Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 avril 1931 14 avril 1931
Description : 1931/04/14 (A32,N58). 1931/04/14 (A32,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803324
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
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JOURNaL OUOTIDIEI
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Rédaction & Administration :
14, IH <̃ Miil-TUktr
PARIS (l,r) 1
TtLtPH. : LOUVRE li.37
- RICHELIEU «7-M
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Les liaisons aériennes de l'Afrique
> m%m (
Le ministre de l'Air est allé, courageuse-
ment, par la voi e des airs, au-dessus du
Sahara, se renseigner sur l'état présent de
l'aéronautique dans l'ouest africain français.
Il survole, au moment où j'écris, le Niger
-de Gao à Bamako. L'heure est donc propice
pour soumettre, à nouveau, à l'opinion pu-
blique française, ce vaste problème des liai-
- sons aériennes de l'Afrique, qui n'est pas un
problème français, mais un problème inter-
national.
Je rappellerai à mes lecteurs, qui l'ont
certainement oublié, certain article que j'écri-
vais, ici-même, en décembre 19.27, où, rap-
pelant l'histoire de l'aviation américaine,'
je concluais, avec, M. Louis Kahn :
« Il s'agit de mettre fin à cette lutte à la-
Il quelle les nations d'Europe, pourtant si
« appauvries, se livrent à coups de dépenses
Il improductives. Même notre réseau national
« n'atteindra son plein développement qu'en
u accord avec les réseaux voisins et seule la
« coopération européenne donnera à Vavia-
« iton commerciale la vie intense des entre-
ee prises américaines. l'a jouterai seulement
Il une observation à ces judicieuses cOllclll-
« sions : la coopération européenne doit se
- « prolonger en Afrique. »
- Depuis lors, je n'ai manqué aucune occa-
sion de rappeler la nécessité de cette coopé-
ration européenne pour l'organisation de
l'aviation commerciale en Afrique.
En vain. Les gouvernements paraissent
bien décidés à renouveler avec l'aviation en
Afrique l'erreur commise en Europe, e-i-
xixo siècle, avec les chemins de fer. >
Où en sommes-nous à l'heure actuelle ?
La Grande-Bretagne vient d'inaugurer la
grande route aérienne du Caire au Cap de
Bonne-Espérance. Elle vient également de
fonder une société anglo- égyptienne qui se
propose d'assurer un service régulier
d'Alexandrie au Caire et du Caire vers la
Palestine et la Haute-Egypte. En Afrique
australe, l'Imperial Airways Transafricau
Service possède une filiale desservant
Germiston, Durban et Port-Elisabeth, en
passant par Ladysmith. Par ailleurs, les
Anglais étudient sur place l'organisation d'un
service reliant directement l'Angleterre à la
Gambie, la Sierra Leone, la Gold Coast et
la Nigeria, en passant par Croydon, Paris,
• Toulouse, Tanger, Agadir, Saint-Louis, Da-
kar, Freetown, Akkra, Lagos, Kano et Zin-
der. -
Les Italiens mûrissent de vastes projets
qui déjà se sont exprimés dans le voyage
d'étude et de reconnaissance entrepris par
les pilotes Francis Lombardi, comte Mazzot-
** < ti et ingénieur Rasinl, avec un matériel Fiat,
autour de l'Afrique, partant de Tripoli, em-
v • pruntant la voie du Caire au Cap pour re-
venir par Loanda, Borna, Lagos, .Abidjan,
Bamako, Dakar, Casablanca, Alger, Tunis.
Les Belges depuis longtemps, ont organisé
un réseau d'aviation au Congo, et leur puis-
sante organisation, la u Sabena », a pour-
suivi la préparation de vastes projets de liai-
son à travers le Sahara.
Il n'est pas jusqu'aux Allemands qui ne
se soient mis sur les rangs, dans cette ba-
taille de l'aviation africaine. La firme « Jun-
kers » vient d'obtenir la concession d'un ser-
vice de transport aérien reliant Windhoek à
Kimberley, dans l'ancien Sud-Ouest africain
allemand.
On connaît l'histoire de notre aviation
française depuis l'organisation, en 1919, de
la ligne Toulouse-Rabat, jusqu'aux récents
incidents de l'Aéropostale.
En ce moment même, l'équipement d'une
ligne saharienne se poursuit depuis 1929.
Des terrains d'atterrissage, des hangars, des
dépôts de matériel et d'essence, des habita-
tions pour le personnel se succèdent sur le
trajet Alger. Laghouat, El Goleah, Aoulef.
C.tn. Niamey. Zinder, Fort-Lamy, Bangui
et Brazzaville.
Ainsi, chacun poursuit séparément un très
considérable effort.
Pourtant, pour être juste, il faut recon-
naître qu'une première tentative a été faite, à
l'instigation des Belges, sur le terrain inter-
national.
Le 23 mai 1930, une convention relative
à une ligne aérienne Belgique-France-Congo
était signée à Bruxelles, après plusieurs an-
nées de pourparlers.
Puis des négociations étaient entamées
avec le cabinet de Lisbonne qui accorda à la
Compagnie franco-belge le droit d'escale
sur le territoire des possessions portugaises
de l'Ouest-Afrique, avec possibilité éven-
tuelle de poursuivre la ligne du Congo dans
l'Angola.
L'article 18 de la convention du 23 mai
stipulait que le présent accord serait ratifié
et les ratifications échangées à Paris « aussi-
tôt que faire se pourra et entrera en vigueur
le premier jour du mois qui suivra l'échange
des ratifications. »
Nous en sommes là. Je souhaite que M.
Dumesnil 1 apporte de son voyage d'étude
dans l'Ouest africain la volonté ferme, ac-
tive, de réaliser enfin le vaste programme
de liaisons aériennes de l'Afrique sur le plan
international. Il faut s'entendre, aussi vite
que possible, avec l'Angleterre, la Belgique,
le Portugal, l'Italie et l'Allemagne, pour for-
mer une grande société internationale des
transports aériens de l'Afrique. C'est la
seule solution qui, techniquement, financiè-
rement et commercialement, soit raisonnable.
Elle a contre elle, je le sais bien, tous les
préjugés des « prestiges nationaux 9, mais
cela est-il suffisant -pour ne rien faire ?
£ lienne Autouefid, -
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie.
La commission sénatoriale
en Algérie
ta Commission sénatoriale est arrivée
/1 icI' à Unugie et en est repartie pour
Philippevitle oit elle sera aujourd'hui.
D'après les déclarations de M. Violette,
ancien gouverneur général de l'Algérie, la
commission, dont il est le président Il est
venue chercher la documentation néces-
saire à la mise au point d'un programme
de rélorme dont la nécessité se fait sen-
tir en Algérie,
Nous connaissons la haute compétence
en matière administrative et coloniale de
tous les membres de la Commission et
particulièrement de M. Violette, et nous
sommes persuadés que leur voyage, si ra-
pide soit-il, sera l'origine lie bienfaisantes
réformes.
- -, - -----.
A Alger, la Commission a reçu une ilé-
légation de (a fédération des caisses de
crédit agricole mutuel d'Algérie. Cette dé-
légation présidée par M. Serda a exposé
aux membres de la commission, différentes
questions relatives à la réforme du statut
monétaire de la Banque de l'Algérie, à
la réforme du statut des sociétés indigènes
de prévoyance, à l'adoption des projets de
lois relatifs au régime de la propriété dans
les territoires du Sud et à la preuve et au
recouvrement en iustice des prêts consen-
tis Imr les caisses de crédit agricole JmuJ
tuel à leurs sociétaires indigènes, enfin à
la collaboration des institutions de crédit
mutuel algériennes avec la caisse nationale
de crédit agricole,.
.1.
A la Commission des Mandats
.,. f
On annonce déjà que lors de la prochaine
réunion de la Commission des Mandats à
Genève se posera à l'instigation de l'Allema-
gne et de t'hatic, la question de savoir com-
ment un mandat peut prendre fin.
