Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 26 mars 1931 26 mars 1931
Description : 1931/03/26 (A32,N49). 1931/03/26 (A32,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380324k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTB-DEUXIEME ANNEE. N° 49.
LS NUMKHO : 80 CENTIMES
JEUDI SOlll, M MAHS lwL
JOSMAlJjlQTIQIEI
Rédaction & Administration :
M, IM M MM-IftHir
PARIS (IeÍ)
Louvmt IMV
- RICHCLIBU INI
Les Annales Coloniales
lM MWNKti et rêetmmes lOIIt Nfwt m
kur«n du |MfMi
Diot eoireu it. Fort DAireuit , Marool RUEDEL
Tous têt artielei publiés dmnt notre tournât ne peuwomt
être repyoduMw fU'lII dlonl les ARRAUS Goumtus.
iBOHIEIEHTS
mm la Revue mensuelle:
Oa aa • M«l« 1ItoU
fréon et
CelIft" t.. 100 » M t
tlrMftr.. 240 • 118 > 70 »
On t'abonne nu Mi daao
tou» Im bureaux de poste.
Les routes au Cambodge
..a C
En jetant les yeux sur une carte du Cam-
bodge, ce qui frappe à première vue, c'est
que ce pays a peu de communications avec
ceux qui l'entourent.
Bordé à l'est par l'Annam, avec lequel il
n'a aucune voie de communication, au nord,
par le Laos et le Siam, où une seule route
est commencée seulement vers le Laos, il
n'est relié à l'ouest au Siam que par une
seule voie et rien ne l'unit au Sud-Ouest au
golfe de Siam. Au Sud, les relations sont
meilleures avec le golfe de Siam et la Co.
chinchine.
Dans ce pays de forme irrégulière, qua-
drilatère où n'existent pas encore de voies
ferrées, puisque la voie ferrée de Pnoni-
Penh à Kattambang est à peine commencée,
on peut schématiser ainsi le réseau routier.
i" Deux grandes voies parallèles parcou-
rant en diagonales du nord-est au sud-ouest
tout le protectorat, les routes coloniales nu-
méro i et numéro i bis.
2° Une autre voie tendue en diagonale du
nord-nord-ouest au sud-sud-est croisant en X
les deux premières à Kompong-Cham et à
Pnom-Penh.
De cet X majuscule composé presque exclu-
sivement de routes coloniales se détachent
principalement au sud, autour de Kampot à
Pnom-Penh, de Pray-Vcng et de Soiairieng
des réseaux de routes locales.
Au nord du Grand Lac, un autre groupe
local compose le système de routes touris-
tiques qui permettent de visiter Angkor et
les nombreuses ruines que l'on trouve au
nord de Toulé Sap.
Toute l'immense étendue comprise entre
le Mékong, la route coloniale i bis et le
Siani, territoire immense du nord, long de
400 km., dont la hauteur varie de 100 à
300 km. est entièrement dépourvue de rou-
tes et n'est parcourue que par quelques rares
pistes.
- La grande région du sud-ouest entre le
grand et le petit lac d'une part et le golfe
de Siam de l'autre est plus mal partagée
encore puisqu'entre la route coloniale n" ]
et la côte, c'est-à-dire environ 150 km. sur
250, elle n'a même pas de routes à l'état
de piste.
Au total, pour un pays sont la superficie
est à peu près le tiers de celle de la France,
la longueur des routes n'est que de 2.352
kilomètres, de 1.032 pour les routes locales.
Sans vouloir entrer dans des détails exces-
sifs, je voudrais décrire avec un peu plus de
précision le système que je viens si briève-
ment d'esquisser.
La grande artère principale est la route
n° 1, qui, par Pnom-Penh, relie Saigon au
Siam.
Traversant la grosse bourgade de Soiai-
rieng Ott elle fut très sérieusement endom-
magée en 1930 par les inondations du Vaico
occidental elle atteint le Mékong, que des
voyageurs, à défaut de ponts traversent avec
le bac de Neak-Luong. Elle remonte ensuite
le long du Mékong et s'en sépare un peu au
nO 1, Pnom-Penh pour franchir le fleuve
Bassac; elle longe ensuite la rive droite de
ce fleuve, traverse Pnom-Penh et à 40 kil.
environ au nord de cette capitale à Oudang
elle s'en éloigne un peu et poursuit sa mar-
che à une quinzaine de kilomètres de lui;
elle s'en rapproche à Kompong-Chang, puis
le quitte définitivement.
Bordant d'assez près d'al>ord le petit lac
jusqu'à Krakor courant à 30 kilom. au sud
et à l'ouest du grand lac, elle traverse Pursat
et atteint Battambang qui sera le terminus
du chemin de fer. De là elle remonte fran-
chement au nord pendant 5° kilom. jusqu'à
Sisophon et s'infléchissant brusquement à
l'ouest, elle se termine auprès de Poïpet, à la
frontière du Siam. Sa longueur est de 575
kilomètres.
Dans l'ensemble, cette route est en bon
état.
Plus de 100 kilom. déjà entre Pnom-
Penh et Saïgon et entre Pnom-Penh et Ou-
dong sont asphaltés, seule la section com-
prise entre Krakor et Svai Doukéo, de 60
kilomètres est en état très médiocre.
Au nord de cette route, parallèlement à
elle, à une distance moyenne de 80 kilom.
se trouve une autre artère qui, partant de
Krek près de la Cochinchine, porte d'abord
le nom de route nationale 22, franchit le
Mékong à Kompong-Cham, rejoint la route
coloniale 1 bis, qui la continue, traverse Roy
Thom et aboutit actuellement à Simreap.
Bientôt elle rejoindra à Sisophon la route
• nationale n° 1 près de Oudong.
Cette grande artère est la route emprun-
tée par les touristes qui, de Saigon se ren-
dent à Simreap pour visiter la région d'Ang-
kor. Elle a une longueur totale d'environ
300 kilom. A peu près bonne. Dans sa par-
tie supérieure, elle est soumise entre le Mé-
kong et Krek à une circulation automobile
intense car elle traverse de nombreuses plan-
tations et son dessous de chaussée défectueux
lui permet mal de résister à l'effort qu'elle
supporte..
J'en aurai fini avec les routes coloniales
quand j'aurai dit que la.11 0 t 3 ,en partie
construite, seulement sur une longueur to-
tale de 104 kilom. est composée actuellement
de 2 tronçons, l'un de 30 kilom. environ au
sud de Stung Streug, l'autre de 75 com-
mence un peu au nord de Kratié, et gagne
de là la CocbinchiDe.
Cette route reliera le Laos à la Coahin-
chine et sera la continuation de la grand
route commencée au Laos sur la rive gauche
du Mékong et qui réunira Luang Prabang à
Saigon,
Deux mots enfin de la route coloniale n°
13 (lui part de Pnom-Penh et rejoint Kam-
pot. C'est une des plus belles routes du
Cambodge. Dans sa longueur totale de zoo
kilomètres, elle est asphaltée sur 100 kilom.
au sud de Pnom-Penh et de 30 au nord de
Kampot. Elle permet par Kampot de gagner
le port de Ream par une route locale qui suit
le littoral et par une bifurcation à Kus, de
rejoindre Hatien, petit port cochinchinois, à
!a frontière même du Cambodge.
Les routes locales ne se prêtent pas à une
description individuelle ; chacune d'elles a
un intérêt touristique ou économique ; elles
sont la voie constante du développement.
Toutes ces routes sont entretenues aussi
bien que le permet la qualité des matériaux
employés. Beaucoup d'entre elles ont été re-
chargées avec de la latérité que l'on trouve
en abondance dans la région.
Elles ont été sérieusement endommagées
par la saison très pluvieuse de 1930 ; d'im-
portantes inondations qui se sont produites
au cours de la même année, ont causé des
dégâts sérieux à certaines d'entre elles, en
particulier la Coloniale n" 1 et la coloniale
n° 1 bis.
Dans toute la partie de ces routes située
entre le Bassac et le Mékong, une gros ef-
fort a été fait pour les remettre rapidement
en état et aujourd'hui on emploie partout des
matériaux durs, de meilleure qualité et on
fait des revêtements de basalte asphaltés,
surtout sur les routes coloniales. La qualité
des cailloux employés pour la réfection su-
perficielle des chaussées est en général satis-
faisante puisqu'elle atteint 335 mètres cubes
au kilomètre. Le Service des Ingénieurs
chargés des routes est à la hauteur de sa tâ-
che et le personnel est très méritoire, mais
les résultats obtenus seraient meilleurs s'il
disposait du matériel nécessaire.
