Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 24 mars 1931 24 mars 1931
Description : 1931/03/24 (A32,N48). 1931/03/24 (A32,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803235
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
* fnRNTE-DI^JXI^lÇ ANNEE. N° 48. LE NUMMHU :.M CENTIMES MAIUjJ SUIIl, 21. MAHS 193J.
JQUMIL OTIDII.
Rédaction & Administration :
'» Û, MKl MHt-mMr
*. fAàis O")
itliRH. t lnDUVm 1HT
- -', KICHÏLI1U «7-M
I,es - irle r.-d 0 «
Les Annales Coloniales
Ln êtmonees et réolemes. sont reçues ou
bureau du Journal.
Dirgcteur.Fonoatbur : Mafoel RUBDEL
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales CoLORIALD.
ABONNEMENTS
son la Revue mensuelle :
u. 6 Mol. 8 Mtl.
FrMMet
Otloniei 180 » 100..1.
Étranger..240» 125) 70.
On s'abonne sans trais dalla
tous les bureaux de poste.
1 '-.
Les transformateurs de Caoutchouc
-
:
Nous ne pouvons que constater, sur le plan
économique d'aujourd'hui, que l'industrie
de la transformation du caoutchouc connaît
incontestablement des heures pénibles,
qu'elle peut avoir demain ses milliers de
chômeurs français, comme les plantations
peuvent avoir des dizaines de milliers de
coolies sans travail.
, Les-manufacturiers soulignent d'autre part
judicieusement une lacune du projet 4.11 i
portant institution d'une taxe spéciale sur
les caoutchoucs. Ils indiquent que si ladite
taxe était adoptée, il serait tout d'abord pa-
radoxal de voir la matière pfetpière subir
un droit d'entrée ad valorëpi de 12 %, alors
que les. pneumatiques, bandages lleins,
chambres à air continueraient à leur entrée
en France de, n'être frappés .que d'un droit
de 8 du prix de vente. Ensuite, ils sou-
lignent que le projet instituant la taxe ne
prévoit aucune détaxe à la sortie pour les
produits exportés.
Ce sont évidemment des lacunes regret-
tables, et qui témoignent d'une certaine lé-
gèreté dans la préparation, par les services
gouvernementaux, du projet de loi tendant
à protéger certains produits coloniaux.
Les transformateurs apportent dans une
seconde partie du document leur solution à
la crise câoutchoutière. Nous ne la dévelop-
perons pas pour l'instant. Ils sont orfèvres ;
soyons prudents.
Nous n'indiquerons pour finir que leurs ré-
ponses à certaines critiques qui leur auraient
été adressées :
10 Le prix des pneumatiques n'a pas sili-
vi la baisse du cours de la matière première.
Depuis 1926 (un graphique est produit à
Fappui), la baisse du pneumatique 13 x 45,
qui équipe 80 des voitures, est de 160 fr.
Celle du caoutchouc entrant dans la com-
position de ce pneu atteint seulement 114 fr.
20 L'Indochine peut satisfaire près du
fier à de la consommation française.. L'ap-
port du caoutchouc colonial croît moins vite
que la consommation de la métropole. Sa
part n'est que 8 en 1921) alors qu'elle était.
de 12 en 1928 et de 16 en 1927.
3" Plus de 4 milliards investis dans les
plantations indochinoises par 200.000 action-
naitls. Dans la lettre écrite à M. le gou-
verneur général de l'Indochine, le 17 avril
1930, le président des planteurs de SVugon
indique 1 milliard à l'origine.
4* A défaut ,d' tilt, aide remboursable, la
ruine des plantations est cettaitte, Les
prix de vente/ont parfois atteint pendant les
dix dernières années 4 à 5 fois les prix de
revient (graphiques h' l'appui)..
Les plantations ont donc réalisé des béné-
fices importants. Il serait anormal qu'elles
ne puissent supporter la crise actuelle, tout
au moins rembourser à l'Etat ou à la Colbnie
les prêts éventuellement consentis.
5° 80.000 coolies tonkinois travaillent
dans les plantations de caoutchouc de Co-
chinchine. Le Bulletin du Syndicat des
Planteurs, nw 135, du 13 août 1930, indique
un nombre de coolies tonkinois d'environ
28.000.
D'après le compte rendu du gouvernement
.général de l'Indochine sur le fonctionnement
de l'Inspection du travail (1929), il y avait,
au i5r> 1 juin J929, en Cochinchine, 30.637
coolies contractuels sur un effectif de 49.230
occupés dans les exploitations agricoles.
60 Le caoutchouc colonial représente une
valeur d'exploitation de 260 millions. Les
colonies produisent actuellement 10.000 ton-
nes, valant, au cours de 5 fr. le kilo, 50 mil-
lions de francs, et non pas 260.
70 Te caoutchouc colonial assure 10 mil-
lions de fret aux compagnies françaises sub-
venliomtécs. En 1929, les Colonies ont
expédié en France 5.580 tonnes de caout-
chouc.
Le prix du fret étant de 440 francs la
tonne, le montant total est d'environ 2 mil-
lions 450.000, et non pas 10 millions.
Voilà évidemment une série d'arguments
fort impressionnants. Peut-être pourront-ils
être réfutés victorieusement par le syndicat
des planteurs. Aussitôt que cette réfutation
aura eu lieu et que nous serons en possession
d'un document écrit, nous serons heureux de
le publier. -
En attendante et pour mettre un terme à
icette étude, nous dirons tout simplement
qu'il nous apparait que producteurs et trans-
formateurs doivent se persuader qu'à l'ère
des bénéfices plantureux a succédé une ère
des bénéfices restreints, que les uns et les
autres auraient dû prévoir la crise et avoir
de quoi y faire face.
Pour nous, décidés à accepter toute réso-
lution susceptible d'encourager il la fois no-
tre production nationale et colonialc, nous
ne perdrons pas de vue toutefois qu'il faut
éviter d'aboutir au résultat suivant : que la
France, ayant un grand empire (olÓltialf
paie dorénavant plus cher certaines matiè-
res premières comme le caoutchouc, que d'att-
Ires nations n'ayant pas de coloiii es.
- Gteorgm* N.,.,
député de Saône-et-Loire,
Vive-président do la commission des Colonies,
vice-président de la Cdmmisaion dos Mines.
Contre la maladie du sommeil
au Togo
m ̃
Nos'lecteurs savent les admirables résul-
tats obtenus par la mission du docteur Ja-
mot au Cameroun. Elle a triomphé de la
maladie du sommeil, et le film rapporté par
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève Chau-
iiiel-Géntil a lumineusement éclairé l'opinion
mondiale sur notre œuvre médicale et sociale
au Cameroun.
La semaine prochaine, le médecin mili-
taire colonial de Marquessac doit quitter la
France pour rejoindre Lomé, où il va étu-
dier l'organisation d'un centre médical contre
la maladie du sommeil, équipé sur les mêmes
bases que celui d'Ayos.
La pèche sur les côtes
:, .,' ,
mauritaniennes
.,
On, se préoccupe en ce moment, au minis-
tère des Colonies, de là question très im-
portante de la pêche sur les côtes maurita-
niennes.
Bien avant la guerre, des Sociétés de. pê-
che s'étaient constituées, dont les bateaux
se rendaient cltaqUe année sur les bancs ex-
trêmement poissonneux de la Mauritanie.
Mais faute. d'une organisation suffisante,
comme il arrive trop fréquemment aux colo-
nies, ces Sociétés aboutirent à des insuccès.
Elles n'avaient en vue que l'importation
du poisson et des langoustes dans la Métro-
pole, négligeant les marchés très impor-
tants de l'Afrique occidentale.
Cette" erreur semble aujourd'hui devoir
être réparée, d'autant plus que le poisson
conservé sous différentes formes, peut cons-
tituer pour les indigènes employés sur les
chantiers des travaux publics aussi bien en
A.E.F. qu'en A.O.F., l'alimentation azotée
qui leur est nécessaire.
, • : »
La mise en valeur
de la Guyane
* Nous avons- été les premiers à signaler
l'importance, au point de vue de notre colo-
nisation, du décret instituant en Guyane le
territoire autonome de l'Inini..
Nous écrivions alors que pareille initiative
était l'annonce de dispositions ultérieures
devant enfin assurer la mise en valeur de no-
ttre colonie d' Amérique, confinée dans un
déplorable abandon.
Depuis ont été pris les décrets relatifs
au transfert en Guyane des Indochinois
condamnés aux travaux forcés et à la réor-
ganisation du bagne.
