Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 mars 1931 23 mars 1931
Description : 1931/03/23 (A32,N47). 1931/03/23 (A32,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380322r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
ttllffNXE.-DKUX.1liiàIH ANNJtdt. N" 47, LE NUMKHO : 80 CBNTIMJJB LUNDI bOlli, 2J MAllS 1931.
JOURNAL gUOTIDIEI
Rédaction & Administration ;
84, RM II MlM-fftlMr
PAIRIS OU) -
WH. t LPIIVRI 19-37
- -
Les Annales Coloniales
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Le corps de santé colonial
<
Quelques-uns de jncs amis, appartenant
au cadre des médecins militaires coloniaux,
se sont émus de l'article que j'ai écrit dans
les colonnes des Annales Coloniales le 17
mars dernier.
Loin de moi la pensée de vouloir ranimer
la polémique entre médecins civils et méde-
cins militaires.
Ils mç demandent de vouloir bien prouver
que je ne veux pas plus sacrifier les seconds
aux premiers que les premiers aux seconds.
C'est évident. Il me paraît utile de faire
une mise au point qui apaise li'émoi des se-
conds sans alerter l'inquiétude des premiers.
Les Uns et les autres sont indispensables
pour. assurer le développement démographi-
que des colonies. Dans des proportions rai-
sonnables, leur nombre est à augmenter sans
qu'ils puissent se gêner en quoi que ce soit,
en s'appuyant, au contraire, constamment
les uns sur les autres. Mais afin de faire
cesser toute rivalité entre eux, il est indis-
pensable de les placer dans des conditions
à peu près semblables.
Pour le moment, les grandes différences
viennent du recrutement et des soldes.
Le recrutement
Le recrutement des médecins militaires est
assuré par les Ecoles du Service de Santé
de ltordeaux et de Lyon, d'où les jeunes
gens reçus docteurs en médecine vont à
l'Ecole d'application de Marseille s'initier
à la pratique de la médecine coloniale. Ce
recrutement, fourni surtout par les milieux
modestes des familles coloniales, donne
d'excellents résultats et réunit un nombre
de candidats qui dépasse 3 ou 4. fois les be-
soins.
1 Le recrutement des médecins civils assuré
parmi les docteurs en médecine, donne au
contraire peu, même en Indochine, depuis
que la hausse de la piastre n'assure plus de
bénéfices élevés.
Les soldes
MÉDECINS MILITAIRES. Les soldes des
médecins militaires ont été rajustées par les
commissions nommées à cet effet sur le taux
général des soldes de l'Armée..
Solde nette : médecin lieutenant (premier
échelon), en France, 18,324 francs : aux
colonies (A.O.F.), 31.150 francs ; médecin
capitaine (premier échelon), en France,
27*252 fr. ; aux colonies (A.O.F.), 46.328
francs; ntédeein colonel, en Fiante, 61.092
, francs > aux colonies (A.F\\& to
MÉDECINS CIVILS. Les^lfliS^dtîîl méde-
cins de l'Assistance ont été rajustées par
les Commissions chnrgées de l'examen des
soldés* des fonctionnaires sur un taux se rap-
prochant des sbldes des administrateurs.
Soldç nette - médecins de l'Assistance
(A.O.F.)', en Europe, de 14.000 à 62.000
francs ; aux colonies, de 23.800 à 105.400
francs; médecins de l'Assistance (Indochine),
en Europe, de 14.000 à 62.000 francs ; aux
colonies, de '4.232 piastres à 11.000 piastres
ilaux de la piastre : 10 francs).
Sur la proposition de l'Inspection générale
du Service de santé, l'Administration colo-
niale s'efforce en ce moment de faire dispa-
raître ces différences de soldes en faisant
adopter pour les médecins de l'Assistance,
par les différentes administrations locales,
les tarifs de solde des médecins militaires.
Ainsi que le ministre des Colonies, M. Paul
Reynaud, l'a déclaré à la Chambre au mo-
ment de la discussion du budget des Colo-
nies, la question est à l'étude et on attend les
propositions des Gouverneurs.
L'expérience montre qu'il est très difficile
d'assurer le recrutement parmi les jeunes
gens possédant déjà le diplôme de docteur.
C'est aux étudiants qu'il faut s'adresser
ainsi que le fait si heureusement le Corps
de Santé Colonial ; il a été ainsi prévu sur
les crédits sanitaires des fonds d'emprunts
une somme de 5 millions pour la création
auprès d'une Faculté d'une Ecole du Ser-
vice de Santé Colonial Civil qui sera chargée
de former les jeunes docteurs de l'Assis-
tance, comme l'Ecole de Bordeaux forme
les jeunes docteurs militaires. Les pourpar-
lers sont en cours. -
Qpposer les médecins militaires aux méde-
cins civils ne peut qu'occasionner des con-
flits, gêner les services et troubler les bon-
nes relations entre praticiens de même carac-
tère, de même formation, et qui poursuivent
un même idéal.
Inférioriser les médecins militaires, ce se-
rait méconnaître le rôle considérable qu'ils
ont rempli dans la colonisation jusqu à ce
jour, et qu'ils remplissent; encore dans les
secteurs de la maladie du sommeil, dans les
épidémies de fièvre jaune et dans la lutte
contre les graves endémies dont souffrent les
populations coloniales, c'est méconnaître les
travaux considérables que leur doit la pa-
thologie exotique, et c'est oublier les grands
noms' des plus illustres des leurs, Cafmette,
Yersin, Marchoux. Simond, etc.
Quant aux médecins coloniaux civils qui
font honneur à' la science française, leurs
noms sont sur toutes les lèvres.
Il m'est agréable de rendre ici un parti-
culier hommage à ces savants. Sur ce champ
d'action comme sur tous les autres, depuis
bientôt trente ans que je pratique au Par-
lement les grands problèmes coloniaux, c'est
a uné œuvre de concorde et d'émulation que
je les convie à travailler demain comme ils
l'ont fait aujourd'hui et hier au grand œuvre
national.
Mi* Gasparin,
Député de la Réunion,
membre de ta Commission de VAlgérie,
da Colonies et des Protectorats.
La Radiodiffusion
dans la Grande ne
, .1.
Devant les résultats très satisfaisants obtenus
au cours des premières expériences de radio-
phonie récemment tentées pat le Service radio-
télégraphique local, le Gouverneur général de
Madagascar a décidé d'organiser dès mainte-
nant à Tanànaivç, avec les moyens dont dis-
pose la colonie, des émissions régulières de
concerts, de - nouvelles et de renseignements de
toute nature.
En attendant l'aménagement dans le futur
Hôtel des Postes de la capitale d'un vaste
"auditorium avec salle d'auditions publiques, on
procè de à l'installation d'un studio provisoire,
dans les dépendances de la Recette postale de
la place Colbert. Ce studio, qui sera relié par
des circuits aéro-souterrains à la station émet-
compren d ra
trice du service radiotélégraphique, dite et des
la salle d'émission proprement dtte et des
annexes (salle d'attente, salle des machines et
des appareils radiMi-ectriques).
Les travaux viennent d'être entrepris, et on
espère que le studio sera en état de fonctionner
d'ici Peu: Les émissions auront lieu tous les
soirs, suivant des programmes judicieusement
choisis. La partie musicale comportera, à côté
des auditions de disques, des concerts organisés
avec le concours de l'orchestre du Gouverne-
ment général et d'un jazz. On fera également
appel aux artistes amateurs et aux sociétés pri-
vées de Tananarive qui voudront bien se faire
entendre au « micro » ; de courtes causeries
s'ajouteront de temps en temps au programme
qui sera complété par des informations géné-
rales de presse, des prévisions météorologiques,
des indications sur les mouvements,
des renseignements et des conseils d'ormaritimes,
nomique. , , ,
Sans doute, ces émissions n auront Il
portée relativement faible ; cendantt d après
les indications fournies à la suite des premiers
essais, elles seront facilement entendues par
tous les postes de la Glande lie, de 11 archipel
des Comores, de La Réunion et de Maurice.
Signalons qu'il est question d installer dans
les « tranofokolona » (maisons communes) des
provinces et circonscriptions administratives de
l'intérieur des postes récepteur avec haut-par-
leurs qui permettront à la population indigène
de bénéficier sans frais des auditions.
I.
Au Japon
La réception de Moensch et Sur tin à Tokio
C'cst par l'Attaché militaire et le général btt*
von Nagaoka Silttfa" commandant la port aérien
ton Na q anlea Siltira,, tom,
d4,, Tom, que Uns avialeigra Moensch et Rurtin
ont été rcçns. Ils pemoflt. repartir très prochai-
nement via Mouhaïïn, et Indochine pour Paris.
