'année en année, toute une jeunesse ar-
tiste, stimulée par la faveur du public et
l'exemple des aînés, se plonge délibérément
dans l'aventure de nouveaux climats, sous
de nouveaux cieux avec des conditions <7e vie
totalement renouvelées. Colonial moi-même,
je l'ai vue, cette jeunesse de notre France
d'Europe, partout accueillie fraternellement
dans nos lointaines familles coloniales et tou-
jours reconnaissante de cette fraternité. J'ai
senti grandir en elle les synthèses encore
inexprimées qui forment son génie à l'image
du monde de demain. Elle a devant elle,
pour éclairer de flambeaux illustres sa route 1
héroïque et ingrate les leçons des grands
maîtres du XIXll siècle, Delaoroix, Decamps,
Chassériau, Gauguin, révélateurs d'horizons,
de couleurs et de formes, maîtres aujourd'hui
incontestés de notre premier grand art colo-
nial.
Pour marquer à cet art colonial la place
qui lui était due dans l'Exposition Coloniale
internationale de 1931, M. le Maréchal Lyau-
tey avait constitué dès 1928 une Commission
consultative des Beaux-Arts composée de
délite des artistes et critiques d'art s'inté-
ressant aux Colonies, ainsi que des représen-
tants qualifiés des principales associations
d'artistes s'intéressant aux colonies, notam-
ment la Société coloniale des Artistes fran-
çais et la Société des Orientalistes français.
Cette Commission fut, à partir de juin 193,0,
complétée par un Comité central exécutif
d'organisation des Beaux-Arts à l'Exposi-
tion coloniale de 1931 lequel eut la charge
de coordonner et de mettre en œuvre toutes
les manifestations esthétiques de l'Exposi-
tion Coloniale. M. le Maréchal Lyautey vou-
lut bien me confier la Présidence de ce Co-
mité en même temps que la Commission des
Beaux-Ailts et ma première préoccupation
fut de grouper autour de moi, dans le Co-
mité, en plein accord avec le Maréchal,
toutes les autorités et toutes les compétences
qualifiées pour s'élever au-dessus de toutes
préoccupations d'écoles, de clans, de cote-
ries. Les Présidents des grandes sociétés
artistiques, MM. Albert Besnard, Paul Cha-
bas, Forain, Frantz- Jourdain, Signac, Geor-
ges Leygues, Edouard Herriot, André Tar-
dieu, voulurent bien accepter de collaborer
* avec les représentants de la classe des
Beaux-Arts, à la Section Métropolitaine, que
présidait M. le directeur général des Beaux-
Arts, Paul Léon. Entin, MM. les commis-
saires de la Sectio.i rétrospective et de la
Section de synthèse au Musée permanent des
Colonies, Duchênc et Beauregard, accep-
tèrent également de faire partie du Comité
central. Ils nous apportèrent ainsi, avec M.
Jean Alazard, l'appui efficace d'une organi-
sation solide et éprouvée.
Le comité décida que la participation des
Beaux-Arts à l'Exposition Coloniale, quoi-
que unifiée dans ses directives, serait triple
dans ses installations :
Rétrospective coloniale des Beaux-Arts,
comprenant les grandes œuvres des maîtres
- du xix" siècle et du commencement du xxo,
installée dans tes grands salons d'entrée du
Musée permanent des colonies (section de
synthèse) 3
Le palais des Beaux-arts coloniaux con-
temporains comprenant les œuvres des maî-
tres actuels, choisies par un jury d'artistes,
dont le président élu fut, par acclamations,
M. Albert Besnard; les vice-présidents, MM.
Paul Chabas, Frantz-Jourdain, Forain,
Paul Léon, ce jury étant composé des repré-
sentants des bureaux et des comités de tou-
tes les principales sociétés artistiques fran-
çaises ;
Les pavillons des diverses colonies et pos-
sessions françaises, comprenant chacun une
exposition artistique d'oeuvres locales choi-
sies par un jury en relations avec le Comité
Central et sous l'autorité du commissaire de
chaque colonie à l'Exposition. --
Grâce à cette répirtitkln, l'ensemble de
l'efforô esthétique français concernant les
colonies a pu être présenté aux visiteurs de
l'Exposition avec méthode et impartialité.
Au lendemain de l'inauguration du Musée
permanent, à la veille du vernissage du Pa-
lais des Beaux-Arts, je tiens à rendre ici
l'hommage qui leur est dû aux principaux
ouvriers de cette œuvre complexe et délicate,
MM. Beauregard, Alazard, Bernheim de
Villers, Albert Keim, Guiffrey, Hautecœur,
Masson, Léon Ruffe, qui n'ont cessé de pro-
diguer au Comité Central et au jury leur dé-
vouement, leur temps, l'eur inépuisable bon-
ne volonté, avec leur haute compétence.
Grâce à eux, soit à la Rétrospective, soit à
la Contemporaine, les visiteurs de l'Exposi-
tion auront devant eux un ensemble d'œuvres
permettant de suivre dans son évolution l'art
colonial des deux derniers siècles. A côté des
talents illustres ou déjà brillants que la re-
nommée a désormais consacrés, ils constate-
ront l'ascension d'un grand nombre de jeu-
nes talents. Dans ces étoiles montantes, le
visiteur fixera ses préférences et choisira sa
constellation. La France est assez riche pour
lui en offrir un ciel tout comblé.
JWenry Bérenyer,
Sénateur de la Guadeloupe Vice-Pri-
tident de la Commission des
A/faire* Etrangères.
; 44» )
Il crasell SIDerae. des Colonies
ELECTION
M. Gratien Candace, député de la Guade-
loupe, avait été élu délégué des Etablisse-
ments français d'Océanie au Conseil supé.
rieur des Colonies, il y a déjà quelques an-
nées. tyne violentft campagne contre -le cumul
de la double situation de député d'une colc^
nie et de délégué d'une autre au Conseil su-
périeur avait amené le Conseil d'IEtat à an-
nuler l'élection. Mais des textes législatifs
étant intervenus, M. Gratien Candace, re-
devenu éligible, s'est représenté devant les
électeurs de Tahiti. Alors que tout le monde
croyait à son succès, il a été suscité contre
lui par les missions protestantes, toute
puissantes dans l'archipel, la candidature
de M. Jérémie Lemaire, ancien gouverneur
des colonies, ancien député des Etablisse-
ments français de l'Inde de 1906 à 1910, et
M. J. Lemaire, qui a fait incognito le
voyage de Marseille il.. Papecte, a été élu à
une majorité impressionnante. 3.000 voix
contre 600 à M. Candace.
Détail piquant ; le nouveau délégué est un
vieux de la vieille : il porte allègrement
79 printemps.,
4060b ».
Réintégration
M. Touzet, qui fut quatre ans durant chef
de cabinet de Ml Albert Sarraut, au minis-
tère des Colonies, après avoir été son colla-
borateur au gouvernement général. de l'In-
dochine, avait été nommé en 1924 gouver-
neur des colonies et affecté à la colonie du
Tchad. Pour des raisons de convenances
personnelles, M). Touzet avait refusé de re-
joindre Fort-Lamy et donné sa démission.
Entré dans des affaires indochinoisos, M.
Touzet, après un nouveau séjour en Cochin-
chine, vient d'être réintégré dans l'adminis-
tration coloniale - et - nommé, il y a trois moif,
sous-directeur des finances et de la compta-
bilité en Indochine.
4*»-
le catholicisme an laos
- >♦»
Le 21 avril dernier, les prêtres des Mis-
sions Etrangères de Paris fêtaient le cin-
quantième anniversaire de leur arrivée dans
le Laos. Quelques chiffres permettront de
mesurer leur effort et les résultats qui l'ont
couronné.
Le 21 avril 1881, Mgr Prudhomme et le
Père Guégo arrivaient à Ouhome. Ils n'y
trouvèrent aucun chrétien. Sans se décou-
rager, ils commencèrent leur tournée dans
le Laos. Ils ne rencontrèrent en tout que
quatre chrétiens annamites à Lakhome et
deux chrétiens siamois à N ongkahi, centre
important sus les rives du Mékhong. Depuis
lors, le christianisme s'est développé d'une
façon vraiment extraordinaire et le Laos
compte actuellement 15.000 chrétiens lao-
tiens et 5.000 chrétiens annamites. Deux lao-
tiens, les Pères Antoine Mun et Albert Dong,
tous deux originaires d'Ouhone, sont prêtres.
