Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 avril 1931 21 avril 1931
Description : 1931/04/21 (A32,N62). 1931/04/21 (A32,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380336s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
iRENT&D'U.hNNEE,. M0 02. us NUMBRO ] 80 CENTIMES MAHDI SOIR, 21 AVRIL 1981.
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i j
Vers une souveraineté internationale
t
,k
My Georges Mer, qui, avec M. Patouillet,
dirige avec l'autorité et la sciencd juridique
quel'on sait, la belle et utile revué « L'Etat
moderne V, vient de publier, .dans les
Cahiers. Bleus de Georges Valois, un très
suggestif article intitulé. La Paix de de-
main w.
Lj'emprunte à M. Georges Mer lui-même :
a -Nous croyons à la paix, parce que l'évo-
lution naturelle de l histoire mène à la faix.
Noifs croyons à la paix, parce que la
gtterrq tue paie plus.
Nt>us croyons à la paix:, parce que la
guerre devient impossible.
Nous croyons à la paix, parce que, de
toutes parts, s organise une mobilisation des
forces de la paix. -
Nous croyons à la paix, parce que s'ébau.
che cette souveraineté internationale qui s'ins-
tallera au-dessus des nations, comme la farce
de l'Etat s'est imposée aux individus.
Mais c'est, si je ne me trompe sur cette
croyance à cette souveraineté internationale
en élaboration que M. Georges Mer faif le
plus de fond. -
Et il insiste sur le rôle qu'il assigne à cette
souveraineté internationale : faire dispa-
raître toutes les difficultés de la question
monétaire, du crédit international, de la
fraude et des évasions -fiscales et enfin régler
les problèmes coloniaux et ceux de la pro-
duction économique.
Or, si je borne mon examen de la thèse
générale ainsi présentée à la forme qu'elle
prend en ce qui concerne les problèmes colo-
niaux je dirai que la thèse de M. Georges
Mer me paraît déjà dépassée par les faits
et que chercher les solutions de la paix de
ce côté me paraît, en conséquence, vain et,
sous certains aspects même, dangereux.
Je crois à la paix, mais je ne veux pas
croire à cette nouvelle souveraineté que se-
rait la souveraineté internationale, parce que
ie crois définitivement condamnée, au moim
dans le domaine du droit public, la philo*
Sophie hégélienne de la force et de l'auto-
, rité en soi sur laquelle repose la notion
lDêmelde souveraineté.
Voilà longtemps déjà que M. Léon Du*
gult, le maître de Bordeaux, a enregistré la
mort de l'Etat-autorité dans cette épitaphe
suggestive J ta LTEtat est mort, ou plutôt est
en train de mourir la forme romaine, réga.
: c -: "',Ue. napoléonienne, collectiviste,
'c!)\1r:'Rt .'qe'-, dlvërs la§ Pi cets, n'est qu'une
seule et fiiêine fç>rmd de 1 Etat. ̃»
Et Mf/ Georges Mer est trop averti des
choses et. de la vie du droit public pour
contester, la vérité de cette formule qui se
variée tant dans le domaine de la vie interne
des 'Etats où nous constatons le pullulemènt
des organismes non autoritaires du syndica-
lisme et de l'organisation des intérêts que
dans le domaine du droit*' -intei national où
nous voyons grandir chaque jour le prestige
et l'autorité d'organismes, comme l'orgam.
sation internationale du travail, fondés sur
un principe très différent de celui de la sou-
veraineté.
Mais c'est surtout en matière coloniale que
le vieux droit hégélien, de la force, de la
souveraineté en soi paraît compromis par le
développement même de la notion de man-
dat colonial international.
J'ai indiqué, jadis, dans une étude dont
les conclusions ont été, depuis lors, accep-
tées par presque tous ceux qui se sont occu-
pés de la matière comment s'est formée cette
notion nouvelle d'un mode de gouvernement
qui n'est ni une délégation de souveraineté,
ni un mode d'exercice de la souveraineté
pleine ou restreinte mais un mode de gou-
vernement inconnu jusqu'ici en droit inter-
national publiç et reçonnu par les Etats du
monde civilisé, unis dans la Société des Na-
tions, dans la mesure seulement où il répond
à la mission de civilisation assumée par
l'Etat dit mandataire.
Oh certes, je sais bien que cette institution
positive du droit international moderne n'est
point sortie de l'application pure et simple
d'un principe théorique établi dans le calme
du cabinet, qu'elle est née d'un compromis,
d'une série de compromis, ûprement débat-
tus, entre des conceptions violemment heur-
tées, mais surtout entre des intérêts que
leur opposition même devait préparer à d'ap.
parentes concessions sur une formule vague
qui ne résisterait pas, pensait-on, à l'expé-
rience.
Mais, depuis douze ans, le système non
seulement a résisté à l'expérience mais s'est
fortifié. Grâce au tact et à la fermeté des
premiers membres de la commission des man-
dats de la S.D.N., grâce à l'autorité mo-
rale qu'ils ont su prendre sur l'opinion pu.
blique mondiale, les divers incidents sou*
levés par l'exercice de leur mission ont pu
être réglés sans difficulté et l'on peut affir-
mer que l'institution a, aujourd'hui, sa place
dans le droit international positif.
Mais ce n'est pas au moment où la no
tion de souveraineté est ainsi battue en brè-
che de toutes parts que l'on doit songer à
la prolonger sous la forme internationale.
Je crois à la vie internationale, je crois
que tous les problèmes dont parle M. Geor.
ges Mer, et celui de la monnaie - et celui du
crédit et celui des évasions fiscales et celui
de l'organisation économique etceluLde la
colonisation devront et ne pourront se régler
que sur le terrain international, mais dans
des cadres juridiques nouveaux, qui ne se-
ront pas ceux de la souveraineté. Ce n'est
pas sur des ruines qu'on peut fonder la vie
de demain
B,. ilfKofielli,
1. Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie.
Pour Casablanca
iéi
À Marseille, M. Marguerite, président du
Sénat beldre. s'embarque pour Casablanca, à
bord du Marèchal-Lyautey.
1-%ord du
–i
Le général Gooraud aa Maroc
i
Le général Gouraud a quitté Rabat pour
visiter les confins algéro - marocains, et
d'abord la Moulquya et le Tafilalet.
Inauguration du monument
Dai Piaz à Casablanca
f «ii
Les Anrtales Coloniales ont tenu leurs lecteurs
au courant de la décision qui avait été prise
d'éléver à Casablanca, sur le boulevard du
Quatrième-Zouaves, un monument à la mé-
moire de John Dal «Piaz, ancien président de
la Compagnie Générale Transatlantique et de
la Socjtè. des Voyages nord-africains, créateur
- du grand tourisme en Afrique du Nord, a été
inauguré ce matin, à dix heures, à Casablanca,
sur le boulevard du Quatrième-Zouaves.
L'inauguration a eu lieu samedi dernier sous
h présidence de M. Gaston-Gérard, sous-se-
crétaije d'Etat aux Travaux publics et au
Tburisme, en présence de la famille Dai Piaz,
de M. Lucien Saint, résident général, du prési-
dent de la Compagnie - Générale Transatlanti-
que, ainsi que de nombreuses personna-
lités venues de France et de différents points
du Maroc pour se rendre à l'invitation de la
Ligue.
Cette cérémonie d'inauguration avait attiré
un jgranot concours de population. Des discours
ont été prononcés à cette occasion, notamment
par le sous-secrétaire d'Etat au tourisme, qui
a retracé l'oeuvre touristique nationale accom-
plie paf John Dal Piaz en Afrique du Nord,
c'est-à-dire, au Mafoc, en Algérie, en Tunisie
et Au Sahara.
M. Gaston Gérard a donné ensuite des dé-
tails sur l'installation des hôtels ayant le maxi-
- mum de - confort -- avec -- le - minimum -- de - souci - et
de tracas.
Après le banquet qui lui a été offert par la
Ligue maritime, et auquel assistaient M. Lu-
cien Saint, la famille Dal Piaz et de nom-
breuses personnalités, M. Gaston Gérard *€5t
rendu, accompagné du Résident général, à
Marrakech; où il doit également prendre gon-
toct avec les groupements touristiques, Il a l'in-
lendoTt de revenir mardi PST Fez qu'il doit
visiter avant de ?e rendre II Alger.
