Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-05-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mai 1931 08 mai 1931
Description : 1931/05/08 (A32,N70). 1931/05/08 (A32,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380344b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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OPINIONS DE BROUSSARD
) - C
Un de mes anciens élèves de la faculté
de droit de Lyon, qui est maintenant adjoint
des services civils de l'A. E. }l'., veut bien
in'adresser un bref, mais substantiel travail
sur « la subdivision en Afrique Equatoriale
française », qui est, si je ne me trompe,
une thèse de doctorat en droit.
De ce travail sobre, où la documentation
législative et réglementaire, clairement, mais
brièvement présentée, se complète, sur cha-
que point, d'une opinion nettement exprimée,
mais toujours enfermée dans les cadres d'une
expérience vécue, je veux retenir quelques
glanes qui ne me paraissent pas sans inté-
rêt pour tous ceux qui s'accoutument si fa-
cilement à regarder les problèmes de la co-
lonisation de trop loin ou de trop haut.
D'abord, je veux citer les quelques lignes
dans lesquelles l'auteur nous présente son
domaine :
« Une subdivision a, en moyenne, un
rayon de 75 kilomètres autour du poste qui
en est le chef; lieu. Ses habitants vivent grou-
pés en petits villages soumis à l'autorité d'un
chef. L'importance des villages est variable:
il y en a de 1.000 indigènes et d'autres de
50 seulement. Et les subdivisions elles-mê-
mes se différencient tant par leur superficie
que par leur population, qui va de 15.000
à 300.000.
« Dans le cadre ainsi défini, le chef' de
subdivision incarne à lui seul toutes les fonc-
tions publiques : il assure la sécurité, rend
la justice, perçoit les impôts, paye les dé-
penses, exécute les travaux publics que né-
cessite son territoire, élabore et réalise le
programme des cultures vivrières et indus-
trielles selon les besoins de ses adminis-
trés, etc.
« Fonctions variées, mais moyens dérisoi-
res pour les remplir ; les déplacements se
font sur des chaises à porteurs et il a d'au-
tre part pour tout collaborateur un inter-
prète, quelques miliciens armés, les chefs de
village, tous illettrés. »
N'est-ce pas que ces quelques lignes sont
plus suggestives qu'une longue dissertation
faite, du haut d'une tribune quelconque, sur
nos méthodes de colonisation.
Mais, poursuivions notte lecture. Notre
chef de subdivision va aborder sa première
tâche, qui est de faire rentrer l'impôt. Ici
encore, je citerai quelques lignes seulement,
-omats qui éèldrent tout le problème.
iMufcilÉn un ninn-de
^Chef# de village, c est à ces derniers qu in-
combe la charge -de les acquitter. Le chef
de subdivision n'a donc fas à connaître, ail
polllt de vue fiscal, les indigènes de son ter-
ritoire, Imagine-t-on les conséquences d'un
tel régime ?.. »
Et ces conséquences mises sous nos yeux,
voici la solution qui nous est proposée :
« Pour toutes ces raisons, nous esti-
mons qu'il est urgent de pratiquer la per-
ception individuelle de l'impôt de capitation.
Le chef de subdivision, au lieu de convo-
quer les chefs au poste administratif, irait
dans les villages, réunirait les indigènes et
les ferait payer individuellement devant le
chef", Il
A prupos des prestations, l'auteur va tou-
cher indirectement au grave problème du
travail forcé. Et voici l'opinion d'un homme
qui a été chargé, non de disserter du tra-
vail forcé à Genève, mais de vivre la régle-
mentation actuelle avec ses administrés :
« Chaque année, le chef de subdivision
établit un plan des travaux à exécuter par
les prestataires. 11 indique l'époque et la na-
ture des travaux, ainsi que leur lieu, les nums
des villages qui doivent y participer, le nom-
bre J'hommcs valides de chaque village et
le total des journées de prestations par vil-
lage. Ce plan doit être approuvé par le gou-
verneur avant d'être appliqué et aucun tra-
vail Cil dehors de ceux prévus par le docu-
ment précédent, 11e peut être exécuté par des
prestataires. Voilà la règle.
« Examinons maintenant les faits. »
En deux pages, mais qui suffisent pleine-
ment, ces faits nous sont présentés pour arri-
ver à cette conclusion :
et Le régime des prestations ne pré-
sente que des inconvénients par les abus aux-
quels il peut donner lieu. Si même ces abus
.n'existaient pas, leur possibilité condamne
le système parce que ceux qui en seraient les
victimes ne sont pas encore en état d'élever
une protestation. Nous estimons qu'il serait
sage de le supprimer. »
Et, pour terminer ce trop rapide tour d'ho-
rizon de la subdivision d A,I,lO'., je citerai
ce que dit l'auteur de l'assistance médicale.
Voilà d'abord lu présentation du service :
« Pour combattre tous ces fléaux, nous
disposons à l'heure actuelle d'une trentaine
de médecins, en y comptant les hygiénistes
adjoints, qui sont des médecins pourvus de
titres étrangers, et des agents sanitaires qui
n'ont pour la plupart aucun diplôme de mé-
decine d'aucune université. Il va sans dire
que le personnel est insuffisant, étant donné
1 étendue du territoire et l'importance de la
population. à
Voici maintenant le fonctionnement du:
service pris sur le vif :
« Dans les subdivisions non pourvues
de médecin, les ma lades se soignent comme
ils peuvent. S'il existe un infirmier, on vient
le consulter pour obtenir un peu de quinine
ou du sulfate de soude. Ce sont d'ailleurs
les Seuls médicaments dont on dispose en
brouord, -avec un p«u uc teluture d iode et de
permanganate de potasse. »
N'est-il pas bon que l'on mette parfois
à notre disposition des études de ce genre,
simples, directes, nuus fournissant une do-
cumentation vécue par des jeunes gens in-
telligents et courageux, qui savent dire clai-
rement ce qu'ils voient, ce qu'ils font et ce
qu'ils pensent, eux qui font de la colonisa-
tion dans la brousse, loin de nos cabinets et
de nos bureaux, mais près de l'indigène.
fidenne AntonuM,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie.
Au Conseil État
̃ ai
A Saïaon. - Mise à la retraite d'un chei
de service de l'immigration. Rejet de
sa requête.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Philip ,ancicn chef de service de l'Immi-
gration, demeurant à Saïgon, avait présentée,
aUx fins d'annulation, pour excès de pouvoir,
d'un arrêté, en date du 28 mars 1928, par le-
quel, le Gouverneur général de l'Indochine
Ta admis d'office à faire valoir ses droits à
la retraite.
Dans son pouvoir, M. A. Philip, soutenant
que l'arrêté dont s'agit avait été pris par le
Gouverneur, par application des dispositions
du décret du 1er mars 1923, portant organisa-
tion de la Caisse de Retraites des Services
Civils coloniaux et locaux de l'Indochine,
.que ce décret avait été abrogé par la loi
du 14 avril 1924, laquelle édicte dans son ar-
ticle 82 qu'elle est applicable à l'Algérie et
aux coloniès..
.ltUe si le règlement d'administration pu-
blique prévu par l'ait, 71 de la loi du
14 avril 1924, n'avait pas encore été publié à
la date où le requérant a été mis d'office a la
retraite, ce règlement n'a pour objet que de
déterminer les conditions de fonctionnement
de la Caisse Intercoloniale de Retraites.
qu'il s'agit là d'une simple mesure d'exé-
cution de la loi, dont l'absence ne saurait
suspendre l'application des dispositions de la-
dite loi.
.que d'ailleurs la loi du 14 avril 1924, n'a
pas subordonné son entrée en vigueur à la
promulgation du règlement concernant la
Caisse Intercoloniale.
",qu'ainsi ajoutait le requérant en ter-
minant l'arrêté du 28 mars 1928 étant en-
taché d'excès de pouvoir, doit être annulé.
A cette argumentation qui, certainement,
ne manquera pas de retenir l'attention des
functionnaires coloniaux, le Conseil d'Etat a
répondu en rejetant ainsi que dit la re-
quête dont s'agit.
Attendu que l'emploi dont M. Philip était
titulaire, conduisait, lors de la promulgation
de la loi du 14 avril 1924, non à une pension
sur le Trésor public, mais à une pension ser-
vie par la Caisse locale de l'Indochine.
que l'anté, l'admettant d'office à la re-
traite, a été pris par le Gouverneur général
de l'Indochine le 28 mars 19128, c'est-à:dire à
une époque où l'admission, à la retraite des
agents de la colonie, n'ayant pas droit à une
pension d'Etat, était encore en régie par les
dispositions du décret du 1" mars 1923, réor-
ganisant la Caisse locale.
