Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mars 1931 17 mars 1931
Description : 1931/03/17 (A32,N44). 1931/03/17 (A32,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TnENTE-DUXIEME ANNEE. No M. LB NUMBHo": 3D CENTIMIIS MARDI OIH, 17 MAnS 103T,
JOURNAL WBOTtBMt
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MCHBLIBU IMI
Les Annales Coloniales
Co mmoncis te romm« »W rqm m
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Dirkctsur.Pondatiur : Maroel RUEDEL
roui les ortteles publiés dont noire (oumal ne put–ni
être reproduits qu'en citant les Ajqulks CoLmum.
ABOIREIENTS
mas la Revue mensuellt :
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Frum et
celoniea 110 » tOO » t$ *
Étrupr 240 » 126 > 10 »
On s'abonne sans trais daI8
tous les bureaux de poste.
POLITIQUE OVINE
(
Il faut souhaiter que les très sages et très
judicieuses remarques formulées par M. Fran-
go is-Marsal, vice-président de l'Union Ovine
Coloniale, ne passeront pas inaperçues et que
la métropole comme nos colonies sauront les
œttre à profit.
Certes, ceux d'entre nous que préoccupe le
pand dessein de la mise en valeur de la
France extérieure observent avec quelque in-
quiétude, dans certains milieux économiques,
« un état d'esprit menaçant pour l'avenir de
dre production coloniale »•
« Sous l'influence d'une grave crise de
mévente qui n'épargne ni les matières pre-
mières, ni les produits fabriqués, certains pro-
ducteurs et industriels métropolitains sont ten-
* de se représenter les produits coloniaux
comme des concurrents dangereux que, par le
jeu de la solidarité nationale, ils auraient con-
tribué à dresser eux-mêmes contre leurs pro-
pres intérêts. »
C'est ainsi que beaucoup soutiennent que
Se monde souffre plus de l'abondance des
matières premières que de leur insuffisance et
que le moment est mal venu pour entreprendre
bles. « Il n'est question de tous côtés que de
Mstrictions : par une entente expresse ou
tacite, chaque branche de l' activité nationale
efforce de réduire ses risques en limitant la
production. »
Or, disons-le tout de suite, rien n'est plus
•dangereux que l'extension d'une pareille mé-
thode qui est en somme la négation du progrès
rt de l'effort. N' est-il pas outre-nature de
¡ÜIoc:uler les germes d'une traîtreuse paraly-
ne ?
Evidemment, l'adaptation laborieuse de la
production à la consommation est une oeuvre
difficile, mais nécessaire *, elle exige plus que
toute autre de la mesure et de la prudence.
Au moment où certaines puissances comme
l'Allemagne, la Russie, les Etats-Unis mè-
eent vigoureusement la conquête des débou-
tés, nous autres, nous reculerions, risquant
de nous laisser évincer des marchés de l'ave-
tir ?.
De toutes nos forces, nous devons réagir
tontre un pareil état d'esprit.
Tous nos effort} doivent tendre « à la rc-
dierchc immédiate de nouvelles activités pro-
ductrices et de nouveaux débouchés. C'est le
mlc même de la colonisation en pays neufs ».
M. François-Marsal pose nettement le pro-
Mème et le résoud très logiquement :
u Si on est aujourd'hui contraint de limiter
fitificiellement les disponibilités en. certaines
mtières (le caoutchouc, l'acier, la houille,
par exemple) qui se sont multipliés plus vite
qoe le monde ne pouvait les absorber, il faut :
fi dans l'intérêt de tous, adopter résolument
me politique énergique de production dans
Ans colonies en choisissant pour objectif les
productions les plus conformes à leurs apti-
tudes et les moins susceptibles de concurrencer
r agriculture métropol itaine : l'élevage du
mouton, par exemple. »
Ce n'est pas la première fois que cette
question de première importance est traitée
dans les colonnes des Annales Coloniales ;
m. nous y revenons, c' est qu'il y a là un effort
fructueux à faire, une politique ovine à orien-
ta pour le plus grand bien de la métropole
tIC de l'Afrique française.
Ce sont aussi les conclusions que M. Michel
Sallour, administrateur-délégué de l'Union
Ovine Coloniale a rapportées de son dernier
wyage au Soudan.
HL' action méthodique que l'Union Ovine
Coloniale est disposée à entreprendre en A.
0. F. pour le développement de l'élevage
du mouton et pour l'amélioration des échanges
de laines et de peaux vient donc à son heure.
On peut être assuré qu'elle présente un inté-
oêt immédiat et indiscutable pour l'Afrique
Occidentale et qu'elle rencontrera auprès de
TAdministration de la Colonie comme auprès
des grandes entreprises dont la prospérité est
faite de celle même du pays, un concours
actif et bienveillant. » -
Nous savons déjà, par les recensements
ïasés sur l'impôt, que l'effectif réel du chep-
tel ---,@in de l'Afrique Occidentale française
test probablement pas éloigné de 10 millions
ie sujets. La distribution de cet important
aoupeau est très inégale suivant les colonies
du groupe. Il est possible d'affirmer que l'éle-
iiage en grand est limité à la zone située au-
Jessus de 150 degrés de latitude et qu'il inté-
resse à peu près exclusivement le Soudan,
dans les grandes régions du Macina d'une part
Seule la région du Macina possède une race
.:k moutons à laine.
Il L'intérêt que présente le mouton pour la
Kturriturc d'une population considérable com-
me cel le de l'A. O. F. presque toujours en état
4e sous-alimentation carnée n'a échappé ni
am Pouvoirs publics, ni aux indigènes eux-
mêmes, puisque ceux-ci entretiennent partout
fe traditionnel « mouton de case » sur lequel
3 semble possible de compter, pour introduire
âm r avenir l'élevage sédentaire chez le cul-
tivateur noir.
Cependant, il y a peu d'années qu'une
wttion méthodique a été entreprise pour l'amé-
lioration de l'élevage ovin, et elle l'a été,
aussi bien par les services vétérinaires que par
Ife Comité de la Chambre de Commerce de
Tourcoing dans le but principal de développer
à production lainière. »
Afin de préparer un vaste programme de
jbolonisation européenne qui exigerait de lourds
fevestissements financiers, il serait souhaitable
pour le moment de rendre confiance au pro-
Acteur indigène en ce qui vaut dans l'amé-
Boration de ses produits, en réalisant à son
polît certains travaux généraux d'aménagement
m pays et en organisant les échanges suivant
des formules plus économiques et plus mo-
demes qui évitent toute charge inutile aux ma-
tières premières coloniales et qui stimulent.
par un profit immédiat les efforts demandés
aux cultivateurs et é leveurs iodisènes. Telle
est l'action que poursuit l'Union Ovine Colo-
niale : dans le domaine limité de l'é levage
du mouton, elle apporte l'appui d'initiatives
privées « qui peuvent être le a levain d'un vaste
programme administratif. »
Pour Taction opportune de demain, nous
pouvons faire confiance à M. le Gouverneur
général Brévié.
£ «foac«rdf JVéron,
Sénateur de la Haute-Lotre,
vux-piisulent de la Commission
des Douanes.
8.1 –-
M. Mario Roustan
va se rendre à Alger
,t,
Notre éminent collaborateur et ami M. Ma-
rio Roustan, ministre de l'Instruction publi-
que, qui représentera le Gouvernement à la
fête scolaire donnée à Nice, dans les premiers
jours d'avril, à l'oocasion de l'ouverture du
lycée, de l'école primaire supérieure et de la
pose de la première pierre de l'école hôtelière
partira aussitôt pour Marseille où il s'embar-
quera afin d'assister au congrès des biblio-
thèques et de la lecture publique qui aura lieu
à Alger le 13 avril.
Mme Cécile Sorel à Alger
l ,t,
Dans quelques jours, Mme Cécile Sorel,
sociétaire de la Comédie-F rançaise, va donner
sociéta i re de la C
à Alger, avec sa compagnie, une série de re-
présentations. Elle emporte avec elle les
pièces et les rôles qui lui valurent sa réputa-
tion mondiale.
8'.
Un pavillon nord-africain
à la Cité Universitaire
ses
Paris compte 580 étudiants nord-africains
dans ses Facultés, dont 250 Algériens, au-
tant -- de - Tunisiens - et -- 80 - - Marocains.