RETOURS
M. Raphaël Antonetti, gouverneur géné-
ral de l'Afrique Equatoriale française, qui
s'est embarqué avant-hier à Matadi pour
Bordeaux, est attendu le 12 mai à Paris.
41»
M. Alfassa fêté à Brazzaville
«»̃
Le courrier arrivé de r Afrique Equatoriale
française nous rapporte l'enthousiasme des
Brazzavillois à fêter le Gouverneur Alfassa et
aussi le capitaine Goulette à leur arrivée.
Il y eut le soir une grande réception au
Cercle, où M. Alfossa fit de son voyage un
récit fortement applaudi.
Le général Guillaumat
au Maroc
Partis le 18 de Marrakech pour Agadir, le
général et Mme Guillaumat n'étaient pas arri-
vés le lendemain. On supposait que leur auto-
mobile qui devait franchir le Grand-Atlas au
col de Bigoudi ne, avait eu une panne dans
ces régions peu visitées.
Des recherches furent entreprises pour re-
trouver les voyageurs.
En réalité, les voyageurs, au lieu de venir
coucher à Agadir, comme il avait été primiti-
vement décidé, avaient préféré passer la nuit
à Taroudant Ils poursuivent leur voyage dans
les meilleures conditions.
L'inauguration de Vincennes
est fixée au 6 mai
1
Au cours du dernier Conseil des ministres
qui s'est réuni hier sous la présidence de
M. Doumergue, M. Paul Reynaud, minishe
des Colonies ,a lait fixer par le Conseil au
mercredi 6 inai l'inauguration de l'Exposition
coloniale de Vincennes.
L- <
Le Maréchal Lyaatey va bien
̃n
Le maréchal Lyautcy qui avait attrapé
froicT souffrait ces jours-ci d'un petit rhume.
Il est aujourd'hui complètement rétabli et
consacre comme auparavant toute son acti-
vité à l'organisation de l'Exposition colo-
niale. J
Ceci dit, pour répondre à certaines infor-
mations tendancieuses et malveillantes vou-
lant faire croire à une grave maladie du com-
missaire général,
À propos 1
d'une interpellation
os établissements
français de l'Inde
connaissent actuel
le ment, nous
l'avons dit à iitaiti-
tes reprises, un état
de troubles et de
malaise sur les cate-
ses duquel il im-
porte de faire au
plus vite la lte-
mière, toute la lumière.
C'est dans ce but que nous avons déposé
quelques jours avant la séparation des Cham-
bres une demande d'interpellation. L'encom-
brement de l'ordre du jour à la fin de cctU
session, le travail intensif qu'a dû s'impose,
le Parlement pour aboutir au vote du bud-
get avant le Ier avril, n'ont pas permis que
soit porté à la tribune le débat annonce.
Bien eUtendu, ce n'est que partie remise,
et, dès la rentrée de mai, nous demanderons
que soit fixée au plus tôt la date de l'inter-
pellation. D'ailleurs, conformément à l'usa-
ge, le débat sur la date sera l'occasion d'éta-
ler devant la Chambre les documents cssell-
tiels' du dossier que nous avons constitué re-
lativement aux événements de l'Inde fran-
çaise. Nous savons, d'alltre part, qu'un cer-
tain nombre de nos collègues, appartenant à
toits les partis politiques, sont disposés à
profiter du débat pour porter à la tribune
les inquiétudes que leur callsent les fantai-
sies administratives dit gouverneur de POlt-
dicéry. -
Car, à y regarder de près, l'Inde française
est en effervescence pour la seule raison qu'il
n'existe pas à la tête de notre colonie un re-
présentant de la France sachant garder au-
dessus des partis et des clans qui se dispu-
tent Vlîêgcmottic politique, toute la sérénité
et l'impartialité nécessaires. Il apparaît net-
tement que l'actuel gouverneur est descendu
dans l'arène, que les fOllctio/lllaircs pla-
cés sous ses ordres sont trop souvent feltus
de participer, à ses côtés, à la bataille poli-
tique sous peine de sanctions sévères. Seul
un débat sérieux pourra révéler la profon-
deur du mal signalé, établir les responsabi-
lités. Ce débat aura lieu sans délai, car il
importe au plus haut point que notre colonie
de l'Inde retrouve un calme parfait au mo-
ment où plus que jamais de redoutables la-
mes de fond déferlent sur l'Inde anglaise,
sa voisine, 1
Une seule tircoristtttlce rendrait ntoins
urgent ce débat. Ce serait que Jl/. Paul Rey-
naud, se refusant à voir la situation de
l'înde à travers les prismes déformants que
certains de ses collaborateurs les plus im-
médiats disposent devant ses yeux, fasse ve-
nir à lui, par les voies les plus rapides, M.
fiévaiton, et lui demande des explications
nettes et précises sur les méthodes adminis-
tratives en honneur depuis un ail à Pondi-
clléry. Nous avons la certitude que si cette
entrevue avait liete à bref délai, le ministre
des Colonies apercevrait alors clairement les
mesures qu'il est indispensable de prendre
pour sauver du chaos et de l'allarchie les
débris du magnifique empire que Dufleix
avait su, au xvni0 siècle, donner à la FraI/cc.
Ces mesures étant prises avant des élec-
tiolls aux conseils municipaux et au conseil
géltéral, qui ne peuvent être ni libres ni sin-
cères (Juvanon regnante par la force et la
terreur administrative, judiciaire et poli-
cière), le calme reltaÍtrait sur les rives de
l'Océan Indic", et il est bien évident que,
dans cette hypothèse, nous serions mal venus
à soulever, sans objet pratique, de grands et
petits scandales devant une Chambre dont
le tableau de travail sera particulièrement
I chargé.
George. Nouetie,
député de Saône-ct-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
Vice-président de la Commission des Mines.
Un médecin, s.v. p.
Le maire die l'île de Saint-Barthélemy
(Guadeloupe) fait savoir que sa commune se
trouve actuellement sans médecin et serait heu-
reux d'entrer en pourparlers avec un docteur
qui serait désireux de s'y fixer.
La colonie de la Guadeloupe accorde au
médecin résident à Saint-Barthélemy une sub-
vention qui est actuellement de 36.000 francs
et que la Commission Coloniale du Conseil
Général a proposé de porter à 46.000 francs.
Le médecin résident bénéficie en outre de
certains avantages, notamment celui de vendre
les médicaments dans l'Ile. Sa seule obligation
est de résider dans l'île et de soigner gratui-
tement les indigents au nombre de 150 envi-
ron, les médicaments fournis à ces indigents
étant payés, par la colonie.
Le maire de Saint-Barthélemy estime, en
tenant compte des consultations payantes et du
bénéfice laissé par la pharmacie, que la situa-
tion équivaut à un minimum d'une soixantaine
de mille francs.
Pour tous renseignements, s'adresser à M.
Ruben Deravin, maire de Saint-Barthélemy
(Guadeloupe).
A FAcadémie des Sciences
La vie des criquets
Au cours de la.dernière séance de l'Acadé-
mie, le professeur Bouvier a déposé sur le
bureau une note de MM. RésnieJ, Lespès et
Rungs concernant l'habitat du criquet et la
succession des générations de ce dévastateur de
l'Afrique du Nord.
M. Maurain a signalé les mesures magnéti-
ques prises par M. Ghevrier en Syrie jusqu'au
delà de 1 hte.
« CAUSERIES POPULAIRES »
»♦«
Les dessous de l'affaire Galmot
Nous recelons, à la lIuit de l'insertion dans
noire journal. du :compte rendu dç la confé-
rence sur les dessous de l'affaire Galmot,
organisés aux Causeries Populaires, la lettre
suivante :
Monsieur le Directeur,
Je lis dans les Annales Coloniales de samedi
çoir 16 courant un compte, rendu de la confé-
rence organisée aux Causeries Populaires, 10,
hi,ë de Larÿ, mercredi 15 courant, à
%Q h. 45» sur les dessous de l'affaire Galmot.
Je vous remercie de t'attention que vous
Avez cru devoir porter à l'une de nos séances
hebdomadaires, particulièrement intéressante
entre toutes, et d'en avoir donné un très ficlèle
et juste reflet.
