Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 avril 1931 11 avril 1931
Description : 1931/04/11 (A32,N56). 1931/04/11 (A32,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803309
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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fous lei bureaux de poste.
les Planteurs de Caféiers
) m+m-* -
.: - On sait que le Parlement vient de voter
une taxe spéciale sur le café, dont le pro-
duit est destiné à venir en aide aux planteurs
coloniaux de caféiers.
Les planteurs de caféiers se trouvaient
dans une situation au moins aussi précaire
que celle des planteurs de caoutchouc. Ils
sont victimes de la surproduction mondiale
du café qui a amené un écroulement des prix
tels que dans certaines régions du Brésil des
quantités considérables de café ont été jetées
à la mer faute d'acheteurs.
Tous les planteurs du monde produisent
actuellement plus de un million cinq cent
mille tonnes de café, A lui seul le Brésil eh
fournit plus de un million de tonnes, et
dans le seul Brésil, l'Etat de Sao-Paiilo a
récolté en 1928, 780.0100 tonnes. Les plan-
tations brésiliennes occupent Une superficie
d'au moins 2.500.000 hectares, cette super-
ficie, malgré toutes les mesures restrictives, a
plutôt tendance à s'accroître. L'Amérique
centrale, Porto-Rico, Java et Sumatra, les
îles Philippines, Havaï sont des producteurs
importants. Bien loin derrière viennent nos
colonies qui fournissent, avec 5 à 6.000 ton-
nes, à peine, la trois centième partie du
câfé récolté dans le monde.
Cependant beaucoup d'entre elles pour-
raient, dans un avenir très proche, produire
Une bonne partie du café nécessaire à la
Métropole. La France est une grosse consom-
matrice de café. Il lui eh faut, bon an mal
an, plus de 150.000 tonnes. Le Français est
un grand amateur de café. Nous sommes
loin de l'année 1667 où Paris eut son pre-
mier « café » ou établissement dans lequel
on débitait. la boisson de ce nom. C'est à
partir surtout de 1857 que l'usage du café
s'est rapidement répandu chez nous; 1857. :
c est la date à laquelle le café devint offi-
ciellement la boisson de nos soldats. A par-
tir de ce moment, tous les militaires libétés,
retournaient dans leur village, en emportant
de leur passage sous les drapeaux le souve-
nir ému du « quart de jus » matinal, si ré-
confortant en dépit de sa couleur si regret-
tablement claire. Au foyer familial ils vou-
lurent retrouver le môme breuvage, un peu
plus corsé toutefois. Dcpuh;, nous n'avons
tessé de voir croître la consommation natio-
, mile. Elle était de un kilogramme par tête
débitant en 1900. Aujourd hui, chaque
.F'rançuis consomme, en moyenne, plus de
3 kg. 500 de café. Seuls les Hollandais,
les Belges, lés Scandinaves ont une consom
matlon unitaire supérieure (i la nôtre s g à 6
enviiwrfi. "r *
1 Il semble toutefois que la pfogicssioh de
cette consommation marque un temps d'ar-
rêt, comme tend ti lo prouver le tableau sui:
Nànt :
34.300 tonnes eu 1860
• -5°J300 - 1869
56.8001 - 1879
74.7Ô0 : - 1891-1900 moyenne
97.200 - 1901-1910 moyenne
162.000 1920
168.000 1925
159.000 - 1926
^159.000 - 1927
158.000 - 1928
160.000 - 19i9
Ainsi donc, l'excédent de la production
mondiale, ne peut espérer trouver en France
un débouché élargi. Nous semblons être
arrivé à saturation.
Dans ces conditions, la bataille engagée
par nos planteurs coloniaux de caféiers sem-
ble devoir être rude. La, formidable avance
acquise par les planteurs brésiliens les han-
dicape sérieusement. Seule une protection
tout à fait sérieuse peut permettre à leurs
jeunes ailes de se déployer. Cette protection
exceptionnelle se fait évidemment aux dé-
pens du consommateur. Ce dernier va res-
sentir, assez faiblement d'ailleurs, les effets
de la dernière taxe spéciale adoptée par le
Parlement.
Quoi qu'il en soit, cette taxe, aura pour
effet, d'apporter à nos planteurs de caféiers
une aide, matérielle appréciable. A eux de
l'utiliser au mieux pour franchir un cap pé-
rilleux, de profiter de ce secours inattendu
pour donner à leurs plantations un essor nou-
veau. L'aide inattendue que leur apporte
l'Etat, ne doit pas les inciter à se complaire
dans des méthodes de culture désuètes.
Sortant de la routine, s'engageant de plus en
plus datas la voie des expériences scientifi-
quement et rationnellement menées, ils se
doivent de donner une extension rapide à
leurs cultures.
Mais l'effort individuel des planteurs, ne
doit pas faire oublier.à l'Etat et aux Gou-
vernements coloniaux que les études d'en-
semble sur la culture du caféier leur incom-
bent presque exclusivement.
Nos gouvernements coloniaux doivent
Organiser des « stations d'essai du café »
analogues à celles que les Hollandais ont
,. organisée à Buitenzorg, à Java. Dans ces
jardins d'essai il importe que soient systéma-
tiquement recherchées les meilleures variétés
de caféiers Adéquates à chaque région. Les
études porteront tout d'albord sur les diver-
ses variétés. des deux grandes espèces con-
nues : le caféier d'Arabie et le caféier du
Libéria, On examinera ensuite certaines au-
tres espèces, comme le Coffea txcelsa, le
Coltea robusta, le Coffea congcmis, le Col-
fea sienophylla, etc.
Les fléaux qui viennent ravager les plan-
tations de caféiers devront être aussi parti-
culièrement étudiées. UHemilia, ce champi-
gnon dont les effets sont comparables à ceux
de l'oïdium, devra être attentivement étudié;
rappelons que l'hémilia a, en quelques an-
géesj ruiné CeyVanrvLç
léoptère dont la larve pénètre au cœur de
l'arbre qu'il tue, devra être l'objet de l'at-
tention des savants mis à la disposition des
« Stations d'essai » ; il. en sera de même
de ce Scolylc qui s'attaque au fruit.
Les études ne devront pas seulement por-
ter sur la production. du café, mais encore
sur la commercialisation du produit récolté.
Il importe, en effet, de ne présenter sur le
grand marché du Havre que des produits
entrant dans les quelques grandes catégories
standardisées.
(Enfin, les pouvoirs publics ne doivent pas
perdre de vue le vœu émis le 7 décembre
1928 par la Sous-Commission des Cafés de
V Association Natiottalc d'Expansion Eco-
nomique, vœu adopté après lecture du rap-
port de M, Belignon.
L'Association émet le vœu :
« 1 0 Que l'Administration coloniale àug-
« mente le nombre et Vimportance des
ci champs d'expériences agricoles et les
« mette à même de jouer le rôle d'organes
« de diffusion et de renseignements, utilisant
u les résultats des expertences répétées et
« certaines. Que, pour chaque' coloitte un
« inventaire soit dressé des terres suscepti-
(1 bles d'être plantées cet caféiers) avec l'itt-
« dication des moyens de commmlÏcatioll)
» les caractéristiques du sol et dit climat,
« les variétés préconisées, les ressources en
« main-d'œuvre et le prix de. celle-ci et le
« régime des concessions coloniales et de la
« propriété immobilière;
» 20 Que, pour rendre effectifs les servi-
« ces rendus par les cadres de l'Agriculture,
« on ait recours) dans toute la mesure du
« possible, à des agents contractuels présen-
« tant les garanties suffisantes d* éducation
« agricoles
« 30 Que soient étudiéesvle plus vite possi-
Il ole les espèces de la Côte d'Ivoire et de
« blem 'Guinée susceptibles de donner un café
« la
Il commercial de bonne qualité eu indiquant
« à l Administration c( par elle, aux indigè-
« nest Vespèce ou la variété à multiplier ;
« 40 Que, du point dé vue de la Métropole
« soit étudiée lit création d'un Comité des
« cafés coloniaux est s?inspirant des métho-
« des employées par les groupements dit
« gentc de VAssociation nationale des Ifois
« et de VAssociation cotonrtière cololtitllel
« le Comité envisagé devra être doté de res-
« sources importâmes Par un , prélèvement
« minime sur te tonnage des cafés importés
« en France. »
A l'heure où le consommateur vient d'ac-
cepter une taxe sur le café itùporté, n'est-il
pas indiqué de réaliser entièrement ce vœtt ?
en particulier le moment n ez, it"pas bien -
choisi pour créer le Comité des cafés colo-
niaux, puisque des ressources spéciales sont
disponibles pour sa dotation?
