Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1931 12 mars 1931
Description : 1931/03/12 (A32,N41). 1931/03/12 (A32,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803161
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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JEUDI SOIR. 12 MARS M.
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Les Annales Coloniales
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Aucun trouble communiste au Laos
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Au cours de son discours du 23 février
dernier, M. le Ministre des Colonies disait.
« Renseigné sur l'action des meneurs qui
nous ont échappé et dont le but est de chas-
ser la France de l'Indochine. j'estime que
ae serait une erreur de croire que la bataille
est finie ». Et, en effet, s'il avait pu, fai-
sant état du rapport du Gouverneur Général
de l'Indochine par intérim, M. Robin, affir-
mer avec raison que 40.000 Indochinois
étaient revenus publiquement à nous ; il se
souvenait que dans la soirée du 8 février,
à Saigon, à la suite d'une tentative de mani-
festation communiste. l'Inspecteur Legrand,
qui tentait d'arrêter un des manifestants,
avait été blessé mortellement.
Certes, le mouvement de soumission si-
gnalé dans la province de Vinh s'est depuis
lors accentué, et aujourd'hui, plus de 50.000
rebelles ont imploré un pardon qui leur fut
accordé, mais dans la province de Ha-Tinh,
la population est pnc'Orc intimidée par la pré-
sence de certains meneurs.
Certes, l'événement qui s'est déroulé à
Caolang (Salec), au cours de janvier, la
soumission à l'Administration française de
2.311 communistes est particulièrement im-
portant, il n'en est pas moins vrai que dans
la province l'Annan), une propagande active est actuel-
lement conduite par les meneurs réfugiés
des provinces (lu Nord et que des manifesta-
tions viennent de s'y produire. Ainsi, au
Tonkin, en Annam. en Coohinohine, prin-
cipalement au CimIMge, à un degré moin-
dre, malgré une amélioration sensible, le feu
couve encore sous la cendre, et la vigilance
la plus grande est nécessaire.
Pas de provocation, pas de mesures intem-
pestives, satisfaction donnée aux justes re-
vendications, pardon généreux accordé à
ceux qui se sont laissé entraîner. et n'ont
commis eux-mêmes, aucun acte de pillage ou
de brigandage, punition mesurée d'ailleurs
à l'intensité de la faute pour tous les cou-
pables, sévérité impitoyable pour les meneurs
et les assassins, yoiH. les méthodes qu'il faut
employer. Fermeté, justice, générosité dot-
vent aller de pair ; elles sont toutes néces-
saires pour mettre fin à une situation diffi-
cile qui fut, à certaines heu \s, plus grave
que les renseignements officiels ne le lais-
saient supposer (l'étendue des soumissions
actuelles en est la preuve).
Au Laos, aucune agitation n'a été signalée
̃(• au ooun de l'année dernière et actuellement,
ttfaî «Stttiltjiê. Maîgfë une récolte de rit dé-
ficitaire- et une situation économique défa-
vorable pendant l'année 1930, lia situation
politique a été bonne et aucun incident n'est
venu troubler la paix ni la sécurité publique.
Non seulement les habitants de race Thai
répandue dans les plaines et les vallées du
Mékong et de ses affluents, non seulement
les tribus montagnardes qui peuplent les
hauts plateaux du Tran-Ninh. du Lmmg-
Prabang sont restées calmes, mais même
celles du Ohongsaly entre le Tonkin et le
Yunnam, celles (lu Hua-Panh, que parcou-
rent les agitateurs fuyant 1 Annam ou le
Tonkin et celles qui peuplent le versant
occidental de la chaîne annamite, n'ont pas
été contaminées, malgré la proximité des ré-
gions où se déroulaient de si pénibles évé-
nements.
Plus encore, les éléments immigrés aL
Laos, Annamites et Chinois ont garde une
attitude correcte et n'ont pas réagi lors des
troubles graves survenus dans leur pays
dongine.
Il y a à Vientiane. à Takkck, à Savan-
na.kek et dans la région des mines (Iétiiii de
Nam-Putènc, de nombreuses agglomérations
de chacune plusieurs milliers de 1 onkinois
ou d'Annamites ; leurs rapports avec la po-
pulation européenne et les autorités fran-
çaises ont toujours été excellents ; et cepen-
dant les émigrés d'ordinaire ne représentent
pas l'élite de l'a population d'origine.
Certains agitateurs ont tenté, au mois de
mai UHO, de soulever dans la province de
Tran-Hinh les populations de certains can-
tons du Nghan qui borde l'Annam ; ils es-
péraient que leur propagande, par l'inter-
médiaire de la province du Cammon, si ,ncn<'
en éléments annamites, pourrait gagner le
Mékong et, de là, se propager dans tout le
royaume du I.aos ; leur échec a été complet ;
aucun trouble n'a été signalé. Ils avaient
cependant bien choisi leur endroit, placé en-
tre deux feux, car cette région est exposée
à la fois aux infiltrations parties du nord
Annam et à celles qui ont pour origine La-
kone, dans le Siam, sur la rive droite du
Mékon, où l'es éléments annamites nom-
breux sont affiliées en grande partie au
communisme.
Quelles sont donc les raisons de cette
tranquillité parfaite ?
La. cause principale dont les autres dé-
coulent est géographique ; elle réside dans
un manque de liaison des agglomérations
entre elles, dans les difficultés de commu-
nications entre les centres importants. Il
en rsnlte une difficulté de dissémination des
psychoses collectives à un moment déter-
miné ; la surveillance d'ailleurs est plus
facile ; malgré les faibles effectifs de la Sû
reté locale et des services d'identité dont il
faut louer le zèle et la vigilance incessante,
une active surveillance est exercée. Une heu-
reuse coopération entre la Sûreté judiciaire
et la Sûreté locale permet de repérer rapi-
dement, des leur arrivée au Laos, les brebis
galeuses ; parmi les autres immigrés, agents
révolutionnaires annamites, affiliés des par-
tis communistes sont rapidement dépistés ;
avertis des risques qu ils courent, ils ne bou-
gent pas, sinon, ils sont expulsés.
D'un antre cfité. la masse laotienne man-
quant (l'affinités avec les Annamites immi-
grés sur son territoire, la contamination est
moins facile. D'une heureuse insouciance,
elle restera à L'abri de toute compromission
par une tendance naturelle à éviter tout ce
qui pourrait compliquer son existence.
Elle est au jourd'hui profondément atta-
chée à la France. Récemment, l'Inspecteur
distingué des Services politiques et adminis-
tratifs du Tonkin, M. Lalaurette, pronon-
çait ces paroles à peu près textuelles :
« La France n t pas seulement l'admi-
nistrateur, le magistrat, le gendarme, c'est
aussi le béton armé des ponts actuels, c'est
aussi la cuirasse empierrée des routes recou-
vrant les chemins boueux de jadis, la ligne
télégTaphiflue, le moteur d'automobile, le
bateau à vapeur, t'instruction. la protection
des malheureux anciens esclaves du man-
darin ; c'est aussi la quinine et le vaccin,
apportant la santé. Toutes ces choses n'exis-
taient pas : ce ne sont pas les communistes
qui les ont créées. Files sont l'ætmre de la
France. »
Tout cela le peuple Laotien le sait. C'est
pour cela que, pendant le voyage effectué
par le Gouverneur général en novembre 1Q29
dans les centres miniers du Cammon. ainsi
qu'à Takkek, Vientiane et Luang-Prabang :
partout il montra sa déférence pour le re-
présentant de la France et manifesta son
loyalisme. Non seulement les autorités lo-
cales exprimèrent les sentiments de vive'
gratitude qu'elles éprouvent pour la France.
mais encore les chefs de nombreuses tribus
descendirent de leurs montagnes, accouru-
rent des points les plus reculés du territoire
pour apporter l'hommage de leur dévouement
et de leur fidélité.
Depuis lors, la situation est restée la
même. En fin décembre 1930, le Résident
supérieur au Laos effectua, en avion, une
inspection des régions du Haut-Laos. Il re-
çut. à Muong-Sing, un accueil des plus
sympathiques de la population locale et il
eut aussi la visite des chefs indigènes Bir-
mans et Chinois venus pour le saluer.