Permettez-moi cependant de faire à son sujet
quelque petite observation.
Contrairement à l'idée qu'émet le signataire
du compte rendu, relative à l'absence de M.
Lautier, nous tenions essentiellement, aux Cau-
seriez populaires, à nous assurer ta présence de
l'ancien sous-secrétaire d'Etat du ministère
Taidiëu. d'Etat d u min i stère
Selon une coutucne invariable, nous lui avons
d'abord, par simple lettre, restée sans réponse,
demandé sa participation au débat, lui assu-
rant la plus comptète liberté de parole, ainsi
qq il est de règle courtoise aux Ç. P. Après
quelques jours d'attente, nous lui avons adressé.
successivement deux pneumatiques confirmant
châcun notre première demande. Nulle ré-
ponse. Nous avons alors téléphoné à son domi-
cile particulier où il nous a été impossible
d'obtenir de résultat.
If Nous aurions été, plus que quiconque, heu*
reux d'avoir à côté de Mo Valensi, dont le
gtïwd talent oratoire a séduit notre auditoire
pourtant composé en grande partie d'hommes
avertis et (d'intellectuels à côté aussi de
M* Charles Brouilhet qui, au service d'une
mémoire fidèle, met son talent certain et pre.
nant de conteur, l'opulente figure de M. E.
Lautier pour répondre aux affirmations si pré-
cises et si nettes de ceux qui faisaient son pro-
- - --
cès.
Mais, hélas 1 M. Lautier n'a pas entendu
no voix et. nos auditeurs n'ont pas entendu
la sienne.
Et il faut croire qu'elle est bien faible en
Guyane, puisque pour défendre sa cause, il
n'a trouvé parmi se3 rares amis échappés
des rives du Maroni aucun porte-parole.
Avec nos remerciements, veuillez croire,
M^iieur le Directeur, à nos bons sentiments.
Simonne LARcHER,
Directrice des Causeries Populaires.
Dépêches de l'Indochine
Agitation dans le Nord-Annam
Ces jours derniers, dans le Nord-Annam,
région qui, en raison de sa configuration
(féographiquo a toujours scroi d'asile aux
éléments de désordm et où, depuis notre
occupation des troubles se sont manileslés
par intermittence, on signale une reprise
de l'activité des agitateurs communistes.
Da?i;s Itt région de Do-Luong, province de
Vinh, le 12 avril, des postes de gardes in-
digènes, attaqués par des bandes armées
durent riposter, s'emparant d'une cinquan-
taine de m'tisonniers.
Le 14 avril, des rassemblements impor-
tants étant signalés au abords de deux
postes de la province de Ilalinh, situés à
40 kilomètres du chef-lieu, des détache-
ments de tirailleurs anmmites furent aus-
sitôt envoyés sur les lieux. Ils se heurtè-
rent à d'importants gn'oupes organisés, ma-
nœuvrant au commandement, qui ne se re-
nièrent qu'après avoir opposé une résis-
tance tenace et en subissant des pertes
sensibles.
Le Gouverneur général par intérim et le
général commandant supérieur se sont aus-
sitôt rendus dans la région.
Nos artistes rentrent d'Extrême-Orient
MM. Pierre Reitlinger, sulisle des con-
certs Lamoureux et Marcel Gavcau, le pia-
niste bien connu retournent en France
après une brillante tournée en Extrême-
Orient. Ils ont donné un concerl à Saigon
devant un public nombreux qui a fait une
ovallon à ces deux grands artistes.
L'inventeur de l'orgue électrique à Saïgon
Le professeur Marlenot a donné hier une
audition avec son merveilleux instrument,
devant une affluence de personnalités et en
présence des amateurs les plus éclairés du
monde musical qui firent une ovation au
grand inventeur.
Exécution capitale
On a exécuté au lever du jour à Hanoï le
nommé Nguyen-Van-llaï, ancien boy qui
avait été condamné à mort par la juridic-
tion criminelle; il était recherché pour di-
vers méfaits lorsque iraqué dans sa mai-
son à lIanof, il tua à coups de revolver un
brigadier de la sûrelé, un indigène et un
contremaître indigène qui collaboraient aux
recherches.
Un officier de marine français,
ministre de la marine arlentine
111
M. Carlos Daircaux, fils de M. Emile Dai-
rcaux, avocat parisien, parti en Argentine et
décédé depuis, vient d'etre nommé ministre
de la marine argentine.
Carlos Daircaux a fait ses études à l'Ecole
Navale et fut dans notre marine un brillant
officier.
Il fit les campagnes du Sénégal et de
Madagascari et il fut cité à l'ordre du jour
par l'amiral Bicnaimé, C'est peu temps
après qu'il dut opter pour la nationalité
argentine, ses frères aînés étant morts, afin
de pouvoir défendre les intérêts de sa fa-
mille, et plus particulièrement de sa mère
qui était Argentine.
Carnet de route
SYMPHONIE EXOTIQUE
) -+- (
DE SINGAPORE A SYDNEY
Nous voici de nouveau à Singapore. Même
impression de mouvement qu'à notre passage,
mais, cette fois, au va-et-vient s'ajoute le bruit
qui marque les événements chez les hommes
aux quatre coins du monde : toute Ja nuit,
les pétards éclatent, c'est le 1er (de l'an chi-
nois. Ce 1er de l'an apporte au profane que
je suis un pittoresque charmant : toutes les
rues, en plus du linge qui flotte aux fenêtres
on dirait qu'en guise de drapeaux, la ville
est pavoisée de chemises sont décorées de
longues banderolles qui portent de grosses
lettres chinoises. Si je connaissais le Chinois,
ces banderolles gâteraient sans doute mon plai-
sir. Sont-elles réclames pour produits ? Annon-
cent-elles la liquidation d'un bazar ? Je veux
l'ignorer. Pour moi, ces lettres chinoises sont
de l'exotisme en banderolles et les rues se
parent de ce cachet particulier qu'ont les pays
qui vous paraissent très loin de l'Europe parce
qu'on est plus étranger à leurs moeurs et à leur
lanstue.
Le New-Zeeland pour le beau voyage a
mis sa robe claire. Autour de ce palais flottant,
les Malais dans leurs périssoires amusent les
passagers pour récolter des sous. L'adresse de
ces indigènes tient du prodige et fait de ces
hommes des équilibristes, des jongleurs, des
nageurs de première force. Debout sur leurs
frêles embarcations qu'un faux mouvement re-
tournerait, ils jouent au tennis, ayant comme
raquettes leurs avirons. Une pièce de monnaie
tombe à l' eau, c'est le plongeon, mais la pièce
immanquablement rattrapée, c'est aussi la mon-
tée rapide dans la périssoire sans effort, sans
difficulté. Un remorqueur passe majestueux,
creusant dans la mer de larges sillons : un
cri joyeux et tous les frêles esquifs se lan-
cent à la poursuite du vapeur, entraînées à
toute allure par des vagues. Couchés sur le
dos, jambes en r air, avec des rires d'enfants,
véritables clowns, les Malais se livrent à toutes
les fantaisies. Sur une des embarcations, un
singe imite en moins bien son patron, et
c'est sur une tvision joyeuse et d'un comique
charmant que le New-Zeeland s 'éloigne de
Singapore.
Impressions de File de Java
Java, encore une terre qui porte un nom qui
fait rêver i 1
Hangars magnifiques, quais bien outillés,
propreté dominante qui va se retrouver dans
toute l'île. Le bateau est accosté. Une sur-
prise : à part les. bâtiments du port et la gare
du chemin de fer électrique, c'est la campa-
gne. 7 kilomètres d'auto nous conduisent à
Batavia et de suite on est conquis par l'heu-
- reuse conception d e cette ville ; mais est-ce
une ville ? Dans tous les centres que nous
avons traversés : Port-Saïd, Colombo, Ma-
dras, Singapore, la lutte pour les affaires a
fait grandir des maisons étage par étage. A
Batavia, au contraire, le premier souci a été
l'installation plaisante, le petit bungalow co-
quet dans son jardin sans tenir compte d'une
limite pour la ville, et Batavia est un immense
parc où chacun, a donné comme les petits
rentiers qui ont réalisé le rêve de leur vie en
bâtissant à la campagne des châlets qu'ils ont
baptisés « iMon Bonheur », « Mon Repos »,
ou « l'Henriette » un nom à sa petite mai-
son.