Dès lors, M .Philip n'est pas fondé À soute-
nir que la décision prise à son égard par le
Gouverneur général est entaché (Vrvces nr
nouvoir.
LE TOURISME EN TUNISIE
Le Comité Centrât du tourisme s'est jéu
ni le 30 avril à la Direction générale de
l'Agriculture, à Tunis.
M. Maron, Président de la Fédération des
Syndicats d'lnitiative de Tunisie, lui a sou-
mis, en le commentant point par point, le
projet de budget de la Fédération pendant
l'exercice 1931-1932. Ces prévisions de recet-
tes et de dépenses, dont le cadre s'est assez
sensiblement élargi grâce à un meilleur mode
de recouvrement de 'la taxe de séjour, qui
constitue l'essentiel des ressources de la Fé-
dération, ont été approuvées à l'unanimité,
et le Comité a, une fois de plus, félicité M.
Maton de son habile et judicieuse gestion
des deniers du tourisme.
Le docteur Vaciuicr et Si Salah Eddin Bac-
coucbp, Caïd de la banlieue ont, d'autre part,
couche, l'attention du Comité sur l'intérêt qui
appelé
sattache à ce que les boutiques des souks
et leurs étalages ne subissent pas de trans-
formations fâcheuses qui, sous couleur de mo-
dernisation et d'embellissement, leur font
perdre leur caractère oriental, leur cachet
pittoresque" et séculaire que, du Mogreb jus-
qu'en Syrie, l'on ne retrouve nulle part au
même degré.
Le Comité s'efforcera de faire comprendre
aux intéressés les inconvénients de tels er-
rements qui risquent de jeter le discrédit sur
les souks de Tunis et d'en détourner la clien-
tèle des touristes.
Le mouvement touristique à Kairouan
Pendant le mois d'avril 1931, Kirouan a re-
çu la visite de 1.637 touristes de toutes les
parties du monde et se répartissant d'après
leur nationalité de la façon suivante:
1,079 Français, 61 Américains, 162 Anglais,
108 Allemands, 103 Suisses, 41 Belges, 34 Ita-
liens, 10 Suédois, 17 Tchécoslovaques, 2 Da-
nois, 2 Grecs, 4 Hollandais, 2 Nonrégiens,
3 Autrichiens, 6 Hongrois, 1 Irlandais, t Po-
lonais, 1 Roumain.
En outre, 807 Français et Etrangers de-
meurant habituellement en Tunisie sont ve-
nus visiter Kairouan.
CINÉMA COLONIAL
mm -
Retour de la Mission Monteil
Le Pérou, parti hier de Saint-Nazaire pour
la Guyane, ramènera de là-bas la mission
Monteil qui a filmé la forÊt guyanaisc et ses
fauves
Les événements de Flndochine
et deFMe française
1
1.9 » ik-
- 1 à
ANS ce journal, depuis
longtemps, nous ne
cessons île mettre
en garde l'opinion
Ptibliqtie contre la
gravité des événe-
ments qui se dé-
roulent en Extrême-
Orient, aussi bien
en Indochine que dans les Etablissements
français de Vlnde. ili allictirerisctiteiii, il sem-
ble que, même dans les sphères dirigeantes,
on ait jusqu'ici systématiquement pratiqué
la politique de Vautruche.
A uio IIrd , Illli, cette tactique puérile ne peut
plus se poursuivre sous peine de courir all-
devant des pires catastrophes. En effet, des
télégrammes d'Hanoï, de Saïgoir, d'lfiië
nous montrent que des craintes pires que cel-
les que nous avions exprimées se justifient,
Tous ceux qui, sans distinction de parti,
s'intéressent à la plus grande France, au
rayonnement de la civilisation, s'émeuvent
des nouvelles qui parviennent. Assurément le
gouvernement est anxieux. Ce serait lui faire
gratuitement injure que de penser qu'il e/l-
visage d'un coeur léger les événements qui
se déroulent sur les bords du Pacifique.
Mais que va-t-il décider ? Aux grands maux
vOlldfa-t-il apporter les grands remèdes t
Demain nous le dira. -
Eu attendant, la Commission des colonies I
prend ses responsabilités. Elle vient de dé-
cider de se saisir de la question d'Indochine
et d'entendre au plus tôt AI, le ministre des
Colonies et M. le gotwcmcur général Pas-
quier, Si j'en juge par l'animation qui règne
dans tous les milieux parlementaires ou au-
tres. cette audition sera des plus intéres-
santes.
A côté de cette question vitale pour les
intérêts de la France, la Commission a voulu
que soit élucidée devant elle une autre ques-
tion très irritante cl grave pour le boit re-
nom français. C'est, celle de la situation de
nos Etablissements français de Vlnde. A
l'unanimité, elle a décidé de demander au
ministre des Colotties (les explications sur
l'origine des troubles qui sévissent à POIl-
dichery cf à Karikal. Des voix particulière-
ment autorisées se sont élevées contre les
Mœurs administratives en honneur depuis
quelque temps sur les rives françaises de
VOciatt Indien. -.. -.
Ainsi donc s le jottr est proche on la lu*
mi ère sera faite sur des événements qui,
s'ils s'aggravaient, risqueraient de mettre
sérieusement en péril L' œuvre d'expansion
française.
Georges Nouelle,
député de Saône-ct-Loirc,
Vicc-vrésidcni de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commission des Mines.
Un exposé de M. Lucien Saint
800 -
M. Lucien Saint résident général, a fail
des déclarations important es sur la politique
indigène envers l Islam et la situation mili-
taire dte Maroc.
« Nous poursuivons, a-t-il dit, auprès des
dissidents une politique de pénétration paci-
fique qui n'a jamais été plus active qu'en ce
moment.
Deux points névralgiques sollicitent notre
attention :
L'oued El Abid et les confins alg-éro-ma-
rocains.
Sur la courtine de l'oued Abid, nous pour-
suivons la besogne si bien commencée par le
colonel de Loustal, besogne que nous espé-
rons terminer fin mai.
Cette opération qui, jusqu'ici, nous a coûté
deux tués au combat, nous. a déjà donné
près de 100 km. de terrain et la soumission
d'un millier de tentes. La méthode par bonds
successifs employée par le colonel de Lous-
tal, a fait ses preuves. Il persuade aux occu-
pants du pays de se soumettre ou de s'en
aller.
Dans 1rs confins a lgéro-marocains, il n'en
est pas tout à fait de même. Le terrain et
les gens avec lesquels on est aux prises ne
sont pas les mêmes que ceux du Tadla,
Les méthodes employées sont fatalement
ùitIércntcs, néanmoins, grâce aux engins
d'action motorisés et mis à la disposition du
général Giraud, nous sommes parvenus a éta-
blir des pistes automobiles sur l'immense
plateau de la Hammada. »
Les manœuvres du Sud-T uaisiea
Les manœuvres du sud qui se déroulent
dans la région de Gabès et les monts de Mat-
mata en présence du maréchal Franchet d'Es-
perey ont été interrompues par une journée de
repos.
Malgré la température assez pénible, les,
troupes ont fait preuve d'un entrain remarqua-
ble.
La deuxième phase des opérations compor-
tant le refoulement des assgùtants par les dé-
fenseurs de Gabès renforc és par des troupes
fraîches a été commencée.
Une intéressante expérience J'émission de
fumée pour dissimuler les mouvements J'alla-
que a été faite en présence du maréchal par la
61 e ohm, 'd'amui.
(Par dépêche).
LllRiE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
La coopération direz les éleveurs de mou-
tons nord-africain s.
A la Chambre de Commerce de Bamako.
A l'Institut colonial international,
Au Yunnan,
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DES COLONIES
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie jeudi après-
midi sous la présidence de M. Taittingcr,
Elle a pris connaissance du rapport de
M. Bcluel sur la pétition relative à l'em-
prunt marocain 1904.
Lors de l'émission de cet emprunt, il avait
été décidé que 60 du produit des douanes
chérifiennes seraient affectés à la garantie
-des titres émis:
Les pétitionnaires demandent que ce gage
leur soit rendu.
Le rapport de M. IJclucl conclut favora-
blement à la pétition.
