Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mars 1931 14 mars 1931
Description : 1931/03/14 (A32,N42). 1931/03/14 (A32,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380317f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. NO 42. LB NUMERO ! 30 CENTIMU SAMEDI SUIR, 14 MARS 1931.
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Les Annales Coloniales
Ln eanonc«« et réclames sont repos -
bureau du tournai.
Directeur.Fonoatcur ; Marcel RUEDEL
Tout les articles publia dans notre journal ne pouvant
être reproduits qu'en citant les AKHALES CoLOllIALD.
IIOIIEIEITS
ma la Revue mensuelle:
Un se 6 Moii 8 Itoi*
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Cllonl. Ht* tOO t M t
Étranger.. MO* IKt 10,
On s'abonne sans trais dafltf
tous les bureaux de poste.
Les chemins de fer du Cameroun
(
Le ministère des Colonies a décidé l'envoi
d'une mission d'études ferroviaires au Ca-
meroun et dans le bassin du Tchad.
Cette mission, placée sous les ordres de
l'ingénieur en chef des Travaux Publics Mil-
hau, est chargée principalement d'étudier,
sur place, le projet, soumis en 1929 au mi-
nistère des Colonies par M. le Gouverneur
général Antonetti, de prolongement du che-
min de fer Centre Cameroun vers Baïbo-
koum et le bassin du Chari par Deng-Deng
et Belaré-Dva. Mais il est bien évident
qu'elle devra se précxxmpcr de prévoir un
plan général des liaisons ferroviaires du port
de Doua la avec toute t Afrique Centrale.
Les Allemands, avant la guerre, avaient
dressé un vaste plan.
Ils avaient amorcé le Xordbaim qui par-
tait de Rouahcri pour s'arrêter à Nkong-
samba à 160 kilomètres de la côte. Ils
avaient également entrepris la construction
(le la Mittellandbahn qui devait relier
Douala au Njong navigable, par une voie
de 360 kilomètres. En «913. too kilomètres
de cette voie étaient construits.
Mais en 1914, un projet grandiose avait
été édifié. Complètement élaboré, il «levait
être soumis au Reichstag en au tomme. 1914.
L'Etat avait accepté d'avancer tous les
capitaux nécessaires. Le piogranimo com-
portait la construction de _8oo à 3.000 ki-
lomètres de rail. On devait prolonger le
Nordbahn jusqu' Fonmclan, en renonçant.
pour des raisons techniques :'u projet primi-
tif de prolongation vers Garoua.
La Mittellanbahn devait être prolongée
vers Ouesso par Akoalim. A Mbalinajo ou
à un point plus à l'Ouest, un embranche-
ment devait, par Yaoundé, gagner Hertua et
Nola. A Bertua. une troisième ligne devait
joindre Koundé, Maroua. Mora. Des em-
branchement étaient prévus vers Tihati,
Ngaoundèré Dikoa Kousseri et (îore
Un autre projet, également très étudié,
proposait de desservir Ngaoundèré et Tibati
par la Nordbahn prolongée au delà de
Foumban. à travers des légions de terres
alluviales particulièrement fertiles.
Après la guewe, sous le régime du man-
dat, on a poursuivi la construction de la
ligne du chcmh. de fer du Centre, dans la
direction de Yaoundé et de Mbalmajo
par deux embranchements partant de Obélé.
Le 9 mars 1926, la première locomotive
\., atteignait la gare de YaounfJt-, Au mois
- d'août en atteignait Mlialmajo.
Mais depuis lors, 11 semble que l'adminis-
tration n'ait point envisagé aver eonfiancc
la continuation de ces travaux ferroviaires.
Dans le rapport présenté en 1929 au Con-
seil de la Société des Nations, je lis:
« Les indigènes considèrent avec satis-
faction ta préférence donnée par l'Admi-
nistration au développement des routes sur
l'extension du réseau forré. Au Cameroun
le mouvement d'échanges est largement as-
suré de communications rapides et ai>ées,
grâce à son réseau ferré actuellement suffi-
sant sur lequel viennent se greffer des ar-
tères de drainage dirigées veis tous les cen-
tres de production, et où le camion automo-
bile assure parfaitement le trafic. Construire
de nouveaux chemins de fer. ce serait, pour
l'instant, imposer aux populations la charge
somptuaire de travaux dont la réalisation
nuirait au labeur agricole et. par suite, au
développement économique. A chaque gé-
nération son œuvre. »
'--Ã:p-n(Jant. en novembre dernier, danf;
son discours d'ouverture du Conseil du Gou-
vernement. M. le Gouverneur Général An-
tonetti, faisait entendre un tout autre son
de cloche.
Il rappelait que des son arrivée en A.
E. F. la nécessité lui était apparue d'ou-
vrir au Tchad et à l'Oubangui une sortie di-
recte sur la mer à travers le Cameroun, que,
sur ses suggestions, une route avait été ou-
verte, à travers ce territoire de Yaoundé
par anga-Eboko, Bertana et Batouri vers
Bangui, d'une part vers Arrhamhault et le
Tchad, d'autre part et que, depuis lors, il
avait nettement émis le vœu de voir cette
route se transformer en chemin de fer.
It ajoutait:
« La nouvelle route Bangui-Yaoundé a
donné lieu immédiatement à une circulation
intense ; mais, si elle .rend de grands ser-
vices aux Européens, à qui elle épargne
près d'un mois de voyage, elle ne peut, au
point de vue économique, suffire à ouvrir
l'accès de la mer à de vastes régions désa-
vantagées par leur éloignement. En effet, le
coût élevé des transports sur route jend leur
emploi prohibitif pour de longues distances.
Ces constatations ne diminuent en rien
la valeur de la route déjà créée et elle a
d'ailleurs démontré, par les services quelle
rend drjà. ceux bien plus considérables en-
core que rendra un chemin de fer. »
Ainsi se heurtent deux thèses, plus : deux
1 doctrines.
Je n'entends pas prendre parti entre eue*.
Je pense, au reste, qu'elles ne sont point
contradictoires si on ne les pousse pas À
l'absolu.
Mais, tout de même, je pense qu'il serait
bon que nous ayions une doctrine des voies
de communication et un plan général de tra-
vaux publics dans la région de l'Afrique
Equatorialc qui tint compte des nécessités
actuelles des possibilités de demain et des
progrès techniques de l'industrie des trans-
ports.
Si la mission Milhau nous apporte les de
ments nécessaires à ce travail indispcnsahle.
elle n'aura pas été inutile.
filienne An' el".
Député de la lIaute-Savofe,
Rapporteur du budget de
V Algérie.
Dépêches de rlndochine !
'1.
Le raid Pariç-Tçkio
1 L'aviateur Mocnsch g. quitté Rangoon A
7 heures à destination de Saigon et Ilaiwï.
Les aviateurs Moensch et Burtin Qui ef-
fectuent un raid Paris-Tordo ont atterri à
Ifanoï à 17 heures. Us ont effectué le vol
Alep-Hanoï en quatre jours et le trajet Pa-
ris-Haiwl en 77 heures. Ils se sont envolés
hier vendredi pour ToUio, vUL Hong-Kong
ou Canton et Shanqhaï.
Les anciens combattants chez M. Robin
Au cours des dernières journées qu'il a
passées à Sqïf/on, le Gouverneur général
p. i. Robin a reçu notamment le bureau
de VAssociation des Anciens Combattants
-- Au suiet de la auestion de l'abondement
dçé pensions de guerre, le Gouverneur aè-
néral a donné tous apaisements à la dM.
galion, oui a marqué sa satisfaction et sa
gratitude pour les dispositions envisagées
Les employés de commerce et journalistes
chez M. Robin
L'associalion des employés de commerce
et celle des journalistes indigènes, ont éga-
lement été reçues par M. Robin.
99. Robin inapecte lçç forces de police
f. Le Gouverneur général p. i. îns-
1 porta la brigade d'élite de la g as de
il civile nouvellement organisée et constata,
k l'excellente tenue de cette Ifur:œ de police,
Il encadrée de gendarmes français et dotée
I d'un bon armrmcnt, ainsi que de moyens de
i! (rffnspoft rapides. Il visita ensuite la vfi.
ii son centrale de Saïgon où il s'assura des
¡ bonnes conditions d'hygiène et de tenue, et
i inspecta les services de la sûreté.
il M RoMn à Pnom^Penh
M Ayant gagné Pnom-Penh le 10 courant,
M. Robln échangea des visites avec le roi,
t vfsitçt le Musée des Arts Cambodgiens et
jt les grands travaux de remblais de la ville.
Il assista au dtnér et à la soirée de danses
offerts par le roi. A Vissue du dfncr te roi.
dans son toast se déclara heureux d'avoir
I * l'occasion d'exprimer une fois de plus la
I; reconnaissance et le loyalisme du jmiple
ô cambodgien pour la France, sous l'égide dv
la velle il s'est placé volontairement
1 f)an,ç sa réfxrnse, le Gouverneur qénéral
: p. i. nobln. rappelant qu'il avait fait ses
,.:". débuts dans l'administration indochinoise
au Cambodge, souligna les magnifiques
progrès accomplis dans ce naus. Àccompa-
;¡ gné du Résident supérieur du Cambodge M.
