Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1931 30 avril 1931
Description : 1931/04/30 (A32,N66). 1931/04/30 (A32,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380340p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Tf\BNTE-DEUXIEME ANNEE. - Nt 66,
---- LE NUMERO - ; - 30 CENTIMES
- JEUDI -- SOIR, 30 --- AVRIL - 1931.
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Les Annales Coloniales
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Tout let article» publU. dan. notre tournai ne peuwnf
être reproduit» qu'en citant le» Ammlm ColqmÂlb.
AlONNEiENTS
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FrMMWt
Colonies 180 0 -100 9 M »
Étranfor.. 240» 126» 10 t
On s'abonne sans tirais d*oa
tous tes bureaux de poste.
L'Emprunt Colonial
et-I lu Avé àlwr de l'Indochine
Les méthodes anglaises de colonisation mé-
ritent de retenir l'attention de l'administration
colonial e française. Les Anglais comprennent
que dans les colonies plus qu'en. Europe, la
qualité du fonctionnaire importe beaucoup plus
que leur nombre ou les instructions et règle-
ments qui leur sont donnés. Avec 3.000 fonc-
tionnaires du rang de nos administrateurs colo-
niaux, les Anglais gouvernent l'Inde, un terri-
toire qui compte 320 millions d'habitants. Dans
un territoire indien, comptant 2 à 3 millions
d'habitants, par exemple, il y a sept fonction..
naires ang lais : le chef, son adjoint, un magis-
trat, deux ingénieurs et deux médecins. Et le
territoire est bien gouverné. Seulement, les An..
glais ne s' imaginent pas que pour un territoire
aussi vaste que l'Inde, peuplé aux « deux-tiers
d.'Hindous et d'un tiers de musulmans, ils doi-
vent prendre des mesures uniformes pour toute
la contrée. Ils onf qpe réfelementatloji souple et
variée, adaptée à chaque région. Jamais ils ne
touchent aux organismes existants quand ils fonc-
tionnent bien. Leur réglé est celle-ci : a Ne
faites jamais faire, par. un fonctionnaire euro-
péen ce qui peut être fait pas On fonction-
naire indigène. En. élevant les indigènes- à. ce
pouvoir, vous les objigez à comprendre que
vous gouvernez dans leur propre intérêt. »
C'est l'esprit qui domine aux Indes anglaises
jet qui a fait la grandeur (je la colonisation chez
nos voisins, ainsi que le rappelait récemment
M. L. Franck, ancien ministre des Colonid
de Belgique, dans une intéressante conférence
à l'Union Coloniale de Bruxelles.
On ne. peut que recommander aux. gouver-
neurs généraux de notre empire colonial les
mêmes méthodes et les mêmes movens. Il est
certain toutefois qu'il" y a s adaptations à
faire. On ne peut comparer des pays civilisés
- de races -- primitives - - comme éh'A.O.F. et en
A-E-F avec un pays d'antique civilisation
A.E.F., Vlrçde, peuplé par. une race intelligente
et active, qúi, avant même l'arrivée des Euro-
péens, avait créé un important système écono-
Êet çômtnercial. Bénarès, avec ses tem-
it ses palais, est la ville sainte de l'in-
bj la Rome brahmanique, comme Delhi
Dk pleine dé souvenirs'musulmans. Le gouver-
rt.TTlfr* de ces Etats, c'est le pouvoir absolu,
SiipM toutefois par la présence d un FUV."
Atot anglais. Mais depuis quelques années, les
#tabesTiindoi|s, frottés à la civilUatidrt euro-
fjfiwfltlM i)i|ilii|l vers1 ungouvernetiiêM plus, li-
béral* Sil V a actuellement un eaouvement en
laveur des réformes politiques et de 1 autono-
kHlÇf il- se fàlt sans violences et sous la forme
ae « résistance passive » qui, par suite du boy-
cottage des marchandises anglaises, cause des
per|«Rde p lusieurs milliards de fftncs epjjuel-
ques années à la Grande-Bretagne.
L'Inde comprend 700 Etats, avec. 700 prin-
ces. rajahs ,ou maharajahs, où l'on parle 230
dia l ectes différents, et pratique une demi-
1
douzaine de religions. La famille, le régime du
porter familias, sont tout puissants. Le régime
des castes, les brahmes, que dirigent les pet.
tres de Brahma, les soudras (non brahmes), qui
ne sont que des Parias, sont l'ossature de la
Société. Les religions, le brahmanisme pour
les Hindous, le Coran pour les Musulmans,
sont des organismes puissants. C'est pour rap-
procher ces populations et donner à 1 Inde une
constitution voisine de celle des dominions que
le gouvernement anglais a convoqué la confé-
rence de la Table Ronde. Quel travail d'Her-
cule attend cette conférence où Gandhi vien-
dra, la prochaine fois 1
Le gouverneur général de l'Indochine, M.
Pasquier, a prononcé un remarquable discours
à la Journée colonial e de la Foire commerciale
de Lille, qu'il est venu présider, ainsi que les
Armâtes Coloniales l'ont annoncé, et a exposé
avec sa grande autorité la situation politique de
PIndochine, et l'avenir économique réservé à
cette grande colonie. Il a invité les industriels
du Nord à avoir confiance; dans ce pays d'ou-
tre-mer. Les applaudissements qui 1 ont ac-
cueilli ont montré que sa confiance en I Indo-
chine était partagée par ses auditeurs.
La confiance dans notre empire colonial, on
peut l'avoir. En effet, pendant l'année 1930,
e trafic entre ses colonies et protectorats et la
France s'est élevé à plus de quinze milliards,
dont deux milliards et demi en faveur de la
métropole. La crise économique a bien ralenti
le commerce général entre là France et ses
colonies. Mais tout de même, si l'Indochine
en particulier nous a vendu pour 526 millions
de francs, nous lui avons livré pour 896 mil-
lions de marchandises fabriquées.
On peut supputer les avantages que nos co-
lonies et notre pays retireront de l'emprunt co-
lonial récemment adopté par les Chambrés.
La métropole en retirera un bénéfice immédiat
par la voie de la transformation des fonds d'em-
prunt environ 6 milliards de. francs .- en
chemins de fer, ports, bâtiments, édifices de
toute sorte, qui nécessiteront des ingénieurs, des
chefs de chantiers, des ouvriers, des rails, des
wagons, du ciment, le tout fourni en grande
partie par la France continentale. L argent
prêté lui reviendra pour les transports, les salai-
res et le fret. L'indigène se partagera les béné-
fices de l'opération avec la métropol e et de-
main, peut-être, ipte fois équipés, peut-on pen-
ser qlq vna partie du coton, du cuivre* du café
que nous detnandoM à TeMmMf seront fournis
par nos pays d outre-mer, Si les dépenses sont
rigoureusement contrôlées et utilement enga-
géM, lfi capital investi dans les travaux prévus
n'aura qu'à se féliciter d'avoir contribué à ac-
croître la valeur économique du ctontaiae colo-
nial de la France.
ca, DeMerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale dés Affaires Etrangères.
..E' Ard'-I-Iehr au Maroc
•+<
La fête traditionnelle de l) Aid-el-Kèbir oit
(t fête du ityoufim Ir- s'cst. déraillée, dans tout
le Maroc, et a amené dans les villes de
Marrakech, Feu et Casablanca une affluence
'de tribus de la campagne et de la molttagllc.
Le Résident général) M. Lucien Saint) s'est
rendu au Palais chérifien est grand apparat,
'Présesiteim ses' souhaits à S'idi MoJuimeil. Les
fêtes se prolongeront plusieurs jours.
Tous les caïds et pachas se sont rendus à
Rabat rendre hommage au sultart.
(Par dépêche.)
L'archevêque d'Alger
victime d'un accident d'auto
̃<« ̃
Hier après-midi Mgr Leynaud, archevêque
d'Alger et son. secrétaire) l'abbé Jacquier,
revenaient en tlutomobU. à Birtouta" après
avoir assisté à Une • confirmation' à Oued
el Alleug lorsque, à- un. croisemeltt, une
torpédo eutra en cdllÜidll avec sa voi-
ture. AI gr Leynaud a. été légèrement blessé
au visage) son secrétaire et son, chauffeur
long été atteints aux jambes; La voiture a
subi de gros dégâts.
Après avoir été pansés. à l'hôpital, le pré-
lat et ses compagnons ont regagné Algery où
le docteur de Varchevêché les a visités.
(Par dépêche.)
–:–
Les plantations de caféiers
en Afrique Éqaatoriale française
f
; Le Crouvernevu- de la Colonie de l'Ouban-
gui-Chari, justement préoccupé d'asseoir
l'économie de la Colonie sur diverses bran-
ches d'activité a décidé d'intensifier les plan-
tations de caféiers.
A l'heure actuelle, la colonie produit an-
nuellement 40.000 kilos de café, mais pour
êti-e rémunératrice, cette culture doit être en-
treprise. selon les. méthodes scientifiques, tant
en ce qui concerne les plantations, que la ré-
colte et la présentation du produit.