Georg.. Xauette,
député de. Saône-ct-Loire,
Vice-présidont dé la Commission des Colonies,
Vice-préèldent de la Commission des Mines.
*♦+» ̃ j
La commission sénatoriale
en Algérie *
<+,
M. Carde, Gouverneur général de l'Algé-
rie, et Mme Carde, ont offert, au Palais
d'Eté, en l'honneur de la commission séna-
toriale de l'Algérie un ptand diner auquef
assistaient notamment les parlementaires al-
gériens, le président des Délégations Finan-
cières et de nombreux députés financiers.
La commission quitte Alger ce matin.
–:
Après la clôture du congrès de Tanis
1
M. Champetier de Ribes ainsi que les
congressistes de l'Union Nationale des
Combattants sont arrivés à Marseille sur
VAlésia.
Avant de quitter le bord, le ministre a
félicité le commandant Morquin, ses. officiers
et l'équipage. 11 a également dit à MM.
Rossignol, Boulard. Hubert et de. Pontalba
sa satisfaction pour la -' réussite de ce magni-
fique congrès et pour l'esprit d'union et de
discipline dont tous les anciens combattants
avaient fait preuve.
- :
Deux chevaux à Mm Cécile Sorel
«»«
Le Grand Viiir a envoyé deux splendides
chevaux blancs à Mme Cécile Sorel, en
souvenir de sa tournée triomphale au Maroc.
Ils seront à Paris mardi matin,
Legéneral Goarand an Maroc
»♦«
Le général Gouraud a été reçu par toutes
les autorités françaises et indigènes ayant à
leur tête le chef du territoire et le pacha Bagh-
dadi.
Il a été chaleureusement acclamé pendant
sa traversée de la ville. Fez n'a pas oublié
celui qui la sauva des farouches Djebala en
les écrasant, au pont du Sebou, au mois d'avril
1912. ;
Le général est descendu au palais de Bou
Djeloud. qui ett à Fez la résidence générale.
Charlie Chaplin
en Afrique du Nord
T.'
Charlie Chaplin quittera. mardi, prochain
la Côte d'Azur, où • il se trouve en ce mo-
ment. Il se rendra d'abord à Marseille où
il fera. un court séjour et s'embarquera en-;
suite à destination1 dèrl'Afrique du Nord.
France et Tunisie
1 '1
81
E voyage du Président
de la République en
Tunisie, où il s'est
rendu, accompagné
des membres d u
Gouvernement et dit
Parlement pour y
faire visite à S.A. le
bey et commémorer
avec lui le cinquan-
tenaire --- du traité
d'amitié et d'union signé ait Bardo le
12 tuai 1881, est un complément de ceux
accomplis par M. Gaston Doumergue en Al-
gérie et au Maroc. Il témoignera, une fois
de plus, aux populations de VAfrique du
Nord, la sollicitude de la France pour tout
ce qui touche à leur prospérité matérielle, à
leur culture spirituelle et à leur développe--
ment, social.
Depuis un demi-siècle que fut institué,
dans cet esprit d'uitivn et d'amitié, le pro-
tectorat de la France sur le royaume de
l'ullis, une évolution s'est accomplie, dans le
double cadre de la civilisation française et
de la civilisation musulmane, sur ces ter-
ritoires autrefois illustrés par Carthage et
par Rome, et qui, chaque jour, reprennent
plus de fécondité et de splendeur sous l'ani-
mation du génie de notre patrie.
La pius, sincère tolérance religieuse et po-
litique a permis aux populations indigènes de
vivre et de progresser selon le statut cora-
nique auquel elles restent attachées sous
l'égide des libertés et de la justice fran-
çaises.
Par le double effort conjugué des colons
venus de la Métropole et des indigènes tuni-
siens, la culture de l'olivier, de la vigne,
du dattier, des céréales, s'est Multipliée en
même temps que l'exploitation des richesses
minières du soùs-sol.
De grandes oeuvres, d'éducation, d'assis-
tance et d'hygiène ont été fondées et se sont
accrues. Un passé plusieurs fois illustre a
été ressuscité par la scicllce., la poésie et les
beaux-arts. La Tunisie apparaît aujourd'hui
à tous les yeux comme un des plus brillants
et des plus solides résultats de la collabora-
tion franco-musulmane.
Le crédit de di, millions de francs que le
Parlement français a voté *il y a quelques
jours ci 'luC j'ai eu l'honneur de rapporiet
au nom de la Commission des Finances du
Sénat, permettra au Gouvernement d'affir-
mer par des aéuvreï Utiles le caractère de
cette collaboration des faces et des cipjiisji- <
Hons en funisï'e. -.:. '* « 7, ,'.:' (;
Ce trédïl, à concurrence de 9.500.000 fr.
servirai en effet, à transformer l'hôpital in-
digène de Tunis. Le nombre des lits sèra
augmenté de 224 à 700 ; une dizaine de PCJ-
villons nouveaux seront construits, les bts-
tallations seront modernisées. Aucune œuvre
ne saurait mieux souliglter, pont les popula-
tions musulmanes la maternelle sollicitude
de la nation française.
Cinq cent mille francs seront en outre
consacrés à des œuvres d'int elle dualité arabe
et française. Les principaux arabisants et
lettrés ae l'ilfriqtic du Nord seront mis en
mesure de se réunir en un congres de langue,
de littérature et d'art arabes. En même
temps, des étudiants français et des élèves
de nos écoles seront envoyés en Tunisie pour
y prendre contact avec l'action de la France
dans la Négellcc.
Au moment, où le Chef de lj Etat va p-orter
à la Tunisie le salut de la France et com-
mémorcr le cinquantenaire d'un protectorat
pacifique et civilisateur, le geste généreux de
la Métropole apparaîtra à tous les habitants
de la Régence, comme le symbole émouvant
de l'associatiolt franco-indigène dans les. oell-
vres du cœur et de l'esprit.
Benrll .re.er't
Sénateur de ta Guadeloupe, Vice-Pré-
sidmi de la Commiteion du
..4llatruBt'IèN.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
̃4»
Découverte d'un poème phénicien
Une découverte extrêmement intéressante
et dont vient de s'occuper l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, vient d'être
faite en Syrie par la mission Schaeffer-Che-
net. Il s'agit d'un poème phénicien écrit il
y a plus de trois mille ans et qui retrace les
différents épisodes de la lutte entre Môt fils
des Dieux et Ale.in fils de Baal. Môt symbo-
lise les récoltes et Alein les nuages et la
pluie et l'hiver avec tout un cortège de bê-
tes et plus particulièrement de sangliers.
Le texte du poème parut d'abord indéchif-
frable. Mais la sagacité bien connue de M.
Charles Virolleaud, ancien directeur du Ser-
vice des Antiquités en Syrie, en vint à bout.
La version esquisse en somme une expli-
cation de la vie analogue à celle que l'on
trouve dans la légende d'Adonis, et la My-
thologie classique. Mais le poème en ques.
tion constitue le premier document authenti-
que d'une littérature purement phénicienne
dont l'existence avait été mise en doute, en
dépit de certains témoignages anciens.
Quelques fragments manquent. On ne dé-
sespère pas de les retrouver. Quoi qu'il en
soit M. Charles Virolleaud a donné une
traduction parfaitement claire de tout ce
que nous en possédons jusqu'ici
Le très haut intérêt de sa communication
a été souligne par une série d'observations
de MM. Salomon Reinaeb, René Dussaud,
Edmond Bottier, Marçais, et, au ntm. de
l'Académie, M. Michon, qui présidait la
séance, l'a vivewent* rcmercaî et. félicité.
SYMPHONIE EXOTI QUE
y* ------.
A PAPEETE
>♦.
MM. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chaumel-Gentil poursuivant leur périplt)
arriveront demain dimanche à Papeete à
bord du Boussole.
On sait que ces deux vaillants cinéastes
filment en ce moment un grand documentaire
soriôre et , parlant : Symphonie exotique,
qu'ils exécutent autour du monde avec K
patfonage du ministère des Colonies de l'Ex-
position Coloniale et de la Société de Géo-
graphie de Paris.
- te Commissariat général de l'Exposition
Côlbniale veut avoir la primeur de la pré-
«entation de ce film dont les premiers en-
'Vola se révèlent sensationnels dans le cou-
rant du mois de septembre prochain.
Mi Alfred Chaumel et Mme Genevière
Chaumël-Gentil seront rentrés en France
dans les premiers jours du mois de juin pro-
chain.
- el.
CINÉMA COLONIAL
̃ «♦«
J. Vers l'Afrique
M. André Hugon est allé tourner en
Afrique La Croix dit Sud qui évoquera les
avèlltures, d'un Targui revenu dans sa tribu
après avoir reçu une éducation européenne.
