Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-05-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mai 1931 02 mai 1931
Description : 1931/05/02 (A32,N67). 1931/05/02 (A32,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803413
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRBNTMBUXIBMB ANNE& -,.N* 67. LE NUMHFTÛ : 3Q ÛHNTJMI» SAMEDI SOIH, 2 MAI 1981..
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Mémction & Adminittrêtin t
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Les Annales Coloniales
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Diiikctbur.Ponoatsuii : M. RUEDEL
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rou. let article» pullru. dans notre iournal ne jMtivonl
étre reproduits qu'en citant let Ahiiaus CoLOlOALII.
IBONNEiENTS
tvec la - Revue - mensuelle:
Un aa 6 Moi. 8 Wols
Franct et
Colonies 110 18 100 » SI »
Êtrangor..240» 125» 10 9
On t'abonne ans tirais dans
tous les bureaux de poste.
A l'Exposition coloniale
> e.. t
L Exposition Coloniale ouvre officiel-
lement ses portes mercredi et le grand
public sera autorisé jeudi à circuler à
travers les chantiers des multiples pavil-
lons inachevés et dans les quelques pa-
lais aujourd'hui définitivement aména-
gés.
Je ne voudrais point jeter une note
sombre à la veille de cette grandiose cé-
rémonie, en bafouant les profiteurs co-
loniaux de la treizième heure, qui ont
mis au pillage les fonds qui leur étaient
confiés, ou critiquer ces mendiants qui
avec une escopette à la main, détrous-
sent les budgets de l'Etat, de la Ville
de Paris et des Gouvernements Colo-
niaux sous le couvert de l'Exposition
Coloniale Internationale. Ce n'est pas
le jour, où tout est à l'allégresse, de se
plaindre de la gabegie, qui est, paraît-il
de règle dans des manifestations de ce
genre a fortiori, en l'occurcnce, puis-
que, cette fois, ce n'est pas une prin-
cesse, mais deux, mais trois, mais dix,
qui régalent, ce sera l'œuvre de demain
et d'après-demain, c'est-à-dire l'objet
des articles que nous aurons à publier
pendant les six mois de l'Exposition qui
vont suivre.
Il va de soi que cette critique sera im-
partiale et indépendante, nous avons
trop aidé à la mise en œuvre de l'Ex-
position Coloniale, nous avons trop dit
l'hommage qu'il fallait rendre aux mo-
destes et anonymes pionniers de la gran-
de cause coloniale pour transformer en
plomb vil, un or que ni les défaillances
des uns, ni les incorrections des autres
ne ternissent.
Je ne m'amuserai pas davantage à
mettre en cause telle ou telle personna-
lité dans cette série d'articles. Que de-
puis quatre ans, il y ait a l'Exposition
Coloniale une camarilla, une Zaouia,
qui ait opéré à la grande ombre du ma-
réchal Lyautey, pour moi, il n'y a qu'un
homme qui compte, c'est celui qui est
à la tête, c'est le Chef. Si tout est bien
à l'Exposition Coloniale, tout le mérite,
toute la gloire en reviendront au Maré-
chal Lyautey. Il a trop le sens de ses
responsabilités, il a trop consacré sa ju-
vénile ardeur depuis quatre ans à tout
diriger à l'Exposition Coloniale, pour
qu'on ne fasse pas sur son nom à la fois
r éloge de ce qui est bien et la critique
de ce qui est mal. Quand il était au Ma-
roc, nul plus que moi, n'a célébré avec
admiration l'œuvre considérable qu'il a
réalisée pendant 12 ans, montant tou-
jours en épingle de. cravate, destinée
personnellement à celui qui était alors
le Général Lyautey, une réussite sans
précédent dans l'histoire coloniale pour
qu'aujourd'hui, je ne procède pas comme
hier ; ce serait une action méprisable
que je commencerais, si je célébrais le
Maréchal Lyautey pour ce qu'il y a de
bien au commissariat général de l'Ex-
position Coloniale et si je rejetais sur
des sous-ordres, sans mérite et sans va-
leur, les multiples fautes qu'y ont été
ou y seront commises. Les Minus Ha-
betts doivent rester dans l'ombre et seul
le nom du Maréchal Lyautey doit rester
accroché comme un drapeau largement
déployé en berne sur le plus haut des
mâts de l'Exposition Coloniale.
Aujourd'hui, je veux seulement tirer
un coup de chapeau à ceux qui ont bien
mérité de l'Exposition Coloniale, à ses
modestes artisans qui ont mis sur pied
ce qu'il y a de plus beau, de plus no-
ble à l'Exposition Coloniale, je veux
dire aux Commissaires des différentes
Colonies et il me sera agréable de citer
notamment ceux des grands gouverne.
mcnts généraux :
M. Pierre Guesde au goût si sûr a
fait des palais indochinois la splendeur
des splendeurs.
M. Géraud, commissaire de l'Afrique
Orientale, a réussi à faire de son palais,
un tout éducatif et du plus vivant inté-
rêt.
M. Mirabel nous montre l'A. E. F. ré-
générée.
M. Pelletier dont la haute compétence
n'a d'égal que le sens artistique, donne
de Madagascar une impression vive et
originale.
Nous ne voulons pas davantage ou-
blier les trois commissaires de la France
Méditerranéenne :
M. Gérard pour l'Algérie ; M. Naci-
vet pour le Maroc, M. Geoffroy-Saint-
Ililaire pour la Tunisie, avec des moyens
pius restreints vont donner envie à tous
les Français d'aller faire au moins une
fois un tour au pays du soleil
Grâce à eux, l'Exposition Coloniale
sera un monument clevé à la gloire de
la colonisation française. elle ne ris-
quera pas de devenir le Luna-Parc de
la banlieue Est.
JT«rccl JKatcdtef.
M. Mario Roostuet l'enseignement
en Afrïqie di Nord
Notre éminent collaborateur, )1. Mario
Roustan, ministre de l'Instruction publique,
a rapporté de son voyage en Afrique du
Nord, dont les Annales Coloniales ont
rendu compte, des idées précises sur les re-
formes à réaliser dans l'enseignement en
Afrique du Nord.
Elles consistent dans la création de nou-
velles constructions scolaires, ateliers de
cuirs, tapis, mosaïques, etc. où se poursuit
l'enseignement technique.
M. Iado. Roustan ajoute qu' « il a de
l'école un point de vue très intéressant sur
toute la vie indigène sur la vie morale et
politique de ces populations si françaises de
coeur. Là plus qu'ailleurs, le problème nor-
mal scolaire domine les autres, mais les
conditionne, pour ainsi parler. On a bien
voulu reprendre la formule que j'ai substi-
tuée à celle qui avait eu son heure de gloire
et d'à propos, et que liugeaud exprimait
ainsi : « Par l'épée et par la charrue. »
-j'ai dit au Congrès d'Alger : « Par la char-
rue et par le livre. » J'aurais pu dire :
« Par l'école et par l'outil. » C'est cette ad-
mirable devise que la France applique là-
bas. Presque tous les grands chefs m'en ont
remercié et, l'un d'eux, des plus célèbres,
me déclarait : « Nous avions 300.000 pal-
miers dans notre palmeraie : nous en avons
maintenant 2.500.000, c'est un grand bien-
fait de la Fmncc; mais le plus grand, c'est
celui qui a consisté à nous donner des éco.
les indigènes pour nos garçons et, plus en-
core, pour nos filles. »
M. Mario Roustan envisage les réformes I
à apporter dans l'organisation de l'enseigne-
ment par la création d'une sorte de préfet
de renseignement nord-africain, doué de
haute valeur, d'une intelligence puissante et
possédant le sens administratif (lui introdui-
rait de l'unité, de la cohésion, de l'harmo-
nie dans nos méthodes d'enseignement. Au-
dessous, trois directeurs un pour l'Algérie,
un pour la Tunisie, un pour le Maroc, il.a
conférence de l'Afrique du Nord a déjà réa-
lisé cette refonte dans les autres domaines
d'administration générale.
Le ministre ne tarit d'ailleurs pas d'élo-
ges sur le dévouement et le zèle des mai-
trcs, leurs méthodes, leurs efforts d'assimila-
tion : écoles françaises, écoles indigènes,
écoles laïques, écoles religieuses. Il se dé-
clare enchanté de l'accueil qu'il a partout
reçu.
Le 1 er mai à l'Expolition
-
Le 1er mai, calme dans toute la France, aura
permis à quelques « travailleurs » de se reposer.