En vue de profiter de l'expérience déjà an-
cienne acquise par d'autres possessions, l'Ad.
MitiistTïïtion locale a décide de confier une
mission au plus important planteur de la. co-
lonie qui va notamment se rendre en Côte
d'Ivoire pour se documenter sur les entre-
prises existantes et recueillir au cours de son
Voyage des enseignements précieux. Tous ses
frais lui seront remboursés par la colonie.
Cette heureUse .initiative montait d'être si-
ômnltCn
M csneUny^rteanles Colories
Les Sections de l'Agriculture et du Com-
merce du Conseil supérieur des Colonies se
réuniront ensemble le samedi 2 mai 1931, à
dix heures, au ministère des Colonies. Elles
examineront les rapports de M. Boussenot
sur « l'aménagement de la production colo-
niale » et de M. Bouvier sur « l'abaissement
des prix de revient ».
oib
Une station météorologique
en Afrique Equatonate française
̃ » «–
Au cours de son récent séjour à Bangui, le
gouverneur général Antonetti a inspecté la sta-
tion météorologique récemment créée et placée
sous les ordres de M. l'ingénieur Richard.
il veut en faire un centre météorologique de
premier ordre, dont le principal objet sera 'la
protection de la navigation aérienne.
Un outillage scientifique important, qui vien-
dra s'ajouter à celui déjà existant, a été com-
mandé en France. Il comprend notamment un
matériel de sondage destiné à la mesure des
courants en altitude dont la connaissance est si
utile aux pilotes.
Dès maintenant, le centre météorologique de
Bangui est en mesure de donner à tout moment
les. renseignements suivants : 1° pression baro-
métrique en m/m; 2° direction du vent au sol;
3° vitesse du vent au sol; 4° direction des nua-
ges;. 5° vitesse de marche des nuages; 60 né-
bulosité totale du ciel; 7° nébulosité partielle
des nuages; 80 altitude, de base des nuages;
9° visibilité horizontale; 10° température maxi -
mum, température minimum ; 110 températur
de l'air à un moment queleonqu; 12° tension
de la vapeur d'eau; 13° humidité calculée de
Pair; 14° hauteur dé la pluie tombée, etc.
Elle peut également renseigner sur les brouil-
lards. la rosée, les phénomènes lumineux et
tous autres phénomènes particuliers.
Les observations sont recueillies trois fois par
jour, à 9, 14 et 18 heures. Un bulletin. est ré-
digé chaqqe matin, et, dès maintenant, la sta-
tion est à même d'assurer la rédaction d'un
message radio-météo, chiffré en code interna-
tional, qui sera de la plus grande utilité aux
aviateurs se dirigeant vers l'Afrique Centrale.
En raison des relations de plus en plus fré-
quentes qui existent par automobile entre Ban-
gui et Yaoundé, le gouverneur général de
t'A. E.F. a décidé la création d'un courrier
postal empruntant cette voie.
Les sacs postaux, dépêches closes de transit,
seront portés ou remis à Yaoundé par les soins,
et aux frais et risques de la colonie de l'Ou-
bangut-Chwi.
Coton Colonial
1
JESH
-
PRÈS tant de beaux
discours qui ont
exalté les nom-
bretises ressources
d e notre empire
colollial, l'opinion
Publique française
se demande pourquoi la métropole ne trouve
pas chez elle, eu France extérieure, les pro-
duits exotiques dont elle est, à l'ltcttre ac-
tuelle, dans une si large proportion, tribu-
taire de L'étrallger.
Quand on touche à la question du coton,
une des matières maîtresses de l'activité mOIl-
diale, l'ètonnement devient stuPéfactioll- Loi
toute sincérité, la réponse est simple et très
encourageante four l'avenir : nous n'avons
pas été les premÍtrs, vérité de M. de La Pa-
lice, d'où il résulte que nos fournisseurs d'au-
jourd'hui sont arrivés bien avant nous sur
ce champ d'âpre bataille économique, que ces
ouvriers de la première heure furent secondés
dans leurs initiatives par des gouvernements
propices, des populations qui ne se désiflfJ-
ressaient pas dcs questions coloniales, et sur-
tout, nerf de la guerre, par les capitaux in-
dispensables à la mise t,ii valeur du sol. Sans
argent, pas de salut. Or,- si nous possédons
les terres, la* main-d'œuvre et les capitaux
sont insuffisants encore aujourd'hui ; de-
maiu, je le répète, s'annonce plein de riches
promesses.
Car, on peut hautement L'affirmer, nous
avons déjà bien travaillé, soit pour recher-
cher les terrains propices, soit pour sélection-
ner les espèces appropriées aux divers cli-
mats. Toutes nos cololties, ou à peu près,
cultivent le colon; l'Indochine, par exemple,
vient en tête avec plus de 100.000 quiutdux
par ait. Mais ce produit est de moins en
moins exporté, parce que, dans l'Union indo-
chinoise. il est absorbé par les tissages et les
filatures. Eu AJgérie, après abandon, il y
a reprise, et lorsque les grands travaux d'hy-
draulique agricole seront exécutés, nous ver;
rotts s amplifier les 5.631 hectares, et aug-
menter les 49.878 quintaux (récolte 1929).
On annonce en Tunisie et ait Maroc la cul-
ture cotonnierc, mais le plus gros de l'ef-
fort a été réalisé et poursuivi en Afrique Oc-
cidentale, où il fattt louer l'initiative et la
persévérance de l'ingénieur Eclime. Mada-
gascar, les NouvelUs-tiébrides, la Nouvelle-
Calédonie, nos vieilles colonies dressent un
plan d'action cotohnière,. le le répète, nous
devons faire confiance à l'avenir.
On. ne saurait suffisamment attirer Zfat.
tentim .générale sur Viittportrttte itailontât
au coton,
Aussi, la Chambre de commerce du Havre
aj-ctte décidé récemment de reprendre le
vœu émis par l'Institut Colonial du Havre
et de demander au gouvernement d'accorder
des subventions à la culture du coton fran-
çais, partout où cela sera nécessaire pour
maintenir et développer la production.
Ce qu'il fallt, c'est que les producteurs de
coton tiennent, pendant la crise économique
qui sévit sur les deux continents, afin que
rien ne soit perdu des efforts antérieurs et.
que, contre vent et marèct le coton colonial
se développe, dans l'intérêt de notre avenir
national.
JLticivn GasjNifin,
Député de la Réunion,
- membre de la Commission de l'Algérie,
M. et Mme- Terrasson de Fougères
sont blessés dans une collision d'auto
Un télégramme envoyé de Lyon nous a
apporté une très. fâcheuse nouvelle.
Le Gouverneur du Soudan français, et
Mme Terrasson de Fougère, depuis quelques
mois en France, ont été victimes d'un grave
accident d'automobile. M. Terrasson de Fou-
,\l.T errasson de Fou
gères qu'accompagnaient également ses deux
enfants et une domestique indigène, rega-
gnait Paris dans une voiture qu'il conduisait.
Lui-même lorsqu'à Fleurvillc, en Saône-et-
Loire, la voiture entra en collision avec un
camion qui arrivait à assez vive allure en
sens inverse.
Un choc très violent se produisit. Comme
presque toujours en pareille circonstance, les
glaces furent brisées, et leurs éclats atteigni-
rent à la tête M. Terrasson de Fougères qui,
au surplus, projeté en avant, fut fortement
contusionné à la poitrine. Mme Terrasson de
Fougères a été de son côté assez sérieuse-
ment atteinte aux genoux.
Des secours leur ont été immédiatement
prodigués. Les blessés ont été dirigés sur
l'hôpital de MAcon. L'état du Gouverneur
inspire de grandes inquiétudes.
Les deux enfants et la bonne indigène sont
sortis indemnes de l'accident.
De Maçon, nous recevons la dépêche sui-
vante :
CI Etllt très amélioré. »
Nous sommes heureux d'apprendre que
les conséquences graves que l'on craignait
tout d'abord semblent écartées et formons
pour M. et Mme Terrasson uns voeux pour
qu'un prompt rétablissement intervienne ra-
pidemcnt.
qoçlb
L'lie de Robinson
l"
Elle a bien existé et elle existe toujours.
Elle porte même deux noms : Mas-Apeura et
Juan Fernandez. Elle se trouve à 600 km.
de la Côte du Chili dont elle est une dépen-
dance.
Paul Chack qui l'a vue, dit qu'elle ne con-
tient aucune hôte féroce et qu'ainsi que l'a
écrit Daniel de Foé elle est d'une salubrité
absolue. Ni fièvre, ni paludisme. L'écrivain
du beau livre On se bat sur mert note que
l'escadre allemande s'y ravitailla en octobre
»9M.