Ce rapport sera distribué aux membres de
la Commission, et, dans une prochaine séan-
ce, il sera statué sur ses conclusions.
M. Nouelle a ensuite entretenu la Com-
mission de la situation en Indochine et sur-
tout de la situation dans l'Inde Française
sur laquelle les Annales Coloniales n'ont
cessé d attirer l'attention. Et il a demandé
des éclaircissements sur la condition maté-
rielle des indigènes et sur la façon dont leurs
revendications sont reçues par les autorités
locales.
Après diverses observations de MM. Thom-
son et Charles Lambert, à l'unanimité la
Commission, sur la proposition de son Pré-
sident M. l'aittinger, a décidé de demander
au Ministre des Colonies de venir exposer
devant elle la politique suivie dans nos co-
lonies d'Extrême-Orient.
En outre ont été nommés rapporteurs pour
avis :
10 du projet de loi tendant à ratifier le
décret du 2 janvier 1931, portant création
de l'entrepôt fictif des marchandises dans
diverses localités des territoires du Came-
roun placés sous mandat de la France : M.
Gdspclrin,
20 du projet de loi ratifiant la délibération
de la Commission permanente des déléga-
tions financières de Madagascar et dépendan-
ces, en date du 28 juillet 1930, relative au
relèvement des droits de douane sur les
grains et farines de froment, d'épcautre et
de méteil : M. Briquet.
30 du projet de loi relatif aux contributiuns
directe?' et aux taxes y assimilées à percevoir
'en Algérie, pour l'exercice 1931-1932. M.
Thomson.
4° du projet de loi tendant à ratifier le dé-
cret du 22 janvier IfJJl, approuvant l'arrêté
du 15 octobre 1930 du Gouvernement Géné-
ral de l'A.E.F., interdisant l'exportation du
mil de la colonie du Tchad et le décret du
22 janvier 1931 approuvant l'arrêté du ti
novembre 1930 du Gouverneur Général de
l'Indochine, interdisant l'exportation de cer-
^-fednes provmjçes du Laos, des riz, paddys et
Icm's dérives : M. Uutrey.
50 du projet de loi tendant à ratifier les
décrets tendant à la modification de droit
de douane en Indochine et à la Guadeloupe :
M, BClucl.
0° du projet de loi tendant à ratifier l'ar-
rêté du 6 janvier 1031 au Gouvernement Gé-
néral de l'Indo-Chine, promulguant dans
cette colonie, la délibération de la commis-
sion permanente du Conseil de Gouverne-
ment en date du 5 juillet 1930 relative au
droit de douane sur les tabacs en feuille :
M. Jouffrault.
Etaient présents, MM. Béluel, Cravoisicr,
Delmont (Alcide), Delsol, Dcsbons, Gamard,
Touffrault.. Lambcrt, Nouelle, Outrey (Er-
nest), Pcrreau-Pradier, Taittinger, Thomson.
-060
Le séjour de M. Antonetti en France
,4,
A son arrivée à Paris, M. Antonetti, gou-
verneur général de r Afrique Equatoriale fran-
çaise @ a annoncé qu'il comptait rester en France
jusqu'au mois de septembre prochain.
Il emploiera le temps qu'il a à passer en
France, à régler un nombre de très importantes
questions intéressant aussi bien la situation éco-
nomique actuelle de la Colonie que la Cons-
truction du Chemin de fer et du Port de
Pointe-Noire.
La Caisse de réserve du budget général est
prospère. Elle accuse un avoir de plus de
quarante millions. L'Afrique équatoriale peut
donc poursuivre le programme qui dans dif-
férents domaines lui incombe en propre.
oute- -
Délimitation du Cameroun
*4,
On sait que le mandat que nous avons sur le
Cameroun ne porte pas sur la totalité du terri-
toire de J'ancienne colonie allemande. Une
partie, d'ailleurs beaucoup moins étendue que
celle que nous administrons relève de l'Angle-
terre et de la Nigeria. Elle est fort riche. C est
là en effet que Tes anciens possesseurs avaient
créé d'immenses bananeraies. La délimitation
des deux territoires n'avait jamais été effectuée
sur le terrain. En vue de combler cette lacune
les Gouvernements français et anglais viennent
de se mettre d'accord pour l'institution et le
fonctionnement d'une Commission de délimita-
tion.
«ale.
Les manœuvres navales
dans les eaux marocaines
86%
Le 12 et le 13 mai la première escadre
quittera Toulon et exécutera dans le bassin
occidental de la Méditerranée des manœu-
vres qui se termineront dans les eaux maro-
caines, où les cuirassés, torpilleurs et sous-
marins doivent s'efforcer d'empêcher l'enne-
mi, figuré par l'escadre légère, d'attaquer
Casablanca.
L'escadre sera ensuite répartie dans les
ports marocains, puis se regroupera à Mers-
el-Kébir et Oran pour se rendre successive-
ment à Alger et Bieerte. T.a rentrée à Ton-
Ion est prévue pour le 24 jftin,
A l'Exposition Coloniale
ECHOS
Pire que les Arts décoratifs
Une personnalité qui a été mêlée d'iniini-
ment près à la surveillance de l'Exposition
des Arts décoratifs, a déclaré :
- C'est fou comme organisation ; c'est
pire qu'aux Arts décoratifs.
Injuste sans doute quand on Sait que l'or-
ganisateur de l'Exposition est Lyautey, le
Marocain.
Au pas de chasseurs alpins
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
inaugura la section métropolitaine avec le
président de la section, M. Georges Schwob
d'Héricourt.
Après la halte prévue aux stands impor-
tants, le maréchal Lyautey arrivait essoufflé
pour voir le cortège officiel repartir et se
mettait à sa poursuite.
Un de plus
A la cérémonie de mercredi, M. Pierre
TaiUillger, président de la commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats de
la Chambre n'avait, comme MM, André
Tardieu, Mario Roustan et autres seigneurs
sans importance, aucune place réservée. Il
fit un petit tour d'amitié auprès des plus
heureux et partit sans demander son reste.
Bon pour les jardins
Un des trois ou quatre plus glorieux héros
de la cause coloniale de l'an dernier, le com-
mandant Bériard Le Pontois, fut, lui, oublié,
11 n'a reçu qu'un bon à circuler dans les jar-
dins. Il ne se doutait pas que c'était ce
qu'il y avait de mieux. Mais il ne s'est pas
consolé de n'avoir pas entendu l'admirable
discours du maréchal Lyuutcy,
Faire dix mille kilomètres en camion sur
les « Cargos du Désert », être commissaire
de la préhistoire et être traité comme dix
mille visiteurs parfaitement honorables, sans
doute, mais qui n'ont pas sa qualité.
Le commandant Bénard Le Pontois est
revenu de Gao, il n'est pas revenu de cela.
Mignonnet.
<
Dépêches de rlndochine
t
Traduction du code civil en langue
annamite
• Un Comité qui comprend plusieurs hautes
IJc,'sonnalltés indigènes dont le pubUclste
Pliam-Quynh, chargé de cours à l'Univer-
sité cl. membre, dit Grand Conseil d'Indo-
chine, est, institué pour traduire en langue
annamite le code doit rCcomment promut-
yué.
DÉfAttT
-– .e.
Vers la Guyane
M. Ruuyé, Gouverneur de la Guyane fran-
çaise, qui s'est embarqué à Saiul-N azairc sur
le paquebot Pérou, pour rejoindre sa colonie,
.emporte un ensemble d'instructions qui lui
ont été données par le ministre des Colonies,
pour donner une orientation nouvelle à no-
tre possession d'Amérique.
11 s'agit bien cette fois d'une mise en va-
leur de vastes territoires trop longtemps
laissés à l'abandon. L'autonomie attribuée
aux quatre cinquièmes du pays formant ac-
tuellement l'Inini, ainsi que les subven-
tions accordées par la Métropole permettent
aujourd'hui un ample effort que ne man-
queront pas d'accélérer la réorganisation du
bagne ainsi que l'envoi à Caycnnc des for-
çats indochinois,
Le Pérou a. embarqué également un déta-
chement de gendarmes, des gardiens de pé-
nitenciers et des soldats de la Coloniale.
-le-
La culture de l'ananas
à l'lie Maurice et à la Réunion
-
Ainsi auc nous 1 avons plus d une fois men-
tionné, l'Ile-Maurice qui de tout temps ne pro-
duisit que du sucre traverse en ce moment une
période de détresse. Ses habitants ont enfin
compris les dangers la monoculture, et c'est
ainsi que l'activité locale s'est orientée depuis
deux ans vers d'autres entreprises.