A MADAGASCAR
oi
La constitution
de sections de travailleurs
par vole de recrutement libre
On sait qu'un arrêté du 6 novembre 1930 a
prévu la formation par voie de recrutement
libre de sections de travailleurs destinées à
concourir avec les pionniers du smotig à l'exé -
cut ion des travaux d'intérêt public. Cette me-
sure, qui a été approuvée à 1 unanimité par les
Délégations Financières, entre actuellement en
application. En effet, la première section de
travailleurs a été créée à Tuléat le 20 janvier
dernier. Un premier détachement a été mis à
la disposition du Service de l'Hydraulique
Agricole pour l'aménagement de la vallée du
Fierenana. Un seeond groupe sera installé d'ici
peu à Antsankara, sur la route d'ihosy à Tu
léar. Le service des Travaux publics l'em-
ploiera à la construction d'ouvrages sur la route
d'lhosy et à des rectifications de tracé.
, –i
Un mot nouveau.: varangue ?
..l
Notre confrère le Soir colonial pose cette
question :
Une des conséquences de l'Exposition Colo-
niale sera sans doute- d'enrichir le vocabulaire
courant de certains mots que seuls utilisaient,
jusqu'ici les reporters et les romanciers curieux
de couleur locale.
Parmi ces mots nouveaux, ferait-on un sort
à la « Varangue .».
La varangue désigne, à la Réunion, la
vaste pièce d'accès qui est en quelque sorte
la pièce d'accucil de la maison réunion-
naise.
D'ordinaire elle n'est pas close. Elle s'ou-
vre sur le jardin, foisonnant de fleurs que
possède toute habitation créole. C'est le
soir, après les heures chaudes et aussi après
le dîner qu'elle rassemble la famille en un
cercle de larges fauteuils de rotin importés
de l'Inde ou de Chine. Le pavillon réunion-
nais à l'Exposition coloniale reproduit le
type classique de- la varangue.
Mais depuis quelques années ce type a
tendance à se modifier, et les nouvelles va..
rangues sont fréquemment vitrées, pour
garantir ses hôtes contre la pluie. De larges
fenêtres permettent leur aération.
Ce détail d'architecture permettrait l'adop-
tion dans la Métropole, de la varangue pour
les hôtels particuliers précédés d'une cour et
pour les maisons de campagne.
Déjà sur la Côte d'Azur des fonctionnai-
l'es coloniaux ayant bâti leur maison de re-
traite, l'ont agrémentée d'une varangue vi-
trée sous laquelle s'installe tout rayon ami
du soleil qui passe.
P.-C. Beurfei Fr«iifj«iljr
Gouverneur Honoraire des Cotres.
Ayons une politique des fruits
«Si
À b
,- -- - -- 9wo--
UAND j'étals enfant,
il Y a 40 ou 45
ans, j'allais tous
les ans avec ma
mère ci mes sœurs
chez des amis,
dans une très
belle propriété de
la banlieue pari-
sienne. Un ver-
ser et un Pota-
ger ayant p-lus d'un hectare de super ficie
donnaient un charme de plus à mon séjour
printauier. Les fruits les plus exquis y
étaient heureusement cueillis, avec un soin
minutieux, et cependant j'y fus dé gOIÎté
pour quelques lustres des beurrés damanùe,
des doyennes du comice, des passc-crassanei
Pourquoi ? Parce que, tout simplemetlt,
les fruits cueillis étaient aussitôt mis en ré-
serve sur des paillons qui leur donnaient
invariablement un goût de fumier et de
rance, Vhumidité de la poire se pénétrant
de l'odcur de la paille.
Nos prbncurisles et nos fruitiers conser-
vent maintenant leurs fruits sur des claies
en bois et je suis réconcilié avec tous les
frttits.
Je pensais à cela en lisallt, hier, le com-
muniqué suivant : -
Pour les fruits nationaux
En vue de défendre les produits nationaux
par une organisation plus rationnelle et
plus efficace, le comité de standardisation
des fruits, primeurs et emballages a teiiu
une assemblée générale des délégués de pro-
ducteurs, de commerçants et de transpor-
teurs. Celle-ci avait lieu à Paris dans les lo-
caux de l'Association nationale d'expansion
économique, où le secrétaire général du co-
mité a fait connaître les résultats déjà ob-
tenus pour le raisin de table, l'asperge, la
cerise et la pêche, a la suite des deux congrès
précédemment réunis à Strasbourg.
TOllt cela est très bien, et je n'aurai garde
de lie point féliciter ces messieurs de leur di-
ligence. -
M ai s il y a une question des fruits exo-
tiques qui s'impose aujourd'hui aussi pres-
sante que la conservation de nos fruits mé-
tropolitains il y a trente aiis.
Je ne reviendrai pas sur la question de la
banane, que notre éminent ami Henry Biven-
rrt,or suit dans les colonnes des Annales Co-
loniales avec une ardclir très naturelle. Ba-
nanes et ananas des Antilles et de notre côle
d'Afrique occidentale, quand nous viendr.cz-
vous ? Quand les planteurs auronf-ils, des
compagnies de navigation rétrogrades com!lI.c,
celles dans lesquelles sévissent, les indési-
tables Léoll Cypricn-Fabre et Alexis RaPli-
fautt les bateaux dont- ils ont besoin ? Oui,
quand ?
Mais il n'y a pas que l'ananas et la ba-
nane.
Tous les jours, nous recevons maintenant
en France, non plus seulement les abricots
et les figues sèches de Son Francisco, mais
des pommes, des prunes, des brugnons, du
raisin, qui nous arrivent de décembre à fé-
vrier en ligne directe par trains ci cargos
appropriés, de Californie, de la fin février
à la fin avril du Cap de Bonne-Espérance.
Notre Afrique du Nord ne peut-elle pas
s'équiper pour fournir à la métropole des
produits que son sol ne se refuse pas à don-
ner. Au Maroc, en Algérie, en Tunisie, les
primeurs viennent, nous en recevons des
pommes de terre, des asperges, des haricots.
Pourquoi laisser de côté les fruits ? -
Pomquoi 11'affranchirions-nous pas notre
pays, dont la balance du commerce extérieur
est de plus en plus déficitaire de tous ces
lourds tributs inutilement payés à .l'étranger?
Ayons un peu d'initiative.
Ne pérorons pas.
Agissons.
Des Cfu/aincs de millions sont à récupérer.
Quand aurons-nous une politique des
fruits ?
3Marcet ttucetct*
Le voyage de M. Edge
en Algérie
il»
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis à Paris, accompagné de Mrs Edge, de
M. et Mme Gregor Scotten, premier secré-
taire d'ambassade, est arrivé a Alger en au-
tomobile.
M. Edge a été reçu par le consul général
des Etats-Unis et le personnel du consulat ;
par MM. Jarre, chef du cabinet, représen-
tant le Gouverneur général ; Henri du
Parc, représentant le secrétaire général du
gouvernement général, et par le commandant
Simon, représentant le commandant du 190
Simon, d'armée. Après avoir visité Alger et
corps
ks environs, M. et Mrs Edge et leur suite
se rendront, par la route, à Oran puis au
Maroc, où ils s'embarqueront pour la
France.
-
Mlle Cécile Sorel au Comité
d'Administration
de la Comédie-Française
1.
Mlle Cécile Sorel qui se trouve actuelle-
ment aft. Maroc) a reçu un télégramme de
M. Emile Fabre lui soumettant la proposi-
tion du ministre de VInstruction publique
désirant qu'une sociétaire à fart entière re-
présente, au comité d'administration des co-
médiens français, les artistes femmes.
Mlle Cécile Sorel a aussitôt répondu
qu'elle acceptait.
(Par dépêche).
L'Aéropostile et la déconfiture 1
de la Banque DOlillolx-Lafont
Sur l'insistance du Gouvernement, écrit
'faix-Ecoutes d'hier, un. groupe de banquiers
bait accepté de renflouer la banque Bouil-
loux-Lafont, Ils y mirent cependant une
condition : que M. Marcel Bouilloux-Lafont
et son frère le député fissent eux-mêmes, en
prélevant sur leur fortune personnelle, une
partie des fonds.
A cette exigence, somme toute bien natu-
relle, il fut répondu que cette participation
était impossible parce que les deux frères
avaient Tait passer sur la tête de leur femme
et de leurs enfants toute leur fortuné!
Mais alors on se demande ce qui peut bien
rester comme garanties aux pauvres petits
créanciers qui n'apportaient souvent leurs
économies à MM. Bouilloux-Lafont que par-
ce que leur train de vie, les signes extérieurs
de leur richesse et leur réputation leur don-
naient confiance.