M. Mario Roustan
est rentré à Paris
»♦«
Notre éminent collaborateur et ami M. Ma-
rio Roustan, ministre de l'Instruction Publique,
qui avait quitté Alger le 28 avril à midi, est
rentré ce matin à Paris. Sur le même bateau
avaient pris place M. Mallarmé, ancien mi-
nistre, et le général Gouraud qui, après son
Voyage au Maroc, avait tenu à revenir par l'Al-
gérie.
M. Roustan s'est déclaré enchanté de son
voyage. Sa dernière journée a été notamment
bien remplie.
« Je n'aurais pas voulu, a-t-il dit, Wéloi-
gner sans visiter r Ecole ménagère, 4 l'heure
où je me préoccupe d'organiser l'enseignement
ménager dans la métropole et sans avqir pu
apprécier l'effort accompli en Algérie au point
de vue de la propagande artistique. »
Mais d'autres devons attendaient le ministre
et sa voiture partait bientôt pour la rue de Gre-
nelle.
A la Banque de l'Indochine
0
M. René Thion de La Chaume, membre
lu Conseil d'administration de la Banque de
l'Indochine, a été nonuné administrateur dé-
légué.
M. Paul Baudouin, directeur adjoint, a
été nommé directeur général. M. Jean La-
wcnt, inspecteur général, a été nommé di-
recteur. M. de Fiers, sous-directeur au mi-
nistère des Finances, quitte l'administratiçm
de la rue de Rivoli et devient secrétaire gé-
néral, en remplacement de M. Edwin Poilay,
nommé, il y a un mois, directeur de la
Banque de l'Afrique Occidentale.
Le centenaire
de la Légion Étrangère
*♦*
La Légion étrangère a célébré ses cent ans
d'existence.
De grandes fêtes sont organisées. à Sidi-
Hcl-Abbès, où se trouvent les casernes du
il" étranger, et qui fut le véritable foyer de
ces corps d'élitt; qui constituent l'actuelle
légion. Ces fêtes ont commencé par l'inau-
guration d'un monument élevé à la gloire
des héros de tant de campagnes. Les Annales
Coloniales en ont parlé dans un récent nu-
méro. Le maréchal Franchet d'Esperey a re-
présenté le gouvernement à cette cérétnonie,
accompagné par le général Guillaumat. an-
den commandant en cnef des armées ou
Rhin et qui commença sa brillante carrière
à la Légion.
A cette occasion, M. Maginot, ministre de
la Guerre, a adressé télégraphiquement le
message suivant a toutes les unités de la
Légion stationnées en Afrique du Nord, au
Levant et en Indochine :
Il J'associe l'armée entière aux fêles dit
centenaire do ht Légion commémorant Vhè-
roïsme, de ses morts, les. brillants faits d'ar-
mes de ses régiments, sou intrépidité légen-
daire. le salue ses glorieux drapeaux.
« Signé : MAGINOT. Il
La Légion étrangère est universellement
connue. Elle a été définie par cette phrase
lapidaire : n Tout homme qui l'a comman-
dée peut dire d'elle ce que César disait de
la Légion romaine : « Au milieu d'elle, on
« est plus en sécurité que dans une fortc-
« resse. »
L'Angleterre a rendu aux Légionnaires un
délicat hommage, en se faisant représenter
par l'explorateur Elherton qui s'y connaît en
bravoure.
Il a visité la. plupart des pays du monde.
notamment les régions arctiques. Il a traver-
sé l'Asie de l'Inde en Russie et en Angle-
terre en passant par Cachemire, Gilgit,
Hunza, l'almyre, le Turkestan chinois,
l'Asie centrale, la Mongolie et la Sibérie et
a découvert le fameux centre de propagande
soviétique de Tachkent ce qui lui valut d'être
condamné à mort par les Soviets.
Des journaux-de tous les pays consacrent
des colonnes à la Légion étrangère notam-
ment VObserver a publié un long article
sur l'histoire de ce corps d'élite.
-Le monde entier vend hommage à la va-
leur de la Légion. -
La réglementation du Travail
aux Colonies
l' 1
En exécution du décret pris le 21 août der-
nier et que les Annales Cololliales ont repro-
duit in extenso, M. Brévié, Gouverneur Géné-
ral de l'Afrique Occidentale Française vient
d'adresser à l'examen du Département, le
projet d'arrêté qu'il a établi pour régler les
conditions générales du Travail dans la
grande colonie qu'il administre. Ce texte cp-
difié et élargit, pour les mettre en correspon-
dance avec ce que nous avons retenu des sug-
gestions de Genève, les dispositions mises en
vigueur par M. Carde.
M. Paul Reynaud aura à examiner en-
suite les projets des Gouverneurs généraux
et Gouverneurs de nos autres colonies.
Des goais et des couleurs
Les sauterelles que les indigènes vendent en
sac sur les marchés marocains sont un mets fort
recherché des populations africaines ; ils les
font grilleir et les mangent avec autant de
gourmandise que nous dégustons, nous, les bel-
les crevettes roses ou grises.
Le marquis de Warin, au cours de son ex-
ploration dans l' Amazone, fut invité chez les
Indiens à un repas de choix où on lui servit
comme mets réputé exquis, des vers de pal-
miers.
Les nids d'hirondelle se mangent bien en
Chine et les ailerons de requin en Indochine !
Dépêches de l'Indochine
Le voyage de l'aviateur Ford
L'aviateur anglais Ford, seul à bord de
son avion Havilaiid moteur Gipsy, effe,'-
tuant un raid touristique Londres-Siiangai
arriva à Hanoi dimanche à 10 h. 30, venant
du, .iiam. Parti pour Hong-Kong hier malin,
il est revenu à. Hanoï à cause du mauvais
fonctionnement de son moteur et a repris le
départ aujourd'hui à 6 heures, continuant
son voyage touristique.
Arrivé de Hanoi à Fort-Bava rd, mardi vers
10 heures, en se posant sur un terrain d'at-
terrissage désaffecté heurta au sol un po-
teau électrique. L'appareil se retourna et
fut gravement endQmmage, L'aviateur est
indemne. Ford a décidé d'embarquer son
avion à destination de Hong-Kong, où, il sera
réparé.
M. Krautheimer inspecte.
Au cours de sa tournée d'inspection dans
les régions de l'oucst-cochinchinois, le Gou-
verneur Krautheimer a visité deux villages
de colonisation créés récemment en bordu-
re du canal de Jlachgiz à Hatien. Ces vil-
lutfes de colonisation sont formés par l'oc-
troi maximum de 10 hectares à des cultiva-
teurs dépossédés de terrains domaniaux oc-
cupés par eux, à d'onciens conibaltaAils non
pourvus d'emploi, à des fajtnilles nombreu-
ses. Le gouvernement a reçu 700 demandes.
Les exploitants deviennent propriétaires au
bout de six ans, et les terrains sont inalié-
nables pendant dix ans, pour empêcher la
spéculation. JI syndicat agricole met à leur
disposition l/s premières ressources indis-
pensables. On a inauguré également la rou-
te. de T.nng-Xuijen à llachgia qui raccourcit
de 50 kilomètres le lra(et de Saigon à
Harhyta.
En vue de la création de la Fédération
des planteurs de café en Indochine
Les planteurs de café, du sud-indochinois
viennent de dicat professionnel. Un bureau provisoire
entrera en relations avec les syndicats si-
milaires du Tonkin et de l'Annam afin de
préparer la fédération des planteurs de café
Indochinois.
MM. Boy et Lannj sont chargés de repré-
senter les intérêts, de la France dans ces
nouveaux stjndicais."
On vogue vers la France.
MM. Ldgisquet, premier adjoint el Hu-
Ding-Vac, conseiller, délégués de la munici-
palité de Jlanoi à l'J.f'lJosllion ColuniCLlc, ont
quitté le Tonkin pour Paris. Avec l'afflux
habituel des coloniaux regagnant la. Métro-
pole avant l'été, et les personnalités fran-
çaises et indigènes se rendant à l'Exposi-
tion, les paquebots partant pour la France
en avril, mai, juin, se trouvent archi-com-
plets:
- - 1
One conférence sur l'Archéologie
Cambodgienne
•+«
A l'Agence Economique de l'Indochine a
été donnée une conférence extrêmement inté-
ressante sur l'architecture Kmer.
Le conférencier, M. Gouloubew, dont la
science est universellement connue, a com-
menté la longue suite d'un film qui offrit à
l'attention de l'assistance tout ce que le Cam-
bodge contient de ruines grandioses.
11 y a au Cambodge non pas seulement les
deux Angkors que nous connaissons tous,
mais quantité de tenjples, et autres monu-
ments qui, pour ne pas avoir les proportions
colossale? des prcmiers; n'en restent pas
moins des merveilles d'architecture. Quel-
ques-uns ne sont pas encore dégagés des
étreintes végétales qui les enserrent. Et ç'est
à ce travail de dégagement qu'on a pu as-
sister grâce à M. Gnuloubcw.