Après le tabac pour lequel elle était en to-
talité tributaire de la Réunion, Maurice s' ap-
prête à cultiver en grand l'ananas. Pour a ider
les Colons, l'Angleterre leur a consenti d'im-
portantes avances et assure l'importation de
plants des meilleurs qualités.
Etant donné que 1 écoulement des fruits ne
pourra se faire dans les pays voisins qui sont
eux-mêmes producteurs, les Mauriciens fabri-
queront de la conserve.
Il est à noter que cette industrie a long-
temps fonctionné à la Réunion où elle était ré-
numératricc. Mais un consortium d'industriels
des Antilles Anglaises pour ruiner cette con-
currence pourtant assez peu menaçante, ont,
ces dernières années abaissé les prix de leurs
produits. Du coup, les cultivateurs réunion-
nais, ne faisant plus leurs frais ont détruit leurs
immenses plantations.
4'"
L'antenne coloniale
»♦«
La T. S. F, au Maroc
Les radio-reportages sont inaugurés au
Maroc avec succès ces derniers temps, plus
spécialement à Casablanca.
Les sans-filistes ont pu successivement en-
tendre la diffusion de la cérémonie de
l'inauguration du monument Dal Piaz.
Faust et Thaïs, opéras qui étaient interprétés
par la troupe du Capitole de Toulouse dont
les Annales Coloniales avaient annoncé l'ar-
rivée au Maroc sur la scène du Grand-Thé.-'l-
tre de Casablanca. Radio-Maroc gâte vrai-
ment ses auditeurs quand nos postes métro-
politains feront-ils sérieusement un effort,
eux aussi ?
L'Armée du Salut
à la Guyane
Nous avons appris, il y a déjà quelque
temps, que des représentants de l'Armée du
Salut avaient fait à la Guyane une enquête
sur la situation des anciens condamnés après
leur libération à l'expiration de la peine
qu'ils ont subie.
D'après l'article 0 de la loi du 30 mai 1854
sur l'exécution de la peine des travaux for-
cés, tout individu condamné à moins de
huit années de travaux forcés est tenu à
Vexpiration de sa peine, de rester dans" la
colonie pendant un temps égal à la durée de
sa condamnation. Si la peine est de huit an-
nées il est tenu d'y rester toute sa l'ie. Il y
a ainsi deux catégories de libérés : 1" ceux
qui sont astreints à la résidence obligatoire
dans la colonie temporairement ou toute leur
vie ; 20 ceux qui ayant terminé le temps de
résidence obligatoire qu'on appelle « le
doublage Il ne sont plus soumis à aucune
obligation et jouissent de leur entière liberté
qui leur permet de rester dans la colonie ou
de la quitter comme tout citoyen peut le
fairr. Les libérés astreints à la résidence obli-
gatoire sont dits de première section et les
libérés qui ne sont soumis à aucune obliga-
tion sont dits de deuxième section. Les uns
et les autres sont tenus de pourvoir à leur
existence.
D'autre part, la même loi contient un ai-
ticle 11 ainsi conçu : f-es condamnés des
deux sexes qui se seront rendus dignes d'in-
dulgence par leur bonne conduitc" qtlr ita-
Tatl et leur repentir, pourront obtenir :
ju l'autorisation de travailler aux conditions
déterminées par l'Administration soit pour
les habitants de la ColQuie J soit pour les
Administrations locales; j0 une concession de
terrain et la faculté de le cul tirer pour leur
propre compte. Cette concession ne pourra
devenir définitive qu'après Ici libération du
condamne.
D'après ce.s dispositions la main-d'œuvre
pénale à la Guyane a deux provenances qui
se font concurrence : iw les libérés obligés
de subvenir à leurs besoins par le travail ;
z" les condamnés eu cours de peine deman-
dés par les employeurs. Or les forçats cédés
par l'Administration pénitentiaire aux entre-
prises particulières qui les demandent répon-
dent à peu près à tous les besoins avec des
salaires très réduits. Il ne reste rien pour les
libéiés oui obligés de se loger et de se nour-
rir et de s'habiller ne peuvent se contenter
de ces mêmes salaires. Alors ceux-ci dans
l'impossibilit ; 1-- inui- rt du trnvail n'ont
d'autie moye-i, p > jr u^un t L'u' e\i tenee,
que de faire MI U-au\;«i- CNQ, '["Ii ;,. nroène
en prison.
Cette .ill1;,li'JI1.t < u- 1 Aimé'- du
Salut qui "lit in1 zil,
piofondie iiuprè., "df*- uii'lannCs, dr: fur-
tiunnaireo;, l'exercice il'uip- puif wn hbn- '.-u rappoi'
a été fouI Li ill ̃ >"11'.Mvlt >ir territorial d.-
l'Armée 'l'. Sulmut.) pt" , M- pris r,(l
naissance, il décide de créer un refuge à la
Guyane pour les libérl-s.
D'abord, avant tout, a-t-il dit ait Quartier
général de l'Armée, il faut que les libérés
aicui un abri où ils trouvent le vivre et le
couvert. Ensuite il faut leur procurer dit tra-
vail. Ici se lèvent les difficultés. Il faudra
pressentir les particuliers et les sociétés colo-
niales. Toutefois en raison des travaux à exé-
cuter dans la colonie tant four le compte de
l'Etat- que pour l'industrie privée, nous pen-
sons qu'il sera possible de canaliser pelt à
peu et utilement cette main-d'œuvre plétho-
rique. Nous espérons du reste oue le Gou.
•i ernenient interviendra pour épauler notre
effort.
Beaucoup se demanderont puurquui l'Ad-
ministration pénitentiaire n'a. pas pris l'ini-
tiative de la mesure (itie prend l'Armée, du
Salut, car elle ne peut pas ignorer la situa-
tion des libérés à la Guyane.
Par un décret récent le Gouvernement a
pris des mesures pour l'emploi de la main-
d'ccuvre pénale en cours de peine. Il reste à
en prendre pour permettre aux libérés de vi-
vre sans les obliger à redevenir malfaiteurs.
Commandant Emporte.
(CIl cf d'Escadron breveté en re/raite).
-
Les Hovas et le commerce
à Madagascar
»♦•
L une des causes, peut-être la principale,
:Jue les commerçants établis dans nos colonies
donnent à la crise actuelle, est l'exagération
des capitaux investis dans les entreprises qu'ils
multiplièrent. Cette vérité, comme la plupart
des vérités, ne s'est révélée qu'après coup.
Mais l' on peut se demander si le fait déploré
n'est pas de ceux qu'il n'appartient pas à la
sagesse humaine d'éviter.
Les fructueuses opérations réalisées à une
époque où tout se vendait à des prix qu'on ne
prenait plus la peine de discuter, devaient exci-
ter et excitèrent en effet toutes les convoitises.
Entraînées dans le mouvement, les banques, à
guichet ouvert, consentirent des crédits aux sol-
liciteurs, même les moins recommandables. Les
grosses maisons en place multiplièrent le nom-
bre de leurs représentants et de leur courtiers.
Chacun se croyant commerçant ouvrit boutique,
et la folie mercantile, devenue contagion,
n'épargna même pas les indigènes.
On connaît aujourd'hui les résultats.
Et voici que par un processus inverse décou-*
lant de cette logique spéciale qu'entraîne l'illo-
gisme des emballements, tout se contracte et
se rétrécit outre mesure. D'aucuns même, au
risque de compromettre l'avenir, envisagent,
comme nous le voyons faire à Madagascar,
Péventualité d'interdire aux indigènes, plus par-
ticulièrement ici aux Hovas qui n'offriraient pas
des garanties morales ou réelles suffisantes,
l'accès du commerce.
Et par quels moyens croit-on pouvoir arri-
ver à cette discrimination ? Par la création
d'une corporation hova à la tête de laquelle
se trouveraient un chef et un organe directeur
responsables.
Il ne faut, à la vérité, ni trop exiger des
hommes ni trop en désespérer.
Et, s il est vrai qu'A Madagascar, la liqui-
jbUfcMlJUOttDIEN
r Rédaction & Administration t
S4, lUMVUl-ÎMIir
PARIS ciw>
TtkftPM. t LOUVRE 19*97
- RICHBLIBU 97-9A
Les Annales Coloniales
i
L«a «nnonce» et réclames sont reçut* -
bureau du Journal.