Plus récemment encore, dans le courant
de janvier IQ.,T. Sa Majesté Sisavang Von.
l'ami de la France (car il n'oublie pas la
reconnaissance qu'il doit à la nation protec-
trice qui a confirmé et consolidé son gouver-
nement royal dans ses prérogatives tradition.
nelles), a fait, accompagné d'un haut fonc-
tionnaire français, une tournée dans toute
la S- région militaire de l'Indochine, et ils
y reçurent un chaleureux accueil des popu-
lations. -
Ceci prouve que le Résident supérieur et
ses collaborateurs ont su, par une sage admi-
nistration, profiter au maximum des circons-
tances favorables pour maintenir entre la
Métropole et les Laotiens, la confiance réci-
proque qui, seule, permet une collaboration
féconde et profitable aux deux parties en
cause.
Canaille Briquet,
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
M. Edgeambassadeur des Etats-Unis
est parti pour l'Afrique
L' ambassadeur des Etats-Unis et Mme
Edse, accompagnés de M. Robert-M. Scot-
ten, premier secrétaire de l'ambassade, et de
Mme Scotten, ont quitté Paris ce matin pour
passer un mois dans le Nord de l'Afrique. Ils
visiteront le Maroc, la Tunisie et l'Algérie et
rentreront à Paris vers le 15 avril.
Nos troupes progressent
dans l'Atlas
8.
On nous télégraphie de Rabat à la date
du 10 mars, que dans la matinée d'hier nous
avons occupé par surprise les hauteurs du
Tassemit et Tizi Noughni qui sont situées
sur le front de Beni Mellal. Nos troupes
ont ainsi établi une liaison entre nos posi-
tions de Ogra au nord et de Sgatt au sud.
Cette nouvelle avance nous met en posses-
sion des derniers sommets de la zone insou-
mise du Moyen-Atlas d'où la plaine du
Tadla est visible. Elle a été réalisée avec
l'aide de fractions Ali ou Sït Aïd récemment
ralliées.
Cette dépêche nous prouve que notre ac-
tion méthodique, actiofi que nous avons in-
diquée dans nos derniers numéros, se pour-
suit avec bonheur. Il est à noter qu'une des
fractions ralliées a occupé en avant de nos
lignes, dans la journée du 10, l'importante
kasbah Olouho, où Zubillaga avait été lon-
guement emprisonné.
En outre, les délégués de trois fractions
des Aït Guirrah sont venus à Ksiba deman-
der les conditions d'aman.
A Tanger
•+•
L'assemblée législative de Tanger a fixé
au 23 mars l'élection de l'administrateur et
de trois administrateurs adjoints de la zone
internationale. Actuellement, te seul candi-
dat est M. tofur, administrateur sortant.
(Par dépêche.)
A l'Exposition Coloniale
Section métropolitaine
Un déjeuner aura lieu le jeudi 26 mars, Il
12 h. 30, au Grand Palais de la Section mé-
tropolitaine, sous la présidence de M. Georgei
Schwab ,'¡'H&iaJart.
L'Automobile aux Colonies
»♦»
g
Lest bien évident
que les colonies
françaises offrent
à Vindustrie au-
tomobile un mar-
dIt encore plus
intéressant que
les constructeurs
métropolitains ne
l'imaginent , e t
qui n'atteindra
pas de longtemps son point de satuTation.
La meilleure preuve nous en est fournie
par V effort tenace des maisons étrangères
pour s'emparer des clients de la France des
cinq parties du monde. L1 Amérique four-
tiisseuse, tout comme la belette de la fable,
n'ayant trouvé devant elle aucune défense
organisée, s'est taillée en Afrique, en Asie,
en Amérique. en Océanie une vente-redoute
dont il ne sera plus facile de la faire délo-
ger.
En toute lovante, il faut cotwenir que les
constructeurs métropolitains ont obtenu le
résultat que méritaient leur quasi-indiffé-
rence et la petite mesure de leurs efforts.
Aujourd'hui encore, si incroyable que
puisse paraître le fait, deux marques d'au-
tomobiles françaises parmi les plus connues
déclaraient « qu'elles ne fetrtc raient aucun
effort de publicité dans les colonies fran-
çaises parce que le marché métropolitain
était suffisant pour absorber leur produc-
tion. alors pourquoi risquer des frais quand
le présent est assuré ? » Et voilà un fait
rassurant pour les marques étrangères qui.
elles, loin de se contenter de leurs métro-
poles, de leurs colonies, exportent dans nos
pays d'outre-mer et intensifient sans cesse
leurs moyens d'action auprès de la clientèle
européenne et indigène. N'est-il pas logique,
dans ces conditions, que la concurrence amé-
ricaine menace de submerger le marché.
C'est ainsi qu'en Indochine, sur Y 6. ooo
voitures. 2.352 seulement sont de marque
française : en Algérie, sur 3t. 100 autos.
8.217 marques françaises; Afaroc. 17.809
vélnctdes. 2.583 marques françaises. Et ainsi
de suite, dans le reste du tour du monde
français, les chiffres ne sont pas plus ré-
cotifortatifs!
Ne serait-ce que pour ouvrir les yeux à
nos fabricants, nous leur signalons l'immense
marché de la Clrine où les marques fran-
çaises ne roulent gutre. Quelle incurable
inaptitude avons-nous donc à sortir de nos
coquilles et à conquérir des débouchés qui
existent, en dehors de Paris, Nantes, Lyon
ou Marseille. Chômage. chômage. y en
aurait-il tant que cela si les dirigeants de
nos firmes nationales, à Vexemple des gens
de lettres, savaient accepter a l'imntotion au
voyage » et les pieds hors des pantoufles,
prospectaient les marchés mondiaux qui ré-
clament les efforts de la France. Les trois
quarts du temps, nos industriels casaniers ire
lisent même pas les notwelles qui leur ap por-
tent l'air et. les chiffres du large.
ÉcioumrcÊ Néron,
Sénateur de la Haute Loire,
Vice-président de la Commission
de# DMM!nes.
Les" Cargos du Désert"
-6.
1/CS « cargos du désert Laftly » rempilent
la semaine prochaine : deux des trois cargos
quitteront Paris pour rejoindre Alger; de là,
ils descendront au Sahara pour le compte
d'un de nos confrères du matin qui envoie
une mission étudier les salines du Sahara.
Les cargos seront rentrés le 27 avril pour
figurer à l'Exposition Coloniale de Vin-
cennes à côté de celui qui reste actuellement
à Paris.
.1.
L'Italie et le Transsaharien
Le bruit s'est répandu en Italie, et les
journaux de la Péninsule s'en sont fait
l'écho, que le Comité International de l'Ex-
position Coloniale, se proposerait de réunir à
Paris des délégués belges, italiens et fran-
çais, pour examiner la question du trans-
saharien. Nos voisins en profitent pour re-
mettre sur le tapis la question du transli-
byen qui se raccorderait quelque part à la
ligne française selon le tracé à adopter.
Au Conseil d'Etat
A Madagascar. - Mise à la retraite d'un
fonctionnaire. - Rejet de sa requête
Par arrêté du Gouverneur général de Ma-
dagascar, en date du 1er août 1027, M. Fla-
haut, chef de bureau de comptabilité du ca-
dre local permanent des Travaux publics à
Madagascar, était mis, d'office, à la retraite.
Ce fonctionnaire avait déféré cet arrêté
devant le Conseil d'Etat, aux fins d'annula-
tion, attendu, soutenait-il, qu'ayant des fonc-
tions sédentaires, il ne pouvait être mis à la
retraite après vingt-cinq ans de service ;
puis, étant père de trois enfants, il avait le
droit de rester en fonctions jusqu'à 60 ans.
Le Conseil d'Etat n'a pas admis cette ar-
gumentation ; cette haute juridiction a rejeté
la requête de ce fonctionnaire, attendu.
Que les dispositions de l'article III de
la loi du 30 juin 1923 ne sauraient être éten-
dues aux agents locaux tributaires, comme
le requérant, en vertu du décret du 28 jan-
vier 1923, de la caisse locale de retraites
des services locatix de Madagascar.
.d'autre part, aux termes de l'art. 5 du
décret du 22 novembre 1904, modifié par le
décret du 17 janvier 1917, le droit à pension
pour ancienneté de services est acquis sans
condition d'âge à 25 ans de services effec-
tifs.
Or, M. Flahaut comptait plus de 25 ans
de services. Des lors, il n'est pas fondé à
soutenir qu'en le mettant d'office à la retrai-
te, le Gouverneur général de Madagascar a
excédé ses pouvoirs.
.d'où rejet de la requête de M. Flahaut.
Bais les CoMlsstoiK
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit aujourd'hui jeudi
12 man à 18 heures.
