Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-04-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 avril 1931 04 avril 1931
Description : 1931/04/04 (A32,N54). 1931/04/04 (A32,N54).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803287
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N* M.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
SAMEDI SOIH, 4 AVRIL 1931.
iouèsal Quoirieigo - -
Rédaction & Administration s
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; PARIS VO
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Les Annales Coloniales
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DiRECT6UR-FoNûÀTiuii « Marcel RUEDEL
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tous lu bureaux de poste.
La mission DaRàrDflbonfl
–;
Interview de M. Maria Roustan,
ministre été l'Instruction Publique
Dans son cabinet de ministre, Mario
Roustan étudie ses dossiers. On nous an-
nonce. Toujours aimable, l'œil # pétillant
d'esprit, le sourire aux lèvres, le ministre de
l'Instruction publique nous accueille.
Les Annales Coloniales ? Soyez le
biellvetm. Voire jouttlal a été le mien.
Et il le redeviendra, nous l'espérons
tous. mais le plus tard possible, c'est
notre vœu le plus cher.
Vous êtes bien aimable. Oui, les An-
nales Coloniales p-euvent compter sur moi.
Mon camarade de lycée et ami Marcel Rue-
del ne m'a donné qu'un congé. mitristériel.
De quoi s'agit-il T
Débats parlementaires
- Nous voudrions vous parler de la mis-
sion Dakar-Djibouti et des difficultés que
vous avez rencontrées au Sénat..
- Difficultés sans dotlfe, mais aucune
objection de principe. Pour résumer celles
qui étaient faites, il me suffira de vous dire
que les unes s'adressaient à la trop grande
ambition de ceux qui avaielll préparé la mis-
sion, les autres à Vinsuffisance des concours
financiers réclamés.
Vous en êtes venu à bout ?
N'exagérons tien, elles ont disparu
d'elles-mêmes, et le rapport de mon cller
ami M. Jean Philip n'a soulevé aucune es-
pèce de débat.
Pouvuz-vous nous donner quelques dé-
tails sur l'organisation de cette mission.?
Pour une grande nation coloniale
comme la France, ainsi que l'a fort bien dit
le distingué rapporteur de la Commission des
Financés, à la Chambre, mon excellent col-
lègue M. H. Ducos, il y o un intérêt capital
à étudier les peuples indigènes, à avoir un•
connaissance exacte et approfondie de leurs
langues, de leurs religions, de leurs cadres
sociaux f Et tilest-ce pas là le but auquel
conduisent les sciences ethnologiques 1
Ces sciences sont non seulement pré-
cieuses au sociologue ; elles apportent aux
méthodes de colonisation une contribution in-
dispensable en révélant au législateur, au
fonctionnaire, au colon, les usages f croyan-
ces, lois et techniques des populations Indu
gènes, en permettant avec elles une colla-
oratïon à la fois plus humaine et plus
féconde et. en conduisant ainsi à une exploi-
tation plus rationnelle des richesses natu-
relles.
Ce qui se lait chez nos voisins
Les Anglais l'ont bien compris, qui ont
créé à la Côte de l'Or, en 1922, un « Ser-
vice d'anthropologie », c'est-à-dire surtout
d* ethnologie, réclamé depuis longtemps par
les gouverneurs et qui, à peine installé, eut
l'occasion de justifier son existemt aux
yeux les plus préveitus. Le fait vaut d'être
rapporté ici : l' Administration anglaise était
sur le point- de prendre, à propos d'un objet
sacré que vénéraient les Ashanti, une me-
sure d'apparence anodine, mais qui aurait
fatalement provoqué une insurrection dans
l'intérieur de la Colonie. Averti, le chef du
Service d'anthropologie prévint le Gouver-
neur du danger imminent. L'objet en ques-
tion fut respecté et les esprits se calmèrent.
Ainsi fut évitée la dépense d'une expédition
de répression et beaucoup de vies humainet
furent épargnées.
A l'heure où les plus graves problèmes
doivent être résolus par les nations coloni-
satrices, le moins qu on puisse dire, deiant
certains événements, est que .ces problèmes
n'ont, peut-être pas toujours été étudies
comme il l'aurait fallu ; bien plus, il sem-
ble parfois qu'on ne les a même pas posés.
Bien que, depuis un demi-siède, les lia-
tions occidentales aient fondé de vastes éta-
blissements tels que le Musée du Congo
belge à Bruxelles-T ervueren, l'Institut colo-
nial à Amsterdam, la Smithsonian histitu
tion à Washington, établissements dont les
collections et la documentation ont été systé-
matiquement enrichies par les travaux de
grandes missions ethnologiques temporaires
ou permanentes, il reste encore un terrain
énorme à défricher.
La Frottcc, qui semble depuis quelque
temps se laisser distancer, avait montré la
voie : sans remonter aux documents ethno-
graphiques rapportés par les premiers voya-
geurs de VAfrique, de nombreux coloniaux
ont, au cours du siècle dernier, enrichi la
Métropole de leurs collections, soit que,
voyageurs, ils se soient aventurés dans des
régions alors connues, soit que, militaires,
ils aient pris une part active à la colonisa-
tion, ou qu'administrateurs, commerçants,
ingénieurs, missionllaircs, médecins, savants
non spécialisés dans les études ethnologi-
qUC$. ils se. soient plu à élargir le cadre de
leur activité et à en pénétrer davantage l'ob-
jet.
Mais jamais, jusqu'ici, en France, n'a été
appliqué un plan d'ensemble selon des mé-
thodes scientifiques, tant pour la récolte des
collections que pour les observations ethno-
logiques. La Belgique elle-même nous donne
un éclatant exemple : son Congo, au point
de vue que nous envisageons ici, peut être
considéré comme un modèle de colonie ration-
nellement étudiée et exploitée, où savants,
fonctionnaires et colons travaillent de calt-
cert pour le mieux-être de l'indigène et la
prospérité nationale.
La mission Marcel Griaule
C'est pour la mise en oeuvre d'un tel
programme que l'Institut d'ethnologie de
l'Université de Paris et le Muséum national
d'histoire naturelle ont orgamsé une misiion
de grand style et de longue durée sur le
parcours Dakar-piiboisti.
En deux annéest elle traversera le Séné-
gal. le Souda", la Côte-d iv, la Haute-
Volta, le Niger, le Togo, le Dahomey, le
l'cltad, le Cameroull. VOubangui-Chari, le
Soudan anglo-égyptiell, l'Ethiopie et la
Câte française des Somalis.
Vingt-cinq patronages officiels ou scienti-
fiques apportent leur appui à cette mission.
Faut-il citer en premier l'Institut de France,
deux gratids Gouvernements généraux colo-
niaux, l'Afrique Occidentale Française et
l'A. E. F., le Commissariat de la Républi-
que au Cameroun, le Gouvernement, de la
Côte Française des Somalis.
Chez nous, il faut s'organiser, comme à
l'étranger: Les documents sont disséminés
ou égarés. Aucune collection ethnographique
systématiquemnt, méthodiquement, constituée,
n'existe en France.
L'Allemagne, l'Angleterre, la Suède, la
Belgique ont mis ces questions au point de-
puis des années, musées modèles comme à
Tervueren, instituts d'ethnographie comme
à Washington, services d'anthropologie aux
colonies comme à la Côte de l'Or anglaise.
Chef de mission et collaborateurs
Je n'ai pas besoÙt, ajoute Mario Roustan,
de présenter M. Marcel Ctiaule. chef de la
",issioll, aux lecteurs des Annales Colo-
nia l es.
mission, C'est déjà fait. Fallt-il rappeler la
distinction avec laquelle ce jeune savant
s'est acquitté récemment d'une mission ethno-
graphique dans l'Abyssinie cClltralt, envoyé
par le Ministère de l'Instruction publique et
l'Institut ?
Le préhistorien Henri Breuil, professeur
au Collège de France, fait partie de la mis-
sion. Tous les membres de la mission sont
bénévoles, certains ont quitté leur situation
pour se joindre à la mission. Sous, la direc-
tion de MarcetGriaule. ses collaborateurs se
livreront à des études d'ethnologie, d'archéo-
logie, de minéralogie et d'histoire naturelle.
Des techniciens constitueront, une documen-
tation photographique et cinématographique
pour les établissements de la Métropele.