Saura-t-on jamais exactement quelle pen-
sée a guidé les forcenés et géniaux sculp-
teurs de pierre- qui ont accumulé avec une
telle profusion et un tel art dans une contrée
recouverte aujourd'hui par la forêt com-
pacte, des monuments dont le nombre et la
beauté nous déconcertent P
Paris=Saïgon en motocyclette
mm
Mlle Justine Tibesar, motocycliste belye,
'Iui accomplit le raid Varis-Saïgon est arri-
vée à Rangoon la nuit dernière.
Indopncifi.
: •*«#•
Tu te rends compte.
L'INVITATION AU VOYAGE.
Mlle Tibesar, membre du « Work A round
the World Educational Club », qui jut fondé
en Amérique et compte 300 adhérents de na-
tionalité diverses, a, selon les statuts de ce
club, entrepris son voyage autour du monde.
Mlle Tibesar est belge, et sa famille habite
près de Verdun ; elle esi partie le 10 mai 1929
sans aucune aide financière - les membres du
club vivent de leur travail manuel ou intellec-
tuel, - avec pour tout bagage le consentement
paternel -- visiter la Belgique, la France, le
Luxembourg, l'Allemagne et l'Angleterre.
Le 7 novembre 1929, elle arrive en! A mé
rique septentrionale, et, après un an de séjour,
va à San-Francisco. Elle. partit de là pour
le Japont gagne la Chine, et enfin Saïgon, en
février ; là, elle rendit visite à la direction de
différents journaux indochinois et leur exposa
la suite de son voyage autour du monde :
« Saïgon, 15 jours. Puis Hué, le Tonkin,
Angkor, le Siam, Singapore, les îles de la
Son d e,
Sonde, l'Australie, les Indes - si possible, -
l'Afrique du Sud en remontant jusqu'au Congo
belge, l'Amérique du Sud. Dans deux ans, je
serai de retour en Europe, après avoir vu éga-
lement l'Afrique du Nord, ût j'irai enfin à Pa-
ris, que je me réserve comme dessert 1 »
Quelle volonté et quel courage chez celle
jçimg fille de 21 am, qiri vit seule. et n'a pour
toute ressource que son talent de conIérencière.
F.I.
UN TYPE ALGÉRIEN
Résurrection des Cagayous
»♦«
Musette, alias Auguste Robinet, est mort
le 2 septembre 1930. 11 est mort sans tam-
bour ni trompette et la l presse a très peu
parlé - de sa disparition. Il avait pourtant
créé un type bien campé : Cagayous, trois
syllabes juteuses qui sonnent familièrement
aux oreilles des gens de « chez nous x, car
les aventures de Cagayous ont amusé toute
la génération africaine de 1894 à 1914.
Cagayous se lit encore, Dieu merci, mais
les brochures de Musette sont épuisées de-
puis longtemps en librairie. Or, voici une
bonne nouvelle : M. Jean Pomier, président
des Ecrivains algériens, nous annonce :
10 la. parution prochaine aux éditions de la
Nouvelle Revue Française des Grandes his-
toires de Cagayous, extraits présentes par
Gabriel Audivio avec quelques éclaircisse-
ments linguistiques élémentaires ; 20 que la
Faculté des lettres d'Alger, grâce à l'initia-
tive de M. Martino, doyen, se propose de
consacrer à l'oeuvre de Musette une édition
lourde, intégrale et scientifique. Que d'hon-
neurs pour Cagayous ! En somme notre hé-
ros quitte la casquette plate et le foulard,
pour mettre un faux-col et un chapeau con-
venable, mais son langage et son esprit ne
changeront pas, heureusement.
Ces manifestations et ce reflet de gloire,
Iu.!'elte les mérite pour avoir conté avec
verve les faits et gestes d'une série de per-
sonnages bien vivants et sympathiques.
Cagayous, le type principal, est une syn-
thèse qui réunit dans une mentalité compo-
site le français, l'italien et l'espagnol. Ses
compagnons conservent leur caractère ethni-
que propre. Ainsi Bacora est espagnol, Em-
brouillonne italien, Calcidonc maltais, Cuila
qu'il a la culotte jaune algérois de souche
française. Les autres sont plus ou moins
Il champoreaux » ou métis.
Cagayous est Français quand il badine ou
bien quand il accomplit quelque acte géné-
reux. En affaire, il a la ruse du Levantin et
la verbosité de l'Italien. Dans la colère, les
mouvements d'orgueil, voire lorsqu'il se fait
g-alant, il a du :-ang- espagnol plein les vei-
nes. Il sait, à l'occasion, user de la ptu-
dence du Berbère lorsqu'il veut se donner
le temps de mentir ou éluder une question
gênante.
- Combien ti as, toi ?
- Qui ? Moi ?
Le vocabulaire de Cagayous n'est ni somp-
tueux ni abondant. Aussi a-t-il souvent re-
cours à l'image comparative pour exprimer
sa pensée. En ce cas l'image doit toujours
être courte, pittoresque et précise. Ainsi pour
définir une ruelle de la Casba, il dira sim-
plement : « C'est une rue, ma parole, qu'un
cordonnier y. se casse les coudes. » Cette
ngurc, 'bien que peu géométrique, donne as-
sez exactement la largeur de la voie.
La première histoire de Cagayous parut,
en 1894, dans le Turco, d'Ernest Mallebay,
le vigoureux publiciste qui a aidé à peu près
tous les écrivains algériens, à leurs débuts.
Les histoires de Cagayous connurent le plus
vif succès en Algérie, en Tunisie et un peu
partout dans le bassin méditerranéen. Ca-
gayous eut môme des lecteurs au. Canada,
en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en
Angleterre. Deux têtes couronnées s intéres-
sèrent à ses exploits : Edouard VII et Léo-
pold xor.
- J'ai bien connu l'auteur de Cagayous, et
quand je passais à Alger je ne manquais pas
d'aller voir Musette dans son modeste bu-
reau de l'Administration des Enfants Assis-
tés. Il fut un des premiers à m'apporter son
adhésion lors de la fondation de la Société
des Ecrivains de l'Afrique du Nord, en 1920.
Lui ayant demandé, une fois, comment il
avait déniché Cagayous, il me répondit :
« J'ai découvert Cagayous sur les rochers du
môle d'Alger, côté port, où, une sardine sè-
che dans les dents, il péchait des blaouettes
au crin de cheval, dans l'attitude classique
c'est-à-dire le corps ramassé, le bras haut, le
cou tendu et la casquette sur les yeux. C'était
en 1894. Je l'ai revu dans les rues d'Alger,
aux bains de l'Arabe, à la Cantéra, un peu
partout - et comme il m'était sympathique,
j'en ai fait un ami. l'uis il devint mon tilleul,
mon filleul d'adoption. Et voilà ! »
Je dois le dire, Musette m'avoua, un jour,
en veine de confidences, qu'il eut aimé rece-
voir le prix littéraire de l'Algérie. Il était
au soir de sa vie et cette modeste couronne
eut comblé ses voeux. Pourtant, il ne posa ja-
mais sa candidature et les jeunes eurpnt le
piix à sa place chaque année.
C'est à la Métropole à faire le geste qui
convient. Xe pourrait-on pas décerner, à titre
posthume, le grand prix de Littérature Colo-
niale à Musette, pour son œuvre et la créa-
tion de (e type, immortel : Cagayous. Le
jury ne saurait faire un choix meilleur parmi
les écrivains coloniaux, qui ont fait sortir
quelque chose de vivant de leur plume et de
leur cœur.
Arii»»tw Peliegjrin.
Délégué il 11 Grand Conseil de la Tunisie.
le Congrès d'Agronomie
du Cinquantenaire
»+*
Voici le programme du Congrès dont nous
avons parlé maintes fois et qui se tient de-
puis quelques jours à Tunis
Lundi 27 avril : 15 h. Théâtre. Municipal.
- Ouverture du Congrè par M. F. Man-
ceron, ministre plénipotentiaire, Résident
général de France à Tunis.
Discours de M. A. Gounot, président de
la Chambre d'Agriculture Française.
Séance d'études consacrée à la production
des céréales. Communications de MM.
Bœuf, A. Coupin, N. Gagne, M. Cailloux,
P. Larue, Loyelaux.
Mardi avril : q h. Palais des Sociétés
Française.?. - Séance d'études consacrée à
la production des céréales, à la Motoculture
et au travail du sol. Communications de
MM. P. Ballet, A. Petit, H. Souhnagnon.
M. Carbonnel, R. Martinier, M. Cordier,
14 h. : Palais des Sociétés Françaises:
Séance, d'études consacrée à la Motoculture
et au travail du sol. Communications de
MM. C. Coupin, E. Ddorme, M. Bellengel'.
16 h. : Départ en autocars pour la visite
du Service Botanique et de l'Ecole Colo-
niale d'Agriculture.