Quelques-uns d'entre eux sont de familles
très opulentes ; un tiers reçoit une moyenne
de mille à mille cinq cents francs par mois
de la famille; un tiers travaille soit à de?
emplois commerciaux, téls que représentants
en livres de luxe, soit à des fonctions de
surveillances d'internat, soit à des épreuves
sportives, dont les rapports intermittents
leur permettent de combler un budget sou-
vent défaillant. Enfin, un petit reste reçoit
du Gouvernement des bourses, des prêts
d'honneur et autres secours en espèces.
Tout compte fait, la situation matérielle
de l'élite intellectuelle nord-africaine n'est
guère brillante et ne peut point faire face
aux exigences de la vie chère actuelle.
Les enfants des pays étrangers aux chan-
ges avantageux, dont les moyens de subsis-
tance sont, par conséquent, plus amples, se
sont vus néanmoins dotés de pavillons à
cette grande Cité Universitaire, qui est le
miracle patent de notre siècle. Comment se
fait-il que ne soit pas encore réalisée la
part à laquelle nos étudiants nord-africains
paraissent avoir droit tant de par leur qua-
lité de citoyens ou sujets français que de
par la maigreur de leurs ressources?
Peut-être a-t-on pensé qu'il leur serait
suffisant d'obtenir l'hospitalité dans les di-
vers pavillons de la Cité. Or, malgré toute
la meilleure volonté de chacun, la Cité
française n'a pu en. héberger que 20, la Cité
belge 6, le Pavillon des Etats-Unis 2 : soit
28 sur 580.
11 est de toute nécessité et de toute ur-
gence de parer à cet oubli ou à cette négli-
gence. La chose n'est ni impossible ni tout
à fait imprévue : déjà même des faits ont
été acquis, des crédits votes, des fonds réa-
lisés : un total de un million et demi est
affecté à cette oeuvre. Les Délégations Fi-
nancières de l'Algérie ont alloué cette an-
née un million; le Gouvernement marocain
a versé depuis trois ans 200.000 francs ; le
Conseil général d'Oran 100.000 fr., 150.000
francs ont été recueillis de la part des trois
entreprises de la Banque d'Etat du Maroc,
de la Banque de l'Algérie, et des Chemins
de fer Marocains.
Certes, c'est déjà quelque chose ; c'est déjà
beaucoup en soi. Ce n'est pourtant que très
peu au regard (le ce qu'il faut encore.
Toutefois, l'Afrique du Nord possède as-
sez de fortunes opulentes et tient à honneur
d'assurer à ses enfants studieux les avanta-
ges procurés aux étudiants du monde entier,
pour permettre d'espérer de sa part un mou-
vement prompt en faveur de notre pavillon.
L'installation d'une chambre colite 50.000
francs payables en cinq annuités. Un pavil-
lon de 200 chambres est le moins qui puisse
être fait, vu le nombre actuel de 600 étu-
diants nord-africains à Paris. Etant données
ces bases, on peut escompter obtenir deux
millions de chacune des cinq parties de
l'Afrique du Nord : Maroc, Tunisie, Dé-
partements d'Alger, d'Oran et de Constan-
tine.
Est-il impossible à chacun de ces départe-
ments de verser 400.000 francs par an pen-
dant cinq ans à la caisse du Pavillon nord-
africain ?
Lorsque ces sacrifices assureront le cou-
ronnement des études de la jeune génération
présente et des jeunes générations à venir,
lorsque le niveau intellectuel, scientifique,
technique de la colonie modèle sera assuré
d'être supérieur, lorsque cette dépense uni-
que sera récupérée par les avantages qu'ap-
porte à un pays une phalange de jeunes
gens bien instruits, parce que mis à l'abri de
tourments matériels, qui osera soutenir que
400.000 francs soient en un an une dépense
onéreuse et superflue?
Mireille.
Un cas grave 1
L s'agit de la satetê
publique dans nos
colonies et du cas
très grave qui sévit
avec d'autant plus
de force que de vi-
goureux efforts ne
sont pas encort
faits pour diminuer
ce véritable fléau.
Je veux parler de
la grande, de la pressante misère de la mé-
decine dans les Colonies françaises. Bilan
de catastrophe 1 Là où il y a 44.089.771
habitants, la France extérieure ne dispose
que de 680 médecins 1
A la Chambre des députés, le ier février
1930, mon distingué collègue et ami, le
Docteur Charles Péchin, député de Paris,
s'adressa au Ministre dès Colonies, qui était
alors M. François Pietri :
« N'oubliez pas ces modestes praticiens
qui sont dans la brousse. Ils ne reçoivent
qu'un salaire insuffisant, qui ne leur permet
pas de vivre dignement. C'est là un obsta-
cle au recrutement des médecins sérieux
pour nos colonies. »
Et le Ministre des Colonies lui répondit :
« Qu'il faut assurer à ces hommes, qui ont
fait de longues études, des avantages plus
importants, pour les déterminer à exercer
aux colonies. »
A treize mois de distance, la question est
aussi angoissante : le nombre des médecins
n'augmente pas.
Or, le 24 février 1931, à cette même tri-
bune du Palais-Bourbon, un autre de mes
collègues reprenait ce. lamentable sujet,
mais, pour suggérer une solution qui, cer-
tainement, ne donnerait pas à la médecine
coloniale l'élan généralisé, le maximum de
résultats dont la France extérit a le plus
pressant besoin et, quoi qu'en pensent ceux
qui sont mal informés, « effort que notre
médecine civile métropolitaine est prête à
soutenir J. Il préconise, au lieu d'améliorer
le sort des médecins civils sacrifiés, d'aug-
menter le nombre des médecins militaires, les
favorisés, en l'occurence.
Pourquoi, par des mesures illogiques, éli-
miner systématiquement de notre service sa-
nitaire colonial de précieux dévouements,
des hommes d'une haute compétence suscep-
tibles de rendre d'iminents services 1
Le galon n'est pas précisément une preuve
de talent et les médecins civils ont le droit
de vivre aussi dignement que les médecins
militaires. La gêne ne doit pas être leur lot.
Il est dangereux, pour l'avenir sanitaire
de nos colonies, d'avantager considérable-
ment les étudiants des Ecoles militaires au
détriment de ceux de nos Facultés de Mé-
decine. A capacités égales, un médecin-liet-
tenant débute à 27.486 francs. A la colonie,
au bout d'un an, il passe capitaine avec un
traitement minimum de 40.878 francs.
sans compter les avantages de la retraite,
etc. Hier encore, son collègue civil ne tou-
chait, à la même époque, que 23.400 ou
25.500.
Tel est le cas grave qu'il faut, enrayer ra-
pidement, car il s'agit d'un bien précieux
entre tous : la santé publique de nos pro-
tégés.
L. Gamparin,
Député de la Réunion,
membre de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats.
8..
Des médecins psychiàtres
pour nos colonies
Le médecin général inspecteur Emily a
présidé une séance de la commission consul-
tative d'assistance et d'hygiène mentale co-
loniale, au cours de laquelle ont été exa-
minés les moyens à employer pour doter nos
colonies de médecins psychiatres.
Les propositions suivantes ont été formu-
lées :
io Engagement de médecins libres, déjà
spécialisés, titulaires du diplôme de méde-
cin des asiles de la Seine, constituant un
cadre permanent ;
20 Formation de psychiâtres recrutés par-
mi les médecins fonctionnaires (civils ou
militaires).
Ces questions seront reprises à fond ulté-
rieurement.
060.
Un officier de marine se suicide
en rade d'Alger
«♦« -
LI' capitaine de corvette Finzi, comman-
dant en second de Ytïxpiorateur-MaloceUo,
de la division italienne qui se trouve ac-
tuellement à Alger, s'est suicidé cet après-
midi, d'un coup de revolver dans la bouche.
La mort fut instantanée.
On ne sait à quelle cause attribuer ce
geste de désespoir. La division italienne a
pris le deuil.
-0- - -
CINÉMA COLONIAL
« La maladie du sommeil »
présentée à Stockholm
Le film que tourne M. Alfred Chaumel au
Cameroun et dont nous rendîmes compte en
son temps vient d'être présenté avec un vif
succès à Stockholm à la Société des méde-
cins de Suède par les soins du Ministre de
France.
NOl. SUMt BLANC
Décrépitude
Au temps où Octave Homberg avait Pair
de tout avaler et croyait pouvoir le faire, il
savait créé au coin de la rue des Mathurins et
de la rue Pasquier un office privé des Colo-
nies françaises luxueusement installé, avec des
collections plus ou moins heureusement choi-
sies, mais où un certain goût présidait tant par
les expositions de peintres qui s' y donnèrent
que par l'affichage en bonne place des Anna-
les Coloniales à la devanture-
Mais les tempe IODt changés I
Adieu veau, vache, cochons, couvée l
L'Office privé est complètement privé de
vie. Il n'y a plus que de a poussière sur une
vieille pacotilU.