Mentionnons pour terminer les trois couvents
de religieuses indigènes qui groupent main-
tenant 70 sœurs.
Ces résultats sont d'autant plus magniti-
ques que le Laos, gtand comme les trois
quarts de la France, ne compte que il mis-
sionnaires, 2 prêtres indigènes et 10 religieu-
ses de Saint-Paul de Chartres. Ce territoire
fut érigé en vicariat apostolique par
Léon XIII, en 1899 et compte une. popula-
tion totale de 1.500.000 habitants.
(Agence Fides.)
"Clemenceau colonial"
i
m
L y a quelques jours,
M arcel Ruedel, à
propos de Paul Dou-
mer, rappelait que le
,parti radical refusa
longtemps de don-
ner son adhéjion à
l'idée coloniale,
mais un jour vint,
dit-il, où « ce grand
« parti renonça aux
« idées malsaines dont Al. - Georges Clemen-
« ccàu fut pendant toute sa vie l'ardeirt pro-
« pagalrdiste D.
Clemenceau en effet se montra jusqu'à sa
mort le farouche adversaire de la colonisa-
tion française dans ce qu'elle avait de plus
noble et de plus pur, c'est ce qui explique sa
haine contre Iules Ferry.
Cependant, à la fin de sa vie, une fois un
colonial trouva grâce devant lui : il lui voua
"iême une admiration sans bornes, on peut
même dire, ce qui est rare chez lui, une ad-
miration attendrie.
Il est vrai que ce « colonial » était d'une
essence rare : c'était Auguste Pavie qui ex-
plora l'intérieur de V Indochine et conquit
pacifiquement toute la région du III elWllg.
C'est à cet admirable « colonisateur » que
nous avons rendu hommage il y a un mois à
Ditran, en plaçant une plaque commémora-
tive sur sa maison natale et en donnant son
nom à une rue de la ville où il repose.
Quant, cri 1921, Auguste Pavie fil pa-
raître, après les travaux considérables de sa
mission. un récit plus sommaire de ses pre-
miers voyages au Cambodge, il donna à son
livre le titre symbolique de « A la Conquête
des Cœurs » et il donna le manuscrit à Clc-
menceau. Celui-ci le lut pendant qu'il se ren-
dait aux Indes. Il fut ClttllOusiasmé, ému, et
il écrivit une préface pour le livre.
Ce qui n empêcha pas Clemenceau aprh
Varmistice, de Itégliger complètement le côté
colonial de la paix si onéreuse qu'il a signée
four la France.
Mais revenons à Auguste Pavie au moment
où le haut conseil colonial examine le « Pro-
blème Indochinois B, il me paraît, d'autre
part, opportun de rappeler que mtmc aux
sombres jours où les Pavillons Noirs sem-
blaient les maîtres 'dalls une partie de VIn-
dochine. un Français Slil conquérir et pa-
cifier d'immenses territoires sans tirer un
coup de fusils par l'unique vertu de soit es-
prit juste ct. généreux. -
3Êichtei oedoiduerter,
Député des Côles-du-Nord
Secrétaire de la Commission
, , de ta Matin? Marchande
.i.a
Tournées artistiques
-0
Vers l'Extrême-Orient
M. Joseph Szigeti est parti pour une im-
portante tournée en Extrême-Orient ; il se
fera entendre à Tokio, aux lies Philippines,
à Saïgon, à Singapour et à Java. De retour
à Paris en septembre, il repartira ensuite
pour l'Amérique.
44».
La question du riz
à Madagascar
Le Comité d'Etudes et de Propagande du
riz, institué en août 1930, a recherché ces der-
niers temps les moyens propres à développer
la culture et le commerce du riz malgache. 11
vient d'élaborer un plan d' action dont certaines
parties sont déjà en voie d'exécution. Ce plan
comporte notamment : l'accroissement des sur-
faces cultivées par la recherche des terrains sus-
ceptibles d'être aménagés en rizières; la substi-
tution dans diverses régions rizicoles des varié-
tés à grains translucides, qui repondent mieux
au goût de la clientèle européenne, aux varié-
tés à grains crayeux; la propagande à faire au-
près des producteurs indigènes pour obtenir un
produit pur par la sélection et le triage des se-
mences; le groupement des cultivateurs qui per-
mettra à ces derniers de bénéficier du crédit
agricole; la vulgarisation des procédés mécani-
ques de culture et la constitution d'un matériel
moderne (herses, tarares et trieurs); l'interven-
tion des Chambres de Commerce ou d'orga-
nismes spéciaux pour l'achat direct des riz
d'exportation, de façon, à éviter les erreurs des
collecteurs indigènes qui opèrent trop souvent
des mélanges; enfin la création, dans le cadre
du service de l'agriculture, d'une inspection de
la propagande agricole, organisme d'animation
-. - - 'II.
et de contrôle, chargé non seulement d'établlt;
une liaison étroite entre les services administra-
tifs et les industriels et commerçants, mais aussi
et surtout d'éduquer les cultivateurs malgaches,
de parcourir les villages, d'y multiplier les dé-
monstrations et les expériences.
Toutes ces mesures sont de nature à assurer
rapidement le développement et l'amélioration
de la production rizicol e de Madagascar.
L,'année 1931 paraît, d'ailleurs, devoir être
très bonne pour les riziculteurs, notamment dans
tes régions de l'Ouest. Grâce aux efforts pour-
suivis, grâce aussi à des conditions climatéri-
ques favorables et à l'absence de vols destruc-
teurs de sauterette, la L'écolte s'annonce cette
année sensiblement plus abondante que les an-
nées précédentes; on estime qu'elle dépassera
largement les besoins de la consommation lo-
cale.
On peut donc prévoir une reprise sérieuse
des exportations à la Réunion, à Maurice et
sur la côte d'Afrique.
De plus, les ensemencements du riz de qua-
lité riche seront facilités et, si tous les espoirs
actuels se réalisent, la Grande lie disposera
dès l'an prochain ci une quantité importante de
vary lava de belle venue, correspondant au
type standard et capable de supporter en Eu-
rope la comparaison avec les plus beaux riz
étrangers.
L'Inventaire économique
de la Tunisie
Dès son arrivée en Tunisie, M. François
Manceron, Résident général, déférant au dé-
sir exprimé à plusieurs reprises par le Grand
Conseil, institua, en 1929, une commission
d'études économiques et financières composée
de grands conseillers et de personnalités
françaises et indigènes. Pendant deux ans,
cette commission, qui s'était divisée en deux
sous-commissions, eut de nombreuses réu-
nions au cours desquelles furent examinés à
peu près tous les problèmes tunisiens et les
besoins économiques du pays en particulier.
Elle a pu, ainsi, établir un inventaire rai-
sonné des ressources et des besoins de la
Tunisie, et dresser le tableau des dépenses
qui résultent des différents programmes de
travaux envisagés par elle.
C'est ce tableau de dépenses qui nous in-
téresse aujourd'hui, nous réservant de reve-
nir sur les questions économiques et sociales
quand les volumineux et documentés rapports
traitant ces questions auront paru, dans le
courant de l'année, probablement.
L'estimation des dépenses à engager est
de 892.500.000 francs, dont 525 millions en
première urgence, pour les travaux d'outil-
lage concernant la colonisation agricole et
l'hydraulique des villes et des campagnes.
Elle est de 2.109.739.250 francs, dont 841 mil-
lions 347.850 francs en première urgence,
pour la circulation des produits agricoles,
industriels et commerciaux (routes,chemins de
fer, ports, aviation, électrification, postes et
télégraphes). La construction de bâtiments ci-
vils d'intérêt général s'inscrit pour 86.900.000
francs, dont 71.400.000 francs en première
urgence.
Un autre groupe de dépenses comprend :
d'une part, des dépenses destinées au déve-
loppement de l'enseignement général et pro-
fessionnel et des institutions sociales, esti-
mées à 613.500.000 francs, dont 271.500.000
francs en première urgence ; et, d'autre part,
les dépenses afférentes aux œuvres d'assis-
tance et d'hygiène, y compris les habitations
à bon marche, estimées à 162.900.000 francs,
dont 126.650.000 francs en première urgence.