C'est ainsi que l'on espère pouvoir fournir
à la colonie de nombreux rouleaux a vapeur
qui devaient être livrés par les Allemands.
En vertu du plan Dawes, le système des
prestations en nature ayant cessé de fonc-
tionner, on attend toujours. mais actuelle-
ment ce sont de vieux modèles presque hors
d'usage que l'on est obligé d'employer et de
ménager.
CeMwmiU* Breqfmelrg
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
M. Lavit viendra en France
18.
M. Lavit, résident supérieur de France
au Cambodge, s'embarquer a ces jours-ci pour
la France.
Le résident supérieur fera le voyage avec
S. M. le roi du Camhode, qu'il accompa-
gnera à Paris, à l'occasion de 1''Exposition
Coloniale Internationale.
Son absence ne sera pas de longue durée.
L'intérim à la résidence serait remplie par
M. Richomme, ancien résident de la pro-
vince de Kampot, actuellement en congé en
France.
M. Richomme est un vieil administrateur
dont toute la carrière fut cambodgienne.
-$a-
Dépêches de l'Indochine 1
Le retour de M. Robin à Hanoï
Le gouverneur général P. I. llobiti, qui
rentre de sa tourruie d'inspection en Co-
chtnclune, au Cambodge, au IJIOS et en
Annam est arrivé à Hanoï le 23 courant
dans la soirée, en provenance de Hué,
après un arrêt à Tarh-Iloa. Lors de son
passage dans les provinces de Halinh et
de Vinlt., il a constaté qu'à ta suite des in-
dications données par les autorités locales
françaises eu Indigènes, le rétablissement
de l'ordre se poursuit dans de bonnes
conditions
AU SIAM
Circulation fiduciaire
Le Gouvernement Siamois a décidé de vendre
une partie de ses excédents de monnaie d'ar-
gent pour acheter de Vor qui sera mis en ré-
sertve et augmenter la marge de la couverture
de La circulation fiduciaire.
Le retour de Monsch et Butin
1
On confirme que les aviateurs français
s'envoleront de Tokio pour regagner la
France par Osaka, SéOlÛ, Shanghaï et
Hong-Kong, La société impériale d'aviatfon
a donné mardi un thé en l honneur de Bur-
tin et de Moensch qui ont reçu la médaille
d'or de la Société Impériale d'Aviation.
La Maison Franco-Japo nabse offrit un
Champagne d'honneur en présence de l'am-
bassadeur de Martel, de la colonie et des
amis. MM. Sugiyama et Kijiatna félicité-
rent les aviateurs au nom de la Maison et
de la Société Franco-Japonaise. Mercredi,
ils déjeunèrent chez le général Nagaoka,
président de la Société d'Aviation. Burtin
et Moensch sont repartis aujourd'hui ; à
10 h. 15. ce matin, heure locale ils atter-
rissaient à Osaka
tm fiapnUttii ài crtf jipinii
-–– -
Les agents de la Compagnie Africaine en
France auraient passé un contrat pour
"Importation en Afrique Française de fU
de coton japonais.
Indopadfl.
Préparer l'avenir
l' -
.41
t!" 1
AO:! M&-
EST l'avcllir qu'il faut
considérer, en plus
de la situation pré-
sente, lorsqu'on exa-
mine le seul marché
automobile dans nos
colotries. Le marché de la France extérieure
a un potentiel d'une im portance beaucoup
plus considérable que ne l'indique le vo-
lume des ventes actuelles. Celles qui le sa-
vent, ce sont les firmes américaines qui ne
reculent pas, durant les mois de vaches mai-
gres, devant des sacrifices importants, ue ra-
lentissent ni leur publicité, ni leur prospec-
tion, pour bien asseoir le prestige de leur
marque, et pour jalonner le terrain eu vue
des l'entes futures. Celles qui ignorent les
facultés de rétablissement économique de
nos colonies, les forces vives de développe-
ment et d'achat qu'elles ont en puissance,
ce sont les maisons françaises qui. comme
les escargots, se dépêchent de rentrer dans
leurs coquilles aux premiers échos de bruits
pessimistes. Ah 1 combien de fois ne l'ai-je
pas entendue, cette phrase qui prouve la
courte vue de certains de nos industriels sur
qui, pourtant, nos colonies devraient comp-
ter pour organiser des échanges étroits avec
la métropole : « les colonies, ça ue rend pas
en ce moment ; rien à faire de ce côté-Ui ;
il vaut mifllx conserver l'ef fort pour plus
tard. On verra. »
c On verra ! III lié bien, les auffurs du
« 011 verra * ue verront probablement rien du
tout qu'un marché occu pé par les ouvriers
de la première heure. « On verra » (ollduit
souvent à « tro p tard JI.
YOIIS sommes au plein montent d'une mise
en val eur qui trans forme le réseau rout i er
de tonte l'Afrique française, du Nord Ii
V Equatoricde, tels les derniers efforts en
date faits au Dahomey, où M. le gouverneur
Tellier poursuit activement la réalisation du
programme entrepris par son prédécesseur,
M. le gouverneur Reste. Fil Indochine, éi
Madagascar, etc., les crédits coloniaux vont
permettre des travaux qui doivent changer
rapidement la face économique de la France
extérieure.
T ouverture d un important réseau routier,
en même temps que l'intensification de la
production agricole, pastorale, minière, etc.,
commandent mathématiquement le dévelop-
pement des services d'autocars, de camions,
de tracteurs, etc.
Or, au fur et à mesure que la route fralt-
faise gagne sur la forêt vierge, sur le désert,
sur la savane, ce sont nos voitures françaises,
et non les marques étrangtres, qui doivent
sillonner ces grands chemins que la Frallu
trace pour le mieux-être de ses protégés.
.H (I! ',eurruSt'",cllf, si nos explorateurs, tels
l'admirable Brazza gagnant Stanley ii la
course sur le Congo, sont les premiers rendus
au cœur de la brousse, nos grands maîtres
économiques, les « on verra » ne s'inquiètent
d'ml marché outre-mer que lorsque celui-ci
peut les accueillir comme le « Grand .J'a
lais fi, seulement, quand ils arrivent, tous
les stands sont occupés. Il est vrai qu'ils
n'ont pas risqué de capitaux, c'est une con-
solation.
l-n manque a gagner simplement.
J$4foat«r«ff Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
dr.. UDtUJtU.
..a -----
PHILATÉLIE
T 81
Un nouveau timbre colonial
On sait que le ministre des P.T.T. avait
proposé comme sujet du nouveau timbre co-
lonial une allégorie représentant des indi-
gènes des colonies françaises qui, guidés par
le flambeau de la République, se dirigent
vers l'Exposition coloniale de Paris.
Cette conception a inspiré à M. de la
Nézière un timbre d'une réalisation intéres-
sante et qui aurait recueilli l'adhésion de
toutes les personnalités auxquelles la ma-
quette a été soumise.
-et
CINÉMA COLONIAL
i
Le Film
au service de la Médecine Coloniale
Notre action civilisatrice dans les territoi-
res sous mandat et tout particulièrement les
méthodes mises en œuvre pour lutter contre
la maladie du sommeil ont été l'objet de cri-
tiques très vives et même d'attaques violen-
tes de la part de certains gouvernements.
Les ministères des Colonies et de la Santé
publique y ont répondu par des arguments
irréfutables grâce au film.
Notre confrère le docteur de Courtry,
membre de la A.P.P.C., présentera une sé
rie de films concernant la médecine et la vie
médicale coloniale, édités par les Agences
et les Commissariats des diverses colonies,
le vendredi 27 mars dans le grand amphi-
théâtre de la Sorbonne à 21 heures.
Le maréchal Lyautey présidera cette séan-
ce qui sera ainsi une préparation aux Jour-
nées médicales et à 1 Exposition Coloniale
et une glorification de l'oeuvre civilisatrice
de la France.
Nous sommes heureux de signaler la col-
laboration chaque jour plus effective deman-
dée au cinéma, en faveur de notre Propa-
gande coloniale.
ktérin de Gmeraev des c.
Par décret en date du 15 mars 1931 rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Pont, administrateur en chef des colo-
nies, a été chargé par intérim des fonctions
de lieutenant-gouverneur de l'Archipel des
Comores pour compter du jour tle son arri-
vée à la colonie
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et pays de Protectorat se réunira aujour-
d'hui jeudi 26 mars a 17 h. 30.
Désignation de rapporteurs
A l'ordre du jour figure la désignation de
rapporteurs :
Pour le fond : 1 du projet de loi portant
institution de Conseils de prud'hommes en
Tunisie ;
2° De la proposition de loi portant mo-
dification aux conditions d'application de la
loi de séparation dans les colonies de la
Martinique, de la Guadeloupe et de la Réu-
nion au point de vue des allocations à ser-
vir aux ministres des cultes n'ayant pas
droit à pension sur le Trésor.
