Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 avril 1931 18 avril 1931
Description : 1931/04/18 (A32,N61). 1931/04/18 (A32,N61).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380335c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N* 61. NUMERO 1 80 ÇKNTtMES , SAMEDI SOIR, 18 AVRIL IM
JOURKIIJUOTIOIEH
Rédaction & Administration t
uf im M Miit-îMfeir
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TtLtPH, t LOUVMK 19-0.
M RICHELIKU «7-94
Les Annales Coloniales
Le» anndtwê» .fit réclame» sont reçue» -
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lA NUIT D'EXPIATION
• r– ), f
Si nous entreprenions de dire ce qu'il
a fallu de volonté, .d'énergie, de prudence
et d'héroïsme pour mener à. bien la, grande
œuvre coloniale de la France, nous lasse-
rions l'attention avant d'avoir épuisé l'admi-
ration.
J Comme dans toute entreprise humaine,
entre tant de pages magnifique^, quelques-
unes conservent la triste mémoire d'heures
sombres, tel le drame - de Dankori.
A refaire l'histoire de cette mission tra-
gique, on a l'impression que la fatalité
s'ajouta à là folie.
Ce drame a ému toute la France en'
1899, et l'on en était resté aux légendes
les plus invraisemblables. Le mystère pla-
nait sur le triste cas Voulet-Chanoine. Trente
ans se sont écoulés; les événements, sont
entrés dans l'histoire; sans agiter les pas-
sions, sans soulever de polémiques autour
des morts, ceux qui ont observé rigoureuse-
ment la. règle du silence, bien que pouvant
révéler la vérité, ceux-là aujourd'hui ont le
droit de parler. - *
Ils sont deux à soulever le sable du ae-
sert, à ressusciter le colonel Klobb, vic-
time de sa bravoure et" de son devoir, le
capitaine Voulet, et le lieutenant Chanoine,
que l'on doit s'abstenir de juger sur la seule
mesure de la tragédie dont ils furent les
cictcuts
Le premier, le général Joalland, un des
conquérants ..du Tchad, qui fit partie de la
mission Voulet-Chanoine et assista impuis-
sant à la défaillance de ses deux chefs, fit
paraître un récit émouvant, notant l'ordre
chronologique des faits. Quelques mois plus
tard, Mme Klobb, à son tour, guidée par
un très légitime et très haut souci de la
vérité, publiait les carnets de route de son
mari depuis le jour où il partit « A Irt Re-
cherche de Voulet » jusqu'il celui où il
trouva tragiquement la mort.
Grâce à ces deux documents d'une par-
faite probité, malgré des différences de récit,
conséquence des positions différentes, nous
pouvons reconstituer étape par étape, état
d'âme par état d'âme, toutes les phases de
cet affreux drame qui eut le désert pour
décor.
te répète que la folie et la fatalité rem-
plirent l'office du philtre. d'Obéron. C'est
la seule façon possible d'expliquer çomment
le Càpitaîne Voûlétf chef de mission, ayant
derrière lui tout un passé colonial justifiant
.- latgenitent la corifihncè'que le Gouvernement
.a\,'Itt ntta en lui ttëfos do
sion dans le Mbssi, dhef adtfliré de ses
subordonnés qui, nous dit le général Joal-
land : « lui étaient dévoués jusqu'à la
mort »t comment, cet homme de courage et
de devoir militaires Se transforma en chef
rebelle, meurtrier de son supérieur le colonel
Klobb.
) Depuis quelque temps déjà, à la suite
d'une blessure par flèche empoisonnée reçue
«V l'assaut d'une position, Voulet était de-
venu apathique, taciturne. C'est à ce mo-
ment d& dépression que lui parvinrent de la
Métropole des letitef - de reproches et de
blâmes ainsi que l'annoncé de l'arrivée du
colonel Klobb chargé par le Gouvernement
d'ènquêter sur les brutalités que les indi-
gènes lui reprochaient.
Ainsi s'exprime le colonel Joalland s
« Le colonel Klobb est mort victime du
devoir et aussi faut-il le dire de la fata-
lité.
c En effet, tout semble s'être réuni pour
aboutir à un drame. Malgré sa marche ra-
pide, il me manque de quelques jours à son
arrivée à Sabotlbirni. Ses quatre tirailleurs
qu'il avait envoyés au-devant de Voulet et
que celui-ci avait renvoyés le 13 juillet au
soirf auraient certainement mis le colonel au
courant de ce qu'ils avaient entendu au
camp de Guidam Boulton et alors il lui eut
été fafcile de prendre des mesures en consé-
quence. Mais non! La destinée en avait dé-
cidé, autrement et les quatre tirailleurs s'éga-
rent..
'C'est donc, sans avoir pU prendre aucune
précaution que le colonel Klobb va au-de-
vant de l'exaltation démente de Voulet.
L'auteur-témoin poursuit :
« Et Voulet? peut-on lui jeter la pierre
d'ignominie ? Je dis franchement non! De<
puis de longs mois, sa santé était affaiblie
et ce fait se traduisait par ces exécutions
et ces mesùres de répression exagérées dont
j'ai parlé plus haut.
« Peut-on expliquer autrement la diffé-
rence dans sa manière d'être que l'on a pu
remarquer entre ce - qu'il était dans le terri-
toire de Maori et ce qu'il fut après la prise
de Kouni? N'est-ce pas là une des consé-
quences de la maladie contractée autrefois
au Mossi? Gomment ce pauvre garçon qui
fut uh soldat admirable, qui fut le Voulet
de la colonne Humbert, le Voulet'du Mossi,
aurait-il pu autrement devenir un Assassin ? »
Quant à Chanoine, son état d'âme est des
plus obscurs. Lieutenant de cavalerie, second
de la mission, il avait fait avec Voulet la
campagne du Mossi. -Il possédait de pré-
cieuses qualités d'énergie, d'endurance et
d'organisation.
Pendant trois grandes tournées, lui con-
naît, heure par heure, l'état mental de Vou-
let. Il n'ignore par l'intention du chef de
commettre une infâmie.
Il peut empêcher le drame, il n'en fait
rien. Après le crime, il est le seul à approu-
ver Voulet. Ne nous rappelons que d'mm
chose, c'est que peu d'heures a le tra-
îne, les tirailleurs soudanais révoltés et
ayant compris Hiorrèur, de la conduite de
leur chef tuèrent Chanoine.
Une nuit d'expiation attendait Voalet.
En fuite, après la mort de Chanoine, il
passa cette dernière nuit du 16 au 17
juillet 1899, seul et livré à lui-même, avec
le souvenir sanglant des événements qui ve-
naient de se dérouler avec une précipitation
effrayante. Nuit terrible d'expiation! Aussi,
le lendemain matin à 5 h, 30, au moment
où le réveil - sonnait, quand il se présenta
devant une sentinelle, ce fut certainement
avec l'intentiçn d'en finir avec la vie. Il
voulut forcer le passage; le tirailleur inter-
dit l'entrée du village. Voulet sortit son
revolver et tira sur l'homme; celui-ci ri-
posta, Voulet tomba foudroyé.
C'est soUs les ordres de Joalland-Meynier
que la mission réorganisée s'avança victo-
-- rieusement -- vers le Tchad.
le Gamparin,
Député de la Réuhlon,
membre de ta ComvMàsion de VAlgérie,
dés Colonies et des Protectorats.
-– .: -
rMHMKme
- - dans roubangnl-Chari
Te.
En ce moment surtout où les indigènes de
l'Afrique équatoriale sentent grice à la mé-
vente des produits, le poids de l'impôt qui
n'est pourtant pas excessif, l'apiculture peut
leur procurer des ressources appréciables.
Des instructions ont été depuis lohgtemps
données de par l'Administration locale pour les
orienter de ce côté.
L'abeille existe à peu près partout dans
l'Oubangui. Mais c'est surtout la partie nord-
est de la colonie qui produit en plus grande
abondance le niiel et la cire.
Le mot apiculture est sans doute ici ambi-
tieux.
Les indigènes se contentent en effet de dis-
poser dans les forets et le plus souvent même
sur les arbres entourant les villages des sortes
Je paniers fusiformes faits de légers brancha-
ges et recouverts de chaume. A 1 extrémité in-
férieure est aménagé un petit orifice. Et cela
suffit à constituer ces ruches dans lesquelles
viennent se loger les essaims.