1: i.avit, il a qa(/u' le 11 Stem-Aral.
J M –-.
pécouyerte frune nécropôle
Le professeur Garstand annonce la décou-
verte sur le site de l'ancienne Jéricho d'une
nécropole du milieu de l'âge de bronze,
i ( c'est à-dire d'environ seize cents ans avant
J.-Ç. Les tombes sont en bon état et contien-
nent d'Importantes poteries.
One flottille Italienne
est - en rafle d'Aliter
Avant-hier matin une flottille de torpilleurs
italiens, placée sous le commandement de
l'amiral Bucci et composée de huit bâtiments
du type le plus moderne, est entrée dans le
port d'Alger,
A l'heure où viennent d'être publiés les
accords navals franco-italo-britanniques il est
bon de souligner ce geste de camaraderie et
ce témoignage d'union dans la Méditerranée.
Cette visite est d'autant plus importante que la
colonie italienne d'Atger a toujours vécu en
excellents ternies avec nos co lons.
l^a flottille, mouillé? dans le port d Alger,
est celle qui a suivi le raid au Brésil des
hydravions commandés par le général Balbo-
Après les visites d'usage au gouverneur géné-
ral de l'Algérie ainsi qu'aux autorités, une dé-
légation d'officiers italiens a déposé une gerbe
dç flçuts au monument aux moms. Les états-
majjors ont été reçus ensuite par M. Sabetta,
majm ont 6 teçus en
consul général d'Italie, au foyer des Italiens.
Hier soir, un grand dîner a été offert par M.
Sabetta dans les salons du casino municipal, et
suivi d'une réception organisée par le comité
des fêtes - de la colonie italienne. Aujourd'hui,
les représentants de I escadre sont reçus au
cercle militaire par leurs camarades des ar-
mées de terre et de mer. A midi, un grand dé-
jeuner, offert par le gouverneur général et
Mme Jules Carde, a lieu au palais de Musta-
pha. Enfin demain soir, à bord du destroyer
M41I(o. bittant pavillon de l'amiral Bucci,
une réception terminera le cycle de ces fêtes.
8.a
Un nouveau croiseur
portera le nom d14 Allêrie"
cet
Ou annonce de Brest que le vice-amiral
Dubois, préfet maritime, a posé hier, à la
cale du Point-du- Jour, le premier rivet du
croiseur de 10.000 tonnes « Algérie a qui
croiseur de 10.000 tonnes Algérie qui sera
lancé l'an prochain.
-
Une Vidttte m Afrique du Nord
Alibert, qui, avec Gaby Sime et ses parte-
naires, poursuit sa tournée en Afrique du
Nord, vient de se révéler conférencier. Il a
en effet prononcé, au Capitole de Tunis, une
conférence sur « le phonographe et les dis-
ques u avec audition de chansons enregis-
trées. Cette Innovation a obtenu un grand
succès.
L'exposition coloniale
sous le signe d'Octave Homberg
JÉON DAUDET s asso-
ciant à la Ctllff.
pagne que je mène
depuis dix ans con-
tre tous les fM.'
balts de la finance
coloniale s'en
prend avec vigueur
à Octave Homberg,
qu'il traite quoti-
diennement d'escroc et de voleur, dans l'Ac-
tion Française. Pour tardive qu'elle soit
puisqu'elle n'est entreprise que depuis trois
ans, lorsque Pierre Hamp écrivit à Octave
Homberg une lettre historique sur le con-
cours assuré de M. Pierre Laval afin de
soutenir les ambitions politiques du phynan-
cier dans la Cité, il faut s'en réjouir. Je
n'ai jamais bien perçu les avantages matériels
qu'avait pu réaliser dans cette opération
M. Pierre Laval. Il était fort riche avant
de connaître Octave Homberg, mais ce que
je perçois bien, c'est le manque tic discipline
qui existe dans les troupes royalistes dont le
leader de V « Action Française 1 est le chef.
M. Léoll Daudet dit comme nous : Octave
Homberg est un t'olcur, il mérite d'aller en
frison pour avoir conduit à la ruine, au
désespoir, voire au suicide, des milliers de
bons français épris de la grande cause colo-
niale et hypnotisés par les bobards du lan-
ceur colonial de crocodiles aux pieds hu-
mides.
Depuis trois ans M. Léon Daudet clame
l'indignité, Vamoralité civique, financière et
coloniale d'Octave Homberg et cela n'a pas
empêché le plus illustre des militants de la
cause -royaliste, le maréchal Lyautey, de
nommer au Conseil supérieur de l'Exposi-
tion Coloniale Octave Homberg, sotls-Pian.
Hamp, soupicre aux potages les plus nocifs
pour les crédules capitalistes grands ou
petits. Depuis quatre mois le fondateur de
la Société Financière Française et coloniale
est personnellement en décollfiture, dans des
conditions telles que les événements déjà
passée, si graves soient-ils, ne semblent que
le commencement d'une formidable culbute
dont, après des milliers de braves gens,
Octave Homberg fera sous peu sans doute
les frais cuisants chacun son tour
mais cela n'empêcile pas le maréchal Lyau-
tey de combler d'égards, dans des manifes-
tations publiques, Octave Homberg. Cela
n'empêchait pas il y a trois jours encore,
l'un des plus intelligents, en tous cas le
plus brillant et le plus itrtime collaborateur
du maréchal Lyautey, III, Roger Homo, de
célébrer devant cent personnes la compétence
de propagandiste (oh 1 oh 1) et de colonial
(tilt! ahl) d'Octax'e Homberg à la dernière
réunion du Comité de propagmlde de l'Ex-
position Coloniale.
Non, vraiment si cela n'était pas si triste,
se serait à pouffer de rire.
Il y a encore des places au Conseil supé-
rieur de VExposition Colomale. Et s'il n'y
en avait pas on pourrait toujours en créer.
Qu'est-ce que cela coûte ?
A défaut d'honnêtes gens, coloniaux sé-
rieux et compétents, le maréchal Lyautey
pourrait désigner pour siéger dans ce Co-
mité que préside le Àli cuit v, un certain nom-
bre de personnalités financières dont on parle
beaucoup à la ville et à la campagne. Ils
ne sont pas très coloniaux, Dieu merci.
mais ils sont très parisiens. Allons MM. de
l'Exposition, donnez des fauteuils à Mme
Hanau, MM. Devilder, de Rivaud, Geor-
ges Bénard, Oustric. Leurs places sont mar-
quées à côté d'Octave Homberg.
Mawcmt JtMfdef.
«M»
Deux invasions ailées
* *
Aux envtrons d'Agadir
Les Annales Coloniales ont plus d'une fois
signalé les dégâts considérables qu'occasion-
nent aux cultures de nos Colonies d'Afrique,
les vols de sauterelles qui s'abattent sur les
plantations.
Ces vols sont si étendus qu'ils couvrent des
régions entières et si denses qu'ils mettent sur
l'horizon des nuagee noirs, pareils à ceux qui
se foraient à l'approche des tornades.
Il y a deux iours. une invasion d'acridiens
a recouvert une vaste région dans les environs
d'Agadir ; et les habitants de se lamenter
alors, comme bien l'on pense. Mais quelle ne
fut pas leur heureuse stupéfaction de voir arri-
ver en même temps une aide sur laquelle ils
v« ej% même t«n :Voit de compter : c l u nu- 1 -
n'étaient pas en droit de compter : des mil-
liers et des milliers de cigognes qui poursui-
vant les sauterelles en faisaient un grand car-
nage.
A IaDd18
Pendant le même temps plus au Sud, dans
notre Afrique Occidentale, les banareraies et
les arachides étaient littéralement dévastées par
d'autrel nuages de sauterelles près de Kidia.
Mais ici les hommes durent lutter seuls. Les
villageois comme de coutume firent un grand
bruit de Tam-tam. Même, avec les gardes de
cercle, la force année intervint. Mais les fron-
tières célestes ne peuvent être efficacement
gardées que par des milices également céles-
tes.
Ici hélu 1 elles firent défaut.
M. Edge est attendu à Tunis
i
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis, dont nous avons annoncé lç départ de
France avec Mme Edge et son secrétaire,
est attendu ce soir Tunis à bord du paque-
bot lhtc-d* Aumale.
Le commerce et la production 1
des tapis marocains en 1930
–<«–
Paimi les industries indigènes qui ont pris
un réel développement depuis l'établiuement
du Protectorat, celle des tapis marocains oc-
cupe une place que la - délivrance par le Ser-
vice des Arts indigènes de l'estampille d Etat
permet d'apprécier d'une manière très exacte.
Ainsi ob a estampillé en :
1921, 6.207 tapis mesurant 23.430 mètres
carrés.