M. Octave Homberg s'est mis à la mode
nouvelle de Paris.
Un bel écriteau est affiché.
Boutique à louer.
(Sic Transit gloriam mundi.)
L'Angetg.
Réalisation de l'Emprunt Colonial
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a aneté définitivement la liste des banques
qui se sont présentées en concurrence pour la
réalisation de la première tranche du grand
- emprunt colonial.
8.a
A l'Exposition Coloniale
e.
Visite de M. Lucien Saint
Hier après-midi, M. Lucien Saint, Rési-
dent général de France au Maroc, accom-
pagné de M. Voizard, son chef de cabinet;
de M. Nacivet, directeur de l'Office du gou-
vernement chérifien et des principaux fonc-
tionnaires de l'Exposition Coloniale, a visité
les chantiers de Vincennes et notamment les
travaux du Pavillon du Maroc.
Il s'est montré particulièrement satisfait
de l'avance des travaux et de la belle allure
qu'offrira aux visiteurs le Palais du Protec-
torat marocain.
Un comité franco-espagnol
Nous annonçons sous toute réserve qu'à
la suite d'une réunion qui s'est tenue au
ministère des Affaires étrangères et à la-
quelle assistaient le Résident général, M.
Lucien Saint, l'amiral Lacaze, M. G. Her-
sent, M. Frédéric Ledoux, etc., un comité
économique franco-espagnol pour le Maroc
va se constituer avec le concours de hautes
personnalités espagnoles.
Le but de ce comité est d'étudier les pro-
blèmes communs aux deux zones dans un
esprit de cordiale et confiante collaboration,
qui trouvera un milieu élu à l'Institut colo-
nial français.
@$O
Mgr Baudrillard revient du Maroc
A bord du paquebot Maréchal-Lyautey,
arrive à Marseille hier, Mgr BaudriLlart, de
l'Académie française, revient du Maroc où
il vient de faire une série de conférences.
(Par dépêche.)
Le voyage de M. Edge en Tunisie
L'ambassadeur des Etats-Unis, de passage
à Tunis, a visité hier la ville indigène et les
souks. Il est ensuite parti pour Carthage, d'où
il est rentré, afin de répondre à l'invitation de
M. François Mancefron, Résident général,
qui avait offert un déjeuner en son honneur
auquel assistaient le général de Chambrun et
la générale, M. Smith, consul à Tunis, et
Mme Smith.
Le soir, M. Edge a dîné chez M. Smith.
Aujourd'hui, il excursionnera aux ruines de
Dougga. Il visitera également Kairouan et
partira demain pour Çonstantine.
Le voyage présidentiel
en Tunisie
Le Conseil des ministres, réuni à l'Elysée,
a confirmé, ainsi que nous l'avions annoncé
voici plusieurs jours, le voyage de MM. Aris-
tide Briand, ministre des Affaires étrangères
et Charles Dumont, ministre de la Marine,
qui accompagneront le Président de la Répu-
blique en Tunisie.
Au Conseil dottat
Election municipale d'Alger
Cette même juridiction a rejeté la requête
de M. Peringuey présentée aux fins d'an-
nulation des élections municipales d'Alger.
Baptême
Le Conseil d'Etat a adopté un projet de
décret autorisant la commune de l'ile-aux-
Clviens (colonie de Saint-Pierre et de Mi-
quelon) à porter à l'avenir le nom d'ile-aux-
Marins.
Rejet de la requête drun entrepreneur
de Travaux Publics, à Saïgon
Cette haute juridiction a. rejeté la re-
quête que M. Armand, entrepreneur de tra-
vaux publics à Saigon, avait présentée, aux
fins d'annulation d'un arrêté en date du
7 janvier 1925, par lequel le Conseil du
Contentieux administratif de la Cochinchine
et du Cambodge a statué sur le litige sur-
venu cntre lui et le gouvernement général
de l'Indochine, à l'occasion de l'exécution de
son marché de fourniture de cailloutis.
Les produits secondaires
d'une bananeraie
Sans être encore ".ussi importante qu'elle
le devrait, l'exploitation de nos bananeraies
des colonies françaises croît légèrement d'an-
née en année. Nous devrions nous suffire à
nous-mêmes, facilement, et cependant nos
achats à l'étranger atteignent encore un chif-
fre considérable : néanmoins il y a progrès
dans l'emploi du fruit français : il n'est plus
ignoré sur les marchés de la Métropole
c'est quelque chose. Il faut, en effet, comme
disait jadis le maréchal Lyautey, plus d'ef-
fort pour passer de o à 1, que pour aller de
1 à 100. Variante du vieil adage : il n'y a
que le premier pas qui coûte.
Cependant beaucoup de plantatiom, gé-
néralement par suite du manque de facilités
pour le transport des fruits, ne donnent pas
grande satisfaction à leurs propriétaires.
Peut-être pourrait-on inviter ceux-ci, en at-
tendant qu'ils puissent avoir le plein ren-
dement par la vente des régimes, à utiliser
les à-côtés de leurs récoltes et les déchets
de leurs plantes.
On peut, en effet, tirer très bon parti de la
fibre obtenue par le traitement. des troncs,
et même des feuilles quand celles-ci ne sont
pas dépenaillées comme elles le sont dan<
les pays à vents trop constants et trop vio-
lents. On peut clussi, avec l'écorce des fruits
faire des alcools industriels.
Mais c'est surtout l'emploi de la fibre qui
est intéressant. La cellulose que l'on re-
tire des tiges est supérieure à celle que l'on
obtient avec le bois. Elle est plus fine, plus
résistante, plus facile à blanchir, et se prête
à tous les emplois, soit pour les explosifs,
soit pour la pâte à papier, soit pour les
travaux multiples, comme la construction de
bâtiments, quand on la mélange à l'argile,
soit à la confection d'objets d'ameublement
et d'ébénisterie, moulures, etc., etc. bref, à
tout ce que l'on fait avec les fibres de bois.
Et, avantage énorme, elle se traite à froid.
Donc pas de combustible onéreux, pas d'au-
toclaves, ni de machinerie dispendieuse ; fa-
cilité de production économique presque
unique, et, comme conséquence fatale et im-
médiate, abaissement du prix de revient de
la matière fabriquée quoique celle-ci soit au
moins aussi bonne comme qualité que celles
obtenues à chaud, avec l'autre matière pre-
mière -.- le bois et à grands frais.
On estime que l'exploitation raisonnee et
méthodique de ces produits, jusqu'ici trop
négligés, pourrait rapporter aux planteurs
qui s'y emploieraient près de 45 de ce que
leur donnerait l'exploitation des seuls régi-
mes. Nous donnons ce chiffre d'après les
calculs faits par des spécialistes de la ques-
tion, ne l'ayant pas vé'ilié nom-mêmes.
Mais en admettant qu'il y ait une certaine
exagération dans ces prévisions, si nn obte-
nait seulement 25 d'augmentation des
recettes d'une plantation pour un trawil en
somme facile, et qui n'c'(¡rr,:1it pa- ces im
mobilisations de capitaux con.-ivJérabl* la
chose semble assez intéressante yn-ir :U'l':l
la signale ou qu'on la rappoUe jov :,).:r'I-
teurs et aux propriétaires de niliu';la.it;::i.
Louis Le Barbier.
Goulette serait arrivé à Gao
Le ministère des Colonies communique la
note suivante :
« On annonce que l'aviateur Goulette au-
rait atterri à Gao »
A l'heure où nous mettons sous presse on
ne possède encore aucune confirmation offi-
cielle de l'atterrissage.
'lie
Tu te rends compte.
PERLE COLONIALE
Une perle 1 Ecoulez: Comœdia et Fantasio
ont entrepris de choisir parmi les plus jolies
filles de couleur a celle dont le type original
peut représenter le mieux non plus un pur mo-
dèle d'une race ethnique particulière, mais
au point de vue même de notre goût français
la beauté exotique dans ce qu elle a pour
nous de plus séduisant, en même temps que de
plus caractéristique ». Ah 1 qu'en termes ga-
lants ces choses-là sont mises 1 Lisez et reli-
sez, je vous en prie, cette phrase cicéronienne,
ooire même sybilline, vous vous rappelez la
définition de Voltaire : « Quand celui qui
écoute ne comprend pas celui qui parle et que
j celui-ci ne se comprend pas lui-même, ils font
de 1 la métaphysique.» L'auteur de cette phrase
doit être quelque peu métaphysicien.