LA récupération du miel et de la cire se fait
malheureusement par le moyen de l'enfumage
dont le résultat déplorable est de détruire un
très grand nombre d'abeilles.
Pendant le premier trimestre 1930, l'Ou-
bangui-Çhari a exporté pour 650000 francs
environ de cire.
Quant au trtiél dont les indigènes -sont très
friands 11 est consommé entièrement sur placet
Mais comme la qualité du produit est bonne,
il pourrait faire >l'objet d'un certain commerce.
à condition toutefois que certains soins prési-
dent à sa préparation.
Pour les , Bananes
* ,. ,–
IVous recevons la -lettre suivante :
Paris, le 16 avril 1931.
Monsieur le Directeur
des Annales Coloniales,
34j rue du Mont-Thabor, Paris.
Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt
l'article que vous avez fait paraître dans
votre numéro du 15 courant sur les « Fruits
d'Afrique )).
En qualité d'une des. plus importantes et
des plus anciennes sociétés de la Guinée
spécialisée dans. la culture de la banane,
nous tenons à venir vous. remercier de l'ap-
pui que vous voulez bien prêter aux plan-
teurs de Guinée ppur faire valoir et triom-
.phcr leurs justes revendications.
La situation et les faits exposés par vous
sont en tous points exacts et nous sommes
d'autant plus autorisés à vous le confirmer
que nous avons pris part personnellement
aux négociations.
* Si une solution favorable et d'ailleurs fa-
cile n'intervient pas sans retard, l'essor de
la Guinée est irrémédiablement compromis
au grand dommage des planteurs et de la
France. Peut-être même verrait-on, après la
ruine des planteurs français, un puissant or-
ganisme étranger acquérir à vil prix des
plantations qui ont coûté à l'épargne fran-,
çaise plus de cent millions et en tirer le
merveilleux parti que les planteurs français
n'ont pu obtenir par suite de l'insuffisance
de concours de la part de l'Administration
et de la carence des Compagnies de. naviga-
tion françaises.
Veuillez agréer, monsieur le Directeur,
l'expression de nos sentiments distingués.
Le Président-délégué
de la Compagnie Agricole de Guinée,
M. D'ALAUZIER.
***»
Une exposition internationale
lart colonial
«♦«
L'Institut autonome de la Foire de Tri-
poli organise une exposition internationale
d'art colonial qui se tiendra à Rome dans
le Palais des Expositions, d'octobre à dé-
cembre 1931.
L'exposition d'art colonial, dit le pros-
pectus, réunira des œuvres de peinture,
sculpture, architecture, blanc, et noir, art ap-
pliqué. Elle aura aussi une section rétros-
pective, une section du livre et une section
photographique.
Une section ifécia-le donnera à l'exposi-
tion la couleur locale. Tille accueillera une
"production variée et intéressante : des bi-
joux d'or et demmt, des objets en imrc.,
en Bffis, en oyir, deir tàpis, des tapisseries,
jdëS nattes. ileg. --artrits des insirltments de
,m,I .:. -MUR% jusqu'à un matéri el
Qe \IV' VBtste.. ':,'
Bananes et Sauterelles
̃ el
E développement tits
cultures banantères
dans nos colonies
était, jusqu ici,
gêllé surlpul par le
mangue de navires
permettaltl l'expot
tation des fruits
vers la Métropole.
Voici, maintenant,
qu'en Guinée, les
plantations vien-
nent d'être envahies par des vols de
sauterelles qui les auraient fortement en-
dOHlmagées. Le fait est d'autant plus re-
grettable que les planteurs de Guinée, plus
heureux que ceux de Guadeloupe, avaient
enfin obtenu un minimum de moyens dé
transport, grâce auxquels ils commençaient à
alimenter régulièrement le marché français,
sur lequel la concurrence des bananes de
Guinée était déjà ressentie par les impor-
tateurs de fruits étrangers.
Il faut espérer que les dégâts causés Par
les sauterelles dans les bananeraies de notre
colonie africaine, ne compromettront pas sé-
rieusement cette situation et que toutes me-
sures seront prises pour protéger les planta-
tions contre le fléau redoutable des ittvasions
d'acridiens. Les producteurs de Guinée ont
déjà présenté au Gouverneur Général des
propositions à ce sujet et, hier encore, une
conférence réunissait au Ministère des Colo-
nies, quelques-uns de leurs représentants,
sous la présidence de M. Keller, le nouveau
directeur des services économiques, pour étu-
dier les mesures à prendre afin de protéger
la Ptoductiolt fruitière de la Colonie. Enfin,
les Annales Coloniales ont annoncé récem-
ment que la Commission nationale d'Etudes
des Galamités. réunie sous les auspices du
Ministère de l'Instruction Publique a entre-
pris une enquête biologique sur les saute-
relles dans les Colonies et Pays de Protec-
torat.
La lutte contre les acridiens s'orgatiise
donc de façon méthodique; il n'en reste pas
moins que ces invasions périodiques seront
peut-être longtemps encore à redouter et
qu'elles semblent s'étendre au delà de leur
champ d'action habituel, puisque depuis
deux ansf on les a rencontrées en Nigérie,
au Cameroun, en Guinée, au Dahomey.
De cette constatation, nous devons tirer
une leçon. J'ai bien souvent insisté, dans ce
journal, et tout récemment, encore, sur le1
danger de la monoculture dans nos colonies.
Que la culture principale vienne à être rno-
nJJ!#'!.l'én.let compromise par- vn cyclottc,"
par une tmasion de sauterelles, ou pIN
l'effet d'une crise ééonomigtle. c'est, pour la
colonie qui lie peut compter que sur cetu
culture un véritable désastre.
Mais il apparaît aussi que ce qui est vrai
pour une colonie prise en particulier ne l'est
pas moins pour l'ensemble de nos possessions
d'outre-mer ci qu'il y a tout avantage à ce
que les diverses productions coloniales soient
autant que possible, réparties sur le plus
grand nombre d'entre elles, de telle sorte que
si une catastrophe se produit dans une colo-
nie, endommageant sérieusement, telle ou
telle culture, les marchés extérieurs soient
encore assurés de pouvoir s'approvisionttcr
dans les pays qui n'auront eu à souffrtr
d'aucune calamité. En résumé, c'est toujours
Vapplication du vieux principe qui conseille
de ne pas mettre « tous ses œufs dans le
même panier D.
Pour ce qui concerne particulièrement la
banalte, tic voit-on pas, que si, dans les cir-
constances actuelles, la production de la
Guinée venait à être sérieusement réduite
pour quelque temps, la banane antillaise
resterait la seule banane française susceptible
d'être livrée auxv consommateurs ?
Et n'est-ce pas, dès lors, tin devoir urgent
pour le Gouvernement, d'aider les planteurs
antillaist comme les planteurs africains, à
développer leurs cultures et à exporter leurs
récoltes, en appliquant enfin une politiqué
du fruit colonial qui comporte, à la fois, les
mesures de protection indispensables et l'or-
ganisation des transports par mer en vue dt
l'enlèvement des récoltes?
Dans notre belle Guadeloupe, on n'a ja-
mais eu à craindre les sauterelles, mais la
culture bananiere y souffre néanmoins d'un
mal, peut-être pire, puisque les plantations
qui devraient y foisonner ne peuvent, y être
créées sans que les fruits soient menacés de
devoir pourrir sur place.
Henry Bérenffer,
Sénateur de ta Guadeloupe, Vice-Pré-
sideni de la Commission des
A flaire* Etrangère»,
La boxe au service
de la cause coloniale
–1 ̃»»
Le - combat de boxe organisé, ainsi que
nous l'avons dit, au profit dé la mission
ethnographique Dakar-Djibouti dirigée par
M. Griault a eu lieu hier au Cirque d'Hi-
ver devant un public extrêmement nom-
breux. *
Le boxeur américain Al. Brown était dans
un de ses meilleurs jours. Le champion du
monde fut égal à lui-même et à sa réputa-
tion. Il s'adjugeait au deuxième round la
victoire sur le champion de France Simendé.
La recette fut très fructueuse, et il con-
vient d'en remercier les organisateurs et les
héros de la réunion.
T IRE ÈN SECONDE PAGE:
La situation agricole du Laos en 192tf, par
/V. Reboul
, Le retour de M. Doumetgue.
L'Aviation - Goloriiale.
A l'Union Coloniale Française.