C'est ainsi qu'à l'Exposition Coloniale, un
millier environ de chômeurs sur 3.000 ouvriers
ne se sont pas présentés sur les chantiers.
les coicessiMS 11110 "es
Le monde sait ce que doit le maréchal Lyau-
tey à M. Aristide Briand.
On se rappelle avec quelle haute bienveil-
lance l'éminent homme d'Eiat a soutenu le
bouillant militant d'Action Française, aujour-
d'hui maréchal Lyautey, toutes les fois, soit au
Maroc, soit en France lorsque M. Briand le
prit comme ministre de la Guerre, soit au Ma-
roc iterum, soit à l'Exposition Coloniale.
Aujourd'hui, un collaborateur du maréchal
Lyautey souligne dans Cyrano l'incorrection du
maréchal, qui a préfacé un livre de polémique
contre le ministre des Affaires étrangères, in.
titulé : Français, garde à vous, de MM. Hu-
bert-Jacques et Charles Du Hemme.
Aussi, comme on en veut toujours à ses bien-
faiteurs, le maréchal Lyautey ne manque pas
d'attaquer M. Aristide Briand. C'est ainsi que
l'un d'eux a trouvé spirituel d'inventer une scie
qui n'est ni amusante ni cruelle, mais tout sim-
plement bébête.
« Le ministre des Affaires étrangères, ex-
pose-t-il sans rire, prépare lui-même une expo-
sition qu'il installera au ministère dont il a la
charge. Mais oui. L'exposition des conces-
sions multiples. » Et, après un temps, il ajoute:
« Mais voilà, j'ai peur que le ministère soit
trop petit. »
En réalité, I Exposition des concessions mul-
tiples, des passe-droits, des injustices et des
scandales, c'est celle à laquelle le maréchal
Lyautey a accolé son nom, c'est la manifesta-
lion de Vincennès qui s'ouvrira mercredi pro-
chain. qui est une bonne affaire pour tous ceux
qui i la dirigent, mais qui, pour nous, malheu-
reux coloniaux, n'est que la préface d'heures
douloureuses, cruelles, tragiques. En un mot,
le maréchal Lyautey, au dire d'un colonial il-
lustre, risque de devenir M. de Borniol de la
plus grande France ; il offre en tous cas aux
entreprises coloniales, dans les marécages de
Vincennes, des concessions à perpétuité.
M. Paul Reynaud inaugurera
la Foire de Bordeaux
.,.
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a reçu une délégation représentant la mu-
nicipalité, la Chambre de commerce et la
Chambre d'agriculture de Bordeaux, venue
l'inviter à présider l'inauguration de la
Foire de nordcaux, qui se tiendra à partir
du 14 juin prochain.
Le ministre des Colonies a accepté cette
invitation.
les Ministres
et l'lote coloniale
.♦«––
1 b 1 11 - ,
LA t'tille de l'Expo-
sition Colomale,
M. Paul Rey-
lIalld, ministre
des Coloniesf ne
perd aucune oc-
casion d'intensi-
fier avec une
activité à laquelle
les Annales Colo-
i niales rendaient
récemment vu lé-
gitime hommage. sa propagande en fa-
veur de nos possessions d' olttTf-mer.
Dimanche dUliier, ait cours de la manifes-
tation organisée à la Salle G arc an par le
Comité américain pour VExposition Coloniale
il a prononcé, en allglais, devant le
microphone, à l'adresse des auditeurs
américains et canadiens, un excellent dis-
COllrs, dans lequel, après avoir rappelé les
liens inoubliables qui lient la France du
passé ail Nouveau Monde. il a glorifié la
puissance civilisatrice et pacifique de la
France, et souhaité la bienvenue aux visi-
leurs de Vautre continent, qui ne manqueront
pas de venir. en grand IIOlllÚU, à Fil/comes,
c le seul endroit où, en une après-midi, ils
pourront faire le voyage du tour du monde ».
Le lendemain, dans le grand ampltitllétitu
de la Sorbonue, le ministre des Colonies a
présidé la séance annuelle de VAcadémie des
Sciences coloniales, en présence de .11. le
Président de la République. Dans le dis-
cours qu'il a prononcé à cette occasioll. il a
souligné fere de la découverte et de
Vaventure étant close désormais, la néces-
sité d'organiser, d'exploiter. de mettre en 'l'a-
leur notre magnifique domaine cololriaT,
grâce aux 5 milliards des emprunts colo-
niaux votés par le Parlement à sa demande,
grâce aussi aux 100 millions qu'il a l'inten-
tion de demander (lit crédit agricole pour ve-
nir en aide aux caisses du crédit cololtial.
Mardi, Clll in, présidant la séance annuelle
du Comité national de la semaine coloniale,
le ministre des Colonies, après ax'oir énnmérê
les devoirs qui s'imposent à la France colo-
nisatrice, dans la lutle économique, chaque
jour (le plus en plus dure, a fait un nouvel
et pressant appel pour le succès de l'Expo-
sition Coloniale, « le plus magnifique livre
d'images qu'il soit possible de mettre entre
les mains d'un peuple » pour lui faire com-
prendre que l'existence même de la patrie
est liée à celle de cet empire conquis par des
héros.
f. es progrès, sensibles depuis quelque-
temps, dans le pays, de l'idée coloniale et de
l'intérêt que porte la masse drs Frtlllfais aux
choses d'outre mer, ne peuvent que s'accen-
tuer encore à la faveur de cette activité de
propagande dont il convient de féliciter le
ministre des Colonies, et dont les effets sem-
blent s' être peu it peu étendus jusqu'aux
Conseils du gouvernement.
Dans le même temps, en effet, où Voit an-
nonce un voyage, de M. Paul Reynaud en
Illdocllillt, voici que M. J.-L. LJIIINfSIlil, mi-
nistre de l' .1ir, vient de rentrer à Paris,
après avoir accompli au-dessus de l'Afrique,
avec un succès complel. le plus magnifique
périple, et accumule des observations parti-
culièrement précieuses pour l'organisation,
future de nos services aériens transafricains.
Fnfin, M. Mario Roustan, ministre de
l'instruction publique, est lui-même en route
vers la Frlmu, après avoir visite les établis-
sements scolaires de Touggourt et de la ré-
gion des oasis.
Il faut souhaiter que celle propagande cou
vcrncmcntalc, excellente en cllc-mêmf, aura
aussi pour effet d'attirer Vattention du Par-
lement sur les questions coloniales. Des mi-
nistres qui ont pu voir et juger sur place de
V effort à faire sont mieux préparés que tous
autres à faire admettre leurs vues par leurs
collègues tics deux Chambres. Et c'est au
Parlement qu'il appartient, fil définitive, de
voter les mesures indispensables à ce déve-
loppement, à cette organisation, à cette mise
en valeur de voire domaine colouial, dont
M. Paul Reynaud a su démontrer si clo-
que m ment l'urgente nécessité.
ÊMenru B^reNfer«
Sénateur de la Guadeloupe, Vtee-PN-
rident de la Commietkm du
Aflairu Strangine.
I ------- labo
L'EXPOSITION COLONIALE
»♦«
8* CONFERENCE
Pagaïe
Le mécontentement préside à cette réu-
nion. Et pour cause, d'ailleurs. 11 n'est ques-
tion que des droits de la Presse à. rensei-
gner le public.
- Ilier, un grand nombre de journalistes ne
furent pas admis dans l'enceinte de l'Exposi-
tion sur présentation de leur carte. En re-
vanche, 5.000 personnes, parents, amis, en-
fants, nourrices (de qui ?), massés devant
les singes ou traînant par les chemins défon-
cés, encombraient le passage refusé aux jour-
nalistes.
500 autos faisaient le « tour du bois », gê-
nant copieusement la manoeuvre des camions
qui travaillaient, eux, sérieusement, et ris-
quant, à chaque tour de roue, d'écraser le
passant utile; assez rare, en vérité!
Cela a suffi n'est-ce pas ? à faire gronder
la presse qui, après tout, est à sa place à
l'Exposition.
Manque d'organisation! Privilège! En
tous les cas, pagaïe qu'il est bien difficile
d'admettre. Cela ne fait rien présager de
bon à la veille de l'ouverture de l'Exposi-
tion.
.'r..e.r.:e.,,.
Trahies llllliuts dans lInde
̃a»
Le ministre des Colonies a reçu les télé-
grammes suivants qui confirment les légiti-
mes inquiétudes de notre excellent collabora-
teur et ami Georges Novelle sur la situation
aux Indes françaises. Ils prouvent surabon-
damment que la lilm -rté du vote ne sera pas
respectée demain aux élections municipales.