Aujourd'hui on leur dirait : « Ces bons
messieurs? Ils étaient pauvres comme Job!
Tout ce qu'ils possédaient n'était pius à
eux mais à leurs. enfants.
Est-ce très honnête ?
Et cela trouverait sa confirmation quoti-
dienne dans le train de vie de MM. Bouil-
loux-Lafont pères et fils.
C'est ainsi qu'un grand garçon de vingt•
cinq à trente ans vient souvent dans certain
ministère de la rive gauche chercher des
amis dans une superbe conduite intérieure de
grande marqtte, Pétaradant et virant en la
l!Our du ministère J comme s'il n'y avait- fos
un krach de VAéropostale, comme s'il n'y
avait pas des milliers de pauvres gettSj plus
pauvres encore aujourdhut qu'hier, en Seine-
et-Oise" dans V Orléanais, dans le Berry,
Pleurant leur confiance mal placée dairs
rétablissement B ollillotlxLafont ri fay.
Si cela est vrai) un pete plus de dissréiion,
Monsieur Bouilloux-Lafont fils.
Et'Angfdy,
- 41» ;
Le grand conseil de Tunisie
»4»
Le Gouvernement a soumis au Grand
Conseil un projet de création d'un office
financier de gestion des ponts, routes et che-
mins de fer de la Régence. L'office serait
géré par un Conseil d'administration, pré-
sidé par le directeur général des travaux pu-
blics, assisté du directeur général des finan-
ces. J1 serait chargé de la gestion financière,
y compris de la réalisation et de l'emploi
des emprunts sous le contrôle du Grand
Conseil. Cette création est envisagée d'ur-
gence en raison de la réalisation prochaine
de l'emprunt d'environ quarante millions,
précédemment autorisé.
Le Grand Conseil s'est ensuite occupé d'un
projet d'avenant entre l'Etat tunisien et la
Compagnie Transatlantique. Actuellement,
il est alloué à lu. Compagnie Transatlanti-
que une subvention fixe de 500.000 francs
et une subvention éventuelle d'un million,
versée dans la limite des déficits dûment
constatés. La Compagnie fait ressortir que
ses charges s'accroissent, notamment du fait
de l'augmentation de la location des navires,
de l'augmentation de la consommation de
combustible en raison des vitesses actuelle-
ment exigées et de l'augmentation de nom-
bro des voyageurs. Elle demande une sub-
vention éventuelle portée à 1.500.000 francs
ou seulement à 1 million sur le déficit des
lignes Marseille, Tunis, Bizerte.
Après discussion, le Grand Conseil a ac-
cepté de porter la subvention éventuelle à
un million.
Après avoir repoussé un projet d'impôt sur
les salaires, le Grand Conseil a terminé ses
travaux.
M. Tellier arrive à Cotonou
*•«
Cotonou, le 28 février 1931.
(Oc notre correspondant particulier)
M. le t;uuvcrneul' Tellier, précédemment
titulaire de la Guadeloupe et nommé Lieute-
nant-Gouverneur du Dahomey par décret du
30 octobre 1930, prenant possession de ses
nouvelles fonctions, est arrivé sur rade de
Cotonou le 8 février.
« La Colonie tout entière a fait un magni-
fique accueil au Gouverneur Tellier, dont
toute la carrièere, sauf un séjour à la Côte
des Somalis et à la Guadeloupe, s'est dérou-
lée en Afrique Occidentale Française.
Le débarquement à Cotonou fut enthou-
siaste ; le port, dont l'urbanisme élégant
fait en grande partie le renom du Dahomey
moderne et que dirige avec compétence et
goût le Délégué du Gouverneur, M. l'Ad-
iiiinistrateur-Maire Michel, se surpassa dans
la réception du chef et de l'ami personnel.
C'est en termes touchants que le Délégué
salua le Gouverneur. M. Tellier répondit
qu'il était heureux d'être reçu par un ami
qui lui rappelait les chefs sous lesquels ils
avaient servi et dont la mémoire plane sur
l'A. O.F. : Clozel, Ponty; il ajouta qu'il en-
tendait apporter sa contribution à l'œuvre
économique et sociale dahoméenne et assura
ses collaborateurs de sa bienveillance et de
son appui, et qu'il comptait sur le concours
de tous, surtout des Administrateurs, ses ca-
marades dont M.. le Gouverneur général
Brevié a fait au Conseil de Gouvernement un
éloge si mérité.
Le soir même, Porto-Novo recevait son
Gouverneur au port lagunaire. Brillante fête
européenne et indigène avec chaloupes et pi-
rogues pavoisées. Ldministrateur-Maire de
Porto-Novo, M. Avonts Saint-Lager, salua
en quelques mots M. Tellier sur la terre des
Dodds, des Ballot, des Liotard, des Mer-
vvart, des Malan, des Fourn. Le Gouver-
neur, dans un brillant impromptu, répondit,
parole très simple toute de vérité, de pro-
messe et de cordialité, que « le Dahomey
comptait un bon Dahoméen de plus u.
.1. 1
LIRE EN SECONDE PAGE :
A l'Union Coloniale.
Le mouvement commercial dtt Dahomey.
A la Commission de 1'Al#6rin des Colo-
nies et Protectorats.
Après le Verdict de Nantes
VIVE LA FRANCE
Vive la France.
Cri qui a été unanimement poussé hier à
l'acquittement des malheureux qu'une instruc-
tion aussi passionnée que partiale, poursui-
vait, cri qui jaillissait des poitrines des jurés,
des avocats, du public et des victimes de cette
odieuse comédie qui a fait traîner pendant deux
ans des gens qui se sont livrés à des gestes
regrettables mais justifiés, car ils vengeaient
l'honneur de la métropole çontre des gens
chargés de représenter la France et qui paro-
diaient la justice.
M08 Monnerville et Henry Torrès ont su
notamment trouver dans leur cœur les chaudes
et nobjes paroles qui soulagent les hommes et
apaisent les consciences.
Ceux qui ont été acquittés hier, que je n'ai
jamais vus, avec lesquels je n'ai jamais corres-
pondu, ont été victimes de poursuites inqua-
lifiables, parce qu'ils ont manifesté vigoureu-
sement contre des fraudes et des exactions, en
aucun pays, tolérables. Au reste, les vrais cou-
pables n'étaient pas sur les bancs des accusés,
même pas sur les bancs des témoins. Prudents,
ils étaient restés qui en Afrique Equatoriale,
qui en France, car pour ce qui est de la
Guyane, il leur était impossible de continuer
à y séjourner ailleurs. que sous la protection
des services pénitentiaires, sans risquer la peine
de mort sans phrases.
M0 Henry Torrès, dont les ressources ora-
toires sont infinies, a trouvé les mots qu'il fal-
lait dire pour, à la fois, stigmatiser les cou-
pables de la mort de Jean Galmot, rendre
hommage au patriotisme exacerbé des malheu-
reux poursuivis et faire appel à l'union de tous
les Français. 'If
« Avec tous mes confrères, je vous dis :
« Acquittez-les l » Pourquoi ? Mais vous le
sentez bien, parce que les habitants de la
Guyane ont été provoqués systématiquement.
On leur a donné le suffrage universel, et ils
n. ont pas su s'en servir. Ils étaient trop loin
de la métropole pour trouver autre chose qu'un
recours illusoire. Alors cette population s'est
dressée, non pas contre notre drapeau, non pas
contre nos lois, mais pour nos lois, pour leur
application et leur respect. (S ensation.)
« Il a falluM arrivée en Guyane des recalés
de la, politique pour que le sang coulât devant
les urnes truquées. Ces hommes nous sont sym-
pathiques, comme nous sont sympathiques les
catholiques qui, jadis, luttaient contre les
inventaires. (Sensation.)
Pour la France, indivisible, métropolitaine et
coloniale,- acquitter tous ces accusés.
Ne comptez pas sur une amnistie. Le gcsle
de ctémence totatc doit venir de vous, Mes-
sieurs les jurés, afin que nous criions, non paf.
« Vive Galmot 1 » ni K Vive la Guyane 1 »
mais que nous poussions le cri de « Bouvi-
nés ! » et de « Jeanne d'Arc! », le cri de la
fille aînée de l'Eglise et le cri de Marceau.
a Vive la France, protectrice des faibles,
mère des opprimés, âme 'vivante du droit hu-
main, soldat de Dieu ! »
« Vive la Fratice 1 »
Hélas oui ! M. Eugène Lautier, pour le-
quel j'ai toujours un faible, fut élu député de
la Guyane en 1924 et en 1928. Il a vu seule-
ment dans les proclamations des résultats si
laborieuses qu'elles aient été, un mandat légis-
latif pêché en eau trouble et dans le sang.