Et combien de temps durera ce voyage?
- Deux ans, peut-être plus. Deux sé-
jours de six mois, pendant lesquels la mé-
thode d'observation intensive sera appliquée
par huit spécialistes travaillant de concert.
Organisme à créer
On préparera la constitution de foyers
df études aux Colonies : des directives seront
données pour les observations urgentes et
pour Vorganisation de collections d'objets
précieux. Le. concours des établissements
métropolitains est indispensable aux bonnes
volontés coloniales qui vont se. révéler.
L'œuvre réalisée en quatre mois par Mar-
cel Griaule au Godjam, dans le sud-ouest
abyssin, est une garantie de succès.
L'inévitable question d'argent
- Mais cette mission représente des frais
considérables. Où trouverez-vous l'argent,
Monsieur le ministre?
Je viens de vous dire, déclare le
Grand Maître de l'Université, que les col-
laborateurs de Marcel Griaule sont béné-
voles.
Quant aux frais de la mission, l'Etat en
couvre une partie: 400.000 francs sont votés
au budget, ils sont rellouvelahles. En outre,
parmi les 25 patronages, ii n'en est pas que
de platoniques: l'Institut Rockefeller ré-
pond toujours présent quand il s'agit d'une
grande entreprise scientifique à aider. Un
mécène comme M. David Weill donnera à
l'organisation de la mission soit concours, Cil
proportion de l'effort de l'Etat lui-même.
Des établissements' industriels et commer-
ciaux ont fait des dons importants; le maté-
riel de l'expédition est prêt.
Sur place, notre Administration coloniale
donnera son concours à la mission comme elle
l'apporte toujours en pareille circonstance.
L'Etat abyssin, aussi bien le Roi dej
Rois que les divers gouverneurs de province,
apprécie déjà Marcel Griaule, que le Ras
Taffari tient en particulière estime.
Il a suffi de 100.000 francs, en 1928,
malgré le change élevé, 'à Marcel Griaule
pour revenir avec une incomparable moisson
de documents. C'est, avec uns pleine con-
fiance que j'attends les résultats de sa pro-
chaine mission, pour laquelle il aura des
moyens infiniment plies vastes,
Grâce à vous, Monsieur le ministre,
et à votre ténacité diligente.
Sur ces mots, nous prenons congé du Mi-
nistre de l'Instruction publique, en le re-
merciant de son accueil si cordial, le lais-
sant expédier moillt affaires avant de partir
aujourd hui samedi pour Nice, exercer les
prérogatives de sa charge, d'où il reviendra
quatre jours à Paris, avant de s'embarquer
pour Alger, samedi prochain.
Voilà un ministre qui ne chôme pas.
Amtmt
BILAN
•+•
PAUL REYNAUD a
beaucoup réalisé
en deux mois de
Ministère.
Nous publions
plus loin trois,
petits tableaux
qui en disent
plus long que
d'illlerminables «
commentaires.
Du 28 février
m 27 mars, il
a fait voter par les. deux Chambres dix lois
d'importance inégale, mais certaines, pah
leur ordre de grandeur, feront date dans
l'histoire de la rue Oudillot, tels que les
projets d'emprullts, coloniaux, dont le mon-,
tant s'élève, au total, à plus de 4.8010 mil-
lions, et le renouvellement du privilège de
l'lndodlille tel qu'il avait été communément
et intelligemment ptéparé par M. François
Pietri.
Dans les quatre derniers jours du mois
dentier, sept nouvelles lois ont encore été
adoptées par les deux CI/ambres, c'est-à-dire -
définitivement, notamment celle tendant à
créer des caisses de compensation en vue
d'assurer la sauvegarde et la protection du
caoutchouc dans les Colonies françaises et à
établir une taxe spéciale sur certains pro-
duits coloniaux français et étrangers, et
celles tendant à assurer la sauvegarde et la
protection du' manioc dans nos Colonies.
Enfin, onze autres projets de loi ont. été.
adoptés par la Chambre des députés, entre
te 4 février et le 28 mars, et tous, sauf deux
d'une importance très relative, sont en ins-
tance au Sénat.
En moins de soixante jours, c'est du
sport, et M. Paul Reynaud a réussi a éta-
blir un record.
Sa méthode de travail apparaît très claire.
Les dossiers lui sont soumis si les services
sont d'accord avec le contrôle et, s'il ap-
prouve la proposition des services, le projet
est signé et en route pour la Chambre ; là,
pas d'atermoiements dans lei Contoptissions. «
C'est oui ou c'est non. Si c'est oui, il n'y a
pas de raison pour trailler. Si c'est non, pas
davantage, on s'expliquera publiquement et,
de la diseussioll, naîtra la lumière. et,
dans la tircoltstallce. de bons petits textes
législatifs qui viennent sauvet de la. grallde'
mare caoutchouc, manioc, en attendant les,
autres produits est souffrance.
- - - -
.s, les services compétents ne sont fa**
d'accord avec le contrôle, M. Paul Reynaud
examine les dossiers, fait descendre dans
son cabinet directeur ci illSpectfurs, on s'ex-
plique, on s'entend, ou on ne s'entend pas,
le ministre arbitre, le projet est signé, en
route pour la Chambre (1voir plus haut).
A cette vitesse-record, M. Paul Reynaud
deviendra rapidement, le champion des mi-
nistres qui se sont succédé rue Oudinot, et
puisqu'il s'agit de. Colonies, qu'il fasse
comme le nègre, qu'il continue.
C'est la grâce que je lui souhaite, ainsi
qu'à la grande cause coloniale.
Marcet Ituedel.
;
Un repos bien gagné
»+«
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a quitté Paris pour prendre un repos bien
gagné. Il sera absent quatre jours et sera à
son cabinet mercredi matin.
> 1-06* -.
Historiettes coloniales i
«♦ « t
Nous empruntons à notre confrère l'Hô-
tellerie les deux petites histoires suivantes :
Les Beaux-Arts en cuisine
Au déjeuner qui réunissait récemment le
Comité particulier des fêtes à Paris, au Pa-
lais d'Orsay, les invités purent voir, au mo-
ment du dessert, un bloc de glace sculpté
qui représentait une négresse à plateau por-
tant sur le dos son enfant.
C'est fait au moule ? demandèrent les
convives au directeur, M. André Benoit.
Mais non. Il y a dans nos cuisines un
sculpteur, ancien élève des Beaux-Arts, qui
a eu l'idée de faire de la sculpture alimen-
taire, lui aussi, si je puis dire.
« Il sculpte sur glace, il sculpte sur sucre ;
tenez, voici deux rats sculptés dans un pain
de sucre; voici une corbeille de fleurs de
sucre. »
Nous vîmes, en effet, de magnifiques tu-
lipes multicolores qu'on pouvait croquer.
C'est là un de ces métiers peu connus où
des artistes véritables déploient un talent
étonnant.
Les bracelets-montre en Afrique
Un courtier en horlogerie disait à un
confrère :
L'invention du, bracelet-montre a cen-
tuplé le chiffre. dë mes affaires.
- Centuplé ?
Oui. Je fais beaucoup d'exportation en
Afrique.
Je ne vois pas.
Mais si : avant le bracelet en question,
je ne pouvais vendre de montres aux nègres,
ils n'ont pas de. poche pour les mettre.
De cette historiette, nous ne garantissons
pas la véracité.
LIRE EN SiRGONDE PAGE :
Comment lut battu le record de Mermoz
et Paillard.
On a formé le comité chargé du contrôlo
Re l'Aérop(».We.
Tableaux édificatife.
L'Indochine a l'Exposition.
A l'Exposition Coloniale.
M. Paul Reynaud a communiqué
hier avec Saigon
»♦»
Hier après-midi, à 13 heures, M. Paul Rey-
naud, ministre des Colonies ; M. Guernier,
ministre des Postes et télégraphes ; M. Dia-
gne, sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, ont
rendu visite à l'Agence Economique de l'In-
dochine. Ils ont été reçus par M. Pierre
Pasquier, gouverneur général ; M. de La
Brosse, directeur de l'agence, et de nom-
breuses personnalités. Après avoir parcouru
les services, les ministres se sont rendus dans
le bureau de M. de La Brosse, où la commu-
nication téléphonique a été établie avec Sai-
gon. M. Paul Reynaud a prononcé l'allocu-
tion suivante :
l'apporte à VIndochine le salut dit gou-
vernement de la RéPublique.