A l' ordre du jour figurent :
1° Le rapport de M. Proust sur la propo-
sition de loi portant création d'un grand
Conseil de France d outM-mer :
2° La nomination d'un rapporteur de la
proposition de loi tendant à créer l'ordre du
« Mérite colonial » ;
3° La lecture d'une communication du Ré-
sident général de Tunis au sujet du voyage
d' une délégation de la Commission.
A LA MARINE MARCHANDE
Les Chargeurs Réunis sur la sellette
La Commission de la Marine marchande
s. est réunie hier pour entendre M. de Qiappe-
delaine lui parler de la Botte frigorifique de la
France et plus spécialement l'une conoention
passée à ce sujet avec une compagnie de navi-
galion.
De multiples questions ont été posées par
les commissaires sur le fonctionnement de la
convention et en particulier sur les conditions
d' entretien des bateaux visés par le texte de
la convention.
- - -
Au-dessus de toutes ces questions, il y en
a une autre plus générale qui doit être posée :
la Compagnie en question offre-t-elle des ga-
ranties suffisantes pour qu'on signe avec elle
une convention de cette importance ?
Nos lecteurs répondront d'eux-mêmes quand
ils sauront qu'il s agit des Chargeurs Réunis 1
- - -Obee-- --
Un colonial d'afaires
Le baron Thénard, oustricard
Le baron Titi liard. qui appitrtient à quel-
ques sociétés coloniales, a du culot. Il bhlé-
ficie, jusques à quand, d'un sursis provi-
soire qui lui permet d'agir comme un citoyen
libre et honnête. Mais à la Commission d'en-
quête sur les scandales financiers, ses faits
et gestes sont surveillés, connus, jugés. C'est
ainsi que ladite commission s'est étonnée
d'apprendre hier que M. Oustric préside
régulièrement, depuis son incarcération à la
Santé, les séances du Conseil d'administra-
tion de la ffolfra, et eela au siège même de
la Banaue Oustric. Parmi les convives de
choix de ces séances, l'lm trouve naturelle-
ment M. de Saint-Aulaire, ambassadeur de
Frattce, M. Paradis et l'inévitable Thénard.
Thènard est pris de l'amitié d'Oustric :
aura-t-il la noblesse d'âme ou simplement la
possibilité de le suivre volontairement par-
tout.
"A.e.
TABLEAU
l'i
Quatre mois sont passés depuis que, le 17
novembre dernier. j'annonçais que l'affaire
Oustric était le commencement d une grande
débandade.
Les événements n' ont pas tardé à me donner
raison. Voici les premiers résultats :
Je disais : pourquoi Oustric et pas Octave
Homberg ? Octave Homberg est liquidé de
toutes ces affaires, il aura vécu largement sur
un pied de quelques dizaines de millions par
an aux frais des poires juteuses qui ont cru en
lui comme en un honnête homme, alors qu'il
n'était qu'un fripon. à ce point que les trente
millions de dernière heure qu'il avait garés sur
une spéculation de titres en Indochine s'éva-
nouiront comme un dernier beau rêve en raison
des conditions très spéciales de l'opération.
Je disais pourquoi Oustric et pas Georges
Bénard ? Georges Bénard est en liquidation
judiciaire et des plaintes sont déposées, bref,
son compte est fait. ses clients aussi d'ail-
leurs.
Je disais pourquoi Oustric et pas de Ri-
vaud ? De Rivaud qui apparaît comme un des
plus beaux ôcumeurs de 1 épargne française, est
l'objet de deux plaintes, en attendant proba-
blement d'autres actions de justice.
Je disais pourquoi Oustric et pas Fommer-
vault ? Fommervauit, le petit mécano de Rueil
improvisé grand spéculateur colonial par l'im-
bécillité de ses commanditaires, est aujourd'hui
a quia. Il suit ses camarades, il glisse sur
la planche savonnée.
A qui le tour ? Prenez vos numéros, mes-
sieurs les agioteurs coloniaux, la première four-
née va déjà mettre pas mal de pain sur la
planche de MM. les membres de la Commis-
sion d'enquête sur les scandales ifnanciers.
Seulement, MM. Louis Marin, Pierre Renau-
del, Georges Mande!, Desbons, Guernut,
Blondel et consorts voudront-ils manger le
morceau ?
---------.----- -_-_.- - -.--------
AU SIAM
Le ministre d'Allemagne à Bangkok
lA Roi a donné audience au ministre d'Al-
lemagne et à Vlital-Maior rtu croiseur Bmden,
arrivé samedi.
Le Gouverneur Davis à Bangkok
Le Gouverneur des Philippines est arrivé
mard. Il a d'né cllez le Roi et mercredi chez
1-i ministre des Affaires Etrangères.
Le Plttsburg est arrivé
Le croiseur américain Pittaburo est arrivé
hier.
LENSMON COLONIALE
Internationale de Paris
A LA COMMISSION 1 DE PROPAGANDE
Les journalistes étaient, hier, admis au
sein de la Commission de Propagande qui
se tenait au Commissariat général.
A 15 heures, la salle a l'air d'un bocal où
l'on aurait enfermé une hydre à cent têtes.
Conversations. Chaleur. Fumée des cigares
et cigarettes en activité.
A 15 h. 10, M. André Lebon, ancien minis-
tre, président, fait son entrée accompagné
de M. Roger Homo, chef de la Propagande.
La Propagande, dit M. Homo, sitôt assis,
nécessite un distinguo. Il y a la propagande
proprement dite. Il y a la Publicité. La
Propagande est action toute morale, la Pu-
blicité est action matérielle. On ne peut
s'attaquer à la seconde que lorsque le ter-
rain a été préparé par la première. Tout
comme en bèche la terre avant de planter
ses choux.
Gomment s'effectua la préparation
du terrain
Il n'est meilleur jardinier que la Presse
française.
Dès la première heure, on la charge de
donner une façon à la culture publique.
Elle n'y manque pas. Elle défriche, ense-
mence les esprits en jachère, sans penser
d'ailleurs à récolter.
Mais que fait le Commissariat général
pendant ce temps (1927-28-29)? De son côté,
il implante l'idée d<* l'Exposition coloniale
dans la Métropole, aux Colonies, à l'Etran-
ger.
Comment ? Par des alliances diplomati-
ques avec les Chambres de commerce, d'Agri-
culture, les Associations, les Offices de tou-
risme, les Ambassades, les Consulats de
tous les pays. u. - -- -- -
Un colle des affiches. Les l'.T.T., les
Banques, les Syndicats d'initiative, les
Agences de tourisme font seuls les frais
sérieux du collage. Et cela, c'est un point
marqué pour l'organisateur responsable des
deniers de la France coloniale et de l'Ex-
position.
Pour « ameublir » le terrain, on fait
mieux encore. Trois millions de dépliants
et quatre millions de cartes postales sont
édités.
Qui les a vus ?
L'étranger? pas moi, sûrement I
L'étranger joue un rôle capital dans l'Ex-
position prochaine. Du moins selon M. Ro-
ger Homo.
Est-ce là méthode très sûre?
Elle eut été certainement intelligente
voilà dix ans. Mais la crise des affaires est
mondiale. Les touristes venus des Pôles ou
des Amériques sont plus rares qu'autrefois.
Une belle et large publicité dans les jour-
naux de Grande France aurait été je crois,
meilleure enseigne à l'etranger.
Nous atteignons ici la Publicité. Des
vignettes, des dépliants qui vont sortir, d'ici
quelques semaines, achèvent la mise en va-
leur du terrain.
Nous y sommes.
La Publicité
M. Homo parle.
- Nous avons trop peu d'argent, pour
faire la publicité nécessaire (1). L'Espagne,
elle, a dépensé rien qu'en France 15 mil-
lions (francs ou pesetas??) pour la publicité
de l'Exposition de Barcelone. (Evidemment
l'organisateur n'a pas dû mourir sur la
paille.)
Mais on attend vainement que des chif-
fres français nous soient donnés.
Des chitTrC's? 100.000 francs la paire dans
des journaux anglais, 100.000 francs d'am-
ches par ici, 200.000 francs par là. C'est
tout. Absolument tout ce qui est sorti des
caisses en dehors des multiples millions gâ-
chés pour la publicité des bons dont 400.000
sont encore à placer.
Les catalogues des grands magasins, les
Wagons-Lits, sur leurs menus, les cinémas,
les petits théâtres de Paris parlent de l'Ex-
position coloniale.
On en parle partout, assure M. Homo.