C'est Charles de Rochefort qui en sera
la vedette.
–i -
A Auguste Pavie
>♦»
Demain il sera procédé à Dinan, à l'ins-
tallation d'un monument à la mémoire
d'Auguste Pavie, et à l'inauguration d'une
rue dédiée au grand explorateur.
C'est à notre éminent ami Michel Geist-
doerfer, député de la première circonscription
jde Dinan, que revient le mérite de cette no-
ble initiative. ,
–: 41» 1
A PExpOMtion Coloniale
v v -1 * V ,
5° Conférence hebdomadaire
Samedi, vdille de PAques, il n'y eut pas
de conférence.
Aujourd'hui, comme revivifiée par les va-
canees, toute la troupe des journalistes et
des organisateurs était fraîche et joyeuse.
Les touristes étrangers sont sur la sellette.
Facilités de voyages. Formalités réduites :
palsd^port supprimé « visa de transit prolongé
de ij idUrs à. 1 mois et ramené de 100 francs
f ^éâlîT.*ÎM( ; ---'",
',' Une explication sur la fameuse fête hon-
groise (VÓir Annales Coloniales du 2 avril)
nous est donnée.
La voici : la Hongrie s'est toujours mon-
trée une grande amie de l'Exposition Colo-
niale ; comme récompense on la fêtera publi-
quement à Vincennes. Cela manquera peut-
être de coloniaux colonisants, mais nous au-
rons probablement des Tziganes !
.,,..Re-..ree". Defflns.
L'énorme sphère du Pavillon
des Missions Catholiques
A 1 entrée de la grande salle du 50 mètres
de profondeur où les Missions d'Afrique ex-
poseront, se trouve un petit pavillon octogo-
nal, de style marocain.
Là, tournera une sphère de 2 m. 50 de dia-
mètre où seront indiqués toutes les Missions
Catholiques du monde entier.
Chacune des Missions sera représentée par
un point brillant et ainsi, on pourra se ren-
dre compte de l'importance des Missions
Catholiques dans le Monde.
Un article de Mgr Boucher, président, à
Paxis, de l'Œuvre de la Propagation de la
Foi, a publié, ces temps derniers, les chif-
fres des statistiques officielles de Rojne. Il
est bon de les rappeler ici, puisque ils ont
servi de base à l'établissement de cette map-
pemonde. -
- Les Missions Catholiques, sur toute la sur-
face du globe, sont réparties en 374 territoi-
res ecclésiastiques. Ils ont à leur tête 282
évêques et 91 préfets apostoliques. Ils"comp-
tent 12.959 prêtres dont plus de 4.304 indi-
gênes ; 5.112 frères, dont plus de 1.315 indi-
gènes, 28.099 religieuses, dont plus de 11.399
indigènes. Ils forment une armée pacifique de
46.170 membres : 25.186 étrangers 17.017 in-
digènes et 3.967 ouvriers apostoliques, dont
l'origine n'a pas été indiquée. Parmi eux, il
y a des vétérans : 3.852 ont plus de 30 ans
de labeur, ce qui pour les 1.151 prêtres - re-
présente près de 55 ans d'âge, 8.711, dont
3.294 prêtres, ont au moins 15 ans de séjour
en. pays de mission. Il est temps que de nou-
velles recrues viennent assurer la relève, ou
du moins apporter l'appoint très désire de
leurs forces jeunes.
Parmi tant de missions, la part de la
France est belle, elle se distingue, sur la
mappemonde qui est établie par la main de
Forest, par des points de différentes couleurs,
mais, dans le Pavillon, ne seront représentées
que les Missions en pays de Colonies fran-
çaises, puisque l'Exposition de 1931 est une
Exposition Coloniale.
Nous rappelons que les souscriptions sont
reçues, soit par la Banque Lehideux, 3, rue
Drouot, Paris Ixcl soit par le Compte chè-
que postal : Paris : 1523-24.
(Agence F ides.)
'*bol
Un des sirvivaots de la mission Foureau-
Lany meurt au Maroc
–»+*
On annonce de Fez le décès du contrôleur
des domaines Lelièvre, qui est un des survi-
vants de la mission saharienne Foureau-
Lamy.
LTRE EN SECONDE PAGE :
L'odyssée d'un jeune breton aux lies
Saint-Paul et Aiôslerdam.
Le voyage des souverains siamois.
L'idée coloniale toujours vivanto en
Allemagne, par P. C. G. F.
Le voyage présidentiel en Tunisie
- 8.8
L'arrivée à Tunis des parlementaires
qui accompagneront le Président
Par le Gouverneur-Grévv sont arrivés
jeudi, à 19 heures. MM. Taillinger, prési-
dent ; Delsol, Soulier, Monligny, Paluraud-
Mirand, Quesnel et Beluel, membres de la
commission de L'A géile, des colonies et
protectorats, de la Chambre des députés.
ILs ont été reçus par MM. de Warren, Lo-
rin et Malingre, faisant partie de la mame
commission et aeid à Tunis.
Tous doivent accompagner le président de
la République dans son voyage à travers le
protectorat. t
Ils partiront ensuite pour se rendre en
Algérie en effectuant le trajet saharien ï'o-
zeur-Biskra le 16 avril,
A bord du même navire, sont arrivés les
journalistes qUi vont accompagner1 le Pré-
sident de la République.
L'arrivée à Bizerte
C'est par une splenfiide matinée que le
Président de la République est arrivé hier
matln, à 11 heures, en rade de Bizerte, Le
Goitoert, battant pavillon du Président, et
le Duiguay-Trourn, au milieu des sirènes
dl des coups de canon saluant la venue
du chef de l'Etat-, (firent une emirée ma-
jestueuse jusqu'au fond de la baie PontlJ,
ce pendant que trente avions survolaient
les eaux caillllws du golfe et les collines
verdegrisées, et que tes musiques des
confréries religieuses indigènes s'époumon-
nahcnb - de toutes leurs i-aïtas, Sur les deux
croisvutrs avaient pris place MM. Léon
Bémrd, gurde des Sceaux, ministre de la
Justlice; Delzangtes, chef adjoint de son
cabLnet; Charles Dumont, ministre de la
Marine; le contre-amiral Darlan, son chef
de cabinet; le lieutenant de vaisseau lié-
voU; Jules Michel, s(J'c'rCJ.ta'h'e général de
ta Présidence; Becq de Fouquiùres, direc-
teur du Protocole; ̃ le contre-amiral Vedel,
le général Audiberl, Eugène Hossi, le Ltcu-
tenanl-cotoml Hwpied. Doisnel de Saint-
Quentin,, directeur des. Affaires d'Afrique;
Barbier et. Bugaleft. M, Manceron, résident
gên&ml, et le vice-amiral Bréart de Boi-
sanger, commandait en chef, préfet mari-
time de la 4° Région, montèrent aussitôt à
bord pour saluer M. Gaston Doumergue.
Après le déjeuner servi à bord du Cull-
berl, /o\ Président - de la République, avec
le cérémonial ordinaire, pril pied' sur la
terra tunisienne. Il y était accueilli par le
contre-amiral de JJoisunger et te général de
Chanibmn, commandant supérieur des
troupes en Tunisie.
Vers Tunis
A 14 h. 30, .fe ¡,'i:tt présidentiel s'en fal-
lait vers TÙ11U. Après un edurt arrêt à
tiassav-Saïd. a,rrôt qui permettait à Son
Altesse,'le JJôt, de Tunis de prendre placé
.(1U,D: çô(4s dihiiPrésklwUi ; --. -.-'-. -
t»JarrWée à Tunis
.- il 16 h. 85, (iu milieu des acclamations
et. clds vivait s et des détonations, te train
présidentiel entrait en gare de Tunis. M.
Gaston Doumergue était reçu à sa descente
de train par o les autorités civiles et min-
lettres. On pouvait notamment remarquer :
le général Obkl, cheile el Médina ; MM,
Monchicourl, contrôleur civil ; Gaudiani,
vice-préskLent du Grand Conséit de la Sec-
tion française; Mohamed Chenick, vtec-pré-
àident du Grand Cohsell de la Section indi-
gène; Bakkouche, caïd de- la banlieue et
loti-les les personnalités (les cabinets et des
différents services de la Résidence.
Souhaits de bienvenue de la municipalité
Au nom de lu municipalité, M. Curtelin,
vice-président depuis vingt-cinq ans, sa-
luait M. Gaston Doumergue, qui lui répon-
dait en disant sun plaisir de rendre sa
visite au Bey et de se rendre compte par
lui-même de la richesse tunisienne et de
ses grandes possibilités.