29 Avril.
t. es Maires de 'iroubouvane Bahottr,
Netlaptlcollt ont été obligés de s'enfuir. Des
bal/dits menacent et frappent les électeurs
de la première liste qui sont conduits par
force chez David qui leur affadit: cartes élec-
teurs. Nous n'avons plus aucune garantie,
aucune ÛCllrité, police laisse libres Jlatide-
lourdes. Attapin Pérou mal, Darmin sous le
coup d'un ordre d'arrestation émanant du
Parquet. Ces individus circulent lihuII/Olt
semant partout la terreur CIl'e'( bandes de
j voyous - qui pillent et volent sans contrainte.
.-.
1" Mai
Ce matin Emmanuel Reycr, ancien conseil-
ler munici pal, rédacteur Chambre de Com-
merce, électeur de la première liste fut as-
sailli devant la Maison Henri Gacbélé, rece-
vant nombreuses blessures. Aucune arresta-
tion. le vous confirme mon précédent télé-
gramme. Les individus coupables continuent
toujours à circuler librement, it attaquer les
passants. David réunit en ce moment des ban-
des importantes pour dimanche.
Dépêches de l'ladochiae
sol
Pour lutter contre le communisme
en Nord-Annam
Le Gouverneur yéncral y. 1. a dveûb1 la
cicutiim de. cimi poslcs de délégués adtni-
nisfvatifs dans les régions des piivlnces de
Yinli, llatinh et Quang-Xyai, où l'agitation
communiste (te ces i'}ul' derniers s'est ma-
nifestée. lies officiers seront pour l'instant
fdacés Il la téte de ces déléguions. Les re-
fnésentants du Hésident en chef de III i»w-
rince auprès des autorités ituligénes centra-
liseronl ta. direction des détachements <<<'.<
troupes et des forces de garde indigène et
de police stationnées dans leur circonscrip-
tion Le Goucemeur général p. i. (1 décidé
de placer les trois provinces du nord de
l'Annum, Tlwllh-IIou, l'illit, llatinh, sous
le contrôle des chefs de service de la l'ulicc
du Toitliii.
Prix de revient du kilog de caoutchouc
Sur la demande du gouvernement, la
chambre sf/mlkate des planteurs de caout-
chouc a fhé le prix de revient moi/en à 7T>
cents le kilo poitr servir de hase à la prime
d'exportation votée pur les chambres.
Une Commission
remplace le Conseil Municipal à Saigon
Par arrêté du Gouverneur général p. i.,
pris sur un rapport du Gouverneur de Co-
cliinchine, le Conseil municipal de Saigon
dissous, est remplacé par une commission
municipale de onze membres. Le Gouver-
neur générât a nommé radministruleur de
première classe des services civils de l'In-
dochine, M. Hivoal, président de la cttmmis-
sion, remplissant les (onctions de maire.
Il a désigné comme membres de lu annmis-
sion : \iM. Soulet, directeur de la Itangue
Franco-Chinoise ; Collet, uvorat général ;
Hocher, puueur (ht Trésor ; lieich, indus-
triel ; Lucirn Herthet, Murtij, Vruncini, né-
gociants ; ,\'U'l!II'II-Tlltl-blll, administra-
teur délégué delà Société de Crédit Anna-
mite : lloA'an-khdi, Trun-Yan-l\ha, nota-
bles ; Trant-llai-Xguyen, président de l'As-
sociation des employés de commerce indi-
gènes. L'e.rposé des motifs signait'• gue la
décision a été prise << à la suite de graves
discussions agant éclaté au sein du conseil
municipal de Saigon, lesquelles, entraînant
des polémiques et des rivalités aiguës, troii-
blaient profimdémcnt depuis plus de deu.r
mois la marche normale des services muni-
vipuu.r, enlevant tout prestige ù l'assemblée
municipale et compromettant au plus haut
point les intérêts de la. ville. »
Tu te rends compte. 1
LE FEU QUI REPREND MAL
Le Berliner Morgcnpost étudie dans son der-
nier numéro ce que. depuis bien longtemps en
France, on a appelé « le mal de la colonie ».
L'Européen qui arrive pour la première fois
sous les tropiques, explique d'abord notre
confrère allemand, éprouve aussitôt une douleur
presque physique d'acclimatation et d'accoutu-
mance. Les souvenirs arrivent en foule et, avec
eux, les regrets et l'angoisse. C'est le cafard,
le coup de bambau, le spleen, la colonite.
Mais, ajoute le Morgenpost, quand le blanc
retourne dans son pays, le phénomène inverse
se reproduit ; il soupire après les pays qu'if
vient de quitter et réclame l'air même qui lui fit
tant de mal. En veut-on un exemple. un
exemple qui pourrait bien être un petit bout
d'oreille ? Citons textuellement :
« Lorsque les Allemands perdirent Samao,
une partie des planteurs retournèrent volontaire-
ment en A llemagnc, Il se passa peu de temps
avant qu'ils n'écrivissent à leurs amis restés là-
bas pour les supplier de leur faciliter le retour
dans l'île bienhçurcue. « Comme coolie mê-
me », demandait un planteur qui avait eu de
grosses propriétés avec de nombreux coolies à
son service. Ce mal du pays renversé était de-
venu si fort qu'il ne pouvait plus le supporter. »
A t>ouons que c'est là une campagne remar-
quablement faite. Un de ces jours, le Morocn-
post, le Berliner, la Gazette de Francfort,
voire le Rothe Fah ne, nous dévoileront la tris-
lase qui empoigna ceux qui vécurent au Came-
roun et au Togo.
'.e" Aephand.
Madagascar procède à des essais
de revêtements des chaussées
i
L'augmentation constante de la circulation
automobile à Madagascar, principalement
dans les rentres, a conduit les services tech-
niques de la Colonie à envisager l'emploi
des procédés modernes de revêtements des
chaussées au moins pour les voies urbaines
et suburbaines.
Déjà en 1924. quelques revêtements super-
ficiels au goudron avaient été exécutés a
Tananarivc a titre expérimental et avaient
donné des résultats satisfaisants. La question
"it nt d'être reprise et tout récemment on a
procédé dans la capitale malgache et dans
d'autres villes de la colonie à des essafs
comparatifs de revêtements, les uns au bi-
tume à chaud, d'autres au bitume à chaud
additionné d'huiles légèrt's, d'autres enfin
a'i bitume répandu à froid sous forme
d'émulsion.
Ces osais ont conduit à adopter le dernier
procédé qui s'est révélé d'un emploi facile
et pratique et qui peut être généralise sans
inconvénients dans toute la colonie.
Ces expériences sont particulièrement op-
portunes au moment où la municipalité de
Tananarive fait un gros effort pour exécuter
le programme de réfection des chaussées
urbaines qu'elle a établi. A côté des travaux
importants de pavage des rues de forte
rampe, le revêtement au bitume à froid
pourra être utilisé par la voirie munit ipale
pour d'importantes artères qui sont en ter-
rain plat et pour 1rs routes suburbaines
soumises à un trafic intense.
De son côté, le service des Tiavaux pu-
blics prévoit en 1931 la fourniture de
l'émulsion pour l'équipement de Majunga,
et le revêtement de la chaussée de la route
de l'Ouest sur les points particulièrement
exposés, tel que les tournants et les passa-
ges des ouvrages d'art.
C.'est le début d'un programme qui doit
s'étendre progressivement à toutes les altè-
res de grande communication et à la voirie
des principaux centres.
La France à Madagascar
Il'
Le avril a été célébrée à Tunanurivc
la Célc des L'usants Malgaches, organisée
d'après les plus anciennes traditions loca-
les. Plus de IOO.UOO indigènes, accourus tant
de. la capitale fnéme que des environs, il
(lssisttlicllt, Elle obtint le succès le plus vif.
Kltv comportait un défilé-cortège d enfants,
des danses, des. jeux et exercices divers,
un concours de bébés et une distribution
par lit Croix-Houge de 7.4M1 vêlements aux
enfants indigènes. Elle ,'i" termina par une
réception au Gouvernement Général de
2.r)U enfants des cortèges ainsi que ttes no-
tables qui les accompagnaient, réception au
cours de laquelle ceux-ci manifestèrent leur
togalisme dans des termes particulièrement
éinou vunts.
Par dépêche.)
-- -- -
Au Conseil ettat
»•«
En Indo-Chine. Requête d'un adminill-
trateur des services civils. Annulation
d'arrêtés du Gouverneur de la Cochin-
chine.