En arrivant à Paris en 1924, Eugène Lau-
tier, qui avait le pied parisien, qui était homme
d'esprit et polémiste réputé, pouvait par ses
relations et par son altitude respectueuse vis-
à-vis de ses chefs politiques, MM. Edouard
Herriot, Camille Chautemps, Edouard Dala-
dier, Th. Steeg, ou plus tard, par son dévoue-
ment à l'Union Nationale instaurée par M.
Poincaré et continuée par MM. Aristide Briand
et André Tardieu, M. Eugène Lautier pouvait
obtenir pour le malheureux pays qu'il repré -
sentait au Parlement tout ce qu'il aurait de-
mandé. Mais l'Eldorado resta en friche, plus
déshérité qu'au temps de Franconie, Ursleui
ou Grodet; M. Eugène Lautier pouvait, adop-
tant, selon une heureuse méthode pratiquée
récemment dans la métropole, les enfants guya-
nais de Jean Galmot, réaliser une œuvre consi-
dérable : donner une grande colonie à la
France en l'aménageant. Il aurait pu être un
grand colonial, il a été un sous-secrétaire
d'Etat, il demeure un grand journaliste d af-
faires.
La Guyane attend un protecteur et un chef.
Marcel Ruedet.
––-– 4"------ --------
M. Alfassa et l'aviateur Goulette
arrivés à Brazzaville
l"
Le ministère des Colonies nous commu-
nique un câble de Brazzaville <111 uouçau! l'ar-
rivée du capitaine Goulet le,
Le capitaine Goulette a quitté Forl-Lamy
le 2i man, à 4 h. 45 ; il n'est, arrive à
Coguilathville qu'à 15 h. 50 ; il en est re-
parti le 22 à 9 heures, et, est arrive à Brazza-
ville à it h. 50. Son voyage a été gêné par
des pluies.
Le gouverneur Alfassa, qui était à bord,
et tout Véquipage sont en parfaite sauté.
-- --, -- -
Les grandes eaux de Versailles
en l'honneur de l'Exposition
en
ILe syndicat d'initiative de Versailles, es-
timant que les grandes eaux sont une des plus
sensibles beautés du parc royal, a émis le
voeu qu'elles puissent jouer cette année, à
l'occasion de l'Exposition Colonialej tous
les dimanches, de mni 1\. octobre.
Dépêches de "lndochiD
- «♦«
Inspection de M. Robin
illevc-nctnt au Tonhin, après avoir visité
en chemin les différentes plantations et les
tris (ait citions industrielles du Centre Annam,
le 'Gouverneur général IP. i. Robin est ar-
rivé à Quang-Ngai, le 20 mars ou il a
conslnlc que cette province jouit mainte-
nant du calme le plus absolu. Il a gagné le
lendemain llué.
La semaine sportive au Tonkin
Vqns l'après-midi du 22, (t commencé à
Ilanol et pour hr première fois en Indo-
chine, avec une grande solennité, la se-
maine sportive militaire pendant laquelle
se disputeront les finales des championnats
tndochinois. Elles ont débuté en présence
du secrétaire uénénl-l Graffeuil, du général
Blllolie, commandajil supérieur, des nota-
bilités et d'une très grande foule de spec-
tateurs européens el indigènes par un su-
perbe défilé de 300 athlètes sélecliormés,
groupant fraternellement les races repré-
sentées dans l'Union Indochinoise : Fran-
çais, Annamites, Cambodgiens, Martini-
quais et Françajs des Indes. La foule flt-
digène, très impressionnée par ce spectacle
solennel nouveau pour elle, des jeux du
slade qui se déroulent selon les Tites tradi-
lionnels, a témoigné son enthousiasme.
Dans la soirée du 21, une brillante soirée
de bienfaisance avait élé organisée au thécl-
Ire municipal de Hanoï par le Comité de
la Croix Rouge d Annam et du Tonkin.
AU YUNNAN -
Missionnaires assassinées
A Yunnanfou deux damas missionnaires
américaines onl élé sauvagement assassi-
nées dans Ul nwil du 10 au 17 d leur domicile,
pendant l'absence de leurs maris également
missionnaires. Le meurtre est- dû à la vetl-
geance d'un bog chinois congédié et rechcr-
ché par la police chinoise.
---
EN CHINE
B
A la Cour mixte de Shanghai
l' inculpés dans Vu [[aire ilo prupugandù (inli-
(ranraisv parmi les annamites passeront
hi Cour inixlc. Depuis lu découverte du complot,
lit: nouvelles arrestations ont eu lieu, :)l--<,cililc..
nient parmi tes Chinois affiliés au parti commu-
niste, dont le centre d'activité contrairement à
l'opinion première semblerait se trouver en
CMI/d.
L ois, "--
L'accident du "Chan- Kiang"
A propos de l'urnc^c ù ^hunghii' t'c:
l'n visu Mu MU* ru nu liant, ui :)lliT¡"I':i!s IIIL
ituafragn itn vipi'-ur in'U-clùn(>is iui-txini'i^,
('I.tc-c:i 11111 /;̃;"<̃«in ̃ ( '• st pur V'iir a'une.
é]*lissC h':>nr
(;1f'fIÍ,\;.'it: fi' :111/" ,/ t ¡ l,:, yi i-
"jf ;l'iif. I.ïs sr,r"'u 'fi,'!:"" "1' f,.{}i jouis
(, fi J"" f' rni-r it Shanghai
plusieurs uni du i-nlwr a i ̃ peu- sui-
vre le Iruilauenl nécessite pur leurs épreu-
ves récenlcs. lndopacifl.
- -,---,. -'-
La mise en exploitation
des Charbonnages de Djerada
Un événement
gros d'heureuses conséquences
pour l'avenir économique du Maroc
et de l'Afrique Française.
l'armi lus nouveaux gages de prospérité
que la prospection minière, inU-nsifiée sous
1'iinpulsiun de M.Lucien Saint, apporte au
Maroc français, une. grande place doit être
faite aux charbonnages de Djerada. L'ap-
parilion de leur produit sur le marché est
un événement économique, LOlhiclérable, Un
bloc d'anthracite provenant de Les mines ré-
cemment forées figurait, dès le printemps de
̃ yjjo, à l'Exposilion d'Oran ou il constituait
une révélation pour beaucoup de visiteurs,
et, depuis l'an dernier, l'exploitation des gi-
sements se poursuit dans des conditions tel-
les qu'il est: permis d'en attendre, à bref dé-
lai, les plus beaux résultats.
La période des recherches.
L'origine de leur découverte remonte aux
années 1^07-1908; une compagnie de la Lé-
gion étrangère occupait alors, en semi-per-
mancn,cc, un poste installé aux Aouincts,
non loin du col de Djerada, des les débuts
de l'occupation de BcrgucntJ occupation qui
avait précédé de loin celle d'Oudjda et de
Casablanca. Cette installation militaire, mo-
tivée par l'organisation d'une zone-frontière
algéro-marocainc, entraina la construction
d'une piste carrossable de. 15 km. partant de
la route d'Oucljda. à Berguenl au kilomètre
45, pour aboutir aux Aouinets après avoir
longé les pentes méridionales du Djebel bon
Keltuum. Mais la trouvaille, faite aux alen-
tours du poste, d'afllcurements charbonniers
ne devait attirer que bien plus tard l'atlcll-
tion des prospccteûrs.
C'est en 1927 que la Suciété d'Ougrce-Ma-•
rihaye porta son effort vers cette région et
l'année suivante voyait se constituer, pour
continuer les travaux de recherches, le «Syn-
dicat d'étudcs minières du Maroc Orien-
tal ». Les résultats obtenus, de plus en plus
encourageants, aboutirent enfin à la déli-
vrance des permis d'exploitation l't, le 16
décembre 1929, à la formation de li. « So-
ciété Chérifienne des charbonnages de Dje-
rada. o.
Le bureau de recherches et de participa-
tions minières du Protectorat est entré pour
un tiers dans la constitution du capital, qui,
de 18 millions de francs à l'origine, a été
porté à 54 millions de francs le ^9 novem-
bre 193»-.
La Société des charbonnages de njcrada.
disposait a ses débuts de 15 permis : elle ne
devait pas tarder attirer dans son sein
plusieurs autres sociétés qui apportèrent 58
permis nouveaux et son champ d'activité, en
continuel développement, comprend à
l'heure actuelle un millier de kilomètres
carrés.