1924, 8.294 tapis mesurant 33.738 mètres
carrés.
1927, 9.439 tapis mesurant 42.146 mètres
carrés.
1930, 13717 tapis mesurant 55 544 mètres
carrés.
Soit une augmentation, en 10 ans, de près
de 250
Au prix moyen de 150 francs le mètre
carré, qui a été pratiqué pendant toute l'an-
née, la production estampillée dépasse une va-
leur de 8 millions de francs, ce qui porte le
commerce total de l'industrie tapissière car
y a une production non estampillée à
une dizaine de millions de francs.
Si l'on considère la répartition de ce com-
merce dans les différents centres du Maroc,
l'on constate que Rabat avec 15.075 mètres
carrés et Salé avec 13.818 mètres carrés, soit
en tout 28.893 mètres carrés, s'en partagent
plus de la moitié. Viennent ensuite Marra-
kech avec 6.919 mètres carrés, Fès avec
6.637 mètres carrés, Casablanca avec 6.615
mètres canés, Meknès avec 3.968 mètres car
rés et Midelt avec 1.129 mètres carrés. Le;
centres de Taza, Bou Denib, Oudjda, Sali,
Mogador, Mazagan sont beaucoup moins ac-
tifs.
- - 8-
Autrefois, la fabrication était entièrement
domestique. Aujourd'hui elle se double d'une
fabrication organisée dans des manufactures di..
rigées les unes par des indigènes, les autres
par des européens. Ces dernières tendent natu.
rellement par leurs initiatives plus hardies et
leurs capitaux plus importants, à se mettre en
première ligne.
Ces manufactures, au nombre de 19, se ré-
partissent comme suit :
6 à Rabat-Salé, dont 2 dirigées par des
européens.
5 à Marrakech dont 1 dirigée par un euro-
péen.
4 à Casablanca, toutes dirigées par des eu-
ropéens,
2 à Meknès, dont 1 dirigée par des euro-
péens.
I à Fès et I à Midelt dirigées par des eu-
ropéens.
18 est remarquable de constater que les ma-
nufactures dirigées par des européens n' ont pas
gêné le développement de la fabrication exclu-
sivement indigène. Celle-ci, qui n'atteignait
pu 20.000 mètres carrés n 1921, produit
actuellement 32.374 mètres carrés de tapis re-
présentant environ 60 de la fabrication to-
tale.
..1.
Yasmine et les millions
i
En III Moulay Brahini ben Moulay
Tayeb ben Àbdel Djellil, le plus beau cava-
lier qu'ait produit le Mohgreb, et qui pos-
sédait une collection d'armes magnifiques
vint visiter la Manufacture de Saint-Etienne.
Il s'éprit de Mlle Beuque, fille du directeur
des Contributions indirectes et l'épousa.
Par contrat de mariage il reconnaissait à
sa femme la propriété de vastes jardins dat-
tiers qu'il possédait à Afflou, dans la région
oranaise, et celle d'orangeries à Deldoul,
près de Timimoun.
Onze ans après, le jeune prince décédait
mystérieusement pendant un voyage à Tu-
nis.
Son oncle maternel Abd-el-Kader ben
Sliman, hérita des biens du prince d'Ouez-
zan. Adieu palmeraies, orangeries et jar-
dins ! La femme du chérif ne fut même pas
officiellement avertie de la mort de son
mari, et c'est par hasard qu'elle l'apprit
plus tard.
La fille du prince. Yasmine entreprend
une action judiciaire qu'elle a confiée
à Me Théodore Valensi pour faire recon-
naître son droit.
-oolb
Une grande première coloniale 1
C'est ce soir qu' aura lieu à Marse i l l e ; à
C'est ce soir qu'aura lieu à Marseille; à
l'Opéra Municipal, la première représentation
de Sarrati-le-Terriblet le drame lyrique créé à
l'Opéra-Comique en mai 1920. On sait que
le livret de cette œuvre est de notre brillant
collaborateur M, Jean Vignaud, directeur lit-
téraire du Petit Parisien. On connaît le mou-
vement et la couleur du scénario qui se dé-
roule dans un milieu particul ièrement pittores-
que, celui des charbonniers et des dockers des
quais d'Alger- On sait quelle belle partition,
pleine de soleil et de tendresse aussi, a écrite
M. Francis Bousquet, un Marseillais grand
prix de Rome qui fut élève de notre Conser-
vato ire et le boursier de la ville de Marseille
à Paris. Le directeur de 1 Opéra municipal,
M. Daniel Prunet. assisté de M, Strelitsky,
metteur en scène, a apporté tous ses soins à
assurer à cette création une présentation impec-
cable. Des décors neufs ont été brossés. Enfin,
une interprétation de choix achèvera de faire
de cette première un des événements de la sai-
son théâtrale. Il y a aura deux des créateurs
de la pièce à l'Opéra-Comique : Lafont, qui
iouera Sarrati, et Micheletti qui jouera Gil-
bert ; Mlle Marcelle Stach rempl ira le rôle de
Rose, et Mlle Grevot celui de Remediot.
L'orchestre sera conduit par M. Kamm. direc-
teur de la musique, et. au troisième acte. M.
Francis Bousquet prendra place au pupitye.
Encore les sauterelles
J'ai trouvé dam le compte rendu des tra-
vaux d'une association coloniale une inté-
ressante notice sur Jes sauterelles, ce fléau
qui, l'année dernière et celle-ci encore, a
fait tant de mal au Maroc en dépit des ef-
forts accomplis et dt's résultais remarquables
obtenus par les Services des Protectorats,
dans la lutte engagée par eux contre ces né-
fastes acridiens.
Or j'ignorais, je dois l'avouer, l'organi-
sation par les soins de la CI Commission na-
tionale d'Etudes des calamités » d'une en-
quête biologique sur les sauterellq dans les
colonies et pays de protectorat français.
Cette entreprise répond dans une certaine
mesure à ce que j'ai demandé id-même
dès l'al: dernier, car je veux croire qu'après
étude préalable des conditions dans lesquel-
les s'accomplit et revient périodiquement le
mal, on s'attachera avec succès à le
prévenir et à l'empêcher. Je remercie aussi
M. Edouard Néron d'avoir, dans un remar-
quable article de ce journal, de m'avoir per-
mis de réparer mon ignorance, et, gdcc aux
Annales, je serais heureux à mon tour, d'ai-
der à la connaissance plus générale parmi
les intéressés, du travail qui va s'accomplir
au ministère de l'Instruction publique duquel
relève, parait-il, la Commission d'études des
calamités, chose qui m'a surpris au premier
abord mais peut s'expliquer tout de même à
la réflexion.
m aucuns, sceptiques et malintentionnés,
comme il y en a tant eu Fran(c et aux co-
lonies, diront : l'euh! une enquête!. et
après ?.., nous savons ce que cela vaut, et
ce qui en résulte généralement. Si nous
comptons sur celle-ci pour nous tirer d'af-
faire, nous ne sommes pas près du résultat
espéré ! C'est entendu : le mot" enquête »
n'a généralement pas bonne presse. Cepen-
dant, puisque, depuis le temps que les cti-
quets pèlerins pérégrinent, on ne savait pas
encore, parait-il, d'où ils venaient, et où ils
allaient, ce n'est peut-être pas une mauvaise
chose que de s'informer, près des témoins,
de leurs déplacemellts, de la façon dont
ceux-ci se sont effectués, en même temps
que des dégâts commis, de préférence sur
telle ou telle plan'e par les voyageurs.
C'est même une bonne chose, en tout état
de cause, même si l'on a déjà des données
assez précises, que de compléter les remar-
ques que l'on possède d'ores et déjà, et le
questionnaire qui est ou va être envoyé par
la Commission d'études à toutes les person-
nes susceptibles de, fournir des renseigne-
ments précis et documentés n'est peut-être
pas une paperasse inutile-- à condition, bien
entendu, qu'il soit rempli sérieusement et
avec une certaine dose d'intelligence par les
questionnés et que les questionneurs,
quand ils le recevront, ne le fourrent naq
sans l'avoir lu dans un carton -Vt---à
moins qu'il ne soit rouge ou brun.
Mais quand on aura achevé, grâce à la
lecture et à la méditation des réponses fai-
tes au questionnaire, l'instruction des sa-
vants chargés de surveiller ces méchantes
bestioles, tout ne sera pas fini - loin de là,
Il faudra trouver le remède, préventif,
qui sera ou devra être employé aux endroits
reconnus les plus favorables pour que l'on y
porte la lutte contre les ennemis. On est
assez bien armé contre les criquets, mais
contre leurs mères, on est pour ainsi dire
désarmé car le ramassage, les lance-feux
et autres moyens usités actuellement, sont
en vérité des palliatifs peu efficaces et non
des remèdes réels.