Il semble bien que non seulement le texte
des traités en vertu desquels les mandats fu-
rent constitués, mais encore le bon sens per-
mettront aux pays mandataires de guider la
discussion dans k sens même qu'elle doit
avoir.
La question ne se pose évidemment pas
pour le Cameroun et le Togo. Pourrait-on
Et cette dernière
l'envisager pour la Syrie? Et cette dernière
liht-re de toute tutelle ne verserait-elle pas
au désordre.
Dans tous les ('a, si la question venait en
discussion, de substituer un mandataire au
précédent, encore faudrait-il ou bien prouver
l'indignité de celui-ci ou bien obtenir son dé-
sistement. Kventwdites qui ne nous concer-
nent pas.
Notre action au Maroc
,. ,
Depuis l' occupation de Taouz par le général
Giraud, nos troupes avancent quotidiennement
dans la Hammada qui, avant la fin de l'année,
sera entièrement entre nos mains.
C'est le résultat de l'action stratégique qui a
commencé par l'occupation de Guentat et dEj
foud. En effet, au nord de la grande oasis,
le poste de Guefilat, fondé il y a près de deux
ans, en même temps qu'il lançait une antenne
vers le Ferkla et la pénétration poussée dans le
Dades par la région de Marrakech, tendait à
entrer en contact plus direct par le nord avec
la Palmeraie et à protéger les Ksouriens con-
tre les Djouch Ait Tafelman. Le poste d'Er-
foud, dernier point occupé au sud, formait la
seconde mâchoire d'une tenaille dont l'écarte-
ment se prolongeait de temps en temps, mais
toujours de façon momentanée, sur la Hamma-
da par des raids de la compagnie saharienne
du Ziz. L'oasis de Taouz, par sa position aux
débouchés des Oueds, en bordure de la Ham-
mada, était désignée pour jouer au Sud le rôle
tenu par Guefilat au Nord.
-– 1
Le général Gouraud au Maroc
oe
Le général Gouraud s'est rendu hier à Mar-
rakech. Il a l'intention de visiter les portes de
l'Atlas et de Ouarzazat, puis la région du Sud.
Le général Gouraud rentrera à Casablanca
le 20 avril, où il présidera une grande mani-
festation des associations patriotiques de cette
ville. n visitera ensuite le Maroc oriental et se
rendra en Algérie.
Le général Gouraud a déclaré qu'il avait
revu avec plaisir les lieux où il avait jadis
guerroyé.
« Je partirai heureux, a ajouté le gouverneur
vers de belles destinées et encore plus fier
d'être Français, en songeant que c'est un grand
Français qui a fait cette œuvre magnifique. »
000
Coïncidence
fi - -
Tandis que le comte Aldebert de Cliaiii-
brun, général commandant supérieur des
troupes en Tunisie, présentait à M. Dou-
mergue, samedi, près de 15.000 hommes
groupés sur le terrain de Kassar-Saïd, sa
femme, venue en hâte en France, s'em-
barquait au Havre pour New-York. Mme de
Chambrun. née Longworth, est la sœur de
l'homme d'Etat américain qui est mort la
semaine dernière, et elle se rend aux Etats-
Unis. ou les devoirs cIe. famnle rappellent.
En .., Algérie
Les remèdes qui pressent
::. li t x
HEURE, actuelle,
nous lie pou-
vons que cons-
tater le dé-
sastre ovin de
J 930-1931.
Que reste-
t-il du trou-
peau ovin al-
gérien en ce
début d'avril?
En l'absence
de statistiques sérieuses, on ne petit répondre
que par approximation.
Cependant, nous lisons dans la Revue
agricole de l'Afrique du Nord que : « La
connaissance de certains faits qui ont eu pour
théâtre le Sud et les Hauts-Plat eaux, per-
met de conclure du particulier au gétré-
ral, et de déclarer froidement qu'il s'agit
d'un désastre sans précédent depuis un demi-
siècle.
« Le troupeau ovin, après avoir subi des
hauts et des bas, grâce à une série d'années
favorables, comptait, en 1930, 7.168.000
têtes.
« Au 10r janvier de 1931) la moitié au bas
mot avait disparu. La mortalité continue de-
puis cette date, à un rythme ralenti, mais
suffisant. pour qu'à la fin du mois de mars,
10 du total initial viennent encore s'ajou-
ter au tableau.
« D'autre part, avant que ne commence la
période de reconstitution et d'engraissement,
les 40 restants auront perdu 50 de leur
valeur normale, et, vu leur état de misère
physiologique actuelle, seront très difficiles
à - remonter. »
le tableau est noir, très noir, puisqu'il
expose un déchet de 80 de la valeur ini-
tiale du cheptel ovin.
Or, il semble bien que ce désastre pouvait
être atténué dans une. large mesure.
C'est cette mesure de responsabilité qui
commande les remèdes urgents.
D'abord, dans les Hauts-Plateaux, où la
sécheresse et les gelées peuvent laisser la
terre complètement dénudée, des réserves
fourragères s'imposent, puis des abris.
Ensuite, il faut s'attaquer, sans délai,
« au manque d'eau au Sahara », car tout le
mal vient de là.
La catastrophe ovine de 1930-1931 doit en
effet ouvrir les yeux de tout le monde et
secouer les inerties.
Ainsi : a Quelques millions bien employés
peuvent sauver la seule industrie capable de
mettre en valeur les immensités désertiques,
et qui joue dans l'économie générale de l'Al-
gérie un rôle de premier ordre. »
La question est très IIctiC, si l'on veut ti-
rer du désert son maximum de rendement
pastoral, il faut y multiplier les points d'eau.
Torts les travaux d'essais, tel le forage des
puits artésiens, montrent que c'est parfaite-
ment faisable.
Rien n'empcchera, au surplus, d'utiliser
les suppléments d'eau obtenus par ce moyen
à toutes fins utiles.
.11. Bonnefoy, l'auteur de l'article paru
dans la Revue agricole de l'Afrique du Nord,
a parfaitement raison : « Le génie rural a
juste le temps nécessaire pour préparer des
pro jets avant la prochaine réunion des as-
semblées algériennes. Personne ne lésinera
sur les crédits. »
ÉftoutartM Nron,
Sénateur de la IIGUle-Lotre.
Vice-président de la Commission
du Douanes.
Re e ber plu
6* 1
Il v a quelques semaines, les Annales Co-
loniales rappelaient que VHôtel du ministère
des Colonies avait été, pendant la Révolu-
Ilioll française, la demeure d'hôtes illustres.
En sa double qualité de ministre des Colo-
nies et de député de Paris..1/. Paul Rey-
naud se devait de le rappeler sur la pierre.
Aussi vient-il de faire poser sur le petit
hôtel qui abrite, au fond de la cour d'hon-
neur du ministère, h s bureaux du cabinet
du ministre, du sous secrétaire d'Etat et les
appartements privés une plaque ainsi ré-
digée :
Le Comte de Montmarin
dernier Ministre des Affaires étrangères
de l'Ancien Régime,
fit construire cet hôtel
par Brongniart, en 1787.
Il l'habita avec sa fille
Pauline de Beaumont.
Le Comte de Montmorin fut empalé
le 2 septembre 1792.
Sa femme fut guillotinée
le 23 mars 1794.
Pauline de Beaumont
mourut à Rome
dans les bras de Chateaubriand
le 4 novembre igo;
L'hôtel fut o«vu|V' de î8|6 à 1905
par les Frères des Kcoles chrétiennes.
Depuis loto. il est l'hôtel
du Ministre des Colonies.
\M\K KN SK< ;( >N I>!•; PAC.K :
propos d'une offensive contre le riz p.al'
/». C. n. V.
l' ¡':x"nit iOll ('(/lnn ¡[¡l'fi.
L'Indochine ; 1 lT.xposition.
I .\*i via t ion < ̃' •!< >n in le.