Un projet de loi actuellement à l'étude
et embrassant l'ensemble même du problème
de la colonisation en Guyane sera dépbsé
prochainement par M. Faul Reraud;,
Pour la protection
des produits coloniaux
«♦«
Les projets depuis déjà longtemps il
l'étude au ministère des Colonies pour la
protection h accorder à certains produits
coloniaux ne. sont pas encore arrêtes défini-
tivoment, Les difficultés d'une solution pro-
viennent beaucoup moins du problème lui-
même que de la résistance des transforma-
teurs métropolitains du caoutchouc, Les lec-
teurs des Annales Coloniales ont été tenus
au courant de cette question par une suite
d'articles qu'a signés M. le député Nouelle,
et dont la conclusion paraîtra tout prochai-
nement dans nos colonnes.
L'établissement d'un droit sur les caout-
choucs à l'importation est toujours acquis.
Mais à combien s'élèvera ce droit.. A 0,60
par kilo, avait-on proposé. A 0,30 probable-
ment.
A quelque taux inférieur qu'on s'arrête,
la recette douanière servirait a payer aux
colonies, les intérêts des sommes Avancées
par elles pour la création d'une caisse de
compensation qui recevrait pat la suite et
lorsque la situation sera rétablie, le montant
du remboursement des avances consenties
aux producteurs.
On peut être sceptique 4 propos de la ré-
gularité de remboursements, surtout de cette
nature, à faire à une colonie comme i\ un
Etat. Et quand est-ce que- pour chaque pro-
ducteur de caoutchouc sera, en Indochine,
redressée la situation actuelle.
Mais n'insistons pas. Quelque chose doit
être fait ainsi que l'indique notre éminent
collaborateur M. Georges Nouelle dans l'ar-
ticle ci-dessus. Et une prompte décision
s'impose.
P. C. G. F.
ei» -
- Le Libéria et la convention
sur le travail forcé
»♦»
La première ratification du projet de conven-
tion sur le travail forcé ou obligatoire est celle
du." Libéria. Nous rappelons en effet que le
Président de la République et la législature
du Libéria ont donné leur adhésion le 29 jan-
vier 1931. Cette ratification est-elle surpro-
nante lorsque 1 on connaît les conclusions de
la Commission d'enquête au Libéria où i escla-
vage subsistait encore à la fin de l'année der-
nière, et puisqu'une Commission d enquête se
rendra très prochainement à Monrovia.
Le Libéria ne fait que prendre les devants.
A Tanger
Election
M Le fur, candidat françllis, a, été réélu
à l'unanimité, administrateur de la zone
ftinlWnee internationale. (Fa,r dêdlç.)'
L'avenir de la banane
a la: Guadeloupe
»•«
ALGRÉ les nombreux 1
articles que Pat
publiés dans les
« Annales Colonia-
les » sur la situa-
tion de la culture
bananiere en Gua-
deloupe, il m'ar-
rive trop souvent
de constater que,
même dans les mi-
lieux qui devraient être les plus intéressés au
développement du commerce de nos fruits
coloniaux, on est porté, à considérer, sur la
foi de renseignements erronés, que notre
belle colonie Antillaise-, ne peut actuelle-
mejit et ne pourra jamais contribuer, dans
une proportion importallte, à l'approvision-
nement en bananest du marché métropoli-
tain.
Il convient de redresser, une fois de plus,
ces erreurs, en leur opposant des chiffres
puisés aux sources officiellcs, Interrogé, il
y a un ail, par le Ministère des Colonies, M.
le Gouverneur Lefebvre exprimait l'avis
que la Guadeloupe, dès celle époque, pou-
vait exporter, mCllstfellcmc/lt, un minimum
de 30.000 régimes.
« Si le commerce d'exportation est faci-
lNé, ajoutait-il, la production actuelle sera
triplée en moins de trois ans, peut-être quin-
ttlplée, même décuplée par l'extension des
nouvelles cultures sous réserve de l'ambla-
gement des voies intérieures. »
Le problème était ainsi posé sous son vrai
jour ; comme je l'ai toujours dit, le déve-
loppemellt de la culture est commandé par
les possibilités d'exportation. Tant que les
planteurs ne seront pas assurés de l enlève-
ment, dans de bonnes conditions, de leur
production de fruits, il serait évidemment
imprt/clent, de leur fart, d'étendre, exagé-
rément, la superficie des bananeraies.
Il faut reconnaître, néanmoinsqu'ils
n'ont pas attendu pour planter d'avoir des
navires à leur disposition et le rendement
actuel, de leurs plantations est loin d'être né-
gligeable. L'alméc dernière, selon les ren-
seignements fournis par Vadministration lo-
cale, ce rendement représentait un minimum
de 30.000 régimes, mensuellement t'xpvr-
tables, c'est-à-dire, en plus de ceux qui sont
consommés sur place et des régimes trop lé-
gers pour être mis sur le marc/lé.
Où en est-on actuellement ? Nous trou-
verons, sur ce point les indications les plus
exactes et les plus intéressantes dans le nu-
méro de janvier-février de la Revue Agrl-
cole, organe du Service de VAgriculture de
la Colonie.
Vu 1er janvier au 24 novembre 1930, les
exportations de, bananes ont atteint, maIgrI:
le manque de navires fruitiers touchant ré-
gulièrement. à Basse-Terre 2.134.502 ldtogr.
et la production actuelle est estimée à
700.000 régimes par an, dont 400.000 régi-
mes pour la seule région de Basse-Terre.
L'effort de plantation fait en 1929 n'a
pas eu la même intensité qu'en 1930 en rai-
son,, surtout, (le l'incertitude des débou-
chés ; mais la production de 1931 sera toui
de même en augmentation sur celle de 1930,
si rien fte vient l'entraver, car les planta-
tions faites en 1928 et 1929 entreront en
plein rapport cl le Service de VAgriculture
prévoit que l'exportation, qui a, pour la
première fois atteint et dépasse le chiffre
de 2.000 tonnes fourra facilement, si les
conditions de fret le fermettent, atteil/dre
en 1931, le chiffre de 3.000 tonltcs.
La super ficie, actuellement plantée en
ballanes) représente un total de, 4.000 hec-
tares ; il s'agit, presque toujours, de bana-
niers intercalés comme abris entre les ca-
féiers ou les cacaoyers. Pendant un an Ole
deux, encore, la densité des bananiers
fourra être doublée, sans nuire aux jeunes
caféiprs. Si cette augmentation de la den-
sité des bananiers était réalisée, à la fa-
veur d'un accroissement du tonnage affecté
au transport des fruits, les 4.000 hectares
actuellement plantés, fourniraient, au taux
de 30Q régimes par an 1.200,000 régimes,
soit 100.000 par mois,
Mais il faut considérer qu'en dehors des
caféiers et cacaoyers, le bananier est aussi
cultivé dans de véritables bananeraies qui
produisent 500 régimes à l'hectare la pre-
mière année, 1.000 à partir de la deuxième
année et 1.500 à partir de la troisième. Il
n'est donc pas exagéré de dire que, dans un
très proche avenir, la Guadeloupe pourrait
produire plus de 1 million de régimes, soit
plus de 20.0010 tonnes de bananes, dix fois
plus qu'il n'en a été exporté çtt 1930.
A côté des; 4.00q hcçiprçs exploités, exis-
tent, en propriétés boisées, voisinas de la
forêt domaniale, et dçs parties de. cette fo-
rêt les plus facilement accessibles, 4.000
autres hectares immédiatement exploitables.
La lulture de la bçnam pourrait, encore
s'étendre, ajoute le Service de l'Agriculture,
sur près 4e 10.000 hectares, qui accuser ment
alors une production moyenne annuelle de
dix millions de régimes.
Ces chiffres se passent de commentaires.
N'est-il Pas navrant de constater que la
France a versé l'an dernier 400 millions de
francs à l'étranger pour son approvisiomze-
ment en bananes, alors gu'il suffirait de
fournir à nos planteurs guadelouftens les
moyetts d'exporter leur production pour les
mettre en mesure d'approvisionner d'ici peu,
tout le marché métropolitain ?
Jfewrflr filoiremirerg
SinstmT de la aummp, Vieè-Prè-
limnt dt la (tommiiittm da
A flaires Riranffèrpi.
NOl. SUR BLANC
La Tavelure
C'est la maladie des poires. Nous le se-
rions si nous écoutions ces suggestions.