Trouver le remède utile, efficace contre la
sauterelle, voilà le second stade à parcou-
rir et c'est lui qui est, de beaucoup, le plus
intéressant, car il ferait passer la question
du domaine théorique dans celui de la prati-
que. Espérons qu'une note prochaine du mi-
nistère de l'Instruction publique portera à
la connaissance des intéressés dans l'es-
pèce, à peu près tous les habitants des co-
lonies d'Afrique qu'on a pu découvrir le
sérum à inoculer à ces petites bêtes pour
qu'elles se contaminent entre elles et qu'el-
les en meurent toutes! Et en attendant ré-
pondons au questionnaire de la Commission.
Comme dit l'autre, cela ne peut jamais
faire de mal et, même, cela peut être utile.
sait-on jamais ?
Lou'. Le Barbier.
Au Conseil Wttat
Service judiciaire en Indochine. - Nomi-
nations, rappels d'ancienneté. - Protes-
tations d'un commis greffier. Rejet de
sa requête
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes que
M. Iruong-Vinh-Truong (Paul-André), com-
mis greffier principal du service judiciaire
en Indochine, avait présentées aux fins d'an-
nulation pour excès de pouvoir, 1° d'un ar.
rêté. en date du 10 octobre 1927 par lequel
le Gouverneur général de l'Indochine a ac-
- - -- '1 .-
- - -- --
cordé des promotions dans le personnel des
commis greffiers du service judiciaire aux
nommés Mailhac, Laugaudin et Diane
20 D'un arrêté, en date du to octobre
1927 par lequel le Gouverneur général de
1 Indochine a fixé l'ancienneté de M. Lau-
delle, dans l'emploi de commis greffier
principal et celle de MM. Mailhac et Sin-
naya dans l'emploi de commis greffier de
rro classe.
3° D'un arrêté, eu date du ro octobre 1927
par lequel le Gouverneur général de l'Indo-
chine a accordé des rappels d'ancienneté
pour services militaires de guerre à MM
ruong-Van-Tu. de Coudapp". Adio'ou.
commis greffiers de tro classe.
.attendu qu'il résulte tant des termes de
l'article premier § 2, de la loi du t7 avril
1924, que des travaux préparatoires que le
bénéfice des dispositions de la loi précitée
n'a pas été étendu aux fonctionnaires
d'avant-guerre mobilisés.
.Ie requérant qui, lors de ,. mobilisation
était commis greffier de 3" classe du ser-
vice judiciaire de l'Indochine, ne sautait
prétendre au bénéfice des majorations d'an-
cienneté prévues par les dispositions de la
loi dont s'agit.
.dès lors, il n'est pas fondé i demander
l'annulation de lu dénsion du 16 août 1028,
par laquelle le Premier Président, chef du
service de l'administration judiciaire en In-
ion jii(li(-.iaire en In-
dochine, lui a refusé le bénéfice.
.ni fondé à demander l'annulation des
arrêtés du Gouverneur général en date du
ro octobre 10*7-
Vers Madagascar
Le capitaine Goulette et son équipage
sont partis ce matin du Bourget
Nuit étoilie au liourget. Petit vent sec.
Horizon clair. Minuit. De nombreux groupes
stationnent devant la gare de l'Aéroport,
d'autres devant le hangar où dort encore le
Farman trimoteur Lorraine que l'on attend
;\ Tananarive et à la Réunion. Bientôt s'ou-
vient les portes du Hessoneau. A la lueur
des phares l'auto-chenille traîne l'immense
guëland. Bientôt arrivent les immenses pom-
pes-réservoirs. Les I.:()f) litres d'essence sen.
gouffrent dans l'avion.
Autour de l'appareil voici M. Alfas.-a,
gouverneur intérimaire du (ahon, quf va
s'embarciucr tout à l'heure iusuu'à' Brazz;,
ville; M. Pag«V, chef adjoint du cabinet du
ministre des Colonies; M. Sigtioret, cJiel
du secrétariat particulier de M. Paul Key-
naud, ministre des Colonies; le capitaine
Leboiteux. du ministore des Colonies;
MM, Baudry, Chidry, des avions Farman,
Jane, de la Société Générale Aéronautique;
M mes Goulette, Salel, Boutillier et de nom-
breux amis des aviateurs.
Voici Salel, le pilote, le capitaine Bou
lil 1 ici, radiot«'légraphistcs le Il mécauo"
Richard. Et voici aussi le capitaine Goulette,
foit entouré. Le héros de tant de vols colo-
niaux veut bien accorder un dernier entre-
tien aux journalistes :
Nous avons retardé notre départ d'une
demi-heure parce que la météo nous signale
des grains assez violents sur les côtes d'Es-
pagne où il eut été imprudent d'arriver
avant le lever du jour.
« Si nous atterrissons à Béchar \a 3.280 km
de Paris) dans l'après-midi, nous poursui-
vrons notre rajidonnee jusqu'à Retrean. Au-
trcment, notre seconde étape comprendra le
parcours Béchar, Reggan, Gay, Niamey.
Les autres étapes, vous le savez, seront
Niamey, Fort-Archarnbault, Brazzaville et
Broken-llill soit un parcours de 13.000 km.
que j'espère couvrir en cinq jours. »
Un dernier regard pour savoir si tout
marche bien, si sont arrimés les courriers
officiels que M. Paul Reyuaud a remis hier
à Goulette, une dernière poignée de mains
et l'équipage grimpe à bord. Essence. Con-
tact. Essai du moteur aux (ales. Un der
nier geste. Dix-huit secondes après l'avion
décollait superbement en direction de La
Morée. Il était 2 h. 27. Quelques instants
encore et Kartnan repassait - à 200 mètres de
hauteur au-dessus du Bourget filant plein
gaz en direction de Dijon.
Paris-Madagascar en cinq jours! Il fallait
GcAiletto pour tenter cette prodigieuse ran-
donnée qui, si elle réussit, battra de moitié
l'admitablc mais ancienne performance de
Bailly-Reginensi qui accomplirent ce raid
en dix jour'-.
1. A.
DERNIERE HEURE
Lt ministre des Colonies nous communi
que 1rs dépêches suivantes :
A 6 h. 40 l'avion de Goulette a atteint la
mer aux Bouches-du-Rhône. Le temps est
médiocre. L'appareil se tient à t.000 mètres
d'altitude.
A 8 h. it) l'avion passe au-dessus de Bar
celone.
A 9 h. 40 les aviateurs sont au-dessus de
Carthagène : ils informent que le temps est
brumeux et que, par conséquent, la visibilité
est mauvaise.
A l'Exposition Coloniale
SECONDE CONFERENCE
HEBDOMADAIRE
Quinze personnes, y compris les organisa-
teurs de la propagande.
M. Roger Homo apparaît à midi tapant
pour dire :
Renseignez-vous les uns les autres.
Nous n'aurons pas tous les samedis des
communiqués à vous faire. Il s'agit de réu-
nions amicales. Je suis débordé. Je ne puis
rester avec vous.
On le voit bien : il se sauve I
Le Matin, le Petit Parisien, les AnnaLes
Coloniales s'entendent avec MM. de Bé-
votte et Balbi pour faire une visite globale
sur le chantier. - Elle a été préconisée par
M. Roger Homo.
Lundi, mardi, dimanche ? Quel jour ?
On convoqueia.
Porto. Petits gâteaux.
C'est tout.
Miran**-Marcelle Deffins.
LE PAVILLON DES MISSIONS
M. le maréchal Lyautey avait demande
que le Pavillon des Missions Catholiques ait
une physionomie coloniale.
Pour répondre à ce désir, M. Paul Tout-
non, architecte du Comité, conçut ainsi la
façade du Pavillon:
Le plus grand bâtiment qui abrite, en sa
net centrale, l'Eglise, a un caractère r( ex-
trême oriental >» ; ses grands toits verts rap-
pellent les tuiles vernissées des pagodes in-
dochinoises ; il se relève gracieusement
comme eux non plus, il est vrai, par la
contorsion des dragons, mais par l'aile dorée
des séraphins qui sont l'œuvre de M. Sara-
oezolles.
Au-dessus d'un porche laqué rouge, une
grande surface laquée bleue et blanche, com-
me les porcelaines de l'Indochine est ornée
de motifs à la gloire de la Vierge dorée qui,
dans une palmette, brille au faite du Pavil-
Inn, Les faïences sont de Mlle. Lorimy et de
M. Viiat. La Vierge de la palmette est de
M. De Villiers.
Le bâtiment de droite recouvert d'une tet
tasse, est, au contraire, de style africain.
Et le campanile, enfin, qui les cepare, est
de tonalité ocre rouge couleur qui nou rap-
pelle l'A.n.F,
Ainsi, dès l'abord, le triple caractère du
Pavillon des Missions symbolise le champ
immense de leur apostolat
Pays de religion bouddhiste
Pays de religion musulmane
Pays de religion fétichiste
Pour aider à la construction de Ion. une souscription est ouverte et l'on peut
envoyer les offrandes, soit à la Banque Lehi.
deus, 3, me Drouot, Pari sIX". ott au
compte chèque înivtal : Paris K33-24.