RUE OUDINOT
M. Gaston Joseph, directeur des affaires
politiques au ministère des Colonies est nommé
conseiller d'Etat en service extraordinaire en
remplacement de M. Charles Regismanset, di-
recteur, mis hors cadre pour siéger au conseil
d'administration de la Banque de l'Indochine.
«ete-
l'emprunt de Madagascar
•
Nous avons annoncé dans notre numéro
d'hier qu'un décret en date du 8 avril 1931
avait autorisé le Gouverneur Général de
Madagascar à réaliser sur l'emprunt de 735
millions prévu par la loi du 22 février 1931
une première tranche de 240 millions net.
Pour la réalisation de cette tranche le mi-
nistère des Colonies vient d'arrêter la rédac-
tion d'une convention aux termes de laquelle
la Banque de Madagascar assurera le pla-
cement de l'emprunt, au nom d'un consor-
tium d'établissements de crédit.
de,-*--
Emprunts Coloniaux
»+«
L'Emprunt de Madagascar 4 d'une va-
leur de 240 millions sera émis demain mercredi
prochain, au cours de 978 fr. 50
Les emprunts de l'Afrique Occidentale
Française et de l'Afrique Equatoriale Françai-
se d une valeur globale de 450 millions seront
émis entre le 22 et le 24 avril.
Celui de l'Indochine de 200 millions sera
donné au public à la fin du mois.
Vu les demandes, ces diverses émissions se-
ront ouvertes et closes le même jour.
Au Ministère de la rue Oudinot,
les vacances de Pâques
n'ont pas arrêté le travail
Que le ministère de la rue Oudinot, soit de
tous les ministères celui qui, avec un personnel
insuffisant, travaille le plus, on n'en peut guère
aujourd'hui douter. Quotidiennement le Journal
Officiel en donne la preuve; les Annales Co-
loniales toujours curieuses de statistiques inté-
ressantes n ont-elles pas récemment établi le bi-
lan des lois, décrets et arrêtés pris sous le mi-
nistère Pietri et sous celui de M. Reynaud;
né d'avant-hier. Cela forme une longue liste
et représente du bon ouvrage.
Les vacances de Pâques auront passé sans
procurer à M. Paul Reynaud un repos appré-
ciable, pas plus qu'à son sous-secrétaire d'Etat.
Quand c' est jour d'audience chez M. Dia-
gne, M. Diagne est en conférence avec son
ministre et les visiteurs interrogent avec per-
plexité leur montre.
M. Diagne est pourtant l'homme le plus
accueillant qui soit; il aime à faire apprécier
par ceux qu'il connaît, l'excellence des cigaret-
tes de la Régie paquet vert; et s'il peut satis-
faire votre curiosité il répond volontiers à vos
quest ions. -
Il espère que le Sénat qui mit tant d empres-
sement louable à voter toute une série de lois
concernant nos colonies, discutera dès la ren-
trée le projet d'organisation de l'inspection du
travail. Il y aura au ministère des Colonies des
inspecteurs généraux qui seront choisis parmi
les fonctionnaires en activité. Leurs attributions
seront, dans un plan spécial, analogues à celles
des inspecteurs des colonies D atutre part,
dans les grandes colonies sera organisé un ca-
dre local selon les nécessités reconnues. Quant
à nos petites possessions, il leur faudra, dans
le même but, tenir compte de leurs possibilités
le m ê me but, D' a i l l eurs, ici, les questions de
budgétaires. D aiUeurs, ici, les questions de
main-d' œuvre n'offrent pas de difficultés très
particulières.
L'organisation du Crédit Colonial sera très
prochainement réglée par la signature de l'ac-
cord réalisé avec le Crédit National.
Le ministère poursuit l'examen pour la pro-
tection à accorder aux colonies rhumières, des
mesures les plus efficaces. La situation parti-
culière de la Réunion quant aux quantités de
rhum contingenté pourra - les Annales Colo-
niales l'ont déjà indiqué, - faire l'objet d'un
examen particulier.
Sur la situation du Sénégal M. Diagne aime-
rait à prononcer des paroles réconfortantes. II
constate seulement que la très légère améliora-
tion de certains cours arrive à un moment où
la campagne annuelle étant terminée, le Séné-
gal n'a plus de denrées à vendre. Quant au
commerce local dont les doléances sont pres-
santes, sa prospérité est en dépendance directe
de la production indigène; on essayerait donc
en vain de les dissocier. Et puis, il semble
bien que nous nous acheminons vers une nor-
male, celle d'avant-guerre, où l'on n' arrivait
à la fortune, ou même à l'aisance, qu' après de
longues années de dur labeur.
Et les retraités ? Monsieur le Ministre.
La question intéresse bon nombre de coloniaux.
- A qui le dites-vous ! Mais les retraités
arrivent rrat. Vous connaissez les difficultés
que nous avons eues à faire voter le budget
avec son maigre excédent. Et pourtant au point
de vue retraite, les coloniaux qu'ils soient civils
ou militaires ont une situation particulière : re-
tenues opérées sur des soldes plus fortes, et
mortalité qu'on constate parmi eux. D'autre
part, pendant combien de temps les coloniaux
âgés de 65 ans jouiront-ils de la majoration
accordée ?
Et ce regret exprimé par M. Diagne semble
ouvrir une perspective rassurante sur demain.
P.-C. George* Françota,
Gouverneur honoraire ftes Colonies.
Dépêches de l'Indochine
Voyage aérien de M. Le Fol
Le Hésident supérieur Le Fol est parti de
Hué hier matin à 7 h. i<) à destination de
(Juinlion à bord de l'hiplracion piloté par le
lieutenant de vaisseau, Menes qui était ar-
rivé à Hué dafls (a soirée du 11.
----
PHILATÉLIE
Système D
A l'occasion de la première liaison aérienne
Paris-Saïgon postale les collectionneurs de
timbres-poste ont submergé les bureaux de
la Compagnie Air-Orient, le maire de Saïgon
et le Gouverneur de la Cothincliine d'une
avalanc lie de lettres avec « prière » de ren-
voyer les enveloppes à une adresse indiquée
a l'intérieur avec tel ou tel timbre.
La Compagnie Air-Orient a reçu a elle
seule plus de 350 enveloppes.
,–
Après le Cydone de la Réunion
Les premiers renseignements pur t'evatua-
tion détaillée des dégâts causés par le cy-
clône de la Réunion sont parvenus au minis-
tère de la rue Oudinot. La réfection des rou-
tes, ponts et autres ouvrages occasionnera
une dépense de t. 840.000 francs, l'our le
chemin de fer et le port au titre de la voie
et des magasins les réparations nécessiteront
une dépense de l)lO.OU'J francs. Quant aux
communes les charges auxquelles elles au-
ront à faire face sont évaluées à 1.0O0.000
francs. Très prochainement parviendront les
évaluations en ce qui concerne les dommages
causés aux cultures et aux biens particuliers.
-0600
Les rôles sont renversés
Sait-on qu' un haut fonctionnaire anglais a
fait le voyage de Londres à Paris, tout exprès
pour se renseigner auprès du Ministère de la
rue Oudinot sur Te fonctionnement de notre
grand emprunt colonial. Nos voisins d'Outre-
Manche dont les Colonies connaissent, elles
aussi, une crise très difficile, projettent de créer
un fonds de secours qui jouerait un rôle analo-
gue à celui de nos emprunts.
Nous voici maintenant devenus en matière
de colonisation, un peuple dont l'exemple est
médité et suivi par la Nation qui si longtemp6
fut pour nous un modele.
Mais.tout change. Et les rôles maintenant
sont renversés.
Il nous revient même que l'île Maurice, de-
vant la promptitude des secours déjà promis à
la Réunion pour réparer les dégâts du dernier
cyclone, constate avec amertume, que le Gou-
vernement Anglais n'ait encore rien fait à
1. avantage de ses agriculteurs également éprou-
vés.