Dans tilt mois, nous inaugurerons l'Expo-
sition coloniale aux portes de Paris. Ce sera
un triomphe pour le génie colonisateur de
notre patrie. Au premier rang VIndochine
brillera d'un éclat incomparable.
Les ruines grandioses d'Angkor nous per-
mettront de méditer sur une civilisation mil-
lénaire pour laquelle nous avons de l'adtni-
ration et dte resjJect.
Jamais le sentiment d'attachement et d'af-
fection de Ici France envers ses colonies n'a
été aussi vif.
Le Parlement vient de leur en donner la
preuve en votant, à ma demande, les lois re-
latives aux emprunts coloniaux, au crédit co-
lonial, ait renouvellement dit privilège de la
Banque de l'bldocltitte. et, enfin, et surfout,
à la protection des produits coloniaux : caotit-
cltaltc. café, sisal.
Ce matin même, j'ai été autorisé J par le
conseil des ministres, à déposer un projet de
loi permettant à la Caisse nationale de cré-
dit agricole de faire des avances à court ter-
me jusqu'à concurrence d'une somme globale
de 100 millions, aux organismes de crédit
agricole de toutes nos colonies.
Ainsi, dans cette action, la ligure tradition-
nelle de Ici France apparaît en pleine lu-
mière.
Je sais que [11 ntlocltillc répoltd aux senti-
ments de la mère patrie.
Après M. Paul Reynaud, 1\1. Guernier,
puis M. Outrey, et enfin M. Pierre Pasquier
ont pris successivement le récepteur.
M. Pierre Pasquier a adressé aux Indo-
chinois les paroles suivantes :
Mes cliers Indochinois,
C'est la première fois que je ne suis pas
avec vous pour entendre la parole 'de la
France, mais avec ceux qui, au nom du gou-
vernement, viennent de vous envoyer le salut
de la mère patrie.
Vous savez qu'ils ont fait mieux encore
que de vous envoyer des paroles, ils viennent,
,:flar des actes} vous, prouver l'intérêt que la
1 métropole porte à notre grande Indochine
française.
J^esphre que, par Vunion de touss par le
travail et la collaboration de tous les élé-
ments français et indigènes, vous répo-ndrez
à cet appui tutélllire que la France vous
donne inlassablement et qu'ainsi vous saurez
montrer tous les jours que la grande France
est simplement la Prattee.
-440- ---i
Au Conseil des Ministres
Les rhums de Madagascar
Sur la proposition de M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies, le conseil des minis-
tres a unanimement adopté le projet de dé-
cret concernant le contingebtement des rhums
de Madagascar. Le Président de la Républi-
que a signé le décret séance tenante.
Pour l'agriculture coloniale
Au cours du Conseil des ministres qui
s'est tenu hier à l'Elysée, M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies, a été autorisé à dé-
poser un projet de loi permettant à la caisse
nationale de crédit agricole de consentir aux
institutions de crédit agricole mutuelles de
nos colonies des avances à court terme jus-
qu'à concurrence d'une somme de cent mil-
lions.
1
A la Banque de l'Indochine
»♦«
Le Conseil des Ministres s'est préoccupé,
hier, de la nomination des six administra-
teurs qui représenteront l'Etai au Conseil de
la Banque de VIndochine. Le nom des repré-
sentants du Ministère des Colonies, MM.
Charles Regismallect, conseiller d'Etat, di-
recteur des Affaires économiques au Mhtis-
tère des Colonies, qui a si heureusement mis
au point le nouveau texte du renouvellement
au point le nouveau le.
de notre grand établissement financier d'Ex-
trême-Orient, et Pierre Guesde, résident su-
péricur en Indochine, commissaire général
de VIndochine à l'Exposition Coloniale de
Vincennes, paraissent aujourd'hui à l'Offi-
ciel.
Les quatre autres administrateurs désignés
par V Etat seront :
MM. Borduge, directeur général des
Contributions directes au Ministère des Fi-
nances ;
Borromée, ancien préfet du F as-Rhin;
Marcel Olivier, gouverneur général des
Colonies, délégué général du Gouvernement
au Commissariat général de l'Exposition
Coloniale de Vincennes ;
Thonté, secrétaire général du Ministère de
l'Intérieur.
Pour ce quatrième siège, le nom de M.
Valette, préfet du Rhône, avait été aussi mis
en avant,
Le Gouvernement a également le droit de
choisir le président du Conseil d'admirtistra-
tion de la Banque de VIndochine. A l'tmalti-
mité, il a décidé de laisser ce poste, qui
exige une haute compétence et une connais-
sance approfondie des problèmes financiers
d'Extrèmc-Orieni, à M. Stanislas Simon,
qui occupe depuis plusieurs années ces fonc-
tions avec autant d'habileté que de courtoi-
sie. Détail à noterM. Stanislas Simon a
fait toute sa carrière à la Banque de l'Indo-
chine, où il a débuté il y a bientôt soixante
iIfII.
La T uniiie s'apprête à recevoir
M. Gaston Doumergue
l"
Depuis la semaine dernière les rues et les
avenues de Tunis sont en grand branle-bas,
De nombreuses équipes d'ouvriers s'affairent
sous l'œil vigilant de M. Sisteron, le sympa-
thique commissaire spécial de l'Elysée. Des
mâts innombrables ont été dressés. Un nou-
veau bitume revêt les voies. Ici et là, on blan-
chit à en rendre jalouses toutes les écumes de
la mer. Dans les souks les magasins font peau
neuve. ,
Mais il n'est pas que Tunis à revêtir la pa-
rure du cinquantenaire. A Kairouan, la ville
aux cent mosquées, une fantasia monstre s or-
ganise, qui ne groupera pas moins de 1.500
fameux cavaliers des Zlass. A Sfax, on « pas-
se au ripolin » la forêt d'oliviers ; à Gabès,
on met la dernière main à une fête de nuit
digne de figurer parmi les plus beaux contes
d'Orient ; à Médenine, on dresse des tentes
de luxe. A Bizerte enfin où le président s'em-
barquera pour retourner en France on veut
que la dernière vision de la terre tunisienne ne
laisse que des regrets à M. Gaston Doumer-
gue-
L'itinéraire
Voici l'itinéraire sommaire du voyage pré-
sidentiel : 10 avri l, Bizerte; 11 et 12 avril,
Tunis, Kairouan, Sousse ; 13 avril, Sousse,
Sfax, Gabès ; 14 avril, Gabès, Médenine,
Djerba, Gabès ; 15 avril, Gabès, Tunis; 16
avril, Tunis, Ferryville, Bizerte, d'où le Col-
bert appareillera à quinze heures.
Les dernières dispositions
Les dispositions concernant le voyage en
mer du président de la République, sont dé-
finitivement arrêtées. Le 9 avril, à 16 h. 30, Je
chef de l'Etat s'embarquera à Villefranche-
sur-Mer sur le Colbert, chef de division pré-
sidentielle. Le lendemain, à 11 h. 30, la di-
vision navale arrivera à Bizerte. Le 16 avril,
sur Ja voie du retour, M. Gaston Doumerque
s'embarquera à nouveau à 15 heures sur le
Colbert, pour arriver à Toulon le 17 à 17 h.
30. La division comprendra les croiseurs Col-
bert et Duguay- Trouitt, les torpilleurs Forbin,
Foudroyant et Bresiois.
Prendront passage sur le Colbert : le général
Audibert et le-tontre-amiral Vedel, de )a mai-
son militaire ; MM. Jules Michel, secrétaire
général, et Rossi, secrétaire particulier du pré-
sident de la République.
M. Chartes Dumont, ministre de la Marine,
accompagné du lieutenant de vaisseau Re-
voil, officier d'ordonnance, s'embarquera aussi
sur ce bâtiment. Sur le croiseur Duguay- Trouin
prendra passage M: Léon Bératd. vice-prési-
gard e de ;
dent du Conseil des ministres, garde des
sceaux. Il sera accompagné de MM. Desan-
gles et de Saint-Quentin, directeur des affaires
africaines au Quai d'Orsay.