Le pousse-pousse est inconnu. Dans les rues
ou mieux dans ce jardin en harmonie, la non-
chalence et la grâce des femmes javanaises ra-
vissantes qui, sous leurs ombrelles de papier,
marchent enveloppées dans uii joli pagne de
batic. Sans se heurter, sans se nuire, les cou-
leurs les plus invraisemblables se fondent ado-
rablement sous le soleil de Java.
Splendides hôtels, beaux monuments, aqua-
rium renfermant des centaines d'arcs-en-ciel et
maisons de commerce qui, elles aussi, se sont
installées dans des bungalows. Bien installé,
on fait de longs séjours et le résultat s'en res-
sent, car de beaux travaux ont été réalisés.
Irrigation de premier ordre. On dirait, non pas
déformation professionnelle, mais « (forma-
tion », que la Hollande, pays de canaux, s'est
souvenue de sa vie d'Europe à Batavia.
A 60 kilomètres de la capitale, le jardin
botanique. Les arbres les plus rares sont ras-
semblés, aux noms très savants soigneusement
inscrits sur des planchettes. Un lac délicieux
où (nagent les lotus et les immenses nénuphars
semble lui aussi une robe javanaise et reflète
la silhouette d'une femme à l'ombrelle où,
sur cet écran de papier, glissent les ombres
des feuillages. C'est un enchantement. Paysage
de paravents avec ses montagnes, sa végéta.
tion et ses coloris admirables, pays que l'on
aime, puisqu'il a des cocotiers sur le fond
de nuages, et pays de ipoésie et ce grâce fémi-
nine répond ant à dl'e i et C-"C gr â ce fémi-
nine répondant à l'idéal de son nom. Une
escale de plus, mais une escale trop courte,
évoquant un souvenir de charme et de ravisse-
ment.
L'arrêt à Serrabaya ne m' a pas enthou-
siasmé parce qu'il ne m'a pas apporté ce que
je lui demandais. Le bureau du tourisme vous
oriente rvers une promenace classique qui, le
dimanche, apporte aux habitants de la ville
le repos et la fraîcheur qu'ils désirent. Mais
ce village s'est trop européanisé. Je ne suis
pas venu, à Java pour voir un hôtel avec sa
piscine, un coin pour pique-nique ou une sta-
tion d'altitude, et si le paysage rappelle par-
fois certains sites martiniquais, il n'a pas su
en conserver comme aux Antilles sa splendeur
et son isolement. Une fois de plus, la Nature
« diminue » quand elle est exploitée par les
hommes.
Aux Célèbes, au contraire, Macassar vous
inonde d'exotisme. Aux environs cîe la ville,
une chute d'eau réputée : par elle-même, elle
n'a rien d'extraordinaire, mais son cadre est
très « colonial ». Coin tropical, paysage sau-
vage et très doux à la fois, et partout, vivant
comme des oiseaux en cage, les indigènes der-
rière des barreaux de fenêtres sont perchés
dans des cases bâties sur pilotis. Forêts de
bambous, jolies rivières, et puis ce jour-là, des
nuages magnifiques décorant un ciel très bleu
faisaient de beaux panaches blancs aux volcans
endormis. Tous ces nuages ont leurs « for-
mes » évoquant lin souvenir. Cette dernière vi-
sion de l'archipel malais est celle que je vou-
lais, puisque ces îles de rêve poursuivaient
dans le ciel leurs m irages et leurs douceurs.
Mer très plate ridée de temps en temps par
des nuées de poissons volants. Heures longues
et monotones, et puis à l'horizon, la côtc mon-
tagneuse se dessine. Nous ne cessons de regar-
der ce paysage ô poésie ! - - parce que
nous nous répétons pour y croire que nous
sommes en Australie, et pourtant, de loin,
toutes .les côtes se ressemblent, et les regarde-
rait-on si nous étions ji.'t-s de l' Europe ?
Peu à peu, la houle grandit, cf. \l''HTIf' puur
se reposer du ballottement des vagu-.s, le li-
teau pénètre dans une rhière rain«? Jrliellmtt
des rives plates et m«récageuses cl vient stop-
per aux pieds des collines où 3 la wilo
de Brisbane.
Visite rapide de ce grand centre comprenant
deux quartiers nettement séparés, celui des
habitations et celui du commerce. Le premier,
châtets en bois et un magnifique champ de
courses. Le second, des magasins. A Bris-
bane, on ne se sent pas à la colonie, mais à
l'étranger. Plus de casque, plus de costijne
blanc, et les habitants ont les silhouettes « très
films américains » où les cow-boys ont fui
pendant quelques 'jours leurs ranchs pour venir
à la ville voisine. Et le New-Zeeland repart
cette fois pour Sydney où nous devons trouver
la correspondance pour rejoindre nos îles fran-
çaises.
Sydney
Immense rade buildings de douze étaget
- un petit New- York : voilà Sydney avec son
million et demi d'habitants. Trop grande ville
anglaise pour se croire en pays lointains. en
Australie ! Un manque de charme, car cette
ville est uniquement une ville « Blanche PI,
et l'exotisme ne se comprend pas sans une race
apportant par ses mœurs une impression nou-
velle, une vie différente et lointaine de la
nôtre ou de celle de nos voisins. Une Feule
coutume infiniment jolie' a été conservée pour
les départs des bateaux. Au moment des
adieux, ceux qui restent à terre échangent avec
les passagers des serpentins multicolores, et
lorsque le bateau s'éloigne, la foule suit le
paquebot tout le long du quai jusqu'au moment
où cassent les serpentins. Ce départ au milieu
des cris. au milieu d'une tête un peu imi-ca-
rême et joyeuse, offre un contraste émouvant
avec le symbole de ces .fragiles banderolles. A
l'horizon, le bateau a disparu, la foule est
maintenant partie reprendre sa vie « quoti-
dienne ln et le vent roule et balaye tous cet
petits « câbles » de couleur, comme s'il jouait
déjà avec le Souvenir.
17 mars 1931.
Alfred CHaumel.
Copyright by Alfred Chaumel (A nnales
Coloniales.)
Les emprunts coloniaux
>».
Des décrets faisant suite à celui pris pour
Madagascar ont autorisé les emprunts sui-
vants :
Afrique Occidentale : réalisation d'une
tranche de 215 millions sur l'emprunt global
de t.690 millions.
Afrique Equatoriale : tranche de 2^20 mil-
lions sur 802 millions.
Cameroun : tranche de 10 millions sur
32 millions.
Togo : tranche de 27 millions sur 73 mil-
lions.
Ces émissions auront lieu aux conditions
suivantes :
Valeur nominale des tiltes. T.000 francs;
taux nominal d'intérêt, + %; jouissance du
20 mai 193ij amortissement en cinquante
ans ; prix d'émission dans le public :
978 fr. So.
Ces dispositions correspondent ÎÀ un taus
d'intérêt effectif maximum de 4,40
Les grands travaux
de Madagascar
̃ 1"1
Construction de la route de l'Ouest
Un arrêté rccint du Gouverneur Général
vient de créer une subdivision autonome de
la construction de la route de l'Ouest. On
sait que cette route qui, une ïoi> achevée,
i pliera en toutes saisons Tananarive à Ma-
junga C"l encore en construction entre cette
dernière ville et Macvatanana. cY-t-à-d.ùe
sur 230 kilomètres.
En assurant l'unité de conduite des tra-
vaux, la. mesure qui vient d'être prise per-
mettra d'activer l'achèvement d'une voie
d'une particulière importance.
Rappelons qu'actuellement le \oyaye di
Tananarive à Majunga ::¡'CtTlI-tUl' en deux
étapes : ley voyageurs, les colis et 1;1 poste
sont diriges en automobile sur Maevatanana
par une route carrossable de 360 km. De
cette localité jusqu'à Majunga, en emprunte
la voie fluviale de la Betsiboka. Or, quels
que soient les perfectionnement- apportés
: MUÉMyVOTIDIil
Rédaction & Administration t
84. àl il OWAWW
#ARIS (I*)
TTUTH. i LOUVR| IMV
- RICHELIEU 070"
a
l- 1 1 0 le
Les Annales Coloniales
KM nncmc" et réèlamtt tont regw$am
ètirMti du iàurnaL
DIRCCTBUR-FÔNDATBUR 1 Maceel RUEDEL
Tous les articles publiés dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AUNALES COLONIALES.