La récapitulation générale des dépenses à
engager ressort à 3.865.539.250 francs, dont
835.897.850 francs en première urgence,
c'est-à-dire pou.r des travaux à réaliser dans
les dix années qui vont suivre, en vue de
donner satisfaction aux besoins les plus pres-
sants.
Si ces chiffres sont définitivement retenus,
il restera à déterminer les voies et moyens
qui permettront de trouver l'argent néces-
saire; Etant donné le montant, très élevé
pour la Tunisie, des dépenses à engager en
première urgence, il est possible que la
commission soit amenée à préconiser une re-
fonte du .régime fiscal tunisien dont certains
éléments sont archaïques et ne reposent pas
sur des bases équitables. Avec plus de justice,
IL fattt "donner à ce régime fiscal, plus de
souplesse et de rendement.
Ce n'est pas la tâche la moins ardu.e et la
moins délicate qui reste à accomplir.
Arthur Petlegrin.
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
Départ de la mission Griaule
1.. Griau l e
La mission d'études Dakar-Djibouti, diri-
gée par M. Griaule et dont nous avons main-
tes fois entretenu nos lecteurs, s'est embar-
quée à bord du Saint-Firmin, qui a quitté
Bordeaux à destination de la côte occiden-
tale d'Afrique.
Elle est composée de MM. Marcel Larget,
chimiste, second de l'expédition; Leyris, ar-
chiviste; Mouchet, administrateur colonial,
linguiste ; Eric Lutten, photographe ; Michel
Oukhtomsky, cinéaste, et F. Moufle, techni-
cien. Neuf tonnes de matériel ont été empor-
tées.
Uettc mission ethnographique et linguisti-
que, pendant deux ans, va parcourir l'Afri-
que à la recherche de renseignements, de
documents et de spécimens destinés à enri-
chir le musée du Trocadéro, dont le SOUÏ-
directeUt-, M. Rivière, a accompagné les
membres de l'expédition jusqu'à Bordeaux.
CINÉMA COLONIAL
•+ «
Un film sur la légion étrangère
M. Strejewsky prépare actuellement un
film dont l'action se déroulera dans un poste
de l'Extrême-Sud algérien et dont les prin-
cipaux personnages seront un capitaine de la
Légion, sa femme et un légionnaire russe.
Comme M. Strejewsky veut que son film,
dont M. Ivan Mosjoukinc interprétera le
principal rôle, soit la gloire de la Légion,
ce sera une réplique au Beau geste.
t <***>
Le prix de la littérature
coloniale
1" «–-–
Dans les bureaux du Petit Parisien a été
attribué, hier, le prix de la littérature colo-
niale. Le jury était composé de MM. Louis
Bertrand, de l'Académie française ; Jean
Ajalbert, de l'Académie Goncourt ; Félix Du-
bois, Mme Myriam Harry, MM. Marius et
Ary Leblond, André Lichtenbcrger, Sébas-
tien-Ch. iLeconte, Jean Vignaud.
Le prix d'une valeur de 6.000 francs, fut
attribué à M. Jean Renaud, par 9 voix sur
14 votants, pour l'ensemble de son œuvre
coloniale.
Rappelons que le lauréat a publié lil Jeu-
nesse de Prosper IJourrasJet) le Tracé l'reiaô,
Mirage d'exil, les Errants, Pototo.
En outre, M. Jean Renaud a, au Maroc,
après la guerre, dirigé le quotidien de Ca-
sablanca la Presse marocaine. M. Jean Re-
naud appartient comme officier a l'artillerie
coloniale, il est ancien officier d'ordonnance
d'un Gouverneur général de rindochinc.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le commerce du ciment, nu Maroc.
LI Aviation coloniale.
IVipertoire de l'Officiel.
A l'Exposition Coloniale
) (
ECHOS
Le Désert
Pour donner l'impression de l'infini dé-
sertique, le maréchal Lyautey et M. Victor
Bati ont créé la Cité des Informations. C'est
triste, lrisle., vide, vide., penible comme
un jour sans pain. Tous ceux qui- approu-
vèrent, il y a deux ans, l'initiative du ma-
réchal et de L'organisateur des foires maro-
caines déplorent aujourd'hui les 25 millions
gaspillés à la construction et à l'aménage-
filent de cette immense bâtisse.
La grande idée du règne. et la plus oné-
reuse entre tant d'autres.
Direction
Tout le monde parle.
Personne ne dirige.
A la place dit maréchal Lyautey défail-
lant, et d'une camarilla agitée et illcapable,
les exposants, les concessionnaires, les em-
ployés demandent une tête.
Un chef responsable qui commande.
Braves gardiens
Ils sont assez nombreux, mais, les pauvres,
comment sont-ils recrutés1 Des braves gens
pleins de bonne volonté, mais qui sont inca-
pables de vous dire, quand vous visitez
l'A. O. F., oit sont les palais des pays à
mandats; quand vous êtes à Angkor, où se
placent les pavillons de la Martinique et des
Etablissements français dans l'Inde.
Jjtgez un peu si on leur demandait où se
trouve le commissariat des colonies portu-
gaises. Mais il ne faut pas leur demander
un effort dans une bagarre ou une bouscu-
lade. La plupart ont un âge certain et l'on a
bien vu la vanité du service d'ordre autour
du Zoo les dimanches et jours de fête.
Tickets
On vend des tickets d'entrée pour L'Expo-
sition à la porte à des prix défiant toute
conctlrrence.
D'où viennent-ils 1
Guider officiel
Il y en a un. On le vend 5 francs. Mais
déjà oti ne le trouve plus.
Confidentiel, alors, pour les visiteurs,
comme l'Exposition l'est pour les bous ci-
toyens des provinces de France,
Mignonne i.
WVV
On inaugure à tour de bras
Les grandes journées d' ouverture se poursui-
vent matin et soir sans arrêt.
- Ce matin, nous étions conviés à l'inaugura-
tion de t* Exposition des Beaux-Arts de la Sec-
tion de Synthèse, au Musée des Colonies, le
soir c'est l'Indochine qui est à l'honneur.
Peintres et Sculpteurs
Notre éminent collaborateur M. Henry Bé-
renger, ambassadeur de France, président de
la Société Coloniale des Artistes français, par-
le dans l'article de tête de ce jour des Annales
Coloniales, de la grand e manifestation artisti-
que dont le jury était présidé par le plus grand
peintre français, actuellement vivant, M. Al-
bert Besnard.
Demain notre ami Tamaris donnera aux lec-
teurs de ce journal, la critique d'un lettré,
doublé d'un grand artiste.
Aujourd'hui, je veux dans un bref raccour-
ci, saluer ceux qui depuis lant d' années, ont
bourlingué du levant au couchant, pionniers
méconnus, n' ayant d'autre satisfaction que la
lumière de leurs pinceaux, toujours à la recher-
che de visions nouvelles, n'attendant rien des
grands de ce monde.
Voici pêle-mêle, cités au hasard, quelques-
uns dans cette légion d' animateurs, parmi les-
quels demain la gloire fera plus d'élus, que la
fortune n'a jusqu'ici fait d'heureux.
Les officiels sont là. Tout le monde est au
garde-à-vous. M. Paul Reynaud, ministre des
Colonies, arrive, salué à la porte du très beau
palais des Beaux-Arts, par MM. Henry Bé-
renger, sénateur, président de la Section des
Beaux-Arts de l'Exposition Coloniale ; Mau-
rice Petsche, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-
Arts ; Lyautey, Olivier, Morain, Vatin-Peri-
gnon, du Commissariat général de l'Exposi-
tion; Mmes la générale Stuhl, Suzanne Fré-
mont, Germaine Casse, MM. Paul Chabas,
Albert Aublet, Doigneau, Aubry Herviault,
et tout le Comité de la Société Coloniale des
Artistes français.
En une brève allocution, M. Henry Béren-
ger remercie le ministre des Colonies d'avoir
bien voulu honorer de sa présence, cette séance
inaugurale. Il lui signale que la légion des ar-
tistes coloniaux sont là, réunis sans distinction
d'école, de tendances ou de clans, travaillant
avec le même enthousiasme pour faire mieux
connaître et mieux aimer la France d' outre-mer.