Le capitaine de frégate Godefroy. ancien
sous-chef de l'état-major du vice-amiral Du-
rand-Viel, a pris hier les fonctions de chef
d'état-major du contre-amiral Darlan. Il s oc-
cupe activement des préparatifs du voyage pré-
sidentiel.
Le Congrès. des Anciens
Combattants à Tunis
Aujourd'hui sont arrivés à Tunis, à bord
du Marsa 11 et de l'Alesia, les 700 délégués
de l'U. N. C. et les 300 représentants de
l'A. G. M. C. qui vont tenir, à partir d'au-
jourd'hui, leur grand congrès à Tunis.
Les délégués ont été reçus par M. Man-
ccron résident général ; par la municipalité
et les délégations de sociétés tunisiennes d'an-
ciens combattants. Une nombreuse population
s'était également portée à leur rencontre, et
leur a témoigné Vaccueil le plus cordial et
le plus chaleureux.
Avant leur départ de Marseille, les com-
missions se sont réunies au Palais de la Mu-
tualité.
La première de ces commissionsj dite des
victimes de la guerre) il, sous la présidence
de M. Eugène Félix entendu trois rapports ;
le premier de AI, Lolleau, traitant de l'of-
fice et de la carte du combattant ; le second,
rédigé par M. Charron, étudiait l'action de
la troisième Confédératiolt nationale; dans le
troisième, M. de Pontalha) qui a soulevé la
grande question de la' révision des pensions
abusivement consenties.
La commission d'action sociale s'est, sous
la présidence de M. Paul Galland, réservé le
rapport de M. Goudaert sur le chômage et
celui de M. Iluvibert sur les assurances so-
ciales. La commission d'action générale, où
se débattent les grandes questions nationales,
a été présidée par M. Humbert Isaac, avec
son autorité et su compétence coutumières.
Elle a entendu des rapporteurs de choix. Le
premier, M. Victor Beauregard, a montré
V et fort d'expansion de la plus grande France
et les peries coloniales d'un pays qui a
compté des Garnier.) des Brassa, des Gallieni.
Non moins remarquable et passionnant fut
le rapport de M. Bastianelli sur la question
de la paix.
AI. Bastianelli affirma la nécessité imPé-
rieuse de ne point troubler inutilement l'or-
dre établi par les traités pour que s'achève
l'æumre de colonisation et d'organisation pré-
liminaire à toute union fédérale fidèle à la
trilogie de la sécurité, de l'arbitrage et du
désarmement.
Melle Cécile Sorel
est rentrée à Paris
•+•
Hier est rentrée à Paris, après une tour-
née triomphalejen Afrique du Nord, Mlle Cé-
cile Sorel, sociétaire de la Comédie-Française.
On sait que de grandes fêtes ont été données
en son honneur avant son départ du Maroc.
Le pacha El Glaoui a notamment rendu de
magnifique façon hommage au splendide talent
de notre illustre Çélimène,
La mission sénatoriale
va partir pour l'Algérie
1.'
En uc d'étudier la situation de la coloni-
sation en Algérie et la condition des indigè-
nes, la commission de l'Algérie du Sénat
a nommé une mission romposée de MM. Viol-
leite, sénateur, ancien gouverneur général dç
l'Algérie, qui la préside; de MM. Gallet,
Founnent, Lcblanr. Muuger, Morizet, Re-
boul, Val lier, Voilin sénaleurs, et de M.
Bara, secrétaire.
Cette mission s'embarquera le 7 avril &
M arseilli: sur le Gout erncur-Génêral-Chanzy,
Elle visitera les principales villes de l'AI
gérie jusqu'au 2 mai et recevra, au cours de
son passage dans chaque ville, toutes les per-
sonnes qualifiées qui demanderont à être en-
tendues.
4..
M. Champetier de Ribes
à Alger
i
Le ministre des Pensions, M. Champetier
de Ribes, ministre des Pensions, accompa
gné de M. Morinaud, sous-secrétaire d'Etat
de l'Education physique, est. arrivé à Alger.
11 a été reçu par MM. Carde, gouverneur
général. l\CCi vt Laquière, députés, et les
autorités civiles et militaires.
M. Waller Edge au Maroe
t
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis, et sa suite, venant de Rabat, sont arrivés
à Marrakech.
M. Walter Edge se déclare enchanté de
son voyage ainsi que de la réception courtoise
et cordiale qu'il a reçue partout, et, plus parti-
culièrement, à la résidence générale.
Il se rendra à nouveau à Rabat dans quel-
ques jours, afin de saluer M. Lucien Saint à
son retour de France.
oe*
Le mouvement touristique
du mois de mars 1931 à Kairouan
Pendant le mois de mars 1931, Kairouan
a reçu la visite de 512 touristes venant dp
toutes les parties du monde, et se répartissant
d'après leur nationalité de la façon sui-
vante : *
229 Français, 67 Américains, 55 Allemands,
31 Belges, 10 Suisses, 3 Tchécoslovaques, 1;
Italiens, 1 Russe, 5 Polonais, 1 Finlandais,
6 Suédois, 4 Norvégiens, 2 Roumains, 6 Es-
a edp o l
pagnols, 11 Autrichiens, 12 Danois, 2 Hol-
landais 2 Ecossais.
En outre, 216 Français et étrangcr demeu-
rant habituellement en Tunisie sont venus
visiter Kai rouan.
̃ •*♦«»
Hommage à la colonisation française
.<*•
Le comte Albert Apponyi vient de publier,
dans le Pcsli llirlap, une intéressante série
d'articles sur son récent voyage en Afrique
du Nord française. Dans ces articles, le
comte Apponyi souligne, avec une grande
admiration, l'œuvre de civilisation accomplie
par la France parmi les indigènes.
Il est heureux, en face de la campagne de
dénigrement que certains entreprennent con-
tre la France, de trouver des hommes qui
savent voir et qui savent sincèrement recon-
naître les efforts de la France. C'est là un
geste qu'il était bon de souligner.
"6" --
Tu te rends compte.
MIEUX VALAIT PREVENIR
Ce n'est pas la première 50is qu'un singe ou
une panthère se promène délibérément dans
Paris. L'on ne surprendra donc personne en
disant qu'un orang-outang de belle dimension
a visité hier à son aise un appartement du
boulevard Maillot.
L' homme des bois avait escaladé la grille
du Bois de Boulogne el se promenait sans gê-
ner personne devant un immeuble, lorsque des
domestiques apeurés firent peur au paisible pen-
sionnaire du Jardin d'A cclimatation. L'orang
bondit par la fenêtre du rez-de-chaussée dans
un appartement et se mit à jouer « avec les ac-
cessoires ». On alerla la brigade des gaz. Les
fumées ne gênèrent en rien l'animal qui trou-
oant que les vapeurs obscurcissaient l'atmosphè-
re alluma l'électricilé. Finalement le domp-
teur (1 !) abattit la bête d'un coup de fusil.
C'est là un geste stupide. Si l'administra-
tion n'est pas capable de garder les singes
qu'on lui confie, qu'elle prenne au moins à
sa solde des gens qui connaissent assez le ca-
ractère de leurs bêtes pour n'avoir pas à recou-
rir aux grands moyens. Il eut été facile de ra-
mener le singe au bercail ; des étudiants le fi-
rent voici quinze jours au Jardin des Plantes.
Pourquoi sacrifier inconsidérément une bête de
orix P
Des bananes ou une gueupn auraient su suf-
fire.
facques Alpllaud.
A l'Exposition Coloniale
les -
Manifestation d'amitié franco-danoise
Aujourd'hui samedi, à 5 heures, a eu lieu
a l'Exposition Coloniale de Vincennes une
manifestation d'amitié li.iin.o-danoise, pour
célébrer l'achèvement du pavillon des colo-
nies danoises. De nombreuses personnalités
qui s'intéressent à l'ami fidMo de la France
qu'est le Danemark assistaient à cette cé-
rémonie intime que l'ré::-idail M. Bernhost,
ministre du Danemark à Paris, assisté de M.
nlmberg-, commissaire général du Danemark
à l'Exposition Coloniale. Le maréchal Lyau.
tcy, actuellement en Lorraine était repré-
senté par M. de Condc, attaché à son cabinet.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
SAMEDI SOIH, 4 AVRIL 1931.
iouèsal Quoirieigo - -
Rédaction & Administration s
M, IN «I MMMIafeW
; PARIS VO
itllPH. t LOIIVMË1147
- MieHILIKU bim
Les Annales Coloniales
rm annoncer et réclame» tonl rgçu*$m
r êureëudu fourtuL
DiRECT6UR-FoNûÀTiuii « Marcel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne muwiM
être reproduits qu'en citant les AANALBS CouotttAm.