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i j
Vers une souveraineté internationale
t
,k
My Georges Mer, qui, avec M. Patouillet,
dirige avec l'autorité et la sciencd juridique
quel'on sait, la belle et utile revué « L'Etat
moderne V, vient de publier, .dans les
Cahiers. Bleus de Georges Valois, un très
suggestif article intitulé. La Paix de de-
main w.
Lj'emprunte à M. Georges Mer lui-même :
a -Nous croyons à la paix, parce que l'évo-
lution naturelle de l histoire mène à la faix.
Noifs croyons à la paix, parce que la
gtterrq tue paie plus.
Nt>us croyons à la paix:, parce que la
guerre devient impossible.
Nous croyons à la paix, parce que, de
toutes parts, s organise une mobilisation des
forces de la paix. -
Nous croyons à la paix, parce que s'ébau.
che cette souveraineté internationale qui s'ins-
tallera au-dessus des nations, comme la farce
de l'Etat s'est imposée aux individus.
Mais c'est, si je ne me trompe sur cette
croyance à cette souveraineté internationale
en élaboration que M. Georges Mer faif le
plus de fond. -
Et il insiste sur le rôle qu'il assigne à cette
souveraineté internationale : faire dispa-
raître toutes les difficultés de la question
monétaire, du crédit international, de la
fraude et des évasions -fiscales et enfin régler
les problèmes coloniaux et ceux de la pro-
duction économique.
Or, si je borne mon examen de la thèse
générale ainsi présentée à la forme qu'elle
prend en ce qui concerne les problèmes colo-
niaux je dirai que la thèse de M. Georges
Mer me paraît déjà dépassée par les faits
et que chercher les solutions de la paix de
ce côté me paraît, en conséquence, vain et,
sous certains aspects même, dangereux.
Je crois à la paix, mais je ne veux pas
croire à cette nouvelle souveraineté que se-
rait la souveraineté internationale, parce que
ie crois définitivement condamnée, au moim
dans le domaine du droit public, la philo*
Sophie hégélienne de la force et de l'auto-
, rité en soi sur laquelle repose la notion
lDêmelde souveraineté.
Voilà longtemps déjà que M. Léon Du*
gult, le maître de Bordeaux, a enregistré la
mort de l'Etat-autorité dans cette épitaphe
suggestive J ta LTEtat est mort, ou plutôt est
en train de mourir la forme romaine, réga.
: c -: "',Ue. napoléonienne, collectiviste,
'c!)\1r:'Rt .'qe'-, dlvërs la§ Pi cets, n'est qu'une
seule et fiiêine fç>rmd de 1 Etat. ̃»
Et Mf/ Georges Mer est trop averti des
choses et. de la vie du droit public pour
contester, la vérité de cette formule qui se
variée tant dans le domaine de la vie interne
des 'Etats où nous constatons le pullulemènt
des organismes non autoritaires du syndica-
lisme et de l'organisation des intérêts que
dans le domaine du droit*' -intei national où
nous voyons grandir chaque jour le prestige
et l'autorité d'organismes, comme l'orgam.
sation internationale du travail, fondés sur
un principe très différent de celui de la sou-
veraineté.
Mais c'est surtout en matière coloniale que
le vieux droit hégélien, de la force, de la
souveraineté en soi paraît compromis par le
développement même de la notion de man-
dat colonial international.
J'ai indiqué, jadis, dans une étude dont
les conclusions ont été, depuis lors, accep-
tées par presque tous ceux qui se sont occu-
pés de la matière comment s'est formée cette
notion nouvelle d'un mode de gouvernement
qui n'est ni une délégation de souveraineté,
ni un mode d'exercice de la souveraineté
pleine ou restreinte mais un mode de gou-
vernement inconnu jusqu'ici en droit inter-
national publiç et reçonnu par les Etats du
monde civilisé, unis dans la Société des Na-
tions, dans la mesure seulement où il répond
à la mission de civilisation assumée par
l'Etat dit mandataire.
Oh certes, je sais bien que cette institution
positive du droit international moderne n'est
point sortie de l'application pure et simple
d'un principe théorique établi dans le calme
du cabinet, qu'elle est née d'un compromis,
d'une série de compromis, ûprement débat-
tus, entre des conceptions violemment heur-
tées, mais surtout entre des intérêts que
leur opposition même devait préparer à d'ap.
parentes concessions sur une formule vague
qui ne résisterait pas, pensait-on, à l'expé-
rience.
Mais, depuis douze ans, le système non
seulement a résisté à l'expérience mais s'est
fortifié. Grâce au tact et à la fermeté des
premiers membres de la commission des man-
dats de la S.D.N., grâce à l'autorité mo-
rale qu'ils ont su prendre sur l'opinion pu.
blique mondiale, les divers incidents sou*
levés par l'exercice de leur mission ont pu
être réglés sans difficulté et l'on peut affir-
mer que l'institution a, aujourd'hui, sa place
dans le droit international positif.
Mais ce n'est pas au moment où la no
tion de souveraineté est ainsi battue en brè-
che de toutes parts que l'on doit songer à
la prolonger sous la forme internationale.
Je crois à la vie internationale, je crois
que tous les problèmes dont parle M. Geor.
ges Mer, et celui de la monnaie - et celui du
crédit et celui des évasions fiscales et celui
de l'organisation économique etceluLde la
colonisation devront et ne pourront se régler
que sur le terrain international, mais dans
des cadres juridiques nouveaux, qui ne se-
ront pas ceux de la souveraineté. Ce n'est
pas sur des ruines qu'on peut fonder la vie
de demain
B,. ilfKofielli,
1. Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie.
Pour Casablanca
iéi
À Marseille, M. Marguerite, président du
Sénat beldre. s'embarque pour Casablanca, à
bord du Marèchal-Lyautey.
1-%ord du
–i
Le général Gooraud aa Maroc
i
Le général Gouraud a quitté Rabat pour
visiter les confins algéro - marocains, et
d'abord la Moulquya et le Tafilalet.
Inauguration du monument
Dai Piaz à Casablanca
f «ii
Les Anrtales Coloniales ont tenu leurs lecteurs
au courant de la décision qui avait été prise
d'éléver à Casablanca, sur le boulevard du
Quatrième-Zouaves, un monument à la mé-
moire de John Dal «Piaz, ancien président de
la Compagnie Générale Transatlantique et de
la Socjtè. des Voyages nord-africains, créateur
- du grand tourisme en Afrique du Nord, a été
inauguré ce matin, à dix heures, à Casablanca,
sur le boulevard du Quatrième-Zouaves.
L'inauguration a eu lieu samedi dernier sous
h présidence de M. Gaston-Gérard, sous-se-
crétaije d'Etat aux Travaux publics et au
Tburisme, en présence de la famille Dai Piaz,
de M. Lucien Saint, résident général, du prési-
dent de la Compagnie - Générale Transatlanti-
que, ainsi que de nombreuses personna-
lités venues de France et de différents points
du Maroc pour se rendre à l'invitation de la
Ligue.
Cette cérémonie d'inauguration avait attiré
un jgranot concours de population. Des discours
ont été prononcés à cette occasion, notamment
par le sous-secrétaire d'Etat au tourisme, qui
a retracé l'oeuvre touristique nationale accom-
plie paf John Dal Piaz en Afrique du Nord,
c'est-à-dire, au Mafoc, en Algérie, en Tunisie
et Au Sahara.
M. Gaston Gérard a donné ensuite des dé-
tails sur l'installation des hôtels ayant le maxi-
- mum de - confort -- avec -- le - minimum -- de - souci - et
de tracas.
Après le banquet qui lui a été offert par la
Ligue maritime, et auquel assistaient M. Lu-
cien Saint, la famille Dal Piaz et de nom-
breuses personnalités, M. Gaston Gérard *€5t
rendu, accompagné du Résident général, à
Marrakech; où il doit également prendre gon-
toct avec les groupements touristiques, Il a l'in-
lendoTt de revenir mardi PST Fez qu'il doit
visiter avant de ?e rendre II Alger.