DIRECTEUR.FONDATEUR , Marcel RUEDEL
Tout, les articles publiés danx notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COUMIALU.
ABONNEMENTS
dfl,Ç la Kevtte mensuelle :
UD'. 6 Moii 3 mole
France at
Colonie. 180 M 100. 50.
tlianger 240. 125. 10 »
On s'abonne oans frais dans
tous les bureaux de poste.
OPINIONS DE BROUSSARD
) - C
Un de mes anciens élèves de la faculté
de droit de Lyon, qui est maintenant adjoint
des services civils de l'A. E. }l'., veut bien
in'adresser un bref, mais substantiel travail
sur « la subdivision en Afrique Equatoriale
française », qui est, si je ne me trompe,
une thèse de doctorat en droit.
De ce travail sobre, où la documentation
législative et réglementaire, clairement, mais
brièvement présentée, se complète, sur cha-
que point, d'une opinion nettement exprimée,
mais toujours enfermée dans les cadres d'une
expérience vécue, je veux retenir quelques
glanes qui ne me paraissent pas sans inté-
rêt pour tous ceux qui s'accoutument si fa-
cilement à regarder les problèmes de la co-
lonisation de trop loin ou de trop haut.
D'abord, je veux citer les quelques lignes
dans lesquelles l'auteur nous présente son
domaine :
« Une subdivision a, en moyenne, un
rayon de 75 kilomètres autour du poste qui
en est le chef; lieu. Ses habitants vivent grou-
pés en petits villages soumis à l'autorité d'un
chef. L'importance des villages est variable:
il y en a de 1.000 indigènes et d'autres de
50 seulement. Et les subdivisions elles-mê-
mes se différencient tant par leur superficie
que par leur population, qui va de 15.000
à 300.000.
« Dans le cadre ainsi défini, le chef' de
subdivision incarne à lui seul toutes les fonc-
tions publiques : il assure la sécurité, rend
la justice, perçoit les impôts, paye les dé-
penses, exécute les travaux publics que né-
cessite son territoire, élabore et réalise le
programme des cultures vivrières et indus-
trielles selon les besoins de ses adminis-
trés, etc.
« Fonctions variées, mais moyens dérisoi-
res pour les remplir ; les déplacements se
font sur des chaises à porteurs et il a d'au-
tre part pour tout collaborateur un inter-
prète, quelques miliciens armés, les chefs de
village, tous illettrés. »
N'est-ce pas que ces quelques lignes sont
plus suggestives qu'une longue dissertation
faite, du haut d'une tribune quelconque, sur
nos méthodes de colonisation.
Mais, poursuivions notte lecture. Notre
chef de subdivision va aborder sa première
tâche, qui est de faire rentrer l'impôt. Ici
encore, je citerai quelques lignes seulement,
-omats qui éèldrent tout le problème.
iMufcilÉn un ninn-de
^Chef# de village, c est à ces derniers qu in-
combe la charge -de les acquitter. Le chef
de subdivision n'a donc fas à connaître, ail
polllt de vue fiscal, les indigènes de son ter-
ritoire, Imagine-t-on les conséquences d'un
tel régime ?.. »
Et ces conséquences mises sous nos yeux,
voici la solution qui nous est proposée :
« Pour toutes ces raisons, nous esti-
mons qu'il est urgent de pratiquer la per-
ception individuelle de l'impôt de capitation.
Le chef de subdivision, au lieu de convo-
quer les chefs au poste administratif, irait
dans les villages, réunirait les indigènes et
les ferait payer individuellement devant le
chef", Il
A prupos des prestations, l'auteur va tou-
cher indirectement au grave problème du
travail forcé. Et voici l'opinion d'un homme
qui a été chargé, non de disserter du tra-
vail forcé à Genève, mais de vivre la régle-
mentation actuelle avec ses administrés :
« Chaque année, le chef de subdivision
établit un plan des travaux à exécuter par
les prestataires. 11 indique l'époque et la na-
ture des travaux, ainsi que leur lieu, les nums
des villages qui doivent y participer, le nom-
bre J'hommcs valides de chaque village et
le total des journées de prestations par vil-
lage. Ce plan doit être approuvé par le gou-
verneur avant d'être appliqué et aucun tra-
vail Cil dehors de ceux prévus par le docu-
ment précédent, 11e peut être exécuté par des
prestataires. Voilà la règle.
« Examinons maintenant les faits. »
En deux pages, mais qui suffisent pleine-
ment, ces faits nous sont présentés pour arri-
ver à cette conclusion :
et Le régime des prestations ne pré-
sente que des inconvénients par les abus aux-
quels il peut donner lieu. Si même ces abus
.n'existaient pas, leur possibilité condamne
le système parce que ceux qui en seraient les
victimes ne sont pas encore en état d'élever
une protestation. Nous estimons qu'il serait
sage de le supprimer. »
Et, pour terminer ce trop rapide tour d'ho-
rizon de la subdivision d A,I,lO'., je citerai
ce que dit l'auteur de l'assistance médicale.
Voilà d'abord lu présentation du service :
« Pour combattre tous ces fléaux, nous
disposons à l'heure actuelle d'une trentaine
de médecins, en y comptant les hygiénistes
adjoints, qui sont des médecins pourvus de
titres étrangers, et des agents sanitaires qui
n'ont pour la plupart aucun diplôme de mé-
decine d'aucune université. Il va sans dire
que le personnel est insuffisant, étant donné
1 étendue du territoire et l'importance de la
population. à
Voici maintenant le fonctionnement du:
service pris sur le vif :
« Dans les subdivisions non pourvues
de médecin, les ma lades se soignent comme
ils peuvent. S'il existe un infirmier, on vient
le consulter pour obtenir un peu de quinine
ou du sulfate de soude. Ce sont d'ailleurs
les Seuls médicaments dont on dispose en
brouord, -avec un p«u uc teluture d iode et de
permanganate de potasse. »
N'est-il pas bon que l'on mette parfois
à notre disposition des études de ce genre,
simples, directes, nuus fournissant une do-
cumentation vécue par des jeunes gens in-
telligents et courageux, qui savent dire clai-
rement ce qu'ils voient, ce qu'ils font et ce
qu'ils pensent, eux qui font de la colonisa-
tion dans la brousse, loin de nos cabinets et
de nos bureaux, mais près de l'indigène.
fidenne AntonuM,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie.
Au Conseil État
̃ ai
A Saïaon. - Mise à la retraite d'un chei
de service de l'immigration. Rejet de
sa requête.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Philip ,ancicn chef de service de l'Immi-
gration, demeurant à Saïgon, avait présentée,
aUx fins d'annulation, pour excès de pouvoir,
d'un arrêté, en date du 28 mars 1928, par le-
quel, le Gouverneur général de l'Indochine
Ta admis d'office à faire valoir ses droits à
la retraite.
Dans son pouvoir, M. A. Philip, soutenant
que l'arrêté dont s'agit avait été pris par le
Gouverneur, par application des dispositions
du décret du 1er mars 1923, portant organisa-
tion de la Caisse de Retraites des Services
Civils coloniaux et locaux de l'Indochine,
.que ce décret avait été abrogé par la loi
du 14 avril 1924, laquelle édicte dans son ar-
ticle 82 qu'elle est applicable à l'Algérie et
aux coloniès..
.ltUe si le règlement d'administration pu-
blique prévu par l'ait, 71 de la loi du
14 avril 1924, n'avait pas encore été publié à
la date où le requérant a été mis d'office a la
retraite, ce règlement n'a pour objet que de
déterminer les conditions de fonctionnement
de la Caisse Intercoloniale de Retraites.
qu'il s'agit là d'une simple mesure d'exé-
cution de la loi, dont l'absence ne saurait
suspendre l'application des dispositions de la-
dite loi.
.que d'ailleurs la loi du 14 avril 1924, n'a
pas subordonné son entrée en vigueur à la
promulgation du règlement concernant la
Caisse Intercoloniale.
",qu'ainsi ajoutait le requérant en ter-
minant l'arrêté du 28 mars 1928 étant en-
taché d'excès de pouvoir, doit être annulé.
A cette argumentation qui, certainement,
ne manquera pas de retenir l'attention des
functionnaires coloniaux, le Conseil d'Etat a
répondu en rejetant ainsi que dit la re-
quête dont s'agit.