Il indique au ministre que l'Exposition compor-
te deux parties : l'une élevée aux illustres
peintres orientalistes et coloniaux, décédcs,
l'autre aux vivants. M. Paul Reynaud pronon-
ce quelques mots de félicitations pour les or-
ganisateurs de cette belle manifestation artisti-
que et le cortège traverse les salles bien pré-
sentées et bien aménagées.
A dix heures et demie, selon le même ryth-
me. M. Paul Reynaud inaugurait la partie ar-
tistique de la synthèse au Musée permanent des
Colonies.
L'Indochine
Cet après-midi a eu lieu l'inauguration .t de
ce point du monde oriental » où éclate le génie
colonial de la France.
Cette section dominée par la reproduction du
Temple d'Angkcv-Vat, le type le plus achevé
/at le type le p l us ac h evé
de l'évolution architecturale du Cambodge,
symbolise notre idéal d'une collaboration appe-
lée à ranimer et vivifier le génie propre de
cette antique civilisation.
Prodigieux sanctuaire 1 Une disposition d'es-
caliers. des * plus belle, des plus hardie, don-
ne aux galeries, l' apparence de monter vers le
Bouddha, inaccessibl e protecteur de la race,
dans un envol de louanges et de supplica-
tions. Admirable tradition de tous les « maî-
tres-d'oeuvres x sous toutes les latitudes.
La cathédrale Cambodgienne, la plus vas-
te du monde s'élève en étages, jusqu'au taber-
nacle central, dont la haute tour et les élégan-
tes tourelles, portent haut dans le ciel de Vin.
cennes, les merveilles de l'art Kkmer.
Tout au tour de l'image du chef-d' œuvre,
1 effort français est groupé. Cochinchine, Cam-
bodge, Annam, Tonkin, Laos !. cinq grands
pays « joignent leurs forces x, accordent leurs
énergies, assemblent leurs vigueurs, sous la
haute discipline de la souveraineté française,
symbole qui doit être un credo pour tous les
Français.
Sur les 5.000 m2 de surface horizontal e et
sur une superficie verticale correspondante, qui
rassemblent nos possessions d'Asie, la souve-
raineté française est l' armature puissante qui
« encercle et soutien tes pièces d'un échafau-
dage ». Qu'on l'enlève et tout s' effondre ;
l' anarchie, la famine, les épidémies, se parta-
geront les fragments dispersés.
C'est à ce délicat équilibre humain que s' em-
ploie la politique ferme et souple de M. le
Gouverneur général Pasquier.
Le Commissaire, M. P. Guesde, en réunis-
sant aussi supérieurement à Vincennes tout ce
qui est commun à tous les pays de l'Indochine,
dans toutes les branches de l' activité adminis-
trative, économique, sociale et intellectuelle :
en unissant les arts français et les indigènes,
les établissements scientifiques, les miracles de
l' Assistance médicale et de l'Hygiène sociale,
les richesses, économiques, tout cet ensemble
qui assure le mieux-être de nos protégés. M.
P. Guesde a éloquemment servi les intérêts de
la France d'Extrême-Asie.
Grand jour de fête, les oriflammes flottent
au vent : tes minces et délicieuses danseuses
Cambodgiennes qui sont peut-être les chœuirs
des anges et les archanges de Bouddha, font
des apparitions qui immobilisent sur place les
visiteurs émerveillés.
Présidaient à cette inauguration MM. Paul
Reynaud, ministre des Colonies ; Pierre Pas-
quier, gouverneur général de l'Indochine ;
Pierre Guesde, commissaire général de l'Indo-
chine. et Blanchart de La Brosse, directeur de
l'agence économique de l'Indochine, etc., etc.
En A. E. F.
Il faut souligner l'extrême originalité du Pa-
lais de notre Congo, cette colonie à qui l'on
avait donné le surnom de Cendrillon, prend au-
jourd'hui sa revanche et expose dans la section
africaine de Vincennes, les réalisations du pré-
sent, doublées des plus intéressantes promesses
d'avenir.
M. Raphael Antonetti, gouverneur général
de l'Afrique Equatoriale française et M.
Léon Mirabel, le commissaire de cette immen-
se colonie, reçoivent le.cortège officiel à l'en-
trée d'une grande case, en honneur dans la ré-
gion de Sogone et dont le toit en forme d' obus
attire de loin, la curiosité des visiteurs. Je ré-
pète que ce pavillon est très heureusement avi-
nal. Cette qualité essentielle (e présentation,
lui permet de lutter victorieusement avec les ri-
ches sections qui l' entoilent.
Dans tes galeries circulaires, sont réunis tous
les enseignements et les renseignements suscep-
tibles de révéler cette partie de la France afri-
caine aux visiteurs.
Voici des échantillons bien présentés
d'amandes de palme, graine de sésame ricin,
karité, arachides, huile de palme, coton, ka-
pok, raphia, ananas, cafés, cacaos, vanille,
etc.
Une deuxième galerie est réservée au folklo-
re des grandes chasses.
Une troisième est exclusivement réservée à
l'exposition des bois qui étale le luxe de bel-
les et nombreuses essences.
Entre les dioramas et les panoramas, est ex-
posée la lutte de l'Assistance médicale contre
la maladie du sommeil.
Partout, longues stations officielles, car, la
plus modeste des statistiques, indique l'effort
victorieux de la France civilisatrice. C'est ce
que la section de M. Mirabel prouve éloquem-
ment.
A Madagascar
Hier, le tour du monde nous fait ensuite
aborder sur les escarpements fleuris de la Gran-
de lie. Le débarquement ne rappelle en rien,
celui de Robinson Crusoé.
Le « sauvage » est rempl acé par « l'offi-
ciel » ; c est à la suite de M. Paul Reynaud,
ministue des Colonies, et d'une importante pha-
lange du tout Paris et du tout Colonial, que
nous pénétrons dans a le grand pays de char-
me )\, admirablement symbolisé par la tour
des Bucrânes dont l' envol décoratif est visible
à mille mètres à la roiu'c et par le palais Hova
rouge brûlant. L etwvvir' saisissiiit, et
vaut de chaleureuse : récitations à M. Gaston
Pelletier, l\uTÎ directeur de IVlecvr Eco-
rt miquesaMe de la très helle réussite malgache
Il (allait que Madap.af^ar, dont le rôle doil
de\ enir prépondérant dans le concert mondial
de- ei se
à tant de métropolitain* qui ignorent encore la
valeur de cette France de l'Oeéa.11 Indien.
Un va-tc corps prinnnal du hatimpnt. élevé
sur trois étages, renternic tout ce qui caracté-
rise la vie pittoresque, administrative, économi-
que et sociale de la Grande Ile.
Dam une çranue salle du rez de-chaussée,
les dioramas du Rrand coloriste, Henry Cayon,
journaljiotidiii
tLèèuHon & Administrions t
M, IN II MM-IMNf
PARIS «
irtllniè I LPUVM1MV
» RICHKLIBU 9MI
L 4 0
Les Annales Coloniales
Cm mmonce» et rMmwi «ml rtffvfi m
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L'art colonial à l'Exposition
Une exposition coloniale est tout naturel-
lement une exposition artistique, car on ne
peut séparer la notion de l'art de celle des
colonies, alors que ces deux notions appa-
raissent liées dans la nature des choses aussi
bien que dans L'histoire du développement
humain.
Bien que le mystère de la planète c.Jinti.
nue avec les explorations accrues de nos
siècles de science et de vitesse, les colonies
restent encore pour notre temps, de puis-
santes soues de rajeunissement et de
beauté. Formes, sites, aspects, couleufs,
faune, flore, cieux, mers, climats, races, hu-
manités, tout est encore apparition, aven-
ture, dans ces tropiques équatoriaux, ceinture
de Vénus de nos outre-mers.
Avec leurs races diverses et leurs produc-
tions de compliment, les Colonies d'Afrique,
d'Asie, de l'Insulinde, d'Océanie, d'Améri-
que, sont entrées dans le mouvement géné-
ral de la planète, y ont apporté des droits
nouveaux avec des déplacements dynamiques
multipliés par la rapidité des va-et-vient,
par ces forces de communication universelles
que l'homme a utilisées sous le nom d'élec-
tricité, de pétrole, de radio-diffusion. Le
mouvement colonial a entraîné dans la même
ronde continents et océans qui, tous, aujour-
d'hui, sont à l'artiste une matière de beauté
comme au politique une matière d'activité.