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Colonies 110 » 100 » M >
Etranger.. 240» 125 9 70 J
On s'abonne sans trais dtflp
tous lu bureaux de poste.
La mission DaRàrDflbonfl
–;
Interview de M. Maria Roustan,
ministre été l'Instruction Publique
Dans son cabinet de ministre, Mario
Roustan étudie ses dossiers. On nous an-
nonce. Toujours aimable, l'œil # pétillant
d'esprit, le sourire aux lèvres, le ministre de
l'Instruction publique nous accueille.
Les Annales Coloniales ? Soyez le
biellvetm. Voire jouttlal a été le mien.
Et il le redeviendra, nous l'espérons
tous. mais le plus tard possible, c'est
notre vœu le plus cher.
Vous êtes bien aimable. Oui, les An-
nales Coloniales p-euvent compter sur moi.
Mon camarade de lycée et ami Marcel Rue-
del ne m'a donné qu'un congé. mitristériel.
De quoi s'agit-il T
Débats parlementaires
- Nous voudrions vous parler de la mis-
sion Dakar-Djibouti et des difficultés que
vous avez rencontrées au Sénat..
- Difficultés sans dotlfe, mais aucune
objection de principe. Pour résumer celles
qui étaient faites, il me suffira de vous dire
que les unes s'adressaient à la trop grande
ambition de ceux qui avaielll préparé la mis-
sion, les autres à Vinsuffisance des concours
financiers réclamés.
Vous en êtes venu à bout ?
N'exagérons tien, elles ont disparu
d'elles-mêmes, et le rapport de mon cller
ami M. Jean Philip n'a soulevé aucune es-
pèce de débat.
Pouvuz-vous nous donner quelques dé-
tails sur l'organisation de cette mission.?
Pour une grande nation coloniale
comme la France, ainsi que l'a fort bien dit
le distingué rapporteur de la Commission des
Financés, à la Chambre, mon excellent col-
lègue M. H. Ducos, il y o un intérêt capital
à étudier les peuples indigènes, à avoir un•
connaissance exacte et approfondie de leurs
langues, de leurs religions, de leurs cadres
sociaux f Et tilest-ce pas là le but auquel
conduisent les sciences ethnologiques 1
Ces sciences sont non seulement pré-
cieuses au sociologue ; elles apportent aux
méthodes de colonisation une contribution in-
dispensable en révélant au législateur, au
fonctionnaire, au colon, les usages f croyan-
ces, lois et techniques des populations Indu
gènes, en permettant avec elles une colla-
oratïon à la fois plus humaine et plus
féconde et. en conduisant ainsi à une exploi-
tation plus rationnelle des richesses natu-
relles.
Ce qui se lait chez nos voisins
Les Anglais l'ont bien compris, qui ont
créé à la Côte de l'Or, en 1922, un « Ser-
vice d'anthropologie », c'est-à-dire surtout
d* ethnologie, réclamé depuis longtemps par
les gouverneurs et qui, à peine installé, eut
l'occasion de justifier son existemt aux
yeux les plus préveitus. Le fait vaut d'être
rapporté ici : l' Administration anglaise était
sur le point- de prendre, à propos d'un objet
sacré que vénéraient les Ashanti, une me-
sure d'apparence anodine, mais qui aurait
fatalement provoqué une insurrection dans
l'intérieur de la Colonie. Averti, le chef du
Service d'anthropologie prévint le Gouver-
neur du danger imminent. L'objet en ques-
tion fut respecté et les esprits se calmèrent.
Ainsi fut évitée la dépense d'une expédition
de répression et beaucoup de vies humainet
furent épargnées.
A l'heure où les plus graves problèmes
doivent être résolus par les nations coloni-
satrices, le moins qu on puisse dire, deiant
certains événements, est que .ces problèmes
n'ont, peut-être pas toujours été étudies
comme il l'aurait fallu ; bien plus, il sem-
ble parfois qu'on ne les a même pas posés.
Bien que, depuis un demi-siède, les lia-
tions occidentales aient fondé de vastes éta-
blissements tels que le Musée du Congo
belge à Bruxelles-T ervueren, l'Institut colo-
nial à Amsterdam, la Smithsonian histitu
tion à Washington, établissements dont les
collections et la documentation ont été systé-
matiquement enrichies par les travaux de
grandes missions ethnologiques temporaires
ou permanentes, il reste encore un terrain
énorme à défricher.
La Frottcc, qui semble depuis quelque
temps se laisser distancer, avait montré la
voie : sans remonter aux documents ethno-
graphiques rapportés par les premiers voya-
geurs de VAfrique, de nombreux coloniaux
ont, au cours du siècle dernier, enrichi la
Métropole de leurs collections, soit que,
voyageurs, ils se soient aventurés dans des
régions alors connues, soit que, militaires,
ils aient pris une part active à la colonisa-
tion, ou qu'administrateurs, commerçants,
ingénieurs, missionllaircs, médecins, savants
non spécialisés dans les études ethnologi-
qUC$. ils se. soient plu à élargir le cadre de
leur activité et à en pénétrer davantage l'ob-
jet.
Mais jamais, jusqu'ici, en France, n'a été
appliqué un plan d'ensemble selon des mé-
thodes scientifiques, tant pour la récolte des
collections que pour les observations ethno-
logiques. La Belgique elle-même nous donne
un éclatant exemple : son Congo, au point
de vue que nous envisageons ici, peut être
considéré comme un modèle de colonie ration-
nellement étudiée et exploitée, où savants,
fonctionnaires et colons travaillent de calt-
cert pour le mieux-être de l'indigène et la
prospérité nationale.
La mission Marcel Griaule
C'est pour la mise en oeuvre d'un tel
programme que l'Institut d'ethnologie de
l'Université de Paris et le Muséum national
d'histoire naturelle ont orgamsé une misiion
de grand style et de longue durée sur le
parcours Dakar-piiboisti.
En deux annéest elle traversera le Séné-
gal. le Souda", la Côte-d iv, la Haute-
Volta, le Niger, le Togo, le Dahomey, le
l'cltad, le Cameroull. VOubangui-Chari, le
Soudan anglo-égyptiell, l'Ethiopie et la
Câte française des Somalis.
Vingt-cinq patronages officiels ou scienti-
fiques apportent leur appui à cette mission.
Faut-il citer en premier l'Institut de France,
deux gratids Gouvernements généraux colo-
niaux, l'Afrique Occidentale Française et
l'A. E. F., le Commissariat de la Républi-
que au Cameroun, le Gouvernement, de la
Côte Française des Somalis.
Chez nous, il faut s'organiser, comme à
l'étranger: Les documents sont disséminés
ou égarés. Aucune collection ethnographique
systématiquemnt, méthodiquement, constituée,
n'existe en France.
L'Allemagne, l'Angleterre, la Suède, la
Belgique ont mis ces questions au point de-
puis des années, musées modèles comme à
Tervueren, instituts d'ethnographie comme
à Washington, services d'anthropologie aux
colonies comme à la Côte de l'Or anglaise.
Chef de mission et collaborateurs
Je n'ai pas besoÙt, ajoute Mario Roustan,
de présenter M. Marcel Ctiaule. chef de la
",issioll, aux lecteurs des Annales Colo-
nia l es.
mission, C'est déjà fait. Fallt-il rappeler la
distinction avec laquelle ce jeune savant
s'est acquitté récemment d'une mission ethno-
graphique dans l'Abyssinie cClltralt, envoyé
par le Ministère de l'Instruction publique et
l'Institut ?
Le préhistorien Henri Breuil, professeur
au Collège de France, fait partie de la mis-
sion. Tous les membres de la mission sont
bénévoles, certains ont quitté leur situation
pour se joindre à la mission. Sous, la direc-
tion de MarcetGriaule. ses collaborateurs se
livreront à des études d'ethnologie, d'archéo-
logie, de minéralogie et d'histoire naturelle.