Pour avis : 1" du projet de loi n° 4621
portant modification de l'article 302 du dé-
cret du 28 décembre 192O sur le régime
douanier applicable aux produits importés
de Tunisie en Franco et en Algérie;
20 Du projet de loi n° 4677 tendant à ra-
tifier des décrets maintenant des droits de
douane sur certaines marchandises en Indo-
chine et à la Guadeloupe ;
30 Du projet de loi portant modification
de l'article 302 du décret du 28 décembre
1926 sur le régime douanier applicable aux
produits importés de Tunisie en France et en
Algérie ;
4° Du projet de loi portant création d'une
Société anonyme dénommée « Société afri-
caine d'aviation marchande » (S.A.D.A.l\I.)
chargée de l'exploitation de liaisons aérien-
nes entre la France et ses diverses posses-
sions d'Afrique.
–-– .t.
M. Lucien Saint part pour Lyon
M. Lucien Saint, Résident général du Ma-
roc, quittera Paris demain vendredi soir à
19 h. 30 pour Lyon où il sera reçu par la
Chambre de Commerce. Il rejoindra ensuite
le Maroc avec Mme Lucien Saint.
Le voyage de M. Edge
en Algérie.
J 8.
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis en France, est très impressionné par la
vie intense de la Tunisie et de r Algérie et
admire beaucoup les efforts considérables en
matière économique, industrielle et morale
qu'il y constate.
Il a pu constater la valeur touristique de
l'Algérie, son organisation intérieure, ses rou-
tes excellentes et ses hôtels de premier ordre.
Regrettant que ses compatriotes connaissent
si peu l'Algérie, il ne manquera pas en toute
connaissance de cause de leur recommander la
France d'outre-méditerranée.
M. Walter Edge, après la Tunisie et l'Al-
gérie, visitera le Maroc.
M. Henry Bordeaux
échappe à un accident.
Notre éminent collaborateur Henry Bor-
deaux et sa fille Paule, pour se rendre à Tan-
ger, avaient pris place dans une auto particu-
lière conduite par son propriétaire, M. Cor-
dier, proviseur au Lycée Regnault, à Tanger.
Voulant éviter un camion à la sortie de
Casablanca, la voiture fit un brusque écart et
alla s' écraser contre un arbre. Les voyageurs
sont sains et saufs.
et rentre en France
M. Henry Bordeaux, ne pouvant plus se
rendre en temps utile à Tanger, où il devait
faire une conférence sur la reine Hortense,
s'est embarqué aujourd'hui même pour la
France par le courrier de la Compagnie Pa-
quet.
Notre action au Maroc
i
Sur les confins algéro-marocains, un déta-
chement des forces supplétives comprenant des
partisans Oulad Hamnabou et une fraction du
17° goum. chargés d'assurer la sécurité de
travaux de pistes effectués entre Erfoud et
Guéfifat, a été attaqué dans la matinée du 21
au 22 mars par des rôdeurs sortis du Tafilalet.
Les dissidents, en majorité des Aït Hamou,
ont été refoulés avec des pertes sans avoir pu
inquiéter les travailleurs.
: ..8 - .-----
Une rixe dans un poste
Dans la nuit du 21 au 22 mars, une rixe
mit aux prises les tirailleurs marocains du poste
Aeleat sur le front nord de Tadla.
Le lieutenant, chef de poste, et deux sous-
officiers qui intervenaient pour rétablir l'ordre,
ont été tués.
Affolés par ces meurtres, les tirailleurs cou-
pables se sont enfuis du poste resté momen-
tanément sans commandement et ont gagné la
zone dissidente avant que les détachements
des postes voisins lancés à leur poursuite des
le lever du jour, aient pu les atteindre.
Les autorités territoriales se sont transpor-
tées immédiatement sur les l ieux.
Un dranedi braconnage et Tuisk
Dans lu région voisine de la frontière al-
gêrienne, (leur ganlos-forestiers Quant sur-
pris s braconniers indigènes chassant,
les fHtursuivirent dans III forêt. Sur le poi/if
d'être rejoint un * braconniers s'arrêta,
(,t. à bout portant, fit feu sur un des gardes.
Celui-ci, nommé. Heieaenm ben Salah, at-
teint en pleine poitrine par 111. charge de
chevrotine. expira sans que son camarade,
un Français. noto/Mê fiNgïot, ait pu le er-
eiuiir. h's braconniers sê sont enfuis.
(Par 111'Ih(\.)
Verrons-nous an scandale
de la ligne aérienne
France-Madagascar ?
Notre excellent «-onfrère Jacques Mortane,
dont on sait la compétence en questions aé-
ronautiques, vient de publicr, dans le Quo-
tidien, un long article sur la ligne Paris-Ma-
dagascar. Cet article débute ainsi :
Allons-nous être obligé de clamer
(1 Après l'Aéropostale, hélas 1 Après France-
Madagascar, hola' » ? Un projet de loi pré-
senté à la Cliambre et le portant création
d'ur.e Société anonyme dénommée SOCINé
Africaine d'Aviation marchande » nous fait
terriblement peur.
Outre qu'il méconnaît et abolit les enga-
gements précis pris par un ministre vis-à-vis
de ce grand héros qu'est le commandant
Dagnaux, il prouve qu'il peut exister un
péril encore plus redoutable que celui des
banques pour les compagnies aériennes ; ce
péril est l'administration elle-même.
11 n'est pas besoin de rappeler aux lec-
teurs des Annales Coloniales ce que furent
les travaux et les raids du commandant Da-
gnaux, comment il jalonna le parcours ra-
tionnel de terrains et de centres de ravitail-
lement, comment il dépensa temps et argent
pour fonder une société dont l'action se ma-
nifeste depuis longtemps hienfaiante.
Que eherche-t-on à ')ppoe,. à l'oeuvre du
commandant Dagnaux ? C'est très simple :
voici les grandes lignes du projet :
La moitié des actions à souscrire en nu-
méraire, est réservée à l'Etat, l'autre moitié
devant être, offerte à (les groupt." financiers
ou industriels, susceptibles d'apporter à la
société le concoure de leur expérience des
exploitations aériennes : l'Etat a la majo-
rité dans la société gr. tct- aux actions d'ap-
port qui lui sont attribuées, ainsi qu'à l'Al-
gérie et aux colonies, t'es attributions d'ac-
tions d'apport sont justifiées vis-à-vis des au-
tres actionnaires par l'aide que ces trois col-
lectivités apporteront à la société aussi bien
par l'octroi de subventions ou d'avantages
particuliers que par l'organisation de l'in-
frastructure de la ligne. (Notons en passant
que cette fameuse infrastructure est fort
avancée grâce aUjI commandant Dagnaux.)
Le capital social est fixé à 16 millions de
francs divisés en 16.000 actions de 1.000 fr.,
dont 4.000 attribuées en îepréscntation d'ap-
ports (2. 500 à l'Etat français, 5.000 à l'Al-
érie. 500 à l'Afrique occidentale, 500 à
l'Afriue équatoriale et 12.000 à souscrire
et à libérer en espèces avant constitution de
la société. Sur ces 12.000, la moitié est ré-
servée à l'Etat qui, au total, en possédera
donc 10.000 sur 16.000.
Voilà, pensez-vous, qui est tout à fait
normal. Ecoutez la suite, puisqu'aussi bien
nous entrons dans le domaine de la fantaisie:
T.a société sera administrée par un conseil
de treize membres, dont huit sont nommés :
trois par le ministre de l'Air, un par le
ministre de l'Intérieur deux par le ministre
des Colonies, un par te ministre des P.T.T.
et un par le ministre des Finances.
Les cinq autres, les cinq représentants du
bel et hon argent, de l'oxpérience et du tra-
vail ? Ils seront la minorité. C'est simple.
Le président du Conseil d'administration
sera nommé par le ministre de l'Air. Le
conseil ne pourra délibérer valablement que
si cinq au moins des administrateurs nom-
més par l'Etat sont présents.
Voici donc le régime du veto remis en jeu.
Cinq membres « éfatistes » contre cinq, non
compris la voix prépondérante du président.
Eh bien, mais, voici « de la belle ouvrage D.
n'est-il pas vrai ?
Ce n'est pas tout. Oyez le plus beau :
Sur la demande du Conseil d'administra-
tion, des fonctionnaires qualifiés pourront
être détachés temporairement au service de
la compagnie. Ils seront susceptibles d'être
nommés par le Conseil d'administration à
tous les emplois de la compagnie, sous la
réserve que leur nombre n'excédera pas
20 desdits emplois. Ils seront rémunérés
exclusivement par la compagnie qui fixera
leurs traitements. Les fonctions d'adminis-
trateur donnent droit à des jetons de pré-
sence.