RETOURS
M. Raphaël Antonetti, gouverneur géné-
ral de l'Afrique Equatoriale française, qui
s'est embarqué avant-hier à Matadi pour
Bordeaux, est attendu le 12 mai à Paris.
41»
M. Alfassa fêté à Brazzaville
«»̃
Le courrier arrivé de r Afrique Equatoriale
française nous rapporte l'enthousiasme des
Brazzavillois à fêter le Gouverneur Alfassa et
aussi le capitaine Goulette à leur arrivée.
Il y eut le soir une grande réception au
Cercle, où M. Alfossa fit de son voyage un
récit fortement applaudi.
Le général Guillaumat
au Maroc
Partis le 18 de Marrakech pour Agadir, le
général et Mme Guillaumat n'étaient pas arri-
vés le lendemain. On supposait que leur auto-
mobile qui devait franchir le Grand-Atlas au
col de Bigoudi ne, avait eu une panne dans
ces régions peu visitées.
Des recherches furent entreprises pour re-
trouver les voyageurs.
En réalité, les voyageurs, au lieu de venir
coucher à Agadir, comme il avait été primiti-
vement décidé, avaient préféré passer la nuit
à Taroudant Ils poursuivent leur voyage dans
les meilleures conditions.
L'inauguration de Vincennes
est fixée au 6 mai
1
Au cours du dernier Conseil des ministres
qui s'est réuni hier sous la présidence de
M. Doumergue, M. Paul Reynaud, minishe
des Colonies ,a lait fixer par le Conseil au
mercredi 6 inai l'inauguration de l'Exposition
coloniale de Vincennes.
L- <
Le Maréchal Lyaatey va bien
̃n
Le maréchal Lyautcy qui avait attrapé
froicT souffrait ces jours-ci d'un petit rhume.
Il est aujourd'hui complètement rétabli et
consacre comme auparavant toute son acti-
vité à l'organisation de l'Exposition colo-
niale. J
Ceci dit, pour répondre à certaines infor-
mations tendancieuses et malveillantes vou-
lant faire croire à une grave maladie du com-
missaire général,
À propos 1
d'une interpellation
os établissements
français de l'Inde
connaissent actuel
le ment, nous
l'avons dit à iitaiti-
tes reprises, un état
de troubles et de
malaise sur les cate-
ses duquel il im-
porte de faire au
plus vite la lte-
mière, toute la lumière.
C'est dans ce but que nous avons déposé
quelques jours avant la séparation des Cham-
bres une demande d'interpellation. L'encom-
brement de l'ordre du jour à la fin de cctU
session, le travail intensif qu'a dû s'impose,
le Parlement pour aboutir au vote du bud-
get avant le Ier avril, n'ont pas permis que
soit porté à la tribune le débat annonce.
Bien eUtendu, ce n'est que partie remise,
et, dès la rentrée de mai, nous demanderons
que soit fixée au plus tôt la date de l'inter-
pellation. D'ailleurs, conformément à l'usa-
ge, le débat sur la date sera l'occasion d'éta-
ler devant la Chambre les documents cssell-
tiels' du dossier que nous avons constitué re-
lativement aux événements de l'Inde fran-
çaise. Nous savons, d'alltre part, qu'un cer-
tain nombre de nos collègues, appartenant à
toits les partis politiques, sont disposés à
profiter du débat pour porter à la tribune
les inquiétudes que leur callsent les fantai-
sies administratives dit gouverneur de POlt-
dicéry. -
Car, à y regarder de près, l'Inde française
est en effervescence pour la seule raison qu'il
n'existe pas à la tête de notre colonie un re-
présentant de la France sachant garder au-
dessus des partis et des clans qui se dispu-
tent Vlîêgcmottic politique, toute la sérénité
et l'impartialité nécessaires. Il apparaît net-
tement que l'actuel gouverneur est descendu
dans l'arène, que les fOllctio/lllaircs pla-
cés sous ses ordres sont trop souvent feltus
de participer, à ses côtés, à la bataille poli-
tique sous peine de sanctions sévères. Seul
un débat sérieux pourra révéler la profon-
deur du mal signalé, établir les responsabi-
lités. Ce débat aura lieu sans délai, car il
importe au plus haut point que notre colonie
de l'Inde retrouve un calme parfait au mo-
ment où plus que jamais de redoutables la-
mes de fond déferlent sur l'Inde anglaise,
sa voisine, 1
Une seule tircoristtttlce rendrait ntoins
urgent ce débat. Ce serait que Jl/. Paul Rey-
naud, se refusant à voir la situation de
l'înde à travers les prismes déformants que
certains de ses collaborateurs les plus im-
médiats disposent devant ses yeux, fasse ve-
nir à lui, par les voies les plus rapides, M.
fiévaiton, et lui demande des explications
nettes et précises sur les méthodes adminis-
tratives en honneur depuis un ail à Pondi-
clléry. Nous avons la certitude que si cette
entrevue avait liete à bref délai, le ministre
des Colonies apercevrait alors clairement les
mesures qu'il est indispensable de prendre
pour sauver du chaos et de l'allarchie les
débris du magnifique empire que Dufleix
avait su, au xvni0 siècle, donner à la FraI/cc.
Ces mesures étant prises avant des élec-
tiolls aux conseils municipaux et au conseil
géltéral, qui ne peuvent être ni libres ni sin-
cères (Juvanon regnante par la force et la
terreur administrative, judiciaire et poli-
cière), le calme reltaÍtrait sur les rives de
l'Océan Indic", et il est bien évident que,
dans cette hypothèse, nous serions mal venus
à soulever, sans objet pratique, de grands et
petits scandales devant une Chambre dont
le tableau de travail sera particulièrement
I chargé.
George. Nouetie,
député de Saône-ct-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
Vice-président de la Commission des Mines.
Un médecin, s.v. p.
Le maire die l'île de Saint-Barthélemy
(Guadeloupe) fait savoir que sa commune se
trouve actuellement sans médecin et serait heu-
reux d'entrer en pourparlers avec un docteur
qui serait désireux de s'y fixer.
La colonie de la Guadeloupe accorde au
médecin résident à Saint-Barthélemy une sub-
vention qui est actuellement de 36.000 francs
et que la Commission Coloniale du Conseil
Général a proposé de porter à 46.000 francs.
Le médecin résident bénéficie en outre de
certains avantages, notamment celui de vendre
les médicaments dans l'Ile. Sa seule obligation
est de résider dans l'île et de soigner gratui-
tement les indigents au nombre de 150 envi-
ron, les médicaments fournis à ces indigents
étant payés, par la colonie.
Le maire de Saint-Barthélemy estime, en
tenant compte des consultations payantes et du
bénéfice laissé par la pharmacie, que la situa-
tion équivaut à un minimum d'une soixantaine
de mille francs.
Pour tous renseignements, s'adresser à M.
Ruben Deravin, maire de Saint-Barthélemy
(Guadeloupe).
A FAcadémie des Sciences
La vie des criquets
Au cours de la.dernière séance de l'Acadé-
mie, le professeur Bouvier a déposé sur le
bureau une note de MM. RésnieJ, Lespès et
Rungs concernant l'habitat du criquet et la
succession des générations de ce dévastateur de
l'Afrique du Nord.
M. Maurain a signalé les mesures magnéti-
ques prises par M. Ghevrier en Syrie jusqu'au
delà de 1 hte.
« CAUSERIES POPULAIRES »
»♦«
Les dessous de l'affaire Galmot
Nous recelons, à la lIuit de l'insertion dans
noire journal. du :compte rendu dç la confé-
rence sur les dessous de l'affaire Galmot,
organisés aux Causeries Populaires, la lettre
suivante :
Monsieur le Directeur,
Je lis dans les Annales Coloniales de samedi
çoir 16 courant un compte, rendu de la confé-
rence organisée aux Causeries Populaires, 10,
hi,ë de Larÿ, mercredi 15 courant, à
%Q h. 45» sur les dessous de l'affaire Galmot.