1 M. Paul Lévy, directeur d'I.ltl tecoutes,
envisageait la semaine dernière pour des
ens de rapprochement franco-italien l'aban-
jfins à l'Italie de la partie de l'une des deux
Colonies africaines recupérées par la France
sur l'Allemagne, en l'espèce le Cameroun,un
pfficier colonial n'a pas manqué "de répliquer
^vertement à notre confrère. De sa lettre,
retenons le passage suivant qui présente, sur
les ambitions italiennes, une opinion aussi
autorisée qu'exacte :
« Le -jour où nous cédons le Cameroun
à l'Italie c'en est fait de l'Afrique fran-
çaise. L'ltalie après les premières effusions,
n'aura plus de tranquillité qu'elle n'ait
réuni la Libye au Cameroun, réalisant ainsi
-sa grande idée d'avoir Un débouché sur
l'Océan. Ce serait le couloir Méditerranée-
Océan réclamé par tous ses coloniaux) cou-
loir qui ne pourra être obtenu que par la
cession de notre Tchad français, ce qui abou-
tirait à la coupure définitive de nos deux
magnifiques groupes de. colonies, l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatoriale dont
la jonction au Tchad avait été l'idée mat-
tresse de toute notre politique coloniale. >>
Mais que diable ont tous ces gens-là qui
ne connaissent rien à nos colonies, qui affi-
chent par ailleurs un supcrpatriOtisme ridi-
cule à vouloir offrir à des nations voisines
ou lointaines des pays où flottent les cou-
leurs de France, où se développent, quoi
qu'en disent certains, les grandes idées so-
ciales et les grandes réalisations économi-
ques et humaines du génie français.
Faut-il rappeler les propositions saugre-
nues au lendemain du lamentable traité de
Versailles qui consistaient à donner d'abord
l'Indochine à l'Angleterre, au Japon ou aux
Etats-Unis, ensuite les Antilles et la Guyane
aux Etats-Unis, le Cameroun et le Togo ou
à l'Allemagne ou à l'Italie,. tantôt pour ré-
gler des dettes de guerre, tantôt pour assu-
rer la paix européenne, tantôt pour se con-
cilier les bonnes grâces de l'Italie, avant ou
après le prochain emprunt.
- Non vraiment. tous - ces gens-là exagèrent.
Ils oublient d'abord que, selon les cas, ces
populations sont françaises depuis des siè-
cles comme celles des Antilles et de la
Guyane, et attachées depuis des siècles a no-
tre vie mondiale, qu'elles sont comme
celles de notre cinplrc Indochinois, sensibles
dans leur immense majorité, à la politique
d'ordre, d'équité et de développement écono-
mique que nous avons réalisée depuis 'cin-
quante ans et qu'elles" ont voix au chapitre,
si il était question qu'elles changeassent de
nation protectrice, qu'enfin les noirs du
Togo et du Cameroun, pour moins évolués
qu'ils soient, ressentent vivement les .bicu-
faits de la paix française, la prospérité éco-
leur- paya -malgré,: la ritm et
'l'oeuvre de justicd sociale que MM. Mar-
chand et Boniiecarrèrç poursuivent à Yaoun-
dé et îi Lomé,
11 v a sur la terre, d'autres cuins oti une
grande œuvre est à tenter près des popula-
lions jeunes et neuves par de grands pays
comme l'Italie et l'Allemagne, voyez la
Nouvelle-Guinée, t'ancien Est Africain Alle-
mand, l'ancien Ouest Africain Allemand, la
l'alcatine, la Mésopotamie, rhak, et j'en
passe.
L'Ange'y-
SYMPHONIE EXOT1 QUE
«♦«
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chaulnet-Ucntil, qui réalisent avec autant
de talent et de goût artistique que de rapi-
dité le film du Tour du Munde, qui doit
^tne pt'ésenté à l'Exposition Coloniale de
Vinœnnes, ont quitté Nouméa aujourd'hui
mardi 24 mars, à l)ord du Boussole, il des-
tination de Papeete, où ils arriveront le
12 avril prochain.
Les premiers envois du film pris aux Indes
et en Indodiine permettent d'affirmer que le
travail réali par ces deux remarquables
coloniaux sera la plus bplle présentation ciné-
matographique coloniale de l'Exposition..
Tahiti k l'Exposition Coloniale
«»*
Les Etablissements français de l'Océanie
vont être représentés à l'Exposition coloniale'
par un pavillon de 270 mètres carrés environ
4e superficie et de près de -10 mètres de hau-
teur sur 26 mètres à peu près de façade laté-
rale. Un salon d'hohneur est consacré à la
mémoire des grands Français navigateurs et
marins dont les explorations et les efforts pa-
triotiques ont amené la découverte de nos îles
polynésiennes et de leur réunion à la France,
Les visiteurs y verront les portraits de Bougain-
ville, Dupetit-Thouars et Pierre Loti, trois
matins ayant joué chacun un rôle différent au
cours de leur existence.
t. L' ,
Bougainville a découvert le royaume de la
reine Pomftté, t
Dupetit-Thouars l'a annexé à la France en
plantant le pavillon français sur Tahiti en
fe42'
Pierre Loti en a fait une œuvre littéraire
bien connue.
De ces trois grands marins, c'est le dernier
venu qui l'emporte dans la faveur populaire
sur l'explorateur et le conquérant.
Tous les visiteurs s'arrêteront devant le por-
trait de l'ami de Rarahu..
DipêcheSderlndochine
Au sujet
d)u territoire de Kwang-Tchéou-Wan
La presse locale mCfffl!i¡feSpour tes discussion sino-françaises et an-
nonce ime nouvelle campagne relativement
au Kwa.ng-Tchéou-'Va,n.
Le « Félix-Roussel » à Saigon
Le Félix-Roossel est arrivé hier fr Sqfgon
à 15 heures.
(Tndopootfl.)
Une école de marine
indigène au Maroc
«♦«
Le Maroc est riche - par son sol, généra-
lement fertile et souvent irrigable, on en aura
la preuve longuement achevés les travaux hy-
drauliques en cours d'exécution par son
sous-sol qui commence à être mieux connu, et
dont la mise en valeur procurera sûrement de
gros bénéfices à ceux qui, sous le contrôle de
l'Etat chérifien, l'exploiteront. Cela, tout le
monde le sait aujourd'hui. Mais ce n'est pas
tout. Le Maroc a encore la chance d'avoir le
long de ses côtes une source de revenus pour
ainsi dire inépuisables. Les énormes quantités
de poissons de toutes espèces, depuis le thon
jusqu'à la sardine, que 1 on peut y pêcher, et
cqnvertir soit en aliments pour la population,
européenne et indigène, soit en conserves pour
l'exportation.
Nous ne dirons rien aujourd'hui des fabri-
ques de conserves, question cependant intéres-
sante, et qui peut contribuer beaucoup à la
richesse du Maroc méridional, puisque l'expé-
rience a prouvé, comme nous 1 avons dit déjà
dans quelques articles précédents, que, plus
on descend vers le Sud du Protectorat, plus
on se trouve en présence de variétés plus abon-
dantes et plus nombreuses de poissons. Nous
dirons simplement deux mots de l' école de
pêche, qui a été créée ou réorganisée il y a
quelques semaines à Casablanca, afin d'édu-
quer les marins indigènes.
Cette école s'intitule : Ecole Nautique Elé-
mentaire. Elle comprend deux sortes de cours:
un permanent pour les élèves, et qui fonc-
tionne tous les jours de 8 h. 30 à 11 h. 30,
et de 14 à 16 h. 30, et un cours réservé aux
adultes, tous les soirs de 17 h. 30 à 19 h. 30.
Le programme comprend des leçons sur les
notions marines essentielles, et des exercices
sur les différentes connaissances pratiques indis-
pensables à connaître pour un homme de mer
telles que l'ararrage, les épissures, l' entre-
tien des filets, l'emploi des palans, pou-
lies, etc. autres apparaux en même temps
que l'on indiquera les notions générales de pê-
ches maritimes et à pratiquer sur le littoral maro-
cain, et même le maniement, le démontage,
l'entretien des moteurs dont on fait emploi sur
les chalutiers ou les navires de cabotage. -
Tout cela est fort bien compris. On va ainsi
pouvoir obliger les navires de commerce qui
battent pavillon jnarocain à embarquer des
hommes d'équipage également marocains.
D'ores et déjà, tout navire jaugeant plus de
200 tonneaux doit avoir au moins un novice
marocain pour chaque fraction de 15 hommes
d'équipage. Ce n'est pas encore énorme, mais
c'est un commencement.
-,- .,,' £.ulf8e' 'B.r".r.
.t;1
Un visiteur aux chantiers
du Congo-Océan
---.+-
t )u annonce que M. (îoudal. lonclionnaire
du Bureau international 'Ilu travail, qui vi-
site en ce moment lo Congo Indge, a été
autorisé par le gouvernement français à. se
.rcndre clans notre Afrique équatoriale, où il
pourra se rendre compte des mesures san i-
taires et autres prises à l'égard des travail-
leurs indigènes des chantiers du Congo-
Océan. Toutes 'facilités, dam. ce sens, seront
données à M. Goudal.