.'tl'1(",' Fhilff
JOgMftl WMTtDtM
Réfection & Administrai– 2
M.
PARII (P)
TtLtTH. < LOUVM ,.,
- RICHCLIKU 07-94
Les Annales Coloniales
Ln eanonc«« et réclames sont repos -
bureau du tournai.
Directeur.Fonoatcur ; Marcel RUEDEL
Tout les articles publia dans notre journal ne pouvant
être reproduits qu'en citant les AKHALES CoLOllIALD.
IIOIIEIEITS
ma la Revue mensuelle:
Un se 6 Moii 8 Itoi*
FrtXMwt
Cllonl. Ht* tOO t M t
Étranger.. MO* IKt 10,
On s'abonne sans trais dafltf
tous les bureaux de poste.
Les chemins de fer du Cameroun
(
Le ministère des Colonies a décidé l'envoi
d'une mission d'études ferroviaires au Ca-
meroun et dans le bassin du Tchad.
Cette mission, placée sous les ordres de
l'ingénieur en chef des Travaux Publics Mil-
hau, est chargée principalement d'étudier,
sur place, le projet, soumis en 1929 au mi-
nistère des Colonies par M. le Gouverneur
général Antonetti, de prolongement du che-
min de fer Centre Cameroun vers Baïbo-
koum et le bassin du Chari par Deng-Deng
et Belaré-Dva. Mais il est bien évident
qu'elle devra se précxxmpcr de prévoir un
plan général des liaisons ferroviaires du port
de Doua la avec toute t Afrique Centrale.
Les Allemands, avant la guerre, avaient
dressé un vaste plan.
Ils avaient amorcé le Xordbaim qui par-
tait de Rouahcri pour s'arrêter à Nkong-
samba à 160 kilomètres de la côte. Ils
avaient également entrepris la construction
(le la Mittellandbahn qui devait relier
Douala au Njong navigable, par une voie
de 360 kilomètres. En «913. too kilomètres
de cette voie étaient construits.
Mais en 1914, un projet grandiose avait
été édifié. Complètement élaboré, il «levait
être soumis au Reichstag en au tomme. 1914.
L'Etat avait accepté d'avancer tous les
capitaux nécessaires. Le piogranimo com-
portait la construction de _8oo à 3.000 ki-
lomètres de rail. On devait prolonger le
Nordbahn jusqu' Fonmclan, en renonçant.
pour des raisons techniques :'u projet primi-
tif de prolongation vers Garoua.
La Mittellanbahn devait être prolongée
vers Ouesso par Akoalim. A Mbalinajo ou
à un point plus à l'Ouest, un embranche-
ment devait, par Yaoundé, gagner Hertua et
Nola. A Bertua. une troisième ligne devait
joindre Koundé, Maroua. Mora. Des em-
branchement étaient prévus vers Tihati,
Ngaoundèré Dikoa Kousseri et (îore
Un autre projet, également très étudié,
proposait de desservir Ngaoundèré et Tibati
par la Nordbahn prolongée au delà de
Foumban. à travers des légions de terres
alluviales particulièrement fertiles.
Après la guewe, sous le régime du man-
dat, on a poursuivi la construction de la
ligne du chcmh. de fer du Centre, dans la
direction de Yaoundé et de Mbalmajo
par deux embranchements partant de Obélé.
Le 9 mars 1926, la première locomotive
\., atteignait la gare de YaounfJt-, Au mois
- d'août en atteignait Mlialmajo.
Mais depuis lors, 11 semble que l'adminis-
tration n'ait point envisagé aver eonfiancc
la continuation de ces travaux ferroviaires.
Dans le rapport présenté en 1929 au Con-
seil de la Société des Nations, je lis:
« Les indigènes considèrent avec satis-
faction ta préférence donnée par l'Admi-
nistration au développement des routes sur
l'extension du réseau forré. Au Cameroun
le mouvement d'échanges est largement as-
suré de communications rapides et ai>ées,
grâce à son réseau ferré actuellement suffi-
sant sur lequel viennent se greffer des ar-
tères de drainage dirigées veis tous les cen-
tres de production, et où le camion automo-
bile assure parfaitement le trafic. Construire
de nouveaux chemins de fer. ce serait, pour
l'instant, imposer aux populations la charge
somptuaire de travaux dont la réalisation
nuirait au labeur agricole et. par suite, au
développement économique. A chaque gé-
nération son œuvre. »
'--Ã:p-n(Jant. en novembre dernier, danf;
son discours d'ouverture du Conseil du Gou-
vernement. M. le Gouverneur Général An-
tonetti, faisait entendre un tout autre son
de cloche.
Il rappelait que des son arrivée en A.
E. F. la nécessité lui était apparue d'ou-
vrir au Tchad et à l'Oubangui une sortie di-
recte sur la mer à travers le Cameroun, que,
sur ses suggestions, une route avait été ou-
verte, à travers ce territoire de Yaoundé
par anga-Eboko, Bertana et Batouri vers
Bangui, d'une part vers Arrhamhault et le
Tchad, d'autre part et que, depuis lors, il
avait nettement émis le vœu de voir cette
route se transformer en chemin de fer.
It ajoutait:
« La nouvelle route Bangui-Yaoundé a
donné lieu immédiatement à une circulation
intense ; mais, si elle .rend de grands ser-
vices aux Européens, à qui elle épargne
près d'un mois de voyage, elle ne peut, au
point de vue économique, suffire à ouvrir
l'accès de la mer à de vastes régions désa-
vantagées par leur éloignement. En effet, le
coût élevé des transports sur route jend leur
emploi prohibitif pour de longues distances.
Ces constatations ne diminuent en rien
la valeur de la route déjà créée et elle a
d'ailleurs démontré, par les services quelle
rend drjà. ceux bien plus considérables en-
core que rendra un chemin de fer. »
Ainsi se heurtent deux thèses, plus : deux
1 doctrines.
Je n'entends pas prendre parti entre eue*.
Je pense, au reste, qu'elles ne sont point
contradictoires si on ne les pousse pas À
l'absolu.
Mais, tout de même, je pense qu'il serait
bon que nous ayions une doctrine des voies
de communication et un plan général de tra-
vaux publics dans la région de l'Afrique
Equatorialc qui tint compte des nécessités
actuelles des possibilités de demain et des
progrès techniques de l'industrie des trans-
ports.
Si la mission Milhau nous apporte les de
ments nécessaires à ce travail indispcnsahle.
elle n'aura pas été inutile.
filienne An' el".
Député de la lIaute-Savofe,
Rapporteur du budget de
V Algérie.
Dépêches de rlndochine !
'1.
Le raid Pariç-Tçkio
1 L'aviateur Mocnsch g. quitté Rangoon A
7 heures à destination de Saigon et Ilaiwï.
Les aviateurs Moensch et Burtin Qui ef-
fectuent un raid Paris-Tordo ont atterri à
Ifanoï à 17 heures. Us ont effectué le vol
Alep-Hanoï en quatre jours et le trajet Pa-
ris-Haiwl en 77 heures. Ils se sont envolés
hier vendredi pour ToUio, vUL Hong-Kong
ou Canton et Shanqhaï.
Les anciens combattants chez M. Robin
Au cours des dernières journées qu'il a
passées à Sqïf/on, le Gouverneur général
p. i. Robin a reçu notamment le bureau
de VAssociation des Anciens Combattants
-- Au suiet de la auestion de l'abondement
dçé pensions de guerre, le Gouverneur aè-
néral a donné tous apaisements à la dM.
galion, oui a marqué sa satisfaction et sa
gratitude pour les dispositions envisagées
Les employés de commerce et journalistes
chez M. Robin
L'associalion des employés de commerce
et celle des journalistes indigènes, ont éga-
lement été reçues par M. Robin.
99. Robin inapecte lçç forces de police
f. Le Gouverneur général p. i. îns-
1 porta la brigade d'élite de la g as de
il civile nouvellement organisée et constata,
k l'excellente tenue de cette Ifur:œ de police,
Il encadrée de gendarmes français et dotée
I d'un bon armrmcnt, ainsi que de moyens de
i! (rffnspoft rapides. Il visita ensuite la vfi.
ii son centrale de Saïgon où il s'assura des
¡ bonnes conditions d'hygiène et de tenue, et
i inspecta les services de la sûreté.
il M RoMn à Pnom^Penh
M Ayant gagné Pnom-Penh le 10 courant,
M. Robln échangea des visites avec le roi,
t vfsitçt le Musée des Arts Cambodgiens et
jt les grands travaux de remblais de la ville.
Il assista au dtnér et à la soirée de danses
offerts par le roi. A Vissue du dfncr te roi.
dans son toast se déclara heureux d'avoir
I * l'occasion d'exprimer une fois de plus la
I; reconnaissance et le loyalisme du jmiple
ô cambodgien pour la France, sous l'égide dv
la velle il s'est placé volontairement
1 f)an,ç sa réfxrnse, le Gouverneur qénéral
: p. i. nobln. rappelant qu'il avait fait ses
,.:". débuts dans l'administration indochinoise
au Cambodge, souligna les magnifiques
progrès accomplis dans ce naus. Àccompa-
;¡ gné du Résident supérieur du Cambodge M.