Joséphine Baker comme la reine d'Angle-
terre, les princesse-s russes et le dernier des
bottligers. Et gràre à la publicité.
Et il conclut :
Nous avons trop peu d'argent, mais avec
ce peu nous ferons ce qu'il est utile de
faire.
Par trois fois, M. Ilomo insiste.
« Ce n'est pas beaucoup d'affichcs pla-
cardées dans les villes qu'il faut. Mais une
affiche bien placée.
« Ce n'est pas beaucoup d'enseignes lu-
mineuses ; mais une enseigne lumineuse pla-
cée au bon endroit. >»
Les Membres de la Commission discutent
Ils ont discuté de iô heures à 17 heures.
Nous avons appris que 400.000 images se-
raient distribuées bientôt par la Fédération
des Syndicats d'Initiative.
Qu'il fallait un bureau permanent de ren.
seignements. Ce qui n'existe pas encore.
C'est étrange.
Que la création des cartes de légitimation,
ouvrant de réelles possibilités, est presque
acquise dans tous ses droits.
Enfin et cela surtout est à retenir
qu'en raison de la crise mondiale, il ne fal-
lait pas trop compter sur l'étranger, malgré
l'énergique et inlassable propagande. Sauf
cependant à cette condition : le voyage
collectif.
Un exemple de prix nous est donné par
un interrupteur :
490 francs sont seulement demandés pour
amener à Paris, d'Alsace. 400 touristes. Sé-
jour de quatre jours à Paris. Voyage. Nour.
riturc. Logement. Et visite au Havre avant
le retour.
Avec le ciel n'y a-t-il pas des accommode.
ments ?
En résumé. On a fait beaucoup de choses.
Dos choses très difficiles. L'univers est
averti.
Mais pourquoi avoir laissé la France, la
Grande France méditerranéenne et océani-
que, jouer le rôle de parente pauvre ?
C'est la France coloniale qui, après tout,
expose, pour la première fois à Paris.
""ra..-.Hare" nef fin*.
(1) Awe la publicité dos bons ot i«s 12 mil-
lions voIA-, hier ni nat. l¡.tH l'ait I ¡\ 30 mil-
linns.
LE TRAITÉ DE cOlmo:
FRANCE-AUTRICHE
EST APPLICABLE A L'IHPOCffllŒ
.8 T
On nous annonce de Vienne que la com-
mission du commerce du Conseil national a
approuvé les notes échangées avec le gou-
vernement français au sujet de l'extensioa
à l'Indochine des dispositions du traité de
commerce entre l'Autriche et la France.
-elle- –-–-
Dépêches de rladOthine
»♦»
Exécutions capitales
Demx Individus, Nguilen-Tri-Shi et Pham-
Van-Thinh, condamnas à mort pqr la com-
mission criminelle d'Hanoi en aoilt dernier,
pour participation aux atleniaus révolution-
naires et à l'assassinat d'un codétenu dans
la prison ont Olt' emUnités Mer.
Arrivée du courrier de 1 Indochine
Jovetise. l"avion Air-Orient faisant le
service Marseille-Saigon est arrivé hier
avec 34 kilos de courrier, en avance de 24
heures sur r horaire Trrévu. Le lait est à si-
flnalr, car l'avion par swite de tempêtes
entre Marseille et Itcgroulh eut quatre jours
de retard. La liaison Marseille-Saigon a
demc été faite en sept jours de vol effeciif.
.1.
Tu te rends compte.
LES COURONNES DE CARTON
Le Comité des fêtes de Paris a tenu,
avant-hier, à faire preuve d'un peu de ju-
geotte et de bon sens. Il a fait élire comme
Reine des Colonies françaises Mlle Aycka
Serotte Segua, dactylographe créole. On a
du même coup dépossédé de sa royauté MUe
Joséphine Baker à qui l'on donna la CfmI-
pensation du sceptre international. Et l'on
dit que les révolutions ne se font pas en un
jour!
Nous verrons donc Mlle Aycka Serotte
Segua défiler pour la Mi-Carême sur un
char porteur de bananes et accomplir les
gestes Piaîfs. désuets et charmants d'une sou-
veraineté illusoire. Le Comité des fêtes de
Paris sourira de toutes ses moustachesf Mlle
Serotte de toutes ses dents et les Parisiens
regarderont passer avec gentillesse le cor-
tège de carton-pâte et d'intime liesse. Et
ils retourneront cites eux en disant une fois
de plus : « Ben! Mince! C'est tout çat »
et le lendemain la Reine des Colonies se
verra refuser l'entrée gratuite de l'Exposi-
tion de Vincennes.
C'est du moins à Prévoir puisque le Co-
mité de l'Exposition a annonce qu'il ne
voulait être mêlé en rien à cette masca-
rade, Nous ne pouvons d'ailleurs qu'approu-
ver sa réserve. Les couronnas, même de fer
blanc doréy doivent être Posées sur le front
de la plus digne. Qui donc a assuré au
en Algérie, au Ttmkm, à la Réunion, à Ma-
dagascar, à la Guyane, au Sénégal ou ail-
leurs une jeune fille dont la beauté pourrait
faire pâlir d'envie Miss Univers elle-mêmef
Voilà donc un trône qui va rouur Victor
Hugo dixit, comme une feuille "orte.
Pauvres couronnes de carton.
M. 4.
Autour des difficultés
de la Compagnie Générale
Aéropostale
par Yvks Canaux.
Cette affaire de la Compagnie Générale
Aéropostale dont l'imbroglio ne se dénoue
qu'avec peine devant la commission compé-
tente. de la Chambre des députés, émeut à
l'heure actuelle tout un groupe de nos plus
importantes colonies ou protectorats ; et cette
importance, que revêt pour elles bi seule,
éventualité d'un arrêt det la ligne aérienne
qui les relie à la métropole nous découvre
brusquement le rôle essentiel que l'aviation
s'est, petit à petit, d'elle-même, donné dans
le mouvement des relations intercontinen-
tales.
Mais la gravité do la question s'accroit
encore du fait qu'une nation étrangère s'y
trouve au moi ns mêlée- puisque l'Aéropos-
tale avait dans son service l'exploitation de
la ligne France-Amérique du Sud.
Aussi n'est-ce plus seulement des diffi-
cultés d'une affaire privée qu'il s'atrit mais
de la nécessité de conserver à notre pays la
possession d'une des voies aériennes à long
trafic dont il a su, a temps, cette fois, or-
ganiser le mécanisme, étendant ainsi un
peu plus loin dans le monde le rayonnement
de son activité.
Des lignes de cet ordre s'exploitent à
porte ce ;;ont de ces services publics, roua-
ges essentiels d'un Etat, et dont celui-ci doit
assurer coûte que coûte le fonctionnement
bien qu'ils ne puissent être que déficitaires :
les bénéfices à en tirer ne sont pas immé-
diats ils ne viendront jamais dans un
compte d'exploitation balances et dépenses
ils n'apparaîtront jamais chitTrablcs, jamais
appréciables matérielllment, mais ils seront
dans la vie quotidienne de l'Etat un élément
d'activité et de travail grâce auquel s'éla-
bore lentement la richesse collective.
C'est pourquoi l'on élève à nouveau et
très ardemment (au moment où la Compa-
gnie Générale Aéropostale, concessionnaire
d'un de ses services publics, s'avère incapa-
ble. de remplir ses engaglments), l'éternelle
question de savoir sous quelle forme, la plus
utile aux besoins publics, la plus profitable,
doivent être exploités les services qui font
si intimement partie de la vie nationale.
Là-dessus les controverses sont intarja-
bles, les arguments s'échangent, on parle de
mise en régie, régie simple ou régie intéres-
sée, on parle de concession subventionnée
(naturellement puisque le service s'exploite
à perte), on parle de beaucoup d'autres ques-
tions de détails, de modalités complexes qui
ont leur origine dans ta situation de fait
qu'ont à recoudre les Commissions du Par le-
ment. Deux intérêts demeurent en présence:
l'intérêt de l'Etat, d i contribuable et l'in-
térêt privé. Tout le monde est en théorio
d'accord pour défendre l'Etat : en fait qu'en
ras rvUMKRO : M) OBNTkMBS
JEUDI SOIR. 12 MARS M.