La Rétrospective
de Mlle Louise Saint
r..
La galerie Eealle expose en re moment
une trentaine de tableaux dus au pinceau de
Mlle Louise Saint que son frère, le Résident
général au Maroc, a eu la douleur de perdre
rccommcnt.
11 est difficile <1c rendre compte.en quel-
ques lignes du talent de cette grande ar-
tiste, Les tableaux exposés ne sont certes pas
nombrcux, mais leur choix révèlent des qua-
lités si variées, que la première impression
du visiteur est une surprise éblouie. Un
examen attentif permet seul d'admirer la
diversité du talent de Mlle Louise Saint.
Elève de J. Lefebvre et de J. Geoffroy,
elle fut sociétaire des Artistes Français et
reçut plusieurs fois la médaille du Salon.
Outre deux portraits nous avons admiré
deux aquarelles pleines de charme et de rê-
verie, représentant l'une le Printemps, l'au-
tre une jeune femme penchée sur des rhodo-
dendrons.
Ses paysages à l'huile ou à l'aquarelle ont
retenu les aspects de Chartres et de Mar-
seille, de Menton, d'Albi, de Martigues et
de Nice, où une technique habile a su se
ployer aux lumières de ces régions bien dif-
férentes les unes des autres. A côté d'une
cathédrale de Chartres toute en gris et en
mauves voici un port de Marseille traité sui-
vant la méthode pointilliste où passe toute
la lumière du Midi.
C'est dans la peinture des cathédrales et
leurs ombres mystérieuses que Mlle Louise
Saint s'est complue. Une vigueur d'esprit
masculine s'est alliée à une tendre imagi-
nation féminine pour rendre la vie des vi-
traux et des pierres, des colonnes et des
voûtes imprégnées des prières et des rêves
des générations disparues,
Remercions M. Lucien Saint de son geste
pieux qui permet au grand public de con-
naître une artiste appréciée jusqu'ici par une
élite restreinte.
H- C.
LTRE EN SECONDE PAGE :
Comment so recrute lo muin-d'o'ux re du
oellcmin de fer Congo .Q(';nn,
Le Gouverneur du Sénégal à la Chambre
dio commerce de Ruifisquc.
I.1 Aviation oolontailo.
L'occupation de Tombouctou
par M. BONNIER.
Le maréchal Joffre, après une carrière par-
ticulièrement heureuse, s'est éteint à quatre-
vingts ans, couronné d'une auréole de gloire
qu'aucune ombre ne peut ternir; sa mémoire ne
peut être que grandie par la destruction d'une
légende qui tend à déposséder, en sa faveur,
le colonel Bonnier, qui fut son chef « bien-
veillant et confiant m alors qu'il servait au
Soudan en 1894, de l'honneur qui lui revient
incontestablement d'avoir décidé, entrepris et
assuré l'occupation de Tombouctou.
C'est dans cet esprit que l'auteur du présent
article a cru devoir rappeler les circonstances
historiques concernant cette page glorieuse de
notre histoire coloniale, circonstances qui pa-
raissent avoir été oubliées ou dénaturées en fa-
veur du maréchal Joffre au préjudice de son
ancien chef dans la plupart des publications
qui ont rapporté la vie du maréchal au moment
de sa mort.
Le colonel Bonnier était appelé au plus bril-
lant avenir au dire de ses chefs, de ses cama-
rades, de tous ceux qui l'ont connu ; il a été
tué à Dougoï en 1894 à 38 ans, après avoir
assuré la possession définitive de Tombouctou ;
moins heureux que son camarade Joffre, il n'a
pas eu la satisfaction de participer à la grande
guerre. Ce serait une monstrueuse iniquité que
d'oublier les services qu'il a rendus au Soudan
pour les attribuer à son subordonné.
Dès 1864, Faidherbe, a lors gouverneur du
Sénégal, considérait le fertile et. populeux
bassin du Niger comme l'objectif nécessaire
de notre politique soudanaise dont l'occupation
de Tombouctou devait être le couronnement
indispensable.
En 1857, il s'était installé solidement à
Médine, où Paul Holl venait de s'illustrer en
repoussant pendant plus de trois mois les atta-
ques répétées d'El Hadj Omar.
C'est en partant de Médine, ou plutôt de
Kayes sa voisine, qu'à partir de 1880, sui-
vant un plan d'ensemble qui a été peu remar-
qué, notre pénétration civilisatrice s'étendait
méthodiquement du Sénégal au Niger, puis le
long du Niger, sous l'impulsion des Borguis-
Desbordes, Ga'llini, Combes, Archinard, etc.
Borguis-Desbordes atteignait le Niger à Ba-
mako en 1883 ; Archinard progressant le long
du Niger atteignait Ségou en 1889 ; le San-
sa.nding était pacifié en 1892 : Archinard sou-
mettait le Macina en 1893.
Le Macina était le grenier de 1 ombouctou.
Les Mac.inankès demandaient que nous nous
établissions à i umlxii'i tnu, lé iMacina n«^ (>'I,1U
vant vivre :>am 1 embout, tci et Twuhourtou
sans le Macina. T ombouctou, de son côte -TC,
olamait nr.r^ in'T^ntroti
exactions des Touareg c!e jour en jour plll
exigeants. Le } ooarvH eux mêmes essayaient
indirectement d crui n en i^urpad ers ""cc nous.
Le G(lllVeïlln('lll, d' autre plrl. hissait le
commandement siipt-iieur du Soudan libre de
répondre aux ouvertures des habitants de Tom-
bouctou, sous sa responsabilité, comme toujours
au cours de cette période où tef. colonies étaient
en défaveur, ce qui exigeait, semblc-t-il, que
les ministres intéressés puissent désavouer toute
entreprise qui ne réussirait pas.
Tellc était Ja situat ion lorsque le colonel
Bonnier fut appelé, fin 93, à exercer le com-
mandement du Soudan français.
En sa qualité de commandant supérieur de
la colonie, le colonel Bonnier était seul res-
ponsable envers le Gouvernement, tant au point
de vue administratif que politique et militaire ;
il avait sous ses ordres toutes les forces du
Soudan français, y compris la flottille du Ni
ger. Il convient de ne pas oublier cette situation
pour apprécier équitablcmenl les événements
qui se sont déroulés au Soudan pendant la cam-
pagne 93-94.
Après examen de la situation, le colonel
Bonnier, estimant que le moment d' occuper
Tombouctou ne pouvait être plus favorable,
préparait l' exécution qu'il se réservait d'entre-
prendre lorsqu'il le jugerait opportun, par une
manifestation imposante de la force armée,
avec l'espoir qu'il n'aurait pas à l'employer.
L'acte d'indiscipline d'un subordonné, le
lieutenant de vaisseau Boiteux, commandant de
la Flottille du Niger, devait bouleverser ses
projets et transformer une opération qui devait
être pacifique et pouvait l'être, en une opéra-
tion cruellement sanglante.
Après une vigoureuse campagne contre Sa-
mory, qu'il rejetait vers le Sud, les nouvelles
qu'il recevait de Ségou mettaient le colonel
Bonnier dans l'obligation de revenir précipitam-
ment sur le Niger. Malgré les ordres formels
qu'il avait reçus, le lieutenant de vaisseau,
commandant la flottille, avait quitté son mouil-
lage et se dirigeait sur Kabara, le port de
Tombouctou.
Craignant quelque aventure de la part de
cet officier, dont il connaissait la fâcheuse men-
talité, par les rapports du colonel Archinard,
le colonel Bonnier organisait hâtivement une
colonne d' opérations dont il prenait le com-
mandement et se dirigeait à marches forcées sur
Tomhouctou par la voie fluviale. Il - confiait
les impedimenta de sa colonne à un détache-
ment dont il donnait le commandement au com-
mandant Joffre, avec mission de les amener à
Tombouctou par voie de terre avec les troupes
de cavalerie dont il disposait.
Après un raid qualifié de merveilleux au
Parlement (séance du 4 mars 1895), raid au
cours duquel la colonne Bonnier parcourait plus
de 1.100 kilomètres en quinze jours, soit 75
kilomètres par jour, en pirogues, elle atteignait
Kabara, le port de Tombouctou le 10 janvier
1894. Là, le colonel Bonnier put se rendre
compte de ce que ses appréhensions étaient
trop bien justifiées.