Intérim du Gouverneur
au Soudan français
-..
(
Par décret en date du 4 avril 1931, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Descemet Gabriel-Omer, administrateur en
chef des Colonies a été chargé des fonctions
intérimaires de Lieutenant-Gouverneur du Sou-
dan Français pendant l' absence du titulaire et
en remplacement de M. Court, précédemment
désigné pour ces fonctions.
Le mouvement de la navigation
en Guinée pendant l'année 1930
«♦»
Pendant le mois de décembre 1930, le tra-
fic du port de Conakry s'est chiffré, pour le
long cours, par 76 navires entrés et sortis,
3.314 tonnes de marchandises débarquées et
3.069 tonnes de produits embarqués; pour le
cabotage, par 54j navires qui ont débarqué
1.298 tonnes et embarqué 339 tonnes.
Par pavillon, le trafic se répartit ainsi :
Navires entrés et sortis :
Long cours :
Marchandises Marchandises
débarquées embarquées
Tonnes I onnes
36 Français 2.611 1.016
22 Anglais.. 487 1 .231
6 Hollandais. 133 381
6 Italiens 41 75
4 Allemands. 42 124
2 Norvégiens. » 242
76 3.314 3.069
Cabotage :
520 Français 970 220
23 Anglais 328 119
543 1.293 339
619 4.612 3.408
Comparé aux résultats des deux années pré-
cédentes, le mouvement de la navigation du
port de Conakry, pendant l'année 1930, est
indiqué dans le tableau suivant :
1930 1929 1928
0
Navires entrés et sor-
lis • • 6.203 6. ((0 6. 196
Marc, handises débar-
Marchandises embar-
quées .T. 34.093 35.157 31.471
I; Cliilïh; l'I,.-,\j"iÍl'f',
Le voyage présidentiel en Tunisie
1.1
vl»i; \nim-; K.woM. sn'.i l\l
Vers Sfax
Il
les
mer e>l quelques ondées, le Président s'est
ombarque hier à 8 h. 20 dans le train qui
allait le conduire à Sfu.r, puis à (labès. Le
stdeil brillait à nouveau sur la villr et dans
le port les navires en grand parois éiioco-
laient de tous leurs aeiers et de Ions leurs
oriflammes. La campagne s'étendit ù nou-
veau par delà les vitres du wagon toujours
aussi plaHe ; niais bientôt s'arrêtait le
convoi.
El-Djem
Devant le Président, à <{uelqucs centai-
ILes de mètres de, la voie, se dressait le
magnifique amphithéâtre (t'El-ni cm.
L'ancienne Tlnjsdrus de la domination
romaine, dont les Annales Colonelle* uni
donné une si belle vision due au peintre
ConVrault, dans leur numéro illustré de fé-
urter, est splendide. Nul monument de la
conquête romaine n'est peut-être plus
sptendide que ce cirque. S'il le cède en
grandeur au Culisec, il le domine par la
majesté île son silence et de son isolement.
Çà et là, gradins et enceintes ont été dé-
manWlés au cours des batailles et des ré-
volutions. El-Djem la nouvelle est tout en-
tière bâtie des• dé-pouillcs du grand théâtre
aux GO.OUO plaees. Ici rampent les mousses
et verdissent les figuiers, ce pendant que
s'étiolent les marbres qui entouraient la
piste. L nos corinthiennes et doriques écrase le
spectateur de s es blocs, de ses voûtes pro-
fondes, de sa pureté, de sa couleur vivacc.
Alentour, les blanches mai-sons bassi's
ceinturent cette grandiose évocation d'un
peuple amuser, pitur maintenir, Tout le génie ro-
main (':! Ill. ilans celte plaine immense
qm fui à un moment le lieu de passage et
de rallienwnt de toute la contrée. Là où il
n'g avait que des échoppes et des huttes
provisoires, Home imposa la marque de .'Ill
puissance et le sceau de son artistique bru-
talilé.
Arrivée à Sfax
/J' El-V¡mn le coriège gagna Sfax toute
parée de drapeau./ et de tninderolesx toute
grouillante de vilalilé et de joie.
Réception au contrôle civil
t.e Président de la liépubliquo, après un
"I,/,I trajet à JIÑ'tl, se fil présenter au
, onVI'dk civil Unîtes le$notabilités de la
région. Il fut reçu par le ca'id Si Salem
Siiadli, qui, dans un langage d'une pureté
remarquable et d'une finesse pvéeise, lin
siaihaita la bienvenue en affirmant com-
bien la constante collaboration franco-fuui-
sienne était son principal souci. M. Gaston
Houmerque répondit en remerciant rire-
ineih' sfax de l'accueil chaleureux qui lui
avait été réseri'#'. Il décora ensuite .",,11.
moud Alnnar, notable, ,lc la croix d'nffi.
cier. et Saiia Mohammed Bouzid, caïd du
1/tnd, a lozeur, chevalier de la Légion
d honneur. Après avoir déposé une palme
me, /1/(111111111'", (/IU' mu'ls- -u- ''«st»n Itou-
IIII'i/UC gii(ina ensuite la trôs belle muni-
cipalNé (Ju;, construite en l'J12 dans un
style élégant et net, renferme les trésors
des fouilles de Thyna.
Banquet à la municipalité
l'n banquet lui était offert par les édiles
de la cille..1 la fin du banquet, M. JJU-
landot. vice-président de la municipalité,
salua M. Dounjergue et lui précisa le fidèle
attachement à la Fiance de tous les su/ets
tunisiens. Il dit aussi en quel esprit de
concorde chacun travaillait ici.
Le Président, dans un disi'ours fort ap-
l>hiudi. célébra I accueil que lui réservent
les rnnisiens ej ';/ol/lla la mémoire de
Pu u I liouide, le créateur de l'oliv< raid
grandiose de Sfax
Dans la forêt des oliviers
A 1 t Il. I, le cortège quittait >fu^v pour
la forêt des oliviers, cet immense quin-
conce de N millions d'arbres qui converge
tout entier vers le point géodésique de
Toiiil-Chei idi. Quelques instants JJIUS tard,
M. Gaston Duumcrgue gravissait le mon-
tbcule de îsO mètres, le seul endroit culmi-
nant de la légion et embrassait du rocher
la mer immense des feuilles argentées. Au
luill, quelques fermes se dressaient,
grandes enl reprises fi a ncaises dont l'es-
poir est d'e.rpurtcr cette année pour lit
millions de francs d'huile. oilà qui ra-
1 hélera bien des dommages causés par /<<.
sc' hercsse et l'iueh'mcncc du ciel.
Vers Gabès
.1 li h.Ui. le train présidt'nlici s'ébran-
lait vers Gabès. capitale de l'A nul. Aux
forêts noueuses succédaii'nt hicnléd les pal-
miers et le salde blond. Peu à peu s'espa-
/li;l'IIU les fermes, lies touffes '¡'IIf'I'/It's
courtes et nues l'édaient bientôt ia place
à une végétât ion rase et dont l'horizon seul
décelait la /;SI'II,"t'. La steppe commençait
arec ses minuscules bouquets de flore épi-
neuse. avec, soi 1 effroyable immensité. AU
fur et à mesure passaient les jniueres />r-
liles stations perduev dans cette 'oumlra
tunisienne : ll> chit htnn-Skhira. Aouinet-
Oudref. célèbre fuir ses lapis; Henouch-
bou-('himii envtihie, par les sables. f,e soir
assombrissait déjà la plaine, dans le ciel
subitement lavé de vert pâle bleuissaient
les nuages, tout à l'heure rosis's der-
niers feu.r du couchant. La nuit était de-
puis toiiglenifisprésidentiel fit son entrée en qan d^ <',a-
bès.
Grande Fête de Nuit
Dès son arrivée à Gabès A/, titis.aii Don-
morgue était reçu par le ciiid ,f, la ville.