Des techniciens constitueront, une documen-
tation photographique et cinématographique
pour les établissements de la Métropele.
Et combien de temps durera ce voyage?
- Deux ans, peut-être plus. Deux sé-
jours de six mois, pendant lesquels la mé-
thode d'observation intensive sera appliquée
par huit spécialistes travaillant de concert.
Organisme à créer
On préparera la constitution de foyers
df études aux Colonies : des directives seront
données pour les observations urgentes et
pour Vorganisation de collections d'objets
précieux. Le. concours des établissements
métropolitains est indispensable aux bonnes
volontés coloniales qui vont se. révéler.
L'œuvre réalisée en quatre mois par Mar-
cel Griaule au Godjam, dans le sud-ouest
abyssin, est une garantie de succès.
L'inévitable question d'argent
- Mais cette mission représente des frais
considérables. Où trouverez-vous l'argent,
Monsieur le ministre?
Je viens de vous dire, déclare le
Grand Maître de l'Université, que les col-
laborateurs de Marcel Griaule sont béné-
voles.
Quant aux frais de la mission, l'Etat en
couvre une partie: 400.000 francs sont votés
au budget, ils sont rellouvelahles. En outre,
parmi les 25 patronages, ii n'en est pas que
de platoniques: l'Institut Rockefeller ré-
pond toujours présent quand il s'agit d'une
grande entreprise scientifique à aider. Un
mécène comme M. David Weill donnera à
l'organisation de la mission soit concours, Cil
proportion de l'effort de l'Etat lui-même.
Des établissements' industriels et commer-
ciaux ont fait des dons importants; le maté-
riel de l'expédition est prêt.
Sur place, notre Administration coloniale
donnera son concours à la mission comme elle
l'apporte toujours en pareille circonstance.
L'Etat abyssin, aussi bien le Roi dej
Rois que les divers gouverneurs de province,
apprécie déjà Marcel Griaule, que le Ras
Taffari tient en particulière estime.
Il a suffi de 100.000 francs, en 1928,
malgré le change élevé, 'à Marcel Griaule
pour revenir avec une incomparable moisson
de documents. C'est, avec uns pleine con-
fiance que j'attends les résultats de sa pro-
chaine mission, pour laquelle il aura des
moyens infiniment plies vastes,
Grâce à vous, Monsieur le ministre,
et à votre ténacité diligente.
Sur ces mots, nous prenons congé du Mi-
nistre de l'Instruction publique, en le re-
merciant de son accueil si cordial, le lais-
sant expédier moillt affaires avant de partir
aujourd hui samedi pour Nice, exercer les
prérogatives de sa charge, d'où il reviendra
quatre jours à Paris, avant de s'embarquer
pour Alger, samedi prochain.
Voilà un ministre qui ne chôme pas.
Amtmt
BILAN
•+•
PAUL REYNAUD a
beaucoup réalisé
en deux mois de
Ministère.
Nous publions
plus loin trois,
petits tableaux
qui en disent
plus long que
d'illlerminables «
commentaires.
Du 28 février
m 27 mars, il
a fait voter par les. deux Chambres dix lois
d'importance inégale, mais certaines, pah
leur ordre de grandeur, feront date dans
l'histoire de la rue Oudillot, tels que les
projets d'emprullts, coloniaux, dont le mon-,
tant s'élève, au total, à plus de 4.8010 mil-
lions, et le renouvellement du privilège de
l'lndodlille tel qu'il avait été communément
et intelligemment ptéparé par M. François
Pietri.
Dans les quatre derniers jours du mois
dentier, sept nouvelles lois ont encore été
adoptées par les deux CI/ambres, c'est-à-dire -
définitivement, notamment celle tendant à
créer des caisses de compensation en vue
d'assurer la sauvegarde et la protection du
caoutchouc dans les Colonies françaises et à
établir une taxe spéciale sur certains pro-
duits coloniaux français et étrangers, et
celles tendant à assurer la sauvegarde et la
protection du' manioc dans nos Colonies.
Enfin, onze autres projets de loi ont. été.
adoptés par la Chambre des députés, entre
te 4 février et le 28 mars, et tous, sauf deux
d'une importance très relative, sont en ins-
tance au Sénat.
En moins de soixante jours, c'est du
sport, et M. Paul Reynaud a réussi a éta-
blir un record.
Sa méthode de travail apparaît très claire.
Les dossiers lui sont soumis si les services
sont d'accord avec le contrôle et, s'il ap-
prouve la proposition des services, le projet
est signé et en route pour la Chambre ; là,
pas d'atermoiements dans lei Contoptissions. «
C'est oui ou c'est non. Si c'est oui, il n'y a
pas de raison pour trailler. Si c'est non, pas
davantage, on s'expliquera publiquement et,
de la diseussioll, naîtra la lumière. et,
dans la tircoltstallce. de bons petits textes
législatifs qui viennent sauvet de la. grallde'
mare caoutchouc, manioc, en attendant les,
autres produits est souffrance.
- - - -
.s, les services compétents ne sont fa**
d'accord avec le contrôle, M. Paul Reynaud
examine les dossiers, fait descendre dans
son cabinet directeur ci illSpectfurs, on s'ex-
plique, on s'entend, ou on ne s'entend pas,
le ministre arbitre, le projet est signé, en
route pour la Chambre (1voir plus haut).
A cette vitesse-record, M. Paul Reynaud
deviendra rapidement, le champion des mi-
nistres qui se sont succédé rue Oudinot, et
puisqu'il s'agit de. Colonies, qu'il fasse
comme le nègre, qu'il continue.
C'est la grâce que je lui souhaite, ainsi
qu'à la grande cause coloniale.
Marcet Ituedel.
;
Un repos bien gagné
»+«
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a quitté Paris pour prendre un repos bien
gagné. Il sera absent quatre jours et sera à
son cabinet mercredi matin.
> 1-06* -.
Historiettes coloniales i
«♦ « t
Nous empruntons à notre confrère l'Hô-
tellerie les deux petites histoires suivantes :
Les Beaux-Arts en cuisine
Au déjeuner qui réunissait récemment le
Comité particulier des fêtes à Paris, au Pa-
lais d'Orsay, les invités purent voir, au mo-
ment du dessert, un bloc de glace sculpté
qui représentait une négresse à plateau por-
tant sur le dos son enfant.
C'est fait au moule ? demandèrent les
convives au directeur, M. André Benoit.
Mais non. Il y a dans nos cuisines un
sculpteur, ancien élève des Beaux-Arts, qui
a eu l'idée de faire de la sculpture alimen-
taire, lui aussi, si je puis dire.
« Il sculpte sur glace, il sculpte sur sucre ;
tenez, voici deux rats sculptés dans un pain
de sucre; voici une corbeille de fleurs de
sucre. »
Nous vîmes, en effet, de magnifiques tu-
lipes multicolores qu'on pouvait croquer.
C'est là un de ces métiers peu connus où
des artistes véritables déploient un talent
étonnant.
Les bracelets-montre en Afrique
Un courtier en horlogerie disait à un
confrère :
L'invention du, bracelet-montre a cen-
tuplé le chiffre. dë mes affaires.
- Centuplé ?
Oui. Je fais beaucoup d'exportation en
Afrique.
Je ne vois pas.
Mais si : avant le bracelet en question,
je ne pouvais vendre de montres aux nègres,
ils n'ont pas de. poche pour les mettre.
De cette historiette, nous ne garantissons
pas la véracité.
LIRE EN SiRGONDE PAGE :
Comment lut battu le record de Mermoz
et Paillard.
On a formé le comité chargé du contrôlo
Re l'Aérop(».We.
Tableaux édificatife.
L'Indochine a l'Exposition.
A l'Exposition Coloniale.
M. Paul Reynaud a communiqué
hier avec Saigon
»♦»
Hier après-midi, à 13 heures, M. Paul Rey-
naud, ministre des Colonies ; M. Guernier,
ministre des Postes et télégraphes ; M. Dia-
gne, sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, ont
rendu visite à l'Agence Economique de l'In-
dochine. Ils ont été reçus par M. Pierre
Pasquier, gouverneur général ; M. de La
Brosse, directeur de l'agence, et de nom-
breuses personnalités. Après avoir parcouru
les services, les ministres se sont rendus dans
le bureau de M. de La Brosse, où la commu-
nication téléphonique a été établie avec Sai-
gon. M. Paul Reynaud a prononcé l'allocu-
tion suivante :
l'apporte à VIndochine le salut dit gou-
vernement de la RéPublique.