Je vous remercie de t'attention que vous
Avez cru devoir porter à l'une de nos séances
hebdomadaires, particulièrement intéressante
entre toutes, et d'en avoir donné un très ficlèle
et juste reflet.
Permettez-moi cependant de faire à son sujet
quelque petite observation.
Contrairement à l'idée qu'émet le signataire
du compte rendu, relative à l'absence de M.
Lautier, nous tenions essentiellement, aux Cau-
seriez populaires, à nous assurer ta présence de
l'ancien sous-secrétaire d'Etat du ministère
Taidiëu. d'Etat d u min i stère
Selon une coutucne invariable, nous lui avons
d'abord, par simple lettre, restée sans réponse,
demandé sa participation au débat, lui assu-
rant la plus comptète liberté de parole, ainsi
qq il est de règle courtoise aux Ç. P. Après
quelques jours d'attente, nous lui avons adressé.
successivement deux pneumatiques confirmant
châcun notre première demande. Nulle ré-
ponse. Nous avons alors téléphoné à son domi-
cile particulier où il nous a été impossible
d'obtenir de résultat.
If Nous aurions été, plus que quiconque, heu*
reux d'avoir à côté de Mo Valensi, dont le
gtïwd talent oratoire a séduit notre auditoire
pourtant composé en grande partie d'hommes
avertis et (d'intellectuels à côté aussi de
M* Charles Brouilhet qui, au service d'une
mémoire fidèle, met son talent certain et pre.
nant de conteur, l'opulente figure de M. E.
Lautier pour répondre aux affirmations si pré-
cises et si nettes de ceux qui faisaient son pro-
- - --
cès.
Mais, hélas 1 M. Lautier n'a pas entendu
no voix et. nos auditeurs n'ont pas entendu
la sienne.
Et il faut croire qu'elle est bien faible en
Guyane, puisque pour défendre sa cause, il
n'a trouvé parmi se3 rares amis échappés
des rives du Maroni aucun porte-parole.
Avec nos remerciements, veuillez croire,
M^iieur le Directeur, à nos bons sentiments.
Simonne LARcHER,
Directrice des Causeries Populaires.
Dépêches de l'Indochine
Agitation dans le Nord-Annam
Ces jours derniers, dans le Nord-Annam,
région qui, en raison de sa configuration
(féographiquo a toujours scroi d'asile aux
éléments de désordm et où, depuis notre
occupation des troubles se sont manileslés
par intermittence, on signale une reprise
de l'activité des agitateurs communistes.
Da?i;s Itt région de Do-Luong, province de
Vinh, le 12 avril, des postes de gardes in-
digènes, attaqués par des bandes armées
durent riposter, s'emparant d'une cinquan-
taine de m'tisonniers.
Le 14 avril, des rassemblements impor-
tants étant signalés au abords de deux
postes de la province de Ilalinh, situés à
40 kilomètres du chef-lieu, des détache-
ments de tirailleurs anmmites furent aus-
sitôt envoyés sur les lieux. Ils se heurtè-
rent à d'importants gn'oupes organisés, ma-
nœuvrant au commandement, qui ne se re-
nièrent qu'après avoir opposé une résis-
tance tenace et en subissant des pertes
sensibles.
Le Gouverneur général par intérim et le
général commandant supérieur se sont aus-
sitôt rendus dans la région.
Nos artistes rentrent d'Extrême-Orient
MM. Pierre Reitlinger, sulisle des con-
certs Lamoureux et Marcel Gavcau, le pia-
niste bien connu retournent en France
après une brillante tournée en Extrême-
Orient. Ils ont donné un concerl à Saigon
devant un public nombreux qui a fait une
ovallon à ces deux grands artistes.
L'inventeur de l'orgue électrique à Saïgon
Le professeur Marlenot a donné hier une
audition avec son merveilleux instrument,
devant une affluence de personnalités et en
présence des amateurs les plus éclairés du
monde musical qui firent une ovation au
grand inventeur.
Exécution capitale
On a exécuté au lever du jour à Hanoï le
nommé Nguyen-Van-llaï, ancien boy qui
avait été condamné à mort par la juridic-
tion criminelle; il était recherché pour di-
vers méfaits lorsque iraqué dans sa mai-
son à lIanof, il tua à coups de revolver un
brigadier de la sûrelé, un indigène et un
contremaître indigène qui collaboraient aux
recherches.
Un officier de marine français,
ministre de la marine arlentine
111
M. Carlos Daircaux, fils de M. Emile Dai-
rcaux, avocat parisien, parti en Argentine et
décédé depuis, vient d'etre nommé ministre
de la marine argentine.
Carlos Daircaux a fait ses études à l'Ecole
Navale et fut dans notre marine un brillant
officier.
Il fit les campagnes du Sénégal et de
Madagascari et il fut cité à l'ordre du jour
par l'amiral Bicnaimé, C'est peu temps
après qu'il dut opter pour la nationalité
argentine, ses frères aînés étant morts, afin
de pouvoir défendre les intérêts de sa fa-
mille, et plus particulièrement de sa mère
qui était Argentine.
Carnet de route
SYMPHONIE EXOTIQUE
) -+- (
DE SINGAPORE A SYDNEY
Nous voici de nouveau à Singapore. Même
impression de mouvement qu'à notre passage,
mais, cette fois, au va-et-vient s'ajoute le bruit
qui marque les événements chez les hommes
aux quatre coins du monde : toute Ja nuit,
les pétards éclatent, c'est le 1er (de l'an chi-
nois. Ce 1er de l'an apporte au profane que
je suis un pittoresque charmant : toutes les
rues, en plus du linge qui flotte aux fenêtres
on dirait qu'en guise de drapeaux, la ville
est pavoisée de chemises sont décorées de
longues banderolles qui portent de grosses
lettres chinoises. Si je connaissais le Chinois,
ces banderolles gâteraient sans doute mon plai-
sir. Sont-elles réclames pour produits ? Annon-
cent-elles la liquidation d'un bazar ? Je veux
l'ignorer. Pour moi, ces lettres chinoises sont
de l'exotisme en banderolles et les rues se
parent de ce cachet particulier qu'ont les pays
qui vous paraissent très loin de l'Europe parce
qu'on est plus étranger à leurs moeurs et à leur
lanstue.
Le New-Zeeland pour le beau voyage a
mis sa robe claire. Autour de ce palais flottant,
les Malais dans leurs périssoires amusent les
passagers pour récolter des sous. L'adresse de
ces indigènes tient du prodige et fait de ces
hommes des équilibristes, des jongleurs, des
nageurs de première force. Debout sur leurs
frêles embarcations qu'un faux mouvement re-
tournerait, ils jouent au tennis, ayant comme
raquettes leurs avirons. Une pièce de monnaie
tombe à l' eau, c'est le plongeon, mais la pièce
immanquablement rattrapée, c'est aussi la mon-
tée rapide dans la périssoire sans effort, sans
difficulté. Un remorqueur passe majestueux,
creusant dans la mer de larges sillons : un
cri joyeux et tous les frêles esquifs se lan-
cent à la poursuite du vapeur, entraînées à
toute allure par des vagues. Couchés sur le
dos, jambes en r air, avec des rires d'enfants,
véritables clowns, les Malais se livrent à toutes
les fantaisies. Sur une des embarcations, un
singe imite en moins bien son patron, et
c'est sur une tvision joyeuse et d'un comique
charmant que le New-Zeeland s 'éloigne de
Singapore.
Impressions de File de Java
Java, encore une terre qui porte un nom qui
fait rêver i 1
Hangars magnifiques, quais bien outillés,
propreté dominante qui va se retrouver dans
toute l'île. Le bateau est accosté. Une sur-
prise : à part les. bâtiments du port et la gare
du chemin de fer électrique, c'est la campa-
gne. 7 kilomètres d'auto nous conduisent à
Batavia et de suite on est conquis par l'heu-
- reuse conception d e cette ville ; mais est-ce
une ville ? Dans tous les centres que nous
avons traversés : Port-Saïd, Colombo, Ma-
dras, Singapore, la lutte pour les affaires a
fait grandir des maisons étage par étage. A
Batavia, au contraire, le premier souci a été
l'installation plaisante, le petit bungalow co-
quet dans son jardin sans tenir compte d'une
limite pour la ville, et Batavia est un immense
parc où chacun, a donné comme les petits
rentiers qui ont réalisé le rêve de leur vie en
bâtissant à la campagne des châlets qu'ils ont
baptisés « iMon Bonheur », « Mon Repos »,
ou « l'Henriette » un nom à sa petite mai-
son.