Il se reudtlil aussitôt <» la giande fête de.
'I IlliN I KrhtëUXIEMIv ANNEE. - N° 58. LC ,E ISUMEHO NLIMEHO • • *> V» LIA CKN'l 1MI,S i\ii'cM AH! », |I \\MIL |Ϋf.
-- «
JOURNaL OUOTIDIEI
-
Rédaction & Administration :
14, IH <̃ Miil-TUktr
PARIS (l,r) 1
TtLtPH. : LOUVRE li.37
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Les Annales Coloniales
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Les liaisons aériennes de l'Afrique
> m%m (
Le ministre de l'Air est allé, courageuse-
ment, par la voi e des airs, au-dessus du
Sahara, se renseigner sur l'état présent de
l'aéronautique dans l'ouest africain français.
Il survole, au moment où j'écris, le Niger
-de Gao à Bamako. L'heure est donc propice
pour soumettre, à nouveau, à l'opinion pu-
blique française, ce vaste problème des liai-
- sons aériennes de l'Afrique, qui n'est pas un
problème français, mais un problème inter-
national.
Je rappellerai à mes lecteurs, qui l'ont
certainement oublié, certain article que j'écri-
vais, ici-même, en décembre 19.27, où, rap-
pelant l'histoire de l'aviation américaine,'
je concluais, avec, M. Louis Kahn :
« Il s'agit de mettre fin à cette lutte à la-
Il quelle les nations d'Europe, pourtant si
« appauvries, se livrent à coups de dépenses
Il improductives. Même notre réseau national
« n'atteindra son plein développement qu'en
u accord avec les réseaux voisins et seule la
« coopération européenne donnera à Vavia-
« iton commerciale la vie intense des entre-
ee prises américaines. l'a jouterai seulement
Il une observation à ces judicieuses cOllclll-
« sions : la coopération européenne doit se
- « prolonger en Afrique. »
- Depuis lors, je n'ai manqué aucune occa-
sion de rappeler la nécessité de cette coopé-
ration européenne pour l'organisation de
l'aviation commerciale en Afrique.
En vain. Les gouvernements paraissent
bien décidés à renouveler avec l'aviation en
Afrique l'erreur commise en Europe, e-i-
xixo siècle, avec les chemins de fer. >
Où en sommes-nous à l'heure actuelle ?
La Grande-Bretagne vient d'inaugurer la
grande route aérienne du Caire au Cap de
Bonne-Espérance. Elle vient également de
fonder une société anglo- égyptienne qui se
propose d'assurer un service régulier
d'Alexandrie au Caire et du Caire vers la
Palestine et la Haute-Egypte. En Afrique
australe, l'Imperial Airways Transafricau
Service possède une filiale desservant
Germiston, Durban et Port-Elisabeth, en
passant par Ladysmith. Par ailleurs, les
Anglais étudient sur place l'organisation d'un
service reliant directement l'Angleterre à la
Gambie, la Sierra Leone, la Gold Coast et
la Nigeria, en passant par Croydon, Paris,
• Toulouse, Tanger, Agadir, Saint-Louis, Da-
kar, Freetown, Akkra, Lagos, Kano et Zin-
der. -
Les Italiens mûrissent de vastes projets
qui déjà se sont exprimés dans le voyage
d'étude et de reconnaissance entrepris par
les pilotes Francis Lombardi, comte Mazzot-
** < ti et ingénieur Rasinl, avec un matériel Fiat,
autour de l'Afrique, partant de Tripoli, em-
v • pruntant la voie du Caire au Cap pour re-
venir par Loanda, Borna, Lagos, .Abidjan,
Bamako, Dakar, Casablanca, Alger, Tunis.
Les Belges depuis longtemps, ont organisé
un réseau d'aviation au Congo, et leur puis-
sante organisation, la u Sabena », a pour-
suivi la préparation de vastes projets de liai-
son à travers le Sahara.
Il n'est pas jusqu'aux Allemands qui ne
se soient mis sur les rangs, dans cette ba-
taille de l'aviation africaine. La firme « Jun-
kers » vient d'obtenir la concession d'un ser-
vice de transport aérien reliant Windhoek à
Kimberley, dans l'ancien Sud-Ouest africain
allemand.
On connaît l'histoire de notre aviation
française depuis l'organisation, en 1919, de
la ligne Toulouse-Rabat, jusqu'aux récents
incidents de l'Aéropostale.
En ce moment même, l'équipement d'une
ligne saharienne se poursuit depuis 1929.
Des terrains d'atterrissage, des hangars, des
dépôts de matériel et d'essence, des habita-
tions pour le personnel se succèdent sur le
trajet Alger. Laghouat, El Goleah, Aoulef.
C.tn. Niamey. Zinder, Fort-Lamy, Bangui
et Brazzaville.
Ainsi, chacun poursuit séparément un très
considérable effort.
Pourtant, pour être juste, il faut recon-
naître qu'une première tentative a été faite, à
l'instigation des Belges, sur le terrain inter-
national.
Le 23 mai 1930, une convention relative
à une ligne aérienne Belgique-France-Congo
était signée à Bruxelles, après plusieurs an-
nées de pourparlers.
Puis des négociations étaient entamées
avec le cabinet de Lisbonne qui accorda à la
Compagnie franco-belge le droit d'escale
sur le territoire des possessions portugaises
de l'Ouest-Afrique, avec possibilité éven-
tuelle de poursuivre la ligne du Congo dans
l'Angola.
L'article 18 de la convention du 23 mai
stipulait que le présent accord serait ratifié
et les ratifications échangées à Paris « aussi-
tôt que faire se pourra et entrera en vigueur
le premier jour du mois qui suivra l'échange
des ratifications. »
Nous en sommes là. Je souhaite que M.
Dumesnil 1 apporte de son voyage d'étude
dans l'Ouest africain la volonté ferme, ac-
tive, de réaliser enfin le vaste programme
de liaisons aériennes de l'Afrique sur le plan
international. Il faut s'entendre, aussi vite
que possible, avec l'Angleterre, la Belgique,
le Portugal, l'Italie et l'Allemagne, pour for-
mer une grande société internationale des
transports aériens de l'Afrique. C'est la
seule solution qui, techniquement, financiè-
rement et commercialement, soit raisonnable.
Elle a contre elle, je le sais bien, tous les
préjugés des « prestiges nationaux 9, mais
cela est-il suffisant -pour ne rien faire ?
£ lienne Autouefid, -
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie.
La commission sénatoriale
en Algérie
ta Commission sénatoriale est arrivée
/1 icI' à Unugie et en est repartie pour
Philippevitle oit elle sera aujourd'hui.
D'après les déclarations de M. Violette,
ancien gouverneur général de l'Algérie, la
commission, dont il est le président Il est
venue chercher la documentation néces-
saire à la mise au point d'un programme
de rélorme dont la nécessité se fait sen-
tir en Algérie,
Nous connaissons la haute compétence
en matière administrative et coloniale de
tous les membres de la Commission et
particulièrement de M. Violette, et nous
sommes persuadés que leur voyage, si ra-
pide soit-il, sera l'origine lie bienfaisantes
réformes.
- -, - -----.
A Alger, la Commission a reçu une ilé-
légation de (a fédération des caisses de
crédit agricole mutuel d'Algérie. Cette dé-
légation présidée par M. Serda a exposé
aux membres de la commission, différentes
questions relatives à la réforme du statut
monétaire de la Banque de l'Algérie, à
la réforme du statut des sociétés indigènes
de prévoyance, à l'adoption des projets de
lois relatifs au régime de la propriété dans
les territoires du Sud et à la preuve et au
recouvrement en iustice des prêts consen-
tis Imr les caisses de crédit agricole JmuJ
tuel à leurs sociétaires indigènes, enfin à
la collaboration des institutions de crédit
mutuel algériennes avec la caisse nationale
de crédit agricole,.
.1.