« Nous travaillons, a-t-iil ajouté, au; bon-
heur de tous sains considération die paJ'lU,
do iroliigion, de naissance ou de nationaliJél.
Nous apportons ici un esprit de concorde
et des leçons d'une .ex'périenco que la
France a acquise au cours de si Ipngues
années et dont elle est toujours h dîneuse
de faire profiter les pays plus, jeunes
qu'elle^ »
Arrivée à la Résidence
Le cortège se formait alors pour que le
Présidenlt 7nH se rendre à la Rés idence oit
M. Manceron, résident général, allait pré-
senter au Chef de. CEltat Mgr Lemaitre,
archevêque de Carthage, les corps consti-
tués, tes chefs de 'service, etc.
Quelques, instants après ces présent(l..-
lions, S. A. te Bey quittait la RésMcnce.
Vers le Dar-el-Bey
M. Doumergue prend place dans sa Dau-
mont aux six chevaux pour se rendre au
palais bôijlical Sur la grand place brûlée
de soleil, des milliers et des milliers de
personnes, en haies, profondasgrimpées
aux arbres, penchées aux fenêtres, nichées
jusqu'aux loggias de la cathédrale, atten-
daient. ,.Çà et là les barrages éclat,aient
,sou.s la poussée des foules, ce pendant que
les cloches sonnaient à la volée. Enfin, à
18 heures, le long serpenat d'aulos se met-
tait en marche sous les acclamations de ta
foule. Ici et là les drapeaux des deux na-
tions transalpines fraternisaient ; les en
fants des écoles, élégantes et fines jeunes
filles françaises, fraîches icuncs filles ila-
liennes en blouse blanche, femmes tuni-
siennes aux voiles noirs, israélites en fez
sombre, unis dans des bravos sans fin, en-
combraient les troiiloirs; les moindres mar-
ches, les baies oii flottaient oriflammes et
longues draperies.
Par Bab-Djcdid et Bab-Menara, le cor-
tège (fagnait le palais de Dar-el-Bey, tout
flamboyant de sa Garde rouge ot or, des
cuivres de sa musique, des uniformes dont
le noir sefnble èltM encore une couleur.
Au Dar-el-Bey
Dans la salle du Palais tendue de velours
rouge, Sidi Ahmed accueillait le Président
et sa suite et prononçait un discours dont
voici le texte :
Monsieur le Président de la Répuhliquc,
c'est avec une joie sincère et profonde que
je reçois en co jour heureux l'éminent chef
qui, grâce à sa haute conscience, ù sa rare
valeur, A son ardent patriostime et à la con-
fiance qu'il inspire il tout le peuple français,
a été élevé à la puprême magistrature de la
République. Cette visite constitue pour moi,
comme pour la Tunisie tout entière, la ma-
nifestation la plus tangible de l'amitié et
de la sollicitude du gouvernement de la Ré-
publique et de la nation française pour mon
pays.
Ma joie est d'ailleurs partagée par tous
les Tunisiens, qui sont infiniment recon-
naissants à la France de l'œuvre grandiose
qu'elle a accomplie en ep pays, œuvre que
vous avez déjà entrevue, dont vous allez
constater et admirer toute l'étendue et dont
la Tunisie est redevable au génie civilisa-
teur de la France, ainsi qu'au dévouement
et à l'incomparable valeur de ses représen-
tants successifs en ce pays. C'est pour la
dynastie husseinite comme pour la popula-
tion indigène un motif de fierté d'avoir con-
tribué, par une collaboration confiante et
un loyalisme constant, à cette œuvre de ré-
génération réalisée par la nation protectrice
avec le respect absolu des engagements
pris ainsi que des drQÍld et des intérêts
dont la France a assuré la sauvegarde. Per-
mettez-moi, Monsieur le Président de la
République, de vous redire toute la grati-
tude que je ressens au souvenir de l'accueil
chaleureux et cordial que j'ai trouvé l'an
dernier en France, tant auprès de vous et
du gouvernement de la République qu'au-
près de la population française.
M. Gaston Doumergue iwenait à son
tour la parole.
Monseigneur,
Je remercie vivement Vulre Aile s se de
son accueil fi cordial.
Je La remercie particulièrement des
sentiments chaloureux qu'Elle a bien voulu
exprimer il l'égard de lue France, ainsi
que de l'hommage qu'Ell-e a irendu à l'œu-
vre accomplie en Tunisie par le gouverne-
ment de la République.
Ces nobles sentiments n'ont d'ailleurs
jamais cessé d'être de tradition, dans la
dynastie husseinite, avant même que le
protectorat vint sceller définitivement les
liens d'amitié séculaire unissant la Tunisie
à la France..
Jo suis combien lu loyale collaboration
des .souverains de la Tunisie et le con-
cours dévoue de la population 'indigène
ont été précieux pour la réalisation des
réformes do toutes sorlcs qui ont eu de si
heureuses conséquences pour 'lu Tunisie.
Je wuis purliculièrenicnt heureux de voir
que cette œuvre de progrès se poursuit
dans lo mémo esprit de confiance récipro-
que, -sous le règne do Votre Altesse, q,nc
je prie d'il gréer nies vœux indlT.:i du
bonheur pour sa personne et île prospé-
rité pour son paya;
-hc bey décorait ensuite MM. Béryrd fiL
Dumonl du Grand Cordon de l'ordre de
ilacd cl îlamani le général Audibert du
Grand Cordon du iïicham Jflikar. Après
un dernier hymne, le président regagnait
pur 'le même chemin ia résidencef,
Le diner au Dar el Bey
A 20 heures, M. Gaston Doumergue
se rendait ù nouveau au Dar et Bey où un
dîner de soixante couverts était servi, dans
la salle du premier ministre, la même où
le fameux architecte, llarnoud cl Bac h a
qui bâtit le palais voici deux cent quatre
vingt-cinq ans utilisct ses ouvriers pendant
trente-cinq ans pour construire un plafona
de ,}J'Mtre tnlaitlé qui défie toute des-
cription.
1fJ. Bey s'adressa en ces termes à M.
Doumergue :
Monsieur le Président
de la République,
Je suis très heureux de vous accueillir
dans cette vénérable demeure qui a l'hon-
neur de recevoir aujourd'hui, pour lu
quatrième Jois, un chef de 'l'Elut fran-
çais.
Vingt-huit uns se sont écoulés depuis
le jour où, pour la première fois, un sou-
verain de Tunisie recevait en ces lieux
l'un. de vos illustres prédécesseurs, et il
m'est particulièrement agréable de cons-
tater que si, au cours de cette période,
hopinnes et choses ont changé, les HCtl:,
étroits qui unissent si cordialement l-i Tu-
• nisie et la France n'ont fait que s'affer-
mir.
En parcourant une grande partie de la
Tunisie, en allant jusqu'aux liihites méri-
dionales de la Régence, vous pourrez cons-
tater par vous-même quelle belle couvre
a été accomplie en un domi-si'ôclc de pro-
tectorat français.
Mes sujets, par leurs acclamations en-
thousiastes, viennent do voue prouver
qu'ils savent Apprécier les bienfaits de la
France généreuse, leur gratitude ü d au-
tant plus vive en cette année particulière-
ment défavorable au point de vue a^ncolc,
que l'adminisliration. du protectorat, mue
par ces sentiments d'humanité et de philan-
thropie qui caractérisent 'la nation fran-
çaise, n'a reculé devant aucun sacrifice
pour atténuer les effets de la disette et
soulager les misères.
C'est pour eux une nouvelle occasion ne
comprendre que la Franco sait -venir effi.
cacement en aide à ceux dont elle a assu-
mé la protection. - - -
Je souhaite, monsieur le Président do la
République, que vous emportiez de ce
pays le souvenir réconfortant d'une couvre
pleine de grandeur et d'une population
consciente de ce qu'elle doit à votre
girnndc et glorieuse nation.
Le président de la République répond ;
Monseigneur,
Je remercie Voire Altesse de la bonne
grAce de son accueil.
Los marques d'omilié qu'Elle m'u don-
nées el l'exprcssion cluileurcusc de ses sen-
limente. h l'égard de la France m'ont pro-
fondément louché.
Je remercie particulièrement Votre Altes-
se du concours précieux et confiant qu'Elit:
apporte an représentant de la France dans
l'oeuvre de progrès et de civilisation dont
notre pays poursuit l'accomplissement en
Tunisie.
11 m'a été déjà donné de me rendre comp-
te dos résultats féconds obtenus, dans tous
les domaines, gréce au génie eréaleur de la
1
LE NUMERO ] 80 &DNÏIMB$
SAMEDI sont, 11 AVRIL W6W
JQMMLJIjOTIDIEII
Mémction & Administrant s
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Les Annales Coloniales
ïïm mmonctn et réclame imi retint m
kyreati du {ournèl.
i)iICT.UR.PONDA"U. i MÉMtl Au &DEL
Tout lit articles publié* dans noire tournai ne pnttwM
être reproduite qu'en ettanl let AQALII Goumulb.