Mercredi 20 avril : 9 h. Palais des Sociétés
---- LE NUMERO - ; - 30 CENTIMES
- JEUDI -- SOIR, 30 --- AVRIL - 1931.
JWÉNILJMTJftlEI
Rédaction & Administration t
14, mmi Mt-Tiaiir
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TÉKÉM* t LOUVMHtrSy
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1 0
Les Annales Coloniales
hê* tauwnce* et rolanue mm reçuêt on
twriav du fêurnaL
DlRBCTftUR.FONDATtUlt 1 MlfMl RUED&L
Tout let article» publU. dan. notre tournai ne peuwnf
être reproduit» qu'en citant le» Ammlm ColqmÂlb.
AlONNEiENTS
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tous tes bureaux de poste.
L'Emprunt Colonial
et-I lu Avé àlwr de l'Indochine
Les méthodes anglaises de colonisation mé-
ritent de retenir l'attention de l'administration
colonial e française. Les Anglais comprennent
que dans les colonies plus qu'en. Europe, la
qualité du fonctionnaire importe beaucoup plus
que leur nombre ou les instructions et règle-
ments qui leur sont donnés. Avec 3.000 fonc-
tionnaires du rang de nos administrateurs colo-
niaux, les Anglais gouvernent l'Inde, un terri-
toire qui compte 320 millions d'habitants. Dans
un territoire indien, comptant 2 à 3 millions
d'habitants, par exemple, il y a sept fonction..
naires ang lais : le chef, son adjoint, un magis-
trat, deux ingénieurs et deux médecins. Et le
territoire est bien gouverné. Seulement, les An..
glais ne s' imaginent pas que pour un territoire
aussi vaste que l'Inde, peuplé aux « deux-tiers
d.'Hindous et d'un tiers de musulmans, ils doi-
vent prendre des mesures uniformes pour toute
la contrée. Ils onf qpe réfelementatloji souple et
variée, adaptée à chaque région. Jamais ils ne
touchent aux organismes existants quand ils fonc-
tionnent bien. Leur réglé est celle-ci : a Ne
faites jamais faire, par. un fonctionnaire euro-
péen ce qui peut être fait pas On fonction-
naire indigène. En. élevant les indigènes- à. ce
pouvoir, vous les objigez à comprendre que
vous gouvernez dans leur propre intérêt. »
C'est l'esprit qui domine aux Indes anglaises
jet qui a fait la grandeur (je la colonisation chez
nos voisins, ainsi que le rappelait récemment
M. L. Franck, ancien ministre des Colonid
de Belgique, dans une intéressante conférence
à l'Union Coloniale de Bruxelles.
On ne. peut que recommander aux. gouver-
neurs généraux de notre empire colonial les
mêmes méthodes et les mêmes movens. Il est
certain toutefois qu'il" y a s adaptations à
faire. On ne peut comparer des pays civilisés
- de races -- primitives - - comme éh'A.O.F. et en
A-E-F avec un pays d'antique civilisation
A.E.F., Vlrçde, peuplé par. une race intelligente
et active, qúi, avant même l'arrivée des Euro-
péens, avait créé un important système écono-
Êet çômtnercial. Bénarès, avec ses tem-
it ses palais, est la ville sainte de l'in-
bj la Rome brahmanique, comme Delhi
Dk pleine dé souvenirs'musulmans. Le gouver-
rt.TTlfr* de ces Etats, c'est le pouvoir absolu,
SiipM toutefois par la présence d un FUV."
Atot anglais. Mais depuis quelques années, les
#tabesTiindoi|s, frottés à la civilUatidrt euro-
fjfiwfltlM i)i|ilii|l vers1 ungouvernetiiêM plus, li-
béral* Sil V a actuellement un eaouvement en
laveur des réformes politiques et de 1 autono-
kHlÇf il- se fàlt sans violences et sous la forme
ae « résistance passive » qui, par suite du boy-
cottage des marchandises anglaises, cause des
per|«Rde p lusieurs milliards de fftncs epjjuel-
ques années à la Grande-Bretagne.
L'Inde comprend 700 Etats, avec. 700 prin-
ces. rajahs ,ou maharajahs, où l'on parle 230
dia l ectes différents, et pratique une demi-
1
douzaine de religions. La famille, le régime du
porter familias, sont tout puissants. Le régime
des castes, les brahmes, que dirigent les pet.
tres de Brahma, les soudras (non brahmes), qui
ne sont que des Parias, sont l'ossature de la
Société. Les religions, le brahmanisme pour
les Hindous, le Coran pour les Musulmans,
sont des organismes puissants. C'est pour rap-
procher ces populations et donner à 1 Inde une
constitution voisine de celle des dominions que
le gouvernement anglais a convoqué la confé-
rence de la Table Ronde. Quel travail d'Her-
cule attend cette conférence où Gandhi vien-
dra, la prochaine fois 1
Le gouverneur général de l'Indochine, M.
Pasquier, a prononcé un remarquable discours
à la Journée colonial e de la Foire commerciale
de Lille, qu'il est venu présider, ainsi que les
Armâtes Coloniales l'ont annoncé, et a exposé
avec sa grande autorité la situation politique de
PIndochine, et l'avenir économique réservé à
cette grande colonie. Il a invité les industriels
du Nord à avoir confiance; dans ce pays d'ou-
tre-mer. Les applaudissements qui 1 ont ac-
cueilli ont montré que sa confiance en I Indo-
chine était partagée par ses auditeurs.
La confiance dans notre empire colonial, on
peut l'avoir. En effet, pendant l'année 1930,
e trafic entre ses colonies et protectorats et la
France s'est élevé à plus de quinze milliards,
dont deux milliards et demi en faveur de la
métropole. La crise économique a bien ralenti
le commerce général entre là France et ses
colonies. Mais tout de même, si l'Indochine
en particulier nous a vendu pour 526 millions
de francs, nous lui avons livré pour 896 mil-
lions de marchandises fabriquées.
On peut supputer les avantages que nos co-
lonies et notre pays retireront de l'emprunt co-
lonial récemment adopté par les Chambrés.
La métropole en retirera un bénéfice immédiat
par la voie de la transformation des fonds d'em-
prunt environ 6 milliards de. francs .- en
chemins de fer, ports, bâtiments, édifices de
toute sorte, qui nécessiteront des ingénieurs, des
chefs de chantiers, des ouvriers, des rails, des
wagons, du ciment, le tout fourni en grande
partie par la France continentale. L argent
prêté lui reviendra pour les transports, les salai-
res et le fret. L'indigène se partagera les béné-
fices de l'opération avec la métropol e et de-
main, peut-être, ipte fois équipés, peut-on pen-
ser qlq vna partie du coton, du cuivre* du café
que nous detnandoM à TeMmMf seront fournis
par nos pays d outre-mer, Si les dépenses sont
rigoureusement contrôlées et utilement enga-
géM, lfi capital investi dans les travaux prévus
n'aura qu'à se féliciter d'avoir contribué à ac-
croître la valeur économique du ctontaiae colo-
nial de la France.
ca, DeMerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale dés Affaires Etrangères.
..E' Ard'-I-Iehr au Maroc
•+<
La fête traditionnelle de l) Aid-el-Kèbir oit
(t fête du ityoufim Ir- s'cst. déraillée, dans tout
le Maroc, et a amené dans les villes de
Marrakech, Feu et Casablanca une affluence
'de tribus de la campagne et de la molttagllc.
Le Résident général) M. Lucien Saint) s'est
rendu au Palais chérifien est grand apparat,
'Présesiteim ses' souhaits à S'idi MoJuimeil. Les
fêtes se prolongeront plusieurs jours.
Tous les caïds et pachas se sont rendus à
Rabat rendre hommage au sultart.
(Par dépêche.)
L'archevêque d'Alger
victime d'un accident d'auto
̃<« ̃
Hier après-midi Mgr Leynaud, archevêque
d'Alger et son. secrétaire) l'abbé Jacquier,
revenaient en tlutomobU. à Birtouta" après
avoir assisté à Une • confirmation' à Oued
el Alleug lorsque, à- un. croisemeltt, une
torpédo eutra en cdllÜidll avec sa voi-
ture. AI gr Leynaud a. été légèrement blessé
au visage) son secrétaire et son, chauffeur
long été atteints aux jambes; La voiture a
subi de gros dégâts.
Après avoir été pansés. à l'hôpital, le pré-
lat et ses compagnons ont regagné Algery où
le docteur de Varchevêché les a visités.
(Par dépêche.)
–:–
Les plantations de caféiers
en Afrique Éqaatoriale française
f
; Le Crouvernevu- de la Colonie de l'Ouban-
gui-Chari, justement préoccupé d'asseoir
l'économie de la Colonie sur diverses bran-
ches d'activité a décidé d'intensifier les plan-
tations de caféiers.