Ainsi donc, voilà dos fonctionnaires qui,
sans avoir donné leur démission et figurant
toujours sur les contrôles de leurs ministères,
émargeront sur les registres de la cùmpa-
gnic succursale de l'Etat ? A-t-on oublié
qu'il existe une loi punissant de prison et
d'amende tout fonctionnaire a prenant ou.
recevant une participation par travail, con-
seils, etc., dans les concessions. entreprises
ou régies qui étaient à leur surveillance ou
sous leur contrôle a ?
A-t-on oublié aussi qu'il est des i>«>stes in-
compatibles avec les fonctions publiques ?
S'imaginc-t-on enfin à quelle. « Ruée vers
l'Air 8 on va assister sitôt que pourront jouer
les influences, les recommandations, les mille
combinaisons politiques qui sont monnaief
courante en ces sortes de choses ? Du travail
dans toute cettte cuisine ? Du contrôle ?
C'est vraiment vouloir prendre le public pour
plus hêtt, qu'il n'est. C'est vouloir persuader
chacun que ces fameux fonctionnaires ont
exerrt.! un droit aigu de surveil lance sur
l'Aéropostale.
Il faut espérer puisqu'il est temps en-
oore. que M. Jacques-Louis Humesnil
et M. Riché ne laisseront pas accomplir
cette petite ignominie, qu'ils se souviendront
de l'œuvre de Dagnaux et de la parole don-
née; qu'ils se rappelleront aussi que le fonc-
tionnarisme est la plaie mortelle c k- ce ré-
gime.
Bureaucratiser l'aviatkm, conclut Mortane,
est désirer sa mort On ne saurait mieux dire.
A l'Exposition Coloniale
M. Doumergue a visité tranquillement
l'Exposition Coloniale
<1 l'as de journalistes!. pas de photogra-
phes 1 d avait demandé le chef de l'Etat. Et
la consigne était parait-Il foit sévère.
En réalité nous étions bien quatre ou cinq
confrères à avoir pu franchir les barrages
au moment où le ciel se faisait d'un bleu.
matutinal.
M. Doumergue arriva donc vers t) h. 45 à
la Porte Montempoivre en compagnie de M.
Michel, secrétaire général de la Résidence.
Il II ait accueilli à sa descente de voiture
par M. Reynaud, ministre des Colonies,
qu'entouraient le maréchal Lyautey, com-
missaire général; le Gouverneur général
Olivier, délégué général pour l'Exposition;
les commissaires généraux des différentes
sections ; M. Homo, chef de cabinet du maré-
chal Lyautey, M. Chiappe, Préfet de police.
et M. Guichard, directeur de la police mu-
nicipale.
Le cortège gagna doucement la Section
métropolitaine. M. Doumergue put voir suc-
cessivement l'extérieur du Musée permanent
des colonies dont l'intérieur n'e:-t encore que
plâtras et ébauches, la Cité des Informations
et arriva à la maison de Mount-Vernon.
Il remontait à ce moment dans sa voiture
dont on avait baissé la capote et gagnait la
Section de l'Algérie où l'attendait M. Gé-
rard.
Il passait ensuite au Pavillon de la Tuni-
sie que lui faisait visiter M. Geoffroy Saint
Hilaire.
Le guide du cortège pour la Section du
Maroc était naturellement M. Lucien Saint
qu'assistait MM. Nacivet et Voizard.
Quelques instants après, M. Gaston Dou-
mergue s'arrêtait devant la perspective du
palais d'Angkor. M. Doumergue regarda un
moment le temple sans mot din'. Les souve-
nirs montaient en foule. C'est qu'en effet le
Président avait connu le joyau d'art en 1890.
Depuis bien du temps a passé. Le temple en
venant à Vincennes a perdu sa luxuriante
verdure et M. Doumergue sa belle écharpe
de juge de paix. Mais les Français ne re-
gretteront ni l'un ni l'autre. M. Doumergue
a félicité MM. l'asquicr. gouverneur géné-
ral de l'Indochine et Pierre Guesde, commis-
saire général de l'Indochine.
C'est donc d'un pas alerte que le Prési-
dent gravit l'interminable escalier. De la
plateforme il admira un moment le pano-
rama de l'Exposition que cachaient mal les
arbres frileux et rabougris puis descendit en
bavardant.
Le cortège se rendit enfin à Madagascar
où il fut reçu guidé par le gouverneur l'el.
letier. Après un dernier circuit, Ja voiture
présidentielle quittait les chantiers ù Il uni-
res 1 5.
M. Gaston Doumergue remerciai, nue. foi
encore le maréchal Lyautey et prononçait
cette phrase dont les bien inforr.iér icron*
un double usage : « Je vois que l"; U'ivroix
sont beaucoup plus avancés quVe ne me
l'avait dit. Je vous en fais me. compli-
ments. »
JacegSMes Aifphnti.d.
Le Pavillon des Missions Cathc,(;(t'Jf'
Dans l'immense chantier de l'Exposmea
Coloniale, la variété et la bigarrure villons manifeste à merveille la muitipiicuc
des civilisations et des cultes.
En entrant dans le Pavillon des Missions
Catholiques, une grandiose manifestation
d'unité s'imposera au visiteur.
Une dans sa méthode et dans sa doctrine,
l'Eglise d'aujourd'hui continue bien l'oeuvre
de l'Eglise qui évangélisa nos vieilles na-
tions et en fin ce qu'elles sont.
Ce fait historique, de grands artistes l'ont
illustré dans la salle de Synthèse de l'Epo-
pée Missionnaire. -
Au fond de cette salle, trois grandes ver-
rières, œuvres de MM. Ilébert-Stevens et Ba-
rillet et de Mlle Reyre, représentent le
Christ missionnaire, la Vierge, Reine de
l'Eglise et Saint-Joseph, patron de l'Eglise
Universelle, accueillant les églises indigènes.
Aux voûtes, de grands étendards, et sur
les murs, des fresques symbolisent et repré-
sentent les grandes étapes de l'Epopée Mis-
sionnaire depuis Saint-Paul, Saint-Pothiu,
Saint-Augustin de Cantorbéry, Saint-Fran-
çois-Xavier, jusqu'au l'ère de Foucautd, cha-
cun de ces missionnaires ayant pour décor la
carte du pays qu'il évangélisa. Ces fresques
sont l'œuvre de MM. Iksvallières) Denis,
Marret, Virac. Beaume. de la Boulaye, de
Maistre, Génicot, Ballot, Lucien Simon et
de Mmes Peugnez, Aman-Jean.
Le long des pilliers, de grands personna-
ges représentent les huit béatitudes prêchées
par N.-S. et, de colonne en colonne, comme
des courtines de lumières, les cartes et les
statistiques lumineuses documenteront le
visiteur. Les personnages des piliers sont
exécutés par M. Delamarre et Mlle Roux.
Sous l'autel, où chaque dimanche la messe
sera dite, une crypte des martyrs a été pré-
vue où l'on pourra voir les instruments du
sacrifice de tant de nos missionnaires. Cette
crypte sera I'oeuvre de MM. Barillet, Croix-
Marie et des Artisans de l'Autel.
Aider une pareille réalisation, c'est faire,
non seulement n'uvre chrétienne, mais œu-
vre patriotique. Car, s'il y aura toujours des
missibnnaires pour répondre aux appels des
églises qui s'éveillent, il n'est certes pas in-
dirferent, pour le prestige de la F rance, que
les gestes de Dieu soient encore accomplis,
comme jadis par les Francs!
De nombreuses souscriptions ont déjà etc
reçues à la Banque Lehideux, J, rue Drouot,
Paris 9" et au Compte chèque postal : Pa-
ris 1523-24.
La chasse
Un arrêté ministériel avait chargé M.
Fieschi, conseiller technique au ministère
des Colonies, d'édifier, pour compte de son
département, un pavillon de la chasse >t
l'Exposition Coloniale. Cette décision n'avait
pu être exécutée faute de crédits.
Une entente avec le comité de la classe 52
de la Section métropolitaine, que préside
notre ami le marquis de Baithélemy, permet
enfin sa réalisation.