1: i.avit, il a qa(/u' le 11 Stem-Aral.
J M –-.
pécouyerte frune nécropôle
Le professeur Garstand annonce la décou-
verte sur le site de l'ancienne Jéricho d'une
nécropole du milieu de l'âge de bronze,
i ( c'est à-dire d'environ seize cents ans avant
J.-Ç. Les tombes sont en bon état et contien-
nent d'Importantes poteries.
One flottille Italienne
est - en rafle d'Aliter
Avant-hier matin une flottille de torpilleurs
italiens, placée sous le commandement de
l'amiral Bucci et composée de huit bâtiments
du type le plus moderne, est entrée dans le
port d'Alger,
A l'heure où viennent d'être publiés les
accords navals franco-italo-britanniques il est
bon de souligner ce geste de camaraderie et
ce témoignage d'union dans la Méditerranée.
Cette visite est d'autant plus importante que la
colonie italienne d'Atger a toujours vécu en
excellents ternies avec nos co lons.
l^a flottille, mouillé? dans le port d Alger,
est celle qui a suivi le raid au Brésil des
hydravions commandés par le général Balbo-
Après les visites d'usage au gouverneur géné-
ral de l'Algérie ainsi qu'aux autorités, une dé-
légation d'officiers italiens a déposé une gerbe
dç flçuts au monument aux moms. Les états-
majjors ont été reçus ensuite par M. Sabetta,
majm ont 6 teçus en
consul général d'Italie, au foyer des Italiens.
Hier soir, un grand dîner a été offert par M.
Sabetta dans les salons du casino municipal, et
suivi d'une réception organisée par le comité
des fêtes - de la colonie italienne. Aujourd'hui,
les représentants de I escadre sont reçus au
cercle militaire par leurs camarades des ar-
mées de terre et de mer. A midi, un grand dé-
jeuner, offert par le gouverneur général et
Mme Jules Carde, a lieu au palais de Musta-
pha. Enfin demain soir, à bord du destroyer
M41I(o. bittant pavillon de l'amiral Bucci,
une réception terminera le cycle de ces fêtes.
8.a
Un nouveau croiseur
portera le nom d14 Allêrie"
cet
Ou annonce de Brest que le vice-amiral
Dubois, préfet maritime, a posé hier, à la
cale du Point-du- Jour, le premier rivet du
croiseur de 10.000 tonnes « Algérie a qui
croiseur de 10.000 tonnes Algérie qui sera
lancé l'an prochain.
-
Une Vidttte m Afrique du Nord
Alibert, qui, avec Gaby Sime et ses parte-
naires, poursuit sa tournée en Afrique du
Nord, vient de se révéler conférencier. Il a
en effet prononcé, au Capitole de Tunis, une
conférence sur « le phonographe et les dis-
ques u avec audition de chansons enregis-
trées. Cette Innovation a obtenu un grand
succès.
L'exposition coloniale
sous le signe d'Octave Homberg
JÉON DAUDET s asso-
ciant à la Ctllff.
pagne que je mène
depuis dix ans con-
tre tous les fM.'
balts de la finance
coloniale s'en
prend avec vigueur
à Octave Homberg,
qu'il traite quoti-
diennement d'escroc et de voleur, dans l'Ac-
tion Française. Pour tardive qu'elle soit
puisqu'elle n'est entreprise que depuis trois
ans, lorsque Pierre Hamp écrivit à Octave
Homberg une lettre historique sur le con-
cours assuré de M. Pierre Laval afin de
soutenir les ambitions politiques du phynan-
cier dans la Cité, il faut s'en réjouir. Je
n'ai jamais bien perçu les avantages matériels
qu'avait pu réaliser dans cette opération
M. Pierre Laval. Il était fort riche avant
de connaître Octave Homberg, mais ce que
je perçois bien, c'est le manque tic discipline
qui existe dans les troupes royalistes dont le
leader de V « Action Française 1 est le chef.
M. Léoll Daudet dit comme nous : Octave
Homberg est un t'olcur, il mérite d'aller en
frison pour avoir conduit à la ruine, au
désespoir, voire au suicide, des milliers de
bons français épris de la grande cause colo-
niale et hypnotisés par les bobards du lan-
ceur colonial de crocodiles aux pieds hu-
mides.
Depuis trois ans M. Léon Daudet clame
l'indignité, Vamoralité civique, financière et
coloniale d'Octave Homberg et cela n'a pas
empêché le plus illustre des militants de la
cause -royaliste, le maréchal Lyautey, de
nommer au Conseil supérieur de l'Exposi-
tion Coloniale Octave Homberg, sotls-Pian.
Hamp, soupicre aux potages les plus nocifs
pour les crédules capitalistes grands ou
petits. Depuis quatre mois le fondateur de
la Société Financière Française et coloniale
est personnellement en décollfiture, dans des
conditions telles que les événements déjà
passée, si graves soient-ils, ne semblent que
le commencement d'une formidable culbute
dont, après des milliers de braves gens,
Octave Homberg fera sous peu sans doute
les frais cuisants chacun son tour
mais cela n'empêcile pas le maréchal Lyau-
tey de combler d'égards, dans des manifes-
tations publiques, Octave Homberg. Cela
n'empêchait pas il y a trois jours encore,
l'un des plus intelligents, en tous cas le
plus brillant et le plus itrtime collaborateur
du maréchal Lyautey, III, Roger Homo, de
célébrer devant cent personnes la compétence
de propagandiste (oh 1 oh 1) et de colonial
(tilt! ahl) d'Octax'e Homberg à la dernière
réunion du Comité de propagmlde de l'Ex-
position Coloniale.
Non, vraiment si cela n'était pas si triste,
se serait à pouffer de rire.
Il y a encore des places au Conseil supé-
rieur de VExposition Colomale. Et s'il n'y
en avait pas on pourrait toujours en créer.
Qu'est-ce que cela coûte ?
A défaut d'honnêtes gens, coloniaux sé-
rieux et compétents, le maréchal Lyautey
pourrait désigner pour siéger dans ce Co-
mité que préside le Àli cuit v, un certain nom-
bre de personnalités financières dont on parle
beaucoup à la ville et à la campagne. Ils
ne sont pas très coloniaux, Dieu merci.
mais ils sont très parisiens. Allons MM. de
l'Exposition, donnez des fauteuils à Mme
Hanau, MM. Devilder, de Rivaud, Geor-
ges Bénard, Oustric. Leurs places sont mar-
quées à côté d'Octave Homberg.
Mawcmt JtMfdef.
«M»
Deux invasions ailées
* *
Aux envtrons d'Agadir
Les Annales Coloniales ont plus d'une fois
signalé les dégâts considérables qu'occasion-
nent aux cultures de nos Colonies d'Afrique,
les vols de sauterelles qui s'abattent sur les
plantations.
Ces vols sont si étendus qu'ils couvrent des
régions entières et si denses qu'ils mettent sur
l'horizon des nuagee noirs, pareils à ceux qui
se foraient à l'approche des tornades.
Il y a deux iours. une invasion d'acridiens
a recouvert une vaste région dans les environs
d'Agadir ; et les habitants de se lamenter
alors, comme bien l'on pense. Mais quelle ne
fut pas leur heureuse stupéfaction de voir arri-
ver en même temps une aide sur laquelle ils
v« ej% même t«n :Voit de compter : c l u nu- 1 -
n'étaient pas en droit de compter : des mil-
liers et des milliers de cigognes qui poursui-
vant les sauterelles en faisaient un grand car-
nage.
A IaDd18
Pendant le même temps plus au Sud, dans
notre Afrique Occidentale, les banareraies et
les arachides étaient littéralement dévastées par
d'autrel nuages de sauterelles près de Kidia.
Mais ici les hommes durent lutter seuls. Les
villageois comme de coutume firent un grand
bruit de Tam-tam. Même, avec les gardes de
cercle, la force année intervint. Mais les fron-
tières célestes ne peuvent être efficacement
gardées que par des milices également céles-
tes.
Ici hélu 1 elles firent défaut.
M. Edge est attendu à Tunis
i
M. Walter Edge, ambassadeur des Etats-
Unis, dont nous avons annoncé lç départ de
France avec Mme Edge et son secrétaire,
est attendu ce soir Tunis à bord du paque-
bot lhtc-d* Aumale.
Le commerce et la production 1
des tapis marocains en 1930
–<«–
Paimi les industries indigènes qui ont pris
un réel développement depuis l'établiuement
du Protectorat, celle des tapis marocains oc-
cupe une place que la - délivrance par le Ser-
vice des Arts indigènes de l'estampille d Etat
permet d'apprécier d'une manière très exacte.
Ainsi ob a estampillé en :
1921, 6.207 tapis mesurant 23.430 mètres
carrés.