.Il tMTtMM
Méêsctimi & Administration ;
M, BM M MHtf-Tftalir
PARIS cm
liiliii, i LAMIV- imi
- mCNBUBU IMI
4 C 0
Les Annales Coloniales
III –if cm et ,. r.,. Dibb^tbiid Panmtiu» Ma. RUEDEL Tomt les artteUt publié* datu notre franut ns ptwH
KM *mnm *> fwr–I. UIRBCTfiUR.rONDATtUR s mareet RUeUCI êtn reproduit» qv'en cUant lu Anulm Cm.-
ABOIMEIEITS
mm la Revue mensmeMo:
0. - Slfefe 3 MM»
NMII
taêMiil INi MD a ID
Mit tt6 » Ni
On elabmm mm ftb dm
knn 1m bweaux de parte.
Aucun trouble communiste au Laos
) t
Au cours de son discours du 23 février
dernier, M. le Ministre des Colonies disait.
« Renseigné sur l'action des meneurs qui
nous ont échappé et dont le but est de chas-
ser la France de l'Indochine. j'estime que
ae serait une erreur de croire que la bataille
est finie ». Et, en effet, s'il avait pu, fai-
sant état du rapport du Gouverneur Général
de l'Indochine par intérim, M. Robin, affir-
mer avec raison que 40.000 Indochinois
étaient revenus publiquement à nous ; il se
souvenait que dans la soirée du 8 février,
à Saigon, à la suite d'une tentative de mani-
festation communiste. l'Inspecteur Legrand,
qui tentait d'arrêter un des manifestants,
avait été blessé mortellement.
Certes, le mouvement de soumission si-
gnalé dans la province de Vinh s'est depuis
lors accentué, et aujourd'hui, plus de 50.000
rebelles ont imploré un pardon qui leur fut
accordé, mais dans la province de Ha-Tinh,
la population est pnc'Orc intimidée par la pré-
sence de certains meneurs.
Certes, l'événement qui s'est déroulé à
Caolang (Salec), au cours de janvier, la
soumission à l'Administration française de
2.311 communistes est particulièrement im-
portant, il n'en est pas moins vrai que dans
la province
lement conduite par les meneurs réfugiés
des provinces (lu Nord et que des manifesta-
tions viennent de s'y produire. Ainsi, au
Tonkin, en Annam. en Coohinohine, prin-
cipalement au CimIMge, à un degré moin-
dre, malgré une amélioration sensible, le feu
couve encore sous la cendre, et la vigilance
la plus grande est nécessaire.
Pas de provocation, pas de mesures intem-
pestives, satisfaction donnée aux justes re-
vendications, pardon généreux accordé à
ceux qui se sont laissé entraîner. et n'ont
commis eux-mêmes, aucun acte de pillage ou
de brigandage, punition mesurée d'ailleurs
à l'intensité de la faute pour tous les cou-
pables, sévérité impitoyable pour les meneurs
et les assassins, yoiH. les méthodes qu'il faut
employer. Fermeté, justice, générosité dot-
vent aller de pair ; elles sont toutes néces-
saires pour mettre fin à une situation diffi-
cile qui fut, à certaines heu \s, plus grave
que les renseignements officiels ne le lais-
saient supposer (l'étendue des soumissions
actuelles en est la preuve).
Au Laos, aucune agitation n'a été signalée
̃(• au ooun de l'année dernière et actuellement,
ttfaî «Stttiltjiê. Maîgfë une récolte de rit dé-
ficitaire- et une situation économique défa-
vorable pendant l'année 1930, lia situation
politique a été bonne et aucun incident n'est
venu troubler la paix ni la sécurité publique.
Non seulement les habitants de race Thai
répandue dans les plaines et les vallées du
Mékong et de ses affluents, non seulement
les tribus montagnardes qui peuplent les
hauts plateaux du Tran-Ninh. du Lmmg-
Prabang sont restées calmes, mais même
celles du Ohongsaly entre le Tonkin et le
Yunnam, celles (lu Hua-Panh, que parcou-
rent les agitateurs fuyant 1 Annam ou le
Tonkin et celles qui peuplent le versant
occidental de la chaîne annamite, n'ont pas
été contaminées, malgré la proximité des ré-
gions où se déroulaient de si pénibles évé-
nements.
Plus encore, les éléments immigrés aL
Laos, Annamites et Chinois ont garde une
attitude correcte et n'ont pas réagi lors des
troubles graves survenus dans leur pays
dongine.
Il y a à Vientiane. à Takkck, à Savan-
na.kek et dans la région des mines (Iétiiii de
Nam-Putènc, de nombreuses agglomérations
de chacune plusieurs milliers de 1 onkinois
ou d'Annamites ; leurs rapports avec la po-
pulation européenne et les autorités fran-
çaises ont toujours été excellents ; et cepen-
dant les émigrés d'ordinaire ne représentent
pas l'élite de l'a population d'origine.
Certains agitateurs ont tenté, au mois de
mai UHO, de soulever dans la province de
Tran-Hinh les populations de certains can-
tons du Nghan qui borde l'Annam ; ils es-
péraient que leur propagande, par l'inter-
médiaire de la province du Cammon, si ,ncn<'
en éléments annamites, pourrait gagner le
Mékong et, de là, se propager dans tout le
royaume du I.aos ; leur échec a été complet ;
aucun trouble n'a été signalé. Ils avaient
cependant bien choisi leur endroit, placé en-
tre deux feux, car cette région est exposée
à la fois aux infiltrations parties du nord
Annam et à celles qui ont pour origine La-
kone, dans le Siam, sur la rive droite du
Mékon, où l'es éléments annamites nom-
breux sont affiliées en grande partie au
communisme.
Quelles sont donc les raisons de cette
tranquillité parfaite ?
La. cause principale dont les autres dé-
coulent est géographique ; elle réside dans
un manque de liaison des agglomérations
entre elles, dans les difficultés de commu-
nications entre les centres importants. Il
en rsnlte une difficulté de dissémination des
psychoses collectives à un moment déter-
miné ; la surveillance d'ailleurs est plus
facile ; malgré les faibles effectifs de la Sû
reté locale et des services d'identité dont il
faut louer le zèle et la vigilance incessante,
une active surveillance est exercée. Une heu-
reuse coopération entre la Sûreté judiciaire
et la Sûreté locale permet de repérer rapi-
dement, des leur arrivée au Laos, les brebis
galeuses ; parmi les autres immigrés, agents
révolutionnaires annamites, affiliés des par-
tis communistes sont rapidement dépistés ;
avertis des risques qu ils courent, ils ne bou-
gent pas, sinon, ils sont expulsés.
D'un antre cfité. la masse laotienne man-
quant (l'affinités avec les Annamites immi-
grés sur son territoire, la contamination est
moins facile. D'une heureuse insouciance,
elle restera à L'abri de toute compromission
par une tendance naturelle à éviter tout ce
qui pourrait compliquer son existence.
Elle est au jourd'hui profondément atta-
chée à la France. Récemment, l'Inspecteur
distingué des Services politiques et adminis-
tratifs du Tonkin, M. Lalaurette, pronon-
çait ces paroles à peu près textuelles :
« La France n t pas seulement l'admi-
nistrateur, le magistrat, le gendarme, c'est
aussi le béton armé des ponts actuels, c'est
aussi la cuirasse empierrée des routes recou-
vrant les chemins boueux de jadis, la ligne
télégTaphiflue, le moteur d'automobile, le
bateau à vapeur, t'instruction. la protection
des malheureux anciens esclaves du man-
darin ; c'est aussi la quinine et le vaccin,
apportant la santé. Toutes ces choses n'exis-
taient pas : ce ne sont pas les communistes
qui les ont créées. Files sont l'ætmre de la
France. »
Tout cela le peuple Laotien le sait. C'est
pour cela que, pendant le voyage effectué
par le Gouverneur général en novembre 1Q29
dans les centres miniers du Cammon. ainsi
qu'à Takkek, Vientiane et Luang-Prabang :
partout il montra sa déférence pour le re-
présentant de la France et manifesta son
loyalisme. Non seulement les autorités lo-
cales exprimèrent les sentiments de vive'
gratitude qu'elles éprouvent pour la France.
mais encore les chefs de nombreuses tribus
descendirent de leurs montagnes, accouru-
rent des points les plus reculés du territoire
pour apporter l'hommage de leur dévouement
et de leur fidélité.
Depuis lors, la situation est restée la
même. En fin décembre 1930, le Résident
supérieur au Laos effectua, en avion, une
inspection des régions du Haut-Laos. Il re-
çut. à Muong-Sing, un accueil des plus
sympathiques de la population locale et il
eut aussi la visite des chefs indigènes Bir-
mans et Chinois venus pour le saluer.