Par arrêtés en date des 3 et 8 août 1928, le
gouverneur de la Cochinchine chargeait
d'une part, M. Cuillerei, administrateur de
i,, cla>se des Services Civils de l'Indo-
chine, demeurant à Saigon, rue Catinat,
d'une minsiou au Cap Saint-Jacques, puis de
travaux spéciaux à Saigon et, d'autre part,
désignait son remplaçant à la direction de la
province de Ciia-Dinh et fixait la date de
l'installation de ce dernier.
.M, Cuillerei, par voie de lecours au Con-
seil d'Etat, demandait l'annulation des ar-
rêtés précitée, attendu bien qu'admis à la
traite, continuait à exercer, en attendant la
délivrance de son livret de pension, les fonc-
tions de chef de la province de (\a-Dinh,
Qu'il avait été l'objet d'un déplacement
d'office sans que les prescriptions c £ e l'arti-
cle 65 de lu loi du 22 août 1905 aient été
observées.
.que la désignation de son remplaçant avait
été effectuée contrairement aux dispositions
de l'art. 3 de l'arrèté du Gouverneur général
de l'Indochine, en date du 31 décembre 1912.
Et M. Cuillcret de demander au gouver-
nement de l'Indochine le paiement d'une in-
demnité annuelle de 3.500 piastres, pour ré-
paration du préjudice causé et ce, depuis le
16 août 1928, date de la cessation île son
service à tîia-Dinh, jusqu'au jour de >a réin-
tégration à son poste.
D'autre put, M. Cuillerei réclamait une
indemnité globale de 23 370 piastres.
Le Conseil d'Etat a jugé, cette affaiic en
annulant l'arrêté du Gouverneur de la Co-
chinchine en tant qu'il a chargé M. Cuil-
lerei d'une mission au cap Saint-Janlues
puis, de tiavaux spéciaux à Saigon, attendu
que les mesures prises à l'égard du requé-
rant sont entachées d'excès de puuvoir.
Quant au surplus des conclusions de la re-
quête de M. Cuilleret, le Conseil d'état les
a rejetées attendu que le requérant 11e jus-
tifie. d'aucull intérêt à demander l'annulation
de l'arrêté ayant désigné son remplaçant.
En ce les indemnités récla-
mées, U- Conseil d'Etat a décidé qu'elles se-
raient mises à la charge du budget de la
Cochinchine.
..,qu'il appartient au Conseil du Conten-
tieux de cette colonie de statuer sur cette
contestation laquelle ne peut être, soumise
directement au Conseil d'Etat.
la ceisell sipértev «es Colonies
- ̃̃ *♦>
Ce matin à 10 heures se sont réunies au
ministèie îles Colonies les SiVtions «le
l'Agriculture et du Commerce du Conseil
Supérieur des Colonies.
Les rapports de M. Hou^senot sur l'amé-
nagement de la production y ont été exami-
nés et diverses questions d'inlér<\ général
mises au point.
Exploitations minières
en A. E. F.
i
L'exploitation des placers aurifères de
l'Oubangui-Chari, qui a commencé au cours
du deuxième semestre de 1930, a produit,
au 31 décembre, 60 legs d'or, représentant une
valeur de près d'un million de francs.
La production augmente avec une cadence
régulière conformément aux prévisions établies
par les exploitants.
L'exploitation du gisement de cuivre du
Niari est maintenant au ralenti dans l'attente
de l' achèvement du chemin de fer Congo-
Océan et du Fort de Pointe-Noire. Le gros
effort porte sur la prospection et la détermi-
nation du cubage des réserves.
Ces opérations sont menées avec des
moyens modernes (prospection géophysique,
levés cartographiques par photographie aé-
rienne, etc.).
On a exporté en 1930, 750 tonnes de mi-
nerai riche.
Au 31 décembre 1930, la situation des
permis miniers en Afrique Equatoriale fran-
çaise s'établissait comme suit :
Permis de recherches : Moyen-Congo, 159;
Oubangui-Chari, 1.139; Gabon, 28: Tchad.
15.
Permis d'exploitation : Movcn-Congo : 22.
Concessions accordées ; Moyen-Congo, 1 ;
Oubangui-Chari, I. -
Concessions en instance : Oubangui-Chari,
6.
A ces permis s' ajoutent trois zones, repré-
sentant ensemble environ 200.000 kilomètres
carrés, où le droit exclusif de recherches a été
accordé par décret à d importants groupements,
qui ont fait exécuter en 1930, les premières re-
connaissances géologiques.
--,-
AU PALAIS DU TROCADÉRO
La mission Dakar-Djibouti
»4«
Au haut du monumental escalier du Musée
d'Ethnographie, entre les vieux cuirs ciselés de
la Patagonie et les grandes stèles du Pérou,
dans cette galerie du Trocadéro envahie par le
printemps parisien des jardins en pentes, s ou-
ne l'exposition du matériel de la Mission Da-
kar-Djibouti.
Rien n est plus émouvant quç ce camp de
toile verte, évoquant les difficultés futures en
Afrique primitive, dressé face à l'un des ma.
gnifiques décors de la capitale. Rapprochement
symbolique qui exprime le devoir, pour une
grande nation coloniale comme la France, an-
tique pionnier de la civilisation, d intéresser la
science : aux langues, aux religions, aux cadres
sociaux des peuplades attardées. Connaître,
afin de progresser dans le sens favorable à cha-
que groupe d'individus 1 Telle est, en raccour-
cis, la devise de cette mission
Parmi les personnalités présentes, citons :
MM. Georges Monet, député de l'Aisne ; le
sénateur André Morizet; le professeur Mangin,
directeur du Muséum; le professeur Rivet, le
professeur Lemoine; le docteur Sparks, com-
mandant de la Légion Américaine ; M Cava-
lier, directeur de l'Enseignement supérieur ;
le baron Gourgaud, la (Richesse de Clermont-
Tonnerre, la marquise de Jaucourt, Mlle Mor-
gan-Stern, la duchesse de Grouy.
Signalons aussi la présence de la romancicve
japonaise Mlle Kikou Y mat a.
Les membres de la Mission nous disent ;
C'est d'abord M Marcel Griaule, chef de
la mission organisée par l'Institut d'ethnologie
de l'Université de Paris et le Muséum Natio-
nal d' histoire naturelle, Ce jeune savant, dont
la renommée s' est accrue de la réussite d une
mission en Abyssinie, n a pas oublié t' article
paru dans nos colonnes du samedi 4 avril.
« Les Annales Coloniales !. Le ministre
de t'instruction publique, M. Mario Roustan,
a fort bien exposé, dans ce journal, les buts de
notre mission, et toutes les difficultés surmon-
tées victorieusement, grâce à une bonne volonté
unanime. C'est ainsi.,. qu un nouveau flot
de personnalités entraîne M. Marcel Griaule,
qui serre la dextre de M Julien Cain, t' admi-
nistrateur général de la Bibliothèque Nationale,
el esquisse de la main gauche un petit geste fa-
talisle.
Et je m'entrcticm, de beaux espoirs avec M.
Gaston-Louis Roux, artiste peintre de la Mis-
Ion,
Ah ! Quelle passion de voir, d'cnregistrer 1
Voulez-vous que je vous présente les
membres de la Mission ?
Naturcllcme-nt !
Vous avez vu M. Marcel Griaule, noire
chef, et son second, M Sarget. Voici M. Mi-
chel Leiris, secrétaire-archiviste ; M. Eric Lul-
ten, photographe-cinéaste ; le linguiste, M.
Mouchct ; le musicologue. M. Schaeffner.
J'ajoute deux ahsents, les mécaniciens, dont
M. Moufle. »
Les voilà tous, les heureux partants, les vi-
sages rayonnent, il.» ont fait « leur plein »
d'énergie, n Un » p:irle pour les autres:
m Nous partons pour deux ans, peut-ttre
plus. Notre itinéraire comprend : le Sénégal,
le Soudan, la Côte-d'Ivoire, la Haute-Volta.
le Niger, le Togo, le Dahomey, le I cliail, le
Cameroun, l'Oubangui-Chari, ta Soudan An-
glo-Egyptien, l'Lthiopie et la Côle f rançaise
des Somalis,
(1 Le but de la mission : étudier sur place,
par tous les moyens à notre disposition. la for-
mation, les caractères physiques, moraux, so-
ciaux des peuplades appartenant aux régions
que nous traverserons. Pour qu une nation civi-
lisatrice puisse exercer une influence tutélaire
sur des êtres attardés, nullement dépourvus d'in-
telligence, de sensibilité, mais simplement
ignorant des progrès matériels, il faut que cette
nation civilisatrice connaisse à fond le passé,
l'hérédité millénaire de ceux qu'elle est chat-
JQIIMIJNTIIIEi
Mémction & Adminittrêtin t
M.