Attendu que l'emploi dont M. Philip était
titulaire, conduisait, lors de la promulgation
de la loi du 14 avril 1924, non à une pension
sur le Trésor public, mais à une pension ser-
vie par la Caisse locale de l'Indochine.
que l'anté, l'admettant d'office à la re-
traite, a été pris par le Gouverneur général
de l'Indochine le 28 mars 19128, c'est-à:dire à
une époque où l'admission, à la retraite des
agents de la colonie, n'ayant pas droit à une
pension d'Etat, était encore en régie par les
dispositions du décret du 1" mars 1923, réor-
ganisant la Caisse locale.
Dès lors, M .Philip n'est pas fondé À soute-
nir que la décision prise à son égard par le
Gouverneur général est entaché (Vrvces nr
nouvoir.
LE TOURISME EN TUNISIE
Le Comité Centrât du tourisme s'est jéu
ni le 30 avril à la Direction générale de
l'Agriculture, à Tunis.
M. Maron, Président de la Fédération des
Syndicats d'lnitiative de Tunisie, lui a sou-
mis, en le commentant point par point, le
projet de budget de la Fédération pendant
l'exercice 1931-1932. Ces prévisions de recet-
tes et de dépenses, dont le cadre s'est assez
sensiblement élargi grâce à un meilleur mode
de recouvrement de 'la taxe de séjour, qui
constitue l'essentiel des ressources de la Fé-
dération, ont été approuvées à l'unanimité,
et le Comité a, une fois de plus, félicité M.
Maton de son habile et judicieuse gestion
des deniers du tourisme.
Le docteur Vaciuicr et Si Salah Eddin Bac-
coucbp, Caïd de la banlieue ont, d'autre part,
couche, l'attention du Comité sur l'intérêt qui
appelé
sattache à ce que les boutiques des souks
et leurs étalages ne subissent pas de trans-
formations fâcheuses qui, sous couleur de mo-
dernisation et d'embellissement, leur font
perdre leur caractère oriental, leur cachet
pittoresque" et séculaire que, du Mogreb jus-
qu'en Syrie, l'on ne retrouve nulle part au
même degré.
Le Comité s'efforcera de faire comprendre
aux intéressés les inconvénients de tels er-
rements qui risquent de jeter le discrédit sur
les souks de Tunis et d'en détourner la clien-
tèle des touristes.
Le mouvement touristique à Kairouan
Pendant le mois d'avril 1931, Kirouan a re-
çu la visite de 1.637 touristes de toutes les
parties du monde et se répartissant d'après
leur nationalité de la façon suivante:
1,079 Français, 61 Américains, 162 Anglais,
108 Allemands, 103 Suisses, 41 Belges, 34 Ita-
liens, 10 Suédois, 17 Tchécoslovaques, 2 Da-
nois, 2 Grecs, 4 Hollandais, 2 Nonrégiens,
3 Autrichiens, 6 Hongrois, 1 Irlandais, t Po-
lonais, 1 Roumain.
En outre, 807 Français et Etrangers de-
meurant habituellement en Tunisie sont ve-
nus visiter Kairouan.
CINÉMA COLONIAL
mm -
Retour de la Mission Monteil
Le Pérou, parti hier de Saint-Nazaire pour
la Guyane, ramènera de là-bas la mission
Monteil qui a filmé la forÊt guyanaisc et ses
fauves
Les événements de Flndochine
et deFMe française
1
1.9 » ik-
- 1 à
ANS ce journal, depuis
longtemps, nous ne
cessons île mettre
en garde l'opinion
Ptibliqtie contre la
gravité des événe-
ments qui se dé-
roulent en Extrême-
Orient, aussi bien
en Indochine que dans les Etablissements
français de Vlnde. ili allictirerisctiteiii, il sem-
ble que, même dans les sphères dirigeantes,
on ait jusqu'ici systématiquement pratiqué
la politique de Vautruche.
A uio IIrd , Illli, cette tactique puérile ne peut
plus se poursuivre sous peine de courir all-
devant des pires catastrophes. En effet, des
télégrammes d'Hanoï, de Saïgoir, d'lfiië
nous montrent que des craintes pires que cel-
les que nous avions exprimées se justifient,
Tous ceux qui, sans distinction de parti,
s'intéressent à la plus grande France, au
rayonnement de la civilisation, s'émeuvent
des nouvelles qui parviennent. Assurément le
gouvernement est anxieux. Ce serait lui faire
gratuitement injure que de penser qu'il e/l-
visage d'un coeur léger les événements qui
se déroulent sur les bords du Pacifique.
Mais que va-t-il décider ? Aux grands maux
vOlldfa-t-il apporter les grands remèdes t
Demain nous le dira. -
Eu attendant, la Commission des colonies I
prend ses responsabilités. Elle vient de dé-
cider de se saisir de la question d'Indochine
et d'entendre au plus tôt AI, le ministre des
Colonies et M. le gotwcmcur général Pas-
quier, Si j'en juge par l'animation qui règne
dans tous les milieux parlementaires ou au-
tres. cette audition sera des plus intéres-
santes.
A côté de cette question vitale pour les
intérêts de la France, la Commission a voulu
que soit élucidée devant elle une autre ques-
tion très irritante cl grave pour le boit re-
nom français. C'est, celle de la situation de
nos Etablissements français de Vlnde. A
l'unanimité, elle a décidé de demander au
ministre des Colotties (les explications sur
l'origine des troubles qui sévissent à POIl-
dichery cf à Karikal. Des voix particulière-
ment autorisées se sont élevées contre les
Mœurs administratives en honneur depuis
quelque temps sur les rives françaises de
VOciatt Indien. -.. -.
Ainsi donc s le jottr est proche on la lu*
mi ère sera faite sur des événements qui,
s'ils s'aggravaient, risqueraient de mettre
sérieusement en péril L' œuvre d'expansion
française.
Georges Nouelle,
député de Saône-ct-Loirc,
Vicc-vrésidcni de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commission des Mines.
Un exposé de M. Lucien Saint
800 -
M. Lucien Saint résident général, a fail
des déclarations important es sur la politique
indigène envers l Islam et la situation mili-
taire dte Maroc.
« Nous poursuivons, a-t-il dit, auprès des
dissidents une politique de pénétration paci-
fique qui n'a jamais été plus active qu'en ce
moment.
Deux points névralgiques sollicitent notre
attention :
L'oued El Abid et les confins alg-éro-ma-
rocains.
Sur la courtine de l'oued Abid, nous pour-
suivons la besogne si bien commencée par le
colonel de Loustal, besogne que nous espé-
rons terminer fin mai.
Cette opération qui, jusqu'ici, nous a coûté
deux tués au combat, nous. a déjà donné
près de 100 km. de terrain et la soumission
d'un millier de tentes. La méthode par bonds
successifs employée par le colonel de Lous-
tal, a fait ses preuves. Il persuade aux occu-
pants du pays de se soumettre ou de s'en
aller.
Dans 1rs confins a lgéro-marocains, il n'en
est pas tout à fait de même. Le terrain et
les gens avec lesquels on est aux prises ne
sont pas les mêmes que ceux du Tadla,
Les méthodes employées sont fatalement
ùitIércntcs, néanmoins, grâce aux engins
d'action motorisés et mis à la disposition du
général Giraud, nous sommes parvenus a éta-
blir des pistes automobiles sur l'immense
plateau de la Hammada. »
Les manœuvres du Sud-T uaisiea
Les manœuvres du sud qui se déroulent
dans la région de Gabès et les monts de Mat-
mata en présence du maréchal Franchet d'Es-
perey ont été interrompues par une journée de
repos.
Malgré la température assez pénible, les,
troupes ont fait preuve d'un entrain remarqua-
ble.
La deuxième phase des opérations compor-
tant le refoulement des assgùtants par les dé-
fenseurs de Gabès renforc és par des troupes
fraîches a été commencée.
Une intéressante expérience J'émission de
fumée pour dissimuler les mouvements J'alla-
que a été faite en présence du maréchal par la
61 e ohm, 'd'amui.
(Par dépêche).
LllRiE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
La coopération direz les éleveurs de mou-
tons nord-africain s.
A la Chambre de Commerce de Bamako.
A l'Institut colonial international,
Au Yunnan,
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DES COLONIES
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie jeudi après-
midi sous la présidence de M. Taittingcr,
Elle a pris connaissance du rapport de
M. Bcluel sur la pétition relative à l'em-
prunt marocain 1904.