Plus récemment encore, dans le courant
de janvier IQ.,T. Sa Majesté Sisavang Von.
l'ami de la France (car il n'oublie pas la
reconnaissance qu'il doit à la nation protec-
trice qui a confirmé et consolidé son gouver-
nement royal dans ses prérogatives tradition.
nelles), a fait, accompagné d'un haut fonc-
tionnaire français, une tournée dans toute
la S- région militaire de l'Indochine, et ils
y reçurent un chaleureux accueil des popu-
lations. -
Ceci prouve que le Résident supérieur et
ses collaborateurs ont su, par une sage admi-
nistration, profiter au maximum des circons-
tances favorables pour maintenir entre la
Métropole et les Laotiens, la confiance réci-
proque qui, seule, permet une collaboration
féconde et profitable aux deux parties en
cause.
Canaille Briquet,
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
des Protectorats.
M. Edgeambassadeur des Etats-Unis
est parti pour l'Afrique
L' ambassadeur des Etats-Unis et Mme
Edse, accompagnés de M. Robert-M. Scot-
ten, premier secrétaire de l'ambassade, et de
Mme Scotten, ont quitté Paris ce matin pour
passer un mois dans le Nord de l'Afrique. Ils
visiteront le Maroc, la Tunisie et l'Algérie et
rentreront à Paris vers le 15 avril.
Nos troupes progressent
dans l'Atlas
8.
On nous télégraphie de Rabat à la date
du 10 mars, que dans la matinée d'hier nous
avons occupé par surprise les hauteurs du
Tassemit et Tizi Noughni qui sont situées
sur le front de Beni Mellal. Nos troupes
ont ainsi établi une liaison entre nos posi-
tions de Ogra au nord et de Sgatt au sud.
Cette nouvelle avance nous met en posses-
sion des derniers sommets de la zone insou-
mise du Moyen-Atlas d'où la plaine du
Tadla est visible. Elle a été réalisée avec
l'aide de fractions Ali ou Sït Aïd récemment
ralliées.
Cette dépêche nous prouve que notre ac-
tion méthodique, actiofi que nous avons in-
diquée dans nos derniers numéros, se pour-
suit avec bonheur. Il est à noter qu'une des
fractions ralliées a occupé en avant de nos
lignes, dans la journée du 10, l'importante
kasbah Olouho, où Zubillaga avait été lon-
guement emprisonné.
En outre, les délégués de trois fractions
des Aït Guirrah sont venus à Ksiba deman-
der les conditions d'aman.
A Tanger
•+•
L'assemblée législative de Tanger a fixé
au 23 mars l'élection de l'administrateur et
de trois administrateurs adjoints de la zone
internationale. Actuellement, te seul candi-
dat est M. tofur, administrateur sortant.
(Par dépêche.)
A l'Exposition Coloniale
Section métropolitaine
Un déjeuner aura lieu le jeudi 26 mars, Il
12 h. 30, au Grand Palais de la Section mé-
tropolitaine, sous la présidence de M. Georgei
Schwab ,'¡'H&iaJart.
L'Automobile aux Colonies
»♦»
g
Lest bien évident
que les colonies
françaises offrent
à Vindustrie au-
tomobile un mar-
dIt encore plus
intéressant que
les constructeurs
métropolitains ne
l'imaginent , e t
qui n'atteindra
pas de longtemps son point de satuTation.
La meilleure preuve nous en est fournie
par V effort tenace des maisons étrangères
pour s'emparer des clients de la France des
cinq parties du monde. L1 Amérique four-
tiisseuse, tout comme la belette de la fable,
n'ayant trouvé devant elle aucune défense
organisée, s'est taillée en Afrique, en Asie,
en Amérique. en Océanie une vente-redoute
dont il ne sera plus facile de la faire délo-
ger.
En toute lovante, il faut cotwenir que les
constructeurs métropolitains ont obtenu le
résultat que méritaient leur quasi-indiffé-
rence et la petite mesure de leurs efforts.
Aujourd'hui encore, si incroyable que
puisse paraître le fait, deux marques d'au-
tomobiles françaises parmi les plus connues
déclaraient « qu'elles ne fetrtc raient aucun
effort de publicité dans les colonies fran-
çaises parce que le marché métropolitain
était suffisant pour absorber leur produc-
tion. alors pourquoi risquer des frais quand
le présent est assuré ? » Et voilà un fait
rassurant pour les marques étrangères qui.
elles, loin de se contenter de leurs métro-
poles, de leurs colonies, exportent dans nos
pays d'outre-mer et intensifient sans cesse
leurs moyens d'action auprès de la clientèle
européenne et indigène. N'est-il pas logique,
dans ces conditions, que la concurrence amé-
ricaine menace de submerger le marché.
C'est ainsi qu'en Indochine, sur Y 6. ooo
voitures. 2.352 seulement sont de marque
française : en Algérie, sur 3t. 100 autos.
8.217 marques françaises; Afaroc. 17.809
vélnctdes. 2.583 marques françaises. Et ainsi
de suite, dans le reste du tour du monde
français, les chiffres ne sont pas plus ré-
cotifortatifs!
Ne serait-ce que pour ouvrir les yeux à
nos fabricants, nous leur signalons l'immense
marché de la Clrine où les marques fran-
çaises ne roulent gutre. Quelle incurable
inaptitude avons-nous donc à sortir de nos
coquilles et à conquérir des débouchés qui
existent, en dehors de Paris, Nantes, Lyon
ou Marseille. Chômage. chômage. y en
aurait-il tant que cela si les dirigeants de
nos firmes nationales, à Vexemple des gens
de lettres, savaient accepter a l'imntotion au
voyage » et les pieds hors des pantoufles,
prospectaient les marchés mondiaux qui ré-
clament les efforts de la France. Les trois
quarts du temps, nos industriels casaniers ire
lisent même pas les notwelles qui leur ap por-
tent l'air et. les chiffres du large.
ÉcioumrcÊ Néron,
Sénateur de la Haute Loire,
Vice-président de la Commission
de# DMM!nes.
Les" Cargos du Désert"
-6.
1/CS « cargos du désert Laftly » rempilent
la semaine prochaine : deux des trois cargos
quitteront Paris pour rejoindre Alger; de là,
ils descendront au Sahara pour le compte
d'un de nos confrères du matin qui envoie
une mission étudier les salines du Sahara.
Les cargos seront rentrés le 27 avril pour
figurer à l'Exposition Coloniale de Vin-
cennes à côté de celui qui reste actuellement
à Paris.
.1.
L'Italie et le Transsaharien
Le bruit s'est répandu en Italie, et les
journaux de la Péninsule s'en sont fait
l'écho, que le Comité International de l'Ex-
position Coloniale, se proposerait de réunir à
Paris des délégués belges, italiens et fran-
çais, pour examiner la question du trans-
saharien. Nos voisins en profitent pour re-
mettre sur le tapis la question du transli-
byen qui se raccorderait quelque part à la
ligne française selon le tracé à adopter.
Au Conseil d'Etat
A Madagascar. - Mise à la retraite d'un
fonctionnaire. - Rejet de sa requête
Par arrêté du Gouverneur général de Ma-
dagascar, en date du 1er août 1027, M. Fla-
haut, chef de bureau de comptabilité du ca-
dre local permanent des Travaux publics à
Madagascar, était mis, d'office, à la retraite.
Ce fonctionnaire avait déféré cet arrêté
devant le Conseil d'Etat, aux fins d'annula-
tion, attendu, soutenait-il, qu'ayant des fonc-
tions sédentaires, il ne pouvait être mis à la
retraite après vingt-cinq ans de service ;
puis, étant père de trois enfants, il avait le
droit de rester en fonctions jusqu'à 60 ans.
Le Conseil d'Etat n'a pas admis cette ar-
gumentation ; cette haute juridiction a rejeté
la requête de ce fonctionnaire, attendu.
Que les dispositions de l'article III de
la loi du 30 juin 1923 ne sauraient être éten-
dues aux agents locaux tributaires, comme
le requérant, en vertu du décret du 28 jan-
vier 1923, de la caisse locale de retraites
des services locatix de Madagascar.
.d'autre part, aux termes de l'art. 5 du
décret du 22 novembre 1904, modifié par le
décret du 17 janvier 1917, le droit à pension
pour ancienneté de services est acquis sans
condition d'âge à 25 ans de services effec-
tifs.