Ce que j'ai vu de plus caractéristique, ce
sont les négresses à plateaux. Très pratique
pour les baisers à longue portée. Aimez-vous
mieux les Ouled Naïl et leurs danses du ven-
tre ? Pour les poids lourds, je recommande
les femmes Saras, 1 m. 90 de haut et larges
en proportion. Au contraire, parmi les Pyg-
mées, on trouve d'exquises statuettes. Il pa-
raît que les Annamites de dix ans possèdent
des qualités remarquables. Et les Laotiennes,
mon cher, de vrais bijoux ! Et les Hindoues
aux yeux de velours qui semblent toujours
penser aux bûchers des veuves. Si vous aimez
les mélanges, comme pour le café, prenez les
Malgaches placées entre l'Afrique et l'Asie.
En vérité, il n'y a guère de ressemblance entre
la Tanosy, la Betsimisaraka, le Sakalava Ma-
sioTIJ. la Comorienne, la Tsimïet, la Bara,
l'A ntaimoro, la Silxmaka, la Betsileo, etc.
Entre nous, je donnerai la palme à la Hooa
et surtout à la métisse hova dont la part de
sang européen fait prédominer le « point de
vue même de notre goût français » dont parle
notre confrère. -.-
Ne' pas oublier les l ahivennes dont on dit
le plus grand bien, ni les jolies créoles des
Antilles et de La Réunion qui seraiçnt fu-
rieuses d'être qualifiées de « filles de cou-
leur » -
Je plains le Paris chargé de décerner la
pomme à tant de déesses et de découvrir le
type de la beauté exotique. La beauté exo-
tique, vrai cocktail de couleurs et J'odeurs
qu'il faudra beaucoup secouer avant d'en faire
sortir l'éternel féminin.
H. C.
Symphonie Exotique
»♦«
Carnet de route
par Alfrbd CHAUMM.,
TONKIN
Mais nous reviendrons à Saïgon et nous"
continuons sur notre bateau notre route jus-
qu'à Harphong par mer, itinéraire choisi povr
nous permettre de descendre l'Indochine par
Hanoï, Hué, Phnom-Penh, Angkor et s.--
gon.
C'est le 16 janvier que nous arriverons à
Haïphong et nous devons nous embarquer le
9 février à Saïgon. 25 jours pour visiter l'In
dochine, temps très court où nous allons sans
arrêt glaner des souvenirs inoubliables, mais
temps où notre programme aura pu s' accom-
plir grâce à l'amabilité du général Billote,
nous facilitant notre tâche aux manœuvres, et
à M. Lavit, Résident supérieur au Cambodge
sous les ordres duquel j'avais eu l'honneur de
servir au Tchad, et qui m'aura permis cette
fois d'assister à la vision exceptionnelle d'une
fête aux ruines d'Angkor donnée par le Roi
du Cambodge.
Je n oserais jamais écrire des impressions 6ur
l'Indochine après une visite aussi rapide ii
ces notes n'étaient qu'un simple récit person-
nel de voyage dans lequel il ne faut voir que
l'exposé de notre itinéraire, mais où chaque
nom représente pour nous une moisson de
souvenirs si variés et le témoignage une fois
de plus de notre admiration pour l'oeuvre co-
loniale.
Mais qu'il me soit permis cependant d'ou-
vrir une parenthèse : une barrière existe en-
core actuellement entre l'administrateur de
l'Indochine et celui de l'Afrique. Les pre-
miers se sont opposés nettement à la venue
des Africains dam leur colonie asiatique et la
raison m'échappe. E.t pourtant, laissez-moi af-
firmer à mes camarades de l'Afrique, les COll-
naissant, qu'ils n' ont pas à envier les adminis-
trateurs de l'Indochine dont la vie ne leur plai-
rait pas. Si en écartant le Laos- ils mènent
une existence confortable, leurs postes ne sont
pas éloignés du poste voisin de plus de trois
heures d'auto. Ces résidences n'ont rien de la
vie du broussard si appréciable et t Achnt
nistration est devenue préfectorale. E« Afri-
que, vous n' avez certes bien souvent ni élec-
tricité, ni ventilateurs, ni glacières, ni autos,
et vous êtes éloigné*; dep< villes, TraiL
man V-. plus p^tit 'Jes fonctionnaire •, s,m
coin de brousse, t-st un chel (1\1) .n<-r:'" ..an.
cesse une vie prenante, neuve c cnlhoun.Mtc.
En Indochine, voua ne retrouveriez, plua votre
inittahvc de bioussard d vou<* f'ievieiwfoi»'
meme, dans lc« Rraiie*, élevas, ,-lc", soiis-omJits
de bureau-, mieux ;tiita!!ês, u»air iynorani cette
îiiifi:»tP c V- créMenr
On vous terme les portes de i indocninc : si
vous parcourez un jour ce territoire en tou-
riste, ses beautés vous émerveilleront ; mais si
- l'on vous offrait de -- recommencer votre - carrière. --
sans hésiter, vous retourneriez à I Afrique
mener votre existence de vrai colonial, sans
ces hôtels, qui font trop de ces postes des
petites villes de France et qui, dans son pro-
grès réalisé vous éloigne de l'indigène avec
lequel vous vivez davantage. En Afrique
comme en Indochine, les administrateurs tra-
vaillent de tout leur cœur, mais en Indochine,
colonie a réalisée », que de fois cette vie de
France m'a fait dire : Ce n'est pas colonial.
Or, ceux qui se sont éloignés pour cherch er
une existence nouvelle s'aperçoivent qu'avec (c
progrès il n'y aura bientôt plus de colonies
La civilisation marche à grands pas, il t y
a déjà plus d'explorateur. Bientôt, le brom-
sard deviendra une légende. Il y en a encore
en Afrique. Ne regrettez pas d'être de ceux-
là, mais puisque changeant de pays vous ap-
porteriez le même amour pour la même cause,
alors, pourquoi cette - barrière ? - Avant de - tou-
cher Haïphong, le bateau fait escale à Tou-
rane. Mais, ballotté par une mer agitée, le
passager n'a pu descendre : Il pleut à verse
et il fait froid. C'est l'hiver qui nous attend
au Tonkin, la saison froide et pluvieuse du
crachin. a Vous aurez ce temps-là pendant
tout votre séjour au Tonkin », me dit-on à
bord. Mais celui qui me renseigne oublie que
c'est une année exceptionnelle. Effectivement,
en débarquant à Haïphong, il fait froid, mais
un beau soleil a percé les nuages. Aussitôt
sorti d'Haïphong grande ville de province
où l'on ne porte même pas le casque en cette
saison, et où seuls les pousse-pousse vous rap-
pellent que vous êtes à la colonie nous tou-
lons en auto vers Hanoï sur la belle route des
rizières, et c'est le premier aperçu du Tonkis.
Tableaux charmants, pastellisés, imprégnée
d'une poésie très douce. Encadrées des mon-
tagnes bleues, à perte de vue les rizières
vertejs où se reflète la vie tonkinoise : l'indi-
gène sans cesse au travail, pataugeant dan"
l'eau calme devcaïue de la boue agitée !IIOUti
ses pas et sous sa charrue primitive que traîne
un buffle énorme à la couleur de carton-pâte.
Deux femmes, deux hommes balançant au
bout de cordes des paniers pour amener l'eau
dans les rizières ; moyens de cultures attarda
et bibliques, et sur la route la théorie
chaîne sans fin des porteurs et pottewcw,
aux grands chapeaux plats qui trottinent sa»*
cesse, en secouant sur leurs épaules, cette bwro
flexible supportant à ses extrémités deux pa-
niers lourds de riz ou de légumes. Estampes
fines qui se renouvelleront constamment pen-
dant notte sé-jour Impressions de miniatures :
petits métiers, petites industries indigènes, pe-
tits tableautins où Mot-Côt pigeonnier dorwi-
nant son bassin est plus un bibelot qu'uno
pagode. Charme infini planant sur ces tapis do.
rizières.
Incrusté dans la ville d'Hanoï dont il ('lit
le joli diamant, un lac avec son pont de l'fie
de jade est un miroir reposant ayant la coquet-
terie d'épinglet sur ses bords des marchan dé
de fleurs. Petits gestes répétés, petite tem.