M. Paul Reynaid présidera
le banquet du « Bornons »
700 -
M. Paul Reynaûd, ministre des Colonies,
assisté du général Gouraud, gouverneur de
Paris, et des délégués des Résidents géné-
raux à Tunis et à Rabat, présidera le 32°
banquet- annuel de l'Association amicale et
philanthropique des anciens spahis « le
Burnous » qui aura lieu aujourd'hui à vingt
heures, au palais d'Orsay.
M. Mario Roustan
en Algérie
.Notr èminent collaborateur, M. Mario
Roustan, ministre de l'Instruction publique,
a visité aujourd'hui les écoles, l'ouvroir, la
mosquée et l'infirmerie indigène de La-
ghouat.
Une diffa lui a été offerte par le khalifa
Djelloul, entouré de son fils et de tous
les chefs indigènes.
M. Mario Roustan est parti pour Ghar-
daia, où il doit séjourner aujourd'hui.
(Par dépêche.)
-----.,
M. Lucien Saint inaugure un barrage
.♦»
Hier M. Lucien Saint, Résident général,
a inauguré officiellement le barrage de
l'oued Mellah.
Cet important barrage est destiné à assu-
rer l'emmagasinement de 5 millions de mè-
tres cubes d'eau destinés à l'hydraulique
agricole.
̃ M. Lucien Saint profita de cette visite
pour examiner sur place le problème de
l'alimentation de Casablanca en eau potable
et de rechercher avec des ingénieurs et des
représentants de la municipalité et de la
Chambre de commerce, une solution satisfai-
sante pour les habitants.
aie
Sur les confins algéro-marocains
Le groupe des forces régulières et supplé-
tives des confins algéro-marocains qui prol.
ge les travaux de la piste entre Lrfoud et
Taouz, a été attaqué le 15 avril par un djieh
important.
Les dissidents ont été refoulés, laissant un
prisonnier entre nos mains. Un de nos offi-
ciers a été tué. Deux indigènes appartenant
aux forces supplétives ont été également
tués.
̃
j, M. Gaston-Gérard au Maroc
, 1. -
,( -
M., Gaston-Gérard, sous-secrétaire d'Etat
aux Travaux publics et au tourisme, qu'ac-
compagnaient diverses personnalités et un
membre de la famille Dal Piaz, est arrivé
hier à Casablanca.
Il a été reçu par M. Lucien Saint, Rési-
dent générale entouré des autorités.
Le Grand Prix du Maroc
à Monaco
f
La première séance d'entraînement du
Grand Prix Automobile de Monaco a eu lieu
ce matin, de 6 à 7 heures, devant un pu-
blic très nombreux.
Tous les concurrents engagés ont tourné,
sauf l'équipe officielle Alfa-Roméo, que l'on
signale comme devant déclarer forfait. Ze-
hender, seul, représente cette marque avec
sa voiture de Paris-Nice.
Iwanowski aurait également déclaré for-
fait.
41»
En souvenir du Congrès
Eucharistique de Carthage
Distinctions - pontificales
Le Pape a conféré l'ordre de l'Eperon d'Or
à Sidi Ahmed pacha, bey de Tunis ; la grand'-
croix de l'ordre de Pie IX au prince Moham-
med Teied ; la rosette t la plaque de com-
mandeur de l'ordre de Pie IX au générât Si
Youmez Ahdjoud ; la rosette de commandeur
de Saint-Grégoire-le-Grand au colonel O'Kel-
ley ; la grand'croix de Saint-Sylvestre à Si
Khelif Bduhageb et à Si Hadi Lakuati.
Ces décoràtions ont été conférées en témoi-
gnage de satisfaction pour la réussite du
Congrès eucharistique de Carthage dont le Bey
avait bien voulu être le président d'honneur.
De nombreuses autres décorations ont été en
outre conférées à d éminentes personnalités ca-
tholiques de Parchidiocèse de Carthage : la
croix de chevalier de l'ordre de Pie IX au
commandant Georges Beucler ; au commandant
Georges HeYti et à M. Jean-Baptiste Curtéliii ;
la grand'eroix de Saint-Grégoire-le-Grand à
M. Lutièn Bonzon, la rosette et la plaque de
commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand à
M. René Thierry ; la rosette de commandeur
de Saint-Grégoire-le-Grand à M. Charles Bal-
thazard, à M. Marcel Verneuil et à M. Mar-
cel Boulard, et la grand'eroix de Saint-Sylves.
tre au général de Chambrun.
D'autre part, le Pape a destiné à M. Man-
ceron, résident général de France en Tunisie,
en souvenir -« du Congrès eucharistique de Car-
en souven i r
thage, une magnifique mosaïque du Vatican.
.r– , –-
M. Léon Baréty à Tunis
- ̃. 1»
M. Léon Barétys député des -Aipcs-Mariti
mes, et une délégation de journalistes de la
presse nord-àfricaitte, sous .la conduite de
M. Paul Lambert, sont arrivés hier à Tunis.
« CAUSERIES POPULAIRES »
»♦«
Les dessous de l'altalre Galmot
Galmot était un colonial, un homme d'ac-
tion, un bâtisseur de monde et, plus que tout
cela, un honnête homme. L'effroyable ac-
tion de ceux qui voulurent sa perte, aecréa la
misère là où les prodigieux efforts de l' anima-
teur avaient fait naître de la vie.
Voilà bien l'idée générale qui se dégage
du débat sur Les dessous de l'affaire Galmot,
entre M" Théodore Valensi, qui défendit si
brillamment et avec tant de cœur plusieurs des
inculpés du procès de Nantes et qui se présen-
tera aux élections législatives prochaines, eq
Guyane, et M. Ch. Brouilhet qui, en 1928,
représentait M. Galmot en Guyane, pour l'or-
ganisation de la campagne électorale de
M. Georges Anquetil, le seul journaliste fran-
çais qui consentît à poser sa candidature aux
élections législatives, contre celle de M. Lau-
tier.
Journaliste cultivé, Galmot, à la demande
de son beau-père, part en Guyane s'occuper
des intérêts de cel ui-ci en 1907.
Arrivé ilà-bas, il est conquis. La Guyane
prend dans son coeur, une vaste place.
Il l'étudié, , la fait connaître en des articler.
des conférences.
Il y crée des entreprises formidables, se
rapproche de plus en plus des habitants, dé-
voués et bons, leur marquant son dévouement,
sa grande affection.
Il est devenu « Papa Galmot ».
Riche, aimé, sa puissance toujours et uni-
quement au service de ses « enfants » - de-
vient de plus en plus forte. Il devient lui-même
gênant pour d'autres puissances mauvaises, et
c'est la lutte.
Pour abattre Galmot, on ruinera la Guyane,
peu importe !
Sommes-nous donc au vingtième siècle ? En
vérité, ces luttes sont ,féodales. On sent, dans
l'ombre. des forces quasi occultes qui écrasent
impitoyablement ce qui s'oppose à ieur domi-
nation.
Décrire par le menu ce que fut, entre autres,
lacampag électorale de 1928, en Guyane,
serait impossible ici, tant y fourmillent mille et
un détails, mille et une anecdotes toutes plus
cocasses les unes que les autres, mais indignes
d'hommes libres (1).
Voyages à durée prolongée (trois semaines
de retard inexplicable ou plutôt trop expli-
cable), vexations, arrestations arbitraires, men-
songes, calomnies, provocations au meurtre, ré-
veil bien inattendu de 1.700 morts soudain
promus électeurs de M. Lautier, connu d'eux
seuls en Guyane, mépris Je plus élémentaire
de la loi, sur tout cela plane la sinistrç figure
du maire (de Gayenhe, Gober, et la falote et
timide silhouette du gouverneur Maillet.
D'un côté, r amour débordant, l'enthou-
siasme délirant de toute la population guya-
naise pour « papa Galmot » ; de l'autre, la
grise figure deiM. Lautier et de sa petite poi-
gnée de gardes du corps ; et c' est M. Lautier
qui est élu.
« Qui donc est M. Lautier ? Mais nous ne
connaissons pas M. Lautier J). c'est le cri ré-
pété des milliers de fois que l' on entendra par-
tout en Guyane.
Mécontentement, fureur des indigènes :
« Nous voulons justice ! Vive « papa Gal-
mot 1 » Mais on a répondu, hélas 1 et « papa
Galmot » est mort.