IIOIIEIEITS
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fous lei bureaux de poste.
les Planteurs de Caféiers
) m+m-* -
.: - On sait que le Parlement vient de voter
une taxe spéciale sur le café, dont le pro-
duit est destiné à venir en aide aux planteurs
coloniaux de caféiers.
Les planteurs de caféiers se trouvaient
dans une situation au moins aussi précaire
que celle des planteurs de caoutchouc. Ils
sont victimes de la surproduction mondiale
du café qui a amené un écroulement des prix
tels que dans certaines régions du Brésil des
quantités considérables de café ont été jetées
à la mer faute d'acheteurs.
Tous les planteurs du monde produisent
actuellement plus de un million cinq cent
mille tonnes de café, A lui seul le Brésil eh
fournit plus de un million de tonnes, et
dans le seul Brésil, l'Etat de Sao-Paiilo a
récolté en 1928, 780.0100 tonnes. Les plan-
tations brésiliennes occupent Une superficie
d'au moins 2.500.000 hectares, cette super-
ficie, malgré toutes les mesures restrictives, a
plutôt tendance à s'accroître. L'Amérique
centrale, Porto-Rico, Java et Sumatra, les
îles Philippines, Havaï sont des producteurs
importants. Bien loin derrière viennent nos
colonies qui fournissent, avec 5 à 6.000 ton-
nes, à peine, la trois centième partie du
câfé récolté dans le monde.
Cependant beaucoup d'entre elles pour-
raient, dans un avenir très proche, produire
Une bonne partie du café nécessaire à la
Métropole. La France est une grosse consom-
matrice de café. Il lui eh faut, bon an mal
an, plus de 150.000 tonnes. Le Français est
un grand amateur de café. Nous sommes
loin de l'année 1667 où Paris eut son pre-
mier « café » ou établissement dans lequel
on débitait. la boisson de ce nom. C'est à
partir surtout de 1857 que l'usage du café
s'est rapidement répandu chez nous; 1857. :
c est la date à laquelle le café devint offi-
ciellement la boisson de nos soldats. A par-
tir de ce moment, tous les militaires libétés,
retournaient dans leur village, en emportant
de leur passage sous les drapeaux le souve-
nir ému du « quart de jus » matinal, si ré-
confortant en dépit de sa couleur si regret-
tablement claire. Au foyer familial ils vou-
lurent retrouver le môme breuvage, un peu
plus corsé toutefois. Dcpuh;, nous n'avons
tessé de voir croître la consommation natio-
, mile. Elle était de un kilogramme par tête
débitant en 1900. Aujourd hui, chaque
.F'rançuis consomme, en moyenne, plus de
3 kg. 500 de café. Seuls les Hollandais,
les Belges, lés Scandinaves ont une consom
matlon unitaire supérieure (i la nôtre s g à 6
enviiwrfi. "r *
1 Il semble toutefois que la pfogicssioh de
cette consommation marque un temps d'ar-
rêt, comme tend ti lo prouver le tableau sui:
Nànt :
34.300 tonnes eu 1860
• -5°J300 - 1869
56.8001 - 1879
74.7Ô0 : - 1891-1900 moyenne
97.200 - 1901-1910 moyenne
162.000 1920
168.000 1925
159.000 - 1926
^159.000 - 1927
158.000 - 1928
160.000 - 19i9
Ainsi donc, l'excédent de la production
mondiale, ne peut espérer trouver en France
un débouché élargi. Nous semblons être
arrivé à saturation.
Dans ces conditions, la bataille engagée
par nos planteurs coloniaux de caféiers sem-
ble devoir être rude. La, formidable avance
acquise par les planteurs brésiliens les han-
dicape sérieusement. Seule une protection
tout à fait sérieuse peut permettre à leurs
jeunes ailes de se déployer. Cette protection
exceptionnelle se fait évidemment aux dé-
pens du consommateur. Ce dernier va res-
sentir, assez faiblement d'ailleurs, les effets
de la dernière taxe spéciale adoptée par le
Parlement.
Quoi qu'il en soit, cette taxe, aura pour
effet, d'apporter à nos planteurs de caféiers
une aide, matérielle appréciable. A eux de
l'utiliser au mieux pour franchir un cap pé-
rilleux, de profiter de ce secours inattendu
pour donner à leurs plantations un essor nou-
veau. L'aide inattendue que leur apporte
l'Etat, ne doit pas les inciter à se complaire
dans des méthodes de culture désuètes.
Sortant de la routine, s'engageant de plus en
plus datas la voie des expériences scientifi-
quement et rationnellement menées, ils se
doivent de donner une extension rapide à
leurs cultures.
Mais l'effort individuel des planteurs, ne
doit pas faire oublier.à l'Etat et aux Gou-
vernements coloniaux que les études d'en-
semble sur la culture du caféier leur incom-
bent presque exclusivement.
Nos gouvernements coloniaux doivent
Organiser des « stations d'essai du café »
analogues à celles que les Hollandais ont
,. organisée à Buitenzorg, à Java. Dans ces
jardins d'essai il importe que soient systéma-
tiquement recherchées les meilleures variétés
de caféiers Adéquates à chaque région. Les
études porteront tout d'albord sur les diver-
ses variétés. des deux grandes espèces con-
nues : le caféier d'Arabie et le caféier du
Libéria, On examinera ensuite certaines au-
tres espèces, comme le Coffea txcelsa, le
Coltea robusta, le Coffea congcmis, le Col-
fea sienophylla, etc.
Les fléaux qui viennent ravager les plan-
tations de caféiers devront être aussi parti-
culièrement étudiées. UHemilia, ce champi-
gnon dont les effets sont comparables à ceux
de l'oïdium, devra être attentivement étudié;
rappelons que l'hémilia a, en quelques an-
géesj ruiné CeyVanrvLç
léoptère dont la larve pénètre au cœur de
l'arbre qu'il tue, devra être l'objet de l'at-
tention des savants mis à la disposition des
« Stations d'essai » ; il. en sera de même
de ce Scolylc qui s'attaque au fruit.
Les études ne devront pas seulement por-
ter sur la production. du café, mais encore
sur la commercialisation du produit récolté.
Il importe, en effet, de ne présenter sur le
grand marché du Havre que des produits
entrant dans les quelques grandes catégories
standardisées.
(Enfin, les pouvoirs publics ne doivent pas
perdre de vue le vœu émis le 7 décembre
1928 par la Sous-Commission des Cafés de
V Association Natiottalc d'Expansion Eco-
nomique, vœu adopté après lecture du rap-
port de M, Belignon.
L'Association émet le vœu :
« 1 0 Que l'Administration coloniale àug-
« mente le nombre et Vimportance des
ci champs d'expériences agricoles et les
« mette à même de jouer le rôle d'organes
« de diffusion et de renseignements, utilisant
u les résultats des expertences répétées et
« certaines. Que, pour chaque' coloitte un
« inventaire soit dressé des terres suscepti-
(1 bles d'être plantées cet caféiers) avec l'itt-
« dication des moyens de commmlÏcatioll)
» les caractéristiques du sol et dit climat,
« les variétés préconisées, les ressources en
« main-d'œuvre et le prix de. celle-ci et le
« régime des concessions coloniales et de la
« propriété immobilière;
» 20 Que, pour rendre effectifs les servi-
« ces rendus par les cadres de l'Agriculture,
« on ait recours) dans toute la mesure du
« possible, à des agents contractuels présen-
« tant les garanties suffisantes d* éducation
« agricoles
« 30 Que soient étudiéesvle plus vite possi-
Il ole les espèces de la Côte d'Ivoire et de
« blem 'Guinée susceptibles de donner un café
« la
Il commercial de bonne qualité eu indiquant
« à l Administration c( par elle, aux indigè-
« nest Vespèce ou la variété à multiplier ;
« 40 Que, du point dé vue de la Métropole
« soit étudiée lit création d'un Comité des
« cafés coloniaux est s?inspirant des métho-
« des employées par les groupements dit
« gentc de VAssociation nationale des Ifois
« et de VAssociation cotonrtière cololtitllel
« le Comité envisagé devra être doté de res-
« sources importâmes Par un , prélèvement
« minime sur te tonnage des cafés importés
« en France. »
A l'heure où le consommateur vient d'ac-
cepter une taxe sur le café itùporté, n'est-il
pas indiqué de réaliser entièrement ce vœtt ?
en particulier le moment n ez, it"pas bien -
choisi pour créer le Comité des cafés colo-
niaux, puisque des ressources spéciales sont
disponibles pour sa dotation?