La mise en exploitation
Des à présent quatre, couches appartenant
au houillcr supérieur d'une puissance moyen-
ne de o m. 50, et productrice d'un anthracite
JOURNAL gUOTIDIEI
Rédaction & Administration ;
84, RM II MlM-fftlMr
PAIRIS OU) -
WH. t LPIIVRI 19-37
- -
Les Annales Coloniales
Lii annonce» et réclames sont "ClUt. «
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Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuOtfW
être reproduits qu'en cltan. les ANNALES COLOMALU.
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Le corps de santé colonial
<
Quelques-uns de jncs amis, appartenant
au cadre des médecins militaires coloniaux,
se sont émus de l'article que j'ai écrit dans
les colonnes des Annales Coloniales le 17
mars dernier.
Loin de moi la pensée de vouloir ranimer
la polémique entre médecins civils et méde-
cins militaires.
Ils mç demandent de vouloir bien prouver
que je ne veux pas plus sacrifier les seconds
aux premiers que les premiers aux seconds.
C'est évident. Il me paraît utile de faire
une mise au point qui apaise li'émoi des se-
conds sans alerter l'inquiétude des premiers.
Les Uns et les autres sont indispensables
pour. assurer le développement démographi-
que des colonies. Dans des proportions rai-
sonnables, leur nombre est à augmenter sans
qu'ils puissent se gêner en quoi que ce soit,
en s'appuyant, au contraire, constamment
les uns sur les autres. Mais afin de faire
cesser toute rivalité entre eux, il est indis-
pensable de les placer dans des conditions
à peu près semblables.
Pour le moment, les grandes différences
viennent du recrutement et des soldes.
Le recrutement
Le recrutement des médecins militaires est
assuré par les Ecoles du Service de Santé
de ltordeaux et de Lyon, d'où les jeunes
gens reçus docteurs en médecine vont à
l'Ecole d'application de Marseille s'initier
à la pratique de la médecine coloniale. Ce
recrutement, fourni surtout par les milieux
modestes des familles coloniales, donne
d'excellents résultats et réunit un nombre
de candidats qui dépasse 3 ou 4. fois les be-
soins.
1 Le recrutement des médecins civils assuré
parmi les docteurs en médecine, donne au
contraire peu, même en Indochine, depuis
que la hausse de la piastre n'assure plus de
bénéfices élevés.
Les soldes
MÉDECINS MILITAIRES. Les soldes des
médecins militaires ont été rajustées par les
commissions nommées à cet effet sur le taux
général des soldes de l'Armée..
Solde nette : médecin lieutenant (premier
échelon), en France, 18,324 francs : aux
colonies (A.O.F.), 31.150 francs ; médecin
capitaine (premier échelon), en France,
27*252 fr. ; aux colonies (A.O.F.), 46.328
francs; ntédeein colonel, en Fiante, 61.092
, francs > aux colonies (A.F\\& to
MÉDECINS CIVILS. Les^lfliS^dtîîl méde-
cins de l'Assistance ont été rajustées par
les Commissions chnrgées de l'examen des
soldés* des fonctionnaires sur un taux se rap-
prochant des sbldes des administrateurs.
Soldç nette - médecins de l'Assistance
(A.O.F.)', en Europe, de 14.000 à 62.000
francs ; aux colonies, de 23.800 à 105.400
francs; médecins de l'Assistance (Indochine),
en Europe, de 14.000 à 62.000 francs ; aux
colonies, de '4.232 piastres à 11.000 piastres
ilaux de la piastre : 10 francs).
Sur la proposition de l'Inspection générale
du Service de santé, l'Administration colo-
niale s'efforce en ce moment de faire dispa-
raître ces différences de soldes en faisant
adopter pour les médecins de l'Assistance,
par les différentes administrations locales,
les tarifs de solde des médecins militaires.
Ainsi que le ministre des Colonies, M. Paul
Reynaud, l'a déclaré à la Chambre au mo-
ment de la discussion du budget des Colo-
nies, la question est à l'étude et on attend les
propositions des Gouverneurs.
L'expérience montre qu'il est très difficile
d'assurer le recrutement parmi les jeunes
gens possédant déjà le diplôme de docteur.
C'est aux étudiants qu'il faut s'adresser
ainsi que le fait si heureusement le Corps
de Santé Colonial ; il a été ainsi prévu sur
les crédits sanitaires des fonds d'emprunts
une somme de 5 millions pour la création
auprès d'une Faculté d'une Ecole du Ser-
vice de Santé Colonial Civil qui sera chargée
de former les jeunes docteurs de l'Assis-
tance, comme l'Ecole de Bordeaux forme
les jeunes docteurs militaires. Les pourpar-
lers sont en cours. -
Qpposer les médecins militaires aux méde-
cins civils ne peut qu'occasionner des con-
flits, gêner les services et troubler les bon-
nes relations entre praticiens de même carac-
tère, de même formation, et qui poursuivent
un même idéal.
Inférioriser les médecins militaires, ce se-
rait méconnaître le rôle considérable qu'ils
ont rempli dans la colonisation jusqu à ce
jour, et qu'ils remplissent; encore dans les
secteurs de la maladie du sommeil, dans les
épidémies de fièvre jaune et dans la lutte
contre les graves endémies dont souffrent les
populations coloniales, c'est méconnaître les
travaux considérables que leur doit la pa-
thologie exotique, et c'est oublier les grands
noms' des plus illustres des leurs, Cafmette,
Yersin, Marchoux. Simond, etc.
Quant aux médecins coloniaux civils qui
font honneur à' la science française, leurs
noms sont sur toutes les lèvres.
Il m'est agréable de rendre ici un parti-
culier hommage à ces savants. Sur ce champ
d'action comme sur tous les autres, depuis
bientôt trente ans que je pratique au Par-
lement les grands problèmes coloniaux, c'est
a uné œuvre de concorde et d'émulation que
je les convie à travailler demain comme ils
l'ont fait aujourd'hui et hier au grand œuvre
national.
Mi* Gasparin,
Député de la Réunion,
membre de ta Commission de VAlgérie,
da Colonies et des Protectorats.
La Radiodiffusion
dans la Grande ne
, .1.
Devant les résultats très satisfaisants obtenus
au cours des premières expériences de radio-
phonie récemment tentées pat le Service radio-
télégraphique local, le Gouverneur général de
Madagascar a décidé d'organiser dès mainte-
nant à Tanànaivç, avec les moyens dont dis-
pose la colonie, des émissions régulières de
concerts, de - nouvelles et de renseignements de
toute nature.
En attendant l'aménagement dans le futur
Hôtel des Postes de la capitale d'un vaste
"auditorium avec salle d'auditions publiques, on
procè de à l'installation d'un studio provisoire,
dans les dépendances de la Recette postale de
la place Colbert. Ce studio, qui sera relié par
des circuits aéro-souterrains à la station émet-
compren d ra
trice du service radiotélégraphique, dite et des
la salle d'émission proprement dtte et des
annexes (salle d'attente, salle des machines et
des appareils radiMi-ectriques).
Les travaux viennent d'être entrepris, et on
espère que le studio sera en état de fonctionner
d'ici Peu: Les émissions auront lieu tous les
soirs, suivant des programmes judicieusement
choisis. La partie musicale comportera, à côté
des auditions de disques, des concerts organisés
avec le concours de l'orchestre du Gouverne-
ment général et d'un jazz. On fera également
appel aux artistes amateurs et aux sociétés pri-
vées de Tananarive qui voudront bien se faire
entendre au « micro » ; de courtes causeries
s'ajouteront de temps en temps au programme
qui sera complété par des informations géné-
rales de presse, des prévisions météorologiques,
des indications sur les mouvements,
des renseignements et des conseils d'ormaritimes,
nomique. , , ,
Sans doute, ces émissions n auront Il
portée relativement faible ; cendantt d après
les indications fournies à la suite des premiers
essais, elles seront facilement entendues par
tous les postes de la Glande lie, de 11 archipel
des Comores, de La Réunion et de Maurice.
Signalons qu'il est question d installer dans
les « tranofokolona » (maisons communes) des
provinces et circonscriptions administratives de
l'intérieur des postes récepteur avec haut-par-
leurs qui permettront à la population indigène
de bénéficier sans frais des auditions.
I.
Au Japon
La réception de Moensch et Sur tin à Tokio
C'cst par l'Attaché militaire et le général btt*
von Nagaoka Silttfa" commandant la port aérien
ton Na q anlea Siltira,, tom,
d4,, Tom, que Uns avialeigra Moensch et Rurtin
ont été rcçns. Ils pemoflt. repartir très prochai-
nement via Mouhaïïn, et Indochine pour Paris.