La chasse sera donc représentée à l'Ex-
position, par un pavillon de 4^5 mètres car-
rés de superficie, 24 mètres de façade et 13
mètres de hauteur dont la première pierre
est posée aujourd'hui. M. tetrosne. archi-
tecte en chef des monuments historiques et
des palaces nationaux et la Société DIM en
LS NUMKHO : 80 CENTIMES
JEUDI SOlll, M MAHS lwL
JOSMAlJjlQTIQIEI
Rédaction & Administration :
M, IM M MM-IftHir
PARIS (IeÍ)
Louvmt IMV
- RICHCLIBU INI
Les Annales Coloniales
lM MWNKti et rêetmmes lOIIt Nfwt m
kur«n du |MfMi
Diot eoireu it. Fort DAireuit , Marool RUEDEL
Tous têt artielei publiés dmnt notre tournât ne peuwomt
être repyoduMw fU'lII dlonl les ARRAUS Goumtus.
iBOHIEIEHTS
mm la Revue mensuelle:
Oa aa • M«l« 1ItoU
fréon et
CelIft" t.. 100 » M t
tlrMftr.. 240 • 118 > 70 »
On t'abonne nu Mi daao
tou» Im bureaux de poste.
Les routes au Cambodge
..a C
En jetant les yeux sur une carte du Cam-
bodge, ce qui frappe à première vue, c'est
que ce pays a peu de communications avec
ceux qui l'entourent.
Bordé à l'est par l'Annam, avec lequel il
n'a aucune voie de communication, au nord,
par le Laos et le Siam, où une seule route
est commencée seulement vers le Laos, il
n'est relié à l'ouest au Siam que par une
seule voie et rien ne l'unit au Sud-Ouest au
golfe de Siam. Au Sud, les relations sont
meilleures avec le golfe de Siam et la Co.
chinchine.
Dans ce pays de forme irrégulière, qua-
drilatère où n'existent pas encore de voies
ferrées, puisque la voie ferrée de Pnoni-
Penh à Kattambang est à peine commencée,
on peut schématiser ainsi le réseau routier.
i" Deux grandes voies parallèles parcou-
rant en diagonales du nord-est au sud-ouest
tout le protectorat, les routes coloniales nu-
méro i et numéro i bis.
2° Une autre voie tendue en diagonale du
nord-nord-ouest au sud-sud-est croisant en X
les deux premières à Kompong-Cham et à
Pnom-Penh.
De cet X majuscule composé presque exclu-
sivement de routes coloniales se détachent
principalement au sud, autour de Kampot à
Pnom-Penh, de Pray-Vcng et de Soiairieng
des réseaux de routes locales.
Au nord du Grand Lac, un autre groupe
local compose le système de routes touris-
tiques qui permettent de visiter Angkor et
les nombreuses ruines que l'on trouve au
nord de Toulé Sap.
Toute l'immense étendue comprise entre
le Mékong, la route coloniale i bis et le
Siani, territoire immense du nord, long de
400 km., dont la hauteur varie de 100 à
300 km. est entièrement dépourvue de rou-
tes et n'est parcourue que par quelques rares
pistes.
- La grande région du sud-ouest entre le
grand et le petit lac d'une part et le golfe
de Siam de l'autre est plus mal partagée
encore puisqu'entre la route coloniale n" ]
et la côte, c'est-à-dire environ 150 km. sur
250, elle n'a même pas de routes à l'état
de piste.
Au total, pour un pays sont la superficie
est à peu près le tiers de celle de la France,
la longueur des routes n'est que de 2.352
kilomètres, de 1.032 pour les routes locales.
Sans vouloir entrer dans des détails exces-
sifs, je voudrais décrire avec un peu plus de
précision le système que je viens si briève-
ment d'esquisser.
La grande artère principale est la route
n° 1, qui, par Pnom-Penh, relie Saigon au
Siam.
Traversant la grosse bourgade de Soiai-
rieng Ott elle fut très sérieusement endom-
magée en 1930 par les inondations du Vaico
occidental elle atteint le Mékong, que des
voyageurs, à défaut de ponts traversent avec
le bac de Neak-Luong. Elle remonte ensuite
le long du Mékong et s'en sépare un peu au
nO 1, Pnom-Penh pour franchir le fleuve
Bassac; elle longe ensuite la rive droite de
ce fleuve, traverse Pnom-Penh et à 40 kil.
environ au nord de cette capitale à Oudang
elle s'en éloigne un peu et poursuit sa mar-
che à une quinzaine de kilomètres de lui;
elle s'en rapproche à Kompong-Chang, puis
le quitte définitivement.
Bordant d'assez près d'al>ord le petit lac
jusqu'à Krakor courant à 30 kilom. au sud
et à l'ouest du grand lac, elle traverse Pursat
et atteint Battambang qui sera le terminus
du chemin de fer. De là elle remonte fran-
chement au nord pendant 5° kilom. jusqu'à
Sisophon et s'infléchissant brusquement à
l'ouest, elle se termine auprès de Poïpet, à la
frontière du Siam. Sa longueur est de 575
kilomètres.
Dans l'ensemble, cette route est en bon
état.
Plus de 100 kilom. déjà entre Pnom-
Penh et Saïgon et entre Pnom-Penh et Ou-
dong sont asphaltés, seule la section com-
prise entre Krakor et Svai Doukéo, de 60
kilomètres est en état très médiocre.
Au nord de cette route, parallèlement à
elle, à une distance moyenne de 80 kilom.
se trouve une autre artère qui, partant de
Krek près de la Cochinchine, porte d'abord
le nom de route nationale 22, franchit le
Mékong à Kompong-Cham, rejoint la route
coloniale 1 bis, qui la continue, traverse Roy
Thom et aboutit actuellement à Simreap.
Bientôt elle rejoindra à Sisophon la route
• nationale n° 1 près de Oudong.
Cette grande artère est la route emprun-
tée par les touristes qui, de Saigon se ren-
dent à Simreap pour visiter la région d'Ang-
kor. Elle a une longueur totale d'environ
300 kilom. A peu près bonne. Dans sa par-
tie supérieure, elle est soumise entre le Mé-
kong et Krek à une circulation automobile
intense car elle traverse de nombreuses plan-
tations et son dessous de chaussée défectueux
lui permet mal de résister à l'effort qu'elle
supporte..
J'en aurai fini avec les routes coloniales
quand j'aurai dit que la.11 0 t 3 ,en partie
construite, seulement sur une longueur to-
tale de 104 kilom. est composée actuellement
de 2 tronçons, l'un de 30 kilom. environ au
sud de Stung Streug, l'autre de 75 com-
mence un peu au nord de Kratié, et gagne
de là la CocbinchiDe.
Cette route reliera le Laos à la Coahin-
chine et sera la continuation de la grand
route commencée au Laos sur la rive gauche
du Mékong et qui réunira Luang Prabang à
Saigon,
Deux mots enfin de la route coloniale n°
13 (lui part de Pnom-Penh et rejoint Kam-
pot. C'est une des plus belles routes du
Cambodge. Dans sa longueur totale de zoo
kilomètres, elle est asphaltée sur 100 kilom.
au sud de Pnom-Penh et de 30 au nord de
Kampot. Elle permet par Kampot de gagner
le port de Ream par une route locale qui suit
le littoral et par une bifurcation à Kus, de
rejoindre Hatien, petit port cochinchinois, à
!a frontière même du Cambodge.
Les routes locales ne se prêtent pas à une
description individuelle ; chacune d'elles a
un intérêt touristique ou économique ; elles
sont la voie constante du développement.
Toutes ces routes sont entretenues aussi
bien que le permet la qualité des matériaux
employés. Beaucoup d'entre elles ont été re-
chargées avec de la latérité que l'on trouve
en abondance dans la région.
Elles ont été sérieusement endommagées
par la saison très pluvieuse de 1930 ; d'im-
portantes inondations qui se sont produites
au cours de la même année, ont causé des
dégâts sérieux à certaines d'entre elles, en
particulier la Coloniale n" 1 et la coloniale
n° 1 bis.
Dans toute la partie de ces routes située
entre le Bassac et le Mékong, une gros ef-
fort a été fait pour les remettre rapidement
en état et aujourd'hui on emploie partout des
matériaux durs, de meilleure qualité et on
fait des revêtements de basalte asphaltés,
surtout sur les routes coloniales. La qualité
des cailloux employés pour la réfection su-
perficielle des chaussées est en général satis-
faisante puisqu'elle atteint 335 mètres cubes
au kilomètre. Le Service des Ingénieurs
chargés des routes est à la hauteur de sa tâ-
che et le personnel est très méritoire, mais
les résultats obtenus seraient meilleurs s'il
disposait du matériel nécessaire.
C'est ainsi que l'on espère pouvoir fournir
à la colonie de nombreux rouleaux a vapeur
qui devaient être livrés par les Allemands.