Georg.. Xauette,
député de. Saône-ct-Loire,
Vice-présidont dé la Commission des Colonies,
Vice-préèldent de la Commission des Mines.
*♦+» ̃ j
La commission sénatoriale
en Algérie *
<+,
M. Carde, Gouverneur général de l'Algé-
rie, et Mme Carde, ont offert, au Palais
d'Eté, en l'honneur de la commission séna-
toriale de l'Algérie un ptand diner auquef
assistaient notamment les parlementaires al-
gériens, le président des Délégations Finan-
cières et de nombreux députés financiers.
La commission quitte Alger ce matin.
–:
Après la clôture du congrès de Tanis
1
M. Champetier de Ribes ainsi que les
congressistes de l'Union Nationale des
Combattants sont arrivés à Marseille sur
VAlésia.
Avant de quitter le bord, le ministre a
félicité le commandant Morquin, ses. officiers
et l'équipage. 11 a également dit à MM.
Rossignol, Boulard. Hubert et de. Pontalba
sa satisfaction pour la -' réussite de ce magni-
fique congrès et pour l'esprit d'union et de
discipline dont tous les anciens combattants
avaient fait preuve.
- :
Deux chevaux à Mm Cécile Sorel
«»«
Le Grand Viiir a envoyé deux splendides
chevaux blancs à Mme Cécile Sorel, en
souvenir de sa tournée triomphale au Maroc.
Ils seront à Paris mardi matin,
Legéneral Goarand an Maroc
»♦«
Le général Gouraud a été reçu par toutes
les autorités françaises et indigènes ayant à
leur tête le chef du territoire et le pacha Bagh-
dadi.
Il a été chaleureusement acclamé pendant
sa traversée de la ville. Fez n'a pas oublié
celui qui la sauva des farouches Djebala en
les écrasant, au pont du Sebou, au mois d'avril
1912. ;
Le général est descendu au palais de Bou
Djeloud. qui ett à Fez la résidence générale.
Charlie Chaplin
en Afrique du Nord
T.'
Charlie Chaplin quittera. mardi, prochain
la Côte d'Azur, où • il se trouve en ce mo-
ment. Il se rendra d'abord à Marseille où
il fera. un court séjour et s'embarquera en-;
suite à destination1 dèrl'Afrique du Nord.
France et Tunisie
1 '1
81
E voyage du Président
de la République en
Tunisie, où il s'est
rendu, accompagné
des membres d u
Gouvernement et dit
Parlement pour y
faire visite à S.A. le
bey et commémorer
avec lui le cinquan-
tenaire --- du traité
d'amitié et d'union signé ait Bardo le
12 tuai 1881, est un complément de ceux
accomplis par M. Gaston Doumergue en Al-
gérie et au Maroc. Il témoignera, une fois
de plus, aux populations de VAfrique du
Nord, la sollicitude de la France pour tout
ce qui touche à leur prospérité matérielle, à
leur culture spirituelle et à leur développe--
ment, social.
Depuis un demi-siècle que fut institué,
dans cet esprit d'uitivn et d'amitié, le pro-
tectorat de la France sur le royaume de
l'ullis, une évolution s'est accomplie, dans le
double cadre de la civilisation française et
de la civilisation musulmane, sur ces ter-
ritoires autrefois illustrés par Carthage et
par Rome, et qui, chaque jour, reprennent
plus de fécondité et de splendeur sous l'ani-
mation du génie de notre patrie.
La pius, sincère tolérance religieuse et po-
litique a permis aux populations indigènes de
vivre et de progresser selon le statut cora-
nique auquel elles restent attachées sous
l'égide des libertés et de la justice fran-
çaises.
Par le double effort conjugué des colons
venus de la Métropole et des indigènes tuni-
siens, la culture de l'olivier, de la vigne,
du dattier, des céréales, s'est Multipliée en
même temps que l'exploitation des richesses
minières du soùs-sol.
De grandes oeuvres, d'éducation, d'assis-
tance et d'hygiène ont été fondées et se sont
accrues. Un passé plusieurs fois illustre a
été ressuscité par la scicllce., la poésie et les
beaux-arts. La Tunisie apparaît aujourd'hui
à tous les yeux comme un des plus brillants
et des plus solides résultats de la collabora-
tion franco-musulmane.
Le crédit de di, millions de francs que le
Parlement français a voté *il y a quelques
jours ci 'luC j'ai eu l'honneur de rapporiet
au nom de la Commission des Finances du
Sénat, permettra au Gouvernement d'affir-
mer par des aéuvreï Utiles le caractère de
cette collaboration des faces et des cipjiisji- <
Hons en funisï'e. -.:. '* « 7, ,'.:' (;
Ce trédïl, à concurrence de 9.500.000 fr.
servirai en effet, à transformer l'hôpital in-
digène de Tunis. Le nombre des lits sèra
augmenté de 224 à 700 ; une dizaine de PCJ-
villons nouveaux seront construits, les bts-
tallations seront modernisées. Aucune œuvre
ne saurait mieux souliglter, pont les popula-
tions musulmanes la maternelle sollicitude
de la nation française.
Cinq cent mille francs seront en outre
consacrés à des œuvres d'int elle dualité arabe
et française. Les principaux arabisants et
lettrés ae l'ilfriqtic du Nord seront mis en
mesure de se réunir en un congres de langue,
de littérature et d'art arabes. En même
temps, des étudiants français et des élèves
de nos écoles seront envoyés en Tunisie pour
y prendre contact avec l'action de la France
dans la Négellcc.
Au moment, où le Chef de lj Etat va p-orter
à la Tunisie le salut de la France et com-
mémorcr le cinquantenaire d'un protectorat
pacifique et civilisateur, le geste généreux de
la Métropole apparaîtra à tous les habitants
de la Régence, comme le symbole émouvant
de l'associatiolt franco-indigène dans les. oell-
vres du cœur et de l'esprit.
Benrll .re.er't
Sénateur de ta Guadeloupe, Vice-Pré-
sidmi de la Commiteion du
..4llatruBt'IèN.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
̃4»
Découverte d'un poème phénicien
Une découverte extrêmement intéressante
et dont vient de s'occuper l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, vient d'être
faite en Syrie par la mission Schaeffer-Che-
net. Il s'agit d'un poème phénicien écrit il
y a plus de trois mille ans et qui retrace les
différents épisodes de la lutte entre Môt fils
des Dieux et Ale.in fils de Baal. Môt symbo-
lise les récoltes et Alein les nuages et la
pluie et l'hiver avec tout un cortège de bê-
tes et plus particulièrement de sangliers.
Le texte du poème parut d'abord indéchif-
frable. Mais la sagacité bien connue de M.
Charles Virolleaud, ancien directeur du Ser-
vice des Antiquités en Syrie, en vint à bout.
La version esquisse en somme une expli-
cation de la vie analogue à celle que l'on
trouve dans la légende d'Adonis, et la My-
thologie classique. Mais le poème en ques.
tion constitue le premier document authenti-
que d'une littérature purement phénicienne
dont l'existence avait été mise en doute, en
dépit de certains témoignages anciens.
Quelques fragments manquent. On ne dé-
sespère pas de les retrouver. Quoi qu'il en
soit M. Charles Virolleaud a donné une
traduction parfaitement claire de tout ce
que nous en possédons jusqu'ici
Le très haut intérêt de sa communication
a été souligne par une série d'observations
de MM. Salomon Reinaeb, René Dussaud,
Edmond Bottier, Marçais, et, au ntm. de
l'Académie, M. Michon, qui présidait la
séance, l'a vivewent* rcmercaî et. félicité.
SYMPHONIE EXOTI QUE
y* ------.
A PAPEETE
>♦.
MM. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chaumel-Gentil poursuivant leur périplt)
arriveront demain dimanche à Papeete à
bord du Boussole.
On sait que ces deux vaillants cinéastes
filment en ce moment un grand documentaire
soriôre et , parlant : Symphonie exotique,
qu'ils exécutent autour du monde avec K
patfonage du ministère des Colonies de l'Ex-
position Coloniale et de la Société de Géo-
graphie de Paris.
- te Commissariat général de l'Exposition
Côlbniale veut avoir la primeur de la pré-
«entation de ce film dont les premiers en-
'Vola se révèlent sensationnels dans le cou-
rant du mois de septembre prochain.
Mi Alfred Chaumel et Mme Genevière
Chaumël-Gentil seront rentrés en France
dans les premiers jours du mois de juin pro-
chain.
- el.