A MADAGASCAR
oi
La constitution
de sections de travailleurs
par vole de recrutement libre
On sait qu'un arrêté du 6 novembre 1930 a
prévu la formation par voie de recrutement
libre de sections de travailleurs destinées à
concourir avec les pionniers du smotig à l'exé -
cut ion des travaux d'intérêt public. Cette me-
sure, qui a été approuvée à 1 unanimité par les
Délégations Financières, entre actuellement en
application. En effet, la première section de
travailleurs a été créée à Tuléat le 20 janvier
dernier. Un premier détachement a été mis à
la disposition du Service de l'Hydraulique
Agricole pour l'aménagement de la vallée du
Fierenana. Un seeond groupe sera installé d'ici
peu à Antsankara, sur la route d'ihosy à Tu
léar. Le service des Travaux publics l'em-
ploiera à la construction d'ouvrages sur la route
d'lhosy et à des rectifications de tracé.
, –i
Un mot nouveau.: varangue ?
..l
Notre confrère le Soir colonial pose cette
question :
Une des conséquences de l'Exposition Colo-
niale sera sans doute- d'enrichir le vocabulaire
courant de certains mots que seuls utilisaient,
jusqu'ici les reporters et les romanciers curieux
de couleur locale.
Parmi ces mots nouveaux, ferait-on un sort
à la « Varangue .».
La varangue désigne, à la Réunion, la
vaste pièce d'accès qui est en quelque sorte
la pièce d'accucil de la maison réunion-
naise.
D'ordinaire elle n'est pas close. Elle s'ou-
vre sur le jardin, foisonnant de fleurs que
possède toute habitation créole. C'est le
soir, après les heures chaudes et aussi après
le dîner qu'elle rassemble la famille en un
cercle de larges fauteuils de rotin importés
de l'Inde ou de Chine. Le pavillon réunion-
nais à l'Exposition coloniale reproduit le
type classique de- la varangue.
Mais depuis quelques années ce type a
tendance à se modifier, et les nouvelles va..
rangues sont fréquemment vitrées, pour
garantir ses hôtes contre la pluie. De larges
fenêtres permettent leur aération.
Ce détail d'architecture permettrait l'adop-
tion dans la Métropole, de la varangue pour
les hôtels particuliers précédés d'une cour et
pour les maisons de campagne.
Déjà sur la Côte d'Azur des fonctionnai-
l'es coloniaux ayant bâti leur maison de re-
traite, l'ont agrémentée d'une varangue vi-
trée sous laquelle s'installe tout rayon ami
du soleil qui passe.
P.-C. Beurfei Fr«iifj«iljr
Gouverneur Honoraire des Cotres.
Ayons une politique des fruits
«Si
À b
,- -- - -- 9wo--
UAND j'étals enfant,
il Y a 40 ou 45
ans, j'allais tous
les ans avec ma
mère ci mes sœurs
chez des amis,
dans une très
belle propriété de
la banlieue pari-
sienne. Un ver-
ser et un Pota-
ger ayant p-lus d'un hectare de super ficie
donnaient un charme de plus à mon séjour
printauier. Les fruits les plus exquis y
étaient heureusement cueillis, avec un soin
minutieux, et cependant j'y fus dé gOIÎté
pour quelques lustres des beurrés damanùe,
des doyennes du comice, des passc-crassanei
Pourquoi ? Parce que, tout simplemetlt,
les fruits cueillis étaient aussitôt mis en ré-
serve sur des paillons qui leur donnaient
invariablement un goût de fumier et de
rance, Vhumidité de la poire se pénétrant
de l'odcur de la paille.
Nos prbncurisles et nos fruitiers conser-
vent maintenant leurs fruits sur des claies
en bois et je suis réconcilié avec tous les
frttits.
Je pensais à cela en lisallt, hier, le com-
muniqué suivant : -
Pour les fruits nationaux
En vue de défendre les produits nationaux
par une organisation plus rationnelle et
plus efficace, le comité de standardisation
des fruits, primeurs et emballages a teiiu
une assemblée générale des délégués de pro-
ducteurs, de commerçants et de transpor-
teurs. Celle-ci avait lieu à Paris dans les lo-
caux de l'Association nationale d'expansion
économique, où le secrétaire général du co-
mité a fait connaître les résultats déjà ob-
tenus pour le raisin de table, l'asperge, la
cerise et la pêche, a la suite des deux congrès
précédemment réunis à Strasbourg.
TOllt cela est très bien, et je n'aurai garde
de lie point féliciter ces messieurs de leur di-
ligence. -
M ai s il y a une question des fruits exo-
tiques qui s'impose aujourd'hui aussi pres-
sante que la conservation de nos fruits mé-
tropolitains il y a trente aiis.
Je ne reviendrai pas sur la question de la
banane, que notre éminent ami Henry Biven-
rrt,or suit dans les colonnes des Annales Co-
loniales avec une ardclir très naturelle. Ba-
nanes et ananas des Antilles et de notre côle
d'Afrique occidentale, quand nous viendr.cz-
vous ? Quand les planteurs auronf-ils, des
compagnies de navigation rétrogrades com!lI.c,
celles dans lesquelles sévissent, les indési-
tables Léoll Cypricn-Fabre et Alexis RaPli-
fautt les bateaux dont- ils ont besoin ? Oui,
quand ?
Mais il n'y a pas que l'ananas et la ba-
nane.
Tous les jours, nous recevons maintenant
en France, non plus seulement les abricots
et les figues sèches de Son Francisco, mais
des pommes, des prunes, des brugnons, du
raisin, qui nous arrivent de décembre à fé-
vrier en ligne directe par trains ci cargos
appropriés, de Californie, de la fin février
à la fin avril du Cap de Bonne-Espérance.
Notre Afrique du Nord ne peut-elle pas
s'équiper pour fournir à la métropole des
produits que son sol ne se refuse pas à don-
ner. Au Maroc, en Algérie, en Tunisie, les
primeurs viennent, nous en recevons des
pommes de terre, des asperges, des haricots.
Pourquoi laisser de côté les fruits ? -
Pomquoi 11'affranchirions-nous pas notre
pays, dont la balance du commerce extérieur
est de plus en plus déficitaire de tous ces
lourds tributs inutilement payés à .l'étranger?
Ayons un peu d'initiative.
Ne pérorons pas.
Agissons.
Des Cfu/aincs de millions sont à récupérer.
Quand aurons-nous une politique des
fruits ?
3Marcet ttucetct*
Le voyage de M. Edge
en Algérie
il»
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis à Paris, accompagné de Mrs Edge, de
M. et Mme Gregor Scotten, premier secré-
taire d'ambassade, est arrivé a Alger en au-
tomobile.
M. Edge a été reçu par le consul général
des Etats-Unis et le personnel du consulat ;
par MM. Jarre, chef du cabinet, représen-
tant le Gouverneur général ; Henri du
Parc, représentant le secrétaire général du
gouvernement général, et par le commandant
Simon, représentant le commandant du 190
Simon, d'armée. Après avoir visité Alger et
corps
ks environs, M. et Mrs Edge et leur suite
se rendront, par la route, à Oran puis au
Maroc, où ils s'embarqueront pour la
France.
-
Mlle Cécile Sorel au Comité
d'Administration
de la Comédie-Française
1.
Mlle Cécile Sorel qui se trouve actuelle-
ment aft. Maroc) a reçu un télégramme de
M. Emile Fabre lui soumettant la proposi-
tion du ministre de VInstruction publique
désirant qu'une sociétaire à fart entière re-
présente, au comité d'administration des co-
médiens français, les artistes femmes.
Mlle Cécile Sorel a aussitôt répondu
qu'elle acceptait.
(Par dépêche).
L'Aéropostile et la déconfiture 1
de la Banque DOlillolx-Lafont
Sur l'insistance du Gouvernement, écrit
'faix-Ecoutes d'hier, un. groupe de banquiers
bait accepté de renflouer la banque Bouil-
loux-Lafont, Ils y mirent cependant une
condition : que M. Marcel Bouilloux-Lafont
et son frère le député fissent eux-mêmes, en
prélevant sur leur fortune personnelle, une
partie des fonds.
A cette exigence, somme toute bien natu-
relle, il fut répondu que cette participation
était impossible parce que les deux frères
avaient Tait passer sur la tête de leur femme
et de leurs enfants toute leur fortuné!
Mais alors on se demande ce qui peut bien
rester comme garanties aux pauvres petits
créanciers qui n'apportaient souvent leurs
économies à MM. Bouilloux-Lafont que par-
ce que leur train de vie, les signes extérieurs
de leur richesse et leur réputation leur don-
naient confiance.