JOURNAL WBOTtBMt
Rédaction & Administrant* i
M, IM II Mltt-TMMT
PARIS O")
VoLim. 1 souvau ie-m
MCHBLIBU IMI
Les Annales Coloniales
Co mmoncis te romm« »W rqm m
tar«M êâ mil
Dirkctsur.Pondatiur : Maroel RUEDEL
roui les ortteles publiés dont noire (oumal ne put–ni
être reproduits qu'en citant les Ajqulks CoLmum.
ABOIREIENTS
mas la Revue mensuellt :
Oa m 6 Mois 3 Mtit
Frum et
celoniea 110 » tOO » t$ *
Étrupr 240 » 126 > 10 »
On s'abonne sans trais daI8
tous les bureaux de poste.
POLITIQUE OVINE
(
Il faut souhaiter que les très sages et très
judicieuses remarques formulées par M. Fran-
go is-Marsal, vice-président de l'Union Ovine
Coloniale, ne passeront pas inaperçues et que
la métropole comme nos colonies sauront les
œttre à profit.
Certes, ceux d'entre nous que préoccupe le
pand dessein de la mise en valeur de la
France extérieure observent avec quelque in-
quiétude, dans certains milieux économiques,
« un état d'esprit menaçant pour l'avenir de
dre production coloniale »•
« Sous l'influence d'une grave crise de
mévente qui n'épargne ni les matières pre-
mières, ni les produits fabriqués, certains pro-
ducteurs et industriels métropolitains sont ten-
* de se représenter les produits coloniaux
comme des concurrents dangereux que, par le
jeu de la solidarité nationale, ils auraient con-
tribué à dresser eux-mêmes contre leurs pro-
pres intérêts. »
C'est ainsi que beaucoup soutiennent que
Se monde souffre plus de l'abondance des
matières premières que de leur insuffisance et
que le moment est mal venu pour entreprendre
Mstrictions : par une entente expresse ou
tacite, chaque branche de l' activité nationale
efforce de réduire ses risques en limitant la
production. »
Or, disons-le tout de suite, rien n'est plus
•dangereux que l'extension d'une pareille mé-
thode qui est en somme la négation du progrès
rt de l'effort. N' est-il pas outre-nature de
¡ÜIoc:uler les germes d'une traîtreuse paraly-
ne ?
Evidemment, l'adaptation laborieuse de la
production à la consommation est une oeuvre
difficile, mais nécessaire *, elle exige plus que
toute autre de la mesure et de la prudence.
Au moment où certaines puissances comme
l'Allemagne, la Russie, les Etats-Unis mè-
eent vigoureusement la conquête des débou-
tés, nous autres, nous reculerions, risquant
de nous laisser évincer des marchés de l'ave-
tir ?.
De toutes nos forces, nous devons réagir
tontre un pareil état d'esprit.
Tous nos effort} doivent tendre « à la rc-
dierchc immédiate de nouvelles activités pro-
ductrices et de nouveaux débouchés. C'est le
mlc même de la colonisation en pays neufs ».
M. François-Marsal pose nettement le pro-
Mème et le résoud très logiquement :
u Si on est aujourd'hui contraint de limiter
fitificiellement les disponibilités en. certaines
mtières (le caoutchouc, l'acier, la houille,
par exemple) qui se sont multipliés plus vite
qoe le monde ne pouvait les absorber, il faut :
fi dans l'intérêt de tous, adopter résolument
me politique énergique de production dans
Ans colonies en choisissant pour objectif les
productions les plus conformes à leurs apti-
tudes et les moins susceptibles de concurrencer
r agriculture métropol itaine : l'élevage du
mouton, par exemple. »
Ce n'est pas la première fois que cette
question de première importance est traitée
dans les colonnes des Annales Coloniales ;
m. nous y revenons, c' est qu'il y a là un effort
fructueux à faire, une politique ovine à orien-
ta pour le plus grand bien de la métropole
tIC de l'Afrique française.
Ce sont aussi les conclusions que M. Michel
Sallour, administrateur-délégué de l'Union
Ovine Coloniale a rapportées de son dernier
wyage au Soudan.
HL' action méthodique que l'Union Ovine
Coloniale est disposée à entreprendre en A.
0. F. pour le développement de l'élevage
du mouton et pour l'amélioration des échanges
de laines et de peaux vient donc à son heure.
On peut être assuré qu'elle présente un inté-
oêt immédiat et indiscutable pour l'Afrique
Occidentale et qu'elle rencontrera auprès de
TAdministration de la Colonie comme auprès
des grandes entreprises dont la prospérité est
faite de celle même du pays, un concours
actif et bienveillant. » -
Nous savons déjà, par les recensements
ïasés sur l'impôt, que l'effectif réel du chep-
tel ---,@in de l'Afrique Occidentale française
test probablement pas éloigné de 10 millions
ie sujets. La distribution de cet important
aoupeau est très inégale suivant les colonies
du groupe. Il est possible d'affirmer que l'éle-
iiage en grand est limité à la zone située au-
Jessus de 150 degrés de latitude et qu'il inté-
resse à peu près exclusivement le Soudan,
dans les grandes régions du Macina d'une part
Seule la région du Macina possède une race
.:k moutons à laine.
Il L'intérêt que présente le mouton pour la
Kturriturc d'une population considérable com-
me cel le de l'A. O. F. presque toujours en état
4e sous-alimentation carnée n'a échappé ni
am Pouvoirs publics, ni aux indigènes eux-
mêmes, puisque ceux-ci entretiennent partout
fe traditionnel « mouton de case » sur lequel
3 semble possible de compter, pour introduire
âm r avenir l'élevage sédentaire chez le cul-
tivateur noir.
Cependant, il y a peu d'années qu'une
wttion méthodique a été entreprise pour l'amé-
lioration de l'élevage ovin, et elle l'a été,
aussi bien par les services vétérinaires que par
Ife Comité de la Chambre de Commerce de
Tourcoing dans le but principal de développer
à production lainière. »
Afin de préparer un vaste programme de
jbolonisation européenne qui exigerait de lourds
fevestissements financiers, il serait souhaitable
pour le moment de rendre confiance au pro-
Acteur indigène en ce qui vaut dans l'amé-
Boration de ses produits, en réalisant à son
polît certains travaux généraux d'aménagement
m pays et en organisant les échanges suivant
des formules plus économiques et plus mo-
demes qui évitent toute charge inutile aux ma-
tières premières coloniales et qui stimulent.
par un profit immédiat les efforts demandés
aux cultivateurs et é leveurs iodisènes. Telle
est l'action que poursuit l'Union Ovine Colo-
niale : dans le domaine limité de l'é levage
du mouton, elle apporte l'appui d'initiatives
privées « qui peuvent être le a levain d'un vaste
programme administratif. »
Pour Taction opportune de demain, nous
pouvons faire confiance à M. le Gouverneur
général Brévié.
£ «foac«rdf JVéron,
Sénateur de la Haute-Lotre,
vux-piisulent de la Commission
des Douanes.
8.1 –-
M. Mario Roustan
va se rendre à Alger
,t,
Notre éminent collaborateur et ami M. Ma-
rio Roustan, ministre de l'Instruction publi-
que, qui représentera le Gouvernement à la
fête scolaire donnée à Nice, dans les premiers
jours d'avril, à l'oocasion de l'ouverture du
lycée, de l'école primaire supérieure et de la
pose de la première pierre de l'école hôtelière
partira aussitôt pour Marseille où il s'embar-
quera afin d'assister au congrès des biblio-
thèques et de la lecture publique qui aura lieu
à Alger le 13 avril.
Mme Cécile Sorel à Alger
l ,t,
Dans quelques jours, Mme Cécile Sorel,
sociétaire de la Comédie-F rançaise, va donner
sociéta i re de la C
à Alger, avec sa compagnie, une série de re-
présentations. Elle emporte avec elle les
pièces et les rôles qui lui valurent sa réputa-
tion mondiale.
8'.
Un pavillon nord-africain
à la Cité Universitaire
ses
Paris compte 580 étudiants nord-africains
dans ses Facultés, dont 250 Algériens, au-
tant -- de - Tunisiens - et -- 80 - - Marocains.