Pourquoi, à Nante3, a-t-on refusé d'entendre
la déposition de M. Charles Brouilhet qui fut un
témoin intimement mêlé aux aventures de 1928
et qui eût pu, preuves en main, dire quels fu-
rent les vrais coupables de l'assassinat de Jean
Galmot, car Jean Galmot fut bien assassiné.
La défense n'était pas absolument unanime
sur les moyens à employer pour sauver les pau-
vres accusés innocents et marquer d'infamie les
criminels. Il y avait parmi elle un avocat.
Cet heureux défenseur ne serait-il point, par
hasard, Mo Torrès qui, déjà, dans une autre
affaire coloniale, eut un rôle. douteux ? Et
que] mobile assez puissant pouvait donc l'inci-
ter à ne point faire éclater. la vérité ?
Peut-on s'étonner qu'au débat si documenté
et si vivant, donné aux Causeries Populaires,
M..Lautier, tout comme à Nantes, ne fût pas
présent ou représenté ? Est-ce néligence de
1 organisateur des débats ou défection de l'in-
téressé ?
Il eût cependant été savoureux d'entendre
ses explications.
1. Aytct
-
À l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
i>»
Une étude sur la Syrie
L'Académie a pris connaissance d'un rap-
port du R. P. Poidebard sur les recherches
faites le long de la frontière militaire romaine
en Syrie. Les explorations autrefois faites sur
le terrain ont été complétées par des prises de
vue aériennes effectuées dans la région
comprise entre Bosra et l'Euphrate. Ainsi ont
pu être relevés les emplacements de castel-
lunus, de puits et de ruines.
«««.
Dépêches de l'Indochine
-.-
Pour résoudre la crise du riz cochinchinois
D. Iacaze, président de la Chambre de
Commerce de Saigon, a télégraphié au Gou-
verneur général 1lasqitikr et à M. Oulrey
député de Cochinchinc, dans le bill de {aire
décréter pur le gouvernement Vrncorpora-
lion de la farine de riz dans la jmnifica-
tion, au lieu de l'importation de 8 millions
de quintaux de blés étrangers. Celte mesure
serait de nature à résoudre la crise du riz
Indochinois.
Tndopacifl.
A l'Exposition Coloniale
La sixième conférence hebdomadaire
Rien de bien spécial dans cette sixième
séance.
La petite inauguration de l'exposition est
maintenue au 6 mai, mais il y en aura-t-il
une grande ?
Q u ,(,uer
Quelques exemplaires de cartes postales
qui viennent d'être éditées et sont déjà mis
en vente sont admirées ; mais elles coûtent
o fr. 60 piècè !
Le concessionnaire n'aurait-il pu mieux
ajuster ses prix pour en faciliter la vente ?
Les cartes postales ne sont-elles pas parties
intégrales de la publicité ? Et même si l'on
avait pu les vendre deux sous, un pauvre
petit sou d'avant guerre de moins, cette utile
publicité serait devenue de la bonne, propa-
gande, une magnifique propagande Il ! -
Mtrane-lffarceile De f ifns.
Le retour de M. le Gouverneur
Guyon en Nouvelle-Calédonie
par le COMMANDANT LAPORTE.
̃ »» ̃
M. le Gouverneur Guyon qui avait quitté
la Nouvelle-Calédonie au mois de mai '929,
après avoir arrêté avec l'Assemblée locale,
dans une session extraordinaire du Conseil
général ouverte le Il avril précédent, le pro-
gramme des grands travaux et de mise en
valeur de la colonie, est rentré le 21 décem-
bre dernier à Nouméa où il a repris le Gou-
vernement de la colonie dès son arrivée.
Après une absence de dix-huit mois et
après les entretiens qu'il a eus depuis son re;
tour avec les conseillers généraux, le Gou.
verneur a convoqué l'Assemblée locale en
session extraordinaire pour le 2 janvier 1931,
et en ouvrant cette session il a prononcé un
discours dans lequel il a fait ressortir les
résultats de la mission qu'il avait remplie en
France et les travaux que ces résultats im-
posent au Conseil général. Mais il a fait
d'abord des déclarations claires et précises
pour arrêter la crise de confiance qui s'était
produite pendant son absence au sujet du
programme des grands travaux arrêté avant
son départ, d'accord avec le Conseil général,
et comportant un emprunt de 95 millions de
francs et 15 millions de fournitures par les.
prestations allemandes. 1
Deux gouverneurs intérimaires ont été
chargés du gouvernement de la Nouvelle-Ca-
lédonie pendant l'absence du Gouverneur ti-
tulaire : M. d'Arbousier d'abord, au départ
de M. Guyon, et ensuite M. Thaly, secrétaire
général du Gouvernement lorsque M. le gou-
verneur d'Arbousier dont la santé a été com.
promise, a dû rentrer d'urgence en France
où il est décédé.
Aussitôt après le départ de M. Guyon, M.
le gouverneur d'Arbousier, estimant .que la
trésorerie de la colonie, obligée de faire face
à de nouvelles dépenses qui étaient imposées
à la colonie ne pouvait plus subvenir aux dé-
penses de la construction du réseau, routier
qui était en cours d'exécution, en a ordonné
l'arrêt au mois d'août 1929. Cette mesure a
déterminé une profonde perturbation dans
l'administration qui a dû liquider la main-
d'œuvre employée sur les chantiers et aban-
donner sur place les approvisionnements de
matériel et de matériaux réunis pour les tra-
vaux.
Lorsque M. le gouverneur Thaly a pris la
suite de M. d'Arbousier, il a décidé de re-
prendre les travaux de construction du ré-
seau routier dont l'urgente exécution était
demandée par tous les habitants de la Nou-
velle-Calédonie où il n'y a qu'une seule
route qui va de Nouméa à Bouroil. M. Thaly
a demandé les crédits nécessaires au Conseil
général qui les a votés à la dernière session
budgétaire ouverte le 2 décembre dernier.
Après les déceptions que la mesure prise
par M. d'Arbousier avait causé à la popula-
tion calédonienne, une crise économique qui
a déterminé une baisse générale des prix de
tous les produits est survenue. Ces événe-
ments ont produit sur la population et ses
représentants une crise de confiance qui s'est
manifestée par des discussions dont le pro-
gramme des grands travaux était l'objet pen-
dant que M. Guyon, (gouverneur titulaire de
la colonic, faisait en France les démarches
nécessaires pour en obtenir les moyens d'exé-
cution.
Aussi M. Guyon, sans entrer dans les ex-
plications que nous donnons aux lecteurs des
Annales Coloniales, a-t-il fait mention dans
son discours d'une dissidence au sein du
Conseil général du jour où, a-t-il dit, je me
suis attaché inlassablement à faire aboutir ce
programme j convaincu de ré po-ndre ainsi à
tous les es poirs calédoniens conformes aux
vœux de la Mère-Patrie.
Le Gouverneur a dit ensuite :
Par ma mission en France auprès du mi-
nistre; par les amitiés que j'ai acquises au
peuplement français de Calédonie, à la colo.
nisation néo-lzébridaise solidaire de la colo-
nisation calédonienne, par l'intérêt de Plus
en pins attentif du Parlement et de l'opiuion
publique à me? plaidoyers ardents passion-
nés pour la belle œuvre de nos colons ici et
aux Hébrides ce programme a abouti.
Classée d'abot dans le deuxième groupe
des colonies dont les projets ne seront exa-
minés) au plus tôts qu'en 1931, la Nouvelle-
Calédonie est passée dans le premier ; celui
des grandes colouies,
Vous aï'èz eu, messieurs, mi avancement
au grand choix.
Le Gouverneur ayant obtenu des pouvoirs
métropolitains l'approbation de son program-
me et le Conseil général ayant manifesté
pendant l'absence de ?II. Guyon la crainte
qu'il agisse à son gré sans égards pour l'As-
semblée locale, le Gouverneur a rappelé les
propos qui avaient été tenus et a dit
x Donc, messieurs, pas d'équivoque. Le
programme d'Emprunt sera exécuté par tran-
ches suivant les votes que le Conseil général
sera appelé a émettre sur chaque tranche, au
moment de l'établissement du budget annuel
de l'Emprunt. »
Un peu plus loin il a ajouté :
« En parlant du programme des grands
travaux, on l'a qualifié de politique person-
nelle. On lui a donné mon nom et c'est ainsi
que j'ai lu, à ma grande surprise, dans la
presse tocal. que les partisans du program-
me étaient les Guyonistes, et les advorsaire6
les anti-Guyonistes.