PARIS O-J
TtLÉPM. t LOUYM 1MV
VHCHBLIBU «M*
Les Annales Coloniales
CM «niwncM et rdoisaut ami r.,. m
bwtv4u du OWML
Diiikctbur.Ponoatsuii : M. RUEDEL
- - - - ----
rou. let article» pullru. dans notre iournal ne jMtivonl
étre reproduits qu'en citant let Ahiiaus CoLOlOALII.
IBONNEiENTS
tvec la - Revue - mensuelle:
Un aa 6 Moi. 8 Wols
Franct et
Colonies 110 18 100 » SI »
Êtrangor..240» 125» 10 9
On t'abonne ans tirais dans
tous les bureaux de poste.
A l'Exposition coloniale
> e.. t
L Exposition Coloniale ouvre officiel-
lement ses portes mercredi et le grand
public sera autorisé jeudi à circuler à
travers les chantiers des multiples pavil-
lons inachevés et dans les quelques pa-
lais aujourd'hui définitivement aména-
gés.
Je ne voudrais point jeter une note
sombre à la veille de cette grandiose cé-
rémonie, en bafouant les profiteurs co-
loniaux de la treizième heure, qui ont
mis au pillage les fonds qui leur étaient
confiés, ou critiquer ces mendiants qui
avec une escopette à la main, détrous-
sent les budgets de l'Etat, de la Ville
de Paris et des Gouvernements Colo-
niaux sous le couvert de l'Exposition
Coloniale Internationale. Ce n'est pas
le jour, où tout est à l'allégresse, de se
plaindre de la gabegie, qui est, paraît-il
de règle dans des manifestations de ce
genre a fortiori, en l'occurcnce, puis-
que, cette fois, ce n'est pas une prin-
cesse, mais deux, mais trois, mais dix,
qui régalent, ce sera l'œuvre de demain
et d'après-demain, c'est-à-dire l'objet
des articles que nous aurons à publier
pendant les six mois de l'Exposition qui
vont suivre.
Il va de soi que cette critique sera im-
partiale et indépendante, nous avons
trop aidé à la mise en œuvre de l'Ex-
position Coloniale, nous avons trop dit
l'hommage qu'il fallait rendre aux mo-
destes et anonymes pionniers de la gran-
de cause coloniale pour transformer en
plomb vil, un or que ni les défaillances
des uns, ni les incorrections des autres
ne ternissent.
Je ne m'amuserai pas davantage à
mettre en cause telle ou telle personna-
lité dans cette série d'articles. Que de-
puis quatre ans, il y ait a l'Exposition
Coloniale une camarilla, une Zaouia,
qui ait opéré à la grande ombre du ma-
réchal Lyautey, pour moi, il n'y a qu'un
homme qui compte, c'est celui qui est
à la tête, c'est le Chef. Si tout est bien
à l'Exposition Coloniale, tout le mérite,
toute la gloire en reviendront au Maré-
chal Lyautey. Il a trop le sens de ses
responsabilités, il a trop consacré sa ju-
vénile ardeur depuis quatre ans à tout
diriger à l'Exposition Coloniale, pour
qu'on ne fasse pas sur son nom à la fois
r éloge de ce qui est bien et la critique
de ce qui est mal. Quand il était au Ma-
roc, nul plus que moi, n'a célébré avec
admiration l'œuvre considérable qu'il a
réalisée pendant 12 ans, montant tou-
jours en épingle de. cravate, destinée
personnellement à celui qui était alors
le Général Lyautey, une réussite sans
précédent dans l'histoire coloniale pour
qu'aujourd'hui, je ne procède pas comme
hier ; ce serait une action méprisable
que je commencerais, si je célébrais le
Maréchal Lyautey pour ce qu'il y a de
bien au commissariat général de l'Ex-
position Coloniale et si je rejetais sur
des sous-ordres, sans mérite et sans va-
leur, les multiples fautes qu'y ont été
ou y seront commises. Les Minus Ha-
betts doivent rester dans l'ombre et seul
le nom du Maréchal Lyautey doit rester
accroché comme un drapeau largement
déployé en berne sur le plus haut des
mâts de l'Exposition Coloniale.
Aujourd'hui, je veux seulement tirer
un coup de chapeau à ceux qui ont bien
mérité de l'Exposition Coloniale, à ses
modestes artisans qui ont mis sur pied
ce qu'il y a de plus beau, de plus no-
ble à l'Exposition Coloniale, je veux
dire aux Commissaires des différentes
Colonies et il me sera agréable de citer
notamment ceux des grands gouverne.
mcnts généraux :
M. Pierre Guesde au goût si sûr a
fait des palais indochinois la splendeur
des splendeurs.
M. Géraud, commissaire de l'Afrique
Orientale, a réussi à faire de son palais,
un tout éducatif et du plus vivant inté-
rêt.
M. Mirabel nous montre l'A. E. F. ré-
générée.
M. Pelletier dont la haute compétence
n'a d'égal que le sens artistique, donne
de Madagascar une impression vive et
originale.
Nous ne voulons pas davantage ou-
blier les trois commissaires de la France
Méditerranéenne :
M. Gérard pour l'Algérie ; M. Naci-
vet pour le Maroc, M. Geoffroy-Saint-
Ililaire pour la Tunisie, avec des moyens
pius restreints vont donner envie à tous
les Français d'aller faire au moins une
fois un tour au pays du soleil
Grâce à eux, l'Exposition Coloniale
sera un monument clevé à la gloire de
la colonisation française. elle ne ris-
quera pas de devenir le Luna-Parc de
la banlieue Est.
JT«rccl JKatcdtef.
M. Mario Roostuet l'enseignement
en Afrïqie di Nord
Notre éminent collaborateur, )1. Mario
Roustan, ministre de l'Instruction publique,
a rapporté de son voyage en Afrique du
Nord, dont les Annales Coloniales ont
rendu compte, des idées précises sur les re-
formes à réaliser dans l'enseignement en
Afrique du Nord.
Elles consistent dans la création de nou-
velles constructions scolaires, ateliers de
cuirs, tapis, mosaïques, etc. où se poursuit
l'enseignement technique.
M. Iado. Roustan ajoute qu' « il a de
l'école un point de vue très intéressant sur
toute la vie indigène sur la vie morale et
politique de ces populations si françaises de
coeur. Là plus qu'ailleurs, le problème nor-
mal scolaire domine les autres, mais les
conditionne, pour ainsi parler. On a bien
voulu reprendre la formule que j'ai substi-
tuée à celle qui avait eu son heure de gloire
et d'à propos, et que liugeaud exprimait
ainsi : « Par l'épée et par la charrue. »
-j'ai dit au Congrès d'Alger : « Par la char-
rue et par le livre. » J'aurais pu dire :
« Par l'école et par l'outil. » C'est cette ad-
mirable devise que la France applique là-
bas. Presque tous les grands chefs m'en ont
remercié et, l'un d'eux, des plus célèbres,
me déclarait : « Nous avions 300.000 pal-
miers dans notre palmeraie : nous en avons
maintenant 2.500.000, c'est un grand bien-
fait de la Fmncc; mais le plus grand, c'est
celui qui a consisté à nous donner des éco.
les indigènes pour nos garçons et, plus en-
core, pour nos filles. »
M. Mario Roustan envisage les réformes I
à apporter dans l'organisation de l'enseigne-
ment par la création d'une sorte de préfet
de renseignement nord-africain, doué de
haute valeur, d'une intelligence puissante et
possédant le sens administratif (lui introdui-
rait de l'unité, de la cohésion, de l'harmo-
nie dans nos méthodes d'enseignement. Au-
dessous, trois directeurs un pour l'Algérie,
un pour la Tunisie, un pour le Maroc, il.a
conférence de l'Afrique du Nord a déjà réa-
lisé cette refonte dans les autres domaines
d'administration générale.
Le ministre ne tarit d'ailleurs pas d'élo-
ges sur le dévouement et le zèle des mai-
trcs, leurs méthodes, leurs efforts d'assimila-
tion : écoles françaises, écoles indigènes,
écoles laïques, écoles religieuses. Il se dé-
clare enchanté de l'accueil qu'il a partout
reçu.
Le 1 er mai à l'Expolition
-
Le 1er mai, calme dans toute la France, aura
permis à quelques « travailleurs » de se reposer.