Quelques-uns d'entre eux sont de familles
très opulentes ; un tiers reçoit une moyenne
de mille à mille cinq cents francs par mois
de la famille; un tiers travaille soit à de?
emplois commerciaux, téls que représentants
en livres de luxe, soit à des fonctions de
surveillances d'internat, soit à des épreuves
sportives, dont les rapports intermittents
leur permettent de combler un budget sou-
vent défaillant. Enfin, un petit reste reçoit
du Gouvernement des bourses, des prêts
d'honneur et autres secours en espèces.
Tout compte fait, la situation matérielle
de l'élite intellectuelle nord-africaine n'est
guère brillante et ne peut point faire face
aux exigences de la vie chère actuelle.
Les enfants des pays étrangers aux chan-
ges avantageux, dont les moyens de subsis-
tance sont, par conséquent, plus amples, se
sont vus néanmoins dotés de pavillons à
cette grande Cité Universitaire, qui est le
miracle patent de notre siècle. Comment se
fait-il que ne soit pas encore réalisée la
part à laquelle nos étudiants nord-africains
paraissent avoir droit tant de par leur qua-
lité de citoyens ou sujets français que de
par la maigreur de leurs ressources?
Peut-être a-t-on pensé qu'il leur serait
suffisant d'obtenir l'hospitalité dans les di-
vers pavillons de la Cité. Or, malgré toute
la meilleure volonté de chacun, la Cité
française n'a pu en. héberger que 20, la Cité
belge 6, le Pavillon des Etats-Unis 2 : soit
28 sur 580.
11 est de toute nécessité et de toute ur-
gence de parer à cet oubli ou à cette négli-
gence. La chose n'est ni impossible ni tout
à fait imprévue : déjà même des faits ont
été acquis, des crédits votes, des fonds réa-
lisés : un total de un million et demi est
affecté à cette oeuvre. Les Délégations Fi-
nancières de l'Algérie ont alloué cette an-
née un million; le Gouvernement marocain
a versé depuis trois ans 200.000 francs ; le
Conseil général d'Oran 100.000 fr., 150.000
francs ont été recueillis de la part des trois
entreprises de la Banque d'Etat du Maroc,
de la Banque de l'Algérie, et des Chemins
de fer Marocains.
Certes, c'est déjà quelque chose ; c'est déjà
beaucoup en soi. Ce n'est pourtant que très
peu au regard (le ce qu'il faut encore.
Toutefois, l'Afrique du Nord possède as-
sez de fortunes opulentes et tient à honneur
d'assurer à ses enfants studieux les avanta-
ges procurés aux étudiants du monde entier,
pour permettre d'espérer de sa part un mou-
vement prompt en faveur de notre pavillon.
L'installation d'une chambre colite 50.000
francs payables en cinq annuités. Un pavil-
lon de 200 chambres est le moins qui puisse
être fait, vu le nombre actuel de 600 étu-
diants nord-africains à Paris. Etant données
ces bases, on peut escompter obtenir deux
millions de chacune des cinq parties de
l'Afrique du Nord : Maroc, Tunisie, Dé-
partements d'Alger, d'Oran et de Constan-
tine.
Est-il impossible à chacun de ces départe-
ments de verser 400.000 francs par an pen-
dant cinq ans à la caisse du Pavillon nord-
africain ?
Lorsque ces sacrifices assureront le cou-
ronnement des études de la jeune génération
présente et des jeunes générations à venir,
lorsque le niveau intellectuel, scientifique,
technique de la colonie modèle sera assuré
d'être supérieur, lorsque cette dépense uni-
que sera récupérée par les avantages qu'ap-
porte à un pays une phalange de jeunes
gens bien instruits, parce que mis à l'abri de
tourments matériels, qui osera soutenir que
400.000 francs soient en un an une dépense
onéreuse et superflue?
Mireille.
Un cas grave 1
L s'agit de la satetê
publique dans nos
colonies et du cas
très grave qui sévit
avec d'autant plus
de force que de vi-
goureux efforts ne
sont pas encort
faits pour diminuer
ce véritable fléau.
Je veux parler de
la grande, de la pressante misère de la mé-
decine dans les Colonies françaises. Bilan
de catastrophe 1 Là où il y a 44.089.771
habitants, la France extérieure ne dispose
que de 680 médecins 1
A la Chambre des députés, le ier février
1930, mon distingué collègue et ami, le
Docteur Charles Péchin, député de Paris,
s'adressa au Ministre dès Colonies, qui était
alors M. François Pietri :
« N'oubliez pas ces modestes praticiens
qui sont dans la brousse. Ils ne reçoivent
qu'un salaire insuffisant, qui ne leur permet
pas de vivre dignement. C'est là un obsta-
cle au recrutement des médecins sérieux
pour nos colonies. »
Et le Ministre des Colonies lui répondit :
« Qu'il faut assurer à ces hommes, qui ont
fait de longues études, des avantages plus
importants, pour les déterminer à exercer
aux colonies. »
A treize mois de distance, la question est
aussi angoissante : le nombre des médecins
n'augmente pas.
Or, le 24 février 1931, à cette même tri-
bune du Palais-Bourbon, un autre de mes
collègues reprenait ce. lamentable sujet,
mais, pour suggérer une solution qui, cer-
tainement, ne donnerait pas à la médecine
coloniale l'élan généralisé, le maximum de
résultats dont la France extérit a le plus
pressant besoin et, quoi qu'en pensent ceux
qui sont mal informés, « effort que notre
médecine civile métropolitaine est prête à
soutenir J. Il préconise, au lieu d'améliorer
le sort des médecins civils sacrifiés, d'aug-
menter le nombre des médecins militaires, les
favorisés, en l'occurence.
Pourquoi, par des mesures illogiques, éli-
miner systématiquement de notre service sa-
nitaire colonial de précieux dévouements,
des hommes d'une haute compétence suscep-
tibles de rendre d'iminents services 1
Le galon n'est pas précisément une preuve
de talent et les médecins civils ont le droit
de vivre aussi dignement que les médecins
militaires. La gêne ne doit pas être leur lot.
Il est dangereux, pour l'avenir sanitaire
de nos colonies, d'avantager considérable-
ment les étudiants des Ecoles militaires au
détriment de ceux de nos Facultés de Mé-
decine. A capacités égales, un médecin-liet-
tenant débute à 27.486 francs. A la colonie,
au bout d'un an, il passe capitaine avec un
traitement minimum de 40.878 francs.
sans compter les avantages de la retraite,
etc. Hier encore, son collègue civil ne tou-
chait, à la même époque, que 23.400 ou
25.500.
Tel est le cas grave qu'il faut, enrayer ra-
pidement, car il s'agit d'un bien précieux
entre tous : la santé publique de nos pro-
tégés.
L. Gamparin,
Député de la Réunion,
membre de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats.
8..
Des médecins psychiàtres
pour nos colonies
Le médecin général inspecteur Emily a
présidé une séance de la commission consul-
tative d'assistance et d'hygiène mentale co-
loniale, au cours de laquelle ont été exa-
minés les moyens à employer pour doter nos
colonies de médecins psychiatres.
Les propositions suivantes ont été formu-
lées :
io Engagement de médecins libres, déjà
spécialisés, titulaires du diplôme de méde-
cin des asiles de la Seine, constituant un
cadre permanent ;
20 Formation de psychiâtres recrutés par-
mi les médecins fonctionnaires (civils ou
militaires).
Ces questions seront reprises à fond ulté-
rieurement.
060.
Un officier de marine se suicide
en rade d'Alger
«♦« -
LI' capitaine de corvette Finzi, comman-
dant en second de Ytïxpiorateur-MaloceUo,
de la division italienne qui se trouve ac-
tuellement à Alger, s'est suicidé cet après-
midi, d'un coup de revolver dans la bouche.
La mort fut instantanée.
On ne sait à quelle cause attribuer ce
geste de désespoir. La division italienne a
pris le deuil.
-0- - -
CINÉMA COLONIAL
« La maladie du sommeil »
présentée à Stockholm
Le film que tourne M. Alfred Chaumel au
Cameroun et dont nous rendîmes compte en
son temps vient d'être présenté avec un vif
succès à Stockholm à la Société des méde-
cins de Suède par les soins du Ministre de
France.
NOl. SUMt BLANC
Décrépitude
Au temps où Octave Homberg avait Pair
de tout avaler et croyait pouvoir le faire, il
savait créé au coin de la rue des Mathurins et
de la rue Pasquier un office privé des Colo-
nies françaises luxueusement installé, avec des
collections plus ou moins heureusement choi-
sies, mais où un certain goût présidait tant par
les expositions de peintres qui s' y donnèrent
que par l'affichage en bonne place des Anna-
les Coloniales à la devanture-
Mais les tempe IODt changés I
Adieu veau, vache, cochons, couvée l
L'Office privé est complètement privé de
vie. Il n'y a plus que de a poussière sur une
vieille pacotilU.