Colonialisme est ainsi devenu l'un des
mots d'ordre du temps nouveau. Toutes les
littératures et tous les arts y ont répondu
autant que toutes les économies et toutes les
politiques. La génération humaine qui monte
est coloniale par droit de naissance. Et ces
systèmes intercontinentaux que sont les na-
tions renouvelées se cherchent, se palpent,
s'associent ou se dissocient, sympathisent ou
antipathisent par des interdépendances sans
cesse accrues, d'où un art nouveau et un
ordre nouveau sont en train de surgir.
Aux premiers rangs de ce colonialisme
esthétique du xx" siècle, est apparue,
comme toujours quand il s'agit d'une révéla-
tion humaine, la France.
Si la France d'Europe continue à res-
plendir à l'occident du vieux monde comme
un des diamants de la race blanche, la Fran-
ce. d'outre-mer brille au travers des cinq
continents comme l'écharpe polychrome de
toutes les races humaines. Cette France
d'outre-'mer possède de nombreux ateliers
.naturels de lumière et - de forme. L'énorme
a !;,e - u oumpauuus ?~ e Belli.
r 1 -de %c -
m~ , ~%e - m. m- rreém w-o"r - u -~
oorpore dans notre esthétique française.
D'année en année, toute une jeunesse ar-
tiste, stimulée par la faveur du public et
l'exemple des aînés, se plonge délibérément
dans l'aventure de nouveaux climats, sous
de nouveaux cieux avec des conditions <7e vie
totalement renouvelées. Colonial moi-même,
je l'ai vue, cette jeunesse de notre France
d'Europe, partout accueillie fraternellement
dans nos lointaines familles coloniales et tou-
jours reconnaissante de cette fraternité. J'ai
senti grandir en elle les synthèses encore
inexprimées qui forment son génie à l'image
du monde de demain. Elle a devant elle,
pour éclairer de flambeaux illustres sa route 1
héroïque et ingrate les leçons des grands
maîtres du XIXll siècle, Delaoroix, Decamps,
Chassériau, Gauguin, révélateurs d'horizons,
de couleurs et de formes, maîtres aujourd'hui
incontestés de notre premier grand art colo-
nial.
Pour marquer à cet art colonial la place
qui lui était due dans l'Exposition Coloniale
internationale de 1931, M. le Maréchal Lyau-
tey avait constitué dès 1928 une Commission
consultative des Beaux-Arts composée de
délite des artistes et critiques d'art s'inté-
ressant aux Colonies, ainsi que des représen-
tants qualifiés des principales associations
d'artistes s'intéressant aux colonies, notam-
ment la Société coloniale des Artistes fran-
çais et la Société des Orientalistes français.
Cette Commission fut, à partir de juin 193,0,
complétée par un Comité central exécutif
d'organisation des Beaux-Arts à l'Exposi-
tion coloniale de 1931 lequel eut la charge
de coordonner et de mettre en œuvre toutes
les manifestations esthétiques de l'Exposi-
tion Coloniale. M. le Maréchal Lyautey vou-
lut bien me confier la Présidence de ce Co-
mité en même temps que la Commission des
Beaux-Ailts et ma première préoccupation
fut de grouper autour de moi, dans le Co-
mité, en plein accord avec le Maréchal,
toutes les autorités et toutes les compétences
qualifiées pour s'élever au-dessus de toutes
préoccupations d'écoles, de clans, de cote-
ries. Les Présidents des grandes sociétés
artistiques, MM. Albert Besnard, Paul Cha-
bas, Forain, Frantz- Jourdain, Signac, Geor-
ges Leygues, Edouard Herriot, André Tar-
dieu, voulurent bien accepter de collaborer
* avec les représentants de la classe des
Beaux-Arts, à la Section Métropolitaine, que
présidait M. le directeur général des Beaux-
Arts, Paul Léon. Entin, MM. les commis-
saires de la Sectio.i rétrospective et de la
Section de synthèse au Musée permanent des
Colonies, Duchênc et Beauregard, accep-
tèrent également de faire partie du Comité
central. Ils nous apportèrent ainsi, avec M.
Jean Alazard, l'appui efficace d'une organi-
sation solide et éprouvée.
Le comité décida que la participation des
Beaux-Arts à l'Exposition Coloniale, quoi-
que unifiée dans ses directives, serait triple
dans ses installations :
Rétrospective coloniale des Beaux-Arts,
comprenant les grandes œuvres des maîtres
- du xix" siècle et du commencement du xxo,
installée dans tes grands salons d'entrée du
Musée permanent des colonies (section de
synthèse) 3
Le palais des Beaux-arts coloniaux con-
temporains comprenant les œuvres des maî-
tres actuels, choisies par un jury d'artistes,
dont le président élu fut, par acclamations,
M. Albert Besnard; les vice-présidents, MM.
Paul Chabas, Frantz-Jourdain, Forain,
Paul Léon, ce jury étant composé des repré-
sentants des bureaux et des comités de tou-
tes les principales sociétés artistiques fran-
çaises ;
Les pavillons des diverses colonies et pos-
sessions françaises, comprenant chacun une
exposition artistique d'oeuvres locales choi-
sies par un jury en relations avec le Comité
Central et sous l'autorité du commissaire de
chaque colonie à l'Exposition. --
Grâce à cette répirtitkln, l'ensemble de
l'efforô esthétique français concernant les
colonies a pu être présenté aux visiteurs de
l'Exposition avec méthode et impartialité.
Au lendemain de l'inauguration du Musée
permanent, à la veille du vernissage du Pa-
lais des Beaux-Arts, je tiens à rendre ici
l'hommage qui leur est dû aux principaux
ouvriers de cette œuvre complexe et délicate,
MM. Beauregard, Alazard, Bernheim de
Villers, Albert Keim, Guiffrey, Hautecœur,
Masson, Léon Ruffe, qui n'ont cessé de pro-
diguer au Comité Central et au jury leur dé-
vouement, leur temps, l'eur inépuisable bon-
ne volonté, avec leur haute compétence.
Grâce à eux, soit à la Rétrospective, soit à
la Contemporaine, les visiteurs de l'Exposi-
tion auront devant eux un ensemble d'œuvres
permettant de suivre dans son évolution l'art
colonial des deux derniers siècles. A côté des
talents illustres ou déjà brillants que la re-
nommée a désormais consacrés, ils constate-
ront l'ascension d'un grand nombre de jeu-
nes talents. Dans ces étoiles montantes, le
visiteur fixera ses préférences et choisira sa
constellation. La France est assez riche pour
lui en offrir un ciel tout comblé.
JWenry Bérenyer,
Sénateur de la Guadeloupe Vice-Pri-
tident de la Commission des
A/faire* Etrangères.
; 44» )
Il crasell SIDerae. des Colonies
ELECTION
M. Gratien Candace, député de la Guade-
loupe, avait été élu délégué des Etablisse-
ments français d'Océanie au Conseil supé.
rieur des Colonies, il y a déjà quelques an-
nées. tyne violentft campagne contre -le cumul
de la double situation de député d'une colc^
nie et de délégué d'une autre au Conseil su-
périeur avait amené le Conseil d'IEtat à an-
nuler l'élection. Mais des textes législatifs
étant intervenus, M. Gratien Candace, re-
devenu éligible, s'est représenté devant les
électeurs de Tahiti. Alors que tout le monde
croyait à son succès, il a été suscité contre
lui par les missions protestantes, toute
puissantes dans l'archipel, la candidature
de M. Jérémie Lemaire, ancien gouverneur
des colonies, ancien député des Etablisse-
ments français de l'Inde de 1906 à 1910, et
M. J. Lemaire, qui a fait incognito le
voyage de Marseille il.. Papecte, a été élu à
une majorité impressionnante. 3.000 voix
contre 600 à M. Candace.
Détail piquant ; le nouveau délégué est un
vieux de la vieille : il porte allègrement
79 printemps.,
4060b ».