A la Commission des Mandats
.,. f
On annonce déjà que lors de la prochaine
réunion de la Commission des Mandats à
Genève se posera à l'instigation de l'Allema-
gne et de t'hatic, la question de savoir com-
ment un mandat peut prendre fin.
Il semble bien que non seulement le texte
des traités en vertu desquels les mandats fu-
rent constitués, mais encore le bon sens per-
mettront aux pays mandataires de guider la
discussion dans k sens même qu'elle doit
avoir.
La question ne se pose évidemment pas
pour le Cameroun et le Togo. Pourrait-on
Et cette dernière
l'envisager pour la Syrie? Et cette dernière
liht-re de toute tutelle ne verserait-elle pas
au désordre.
Dans tous les ('a, si la question venait en
discussion, de substituer un mandataire au
précédent, encore faudrait-il ou bien prouver
l'indignité de celui-ci ou bien obtenir son dé-
sistement. Kventwdites qui ne nous concer-
nent pas.
Notre action au Maroc
,. ,
Depuis l' occupation de Taouz par le général
Giraud, nos troupes avancent quotidiennement
dans la Hammada qui, avant la fin de l'année,
sera entièrement entre nos mains.
C'est le résultat de l'action stratégique qui a
commencé par l'occupation de Guentat et dEj
foud. En effet, au nord de la grande oasis,
le poste de Guefilat, fondé il y a près de deux
ans, en même temps qu'il lançait une antenne
vers le Ferkla et la pénétration poussée dans le
Dades par la région de Marrakech, tendait à
entrer en contact plus direct par le nord avec
la Palmeraie et à protéger les Ksouriens con-
tre les Djouch Ait Tafelman. Le poste d'Er-
foud, dernier point occupé au sud, formait la
seconde mâchoire d'une tenaille dont l'écarte-
ment se prolongeait de temps en temps, mais
toujours de façon momentanée, sur la Hamma-
da par des raids de la compagnie saharienne
du Ziz. L'oasis de Taouz, par sa position aux
débouchés des Oueds, en bordure de la Ham-
mada, était désignée pour jouer au Sud le rôle
tenu par Guefilat au Nord.
-– 1
Le général Gouraud au Maroc
oe
Le général Gouraud s'est rendu hier à Mar-
rakech. Il a l'intention de visiter les portes de
l'Atlas et de Ouarzazat, puis la région du Sud.
Le général Gouraud rentrera à Casablanca
le 20 avril, où il présidera une grande mani-
festation des associations patriotiques de cette
ville. n visitera ensuite le Maroc oriental et se
rendra en Algérie.
Le général Gouraud a déclaré qu'il avait
revu avec plaisir les lieux où il avait jadis
guerroyé.
« Je partirai heureux, a ajouté le gouverneur
vers de belles destinées et encore plus fier
d'être Français, en songeant que c'est un grand
Français qui a fait cette œuvre magnifique. »
000
Coïncidence
fi - -
Tandis que le comte Aldebert de Cliaiii-
brun, général commandant supérieur des
troupes en Tunisie, présentait à M. Dou-
mergue, samedi, près de 15.000 hommes
groupés sur le terrain de Kassar-Saïd, sa
femme, venue en hâte en France, s'em-
barquait au Havre pour New-York. Mme de
Chambrun. née Longworth, est la sœur de
l'homme d'Etat américain qui est mort la
semaine dernière, et elle se rend aux Etats-
Unis. ou les devoirs cIe. famnle rappellent.
En .., Algérie
Les remèdes qui pressent
::. li t x
HEURE, actuelle,
nous lie pou-
vons que cons-
tater le dé-
sastre ovin de
J 930-1931.
Que reste-
t-il du trou-
peau ovin al-
gérien en ce
début d'avril?
En l'absence
de statistiques sérieuses, on ne petit répondre
que par approximation.
Cependant, nous lisons dans la Revue
agricole de l'Afrique du Nord que : « La
connaissance de certains faits qui ont eu pour
théâtre le Sud et les Hauts-Plat eaux, per-
met de conclure du particulier au gétré-
ral, et de déclarer froidement qu'il s'agit
d'un désastre sans précédent depuis un demi-
siècle.
« Le troupeau ovin, après avoir subi des
hauts et des bas, grâce à une série d'années
favorables, comptait, en 1930, 7.168.000
têtes.
« Au 10r janvier de 1931) la moitié au bas
mot avait disparu. La mortalité continue de-
puis cette date, à un rythme ralenti, mais
suffisant. pour qu'à la fin du mois de mars,
10 du total initial viennent encore s'ajou-
ter au tableau.
« D'autre part, avant que ne commence la
période de reconstitution et d'engraissement,
les 40 restants auront perdu 50 de leur
valeur normale, et, vu leur état de misère
physiologique actuelle, seront très difficiles
à - remonter. »
le tableau est noir, très noir, puisqu'il
expose un déchet de 80 de la valeur ini-
tiale du cheptel ovin.
Or, il semble bien que ce désastre pouvait
être atténué dans une. large mesure.
C'est cette mesure de responsabilité qui
commande les remèdes urgents.
D'abord, dans les Hauts-Plateaux, où la
sécheresse et les gelées peuvent laisser la
terre complètement dénudée, des réserves
fourragères s'imposent, puis des abris.
Ensuite, il faut s'attaquer, sans délai,
« au manque d'eau au Sahara », car tout le
mal vient de là.
La catastrophe ovine de 1930-1931 doit en
effet ouvrir les yeux de tout le monde et
secouer les inerties.
Ainsi : a Quelques millions bien employés
peuvent sauver la seule industrie capable de
mettre en valeur les immensités désertiques,
et qui joue dans l'économie générale de l'Al-
gérie un rôle de premier ordre. »
La question est très IIctiC, si l'on veut ti-
rer du désert son maximum de rendement
pastoral, il faut y multiplier les points d'eau.
Torts les travaux d'essais, tel le forage des
puits artésiens, montrent que c'est parfaite-
ment faisable.
Rien n'empcchera, au surplus, d'utiliser
les suppléments d'eau obtenus par ce moyen
à toutes fins utiles.
.11. Bonnefoy, l'auteur de l'article paru
dans la Revue agricole de l'Afrique du Nord,
a parfaitement raison : « Le génie rural a
juste le temps nécessaire pour préparer des
pro jets avant la prochaine réunion des as-
semblées algériennes. Personne ne lésinera
sur les crédits. »
ÉftoutartM Nron,
Sénateur de la IIGUle-Lotre.
Vice-président de la Commission
du Douanes.
Re e ber plu
6* 1
Il v a quelques semaines, les Annales Co-
loniales rappelaient que VHôtel du ministère
des Colonies avait été, pendant la Révolu-
Ilioll française, la demeure d'hôtes illustres.
En sa double qualité de ministre des Colo-
nies et de député de Paris..1/. Paul Rey-
naud se devait de le rappeler sur la pierre.
Aussi vient-il de faire poser sur le petit
hôtel qui abrite, au fond de la cour d'hon-
neur du ministère, h s bureaux du cabinet
du ministre, du sous secrétaire d'Etat et les
appartements privés une plaque ainsi ré-
digée :
Le Comte de Montmarin
dernier Ministre des Affaires étrangères
de l'Ancien Régime,
fit construire cet hôtel
par Brongniart, en 1787.
Il l'habita avec sa fille
Pauline de Beaumont.
Le Comte de Montmorin fut empalé
le 2 septembre 1792.
Sa femme fut guillotinée
le 23 mars 1794.
Pauline de Beaumont
mourut à Rome
dans les bras de Chateaubriand
le 4 novembre igo;
L'hôtel fut o«vu|V' de î8|6 à 1905
par les Frères des Kcoles chrétiennes.
Depuis loto. il est l'hôtel
du Ministre des Colonies.
\M\K KN SK< ;( >N I>!•; PAC.K :
propos d'une offensive contre le riz p.al'
/». C. n. V.
l' ¡':x"nit iOll ('(/lnn ¡[¡l'fi.