En vertu du plan Dawes, le système des
prestations en nature ayant cessé de fonc-
tionner, on attend toujours. mais actuelle-
ment ce sont de vieux modèles presque hors
d'usage que l'on est obligé d'employer et de
ménager.
CeMwmiU* Breqfmelrg
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
M. Lavit viendra en France
18.
M. Lavit, résident supérieur de France
au Cambodge, s'embarquer a ces jours-ci pour
la France.
Le résident supérieur fera le voyage avec
S. M. le roi du Camhode, qu'il accompa-
gnera à Paris, à l'occasion de 1''Exposition
Coloniale Internationale.
Son absence ne sera pas de longue durée.
L'intérim à la résidence serait remplie par
M. Richomme, ancien résident de la pro-
vince de Kampot, actuellement en congé en
France.
M. Richomme est un vieil administrateur
dont toute la carrière fut cambodgienne.
-$a-
Dépêches de l'Indochine 1
Le retour de M. Robin à Hanoï
Le gouverneur général P. I. llobiti, qui
rentre de sa tourruie d'inspection en Co-
chtnclune, au Cambodge, au IJIOS et en
Annam est arrivé à Hanoï le 23 courant
dans la soirée, en provenance de Hué,
après un arrêt à Tarh-Iloa. Lors de son
passage dans les provinces de Halinh et
de Vinlt., il a constaté qu'à ta suite des in-
dications données par les autorités locales
françaises eu Indigènes, le rétablissement
de l'ordre se poursuit dans de bonnes
conditions
AU SIAM
Circulation fiduciaire
Le Gouvernement Siamois a décidé de vendre
une partie de ses excédents de monnaie d'ar-
gent pour acheter de Vor qui sera mis en ré-
sertve et augmenter la marge de la couverture
de La circulation fiduciaire.
Le retour de Monsch et Butin
1
On confirme que les aviateurs français
s'envoleront de Tokio pour regagner la
France par Osaka, SéOlÛ, Shanghaï et
Hong-Kong, La société impériale d'aviatfon
a donné mardi un thé en l honneur de Bur-
tin et de Moensch qui ont reçu la médaille
d'or de la Société Impériale d'Aviation.
La Maison Franco-Japo nabse offrit un
Champagne d'honneur en présence de l'am-
bassadeur de Martel, de la colonie et des
amis. MM. Sugiyama et Kijiatna félicité-
rent les aviateurs au nom de la Maison et
de la Société Franco-Japonaise. Mercredi,
ils déjeunèrent chez le général Nagaoka,
président de la Société d'Aviation. Burtin
et Moensch sont repartis aujourd'hui ; à
10 h. 15. ce matin, heure locale ils atter-
rissaient à Osaka
tm fiapnUttii ài crtf jipinii
-–– -
Les agents de la Compagnie Africaine en
France auraient passé un contrat pour
"Importation en Afrique Française de fU
de coton japonais.
Indopadfl.
Préparer l'avenir
l' -
.41
t!" 1
AO:! M&-
EST l'avcllir qu'il faut
considérer, en plus
de la situation pré-
sente, lorsqu'on exa-
mine le seul marché
automobile dans nos
colotries. Le marché de la France extérieure
a un potentiel d'une im portance beaucoup
plus considérable que ne l'indique le vo-
lume des ventes actuelles. Celles qui le sa-
vent, ce sont les firmes américaines qui ne
reculent pas, durant les mois de vaches mai-
gres, devant des sacrifices importants, ue ra-
lentissent ni leur publicité, ni leur prospec-
tion, pour bien asseoir le prestige de leur
marque, et pour jalonner le terrain eu vue
des l'entes futures. Celles qui ignorent les
facultés de rétablissement économique de
nos colonies, les forces vives de développe-
ment et d'achat qu'elles ont en puissance,
ce sont les maisons françaises qui. comme
les escargots, se dépêchent de rentrer dans
leurs coquilles aux premiers échos de bruits
pessimistes. Ah 1 combien de fois ne l'ai-je
pas entendue, cette phrase qui prouve la
courte vue de certains de nos industriels sur
qui, pourtant, nos colonies devraient comp-
ter pour organiser des échanges étroits avec
la métropole : « les colonies, ça ue rend pas
en ce moment ; rien à faire de ce côté-Ui ;
il vaut mifllx conserver l'ef fort pour plus
tard. On verra. »
c On verra ! III lié bien, les auffurs du
« 011 verra * ue verront probablement rien du
tout qu'un marché occu pé par les ouvriers
de la première heure. « On verra » (ollduit
souvent à « tro p tard JI.
YOIIS sommes au plein montent d'une mise
en val eur qui trans forme le réseau rout i er
de tonte l'Afrique française, du Nord Ii
V Equatoricde, tels les derniers efforts en
date faits au Dahomey, où M. le gouverneur
Tellier poursuit activement la réalisation du
programme entrepris par son prédécesseur,
M. le gouverneur Reste. Fil Indochine, éi
Madagascar, etc., les crédits coloniaux vont
permettre des travaux qui doivent changer
rapidement la face économique de la France
extérieure.
T ouverture d un important réseau routier,
en même temps que l'intensification de la
production agricole, pastorale, minière, etc.,
commandent mathématiquement le dévelop-
pement des services d'autocars, de camions,
de tracteurs, etc.
Or, au fur et à mesure que la route fralt-
faise gagne sur la forêt vierge, sur le désert,
sur la savane, ce sont nos voitures françaises,
et non les marques étrangtres, qui doivent
sillonner ces grands chemins que la Frallu
trace pour le mieux-être de ses protégés.
.H (I! ',eurruSt'",cllf, si nos explorateurs, tels
l'admirable Brazza gagnant Stanley ii la
course sur le Congo, sont les premiers rendus
au cœur de la brousse, nos grands maîtres
économiques, les « on verra » ne s'inquiètent
d'ml marché outre-mer que lorsque celui-ci
peut les accueillir comme le « Grand .J'a
lais fi, seulement, quand ils arrivent, tous
les stands sont occupés. Il est vrai qu'ils
n'ont pas risqué de capitaux, c'est une con-
solation.
l-n manque a gagner simplement.
J$4foat«r«ff Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
dr.. UDtUJtU.
..a -----
PHILATÉLIE
T 81
Un nouveau timbre colonial
On sait que le ministre des P.T.T. avait
proposé comme sujet du nouveau timbre co-
lonial une allégorie représentant des indi-
gènes des colonies françaises qui, guidés par
le flambeau de la République, se dirigent
vers l'Exposition coloniale de Paris.
Cette conception a inspiré à M. de la
Nézière un timbre d'une réalisation intéres-
sante et qui aurait recueilli l'adhésion de
toutes les personnalités auxquelles la ma-
quette a été soumise.
-et
CINÉMA COLONIAL
i
Le Film
au service de la Médecine Coloniale
Notre action civilisatrice dans les territoi-
res sous mandat et tout particulièrement les
méthodes mises en œuvre pour lutter contre
la maladie du sommeil ont été l'objet de cri-
tiques très vives et même d'attaques violen-
tes de la part de certains gouvernements.
Les ministères des Colonies et de la Santé
publique y ont répondu par des arguments
irréfutables grâce au film.
Notre confrère le docteur de Courtry,
membre de la A.P.P.C., présentera une sé
rie de films concernant la médecine et la vie
médicale coloniale, édités par les Agences
et les Commissariats des diverses colonies,
le vendredi 27 mars dans le grand amphi-
théâtre de la Sorbonne à 21 heures.
Le maréchal Lyautey présidera cette séan-
ce qui sera ainsi une préparation aux Jour-
nées médicales et à 1 Exposition Coloniale
et une glorification de l'oeuvre civilisatrice
de la France.
Nous sommes heureux de signaler la col-
laboration chaque jour plus effective deman-
dée au cinéma, en faveur de notre Propa-
gande coloniale.
ktérin de Gmeraev des c.
Par décret en date du 15 mars 1931 rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Pont, administrateur en chef des colo-
nies, a été chargé par intérim des fonctions
de lieutenant-gouverneur de l'Archipel des
Comores pour compter du jour tle son arri-
vée à la colonie
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et pays de Protectorat se réunira aujour-
d'hui jeudi 26 mars a 17 h. 30.
Désignation de rapporteurs
A l'ordre du jour figure la désignation de
rapporteurs :
Pour le fond : 1 du projet de loi portant
institution de Conseils de prud'hommes en
Tunisie ;
2° De la proposition de loi portant mo-
dification aux conditions d'application de la
loi de séparation dans les colonies de la
Martinique, de la Guadeloupe et de la Réu-
nion au point de vue des allocations à ser-
vir aux ministres des cultes n'ayant pas
droit à pension sur le Trésor.