M. Octave Homberg s'est mis à la mode
nouvelle de Paris.
Un bel écriteau est affiché.
Boutique à louer.
(Sic Transit gloriam mundi.)
L'Angetg.
Réalisation de l'Emprunt Colonial
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a aneté définitivement la liste des banques
qui se sont présentées en concurrence pour la
réalisation de la première tranche du grand
- emprunt colonial.
8.a
A l'Exposition Coloniale
e.
Visite de M. Lucien Saint
Hier après-midi, M. Lucien Saint, Rési-
dent général de France au Maroc, accom-
pagné de M. Voizard, son chef de cabinet;
de M. Nacivet, directeur de l'Office du gou-
vernement chérifien et des principaux fonc-
tionnaires de l'Exposition Coloniale, a visité
les chantiers de Vincennes et notamment les
travaux du Pavillon du Maroc.
Il s'est montré particulièrement satisfait
de l'avance des travaux et de la belle allure
qu'offrira aux visiteurs le Palais du Protec-
torat marocain.
Un comité franco-espagnol
Nous annonçons sous toute réserve qu'à
la suite d'une réunion qui s'est tenue au
ministère des Affaires étrangères et à la-
quelle assistaient le Résident général, M.
Lucien Saint, l'amiral Lacaze, M. G. Her-
sent, M. Frédéric Ledoux, etc., un comité
économique franco-espagnol pour le Maroc
va se constituer avec le concours de hautes
personnalités espagnoles.
Le but de ce comité est d'étudier les pro-
blèmes communs aux deux zones dans un
esprit de cordiale et confiante collaboration,
qui trouvera un milieu élu à l'Institut colo-
nial français.
@$O
Mgr Baudrillard revient du Maroc
A bord du paquebot Maréchal-Lyautey,
arrive à Marseille hier, Mgr BaudriLlart, de
l'Académie française, revient du Maroc où
il vient de faire une série de conférences.
(Par dépêche.)
Le voyage de M. Edge en Tunisie
L'ambassadeur des Etats-Unis, de passage
à Tunis, a visité hier la ville indigène et les
souks. Il est ensuite parti pour Carthage, d'où
il est rentré, afin de répondre à l'invitation de
M. François Mancefron, Résident général,
qui avait offert un déjeuner en son honneur
auquel assistaient le général de Chambrun et
la générale, M. Smith, consul à Tunis, et
Mme Smith.
Le soir, M. Edge a dîné chez M. Smith.
Aujourd'hui, il excursionnera aux ruines de
Dougga. Il visitera également Kairouan et
partira demain pour Çonstantine.
Le voyage présidentiel
en Tunisie
Le Conseil des ministres, réuni à l'Elysée,
a confirmé, ainsi que nous l'avions annoncé
voici plusieurs jours, le voyage de MM. Aris-
tide Briand, ministre des Affaires étrangères
et Charles Dumont, ministre de la Marine,
qui accompagneront le Président de la Répu-
blique en Tunisie.
Au Conseil dottat
Election municipale d'Alger
Cette même juridiction a rejeté la requête
de M. Peringuey présentée aux fins d'an-
nulation des élections municipales d'Alger.
Baptême
Le Conseil d'Etat a adopté un projet de
décret autorisant la commune de l'ile-aux-
Clviens (colonie de Saint-Pierre et de Mi-
quelon) à porter à l'avenir le nom d'ile-aux-
Marins.
Rejet de la requête drun entrepreneur
de Travaux Publics, à Saïgon
Cette haute juridiction a. rejeté la re-
quête que M. Armand, entrepreneur de tra-
vaux publics à Saigon, avait présentée, aux
fins d'annulation d'un arrêté en date du
7 janvier 1925, par lequel le Conseil du
Contentieux administratif de la Cochinchine
et du Cambodge a statué sur le litige sur-
venu cntre lui et le gouvernement général
de l'Indochine, à l'occasion de l'exécution de
son marché de fourniture de cailloutis.
Les produits secondaires
d'une bananeraie
Sans être encore ".ussi importante qu'elle
le devrait, l'exploitation de nos bananeraies
des colonies françaises croît légèrement d'an-
née en année. Nous devrions nous suffire à
nous-mêmes, facilement, et cependant nos
achats à l'étranger atteignent encore un chif-
fre considérable : néanmoins il y a progrès
dans l'emploi du fruit français : il n'est plus
ignoré sur les marchés de la Métropole
c'est quelque chose. Il faut, en effet, comme
disait jadis le maréchal Lyautey, plus d'ef-
fort pour passer de o à 1, que pour aller de
1 à 100. Variante du vieil adage : il n'y a
que le premier pas qui coûte.
Cependant beaucoup de plantatiom, gé-
néralement par suite du manque de facilités
pour le transport des fruits, ne donnent pas
grande satisfaction à leurs propriétaires.
Peut-être pourrait-on inviter ceux-ci, en at-
tendant qu'ils puissent avoir le plein ren-
dement par la vente des régimes, à utiliser
les à-côtés de leurs récoltes et les déchets
de leurs plantes.
On peut, en effet, tirer très bon parti de la
fibre obtenue par le traitement. des troncs,
et même des feuilles quand celles-ci ne sont
pas dépenaillées comme elles le sont dan<
les pays à vents trop constants et trop vio-
lents. On peut clussi, avec l'écorce des fruits
faire des alcools industriels.
Mais c'est surtout l'emploi de la fibre qui
est intéressant. La cellulose que l'on re-
tire des tiges est supérieure à celle que l'on
obtient avec le bois. Elle est plus fine, plus
résistante, plus facile à blanchir, et se prête
à tous les emplois, soit pour les explosifs,
soit pour la pâte à papier, soit pour les
travaux multiples, comme la construction de
bâtiments, quand on la mélange à l'argile,
soit à la confection d'objets d'ameublement
et d'ébénisterie, moulures, etc., etc. bref, à
tout ce que l'on fait avec les fibres de bois.
Et, avantage énorme, elle se traite à froid.
Donc pas de combustible onéreux, pas d'au-
toclaves, ni de machinerie dispendieuse ; fa-
cilité de production économique presque
unique, et, comme conséquence fatale et im-
médiate, abaissement du prix de revient de
la matière fabriquée quoique celle-ci soit au
moins aussi bonne comme qualité que celles
obtenues à chaud, avec l'autre matière pre-
mière -.- le bois et à grands frais.
On estime que l'exploitation raisonnee et
méthodique de ces produits, jusqu'ici trop
négligés, pourrait rapporter aux planteurs
qui s'y emploieraient près de 45 de ce que
leur donnerait l'exploitation des seuls régi-
mes. Nous donnons ce chiffre d'après les
calculs faits par des spécialistes de la ques-
tion, ne l'ayant pas vé'ilié nom-mêmes.
Mais en admettant qu'il y ait une certaine
exagération dans ces prévisions, si nn obte-
nait seulement 25 d'augmentation des
recettes d'une plantation pour un trawil en
somme facile, et qui n'c'(¡rr,:1it pa- ces im
mobilisations de capitaux con.-ivJérabl* la
chose semble assez intéressante yn-ir :U'l':l
la signale ou qu'on la rappoUe jov :,).:r'I-
teurs et aux propriétaires de niliu';la.it;::i.
Louis Le Barbier.
Goulette serait arrivé à Gao
Le ministère des Colonies communique la
note suivante :
« On annonce que l'aviateur Goulette au-
rait atterri à Gao »
A l'heure où nous mettons sous presse on
ne possède encore aucune confirmation offi-
cielle de l'atterrissage.
'lie
Tu te rends compte.
PERLE COLONIALE
Une perle 1 Ecoulez: Comœdia et Fantasio
ont entrepris de choisir parmi les plus jolies
filles de couleur a celle dont le type original
peut représenter le mieux non plus un pur mo-
dèle d'une race ethnique particulière, mais
au point de vue même de notre goût français
la beauté exotique dans ce qu elle a pour
nous de plus séduisant, en même temps que de
plus caractéristique ». Ah 1 qu'en termes ga-
lants ces choses-là sont mises 1 Lisez et reli-
sez, je vous en prie, cette phrase cicéronienne,
ooire même sybilline, vous vous rappelez la
définition de Voltaire : « Quand celui qui
écoute ne comprend pas celui qui parle et que
j celui-ci ne se comprend pas lui-même, ils font
de 1 la métaphysique.» L'auteur de cette phrase
doit être quelque peu métaphysicien.