Or, M. Flahaut comptait plus de 25 ans
de services. Des lors, il n'est pas fondé à
soutenir qu'en le mettant d'office à la retrai-
te, le Gouverneur général de Madagascar a
excédé ses pouvoirs.
.d'où rejet de la requête de M. Flahaut.
Bais les CoMlsstoiK
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit aujourd'hui jeudi
12 man à 18 heures.
A l' ordre du jour figurent :
1° Le rapport de M. Proust sur la propo-
sition de loi portant création d'un grand
Conseil de France d outM-mer :
2° La nomination d'un rapporteur de la
proposition de loi tendant à créer l'ordre du
« Mérite colonial » ;
3° La lecture d'une communication du Ré-
sident général de Tunis au sujet du voyage
d' une délégation de la Commission.
A LA MARINE MARCHANDE
Les Chargeurs Réunis sur la sellette
La Commission de la Marine marchande
s. est réunie hier pour entendre M. de Qiappe-
delaine lui parler de la Botte frigorifique de la
France et plus spécialement l'une conoention
passée à ce sujet avec une compagnie de navi-
galion.
De multiples questions ont été posées par
les commissaires sur le fonctionnement de la
convention et en particulier sur les conditions
d' entretien des bateaux visés par le texte de
la convention.
- - -
Au-dessus de toutes ces questions, il y en
a une autre plus générale qui doit être posée :
la Compagnie en question offre-t-elle des ga-
ranties suffisantes pour qu'on signe avec elle
une convention de cette importance ?
Nos lecteurs répondront d'eux-mêmes quand
ils sauront qu'il s agit des Chargeurs Réunis 1
- - -Obee-- --
Un colonial d'afaires
Le baron Thénard, oustricard
Le baron Titi liard. qui appitrtient à quel-
ques sociétés coloniales, a du culot. Il bhlé-
ficie, jusques à quand, d'un sursis provi-
soire qui lui permet d'agir comme un citoyen
libre et honnête. Mais à la Commission d'en-
quête sur les scandales financiers, ses faits
et gestes sont surveillés, connus, jugés. C'est
ainsi que ladite commission s'est étonnée
d'apprendre hier que M. Oustric préside
régulièrement, depuis son incarcération à la
Santé, les séances du Conseil d'administra-
tion de la ffolfra, et eela au siège même de
la Banaue Oustric. Parmi les convives de
choix de ces séances, l'lm trouve naturelle-
ment M. de Saint-Aulaire, ambassadeur de
Frattce, M. Paradis et l'inévitable Thénard.
Thènard est pris de l'amitié d'Oustric :
aura-t-il la noblesse d'âme ou simplement la
possibilité de le suivre volontairement par-
tout.
"A.e.
TABLEAU
l'i
Quatre mois sont passés depuis que, le 17
novembre dernier. j'annonçais que l'affaire
Oustric était le commencement d une grande
débandade.
Les événements n' ont pas tardé à me donner
raison. Voici les premiers résultats :
Je disais : pourquoi Oustric et pas Octave
Homberg ? Octave Homberg est liquidé de
toutes ces affaires, il aura vécu largement sur
un pied de quelques dizaines de millions par
an aux frais des poires juteuses qui ont cru en
lui comme en un honnête homme, alors qu'il
n'était qu'un fripon. à ce point que les trente
millions de dernière heure qu'il avait garés sur
une spéculation de titres en Indochine s'éva-
nouiront comme un dernier beau rêve en raison
des conditions très spéciales de l'opération.
Je disais pourquoi Oustric et pas Georges
Bénard ? Georges Bénard est en liquidation
judiciaire et des plaintes sont déposées, bref,
son compte est fait. ses clients aussi d'ail-
leurs.
Je disais pourquoi Oustric et pas de Ri-
vaud ? De Rivaud qui apparaît comme un des
plus beaux ôcumeurs de 1 épargne française, est
l'objet de deux plaintes, en attendant proba-
blement d'autres actions de justice.
Je disais pourquoi Oustric et pas Fommer-
vault ? Fommervauit, le petit mécano de Rueil
improvisé grand spéculateur colonial par l'im-
bécillité de ses commanditaires, est aujourd'hui
a quia. Il suit ses camarades, il glisse sur
la planche savonnée.
A qui le tour ? Prenez vos numéros, mes-
sieurs les agioteurs coloniaux, la première four-
née va déjà mettre pas mal de pain sur la
planche de MM. les membres de la Commis-
sion d'enquête sur les scandales ifnanciers.
Seulement, MM. Louis Marin, Pierre Renau-
del, Georges Mande!, Desbons, Guernut,
Blondel et consorts voudront-ils manger le
morceau ?
---------.----- -_-_.- - -.--------
AU SIAM
Le ministre d'Allemagne à Bangkok
lA Roi a donné audience au ministre d'Al-
lemagne et à Vlital-Maior rtu croiseur Bmden,
arrivé samedi.
Le Gouverneur Davis à Bangkok
Le Gouverneur des Philippines est arrivé
mard. Il a d'né cllez le Roi et mercredi chez
1-i ministre des Affaires Etrangères.
Le Plttsburg est arrivé
Le croiseur américain Pittaburo est arrivé
hier.
LENSMON COLONIALE
Internationale de Paris
A LA COMMISSION 1 DE PROPAGANDE
Les journalistes étaient, hier, admis au
sein de la Commission de Propagande qui
se tenait au Commissariat général.
A 15 heures, la salle a l'air d'un bocal où
l'on aurait enfermé une hydre à cent têtes.
Conversations. Chaleur. Fumée des cigares
et cigarettes en activité.
A 15 h. 10, M. André Lebon, ancien minis-
tre, président, fait son entrée accompagné
de M. Roger Homo, chef de la Propagande.
La Propagande, dit M. Homo, sitôt assis,
nécessite un distinguo. Il y a la propagande
proprement dite. Il y a la Publicité. La
Propagande est action toute morale, la Pu-
blicité est action matérielle. On ne peut
s'attaquer à la seconde que lorsque le ter-
rain a été préparé par la première. Tout
comme en bèche la terre avant de planter
ses choux.
Gomment s'effectua la préparation
du terrain
Il n'est meilleur jardinier que la Presse
française.
Dès la première heure, on la charge de
donner une façon à la culture publique.
Elle n'y manque pas. Elle défriche, ense-
mence les esprits en jachère, sans penser
d'ailleurs à récolter.
Mais que fait le Commissariat général
pendant ce temps (1927-28-29)? De son côté,
il implante l'idée d<* l'Exposition coloniale
dans la Métropole, aux Colonies, à l'Etran-
ger.
Comment ? Par des alliances diplomati-
ques avec les Chambres de commerce, d'Agri-
culture, les Associations, les Offices de tou-
risme, les Ambassades, les Consulats de
tous les pays. u. - -- -- -
Un colle des affiches. Les l'.T.T., les
Banques, les Syndicats d'initiative, les
Agences de tourisme font seuls les frais
sérieux du collage. Et cela, c'est un point
marqué pour l'organisateur responsable des
deniers de la France coloniale et de l'Ex-
position.
Pour « ameublir » le terrain, on fait
mieux encore. Trois millions de dépliants
et quatre millions de cartes postales sont
édités.
Qui les a vus ?
L'étranger? pas moi, sûrement I
L'étranger joue un rôle capital dans l'Ex-
position prochaine. Du moins selon M. Ro-
ger Homo.
Est-ce là méthode très sûre?
Elle eut été certainement intelligente
voilà dix ans. Mais la crise des affaires est
mondiale. Les touristes venus des Pôles ou
des Amériques sont plus rares qu'autrefois.
Une belle et large publicité dans les jour-
naux de Grande France aurait été je crois,
meilleure enseigne à l'etranger.
Nous atteignons ici la Publicité. Des
vignettes, des dépliants qui vont sortir, d'ici
quelques semaines, achèvent la mise en va-
leur du terrain.
Nous y sommes.
La Publicité
M. Homo parle.
- Nous avons trop peu d'argent, pour
faire la publicité nécessaire (1). L'Espagne,
elle, a dépensé rien qu'en France 15 mil-
lions (francs ou pesetas??) pour la publicité
de l'Exposition de Barcelone. (Evidemment
l'organisateur n'a pas dû mourir sur la
paille.)
Mais on attend vainement que des chif-
fres français nous soient donnés.
Des chitTrC's? 100.000 francs la paire dans
des journaux anglais, 100.000 francs d'am-
ches par ici, 200.000 francs par là. C'est
tout. Absolument tout ce qui est sorti des
caisses en dehors des multiples millions gâ-
chés pour la publicité des bons dont 400.000
sont encore à placer.