Aujourd'hui on leur dirait : « Ces bons
messieurs? Ils étaient pauvres comme Job!
Tout ce qu'ils possédaient n'était pius à
eux mais à leurs. enfants.
Est-ce très honnête ?
Et cela trouverait sa confirmation quoti-
dienne dans le train de vie de MM. Bouil-
loux-Lafont pères et fils.
C'est ainsi qu'un grand garçon de vingt•
cinq à trente ans vient souvent dans certain
ministère de la rive gauche chercher des
amis dans une superbe conduite intérieure de
grande marqtte, Pétaradant et virant en la
l!Our du ministère J comme s'il n'y avait- fos
un krach de VAéropostale, comme s'il n'y
avait pas des milliers de pauvres gettSj plus
pauvres encore aujourdhut qu'hier, en Seine-
et-Oise" dans V Orléanais, dans le Berry,
Pleurant leur confiance mal placée dairs
rétablissement B ollillotlxLafont ri fay.
Si cela est vrai) un pete plus de dissréiion,
Monsieur Bouilloux-Lafont fils.
Et'Angfdy,
- 41» ;
Le grand conseil de Tunisie
»4»
Le Gouvernement a soumis au Grand
Conseil un projet de création d'un office
financier de gestion des ponts, routes et che-
mins de fer de la Régence. L'office serait
géré par un Conseil d'administration, pré-
sidé par le directeur général des travaux pu-
blics, assisté du directeur général des finan-
ces. J1 serait chargé de la gestion financière,
y compris de la réalisation et de l'emploi
des emprunts sous le contrôle du Grand
Conseil. Cette création est envisagée d'ur-
gence en raison de la réalisation prochaine
de l'emprunt d'environ quarante millions,
précédemment autorisé.
Le Grand Conseil s'est ensuite occupé d'un
projet d'avenant entre l'Etat tunisien et la
Compagnie Transatlantique. Actuellement,
il est alloué à lu. Compagnie Transatlanti-
que une subvention fixe de 500.000 francs
et une subvention éventuelle d'un million,
versée dans la limite des déficits dûment
constatés. La Compagnie fait ressortir que
ses charges s'accroissent, notamment du fait
de l'augmentation de la location des navires,
de l'augmentation de la consommation de
combustible en raison des vitesses actuelle-
ment exigées et de l'augmentation de nom-
bro des voyageurs. Elle demande une sub-
vention éventuelle portée à 1.500.000 francs
ou seulement à 1 million sur le déficit des
lignes Marseille, Tunis, Bizerte.
Après discussion, le Grand Conseil a ac-
cepté de porter la subvention éventuelle à
un million.
Après avoir repoussé un projet d'impôt sur
les salaires, le Grand Conseil a terminé ses
travaux.
M. Tellier arrive à Cotonou
*•«
Cotonou, le 28 février 1931.
(Oc notre correspondant particulier)
M. le t;uuvcrneul' Tellier, précédemment
titulaire de la Guadeloupe et nommé Lieute-
nant-Gouverneur du Dahomey par décret du
30 octobre 1930, prenant possession de ses
nouvelles fonctions, est arrivé sur rade de
Cotonou le 8 février.
« La Colonie tout entière a fait un magni-
fique accueil au Gouverneur Tellier, dont
toute la carrièere, sauf un séjour à la Côte
des Somalis et à la Guadeloupe, s'est dérou-
lée en Afrique Occidentale Française.
Le débarquement à Cotonou fut enthou-
siaste ; le port, dont l'urbanisme élégant
fait en grande partie le renom du Dahomey
moderne et que dirige avec compétence et
goût le Délégué du Gouverneur, M. l'Ad-
iiiinistrateur-Maire Michel, se surpassa dans
la réception du chef et de l'ami personnel.
C'est en termes touchants que le Délégué
salua le Gouverneur. M. Tellier répondit
qu'il était heureux d'être reçu par un ami
qui lui rappelait les chefs sous lesquels ils
avaient servi et dont la mémoire plane sur
l'A. O.F. : Clozel, Ponty; il ajouta qu'il en-
tendait apporter sa contribution à l'œuvre
économique et sociale dahoméenne et assura
ses collaborateurs de sa bienveillance et de
son appui, et qu'il comptait sur le concours
de tous, surtout des Administrateurs, ses ca-
marades dont M.. le Gouverneur général
Brevié a fait au Conseil de Gouvernement un
éloge si mérité.
Le soir même, Porto-Novo recevait son
Gouverneur au port lagunaire. Brillante fête
européenne et indigène avec chaloupes et pi-
rogues pavoisées. Ldministrateur-Maire de
Porto-Novo, M. Avonts Saint-Lager, salua
en quelques mots M. Tellier sur la terre des
Dodds, des Ballot, des Liotard, des Mer-
vvart, des Malan, des Fourn. Le Gouver-
neur, dans un brillant impromptu, répondit,
parole très simple toute de vérité, de pro-
messe et de cordialité, que « le Dahomey
comptait un bon Dahoméen de plus u.
.1. 1
LIRE EN SECONDE PAGE :
A l'Union Coloniale.
Le mouvement commercial dtt Dahomey.
A la Commission de 1'Al#6rin des Colo-
nies et Protectorats.
Après le Verdict de Nantes
VIVE LA FRANCE
Vive la France.
Cri qui a été unanimement poussé hier à
l'acquittement des malheureux qu'une instruc-
tion aussi passionnée que partiale, poursui-
vait, cri qui jaillissait des poitrines des jurés,
des avocats, du public et des victimes de cette
odieuse comédie qui a fait traîner pendant deux
ans des gens qui se sont livrés à des gestes
regrettables mais justifiés, car ils vengeaient
l'honneur de la métropole çontre des gens
chargés de représenter la France et qui paro-
diaient la justice.
M08 Monnerville et Henry Torrès ont su
notamment trouver dans leur cœur les chaudes
et nobjes paroles qui soulagent les hommes et
apaisent les consciences.
Ceux qui ont été acquittés hier, que je n'ai
jamais vus, avec lesquels je n'ai jamais corres-
pondu, ont été victimes de poursuites inqua-
lifiables, parce qu'ils ont manifesté vigoureu-
sement contre des fraudes et des exactions, en
aucun pays, tolérables. Au reste, les vrais cou-
pables n'étaient pas sur les bancs des accusés,
même pas sur les bancs des témoins. Prudents,
ils étaient restés qui en Afrique Equatoriale,
qui en France, car pour ce qui est de la
Guyane, il leur était impossible de continuer
à y séjourner ailleurs. que sous la protection
des services pénitentiaires, sans risquer la peine
de mort sans phrases.
M0 Henry Torrès, dont les ressources ora-
toires sont infinies, a trouvé les mots qu'il fal-
lait dire pour, à la fois, stigmatiser les cou-
pables de la mort de Jean Galmot, rendre
hommage au patriotisme exacerbé des malheu-
reux poursuivis et faire appel à l'union de tous
les Français. 'If
« Avec tous mes confrères, je vous dis :
« Acquittez-les l » Pourquoi ? Mais vous le
sentez bien, parce que les habitants de la
Guyane ont été provoqués systématiquement.
On leur a donné le suffrage universel, et ils
n. ont pas su s'en servir. Ils étaient trop loin
de la métropole pour trouver autre chose qu'un
recours illusoire. Alors cette population s'est
dressée, non pas contre notre drapeau, non pas
contre nos lois, mais pour nos lois, pour leur
application et leur respect. (S ensation.)
« Il a falluM arrivée en Guyane des recalés
de la, politique pour que le sang coulât devant
les urnes truquées. Ces hommes nous sont sym-
pathiques, comme nous sont sympathiques les
catholiques qui, jadis, luttaient contre les
inventaires. (Sensation.)
Pour la France, indivisible, métropolitaine et
coloniale,- acquitter tous ces accusés.
Ne comptez pas sur une amnistie. Le gcsle
de ctémence totatc doit venir de vous, Mes-
sieurs les jurés, afin que nous criions, non paf.
« Vive Galmot 1 » ni K Vive la Guyane 1 »
mais que nous poussions le cri de « Bouvi-
nés ! » et de « Jeanne d'Arc! », le cri de la
fille aînée de l'Eglise et le cri de Marceau.
a Vive la France, protectrice des faibles,
mère des opprimés, âme 'vivante du droit hu-
main, soldat de Dieu ! »
« Vive la Fratice 1 »
Hélas oui ! M. Eugène Lautier, pour le-
quel j'ai toujours un faible, fut élu député de
la Guyane en 1924 et en 1928. Il a vu seule-
ment dans les proclamations des résultats si
laborieuses qu'elles aient été, un mandat légis-
latif pêché en eau trouble et dans le sang.