L'Indochine ; 1 lT.xposition.
I .\*i via t ion < ̃' •!< >n in le.
RUE OUDINOT
M. Gaston Joseph, directeur des affaires
politiques au ministère des Colonies est nommé
conseiller d'Etat en service extraordinaire en
remplacement de M. Charles Regismanset, di-
recteur, mis hors cadre pour siéger au conseil
d'administration de la Banque de l'Indochine.
«ete-
l'emprunt de Madagascar
•
Nous avons annoncé dans notre numéro
d'hier qu'un décret en date du 8 avril 1931
avait autorisé le Gouverneur Général de
Madagascar à réaliser sur l'emprunt de 735
millions prévu par la loi du 22 février 1931
une première tranche de 240 millions net.
Pour la réalisation de cette tranche le mi-
nistère des Colonies vient d'arrêter la rédac-
tion d'une convention aux termes de laquelle
la Banque de Madagascar assurera le pla-
cement de l'emprunt, au nom d'un consor-
tium d'établissements de crédit.
de,-*--
Emprunts Coloniaux
»+«
L'Emprunt de Madagascar 4 d'une va-
leur de 240 millions sera émis demain mercredi
prochain, au cours de 978 fr. 50
Les emprunts de l'Afrique Occidentale
Française et de l'Afrique Equatoriale Françai-
se d une valeur globale de 450 millions seront
émis entre le 22 et le 24 avril.
Celui de l'Indochine de 200 millions sera
donné au public à la fin du mois.
Vu les demandes, ces diverses émissions se-
ront ouvertes et closes le même jour.
Au Ministère de la rue Oudinot,
les vacances de Pâques
n'ont pas arrêté le travail
Que le ministère de la rue Oudinot, soit de
tous les ministères celui qui, avec un personnel
insuffisant, travaille le plus, on n'en peut guère
aujourd'hui douter. Quotidiennement le Journal
Officiel en donne la preuve; les Annales Co-
loniales toujours curieuses de statistiques inté-
ressantes n ont-elles pas récemment établi le bi-
lan des lois, décrets et arrêtés pris sous le mi-
nistère Pietri et sous celui de M. Reynaud;
né d'avant-hier. Cela forme une longue liste
et représente du bon ouvrage.
Les vacances de Pâques auront passé sans
procurer à M. Paul Reynaud un repos appré-
ciable, pas plus qu'à son sous-secrétaire d'Etat.
Quand c' est jour d'audience chez M. Dia-
gne, M. Diagne est en conférence avec son
ministre et les visiteurs interrogent avec per-
plexité leur montre.
M. Diagne est pourtant l'homme le plus
accueillant qui soit; il aime à faire apprécier
par ceux qu'il connaît, l'excellence des cigaret-
tes de la Régie paquet vert; et s'il peut satis-
faire votre curiosité il répond volontiers à vos
quest ions. -
Il espère que le Sénat qui mit tant d empres-
sement louable à voter toute une série de lois
concernant nos colonies, discutera dès la ren-
trée le projet d'organisation de l'inspection du
travail. Il y aura au ministère des Colonies des
inspecteurs généraux qui seront choisis parmi
les fonctionnaires en activité. Leurs attributions
seront, dans un plan spécial, analogues à celles
des inspecteurs des colonies D atutre part,
dans les grandes colonies sera organisé un ca-
dre local selon les nécessités reconnues. Quant
à nos petites possessions, il leur faudra, dans
le même but, tenir compte de leurs possibilités
le m ê me but, D' a i l l eurs, ici, les questions de
budgétaires. D aiUeurs, ici, les questions de
main-d' œuvre n'offrent pas de difficultés très
particulières.
L'organisation du Crédit Colonial sera très
prochainement réglée par la signature de l'ac-
cord réalisé avec le Crédit National.
Le ministère poursuit l'examen pour la pro-
tection à accorder aux colonies rhumières, des
mesures les plus efficaces. La situation parti-
culière de la Réunion quant aux quantités de
rhum contingenté pourra - les Annales Colo-
niales l'ont déjà indiqué, - faire l'objet d'un
examen particulier.
Sur la situation du Sénégal M. Diagne aime-
rait à prononcer des paroles réconfortantes. II
constate seulement que la très légère améliora-
tion de certains cours arrive à un moment où
la campagne annuelle étant terminée, le Séné-
gal n'a plus de denrées à vendre. Quant au
commerce local dont les doléances sont pres-
santes, sa prospérité est en dépendance directe
de la production indigène; on essayerait donc
en vain de les dissocier. Et puis, il semble
bien que nous nous acheminons vers une nor-
male, celle d'avant-guerre, où l'on n' arrivait
à la fortune, ou même à l'aisance, qu' après de
longues années de dur labeur.
Et les retraités ? Monsieur le Ministre.
La question intéresse bon nombre de coloniaux.
- A qui le dites-vous ! Mais les retraités
arrivent rrat. Vous connaissez les difficultés
que nous avons eues à faire voter le budget
avec son maigre excédent. Et pourtant au point
de vue retraite, les coloniaux qu'ils soient civils
ou militaires ont une situation particulière : re-
tenues opérées sur des soldes plus fortes, et
mortalité qu'on constate parmi eux. D'autre
part, pendant combien de temps les coloniaux
âgés de 65 ans jouiront-ils de la majoration
accordée ?
Et ce regret exprimé par M. Diagne semble
ouvrir une perspective rassurante sur demain.
P.-C. George* Françota,
Gouverneur honoraire ftes Colonies.
Dépêches de l'Indochine
Voyage aérien de M. Le Fol
Le Hésident supérieur Le Fol est parti de
Hué hier matin à 7 h. i<) à destination de
(Juinlion à bord de l'hiplracion piloté par le
lieutenant de vaisseau, Menes qui était ar-
rivé à Hué dafls (a soirée du 11.
----
PHILATÉLIE
Système D
A l'occasion de la première liaison aérienne
Paris-Saïgon postale les collectionneurs de
timbres-poste ont submergé les bureaux de
la Compagnie Air-Orient, le maire de Saïgon
et le Gouverneur de la Cothincliine d'une
avalanc lie de lettres avec « prière » de ren-
voyer les enveloppes à une adresse indiquée
a l'intérieur avec tel ou tel timbre.
La Compagnie Air-Orient a reçu a elle
seule plus de 350 enveloppes.
,–
Après le Cydone de la Réunion
Les premiers renseignements pur t'evatua-
tion détaillée des dégâts causés par le cy-
clône de la Réunion sont parvenus au minis-
tère de la rue Oudinot. La réfection des rou-
tes, ponts et autres ouvrages occasionnera
une dépense de t. 840.000 francs, l'our le
chemin de fer et le port au titre de la voie
et des magasins les réparations nécessiteront
une dépense de l)lO.OU'J francs. Quant aux
communes les charges auxquelles elles au-
ront à faire face sont évaluées à 1.0O0.000
francs. Très prochainement parviendront les
évaluations en ce qui concerne les dommages
causés aux cultures et aux biens particuliers.
-0600
Les rôles sont renversés
Sait-on qu' un haut fonctionnaire anglais a
fait le voyage de Londres à Paris, tout exprès
pour se renseigner auprès du Ministère de la
rue Oudinot sur Te fonctionnement de notre
grand emprunt colonial. Nos voisins d'Outre-
Manche dont les Colonies connaissent, elles
aussi, une crise très difficile, projettent de créer
un fonds de secours qui jouerait un rôle analo-
gue à celui de nos emprunts.
Nous voici maintenant devenus en matière
de colonisation, un peuple dont l'exemple est
médité et suivi par la Nation qui si longtemp6
fut pour nous un modele.
Mais.tout change. Et les rôles maintenant
sont renversés.