« Politique personnelle ? Mais pourquoi
JOURKIIJUOTIOIEH
Rédaction & Administration t
uf im M Miit-îMfeir
-
TtLtPH, t LOUVMK 19-0.
M RICHELIKU «7-94
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lA NUIT D'EXPIATION
• r– ), f
Si nous entreprenions de dire ce qu'il
a fallu de volonté, .d'énergie, de prudence
et d'héroïsme pour mener à. bien la, grande
œuvre coloniale de la France, nous lasse-
rions l'attention avant d'avoir épuisé l'admi-
ration.
J Comme dans toute entreprise humaine,
entre tant de pages magnifique^, quelques-
unes conservent la triste mémoire d'heures
sombres, tel le drame - de Dankori.
A refaire l'histoire de cette mission tra-
gique, on a l'impression que la fatalité
s'ajouta à là folie.
Ce drame a ému toute la France en'
1899, et l'on en était resté aux légendes
les plus invraisemblables. Le mystère pla-
nait sur le triste cas Voulet-Chanoine. Trente
ans se sont écoulés; les événements, sont
entrés dans l'histoire; sans agiter les pas-
sions, sans soulever de polémiques autour
des morts, ceux qui ont observé rigoureuse-
ment la. règle du silence, bien que pouvant
révéler la vérité, ceux-là aujourd'hui ont le
droit de parler. - *
Ils sont deux à soulever le sable du ae-
sert, à ressusciter le colonel Klobb, vic-
time de sa bravoure et" de son devoir, le
capitaine Voulet, et le lieutenant Chanoine,
que l'on doit s'abstenir de juger sur la seule
mesure de la tragédie dont ils furent les
cictcuts
Le premier, le général Joalland, un des
conquérants ..du Tchad, qui fit partie de la
mission Voulet-Chanoine et assista impuis-
sant à la défaillance de ses deux chefs, fit
paraître un récit émouvant, notant l'ordre
chronologique des faits. Quelques mois plus
tard, Mme Klobb, à son tour, guidée par
un très légitime et très haut souci de la
vérité, publiait les carnets de route de son
mari depuis le jour où il partit « A Irt Re-
cherche de Voulet » jusqu'il celui où il
trouva tragiquement la mort.
Grâce à ces deux documents d'une par-
faite probité, malgré des différences de récit,
conséquence des positions différentes, nous
pouvons reconstituer étape par étape, état
d'âme par état d'âme, toutes les phases de
cet affreux drame qui eut le désert pour
décor.
te répète que la folie et la fatalité rem-
plirent l'office du philtre. d'Obéron. C'est
la seule façon possible d'expliquer çomment
le Càpitaîne Voûlétf chef de mission, ayant
derrière lui tout un passé colonial justifiant
.- latgenitent la corifihncè'que le Gouvernement
.a\,'Itt ntta en lui ttëfos do
sion dans le Mbssi, dhef adtfliré de ses
subordonnés qui, nous dit le général Joal-
land : « lui étaient dévoués jusqu'à la
mort »t comment, cet homme de courage et
de devoir militaires Se transforma en chef
rebelle, meurtrier de son supérieur le colonel
Klobb.
) Depuis quelque temps déjà, à la suite
d'une blessure par flèche empoisonnée reçue
«V l'assaut d'une position, Voulet était de-
venu apathique, taciturne. C'est à ce mo-
ment d& dépression que lui parvinrent de la
Métropole des letitef - de reproches et de
blâmes ainsi que l'annoncé de l'arrivée du
colonel Klobb chargé par le Gouvernement
d'ènquêter sur les brutalités que les indi-
gènes lui reprochaient.
Ainsi s'exprime le colonel Joalland s
« Le colonel Klobb est mort victime du
devoir et aussi faut-il le dire de la fata-
lité.
c En effet, tout semble s'être réuni pour
aboutir à un drame. Malgré sa marche ra-
pide, il me manque de quelques jours à son
arrivée à Sabotlbirni. Ses quatre tirailleurs
qu'il avait envoyés au-devant de Voulet et
que celui-ci avait renvoyés le 13 juillet au
soirf auraient certainement mis le colonel au
courant de ce qu'ils avaient entendu au
camp de Guidam Boulton et alors il lui eut
été fafcile de prendre des mesures en consé-
quence. Mais non! La destinée en avait dé-
cidé, autrement et les quatre tirailleurs s'éga-
rent..
'C'est donc, sans avoir pU prendre aucune
précaution que le colonel Klobb va au-de-
vant de l'exaltation démente de Voulet.
L'auteur-témoin poursuit :
« Et Voulet? peut-on lui jeter la pierre
d'ignominie ? Je dis franchement non! De<
puis de longs mois, sa santé était affaiblie
et ce fait se traduisait par ces exécutions
et ces mesùres de répression exagérées dont
j'ai parlé plus haut.
« Peut-on expliquer autrement la diffé-
rence dans sa manière d'être que l'on a pu
remarquer entre ce - qu'il était dans le terri-
toire de Maori et ce qu'il fut après la prise
de Kouni? N'est-ce pas là une des consé-
quences de la maladie contractée autrefois
au Mossi? Gomment ce pauvre garçon qui
fut uh soldat admirable, qui fut le Voulet
de la colonne Humbert, le Voulet'du Mossi,
aurait-il pu autrement devenir un Assassin ? »
Quant à Chanoine, son état d'âme est des
plus obscurs. Lieutenant de cavalerie, second
de la mission, il avait fait avec Voulet la
campagne du Mossi. -Il possédait de pré-
cieuses qualités d'énergie, d'endurance et
d'organisation.
Pendant trois grandes tournées, lui con-
naît, heure par heure, l'état mental de Vou-
let. Il n'ignore par l'intention du chef de
commettre une infâmie.
Il peut empêcher le drame, il n'en fait
rien. Après le crime, il est le seul à approu-
ver Voulet. Ne nous rappelons que d'mm
chose, c'est que peu d'heures a le tra-
îne, les tirailleurs soudanais révoltés et
ayant compris Hiorrèur, de la conduite de
leur chef tuèrent Chanoine.
Une nuit d'expiation attendait Voalet.
En fuite, après la mort de Chanoine, il
passa cette dernière nuit du 16 au 17
juillet 1899, seul et livré à lui-même, avec
le souvenir sanglant des événements qui ve-
naient de se dérouler avec une précipitation
effrayante. Nuit terrible d'expiation! Aussi,
le lendemain matin à 5 h, 30, au moment
où le réveil - sonnait, quand il se présenta
devant une sentinelle, ce fut certainement
avec l'intentiçn d'en finir avec la vie. Il
voulut forcer le passage; le tirailleur inter-
dit l'entrée du village. Voulet sortit son
revolver et tira sur l'homme; celui-ci ri-
posta, Voulet tomba foudroyé.
C'est soUs les ordres de Joalland-Meynier
que la mission réorganisée s'avança victo-
-- rieusement -- vers le Tchad.
le Gamparin,
Député de la Réuhlon,
membre de ta ComvMàsion de VAlgérie,
dés Colonies et des Protectorats.
-– .: -
rMHMKme
- - dans roubangnl-Chari
Te.
En ce moment surtout où les indigènes de
l'Afrique équatoriale sentent grice à la mé-
vente des produits, le poids de l'impôt qui
n'est pourtant pas excessif, l'apiculture peut
leur procurer des ressources appréciables.
Des instructions ont été depuis lohgtemps
données de par l'Administration locale pour les
orienter de ce côté.
L'abeille existe à peu près partout dans
l'Oubangui. Mais c'est surtout la partie nord-
est de la colonie qui produit en plus grande
abondance le niiel et la cire.
Le mot apiculture est sans doute ici ambi-
tieux.
Les indigènes se contentent en effet de dis-
poser dans les forets et le plus souvent même
sur les arbres entourant les villages des sortes
Je paniers fusiformes faits de légers brancha-
ges et recouverts de chaume. A 1 extrémité in-
férieure est aménagé un petit orifice. Et cela
suffit à constituer ces ruches dans lesquelles
viennent se loger les essaims.
LA récupération du miel et de la cire se fait
malheureusement par le moyen de l'enfumage
dont le résultat déplorable est de détruire un
très grand nombre d'abeilles.