Le lieutenant de vaisseau Boiteux, arrivé à
Kabara fin décembre 1893, avait abandonné la
flottille qu'il commandait pour s' aventurer avec
quatre marins européens et une dizaine de
captots indigènes à Tombouctou dont les habi-
JQUMIL OTIDII.
Rédaction & Administration :
'» Û, MKl MHt-mMr
*. fAàis O")
itliRH. t lnDUVm 1HT
- -', KICHÏLI1U «7-M
I,es - irle r.-d 0 «
Les Annales Coloniales
Ln êtmonees et réolemes. sont reçues ou
bureau du Journal.
Dirgcteur.Fonoatbur : Mafoel RUBDEL
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales CoLORIALD.
ABONNEMENTS
son la Revue mensuelle :
u. 6 Mol. 8 Mtl.
FrMMet
Otloniei 180 » 100..1.
Étranger..240» 125) 70.
On s'abonne sans trais dalla
tous les bureaux de poste.
1 '-.
Les transformateurs de Caoutchouc
-
:
Nous ne pouvons que constater, sur le plan
économique d'aujourd'hui, que l'industrie
de la transformation du caoutchouc connaît
incontestablement des heures pénibles,
qu'elle peut avoir demain ses milliers de
chômeurs français, comme les plantations
peuvent avoir des dizaines de milliers de
coolies sans travail.
, Les-manufacturiers soulignent d'autre part
judicieusement une lacune du projet 4.11 i
portant institution d'une taxe spéciale sur
les caoutchoucs. Ils indiquent que si ladite
taxe était adoptée, il serait tout d'abord pa-
radoxal de voir la matière pfetpière subir
un droit d'entrée ad valorëpi de 12 %, alors
que les. pneumatiques, bandages lleins,
chambres à air continueraient à leur entrée
en France de, n'être frappés .que d'un droit
de 8 du prix de vente. Ensuite, ils sou-
lignent que le projet instituant la taxe ne
prévoit aucune détaxe à la sortie pour les
produits exportés.
Ce sont évidemment des lacunes regret-
tables, et qui témoignent d'une certaine lé-
gèreté dans la préparation, par les services
gouvernementaux, du projet de loi tendant
à protéger certains produits coloniaux.
Les transformateurs apportent dans une
seconde partie du document leur solution à
la crise câoutchoutière. Nous ne la dévelop-
perons pas pour l'instant. Ils sont orfèvres ;
soyons prudents.
Nous n'indiquerons pour finir que leurs ré-
ponses à certaines critiques qui leur auraient
été adressées :
10 Le prix des pneumatiques n'a pas sili-
vi la baisse du cours de la matière première.
Depuis 1926 (un graphique est produit à
Fappui), la baisse du pneumatique 13 x 45,
qui équipe 80 des voitures, est de 160 fr.
Celle du caoutchouc entrant dans la com-
position de ce pneu atteint seulement 114 fr.
20 L'Indochine peut satisfaire près du
fier à de la consommation française.. L'ap-
port du caoutchouc colonial croît moins vite
que la consommation de la métropole. Sa
part n'est que 8 en 1921) alors qu'elle était.
de 12 en 1928 et de 16 en 1927.
3" Plus de 4 milliards investis dans les
plantations indochinoises par 200.000 action-
naitls. Dans la lettre écrite à M. le gou-
verneur général de l'Indochine, le 17 avril
1930, le président des planteurs de SVugon
indique 1 milliard à l'origine.
4* A défaut ,d' tilt, aide remboursable, la
ruine des plantations est cettaitte, Les
prix de vente/ont parfois atteint pendant les
dix dernières années 4 à 5 fois les prix de
revient (graphiques h' l'appui)..
Les plantations ont donc réalisé des béné-
fices importants. Il serait anormal qu'elles
ne puissent supporter la crise actuelle, tout
au moins rembourser à l'Etat ou à la Colbnie
les prêts éventuellement consentis.
5° 80.000 coolies tonkinois travaillent
dans les plantations de caoutchouc de Co-
chinchine. Le Bulletin du Syndicat des
Planteurs, nw 135, du 13 août 1930, indique
un nombre de coolies tonkinois d'environ
28.000.
D'après le compte rendu du gouvernement
.général de l'Indochine sur le fonctionnement
de l'Inspection du travail (1929), il y avait,
au i5r> 1 juin J929, en Cochinchine, 30.637
coolies contractuels sur un effectif de 49.230
occupés dans les exploitations agricoles.
60 Le caoutchouc colonial représente une
valeur d'exploitation de 260 millions. Les
colonies produisent actuellement 10.000 ton-
nes, valant, au cours de 5 fr. le kilo, 50 mil-
lions de francs, et non pas 260.
70 Te caoutchouc colonial assure 10 mil-
lions de fret aux compagnies françaises sub-
venliomtécs. En 1929, les Colonies ont
expédié en France 5.580 tonnes de caout-
chouc.
Le prix du fret étant de 440 francs la
tonne, le montant total est d'environ 2 mil-
lions 450.000, et non pas 10 millions.
Voilà évidemment une série d'arguments
fort impressionnants. Peut-être pourront-ils
être réfutés victorieusement par le syndicat
des planteurs. Aussitôt que cette réfutation
aura eu lieu et que nous serons en possession
d'un document écrit, nous serons heureux de
le publier. -
En attendante et pour mettre un terme à
icette étude, nous dirons tout simplement
qu'il nous apparait que producteurs et trans-
formateurs doivent se persuader qu'à l'ère
des bénéfices plantureux a succédé une ère
des bénéfices restreints, que les uns et les
autres auraient dû prévoir la crise et avoir
de quoi y faire face.
Pour nous, décidés à accepter toute réso-
lution susceptible d'encourager il la fois no-
tre production nationale et colonialc, nous
ne perdrons pas de vue toutefois qu'il faut
éviter d'aboutir au résultat suivant : que la
France, ayant un grand empire (olÓltialf
paie dorénavant plus cher certaines matiè-
res premières comme le caoutchouc, que d'att-
Ires nations n'ayant pas de coloiii es.
- Gteorgm* N.,.,
député de Saône-et-Loire,
Vive-président do la commission des Colonies,
vice-président de la Cdmmisaion dos Mines.
Contre la maladie du sommeil
au Togo
m ̃
Nos'lecteurs savent les admirables résul-
tats obtenus par la mission du docteur Ja-
mot au Cameroun. Elle a triomphé de la
maladie du sommeil, et le film rapporté par
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève Chau-
iiiel-Géntil a lumineusement éclairé l'opinion
mondiale sur notre œuvre médicale et sociale
au Cameroun.
La semaine prochaine, le médecin mili-
taire colonial de Marquessac doit quitter la
France pour rejoindre Lomé, où il va étu-
dier l'organisation d'un centre médical contre
la maladie du sommeil, équipé sur les mêmes
bases que celui d'Ayos.
La pèche sur les côtes
:, .,' ,
mauritaniennes
.,
On, se préoccupe en ce moment, au minis-
tère des Colonies, de là question très im-
portante de la pêche sur les côtes maurita-
niennes.
Bien avant la guerre, des Sociétés de. pê-
che s'étaient constituées, dont les bateaux
se rendaient cltaqUe année sur les bancs ex-
trêmement poissonneux de la Mauritanie.
Mais faute. d'une organisation suffisante,
comme il arrive trop fréquemment aux colo-
nies, ces Sociétés aboutirent à des insuccès.
Elles n'avaient en vue que l'importation
du poisson et des langoustes dans la Métro-
pole, négligeant les marchés très impor-
tants de l'Afrique occidentale.
Cette" erreur semble aujourd'hui devoir
être réparée, d'autant plus que le poisson
conservé sous différentes formes, peut cons-
tituer pour les indigènes employés sur les
chantiers des travaux publics aussi bien en
A.E.F. qu'en A.O.F., l'alimentation azotée
qui leur est nécessaire.
, • : »
La mise en valeur
de la Guyane
* Nous avons- été les premiers à signaler
l'importance, au point de vue de notre colo-
nisation, du décret instituant en Guyane le
territoire autonome de l'Inini..
Nous écrivions alors que pareille initiative
était l'annonce de dispositions ultérieures
devant enfin assurer la mise en valeur de no-
ttre colonie d' Amérique, confinée dans un
déplorable abandon.
Depuis ont été pris les décrets relatifs
au transfert en Guyane des Indochinois
condamnés aux travaux forcés et à la réor-
ganisation du bagne.