Lors de l'émission de cet emprunt, il avait
été décidé que 60 du produit des douanes
chérifiennes seraient affectés à la garantie
-des titres émis:
Les pétitionnaires demandent que ce gage
leur soit rendu.
Le rapport de M. IJclucl conclut favora-
blement à la pétition.
Ce rapport sera distribué aux membres de
la Commission, et, dans une prochaine séan-
ce, il sera statué sur ses conclusions.
M. Nouelle a ensuite entretenu la Com-
mission de la situation en Indochine et sur-
tout de la situation dans l'Inde Française
sur laquelle les Annales Coloniales n'ont
cessé d attirer l'attention. Et il a demandé
des éclaircissements sur la condition maté-
rielle des indigènes et sur la façon dont leurs
revendications sont reçues par les autorités
locales.
Après diverses observations de MM. Thom-
son et Charles Lambert, à l'unanimité la
Commission, sur la proposition de son Pré-
sident M. l'aittinger, a décidé de demander
au Ministre des Colonies de venir exposer
devant elle la politique suivie dans nos co-
lonies d'Extrême-Orient.
En outre ont été nommés rapporteurs pour
avis :
10 du projet de loi tendant à ratifier le
décret du 2 janvier 1931, portant création
de l'entrepôt fictif des marchandises dans
diverses localités des territoires du Came-
roun placés sous mandat de la France : M.
Gdspclrin,
20 du projet de loi ratifiant la délibération
de la Commission permanente des déléga-
tions financières de Madagascar et dépendan-
ces, en date du 28 juillet 1930, relative au
relèvement des droits de douane sur les
grains et farines de froment, d'épcautre et
de méteil : M. Briquet.
30 du projet de loi relatif aux contributiuns
directe?' et aux taxes y assimilées à percevoir
'en Algérie, pour l'exercice 1931-1932. M.
Thomson.
4° du projet de loi tendant à ratifier le dé-
cret du 22 janvier IfJJl, approuvant l'arrêté
du 15 octobre 1930 du Gouvernement Géné-
ral de l'A.E.F., interdisant l'exportation du
mil de la colonie du Tchad et le décret du
22 janvier 1931 approuvant l'arrêté du ti
novembre 1930 du Gouverneur Général de
l'Indochine, interdisant l'exportation de cer-
^-fednes provmjçes du Laos, des riz, paddys et
Icm's dérives : M. Uutrey.
50 du projet de loi tendant à ratifier les
décrets tendant à la modification de droit
de douane en Indochine et à la Guadeloupe :
M, BClucl.
0° du projet de loi tendant à ratifier l'ar-
rêté du 6 janvier 1031 au Gouvernement Gé-
néral de l'Indo-Chine, promulguant dans
cette colonie, la délibération de la commis-
sion permanente du Conseil de Gouverne-
ment en date du 5 juillet 1930 relative au
droit de douane sur les tabacs en feuille :
M. Jouffrault.
Etaient présents, MM. Béluel, Cravoisicr,
Delmont (Alcide), Delsol, Dcsbons, Gamard,
Touffrault.. Lambcrt, Nouelle, Outrey (Er-
nest), Pcrreau-Pradier, Taittinger, Thomson.
-060
Le séjour de M. Antonetti en France
,4,
A son arrivée à Paris, M. Antonetti, gou-
verneur général de r Afrique Equatoriale fran-
çaise @ a annoncé qu'il comptait rester en France
jusqu'au mois de septembre prochain.
Il emploiera le temps qu'il a à passer en
France, à régler un nombre de très importantes
questions intéressant aussi bien la situation éco-
nomique actuelle de la Colonie que la Cons-
truction du Chemin de fer et du Port de
Pointe-Noire.
La Caisse de réserve du budget général est
prospère. Elle accuse un avoir de plus de
quarante millions. L'Afrique équatoriale peut
donc poursuivre le programme qui dans dif-
férents domaines lui incombe en propre.
oute- -
Délimitation du Cameroun
*4,
On sait que le mandat que nous avons sur le
Cameroun ne porte pas sur la totalité du terri-
toire de J'ancienne colonie allemande. Une
partie, d'ailleurs beaucoup moins étendue que
celle que nous administrons relève de l'Angle-
terre et de la Nigeria. Elle est fort riche. C est
là en effet que Tes anciens possesseurs avaient
créé d'immenses bananeraies. La délimitation
des deux territoires n'avait jamais été effectuée
sur le terrain. En vue de combler cette lacune
les Gouvernements français et anglais viennent
de se mettre d'accord pour l'institution et le
fonctionnement d'une Commission de délimita-
tion.
«ale.
Les manœuvres navales
dans les eaux marocaines
86%
Le 12 et le 13 mai la première escadre
quittera Toulon et exécutera dans le bassin
occidental de la Méditerranée des manœu-
vres qui se termineront dans les eaux maro-
caines, où les cuirassés, torpilleurs et sous-
marins doivent s'efforcer d'empêcher l'enne-
mi, figuré par l'escadre légère, d'attaquer
Casablanca.
L'escadre sera ensuite répartie dans les
ports marocains, puis se regroupera à Mers-
el-Kébir et Oran pour se rendre successive-
ment à Alger et Bieerte. T.a rentrée à Ton-
Ion est prévue pour le 24 jftin,
A l'Exposition Coloniale
ECHOS
Pire que les Arts décoratifs
Une personnalité qui a été mêlée d'iniini-
ment près à la surveillance de l'Exposition
des Arts décoratifs, a déclaré :
- C'est fou comme organisation ; c'est
pire qu'aux Arts décoratifs.
Injuste sans doute quand on Sait que l'or-
ganisateur de l'Exposition est Lyautey, le
Marocain.
Au pas de chasseurs alpins
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
inaugura la section métropolitaine avec le
président de la section, M. Georges Schwob
d'Héricourt.
Après la halte prévue aux stands impor-
tants, le maréchal Lyautey arrivait essoufflé
pour voir le cortège officiel repartir et se
mettait à sa poursuite.
Un de plus
A la cérémonie de mercredi, M. Pierre
TaiUillger, président de la commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats de
la Chambre n'avait, comme MM, André
Tardieu, Mario Roustan et autres seigneurs
sans importance, aucune place réservée. Il
fit un petit tour d'amitié auprès des plus
heureux et partit sans demander son reste.
Bon pour les jardins
Un des trois ou quatre plus glorieux héros
de la cause coloniale de l'an dernier, le com-
mandant Bériard Le Pontois, fut, lui, oublié,
11 n'a reçu qu'un bon à circuler dans les jar-
dins. Il ne se doutait pas que c'était ce
qu'il y avait de mieux. Mais il ne s'est pas
consolé de n'avoir pas entendu l'admirable
discours du maréchal Lyuutcy,
Faire dix mille kilomètres en camion sur
les « Cargos du Désert », être commissaire
de la préhistoire et être traité comme dix
mille visiteurs parfaitement honorables, sans
doute, mais qui n'ont pas sa qualité.
Le commandant Bénard Le Pontois est
revenu de Gao, il n'est pas revenu de cela.
Mignonnet.
<
Dépêches de rlndochine
t
Traduction du code civil en langue
annamite
• Un Comité qui comprend plusieurs hautes
IJc,'sonnalltés indigènes dont le pubUclste
Pliam-Quynh, chargé de cours à l'Univer-
sité cl. membre, dit Grand Conseil d'Indo-
chine, est, institué pour traduire en langue
annamite le code doit rCcomment promut-
yué.
DÉfAttT
-– .e.
Vers la Guyane
M. Ruuyé, Gouverneur de la Guyane fran-
çaise, qui s'est embarqué à Saiul-N azairc sur
le paquebot Pérou, pour rejoindre sa colonie,
.emporte un ensemble d'instructions qui lui
ont été données par le ministre des Colonies,
pour donner une orientation nouvelle à no-
tre possession d'Amérique.
11 s'agit bien cette fois d'une mise en va-
leur de vastes territoires trop longtemps
laissés à l'abandon. L'autonomie attribuée
aux quatre cinquièmes du pays formant ac-
tuellement l'Inini, ainsi que les subven-
tions accordées par la Métropole permettent
aujourd'hui un ample effort que ne man-
queront pas d'accélérer la réorganisation du
bagne ainsi que l'envoi à Caycnnc des for-
çats indochinois,
Le Pérou a. embarqué également un déta-
chement de gendarmes, des gardiens de pé-
nitenciers et des soldats de la Coloniale.