A l'heure actuelle, la colonie produit an-
nuellement 40.000 kilos de café, mais pour
êti-e rémunératrice, cette culture doit être en-
treprise. selon les. méthodes scientifiques, tant
en ce qui concerne les plantations, que la ré-
colte et la présentation du produit.
En vue de profiter de l'expérience déjà an-
cienne acquise par d'autres possessions, l'Ad.
MitiistTïïtion locale a décide de confier une
mission au plus important planteur de la. co-
lonie qui va notamment se rendre en Côte
d'Ivoire pour se documenter sur les entre-
prises existantes et recueillir au cours de son
Voyage des enseignements précieux. Tous ses
frais lui seront remboursés par la colonie.
Cette heureUse .initiative montait d'être si-
ômnltCn
M csneUny^rteanles Colories
Les Sections de l'Agriculture et du Com-
merce du Conseil supérieur des Colonies se
réuniront ensemble le samedi 2 mai 1931, à
dix heures, au ministère des Colonies. Elles
examineront les rapports de M. Boussenot
sur « l'aménagement de la production colo-
niale » et de M. Bouvier sur « l'abaissement
des prix de revient ».
oib
Une station météorologique
en Afrique Equatonate française
̃ » «–
Au cours de son récent séjour à Bangui, le
gouverneur général Antonetti a inspecté la sta-
tion météorologique récemment créée et placée
sous les ordres de M. l'ingénieur Richard.
il veut en faire un centre météorologique de
premier ordre, dont le principal objet sera 'la
protection de la navigation aérienne.
Un outillage scientifique important, qui vien-
dra s'ajouter à celui déjà existant, a été com-
mandé en France. Il comprend notamment un
matériel de sondage destiné à la mesure des
courants en altitude dont la connaissance est si
utile aux pilotes.
Dès maintenant, le centre météorologique de
Bangui est en mesure de donner à tout moment
les. renseignements suivants : 1° pression baro-
métrique en m/m; 2° direction du vent au sol;
3° vitesse du vent au sol; 4° direction des nua-
ges;. 5° vitesse de marche des nuages; 60 né-
bulosité totale du ciel; 7° nébulosité partielle
des nuages; 80 altitude, de base des nuages;
9° visibilité horizontale; 10° température maxi -
mum, température minimum ; 110 températur
de l'air à un moment queleonqu; 12° tension
de la vapeur d'eau; 13° humidité calculée de
Pair; 14° hauteur dé la pluie tombée, etc.
Elle peut également renseigner sur les brouil-
lards. la rosée, les phénomènes lumineux et
tous autres phénomènes particuliers.
Les observations sont recueillies trois fois par
jour, à 9, 14 et 18 heures. Un bulletin. est ré-
digé chaqqe matin, et, dès maintenant, la sta-
tion est à même d'assurer la rédaction d'un
message radio-météo, chiffré en code interna-
tional, qui sera de la plus grande utilité aux
aviateurs se dirigeant vers l'Afrique Centrale.
En raison des relations de plus en plus fré-
quentes qui existent par automobile entre Ban-
gui et Yaoundé, le gouverneur général de
t'A. E.F. a décidé la création d'un courrier
postal empruntant cette voie.
Les sacs postaux, dépêches closes de transit,
seront portés ou remis à Yaoundé par les soins,
et aux frais et risques de la colonie de l'Ou-
bangut-Chwi.
Coton Colonial
1
JESH
-
PRÈS tant de beaux
discours qui ont
exalté les nom-
bretises ressources
d e notre empire
colollial, l'opinion
Publique française
se demande pourquoi la métropole ne trouve
pas chez elle, eu France extérieure, les pro-
duits exotiques dont elle est, à l'ltcttre ac-
tuelle, dans une si large proportion, tribu-
taire de L'étrallger.
Quand on touche à la question du coton,
une des matières maîtresses de l'activité mOIl-
diale, l'ètonnement devient stuPéfactioll- Loi
toute sincérité, la réponse est simple et très
encourageante four l'avenir : nous n'avons
pas été les premÍtrs, vérité de M. de La Pa-
lice, d'où il résulte que nos fournisseurs d'au-
jourd'hui sont arrivés bien avant nous sur
ce champ d'âpre bataille économique, que ces
ouvriers de la première heure furent secondés
dans leurs initiatives par des gouvernements
propices, des populations qui ne se désiflfJ-
ressaient pas dcs questions coloniales, et sur-
tout, nerf de la guerre, par les capitaux in-
dispensables à la mise t,ii valeur du sol. Sans
argent, pas de salut. Or,- si nous possédons
les terres, la* main-d'œuvre et les capitaux
sont insuffisants encore aujourd'hui ; de-
maiu, je le répète, s'annonce plein de riches
promesses.
Car, on peut hautement L'affirmer, nous
avons déjà bien travaillé, soit pour recher-
cher les terrains propices, soit pour sélection-
ner les espèces appropriées aux divers cli-
mats. Toutes nos cololties, ou à peu près,
cultivent le colon; l'Indochine, par exemple,
vient en tête avec plus de 100.000 quiutdux
par ait. Mais ce produit est de moins en
moins exporté, parce que, dans l'Union indo-
chinoise. il est absorbé par les tissages et les
filatures. Eu AJgérie, après abandon, il y
a reprise, et lorsque les grands travaux d'hy-
draulique agricole seront exécutés, nous ver;
rotts s amplifier les 5.631 hectares, et aug-
menter les 49.878 quintaux (récolte 1929).
On annonce en Tunisie et ait Maroc la cul-
ture cotonnierc, mais le plus gros de l'ef-
fort a été réalisé et poursuivi en Afrique Oc-
cidentale, où il fattt louer l'initiative et la
persévérance de l'ingénieur Eclime. Mada-
gascar, les NouvelUs-tiébrides, la Nouvelle-
Calédonie, nos vieilles colonies dressent un
plan d'action cotohnière,. le le répète, nous
devons faire confiance à l'avenir.
On. ne saurait suffisamment attirer Zfat.
tentim .générale sur Viittportrttte itailontât
au coton,
Aussi, la Chambre de commerce du Havre
aj-ctte décidé récemment de reprendre le
vœu émis par l'Institut Colonial du Havre
et de demander au gouvernement d'accorder
des subventions à la culture du coton fran-
çais, partout où cela sera nécessaire pour
maintenir et développer la production.
Ce qu'il fallt, c'est que les producteurs de
coton tiennent, pendant la crise économique
qui sévit sur les deux continents, afin que
rien ne soit perdu des efforts antérieurs et.
que, contre vent et marèct le coton colonial
se développe, dans l'intérêt de notre avenir
national.
JLticivn GasjNifin,
Député de la Réunion,
- membre de la Commission de l'Algérie,
M. et Mme- Terrasson de Fougères
sont blessés dans une collision d'auto
Un télégramme envoyé de Lyon nous a
apporté une très. fâcheuse nouvelle.
Le Gouverneur du Soudan français, et
Mme Terrasson de Fougère, depuis quelques
mois en France, ont été victimes d'un grave
accident d'automobile. M. Terrasson de Fou-
,\l.T errasson de Fou
gères qu'accompagnaient également ses deux
enfants et une domestique indigène, rega-
gnait Paris dans une voiture qu'il conduisait.
Lui-même lorsqu'à Fleurvillc, en Saône-et-
Loire, la voiture entra en collision avec un
camion qui arrivait à assez vive allure en
sens inverse.
Un choc très violent se produisit. Comme
presque toujours en pareille circonstance, les
glaces furent brisées, et leurs éclats atteigni-
rent à la tête M. Terrasson de Fougères qui,
au surplus, projeté en avant, fut fortement
contusionné à la poitrine. Mme Terrasson de
Fougères a été de son côté assez sérieuse-
ment atteinte aux genoux.
Des secours leur ont été immédiatement
prodigués. Les blessés ont été dirigés sur
l'hôpital de MAcon. L'état du Gouverneur
inspire de grandes inquiétudes.
Les deux enfants et la bonne indigène sont
sortis indemnes de l'accident.
De Maçon, nous recevons la dépêche sui-
vante :
CI Etllt très amélioré. »
Nous sommes heureux d'apprendre que
les conséquences graves que l'on craignait
tout d'abord semblent écartées et formons
pour M. et Mme Terrasson uns voeux pour
qu'un prompt rétablissement intervienne ra-
pidemcnt.
qoçlb
L'lie de Robinson
l"
Elle a bien existé et elle existe toujours.
Elle porte même deux noms : Mas-Apeura et
Juan Fernandez. Elle se trouve à 600 km.
de la Côte du Chili dont elle est une dépen-
dance.
Paul Chack qui l'a vue, dit qu'elle ne con-
tient aucune hôte féroce et qu'ainsi que l'a
écrit Daniel de Foé elle est d'une salubrité
absolue. Ni fièvre, ni paludisme. L'écrivain
du beau livre On se bat sur mert note que
l'escadre allemande s'y ravitailla en octobre
»9M.