Pendant le premier trimestre 1930, l'Ou-
bangui-Çhari a exporté pour 650000 francs
environ de cire.
Quant au trtiél dont les indigènes -sont très
friands 11 est consommé entièrement sur placet
Mais comme la qualité du produit est bonne,
il pourrait faire >l'objet d'un certain commerce.
à condition toutefois que certains soins prési-
dent à sa préparation.
Pour les , Bananes
* ,. ,–
IVous recevons la -lettre suivante :
Paris, le 16 avril 1931.
Monsieur le Directeur
des Annales Coloniales,
34j rue du Mont-Thabor, Paris.
Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt
l'article que vous avez fait paraître dans
votre numéro du 15 courant sur les « Fruits
d'Afrique )).
En qualité d'une des. plus importantes et
des plus anciennes sociétés de la Guinée
spécialisée dans. la culture de la banane,
nous tenons à venir vous. remercier de l'ap-
pui que vous voulez bien prêter aux plan-
teurs de Guinée ppur faire valoir et triom-
.phcr leurs justes revendications.
La situation et les faits exposés par vous
sont en tous points exacts et nous sommes
d'autant plus autorisés à vous le confirmer
que nous avons pris part personnellement
aux négociations.
* Si une solution favorable et d'ailleurs fa-
cile n'intervient pas sans retard, l'essor de
la Guinée est irrémédiablement compromis
au grand dommage des planteurs et de la
France. Peut-être même verrait-on, après la
ruine des planteurs français, un puissant or-
ganisme étranger acquérir à vil prix des
plantations qui ont coûté à l'épargne fran-,
çaise plus de cent millions et en tirer le
merveilleux parti que les planteurs français
n'ont pu obtenir par suite de l'insuffisance
de concours de la part de l'Administration
et de la carence des Compagnies de. naviga-
tion françaises.
Veuillez agréer, monsieur le Directeur,
l'expression de nos sentiments distingués.
Le Président-délégué
de la Compagnie Agricole de Guinée,
M. D'ALAUZIER.
***»
Une exposition internationale
lart colonial
«♦«
L'Institut autonome de la Foire de Tri-
poli organise une exposition internationale
d'art colonial qui se tiendra à Rome dans
le Palais des Expositions, d'octobre à dé-
cembre 1931.
L'exposition d'art colonial, dit le pros-
pectus, réunira des œuvres de peinture,
sculpture, architecture, blanc, et noir, art ap-
pliqué. Elle aura aussi une section rétros-
pective, une section du livre et une section
photographique.
Une section ifécia-le donnera à l'exposi-
tion la couleur locale. Tille accueillera une
"production variée et intéressante : des bi-
joux d'or et demmt, des objets en imrc.,
en Bffis, en oyir, deir tàpis, des tapisseries,
jdëS nattes. ileg. --artrits des insirltments de
,m,I .:. -MUR% jusqu'à un matéri el
Qe \IV' VBtste.. ':,'
Bananes et Sauterelles
̃ el
E développement tits
cultures banantères
dans nos colonies
était, jusqu ici,
gêllé surlpul par le
mangue de navires
permettaltl l'expot
tation des fruits
vers la Métropole.
Voici, maintenant,
qu'en Guinée, les
plantations vien-
nent d'être envahies par des vols de
sauterelles qui les auraient fortement en-
dOHlmagées. Le fait est d'autant plus re-
grettable que les planteurs de Guinée, plus
heureux que ceux de Guadeloupe, avaient
enfin obtenu un minimum de moyens dé
transport, grâce auxquels ils commençaient à
alimenter régulièrement le marché français,
sur lequel la concurrence des bananes de
Guinée était déjà ressentie par les impor-
tateurs de fruits étrangers.
Il faut espérer que les dégâts causés Par
les sauterelles dans les bananeraies de notre
colonie africaine, ne compromettront pas sé-
rieusement cette situation et que toutes me-
sures seront prises pour protéger les planta-
tions contre le fléau redoutable des ittvasions
d'acridiens. Les producteurs de Guinée ont
déjà présenté au Gouverneur Général des
propositions à ce sujet et, hier encore, une
conférence réunissait au Ministère des Colo-
nies, quelques-uns de leurs représentants,
sous la présidence de M. Keller, le nouveau
directeur des services économiques, pour étu-
dier les mesures à prendre afin de protéger
la Ptoductiolt fruitière de la Colonie. Enfin,
les Annales Coloniales ont annoncé récem-
ment que la Commission nationale d'Etudes
des Galamités. réunie sous les auspices du
Ministère de l'Instruction Publique a entre-
pris une enquête biologique sur les saute-
relles dans les Colonies et Pays de Protec-
torat.
La lutte contre les acridiens s'orgatiise
donc de façon méthodique; il n'en reste pas
moins que ces invasions périodiques seront
peut-être longtemps encore à redouter et
qu'elles semblent s'étendre au delà de leur
champ d'action habituel, puisque depuis
deux ansf on les a rencontrées en Nigérie,
au Cameroun, en Guinée, au Dahomey.
De cette constatation, nous devons tirer
une leçon. J'ai bien souvent insisté, dans ce
journal, et tout récemment, encore, sur le1
danger de la monoculture dans nos colonies.
Que la culture principale vienne à être rno-
nJJ!#'!.l'én.let compromise par- vn cyclottc,"
par une tmasion de sauterelles, ou pIN
l'effet d'une crise ééonomigtle. c'est, pour la
colonie qui lie peut compter que sur cetu
culture un véritable désastre.
Mais il apparaît aussi que ce qui est vrai
pour une colonie prise en particulier ne l'est
pas moins pour l'ensemble de nos possessions
d'outre-mer ci qu'il y a tout avantage à ce
que les diverses productions coloniales soient
autant que possible, réparties sur le plus
grand nombre d'entre elles, de telle sorte que
si une catastrophe se produit dans une colo-
nie, endommageant sérieusement, telle ou
telle culture, les marchés extérieurs soient
encore assurés de pouvoir s'approvisionttcr
dans les pays qui n'auront eu à souffrtr
d'aucune calamité. En résumé, c'est toujours
Vapplication du vieux principe qui conseille
de ne pas mettre « tous ses œufs dans le
même panier D.
Pour ce qui concerne particulièrement la
banalte, tic voit-on pas, que si, dans les cir-
constances actuelles, la production de la
Guinée venait à être sérieusement réduite
pour quelque temps, la banane antillaise
resterait la seule banane française susceptible
d'être livrée auxv consommateurs ?
Et n'est-ce pas, dès lors, tin devoir urgent
pour le Gouvernement, d'aider les planteurs
antillaist comme les planteurs africains, à
développer leurs cultures et à exporter leurs
récoltes, en appliquant enfin une politiqué
du fruit colonial qui comporte, à la fois, les
mesures de protection indispensables et l'or-
ganisation des transports par mer en vue dt
l'enlèvement des récoltes?
Dans notre belle Guadeloupe, on n'a ja-
mais eu à craindre les sauterelles, mais la
culture bananiere y souffre néanmoins d'un
mal, peut-être pire, puisque les plantations
qui devraient y foisonner ne peuvent, y être
créées sans que les fruits soient menacés de
devoir pourrir sur place.
Henry Bérenffer,
Sénateur de ta Guadeloupe, Vice-Pré-
sideni de la Commission des
A flaire* Etrangère»,
La boxe au service
de la cause coloniale
–1 ̃»»
Le - combat de boxe organisé, ainsi que
nous l'avons dit, au profit dé la mission
ethnographique Dakar-Djibouti dirigée par
M. Griault a eu lieu hier au Cirque d'Hi-
ver devant un public extrêmement nom-
breux. *
Le boxeur américain Al. Brown était dans
un de ses meilleurs jours. Le champion du
monde fut égal à lui-même et à sa réputa-
tion. Il s'adjugeait au deuxième round la
victoire sur le champion de France Simendé.
La recette fut très fructueuse, et il con-
vient d'en remercier les organisateurs et les
héros de la réunion.
T IRE ÈN SECONDE PAGE:
La situation agricole du Laos en 192tf, par
/V. Reboul
, Le retour de M. Doumetgue.
L'Aviation - Goloriiale.
A l'Union Coloniale Française.