Réintégration
M. Touzet, qui fut quatre ans durant chef
de cabinet de Ml Albert Sarraut, au minis-
tère des Colonies, après avoir été son colla-
borateur au gouvernement général. de l'In-
dochine, avait été nommé en 1924 gouver-
neur des colonies et affecté à la colonie du
Tchad. Pour des raisons de convenances
personnelles, M). Touzet avait refusé de re-
joindre Fort-Lamy et donné sa démission.
Entré dans des affaires indochinoisos, M.
Touzet, après un nouveau séjour en Cochin-
chine, vient d'être réintégré dans l'adminis-
tration coloniale - et - nommé, il y a trois moif,
sous-directeur des finances et de la compta-
bilité en Indochine.
4*»-
le catholicisme an laos
- >♦»
Le 21 avril dernier, les prêtres des Mis-
sions Etrangères de Paris fêtaient le cin-
quantième anniversaire de leur arrivée dans
le Laos. Quelques chiffres permettront de
mesurer leur effort et les résultats qui l'ont
couronné.
Le 21 avril 1881, Mgr Prudhomme et le
Père Guégo arrivaient à Ouhome. Ils n'y
trouvèrent aucun chrétien. Sans se décou-
rager, ils commencèrent leur tournée dans
le Laos. Ils ne rencontrèrent en tout que
quatre chrétiens annamites à Lakhome et
deux chrétiens siamois à N ongkahi, centre
important sus les rives du Mékhong. Depuis
lors, le christianisme s'est développé d'une
façon vraiment extraordinaire et le Laos
compte actuellement 15.000 chrétiens lao-
tiens et 5.000 chrétiens annamites. Deux lao-
tiens, les Pères Antoine Mun et Albert Dong,
tous deux originaires d'Ouhone, sont prêtres.
Mentionnons pour terminer les trois couvents
de religieuses indigènes qui groupent main-
tenant 70 sœurs.
Ces résultats sont d'autant plus magniti-
ques que le Laos, gtand comme les trois
quarts de la France, ne compte que il mis-
sionnaires, 2 prêtres indigènes et 10 religieu-
ses de Saint-Paul de Chartres. Ce territoire
fut érigé en vicariat apostolique par
Léon XIII, en 1899 et compte une. popula-
tion totale de 1.500.000 habitants.
(Agence Fides.)
"Clemenceau colonial"
i
m
L y a quelques jours,
M arcel Ruedel, à
propos de Paul Dou-
mer, rappelait que le
,parti radical refusa
longtemps de don-
ner son adhéjion à
l'idée coloniale,
mais un jour vint,
dit-il, où « ce grand
« parti renonça aux
« idées malsaines dont Al. - Georges Clemen-
« ccàu fut pendant toute sa vie l'ardeirt pro-
« pagalrdiste D.
Clemenceau en effet se montra jusqu'à sa
mort le farouche adversaire de la colonisa-
tion française dans ce qu'elle avait de plus
noble et de plus pur, c'est ce qui explique sa
haine contre Iules Ferry.
Cependant, à la fin de sa vie, une fois un
colonial trouva grâce devant lui : il lui voua
"iême une admiration sans bornes, on peut
même dire, ce qui est rare chez lui, une ad-
miration attendrie.
Il est vrai que ce « colonial » était d'une
essence rare : c'était Auguste Pavie qui ex-
plora l'intérieur de V Indochine et conquit
pacifiquement toute la région du III elWllg.
C'est à cet admirable « colonisateur » que
nous avons rendu hommage il y a un mois à
Ditran, en plaçant une plaque commémora-
tive sur sa maison natale et en donnant son
nom à une rue de la ville où il repose.
Quant, cri 1921, Auguste Pavie fil pa-
raître, après les travaux considérables de sa
mission. un récit plus sommaire de ses pre-
miers voyages au Cambodge, il donna à son
livre le titre symbolique de « A la Conquête
des Cœurs » et il donna le manuscrit à Clc-
menceau. Celui-ci le lut pendant qu'il se ren-
dait aux Indes. Il fut ClttllOusiasmé, ému, et
il écrivit une préface pour le livre.
Ce qui n empêcha pas Clemenceau aprh
Varmistice, de Itégliger complètement le côté
colonial de la paix si onéreuse qu'il a signée
four la France.
Mais revenons à Auguste Pavie au moment
où le haut conseil colonial examine le « Pro-
blème Indochinois B, il me paraît, d'autre
part, opportun de rappeler que mtmc aux
sombres jours où les Pavillons Noirs sem-
blaient les maîtres 'dalls une partie de VIn-
dochine. un Français Slil conquérir et pa-
cifier d'immenses territoires sans tirer un
coup de fusils par l'unique vertu de soit es-
prit juste ct. généreux. -
3Êichtei oedoiduerter,
Député des Côles-du-Nord
Secrétaire de la Commission
, , de ta Matin? Marchande
.i.a
Tournées artistiques
-0
Vers l'Extrême-Orient
M. Joseph Szigeti est parti pour une im-
portante tournée en Extrême-Orient ; il se
fera entendre à Tokio, aux lies Philippines,
à Saïgon, à Singapour et à Java. De retour
à Paris en septembre, il repartira ensuite
pour l'Amérique.
44».
La question du riz
à Madagascar
Le Comité d'Etudes et de Propagande du
riz, institué en août 1930, a recherché ces der-
niers temps les moyens propres à développer
la culture et le commerce du riz malgache. 11
vient d'élaborer un plan d' action dont certaines
parties sont déjà en voie d'exécution. Ce plan
comporte notamment : l'accroissement des sur-
faces cultivées par la recherche des terrains sus-
ceptibles d'être aménagés en rizières; la substi-
tution dans diverses régions rizicoles des varié-
tés à grains translucides, qui repondent mieux
au goût de la clientèle européenne, aux varié-
tés à grains crayeux; la propagande à faire au-
près des producteurs indigènes pour obtenir un
produit pur par la sélection et le triage des se-
mences; le groupement des cultivateurs qui per-
mettra à ces derniers de bénéficier du crédit
agricole; la vulgarisation des procédés mécani-
ques de culture et la constitution d'un matériel
moderne (herses, tarares et trieurs); l'interven-
tion des Chambres de Commerce ou d'orga-
nismes spéciaux pour l'achat direct des riz
d'exportation, de façon, à éviter les erreurs des
collecteurs indigènes qui opèrent trop souvent
des mélanges; enfin la création, dans le cadre
du service de l'agriculture, d'une inspection de
la propagande agricole, organisme d'animation
-. - - 'II.
et de contrôle, chargé non seulement d'établlt;
une liaison étroite entre les services administra-
tifs et les industriels et commerçants, mais aussi
et surtout d'éduquer les cultivateurs malgaches,
de parcourir les villages, d'y multiplier les dé-
monstrations et les expériences.
Toutes ces mesures sont de nature à assurer
rapidement le développement et l'amélioration
de la production rizicol e de Madagascar.
L,'année 1931 paraît, d'ailleurs, devoir être
très bonne pour les riziculteurs, notamment dans
tes régions de l'Ouest. Grâce aux efforts pour-
suivis, grâce aussi à des conditions climatéri-
ques favorables et à l'absence de vols destruc-
teurs de sauterette, la L'écolte s'annonce cette
année sensiblement plus abondante que les an-
nées précédentes; on estime qu'elle dépassera
largement les besoins de la consommation lo-
cale.
On peut donc prévoir une reprise sérieuse
des exportations à la Réunion, à Maurice et
sur la côte d'Afrique.
De plus, les ensemencements du riz de qua-
lité riche seront facilités et, si tous les espoirs
actuels se réalisent, la Grande lie disposera
dès l'an prochain ci une quantité importante de
vary lava de belle venue, correspondant au
type standard et capable de supporter en Eu-
rope la comparaison avec les plus beaux riz
étrangers.
L'Inventaire économique
de la Tunisie
Dès son arrivée en Tunisie, M. François
Manceron, Résident général, déférant au dé-
sir exprimé à plusieurs reprises par le Grand
Conseil, institua, en 1929, une commission
d'études économiques et financières composée
de grands conseillers et de personnalités
françaises et indigènes. Pendant deux ans,
cette commission, qui s'était divisée en deux
sous-commissions, eut de nombreuses réu-
nions au cours desquelles furent examinés à
peu près tous les problèmes tunisiens et les
besoins économiques du pays en particulier.