Un projet de loi actuellement à l'étude
et embrassant l'ensemble même du problème
de la colonisation en Guyane sera dépbsé
prochainement par M. Faul Reraud;,
Pour la protection
des produits coloniaux
«♦«
Les projets depuis déjà longtemps il
l'étude au ministère des Colonies pour la
protection h accorder à certains produits
coloniaux ne. sont pas encore arrêtes défini-
tivoment, Les difficultés d'une solution pro-
viennent beaucoup moins du problème lui-
même que de la résistance des transforma-
teurs métropolitains du caoutchouc, Les lec-
teurs des Annales Coloniales ont été tenus
au courant de cette question par une suite
d'articles qu'a signés M. le député Nouelle,
et dont la conclusion paraîtra tout prochai-
nement dans nos colonnes.
L'établissement d'un droit sur les caout-
choucs à l'importation est toujours acquis.
Mais à combien s'élèvera ce droit.. A 0,60
par kilo, avait-on proposé. A 0,30 probable-
ment.
A quelque taux inférieur qu'on s'arrête,
la recette douanière servirait a payer aux
colonies, les intérêts des sommes Avancées
par elles pour la création d'une caisse de
compensation qui recevrait pat la suite et
lorsque la situation sera rétablie, le montant
du remboursement des avances consenties
aux producteurs.
On peut être sceptique 4 propos de la ré-
gularité de remboursements, surtout de cette
nature, à faire à une colonie comme i\ un
Etat. Et quand est-ce que- pour chaque pro-
ducteur de caoutchouc sera, en Indochine,
redressée la situation actuelle.
Mais n'insistons pas. Quelque chose doit
être fait ainsi que l'indique notre éminent
collaborateur M. Georges Nouelle dans l'ar-
ticle ci-dessus. Et une prompte décision
s'impose.
P. C. G. F.
ei» -
- Le Libéria et la convention
sur le travail forcé
»♦»
La première ratification du projet de conven-
tion sur le travail forcé ou obligatoire est celle
du." Libéria. Nous rappelons en effet que le
Président de la République et la législature
du Libéria ont donné leur adhésion le 29 jan-
vier 1931. Cette ratification est-elle surpro-
nante lorsque 1 on connaît les conclusions de
la Commission d'enquête au Libéria où i escla-
vage subsistait encore à la fin de l'année der-
nière, et puisqu'une Commission d enquête se
rendra très prochainement à Monrovia.
Le Libéria ne fait que prendre les devants.
A Tanger
Election
M Le fur, candidat françllis, a, été réélu
à l'unanimité, administrateur de la zone
ftinlWnee internationale. (Fa,r dêdlç.)'
L'avenir de la banane
a la: Guadeloupe
»•«
ALGRÉ les nombreux 1
articles que Pat
publiés dans les
« Annales Colonia-
les » sur la situa-
tion de la culture
bananiere en Gua-
deloupe, il m'ar-
rive trop souvent
de constater que,
même dans les mi-
lieux qui devraient être les plus intéressés au
développement du commerce de nos fruits
coloniaux, on est porté, à considérer, sur la
foi de renseignements erronés, que notre
belle colonie Antillaise-, ne peut actuelle-
mejit et ne pourra jamais contribuer, dans
une proportion importallte, à l'approvision-
nement en bananest du marché métropoli-
tain.
Il convient de redresser, une fois de plus,
ces erreurs, en leur opposant des chiffres
puisés aux sources officiellcs, Interrogé, il
y a un ail, par le Ministère des Colonies, M.
le Gouverneur Lefebvre exprimait l'avis
que la Guadeloupe, dès celle époque, pou-
vait exporter, mCllstfellcmc/lt, un minimum
de 30.000 régimes.
« Si le commerce d'exportation est faci-
lNé, ajoutait-il, la production actuelle sera
triplée en moins de trois ans, peut-être quin-
ttlplée, même décuplée par l'extension des
nouvelles cultures sous réserve de l'ambla-
gement des voies intérieures. »
Le problème était ainsi posé sous son vrai
jour ; comme je l'ai toujours dit, le déve-
loppemellt de la culture est commandé par
les possibilités d'exportation. Tant que les
planteurs ne seront pas assurés de l enlève-
ment, dans de bonnes conditions, de leur
production de fruits, il serait évidemment
imprt/clent, de leur fart, d'étendre, exagé-
rément, la superficie des bananeraies.
Il faut reconnaître, néanmoinsqu'ils
n'ont pas attendu pour planter d'avoir des
navires à leur disposition et le rendement
actuel, de leurs plantations est loin d'être né-
gligeable. L'alméc dernière, selon les ren-
seignements fournis par Vadministration lo-
cale, ce rendement représentait un minimum
de 30.000 régimes, mensuellement t'xpvr-
tables, c'est-à-dire, en plus de ceux qui sont
consommés sur place et des régimes trop lé-
gers pour être mis sur le marc/lé.
Où en est-on actuellement ? Nous trou-
verons, sur ce point les indications les plus
exactes et les plus intéressantes dans le nu-
méro de janvier-février de la Revue Agrl-
cole, organe du Service de VAgriculture de
la Colonie.
Vu 1er janvier au 24 novembre 1930, les
exportations de, bananes ont atteint, maIgrI:
le manque de navires fruitiers touchant ré-
gulièrement. à Basse-Terre 2.134.502 ldtogr.
et la production actuelle est estimée à
700.000 régimes par an, dont 400.000 régi-
mes pour la seule région de Basse-Terre.
L'effort de plantation fait en 1929 n'a
pas eu la même intensité qu'en 1930 en rai-
son,, surtout, (le l'incertitude des débou-
chés ; mais la production de 1931 sera toui
de même en augmentation sur celle de 1930,
si rien fte vient l'entraver, car les planta-
tions faites en 1928 et 1929 entreront en
plein rapport cl le Service de VAgriculture
prévoit que l'exportation, qui a, pour la
première fois atteint et dépasse le chiffre
de 2.000 tonnes fourra facilement, si les
conditions de fret le fermettent, atteil/dre
en 1931, le chiffre de 3.000 tonltcs.
La super ficie, actuellement plantée en
ballanes) représente un total de, 4.000 hec-
tares ; il s'agit, presque toujours, de bana-
niers intercalés comme abris entre les ca-
féiers ou les cacaoyers. Pendant un an Ole
deux, encore, la densité des bananiers
fourra être doublée, sans nuire aux jeunes
caféiprs. Si cette augmentation de la den-
sité des bananiers était réalisée, à la fa-
veur d'un accroissement du tonnage affecté
au transport des fruits, les 4.000 hectares
actuellement plantés, fourniraient, au taux
de 30Q régimes par an 1.200,000 régimes,
soit 100.000 par mois,
Mais il faut considérer qu'en dehors des
caféiers et cacaoyers, le bananier est aussi
cultivé dans de véritables bananeraies qui
produisent 500 régimes à l'hectare la pre-
mière année, 1.000 à partir de la deuxième
année et 1.500 à partir de la troisième. Il
n'est donc pas exagéré de dire que, dans un
très proche avenir, la Guadeloupe pourrait
produire plus de 1 million de régimes, soit
plus de 20.0010 tonnes de bananes, dix fois
plus qu'il n'en a été exporté çtt 1930.
A côté des; 4.00q hcçiprçs exploités, exis-
tent, en propriétés boisées, voisinas de la
forêt domaniale, et dçs parties de. cette fo-
rêt les plus facilement accessibles, 4.000
autres hectares immédiatement exploitables.
La lulture de la bçnam pourrait, encore
s'étendre, ajoute le Service de l'Agriculture,
sur près 4e 10.000 hectares, qui accuser ment
alors une production moyenne annuelle de
dix millions de régimes.
Ces chiffres se passent de commentaires.
N'est-il Pas navrant de constater que la
France a versé l'an dernier 400 millions de
francs à l'étranger pour son approvisiomze-
ment en bananes, alors gu'il suffirait de
fournir à nos planteurs guadelouftens les
moyetts d'exporter leur production pour les
mettre en mesure d'approvisionner d'ici peu,
tout le marché métropolitain ?
Jfewrflr filoiremirerg
SinstmT de la aummp, Vieè-Prè-
limnt dt la (tommiiittm da
A flaires Riranffèrpi.
NOl. SUR BLANC
La Tavelure
C'est la maladie des poires. Nous le se-
rions si nous écoutions ces suggestions.