En arrivant à Paris en 1924, Eugène Lau-
tier, qui avait le pied parisien, qui était homme
d'esprit et polémiste réputé, pouvait par ses
relations et par son altitude respectueuse vis-
à-vis de ses chefs politiques, MM. Edouard
Herriot, Camille Chautemps, Edouard Dala-
dier, Th. Steeg, ou plus tard, par son dévoue-
ment à l'Union Nationale instaurée par M.
Poincaré et continuée par MM. Aristide Briand
et André Tardieu, M. Eugène Lautier pouvait
obtenir pour le malheureux pays qu'il repré -
sentait au Parlement tout ce qu'il aurait de-
mandé. Mais l'Eldorado resta en friche, plus
déshérité qu'au temps de Franconie, Ursleui
ou Grodet; M. Eugène Lautier pouvait, adop-
tant, selon une heureuse méthode pratiquée
récemment dans la métropole, les enfants guya-
nais de Jean Galmot, réaliser une œuvre consi-
dérable : donner une grande colonie à la
France en l'aménageant. Il aurait pu être un
grand colonial, il a été un sous-secrétaire
d'Etat, il demeure un grand journaliste d af-
faires.
La Guyane attend un protecteur et un chef.
Marcel Ruedet.
––-– 4"------ --------
M. Alfassa et l'aviateur Goulette
arrivés à Brazzaville
l"
Le ministère des Colonies nous commu-
nique un câble de Brazzaville <111 uouçau! l'ar-
rivée du capitaine Goulet le,
Le capitaine Goulette a quitté Forl-Lamy
le 2i man, à 4 h. 45 ; il n'est, arrive à
Coguilathville qu'à 15 h. 50 ; il en est re-
parti le 22 à 9 heures, et, est arrive à Brazza-
ville à it h. 50. Son voyage a été gêné par
des pluies.
Le gouverneur Alfassa, qui était à bord,
et tout Véquipage sont en parfaite sauté.
-- --, -- -
Les grandes eaux de Versailles
en l'honneur de l'Exposition
en
ILe syndicat d'initiative de Versailles, es-
timant que les grandes eaux sont une des plus
sensibles beautés du parc royal, a émis le
voeu qu'elles puissent jouer cette année, à
l'occasion de l'Exposition Colonialej tous
les dimanches, de mni 1\. octobre.
Dépêches de "lndochiD
- «♦«
Inspection de M. Robin
illevc-nctnt au Tonhin, après avoir visité
en chemin les différentes plantations et les
tris (ait citions industrielles du Centre Annam,
le 'Gouverneur général IP. i. Robin est ar-
rivé à Quang-Ngai, le 20 mars ou il a
conslnlc que cette province jouit mainte-
nant du calme le plus absolu. Il a gagné le
lendemain llué.
La semaine sportive au Tonkin
Vqns l'après-midi du 22, (t commencé à
Ilanol et pour hr première fois en Indo-
chine, avec une grande solennité, la se-
maine sportive militaire pendant laquelle
se disputeront les finales des championnats
tndochinois. Elles ont débuté en présence
du secrétaire uénénl-l Graffeuil, du général
Blllolie, commandajil supérieur, des nota-
bilités et d'une très grande foule de spec-
tateurs européens el indigènes par un su-
perbe défilé de 300 athlètes sélecliormés,
groupant fraternellement les races repré-
sentées dans l'Union Indochinoise : Fran-
çais, Annamites, Cambodgiens, Martini-
quais et Françajs des Indes. La foule flt-
digène, très impressionnée par ce spectacle
solennel nouveau pour elle, des jeux du
slade qui se déroulent selon les Tites tradi-
lionnels, a témoigné son enthousiasme.
Dans la soirée du 21, une brillante soirée
de bienfaisance avait élé organisée au thécl-
Ire municipal de Hanoï par le Comité de
la Croix Rouge d Annam et du Tonkin.
AU YUNNAN -
Missionnaires assassinées
A Yunnanfou deux damas missionnaires
américaines onl élé sauvagement assassi-
nées dans Ul nwil du 10 au 17 d leur domicile,
pendant l'absence de leurs maris également
missionnaires. Le meurtre est- dû à la vetl-
geance d'un bog chinois congédié et rechcr-
ché par la police chinoise.
---
EN CHINE
B
A la Cour mixte de Shanghai
l' inculpés dans Vu [[aire ilo prupugandù (inli-
(ranraisv parmi les annamites passeront
hi Cour inixlc. Depuis lu découverte du complot,
lit: nouvelles arrestations ont eu lieu, :)l--<,cililc..
nient parmi tes Chinois affiliés au parti commu-
niste, dont le centre d'activité contrairement à
l'opinion première semblerait se trouver en
CMI/d.
L ois, "--
L'accident du "Chan- Kiang"
A propos de l'urnc^c ù ^hunghii' t'c:
l'n visu Mu MU* ru nu liant, ui :)lliT¡"I':i!s IIIL
ituafragn itn vipi'-ur in'U-clùn(>is iui-txini'i^,
('I.tc-c:i 11111 /;̃;"<̃«in ̃ ( '• st pur V'iir a'une.
é]*lissC h':>nr
(;1f'fIÍ,\;.'it: fi' :111/" ,/ t ¡ l,:, yi i-
"jf ;l'iif. I.ïs sr,r"'u 'fi,'!:"" "1' f,.{}i jouis
(, fi J"" f' rni-r it Shanghai
plusieurs uni du i-nlwr a i ̃ peu- sui-
vre le Iruilauenl nécessite pur leurs épreu-
ves récenlcs. lndopacifl.
- -,---,. -'-
La mise en exploitation
des Charbonnages de Djerada
Un événement
gros d'heureuses conséquences
pour l'avenir économique du Maroc
et de l'Afrique Française.
l'armi lus nouveaux gages de prospérité
que la prospection minière, inU-nsifiée sous
1'iinpulsiun de M.Lucien Saint, apporte au
Maroc français, une. grande place doit être
faite aux charbonnages de Djerada. L'ap-
parilion de leur produit sur le marché est
un événement économique, LOlhiclérable, Un
bloc d'anthracite provenant de Les mines ré-
cemment forées figurait, dès le printemps de
̃ yjjo, à l'Exposilion d'Oran ou il constituait
une révélation pour beaucoup de visiteurs,
et, depuis l'an dernier, l'exploitation des gi-
sements se poursuit dans des conditions tel-
les qu'il est: permis d'en attendre, à bref dé-
lai, les plus beaux résultats.
La période des recherches.
L'origine de leur découverte remonte aux
années 1^07-1908; une compagnie de la Lé-
gion étrangère occupait alors, en semi-per-
mancn,cc, un poste installé aux Aouincts,
non loin du col de Djerada, des les débuts
de l'occupation de BcrgucntJ occupation qui
avait précédé de loin celle d'Oudjda et de
Casablanca. Cette installation militaire, mo-
tivée par l'organisation d'une zone-frontière
algéro-marocainc, entraina la construction
d'une piste carrossable de. 15 km. partant de
la route d'Oucljda. à Berguenl au kilomètre
45, pour aboutir aux Aouinets après avoir
longé les pentes méridionales du Djebel bon
Keltuum. Mais la trouvaille, faite aux alen-
tours du poste, d'afllcurements charbonniers
ne devait attirer que bien plus tard l'atlcll-
tion des prospccteûrs.
C'est en 1927 que la Suciété d'Ougrce-Ma-•
rihaye porta son effort vers cette région et
l'année suivante voyait se constituer, pour
continuer les travaux de recherches, le «Syn-
dicat d'étudcs minières du Maroc Orien-
tal ». Les résultats obtenus, de plus en plus
encourageants, aboutirent enfin à la déli-
vrance des permis d'exploitation l't, le 16
décembre 1929, à la formation de li. « So-
ciété Chérifienne des charbonnages de Dje-
rada. o.
Le bureau de recherches et de participa-
tions minières du Protectorat est entré pour
un tiers dans la constitution du capital, qui,
de 18 millions de francs à l'origine, a été
porté à 54 millions de francs le ^9 novem-
bre 193»-.
La Société des charbonnages de njcrada.
disposait a ses débuts de 15 permis : elle ne
devait pas tarder attirer dans son sein
plusieurs autres sociétés qui apportèrent 58
permis nouveaux et son champ d'activité, en
continuel développement, comprend à
l'heure actuelle un millier de kilomètres
carrés.
La mise en exploitation
Des à présent quatre, couches appartenant
au houillcr supérieur d'une puissance moyen-
ne de o m. 50, et productrice d'un anthracite
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