Pour avis : 1" du projet de loi n° 4621
portant modification de l'article 302 du dé-
cret du 28 décembre 192O sur le régime
douanier applicable aux produits importés
de Tunisie en Franco et en Algérie;
20 Du projet de loi n° 4677 tendant à ra-
tifier des décrets maintenant des droits de
douane sur certaines marchandises en Indo-
chine et à la Guadeloupe ;
30 Du projet de loi portant modification
de l'article 302 du décret du 28 décembre
1926 sur le régime douanier applicable aux
produits importés de Tunisie en France et en
Algérie ;
4° Du projet de loi portant création d'une
Société anonyme dénommée « Société afri-
caine d'aviation marchande » (S.A.D.A.l\I.)
chargée de l'exploitation de liaisons aérien-
nes entre la France et ses diverses posses-
sions d'Afrique.
–-– .t.
M. Lucien Saint part pour Lyon
M. Lucien Saint, Résident général du Ma-
roc, quittera Paris demain vendredi soir à
19 h. 30 pour Lyon où il sera reçu par la
Chambre de Commerce. Il rejoindra ensuite
le Maroc avec Mme Lucien Saint.
Le voyage de M. Edge
en Algérie.
J 8.
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis en France, est très impressionné par la
vie intense de la Tunisie et de r Algérie et
admire beaucoup les efforts considérables en
matière économique, industrielle et morale
qu'il y constate.
Il a pu constater la valeur touristique de
l'Algérie, son organisation intérieure, ses rou-
tes excellentes et ses hôtels de premier ordre.
Regrettant que ses compatriotes connaissent
si peu l'Algérie, il ne manquera pas en toute
connaissance de cause de leur recommander la
France d'outre-méditerranée.
M. Walter Edge, après la Tunisie et l'Al-
gérie, visitera le Maroc.
M. Henry Bordeaux
échappe à un accident.
Notre éminent collaborateur Henry Bor-
deaux et sa fille Paule, pour se rendre à Tan-
ger, avaient pris place dans une auto particu-
lière conduite par son propriétaire, M. Cor-
dier, proviseur au Lycée Regnault, à Tanger.
Voulant éviter un camion à la sortie de
Casablanca, la voiture fit un brusque écart et
alla s' écraser contre un arbre. Les voyageurs
sont sains et saufs.
et rentre en France
M. Henry Bordeaux, ne pouvant plus se
rendre en temps utile à Tanger, où il devait
faire une conférence sur la reine Hortense,
s'est embarqué aujourd'hui même pour la
France par le courrier de la Compagnie Pa-
quet.
Notre action au Maroc
i
Sur les confins algéro-marocains, un déta-
chement des forces supplétives comprenant des
partisans Oulad Hamnabou et une fraction du
17° goum. chargés d'assurer la sécurité de
travaux de pistes effectués entre Erfoud et
Guéfifat, a été attaqué dans la matinée du 21
au 22 mars par des rôdeurs sortis du Tafilalet.
Les dissidents, en majorité des Aït Hamou,
ont été refoulés avec des pertes sans avoir pu
inquiéter les travailleurs.
: ..8 - .-----
Une rixe dans un poste
Dans la nuit du 21 au 22 mars, une rixe
mit aux prises les tirailleurs marocains du poste
Aeleat sur le front nord de Tadla.
Le lieutenant, chef de poste, et deux sous-
officiers qui intervenaient pour rétablir l'ordre,
ont été tués.
Affolés par ces meurtres, les tirailleurs cou-
pables se sont enfuis du poste resté momen-
tanément sans commandement et ont gagné la
zone dissidente avant que les détachements
des postes voisins lancés à leur poursuite des
le lever du jour, aient pu les atteindre.
Les autorités territoriales se sont transpor-
tées immédiatement sur les l ieux.
Un dranedi braconnage et Tuisk
Dans lu région voisine de la frontière al-
gêrienne, (leur ganlos-forestiers Quant sur-
pris s braconniers indigènes chassant,
les fHtursuivirent dans III forêt. Sur le poi/if
d'être rejoint un * braconniers s'arrêta,
(,t. à bout portant, fit feu sur un des gardes.
Celui-ci, nommé. Heieaenm ben Salah, at-
teint en pleine poitrine par 111. charge de
chevrotine. expira sans que son camarade,
un Français. noto/Mê fiNgïot, ait pu le er-
eiuiir. h's braconniers sê sont enfuis.
(Par 111'Ih(\.)
Verrons-nous an scandale
de la ligne aérienne
France-Madagascar ?
Notre excellent «-onfrère Jacques Mortane,
dont on sait la compétence en questions aé-
ronautiques, vient de publicr, dans le Quo-
tidien, un long article sur la ligne Paris-Ma-
dagascar. Cet article débute ainsi :
Allons-nous être obligé de clamer
(1 Après l'Aéropostale, hélas 1 Après France-
Madagascar, hola' » ? Un projet de loi pré-
senté à la Cliambre et le portant création
d'ur.e Société anonyme dénommée SOCINé
Africaine d'Aviation marchande » nous fait
terriblement peur.
Outre qu'il méconnaît et abolit les enga-
gements précis pris par un ministre vis-à-vis
de ce grand héros qu'est le commandant
Dagnaux, il prouve qu'il peut exister un
péril encore plus redoutable que celui des
banques pour les compagnies aériennes ; ce
péril est l'administration elle-même.
11 n'est pas besoin de rappeler aux lec-
teurs des Annales Coloniales ce que furent
les travaux et les raids du commandant Da-
gnaux, comment il jalonna le parcours ra-
tionnel de terrains et de centres de ravitail-
lement, comment il dépensa temps et argent
pour fonder une société dont l'action se ma-
nifeste depuis longtemps hienfaiante.
Que eherche-t-on à ')ppoe,. à l'oeuvre du
commandant Dagnaux ? C'est très simple :
voici les grandes lignes du projet :
La moitié des actions à souscrire en nu-
méraire, est réservée à l'Etat, l'autre moitié
devant être, offerte à (les groupt." financiers
ou industriels, susceptibles d'apporter à la
société le concoure de leur expérience des
exploitations aériennes : l'Etat a la majo-
rité dans la société gr. tct- aux actions d'ap-
port qui lui sont attribuées, ainsi qu'à l'Al-
gérie et aux colonies, t'es attributions d'ac-
tions d'apport sont justifiées vis-à-vis des au-
tres actionnaires par l'aide que ces trois col-
lectivités apporteront à la société aussi bien
par l'octroi de subventions ou d'avantages
particuliers que par l'organisation de l'in-
frastructure de la ligne. (Notons en passant
que cette fameuse infrastructure est fort
avancée grâce aUjI commandant Dagnaux.)
Le capital social est fixé à 16 millions de
francs divisés en 16.000 actions de 1.000 fr.,
dont 4.000 attribuées en îepréscntation d'ap-
ports (2. 500 à l'Etat français, 5.000 à l'Al-
érie. 500 à l'Afrique occidentale, 500 à
l'Afriue équatoriale et 12.000 à souscrire
et à libérer en espèces avant constitution de
la société. Sur ces 12.000, la moitié est ré-
servée à l'Etat qui, au total, en possédera
donc 10.000 sur 16.000.
Voilà, pensez-vous, qui est tout à fait
normal. Ecoutez la suite, puisqu'aussi bien
nous entrons dans le domaine de la fantaisie:
T.a société sera administrée par un conseil
de treize membres, dont huit sont nommés :
trois par le ministre de l'Air, un par le
ministre de l'Intérieur deux par le ministre
des Colonies, un par te ministre des P.T.T.
et un par le ministre des Finances.
Les cinq autres, les cinq représentants du
bel et hon argent, de l'oxpérience et du tra-
vail ? Ils seront la minorité. C'est simple.
Le président du Conseil d'administration
sera nommé par le ministre de l'Air. Le
conseil ne pourra délibérer valablement que
si cinq au moins des administrateurs nom-
més par l'Etat sont présents.
Voici donc le régime du veto remis en jeu.
Cinq membres « éfatistes » contre cinq, non
compris la voix prépondérante du président.
Eh bien, mais, voici « de la belle ouvrage D.
n'est-il pas vrai ?
Ce n'est pas tout. Oyez le plus beau :
Sur la demande du Conseil d'administra-
tion, des fonctionnaires qualifiés pourront
être détachés temporairement au service de
la compagnie. Ils seront susceptibles d'être
nommés par le Conseil d'administration à
tous les emplois de la compagnie, sous la
réserve que leur nombre n'excédera pas
20 desdits emplois. Ils seront rémunérés
exclusivement par la compagnie qui fixera
leurs traitements. Les fonctions d'adminis-
trateur donnent droit à des jetons de pré-
sence.