M. Paul Reynaid présidera
le banquet du « Bornons »
700 -
M. Paul Reynaûd, ministre des Colonies,
assisté du général Gouraud, gouverneur de
Paris, et des délégués des Résidents géné-
raux à Tunis et à Rabat, présidera le 32°
banquet- annuel de l'Association amicale et
philanthropique des anciens spahis « le
Burnous » qui aura lieu aujourd'hui à vingt
heures, au palais d'Orsay.
M. Mario Roustan
en Algérie
.Notr èminent collaborateur, M. Mario
Roustan, ministre de l'Instruction publique,
a visité aujourd'hui les écoles, l'ouvroir, la
mosquée et l'infirmerie indigène de La-
ghouat.
Une diffa lui a été offerte par le khalifa
Djelloul, entouré de son fils et de tous
les chefs indigènes.
M. Mario Roustan est parti pour Ghar-
daia, où il doit séjourner aujourd'hui.
(Par dépêche.)
-----.,
M. Lucien Saint inaugure un barrage
.♦»
Hier M. Lucien Saint, Résident général,
a inauguré officiellement le barrage de
l'oued Mellah.
Cet important barrage est destiné à assu-
rer l'emmagasinement de 5 millions de mè-
tres cubes d'eau destinés à l'hydraulique
agricole.
̃ M. Lucien Saint profita de cette visite
pour examiner sur place le problème de
l'alimentation de Casablanca en eau potable
et de rechercher avec des ingénieurs et des
représentants de la municipalité et de la
Chambre de commerce, une solution satisfai-
sante pour les habitants.
aie
Sur les confins algéro-marocains
Le groupe des forces régulières et supplé-
tives des confins algéro-marocains qui prol.
ge les travaux de la piste entre Lrfoud et
Taouz, a été attaqué le 15 avril par un djieh
important.
Les dissidents ont été refoulés, laissant un
prisonnier entre nos mains. Un de nos offi-
ciers a été tué. Deux indigènes appartenant
aux forces supplétives ont été également
tués.
̃
j, M. Gaston-Gérard au Maroc
, 1. -
,( -
M., Gaston-Gérard, sous-secrétaire d'Etat
aux Travaux publics et au tourisme, qu'ac-
compagnaient diverses personnalités et un
membre de la famille Dal Piaz, est arrivé
hier à Casablanca.
Il a été reçu par M. Lucien Saint, Rési-
dent générale entouré des autorités.
Le Grand Prix du Maroc
à Monaco
f
La première séance d'entraînement du
Grand Prix Automobile de Monaco a eu lieu
ce matin, de 6 à 7 heures, devant un pu-
blic très nombreux.
Tous les concurrents engagés ont tourné,
sauf l'équipe officielle Alfa-Roméo, que l'on
signale comme devant déclarer forfait. Ze-
hender, seul, représente cette marque avec
sa voiture de Paris-Nice.
Iwanowski aurait également déclaré for-
fait.
41»
En souvenir du Congrès
Eucharistique de Carthage
Distinctions - pontificales
Le Pape a conféré l'ordre de l'Eperon d'Or
à Sidi Ahmed pacha, bey de Tunis ; la grand'-
croix de l'ordre de Pie IX au prince Moham-
med Teied ; la rosette t la plaque de com-
mandeur de l'ordre de Pie IX au générât Si
Youmez Ahdjoud ; la rosette de commandeur
de Saint-Grégoire-le-Grand au colonel O'Kel-
ley ; la grand'croix de Saint-Sylvestre à Si
Khelif Bduhageb et à Si Hadi Lakuati.
Ces décoràtions ont été conférées en témoi-
gnage de satisfaction pour la réussite du
Congrès eucharistique de Carthage dont le Bey
avait bien voulu être le président d'honneur.
De nombreuses autres décorations ont été en
outre conférées à d éminentes personnalités ca-
tholiques de Parchidiocèse de Carthage : la
croix de chevalier de l'ordre de Pie IX au
commandant Georges Beucler ; au commandant
Georges HeYti et à M. Jean-Baptiste Curtéliii ;
la grand'eroix de Saint-Grégoire-le-Grand à
M. Lutièn Bonzon, la rosette et la plaque de
commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand à
M. René Thierry ; la rosette de commandeur
de Saint-Grégoire-le-Grand à M. Charles Bal-
thazard, à M. Marcel Verneuil et à M. Mar-
cel Boulard, et la grand'eroix de Saint-Sylves.
tre au général de Chambrun.
D'autre part, le Pape a destiné à M. Man-
ceron, résident général de France en Tunisie,
en souvenir -« du Congrès eucharistique de Car-
en souven i r
thage, une magnifique mosaïque du Vatican.
.r– , –-
M. Léon Baréty à Tunis
- ̃. 1»
M. Léon Barétys député des -Aipcs-Mariti
mes, et une délégation de journalistes de la
presse nord-àfricaitte, sous .la conduite de
M. Paul Lambert, sont arrivés hier à Tunis.
« CAUSERIES POPULAIRES »
»♦«
Les dessous de l'altalre Galmot
Galmot était un colonial, un homme d'ac-
tion, un bâtisseur de monde et, plus que tout
cela, un honnête homme. L'effroyable ac-
tion de ceux qui voulurent sa perte, aecréa la
misère là où les prodigieux efforts de l' anima-
teur avaient fait naître de la vie.
Voilà bien l'idée générale qui se dégage
du débat sur Les dessous de l'affaire Galmot,
entre M" Théodore Valensi, qui défendit si
brillamment et avec tant de cœur plusieurs des
inculpés du procès de Nantes et qui se présen-
tera aux élections législatives prochaines, eq
Guyane, et M. Ch. Brouilhet qui, en 1928,
représentait M. Galmot en Guyane, pour l'or-
ganisation de la campagne électorale de
M. Georges Anquetil, le seul journaliste fran-
çais qui consentît à poser sa candidature aux
élections législatives, contre celle de M. Lau-
tier.
Journaliste cultivé, Galmot, à la demande
de son beau-père, part en Guyane s'occuper
des intérêts de cel ui-ci en 1907.
Arrivé ilà-bas, il est conquis. La Guyane
prend dans son coeur, une vaste place.
Il l'étudié, , la fait connaître en des articler.
des conférences.
Il y crée des entreprises formidables, se
rapproche de plus en plus des habitants, dé-
voués et bons, leur marquant son dévouement,
sa grande affection.
Il est devenu « Papa Galmot ».
Riche, aimé, sa puissance toujours et uni-
quement au service de ses « enfants » - de-
vient de plus en plus forte. Il devient lui-même
gênant pour d'autres puissances mauvaises, et
c'est la lutte.
Pour abattre Galmot, on ruinera la Guyane,
peu importe !
Sommes-nous donc au vingtième siècle ? En
vérité, ces luttes sont ,féodales. On sent, dans
l'ombre. des forces quasi occultes qui écrasent
impitoyablement ce qui s'oppose à ieur domi-
nation.
Décrire par le menu ce que fut, entre autres,
lacampag électorale de 1928, en Guyane,
serait impossible ici, tant y fourmillent mille et
un détails, mille et une anecdotes toutes plus
cocasses les unes que les autres, mais indignes
d'hommes libres (1).
Voyages à durée prolongée (trois semaines
de retard inexplicable ou plutôt trop expli-
cable), vexations, arrestations arbitraires, men-
songes, calomnies, provocations au meurtre, ré-
veil bien inattendu de 1.700 morts soudain
promus électeurs de M. Lautier, connu d'eux
seuls en Guyane, mépris Je plus élémentaire
de la loi, sur tout cela plane la sinistrç figure
du maire (de Gayenhe, Gober, et la falote et
timide silhouette du gouverneur Maillet.
D'un côté, r amour débordant, l'enthou-
siasme délirant de toute la population guya-
naise pour « papa Galmot » ; de l'autre, la
grise figure deiM. Lautier et de sa petite poi-
gnée de gardes du corps ; et c' est M. Lautier
qui est élu.
« Qui donc est M. Lautier ? Mais nous ne
connaissons pas M. Lautier J). c'est le cri ré-
pété des milliers de fois que l' on entendra par-
tout en Guyane.
Mécontentement, fureur des indigènes :
« Nous voulons justice ! Vive « papa Gal-
mot 1 » Mais on a répondu, hélas 1 et « papa
Galmot » est mort.
Pourquoi, à Nante3, a-t-on refusé d'entendre
la déposition de M. Charles Brouilhet qui fut un
témoin intimement mêlé aux aventures de 1928
et qui eût pu, preuves en main, dire quels fu-
rent les vrais coupables de l'assassinat de Jean
Galmot, car Jean Galmot fut bien assassiné.