1924, 8.294 tapis mesurant 33.738 mètres
carrés.
1927, 9.439 tapis mesurant 42.146 mètres
carrés.
1930, 13717 tapis mesurant 55 544 mètres
carrés.
Soit une augmentation, en 10 ans, de près
de 250
Au prix moyen de 150 francs le mètre
carré, qui a été pratiqué pendant toute l'an-
née, la production estampillée dépasse une va-
leur de 8 millions de francs, ce qui porte le
commerce total de l'industrie tapissière car
y a une production non estampillée à
une dizaine de millions de francs.
Si l'on considère la répartition de ce com-
merce dans les différents centres du Maroc,
l'on constate que Rabat avec 15.075 mètres
carrés et Salé avec 13.818 mètres carrés, soit
en tout 28.893 mètres carrés, s'en partagent
plus de la moitié. Viennent ensuite Marra-
kech avec 6.919 mètres carrés, Fès avec
6.637 mètres carrés, Casablanca avec 6.615
mètres canés, Meknès avec 3.968 mètres car
rés et Midelt avec 1.129 mètres carrés. Le;
centres de Taza, Bou Denib, Oudjda, Sali,
Mogador, Mazagan sont beaucoup moins ac-
tifs.
- - 8-
Autrefois, la fabrication était entièrement
domestique. Aujourd'hui elle se double d'une
fabrication organisée dans des manufactures di..
rigées les unes par des indigènes, les autres
par des européens. Ces dernières tendent natu.
rellement par leurs initiatives plus hardies et
leurs capitaux plus importants, à se mettre en
première ligne.
Ces manufactures, au nombre de 19, se ré-
partissent comme suit :
6 à Rabat-Salé, dont 2 dirigées par des
européens.
5 à Marrakech dont 1 dirigée par un euro-
péen.
4 à Casablanca, toutes dirigées par des eu-
ropéens,
2 à Meknès, dont 1 dirigée par des euro-
péens.
I à Fès et I à Midelt dirigées par des eu-
ropéens.
18 est remarquable de constater que les ma-
nufactures dirigées par des européens n' ont pas
gêné le développement de la fabrication exclu-
sivement indigène. Celle-ci, qui n'atteignait
pu 20.000 mètres carrés n 1921, produit
actuellement 32.374 mètres carrés de tapis re-
présentant environ 60 de la fabrication to-
tale.
..1.
Yasmine et les millions
i
En III Moulay Brahini ben Moulay
Tayeb ben Àbdel Djellil, le plus beau cava-
lier qu'ait produit le Mohgreb, et qui pos-
sédait une collection d'armes magnifiques
vint visiter la Manufacture de Saint-Etienne.
Il s'éprit de Mlle Beuque, fille du directeur
des Contributions indirectes et l'épousa.
Par contrat de mariage il reconnaissait à
sa femme la propriété de vastes jardins dat-
tiers qu'il possédait à Afflou, dans la région
oranaise, et celle d'orangeries à Deldoul,
près de Timimoun.
Onze ans après, le jeune prince décédait
mystérieusement pendant un voyage à Tu-
nis.
Son oncle maternel Abd-el-Kader ben
Sliman, hérita des biens du prince d'Ouez-
zan. Adieu palmeraies, orangeries et jar-
dins ! La femme du chérif ne fut même pas
officiellement avertie de la mort de son
mari, et c'est par hasard qu'elle l'apprit
plus tard.
La fille du prince. Yasmine entreprend
une action judiciaire qu'elle a confiée
à Me Théodore Valensi pour faire recon-
naître son droit.
-oolb
Une grande première coloniale 1
C'est ce soir qu' aura lieu à Marse i l l e ; à
C'est ce soir qu'aura lieu à Marseille; à
l'Opéra Municipal, la première représentation
de Sarrati-le-Terriblet le drame lyrique créé à
l'Opéra-Comique en mai 1920. On sait que
le livret de cette œuvre est de notre brillant
collaborateur M, Jean Vignaud, directeur lit-
téraire du Petit Parisien. On connaît le mou-
vement et la couleur du scénario qui se dé-
roule dans un milieu particul ièrement pittores-
que, celui des charbonniers et des dockers des
quais d'Alger- On sait quelle belle partition,
pleine de soleil et de tendresse aussi, a écrite
M. Francis Bousquet, un Marseillais grand
prix de Rome qui fut élève de notre Conser-
vato ire et le boursier de la ville de Marseille
à Paris. Le directeur de 1 Opéra municipal,
M. Daniel Prunet. assisté de M, Strelitsky,
metteur en scène, a apporté tous ses soins à
assurer à cette création une présentation impec-
cable. Des décors neufs ont été brossés. Enfin,
une interprétation de choix achèvera de faire
de cette première un des événements de la sai-
son théâtrale. Il y a aura deux des créateurs
de la pièce à l'Opéra-Comique : Lafont, qui
iouera Sarrati, et Micheletti qui jouera Gil-
bert ; Mlle Marcelle Stach rempl ira le rôle de
Rose, et Mlle Grevot celui de Remediot.
L'orchestre sera conduit par M. Kamm. direc-
teur de la musique, et. au troisième acte. M.
Francis Bousquet prendra place au pupitye.
Encore les sauterelles
J'ai trouvé dam le compte rendu des tra-
vaux d'une association coloniale une inté-
ressante notice sur Jes sauterelles, ce fléau
qui, l'année dernière et celle-ci encore, a
fait tant de mal au Maroc en dépit des ef-
forts accomplis et dt's résultais remarquables
obtenus par les Services des Protectorats,
dans la lutte engagée par eux contre ces né-
fastes acridiens.
Or j'ignorais, je dois l'avouer, l'organi-
sation par les soins de la CI Commission na-
tionale d'Etudes des calamités » d'une en-
quête biologique sur les sauterellq dans les
colonies et pays de protectorat français.
Cette entreprise répond dans une certaine
mesure à ce que j'ai demandé id-même
dès l'al: dernier, car je veux croire qu'après
étude préalable des conditions dans lesquel-
les s'accomplit et revient périodiquement le
mal, on s'attachera avec succès à le
prévenir et à l'empêcher. Je remercie aussi
M. Edouard Néron d'avoir, dans un remar-
quable article de ce journal, de m'avoir per-
mis de réparer mon ignorance, et, gdcc aux
Annales, je serais heureux à mon tour, d'ai-
der à la connaissance plus générale parmi
les intéressés, du travail qui va s'accomplir
au ministère de l'Instruction publique duquel
relève, parait-il, la Commission d'études des
calamités, chose qui m'a surpris au premier
abord mais peut s'expliquer tout de même à
la réflexion.
m aucuns, sceptiques et malintentionnés,
comme il y en a tant eu Fran(c et aux co-
lonies, diront : l'euh! une enquête!. et
après ?.., nous savons ce que cela vaut, et
ce qui en résulte généralement. Si nous
comptons sur celle-ci pour nous tirer d'af-
faire, nous ne sommes pas près du résultat
espéré ! C'est entendu : le mot" enquête »
n'a généralement pas bonne presse. Cepen-
dant, puisque, depuis le temps que les cti-
quets pèlerins pérégrinent, on ne savait pas
encore, parait-il, d'où ils venaient, et où ils
allaient, ce n'est peut-être pas une mauvaise
chose que de s'informer, près des témoins,
de leurs déplacemellts, de la façon dont
ceux-ci se sont effectués, en même temps
que des dégâts commis, de préférence sur
telle ou telle plan'e par les voyageurs.
C'est même une bonne chose, en tout état
de cause, même si l'on a déjà des données
assez précises, que de compléter les remar-
ques que l'on possède d'ores et déjà, et le
questionnaire qui est ou va être envoyé par
la Commission d'études à toutes les person-
nes susceptibles de, fournir des renseigne-
ments précis et documentés n'est peut-être
pas une paperasse inutile-- à condition, bien
entendu, qu'il soit rempli sérieusement et
avec une certaine dose d'intelligence par les
questionnés et que les questionneurs,
quand ils le recevront, ne le fourrent naq
sans l'avoir lu dans un carton -Vt---à
moins qu'il ne soit rouge ou brun.
Mais quand on aura achevé, grâce à la
lecture et à la méditation des réponses fai-
tes au questionnaire, l'instruction des sa-
vants chargés de surveiller ces méchantes
bestioles, tout ne sera pas fini - loin de là,
Il faudra trouver le remède, préventif,
qui sera ou devra être employé aux endroits
reconnus les plus favorables pour que l'on y
porte la lutte contre les ennemis. On est
assez bien armé contre les criquets, mais
contre leurs mères, on est pour ainsi dire
désarmé car le ramassage, les lance-feux
et autres moyens usités actuellement, sont
en vérité des palliatifs peu efficaces et non
des remèdes réels.