C'est ainsi qu'à l'Exposition Coloniale, un
millier environ de chômeurs sur 3.000 ouvriers
ne se sont pas présentés sur les chantiers.
les coicessiMS 11110 "es
Le monde sait ce que doit le maréchal Lyau-
tey à M. Aristide Briand.
On se rappelle avec quelle haute bienveil-
lance l'éminent homme d'Eiat a soutenu le
bouillant militant d'Action Française, aujour-
d'hui maréchal Lyautey, toutes les fois, soit au
Maroc, soit en France lorsque M. Briand le
prit comme ministre de la Guerre, soit au Ma-
roc iterum, soit à l'Exposition Coloniale.
Aujourd'hui, un collaborateur du maréchal
Lyautey souligne dans Cyrano l'incorrection du
maréchal, qui a préfacé un livre de polémique
contre le ministre des Affaires étrangères, in.
titulé : Français, garde à vous, de MM. Hu-
bert-Jacques et Charles Du Hemme.
Aussi, comme on en veut toujours à ses bien-
faiteurs, le maréchal Lyautey ne manque pas
d'attaquer M. Aristide Briand. C'est ainsi que
l'un d'eux a trouvé spirituel d'inventer une scie
qui n'est ni amusante ni cruelle, mais tout sim-
plement bébête.
« Le ministre des Affaires étrangères, ex-
pose-t-il sans rire, prépare lui-même une expo-
sition qu'il installera au ministère dont il a la
charge. Mais oui. L'exposition des conces-
sions multiples. » Et, après un temps, il ajoute:
« Mais voilà, j'ai peur que le ministère soit
trop petit. »
En réalité, I Exposition des concessions mul-
tiples, des passe-droits, des injustices et des
scandales, c'est celle à laquelle le maréchal
Lyautey a accolé son nom, c'est la manifesta-
lion de Vincennès qui s'ouvrira mercredi pro-
chain. qui est une bonne affaire pour tous ceux
qui i la dirigent, mais qui, pour nous, malheu-
reux coloniaux, n'est que la préface d'heures
douloureuses, cruelles, tragiques. En un mot,
le maréchal Lyautey, au dire d'un colonial il-
lustre, risque de devenir M. de Borniol de la
plus grande France ; il offre en tous cas aux
entreprises coloniales, dans les marécages de
Vincennes, des concessions à perpétuité.
M. Paul Reynaud inaugurera
la Foire de Bordeaux
.,.
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a reçu une délégation représentant la mu-
nicipalité, la Chambre de commerce et la
Chambre d'agriculture de Bordeaux, venue
l'inviter à présider l'inauguration de la
Foire de nordcaux, qui se tiendra à partir
du 14 juin prochain.
Le ministre des Colonies a accepté cette
invitation.
les Ministres
et l'lote coloniale
.♦«––
1 b 1 11 - ,
LA t'tille de l'Expo-
sition Colomale,
M. Paul Rey-
lIalld, ministre
des Coloniesf ne
perd aucune oc-
casion d'intensi-
fier avec une
activité à laquelle
les Annales Colo-
i niales rendaient
récemment vu lé-
gitime hommage. sa propagande en fa-
veur de nos possessions d' olttTf-mer.
Dimanche dUliier, ait cours de la manifes-
tation organisée à la Salle G arc an par le
Comité américain pour VExposition Coloniale
il a prononcé, en allglais, devant le
microphone, à l'adresse des auditeurs
américains et canadiens, un excellent dis-
COllrs, dans lequel, après avoir rappelé les
liens inoubliables qui lient la France du
passé ail Nouveau Monde. il a glorifié la
puissance civilisatrice et pacifique de la
France, et souhaité la bienvenue aux visi-
leurs de Vautre continent, qui ne manqueront
pas de venir. en grand IIOlllÚU, à Fil/comes,
c le seul endroit où, en une après-midi, ils
pourront faire le voyage du tour du monde ».
Le lendemain, dans le grand ampltitllétitu
de la Sorbonue, le ministre des Colonies a
présidé la séance annuelle de VAcadémie des
Sciences coloniales, en présence de .11. le
Président de la République. Dans le dis-
cours qu'il a prononcé à cette occasioll. il a
souligné fere de la découverte et de
Vaventure étant close désormais, la néces-
sité d'organiser, d'exploiter. de mettre en 'l'a-
leur notre magnifique domaine cololriaT,
grâce aux 5 milliards des emprunts colo-
niaux votés par le Parlement à sa demande,
grâce aussi aux 100 millions qu'il a l'inten-
tion de demander (lit crédit agricole pour ve-
nir en aide aux caisses du crédit cololtial.
Mardi, Clll in, présidant la séance annuelle
du Comité national de la semaine coloniale,
le ministre des Colonies, après ax'oir énnmérê
les devoirs qui s'imposent à la France colo-
nisatrice, dans la lutle économique, chaque
jour (le plus en plus dure, a fait un nouvel
et pressant appel pour le succès de l'Expo-
sition Coloniale, « le plus magnifique livre
d'images qu'il soit possible de mettre entre
les mains d'un peuple » pour lui faire com-
prendre que l'existence même de la patrie
est liée à celle de cet empire conquis par des
héros.
f. es progrès, sensibles depuis quelque-
temps, dans le pays, de l'idée coloniale et de
l'intérêt que porte la masse drs Frtlllfais aux
choses d'outre mer, ne peuvent que s'accen-
tuer encore à la faveur de cette activité de
propagande dont il convient de féliciter le
ministre des Colonies, et dont les effets sem-
blent s' être peu it peu étendus jusqu'aux
Conseils du gouvernement.
Dans le même temps, en effet, où Voit an-
nonce un voyage, de M. Paul Reynaud en
Illdocllillt, voici que M. J.-L. LJIIINfSIlil, mi-
nistre de l' .1ir, vient de rentrer à Paris,
après avoir accompli au-dessus de l'Afrique,
avec un succès complel. le plus magnifique
périple, et accumule des observations parti-
culièrement précieuses pour l'organisation,
future de nos services aériens transafricains.
Fnfin, M. Mario Roustan, ministre de
l'instruction publique, est lui-même en route
vers la Frlmu, après avoir visite les établis-
sements scolaires de Touggourt et de la ré-
gion des oasis.
Il faut souhaiter que celle propagande cou
vcrncmcntalc, excellente en cllc-mêmf, aura
aussi pour effet d'attirer Vattention du Par-
lement sur les questions coloniales. Des mi-
nistres qui ont pu voir et juger sur place de
V effort à faire sont mieux préparés que tous
autres à faire admettre leurs vues par leurs
collègues tics deux Chambres. Et c'est au
Parlement qu'il appartient, fil définitive, de
voter les mesures indispensables à ce déve-
loppement, à cette organisation, à cette mise
en valeur de voire domaine colouial, dont
M. Paul Reynaud a su démontrer si clo-
que m ment l'urgente nécessité.
ÊMenru B^reNfer«
Sénateur de la Guadeloupe, Vtee-PN-
rident de la Commietkm du
Aflairu Strangine.
I ------- labo
L'EXPOSITION COLONIALE
»♦«
8* CONFERENCE
Pagaïe
Le mécontentement préside à cette réu-
nion. Et pour cause, d'ailleurs. 11 n'est ques-
tion que des droits de la Presse à. rensei-
gner le public.
- Ilier, un grand nombre de journalistes ne
furent pas admis dans l'enceinte de l'Exposi-
tion sur présentation de leur carte. En re-
vanche, 5.000 personnes, parents, amis, en-
fants, nourrices (de qui ?), massés devant
les singes ou traînant par les chemins défon-
cés, encombraient le passage refusé aux jour-
nalistes.
500 autos faisaient le « tour du bois », gê-
nant copieusement la manoeuvre des camions
qui travaillaient, eux, sérieusement, et ris-
quant, à chaque tour de roue, d'écraser le
passant utile; assez rare, en vérité!
Cela a suffi n'est-ce pas ? à faire gronder
la presse qui, après tout, est à sa place à
l'Exposition.
Manque d'organisation! Privilège! En
tous les cas, pagaïe qu'il est bien difficile
d'admettre. Cela ne fait rien présager de
bon à la veille de l'ouverture de l'Exposi-
tion.
.'r..e.r.:e.,,.
Trahies llllliuts dans lInde
̃a»
Le ministre des Colonies a reçu les télé-
grammes suivants qui confirment les légiti-
mes inquiétudes de notre excellent collabora-
teur et ami Georges Novelle sur la situation
aux Indes françaises. Ils prouvent surabon-
damment que la lilm -rté du vote ne sera pas
respectée demain aux élections municipales.