La défense n'était pas absolument unanime
sur les moyens à employer pour sauver les pau-
vres accusés innocents et marquer d'infamie les
criminels. Il y avait parmi elle un avocat.
Cet heureux défenseur ne serait-il point, par
hasard, Mo Torrès qui, déjà, dans une autre
affaire coloniale, eut un rôle. douteux ? Et
que] mobile assez puissant pouvait donc l'inci-
ter à ne point faire éclater. la vérité ?
Peut-on s'étonner qu'au débat si documenté
et si vivant, donné aux Causeries Populaires,
M..Lautier, tout comme à Nantes, ne fût pas
présent ou représenté ? Est-ce néligence de
1 organisateur des débats ou défection de l'in-
téressé ?
Il eût cependant été savoureux d'entendre
ses explications.
1. Aytct
-
À l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
i>»
Une étude sur la Syrie
L'Académie a pris connaissance d'un rap-
port du R. P. Poidebard sur les recherches
faites le long de la frontière militaire romaine
en Syrie. Les explorations autrefois faites sur
le terrain ont été complétées par des prises de
vue aériennes effectuées dans la région
comprise entre Bosra et l'Euphrate. Ainsi ont
pu être relevés les emplacements de castel-
lunus, de puits et de ruines.
«««.
Dépêches de l'Indochine
-.-
Pour résoudre la crise du riz cochinchinois
D. Iacaze, président de la Chambre de
Commerce de Saigon, a télégraphié au Gou-
verneur général 1lasqitikr et à M. Oulrey
député de Cochinchinc, dans le bill de {aire
décréter pur le gouvernement Vrncorpora-
lion de la farine de riz dans la jmnifica-
tion, au lieu de l'importation de 8 millions
de quintaux de blés étrangers. Celte mesure
serait de nature à résoudre la crise du riz
Indochinois.
Tndopacifl.
A l'Exposition Coloniale
La sixième conférence hebdomadaire
Rien de bien spécial dans cette sixième
séance.
La petite inauguration de l'exposition est
maintenue au 6 mai, mais il y en aura-t-il
une grande ?
Q u ,(,uer
Quelques exemplaires de cartes postales
qui viennent d'être éditées et sont déjà mis
en vente sont admirées ; mais elles coûtent
o fr. 60 piècè !
Le concessionnaire n'aurait-il pu mieux
ajuster ses prix pour en faciliter la vente ?
Les cartes postales ne sont-elles pas parties
intégrales de la publicité ? Et même si l'on
avait pu les vendre deux sous, un pauvre
petit sou d'avant guerre de moins, cette utile
publicité serait devenue de la bonne, propa-
gande, une magnifique propagande Il ! -
Mtrane-lffarceile De f ifns.
Le retour de M. le Gouverneur
Guyon en Nouvelle-Calédonie
par le COMMANDANT LAPORTE.
̃ »» ̃
M. le Gouverneur Guyon qui avait quitté
la Nouvelle-Calédonie au mois de mai '929,
après avoir arrêté avec l'Assemblée locale,
dans une session extraordinaire du Conseil
général ouverte le Il avril précédent, le pro-
gramme des grands travaux et de mise en
valeur de la colonie, est rentré le 21 décem-
bre dernier à Nouméa où il a repris le Gou-
vernement de la colonie dès son arrivée.
Après une absence de dix-huit mois et
après les entretiens qu'il a eus depuis son re;
tour avec les conseillers généraux, le Gou.
verneur a convoqué l'Assemblée locale en
session extraordinaire pour le 2 janvier 1931,
et en ouvrant cette session il a prononcé un
discours dans lequel il a fait ressortir les
résultats de la mission qu'il avait remplie en
France et les travaux que ces résultats im-
posent au Conseil général. Mais il a fait
d'abord des déclarations claires et précises
pour arrêter la crise de confiance qui s'était
produite pendant son absence au sujet du
programme des grands travaux arrêté avant
son départ, d'accord avec le Conseil général,
et comportant un emprunt de 95 millions de
francs et 15 millions de fournitures par les.
prestations allemandes. 1
Deux gouverneurs intérimaires ont été
chargés du gouvernement de la Nouvelle-Ca-
lédonie pendant l'absence du Gouverneur ti-
tulaire : M. d'Arbousier d'abord, au départ
de M. Guyon, et ensuite M. Thaly, secrétaire
général du Gouvernement lorsque M. le gou-
verneur d'Arbousier dont la santé a été com.
promise, a dû rentrer d'urgence en France
où il est décédé.
Aussitôt après le départ de M. Guyon, M.
le gouverneur d'Arbousier, estimant .que la
trésorerie de la colonie, obligée de faire face
à de nouvelles dépenses qui étaient imposées
à la colonie ne pouvait plus subvenir aux dé-
penses de la construction du réseau, routier
qui était en cours d'exécution, en a ordonné
l'arrêt au mois d'août 1929. Cette mesure a
déterminé une profonde perturbation dans
l'administration qui a dû liquider la main-
d'œuvre employée sur les chantiers et aban-
donner sur place les approvisionnements de
matériel et de matériaux réunis pour les tra-
vaux.
Lorsque M. le gouverneur Thaly a pris la
suite de M. d'Arbousier, il a décidé de re-
prendre les travaux de construction du ré-
seau routier dont l'urgente exécution était
demandée par tous les habitants de la Nou-
velle-Calédonie où il n'y a qu'une seule
route qui va de Nouméa à Bouroil. M. Thaly
a demandé les crédits nécessaires au Conseil
général qui les a votés à la dernière session
budgétaire ouverte le 2 décembre dernier.
Après les déceptions que la mesure prise
par M. d'Arbousier avait causé à la popula-
tion calédonienne, une crise économique qui
a déterminé une baisse générale des prix de
tous les produits est survenue. Ces événe-
ments ont produit sur la population et ses
représentants une crise de confiance qui s'est
manifestée par des discussions dont le pro-
gramme des grands travaux était l'objet pen-
dant que M. Guyon, (gouverneur titulaire de
la colonic, faisait en France les démarches
nécessaires pour en obtenir les moyens d'exé-
cution.
Aussi M. Guyon, sans entrer dans les ex-
plications que nous donnons aux lecteurs des
Annales Coloniales, a-t-il fait mention dans
son discours d'une dissidence au sein du
Conseil général du jour où, a-t-il dit, je me
suis attaché inlassablement à faire aboutir ce
programme j convaincu de ré po-ndre ainsi à
tous les es poirs calédoniens conformes aux
vœux de la Mère-Patrie.
Le Gouverneur a dit ensuite :
Par ma mission en France auprès du mi-
nistre; par les amitiés que j'ai acquises au
peuplement français de Calédonie, à la colo.
nisation néo-lzébridaise solidaire de la colo-
nisation calédonienne, par l'intérêt de Plus
en pins attentif du Parlement et de l'opiuion
publique à me? plaidoyers ardents passion-
nés pour la belle œuvre de nos colons ici et
aux Hébrides ce programme a abouti.
Classée d'abot dans le deuxième groupe
des colonies dont les projets ne seront exa-
minés) au plus tôts qu'en 1931, la Nouvelle-
Calédonie est passée dans le premier ; celui
des grandes colouies,
Vous aï'èz eu, messieurs, mi avancement
au grand choix.
Le Gouverneur ayant obtenu des pouvoirs
métropolitains l'approbation de son program-
me et le Conseil général ayant manifesté
pendant l'absence de ?II. Guyon la crainte
qu'il agisse à son gré sans égards pour l'As-
semblée locale, le Gouverneur a rappelé les
propos qui avaient été tenus et a dit
x Donc, messieurs, pas d'équivoque. Le
programme d'Emprunt sera exécuté par tran-
ches suivant les votes que le Conseil général
sera appelé a émettre sur chaque tranche, au
moment de l'établissement du budget annuel
de l'Emprunt. »
Un peu plus loin il a ajouté :
« En parlant du programme des grands
travaux, on l'a qualifié de politique person-
nelle. On lui a donné mon nom et c'est ainsi
que j'ai lu, à ma grande surprise, dans la
presse tocal. que les partisans du program-
me étaient les Guyonistes, et les advorsaire6
les anti-Guyonistes.
« Politique personnelle ? Mais pourquoi
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