CINÉMA COLONIAL
̃ «♦«
J. Vers l'Afrique
M. André Hugon est allé tourner en
Afrique La Croix dit Sud qui évoquera les
avèlltures, d'un Targui revenu dans sa tribu
après avoir reçu une éducation européenne.
C'est Charles de Rochefort qui en sera
la vedette.
–i -
A Auguste Pavie
>♦»
Demain il sera procédé à Dinan, à l'ins-
tallation d'un monument à la mémoire
d'Auguste Pavie, et à l'inauguration d'une
rue dédiée au grand explorateur.
C'est à notre éminent ami Michel Geist-
doerfer, député de la première circonscription
jde Dinan, que revient le mérite de cette no-
ble initiative. ,
–: 41» 1
A PExpOMtion Coloniale
v v -1 * V ,
5° Conférence hebdomadaire
Samedi, vdille de PAques, il n'y eut pas
de conférence.
Aujourd'hui, comme revivifiée par les va-
canees, toute la troupe des journalistes et
des organisateurs était fraîche et joyeuse.
Les touristes étrangers sont sur la sellette.
Facilités de voyages. Formalités réduites :
palsd^port supprimé « visa de transit prolongé
de ij idUrs à. 1 mois et ramené de 100 francs
f ^éâlîT.*ÎM( ; ---'",
',' Une explication sur la fameuse fête hon-
groise (VÓir Annales Coloniales du 2 avril)
nous est donnée.
La voici : la Hongrie s'est toujours mon-
trée une grande amie de l'Exposition Colo-
niale ; comme récompense on la fêtera publi-
quement à Vincennes. Cela manquera peut-
être de coloniaux colonisants, mais nous au-
rons probablement des Tziganes !
.,,..Re-..ree". Defflns.
L'énorme sphère du Pavillon
des Missions Catholiques
A 1 entrée de la grande salle du 50 mètres
de profondeur où les Missions d'Afrique ex-
poseront, se trouve un petit pavillon octogo-
nal, de style marocain.
Là, tournera une sphère de 2 m. 50 de dia-
mètre où seront indiqués toutes les Missions
Catholiques du monde entier.
Chacune des Missions sera représentée par
un point brillant et ainsi, on pourra se ren-
dre compte de l'importance des Missions
Catholiques dans le Monde.
Un article de Mgr Boucher, président, à
Paxis, de l'Œuvre de la Propagation de la
Foi, a publié, ces temps derniers, les chif-
fres des statistiques officielles de Rojne. Il
est bon de les rappeler ici, puisque ils ont
servi de base à l'établissement de cette map-
pemonde. -
- Les Missions Catholiques, sur toute la sur-
face du globe, sont réparties en 374 territoi-
res ecclésiastiques. Ils ont à leur tête 282
évêques et 91 préfets apostoliques. Ils"comp-
tent 12.959 prêtres dont plus de 4.304 indi-
gênes ; 5.112 frères, dont plus de 1.315 indi-
gènes, 28.099 religieuses, dont plus de 11.399
indigènes. Ils forment une armée pacifique de
46.170 membres : 25.186 étrangers 17.017 in-
digènes et 3.967 ouvriers apostoliques, dont
l'origine n'a pas été indiquée. Parmi eux, il
y a des vétérans : 3.852 ont plus de 30 ans
de labeur, ce qui pour les 1.151 prêtres - re-
présente près de 55 ans d'âge, 8.711, dont
3.294 prêtres, ont au moins 15 ans de séjour
en. pays de mission. Il est temps que de nou-
velles recrues viennent assurer la relève, ou
du moins apporter l'appoint très désire de
leurs forces jeunes.
Parmi tant de missions, la part de la
France est belle, elle se distingue, sur la
mappemonde qui est établie par la main de
Forest, par des points de différentes couleurs,
mais, dans le Pavillon, ne seront représentées
que les Missions en pays de Colonies fran-
çaises, puisque l'Exposition de 1931 est une
Exposition Coloniale.
Nous rappelons que les souscriptions sont
reçues, soit par la Banque Lehideux, 3, rue
Drouot, Paris Ixcl soit par le Compte chè-
que postal : Paris : 1523-24.
(Agence F ides.)
'*bol
Un des sirvivaots de la mission Foureau-
Lany meurt au Maroc
–»+*
On annonce de Fez le décès du contrôleur
des domaines Lelièvre, qui est un des survi-
vants de la mission saharienne Foureau-
Lamy.
LTRE EN SECONDE PAGE :
L'odyssée d'un jeune breton aux lies
Saint-Paul et Aiôslerdam.
Le voyage des souverains siamois.
L'idée coloniale toujours vivanto en
Allemagne, par P. C. G. F.
Le voyage présidentiel en Tunisie
- 8.8
L'arrivée à Tunis des parlementaires
qui accompagneront le Président
Par le Gouverneur-Grévv sont arrivés
jeudi, à 19 heures. MM. Taillinger, prési-
dent ; Delsol, Soulier, Monligny, Paluraud-
Mirand, Quesnel et Beluel, membres de la
commission de L'A géile, des colonies et
protectorats, de la Chambre des députés.
ILs ont été reçus par MM. de Warren, Lo-
rin et Malingre, faisant partie de la mame
commission et aeid à Tunis.
Tous doivent accompagner le président de
la République dans son voyage à travers le
protectorat. t
Ils partiront ensuite pour se rendre en
Algérie en effectuant le trajet saharien ï'o-
zeur-Biskra le 16 avril,
A bord du même navire, sont arrivés les
journalistes qUi vont accompagner1 le Pré-
sident de la République.
L'arrivée à Bizerte
C'est par une splenfiide matinée que le
Président de la République est arrivé hier
matln, à 11 heures, en rade de Bizerte, Le
Goitoert, battant pavillon du Président, et
le Duiguay-Trourn, au milieu des sirènes
dl des coups de canon saluant la venue
du chef de l'Etat-, (firent une emirée ma-
jestueuse jusqu'au fond de la baie PontlJ,
ce pendant que trente avions survolaient
les eaux caillllws du golfe et les collines
verdegrisées, et que tes musiques des
confréries religieuses indigènes s'époumon-
nahcnb - de toutes leurs i-aïtas, Sur les deux
croisvutrs avaient pris place MM. Léon
Bémrd, gurde des Sceaux, ministre de la
Justlice; Delzangtes, chef adjoint de son
cabLnet; Charles Dumont, ministre de la
Marine; le contre-amiral Darlan, son chef
de cabinet; le lieutenant de vaisseau lié-
voU; Jules Michel, s(J'c'rCJ.ta'h'e général de
ta Présidence; Becq de Fouquiùres, direc-
teur du Protocole; ̃ le contre-amiral Vedel,
le général Audiberl, Eugène Hossi, le Ltcu-
tenanl-cotoml Hwpied. Doisnel de Saint-
Quentin,, directeur des. Affaires d'Afrique;
Barbier et. Bugaleft. M, Manceron, résident
gên&ml, et le vice-amiral Bréart de Boi-
sanger, commandait en chef, préfet mari-
time de la 4° Région, montèrent aussitôt à
bord pour saluer M. Gaston Doumergue.
Après le déjeuner servi à bord du Cull-
berl, /o\ Président - de la République, avec
le cérémonial ordinaire, pril pied' sur la
terra tunisienne. Il y était accueilli par le
contre-amiral de JJoisunger et te général de
Chanibmn, commandant supérieur des
troupes en Tunisie.
Vers Tunis
A 14 h. 30, .fe ¡,'i:tt présidentiel s'en fal-
lait vers TÙ11U. Après un edurt arrêt à
tiassav-Saïd. a,rrôt qui permettait à Son
Altesse,'le JJôt, de Tunis de prendre placé
.(1U,D: çô(4s dihiiPrésklwUi ; --. -.-'-. -
t»JarrWée à Tunis
.- il 16 h. 85, (iu milieu des acclamations
et. clds vivait s et des détonations, te train
présidentiel entrait en gare de Tunis. M.
Gaston Doumergue était reçu à sa descente
de train par o les autorités civiles et min-
lettres. On pouvait notamment remarquer :
le général Obkl, cheile el Médina ; MM,
Monchicourl, contrôleur civil ; Gaudiani,
vice-préskLent du Grand Conséit de la Sec-
tion française; Mohamed Chenick, vtec-pré-
àident du Grand Cohsell de la Section indi-
gène; Bakkouche, caïd de- la banlieue et
loti-les les personnalités (les cabinets et des
différents services de la Résidence.
Souhaits de bienvenue de la municipalité
Au nom de lu municipalité, M. Curtelin,
vice-président depuis vingt-cinq ans, sa-
luait M. Gaston Doumergue, qui lui répon-
dait en disant sun plaisir de rendre sa
visite au Bey et de se rendre compte par
lui-même de la richesse tunisienne et de
ses grandes possibilités.