M. Mario Roustan
est rentré à Paris
»♦«
Notre éminent collaborateur et ami M. Ma-
rio Roustan, ministre de l'Instruction Publique,
qui avait quitté Alger le 28 avril à midi, est
rentré ce matin à Paris. Sur le même bateau
avaient pris place M. Mallarmé, ancien mi-
nistre, et le général Gouraud qui, après son
Voyage au Maroc, avait tenu à revenir par l'Al-
gérie.
M. Roustan s'est déclaré enchanté de son
voyage. Sa dernière journée a été notamment
bien remplie.
« Je n'aurais pas voulu, a-t-il dit, Wéloi-
gner sans visiter r Ecole ménagère, 4 l'heure
où je me préoccupe d'organiser l'enseignement
ménager dans la métropole et sans avqir pu
apprécier l'effort accompli en Algérie au point
de vue de la propagande artistique. »
Mais d'autres devons attendaient le ministre
et sa voiture partait bientôt pour la rue de Gre-
nelle.
A la Banque de l'Indochine
0
M. René Thion de La Chaume, membre
lu Conseil d'administration de la Banque de
l'Indochine, a été nonuné administrateur dé-
légué.
M. Paul Baudouin, directeur adjoint, a
été nommé directeur général. M. Jean La-
wcnt, inspecteur général, a été nommé di-
recteur. M. de Fiers, sous-directeur au mi-
nistère des Finances, quitte l'administratiçm
de la rue de Rivoli et devient secrétaire gé-
néral, en remplacement de M. Edwin Poilay,
nommé, il y a un mois, directeur de la
Banque de l'Afrique Occidentale.
Le centenaire
de la Légion Étrangère
*♦*
La Légion étrangère a célébré ses cent ans
d'existence.
De grandes fêtes sont organisées. à Sidi-
Hcl-Abbès, où se trouvent les casernes du
il" étranger, et qui fut le véritable foyer de
ces corps d'élitt; qui constituent l'actuelle
légion. Ces fêtes ont commencé par l'inau-
guration d'un monument élevé à la gloire
des héros de tant de campagnes. Les Annales
Coloniales en ont parlé dans un récent nu-
méro. Le maréchal Franchet d'Esperey a re-
présenté le gouvernement à cette cérétnonie,
accompagné par le général Guillaumat. an-
den commandant en cnef des armées ou
Rhin et qui commença sa brillante carrière
à la Légion.
A cette occasion, M. Maginot, ministre de
la Guerre, a adressé télégraphiquement le
message suivant a toutes les unités de la
Légion stationnées en Afrique du Nord, au
Levant et en Indochine :
Il J'associe l'armée entière aux fêles dit
centenaire do ht Légion commémorant Vhè-
roïsme, de ses morts, les. brillants faits d'ar-
mes de ses régiments, sou intrépidité légen-
daire. le salue ses glorieux drapeaux.
« Signé : MAGINOT. Il
La Légion étrangère est universellement
connue. Elle a été définie par cette phrase
lapidaire : n Tout homme qui l'a comman-
dée peut dire d'elle ce que César disait de
la Légion romaine : « Au milieu d'elle, on
« est plus en sécurité que dans une fortc-
« resse. »
L'Angleterre a rendu aux Légionnaires un
délicat hommage, en se faisant représenter
par l'explorateur Elherton qui s'y connaît en
bravoure.
Il a visité la. plupart des pays du monde.
notamment les régions arctiques. Il a traver-
sé l'Asie de l'Inde en Russie et en Angle-
terre en passant par Cachemire, Gilgit,
Hunza, l'almyre, le Turkestan chinois,
l'Asie centrale, la Mongolie et la Sibérie et
a découvert le fameux centre de propagande
soviétique de Tachkent ce qui lui valut d'être
condamné à mort par les Soviets.
Des journaux-de tous les pays consacrent
des colonnes à la Légion étrangère notam-
ment VObserver a publié un long article
sur l'histoire de ce corps d'élite.
-Le monde entier vend hommage à la va-
leur de la Légion. -
La réglementation du Travail
aux Colonies
l' 1
En exécution du décret pris le 21 août der-
nier et que les Annales Cololliales ont repro-
duit in extenso, M. Brévié, Gouverneur Géné-
ral de l'Afrique Occidentale Française vient
d'adresser à l'examen du Département, le
projet d'arrêté qu'il a établi pour régler les
conditions générales du Travail dans la
grande colonie qu'il administre. Ce texte cp-
difié et élargit, pour les mettre en correspon-
dance avec ce que nous avons retenu des sug-
gestions de Genève, les dispositions mises en
vigueur par M. Carde.
M. Paul Reynaud aura à examiner en-
suite les projets des Gouverneurs généraux
et Gouverneurs de nos autres colonies.
Des goais et des couleurs
Les sauterelles que les indigènes vendent en
sac sur les marchés marocains sont un mets fort
recherché des populations africaines ; ils les
font grilleir et les mangent avec autant de
gourmandise que nous dégustons, nous, les bel-
les crevettes roses ou grises.
Le marquis de Warin, au cours de son ex-
ploration dans l' Amazone, fut invité chez les
Indiens à un repas de choix où on lui servit
comme mets réputé exquis, des vers de pal-
miers.
Les nids d'hirondelle se mangent bien en
Chine et les ailerons de requin en Indochine !
Dépêches de l'Indochine
Le voyage de l'aviateur Ford
L'aviateur anglais Ford, seul à bord de
son avion Havilaiid moteur Gipsy, effe,'-
tuant un raid touristique Londres-Siiangai
arriva à Hanoi dimanche à 10 h. 30, venant
du, .iiam. Parti pour Hong-Kong hier malin,
il est revenu à. Hanoï à cause du mauvais
fonctionnement de son moteur et a repris le
départ aujourd'hui à 6 heures, continuant
son voyage touristique.
Arrivé de Hanoi à Fort-Bava rd, mardi vers
10 heures, en se posant sur un terrain d'at-
terrissage désaffecté heurta au sol un po-
teau électrique. L'appareil se retourna et
fut gravement endQmmage, L'aviateur est
indemne. Ford a décidé d'embarquer son
avion à destination de Hong-Kong, où, il sera
réparé.
M. Krautheimer inspecte.
Au cours de sa tournée d'inspection dans
les régions de l'oucst-cochinchinois, le Gou-
verneur Krautheimer a visité deux villages
de colonisation créés récemment en bordu-
re du canal de Jlachgiz à Hatien. Ces vil-
lutfes de colonisation sont formés par l'oc-
troi maximum de 10 hectares à des cultiva-
teurs dépossédés de terrains domaniaux oc-
cupés par eux, à d'onciens conibaltaAils non
pourvus d'emploi, à des fajtnilles nombreu-
ses. Le gouvernement a reçu 700 demandes.
Les exploitants deviennent propriétaires au
bout de six ans, et les terrains sont inalié-
nables pendant dix ans, pour empêcher la
spéculation. JI syndicat agricole met à leur
disposition l/s premières ressources indis-
pensables. On a inauguré également la rou-
te. de T.nng-Xuijen à llachgia qui raccourcit
de 50 kilomètres le lra(et de Saigon à
Harhyta.
En vue de la création de la Fédération
des planteurs de café en Indochine
Les planteurs de café, du sud-indochinois
viennent de
entrera en relations avec les syndicats si-
milaires du Tonkin et de l'Annam afin de
préparer la fédération des planteurs de café
Indochinois.
MM. Boy et Lannj sont chargés de repré-
senter les intérêts, de la France dans ces
nouveaux stjndicais."
On vogue vers la France.
MM. Ldgisquet, premier adjoint el Hu-
Ding-Vac, conseiller, délégués de la munici-
palité de Jlanoi à l'J.f'lJosllion ColuniCLlc, ont
quitté le Tonkin pour Paris. Avec l'afflux
habituel des coloniaux regagnant la. Métro-
pole avant l'été, et les personnalités fran-
çaises et indigènes se rendant à l'Exposi-
tion, les paquebots partant pour la France
en avril, mai, juin, se trouvent archi-com-
plets:
- - 1
One conférence sur l'Archéologie
Cambodgienne
•+«
A l'Agence Economique de l'Indochine a
été donnée une conférence extrêmement inté-
ressante sur l'architecture Kmer.
Le conférencier, M. Gouloubew, dont la
science est universellement connue, a com-
menté la longue suite d'un film qui offrit à
l'attention de l'assistance tout ce que le Cam-
bodge contient de ruines grandioses.
11 y a au Cambodge non pas seulement les
deux Angkors que nous connaissons tous,
mais quantité de tenjples, et autres monu-
ments qui, pour ne pas avoir les proportions
colossale? des prcmiers; n'en restent pas
moins des merveilles d'architecture. Quel-
ques-uns ne sont pas encore dégagés des
étreintes végétales qui les enserrent. Et ç'est
à ce travail de dégagement qu'on a pu as-
sister grâce à M. Gnuloubcw.