Elle a pu, ainsi, établir un inventaire rai-
sonné des ressources et des besoins de la
Tunisie, et dresser le tableau des dépenses
qui résultent des différents programmes de
travaux envisagés par elle.
C'est ce tableau de dépenses qui nous in-
téresse aujourd'hui, nous réservant de reve-
nir sur les questions économiques et sociales
quand les volumineux et documentés rapports
traitant ces questions auront paru, dans le
courant de l'année, probablement.
L'estimation des dépenses à engager est
de 892.500.000 francs, dont 525 millions en
première urgence, pour les travaux d'outil-
lage concernant la colonisation agricole et
l'hydraulique des villes et des campagnes.
Elle est de 2.109.739.250 francs, dont 841 mil-
lions 347.850 francs en première urgence,
pour la circulation des produits agricoles,
industriels et commerciaux (routes,chemins de
fer, ports, aviation, électrification, postes et
télégraphes). La construction de bâtiments ci-
vils d'intérêt général s'inscrit pour 86.900.000
francs, dont 71.400.000 francs en première
urgence.
Un autre groupe de dépenses comprend :
d'une part, des dépenses destinées au déve-
loppement de l'enseignement général et pro-
fessionnel et des institutions sociales, esti-
mées à 613.500.000 francs, dont 271.500.000
francs en première urgence ; et, d'autre part,
les dépenses afférentes aux œuvres d'assis-
tance et d'hygiène, y compris les habitations
à bon marche, estimées à 162.900.000 francs,
dont 126.650.000 francs en première urgence.
La récapitulation générale des dépenses à
engager ressort à 3.865.539.250 francs, dont
835.897.850 francs en première urgence,
c'est-à-dire pou.r des travaux à réaliser dans
les dix années qui vont suivre, en vue de
donner satisfaction aux besoins les plus pres-
sants.
Si ces chiffres sont définitivement retenus,
il restera à déterminer les voies et moyens
qui permettront de trouver l'argent néces-
saire; Etant donné le montant, très élevé
pour la Tunisie, des dépenses à engager en
première urgence, il est possible que la
commission soit amenée à préconiser une re-
fonte du .régime fiscal tunisien dont certains
éléments sont archaïques et ne reposent pas
sur des bases équitables. Avec plus de justice,
IL fattt "donner à ce régime fiscal, plus de
souplesse et de rendement.
Ce n'est pas la tâche la moins ardu.e et la
moins délicate qui reste à accomplir.
Arthur Petlegrin.
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
Départ de la mission Griaule
1.. Griau l e
La mission d'études Dakar-Djibouti, diri-
gée par M. Griaule et dont nous avons main-
tes fois entretenu nos lecteurs, s'est embar-
quée à bord du Saint-Firmin, qui a quitté
Bordeaux à destination de la côte occiden-
tale d'Afrique.
Elle est composée de MM. Marcel Larget,
chimiste, second de l'expédition; Leyris, ar-
chiviste; Mouchet, administrateur colonial,
linguiste ; Eric Lutten, photographe ; Michel
Oukhtomsky, cinéaste, et F. Moufle, techni-
cien. Neuf tonnes de matériel ont été empor-
tées.
Uettc mission ethnographique et linguisti-
que, pendant deux ans, va parcourir l'Afri-
que à la recherche de renseignements, de
documents et de spécimens destinés à enri-
chir le musée du Trocadéro, dont le SOUÏ-
directeUt-, M. Rivière, a accompagné les
membres de l'expédition jusqu'à Bordeaux.
CINÉMA COLONIAL
•+ «
Un film sur la légion étrangère
M. Strejewsky prépare actuellement un
film dont l'action se déroulera dans un poste
de l'Extrême-Sud algérien et dont les prin-
cipaux personnages seront un capitaine de la
Légion, sa femme et un légionnaire russe.
Comme M. Strejewsky veut que son film,
dont M. Ivan Mosjoukinc interprétera le
principal rôle, soit la gloire de la Légion,
ce sera une réplique au Beau geste.
t <***>
Le prix de la littérature
coloniale
1" «–-–
Dans les bureaux du Petit Parisien a été
attribué, hier, le prix de la littérature colo-
niale. Le jury était composé de MM. Louis
Bertrand, de l'Académie française ; Jean
Ajalbert, de l'Académie Goncourt ; Félix Du-
bois, Mme Myriam Harry, MM. Marius et
Ary Leblond, André Lichtenbcrger, Sébas-
tien-Ch. iLeconte, Jean Vignaud.
Le prix d'une valeur de 6.000 francs, fut
attribué à M. Jean Renaud, par 9 voix sur
14 votants, pour l'ensemble de son œuvre
coloniale.
Rappelons que le lauréat a publié lil Jeu-
nesse de Prosper IJourrasJet) le Tracé l'reiaô,
Mirage d'exil, les Errants, Pototo.
En outre, M. Jean Renaud a, au Maroc,
après la guerre, dirigé le quotidien de Ca-
sablanca la Presse marocaine. M. Jean Re-
naud appartient comme officier a l'artillerie
coloniale, il est ancien officier d'ordonnance
d'un Gouverneur général de rindochinc.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le commerce du ciment, nu Maroc.
LI Aviation coloniale.
IVipertoire de l'Officiel.
A l'Exposition Coloniale
) (
ECHOS
Le Désert
Pour donner l'impression de l'infini dé-
sertique, le maréchal Lyautey et M. Victor
Bati ont créé la Cité des Informations. C'est
triste, lrisle., vide, vide., penible comme
un jour sans pain. Tous ceux qui- approu-
vèrent, il y a deux ans, l'initiative du ma-
réchal et de L'organisateur des foires maro-
caines déplorent aujourd'hui les 25 millions
gaspillés à la construction et à l'aménage-
filent de cette immense bâtisse.
La grande idée du règne. et la plus oné-
reuse entre tant d'autres.
Direction
Tout le monde parle.
Personne ne dirige.
A la place dit maréchal Lyautey défail-
lant, et d'une camarilla agitée et illcapable,
les exposants, les concessionnaires, les em-
ployés demandent une tête.
Un chef responsable qui commande.
Braves gardiens
Ils sont assez nombreux, mais, les pauvres,
comment sont-ils recrutés1 Des braves gens
pleins de bonne volonté, mais qui sont inca-
pables de vous dire, quand vous visitez
l'A. O. F., oit sont les palais des pays à
mandats; quand vous êtes à Angkor, où se
placent les pavillons de la Martinique et des
Etablissements français dans l'Inde.
Jjtgez un peu si on leur demandait où se
trouve le commissariat des colonies portu-
gaises. Mais il ne faut pas leur demander
un effort dans une bagarre ou une bouscu-
lade. La plupart ont un âge certain et l'on a
bien vu la vanité du service d'ordre autour
du Zoo les dimanches et jours de fête.
Tickets
On vend des tickets d'entrée pour L'Expo-
sition à la porte à des prix défiant toute
conctlrrence.
D'où viennent-ils 1
Guider officiel
Il y en a un. On le vend 5 francs. Mais
déjà oti ne le trouve plus.
Confidentiel, alors, pour les visiteurs,
comme l'Exposition l'est pour les bous ci-
toyens des provinces de France,
Mignonne i.
WVV
On inaugure à tour de bras
Les grandes journées d' ouverture se poursui-
vent matin et soir sans arrêt.
- Ce matin, nous étions conviés à l'inaugura-
tion de t* Exposition des Beaux-Arts de la Sec-
tion de Synthèse, au Musée des Colonies, le
soir c'est l'Indochine qui est à l'honneur.
Peintres et Sculpteurs
Notre éminent collaborateur M. Henry Bé-
renger, ambassadeur de France, président de
la Société Coloniale des Artistes français, par-
le dans l'article de tête de ce jour des Annales
Coloniales, de la grand e manifestation artisti-
que dont le jury était présidé par le plus grand
peintre français, actuellement vivant, M. Al-
bert Besnard.
Demain notre ami Tamaris donnera aux lec-
teurs de ce journal, la critique d'un lettré,
doublé d'un grand artiste.