29 Avril.
t. es Maires de 'iroubouvane Bahottr,
Netlaptlcollt ont été obligés de s'enfuir. Des
bal/dits menacent et frappent les électeurs
de la première liste qui sont conduits par
force chez David qui leur affadit: cartes élec-
teurs. Nous n'avons plus aucune garantie,
aucune ÛCllrité, police laisse libres Jlatide-
lourdes. Attapin Pérou mal, Darmin sous le
coup d'un ordre d'arrestation émanant du
Parquet. Ces individus circulent lihuII/Olt
semant partout la terreur CIl'e'( bandes de
j voyous - qui pillent et volent sans contrainte.
.-.
1" Mai
Ce matin Emmanuel Reycr, ancien conseil-
ler munici pal, rédacteur Chambre de Com-
merce, électeur de la première liste fut as-
sailli devant la Maison Henri Gacbélé, rece-
vant nombreuses blessures. Aucune arresta-
tion. le vous confirme mon précédent télé-
gramme. Les individus coupables continuent
toujours à circuler librement, it attaquer les
passants. David réunit en ce moment des ban-
des importantes pour dimanche.
Dépêches de l'ladochiae
sol
Pour lutter contre le communisme
en Nord-Annam
Le Gouverneur yéncral y. 1. a dveûb1 la
cicutiim de. cimi poslcs de délégués adtni-
nisfvatifs dans les régions des piivlnces de
Yinli, llatinh et Quang-Xyai, où l'agitation
communiste (te ces i'}ul' derniers s'est ma-
nifestée. lies officiers seront pour l'instant
fdacés Il la téte de ces déléguions. Les re-
fnésentants du Hésident en chef de III i»w-
rince auprès des autorités ituligénes centra-
liseronl ta. direction des détachements <<<'.<
troupes et des forces de garde indigène et
de police stationnées dans leur circonscrip-
tion Le Goucemeur général p. i. (1 décidé
de placer les trois provinces du nord de
l'Annum, Tlwllh-IIou, l'illit, llatinh, sous
le contrôle des chefs de service de la l'ulicc
du Toitliii.
Prix de revient du kilog de caoutchouc
Sur la demande du gouvernement, la
chambre sf/mlkate des planteurs de caout-
chouc a fhé le prix de revient moi/en à 7T>
cents le kilo poitr servir de hase à la prime
d'exportation votée pur les chambres.
Une Commission
remplace le Conseil Municipal à Saigon
Par arrêté du Gouverneur général p. i.,
pris sur un rapport du Gouverneur de Co-
cliinchine, le Conseil municipal de Saigon
dissous, est remplacé par une commission
municipale de onze membres. Le Gouver-
neur générât a nommé radministruleur de
première classe des services civils de l'In-
dochine, M. Hivoal, président de la cttmmis-
sion, remplissant les (onctions de maire.
Il a désigné comme membres de lu annmis-
sion : \iM. Soulet, directeur de la Itangue
Franco-Chinoise ; Collet, uvorat général ;
Hocher, puueur (ht Trésor ; lieich, indus-
triel ; Lucirn Herthet, Murtij, Vruncini, né-
gociants ; ,\'U'l!II'II-Tlltl-blll, administra-
teur délégué delà Société de Crédit Anna-
mite : lloA'an-khdi, Trun-Yan-l\ha, nota-
bles ; Trant-llai-Xguyen, président de l'As-
sociation des employés de commerce indi-
gènes. L'e.rposé des motifs signait'• gue la
décision a été prise << à la suite de graves
discussions agant éclaté au sein du conseil
municipal de Saigon, lesquelles, entraînant
des polémiques et des rivalités aiguës, troii-
blaient profimdémcnt depuis plus de deu.r
mois la marche normale des services muni-
vipuu.r, enlevant tout prestige ù l'assemblée
municipale et compromettant au plus haut
point les intérêts de la. ville. »
Tu te rends compte. 1
LE FEU QUI REPREND MAL
Le Berliner Morgcnpost étudie dans son der-
nier numéro ce que. depuis bien longtemps en
France, on a appelé « le mal de la colonie ».
L'Européen qui arrive pour la première fois
sous les tropiques, explique d'abord notre
confrère allemand, éprouve aussitôt une douleur
presque physique d'acclimatation et d'accoutu-
mance. Les souvenirs arrivent en foule et, avec
eux, les regrets et l'angoisse. C'est le cafard,
le coup de bambau, le spleen, la colonite.
Mais, ajoute le Morgenpost, quand le blanc
retourne dans son pays, le phénomène inverse
se reproduit ; il soupire après les pays qu'if
vient de quitter et réclame l'air même qui lui fit
tant de mal. En veut-on un exemple. un
exemple qui pourrait bien être un petit bout
d'oreille ? Citons textuellement :
« Lorsque les Allemands perdirent Samao,
une partie des planteurs retournèrent volontaire-
ment en A llemagnc, Il se passa peu de temps
avant qu'ils n'écrivissent à leurs amis restés là-
bas pour les supplier de leur faciliter le retour
dans l'île bienhçurcue. « Comme coolie mê-
me », demandait un planteur qui avait eu de
grosses propriétés avec de nombreux coolies à
son service. Ce mal du pays renversé était de-
venu si fort qu'il ne pouvait plus le supporter. »
A t>ouons que c'est là une campagne remar-
quablement faite. Un de ces jours, le Morocn-
post, le Berliner, la Gazette de Francfort,
voire le Rothe Fah ne, nous dévoileront la tris-
lase qui empoigna ceux qui vécurent au Came-
roun et au Togo.
'.e" Aephand.
Madagascar procède à des essais
de revêtements des chaussées
i
L'augmentation constante de la circulation
automobile à Madagascar, principalement
dans les rentres, a conduit les services tech-
niques de la Colonie à envisager l'emploi
des procédés modernes de revêtements des
chaussées au moins pour les voies urbaines
et suburbaines.
Déjà en 1924. quelques revêtements super-
ficiels au goudron avaient été exécutés a
Tananarivc a titre expérimental et avaient
donné des résultats satisfaisants. La question
"it nt d'être reprise et tout récemment on a
procédé dans la capitale malgache et dans
d'autres villes de la colonie à des essafs
comparatifs de revêtements, les uns au bi-
tume à chaud, d'autres au bitume à chaud
additionné d'huiles légèrt's, d'autres enfin
a'i bitume répandu à froid sous forme
d'émulsion.
Ces osais ont conduit à adopter le dernier
procédé qui s'est révélé d'un emploi facile
et pratique et qui peut être généralise sans
inconvénients dans toute la colonie.
Ces expériences sont particulièrement op-
portunes au moment où la municipalité de
Tananarive fait un gros effort pour exécuter
le programme de réfection des chaussées
urbaines qu'elle a établi. A côté des travaux
importants de pavage des rues de forte
rampe, le revêtement au bitume à froid
pourra être utilisé par la voirie munit ipale
pour d'importantes artères qui sont en ter-
rain plat et pour 1rs routes suburbaines
soumises à un trafic intense.
De son côté, le service des Tiavaux pu-
blics prévoit en 1931 la fourniture de
l'émulsion pour l'équipement de Majunga,
et le revêtement de la chaussée de la route
de l'Ouest sur les points particulièrement
exposés, tel que les tournants et les passa-
ges des ouvrages d'art.
C.'est le début d'un programme qui doit
s'étendre progressivement à toutes les altè-
res de grande communication et à la voirie
des principaux centres.
La France à Madagascar
Il'
Le avril a été célébrée à Tunanurivc
la Célc des L'usants Malgaches, organisée
d'après les plus anciennes traditions loca-
les. Plus de IOO.UOO indigènes, accourus tant
de. la capitale fnéme que des environs, il
(lssisttlicllt, Elle obtint le succès le plus vif.
Kltv comportait un défilé-cortège d enfants,
des danses, des. jeux et exercices divers,
un concours de bébés et une distribution
par lit Croix-Houge de 7.4M1 vêlements aux
enfants indigènes. Elle ,'i" termina par une
réception au Gouvernement Général de
2.r)U enfants des cortèges ainsi que ttes no-
tables qui les accompagnaient, réception au
cours de laquelle ceux-ci manifestèrent leur
togalisme dans des termes particulièrement
éinou vunts.
Par dépêche.)
-- -- -
Au Conseil ettat
»•«
En Indo-Chine. Requête d'un adminill-
trateur des services civils. Annulation
d'arrêtés du Gouverneur de la Cochin-
chine.