1 M. Paul Lévy, directeur d'I.ltl tecoutes,
envisageait la semaine dernière pour des
ens de rapprochement franco-italien l'aban-
jfins à l'Italie de la partie de l'une des deux
Colonies africaines recupérées par la France
sur l'Allemagne, en l'espèce le Cameroun,un
pfficier colonial n'a pas manqué "de répliquer
^vertement à notre confrère. De sa lettre,
retenons le passage suivant qui présente, sur
les ambitions italiennes, une opinion aussi
autorisée qu'exacte :
« Le -jour où nous cédons le Cameroun
à l'Italie c'en est fait de l'Afrique fran-
çaise. L'ltalie après les premières effusions,
n'aura plus de tranquillité qu'elle n'ait
réuni la Libye au Cameroun, réalisant ainsi
-sa grande idée d'avoir Un débouché sur
l'Océan. Ce serait le couloir Méditerranée-
Océan réclamé par tous ses coloniaux) cou-
loir qui ne pourra être obtenu que par la
cession de notre Tchad français, ce qui abou-
tirait à la coupure définitive de nos deux
magnifiques groupes de. colonies, l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatoriale dont
la jonction au Tchad avait été l'idée mat-
tresse de toute notre politique coloniale. >>
Mais que diable ont tous ces gens-là qui
ne connaissent rien à nos colonies, qui affi-
chent par ailleurs un supcrpatriOtisme ridi-
cule à vouloir offrir à des nations voisines
ou lointaines des pays où flottent les cou-
leurs de France, où se développent, quoi
qu'en disent certains, les grandes idées so-
ciales et les grandes réalisations économi-
ques et humaines du génie français.
Faut-il rappeler les propositions saugre-
nues au lendemain du lamentable traité de
Versailles qui consistaient à donner d'abord
l'Indochine à l'Angleterre, au Japon ou aux
Etats-Unis, ensuite les Antilles et la Guyane
aux Etats-Unis, le Cameroun et le Togo ou
à l'Allemagne ou à l'Italie,. tantôt pour ré-
gler des dettes de guerre, tantôt pour assu-
rer la paix européenne, tantôt pour se con-
cilier les bonnes grâces de l'Italie, avant ou
après le prochain emprunt.
- Non vraiment. tous - ces gens-là exagèrent.
Ils oublient d'abord que, selon les cas, ces
populations sont françaises depuis des siè-
cles comme celles des Antilles et de la
Guyane, et attachées depuis des siècles a no-
tre vie mondiale, qu'elles sont comme
celles de notre cinplrc Indochinois, sensibles
dans leur immense majorité, à la politique
d'ordre, d'équité et de développement écono-
mique que nous avons réalisée depuis 'cin-
quante ans et qu'elles" ont voix au chapitre,
si il était question qu'elles changeassent de
nation protectrice, qu'enfin les noirs du
Togo et du Cameroun, pour moins évolués
qu'ils soient, ressentent vivement les .bicu-
faits de la paix française, la prospérité éco-
leur- paya -malgré,: la ritm et
'l'oeuvre de justicd sociale que MM. Mar-
chand et Boniiecarrèrç poursuivent à Yaoun-
dé et îi Lomé,
11 v a sur la terre, d'autres cuins oti une
grande œuvre est à tenter près des popula-
lions jeunes et neuves par de grands pays
comme l'Italie et l'Allemagne, voyez la
Nouvelle-Guinée, t'ancien Est Africain Alle-
mand, l'ancien Ouest Africain Allemand, la
l'alcatine, la Mésopotamie, rhak, et j'en
passe.
L'Ange'y-
SYMPHONIE EXOT1 QUE
«♦«
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chaulnet-Ucntil, qui réalisent avec autant
de talent et de goût artistique que de rapi-
dité le film du Tour du Munde, qui doit
^tne pt'ésenté à l'Exposition Coloniale de
Vinœnnes, ont quitté Nouméa aujourd'hui
mardi 24 mars, à l)ord du Boussole, il des-
tination de Papeete, où ils arriveront le
12 avril prochain.
Les premiers envois du film pris aux Indes
et en Indodiine permettent d'affirmer que le
travail réali par ces deux remarquables
coloniaux sera la plus bplle présentation ciné-
matographique coloniale de l'Exposition..
Tahiti k l'Exposition Coloniale
«»*
Les Etablissements français de l'Océanie
vont être représentés à l'Exposition coloniale'
par un pavillon de 270 mètres carrés environ
4e superficie et de près de -10 mètres de hau-
teur sur 26 mètres à peu près de façade laté-
rale. Un salon d'hohneur est consacré à la
mémoire des grands Français navigateurs et
marins dont les explorations et les efforts pa-
triotiques ont amené la découverte de nos îles
polynésiennes et de leur réunion à la France,
Les visiteurs y verront les portraits de Bougain-
ville, Dupetit-Thouars et Pierre Loti, trois
matins ayant joué chacun un rôle différent au
cours de leur existence.
t. L' ,
Bougainville a découvert le royaume de la
reine Pomftté, t
Dupetit-Thouars l'a annexé à la France en
plantant le pavillon français sur Tahiti en
fe42'
Pierre Loti en a fait une œuvre littéraire
bien connue.
De ces trois grands marins, c'est le dernier
venu qui l'emporte dans la faveur populaire
sur l'explorateur et le conquérant.
Tous les visiteurs s'arrêteront devant le por-
trait de l'ami de Rarahu..
DipêcheSderlndochine
Au sujet
d)u territoire de Kwang-Tchéou-Wan
La presse locale mCfffl!i¡feS
nonce ime nouvelle campagne relativement
au Kwa.ng-Tchéou-'Va,n.
Le « Félix-Roussel » à Saigon
Le Félix-Roossel est arrivé hier fr Sqfgon
à 15 heures.
(Tndopootfl.)
Une école de marine
indigène au Maroc
«♦«
Le Maroc est riche - par son sol, généra-
lement fertile et souvent irrigable, on en aura
la preuve longuement achevés les travaux hy-
drauliques en cours d'exécution par son
sous-sol qui commence à être mieux connu, et
dont la mise en valeur procurera sûrement de
gros bénéfices à ceux qui, sous le contrôle de
l'Etat chérifien, l'exploiteront. Cela, tout le
monde le sait aujourd'hui. Mais ce n'est pas
tout. Le Maroc a encore la chance d'avoir le
long de ses côtes une source de revenus pour
ainsi dire inépuisables. Les énormes quantités
de poissons de toutes espèces, depuis le thon
jusqu'à la sardine, que 1 on peut y pêcher, et
cqnvertir soit en aliments pour la population,
européenne et indigène, soit en conserves pour
l'exportation.
Nous ne dirons rien aujourd'hui des fabri-
ques de conserves, question cependant intéres-
sante, et qui peut contribuer beaucoup à la
richesse du Maroc méridional, puisque l'expé-
rience a prouvé, comme nous 1 avons dit déjà
dans quelques articles précédents, que, plus
on descend vers le Sud du Protectorat, plus
on se trouve en présence de variétés plus abon-
dantes et plus nombreuses de poissons. Nous
dirons simplement deux mots de l' école de
pêche, qui a été créée ou réorganisée il y a
quelques semaines à Casablanca, afin d'édu-
quer les marins indigènes.
Cette école s'intitule : Ecole Nautique Elé-
mentaire. Elle comprend deux sortes de cours:
un permanent pour les élèves, et qui fonc-
tionne tous les jours de 8 h. 30 à 11 h. 30,
et de 14 à 16 h. 30, et un cours réservé aux
adultes, tous les soirs de 17 h. 30 à 19 h. 30.
Le programme comprend des leçons sur les
notions marines essentielles, et des exercices
sur les différentes connaissances pratiques indis-
pensables à connaître pour un homme de mer
telles que l'ararrage, les épissures, l' entre-
tien des filets, l'emploi des palans, pou-
lies, etc. autres apparaux en même temps
que l'on indiquera les notions générales de pê-
ches maritimes et à pratiquer sur le littoral maro-
cain, et même le maniement, le démontage,
l'entretien des moteurs dont on fait emploi sur
les chalutiers ou les navires de cabotage. -
Tout cela est fort bien compris. On va ainsi
pouvoir obliger les navires de commerce qui
battent pavillon jnarocain à embarquer des
hommes d'équipage également marocains.
D'ores et déjà, tout navire jaugeant plus de
200 tonneaux doit avoir au moins un novice
marocain pour chaque fraction de 15 hommes
d'équipage. Ce n'est pas encore énorme, mais
c'est un commencement.
-,- .,,' £.ulf8e' 'B.r".r.
.t;1
Un visiteur aux chantiers
du Congo-Océan
---.+-
t )u annonce que M. (îoudal. lonclionnaire
du Bureau international 'Ilu travail, qui vi-
site en ce moment lo Congo Indge, a été
autorisé par le gouvernement français à. se
.rcndre clans notre Afrique équatoriale, où il
pourra se rendre compte des mesures san i-
taires et autres prises à l'égard des travail-
leurs indigènes des chantiers du Congo-
Océan. Toutes 'facilités, dam. ce sens, seront
données à M. Goudal.