Ainsi donc, voilà dos fonctionnaires qui,
sans avoir donné leur démission et figurant
toujours sur les contrôles de leurs ministères,
émargeront sur les registres de la cùmpa-
gnic succursale de l'Etat ? A-t-on oublié
qu'il existe une loi punissant de prison et
d'amende tout fonctionnaire a prenant ou.
recevant une participation par travail, con-
seils, etc., dans les concessions. entreprises
ou régies qui étaient à leur surveillance ou
sous leur contrôle a ?
A-t-on oublié aussi qu'il est des i>«>stes in-
compatibles avec les fonctions publiques ?
S'imaginc-t-on enfin à quelle. « Ruée vers
l'Air 8 on va assister sitôt que pourront jouer
les influences, les recommandations, les mille
combinaisons politiques qui sont monnaief
courante en ces sortes de choses ? Du travail
dans toute cettte cuisine ? Du contrôle ?
C'est vraiment vouloir prendre le public pour
plus hêtt, qu'il n'est. C'est vouloir persuader
chacun que ces fameux fonctionnaires ont
exerrt.! un droit aigu de surveil lance sur
l'Aéropostale.
Il faut espérer puisqu'il est temps en-
oore. que M. Jacques-Louis Humesnil
et M. Riché ne laisseront pas accomplir
cette petite ignominie, qu'ils se souviendront
de l'œuvre de Dagnaux et de la parole don-
née; qu'ils se rappelleront aussi que le fonc-
tionnarisme est la plaie mortelle c k- ce ré-
gime.
Bureaucratiser l'aviatkm, conclut Mortane,
est désirer sa mort On ne saurait mieux dire.
A l'Exposition Coloniale
M. Doumergue a visité tranquillement
l'Exposition Coloniale
<1 l'as de journalistes!. pas de photogra-
phes 1 d avait demandé le chef de l'Etat. Et
la consigne était parait-Il foit sévère.
En réalité nous étions bien quatre ou cinq
confrères à avoir pu franchir les barrages
au moment où le ciel se faisait d'un bleu.
matutinal.
M. Doumergue arriva donc vers t) h. 45 à
la Porte Montempoivre en compagnie de M.
Michel, secrétaire général de la Résidence.
Il II ait accueilli à sa descente de voiture
par M. Reynaud, ministre des Colonies,
qu'entouraient le maréchal Lyautey, com-
missaire général; le Gouverneur général
Olivier, délégué général pour l'Exposition;
les commissaires généraux des différentes
sections ; M. Homo, chef de cabinet du maré-
chal Lyautey, M. Chiappe, Préfet de police.
et M. Guichard, directeur de la police mu-
nicipale.
Le cortège gagna doucement la Section
métropolitaine. M. Doumergue put voir suc-
cessivement l'extérieur du Musée permanent
des colonies dont l'intérieur n'e:-t encore que
plâtras et ébauches, la Cité des Informations
et arriva à la maison de Mount-Vernon.
Il remontait à ce moment dans sa voiture
dont on avait baissé la capote et gagnait la
Section de l'Algérie où l'attendait M. Gé-
rard.
Il passait ensuite au Pavillon de la Tuni-
sie que lui faisait visiter M. Geoffroy Saint
Hilaire.
Le guide du cortège pour la Section du
Maroc était naturellement M. Lucien Saint
qu'assistait MM. Nacivet et Voizard.
Quelques instants après, M. Gaston Dou-
mergue s'arrêtait devant la perspective du
palais d'Angkor. M. Doumergue regarda un
moment le temple sans mot din'. Les souve-
nirs montaient en foule. C'est qu'en effet le
Président avait connu le joyau d'art en 1890.
Depuis bien du temps a passé. Le temple en
venant à Vincennes a perdu sa luxuriante
verdure et M. Doumergue sa belle écharpe
de juge de paix. Mais les Français ne re-
gretteront ni l'un ni l'autre. M. Doumergue
a félicité MM. l'asquicr. gouverneur géné-
ral de l'Indochine et Pierre Guesde, commis-
saire général de l'Indochine.
C'est donc d'un pas alerte que le Prési-
dent gravit l'interminable escalier. De la
plateforme il admira un moment le pano-
rama de l'Exposition que cachaient mal les
arbres frileux et rabougris puis descendit en
bavardant.
Le cortège se rendit enfin à Madagascar
où il fut reçu guidé par le gouverneur l'el.
letier. Après un dernier circuit, Ja voiture
présidentielle quittait les chantiers ù Il uni-
res 1 5.
M. Gaston Doumergue remerciai, nue. foi
encore le maréchal Lyautey et prononçait
cette phrase dont les bien inforr.iér icron*
un double usage : « Je vois que l"; U'ivroix
sont beaucoup plus avancés quVe ne me
l'avait dit. Je vous en fais me. compli-
ments. »
JacegSMes Aifphnti.d.
Le Pavillon des Missions Cathc,(;(t'Jf'
Dans l'immense chantier de l'Exposmea
Coloniale, la variété et la bigarrure villons manifeste à merveille la muitipiicuc
des civilisations et des cultes.
En entrant dans le Pavillon des Missions
Catholiques, une grandiose manifestation
d'unité s'imposera au visiteur.
Une dans sa méthode et dans sa doctrine,
l'Eglise d'aujourd'hui continue bien l'oeuvre
de l'Eglise qui évangélisa nos vieilles na-
tions et en fin ce qu'elles sont.
Ce fait historique, de grands artistes l'ont
illustré dans la salle de Synthèse de l'Epo-
pée Missionnaire. -
Au fond de cette salle, trois grandes ver-
rières, œuvres de MM. Ilébert-Stevens et Ba-
rillet et de Mlle Reyre, représentent le
Christ missionnaire, la Vierge, Reine de
l'Eglise et Saint-Joseph, patron de l'Eglise
Universelle, accueillant les églises indigènes.
Aux voûtes, de grands étendards, et sur
les murs, des fresques symbolisent et repré-
sentent les grandes étapes de l'Epopée Mis-
sionnaire depuis Saint-Paul, Saint-Pothiu,
Saint-Augustin de Cantorbéry, Saint-Fran-
çois-Xavier, jusqu'au l'ère de Foucautd, cha-
cun de ces missionnaires ayant pour décor la
carte du pays qu'il évangélisa. Ces fresques
sont l'œuvre de MM. Iksvallières) Denis,
Marret, Virac. Beaume. de la Boulaye, de
Maistre, Génicot, Ballot, Lucien Simon et
de Mmes Peugnez, Aman-Jean.
Le long des pilliers, de grands personna-
ges représentent les huit béatitudes prêchées
par N.-S. et, de colonne en colonne, comme
des courtines de lumières, les cartes et les
statistiques lumineuses documenteront le
visiteur. Les personnages des piliers sont
exécutés par M. Delamarre et Mlle Roux.
Sous l'autel, où chaque dimanche la messe
sera dite, une crypte des martyrs a été pré-
vue où l'on pourra voir les instruments du
sacrifice de tant de nos missionnaires. Cette
crypte sera I'oeuvre de MM. Barillet, Croix-
Marie et des Artisans de l'Autel.
Aider une pareille réalisation, c'est faire,
non seulement n'uvre chrétienne, mais œu-
vre patriotique. Car, s'il y aura toujours des
missibnnaires pour répondre aux appels des
églises qui s'éveillent, il n'est certes pas in-
dirferent, pour le prestige de la F rance, que
les gestes de Dieu soient encore accomplis,
comme jadis par les Francs!
De nombreuses souscriptions ont déjà etc
reçues à la Banque Lehideux, J, rue Drouot,
Paris 9" et au Compte chèque postal : Pa-
ris 1523-24.
La chasse
Un arrêté ministériel avait chargé M.
Fieschi, conseiller technique au ministère
des Colonies, d'édifier, pour compte de son
département, un pavillon de la chasse >t
l'Exposition Coloniale. Cette décision n'avait
pu être exécutée faute de crédits.
Une entente avec le comité de la classe 52
de la Section métropolitaine, que préside
notre ami le marquis de Baithélemy, permet
enfin sa réalisation.
La chasse sera donc représentée à l'Ex-
position, par un pavillon de 4^5 mètres car-
rés de superficie, 24 mètres de façade et 13
mètres de hauteur dont la première pierre
est posée aujourd'hui. M. tetrosne. archi-
tecte en chef des monuments historiques et
des palaces nationaux et la Société DIM en
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.69%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.69%.
- Auteurs similaires Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380324k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380324k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380324k/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380324k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380324k