« Nous travaillons, a-t-iil ajouté, au; bon-
heur de tous sains considération die paJ'lU,
do iroliigion, de naissance ou de nationaliJél.
Nous apportons ici un esprit de concorde
et des leçons d'une .ex'périenco que la
France a acquise au cours de si Ipngues
années et dont elle est toujours h dîneuse
de faire profiter les pays plus, jeunes
qu'elle^ »
Arrivée à la Résidence
Le cortège se formait alors pour que le
Présidenlt 7nH se rendre à la Rés idence oit
M. Manceron, résident général, allait pré-
senter au Chef de. CEltat Mgr Lemaitre,
archevêque de Carthage, les corps consti-
tués, tes chefs de 'service, etc.
Quelques, instants après ces présent(l..-
lions, S. A. te Bey quittait la RésMcnce.
Vers le Dar-el-Bey
M. Doumergue prend place dans sa Dau-
mont aux six chevaux pour se rendre au
palais bôijlical Sur la grand place brûlée
de soleil, des milliers et des milliers de
personnes, en haies, profondasgrimpées
aux arbres, penchées aux fenêtres, nichées
jusqu'aux loggias de la cathédrale, atten-
daient. ,.Çà et là les barrages éclat,aient
,sou.s la poussée des foules, ce pendant que
les cloches sonnaient à la volée. Enfin, à
18 heures, le long serpenat d'aulos se met-
tait en marche sous les acclamations de ta
foule. Ici et là les drapeaux des deux na-
tions transalpines fraternisaient ; les en
fants des écoles, élégantes et fines jeunes
filles françaises, fraîches icuncs filles ila-
liennes en blouse blanche, femmes tuni-
siennes aux voiles noirs, israélites en fez
sombre, unis dans des bravos sans fin, en-
combraient les troiiloirs; les moindres mar-
ches, les baies oii flottaient oriflammes et
longues draperies.
Par Bab-Djcdid et Bab-Menara, le cor-
tège (fagnait le palais de Dar-el-Bey, tout
flamboyant de sa Garde rouge ot or, des
cuivres de sa musique, des uniformes dont
le noir sefnble èltM encore une couleur.
Au Dar-el-Bey
Dans la salle du Palais tendue de velours
rouge, Sidi Ahmed accueillait le Président
et sa suite et prononçait un discours dont
voici le texte :
Monsieur le Président de la Répuhliquc,
c'est avec une joie sincère et profonde que
je reçois en co jour heureux l'éminent chef
qui, grâce à sa haute conscience, ù sa rare
valeur, A son ardent patriostime et à la con-
fiance qu'il inspire il tout le peuple français,
a été élevé à la puprême magistrature de la
République. Cette visite constitue pour moi,
comme pour la Tunisie tout entière, la ma-
nifestation la plus tangible de l'amitié et
de la sollicitude du gouvernement de la Ré-
publique et de la nation française pour mon
pays.
Ma joie est d'ailleurs partagée par tous
les Tunisiens, qui sont infiniment recon-
naissants à la France de l'œuvre grandiose
qu'elle a accomplie en ep pays, œuvre que
vous avez déjà entrevue, dont vous allez
constater et admirer toute l'étendue et dont
la Tunisie est redevable au génie civilisa-
teur de la France, ainsi qu'au dévouement
et à l'incomparable valeur de ses représen-
tants successifs en ce pays. C'est pour la
dynastie husseinite comme pour la popula-
tion indigène un motif de fierté d'avoir con-
tribué, par une collaboration confiante et
un loyalisme constant, à cette œuvre de ré-
génération réalisée par la nation protectrice
avec le respect absolu des engagements
pris ainsi que des drQÍld et des intérêts
dont la France a assuré la sauvegarde. Per-
mettez-moi, Monsieur le Président de la
République, de vous redire toute la grati-
tude que je ressens au souvenir de l'accueil
chaleureux et cordial que j'ai trouvé l'an
dernier en France, tant auprès de vous et
du gouvernement de la République qu'au-
près de la population française.
M. Gaston Doumergue iwenait à son
tour la parole.
Monseigneur,
Je remercie vivement Vulre Aile s se de
son accueil fi cordial.
Je La remercie particulièrement des
sentiments chaloureux qu'Elle a bien voulu
exprimer il l'égard de lue France, ainsi
que de l'hommage qu'Ell-e a irendu à l'œu-
vre accomplie en Tunisie par le gouverne-
ment de la République.
Ces nobles sentiments n'ont d'ailleurs
jamais cessé d'être de tradition, dans la
dynastie husseinite, avant même que le
protectorat vint sceller définitivement les
liens d'amitié séculaire unissant la Tunisie
à la France..
Jo suis combien lu loyale collaboration
des .souverains de la Tunisie et le con-
cours dévoue de la population 'indigène
ont été précieux pour la réalisation des
réformes do toutes sorlcs qui ont eu de si
heureuses conséquences pour 'lu Tunisie.
Je wuis purliculièrenicnt heureux de voir
que cette œuvre de progrès se poursuit
dans lo mémo esprit de confiance récipro-
que, -sous le règne do Votre Altesse, q,nc
je prie d'il gréer nies vœux indlT.:i du
bonheur pour sa personne et île prospé-
rité pour son paya;
-hc bey décorait ensuite MM. Béryrd fiL
Dumonl du Grand Cordon de l'ordre de
ilacd cl îlamani le général Audibert du
Grand Cordon du iïicham Jflikar. Après
un dernier hymne, le président regagnait
pur 'le même chemin ia résidencef,
Le diner au Dar el Bey
A 20 heures, M. Gaston Doumergue
se rendait ù nouveau au Dar et Bey où un
dîner de soixante couverts était servi, dans
la salle du premier ministre, la même où
le fameux architecte, llarnoud cl Bac h a
qui bâtit le palais voici deux cent quatre
vingt-cinq ans utilisct ses ouvriers pendant
trente-cinq ans pour construire un plafona
de ,}J'Mtre tnlaitlé qui défie toute des-
cription.
1fJ. Bey s'adressa en ces termes à M.
Doumergue :
Monsieur le Président
de la République,
Je suis très heureux de vous accueillir
dans cette vénérable demeure qui a l'hon-
neur de recevoir aujourd'hui, pour lu
quatrième Jois, un chef de 'l'Elut fran-
çais.
Vingt-huit uns se sont écoulés depuis
le jour où, pour la première fois, un sou-
verain de Tunisie recevait en ces lieux
l'un. de vos illustres prédécesseurs, et il
m'est particulièrement agréable de cons-
tater que si, au cours de cette période,
hopinnes et choses ont changé, les HCtl:,
étroits qui unissent si cordialement l-i Tu-
• nisie et la France n'ont fait que s'affer-
mir.
En parcourant une grande partie de la
Tunisie, en allant jusqu'aux liihites méri-
dionales de la Régence, vous pourrez cons-
tater par vous-même quelle belle couvre
a été accomplie en un domi-si'ôclc de pro-
tectorat français.
Mes sujets, par leurs acclamations en-
thousiastes, viennent do voue prouver
qu'ils savent Apprécier les bienfaits de la
France généreuse, leur gratitude ü d au-
tant plus vive en cette année particulière-
ment défavorable au point de vue a^ncolc,
que l'adminisliration. du protectorat, mue
par ces sentiments d'humanité et de philan-
thropie qui caractérisent 'la nation fran-
çaise, n'a reculé devant aucun sacrifice
pour atténuer les effets de la disette et
soulager les misères.
C'est pour eux une nouvelle occasion ne
comprendre que la Franco sait -venir effi.
cacement en aide à ceux dont elle a assu-
mé la protection. - - -
Je souhaite, monsieur le Président do la
République, que vous emportiez de ce
pays le souvenir réconfortant d'une couvre
pleine de grandeur et d'une population
consciente de ce qu'elle doit à votre
girnndc et glorieuse nation.
Le président de la République répond ;
Monseigneur,
Je remercie Voire Altesse de la bonne
grAce de son accueil.
Los marques d'omilié qu'Elle m'u don-
nées el l'exprcssion cluileurcusc de ses sen-
limente. h l'égard de la France m'ont pro-
fondément louché.
Je remercie particulièrement Votre Altes-
se du concours précieux et confiant qu'Elit:
apporte an représentant de la France dans
l'oeuvre de progrès et de civilisation dont
notre pays poursuit l'accomplissement en
Tunisie.
11 m'a été déjà donné de me rendre comp-
te dos résultats féconds obtenus, dans tous
les domaines, gréce au génie eréaleur de la
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