Par arrêtés en date des 3 et 8 août 1928, le
gouverneur de la Cochinchine chargeait
d'une part, M. Cuillerei, administrateur de
i,, cla>se des Services Civils de l'Indo-
chine, demeurant à Saigon, rue Catinat,
d'une minsiou au Cap Saint-Jacques, puis de
travaux spéciaux à Saigon et, d'autre part,
désignait son remplaçant à la direction de la
province de Ciia-Dinh et fixait la date de
l'installation de ce dernier.
.M, Cuillerei, par voie de lecours au Con-
seil d'Etat, demandait l'annulation des ar-
rêtés précitée, attendu bien qu'admis à la
traite, continuait à exercer, en attendant la
délivrance de son livret de pension, les fonc-
tions de chef de la province de (\a-Dinh,
Qu'il avait été l'objet d'un déplacement
d'office sans que les prescriptions c £ e l'arti-
cle 65 de lu loi du 22 août 1905 aient été
observées.
.que la désignation de son remplaçant avait
été effectuée contrairement aux dispositions
de l'art. 3 de l'arrèté du Gouverneur général
de l'Indochine, en date du 31 décembre 1912.
Et M. Cuillcret de demander au gouver-
nement de l'Indochine le paiement d'une in-
demnité annuelle de 3.500 piastres, pour ré-
paration du préjudice causé et ce, depuis le
16 août 1928, date de la cessation île son
service à tîia-Dinh, jusqu'au jour de >a réin-
tégration à son poste.
D'autre put, M. Cuillerei réclamait une
indemnité globale de 23 370 piastres.
Le Conseil d'Etat a jugé, cette affaiic en
annulant l'arrêté du Gouverneur de la Co-
chinchine en tant qu'il a chargé M. Cuil-
lerei d'une mission au cap Saint-Janlues
puis, de tiavaux spéciaux à Saigon, attendu
que les mesures prises à l'égard du requé-
rant sont entachées d'excès de puuvoir.
Quant au surplus des conclusions de la re-
quête de M. Cuilleret, le Conseil d'état les
a rejetées attendu que le requérant 11e jus-
tifie. d'aucull intérêt à demander l'annulation
de l'arrêté ayant désigné son remplaçant.
En ce les indemnités récla-
mées, U- Conseil d'Etat a décidé qu'elles se-
raient mises à la charge du budget de la
Cochinchine.
..,qu'il appartient au Conseil du Conten-
tieux de cette colonie de statuer sur cette
contestation laquelle ne peut être, soumise
directement au Conseil d'Etat.
la ceisell sipértev «es Colonies
- ̃̃ *♦>
Ce matin à 10 heures se sont réunies au
ministèie îles Colonies les SiVtions «le
l'Agriculture et du Commerce du Conseil
Supérieur des Colonies.
Les rapports de M. Hou^senot sur l'amé-
nagement de la production y ont été exami-
nés et diverses questions d'inlér<\ général
mises au point.
Exploitations minières
en A. E. F.
i
L'exploitation des placers aurifères de
l'Oubangui-Chari, qui a commencé au cours
du deuxième semestre de 1930, a produit,
au 31 décembre, 60 legs d'or, représentant une
valeur de près d'un million de francs.
La production augmente avec une cadence
régulière conformément aux prévisions établies
par les exploitants.
L'exploitation du gisement de cuivre du
Niari est maintenant au ralenti dans l'attente
de l' achèvement du chemin de fer Congo-
Océan et du Fort de Pointe-Noire. Le gros
effort porte sur la prospection et la détermi-
nation du cubage des réserves.
Ces opérations sont menées avec des
moyens modernes (prospection géophysique,
levés cartographiques par photographie aé-
rienne, etc.).
On a exporté en 1930, 750 tonnes de mi-
nerai riche.
Au 31 décembre 1930, la situation des
permis miniers en Afrique Equatoriale fran-
çaise s'établissait comme suit :
Permis de recherches : Moyen-Congo, 159;
Oubangui-Chari, 1.139; Gabon, 28: Tchad.
15.
Permis d'exploitation : Movcn-Congo : 22.
Concessions accordées ; Moyen-Congo, 1 ;
Oubangui-Chari, I. -
Concessions en instance : Oubangui-Chari,
6.
A ces permis s' ajoutent trois zones, repré-
sentant ensemble environ 200.000 kilomètres
carrés, où le droit exclusif de recherches a été
accordé par décret à d importants groupements,
qui ont fait exécuter en 1930, les premières re-
connaissances géologiques.
--,-
AU PALAIS DU TROCADÉRO
La mission Dakar-Djibouti
»4«
Au haut du monumental escalier du Musée
d'Ethnographie, entre les vieux cuirs ciselés de
la Patagonie et les grandes stèles du Pérou,
dans cette galerie du Trocadéro envahie par le
printemps parisien des jardins en pentes, s ou-
ne l'exposition du matériel de la Mission Da-
kar-Djibouti.
Rien n est plus émouvant quç ce camp de
toile verte, évoquant les difficultés futures en
Afrique primitive, dressé face à l'un des ma.
gnifiques décors de la capitale. Rapprochement
symbolique qui exprime le devoir, pour une
grande nation coloniale comme la France, an-
tique pionnier de la civilisation, d intéresser la
science : aux langues, aux religions, aux cadres
sociaux des peuplades attardées. Connaître,
afin de progresser dans le sens favorable à cha-
que groupe d'individus 1 Telle est, en raccour-
cis, la devise de cette mission
Parmi les personnalités présentes, citons :
MM. Georges Monet, député de l'Aisne ; le
sénateur André Morizet; le professeur Mangin,
directeur du Muséum; le professeur Rivet, le
professeur Lemoine; le docteur Sparks, com-
mandant de la Légion Américaine ; M Cava-
lier, directeur de l'Enseignement supérieur ;
le baron Gourgaud, la (Richesse de Clermont-
Tonnerre, la marquise de Jaucourt, Mlle Mor-
gan-Stern, la duchesse de Grouy.
Signalons aussi la présence de la romancicve
japonaise Mlle Kikou Y mat a.
Les membres de la Mission nous disent ;
C'est d'abord M Marcel Griaule, chef de
la mission organisée par l'Institut d'ethnologie
de l'Université de Paris et le Muséum Natio-
nal d' histoire naturelle, Ce jeune savant, dont
la renommée s' est accrue de la réussite d une
mission en Abyssinie, n a pas oublié t' article
paru dans nos colonnes du samedi 4 avril.
« Les Annales Coloniales !. Le ministre
de t'instruction publique, M. Mario Roustan,
a fort bien exposé, dans ce journal, les buts de
notre mission, et toutes les difficultés surmon-
tées victorieusement, grâce à une bonne volonté
unanime. C'est ainsi.,. qu un nouveau flot
de personnalités entraîne M. Marcel Griaule,
qui serre la dextre de M Julien Cain, t' admi-
nistrateur général de la Bibliothèque Nationale,
el esquisse de la main gauche un petit geste fa-
talisle.
Et je m'entrcticm, de beaux espoirs avec M.
Gaston-Louis Roux, artiste peintre de la Mis-
Ion,
Ah ! Quelle passion de voir, d'cnregistrer 1
Voulez-vous que je vous présente les
membres de la Mission ?
Naturcllcme-nt !
Vous avez vu M. Marcel Griaule, noire
chef, et son second, M Sarget. Voici M. Mi-
chel Leiris, secrétaire-archiviste ; M. Eric Lul-
ten, photographe-cinéaste ; le linguiste, M.
Mouchct ; le musicologue. M. Schaeffner.
J'ajoute deux ahsents, les mécaniciens, dont
M. Moufle. »
Les voilà tous, les heureux partants, les vi-
sages rayonnent, il.» ont fait « leur plein »
d'énergie, n Un » p:irle pour les autres:
m Nous partons pour deux ans, peut-ttre
plus. Notre itinéraire comprend : le Sénégal,
le Soudan, la Côte-d'Ivoire, la Haute-Volta.
le Niger, le Togo, le Dahomey, le I cliail, le
Cameroun, l'Oubangui-Chari, ta Soudan An-
glo-Egyptien, l'Lthiopie et la Côle f rançaise
des Somalis,
(1 Le but de la mission : étudier sur place,
par tous les moyens à notre disposition. la for-
mation, les caractères physiques, moraux, so-
ciaux des peuplades appartenant aux régions
que nous traverserons. Pour qu une nation civi-
lisatrice puisse exercer une influence tutélaire
sur des êtres attardés, nullement dépourvus d'in-
telligence, de sensibilité, mais simplement
ignorant des progrès matériels, il faut que cette
nation civilisatrice connaisse à fond le passé,
l'hérédité millénaire de ceux qu'elle est chat-
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