La Rétrospective
de Mlle Louise Saint
r..
La galerie Eealle expose en re moment
une trentaine de tableaux dus au pinceau de
Mlle Louise Saint que son frère, le Résident
général au Maroc, a eu la douleur de perdre
rccommcnt.
11 est difficile <1c rendre compte.en quel-
ques lignes du talent de cette grande ar-
tiste, Les tableaux exposés ne sont certes pas
nombrcux, mais leur choix révèlent des qua-
lités si variées, que la première impression
du visiteur est une surprise éblouie. Un
examen attentif permet seul d'admirer la
diversité du talent de Mlle Louise Saint.
Elève de J. Lefebvre et de J. Geoffroy,
elle fut sociétaire des Artistes Français et
reçut plusieurs fois la médaille du Salon.
Outre deux portraits nous avons admiré
deux aquarelles pleines de charme et de rê-
verie, représentant l'une le Printemps, l'au-
tre une jeune femme penchée sur des rhodo-
dendrons.
Ses paysages à l'huile ou à l'aquarelle ont
retenu les aspects de Chartres et de Mar-
seille, de Menton, d'Albi, de Martigues et
de Nice, où une technique habile a su se
ployer aux lumières de ces régions bien dif-
férentes les unes des autres. A côté d'une
cathédrale de Chartres toute en gris et en
mauves voici un port de Marseille traité sui-
vant la méthode pointilliste où passe toute
la lumière du Midi.
C'est dans la peinture des cathédrales et
leurs ombres mystérieuses que Mlle Louise
Saint s'est complue. Une vigueur d'esprit
masculine s'est alliée à une tendre imagi-
nation féminine pour rendre la vie des vi-
traux et des pierres, des colonnes et des
voûtes imprégnées des prières et des rêves
des générations disparues,
Remercions M. Lucien Saint de son geste
pieux qui permet au grand public de con-
naître une artiste appréciée jusqu'ici par une
élite restreinte.
H- C.
LTRE EN SECONDE PAGE :
Comment so recrute lo muin-d'o'ux re du
oellcmin de fer Congo .Q(';nn,
Le Gouverneur du Sénégal à la Chambre
dio commerce de Ruifisquc.
I.1 Aviation oolontailo.
L'occupation de Tombouctou
par M. BONNIER.
Le maréchal Joffre, après une carrière par-
ticulièrement heureuse, s'est éteint à quatre-
vingts ans, couronné d'une auréole de gloire
qu'aucune ombre ne peut ternir; sa mémoire ne
peut être que grandie par la destruction d'une
légende qui tend à déposséder, en sa faveur,
le colonel Bonnier, qui fut son chef « bien-
veillant et confiant m alors qu'il servait au
Soudan en 1894, de l'honneur qui lui revient
incontestablement d'avoir décidé, entrepris et
assuré l'occupation de Tombouctou.
C'est dans cet esprit que l'auteur du présent
article a cru devoir rappeler les circonstances
historiques concernant cette page glorieuse de
notre histoire coloniale, circonstances qui pa-
raissent avoir été oubliées ou dénaturées en fa-
veur du maréchal Joffre au préjudice de son
ancien chef dans la plupart des publications
qui ont rapporté la vie du maréchal au moment
de sa mort.
Le colonel Bonnier était appelé au plus bril-
lant avenir au dire de ses chefs, de ses cama-
rades, de tous ceux qui l'ont connu ; il a été
tué à Dougoï en 1894 à 38 ans, après avoir
assuré la possession définitive de Tombouctou ;
moins heureux que son camarade Joffre, il n'a
pas eu la satisfaction de participer à la grande
guerre. Ce serait une monstrueuse iniquité que
d'oublier les services qu'il a rendus au Soudan
pour les attribuer à son subordonné.
Dès 1864, Faidherbe, a lors gouverneur du
Sénégal, considérait le fertile et. populeux
bassin du Niger comme l'objectif nécessaire
de notre politique soudanaise dont l'occupation
de Tombouctou devait être le couronnement
indispensable.
En 1857, il s'était installé solidement à
Médine, où Paul Holl venait de s'illustrer en
repoussant pendant plus de trois mois les atta-
ques répétées d'El Hadj Omar.
C'est en partant de Médine, ou plutôt de
Kayes sa voisine, qu'à partir de 1880, sui-
vant un plan d'ensemble qui a été peu remar-
qué, notre pénétration civilisatrice s'étendait
méthodiquement du Sénégal au Niger, puis le
long du Niger, sous l'impulsion des Borguis-
Desbordes, Ga'llini, Combes, Archinard, etc.
Borguis-Desbordes atteignait le Niger à Ba-
mako en 1883 ; Archinard progressant le long
du Niger atteignait Ségou en 1889 ; le San-
sa.nding était pacifié en 1892 : Archinard sou-
mettait le Macina en 1893.
Le Macina était le grenier de 1 ombouctou.
Les Mac.inankès demandaient que nous nous
établissions à i umlxii'i tnu, lé iMacina n«^ (>'I,1U
vant vivre :>am 1 embout, tci et Twuhourtou
sans le Macina. T ombouctou, de son côte -TC,
olamait nr.r^ in'T^ntroti
exactions des Touareg c!e jour en jour plll
exigeants. Le } ooarvH eux mêmes essayaient
indirectement d crui n en i^urpad ers ""cc nous.
Le G(lllVeïlln('lll, d' autre plrl. hissait le
commandement siipt-iieur du Soudan libre de
répondre aux ouvertures des habitants de Tom-
bouctou, sous sa responsabilité, comme toujours
au cours de cette période où tef. colonies étaient
en défaveur, ce qui exigeait, semblc-t-il, que
les ministres intéressés puissent désavouer toute
entreprise qui ne réussirait pas.
Tellc était Ja situat ion lorsque le colonel
Bonnier fut appelé, fin 93, à exercer le com-
mandement du Soudan français.
En sa qualité de commandant supérieur de
la colonie, le colonel Bonnier était seul res-
ponsable envers le Gouvernement, tant au point
de vue administratif que politique et militaire ;
il avait sous ses ordres toutes les forces du
Soudan français, y compris la flottille du Ni
ger. Il convient de ne pas oublier cette situation
pour apprécier équitablcmenl les événements
qui se sont déroulés au Soudan pendant la cam-
pagne 93-94.
Après examen de la situation, le colonel
Bonnier, estimant que le moment d' occuper
Tombouctou ne pouvait être plus favorable,
préparait l' exécution qu'il se réservait d'entre-
prendre lorsqu'il le jugerait opportun, par une
manifestation imposante de la force armée,
avec l'espoir qu'il n'aurait pas à l'employer.
L'acte d'indiscipline d'un subordonné, le
lieutenant de vaisseau Boiteux, commandant de
la Flottille du Niger, devait bouleverser ses
projets et transformer une opération qui devait
être pacifique et pouvait l'être, en une opéra-
tion cruellement sanglante.
Après une vigoureuse campagne contre Sa-
mory, qu'il rejetait vers le Sud, les nouvelles
qu'il recevait de Ségou mettaient le colonel
Bonnier dans l'obligation de revenir précipitam-
ment sur le Niger. Malgré les ordres formels
qu'il avait reçus, le lieutenant de vaisseau,
commandant la flottille, avait quitté son mouil-
lage et se dirigeait sur Kabara, le port de
Tombouctou.
Craignant quelque aventure de la part de
cet officier, dont il connaissait la fâcheuse men-
talité, par les rapports du colonel Archinard,
le colonel Bonnier organisait hâtivement une
colonne d' opérations dont il prenait le com-
mandement et se dirigeait à marches forcées sur
Tomhouctou par la voie fluviale. Il - confiait
les impedimenta de sa colonne à un détache-
ment dont il donnait le commandement au com-
mandant Joffre, avec mission de les amener à
Tombouctou par voie de terre avec les troupes
de cavalerie dont il disposait.
Après un raid qualifié de merveilleux au
Parlement (séance du 4 mars 1895), raid au
cours duquel la colonne Bonnier parcourait plus
de 1.100 kilomètres en quinze jours, soit 75
kilomètres par jour, en pirogues, elle atteignait
Kabara, le port de Tombouctou le 10 janvier
1894. Là, le colonel Bonnier put se rendre
compte de ce que ses appréhensions étaient
trop bien justifiées.
Le lieutenant de vaisseau Boiteux, arrivé à
Kabara fin décembre 1893, avait abandonné la
flottille qu'il commandait pour s' aventurer avec
quatre marins européens et une dizaine de
captots indigènes à Tombouctou dont les habi-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.91%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.91%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63803235/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63803235/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63803235/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63803235
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63803235