Dans tilt mois, nous inaugurerons l'Expo-
sition coloniale aux portes de Paris. Ce sera
un triomphe pour le génie colonisateur de
notre patrie. Au premier rang VIndochine
brillera d'un éclat incomparable.
Les ruines grandioses d'Angkor nous per-
mettront de méditer sur une civilisation mil-
lénaire pour laquelle nous avons de l'adtni-
ration et dte resjJect.
Jamais le sentiment d'attachement et d'af-
fection de Ici France envers ses colonies n'a
été aussi vif.
Le Parlement vient de leur en donner la
preuve en votant, à ma demande, les lois re-
latives aux emprunts coloniaux, au crédit co-
lonial, ait renouvellement dit privilège de la
Banque de l'bldocltitte. et, enfin, et surfout,
à la protection des produits coloniaux : caotit-
cltaltc. café, sisal.
Ce matin même, j'ai été autorisé J par le
conseil des ministres, à déposer un projet de
loi permettant à la Caisse nationale de cré-
dit agricole de faire des avances à court ter-
me jusqu'à concurrence d'une somme globale
de 100 millions, aux organismes de crédit
agricole de toutes nos colonies.
Ainsi, dans cette action, la ligure tradition-
nelle de Ici France apparaît en pleine lu-
mière.
Je sais que [11 ntlocltillc répoltd aux senti-
ments de la mère patrie.
Après M. Paul Reynaud, 1\1. Guernier,
puis M. Outrey, et enfin M. Pierre Pasquier
ont pris successivement le récepteur.
M. Pierre Pasquier a adressé aux Indo-
chinois les paroles suivantes :
Mes cliers Indochinois,
C'est la première fois que je ne suis pas
avec vous pour entendre la parole 'de la
France, mais avec ceux qui, au nom du gou-
vernement, viennent de vous envoyer le salut
de la mère patrie.
Vous savez qu'ils ont fait mieux encore
que de vous envoyer des paroles, ils viennent,
,:flar des actes} vous, prouver l'intérêt que la
1 métropole porte à notre grande Indochine
française.
J^esphre que, par Vunion de touss par le
travail et la collaboration de tous les élé-
ments français et indigènes, vous répo-ndrez
à cet appui tutélllire que la France vous
donne inlassablement et qu'ainsi vous saurez
montrer tous les jours que la grande France
est simplement la Prattee.
-440- ---i
Au Conseil des Ministres
Les rhums de Madagascar
Sur la proposition de M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies, le conseil des minis-
tres a unanimement adopté le projet de dé-
cret concernant le contingebtement des rhums
de Madagascar. Le Président de la Républi-
que a signé le décret séance tenante.
Pour l'agriculture coloniale
Au cours du Conseil des ministres qui
s'est tenu hier à l'Elysée, M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies, a été autorisé à dé-
poser un projet de loi permettant à la caisse
nationale de crédit agricole de consentir aux
institutions de crédit agricole mutuelles de
nos colonies des avances à court terme jus-
qu'à concurrence d'une somme de cent mil-
lions.
1
A la Banque de l'Indochine
»♦«
Le Conseil des Ministres s'est préoccupé,
hier, de la nomination des six administra-
teurs qui représenteront l'Etai au Conseil de
la Banque de VIndochine. Le nom des repré-
sentants du Ministère des Colonies, MM.
Charles Regismallect, conseiller d'Etat, di-
recteur des Affaires économiques au Mhtis-
tère des Colonies, qui a si heureusement mis
au point le nouveau texte du renouvellement
au point le nouveau le.
de notre grand établissement financier d'Ex-
trême-Orient, et Pierre Guesde, résident su-
péricur en Indochine, commissaire général
de VIndochine à l'Exposition Coloniale de
Vincennes, paraissent aujourd'hui à l'Offi-
ciel.
Les quatre autres administrateurs désignés
par V Etat seront :
MM. Borduge, directeur général des
Contributions directes au Ministère des Fi-
nances ;
Borromée, ancien préfet du F as-Rhin;
Marcel Olivier, gouverneur général des
Colonies, délégué général du Gouvernement
au Commissariat général de l'Exposition
Coloniale de Vincennes ;
Thonté, secrétaire général du Ministère de
l'Intérieur.
Pour ce quatrième siège, le nom de M.
Valette, préfet du Rhône, avait été aussi mis
en avant,
Le Gouvernement a également le droit de
choisir le président du Conseil d'admirtistra-
tion de la Banque de VIndochine. A l'tmalti-
mité, il a décidé de laisser ce poste, qui
exige une haute compétence et une connais-
sance approfondie des problèmes financiers
d'Extrèmc-Orieni, à M. Stanislas Simon,
qui occupe depuis plusieurs années ces fonc-
tions avec autant d'habileté que de courtoi-
sie. Détail à noterM. Stanislas Simon a
fait toute sa carrière à la Banque de l'Indo-
chine, où il a débuté il y a bientôt soixante
iIfII.
La T uniiie s'apprête à recevoir
M. Gaston Doumergue
l"
Depuis la semaine dernière les rues et les
avenues de Tunis sont en grand branle-bas,
De nombreuses équipes d'ouvriers s'affairent
sous l'œil vigilant de M. Sisteron, le sympa-
thique commissaire spécial de l'Elysée. Des
mâts innombrables ont été dressés. Un nou-
veau bitume revêt les voies. Ici et là, on blan-
chit à en rendre jalouses toutes les écumes de
la mer. Dans les souks les magasins font peau
neuve. ,
Mais il n'est pas que Tunis à revêtir la pa-
rure du cinquantenaire. A Kairouan, la ville
aux cent mosquées, une fantasia monstre s or-
ganise, qui ne groupera pas moins de 1.500
fameux cavaliers des Zlass. A Sfax, on « pas-
se au ripolin » la forêt d'oliviers ; à Gabès,
on met la dernière main à une fête de nuit
digne de figurer parmi les plus beaux contes
d'Orient ; à Médenine, on dresse des tentes
de luxe. A Bizerte enfin où le président s'em-
barquera pour retourner en France on veut
que la dernière vision de la terre tunisienne ne
laisse que des regrets à M. Gaston Doumer-
gue-
L'itinéraire
Voici l'itinéraire sommaire du voyage pré-
sidentiel : 10 avri l, Bizerte; 11 et 12 avril,
Tunis, Kairouan, Sousse ; 13 avril, Sousse,
Sfax, Gabès ; 14 avril, Gabès, Médenine,
Djerba, Gabès ; 15 avril, Gabès, Tunis; 16
avril, Tunis, Ferryville, Bizerte, d'où le Col-
bert appareillera à quinze heures.
Les dernières dispositions
Les dispositions concernant le voyage en
mer du président de la République, sont dé-
finitivement arrêtées. Le 9 avril, à 16 h. 30, Je
chef de l'Etat s'embarquera à Villefranche-
sur-Mer sur le Colbert, chef de division pré-
sidentielle. Le lendemain, à 11 h. 30, la di-
vision navale arrivera à Bizerte. Le 16 avril,
sur Ja voie du retour, M. Gaston Doumerque
s'embarquera à nouveau à 15 heures sur le
Colbert, pour arriver à Toulon le 17 à 17 h.
30. La division comprendra les croiseurs Col-
bert et Duguay- Trouitt, les torpilleurs Forbin,
Foudroyant et Bresiois.
Prendront passage sur le Colbert : le général
Audibert et le-tontre-amiral Vedel, de )a mai-
son militaire ; MM. Jules Michel, secrétaire
général, et Rossi, secrétaire particulier du pré-
sident de la République.
M. Chartes Dumont, ministre de la Marine,
accompagné du lieutenant de vaisseau Re-
voil, officier d'ordonnance, s'embarquera aussi
sur ce bâtiment. Sur le croiseur Duguay- Trouin
prendra passage M: Léon Bératd. vice-prési-
gard e de ;
dent du Conseil des ministres, garde des
sceaux. Il sera accompagné de MM. Desan-
gles et de Saint-Quentin, directeur des affaires
africaines au Quai d'Orsay.