Il nous revient même que l'île Maurice, de-
vant la promptitude des secours déjà promis à
la Réunion pour réparer les dégâts du dernier
cyclone, constate avec amertume, que le Gou-
vernement Anglais n'ait encore rien fait à
1. avantage de ses agriculteurs également éprou-
vés.
Intérim du Gouverneur
au Soudan français
-..
(
Par décret en date du 4 avril 1931, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Descemet Gabriel-Omer, administrateur en
chef des Colonies a été chargé des fonctions
intérimaires de Lieutenant-Gouverneur du Sou-
dan Français pendant l' absence du titulaire et
en remplacement de M. Court, précédemment
désigné pour ces fonctions.
Le mouvement de la navigation
en Guinée pendant l'année 1930
«♦»
Pendant le mois de décembre 1930, le tra-
fic du port de Conakry s'est chiffré, pour le
long cours, par 76 navires entrés et sortis,
3.314 tonnes de marchandises débarquées et
3.069 tonnes de produits embarqués; pour le
cabotage, par 54j navires qui ont débarqué
1.298 tonnes et embarqué 339 tonnes.
Par pavillon, le trafic se répartit ainsi :
Navires entrés et sortis :
Long cours :
Marchandises Marchandises
débarquées embarquées
Tonnes I onnes
36 Français 2.611 1.016
22 Anglais.. 487 1 .231
6 Hollandais. 133 381
6 Italiens 41 75
4 Allemands. 42 124
2 Norvégiens. » 242
76 3.314 3.069
Cabotage :
520 Français 970 220
23 Anglais 328 119
543 1.293 339
619 4.612 3.408
Comparé aux résultats des deux années pré-
cédentes, le mouvement de la navigation du
port de Conakry, pendant l'année 1930, est
indiqué dans le tableau suivant :
1930 1929 1928
0
Navires entrés et sor-
lis • • 6.203 6. ((0 6. 196
Marc, handises débar-
quées .T. 34.093 35.157 31.471
I; Cliilïh; l'I,.-,\j"iÍl'f',
Le voyage présidentiel en Tunisie
1.1
vl»i; \nim-; K.woM. sn'.i l\l
Vers Sfax
Il
les
mer e>l quelques ondées, le Président s'est
ombarque hier à 8 h. 20 dans le train qui
allait le conduire à Sfu.r, puis à (labès. Le
stdeil brillait à nouveau sur la villr et dans
le port les navires en grand parois éiioco-
laient de tous leurs aeiers et de Ions leurs
oriflammes. La campagne s'étendit ù nou-
veau par delà les vitres du wagon toujours
aussi plaHe ; niais bientôt s'arrêtait le
convoi.
El-Djem
Devant le Président, à <{uelqucs centai-
ILes de mètres de, la voie, se dressait le
magnifique amphithéâtre (t'El-ni cm.
L'ancienne Tlnjsdrus de la domination
romaine, dont les Annales Colonelle* uni
donné une si belle vision due au peintre
ConVrault, dans leur numéro illustré de fé-
urter, est splendide. Nul monument de la
conquête romaine n'est peut-être plus
sptendide que ce cirque. S'il le cède en
grandeur au Culisec, il le domine par la
majesté île son silence et de son isolement.
Çà et là, gradins et enceintes ont été dé-
manWlés au cours des batailles et des ré-
volutions. El-Djem la nouvelle est tout en-
tière bâtie des• dé-pouillcs du grand théâtre
aux GO.OUO plaees. Ici rampent les mousses
et verdissent les figuiers, ce pendant que
s'étiolent les marbres qui entouraient la
piste. L
spectateur de s es blocs, de ses voûtes pro-
fondes, de sa pureté, de sa couleur vivacc.
Alentour, les blanches mai-sons bassi's
ceinturent cette grandiose évocation d'un
peuple
main (':! Ill. ilans celte plaine immense
qm fui à un moment le lieu de passage et
de rallienwnt de toute la contrée. Là où il
n'g avait que des échoppes et des huttes
provisoires, Home imposa la marque de .'Ill
puissance et le sceau de son artistique bru-
talilé.
Arrivée à Sfax
/J' El-V¡mn le coriège gagna Sfax toute
parée de drapeau./ et de tninderolesx toute
grouillante de vilalilé et de joie.
Réception au contrôle civil
t.e Président de la liépubliquo, après un
"I,/,I trajet à JIÑ'tl, se fil présenter au
, onVI'dk civil Unîtes le$notabilités de la
région. Il fut reçu par le ca'id Si Salem
Siiadli, qui, dans un langage d'une pureté
remarquable et d'une finesse pvéeise, lin
siaihaita la bienvenue en affirmant com-
bien la constante collaboration franco-fuui-
sienne était son principal souci. M. Gaston
Houmerque répondit en remerciant rire-
ineih' sfax de l'accueil chaleureux qui lui
avait été réseri'#'. Il décora ensuite .",,11.
moud Alnnar, notable, ,lc la croix d'nffi.
cier. et Saiia Mohammed Bouzid, caïd du
1/tnd, a lozeur, chevalier de la Légion
d honneur. Après avoir déposé une palme
me, /1/(111111111'", (/IU' mu'ls- -u- ''«st»n Itou-
IIII'i/UC gii(ina ensuite la trôs belle muni-
cipalNé (Ju;, construite en l'J12 dans un
style élégant et net, renferme les trésors
des fouilles de Thyna.
Banquet à la municipalité
l'n banquet lui était offert par les édiles
de la cille..1 la fin du banquet, M. JJU-
landot. vice-président de la municipalité,
salua M. Dounjergue et lui précisa le fidèle
attachement à la Fiance de tous les su/ets
tunisiens. Il dit aussi en quel esprit de
concorde chacun travaillait ici.
Le Président, dans un disi'ours fort ap-
l>hiudi. célébra I accueil que lui réservent
les rnnisiens ej ';/ol/lla la mémoire de
Pu u I liouide, le créateur de l'oliv< raid
grandiose de Sfax
Dans la forêt des oliviers
A 1 t Il. I, le cortège quittait >fu^v pour
la forêt des oliviers, cet immense quin-
conce de N millions d'arbres qui converge
tout entier vers le point géodésique de
Toiiil-Chei idi. Quelques instants JJIUS tard,
M. Gaston Duumcrgue gravissait le mon-
tbcule de îsO mètres, le seul endroit culmi-
nant de la légion et embrassait du rocher
la mer immense des feuilles argentées. Au
luill, quelques fermes se dressaient,
grandes enl reprises fi a ncaises dont l'es-
poir est d'e.rpurtcr cette année pour lit
millions de francs d'huile. oilà qui ra-
1 hélera bien des dommages causés par /<<.
sc' hercsse et l'iueh'mcncc du ciel.
Vers Gabès
.1 li h.Ui. le train présidt'nlici s'ébran-
lait vers Gabès. capitale de l'A nul. Aux
forêts noueuses succédaii'nt hicnléd les pal-
miers et le salde blond. Peu à peu s'espa-
/li;l'IIU les fermes, lies touffes '¡'IIf'I'/It's
courtes et nues l'édaient bientôt ia place
à une végétât ion rase et dont l'horizon seul
décelait la /;SI'II,"t'. La steppe commençait
arec ses minuscules bouquets de flore épi-
neuse. avec, soi 1 effroyable immensité. AU
fur et à mesure passaient les jniueres />r-
liles stations perduev dans cette 'oumlra
tunisienne : ll> chit htnn-Skhira. Aouinet-
Oudref. célèbre fuir ses lapis; Henouch-
bou-('himii envtihie, par les sables. f,e soir
assombrissait déjà la plaine, dans le ciel
subitement lavé de vert pâle bleuissaient
les nuages, tout à l'heure rosis
niers feu.r du couchant. La nuit était de-
puis toiiglenifis
bès.
Grande Fête de Nuit
Dès son arrivée à Gabès A/, titis.aii Don-
morgue était reçu par le ciiid ,f, la ville.
Il se reudtlil aussitôt <» la giande fête de.
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