Trouver le remède utile, efficace contre la
sauterelle, voilà le second stade à parcou-
rir et c'est lui qui est, de beaucoup, le plus
intéressant, car il ferait passer la question
du domaine théorique dans celui de la prati-
que. Espérons qu'une note prochaine du mi-
nistère de l'Instruction publique portera à
la connaissance des intéressés dans l'es-
pèce, à peu près tous les habitants des co-
lonies d'Afrique qu'on a pu découvrir le
sérum à inoculer à ces petites bêtes pour
qu'elles se contaminent entre elles et qu'el-
les en meurent toutes! Et en attendant ré-
pondons au questionnaire de la Commission.
Comme dit l'autre, cela ne peut jamais
faire de mal et, même, cela peut être utile.
sait-on jamais ?
Lou'. Le Barbier.
Au Conseil Wttat
Service judiciaire en Indochine. - Nomi-
nations, rappels d'ancienneté. - Protes-
tations d'un commis greffier. Rejet de
sa requête
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes que
M. Iruong-Vinh-Truong (Paul-André), com-
mis greffier principal du service judiciaire
en Indochine, avait présentées aux fins d'an-
nulation pour excès de pouvoir, 1° d'un ar.
rêté. en date du 10 octobre 1927 par lequel
le Gouverneur général de l'Indochine a ac-
- - -- '1 .-
- - -- --
cordé des promotions dans le personnel des
commis greffiers du service judiciaire aux
nommés Mailhac, Laugaudin et Diane
20 D'un arrêté, en date du to octobre
1927 par lequel le Gouverneur général de
1 Indochine a fixé l'ancienneté de M. Lau-
delle, dans l'emploi de commis greffier
principal et celle de MM. Mailhac et Sin-
naya dans l'emploi de commis greffier de
rro classe.
3° D'un arrêté, eu date du ro octobre 1927
par lequel le Gouverneur général de l'Indo-
chine a accordé des rappels d'ancienneté
pour services militaires de guerre à MM
ruong-Van-Tu. de Coudapp". Adio'ou.
commis greffiers de tro classe.
.attendu qu'il résulte tant des termes de
l'article premier § 2, de la loi du t7 avril
1924, que des travaux préparatoires que le
bénéfice des dispositions de la loi précitée
n'a pas été étendu aux fonctionnaires
d'avant-guerre mobilisés.
.Ie requérant qui, lors de ,. mobilisation
était commis greffier de 3" classe du ser-
vice judiciaire de l'Indochine, ne sautait
prétendre au bénéfice des majorations d'an-
cienneté prévues par les dispositions de la
loi dont s'agit.
.dès lors, il n'est pas fondé i demander
l'annulation de lu dénsion du 16 août 1028,
par laquelle le Premier Président, chef du
service de l'administration judiciaire en In-
ion jii(li(-.iaire en In-
dochine, lui a refusé le bénéfice.
.ni fondé à demander l'annulation des
arrêtés du Gouverneur général en date du
ro octobre 10*7-
Vers Madagascar
Le capitaine Goulette et son équipage
sont partis ce matin du Bourget
Nuit étoilie au liourget. Petit vent sec.
Horizon clair. Minuit. De nombreux groupes
stationnent devant la gare de l'Aéroport,
d'autres devant le hangar où dort encore le
Farman trimoteur Lorraine que l'on attend
;\ Tananarive et à la Réunion. Bientôt s'ou-
vient les portes du Hessoneau. A la lueur
des phares l'auto-chenille traîne l'immense
guëland. Bientôt arrivent les immenses pom-
pes-réservoirs. Les I.:()f) litres d'essence sen.
gouffrent dans l'avion.
Autour de l'appareil voici M. Alfas.-a,
gouverneur intérimaire du (ahon, quf va
s'embarciucr tout à l'heure iusuu'à' Brazz;,
ville; M. Pag«V, chef adjoint du cabinet du
ministre des Colonies; M. Sigtioret, cJiel
du secrétariat particulier de M. Paul Key-
naud, ministre des Colonies; le capitaine
Leboiteux. du ministore des Colonies;
MM, Baudry, Chidry, des avions Farman,
Jane, de la Société Générale Aéronautique;
M mes Goulette, Salel, Boutillier et de nom-
breux amis des aviateurs.
Voici Salel, le pilote, le capitaine Bou
lil 1 ici, radiot«'légraphistcs le Il mécauo"
Richard. Et voici aussi le capitaine Goulette,
foit entouré. Le héros de tant de vols colo-
niaux veut bien accorder un dernier entre-
tien aux journalistes :
Nous avons retardé notre départ d'une
demi-heure parce que la météo nous signale
des grains assez violents sur les côtes d'Es-
pagne où il eut été imprudent d'arriver
avant le lever du jour.
« Si nous atterrissons à Béchar \a 3.280 km
de Paris) dans l'après-midi, nous poursui-
vrons notre rajidonnee jusqu'à Retrean. Au-
trcment, notre seconde étape comprendra le
parcours Béchar, Reggan, Gay, Niamey.
Les autres étapes, vous le savez, seront
Niamey, Fort-Archarnbault, Brazzaville et
Broken-llill soit un parcours de 13.000 km.
que j'espère couvrir en cinq jours. »
Un dernier regard pour savoir si tout
marche bien, si sont arrimés les courriers
officiels que M. Paul Reyuaud a remis hier
à Goulette, une dernière poignée de mains
et l'équipage grimpe à bord. Essence. Con-
tact. Essai du moteur aux (ales. Un der
nier geste. Dix-huit secondes après l'avion
décollait superbement en direction de La
Morée. Il était 2 h. 27. Quelques instants
encore et Kartnan repassait - à 200 mètres de
hauteur au-dessus du Bourget filant plein
gaz en direction de Dijon.
Paris-Madagascar en cinq jours! Il fallait
GcAiletto pour tenter cette prodigieuse ran-
donnée qui, si elle réussit, battra de moitié
l'admitablc mais ancienne performance de
Bailly-Reginensi qui accomplirent ce raid
en dix jour'-.
1. A.
DERNIERE HEURE
Lt ministre des Colonies nous communi
que 1rs dépêches suivantes :
A 6 h. 40 l'avion de Goulette a atteint la
mer aux Bouches-du-Rhône. Le temps est
médiocre. L'appareil se tient à t.000 mètres
d'altitude.
A 8 h. it) l'avion passe au-dessus de Bar
celone.
A 9 h. 40 les aviateurs sont au-dessus de
Carthagène : ils informent que le temps est
brumeux et que, par conséquent, la visibilité
est mauvaise.
A l'Exposition Coloniale
SECONDE CONFERENCE
HEBDOMADAIRE
Quinze personnes, y compris les organisa-
teurs de la propagande.
M. Roger Homo apparaît à midi tapant
pour dire :
Renseignez-vous les uns les autres.
Nous n'aurons pas tous les samedis des
communiqués à vous faire. Il s'agit de réu-
nions amicales. Je suis débordé. Je ne puis
rester avec vous.
On le voit bien : il se sauve I
Le Matin, le Petit Parisien, les AnnaLes
Coloniales s'entendent avec MM. de Bé-
votte et Balbi pour faire une visite globale
sur le chantier. - Elle a été préconisée par
M. Roger Homo.
Lundi, mardi, dimanche ? Quel jour ?
On convoqueia.
Porto. Petits gâteaux.
C'est tout.
Miran**-Marcelle Deffins.
LE PAVILLON DES MISSIONS
M. le maréchal Lyautey avait demande
que le Pavillon des Missions Catholiques ait
une physionomie coloniale.
Pour répondre à ce désir, M. Paul Tout-
non, architecte du Comité, conçut ainsi la
façade du Pavillon:
Le plus grand bâtiment qui abrite, en sa
net centrale, l'Eglise, a un caractère r( ex-
trême oriental >» ; ses grands toits verts rap-
pellent les tuiles vernissées des pagodes in-
dochinoises ; il se relève gracieusement
comme eux non plus, il est vrai, par la
contorsion des dragons, mais par l'aile dorée
des séraphins qui sont l'œuvre de M. Sara-
oezolles.
Au-dessus d'un porche laqué rouge, une
grande surface laquée bleue et blanche, com-
me les porcelaines de l'Indochine est ornée
de motifs à la gloire de la Vierge dorée qui,
dans une palmette, brille au faite du Pavil-
Inn, Les faïences sont de Mlle. Lorimy et de
M. Viiat. La Vierge de la palmette est de
M. De Villiers.
Le bâtiment de droite recouvert d'une tet
tasse, est, au contraire, de style africain.
Et le campanile, enfin, qui les cepare, est
de tonalité ocre rouge couleur qui nou rap-
pelle l'A.n.F,
Ainsi, dès l'abord, le triple caractère du
Pavillon des Missions symbolise le champ
immense de leur apostolat
Pays de religion bouddhiste
Pays de religion musulmane
Pays de religion fétichiste
Pour aider à la construction de
envoyer les offrandes, soit à la Banque Lehi.
deus, 3, me Drouot, Pari sIX". ott au
compte chèque înivtal : Paris K33-24.
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