Le capitaine de frégate Godefroy. ancien
sous-chef de l'état-major du vice-amiral Du-
rand-Viel, a pris hier les fonctions de chef
d'état-major du contre-amiral Darlan. Il s oc-
cupe activement des préparatifs du voyage pré-
sidentiel.
Le Congrès. des Anciens
Combattants à Tunis
Aujourd'hui sont arrivés à Tunis, à bord
du Marsa 11 et de l'Alesia, les 700 délégués
de l'U. N. C. et les 300 représentants de
l'A. G. M. C. qui vont tenir, à partir d'au-
jourd'hui, leur grand congrès à Tunis.
Les délégués ont été reçus par M. Man-
ccron résident général ; par la municipalité
et les délégations de sociétés tunisiennes d'an-
ciens combattants. Une nombreuse population
s'était également portée à leur rencontre, et
leur a témoigné Vaccueil le plus cordial et
le plus chaleureux.
Avant leur départ de Marseille, les com-
missions se sont réunies au Palais de la Mu-
tualité.
La première de ces commissionsj dite des
victimes de la guerre) il, sous la présidence
de M. Eugène Félix entendu trois rapports ;
le premier de AI, Lolleau, traitant de l'of-
fice et de la carte du combattant ; le second,
rédigé par M. Charron, étudiait l'action de
la troisième Confédératiolt nationale; dans le
troisième, M. de Pontalha) qui a soulevé la
grande question de la' révision des pensions
abusivement consenties.
La commission d'action sociale s'est, sous
la présidence de M. Paul Galland, réservé le
rapport de M. Goudaert sur le chômage et
celui de M. Iluvibert sur les assurances so-
ciales. La commission d'action générale, où
se débattent les grandes questions nationales,
a été présidée par M. Humbert Isaac, avec
son autorité et su compétence coutumières.
Elle a entendu des rapporteurs de choix. Le
premier, M. Victor Beauregard, a montré
V et fort d'expansion de la plus grande France
et les peries coloniales d'un pays qui a
compté des Garnier.) des Brassa, des Gallieni.
Non moins remarquable et passionnant fut
le rapport de M. Bastianelli sur la question
de la paix.
AI. Bastianelli affirma la nécessité imPé-
rieuse de ne point troubler inutilement l'or-
dre établi par les traités pour que s'achève
l'æumre de colonisation et d'organisation pré-
liminaire à toute union fédérale fidèle à la
trilogie de la sécurité, de l'arbitrage et du
désarmement.
Melle Cécile Sorel
est rentrée à Paris
•+•
Hier est rentrée à Paris, après une tour-
née triomphalejen Afrique du Nord, Mlle Cé-
cile Sorel, sociétaire de la Comédie-Française.
On sait que de grandes fêtes ont été données
en son honneur avant son départ du Maroc.
Le pacha El Glaoui a notamment rendu de
magnifique façon hommage au splendide talent
de notre illustre Çélimène,
La mission sénatoriale
va partir pour l'Algérie
1.'
En uc d'étudier la situation de la coloni-
sation en Algérie et la condition des indigè-
nes, la commission de l'Algérie du Sénat
a nommé une mission romposée de MM. Viol-
leite, sénateur, ancien gouverneur général dç
l'Algérie, qui la préside; de MM. Gallet,
Founnent, Lcblanr. Muuger, Morizet, Re-
boul, Val lier, Voilin sénaleurs, et de M.
Bara, secrétaire.
Cette mission s'embarquera le 7 avril &
M arseilli: sur le Gout erncur-Génêral-Chanzy,
Elle visitera les principales villes de l'AI
gérie jusqu'au 2 mai et recevra, au cours de
son passage dans chaque ville, toutes les per-
sonnes qualifiées qui demanderont à être en-
tendues.
4..
M. Champetier de Ribes
à Alger
i
Le ministre des Pensions, M. Champetier
de Ribes, ministre des Pensions, accompa
gné de M. Morinaud, sous-secrétaire d'Etat
de l'Education physique, est. arrivé à Alger.
11 a été reçu par MM. Carde, gouverneur
général. l\CCi vt Laquière, députés, et les
autorités civiles et militaires.
M. Waller Edge au Maroe
t
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis, et sa suite, venant de Rabat, sont arrivés
à Marrakech.
M. Walter Edge se déclare enchanté de
son voyage ainsi que de la réception courtoise
et cordiale qu'il a reçue partout, et, plus parti-
culièrement, à la résidence générale.
Il se rendra à nouveau à Rabat dans quel-
ques jours, afin de saluer M. Lucien Saint à
son retour de France.
oe*
Le mouvement touristique
du mois de mars 1931 à Kairouan
Pendant le mois de mars 1931, Kairouan
a reçu la visite de 512 touristes venant dp
toutes les parties du monde, et se répartissant
d'après leur nationalité de la façon sui-
vante : *
229 Français, 67 Américains, 55 Allemands,
31 Belges, 10 Suisses, 3 Tchécoslovaques, 1;
Italiens, 1 Russe, 5 Polonais, 1 Finlandais,
6 Suédois, 4 Norvégiens, 2 Roumains, 6 Es-
a edp o l
pagnols, 11 Autrichiens, 12 Danois, 2 Hol-
landais 2 Ecossais.
En outre, 216 Français et étrangcr demeu-
rant habituellement en Tunisie sont venus
visiter Kai rouan.
̃ •*♦«»
Hommage à la colonisation française
.<*•
Le comte Albert Apponyi vient de publier,
dans le Pcsli llirlap, une intéressante série
d'articles sur son récent voyage en Afrique
du Nord française. Dans ces articles, le
comte Apponyi souligne, avec une grande
admiration, l'œuvre de civilisation accomplie
par la France parmi les indigènes.
Il est heureux, en face de la campagne de
dénigrement que certains entreprennent con-
tre la France, de trouver des hommes qui
savent voir et qui savent sincèrement recon-
naître les efforts de la France. C'est là un
geste qu'il était bon de souligner.
"6" --
Tu te rends compte.
MIEUX VALAIT PREVENIR
Ce n'est pas la première 50is qu'un singe ou
une panthère se promène délibérément dans
Paris. L'on ne surprendra donc personne en
disant qu'un orang-outang de belle dimension
a visité hier à son aise un appartement du
boulevard Maillot.
L' homme des bois avait escaladé la grille
du Bois de Boulogne el se promenait sans gê-
ner personne devant un immeuble, lorsque des
domestiques apeurés firent peur au paisible pen-
sionnaire du Jardin d'A cclimatation. L'orang
bondit par la fenêtre du rez-de-chaussée dans
un appartement et se mit à jouer « avec les ac-
cessoires ». On alerla la brigade des gaz. Les
fumées ne gênèrent en rien l'animal qui trou-
oant que les vapeurs obscurcissaient l'atmosphè-
re alluma l'électricilé. Finalement le domp-
teur (1 !) abattit la bête d'un coup de fusil.
C'est là un geste stupide. Si l'administra-
tion n'est pas capable de garder les singes
qu'on lui confie, qu'elle prenne au moins à
sa solde des gens qui connaissent assez le ca-
ractère de leurs bêtes pour n'avoir pas à recou-
rir aux grands moyens. Il eut été facile de ra-
mener le singe au bercail ; des étudiants le fi-
rent voici quinze jours au Jardin des Plantes.
Pourquoi sacrifier inconsidérément une bête de
orix P
Des bananes ou une gueupn auraient su suf-
fire.
facques Alpllaud.
A l'Exposition Coloniale
les -
Manifestation d'amitié franco-danoise
Aujourd'hui samedi, à 5 heures, a eu lieu
a l'Exposition Coloniale de Vincennes une
manifestation d'amitié li.iin.o-danoise, pour
célébrer l'achèvement du pavillon des colo-
nies danoises. De nombreuses personnalités
qui s'intéressent à l'ami fidMo de la France
qu'est le Danemark assistaient à cette cé-
rémonie intime que l'ré::-idail M. Bernhost,
ministre du Danemark à Paris, assisté de M.
nlmberg-, commissaire général du Danemark
à l'Exposition Coloniale. Le maréchal Lyau.
tcy, actuellement en Lorraine était repré-
senté par M. de Condc, attaché à son cabinet.
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