Le pousse-pousse est inconnu. Dans les rues
ou mieux dans ce jardin en harmonie, la non-
chalence et la grâce des femmes javanaises ra-
vissantes qui, sous leurs ombrelles de papier,
marchent enveloppées dans uii joli pagne de
batic. Sans se heurter, sans se nuire, les cou-
leurs les plus invraisemblables se fondent ado-
rablement sous le soleil de Java.
Splendides hôtels, beaux monuments, aqua-
rium renfermant des centaines d'arcs-en-ciel et
maisons de commerce qui, elles aussi, se sont
installées dans des bungalows. Bien installé,
on fait de longs séjours et le résultat s'en res-
sent, car de beaux travaux ont été réalisés.
Irrigation de premier ordre. On dirait, non pas
déformation professionnelle, mais « (forma-
tion », que la Hollande, pays de canaux, s'est
souvenue de sa vie d'Europe à Batavia.
A 60 kilomètres de la capitale, le jardin
botanique. Les arbres les plus rares sont ras-
semblés, aux noms très savants soigneusement
inscrits sur des planchettes. Un lac délicieux
où (nagent les lotus et les immenses nénuphars
semble lui aussi une robe javanaise et reflète
la silhouette d'une femme à l'ombrelle où,
sur cet écran de papier, glissent les ombres
des feuillages. C'est un enchantement. Paysage
de paravents avec ses montagnes, sa végéta.
tion et ses coloris admirables, pays que l'on
aime, puisqu'il a des cocotiers sur le fond
de nuages, et pays de ipoésie et ce grâce fémi-
nine répond ant à dl'e i et C-"C gr â ce fémi-
nine répondant à l'idéal de son nom. Une
escale de plus, mais une escale trop courte,
évoquant un souvenir de charme et de ravisse-
ment.
L'arrêt à Serrabaya ne m' a pas enthou-
siasmé parce qu'il ne m'a pas apporté ce que
je lui demandais. Le bureau du tourisme vous
oriente rvers une promenace classique qui, le
dimanche, apporte aux habitants de la ville
le repos et la fraîcheur qu'ils désirent. Mais
ce village s'est trop européanisé. Je ne suis
pas venu, à Java pour voir un hôtel avec sa
piscine, un coin pour pique-nique ou une sta-
tion d'altitude, et si le paysage rappelle par-
fois certains sites martiniquais, il n'a pas su
en conserver comme aux Antilles sa splendeur
et son isolement. Une fois de plus, la Nature
« diminue » quand elle est exploitée par les
hommes.
Aux Célèbes, au contraire, Macassar vous
inonde d'exotisme. Aux environs cîe la ville,
une chute d'eau réputée : par elle-même, elle
n'a rien d'extraordinaire, mais son cadre est
très « colonial ». Coin tropical, paysage sau-
vage et très doux à la fois, et partout, vivant
comme des oiseaux en cage, les indigènes der-
rière des barreaux de fenêtres sont perchés
dans des cases bâties sur pilotis. Forêts de
bambous, jolies rivières, et puis ce jour-là, des
nuages magnifiques décorant un ciel très bleu
faisaient de beaux panaches blancs aux volcans
endormis. Tous ces nuages ont leurs « for-
mes » évoquant lin souvenir. Cette dernière vi-
sion de l'archipel malais est celle que je vou-
lais, puisque ces îles de rêve poursuivaient
dans le ciel leurs m irages et leurs douceurs.
Mer très plate ridée de temps en temps par
des nuées de poissons volants. Heures longues
et monotones, et puis à l'horizon, la côtc mon-
tagneuse se dessine. Nous ne cessons de regar-
der ce paysage ô poésie ! - - parce que
nous nous répétons pour y croire que nous
sommes en Australie, et pourtant, de loin,
toutes .les côtes se ressemblent, et les regarde-
rait-on si nous étions ji.'t-s de l' Europe ?
Peu à peu, la houle grandit, cf. \l''HTIf' puur
se reposer du ballottement des vagu-.s, le li-
teau pénètre dans une rhière rain«? Jrliellmtt
des rives plates et m«récageuses cl vient stop-
per aux pieds des collines où 3 la wilo
de Brisbane.
Visite rapide de ce grand centre comprenant
deux quartiers nettement séparés, celui des
habitations et celui du commerce. Le premier,
châtets en bois et un magnifique champ de
courses. Le second, des magasins. A Bris-
bane, on ne se sent pas à la colonie, mais à
l'étranger. Plus de casque, plus de costijne
blanc, et les habitants ont les silhouettes « très
films américains » où les cow-boys ont fui
pendant quelques 'jours leurs ranchs pour venir
à la ville voisine. Et le New-Zeeland repart
cette fois pour Sydney où nous devons trouver
la correspondance pour rejoindre nos îles fran-
çaises.
Sydney
Immense rade buildings de douze étaget
- un petit New- York : voilà Sydney avec son
million et demi d'habitants. Trop grande ville
anglaise pour se croire en pays lointains. en
Australie ! Un manque de charme, car cette
ville est uniquement une ville « Blanche PI,
et l'exotisme ne se comprend pas sans une race
apportant par ses mœurs une impression nou-
velle, une vie différente et lointaine de la
nôtre ou de celle de nos voisins. Une Feule
coutume infiniment jolie' a été conservée pour
les départs des bateaux. Au moment des
adieux, ceux qui restent à terre échangent avec
les passagers des serpentins multicolores, et
lorsque le bateau s'éloigne, la foule suit le
paquebot tout le long du quai jusqu'au moment
où cassent les serpentins. Ce départ au milieu
des cris. au milieu d'une tête un peu imi-ca-
rême et joyeuse, offre un contraste émouvant
avec le symbole de ces .fragiles banderolles. A
l'horizon, le bateau a disparu, la foule est
maintenant partie reprendre sa vie « quoti-
dienne ln et le vent roule et balaye tous cet
petits « câbles » de couleur, comme s'il jouait
déjà avec le Souvenir.
17 mars 1931.
Alfred CHaumel.
Copyright by Alfred Chaumel (A nnales
Coloniales.)
Les emprunts coloniaux
>».
Des décrets faisant suite à celui pris pour
Madagascar ont autorisé les emprunts sui-
vants :
Afrique Occidentale : réalisation d'une
tranche de 215 millions sur l'emprunt global
de t.690 millions.
Afrique Equatoriale : tranche de 2^20 mil-
lions sur 802 millions.
Cameroun : tranche de 10 millions sur
32 millions.
Togo : tranche de 27 millions sur 73 mil-
lions.
Ces émissions auront lieu aux conditions
suivantes :
Valeur nominale des tiltes. T.000 francs;
taux nominal d'intérêt, + %; jouissance du
20 mai 193ij amortissement en cinquante
ans ; prix d'émission dans le public :
978 fr. So.
Ces dispositions correspondent ÎÀ un taus
d'intérêt effectif maximum de 4,40
Les grands travaux
de Madagascar
̃ 1"1
Construction de la route de l'Ouest
Un arrêté rccint du Gouverneur Général
vient de créer une subdivision autonome de
la construction de la route de l'Ouest. On
sait que cette route qui, une ïoi> achevée,
i pliera en toutes saisons Tananarive à Ma-
junga C"l encore en construction entre cette
dernière ville et Macvatanana. cY-t-à-d.ùe
sur 230 kilomètres.
En assurant l'unité de conduite des tra-
vaux, la. mesure qui vient d'être prise per-
mettra d'activer l'achèvement d'une voie
d'une particulière importance.
Rappelons qu'actuellement le \oyaye di
Tananarive à Majunga ::¡'CtTlI-tUl' en deux
étapes : ley voyageurs, les colis et 1;1 poste
sont diriges en automobile sur Maevatanana
par une route carrossable de 360 km. De
cette localité jusqu'à Majunga, en emprunte
la voie fluviale de la Betsiboka. Or, quels
que soient les perfectionnement- apportés
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