Aujourd'hui, je veux dans un bref raccour-
ci, saluer ceux qui depuis lant d' années, ont
bourlingué du levant au couchant, pionniers
méconnus, n' ayant d'autre satisfaction que la
lumière de leurs pinceaux, toujours à la recher-
che de visions nouvelles, n'attendant rien des
grands de ce monde.
Voici pêle-mêle, cités au hasard, quelques-
uns dans cette légion d' animateurs, parmi les-
quels demain la gloire fera plus d'élus, que la
fortune n'a jusqu'ici fait d'heureux.
Les officiels sont là. Tout le monde est au
garde-à-vous. M. Paul Reynaud, ministre des
Colonies, arrive, salué à la porte du très beau
palais des Beaux-Arts, par MM. Henry Bé-
renger, sénateur, président de la Section des
Beaux-Arts de l'Exposition Coloniale ; Mau-
rice Petsche, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-
Arts ; Lyautey, Olivier, Morain, Vatin-Peri-
gnon, du Commissariat général de l'Exposi-
tion; Mmes la générale Stuhl, Suzanne Fré-
mont, Germaine Casse, MM. Paul Chabas,
Albert Aublet, Doigneau, Aubry Herviault,
et tout le Comité de la Société Coloniale des
Artistes français.
En une brève allocution, M. Henry Béren-
ger remercie le ministre des Colonies d'avoir
bien voulu honorer de sa présence, cette séance
inaugurale. Il lui signale que la légion des ar-
tistes coloniaux sont là, réunis sans distinction
d'école, de tendances ou de clans, travaillant
avec le même enthousiasme pour faire mieux
connaître et mieux aimer la France d' outre-mer.
Il indique au ministre que l'Exposition compor-
te deux parties : l'une élevée aux illustres
peintres orientalistes et coloniaux, décédcs,
l'autre aux vivants. M. Paul Reynaud pronon-
ce quelques mots de félicitations pour les or-
ganisateurs de cette belle manifestation artisti-
que et le cortège traverse les salles bien pré-
sentées et bien aménagées.
A dix heures et demie, selon le même ryth-
me. M. Paul Reynaud inaugurait la partie ar-
tistique de la synthèse au Musée permanent des
Colonies.
L'Indochine
Cet après-midi a eu lieu l'inauguration .t de
ce point du monde oriental » où éclate le génie
colonial de la France.
Cette section dominée par la reproduction du
Temple d'Angkcv-Vat, le type le plus achevé
/at le type le p l us ac h evé
de l'évolution architecturale du Cambodge,
symbolise notre idéal d'une collaboration appe-
lée à ranimer et vivifier le génie propre de
cette antique civilisation.
Prodigieux sanctuaire 1 Une disposition d'es-
caliers. des * plus belle, des plus hardie, don-
ne aux galeries, l' apparence de monter vers le
Bouddha, inaccessibl e protecteur de la race,
dans un envol de louanges et de supplica-
tions. Admirable tradition de tous les « maî-
tres-d'oeuvres x sous toutes les latitudes.
La cathédrale Cambodgienne, la plus vas-
te du monde s'élève en étages, jusqu'au taber-
nacle central, dont la haute tour et les élégan-
tes tourelles, portent haut dans le ciel de Vin.
cennes, les merveilles de l'art Kkmer.
Tout au tour de l'image du chef-d' œuvre,
1 effort français est groupé. Cochinchine, Cam-
bodge, Annam, Tonkin, Laos !. cinq grands
pays « joignent leurs forces x, accordent leurs
énergies, assemblent leurs vigueurs, sous la
haute discipline de la souveraineté française,
symbole qui doit être un credo pour tous les
Français.
Sur les 5.000 m2 de surface horizontal e et
sur une superficie verticale correspondante, qui
rassemblent nos possessions d'Asie, la souve-
raineté française est l' armature puissante qui
« encercle et soutien tes pièces d'un échafau-
dage ». Qu'on l'enlève et tout s' effondre ;
l' anarchie, la famine, les épidémies, se parta-
geront les fragments dispersés.
C'est à ce délicat équilibre humain que s' em-
ploie la politique ferme et souple de M. le
Gouverneur général Pasquier.
Le Commissaire, M. P. Guesde, en réunis-
sant aussi supérieurement à Vincennes tout ce
qui est commun à tous les pays de l'Indochine,
dans toutes les branches de l' activité adminis-
trative, économique, sociale et intellectuelle :
en unissant les arts français et les indigènes,
les établissements scientifiques, les miracles de
l' Assistance médicale et de l'Hygiène sociale,
les richesses, économiques, tout cet ensemble
qui assure le mieux-être de nos protégés. M.
P. Guesde a éloquemment servi les intérêts de
la France d'Extrême-Asie.
Grand jour de fête, les oriflammes flottent
au vent : tes minces et délicieuses danseuses
Cambodgiennes qui sont peut-être les chœuirs
des anges et les archanges de Bouddha, font
des apparitions qui immobilisent sur place les
visiteurs émerveillés.
Présidaient à cette inauguration MM. Paul
Reynaud, ministre des Colonies ; Pierre Pas-
quier, gouverneur général de l'Indochine ;
Pierre Guesde, commissaire général de l'Indo-
chine. et Blanchart de La Brosse, directeur de
l'agence économique de l'Indochine, etc., etc.
En A. E. F.
Il faut souligner l'extrême originalité du Pa-
lais de notre Congo, cette colonie à qui l'on
avait donné le surnom de Cendrillon, prend au-
jourd'hui sa revanche et expose dans la section
africaine de Vincennes, les réalisations du pré-
sent, doublées des plus intéressantes promesses
d'avenir.
M. Raphael Antonetti, gouverneur général
de l'Afrique Equatoriale française et M.
Léon Mirabel, le commissaire de cette immen-
se colonie, reçoivent le.cortège officiel à l'en-
trée d'une grande case, en honneur dans la ré-
gion de Sogone et dont le toit en forme d' obus
attire de loin, la curiosité des visiteurs. Je ré-
pète que ce pavillon est très heureusement avi-
nal. Cette qualité essentielle (e présentation,
lui permet de lutter victorieusement avec les ri-
ches sections qui l' entoilent.
Dans tes galeries circulaires, sont réunis tous
les enseignements et les renseignements suscep-
tibles de révéler cette partie de la France afri-
caine aux visiteurs.
Voici des échantillons bien présentés
d'amandes de palme, graine de sésame ricin,
karité, arachides, huile de palme, coton, ka-
pok, raphia, ananas, cafés, cacaos, vanille,
etc.
Une deuxième galerie est réservée au folklo-
re des grandes chasses.
Une troisième est exclusivement réservée à
l'exposition des bois qui étale le luxe de bel-
les et nombreuses essences.
Entre les dioramas et les panoramas, est ex-
posée la lutte de l'Assistance médicale contre
la maladie du sommeil.
Partout, longues stations officielles, car, la
plus modeste des statistiques, indique l'effort
victorieux de la France civilisatrice. C'est ce
que la section de M. Mirabel prouve éloquem-
ment.
A Madagascar
Hier, le tour du monde nous fait ensuite
aborder sur les escarpements fleuris de la Gran-
de lie. Le débarquement ne rappelle en rien,
celui de Robinson Crusoé.
Le « sauvage » est rempl acé par « l'offi-
ciel » ; c est à la suite de M. Paul Reynaud,
ministue des Colonies, et d'une importante pha-
lange du tout Paris et du tout Colonial, que
nous pénétrons dans a le grand pays de char-
me )\, admirablement symbolisé par la tour
des Bucrânes dont l' envol décoratif est visible
à mille mètres à la roiu'c et par le palais Hova
rouge brûlant. L etwvvir' saisissiiit, et
vaut de chaleureuse : récitations à M. Gaston
Pelletier, l\uTÎ directeur de IVlecvr Eco-
rt mique
Il (allait que Madap.af^ar, dont le rôle doil
de\ enir prépondérant dans le concert mondial
de- ei se
à tant de métropolitain* qui ignorent encore la
valeur de cette France de l'Oeéa.11 Indien.
Un va-tc corps prinnnal du hatimpnt. élevé
sur trois étages, renternic tout ce qui caracté-
rise la vie pittoresque, administrative, économi-
que et sociale de la Grande Ile.
Dam une çranue salle du rez de-chaussée,
les dioramas du Rrand coloriste, Henry Cayon,
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