-le-
La culture de l'ananas
à l'lie Maurice et à la Réunion
-
Ainsi auc nous 1 avons plus d une fois men-
tionné, l'Ile-Maurice qui de tout temps ne pro-
duisit que du sucre traverse en ce moment une
période de détresse. Ses habitants ont enfin
compris les dangers la monoculture, et c'est
ainsi que l'activité locale s'est orientée depuis
deux ans vers d'autres entreprises.
Après le tabac pour lequel elle était en to-
talité tributaire de la Réunion, Maurice s' ap-
prête à cultiver en grand l'ananas. Pour a ider
les Colons, l'Angleterre leur a consenti d'im-
portantes avances et assure l'importation de
plants des meilleurs qualités.
Etant donné que 1 écoulement des fruits ne
pourra se faire dans les pays voisins qui sont
eux-mêmes producteurs, les Mauriciens fabri-
queront de la conserve.
Il est à noter que cette industrie a long-
temps fonctionné à la Réunion où elle était ré-
numératricc. Mais un consortium d'industriels
des Antilles Anglaises pour ruiner cette con-
currence pourtant assez peu menaçante, ont,
ces dernières années abaissé les prix de leurs
produits. Du coup, les cultivateurs réunion-
nais, ne faisant plus leurs frais ont détruit leurs
immenses plantations.
4'"
L'antenne coloniale
»♦«
La T. S. F, au Maroc
Les radio-reportages sont inaugurés au
Maroc avec succès ces derniers temps, plus
spécialement à Casablanca.
Les sans-filistes ont pu successivement en-
tendre la diffusion de la cérémonie de
l'inauguration du monument Dal Piaz.
Faust et Thaïs, opéras qui étaient interprétés
par la troupe du Capitole de Toulouse dont
les Annales Coloniales avaient annoncé l'ar-
rivée au Maroc sur la scène du Grand-Thé.-'l-
tre de Casablanca. Radio-Maroc gâte vrai-
ment ses auditeurs quand nos postes métro-
politains feront-ils sérieusement un effort,
eux aussi ?
L'Armée du Salut
à la Guyane
Nous avons appris, il y a déjà quelque
temps, que des représentants de l'Armée du
Salut avaient fait à la Guyane une enquête
sur la situation des anciens condamnés après
leur libération à l'expiration de la peine
qu'ils ont subie.
D'après l'article 0 de la loi du 30 mai 1854
sur l'exécution de la peine des travaux for-
cés, tout individu condamné à moins de
huit années de travaux forcés est tenu à
Vexpiration de sa peine, de rester dans" la
colonie pendant un temps égal à la durée de
sa condamnation. Si la peine est de huit an-
nées il est tenu d'y rester toute sa l'ie. Il y
a ainsi deux catégories de libérés : 1" ceux
qui sont astreints à la résidence obligatoire
dans la colonie temporairement ou toute leur
vie ; 20 ceux qui ayant terminé le temps de
résidence obligatoire qu'on appelle « le
doublage Il ne sont plus soumis à aucune
obligation et jouissent de leur entière liberté
qui leur permet de rester dans la colonie ou
de la quitter comme tout citoyen peut le
fairr. Les libérés astreints à la résidence obli-
gatoire sont dits de première section et les
libérés qui ne sont soumis à aucune obliga-
tion sont dits de deuxième section. Les uns
et les autres sont tenus de pourvoir à leur
existence.
D'autre part, la même loi contient un ai-
ticle 11 ainsi conçu : f-es condamnés des
deux sexes qui se seront rendus dignes d'in-
dulgence par leur bonne conduitc" qtlr ita-
Tatl et leur repentir, pourront obtenir :
ju l'autorisation de travailler aux conditions
déterminées par l'Administration soit pour
les habitants de la ColQuie J soit pour les
Administrations locales; j0 une concession de
terrain et la faculté de le cul tirer pour leur
propre compte. Cette concession ne pourra
devenir définitive qu'après Ici libération du
condamne.
D'après ce.s dispositions la main-d'œuvre
pénale à la Guyane a deux provenances qui
se font concurrence : iw les libérés obligés
de subvenir à leurs besoins par le travail ;
z" les condamnés eu cours de peine deman-
dés par les employeurs. Or les forçats cédés
par l'Administration pénitentiaire aux entre-
prises particulières qui les demandent répon-
dent à peu près à tous les besoins avec des
salaires très réduits. Il ne reste rien pour les
libéiés oui obligés de se loger et de se nour-
rir et de s'habiller ne peuvent se contenter
de ces mêmes salaires. Alors ceux-ci dans
l'impossibilit ; 1-- inui- rt du trnvail n'ont
d'autie moye-i, p > jr u^un t L'u' e\i tenee,
que de faire MI U-au\;«i- CNQ, '["Ii ;,. nroène
en prison.
Cette .ill1;,li'JI1.t < u- 1 Aimé'- du
Salut qui "lit in1 zil,
piofondie iiuprè., "df*- uii'lannCs, dr: fur-
tiunnaireo;, l'exercice il'uip- puif wn hbn- '.-u rappoi'
a été fouI Li ill ̃ >"11'.Mvlt >ir territorial d.-
l'Armée 'l'. Sulmut.) pt" , M- pris r,(l
naissance, il décide de créer un refuge à la
Guyane pour les libérl-s.
D'abord, avant tout, a-t-il dit ait Quartier
général de l'Armée, il faut que les libérés
aicui un abri où ils trouvent le vivre et le
couvert. Ensuite il faut leur procurer dit tra-
vail. Ici se lèvent les difficultés. Il faudra
pressentir les particuliers et les sociétés colo-
niales. Toutefois en raison des travaux à exé-
cuter dans la colonie tant four le compte de
l'Etat- que pour l'industrie privée, nous pen-
sons qu'il sera possible de canaliser pelt à
peu et utilement cette main-d'œuvre plétho-
rique. Nous espérons du reste oue le Gou.
•i ernenient interviendra pour épauler notre
effort.
Beaucoup se demanderont puurquui l'Ad-
ministration pénitentiaire n'a. pas pris l'ini-
tiative de la mesure (itie prend l'Armée, du
Salut, car elle ne peut pas ignorer la situa-
tion des libérés à la Guyane.
Par un décret récent le Gouvernement a
pris des mesures pour l'emploi de la main-
d'ccuvre pénale en cours de peine. Il reste à
en prendre pour permettre aux libérés de vi-
vre sans les obliger à redevenir malfaiteurs.
Commandant Emporte.
(CIl cf d'Escadron breveté en re/raite).
-
Les Hovas et le commerce
à Madagascar
»♦•
L une des causes, peut-être la principale,
:Jue les commerçants établis dans nos colonies
donnent à la crise actuelle, est l'exagération
des capitaux investis dans les entreprises qu'ils
multiplièrent. Cette vérité, comme la plupart
des vérités, ne s'est révélée qu'après coup.
Mais l' on peut se demander si le fait déploré
n'est pas de ceux qu'il n'appartient pas à la
sagesse humaine d'éviter.
Les fructueuses opérations réalisées à une
époque où tout se vendait à des prix qu'on ne
prenait plus la peine de discuter, devaient exci-
ter et excitèrent en effet toutes les convoitises.
Entraînées dans le mouvement, les banques, à
guichet ouvert, consentirent des crédits aux sol-
liciteurs, même les moins recommandables. Les
grosses maisons en place multiplièrent le nom-
bre de leurs représentants et de leur courtiers.
Chacun se croyant commerçant ouvrit boutique,
et la folie mercantile, devenue contagion,
n'épargna même pas les indigènes.
On connaît aujourd'hui les résultats.
Et voici que par un processus inverse décou-*
lant de cette logique spéciale qu'entraîne l'illo-
gisme des emballements, tout se contracte et
se rétrécit outre mesure. D'aucuns même, au
risque de compromettre l'avenir, envisagent,
comme nous le voyons faire à Madagascar,
Péventualité d'interdire aux indigènes, plus par-
ticulièrement ici aux Hovas qui n'offriraient pas
des garanties morales ou réelles suffisantes,
l'accès du commerce.
Et par quels moyens croit-on pouvoir arri-
ver à cette discrimination ? Par la création
d'une corporation hova à la tête de laquelle
se trouveraient un chef et un organe directeur
responsables.
Il ne faut, à la vérité, ni trop exiger des
hommes ni trop en désespérer.
Et, s il est vrai qu'A Madagascar, la liqui-
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