Saura-t-on jamais exactement quelle pen-
sée a guidé les forcenés et géniaux sculp-
teurs de pierre- qui ont accumulé avec une
telle profusion et un tel art dans une contrée
recouverte aujourd'hui par la forêt com-
pacte, des monuments dont le nombre et la
beauté nous déconcertent P
Paris=Saïgon en motocyclette
mm
Mlle Justine Tibesar, motocycliste belye,
'Iui accomplit le raid Varis-Saïgon est arri-
vée à Rangoon la nuit dernière.
Indopncifi.
: •*«#•
Tu te rends compte.
L'INVITATION AU VOYAGE.
Mlle Tibesar, membre du « Work A round
the World Educational Club », qui jut fondé
en Amérique et compte 300 adhérents de na-
tionalité diverses, a, selon les statuts de ce
club, entrepris son voyage autour du monde.
Mlle Tibesar est belge, et sa famille habite
près de Verdun ; elle esi partie le 10 mai 1929
sans aucune aide financière - les membres du
club vivent de leur travail manuel ou intellec-
tuel, - avec pour tout bagage le consentement
paternel -- visiter la Belgique, la France, le
Luxembourg, l'Allemagne et l'Angleterre.
Le 7 novembre 1929, elle arrive en! A mé
rique septentrionale, et, après un an de séjour,
va à San-Francisco. Elle. partit de là pour
le Japont gagne la Chine, et enfin Saïgon, en
février ; là, elle rendit visite à la direction de
différents journaux indochinois et leur exposa
la suite de son voyage autour du monde :
« Saïgon, 15 jours. Puis Hué, le Tonkin,
Angkor, le Siam, Singapore, les îles de la
Son d e,
Sonde, l'Australie, les Indes - si possible, -
l'Afrique du Sud en remontant jusqu'au Congo
belge, l'Amérique du Sud. Dans deux ans, je
serai de retour en Europe, après avoir vu éga-
lement l'Afrique du Nord, ût j'irai enfin à Pa-
ris, que je me réserve comme dessert 1 »
Quelle volonté et quel courage chez celle
jçimg fille de 21 am, qiri vit seule. et n'a pour
toute ressource que son talent de conIérencière.
F.I.
UN TYPE ALGÉRIEN
Résurrection des Cagayous
»♦«
Musette, alias Auguste Robinet, est mort
le 2 septembre 1930. 11 est mort sans tam-
bour ni trompette et la l presse a très peu
parlé - de sa disparition. Il avait pourtant
créé un type bien campé : Cagayous, trois
syllabes juteuses qui sonnent familièrement
aux oreilles des gens de « chez nous x, car
les aventures de Cagayous ont amusé toute
la génération africaine de 1894 à 1914.
Cagayous se lit encore, Dieu merci, mais
les brochures de Musette sont épuisées de-
puis longtemps en librairie. Or, voici une
bonne nouvelle : M. Jean Pomier, président
des Ecrivains algériens, nous annonce :
10 la. parution prochaine aux éditions de la
Nouvelle Revue Française des Grandes his-
toires de Cagayous, extraits présentes par
Gabriel Audivio avec quelques éclaircisse-
ments linguistiques élémentaires ; 20 que la
Faculté des lettres d'Alger, grâce à l'initia-
tive de M. Martino, doyen, se propose de
consacrer à l'oeuvre de Musette une édition
lourde, intégrale et scientifique. Que d'hon-
neurs pour Cagayous ! En somme notre hé-
ros quitte la casquette plate et le foulard,
pour mettre un faux-col et un chapeau con-
venable, mais son langage et son esprit ne
changeront pas, heureusement.
Ces manifestations et ce reflet de gloire,
Iu.!'elte les mérite pour avoir conté avec
verve les faits et gestes d'une série de per-
sonnages bien vivants et sympathiques.
Cagayous, le type principal, est une syn-
thèse qui réunit dans une mentalité compo-
site le français, l'italien et l'espagnol. Ses
compagnons conservent leur caractère ethni-
que propre. Ainsi Bacora est espagnol, Em-
brouillonne italien, Calcidonc maltais, Cuila
qu'il a la culotte jaune algérois de souche
française. Les autres sont plus ou moins
Il champoreaux » ou métis.
Cagayous est Français quand il badine ou
bien quand il accomplit quelque acte géné-
reux. En affaire, il a la ruse du Levantin et
la verbosité de l'Italien. Dans la colère, les
mouvements d'orgueil, voire lorsqu'il se fait
g-alant, il a du :-ang- espagnol plein les vei-
nes. Il sait, à l'occasion, user de la ptu-
dence du Berbère lorsqu'il veut se donner
le temps de mentir ou éluder une question
gênante.
- Combien ti as, toi ?
- Qui ? Moi ?
Le vocabulaire de Cagayous n'est ni somp-
tueux ni abondant. Aussi a-t-il souvent re-
cours à l'image comparative pour exprimer
sa pensée. En ce cas l'image doit toujours
être courte, pittoresque et précise. Ainsi pour
définir une ruelle de la Casba, il dira sim-
plement : « C'est une rue, ma parole, qu'un
cordonnier y. se casse les coudes. » Cette
ngurc, 'bien que peu géométrique, donne as-
sez exactement la largeur de la voie.
La première histoire de Cagayous parut,
en 1894, dans le Turco, d'Ernest Mallebay,
le vigoureux publiciste qui a aidé à peu près
tous les écrivains algériens, à leurs débuts.
Les histoires de Cagayous connurent le plus
vif succès en Algérie, en Tunisie et un peu
partout dans le bassin méditerranéen. Ca-
gayous eut môme des lecteurs au. Canada,
en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en
Angleterre. Deux têtes couronnées s intéres-
sèrent à ses exploits : Edouard VII et Léo-
pold xor.
- J'ai bien connu l'auteur de Cagayous, et
quand je passais à Alger je ne manquais pas
d'aller voir Musette dans son modeste bu-
reau de l'Administration des Enfants Assis-
tés. Il fut un des premiers à m'apporter son
adhésion lors de la fondation de la Société
des Ecrivains de l'Afrique du Nord, en 1920.
Lui ayant demandé, une fois, comment il
avait déniché Cagayous, il me répondit :
« J'ai découvert Cagayous sur les rochers du
môle d'Alger, côté port, où, une sardine sè-
che dans les dents, il péchait des blaouettes
au crin de cheval, dans l'attitude classique
c'est-à-dire le corps ramassé, le bras haut, le
cou tendu et la casquette sur les yeux. C'était
en 1894. Je l'ai revu dans les rues d'Alger,
aux bains de l'Arabe, à la Cantéra, un peu
partout - et comme il m'était sympathique,
j'en ai fait un ami. l'uis il devint mon tilleul,
mon filleul d'adoption. Et voilà ! »
Je dois le dire, Musette m'avoua, un jour,
en veine de confidences, qu'il eut aimé rece-
voir le prix littéraire de l'Algérie. Il était
au soir de sa vie et cette modeste couronne
eut comblé ses voeux. Pourtant, il ne posa ja-
mais sa candidature et les jeunes eurpnt le
piix à sa place chaque année.
C'est à la Métropole à faire le geste qui
convient. Xe pourrait-on pas décerner, à titre
posthume, le grand prix de Littérature Colo-
niale à Musette, pour son œuvre et la créa-
tion de (e type, immortel : Cagayous. Le
jury ne saurait faire un choix meilleur parmi
les écrivains coloniaux, qui ont fait sortir
quelque chose de vivant de leur plume et de
leur cœur.
Arii»»tw Peliegjrin.
Délégué il 11 Grand Conseil de la Tunisie.
le Congrès d'Agronomie
du Cinquantenaire
»+*
Voici le programme du Congrès dont nous
avons parlé maintes fois et qui se tient de-
puis quelques jours à Tunis
Lundi 27 avril : 15 h. Théâtre. Municipal.
- Ouverture du Congrè par M. F. Man-
ceron, ministre plénipotentiaire, Résident
général de France à Tunis.
Discours de M. A. Gounot, président de
la Chambre d'Agriculture Française.
Séance d'études consacrée à la production
des céréales. Communications de MM.
Bœuf, A. Coupin, N. Gagne, M. Cailloux,
P. Larue, Loyelaux.
Mardi avril : q h. Palais des Sociétés
Française.?. - Séance d'études consacrée à
la production des céréales, à la Motoculture
et au travail du sol. Communications de
MM. P. Ballet, A. Petit, H. Souhnagnon.
M. Carbonnel, R. Martinier, M. Cordier,
14 h. : Palais des Sociétés Françaises:
Séance, d'études consacrée à la Motoculture
et au travail du sol. Communications de
MM. C. Coupin, E. Ddorme, M. Bellengel'.
16 h. : Départ en autocars pour la visite
du Service Botanique et de l'Ecole Colo-
niale d'Agriculture.
Mercredi 20 avril : 9 h. Palais des Sociétés
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