Ce que j'ai vu de plus caractéristique, ce
sont les négresses à plateaux. Très pratique
pour les baisers à longue portée. Aimez-vous
mieux les Ouled Naïl et leurs danses du ven-
tre ? Pour les poids lourds, je recommande
les femmes Saras, 1 m. 90 de haut et larges
en proportion. Au contraire, parmi les Pyg-
mées, on trouve d'exquises statuettes. Il pa-
raît que les Annamites de dix ans possèdent
des qualités remarquables. Et les Laotiennes,
mon cher, de vrais bijoux ! Et les Hindoues
aux yeux de velours qui semblent toujours
penser aux bûchers des veuves. Si vous aimez
les mélanges, comme pour le café, prenez les
Malgaches placées entre l'Afrique et l'Asie.
En vérité, il n'y a guère de ressemblance entre
la Tanosy, la Betsimisaraka, le Sakalava Ma-
sioTIJ. la Comorienne, la Tsimïet, la Bara,
l'A ntaimoro, la Silxmaka, la Betsileo, etc.
Entre nous, je donnerai la palme à la Hooa
et surtout à la métisse hova dont la part de
sang européen fait prédominer le « point de
vue même de notre goût français » dont parle
notre confrère. -.-
Ne' pas oublier les l ahivennes dont on dit
le plus grand bien, ni les jolies créoles des
Antilles et de La Réunion qui seraiçnt fu-
rieuses d'être qualifiées de « filles de cou-
leur » -
Je plains le Paris chargé de décerner la
pomme à tant de déesses et de découvrir le
type de la beauté exotique. La beauté exo-
tique, vrai cocktail de couleurs et J'odeurs
qu'il faudra beaucoup secouer avant d'en faire
sortir l'éternel féminin.
H. C.
Symphonie Exotique
»♦«
Carnet de route
par Alfrbd CHAUMM.,
TONKIN
Mais nous reviendrons à Saïgon et nous"
continuons sur notre bateau notre route jus-
qu'à Harphong par mer, itinéraire choisi povr
nous permettre de descendre l'Indochine par
Hanoï, Hué, Phnom-Penh, Angkor et s.--
gon.
C'est le 16 janvier que nous arriverons à
Haïphong et nous devons nous embarquer le
9 février à Saïgon. 25 jours pour visiter l'In
dochine, temps très court où nous allons sans
arrêt glaner des souvenirs inoubliables, mais
temps où notre programme aura pu s' accom-
plir grâce à l'amabilité du général Billote,
nous facilitant notre tâche aux manœuvres, et
à M. Lavit, Résident supérieur au Cambodge
sous les ordres duquel j'avais eu l'honneur de
servir au Tchad, et qui m'aura permis cette
fois d'assister à la vision exceptionnelle d'une
fête aux ruines d'Angkor donnée par le Roi
du Cambodge.
Je n oserais jamais écrire des impressions 6ur
l'Indochine après une visite aussi rapide ii
ces notes n'étaient qu'un simple récit person-
nel de voyage dans lequel il ne faut voir que
l'exposé de notre itinéraire, mais où chaque
nom représente pour nous une moisson de
souvenirs si variés et le témoignage une fois
de plus de notre admiration pour l'oeuvre co-
loniale.
Mais qu'il me soit permis cependant d'ou-
vrir une parenthèse : une barrière existe en-
core actuellement entre l'administrateur de
l'Indochine et celui de l'Afrique. Les pre-
miers se sont opposés nettement à la venue
des Africains dam leur colonie asiatique et la
raison m'échappe. E.t pourtant, laissez-moi af-
firmer à mes camarades de l'Afrique, les COll-
naissant, qu'ils n' ont pas à envier les adminis-
trateurs de l'Indochine dont la vie ne leur plai-
rait pas. Si en écartant le Laos- ils mènent
une existence confortable, leurs postes ne sont
pas éloignés du poste voisin de plus de trois
heures d'auto. Ces résidences n'ont rien de la
vie du broussard si appréciable et t Achnt
nistration est devenue préfectorale. E« Afri-
que, vous n' avez certes bien souvent ni élec-
tricité, ni ventilateurs, ni glacières, ni autos,
et vous êtes éloigné*; dep< villes, TraiL
man V-. plus p^tit 'Jes fonctionnaire •, s,m
coin de brousse, t-st un chel (1\1) .n<-r:'" ..an.
cesse une vie prenante, neuve c cnlhoun.Mtc.
En Indochine, voua ne retrouveriez, plua votre
inittahvc de bioussard d vou<* f'ievieiwfoi»'
meme, dans lc« Rraiie*, élevas, ,-lc", soiis-omJits
de bureau-, mieux ;tiita!!ês, u»air iynorani cette
îiiifi:»tP c V- créMenr
On vous terme les portes de i indocninc : si
vous parcourez un jour ce territoire en tou-
riste, ses beautés vous émerveilleront ; mais si
- l'on vous offrait de -- recommencer votre - carrière. --
sans hésiter, vous retourneriez à I Afrique
mener votre existence de vrai colonial, sans
ces hôtels, qui font trop de ces postes des
petites villes de France et qui, dans son pro-
grès réalisé vous éloigne de l'indigène avec
lequel vous vivez davantage. En Afrique
comme en Indochine, les administrateurs tra-
vaillent de tout leur cœur, mais en Indochine,
colonie a réalisée », que de fois cette vie de
France m'a fait dire : Ce n'est pas colonial.
Or, ceux qui se sont éloignés pour cherch er
une existence nouvelle s'aperçoivent qu'avec (c
progrès il n'y aura bientôt plus de colonies
La civilisation marche à grands pas, il t y
a déjà plus d'explorateur. Bientôt, le brom-
sard deviendra une légende. Il y en a encore
en Afrique. Ne regrettez pas d'être de ceux-
là, mais puisque changeant de pays vous ap-
porteriez le même amour pour la même cause,
alors, pourquoi cette - barrière ? - Avant de - tou-
cher Haïphong, le bateau fait escale à Tou-
rane. Mais, ballotté par une mer agitée, le
passager n'a pu descendre : Il pleut à verse
et il fait froid. C'est l'hiver qui nous attend
au Tonkin, la saison froide et pluvieuse du
crachin. a Vous aurez ce temps-là pendant
tout votre séjour au Tonkin », me dit-on à
bord. Mais celui qui me renseigne oublie que
c'est une année exceptionnelle. Effectivement,
en débarquant à Haïphong, il fait froid, mais
un beau soleil a percé les nuages. Aussitôt
sorti d'Haïphong grande ville de province
où l'on ne porte même pas le casque en cette
saison, et où seuls les pousse-pousse vous rap-
pellent que vous êtes à la colonie nous tou-
lons en auto vers Hanoï sur la belle route des
rizières, et c'est le premier aperçu du Tonkis.
Tableaux charmants, pastellisés, imprégnée
d'une poésie très douce. Encadrées des mon-
tagnes bleues, à perte de vue les rizières
vertejs où se reflète la vie tonkinoise : l'indi-
gène sans cesse au travail, pataugeant dan"
l'eau calme devcaïue de la boue agitée !IIOUti
ses pas et sous sa charrue primitive que traîne
un buffle énorme à la couleur de carton-pâte.
Deux femmes, deux hommes balançant au
bout de cordes des paniers pour amener l'eau
dans les rizières ; moyens de cultures attarda
et bibliques, et sur la route la théorie
chaîne sans fin des porteurs et pottewcw,
aux grands chapeaux plats qui trottinent sa»*
cesse, en secouant sur leurs épaules, cette bwro
flexible supportant à ses extrémités deux pa-
niers lourds de riz ou de légumes. Estampes
fines qui se renouvelleront constamment pen-
dant notte sé-jour Impressions de miniatures :
petits métiers, petites industries indigènes, pe-
tits tableautins où Mot-Côt pigeonnier dorwi-
nant son bassin est plus un bibelot qu'uno
pagode. Charme infini planant sur ces tapis do.
rizières.
Incrusté dans la ville d'Hanoï dont il ('lit
le joli diamant, un lac avec son pont de l'fie
de jade est un miroir reposant ayant la coquet-
terie d'épinglet sur ses bords des marchan dé
de fleurs. Petits gestes répétés, petite tem.
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