Les catalogues des grands magasins, les
Wagons-Lits, sur leurs menus, les cinémas,
les petits théâtres de Paris parlent de l'Ex-
position coloniale.
On en parle partout, assure M. Homo.
Joséphine Baker comme la reine d'Angle-
terre, les princesse-s russes et le dernier des
bottligers. Et gràre à la publicité.
Et il conclut :
Nous avons trop peu d'argent, mais avec
ce peu nous ferons ce qu'il est utile de
faire.
Par trois fois, M. Ilomo insiste.
« Ce n'est pas beaucoup d'affichcs pla-
cardées dans les villes qu'il faut. Mais une
affiche bien placée.
« Ce n'est pas beaucoup d'enseignes lu-
mineuses ; mais une enseigne lumineuse pla-
cée au bon endroit. >»
Les Membres de la Commission discutent
Ils ont discuté de iô heures à 17 heures.
Nous avons appris que 400.000 images se-
raient distribuées bientôt par la Fédération
des Syndicats d'Initiative.
Qu'il fallait un bureau permanent de ren.
seignements. Ce qui n'existe pas encore.
C'est étrange.
Que la création des cartes de légitimation,
ouvrant de réelles possibilités, est presque
acquise dans tous ses droits.
Enfin et cela surtout est à retenir
qu'en raison de la crise mondiale, il ne fal-
lait pas trop compter sur l'étranger, malgré
l'énergique et inlassable propagande. Sauf
cependant à cette condition : le voyage
collectif.
Un exemple de prix nous est donné par
un interrupteur :
490 francs sont seulement demandés pour
amener à Paris, d'Alsace. 400 touristes. Sé-
jour de quatre jours à Paris. Voyage. Nour.
riturc. Logement. Et visite au Havre avant
le retour.
Avec le ciel n'y a-t-il pas des accommode.
ments ?
En résumé. On a fait beaucoup de choses.
Dos choses très difficiles. L'univers est
averti.
Mais pourquoi avoir laissé la France, la
Grande France méditerranéenne et océani-
que, jouer le rôle de parente pauvre ?
C'est la France coloniale qui, après tout,
expose, pour la première fois à Paris.
""ra..-.Hare" nef fin*.
(1) Awe la publicité dos bons ot i«s 12 mil-
lions voIA-, hier ni nat. l¡.tH l'ait I ¡\ 30 mil-
linns.
LE TRAITÉ DE cOlmo:
FRANCE-AUTRICHE
EST APPLICABLE A L'IHPOCffllŒ
.8 T
On nous annonce de Vienne que la com-
mission du commerce du Conseil national a
approuvé les notes échangées avec le gou-
vernement français au sujet de l'extensioa
à l'Indochine des dispositions du traité de
commerce entre l'Autriche et la France.
-elle- –-–-
Dépêches de rladOthine
»♦»
Exécutions capitales
Demx Individus, Nguilen-Tri-Shi et Pham-
Van-Thinh, condamnas à mort pqr la com-
mission criminelle d'Hanoi en aoilt dernier,
pour participation aux atleniaus révolution-
naires et à l'assassinat d'un codétenu dans
la prison ont Olt' emUnités Mer.
Arrivée du courrier de 1 Indochine
Jovetise. l"avion Air-Orient faisant le
service Marseille-Saigon est arrivé hier
avec 34 kilos de courrier, en avance de 24
heures sur r horaire Trrévu. Le lait est à si-
flnalr, car l'avion par swite de tempêtes
entre Marseille et Itcgroulh eut quatre jours
de retard. La liaison Marseille-Saigon a
demc été faite en sept jours de vol effeciif.
.1.
Tu te rends compte.
LES COURONNES DE CARTON
Le Comité des fêtes de Paris a tenu,
avant-hier, à faire preuve d'un peu de ju-
geotte et de bon sens. Il a fait élire comme
Reine des Colonies françaises Mlle Aycka
Serotte Segua, dactylographe créole. On a
du même coup dépossédé de sa royauté MUe
Joséphine Baker à qui l'on donna la CfmI-
pensation du sceptre international. Et l'on
dit que les révolutions ne se font pas en un
jour!
Nous verrons donc Mlle Aycka Serotte
Segua défiler pour la Mi-Carême sur un
char porteur de bananes et accomplir les
gestes Piaîfs. désuets et charmants d'une sou-
veraineté illusoire. Le Comité des fêtes de
Paris sourira de toutes ses moustachesf Mlle
Serotte de toutes ses dents et les Parisiens
regarderont passer avec gentillesse le cor-
tège de carton-pâte et d'intime liesse. Et
ils retourneront cites eux en disant une fois
de plus : « Ben! Mince! C'est tout çat »
et le lendemain la Reine des Colonies se
verra refuser l'entrée gratuite de l'Exposi-
tion de Vincennes.
C'est du moins à Prévoir puisque le Co-
mité de l'Exposition a annonce qu'il ne
voulait être mêlé en rien à cette masca-
rade, Nous ne pouvons d'ailleurs qu'approu-
ver sa réserve. Les couronnas, même de fer
blanc doréy doivent être Posées sur le front
de la plus digne. Qui donc a assuré au
en Algérie, au Ttmkm, à la Réunion, à Ma-
dagascar, à la Guyane, au Sénégal ou ail-
leurs une jeune fille dont la beauté pourrait
faire pâlir d'envie Miss Univers elle-mêmef
Voilà donc un trône qui va rouur Victor
Hugo dixit, comme une feuille "orte.
Pauvres couronnes de carton.
M. 4.
Autour des difficultés
de la Compagnie Générale
Aéropostale
par Yvks Canaux.
Cette affaire de la Compagnie Générale
Aéropostale dont l'imbroglio ne se dénoue
qu'avec peine devant la commission compé-
tente. de la Chambre des députés, émeut à
l'heure actuelle tout un groupe de nos plus
importantes colonies ou protectorats ; et cette
importance, que revêt pour elles bi seule,
éventualité d'un arrêt det la ligne aérienne
qui les relie à la métropole nous découvre
brusquement le rôle essentiel que l'aviation
s'est, petit à petit, d'elle-même, donné dans
le mouvement des relations intercontinen-
tales.
Mais la gravité do la question s'accroit
encore du fait qu'une nation étrangère s'y
trouve au moi ns mêlée- puisque l'Aéropos-
tale avait dans son service l'exploitation de
la ligne France-Amérique du Sud.
Aussi n'est-ce plus seulement des diffi-
cultés d'une affaire privée qu'il s'atrit mais
de la nécessité de conserver à notre pays la
possession d'une des voies aériennes à long
trafic dont il a su, a temps, cette fois, or-
ganiser le mécanisme, étendant ainsi un
peu plus loin dans le monde le rayonnement
de son activité.
Des lignes de cet ordre s'exploitent à
porte ce ;;ont de ces services publics, roua-
ges essentiels d'un Etat, et dont celui-ci doit
assurer coûte que coûte le fonctionnement
bien qu'ils ne puissent être que déficitaires :
les bénéfices à en tirer ne sont pas immé-
diats ils ne viendront jamais dans un
compte d'exploitation balances et dépenses
ils n'apparaîtront jamais chitTrablcs, jamais
appréciables matérielllment, mais ils seront
dans la vie quotidienne de l'Etat un élément
d'activité et de travail grâce auquel s'éla-
bore lentement la richesse collective.
C'est pourquoi l'on élève à nouveau et
très ardemment (au moment où la Compa-
gnie Générale Aéropostale, concessionnaire
d'un de ses services publics, s'avère incapa-
ble. de remplir ses engaglments), l'éternelle
question de savoir sous quelle forme, la plus
utile aux besoins publics, la plus profitable,
doivent être exploités les services qui font
si intimement partie de la vie nationale.
Là-dessus les controverses sont intarja-
bles, les arguments s'échangent, on parle de
mise en régie, régie simple ou régie intéres-
sée, on parle de concession subventionnée
(naturellement puisque le service s'exploite
à perte), on parle de beaucoup d'autres ques-
tions de détails, de modalités complexes qui
ont leur origine dans ta situation de fait
qu'ont à recoudre les Commissions du Par le-
ment. Deux intérêts demeurent en présence:
l'intérêt de l'Etat, d i contribuable et l'in-
térêt privé. Tout le monde est en théorio
d'accord pour défendre l'Etat : en fait qu'en
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